• Une proposition de loi dédiée à la répression des squatteur.euse.s et des locataires - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/une-proposition-de-loi-dediee-a-la-16418

    Voici maintenant un petit aperçu de l’actuelle proposition de loi :

    3 ANS DE PRISON POUR LE SQUAT DE N’IMPORTE QUEL BATIMENT "A USAGE D’HABITATION"

    L’article 1-A inscrit un nouveau chapitre dans le Code Pénal : "De l’occupation frauduleuse d’un immeuble". Il comportera deux articles.
    Article 315-1 : "L’occupation sans droit ni titre, de mauvaise foi, d’un immeuble bâti à usage d’habitation appartenant à un tiers s’apparente à un vol."
    Article 315-2 : "Il incombe au tiers occupant sans droit ni titre de présenter un titre de propriété, un contrat de bail en cours de validité le liant au propriétaire de l’immeuble occupé ou une convention d’occupation à titre gratuit signée par le propriétaire du bien."

    L’article 1 modifie la violation de domicile dans le Code pénal (en gras et souligné, les ajouts) :
    Article 226-4 du Code Pénal : "L’introduction ou le maintien dans le domicile d’autrui, qu’il s’agisse ou non de sa résidence principale et qu’il soit meublé ou non, à l’aide de manoeuvres, menaces, voies de fait ou contrainte, hors les cas où la loi le permet, est puni de un trois ans d’emprisonnement et de 15 45 000 euros d’amende."

    ELARGISSEMENT DE L’APPLICATION DE LA LOI ASAP AUX BATIMENTS SANS MEUBLES

    L’article 2 modifie une 2e fois l’article 38 de la loi DALO (2007) à la suite de la loi ASAP (2020). Depuis la loi ASAP, le Préfet peut expulser sans procédure des personnes squattant la propriété d’un particulier. Encore fallait-il que ce dernier prouve qu’il s’agissait de son domicile, par exemple en justifiant qu’il y avait des meubles à l’intérieur. Avec l’article 2 de cette nouvelle loi, il est bien précisé que cette expulsion express peut avoir lieu que le bâtiment soit "meublé ou non".

    DES EXPULSIONS DE LOCATAIRES ACCELEREES

    L’article 4 rend obligatoire la « clause de résiliation » dans un bail locatif. C’est-à-dire la résiliation automatique du contrat de location après « un commandement de payer demeuré infructueux » (qu’il s’agisse du loyer, des charges ou du dépôt de garantie). Privé.e de la protection du bail, le/la locataire encourt les mêmes peines de prison et d’amende que les squatteur.euses. En plus de ça, la loi supprime la possibilité donnée au/à la juge de suspendre la résiliation du bail si la/le locataire respecte les délais et modalités de paiement de sa dette fixés au moment du jugement. Les locataires devront payer leurs dettes, tout en étant mis.es dehors.
    Dans l’article 5, le proprio peut désormais demander l’expulsion de locataires après 1 mois d’impayés de loyers, contre 2 mois jusqu’ici.

    LES DELAIS ACCORDES AVANT L’EXPULSION DIVISES PAR TROIS

    L’article 5 modifie les délais qui peuvent être accordés par le/la juge aux mal logé.es avant une expulsion : actuellement compris entre trois mois et trois ans, ils seront réduits à un mois minimum et un an maximum.

    Petit Bonus pour la forme :
    Article 2 bis : Les propriétaires d’un immeuble périlleux ne seront plus responsables en cas d’accidents survenus à des occupant.es sans droit ni titre.
    Article 2 ter : L’expérimentation des baux précaires et des conventions d’occupation, créant un sous-marché du logement, est prolongée jusqu’en 2026.

    C’est la première fois qu’une loi entière porte exclusivement sur la répression des squatteur.euses et des locataires qui ne payent plus. Comme à chaque fois qu’une nouvelle loi voit le jour l’étau semble se resserer un peu plus sur les possibilités de se loger sans enrichir un.e proprio. De fait, une fois votée, elle compliquera la tâche, mais à quel point ?
    Il parait important de prendre en compte la différence entre les textes de loi et leur application, qui dépendra aussi de jurisprudences.
    Et puis, jusque là il a toujours existé des ruses et combines pour contourner certains obstacles juridiques au squat. Un objectif serait de continuer à les dénicher et se les partager, sous forme de brochures, d’ateliers de partage d’expériences, ou n’importe quoi d’autre.
    Par ailleurs, la solidarité face aux expulsions, en plus du soutien physique et moral qu’elle apporte, peut compliquer plus ou moins la tâche des expulseurs. A propos de ces derniers il est aussi toujours possible de trouver leurs adresses, en particulier celle des huissiers et des proprios, et leur montrer qu’ils n’agiront pas sans conséquences.

  • « À cause de l’urbanisation, on se déplaçait tous les vingt-cinq ans »
    https://metropolitiques.eu/A-cause-de-l-urbanisation-on-se-deplacait-tous-les-vingt-cinq-ans.ht

    L’histoire d’une famille d’agriculteurs repoussée aux confins de la région parisienne révèle les transformations de l’agriculture. Avec l’urbanisation, les maraîchers sont devenus propriétaires de grandes exploitations céréalières. Nolwenn Gauthier montre comment sont liées l’histoire de la grande #exploitation et celle de la croissance urbaine. La ferme des Lyons est une imposante ferme briarde comme on peut en voir sur le bord des routes franciliennes. En mai 2017, la famille Girault a fêté le centenaire #Essais

    / #agriculture, #maraîchage, #urbanisation, exploitation, #foncier, #rente_foncière, #histoire, #Île-de-France, (...)

    #Val-de-Marne
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_gauthier.pdf

  • Immobilier : comment Christelle, enseignante, est devenue propriétaire de 23 logements - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/immobilier/immobilier-comment-christelle-enseignante-est-devenue-proprietaire-de-23-
    https://www.leparisien.fr/resizer/o9ECXTbP1DhrIVXGG_qQhgqUq48=/1200x675/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/KNEZRJPRZJGN7OT6HDM5R24YEI.jpg
    Parasite, mode d’emploi  !

    Les clés de sa réussite ? « Il faut se fixer un objectif clair sur le long terme et réunir certaines conditions pour investir sereinement : souscrire un emprunt de longue durée, sélectionner un bien immobilier nécessitant de gros travaux, idéalement placé pour miser aussi sur sa revente, et bien choisir ses locataires », résume-t-elle. Sur ce dernier point, elle ne retient que des étudiants dont les parents se portent caution et seulement après les avoir rencontrés. « Je regarde leur savoir-vivre et leur savoir-être, leur sérieux aussi… J’ai l’œil pour ça, c’est une habitude qu’on ne perd pas », rappelle l’ancienne enseignante qui n’a jamais essuyé de retard ou de défaut de paiement.

    • #immobilier #propriétaires_bailleurs #locataires #paywall (?)

      Ne serait-ce que dons mon bled, il y a plein de maisons en locatifs dans le parc privé. Des personnes plutôt d’âge avancée qui ont « investi dans la pierre ». Parfois, la boulimie de ces gens-là est telle qu’ils rachètent de vieilles maisons et les laissent inoccupées. Pour ces derniers, l’atterrissage risque d’être rude :

      https://www.capital.fr/immobilier/limmobilier-en-france-fonce-t-il-vers-un-krach-1455093

      Alors que dans l’immobilier, les ventes plongent, les prix des biens accusent le coup. A Paris, la chute des prix de l’immobilier depuis le pic dépasserait déjà 10%. Et ce n’est pas fini, avertit notre chroniqueur Marc Touati, président d’ACDEFI.
      .../...
      Face à cette décrue, une grande question se pose : celle-ci est-elle durable ? La réponse est évidemment positive. En effet, les arbres ne montent pas au ciel et n’oublions pas que la flambée des prix des dernières années s’explique principalement par la forte baisse des taux d’intérêt des crédits, elle-même liée aux niveaux artificiellement bas des taux d’intérêt des obligations d’Etat. A présent que la Banque Centrale Européenne augmente ses taux directeurs et arrête sa planche à billets, les taux d’intérêt des bons du Trésor et des crédits au sens large remontent fortement et durablement. Actuellement à 2,5%, le taux refi de la BCE atteindra bientôt 3%, voire 3,5% et le taux d’intérêt à dix ans des obligations d’Etat se rapprochera des 4%.

    • « LE PARISIEN » ET LE CONTE DE FÉES DE L’ENSEIGNANTE-RENTIÈRE
      https://www.arretsurimages.net/articles/le-parisien-et-le-conte-de-fees-de-lenseignante-rentiere

      Le quotidien médiatise une société de « coaching immobilier » de façon trompeuse

      Christelle n’est plus institutrice à Paris depuis huit ans, mais c’est sur son ancienne profession qu’a choisi de titrer « Le Parisien ». Quitte à publier telle quelle la communication de cette entrepreneuse rentière et multipropriétaire reconvertie dans le « coaching immobilier ».

      L’éthique journalistique du Parisien a connu meilleure année. En juin, le journal se prenait les pieds dans une (fausse) histoire de propriétaires ayant acheté une maison qu’ils disaient « squattée » depuis son achat.C’était faux : ils en avaient connaissance à l’achat, contrairement à la version qu’ils déversaient dans les colonnes du Parisien et dans une vidéo virale, sans contradiction ni vérifications du journal. Un fiasco journalistique dont la rédaction n’assumait pas vraiment la responsabilité, mais qui avait mené à un communiqué reconnaissant l’erreur et une réflexion interne « pour améliorer le processus de vérification ».

      aujourd’hui : Immobilier à Paris : dans les coulisses de la rénovation d’un appartement haussmannien
      https://www.leparisien.fr/immobilier/immobilier-a-paris-dans-les-coulisses-de-la-renovation-dun-appartement-ha

      Deux architectes parisiens du studio Mo-ah ont eu carte blanche pour transformer ce bien du boulevard Raspail, qui était dans son jus, en un luxueux appartement familial. Ou comment préserver le cachet de l’ancien en offrant tout le confort moderne optimal.

      Tu kiffe Guizot, joue au loto !

      #rentier #rentière #Le_Parisien

  • La grande exploitation agricole dans la course au #foncier
    https://metropolitiques.eu/La-grande-exploitation-agricole-dans-la-course-au-foncier.html

    Les grandes exploitations sont toujours plus nombreuses en France, au détriment de l’agriculture alternative qui peine à se développer, notamment dans l’aire d’attraction des villes. Le droit, qui régule l’accès au foncier, ainsi que les mécanismes d’octroi des aides, expliquent en partie ce processus. Les exploitations agricoles ne cessent en France de s’agrandir. Celles qu’on qualifie de grandes s’arrogent-elles le foncier dans les aires urbaines au détriment des plus petites ? Quels rôles jouent, #Essais

    / #régulation_foncière, #concentration, #marché_foncier, foncier, #rente_foncière

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-grimonprez.pdf

  • Pétition · Non à la criminalisation des locataires en difficulté et des squatteurs de logement vide
    https://www.change.org/p/non-%C3%A0-la-criminalisation-des-locataires-en-difficult%C3%A9-et-des-squat

    Les députés du groupe Renaissance ont déposé une proposition de loi d’une grande brutalité à l’égard des personnes sans-domicile qui squattent « en état de nécessité » un logement vacant, mais aussi des locataires qui ont une dette de loyer ou qui sont menacés d’expulsion.
    D’une part, elle prévoit de condamner à 3 ans de prison et 45 000 € d’amende les personnes et familles sans-abri qui occupent un logement vide de tout meuble, pour se protéger de la rue. Elle permet en outre de les expulser sur décision du Préfet, en quelques jours et sans jugement, alors que 3,1 millions de logements sont vacants et qu’aucune action publique n’est mise en œuvre pour en diminuer le nombre…

    D’autre part, le locataire convoqué au tribunal pour une dette de loyer sera sanctionné par la résiliation automatique de son bail et son expulsion prononcée, même s’il réussit à régler sa dette de loyer par la suite.

    Rappelons qu’à l’heure actuelle, pour éviter la résiliation du bail et l’expulsion du locataire, le juge peut lui accorder un échéancier pour rembourser l’impayé de loyer : s’il le respecte, son bail se poursuit et il n’est pas expulsé.

    Enfin, outre une réduction drastique des délais de procédure, la proposition de loi prévoit que si le locataire expulsé ne se met pas de lui-même à la rue, il devient un délinquant : il risque 6 mois de prison et 7 500 € d’amende après interpellation, comparution immédiate et condamnation.

    C’est le choix entre la rue, où l’on meurt à l’âge moyen de 48 ans, ou la prison pour celui où celle qui refusera de quitter son logement afin de protéger sa famille !

    cette PPL est soutenue par Darmanin et Dupont Morreti

    #logement #propriété_privée #rente_foncière #criminalisation #locataires #squatters #expulsion #justice #expulsion_administrative

  • « Le banquier nous a déroulé le tapis rouge et nous avons enchaîné les achats » : dans les grandes villes, le phénomène des « serial » propriétaires

    Un million de ménages, soit 3,5 % des foyers français, détiennent chacun au moins cinq logements. Le phénomène est prégnant dans le cœur de Paris et celui des grandes villes comme Lyon ou Marseille, et concerne aussi bien des héritiers que des investisseurs.

    Son portefeuille d’appartements atteint désormais la trentaine de biens. Marcel Crasnier, 75 ans, fiscaliste de profession, a commencé à accumuler patiemment les mètres carrés à partir de 1992, à Angers et dans les communes alentour, pour les louer.

    Ses biens, il les administre en direct, y consacrant deux jours par semaine : « Je ne sais pas gérer l’épargne liquide, alors j’ai combiné mes connaissances en fiscalité, finance et immobilier, acheté des immeubles anciens que je rénove et mets en location vide de longue durée, à des loyers sociaux ou intermédiaires, par exemple de 400 à 450 euros par mois pour un deux-pièces. Je bénéficie ainsi des avantages fiscaux, avec des locataires stables et très peu d’impayés. » M. Crasnier dit tirer de ce patrimoine un revenu annuel d’environ 55 000 euros « mais, pendant quinze ans, j’ai surtout remboursé la banque », précise-t-il.

    Avisé, il établit sa stratégie d’investissements et de travaux à cinq ans, prévoyant autant que possible rentrées et sorties, logeant son patrimoine dans des sociétés civiles immobilières (SCI) et exploitant les possibilités de donation à ses enfants pour éviter de franchir le seuil de l’impôt sur la fortune immobilière, fixé à 1,3 million d’euros en patrimoine net, c’est-à-dire crédits déduits. « Mais, malgré mes prévisions, je n’y ai pas échappé certaines années, rattrapé par la flambée des prix de l’immobilier, particulièrement vive à Angers », avoue-t-il.

    Familles de commerçants

    C’est une réalité souvent méconnue : en France, les bailleurs privés multipropriétaires pèsent lourd. La publication par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le 25 novembre 2021, dans son portrait social annuel, d’un chapitre consacré à ces multipropriétaires a surpris le monde de l’immobilier. Les statisticiens y révèlent que 1 million de ménages, soit 3,5 % des foyers français, détiennent chacun au moins cinq logements, et que cette minorité cumule donc à elle seule la moitié des appartements mis en location par des particuliers (hors bailleurs sociaux et institutionnels) sur tout le territoire.

    Le rêve de devenir rentier avant ses 40 ans, de s’affranchir du salariat et d’accéder à la « liberté financière » est de plus en plus partagé
    « Cette concentration, jusqu’ici jamais repérée, de la propriété locative ressort de l’exploitation fine des données du cadastre, qui recense non seulement les propriétaires de biens en direct, mais permet aussi d’identifier les porteurs de parts de sociétés civiles immobilières, comme c’est le cas de 31 % des multipropriétaires de plus de cinq logements et de 66 % de plus de vingt logements », détaille Sébastien Roux, qui a supervisé l’étude.

    L’emprise des multipropriétaires se révèle massive dans les centres-villes : 58 % du parc locatif privé parisien leur appartient, plus encore dans les arrondissements centraux. Même phénomène à Lyon, où elle atteint 50 % des logements, et plus de 60 % dans les quartiers centraux de la presqu’île, des pentes de la Croix-Rousse ou de Fourvière. A Marseille, leur part s’élève à 56 % des logements privés loués, à Lille, à 62 % et à Toulouse, à 51 %. Ces multipropriétaires appartiennent aux catégories « aisées » et « plutôt aisées » (les 40 % les plus riches) et sont, en général, plutôt âgés (70 % ont plus de 50 ans).

    Parmi les multipropriétaires, il y a de nombreux héritiers. François Thouard, administrateur de biens, connaît bien ces familles de commerçants, par exemple exploitants de brasseries, et d’indépendants qui ont, parfois depuis plus d’un siècle, hérité et accumulé de beaux patrimoines à Paris. « Jusque dans les années 1960, posséder des appartements était peu rentable, car les loyers étaient bloqués par la loi de 1948, se souvient-il. Mais cela n’a pas empêché certaines familles de faire construire parfois plusieurs beaux immeubles bourgeois côte à côte. Dans le 12e arrondissement, j’en ai compté jusqu’à seize, une rue entière bâtie au début du XXe siècle par le même architecte, mais il y en a aussi rue du Faubourg-Saint-Honoré… Ces propriétaires étaient peu soucieux de rentabilité mais soigneux envers leur patrimoine et prévenants pour leurs occupants. “Il faut que mes locataires soient comme des coqs en pâte”, m’enjoignait l’un d’eux, qui a gardé cet esprit. »

    « Préparer notre retraite »

    Le phénomène des multipropriétaires concerne aussi de nouveaux arrivants. « Depuis dix ans, beaucoup de jeunes investisseurs s’intéressent à l’immobilier, commencent par acheter un appartement à crédit, et, quand ils voient que ça marche, se prennent au jeu et enchaînent les opérations », observe Manuel Ravier, fondateur de la société Investissement locatif, qui propose de telles opérations clés en main. Le mouvement s’accélère depuis 2017 et les réseaux sociaux bruissent de ces fortunes vite faites, parfois surfaites, étalées et vantées par des influenceurs qui se targuent d’avoir réussi et de pouvoir prodiguer des conseils… payants. Ils surfent sur le rêve, de plus en plus partagé, de devenir rentier avant ses 40 ans, de s’affranchir du salariat et d’accéder à ce qu’ils appellent la « liberté financière », comme si vivre d’un travail était une idée dépassée…

    Marguerite et Hassan (les prénoms ont été changés), 34 et 33 ans, ingénieurs en informatique en activité, ont, dès leur sortie d’école, en 2012, décidé de devenir propriétaires et acquis un deux-pièces de 35 mètres carrés, dans le 15e arrondissement de Paris. « Très vite, nous nous sommes sentis à l’étroit et avons voulu plus grand, raconte Hassan. En constatant la faible rentabilité locative des grands appartements, on a trouvé plus intéressant de devenir nous-mêmes locataires, mettre notre deux-pièces en location et acheter un studio en plus, dans le 17e arrondissement. Le banquier nous a d’ailleurs déroulé le tapis rouge et nous avons, depuis, enchaîné les achats. »
    Le couple est aujourd’hui propriétaire de huit appartements dans Paris et d’un immeuble de rapport de huit appartements en Seine-et-Marne, de petites surfaces plus rentables que les grandes, toutes louées meublées avec des baux classiques d’un an. Hassan évalue ce patrimoine à 2,5 millions d’euros, face à une dette bancaire de 1,9 million d’euros, que les loyers remboursent. « Je ne veux pas devenir rentier, précise-t-il, mais ce patrimoine nous permet des choix professionnels plus libres et, surtout, de préparer notre retraite, depuis que j’ai compris qu’elle ne dépasserait pas la moitié de ce que nous gagnons aujourd’hui », conclut-il.

    « Je me suis piqué au jeu »

    Les règles fiscales assujettissent les revenus fonciers au barème de l’impôt ordinaire, sauf lorsque des intérêts d’emprunt et des travaux les grignotent et créent donc un déficit… lui-même partiellement répercutable sur les autres revenus, jusqu’à 10 700 euros l’an. Un tel dispositif encourage à se relancer sans arrêt dans de nouvelles opérations, où l’investisseur fait donc en sorte que ses frais soient remboursés par le fisc.

    « Trop de gens ont peur d’utiliser le levier du crédit pour investir », observe Bertrand (qui souhaite conserver l’anonymat), fils de notaire, investisseur depuis l’âge de 18 ans, aujourd’hui vendeur d’espace publicitaire sur le Web et déjà détenteur, avec son associé au sein d’une SCI, de 35 appartements, pour l’essentiel à Lille, Tourcoing (Nord), Melun et Brest (Finistère), dans des quartiers où l’immobilier est abordable et d’une bonne rentabilité, jusqu’à 8 %. « Pour moi qui suis indépendant, sans chômage ni retraite, c’est une sécurité. J’aime le contact avec les locataires, leur livrer de beaux appartements, et j’ai pris goût à ces affaires, je me suis piqué au jeu, il y a un côté grisant », reconnaît-il.

    « Les restrictions bancaires en vigueur depuis le 1er janvier 2022, qui plafonnent le taux d’endettement des emprunteurs à 35 % de leurs revenus, risque tout de même de freiner l’appétit d’immobilier », prévoit M. Ravier.

    La logique d’accumulation par des multipropriétaires bailleurs crée une rude concurrence pour les acheteurs de leur propre logement et contribue sans doute au ralentissement de l’accession à la propriété. La part des propriétaires de leur résidence principale est, depuis 2010, bloquée à 58 %.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/04/11/logement-les-multiproprietaires-poids-lourds-du-parc-locatif-prive_6121558_3

    #bourgeoisie #logement #propriété #rente_foncière #Paris

  • Gaullisme architectural : Bruit, pollution, abandon… à l’entrée de Paris, la lente agonie de l’échangeur de Bagnolet

    La porte de Bagnolet est le pur produit d’une époque où l’Etat n’hésitait pas à modifier violemment le paysage. Au milieu des années 1960, il décide de construire l’autoroute A3, et de la relier au périphérique, quitte à couper en deux la ville de Bagnolet. Pour assurer la jonction, l’architecte Serge Lana, au retour d’un voyage d’études à Dallas, aux Etats-Unis, imagine ce nouveau quartier et dessine, avec les équipes de l’Etat, l’échangeur : « Un estuaire, avec une arrivée, un départ, et, au milieu, une île. »

    La scénographie est grandiose. Les tours Mercuriales et Gallieni 2 constituent les premières briques de la future « Défense » de l’Est parisien imaginée par la maire communiste de cette petite ville ouvrière. Elles doivent pouvoir être vues en roulant à 100 kilomètres par heure.Mais les financements manquent et, au début des années 1970, le projet s’arrête net, alors même que la RATP vient d’inaugurer la station Gallieni. La suite est une succession de projets inaboutis. Sur l’« île » centrale, le palais des sports de 10 000 places qui devait donner son âme au lieu tombe à l’eau. Même sort pour la patinoire, le vélodrome, la salle de rock, ou encore l’Aquaboulevard un temps envisagés. Pendant vingt ans, la dalle reste vide. A la fin des années 1980, Serge Lana arrive à faire accepter l’idée d’un centre commercial. Cela donnera au moins une raison d’utiliser le parking.
    Aujourd’hui, que faire de tout cela ? En 2019, les élus locaux ont commencé à cogiter sur la meilleure façon de réaménager le centre de la pieuvre après la faillite d’Eurolines. « Mais, très vite, on a compris que les infrastructures routières étouffaient tout, bloquaient tout, et qu’il fallait les repenser aussi », raconte l’architecte Clarel Zéphir. Pour chaque bretelle, chaque tentacule du monstre, les urbanistes s’interrogent alors : peut-on le supprimer ? « Puis, en 2021, on s’est dit : “Une restructuration a minima ne sera pas à la hauteur de l’enjeu.” Il faut revoir tout le quartier, en incluant les Mercuriales et Python-Duvernois », et même le quartier voisin de La Noue.

    [...]

    Les tours Mercuriales à la recherche d’un repreneur. « Le potentiel est là, mais il faut trouver un acquéreur qui croie vraiment au renouveau de l’Est parisien. »

    https://justpaste.it/5fryg

    comme l’échangeur de la Porte de Montreuil, ces endroits sont aussi un lieu de campement pour divers pauvres

    #Paris #Bagnolet #Est_parisien #automobile #urbanisme #le_fordisme_dans_la_joie #immobilier #rente

    • Depuis que j’ai habité à Saint-Ouen Garibaldi, je pense que dynamiter quelques piles du périph aérien et des autoroutes, pourrait permettre d’obtenir des enfouissements rapides

      https://twitter.com/PetitPalet/status/1488480188900024324
      𝖆𝖈𝖍𝖙 𝖚𝖍𝖗, @PetitPalet

      30 activistes de @Verdragon_, @FrontDeMeres et @alternatiba75 sont mobilisé•e•s aux abords de l’échangeur de l’A3 à Bagnolet, le plus pollué d’île-de-France. Il•elle•s déploient une banderole qui dit “Des mesures maintenant pas dans 20 ans”

      Les habitant•e•s des quartiers populaires sont trois fois plus impactés par la pollution de l’air que les habitants des quartiers aisés. 300000 voitures passent chaque jour sous les fenêtres des bagnoletais, la mairie doit agir maintenant pour la santé de ses habitant•e•s !

      Les Mairies de Bagnolet, Paris et la préfecture doivent se réunir prochainement pour signer un Plan Partenarial d’Aménagement.

      Ce plan permettra de mettre en place des financements pour rénover l’échangeur et réhabiliter le quartier à horizon 2035 en enfouissant l’échangeur.

      Couteux, lointain, à fort impact écologique, la promesse d’un enfouissement n’est pas suffisante !

      Nous demandons des mesures immédiates de réduction du trafic, végétalisation autour de l’échangeur et sécurisation des routes pour la santé et la sécurité des enfant de Bagnolet !

      Nous, militants et militantes à Verdragon, n’accepterons pas de la mairie un projet de renovation au rabais présentant l’enfouissement comme seule solution et oubliant toutes les mesures applicables immédiatement pour préserver le quartier et ses habitant•e•s.

      La mobilisation atour de du réaménagement de l’échangeur de Bagnolet ne fait que commencer.

      Rejoignez nous à Verdragon pour construire cette lutte ensemble et préserver notre ville

      https://twitter.com/Verdragon_/status/1488425421964201985

      Verdragon, Maison de l’Ecologie Populaire, @Verdragon_

      #écologie_populaire #luttes_collectives

  • La rente immobilière disruptive : verser de 6 à 36 mois de caution pour obtenir un garant : Caution bancaire en ligne pour votre location , signalé par Ellen Queen Of The Bouse, @EllenAgreaux, sur cuicui

    https://www.smartloc.fr

    Comment ça marche ?

    Au démarrage du #bail, pour sécuriser votre #location et rassurer le #propriétaire, le locataire bloque un montant libre (de 6 à 36 mois de loyer en général, avec une moyenne à 18 mois) sur un compte séquestre hébergé chez notre établissement de paiement agréé.

    En cas d’impayés, le propriétaire avertit Smartloc qui débloque les fonds et rembourse directement le propriétaire en moins de 15 jours, sans carence ni franchise.

    À la fin du bail, le locataire transmet par email à Smartloc l’état des lieux de sortie signé. Les fonds ayant servi à la garantie lui sont restitués au plus tard dans les 15 jours après vérification auprès du propriétaire.

    Quelles sont les étapes ?
    Contrairement à une #caution bancaire classique, notre système est très simple et rapide à mettre en place :

    Signature de la convention : le propriétaire et le locataire signent l’acte de garantie grâce à notre système de signature électronique.
    Ouverture du compte : nous ouvrons le compte séquestre auprès de l’établissement de paiement agréé.
    Virement des fonds : le locataire vire les fonds sur le compte séquestre.
    Activation de la garantie : nous bloquons les fonds, la caution bancaire est en place, le propriétaire peut signer le bail avec le locataire en toute sécurité.
    Il faut compter un délai de 48h en moyenne pour les démarches + 48h de délai pour les virements bancaires (compter une semaine complète).

    Quels frais ?
    340€ TTC au démarrage + 1,2% des sommes bloquées chaque année
    Les frais sont habituellement réglés par le #locataire mais il est possible de prévoir un partage de la prise en charge si le propriétaire est d’accord.

    Pour un loyer de 1000€ charges comprises, si vous souhaitez bloquer 12 mois de loyer, vous verserez donc en garantie 12 000 euros par virement. Nos frais s’éleveront alors à 340€ TTC au démarrage + 144€ TTC payés chaque année.

    Ces frais incluent la mise en place de la garantie, la conservation des fonds, et leur transfert en cas d’impayés. Ni le bailleur ni le locataire ne sont redevables d’autres frais.

    Comment sont gérés les fonds bloqués ?
    Les fonds bloqués ne transitent jamais par Smartloc, ils sont stockés sur des comptes de paiement en ligne ouverts chez Lemon Way, un établissement de paiement agréé par l’ACPR, leader européen des paiements entre particuliers de la nouvelle économie avec 2 400 000 comptes ouverts en Europe et 900 millions d’euros d’encours fin 2016.

    Les acteurs comme Lemon Way https://www.maddyness.com/2016/12/23/fintech-lemon-way-valorisation-1-milliard-2018 sont utilisés par les site de crowfunding ou les plateformes type Airbnb, Blablacar, etc. Vos fonds bénéficient donc de garanties opérationnelles équivalentes à celles d’une banque traditionnelle puisque les fonds sont bloqués in fine sur des comptes séquestres chez BNP Paribas.

    #rente #logement

    • La forme de protestation a d’abord été une grève « prolétarienne » classique. Dans la nuit du 3 au 4 janvier, une #grève_sauvage a débuté dans les entreprises pétrolières de Tengiz. La grève s’est rapidement étendue aux régions voisines. Aujourd’hui, le mouvement de grève a deux principaux foyers : Janaozen et Aktaou.

      Aujourd’hui, les théoriciens du complot écrivent que les troubles au Kazakhstan ont été soigneusement préparés en Occident, en s’appuyant sur l’organisation et la #coordination minutieuses des #manifestants. Selon les mots de Kurmanov :

      Ce n’est pas un scénario à la Maïdan, bien que de nombreux analystes politiques essaient de le présenter ainsi. D’où est venue cette incroyable auto-organisation ? C’est l’expérience et la tradition des travailleurs. Des grèves secouent la région de Manguistaou depuis 2008, et le mouvement de grève a commencé dans les années 2000. Même en l’absence de toute contribution du Parti communiste ou d’autres groupes de gauche, il y avait des demandes constantes de nationalisation des compagnies pétrolières. Les travailleurs ont tout simplement vu de leurs propres yeux ce à quoi aboutissaient la privatisation et la prise de contrôle par les capitalistes étrangers. Au cours de ces premières manifestations, ils ont acquis une énorme expérience de lutte et de #solidarité. La vie dans le désert en elle-même a fait que les gens se sont serré les coudes. C’est dans ce contexte que la classe ouvrière et le reste de la population se sont réunis. Les manifestations des travailleurs de Janoazen et Aktaou ont ensuite donné le ton à d’autres régions du pays. Les yourtes et les tentes, que les manifestants ont commencé à monter sur les principales places des villes, n’ont pas du tout été extraites de l’expérience « Euromaïdan » : ils se tenaient dans la région du Manguistaou pendant les grèves locales de l’année dernière. La population elle-même a apporté de l’eau et de la nourriture aux manifestants.

      #industrie_pétrolière #rente #privatisation #insurrection_ouvrière (et pas #insurrectionalisme) #luttes #luttes_ouvrières #campements

      bon, l’article va être vu. il était signalé en seen de la mention d’un article de CrimethInc (mais pas de ►) https://seenthis.net/messages/943976#message944930

    • Ben oui. C’est ne pas recevoir de spams pour investir dans l’"or gris" qui serait étonnant. Avec un ticket d’entrée à 55 000 e pour cette #rente_foncière améliorée, il y a peu de raison de trier (à quel prix ?) les investisseurs potentiels. (d’ailleurs, peu importe la taille du poisson, ils jettent leurs filets ! je reçois des trucs pour acheter des bagnoles à 70 000 euros bien que mon vélo en vaille 80 et que l’objet le plus coûteux dont je dispose soit un ordi assez ordinaire)

      EHPAD : L’OR GRIS
      https://www.ehpadimmo.com/blog/ehpad-l-or-gris

      Apparus il y a une dizaine d’années, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (#EHPAD) rencontrent un fort succès. Les gestionnaires commercialisant des chambres n’hésitent pas à en rappeler les principaux avantages. Un investisseur bénéficiera ainsi du statut de loueur meublé non professionnel (LMNP) lui permettant de choisir entre deux régimes fiscaux applicables dont le Censi-Bouvard. Ce dernier, en achetant une chambre en résidence EHPAD neuve permet non seulement de récupérer 11% de l’investissement en réduction d’impôt mais aussi la TVA. Outre la fiscalité, les rendements locatifs perçus sont attractifs, allant parfois jusqu’à 6%. De plus, cet investissement exempte le contribuable de toute gestion, la société exploitant la résidence pour son compte et lui reversant les loyers, un bail commercial de 9 ou 11 ans liant ces deux acteurs. Par ailleurs, si d’autres résidences de services font face à un problème de vacance, les EHPAD n’en sont pas sujets. Avec une demande bien réelle et une offre limitée par les pouvoirs publics, les taux d’occupation dépassent le plus souvent les 98%. Une telle législation permet notamment d’éviter une concurrence trop importante dans une même zone géographique.

      ACHETER UNE CHAMBRE EN EHPAD : UN BON INVESTISSEMENT ?
      https://www.nexity.fr/guide-immobilier/conseils-investissement/produits-investissement/acheter-une-chambre-en-ehpad

      Acheter une chambre dans un Ehpad s’adresse majoritairement aux personnes désirant se constituer un patrimoine et préparer leur #retraite afin de générer des revenus sans avoir à s’occuper de la gestion locative d’un logement.
      Les prix pour investir en Ehpad oscillent entre 55 000 et 500 000 € pour une chambre, tout dépend du lot et de la résidence choisie (les qualités intrinsèques, les services proposés, la localisation, etc.).

      (...) Les avantages fiscaux

      Acheter une chambre en Ehpad offre l’opportunité aux investisseurs d’être propriétaires de leur actif immobilier tout en bénéficiant d’avantages financiers, notamment grâce à deux régimes fiscaux :

      Le statut LMNP (Loueur en meublé non professionnel) : ce statut permet aux investisseurs de percevoir des revenus locatifs déclarés en BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux), et donc d’amortir ces revenus. Par exemple, le coût de construction de la résidence sera déduit d’une partie de ces revenus locatifs, ce qui permet d’obtenir une moyenne de 80 % de loyers nets d’impôts.

      Le dispositif Censi-Bouvard : il permet de défiscaliser 11 % de la valeur du bien immobilier HT pendant 9 ans. À titre d’exemple, une chambre en Ehpad d’une valeur de 100 000 € HT offrira une exonération d’impôts de 11 000 € sur 9 ans, ce qui donne 1 222 € de réduction annuelle.

      #silver_économie
      https://www.infirmiers.com/profession-infirmiere/ethique-et-soins/vieillir-age-or-ruee-vers-or.html

      La silver economie est un modèle économique qui puise ses ressources d’un matériau noble : la personne âgée

      L’or gris : les EHPAD, un business à plusieurs milliards d’euros
      https://www.investigate-europe.eu/fr/2021/ehpad-but-lucratif

      Ces quatre dernières années, les 25 plus grosses multinationales du secteur ont augmenté leur capacité d’accueil de 22%. Orpea, leader sur le marché européen, a vu le cours de ses actions doubler depuis 2015. Le groupe Korian, deuxième sur le podium, vient d’annoncer qu’il venait de s’offrir de nouveaux établissements en Italie et au Royame-Uni. DomusVi, troisième sur la liste, est basé en France. Le groupe appartient à une structure qui compte pas moins de 11 intermédiaires qui opèrent depuis le Luxembourg ou les îles anglo-normande, pour des raisons d’ « ingénierie financière ».

      #or_gris #fiscalité

  • Immobilier : la France souffre d’une grave pénurie de logements abordables
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/10/immobilier-la-france-souffre-d-une-grave-penurie-de-logements-abordables_609

    Alors que l’UE incite les Etats à intervenir pour favoriser le logement social, le gouvernement persiste à compter sur le marché pour satisfaire les besoins.

    Le logement devient une charge intolérable pour les ménages français : les 10 % les plus modestes lui consacrent 40 % de leur budget. L’évolution des prix immobiliers (+ 154 % depuis 2000 en moyenne) n’a plus rien à voir avec celle des revenus, qui, selon l’Organisation de coordination et de développement économiques (OCDE), a plafonné à + 18 % pendant la même période. Le phénomène est exacerbé en Ile-de-France, où l’inflation immobilière atteint 300 % depuis 2000, et touche toutes les grandes villes occidentales. Il est même amplifié par la crise sanitaire, comme le relève l’OCDE, qui mesure une hausse record des prix immobiliers d’en moyenne 9,4 % au premier trimestre 2021, dans les pays riches comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la Nouvelle-Zélande ou la Corée du Sud. Un même mouvement, encouragé par l’abondance du crédit, creuse les écarts entre ceux qui ont accès à la propriété et les autres, entre les anciens, qui avaient acheté à un prix raisonnable, et les jeunes, entre les urbains, qui paient le prix fort, et les ruraux.

    Jusqu’en 2008, la plupart des économistes libéraux considéraient cette inflation comme une aubaine, un « effet richesse » pour les ménages. En 2004, l’OCDE tenait un colloque sur ce thème triomphant, alors que la France était alors plutôt à la traîne, mais pas l’Espagne, alors atteinte de frénésie immobilière et qui se voyait devenir la plus riche d’Europe. La crise des subprimes a vite anéanti tout « effet richesse » et les pouvoirs publics ont commencé à prendre conscience des dégâts sociaux de la cherté des logements.

    Elle se traduit, aujourd’hui, par le développement fulgurant du « sans-abrisme », l’endettement massif des ménages qui les oblige à arbitrer entre logement et éducation, culture, loisirs ou transports, et la difficulté des entreprises à recruter, dans les villes, les fameux travailleurs-clés qui font tourner la machine économique mais ne peuvent plus habiter sur place. Les habitants de villes touristiques comme Paris, Amsterdam, Barcelone ou Berlin sont, en outre, mis en concurrence déloyale avec les touristes, prêts à débourser des loyers astronomiques sur les plates-formes de type Airbnb. A Paris, les touristes paient trois fois plus cher que les habitants… Pour transporter ces travailleurs-clés depuis leurs lointaines banlieues, le Grand Paris doit investir 35 milliards d’euros dans un supermétro.

    « Effet pauvreté »

    Les classes moyennes, coincées entre prix prohibitifs des logements et stagnation des revenus, sont atteintes au moral et ressentent un net « effet pauvreté », un déclassement. L’OCDE l’a perçu en 2019 et, dans un spectaculaire revirement, exhorte désormais les Etats à maîtriser les prix des logements pour aider ce public.

    La Commission européenne, qui, elle aussi, vers 2003, obligeait la Suède et les Pays-Bas à vendre une partie de leurs logements sociaux jugés anticoncurrentiels vis-à-vis du privé, encourage aujourd’hui les Etats à créer du « logement abordable », en se servant d’ailleurs de l’argent du plan de relance européen. Les Pays-Bas montrent l’exemple en autorisant les villes à interdire, dans un premier temps, l’achat des appartements bon marché par des investisseurs, afin de donner une chance aux habitants de les acquérir.

    La France est, hélas, à rebours de ce mouvement et persiste dans sa logique libérale : le plan de relance national ne prévoit qu’à peine 500 millions d’euros (sur 100 milliards) à consacrer à la rénovation énergétique, pas à la création de logements abordables. Le gouvernement compte encore sur le marché pour pourvoir aux besoins, obstinément confiant dans un « choc de construction » promis par Emmanuel Macron mais qui n’est pas là. Il se refuse également à taxer la spéculation et n’accepte qu’à titre expérimental un encadrement des loyers privés si minimal qu’il en perd toute efficacité.

    En dépit des incitations européennes, la politique d’Emmanuel Macron préfère frapper le secteur HLM, pourtant seul à offrir des solutions pour le logement des ménages modestes et moyens, en siphonnant sa trésorerie pour le pousser à vendre une partie de son patrimoine et à chercher d’autres sources de financement. Les organismes HLM ont été contraints de réduire les loyers de leurs locataires, ce qui les a privés de 8 % de recettes, afin que l’Etat fasse la même économie en allocations logement. Ainsi, entre 2018 et 2022, l’Etat aura privé de 6 milliards d’euros les caisses des organismes HLM et d’Action Logement (l’ancien « 1 % patronal »), sans que la mesure ait été annoncée dans le programme du candidat Macron, sans concertation ni débat public. Les bailleurs privés, dont les locataires bénéficient tout autant des aides au logement, n’ont pas été mis à contribution.

    Année noire pour les HLM

    Le secteur des #HLM, qui n’a donc plus la latitude d’investissement nécessaire, est saturé de locataires qui ne partent jamais, ne pouvant s’offrir de logements ailleurs. L’année 2020 aura été une année noire en matière de création de logements sociaux, comme pour étudiants et jeunes travailleurs, en baisse de 29 % par rapport à 2016.
    L’Etat ne soutient pas plus la centaine de villes qui tentent de développer une offre accessible à travers des programmes coopératifs non spéculatifs où l’acquéreur revendra sans plus-value ou presque. Ainsi, la situation globale se dégrade et prépare une crise du logement que rien n’explique sauf un aveuglement libéral.

    Malgré l’urgence, le thème du logement et de l’intervention publique peine à s’inviter dans le débat d’avant l’élection présidentielle : « C’est un sujet technique, enchevêtré entre différents acteurs publics et privés, analyse William Le Goff, professeur associé en urbanisme à l’université Paris-Sorbonne. Il y a une certaine passion française pour l’accession à la propriété, projet d’une vie, et il est politiquement presque impossible d’annoncer la moindre mesure qui irait contre elle ou encadrerait la plus-value espérée lors de la revente. »

    #logement #rente_foncière #immobilier

  • Belgian secretary of state accidentally reveals EU vaccine prices – POLITICO
    https://www.politico.eu/article/belgian-secretary-of-state-accidentally-reveals-eu-vaccine-prices

    According to the screenshot published by HLN, the EU is spending between €1.78 and $18 per coronavirus vaccine. The price per dose listed for each of the six vaccines was as follows:

    Oxford/AstraZeneca: €1.78
    Johnson & Johnson, $8.50
    Sanofi/GSK: €7.56
    BioNTech/Pfizer: €12
    CureVac: €10
    Moderna: $18
    Belgium will purchase more than 33 million vaccines for a total of €279 million.

    De Blecker said that publication of the price breakdown was “a mistake on the part of the communications team,” according to HLN.

  • Le dispositif MaPrimeRénov élargi à tous les propriétaires, même les plus aisés
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/29/le-dispositif-maprimerenov-a-nouveau-elargi-a-tous-les-proprietaires-meme-le

    La subvention sera également accessible aux copropriétés, aux propriétaires bailleurs et aux bâtiments publics. Au risque de favoriser l’inflation, les effets d’aubaine, voire les fraudes.
    Par Isabelle Rey-Lefebvre

    Un pas en arrière, un en avant. A peine installées, les aides aux travaux d’économie d’énergie sont l’objet d’une réforme. Créé le 1er janvier, le dispositif MaPrimeRénov s’est substitué au crédit d’impôt transition énergétique (CITE), remontant, lui, à septembre 2014, et qui succédait lui-même au crédit d’impôt en faveur du développement durable, né en 2005.

    L’esprit de MaPrimeRénov est de verser une subvention aux propriétaires occupant le logement, dès la fin des travaux, soit bien plus tôt qu’un crédit d’impôt dont ils n’auraient perçu le montant que dix-huit à vingt-quatre mois plus tard.

    Cette aide était, à l’origine, destinée aux 40 % des ménages les plus modestes, avec un barème majoré pour les 20 % les plus pauvres. Le gouvernement répondait ainsi à la critique faite au CITE – plutôt généreux, puisqu’il prenait en charge un tiers du montant des travaux – d’être capté à 50 % par les 20 % des ménages les plus aisés, ceux qui ont précisément les moyens de financer leur chantier. En changeant de dispositif, l’Etat faisait, au passage, une sérieuse économie, ne prévoyant plus que 800 millions d’euros de dépense fiscale, dès 2020, au lieu des 2 milliards d’euros que coûtait le CITE jusqu’en 2019.

    Lire aussi Relance : Bruno Le Maire promet 30 milliards d’euros pour la transition écologique

    Six mois après le lancement en fanfare de MaPrimeRénov par les ex-ministres du logement, Julien Denormandie, et de la transition énergétique, Emmanuelle Wargon – vantant alors « un dispositif extrêmement simple et beaucoup plus juste » –, la même Emmanuelle Wargon, devenue ministre du logement du gouvernement Castex, annonce, dans un entretien accordé au Figaro, le 24 juillet, que MaPrimeRénov sera, en 2021, de nouveau ouverte à tous les ménages, quels que soient leurs revenus. Elle deviendra même accessible aux copropriétés, aux propriétaires bailleurs et aux bâtiments publics. Son enveloppe, à préciser dans la loi de finances pour 2021, devrait ainsi approcher de nouveau les 2 milliards d’euros. [...]

    A partir de l’analyse des factures de travaux effectués par 10 000 ménages et leurs consommations d’énergie, avant et après le chantier, M. Glachant a conclu à une diminution moyenne de la facture énergétique annuelle de… 8,29 euros par tranche de 1 000 euros investis, donc un retour sur investissement attendu d’ici 120 ans ! « Peu de gains financiers, donc, mais un confort accru, ce qui n’est pas négligeable », tempère M. Glachant, qui s’étonne tout de même de l’absence d’autres enquêtes sérieuses sur les consommations énergétiques réelles des logements rénovés.

    #bâtiment #BTP #rente_foncière #subvention

  • Le Covid-19, la #crise écologique et le « #capitalisme de catastrophe » – CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/covid19-capitalisme-catastrophe

    Depuis la fin du XXe siècle, la #mondialisation capitaliste a de plus en plus adopté la forme de chaînes de #marchandises interconnectées contrôlées par des sociétés transnationales, reliant diverses zones de production, principalement dans le « Sud global », avec un pic de la #consommation, de la #finance et de l’#accumulation mondiales, principalement dans le « Nord global ». Ces chaînes de marchandises constituent les principaux circuits matériels du capital à l’échelle mondiale qui constituent le phénomène de l’impérialisme tardif caractérisé par la montée du capital financier monopolistique généralisé.[1]

    Dans ce système, les #rentes impériales exorbitantes provenant du contrôle de la production mondiale sont obtenues non seulement par la domination/distribution (arbitrage) mondiale du #travail, par laquelle les transnationales ayant leur siège au centre du système surexploitent le travail industriel à la périphérie, mais aussi, de plus en plus, par l’arbitrage mondial des #terres, par lequel les transnationales de l’#agroalimentaire exproprient des terres (et de la main-d’œuvre) bon marché dans le Sud global afin de produire des cultures d’exportation destinées principalement à être vendues dans le Nord global[2].

  • Un recours est lancé contre la rente des sociétés d’autoroute
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120719/un-recours-est-lance-contre-la-rente-des-societes-d-autoroute

    Après avoir obtenu la publication du protocole d’accord signé en avril 2015 entre l’État et les sociétés autoroutières, Raymond Avrillier, l’ancien élu écologiste de Grenoble, vient d’adresser un recours gracieux auprès du premier ministre pour en demander l’annulation. Signé par « des personnes qui n’en avaient pas compétences » (Emmanuel Macron et Ségolène Royal), « ce contrat est manifestement contraire à l’intérêt général ».

    #JUSTICE #rente,_monopole,_concurrence,_ADP,_Conseil_d’état,_Emmanuel_Macron,_Ségolène_Royal,_Recours,_Matignon,_Autoroutes,_Raymond_Avrillier,_privatisation,_A_la_Une

  • Derrière la privatisation d’Aéroports de Paris, le contrôle d’un patrimoine immobilier qui vaut de l’or
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/03/19/derriere-la-privatisation-d-adp-le-controle-d-un-pactole-immobilier_5438180_

    C’est l’un des points sensibles de la privatisation du Groupe #ADP : l’acquéreur des 50,63 % de l’Etat dans les plates-formes de Roissy, d’Orly et du Bourget prendra aussi le contrôle d’un des plus beaux patrimoines fonciers d’Ile-de-France. Le groupe possède près de 6 700 hectares autour de Paris. Des terrains consacrés à l’activité aéroportuaire pour l’essentiel, mais pas tous : pas moins de 1 242 hectares, autant que les 18e et 19e arrondissements de Paris réunis, sont réservés à des opérations immobilières. Des emplacements qui valent de l’or, à proximité immédiate des aéroports et dans un Grand Paris engagé dans une croissance à marche forcée.

    « Ce portefeuille foncier est un aspect qui différencie ADP des autres groupes aéroportuaires », souligne Yan Derocles, spécialiste de l’entreprise chez l’analyste financier Oddo. En cas de privatisation, l’Etat récupérera, au terme d’une concession de soixante-dix ans, « l’intégralité du foncier » et de ce qui aura été bâti dessus, assure le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. Sans apaiser une double inquiétude : que la sous-valorisation de ce patrimoine offre un magnifique cadeau de bienvenue aux acheteurs, et que la puissance publique perde toute possibilité d’orienter le développement de ces territoires stratégiquement situés.

    « Alors que la métropole du Grand Paris est confrontée à des défis d’aménagement pour lesquels la maîtrise foncière est un élément-clé, alors que la question des mobilités non polluantes va être essentielle dans les décennies qui viennent, l’Etat se prive d’un levier d’action direct sur l’usage des sols », regrette le géographe Michel Lussault, directeur de l’Ecole urbaine de Lyon et théoricien de ces « hyper-lieux » de la mondialisation dont font partie les aéroports. Lors de la privatisation des aéroports de Lyon et de Nice, l’Etat avait d’ailleurs conservé la propriété du foncier.

    A proximité immédiate des emprises d’ADP, des collectivités et l’Etat mènent leurs propres projets de développement – dont le controversé complexe de commerces et de loisirs Europacity –, projetant parcs d’affaires et zone…

    #paywall

    • sur le site du Groupe ADP

      Immobilier hors terminaux
      https://www.parisaeroport.fr/entreprises/immobilier/immobilier-hors-terminaux/presentation

      Le domaine foncier utilisable pour l’activité immobilière
      Le Groupe ADP est propriétaire de l’ensemble de son domaine foncier qui s’étend sur 6 686 hectares, dont 4 601 hectares réservés pour les activités aéronautiques, 775 hectares de surfaces non exploitables et 1 310 hectares dédiés aux activités immobilières.

      Sur les 381 hectares de réserve foncière disponible, 181 hectares sont situés à Paris-Charles de Gaulle, 136 hectares à Paris-Orly, 64 hectares à Paris-Le Bourget et sur les aérodromes d’aviation générale.

    • Le groupe possède près de 6700 hectares dans des territoires stratégiquement situés autour de Paris, un des plus beaux capitaux fonciers d’Ile-de-France.

      C’est l’un des points sensibles de la privatisation du Groupe ADP : l’acquéreur des 50,63 % de l’Etat dans les plates-formes de Roissy, d’Orly et du Bourget prendra aussi le contrôle d’un des plus beaux patrimoines fonciers d’Ile-de-France. Le groupe possède près de 6 700 hectares autour de Paris. Des terrains consacrés à l’activité aéroportuaire pour l’essentiel, mais pas tous : pas moins de 1 242 hectares, autant que les 18e et 19e arrondissements de Paris réunis, sont réservés à des opérations immobilières. Des emplacements qui valent de l’or, à proximité immédiate des aéroports et dans un Grand Paris engagé dans une croissance à marche forcée.

      Lire l’éditorial : Groupe ADP : une privatisation contestable
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/03/19/groupe-adp-une-privatisation-contestable_5438217_3232.html
      « Ce portefeuille foncier est un aspect qui différencie ADP des autres groupes aéroportuaires », souligne Yan Derocles, spécialiste de l’entreprise chez l’analyste financier Oddo. En cas de privatisation, l’Etat récupérera, au terme d’une concession de soixante-dix ans, « l’intégralité du foncier » et de ce qui aura été bâti dessus, assure le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. Sans apaiser une double inquiétude : que la sous-valorisation de ce patrimoine offre un magnifique cadeau de bienvenue aux acheteurs, et que la puissance publique perde toute possibilité d’orienter le développement de ces territoires stratégiquement situés.

      Lire aussi Les enjeux de la privatisation d’Aéroports de Paris en 6 questions
      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/03/13/loi-pacte-les-enjeux-de-la-privatisation-d-aeroports-de-paris-en-six-questio
      « Villes aéroportuaires »
      « Alors que la métropole du Grand Paris est confrontée à des défis d’aménagement pour lesquels la maîtrise foncière est un élément-clé, alors que la question des mobilités non polluantes va être essentielle dans les décennies qui viennent, l’Etat se prive d’un levier d’action direct sur l’usage des sols », regrette le géographe Michel Lussault, directeur de l’Ecole urbaine de Lyon et théoricien de ces « hyper-lieux » de la mondialisation dont font partie les aéroports. Lors de la privatisation des aéroports de Lyon et de Nice, l’Etat avait d’ailleurs conservé la propriété du foncier.

      A proximité immédiate des emprises d’ADP, des collectivités et l’Etat mènent leurs propres projets de développement – dont le controversé complexe de commerces et de loisirs Europacity –, projetant parcs d’affaires et zones commerciales. Des plans qu’un nouvel actionnaire d’ADP pourrait venir perturber en développant une offre concurrente.

      « Le nouvel opérateur va forcément accélérer le développement immobilier, qui n’a pas été très rapide ces dernières années : ADP a optimisé son patrimoine, l’a dépoussiéré, mais a finalement peu construit », estime M. Derocles.

      Le groupe a pourtant fait du développement de véritables « villes aéroportuaires » autour de ses plates-formes un de ses axes de croissance. Des campus de bureaux et des hôtels autour des terminaux sont ainsi bâtis sur des terrains ADP, moyennant un loyer, mais aussi le centre commercial Aéroville d’Unibail-Rodamco-Westfield, à côté de Roissy.

      Du centre d’affaires de Roissypole au quartier tertiaire de Cœur d’Orly, non seulement ADP aménage les terrains, mais joue de plus en plus le rôle d’investisseur et de développeur, restant propriétaire des immeubles qu’il loue à leurs utilisateurs. Le groupe commercialise ainsi 500 000 mètres carrés de bâtiments sans rapport direct avec le transport aérien. Au total, l’immobilier a généré pour ADP un chiffre d’affaires de 265 millions d’euros en 2018, en hausse de 6 %. Cette activité représente 5,9 % de ses recettes et 7,5 % de son excédent brut d’exploitation.

      « Machine à cash »

      Mais les réserves foncières d’ADP seront, pour le futur acquéreur, l’un des actifs les plus faciles à transformer en « machine à cash » pour rentabiliser son investissement. Un gros quart de ces terrains à vocation immobilière sont encore vierges de toute construction : 20 hectares pour des activités liées aux aéroports (entrepôts de fret…) et 335 hectares – deux fois la superficie du quartier d’affaires de la Défense – qui n’attendent que des projets de bureaux, d’hôtels, de commerces pour transformer ces prairies à lapins en lucratifs placements immobiliers et rentes locatives.

      L’arrivée, entre 2024 et 2030, du CDG Express et du Grand Paris Express devrait accélérer l’urbanisation des terrains et faire exploser leur valeur
      Dans ses objectifs stratégiques pour la période 2014-2020, ADP prévoyait une croissance de ses loyers immobiliers comprise entre 10 % et 15 %. Nul doute que les perspectives pour la période suivante, qui seront détaillées aux investisseurs le 5 avril, comprendront un important volet immobilier. L’arrivée, entre 2024 et 2030, du CDG Express, un train direct reliant Roissy au centre de Paris, et du Grand Paris Express, dont quatre gares desserviront les terrains d’ADP, devrait accélérer leur urbanisation et faire exploser leur valeur.
      « Pour l’instant, le manque de transports limitait la demande en bureaux, mais un nouvel opérateur va devoir aller vite pour maximiser sa rentabilité avant d’être dépossédé dans soixante-dix ans », observe l’analyste de Oddo. Comment donner une valeur à ces champs de pissenlits dans l’opération de privatisation ? « C’est très compliqué : nous sommes arrivés à un chiffre de 1,4 milliard d’euros, mais cela dépend énormément de ce qu’on y construit et à quel rythme, on peut facilement multiplier cette estimation par quatre », reconnaît Yan Derocles. Chez les candidats au rachat des parts de l’Etat, évaluées entre 8 et 10 milliards d’euros, les calculettes chauffent.

      La cession d’Aéroports de Paris, une bonne affaire pour l’Etat ?, Philippe Jacqué et Guy Dutheil
      Le gouvernement a tenté de désamorcer les critiques sur la cession d’Aéroports de Paris, débattue jeudi à l’Assemblée nationale.

      C’est la question à 10 milliards d’euros. Si l’Etat cède ses 50,6 % dans Aéroports de Paris (ADP), transformée en concession de soixante-dix ans, fera-t-il une bonne affaire en récupérant de 8 à 10 milliards d’euros, la valorisation de cette participation en Bourse ces derniers mois ?

      Pour le gouvernement, c’est tout vu. « Si l’actif est aujourd’hui relativement rentable, confirme Martin Vial, le commissaire aux participations de l’Etat, son taux de rendement en termes de dividendes a toujours été faible du fait de l’augmentation du prix de l’action. Sur dix ans, son rendement moyen a toujours été plus faible que le reste du portefeuille. »

      Autrement dit, le dividende que rapporte ADP à l’Etat (130 millions d’euros en 2017, plus de 173 millions en 2018), reste trop faible par rapport à l’importance de l’actif dans le portefeuille de l’Etat. Il vaudrait donc mieux le céder et toucher aujourd’hui 8 à 10 milliards d’euros. Cette somme réduira le déficit 2019 et permettra également de limiter la dérive de la dette. De quoi la contenir sous la barre des 100 % de PIB, l’un des objectifs de Bercy.

      Garde-fous
      « D’un point de vue financier, la cession de ses actions n’a d’intérêt pour l’Etat que si le produit de cette cession est supérieur à la somme actualisée des dividendes qu’il pourrait toucher » pendant soixante-dix ans, indique pour sa part François Ecalle, de l’association Fipeco. Aujourd’hui, la capitalisation boursière d’Aéroports de Paris (16,5 milliards d’euros pour l’ensemble) intègre en grande partie le rendement attendu par les actionnaires d’ADP, qu’il s’agisse des dividendes ou des bénéfices à venir. Le futur acquéreur devra donc proposer mieux que la valorisation actuelle de la Bourse s’il acquiert la totalité des parts de l’Etat.

      « A court terme, c’est une bonne affaire pour l’Etat de céder sa participation car il obtient de l’argent immédiatement », indique Estelle Malavolti, professeure à l’ENAC à Toulouse, chercheuse associée à la Toulouse School of Economics. En revanche, il s’agirait selon elle d’une « stratégie court-termiste » pour une société actuellement bien gérée.

      « A moyen terme, assure-t-elle, les perspectives de croissance des investissements déjà financés par l’Etat, comme l’extension de Roissy ou les travaux d’agrandissement et de modernisation à Orly, devraient encore accroître la rentabilité d’ADP. Si l’Etat vend, ces investissements bénéficieront au prochain propriétaire. »

      Article réservé à nos abonnés Lire aussi « La privatisation d’ADP introduit un nouvel acteur qui sera opposé à toute évolution des politiques environnementales »
      Au-delà du prix, tout le monde garde en tête le fiasco de la concession des autoroutes. Les 15 milliards d’euros touchés par l’Etat en 2006 lors de leur cession sont apparus trop faibles au fil des ans par rapport au rendement obtenu ensuite par les sociétés privées d’autoroutes avec la hausse des péages.
      Pour éviter ces dérapages, le gouvernement prévoit cette fois-ci des garde-fous. Bercy assure ainsi que « tous les 5 ans, l’Etat et la société qui gérera ADP fixeront ensemble l’évolution des tarifs en fonction des investissements et de la rémunération du capital ».
      D’autres outils existent pour éviter que le privé lèse l’Etat en reprenant ADP. Eric Woerth, le président (LR) de la commission des finances, défend dans un amendement la mise en place dans le cahier des charges d’une « clause de complément de prix » en cas de « gains liés à une surperformance d’ADP » ces prochaines années.

      Il est également possible d’inscrire des clauses de partage des bénéfices, au-delà d’un certain niveau de profit annuel. « Tout peut se faire, confirme Stéphane Saussier, économiste spécialisé sur les partenariats public-privé, mais si un partage des bénéfices est prévu, cela fera baisser pour l’Etat le prix de la cession de l’aéroport. Rien n’est gratuit ! »

      Enfin, « tout le monde pense qu’ADP connaîtra un avenir radieux et que ses revenus ne feront qu’augmenter, ajoute M. Saussier. Mais soixante-dix ans, c’est long. La fiscalisation du kérosène des avions peut intervenir, tout comme l’irruption rapide de modes alternatifs de transport, et ainsi toucher le secteur. Il existe donc une part de risque. »

      « La privatisation d’ADP introduit un nouvel acteur qui sera opposé à toute évolution des politiques environnementales », Bruno Deffains, Professeur d’éco à l’université Panthéon-Assas,
      Thomas Perroud, Professeur de droit public à l’université Panthéon-Assas, 26 février 2019

      Dans une tribune au « Monde », l’économiste Bruno Deffains et le juriste Thomas Perroud expliquent que la situation de monopole d’Aéroports de Paris devrait suffire à stopper le projet de privatisation.

      « Il n’est même plus possible aujourd’hui de mettre en œuvre la gratuité des péages pour les transports d’intérêt général comme le SAMU ! Est-ce cela que l’on veut pour Aéroports de Paris ? »
      Tribune. L’ingénieur Paul-Adrien Hyppolite, dans Le Monde du 8 février, avance des arguments en faveur de la privatisation d’Aéroports de Paris. Cette tribune marque, en un sens, le ralliement des grands corps techniques de l’Etat à la privatisation d’un service public… alors même que ces corps ont jadis constitué le secteur public et son succès.

      C’est désormais du passé. En même temps, un article du Monde du 16 février affirme que, malgré de très bons résultats financiers, ADP ne baissera pas les redevances pour les usagers. Quel meilleur indice de l’avenir qui se profilera : des aéroports qui ne travaillent plus pour les usagers, la privatisation devant servir les intérêts des nouveaux managers et des actionnaires.

      Les arguments avancés en faveur de la privatisation nous semblent dans ces conditions mériter une discussion plus approfondie. La rentabilité de l’entreprise qui sera cédée est-elle de 7 % ou de 1,6 % ? Cette querelle oppose deux façons d’évaluer la rentabilité d’une entreprise, la rentabilité financière, qui intéresse le propriétaire, et la rentabilité économique qui mesure la performance de la mise en œuvre des capitaux, indépendamment de leur mode de financement.
      Autrement dit, la rentabilité économique d’une entreprise a pour fonction de mesurer sa capacité à être rentable dans l’exploitation de ses affaires en dehors de toute considération de dettes et de charges financières. On comprend que les propriétaires ou les actionnaires s’intéressent surtout à la rentabilité financière, car c’est la rentabilité des capitaux qu’ils ont placés dans l’entreprise.

      Comment évaluer la valeur d’un aéroport ?

      Maintenant, si l’on considère l’intérêt de la collectivité et pas uniquement des actionnaires, ce point de vue se discute fortement. Non seulement l’intérêt financier de l’Etat à l’opération à moyen et long terme est plus que douteux, mais en outre l’intérêt de la collectivité se trouve posé au regard de la rentabilité économique d’ADP. Or, c’est d’une approche globale de l’intérêt de l’opération dont nous avons besoin.
      Non seulement l’intérêt financier de l’Etat à l’opération à moyen et long terme est plus que douteux, mais en outre l’intérêt de la collectivité se trouve posé au regard de la rentabilité économique d’ADP

      Justement, l’évaluation de l’intérêt de la vente pour la société est loin d’être simple. Car comment évaluer la valeur d’un aéroport ? On n’évoque généralement qu’une seule méthode, celle de la somme des flux futurs actualisés, utilisée couramment lorsque l’on souhaite vendre une entreprise du secteur commercial. Or, cette méthode n’est pas la seule, elle est fortement dépendante des prévisions économiques et elle présente également une certaine part d’arbitraire. Pour que l’opinion publique puisse juger de la valeur d’ADP, il faudrait une évaluation reposant sur l’ensemble des méthodes disponibles. Or, ces chiffres n’ont pas été fournis.

      La méthode des flux futurs actualisés a déjà été utilisée pour l’évaluation des autoroutes. On en mesure aujourd’hui le succès. Désormais, les compagnies privées ont fini de rembourser ce qu’elles avaient payé. Les automobilistes sont captifs et l’Etat se prive tous les ans d’un argent qu’il aurait pu investir dans la construction d’autres infrastructures.
      De surcroît, l’Etat perd la main sur un élément essentiel de la politique de transport. Comment peut-on croire une seconde que le cahier des charges qui sera signé pourra prévoir sur 70 ans les politiques à mener ? Faudra-t-il indemniser l’opérateur à chaque fois qu’il sera souhaitable de réformer le transport aérien ?

      Exemples à l’étranger

      La privatisation des autoroutes et d’ADP introduit un nouvel acteur dans le jeu politique qui sera farouchement opposé à toute évolution des politiques environnementales qui pourraient réduire sa rentabilité, alors même que la politique des transports doit être en harmonie avec ces politiques. Il n’est même plus possible aujourd’hui de mettre en œuvre la gratuité des péages pour les transports d’intérêt général comme le SAMU ! Est-ce cela que l’on veut pour Aéroports de Paris ?

      Il est tout aussi pertinent de s’interroger sur l’indemnité préalable qui sera versée à ADP en avance de son hypothétique renationalisation. Là encore, le contribuable risque fort de faire une mauvaise affaire. Lorsque la loi de 2005 a donné la propriété des biens à ADP, les actionnaires ont acheté des parts d’une société qui détient des biens à perpétuité. La loi actuelle ramène cette durée à soixante-dix ans. Il faudrait donc logiquement indemniser la différence entre la perpétuité et soixante-dix ans…

      Est-il bien sérieux d’imaginer qu’un investisseur privé fasse une différence réelle entre les deux ? Les investisseurs privés ont structurellement un biais pour le court terme comme le suggèrent la plupart des analyses en économie comportementale. Les signes d’un court-termisme grandissant sont visibles partout. Dès lors, le préjudice allégué a tout l’air d’un préjudice fantôme, complètement abstrait pour la plupart des investisseurs.

      Peut-on prendre exemple des privatisations à l’étranger ? Il y a en effet, sur le papier, des privatisations réussies, si l’on prend comme indice le flux de passagers. Par exemple, Heathrow, le principal aéroport de Londres a été privatisé, mais il ne faut pas passer sous silence les problèmes de concurrence que cette privatisation a générés.

      Caractère idéologique du projet

      La Commission de la concurrence britannique a en effet, en 2009, estimé que l’opérateur privé gérant l’ensemble des aéroports de Londres devait vendre Stansted et Gatwick, car l’opérateur était en monopole ! N’est-ce pas la situation dans laquelle va se trouver l’opérateur qui achètera ADP ? C’est d’ailleurs Vinci qui a bénéficié de la vente de Gatwick et qui est en passe d’acquérir un monopole de ce côté-ci de la Manche. Aucune évaluation sérieuse de l’impact concurrentiel n’a été établie avant la mise en vente d’ADP, ce qui prouve bien le caractère plutôt idéologique de ce projet.

      La Constitution s’oppose-t-elle à la privatisation ? Les partisans de la privatisation d’ADP prennent argument de l’avis que le Conseil d’Etat vient de rendre sur la privatisation. Dans cet avis le Conseil réitère un critère qu’il avait lui-même dégagé dans l’affaire Bayrou, en 2006, dans laquelle il avait validé la privatisation des autoroutes ! Il prend prétexte de ce que ADP est… régional.

      Absurde quand on sait que ADP est la porte d’entrée de notre pays pour 80 % des dizaines de millions de visiteurs étrangers – 95 % de non Européens – qui arrivent dans notre pays par avion. Autrement dit, l’interprétation du Conseil d’Etat repose en réalité sur une interprétation erronée de la situation d’ADP eu égard aux obligations constitutionnelles qui découlent du préambule.

      Tout montre qu’ADP est bien en position de monopole, comme l’entreprise qui détenait les aéroports londoniens… En somme, et contrairement aux arguments mis en avant, la défense de la privatisation est basée sur des considérations qui ne sont ni précises ni justes.

      Bruno Deffains et Thomas Perroud sont les auteurs de « La privatisation d’Aéroports de Paris et l’alinéa 9 du préambule de la Constitution de 1946 : Aéroports de Paris est un monopole de fait ! »

  • Les propriétaires sont vraiment gourmands.

    Je discutais avec mon coiffeur, entrepreneur de son état, qui a une carrière de 18 ans derrière lui ce qui lui donne un bel avantage économique sur les RSAstes et autres immigrés ayant tout perdu, qu’il déteste. Il coiffe en maison de retraite, rien à voir avec la semoule, mais si votre coiffeur vous dit ça, fuyez, son catalogue de coupes risque d’être limité.

    Et donc j’ai appris par lui ce qu’est un investissement dans la pierre valable. Entendez ni sa première maison, où il habite et qu’il ne verrais jamais mis entre les mains d’un intrus (locataire, airbnbiste...), ni sa maison héritée devenue maison de vacances, mais un lieu sans attache émotionnelle.
    Mon cher coiffeur réclame, tenez vous bien qu’un tel bien rapporte minimum 7%.

    Ainsi une maison valant 160000 € doit avoir pour loyer mensuel 1000€. Et là je dis : t’as fumé la moquette. Pour un tel bien, pas question de mettre plus de 800€ par mois. Et lui qui rigole que personne ne daignerait investir la dedans.

    Et il n’est pas le premier à me dire cela. Un agent immobilier m’avait dressé le même tableau sur les investissements locatifs.

    Ça fait peur. Derrière cela, se cache un modèle, celui du locataire en études ou en début de carrière et du propriétaire passé 30 ans ou quand arrivent trop d’enfants. C’est sûrement une super reconnaissance sociale de s’endetter à 22 ans. On se sent adulte, comme à ses premières chaussures cirées ou son premier rouge à lèvre. Mais louer ne devrait il pas rester dans le budget du locataire et non pas à la guise du bailleur ?

    En conclusion, gros problème social en vue. La propriété c’est toujours et encore plus le vol. C’est sûrement aussi dur de refuser la propriété que de figer le réchauffement climatique. Mais au moins ça me prouve que j’ai le bon esprit et que je suis légitime à vouloir la mort douloureuse de tout le monde.

  • Renters and Owners — Visualizing every person in the US.
    https://hackernoon.com/renters-and-owners-visualizing-every-person-in-the-us-ba97d3c49c02?sourc

    Mapbox and Tippecanoe for big census dataCheck out the finished map here!Housing policy is something I deal with a lot, and so I spend a lot of time trying to make sense of housing data. While thinking about the relationship of the rental housing market with home ownership (typically represented across time), I started to wonder what that relationship looks like geographically.Certainly there are parts of cities known for having lots of condos, or apartments, or single family homes; but I was curious what this looks like on the whole, and if larger structures could be discerned.This inquiry turned into its own formidable technical challenge, and resulted in a pretty interesting data-set; read on to find out more, and how I built it!Portland, Oregon renters/owners viewed as a (...)

    #mapbox #renters-and-owners #urban-planning #data-science #data-visualization

  • « Le dispositif Pinel coûte beaucoup plus cher à l’Etat que le logement social »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/06/15/le-dispositif-pinel-coute-beaucoup-plus-cher-a-l-etat-que-le-logement-social

    L’économiste Hamza Maata, dans une tribune au « Monde », souligne le paradoxe de la loi ÉLAN, qui cherche à économiser sur le logement social tout en maintenant de coûteux dispositifs de soutien à l’investissement locatif privé. LE MONDE ECONOMIE | 15.06.2018

    Tribune. Après neuf jours de débats, le projet de loi ÉLAN (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) a passé le 12 juin le cap du vote en première lecture. L’objectif affiché de cette loi est double : libérer la construction et protéger les plus fragiles.

    Parmi les dispositions retenues se trouve la prolongation des dispositifs d’aide à l’investissement locatif, comme le fameux « Pinel », qui devaient s’arrêter fin 2017. Mais la majorité gouvernementale a décidé de les reconduire pour une durée de quatre ans.

    Si cette disposition a été accueillie très favorablement par les professionnels du secteur, en particulier les #promoteurs immobiliers, il n’en demeure pas moins que de nombreuses critiques peuvent être adressées à ces dispositifs, à la fois pour leur coût, mais également pour l’évaluation de leur efficacité.

    Lire aussi : Défiscalisation immobilière : la machine à produire des logements inutiles

    Le principe du dispositif Pinel est simple : l’Etat accorde des baisses d’impôt aux investisseurs qui s’engagent à louer leurs biens immobiliers neufs, pour une durée allant de six à douze ans, tout en respectant des plafonds de loyers et de revenus des #locataires.

    Le neuvième mis en œuvre depuis 1984

    Ce dispositif lancé en 2014 n’a rien d’une nouveauté, c’est le neuvième mis en œuvre depuis 1984. Avant le « Pinel », il y a eu le « Perissol », le « Besson », le « Robien » mais aussi le « Scellier » ou encore le « Duflot ». Une ribambelle de #niches_fiscales qui, quelles qu’en soient les modalités pratiques, avaient un objectif similaire : favoriser le développement de l’offre de logements locatifs neufs en mobilisant de l’épargne privée.

    Les premières incitations fiscales sont apparues comme une réponse à la forte baisse du parc locatif privé au début des années 1980. L’arsenal législatif de protection des locataires s’était fortement renforcé à cette époque [ça fait peur !! mais ce dont je me souviens c’est plut^to la fin programmé de la loi de 48, ndc] , et les investisseurs institutionnels s’étaient alors détournés de l’immobilier résidentiel. Afin de préserver un secteur locatif privé important, les pouvoirs publics avaient ainsi consenti des baisses d’impôt importantes aux bailleurs individuels pour financer le parc locatif privé.

    Lire aussi : Le périlleux chantier de la réforme des aides au logement [en attendant, la fin de l’indexation de l’APL va permettre d’économiser 5€/mois sur chaque ayant droit, ndc]

    Dans un référé adressé au premier ministre le 18 janvier 2018, la Cour des comptes rappelle que le montant annuel des réductions d’impôt consenties à des bailleurs individuels a constamment progressé, passant de 600 millions d’euros en 2009 à 1,7 milliard en 2015.

    Au-delà de leurs coûts annuels actuels, ces dispositifs génèrent un coût à long terme exorbitant. Pour chaque logement acquis ou construit éligible à ce type de dispositif, des réductions d’impôt sont consenties chaque année sur une période qui peut durer de six à quinze ans selon les cas.

    7,4 milliards à l’horizon de 2035

    Ainsi, à l’échéance de 2024, les coûts générés par les logements acquis ou construits en 2009 sous le régime Scellier devrait atteindre 3,9 milliards d’euros. Celui des logements de 2017 sous le régime Pinel est estimé, à ce même horizon, à 1,6 milliard. La prorogation de quatre ans de ce dispositif à l’horizon de 2035 devrait porter son coût à 7,4 milliards, en dépit du recentrage envisagé. A titre de comparaison, le budget 2018 pour le financement de la transition énergétique est de 7,1 milliards d’euros…

    Dans quelle mesure ces incitations fiscales ont-elles déclenché les décisions d’investir ? Aucune étude économique ne permet de distinguer leur effet de celui de la conjoncture dans les fluctuations du nombre de logements locatifs privés neufs commercialisés. Aucun des dispositifs successifs n’a fait l’objet d’une évaluation. Impossible, donc, de juger pièces à l’appui de la validité des chiffres avancés par les professionnels de l’immobilier.

    Lire aussi : La Cour des comptes souhaite supprimer les avantages fiscaux liés à l’investissement locatif

    Ce qui est certain, c’est que ce type de dispositif coûte beaucoup plus cher à l’Etat que le #logement_social. Selon les calculs de la Cour des comptes, le coût annuel pour les finances publiques d’un logement de 190 000 euros bénéficiant de l’avantage Pinel était, toutes choses égales par ailleurs, trois fois plus élevé que celui d’un logement social comparable financé par un prêt locatif social, ou deux fois plus élevé que celui d’un logement financé par un prêt locatif aidé d’intégration, alors même que la durée des locations est, dans ces derniers cas, bien supérieure.

    Le président Macron a fait de l’évaluation des politiques publiques un axe central de son action politique. On ne peut donc que regretter que le gouvernement et sa majorité aient souscrit de façon aveugle aux incantations coûteuses des professionnels de l’immobilier. Pourquoi ce choix ? Sans doute que, pour la majorité présidentielle, les niches fiscales ont droit à une présomption d’efficacité…

    #assistance à la #rente_foncière

  • A l’encontre » Belgique. « La cadence qu’on nous impose est devenue infernale » : les grandes surfaces
    http://alencontre.org/europe/belgique/belgique-la-cadence-quon-nous-impose-est-devenue-infernale-les-grandes-s
    Je trouve que c’est l’angle mort des travaux actuels sur le #travail et plus particulièrement l’explosion de #burn-out : l’#intensification radicale de l’effort depuis le début du siècle, #produire toujours plus avec toujours moins de moyens, d’effectifs, de matos, d’investissement et tout ça, pour quoi ? Pour augmenter la #rente des actionnaires, rien d’autre. On crève les gens pour les #dividendes ! On transforme le monde entier en usine et les humains en #robots, quand ce n’est pas en #consommables !

    La #pénibilité croissante du métier, Zoé peut en parler des heures, elle qui trime aux caisses d’un hypermarché Cora en Région bruxelloise depuis près de 20 ans. « En 2000, c’était encore assez cool comme job. Mais la cadence qu’on nous impose est devenue infernale. À tel point qu’aujourd’hui, je fonctionne comme une machine. J’en viens parfois à travailler pour trois ou quatre, surtout en période de promotions. Plus question de parler avec mes collègues entre deux clients. »