• « #Dossier_Trump  » :
    — la compilation des 17 « notes blanches » rédigées par Christopher Steele et publiées par Buzzfeed : https://assets.documentcloud.org/documents/3259984/Trump-Intelligence-Allegations.pdf
    — histoire du dossier dans le Monde : http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/01/12/comment-un-ex-espion-du-mi6-se-retrouve-au-centre-des-accusations-contre-don
    — un article de Glenn Greenwald sur l’affaire : The Deep State Goes to War with President-Elect, Using Unverified Claims, as Democrats Cheer, https://theintercept.com/2017/01/11/the-deep-state-goes-to-war-with-president-elect-using-unverified-claim
    What we know – and what’s true – about the Trump-Russia dossier , https://www.theguardian.com/us-news/2017/jan/11/trump-russia-dossier-explainer-details
    Trump ’compromising’ claims: How and why did we get here?, http://www.bbc.com/news/world-us-canada-38589427
    The Trump dossier and verification in the era of fake news , http://theconversation.com/the-trump-dossier-and-verification-in-the-era-of-fake-news-71175

    #trump #renseignement #journalisme #désinformation

  • Trump accusé d’être une marionnette aux mains du Kremlin
    https://www.mediapart.fr/journal/international/110117/trump-accuse-detre-une-marionnette-aux-mains-du-kremlin

    Doanld Trump dans l’ascenseur de sa Trump Tower le 9 janvier 2017. © Reuters Un étrange rapport, vieux de quelques mois, raconte que Moscou « tiendrait » le futur président des États-Unis en raison de frasques sexuelles enregistrées. Les agences de #renseignements américaines, qui ont briefé Obama, Trump et des élus sur ce mémo, veulent-elles embarrasser le milliardaire ?

    #International #chantage #CIA #Donald_Trump #espionnage #Etats-Unis #FBI #Kompromat #NSA #Russie #transition #Vladimir_Poutine

  • L’analyse du #FBI sur le piratage russe confond la #Suisse et le #Swaziland - rts.ch - Repérages web
    http://www.rts.ch/info/sciences-tech/reperages-web/8294913-l-analyse-du-fbi-sur-le-piratage-russe-confond-la-suisse-et-le-swaziland

    Le rapport américain sur les piratages attribués à la Russie confond la Suisse avec le Swaziland. Il ressort du document que trois serveurs utilisés par les hackers étaient hébergés en Suisse, et pas dans le pays africain. […] Version2 signale également des confusions entre des adresses danoises et allemandes. Selon un expert informatique cité par le site danois, dans les deux cas il s’agirait probablement d’une confusion, une fois entre les noms des pays en anglais (Switzerland / Swaziland), l’autre à cause de domaines similaires (.dk pour le Danemark, .de pour l’Allemagne).

    #erreur #géographie #renseignement #piratage_informatique

  • Intelligence Campus Entreprise : le #renseignement_militaire s’allie aux #start-up, Le Lab/Idées - Les Echos Business
    http://business.lesechos.fr/entrepreneurs/idees-de-business/0211575837490-le-renseignement-militaire-s-allie-aux-start-up-3035

    La Direction du renseignement militaire veut capitaliser sur la #French_Tech. Elle ouvre un campus d’expertise basé à Creil, réunissant start-up, grandes entreprises, écoles et instituts de #recherche.

    #drm #jeunes_pousses

  • Fichier #TES : le #Conseil_national_du_numérique publie son avis – Conseil National du Numérique
    https://cnnumerique.fr/fichier-tes-avis

    Le lundi 12 décembre 2016 et à la suite de son auto-saisine en date du 7 novembre 2016, le Conseil national du numérique publie son avis sur le décret n°2016-1460 prévoyant la création d’une base de données des “Titres électroniques sécurisés” (TES). Ce décret annonce la fusion de la base TES existante relative aux passeports et la base des cartes nationales d’identité et a été présenté avec un double objectif de lutte contre la fraude documentaire et de gestion simplifiée des titres. Une telle base de données devrait concerner à terme près de 60 millions de Français et contiendrait notamment des données sur l’état civil des personnes, sur leurs signes physiques distinctifs ainsi que des données biométriques.

    • Extraits de la première partie :

      Dès lors, le Conseil s’interroge sur la nécessité même de stocker ces informations sensibles. Il souhaite qu’une étude d’impact approfondie soit menée sur les éléments permettant de justifier la nécessité de conserver des données biométriques et de quantifier les avantages réellement tirés de l’extension de TES aux cartes d’identités.
      [...] Quelles que soient les garanties juridiques et techniques apportées, la création d’un dispositif centralisé de cette taille n’est jamais totalement exempte de risques d’attaque, de vol et de détournement. Les exemples étrangers sont à cet égard inquiétants et rappellent que le risque de fuite de données n’est jamais nul. [...] La difficulté structurelle à sécuriser le dispositif TES a été signalée par de nombreux chercheurs auditionnés par le Conseil. Le Laboratoire Spécification et Vérification (LSV), laboratoire d’informatique de l’ENS Paris - Saclay et du CNRS, affirme même ne pas connaître « de solution technique centralisée permettant de réaliser toutes les fonctionnalités prévues par le décret tout en garantissant la confidentialité des données des citoyens ».

      [...] De manière générale, les dernières années ont montré que la constitution de fichiers centralisés peut conduire à l’élargissement de leurs finalités initiales : ce fut le cas pour le système Eurodac des demandeurs d’asile, le fichier des demandeurs de visa ou encore le Système de traitement des infractions constatées (STIC). [...] Au regard de l’avis exprimé par la CNIL, le Conseil s’interroge sur la possibilité laissée par le décret d’utiliser un dispositif de reconnaissance faciale à partir de l’image numérisée de la photo. [...] En outre, des usages détournés, hors de tout contrôle, ne peuvent être exclus pour de tels dispositifs. Rappelons à cet égard que l’absence d’encadrement était jusqu’à une époque récente caractéristique de l’activité des services de #renseignement. Dès lors, penser que notre pays ferait exception revient à ignorer les leçons de l’histoire et des comparaisons internationales. Les reculs démocratiques et la montée des populismes, observés y compris en Europe et aux États-Unis, rendent déraisonnables ces paris sur
      l’avenir. La garantie constitutionnelle est donc un garde-fou important, mais à l’heure du numérique, les garanties légales doivent s’accompagner de traductions techniques.

      Dans le cas du fichier TES, cette garantie technique se matérialise par la robustesse du lien unidirectionnel chiffré qui unit le compartiment de l’application contenant les éléments alphanumériques au compartiment contenant les données biométriques. L’analyse de l’ANSSI et de la DINSIC devrait notamment porter sur la robustesse de ce lien afin qu’il puisse être techniquement inviolable dans le temps. Certains contributeurs émettent toutefois d’ores et déjà des doutes sur son caractère unidirectionnel, rappelant que, d’un point de vue théorique, l’identification d’un citoyen à partir de ses données biométriques pourrait être effectuée en déroulant un test d’authentification sur l’ensemble de la base nominative.

    • Deuxième partie :

      L’évolution rapide des technologies de l’information nécessite l’application d’un principe de précaution numérique. Ce principe n’est rien d’autre que le principe de précaution appliqué au cas de l’identité dans un monde numérisé. Dans le cas présent, ce principe impose de ne pas faire de choix technique irrévocable dans la constitution d’une base qui, si dévoilée, ne pourrait pas être neutralisée (en raison de son volume et de son importance dans le bon fonctionnement des services de l’État).

      Solutions proposées :
      -- cachet électronique visible ;
      -- carte d’identité avec « support cryptographique contenant les données biométriques du détenteur » ;
      -- architecture à clefs multiples ;
      -- gabarit et non photographie des empreintes digitales ;
      -- BioHashing. (p. 14-15)

      Application des principes de protection de la vie privée dès la conception ( privacy by design ) et d’évaluation d’impact (p. 16).

      Dans ce contexte, le Conseil estime qu’il est indispensable de suspendre l’application du décret TES ainsi que les expérimentations en cours dans les Yvelines et en Bretagne jusqu’à ce qu’une comparaison précise de l’ensemble des architectures possibles, mesurant les bénéfices, les coûts et les risques des systèmes complets, soit rendue disponible, publiquement débattue avec des experts indépendants et devant l’opinion, et discutée au parlement. Ce travail de réflexion doit aussi porter sur la base actuellement utilisée pour les passeports.

      Au-delà de la question du fichier TES et compte tenu de l’application prochaine du règlement #eIDAS, il est urgent d’ouvrir une réflexion publique et globale sur la question de l’identité à l’heure du numérique.

      [...] Les sujets de l’identité administrative et de l’identité numériques sont traités séparément en France depuis plus de 10 ans. Néanmoins, la question de leur relation est appelée à prendre de l’ampleur dans les prochaines années. À court terme, il s’agit d’assurer le plus haut niveau d’interopérabilité prévue par la législation européenne et de tirer pleinement partie des avancées et des réflexions de la recherche ; à long-terme, il est question de penser un modèle pour notre société numérique. Il semble en particulier nécessaire de développer une réflexion sur les impacts profonds à long terme sur notre société d’une généralisation des procédures d’authentification pour accéder à tout service public ou privé, en France ou à l’étranger. Il s’agit d’un chantier multidisciplinaire de grande ampleur et essentiel à la construction de notre pays, qui ne peut être éludé par des prises de décisions partielles et bornées à des besoins opérationnels immédiats, et doit nous amener à nous poser au préalable des questions structurantes sur les visions sociale, politique, philosophique et économique de l’identité ?

      (p. 17-18)

    • 3e partie :

      La constitution d’une base de données visant à recenser près de 60 millions de
      Français ne peut s’analyser comme une décision administrative ou un simple
      aménagement technique ; il s’agit ni plus ni moins d’un choix de société. La controverse entourant l’élargissement du fichier TES est révélatrice d’une difficulté structurelle : l’État et ses organes doivent poursuivre leur adaptation
      pour prendre les meilleures décisions technologiques possibles au regard, notamment, de leurs implications politiques, économiques et sociétales. Bien que le problème soit identifié depuis plus d’une décennie, les dernières années ne semblent pas avoir permis d’avancer suffisamment en ce sens.

      [...] L’affaire du fichier TES apparaît donc comme le symptôme d’un processus décisionnel qui, en matière technologique, n’intègre pas suffisamment les exigences d’une vision politique de long terme. La question de la proportionnalité (la constitution d’un fichier centralisé d’une telle ampleur est-elle le seul moyen de parvenir aux objectifs ?) comme celle de l’anticipation des risques (quelles garanties techniques et juridiques exceptionnelles peut-on apporter ?) n’ont pas été traitées avec la profondeur et la transparence nécessaire aux différentes étapes de la prise de
      décision. Paradoxalement, l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI) créée en 2009 et la Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État (DINSIC), créée en 2014, visaient précisément à mieux configurer cette gouvernance technologique et à pallier cette absence de vision stratégique de long terme. Or il semble que ni l’une ni l’autre n’ont été saisies de manière approfondie en amont de la publication du décret, alors même que ces deux institutions sont fortement concernées par le sujet de l’identité numérique : l’ANSSI travaille depuis plusieurs mois à l’implémentation du règlement « eIDAS » tandis que la DINSIC anime un écosystème très actif autour de FranceConnect. À l’inverse, si la CNIL a bien été consultée (le recueil de son avis motivé est obligatoire pour les traitemen
      ts mis en œuvre pour le compte de l’État qui portent sur des données biométriques), cette dernière n’a eu que 9 jours
      pour se prononcer sur ce fichier aux implications conséquentes pour la protection des données des ressortissants français. Par ailleurs, cette saisine est intervenue très tardivement, dans la mesure où l’avis du Conseil d’État est daté du 23 février 2016, soit 7 mois plus tôt, et que le dispositif semble avoir été finalisé depuis plus longtemps encore. Cette situation conduit de nombreux contributeurs à la consultation menée par le Conseil à regretter la réduction des prérogatives de la CNIL suite à la réforme du 6 août 2004 et à s’interroger sur l’importance accordée par le Gouvernement aux avis et délibérations de la CNIL. Le ministre de l’Intérieur a par la suite décidé de la saisine a posteriori de l’ANSSI et de la DINSIC pour les charger d’auditer publiquement le
      dispositif et de rendre un avis conforme. Cette démarche — positive — doit être saluée mais plus encore : elle doit faire école

      « La prise de décision publique en matière numérique devrait ainsi évoluer : »
      -- plus d’ouverture, notamment dans le cadre du partenariat pour un gouvernement ouvert ;
      -- « s’interroger sur les implications politiques, économiques, sociales et sociétales des choix technologiques qu’elle est amenée à prendre » ;
      -- renforcement des rôles de la CNIl, de l’ANSSI et de la DINSIC ;
      -- « exigence d’innovation dans son fonction »

  • Les terroristes sont des internautes comme les autres
    http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2016/07/30/les-terroristes-sont-des-internautes-comme-les-autres/#xtor=RSS-32280322

    Les terroristes djihadistes qui ont frappé en France ont acheté des armes dé- puis re-militarisées, des couteaux, mais aussi des pizzas, de l’essence, des billets d’avion… Ils ont aussi loué des voitures, un camion, des chambres d’hôtel, reçu et envoyé … Continuer la lecture →

    #Droits_de_l'homme #Forces_de_l'ordre #FUD #Internet #Interview #Libertés #Politique #Pratique #Renseignement #Surveillance #Technologies #Terrorisme #Vie_privée
    https://archive.org/download/160729JMMFInfo/160729JMMFInfo.mp3


  • En #Prison, les travailleurs sociaux deviennent des agents doubles
    https://www.mediapart.fr/journal/france/121216/en-prison-les-travailleurs-sociaux-deviennent-des-agents-doubles

    Le travail des conseillers pénitentiaires d’insertion et de #probation évolue pour renseigner l’État sur la #radicalisation des détenus. Au grand malheur de ces professionnels, de l’ensemble des détenus et de leurs chances de #réinsertion.

    #France #administration_pénitentiaire #CGT #conseiller_pénitentiaire_d'insertion_et_de_probation #Justice #renseignement

  • #BigData : l’antiterrorisme français appelle à l’aide une société liée à la #CIA - Politique - Numerama
    http://www.numerama.com/politique/215516-big-data-lantiterrorisme-francais-appelle-a-laide-une-societe-liee-

    Incapable de faire face à l’afflux de données, la #DGSI s’est résolue à passer un contrat avec une entreprise américaine pour l’aider à traiter son Big Data. Il s’agit de #Palantir_Technologies, une société liée à la CIA.

    Article originel : http://www.parismatch.com/Actu/International/La-CIA-appelee-au-secours-par-l-antiterrorisme-francais-1138268

    • Antiterrorisme, mais c’est très loin d’être seulement ça :
      https://seenthis.net/messages/165365

      AT 4:07 P.M. ON NOV. 14, 2009 Michael Katz-Lacabe was parking his red Toyota Prius in the driveway of his home in the quiet Oakland suburb of San Leandro when a police car drove past. A license plate camera mounted on the squad car silently and routinely snapped a photo of the scene: his off-white, single-floor house, his wilted lawn and rosebushes, and his 5- and 8-year-old daughters jumping out of the car.

      Katz-Lacabe, a gray-bearded and shaggy-haired member of the local school board, community activist and blogger, saw the photo only a year later: In 2010 he learned about the San Leandro Police Department’s automatic license plate readers, designed to constantly photograph and track the movements of every car in the city. He filed a public records request for any images that included either of his two cars. The police sent back 112 photos. He found the one of his children most disturbing.

      “Who knows how many other people’s kids are captured in these images?” he asks. His concerns go beyond a mere sense of parental protection. “With this technology you can wind back the clock and see where everyone is, if they were parked at the house of someone other than their wife, a medical marijuana clinic, a Planned Parenthood center, a protest.”

      Et là
      https://seenthis.net/messages/147102

      #Palantir

  • Et donc Le Monde veut nous faire croire qu’il a fallu attendre Snowden pour se rendre compte que les services de renseignement, avec leurs moyens techniques, font ce pour quoi ils ont été inventés, c’est à dire récupérer des données. Dans leurs archives ils ne retrouvent pas d’articles écrits sur le Système échelon, disséminé dans de nombreuses parties du monde, ni sur les services de la France, de l’Allemange, de la Chine et de certaines de leurs stations établies avec l’aide de l’Allemagne, de la Russie ? Tous comme les conseils donnés à certains responsables de grandes entreprises de se méfier des contenus de leurs communications téléphoniques ? Mais non, tout a été oublié et Snowden est le sauveur attendu de la presse bienfaitrice.

    Espionnage d’Air France, d’Israël et de l’Autorité palestinienne : nouvelles révélations Snowden
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/12/07/espionnage-d-air-france-d-israel-et-de-l-autorite-palestinienne-ce-qu-apport

    Grâce à un partenariat exclusif avec le site d’information « The Intercept », « Le Monde » a pu travailler sur l’intégralité des archives Snowden et en extrait aujourd’hui de nouvelles révélations.

    #Snowden #renseignement #NSA #Echelon

  • #Surveillance : une élue des #Pays-Bas engage un bras de fer avec Paris
    https://www.mediapart.fr/journal/international/281116/surveillance-une-elue-des-pays-bas-engage-un-bras-de-fer-avec-paris

    L’eurodéputée libérale Sophie in ’t Veld bataille contre le virage sécuritaire français. Elle a déposé deux recours devant le Conseil d’État, pour contester la loi sur la surveillance internationale adoptée l’an dernier.

    #International #France #démocratie #ecoutes #libertés_publiques #Parlement_européen #renseignement #Sophie_in't_Veld

  • Crash le morceau
    http://survie.org/billets-d-afrique/2016/262-novembre-2016/article/crash-le-morceau-5195

    La rubrique « faits divers » de la Défense est décidément plus instructive que les auditions du ministre devant les com­missions parlementaires. Après un « ac­cident » qui avait révélé la présence des forces clandestines françaises en #Libye (cf. Billets n°261 et 260), des agents de la DGSE (3 militaires et 2 « civils ») se sont cra­shés, cette fois à Malte. La Libye pourrait être l’objectif de ce vol, ce qui n’aurait rien d’un scoop. Mais les agents français volaient dans un avion de CAE Aviation, l’entreprise (...)

    #262_-_novembre_2016

    / Renseignements / Services secrets, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, Libye

    #Renseignements_/_Services_secrets

  • La DGSE à nu
    http://survie.org/billets-d-afrique/2016/262-novembre-2016/article/la-dgse-a-nu-5196

    Après les rapports élaborés par Human Right Watch à l’occasion du procès d’Hissène Habré, Claude Silberzahn, ancien pa­tron de la Direction générale des services extérieurs français, confirme leur contenu et se livre sur RFI : quand les services fran­çais découvrent que les Américains en­traînent les troupes du (pas encore) général Haftar sur le sol tchadien avec la complicité d’Habré, pour attaquer la Libye, il se rend au #Tchad : « La France, à ce mo­ment-­là, est plutôt sur une ligne de récon­ciliation avec (...)

    #262_-_novembre_2016

    / Tchad, #Idriss_Déby, Hissène Habré, Renseignements / Services secrets, Brèves d’Afrique et (...)

    #Hissène_Habré #Renseignements_/_Services_secrets #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs

  • De retour au Quai d’Orsay, Boris Boillon est renvoyé devant la justice
    Simon Piel et Joan Tilouine, Le Monde, le 21 novembre 2016
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/11/21/de-retour-au-quai-d-orsay-boris-boillon-est-renvoye-devant-la-justice_503538

    Proche de Nicolas Sarkozy, le diplomate, mêlé aux affaires libyennes, avait été arrêté gare du Nord à Paris en 2013, avec 350 000 euros et 40 000 dollars en liquide.

    En tant qu’ambassadeur de France à Tunis en 2011, M. Boillon a contribué, selon une note de la Direction générale de la sécurité extérieure, à l’exfiltration de Bechir Saleh, ancien directeur de cabinet de Kadhafi, soupçonné de détenir les secrets des relations financières franco-libyennes. La Libye s’enfonce alors dans la guerre, et le patron du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, a chargé son ami l’intermédiaire Alexandre Djouhri de mener cette opération sensible. Boris Boillon est en lien téléphonique avec M. Saleh, à qui il aurait fourni une voiture de l’ambassade de France pour le récupérer à la frontière entre la Tunisie et la Libye. Puis Bechir Saleh sera reçu par Boris Boillon à Tunis le 15 novembre 2011. Il sera discrètement hébergé à la résidence de l’ambassade de France, avant de rejoindre pour deux nuits un hôtel cinq étoiles réglé par M. Djouhri, qui l’exfiltrera en jet privé à Paris.

    #France #Boris_Boillon #Bernard_Squarcini #Alexandre_Djouhri #Barbouzes #corruption #Renseignements #Nicolas_Sarkozy #Services_secrets #Secret_défense #parrains #caïds #Libye

  • #Saint-Etienne-du-Rouvray : ces petits riens qui font un attentat
    https://www.mediapart.fr/journal/france/111116/saint-etienne-du-rouvray-ces-petits-riens-qui-font-un-attentat

    Mediapart reconstitue le fil qui conduit à l’assassinat du père #Hamel. Où l’on s’aperçoit que les terroristes avaient semé de nombreux indices qui n’ont pas pu être décryptés à temps par les services de #renseignement. Troisième et dernier volet de notre enquête sur l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray.

    #France #Abdel-Malik_Petitjean #Adel_Kermiche #antiterrorisme #attentats #Cazeneuve #Daech #DGSI #Djihad #Etat_islamique #Justice #Kermiche #père_Jacques_Hamel #Petitjean #Police #Rachid_Kassim #terrorisme

  • À l’école du crime du terroriste de #Saint-Etienne-du-Rouvray
    https://www.mediapart.fr/journal/france/081116/l-ecole-du-crime-du-terroriste-de-saint-etienne-du-rouvray

    De petit aspirant maladroit au #Djihad, #Adel_Kermiche s’est métamorphosé en futur tueur du prêtre Jacques Hamel lors de ses dix mois en #Prison, à #Fleury-Mérogis, aux côtés de terroristes chevronnés. Deuxième volet de notre enquête sur l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray. Selfie d’Adel #Kermiche diffusé sur sa messagerie Telegram. © DR

    #France #13-Novembre #administration_pénitentiaire #Amedy_Coulibaly #attentats #Chérif_Kouachi #Daech #Etat_islamique #Justice #Police #radicalisation #renseignement #terrorisme #Urvoas

  • Tintin, l’étrange passion commune d’Alexandre Djouhri et de Villepin
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/11/05/l-etrange-passion-commune-d-alexandre-djouhri-et-dominique-de-villepin-pour-

    Contrairement à Dominique de Villepin, M. Djouhri n’a que faire de Tintin, le cèlèbre reporter du Petit Vingtième. Les œuvres d’Hergé et la littérature ne sont pas vraiment sa passion. Pourtant, le 28 novembre 2013, il a acquis pour un montant de 43 000 euros une BD originale de Tintin, appartenant à M. de Villepin, lors d’une vente aux enchères à l’hôtel Drouot. Il s’agit du lot N° 120, une pièce rare : l’un des mille premiers exemplaires imprimés de Tintin au pays des Soviets, premier opus de l’illustre série.

    Cette vente, mise au jour dans le cadre de l’instruction menée par les juges sur l’affaire du financement libyen, a rendu les enquêteurs perplexes qui se demandent ce qu’elle a pu dissimuler. Ainsi, quand M. Djouhri est relancé par l’entourage de son ami Dominique de Villepin pour récupérer l’ouvrage contre son règlement, il s’agace au téléphone, placé sur écoute par les enquêteurs : « Mais on s’en fout, qu’il le garde [l’album]... qu’il le garde. Je paye et il le garde. Je le récupèrerai en temps et en heure ». Sur les écoutes, Alexandre Djouhri s’inquiète même que son nom fuite dans la presse au sujet de cette vente.

    Et la suite est encore plus édifiante, qui porte sur un montant 100 fois plus élevé…

  • Enquête sur Bernard Squarcini, le maître-espion des réseaux sarkozystes
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/11/04/les-methodes-peu-orthodoxes-de-l-ex-espion-bernard-squarcini_5025157_3224.ht

    Ils appartiennent à un cercle très fermé, celui des hauts gradés de la police nationale. Proches de Nicolas Sarkozy, virés par la gauche, ils sont membres, aujourd’hui, d’une confrérie secrète, dissimulée derrière des noms mystérieux, les « Happy few » ou le « club de Quenza », un village de Corse-du-Sud, dînent les uns chez les autres…

    Ils s’appellent Frédéric Péchenard, Michel Gaudin, Claude Guéant, Ange Mancini, Christian Flaesch… Recasés auprès de l’ancien président de la République ou dans le privé, ils forment un réseau informel, très bien renseigné et toujours influent. Ils patientent, priant pour un retour en grâce électorale de leur mentor.

    Parmi ces hommes, il en est un qui fait office de courroie de transmission avec le cœur du réacteur sarkozyste : c’est Bernard Squarcini, l’ancien patron de la Direction centrale du renseignement intérieur – DCRI, devenue Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

    Longtemps, il s’est agité dans l’ombre, après son départ forcé, au printemps 2012, de la DCRI. Mais c’était avant que la justice ne mette au jour ses méthodes peu orthodoxes. Les juges du pôle financier Serge Tournaire et Aude Buresi l’ont mis en examen, le 28 septembre, pour, notamment, « entrave aux investigations », « compromission », « trafic d’influence », « faux en écriture publique », « détournement de fonds publics »…

    Le Monde a eu accès à leur enquête, notamment aux écoutes judiciaires pratiquées en mars et avril 2013 sur le téléphone portable de M. Squarcini. On y découvre l’étendue d’un... #paywall @#@1& !!

    • paywall = lecture zen + enregistrer ...

      Ils appartiennent à un cercle très fermé, celui des hauts gradés de la police nationale. Proches de Nicolas Sarkozy, virés par la gauche, ils sont membres, aujourd’hui, d’une confrérie secrète, dissimulée derrière des noms mystérieux, les « Happy few » ou le « club de Quenza », un village de Corse-du-Sud, dînent les uns chez les autres…

      Ils s’appellent Frédéric Péchenard, Michel Gaudin, Claude Guéant, Ange Mancini, Christian Flaesch… Recasés auprès de l’ancien président de la République ou dans le privé, ils forment un réseau informel, très bien renseigné et toujours influent. Ils patientent, priant pour un retour en grâce électorale de leur mentor.
      Parmi ces hommes, il en est un qui fait office de courroie de transmission avec le cœur du réacteur sarkozyste : c’est Bernard Squarcini, l’ancien patron de la Direction centrale du renseignement intérieur – DCRI, devenue Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

      Longtemps, il s’est agité dans l’ombre, après son départ forcé, au printemps 2012, de la DCRI. Mais c’était avant que la justice ne mette au jour ses méthodes peu orthodoxes. Les juges du pôle financier Serge Tournaire et Aude Buresi l’ont mis en examen, le 28 septembre, pour, notamment, « entrave aux investigations », « compromission », « trafic d’influence », « faux en écriture publique », « détournement de fonds publics »…

      Le Monde a eu accès à leur enquête, notamment aux écoutes judiciaires pratiquées en mars et avril 2013 sur le téléphone portable de M. Squarcini. On y découvre l’étendue d’un système de renseignement parallèle, délictueux, au croisement des mondes économiques, politiques et policiers.
      La chute de l’ex-espion, piégé par son entrisme forcené, son imprudence, aussi, ébranle tout le réseau sarkozyste, plongeant au passage la DGSI et son directeur actuel dans la tourmente. M. Squarcini aura cette phrase, en garde à vue : « J’ai changé d’activité [il s’est reconverti dans la sécurité privée], mais j’ai gardé un esprit identique que celui qui m’accompagnait en ma qualité de haut fonctionnaire. » On ne saurait mieux dire.

      Cahuzac et « Victor Hugo »

      Pour un ancien espion, Bernard Squarcini est très bavard. Trop. Le 4 avril 2013, à 14 h 51, le répondeur de son téléphone portable réceptionne ce message : « Allô, M. Bernard Squarcini, bonjour, c’est le secrétariat du président Nicolas Sarkozy (…) Auriez-vous la gentillesse de nous appeler au bureau ? » Deux minutes plus tard, il s’exécute.
      La secrétaire de l’ex-chef de l’Etat lui passe Michel Gaudin, ancien directeur général de la police devenu directeur du cabinet de M. Sarkozy. Le climat politique est tendu, poisseux. Deux jours plus tôt, Jérôme Cahuzac a admis détenir un compte bancaire à l’étranger. Le scandale éclabousse le pouvoir socialiste.

      Nicolas Sarkozy voit se profiler l’aubaine : et si François Hollande avait menti, s’il avait été au courant bien plus tôt des avoirs occultes de son ex-ministre du budget ? Il faut aller au renseignement, obtenir, qui sait, de quoi déstabiliser le chef de l’Etat. Une rumeur circule, déjà : une note émanant de la DGSI aurait alerté l’exécutif, plusieurs mois auparavant, sans que celui-ci réagisse.
      C’est donc en ce sens que les policiers interprètent l’appel de M. Gaudin à M. Squarcini. « On ne peut pas récupérer une note, là ? », demande le premier. « Je vais essayer », répond M. Squarcini, qui ajoute : « Mais bien sûr qu’ils étaient au courant. » « Bon, alors il faut lancer l’opération Victor Hugo », lance, énigmatique, M. Gaudin.

      Près de deux semaines plus tard, le 16 avril 2013, M. Squarcini recontacte le secrétariat particulier de M. Sarkozy. « Je revenais vers vous pour prendre un petit rendez-vous, commence-t-il. Il [M. Sarkozy] m’a dit de passer régulièrement… » Il ajoute : « Et je voudrais vous envoyer un petit mail pour… A son intention [Nicolas Sarkozy]… Et à celle de Michel Gaudin aussi. » Et il précise, en riant : « C’est sur l’affaire Cahuzac, c’est un petit blanc ». Un « blanc », dans le jargon du renseignement, c’est une note confidentielle, sans en-tête ni signature. « On lui remettra », promet l’assistante de l’ancien président.
      Cette note, datée du 15 avril 2013, existe bien : elle a été découverte dans le coffre loué par M. Squarcini à la BNP de la rue d’Anjou, à Paris, lors d’une perquisition, au printemps 2016. Sept petits paragraphes expliquant, sans preuve, que « l’argent placé en Suisse n’appartiendrait pas qu’à M. Cahuzac » mais aurait servi à un financement illicite du Parti socialiste (PS) et de Dominique Strauss-Kahn, comme le résument les policiers. De plus, notent les enquêteurs, « il est question que M. Hollande aurait été mis au courant des problèmes de M. Cahuzac et qu’il aurait refusé sa démission avant les aveux officiels ».

      Rien ne vient étayer ces graves accusations dans ce document que fait pourtant circuler M. Squarcini, puisqu’il l’adresse aussi au secrétariat particulier de Bernard Arnault, chez LVMH. C’est désormais l’un de ses employeurs – il émarge à hauteur de 12 000 euros mensuels –, depuis qu’il a été écarté de la DCRI. Il s’en amuse, même, au téléphone, avec l’assistante de l’empereur du luxe. Il appelle M. Hollande « l’usurpateur », précise qu’il va voir M. Sarkozy le vendredi suivant, et assure, à propos des avoirs cachés de M. Cahuzac : « C’est la campagne de DSK, et là c’est de source sûre. » Et il ajoute, à propos de M. Sarkozy : « Il a lu la note, ça l’a intéressé aussi. »
      Entendu par les policiers, le 26 septembre, M. Gaudin se montre fort embarrassé. « Depuis 2012, je n’ai aucun souvenir particulier d’un échange d’informations avec Bernard Squarcini », commence-t-il. Mais quand les enquêteurs lui font part de l’écoute téléphonique, il change de stratégie, et soutient que son appel avait trait à l’affaire dite des frais d’enquête de la police nationale – qui lui a valu d’être condamné en première instance. L’affaire Cahuzac, la fameuse note « blanche » ? « Jamais, répond-il, je la découvre aujourd’hui. » L’« opération Victor Hugo » ? Aucun souvenir non plus…

      « Fillon, faut l’éteindre »

      Depuis son éviction de la DCRI, en mai 2012, Bernard Squarcini a du temps. Préfet hors cadre en disponibilité, il a créé Kyrnos Conseil en mars 2013, et représente en France la société Arcanum. Deux officines spécialisées dans la sécurité. Il s’occupe donc de la protection de la famille Arnault, mais ne dédaigne pas tremper dans la petite politique française. En témoigne une conversation interceptée par les policiers, le 28 mars 2013. Au bout du fil, Nathalie Kosciusko-Morizet, alors en plein combat pour la mairie de Paris. M. Squarcini tente de ménager les intérêts du couple Tiberi, mis sur la touche.
      Mais très vite, la conversation vient sur Rachida Dati et François Fillon, deux ennemis du « Squale », comme on surnomme M. Squarcini. « Bon, allez, tu me tues Rachida et Fillon (…) Parce que Rachida on n’en veut plus (…) Basta crapoto », attaque M. Squarcini. NKM, qui tente d’imposer ses vues dans la constitution des listes municipales, ne se fait pas prier : « Je vais te dire, le meilleur moyen de la tuer, c’est d’éteindre (…) Et Fillon, c’est pareil, faut pas le tuer publiquement, faut l’éteindre. » Et tous deux de s’esclaffer, glosant sur l’identité du père de la fillette de Mme Dati – la DCRI époque Squarcini avait discrètement enquêté sur l’identité du géniteur de l’enfant. « C’est vraiment une… », lâche NKM, sans finir son propos. Et M. Squarcini de conclure : « Elle est folle. »

      L’ancien patron des services met son nez dans tous les dossiers. Les policiers découvriront dans son coffre une note liée à l’affaire HSBC – déclenchée en 2009 par l’informaticien Hervé Falciani, auteur du vol de données en Suisse révélant l’identité de dizaines de milliers de détenteurs de comptes occultes. Accrochée à cette note, une carte de visite de Claude Guéant, demandant à son « cher Bernard » s’il a « quelque chose à ce propos ». Le document soutient qu’Arnaud Montebourg « protégerait » Falciani en échange d’informations « à scandale » que le député socialiste pourrait utiliser lors de la campagne présidentielle de 2012.

      Autre découverte intrigante faite par les enquêteurs, au domicile du préfet cette fois, une note réalisée par la DCRI concernant une opération de sécurisation électronique réalisée au domicile de Ségolène Royal, avec l’examen complet de son appartement, qui avait effectivement été cambriolé en juillet 2008. Et c’est la DCRI de M. Squarcini qui l’avait « dépoussiéré », à la recherche d’éventuels micros clandestins. « J’ai pris cela à l’époque avec le sourire, soutient M. Squarcini, devant les policiers. Il n’y a jamais eu de fuite. » Mais dans ce cas, pourquoi conserver en lieu sûr ces documents, huit ans plus tard ?

      A la DGSI, le chef reste le « chef »

      M. Squarcini a gardé tant d’amis au siège de la DGSI, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), que l’on croirait qu’il n’en est jamais parti. Les trois secrétaires particulières du directeur, par exemple. Quatre ans après son départ, elles sont encore aux petits soins. Surtout l’une d’elles, qui le suit depuis son passage à Marseille (2004-2007) en tant que préfet délégué à la sécurité. On l’appelle encore « chef » ; lui affuble ses anciens subordonnés de surnoms, comme « Flup » et « Flop ». Une ordonnance pour sa femme ? Un certificat d’assurance pour sa moto ? Un rendez-vous chez le médecin ? Le numéro de téléphone privé d’un ambassadeur ? Pas de souci, le secrétariat du directeur de la DGSI s’exécute, sans sourciller.

      M. Squarcini ne continue-t-il pas de recevoir sur sa boîte mail de nombreuses revues de presse et différentes publications, y compris le bulletin interne de la DGSI ? Pour un coût estimé par les enquêteurs à 8 000 euros par an ! Mais on ne refuse rien au « chef », quand bien même sa réputation laisserait désormais à désirer. « C’était d’un commun accord avec M. Calvar », se défend M. Squarcini lors de son audition.

      Patrick Calvar, nommé par la gauche pour le remplacer à la tête de la DGSI, fréquente à l’occasion le même club privé, surnommé le « Happy few », que M. Squarcini. Ces petites largesses ont débouché sur une perquisition dans les locaux de la Sécurité intérieure, le 25 septembre, et une convocation par les enquêteurs d’une dizaine de membres des services secrets. Dont Patrick Calvar lui-même. Inédit et gênant.
      D’autant que M. Squarcini ne s’est pas contenté de ces petits passe-droits. Ainsi, le jour où Claude Guéant, devenu avocat, le sollicite pour en savoir plus sur l’un de ses clients potentiels, il n’hésite pas à contacter M. Calvar. Leurs échanges téléphoniques sont interceptés. Le patron des services secrets, pris dans un conflit de loyauté embarrassant, renseigne malgré tout son prédécesseur. « Avec des pincettes », lui lâche-t-il ainsi, quand il faut qualifier le profil du client de M. Guéant.
      Interrogé par les policiers le 29 septembre, M. Calvar a assumé. M. Squarcini ? « C’est un ami. » Au point, par exemple, d’accéder à sa demande d’intervention en faveur de la femme de Bernard Arnault pour une formalité administrative. Ou de soutenir les requêtes de deux femmes russes désireuses d’obtenir des autorisations de séjour. Ce circuit est intéressant à retracer : cette fois, c’est le sulfureux intermédiaire Alexandre Djouhri qui demande à M. Squarcini de jouer les intercesseurs, et c’est M. Calvar qui s’exécute. « J’ai demandé une régularisation pour une unique et dernière fois », convient M. Calvar.

      Le chef du renseignement intérieur paraît tomber des nues lorsque les policiers lui révèlent l’étendue des services rendus par certains de ses hommes à leur ancien patron : un officier qui, à ses heures perdues, traduit en anglais des documents pour M. Squarcini, un major qui interroge tous les fichiers confidentiels possibles pour identifier les profils de dizaines de noms donnés par M. Squarcini… Jusqu’à obtenir la suppression d’une inscription au fameux fichier « S » pour un milliardaire russe.

      « Moi je suis petit, c’est l’ancien directeur », remarque le major, le fameux « Flup », qui demandera même à immatriculer M. Squarcini comme une… source officielle du service ! « Ce n’est pas un voyou, ma hiérarchie était au courant », le défend-il encore. « Flup » scrutera aussi pour le « chef » les environs de la station de ski de Courchevel (Savoie), histoire de vérifier si la famille Arnault, qui passe ses vacances dans ce lieu huppé, n’a rien à redouter. C’est une certitude, le « chef » n’a jamais vraiment quitté ses bureaux.

      Un « petit texto » pour LVMH

      Décidément, Christian Flaesch n’a pas de chance avec les écoutes. Evincé fin 2013 de la direction de la police judiciaire de Paris pour s’être montré un peu trop prévenant au téléphone avec son ex-ministre, Brice Hortefeux, qu’il avait informé d’une convocation à venir dans l’affaire libyenne, le voilà rattrapé par ses échanges de SMS avec Bernard Squarcini.

      Les deux hommes entretiennent des liens très forts. Dîners chez l’un, rencontres en Corse, déjeuners avec des amis sûrs, tels les anciens grands flics Ange Mancini, Frédéric Péchenard, René-Georges Querry… Comme la plupart de ses ex-collègues, M. Flaesch, chaudement recommandé par ses influents amis, s’est reconverti dans le privé, chez Accor, pour 200 000 euros annuels.

      Interrogé par les policiers, le 26 septembre, M. Flaesch ne se souvient pas avoir « fourni des renseignements » à son « copain ». Mais il ne se doute pas, alors, que M. Squarcini avait été placé sur écoute au début du printemps 2013. Le 26 mars 2013, l’ex-espion a appelé son ami Flaesch, encore directeur de la PJ parisienne.

      Fraîchement embauché par LVMH, alors en plein conflit commercial et judiciaire avec la société Hermès, M. Squarcini va à la pêche aux infos. Une plainte déposée par Hermès est à l’étude à la police, au stade initial de l’enquête préliminaire, et M. Flaesch, en tant que patron de la PJ, sait évidemment tout du dossier. M. Squarcini sollicite des « éléments ». « Je me renseigne », lui promet le policier.

      De fait, il informe son ami qu’une information judiciaire va être ouverte. M. Squarcini transmet la nouvelle à son supérieur chez LVMH, Laurent Marcadier, un ancien magistrat qui a fréquenté tous les cabinets de droite, dont celui de M. Guéant, à l’intérieur. M. Marcadier sait déjà, au moins depuis le 11 mars 2013, que c’est la juge Charlotte Bilger qui a été chargée du dossier sensible : il dispose lui aussi de ses réseaux, même s’il se prétend « pestiféré » au palais de justice de Paris car trop marqué politiquement. La désignation de la juge Bilger ne sera connue officiellement que le 15 mars, le réseau a de l’avance.
      Ses sources ont dit à M. Marcadier que la procédure était « indigente », mais il faut en savoir plus. Alors M. Squarcini reprend du service. Il revient vers M. Flaesch. Qui lui adresse en retour un long SMS le 2 avril 2013. Tout y figure. C’est une synthèse du contenu de la plainte déposée par Hermès contre LVMH. Du pain bénit pour M. Squarcini, qui fait suivre le SMS à Laurent Marcadier et à Pierre Godé, vice-président de LVMH et conseiller proche de Bernard Arnault. En leur précisant : « C’est le directeur [M. Flaesch] qui m’a envoyé un petit texto. »
      Confrontés devant les policiers, qui suspectent une violation flagrante du secret de l’enquête, M. Squarcini se désole : « Je le mets dans la difficulté », avoue-t-il, devant M. Flaesch. Qui, lui, mis en examen, un peu dépassé, reconnaît : « J’ai donné trop de détails sur cette affaire que j’ignorais… » Encore une victime collatérale, comme Laurent Marcadier – lui aussi poursuivi – de l’activisme du « Squale ».

      Cercle Wagram : la barmaid et le policier

      Surtout, ne pas toucher aux amis corses de Bernard Squarcini. En retour, il a de quoi riposter. Jusqu’à exiger le placement sur écoute d’un collègue policier, ou empêcher l’exécution d’une opération de police. Les juges en ont eu la démonstration dans le dossier Wagram, du nom de ce cercle de jeux parisien détenu par le grand banditisme corse.

      Pas de chance pour l’ex-espion, c’est aussi le juge Serge Tournaire qui a instruit cette procédure. Il a suspecté, dès le 8 juin 2011 et le lancement des opérations de police, une intervention souterraine de M. Squarcini, alors patron de la DCRI. L’enquête sur les réseaux corses de M. Squarcini lui a permis de conforter ses intuitions.

      C’est qu’autour du cercle Wagram, on trouve bon nombre de policiers, mais aussi une jeune femme, Marie-Claire Giacomini, responsable du bar. Elle appelle le patron de la DCRI « mon tonton ». Curieusement, au matin des arrestations, ce mercredi 8 juin 2011, certaines cibles sont introuvables.

      Au moment où les policiers du service central des courses et des jeux (SCCJ) s’apprêtent à entrer de force au domicile de Mme Giacomini, à 6 heures, ils reçoivent d’ailleurs un coup de fil surprenant. Le major Franck Alioui a reçu l’ordre de suspendre les opérations. C’est son supérieur, Robert Saby, qui lui ordonne, lui-même alerté par M. Squarcini en personne. Ce dernier suit de près le dossier. « Nous nous sommes régulièrement rencontrés à raison d’une fois par mois, à sa demande, il souhaitait savoir ce que nous allions faire », racontera plus tard Robert Saby aux policiers. Il précisera : « J’ai eu des informations selon lesquelles Bernard Squarcini prétendait “tenir” la PJ et que le dossier était vide. »
      Ce 8 juin 2011, Bernard Squarcini a également contacté le directeur central de la PJ, Christian Lothion : « C’est Squarcini qui m’a appelé à propos de Marie-Claire Giacomini », confirmera le policier de haut rang. Une double intervention, donc, du patron de la DCRI, qui conversera au téléphone, de juin à septembre 2011, à au moins soixante reprises avec Mme Giacomini.

      Mais Bernard Squarcini ne s’en tient pas là. Il en veut au major Franck Alioui, très bien noté par sa hiérarchie mais décidément trop en pointe sur le dossier Wagram. Celui-ci ne fait pas mystère de son intention de faire tomber toute la chaîne corse. Jusqu’au préfet Squarcini s’il le faut. Le 16 juin 2011, le chef de la DCRI appelle Robert Saby et le prévient que le major Alioui tient des propos injurieux à son endroit.

      Comment le sait-il ? Le même jour, la DCRI a ordonné en « urgence absolue » le placement sur écoute du policier du SCCJ. Pour un motif étonnant : le major serait en relation avec les services secrets algériens. En fait, suspecte M. Alioui, qui l’a dit aux enquêteurs, la DCRI voulait « connaître les éléments que nous pouvions avoir sur les enquêtes en cours sur le Wagram. Bernard Squarcini devait s’inquiéter de ce que nous pouvions apprendre sur la mairie de Levallois… » De fait, dans le cadre de ce dossier, un intime de Patrick Balkany, maire (Les Républicains, LR) de Levallois-Perret et ami de longue date de M. Sarkozy, sera placé en garde à vue…

      Les juges Tournaire et Buresi ont soigneusement vérifié les dires de M. Alioui. Obtenu les réquisitions de la DCRI, déclassifiées. Selon la demande de la DCRI, M. Alioui était suspecté de « vouloir transmettre de façon imminente, des documents sensibles ». « On était dans le bon profil du gars qui peut trahir pour n’importe quoi », prétend M. Squarcini.
      Or, après vérifications, ce major a bien été placé sous la surveillance du contre-espionnage pour de tels motifs, mais en… 2003-2004. Avant d’être blanchi en 2009. Pourquoi, dès lors, le placer sur écoute pendant seulement cinq jours, en juin 2011, si ce n’est pour savoir ce qu’il tramait dans l’enquête sur le cercle Wagram ? Ex-commissaire à la DCRI, chargé de la sécurité interne, Alain Poissel a confié aux enquêteurs : « Je n’exclus pas l’idée d’avoir pu être instrumentalisé. »

      Corse : « conversations entre professionnels »

      Le 24 avril 2013, plusieurs policiers « filent » dans Paris un certain Olivier Mosconi, impliqué dans un trafic de stupéfiants. Ils le découvrent attablé, en fin de matinée, avec la fameuse Marie-Claire Giacomini et… M. Squarcini. Ils prennent le trio en photo.

      L’ancien patron de la DCRI a décidément de drôles de fréquentations. A Marseille, à Bastia, ses connexions sont multiples, les juges le savent : les agents de joueurs placés sur écoute dans l’affaire des comptes de l’Olympique de Marseille ne passent-ils pas leur temps à répercuter les confidences glanées auprès de M. Squarcini ?

      Le « Squale » se passionne aussi pour l’enquête sur l’assassinat de l’avocat Antoine Sollacaro, à Ajaccio, le 16 octobre 2012. Le 29 mars 2013, le concessionnaire BMW Patrick Bernardini est placé en garde à vue : il est suspecté d’être intervenu sur l’une des motos fournie à l’équipe de tueurs, issue de la bande du « Petit bar ». Or, la compagne de M. Bernardini n’est autre que Sabine Grisoni, l’ex-femme du patron de La Villa corse, le restaurant parisien préféré de Bernard Squarcini. Elle contacte donc tôt le matin, le 29 mars 2013, M. Squarcini.

      Le préfet va déployer tout son réseau. Il commence par obtenir quelques informations de son ami le commandant de police Dominique Rossi, basé à Ajaccio, qu’il surnomme « Junior ». Celui-ci lui résume l’essentiel des faits. Puis il sollicite le commissaire Jean-François Lelièvre, coordinateur des services de sécurité intérieure en Corse. Un « ami », dit-il. Encore un.

      Ce haut gradé ne se fait pas prier pour raconter les avancées de l’enquête à son ancien collègue. « Je crois qu’ils ont balancé des blases » [des noms], dit-il à M. Squarcini dans une conversation interceptée. Il délivre des précisions sur des objectifs, des perquisitions à venir, et l’informe même que M. Bernardini va être transféré par hélicoptère sur le continent.
      Muni de ces informations, le préfet raconte tout à Mme Grisoni, insistant même sur les conditions du transfert à venir, dans un SMS : « Bernardini Patrick et Brun Raphaël (autre gardé à vue) transportés à Marseille par hélico. » Le policier, questionné par les enquêteurs, se défend comme il peut : « On est dans la chaleur de l’action. » M. Lelièvre, lui, parle de « conversations entre professionnels ». Il se dit même persuadé que M. Squarcini a en fait « cherché à retourner » Mme Grisoni. Comme au temps de sa splendeur, à la tête de la DCRI…

      Trois jours de révélations sur le système Sarkozy

      Le Monde révèle, au cours de trois publications successives, l’existence d’un vaste système délictueux, impliquant de hautes personnalités liées à Nicolas Sarkozy. Ce réseau, (dé)voué à la protection de l’ancien chef de l’Etat, est composé de policiers ou magistrats restés fidèles à l’ex-président, mais aussi d’hommes d’affaires, d’intermédiaires, de diplomates et même de journalistes. Une structure informelle qui apparaît aujourd’hui en pleine lumière, à la faveur de plusieurs enquêtes judiciaires, toutes conduites par le juge parisien Serge Tournaire, et auxquelles Le Monde a eu accès - en sus de nos propres investigations.

      Elles mettent en lumière les dessous d’une organisation mise en place dès l’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur, en 2002, renforcée lors de son accession à l’Elysée en 2007, et qui s’est perpétuée après sa défaite en 2012.

  • Le crash de Malte lève un coin du voile sur les vols de la #DGSE
    http://www.lemonde.fr/international/article/2016/10/25/le-crash-de-malte-leve-un-coin-du-voile-sur-les-vols-de-la-dgse_5019859_3210

    Un avion ALSR (avion léger de #surveillance et de #reconnaissance), loué par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) à la société CAE aviation, s’est écrasé, lundi 24 octobre au matin, à Malte, juste après le décollage. Les cinq occupants, trois personnels de la direction technique de la DGSE et deux pilotes de #CAE, sont morts dans l’embrasement de l’appareil, après avoir tenté, en vain, de revenir vers l’aéroport.

    #renseignement_technique

  • Carte blanche aux services secrets allemands
    https://www.mediapart.fr/journal/international/211016/carte-blanche-aux-services-secrets-allemands

    Malgré le « scandale de la NSA », le Bundestag a voté ce vendredi une loi qui étend les prérogatives des services de #renseignement extérieurs (BND) et légalise les pratiques antérieures. Elle doit aussi autoriser les écoutes des citoyens étrangers, qu’ils soient journalistes ou avocats.

    #International #Allemagne #BND #europe

  • Le #conseil_constitutionnel juge illégale la #Surveillance hertzienne
    https://www.mediapart.fr/journal/france/211016/le-conseil-constitutionnel-juge-illegale-la-surveillance-hertzienne

    Saisis par une QPC des Exégètes amateurs, les sages ont jugé inconstitutionnelle une disposition votée en 1991 et permettant une surveillance sans contrôle de toute communication passant par les ondes hertziennes. Le Parlement a un an pour adopter un nouveau texte.

    #France #renseignement #vie_privée

  • #Surveillance_hertzienne : le #Conseil_constitutionnel censure la loi renseignement
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/10/21/surveillance-hertzienne-le-conseil-constitutionnel-censure-la-loi-renseignem

    C’est un petit article de loi en vigueur depuis vingt-cinq ans que le Conseil constitutionnel a censuré dans une décision rendue vendredi 21 octobre. Cet article permettait tout bonnement aux services de #renseignement de procéder sans le moindre contrôle à la surveillance de communications par voie hertzienne. Les gardiens de la #Constitution le déclarent contraire à l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 en portant « une atteinte manifestement disproportionnée au droit au respect de la #vie_privée et au #secret_des_correspondances ». Ils le déclarent inconstitutionnel et demandent au législateur d’élaborer un nouveau texte d’ici le 31 décembre 2017.

  • La #CIA en mutation - TTU lettre d’information
    http://www.ttu.fr/la-cia-en-mutation

    Alors que la NSA reste de loin le plus grand employeur de mathématiciens au monde, la CIA vient de fêter le premier anniversaire de son département dédié à l’#exploitation_statistique de l’information de #source_ouverte. Si en Europe (à l’exception de la Grande-Bretagne), ce domaine peine à émerger, trop souvent confondu avec les activités de documentation, la CIA a décidé d’en faire le pivot pour préserver son leadership sur la communauté américaine du #renseignement et sa place de choix auprès des décideurs politiques.

  • Les #services_secrets britanniques condamnés pour avoir collecté des millions de données illégalement
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/10/17/les-services-secrets-britanniques-condamnes-pour-avoir-collecte-des-millions

    Les services secrets britanniques du #MI5, du #MI6 et du #GCHQ ont été condamnés par un tribunal spécial pour avoir illégalement collecté des données pendant une dizaine d’années sur des citoyens britanniques. L’#Investigatory_Powers_Tribunal, une cour spéciale seule habilitée à juger les procédures contre les services de #renseignement, a estimé (voir le fichier pdf) que « le régime secret de collecte de #données_personnelles » mis en place par ces agences, qui enregistraient « de très nombreuses données personnelles et confidentielles sans garde-fous ou système de contrôle », était hors la loi.

    https://www.theguardian.com/world/2016/oct/17/uk-security-agencies-unlawfully-collected-data-for-decade

    #SIS #Security_Service

  • Barbouze un jour...
    http://survie.org/billets-d-afrique/2016/261-octobre-2016/article/barbouze-un-jour-5171

    On savait, au vu de son amitié avec Mi­chel Tomi (surnommé « le parrain des parrains ») que l’ancien patron de la DCRI sous Sarkozy, Bernard Squarcini, cultivait les re­lations "particulières". On a récemment ap­pris qu’après avoir été remercié, il s’est mis à son compte et au service du dictateur congolais alors que ce dernier préparait sa "réélection". Croyant savoir qu’un « mouve­ment insurrectionnel » visant à « déstabili­ser » Denis Sassou Nguesso était en préparation, il fournit aimablement « le nom des (...)

    #261_-_octobre_2016

    / #Nicolas_Sarkozy, Renseignements / Services secrets, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, #Secret_défense, (...)

    #Renseignements_/_Services_secrets #Congo-Brazzaville