• Scission du NPA  : les conséquences de l’opportunisme
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/01/23/scission-du-npa-les-consequences-de-lopportunisme_472797.htm

    Le #Nouveau_parti_anticapitaliste a tenu son cinquième congrès les 9, 10 et 11 décembre 2022. Près de quatorze ans après sa fondation, le NPA en est sorti scindé en deux groupes principaux. Tous deux en revendiquent l’héritage et affirment incarner la continuité du projet politique de départ...

    – «  Perdre en substance pour gagner en surface  »
    – S’adresser à la gauche réformiste pour finalement la rejoindre
    – Deux #NPA concurrents  ?
    – Reconstruire une direction révolutionnaire

    #réformisme #renoncement

  • « Pour un retour de l’#honneur de nos gouvernants » : 20 #généraux appellent Macron à défendre le #patriotisme

    (attention : toxique)

    À l’initiative de #Jean-Pierre_Fabre-Bernadac, officier de carrière et responsable du site Place Armes, une vingtaine de généraux, une centaine de hauts-gradés et plus d’un millier d’autres militaires ont signé un appel pour un retour de l’honneur et du #devoir au sein de la classe politique. Valeurs actuelles diffuse avec leur autorisation la lettre empreinte de conviction et d’engagement de ces hommes attachés à leur pays.

    Monsieur le Président,
    Mesdames, Messieurs du gouvernement,
    Mesdames, Messieurs les parlementaires,

    L’heure est grave, la #France est en #péril, plusieurs #dangers_mortels la menacent. Nous qui, même à la retraite, restons des soldats de France, ne pouvons, dans les circonstances actuelles, demeurer indifférents au sort de notre beau pays.

    Nos #drapeaux tricolores ne sont pas simplement un morceau d’étoffe, ils symbolisent la #tradition, à travers les âges, de ceux qui, quelles que soient leurs couleurs de peau ou leurs confessions, ont servi la France et ont donné leur vie pour elle. Sur ces drapeaux, nous trouvons en lettres d’or les mots « #Honneur_et_Patrie ». Or, notre honneur aujourd’hui tient dans la dénonciation du #délitement qui frappe notre #patrie.

    – Délitement qui, à travers un certain #antiracisme, s’affiche dans un seul but : créer sur notre sol un mal-être, voire une #haine entre les communautés. Aujourd’hui, certains parlent de #racialisme, d’#indigénisme et de #théories_décoloniales, mais à travers ces termes c’est la #guerre_raciale que veulent ces partisans haineux et fanatiques. Ils méprisent notre pays, ses traditions, sa #culture, et veulent le voir se dissoudre en lui arrachant son passé et son histoire. Ainsi s’en prennent-ils, par le biais de statues, à d’anciennes gloires militaires et civiles en analysant des propos vieux de plusieurs siècles.

    – Délitement qui, avec l’#islamisme et les #hordes_de_banlieue, entraîne le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des #dogmes contraires à notre #constitution. Or, chaque Français, quelle que soit sa croyance ou sa non-croyance, est partout chez lui dans l’Hexagone ; il ne peut et ne doit exister aucune ville, aucun quartier où les lois de la #République ne s’appliquent pas.

    – Délitement, car la haine prend le pas sur la #fraternité lors de manifestations où le pouvoir utilise les #forces_de_l’ordre comme agents supplétifs et boucs émissaires face à des Français en #gilets_jaunes exprimant leurs désespoirs. Ceci alors que des individus infiltrés et encagoulés saccagent des commerces et menacent ces mêmes forces de l’ordre. Pourtant, ces dernières ne font qu’appliquer les directives, parfois contradictoires, données par vous, gouvernants.

    Les #périls montent, la #violence s’accroît de jour en jour. Qui aurait prédit il y a dix ans qu’un professeur serait un jour décapité à la sortie de son collège ? Or, nous, serviteurs de la #Nation, qui avons toujours été prêts à mettre notre peau au bout de notre engagement – comme l’exigeait notre état militaire, ne pouvons être devant de tels agissements des spectateurs passifs.

    Aussi, ceux qui dirigent notre pays doivent impérativement trouver le courage nécessaire à l’#éradication de ces dangers. Pour cela, il suffit souvent d’appliquer sans faiblesse des lois qui existent déjà. N’oubliez pas que, comme nous, une grande majorité de nos concitoyens est excédée par vos louvoiements et vos #silences coupables.

    Comme le disait le #cardinal_Mercier, primat de Belgique : « Quand la #prudence est partout, le #courage n’est nulle part. » Alors, Mesdames, Messieurs, assez d’atermoiements, l’heure est grave, le travail est colossal ; ne perdez pas de temps et sachez que nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la #sauvegarde_de_la_nation.

    Par contre, si rien n’est entrepris, le #laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant au final une #explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de #protection de nos #valeurs_civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national.

    On le voit, il n’est plus temps de tergiverser, sinon, demain la guerre civile mettra un terme à ce #chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la #responsabilité, se compteront par milliers.

    Les généraux signataires :

    Général de Corps d’Armée (ER) Christian PIQUEMAL (Légion Étrangère), général de Corps d’Armée (2S) Gilles BARRIE (Infanterie), général de Division (2S) François GAUBERT ancien Gouverneur militaire de Lille, général de Division (2S) Emmanuel de RICHOUFFTZ (Infanterie), général de Division (2S) Michel JOSLIN DE NORAY (Troupes de Marine), général de Brigade (2S) André COUSTOU (Infanterie), général de Brigade (2S) Philippe DESROUSSEAUX de MEDRANO (Train), général de Brigade Aérienne (2S) Antoine MARTINEZ (Armée de l’air), général de Brigade Aérienne (2S) Daniel GROSMAIRE (Armée de l’air), général de Brigade (2S) Robert JEANNEROD (Cavalerie), général de Brigade (2S) Pierre Dominique AIGUEPERSE (Infanterie), général de Brigade (2S) Roland DUBOIS (Transmissions), général de Brigade (2S) Dominique DELAWARDE (Infanterie), général de Brigade (2S) Jean Claude GROLIER (Artillerie), général de Brigade (2S) Norbert de CACQUERAY (Direction Générale de l’Armement), général de Brigade (2S) Roger PRIGENT (ALAT), général de Brigade (2S) Alfred LEBRETON (CAT), médecin Général (2S) Guy DURAND (Service de Santé des Armées), contre-amiral (2S) Gérard BALASTRE (Marine Nationale).

    https://www.valeursactuelles.com/politique/pour-un-retour-de-lhonneur-de-nos-gouvernants-20-generaux-appellen

    La une :

    #appel #généraux #valeurs_actuelles #lettre #lettre_ouverte #armée #soldats

    ping @isskein @karine4

    • 2022 : « l’étrange défaite » qui vient

      Pour Marc Bloch, auteur de L’Étrange défaite, la cause de la débâcle de juin 1940 n’était pas seulement militaire mais d’abord politique. De la même façon, le désastre annoncé de printemps 2022 n’est pas seulement de nature électorale. La débâcle de la démocratie se construit depuis des mois par une sorte de capitulation rampante et générale face à l’extrême droite.

      « Un jour viendra, tôt ou tard, où la France verra de nouveau s’épanouir la liberté de pensée et de jugement. Alors les dossiers cachés s’ouvriront ; les brumes, qu’autour du plus atroce effondrement de notre histoire commencent, dès maintenant, à accumuler tantôt l’ignorance et tantôt la mauvaise foi, se lèveront peu à peu . »

      Ainsi s’ouvre L’Étrange défaite écrite par Marc Bloch au lendemain de la capitulation de l’armée française en juin 1940. « À qui la faute ? », se demande-t-il. Quels mécanismes politiques ont conduit à ce désastre et à l’effondrement d’une République ? Si les militaires, et surtout l’état-major, sont aux premières loges des accusés, nul n’échappe à l’implacable regard de l’historien : ni les classes dirigeantes qui ont « préféré Hitler au Front Populaire », ni la presse mensongère, ni le pacifisme munichois, ni la gauche qui n’a pas eu besoin de ses adversaires pour ensevelir ce Front populaire qui fit si peur aux bourgeois.

      Les « brumes », l’aveuglement et la soumission passive aux récits des futurs vainqueurs ont conduit inexorablement à une #capitulation_anticipée. Comment ne pas y reconnaître la logique des moments sombres que nous vivons sidérés.

      La banalisation de la menace factieuse

      Sidérés, nous le sommes à coup sûr quand il faut attendre six jours pour qu’une menace de sédition militaire (http://www.regards.fr/politique/societe/article/lettre-des-generaux-un-texte-seditieux-qui-menace-la-republique) signée le 21 avril 2021 par une vingtaine de généraux en retraite, mais aussi par de nombreux officiers, commence à faire un peu réagir.

      Sidérés, nous le sommes par la légèreté de la réponse gouvernementale. Un tweet de la ministre des Armées (https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/04/25/la-gauche-s-insurge-contre-une-tribune-de-militaires-dans-valeurs-actuelles-) ne parle que « d’#irresponsabilité » de « généraux en retraite ». Pour #Florence_Parly le soutien que leur apporte Marine Le Pen « reflète une méconnaissance grave de l’institution militaire, inquiétant pour quelqu’un qui veut devenir cheffe des armées ». N’y aurait-il à voir que de l’irresponsabilité militaire et de l’incompétence politique ?

      Il faut attendre le lundi 26 avril pour que Agnès Runacher secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances s’avise (https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/un-quarteron-de-generaux-en-charentaises-la-tribune-de-militaires-dans-v) que le texte a été publié jour pour jour 60 ans après l’appel des généraux d’Alger. En parlant de « quarteron de généraux en charentaises », elle semble considérer que la simple paraphrase d’une expression de l’allocution de De Gaulle, le 23 avril 1961 suffira à protéger la démocratie. Ce dernier, plus martial, en uniforme, parlait surtout de « putsch » et d’un « groupe d’officiers ambitieux et fanatiques ».

      Sidérés, nous le sommes par le #silence persistant, cinq jours après la publication du texte factieux, de l’essentiel les leaders de la droite, du centre, de la gauche et des écologistes.

      Sidérés, nous sommes encore de l’isolement de ceux qui appellent un chat un chat tels Éric Coquerel, Benoît Hamon ou Jean Luc Mélenchon. Ce dernier rappelle au passage que l’article 413-3 du code pénal prévoit cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende pour provocation à la désobéissance des militaires.

      Sidérés, nous le sommes enfin, pendant une semaine, de la #banalisation de l’événement par des médias pourtant prompts à se saisir du buzz des « polémiques ». Le 25 avril (https://rmc.bfmtv.com/emission/tribunes-de-militaires-les-gens-n-ont-pas-confiance-dans-les-politiques-m), RMC/BFM, dans les Grandes Gueules, n’hésite pas à présenter l’appel sur fond de Marseillaise, à moquer « la gauche indignée » en citant Jean Luc Mélenchon et Éric Coquerel, et à débattre longuement avec l’initiateur du texte, Jean-Pierre Fabre-Bernadac. Jack Dion, ancien journaliste de L’Humanité (1970-2004), n’hésite pas à écrire (https://www.marianne.net/agora/les-signatures-de-marianne/malgre-ses-relents-putschistes-la-tribune-des-ex-generaux-met-le-doigt-la-) dans Marianne le 28 avril : « Malgré ses relents putschistes, la tribune des ex généraux met le doigt là où ça fait mal. » Il faut croire donc que cet appel factieux et menaçant ne fait pas polémique après l’appel à l’insurrection de Philippe de Villiers dont on oublie qu’il est le frère aîné d’un autre général ambitieux, Pierre de son prénom, chef d’état-major des armées de 2010 à 2017.

      Qui sont donc les ennemis que ces militaires appellent à combattre pour sauver « la Patrie » ? Qui sont les agents du « délitement de la France » ? Le premier ennemi désigné reprend mot pour mot les termes de l’appel des universitaires publié le 1 novembre 2020 sous le titre de « #Manifeste_des_100 » (https://manifestedes90.wixsite.com/monsite) : « un certain antiracisme » qui veut « la guerre raciale » au travers du « racialisme », « l’indigénisme » et les « théories décoloniales ». Le second ennemi est « l’islamisme et les hordes de banlieue » qui veulent soumettre des territoires « à des dogmes contraires à notre constitution ». Le troisième ennemi est constitué par « ces individus infiltrés et encagoulés saccagent des commerces et menacent ces mêmes forces de l’ordre » dont ils veulent faire des « boucs émissaires ».

      Chacune et chacun reconnaîtra facilement les islamo-gauchistes, les séparatistes et les black blocs, ces épouvantails stigmatisés, dénoncés, combattus par le pouvoir comme par une partie de l’opposition. Ce texte a au moins une vertu : il identifie clairement la nature fascisante des diatribes de Jean-Michel Blanquer, Gérald Darmanin ou Frédérique Vidal. Il renvoie à leur responsabilité celles et ceux qui gardent le silence, organisent le débat public autour de ces thématiques sur la scène médiatique, s’abstiennent à l’Assemblée sur des textes de loi à la logique islamophobe – quand ils ne votent pas pour –, signent des tribunes universitaires pour réclamer une police de la pensée. Il renvoie à ses responsabilités le Bureau national du Parti socialiste qui, dans sa résolution du 27 avril (https://partisocialiste92.fr/2021/04/27/resolution-du-bureau-national-a-la-suite-dune-tribune-de-militaire), persiste à affirmer « qu’il serait absurde de chercher à nier ces sujets qui nous font face » comme « ces #minorités_agissantes » qui prônent la « #désaffiliation_républicaine ».

      Baromètre incontesté des dérives intellectuelles, l’omniprésent #Michel_Onfray, aujourd’hui obsédé par la décadence de la France, ne partage-t-il pas le diagnostic des factieux ? Sa sentence du 27 avril dans la matinale d’Europe 1 (https://www.europe1.fr/societe/sur-le-terrorisme-la-parole-presidentielle-est-totalement-devaluee-estime-on), « l’intérêt de l’#islamo-gauchisme est de détruire la nation, la souveraineté nationale, la France, l’histoire de France, tout ce qui constitue la France », est immédiatement reprise par Valeurs actuelles (https://www.valeursactuelles.com/politique/pour-michel-onfray-linteret-de-lislamo-gauchisme-est-de-detruire-l). Quelques jours plus tôt, dans une envolée digne de Gérald Darmanin, il assénait au Point (https://www.lepoint.fr/debats/michel-onfray-on-a-un-seul-probleme-en-france-c-est-que-la-loi-n-est-pas-res) : « On a un seul problème en France, c’est que la loi n’est pas respectée ». Mais de quelle loi parle Michel Onfray quand il ajoute, à propos du verdict en appel du procès des jeunes de Viry-Châtillon : « Il y a des gens à qui on dit : […] peut-être que vous faites partie de ceux qui auraient pu tuer, mais la preuve n’est pas faite, on est pas sûr que c’est vous, allez, vous pouvez rentrer chez vous. L’affaire est terminée pour vous. » Pour Michel Onfray, le scandale n’est pas la mise en accusation délibérée d’innocents par une police en quête désespérée de coupables mais un principe de droit : la présomption d’innocence elle-même !

      La capitulation rampante

      Voilà où nous en sommes. Voilà pourquoi il est pour beaucoup si difficile de se scandaliser d’un appel factieux quand les ennemis désignés sont ceux-là même qui sont désignés à longueur d’antenne et de déclaration politique dans ce désastreux consensus « républicain » réunissant l’extrême droite, la droite et une partie de la gauche.

      Chacune et chacun y va de sa surenchère. #Anne_Hidalgo (https://www.nouvelobs.com/edito/20201125.OBS36577/derriere-la-gueguerre-entre-hidalgo-et-les-ecolos-la-pomme-de-discorde-de) enjoint les Verts « d’être au clair avec la République » à propos de la laïcité alors même que #Yannick_Jadot (https://www.lepoint.fr/politique/loi-contre-le-separatisme-la-gauche-denonce-un-texte-qui-ne-regle-rien-07-02) demande de « sortir de toute naïveté et de toute complaisance », pour « combattre l’islam politique », proposant de « contrôler les financements des associations » et de « renforcer tous les dispositifs sur le contrôle des réseaux sociaux ».

      La discussion et le vote de la loi sur le « séparatisme », puis les débats hallucinants sur l’organisation de « réunions non mixtes » au sein du syndicat étudiant Unef nous en a fourni un florilège. Pour le communiste #Stéphane_Peu (http://www.le-chiffon-rouge-morlaix.fr/2021/02/separatisme-une-loi-equilibree-se-serait-attachee-a-renforc) comme pour le socialiste #Olivier_Faure (https://www.europe1.fr/politique/projet-de-loi-contre-les-separatismes-olivier-faure-craint-une-surenchere-40), la question n’est pas de combattre sur le fond la notion de « #séparatisme » mais de rester dans une « loi équilibrée » qui « renforce la #République » (Peu) et d’éviter « la surenchère » (Faure). L’un comme l’autre et comme nombre de députés de leurs groupes, s’abstiendront lors du vote à l’Assemblée nationale. Seule La France insoumise a sauvé l’honneur et dénoncé, notamment par la voix de #Clémentine_Autain (https://www.lepoint.fr/politique/loi-contre-le-separatisme-la-gauche-denonce-un-texte-qui-ne-regle-rien-07-02) dès le 16 février, une loi qui « ouvre la boîte de Pandore pour des idées qui stigmatisent et chassent les musulmans » et « nous tire vers l’agenda de l’extrême droite ».

      Si le débat parlementaire gomme un peu les aspérités, l’affaire des réunions « non mixtes » au sein de l’Unef est l’occasion d’un déferlement de sincérité imbécile. On n’en attendait pas moins de #Manuel_Valls (https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-22-mars-2021) qui s’empresse de poser l’argument clef de la curée : « Les réunions "racialisées" légitiment le concept de race ». Le lendemain #Marine_Le_Pen (https://www.francetvinfo.fr/politique/marine-le-pen/video-il-faut-poursuivre-l-unef-un-syndicat-qui-commet-des-actes-racist) le prend au mot et réclame des poursuites contre ces actes racistes. Anne Hidalgo (https://www.europe1.fr/politique/reunions-non-mixtes-a-lunef-cest-tres-dangereux-juge-anne-hidalgo-4032954) apporte sa voix contre une pratique qu’elle considère comme « très dangereuse » au nom de « ses convictions républicaines ». Olivier Faure (https://www.youtube.com/watch?v=rifRSrm7lpU

      ), moins « équilibré » que sur la loi contre le « séparatisme » renchérit comme « une dérive incroyable ».

      Quelle « dérive » ? Tout simplement « l’idée que sont légitimes à parler du racisme les seules personnes qui en sont victimes », alors que « c’est l’inverse qu’il faut chercher ». Dominés restez à votre place, nous parlerons pour vous ! Aimé Césaire dans sa lettre à Maurice Thorez (https://lmsi.net/Lettre-a-Maurice-Thorez), dénonçait ce qu’il nommait le « #fraternalisme » : « Un grand frère qui, imbu de sa supériorité et sûr de son expérience, vous prend la main pour vous conduire sur la route où il sait se trouver la Raison et le Progrès. » Or, ajoutait-il, « c’est très exactement ce dont nous ne voulons plus » car « nous ne (pouvons) donner à personne délégation pour penser pour nous. »

      Olivier Faure revendique un « #universalisme » que ne renierait pas le candidat communiste à la présidentielle, #Fabien_Roussel pour qui « les réunions segmentées selon la couleur de sa peau, sa religion ou son sexe, ça divise le combat ». Le PCF (https://www.pcf.fr/actualite_derri_re_les_attaques_contre_l_unef_une_d_rive_autoritaire_et_antid_mo) n’hésite pas à défendre en théorie l’Unef tout en se joignant cœur réactionnaire des condamnations de ses pratiques.

      #Audrey_Pulvar (https://www.lci.fr/politique/demander-a-une-personne-blanche-de-se-taire-dans-une-reunion-non-mixte-pulvar-cr) cherchant peut-être un compromis dans la présence maintenue mais silencieuse d’un blanc dans une réunion de personnes racisées, se prend une volée de bois vert du chœur des bonnes âmes universalistes. La « dilution dans l’universel » est bien « une façon de se perdre » comme l’écrivait encore Aimé Césaire en 1956.

      Ce chœur hystérisé, rien ne le fera taire, ni le rappel élémentaire d’#Eric_Coquerel (https://www.facebook.com/watch/?v=773978356575699) que les #groupes_de_parole sont « vieux comme le monde, comme le mouvement féministe, comme les alcooliques anonymes », ni la prise du conscience de l’énormité morale, politique et juridique des positions prises ainsi dans une émotion révélatrice.

      Refuser de comprendre que la parole des dominées et dominés a besoin de se constituer à l’abri des dominants, c’est nier, de fait, la #domination. Ce déni de la domination, et de sa #violence, est une violence supplémentaire infligée à celles et ceux qui la subissent.

      Au passage, une partie de la gauche a par ailleurs perdu un repère simple en matière de liberté : la liberté de réunion est la liberté de réunion. Elle n’est plus une liberté si elle est sous condition de surveillance par une présence « hétérogène ». À quand les réunions de salariés avec présence obligatoire du patron ? Les réunions de femmes avec présence obligatoire d’un homme ? Les réunions d’étudiants avec présence obligatoire d’un professeur ? Les réunions de locataires avec présence obligatoire du bailleur ? Les réunions d’antiracistes avec présence obligatoire d’un raciste ?

      Ces héritiers et héritières d’une longue tradition politique liée aux luttes sociales révèle ainsi leur déconnexion avec les mobilisation d’aujourd’hui, celles qui de #MeToo à Black Lives Matter ébranlent le monde et nous interrogent sur quelle humanité nous voulons être au moment où notre survie est officiellement en question. Ces mouvements de fond martèlent, 74 ans après Aimé Césaire, que « l’heure de nous-mêmes a sonné. »

      Nul doute, hélas, que ce qui fait ainsi dériver des femmes et des hommes issus de la #gauche, c’est le poids pas toujours avoué, mais prégnant et souvent irrationnel, de l’#islamophobie. Cette adhésion générale à un complotisme d’État (https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/041220/l-etat-t-il-le-monopole-du-complotisme-legitime) touche plus fortement les espaces partisans, voire universitaires, que le monde associatif. On a pu le constater lors de la dissolution du #Collectif_contre_l’islamophobie_en_France (#CCIF) fin 2020 quand la fermeté les protestations de la Ligue des droits de l’Homme (https://blogs.mediapart.fr/gabas/blog/031220/ldh-dissolution-politique-du-ccif) ou d’Amnesty international (https://www.amnesty.fr/presse/france-la-fermeture-dune-association-antiraciste-e) n’a eu d’égale que la discrétion de la gauche politique. La palme du mois d’avril revient sans conteste à #Caroline_Fourest (https://twitter.com/i/status/1384567288922259467) qui lors du lancement des États Généraux de la Laïcité a pu déclarer sans frémir que « ce mot islamophobie a tué les dessinateurs de Charlie Hebdo et il a tué le professeur Samuel Paty ».

      Oui voilà ou nous en sommes. La menace d’une victoire du #Rassemblement_national ne se lit pas que dans les sondages. Elle se lit dans les #renoncements. Elle s’enracine dans la banalisation voire le partage de ses thématiques disciplinaires, de ses émotions islamophobes, de son vocabulaire même.

      L’évitement politique du réel

      Il faut vraiment vivre dans une bulle, au rythme de réseaux sociaux hégémonisés par l’extrême droite, loin des réalités des quartiers populaires, pour considérer que l’islam et les réunions non mixtes sont les causes premières du délitement des relations collectives et politiques dans ce pays.

      Quelle République, quelle démocratie, quelle liberté défend-on ici avec ces passions tristes ? Depuis plus d’un an, la réponse gouvernementale à l’épreuve sanitaire les a réduites à l’état de fantômes. L’#état_d’urgence sanitaire est reconduit de vague en vague de contamination. Notre vie est bornée par des contrôles, des interdictions et des attestations. Les décisions qui la règlent sont prises par quelques-uns dans le secret délibératif d’un Conseil de défense. Nous vivons suspendus aux annonces du président et de quelques ministres et, de plus de plus en plus, du président seul, autoproclamé expert omniscient en gestion de pandémie. Nous n’avons plus prise sur notre vie sociale, sur nos horaires, sur notre agenda, sur notre avenir même très proche. Nous n’avons plus de lieu de délibération, ces lieux qui des clubs révolutionnaires de 1789 aux ronds-points des gilets jaunes, en passant par la Place Tahrir et la Puerta Del Sol en 2011 sont l’ADN de la #démocratie.

      La violence de la menace létale mondiale que font peser sur nous le Covid et ses variants successifs nous fait espérer que cette épreuve prendra fin, que la parenthèse se refermera. Comme dans une période de guerre (https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/070221/stephane-audoin-rouzeau-nous-traversons-l-experience-la-plus-tragique-depu), cet espoir toujours déçu se renouvelle sans fin à chaque annonce moins pessimiste, à chaque communication gouvernementale sur les terrasses jusqu’à la déception suivante. Cette #précarité sans fin est un obstacle collectif à la #résistance_démocratique, à la critique sociale, idéologique et opératoire de cette période qui s’ouvre et sera sans doute durable. C’est bien dans ce manque politique douloureux que s’engouffrent tous les complotismes de Q-Anon à l’islamophobie d’État.

      Depuis le printemps 2020 (www.regards.fr/politique/societe/article/covid-19-un-an-deja-chronique-d-une-democratie-desarticulee), les partis d’opposition ont cessé d’être dans l’élaboration et la proposition politique en lien avec la situation sanitaire. Le monologue du pouvoir ne provoque plus sporadiquement que des réactions, jamais d’alternative stratégique ni sur la réponse hospitalière, ni sur la stratégie vaccinale, ni sur l’agenda des restrictions sociales. Même l’absence de publication, des semaines durant début 2021, des avis du Conseil scientifique n’émeut pas des politiques beaucoup plus préoccupés par les réunions non mixtes à l’Unef.

      Attac (https://france.attac.org/spip.php?page=recherche&recherche=covid) n’est pas beaucoup plus proactif malgré la publication sur son site en novembre 2020 d’un texte tout à fait pertinent de Jacques Testard sur la #démocratie_sanitaire. En général les think tanks sont plutôt discrets. L’Institut Montaigne est silencieux sur la stratégie sanitaire tout comme la Fondation Copernic qui n’y voit pas l’occasion de « mettre à l’endroit ce que le libéralisme fait fonctionner à l’envers ». Si le think tank Économie Santé des Échos déplore le manque de vision stratégique sanitaire, seule Terra Nova semble avoir engagé un véritable travail : une cinquantaine de contributions (https://tnova.fr/ckeditor_assets/attachments/218/terra-nova_dossier-de-presse_cycle-coronavirus-regards-sur-une-crise_2020.pdf), des propositions (https://tnova.fr/revues/covid-19-le-think-tank-terra-nova-fait-des-propositions-pour-limiter-les-conta) sur l’organisation de la rentrée scolaire du 26 avril 2021, des propositions sur la stratégie vaccinale…

      Pourquoi cette #inertie_collective sur les choix stratégiques ? Ce ne sont pas les sujets qui manquent tant la stratégie gouvernementale ressemble à tout sauf à une stratégie sanitaire. Sur le fond, aucun débat n’est ouvert sur le choix entre stratégie de cohabitation avec la maladie ou d’éradication virale. Ce débat aurait eu le mérite d’éclairer les incohérences gouvernementales comme la communication sur le « tester/tracer/isoler » de 2020 qui n’a été suivie d’aucun moyen opérationnel et humain nécessaire à sa mise en œuvre. Il aurait permis de discuter une stratégie vaccinale entièrement fondée sur l’âge (et donc la pression hospitalière) et non sur la circulation active du virus et la protection des métiers à risque. Cette stratégie a fait battre des records vaccinaux dans des territoires aux risques faibles et laissé à l’abandon les territoires les plus touchés par la surmortalité comme la Seine-Saint-Denis.

      Pourquoi cette inertie collective sur la démocratie sanitaire ? Les appels dans ce sens n’ont pourtant pas manqué à commencé par les recommandations du Conseil Scientifique dès mars 2020 : le texte de Jacques Testard (https://france.attac.org/nos-publications/les-possibles/numero-25-automne-2020/debats/article/la-covid-la-science-et-le-citoyen), un article de The Conversation (https://theconversation.com/debat-quelles-lecons-de-democratie-tirer-de-la-pandemie-140157) au mois de juin 2020, l’excellent « tract » de #Barbara_Stiegler, De la démocratie en pandémie, paru chez Gallimard en janvier 2021 et assez bien relayé. Des propositions, voire des expérimentations, en termes de délibération et de construction collective des mesures sanitaires territorialisées, des contre expertises nationales basées sur des avis scientifiques et une mobilisation populaire auraient sans doute mobilisé de façon positive la polyphonie des exaspérations. On a préféré laisser réprimer la mobilisation lycéenne (https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/181120/sommes-nous-aux-portes-de-la-nuit) pour de vraies mesures sanitaires en novembre 2020.

      Bref la construction de masse d’une alternative à l’incapacité autoritaire du pouvoir aurait pu, pourrait encore donner corps et usage à la démocratie, aujourd’hui désarticulée (https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/160321/covid-un-deja-chronique-d-une-democratie-desarticulee), qu’il nous faut essayer de défendre, pourrait incarner la République dans des exigences sociales et une puissance populaire sans lesquelles elle risque toujours de n’être qu’un discours de domination.

      Une autre élection est-elle encore possible ?

      Entre cet étouffement démocratique de masse et l’immensité des choix de société suggérés au quotidien par la crise sanitaire, le grain à moudre ne manque pas pour des courants politiques héritiers d’une tradition émancipatrice. Leur responsabilité est immense quand l’humanité est mise au pied du mur de sa survie et de l’idée qu’elle se fait d’elle-même. Mais ces partis préfèrent eux aussi considérer la situation sanitaire comme une simple parenthèse à refermer, se projetant sur les échéances de 2022 comme pour oublier 2020 et 2021. Il est ahurissant de penser que, après 14 mois de pandémie, la politique sanitaire ne soit pas au centre des élections territoriales de ce printemps, sinon pour une question d’agenda.

      En « rêvant d’une autre élection » comme d’autres ont rêvé d’un autre monde, la gauche permet tout simplement au président en exercice de s’exonérer de son bilan dramatique : un système de santé et des soignantes et soignants mis en surchauffe des mois durant, une mise en suspens de milliers de soins parfois urgents, des dizaines de milliers de Covid longs, plus de 100.000 morts, des territoires et des populations délibérément sacrifiés, des inégalités devant la mort et la maladie largement calquées sur les inégalités sociales et les discriminations, une vie sociale dévastée, une démocratie en miettes, une faillite biopolitique structurelle.

      Comment lui en faire porter la responsabilité si on ne peut lui opposer aucune alternative ? Le pouvoir s’en réjouit d’avance et, renversant la charge de la preuve, semaine après semaine, somme chacune et chacun de présenter un bilan sur l’agenda qu’il déroule sans rencontrer beaucoup de résistance : les politiques sécuritaires et l’islamophobie d’État. Or, ce concours électoraliste du prix de la « laïcité », de la condamnation de l’islamisme, de la condamnation des formes contemporaines de lutte contre les discriminations, nous savons qui en sera la championne incontestée : elle en maîtrise à merveille les thématiques, le vocabulaire comme la véhémence.

      Voici ce que les sondages, jour après jour, mesurent et nous rappellent. Dans ces conditions, l’absence de dynamique unitaire à gauche n’est pas la cause de la défaite annoncée, elle est déjà le résultat d’une perte majoritaire de boussole politique, le résultat d’une sorte d’évitement du réel, le résultat d’un abandon.

      « L’étrange défaite » de juin 1940 a pris racine dans le ralliement des classes dirigeantes à la nécessité d’un pouvoir policier et discriminatoire. Nous y sommes. « L’étrange défaite » s’est nourrie de la pusillanimité d’une gauche désertant les vrais combats pour la démocratie, de la défense de l’Espagne républicaine au barrage contre un racisme aussi déchaîné qu’expiatoire. Nous y sommes sur les enjeux de notre temps. « L’étrange défaite » a été la fille du consensus munichois et de la capitulation anticipée. Nous y sommes. « L’étrange défaite » a été suivie de la mort d’une République. L’appel militaire du 21 avril en fait planer la menace.

      À l’exceptionnalité de la période traumatique qui bouleverse depuis 14 mois en profondeur nos repères politiques, sociaux et vitaux, s’ajoute l’exceptionnalité de l’échéance institutionnelle du printemps 2022. Il est dérisoire d’y voir la énième occasion de porter un message minoritaire, dérisoire de donner le spectacle d’une querelle d’egos, dérisoire de jouer à qui sera responsable de la défaite. Le salut ne sera pas dans un compromis défensif sans principe mais dans un sursaut collectif d’ambition.

      Il est temps de prendre la mesure du temps que nous vivons, car il est toujours temps de résister. Comme concluait Marc Bloch en septembre 1940, « peut-être est-ce une bonne chose d’être ainsi contraints de travailler dans la rage », car « est-ce à des soldats qu’il faut, sur un champ de bataille, conseiller la peur de l’aventure ? » Il ajoutait que « notre peuple mérite qu’on se fie à lui et qu’on le mette dans la confidence ».

      http://www.regards.fr/idees-culture/article/2022-l-etrange-defaite-qui-vient
      #non-mixité

  • L’écologie version Macron : les contradictions permanentes de l’ancien ministre devenu candidat

    Emmanuel Macron a enfin dévoilé son programme. Généreux en mots grandiloquents supposés incarner le changement, Emmanuel Macron affirme vouloir « changer de logiciel » et opérer une « transformation radicale », notamment en matière de transition écologique. Son « nouveau modèle de croissance » ressemble pourtant à ce qui se pratique depuis plusieurs décennies. Un modèle saupoudré de quelques apparentes mesures écologiques, sur la pollution atmosphérique ou les gaz de schiste, qui contredisent les politiques menées par le candidat lorsqu’il était ministre, à peine quelques mois plus tôt. Une analyse pour ouvrir le débat

    https://www.bastamag.net/L-ecologie-version-Macron-les-contradictions-permanentes-de-l-ancien-minis

    #EmmanuelMacron #écologie #TransitionEcologique #renoncements #Compétitivité #Nucléaire #Diesel #NotreDameDesLandes

  • La publicité a-t-elle enfin compris quelque chose au féminisme ? (Slate.fr)
    http://www.slate.fr/story/89097/publicite-feminisme

    Dans quelques jours, le Ministère de l’Éducation Nationale annoncera la fin des #ABCD_de_l'Égalité (expérimentation qui ne débuta jamais vraiment) devant l’agitation marginale de #Vigigender et des #JRE. Paradoxalement, au même moment, les agences de publicité et les vedettes modifient leur approche du sujet…
    C’est certain, l’éducation ne passe plus par l’Institution : elle n’en a plus ni les moyens, ni la volonté.

    Ce qui est notable, c’est que la publicité a pour habitude de renforcer le plus violemment les clichés sexistes. Parce que la publicité doit fournir aux spectateurs, lecteurs, auditeurs, des messages confortables, en conformité avec leurs idées préconçues, et l’idéologie établie. Or l’idéologie établie est sexiste.

    La publicité doit aussi faire rêver : montrer une femme belle parce que c’est ce à quoi les femmes et les hommes aspirent. Avoir un effet « aspirationnel » (jargon de publicitaire), ce qui signifie que vous devez vous projeter, aspirer à être comme les personnages mis en scène dans le spot que l’on vous présente.

    Or, Always et HelloFlo ne sont pas différentes des autres marques : elles veulent vendre leur produit et faire des profits. Le message aspirationnel ne disparaît d’ailleurs pas : dans la pub Always il est même très clair. La publicité joue sur l’émotion, plans américains concentrés sur les visages, témoignages individuels, musique qui commence doucement puis monte en puissance. Avec l’idée que l’on va tous ensemble changer le monde, le rendre plus égalitaire, et que l’on sera des gens biens...

    Mais ce qui est réjouissant, c’est que ces pubs pensent pouvoir faire de l’argent avec le féminisme.

    #éducation #école #renoncement #genre #éducation_à_la_sexualité #féminisme

  • Assurance-santé : un tiers des salariés du privé a renoncé à des soins, Actualités
    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0203526211745-assurance-sante-un-tiers-des-salaries-du-prive-a-renonce-a-de

    D’après une étude réalisée par YouGov pour Mercer auprès de 1.003 salariés du privé, près d’un tiers d’entre eux ont renoncé à des soins sur les douze derniers mois pour des raisons financières. C’est davantage le cas chez ceux qui ne bénéficient pas d’une complémentaire santé d’entreprise (37 %) et chez les « CSP- » (34 %). Mais 28 % des salariés couverts par un contrat collectif obligatoire ont aussi déjà dû faire un tel choix.

    échantillon faible mais conséquence logique des reculs de la sécu, des options multiples dans les contrats complémentaires et des dépassements d’honoraires légalisés. et la voie semble ouverte pour encore plus de dérégulations :

    En cas de baisse des remboursements par leur mutuelle pour les frais d’optique ou dentaires, 40 % des personnes interrogées prendraient une surcomplémentaire santé. Ce qui devrait conforter les assureurs dans le succès prévisible de ces couvertures additionnelles amenées à fleurir dans les prochains mois.

    #securitesociale #complémentaires #surcomplémentaires #resteàcharge #renoncementauxsoins

  • L’impôt sur les sociétés implose, la taxe à 75% aussi
    PAR LAURENT MAUDUIT
    http://www.mediapart.fr/journal/france/051013/limpot-sur-les-societes-implose-la-taxe-75-aussi?onglet=full

    Les fascicules annexés au projet de loi de finances pour 2014 montrent un cadeau de 15,2 milliards d’euros aux entreprises. On y découvre aussi que la taxe à 75 % n’est plus qu’une pantalonnade.

    13,476 milliards d’euros : quand ils sont venus à la fin du mois de septembre sur les plateaux de télévision commenter le projet de loi de finances pour 2014, les membres du gouvernement, dont Pierre Moscovici qui est en charge des finances et Bernard Cazeneuve au budget, n’ont guère fait mention de ce chiffre. Et pourtant, c’est le chiffre clef de ce projet de budget. C’est en effet le montant exact de la baisse attendue du rendement de l’impôt sur les sociétés. Chiffre hallucinant ! En pleine crise des finances publiques, le gouvernement a fait le choix d’imposer un violent plan d’austérité au pays, pour pouvoir offrir un cadeau au patronat, sous la forme d’une implosion de l’impôt sur les sociétés.

    Ce n’est, certes, pas le seul cadeau offert au patronat ni celui dont on parle le plus. Il y a aussi la dernière concession en date : le renoncement à la taxe sur l’excédent brut d’exploitation (EBE) qui devait voir le jour et rapporter 2,5 milliards d’euros, en remplacement de l’imposition forfaitaire annuelle. Il a suffit que le Medef fasse les gros yeux pour que Pierre Moscovici s’empresse d’annoncer dimanche la création, à la place, d’une surtaxe temporaire à l’impôt sur les sociétés, beaucoup plus avantageuse. Mais personne n’a vraiment relevé que l’impôt sur les sociétés, lui, a envers et contre tout été mis en charpie par le gouvernement. Surtaxe ou pas, il est en voie d’implosion.

    On savait qu’en violation de toutes ses promesses de campagne, François Hollande avait l’intention d’organiser un gigantesque transfert de charges des entreprises vers les ménages, notamment en offrant à terme 20 milliards d’euros aux entreprises, sous la forme du fameux (et improprement dénommé) Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), et en finançant ce dispositif notamment par un relèvement des taux de la TVA, auxquels sont assujettis les ménages. Cette disposition est même déjà votée puisqu’elle a été insérée dans le troisième projet de loi de finances rectificatives pour 2012, ratifiée à la fin de l’année dernière. Mais on ignorait l’onde de choc précise pour 2014 de ce dispositif. Et on ignorait plus encore le total des allègements de charges prévus au profit des entreprises dans le cadre de ce même projet de loi de finances pour 2014.

    Or, maintenant, les choses s’éclairent peu à peu. Avec la publication progressive par les ministères des finances et du budget des différents documents qui constituent les annexes du projet de loi de finances (on peut tous les consulter ici), on dispose de tous les détails de ce projet de budget – détails qui n’étaient pas encore disponibles dans le traditionnel dossier de presse, écrit en novlangue de Bercy, qui a été dévoilé fin septembre lors de la présentation du texte. Quand nous avons enfin disposé de ces précieux documents complémentaires, nous avons donc d’abord détaillé la purge sociale qui va être imposée aux ménages en 2014, au travers d’une rafale de prélèvements injustes (lire Radiographie d’un budget de droite et La folle stratégie de la paupérisation). Mais ces documents permettent aussi de chiffrer avec précision ce formidable cadeau qui va être fait aux entreprises, sous la forme – on verra que la formule n’a rien d’excessif – d’un dynamitage de l’impôt sur les sociétés.

    Pour en prendre la mesure, il suffit de se référer au premier volume du document budgétaire dénommé « Voies et moyens » (il peut être téléchargé ici), qui détaille l’impact des différentes mesures fiscales envisagées pour 2014. On trouve ainsi un tableau qui résume les évolutions prévisibles de l’impôt sur les sociétés. Il figure à la page 33 de ce document que l’on peut consulter ci-dessous :

    Voies et moyens 2014 - tome 1
    http://fr.scribd.com/doc/173718666/Voies-et-moyens-2014-tome-1

    Un cadeau de 15,5 milliards d’euros

    On y découvre donc que les recettes de l’impôt sur les sociétés pour 2013, qui avaient été évaluées à 53,531 milliards d’euros en loi de finances initiale, puis révisées en cours d’année à 49,702 milliards, devraient s’effondrer en 2014 à 36,226 milliards d’euros. CQFD ! Par rapport à la dernière évaluation connue pour 2013, les recettes attendues de l’impôt sur les sociétés vont donc bel et bien s’effondrer de 13,476 milliards d’euros. Et la crise n’a rien à voir dans cette dépréciation puisque l’évolution spontanée de l’impôt sur les sociétés aurait dû conduire à des recettes en hausse de presque 1,7 milliard d’euros. Non ! Ce sont les mesures fiscales prises par le gouvernement socialistes qui sont à l’origine de cet effondrement, dont 15,222 milliards d’euros de baisses qui ont été prises dès avant ce projet de loi de finances pour 2014.

    Il faut bien mesurer l’énormité de ce cadeau fait par le gouvernement aux entreprises. Il correspond à une baisse de 27 %. Ce qui est sans aucun précédent dans l’histoire budgétaire contemporaine, même sous les gouvernements de droite.

    À la page 35 de ce même fascicule budgétaire, on peut trouver la décomposition précise des mesures fiscales qui expliquent cet effondrement. « La prévision d’impôt sur les sociétés net pour 2014 s’élève à 36,2 milliards d’euros, sous l’hypothèse d’une croissance de bénéfice fiscal 2013, y compris impact des mesures nouvelles, de 1 % environ, après des évolutions de l’ordre -1 % en 2009 ; +5 % en 2010, +3 % en 2011 et +8 % en 2012 », confirme le document, avant d’ajouter : « Cette prévision se décompose en 60,3 milliards d’euros d’impôt brut sur les sociétés et 24,1 milliards d’euros de remboursements et dégrèvements. Elle tient compte des mesures votées avant le projet de loi de finances pour 2014, pour un total de -15,5 milliards d’euros :

    – le crédit d’impôt en faveur de la compétitivité et de l’emploi (-9,4 milliards d’euros) ;

    – le contrecoup des mesures du plan de relance, à savoir la restitution anticipée des créances de crédit impôt recherche et la restitution immédiate des créances de carry-back (-2,0 milliards d’euros) ;

    – la suppression de l’imposition forfaitaire annuelle en 2014 (-0,6 milliard d’euros), confirmée au projet de loi de finances 2014 dans le cadre de la création d’une contribution sur l’excédent brut d’exploitation des entreprises ;

    – le contrecoup des mesures votées en loi de finances initiales 2013 (-4,2 milliards d’euros). »

    Dans le lot de ces dernières mesures qui pèsent à hauteur de 4,2 milliards d’euros, figurent notamment ceci :

    « – la réforme du 5e acompte (-1,0 milliard d’euros) ;

    – la limitation de la déductibilité des charges financières (-1,3 milliard d’euros) ;

    – l’impôt minimum par limitation de l’imputation des déficits (-0,5 milliard d’euros) ;

    – l’application de la quote-part pour frais et charges sur les plus valeurs de long terme à la plus-value brute et non nette, ainsi que l’augmentation de ce taux de 10 à 12 % (-1,4 milliard d’euros). »

    L’énormité du cadeau fait au patronat – qui n’en espérait sûrement pas tant de la part d’un gouvernement socialiste – choque à de très nombreux titres. D’abord, il est frappant de constater que ce cadeau de 15,5 milliards d’euros fait aux entreprises correspond à très peu de choses près aux mesures dites de « redressement » affichées par le gouvernement. Dans son plan de communication autour du projet de loi de finances pour 2014, le gouvernement a en effet beaucoup insisté sur le fait qu’il avait choisi de mettre en œuvre un budget prévoyant « 18 milliards d’euros de mesures de redressement dont 15 milliards d’euros d’économies de dépenses ». Conclusion : si un plan d’austérité a été imposé au pays, ce n’est pas pour réduire les déficits publics ; cela a d’abord été pour financer ces cadeaux patronaux. La concordance des chiffres en témoignent : si ces 15 milliards d’euros n’avaient pas été offerts aux entreprises, le gouvernement aurait pu réduire les déficits publics sans imposer une purge sociale au pays.

    La plaisanterie de la taxe à 75 %

    La deuxième raison pour laquelle ce cadeau choque, c’est que, de fait, tous les ministères ont été mis à la diète pour 2014. Si les effectifs publics sont gelés hormis dans l’éducation nationale, si les salaires publics ne profiteront toujours pas d’une revalorisation, si d’innombrables secteurs verront leurs crédits baisser, de la culture jusqu’à l’emploi, c’est aussi à cause de ce cadeau.

    Oui, un cadeau ! C’est le bon terme précisément parce que le gouvernement a fait le choix – et c’est la troisième raison de notre indignation – d’apporter cette somme fabuleuse sans demander en retour aux entreprises des engagements ou des contreparties. C’est tout particulièrement le cas pour les 20 milliards d’euros apportés dans le cadre du « choc de compétitivité » : le gouvernement a délibérément choisi d’apporter ces crédits d’impôt aux entreprises, sans la moindre contrepartie. Lors des Universités d’été du Medef, Pierre Moscovici a même pris l’engagement que cette somme serait apportée « sans contrepartie » mais aussi « sans contrôle fiscal » (lire Ce que révèle le tango d’amour Moscovici-Gattaz).

    L’histoire est donc écrite d’avance. Dans une conjoncture qui est toujours très morose, les entreprises y regarderont à deux fois avant d’embaucher ou d’investir. Vieux principe : on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif ! La grande majorité des entreprises vont donc empocher les 20 milliards d’euros de crédit d’impôts, mais les retombées économiques sont pour le moins incertaines. Pour l’heure, la seule probabilité, c’est que ces cadeaux vont d’abord générer des effets d’aubaine. Et même dans le cas des entreprises les plus riches, celles du CAC 40 notamment, on peut parier sans grand risque que les cadeaux fiscaux consentis par les socialistes vont leur permettre d’arrondir encore un peu plus les dividendes qu’ils servent à leurs actionnaires.

    Et puis, la quatrième raison d’indignation, c’est évidemment que ce projet de budget apparaît du même coup comme la dernière et la plus spectaculaire illustration de la tromperie à laquelle François Hollande s’est livré durant la campagne présidentielle. Car de cette politique budgétaire et fiscale tout entière dessinée pour contenter le Medef, il n’avait jamais soufflé mot dans le passé. À l’inverse, il avait dit pis que pendre du « choc de compétitivité » défendu par Nicolas Sarkozy – auquel il s’est donc converti, à quelques modalités d’application près.

    La volte-face est même plus spectaculaire que cela ! Avec sa sortie fameuse « Mon ennemie, c’est la finance ! », avec son projet de taxe à 75 % sur les rémunérations dépassant un million d’euros par an, il avait suggéré qu’il conduirait une politique clairement ancrée à gauche, pour contenir les dérives de ce capitalisme à l’anglo-saxonne auquel la France s’est progressivement convertie. Las ! François Hollande a finalement fait tout le contraire.

    Dans ces documents publiés en annexe du projet de loi de finances pour 2014, on en trouve d’ailleurs une ultime vérification, avec les modalités qui ont été retenues pour ce projet de taxation des hautes rémunérations. Car un projet de taxation a effectivement été inséré dans le projet de budget mais quand on en découvre les modalités, on s’aperçoit que l’affaire se termine par une … plaisanterie !

    Un nouveau bouclier fiscal

    Pour apprécier la comédie à laquelle a donné lieu toute cette histoire, il faut se souvenir que le projet phare de François Hollande, avant l’élection présidentielle, était d’engager une « révolution fiscale » sur le modèle de ce que préconisait l’économiste Thomas Piketty, en fusionnant la Contribution sociale généralisée (CSG) et l’impôt sur le revenu, pour refonder un véritable impôt citoyen et progressif. Puis, en cours de campagne, le candidat socialiste a fait une embardée : mettant de côté ce projet très ambitieux, il a proposé une mini-taxe provisoire à 75 % pour les revenus dépassant 1 million d’euros. La suggestion était faite pour frapper les imaginations mais elle était en réalité très en retrait sur la précédente, car sans réforme de l’assiette de l’impôt, elle n’était pas de nature à rendre le système français plus progressif (lire Impôts : Sarkozy ment, Hollande bricole).

    Puis, nouvelle reculade, quand le Conseil constitutionnel a censuré l’an passé cette réforme qui avait été (délibérément ?) très mal mise en œuvre par Jérôme Cahuzac, François Hollande a choisi une nouvelle fois de rabattre la voilure, en faisant en sorte que la nouvelle taxe soit payée non plus par les cadres dirigeants des entreprises, mais les entreprises elles-mêmes. Ce qui évidemment change tout, car cela ne corrige plus, désormais, les injustices de l’impôt sur le revenu.

    Mais quand on découvre les modalités précises de cette nouvelle taxation dans les documents annexes du projet de loi de finances pour 2014, l’effet de sidération est encore plus grand. Car le système est ainsi conçu qu’il avantage les très grandes entreprises, qui bénéficient d’une sorte de bouclier fiscal. Et surtout, la nouvelle taxe à laquelle sont soumises les entreprises concernées est déductible… de l’impôt sur les sociétés.

    Pour saisir le mécanisme, il suffit de se reporter à un autre fascicule budgétaire, qui est dénommé « Évaluation préalable des articles du projet de loi » et que l’on peut consulter ci-dessous :

    Budget 2014 - Evaluations préalables
    http://fr.scribd.com/doc/173722413/Budget-2014-Evaluations-prealables

    Une économie de 100 millions grâce à la déductibilité

    D’abord, on découvre (à la page 52) que la disposition est de portée microscopique puisque « environ 470 entreprises versent à approximativement 1 000 salariés ou dirigeants des rémunérations dont le montant annuel excède un million d’euros ». De surcroît, le dispositif initial a été amendé : la taxe sera de seulement 50 % du montant des rémunérations versées à des cadres dirigeants au-delà de 1 million d’euros annuels, mais, en plus, le montant de la taxe, qui sera due deux années (en 2014 sur la base des revenus de 2013 et en 2015 sur celle des revenus de 2014), est plafonnée à hauteur de 5 % du chiffre d’affaires réalisé l’année au titre de laquelle la taxe est due.

    Avec un taux d’imposition de 50 % et non plus de 75 % comme c’était prévu à l’origine, de surcroît plafonné à 5 % du chiffre d’affaires, la nouvelle taxe Hollande n’a donc plus rien à voir avec la taxe initiale de 75 %, qui elle-même n’avait plus rien à voir avec la « révolution fiscale » promise avant la présidentielle. C’est si vrai que le plafonnement de 5 % sur le chiffre d’affaires va fonctionner comme un véritable « bouclier fiscal », à la manière de celui qu’en d’autres temps, Nicolas Sarkozy avait inventé au profit des très hautes fortunes.

    Dans le cas présent, le plafonnement va en effet profiter aux entreprises les plus riches. À titre d’illustration, examinons en effet ce qui va advenir pour les clubs de football de la Ligue 1. Au total, 114 joueurs ou entraîneurs évoluant dans les 15 clubs les plus riches, sur un total de 20, seront concernés par la nouvelle taxation, dont 21 joueurs du PSG, 17 de l’OM, 14 de Bordeaux ou Lille ou encore 13 de Lyon.

    La nouvelle taxe va donc concerner les trois quarts des clubs de L1. Mais le système de plafonnement ne profitera qu’aux plus riches. Le basculement de la taxe à 75 % vers une taxation de 50 % plafonnée à 5 % du chiffre d’affaires permettra ainsi au PSG de ne payer pour 2013 que 19,5 millions d’euros au lieu des 43,4 millions qui auraient découlé d’une taxe sans plafonnement, soit une économie de 23,9 millions d’euros générée par ce plafonnement. De leur côté, l’OM et Lyon feront respectivement une économie d’environ 7,8 millions et 6,6 millions d’euros.

    En clair, vivent les riches ! Voilà l’une des aberrations du système inventé par les socialistes. Même Nicolas Sarkozy n’aurait sans doute pas conçu un système aussi biscornu, à l’avantage des plus hauts revenus. Et en bout de course, le Qatar, qui s’est illustré de manière si honteuse cette semaine avec la révélation de pratiques d’esclavagisme sur les stades en construction de la coupe du monde de 2022, sera le plus grand bénéficiaire de ce bouclier fiscal, lui qui est le propriétaire du PSG.

    Mais les bizarreries de cette nouvelle taxe ne s’arrêtent pas là. La taxe est en effet, de surcroît… déductible de l’impôt sur les sociétés. Le système est méticuleusement expliqué à la page 57 du fascicule « Évaluation préalable des articles du projet de loi » : « Sur la base d’un taux de taxation de 50 % et d’un plafonnement de la taxe à 5 % du chiffre d’affaires, le rendement de la taxe est estimé à 310 millions d’euros en rendement brut et à 210 millions en rendement net de la déductibilité de la taxe du bénéfice imposable à l’impôt sur les sociétés. » Traduisons : la déductibilité permet donc de minorer le coût de la taxe pour les entreprises, en 2014, de 100 millions d’euros. En clair, la taxe, qui était déjà de portée purement microscopique, est minorée encore de 30 %.

    En bout de course, la fameuse taxe, celle qui a si fortement compté dans la campagne du candidat Hollande, sera purement symbolique : « Compte tenu de la mécanique de l’impôt sur les sociétés, la mesure rapportera donc 260 millions d’euros en 2014 et 160 millions d’euros en 2015, soit un rendement global de 420 millions sur deux ans », conclut ce fascicule budgétaire.

    Voilà où nous en sommes arrivés ! La taxe à 75 % qui avait si fortement frappé les imaginations pendant la campagne présidentielle est devenue une pure pantalonnade ; et la finance, dont François Hollande se disait l’ennemi, a pris les commandes du budget de l’État et pioche maintenant dedans à pleines brassées…

    #gvtZ #fiscalité #Hollande #renoncement

    • Si l’on baptisait correctement les choses, l’impôt sur les sociétés IS s’appellerait « impôt sur les bénéfices de sociétés ». Je propose à tous les gens de gauche de parler « d’impôt sur les bénéfices » et non « d’impôt sur les sociétés », car la sémantique peut jouer un rôle essentiel dans la compréhension (ou non) de ce phénomène par le grand public. Il n’y a qu’une chose à comprendre : la baisse de l’impôt sur les bénéfices ne bénéficie pas aux entreprises, mais aux actionnaires !!!

      Explication : ce n’est pas un impôt qui pèse sur les sociétés, mais sur leurs actionnaires, puisque que cet impôt est prélevé sur l’excédent résiduel une fois que l’entreprise a mis de côté l’argent qu’elle veut réinvestir en R&D. Cet impôt est donc une dépense pour l’entreprise qui n’a que peu d’impact sur la santé de l’entreprise, et encore moins sur sa compétitivité, puisque cette dépense est juste en concurrence avec un renforcement de ses fonds propres et surtout le versement des dividendes pour les actionnaires !!!

      Je n’ai pas compris d’où vient ce remboursement de 15 M€, pourquoi un crédit d’IS et non pas un crédit sur les charges patronales, qui aurait ainsi plus favorisé l’emploi.. je comprends rien, en fait...
      Ce que je comprends, c’est que Hollande a juste mis en oeuvre le projet de TVA sociale de Sarkozy, de façon diabolique puisqu’on y comprend plus rien mais au final le résultat est le même, ce n’est pas un hasard.. Et ça n’a rien de surprenant vu qu’on sait que Hollande n’est que le mandataire judiciaire missionné par l’UE pour mener à bien la procédure de redressement judiciaire exigé par les créanciers de la France, comme Monti en Italie...

  • « Critique de la séparation » (1961) un court-métrage de Guy Debord
    http://vimeo.com/34882928

    http://www.larevuedesressources.org/critique-de-la-separation-critique-of-separation-1961,2205.htm

    Critique de la séparation est un moyen-métrage de 20 minutes (35 mm noir et blanc) réalisé par Guy Debord sorti en 1961. Les voix off sont dites par Caroline Rittener et Guy Debord.

    Il s’agit d’un #anti-film dont les images sont fréquemment des comics, des photographies d’identité, de journaux ou d’autres films, surchargées de sous-titres très difficiles à suivre en même temps que le commentaire. Le rapport entre ces images, le commentaire et les sous-titres n’est ni complémentaire, ni indifférent, il est lui-même critique.

    La caméra navigue entre images d’actualités, comme séparées du monde #réel, symboles de la #société de la #consommation, et images du Quartier latin des années 1960, d’une jeunesse effervescente qui travaillait sa révolte au fond des cafés, à coup d’alcool, de rock and roll et de mots. Guy Debord y met une sorte de distance, qui semble dire : « trop tard, nous n’aurons pas changé le monde ». « Pour détruire cette société, il faut être prêt à lancer contre elle dix fois de suite, ou davantage des assauts d’une importance comparable à celui de Mai #68 », proclame-t-il dans La Société du spectacle.

    #Situationnisme #Anti_Spectacle #Debord #Avant_garde #expérimental #Politique #Philosophie #Pouvoir #Autorité #Renoncement #alcool
    #Cinéma #Vidéo

  • Energie et climat : les dix questions à poser à Connie Hedegaard

    Alors que les politiques climatiques et énergétiques européennes vont de mal en pis, Connie Hedegaard, commissaire européenne en charge du climat, est auditionnée à l’Assemblée nationale ce mardi. Occasion de rédiger les dix questions qu’on aurait aimé lui poser.

    http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-combes/030613/energie-et-climat-les-dix-questions-poser-connie-hedegaard

    #Assembléenationale #audition #bonn #Climat #ConnieHedegaard #Doha #durban #énergie #renoncement #Unioneuropéenne

    @fil @rezo