• Pour lutter contre le trafic de drogues et toutes ses conséquences, la France doit repenser une stratégie symbole de déroute
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/09/25/face-aux-trafics-de-drogue-des-pistes-pour-sortir-de-l-echec-du-tout-repress


    Un graffiti indiquant les prix d’un point de deal dans le quartier de la Castellane, à Marseille, le 27 juin 2023. NICOLAS TUCAT / AFP

    La « guerre » contre la drogue menée depuis la fin du XXe siècle n’a pas su enrayer le développement du #narcotrafic, qui semble plus puissant que jamais. La France doit revoir sa doctrine, au risque de voir la situation dégénérer comme aux Etats-Unis, avec la crise des opioïdes.

    L’expression sonne comme une rengaine, la posture a un air de déjà-vu : contre les trafics de drogue, c’est « la guerre » qu’un vrai chef doit déclarer. Voilà plus de cinquante ans, en juin 1971, que Richard Nixon la convoqua aux Etats-Unis. Le 8 septembre, dans un entretien au Parisien, Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, a filé cette métaphore martiale en précisant qu’il entend désormais mener « la bataille de Stalingrad » (en référence au quartier parisien du même nom ) contre les trafiquants [et à un épisode aussi décisif qu’extrêmement meurtrier de la seconde GM..., ndc].

    Les victoires mises en avant par l’exécutif s’expriment au fil des résultats des #saisies, en hausse constante (plus de 150 tonnes en 2022 contre 115 tonnes l’année précédente), et des « points de deal » démantelés. Ces décomptes se veulent rassurants. Ils masquent une autre réalité : l’insolente santé du marché de la drogue, plus disponible que jamais, à un prix maîtrisé, malgré une doctrine immuable du tout-répressif.
    Face à des trafics se régénérant sans cesse, policiers et magistrats spécialisés convoquent à l’envi le mythe de Sisyphe poussant indéfiniment son rocher ; ou parlent de « l’océan vidé à la petite cuillère » lorsque, pour quelques barrettes de shit saisies et une poignée de « choufs » interpellés, ni la marchandise ni le personnel ne manquera le lendemain. Quant aux tribunaux, ils sont embolisés par les comparutions des « petites mains ». Des audiences où règne la loi du silence.

    La menace évolue sans cesse

    « Pilonner » les points de #deal n’a pas tari l’offre et encore moins pacifié des #quartiers où les luttes de territoire ont fait plus de soixante-dix victimes depuis le début de l’année. Une situation dénoncée dans une tribune au Monde par une cinquantaine de maires, jeudi 21 septembre, appelant à un « plan national et européen contre le trafic de drogue » notamment en « généralisant les enquêtes sur le #patrimoine » sans négliger les aspects sanitaires, en termes de prévention et de soins.
    Cette demande d’une réponse ambitieuse et globale a du sens, tandis que les déploiements de la #CRS_8 comme réplique immédiate aux violences liées aux trafics ainsi que l’annonce de la création d’une nouvelle unité d’investigation spécialisée peinent à convaincre les enquêteurs de terrain.

    La menace évolue sans cesse car, à la manière d’entreprises innovantes, les groupes criminels ont su se saisir de la révolution numérique, développer des offres multiproduits, et nouer des partenariats avec des fournisseurs et des brokers (« intermédiaires ») étrangers. Pour déstabiliser pareil ennemi, les politiques publiques doivent prendre en compte les différents niveaux du « spectre » criminel.

    Au sommet, d’abord, en améliorant la coopération policière et judiciaire avec les pays où les chefs de réseau vivent à l’abri des violences, à la manière de #rentiers_du_crime. Ensuite, en investissant dans les enquêtes au long cours visant les organisations françaises prêtes à monter en gamme et à déchaîner la violence : ce « milieu du spectre », fondamental dans la distribution. Enfin, en comprenant que, au bas de l’échelle, la #précarité économique et sociale précipite aussi le début des « carrières » dans le deal. C’est en proposant des projets alternatifs, d’autres horizons, que cette armée de réserve adolescente pourra se détourner d’un travail où elle risque sa vie à chaque « shift » (« relève »).

    Car l’éradication des filières illicites passe aussi par une politique sociale visant le bien-être quotidien des habitants des quartiers où s’organise la vente de drogue. Les victimes « collatérales » des fusillades le rappellent : la problématique de la lutte antistupéfiants dépasse le cercle des initiés, dealeurs et #clients. Elle touche les villes comme les campagnes. La société dans son ensemble.

    Le tabou de la #légalisation

    Mais l’emprise des groupes criminels organisés va plus loin. La procureure de Paris le rappelait, en novembre 2022, dans Le Monde : « Le niveau de la menace est tel que l’on détecte des risques de déstabilisation de notre Etat de droit », disait Laure Beccuau, préoccupée par les développements récents en Belgique et aux Pays-Bas. Intensifier la lutte contre le #blanchiment et la #criminalité_financière apparaît fondamental. Tout comme le fait de cibler aussi les « cols blancs », ces facilitateurs, ces prête-noms, ces complices nichés dans les administrations, essentiels pour la pérennisation du narcotrafic.

    Les rapports des services de renseignements le soulignent : la France tient une place à part dans la géographie des trafics de stupéfiants. Une position stratégique, comme pays de transit, au cœur de l’Europe occidentale… Mais aussi l’un des plus gros marchés du continent, avec 600 000 usagers de cocaïne et 5 millions de consommateurs de cannabis.

    La remise en question de la politique liée au cannabis semble aujourd’hui taboue. Ce n’était pas le cas pour le candidat Emmanuel Macron, le 4 septembre 2016, lorsqu’il annonçait, sur France Inter, que « la légalisation a une forme d’efficacité ». Avant de se raviser une fois élu. Ni la littérature scientifique ni les exemples étrangers (Canada, Portugal, Allemagne désormais…) n’entraînent de réflexion sur de nouvelles approches. Un rapport parlementaire transpartisan, remis en 2021, appelait à ouvrir le débat public sur un « modèle français de législation réglementée ». Un rapport du Conseil économique, social et environnemental, étayé, poursuivait en ce sens début 2023. Les deux sont restés dans les tiroirs.

    Au-delà de ce retard, l’ampleur des défis à venir rend urgente la mise en place d’une doctrine renouvelée. Particulièrement face à l’arrivée sur le marché de nouvelles substances de synthèse aux effets létaux surpuissants. Un demi-siècle après la déclaration de « guerre » de Richard Nixon, les Etats-Unis sont aujourd’hui incapables de se défendre face à la crise des opioïdes (environ 120 000 morts par overdose attendues en 2023). Si elle ne veut pas sombrer à son tour, la France doit repenser d’urgence une stratégie aujourd’hui symbole de déroute.

    aussi :
    « La légalisation du cannabis donnera les moyens d’agir plus efficacement pour protéger davantage nos concitoyens »
    analyse (2021) : A #Marseille, le trafic de #drogue prospère sur l’abandon de la #ville
    Comment la cocaïne arrive-t-elle jusque dans la poche des consommateurs ?

  • Un ex-lobbyiste d’Airbnb recruté à l’Assemblée nationale | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/210923/un-ex-lobbyiste-d-airbnb-recrute-l-assemblee-nationale

    À la veille du projet de loi de finances, pour lequel la question des niches fiscales accordées aux plateformes va être débattue, le député de la majorité François Jolivet, rapporteur chargé des crédits « logement », a embauché l’ex-responsable des affaires publiques d’Airbnb.

    https://contre-attaque.net/2023/09/26/la-republique-des-lobbys-de-airbnb-au-conseil-dun-depute-charge-du-l

    David Miodownick est à l’image du macronisme : jeune cadre dynamique mêlant allègrement public et privé. Sorti de Science Po, il est vite propulsé comme attaché parlementaire au sein du clan Macron. Il va par exemple conseiller Élisabeth Borne alors ministre du travail.
    Puis David Miodownick s’envole vers le privé. Fort de ses contacts au sommet de l’État, il est embauché comme « responsable des affaires publiques d’Airbnb ». En septembre 2023, le député de la majorité François Jolivet, qui est accessoirement « rapporteur chargé des crédits logement » dans la commission des finances, le recrute comme conseiller. Le #lobbyisme en ligne directe. De la multinationale #Airbnb au Parlement, auprès d’un député qui s’occupe de #logement. Et justement, c’est très prochainement qu’un projet de loi de finances doit évoquer la #niche_fiscale Airbnb, sera au centre des débats. Heureuse coïncidence…

    « Pillage du bien public », par Ibrahim Warde (accès libre ⁕ en kiosques, septembre 2023) // https://www.monde-diplomatique.fr/66073
    #macronie #McKinsey

  • Proposition de loi « antisquat » : les experts de l’ONU écrivent à la France leurs inquiétudes
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/04/proposition-de-loi-antisquat-les-experts-de-l-onu-ecrivent-a-la-france-leurs

    Le rapporteur spécial de l’ONU sur le logement convenable, Balakrishnan Rajagopal, et le rapporteur spécial sur l’extrême pauvreté et les droits humains, Olivier De Schutter, ont adressé au gouvernement français une communication officielle longue de huit pages, rendue publique mardi 4 avril. « Nous alertons sur la régression que constitue cette proposition de loi, et sur le risque qu’elle conduise la France à violer ses engagements internationaux », résume M. De Schutter. S’il n’est pas exceptionnel que des rapporteurs de l’ONU transmettent une telle communication à un pays membre, c’est, « à ma connaissance, la première fois que la France est saisie au sujet d’un texte de loi relatif au logement », précise-t-il.

    Mais puisqu’on te dit que c’est comme les coups de matraque dans la gueule, c’est pour aider les pauvres qu’ils font ça ! Bon sang, ils sont obtus à l’ONU.

  • Délégation de service public : désolé, vos loisirs sont désormais privatisés et soumis à la #loi_du_marché ...

    Crise de l’énergie : l’entreprise Vert Marine ferme une trentaine de piscines en France
    https://www.ouest-france.fr/normandie/vert-energie-ferme-une-trentaine-de-piscines-en-france-ca5730f6-2d27-11

    L’entreprise Vert Marine, qui exploite près de 90 piscines en France, annoncé devoir en fermer brutalement trente d’entre elle ce lundi 5 septembre. La facture énergétique est, selon l’entreprise, trop élevée.
    .../...
    Environ 10 % des 4 000 piscines publiques françaises sont gérées via une délégation de service public et non directement par la collectivité où elle est implantée. Souvent chauffées au gaz, les piscines sont des équipements très énergivores et subissent de plein fouet la hausse des prix.

    • ah ben comme ça on va où ? si c’est privé et qu’on veut pas se priver faut une piscine privée bien à soi cqfd

      ça va bien au delà de l’enjeu des « loisirs »... tous les discours officiels (OMS, CPAM, etc. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/activite-physique-sante) portent au pinacle l’activité physique comme condition nécessaire primordiale à la santé, aux convalescences, aux guérisons. (les mairies et) les boites qui encouragent la sédentarité portent atteinte à une nécessité biologique

      les études scientifiques à ce sujet se multiplient, ce qui donne lieu à une extension de la logique de la mobilisation, de la performance, par exemple faut fabriquer de supers bébés

      Activité physique pendant la grossesse : le bébé en profite aussi
      https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/04/12/activite-physique-pendant-la-grossesse-le-bebe-en-profite-aussi_6121869_1650

      mais pas seulement puisque nous restons pour partie des chasseurs cueilleurs y compris face à nos écrans au taff etc. alors que la posture verticale s’abime si on ne s’en sert pas
      or la nage permet de se tenir droit et de se muscler en limitant l’effet de la pesanteur et la violence exercée sur l’organisme (par ex, celle de la course)

      sinon, il semble que cette boite va avoir un souci juridique, la rupture de contrat est manifeste.

      #sédentarité #activité physique #PPP

    • C’est marrant, cette nuit je tombe sur un touit qui dénonce les fermetures de RER, et illico ça a été le déferlement d’abrutis réclamant qu’on privatise le train, le RER et tout le tralala, parce que ce serait plus efficace. Et ce matin j’apprends qu’on ferme des piscines municipales parce qu’elles ne sont plus rentables pour l’exploitant privé.

      Ça doit être ce qu’on appelle la preuve par le pudding.

    • Où les municipalités concernées parlent de « coup de force » de la part de Vert Marine, la société privée gestionnaire des piscines en délégation de service public et envisagent des recours en justice.

      Une trentaine de piscines publiques ont fermé leurs portes, lundi 5 septembre, notamment à Granville, à Versailles ou à Limoges où le vice-président de la Métropole indique à franceinfo être « prêt à aller en justice ». La société qui gère ces bassins pour le compte des collectivités locales, Vert Marine, affirme ne plus pouvoir faire face à l’augmentation des prix de l’énergie. « On va essayer de discuter avec les collectivités. Leur expliquer pourquoi il faut que cela s’arrête : le coût n’est plus acceptable et l’on ne peut plus le répercuter », a regretté lundi auprès de franceinfo Thierry Chaix, le patron de Vert Marine.Sauf que l’entreprise a normalement un devoir de continuité de service public. Cette continuité de service public est le principe de base qui s’impose à toutes les entreprises qui gèrent aussi bien une piscine, qu’une autoroute ou un aéroport pour le compte d’une collectivité ou de l’État. Cela implique que le service public en question doit fonctionner de manière continue et régulière parce qu’il en va de l’intérêt général.

      https://www.francetvinfo.fr/economie/inflation/flambee-des-prix-de-l-energie-la-societe-vert-marine-a-t-elle-le-droit-

      La palme revient sans doute à la commune de Sainte-Pazanne, en Loire-Atlantique, dont le maire, Bernard Morilleau, explique ce matin à Maire info avoir été prévenu… « par les usagers, qui sont arrivés à la piscine lundi et ont trouvé une affichette A4 sur la porte expliquant que la piscine était fermée ». Le maire a eu les responsables de Vert Marine au téléphone, qui lui ont expliqué « vouloir faire pression sur les élus et le gouvernement ». Ils ont proposé une rencontre – qui aura lieu cet après-midi – aux élus de l’intercommunalité, qui a la compétence sur l’équipement. « Moi, je préfère qu’on discute avant, tempête le maire. Ils prennent une décision aussi forte, sans nous prévenir, et après ils viennent discuter… ». La situation paraît d’autant plus incompréhensible que l’équipement en question est chauffé… au bois. « Nous avons fait de gros investissements, et 80 % des besoins énergétiques de l’équipement sont assurés par une chaudière bois, pas par le gaz. Alors ? ».

      L’intercommunalité « réfléchit » à une action juridique : « C’est quand même une prise en otage des usagers et une remise en cause du service public, alors qu’on a un contrat qui nous lie ! ».

      https://www.maire-info.com/services-publics/piscines-le-coup-de-force-de-vert-marine-qui-scandalise-les-elus-article

      Non, parce que je voudrais pas chercher la petite bête, mais les construction de ces piscines, c’est quand même les municipalités qui les ont financées, non ? Et le prestataire de ce service public, quant à lui, n’a juste qu’à jouer du tiroir caisse ? Arrêtez-moi si je me trompe ...

    • Délégation de services publics : le business « à la française ». Merci Frustration et la presse libre !

      https://www.frustrationmagazine.fr/piscines-fermees

      Le récit de la majorité des médias a été le même : une trentaine de piscines municipales à Limoges, Montauban, Nîmes, Meudon… ont été fermées “pour une durée indéterminée » par le groupe privé qui les gère, Vert Marine. Ces piscines n’ont rien de la petite piscine municipale classique. Il s’agit le plus souvent de complexes aquatiques, avec des noms mi-marketing, mi-ringards (centre aquatique Nemausa à Nîmes, Océabul à Saint-Jean-de-Monts, etc.). Ce groupe est en délégation de service public avec des communes et des intercommunalités : ces dernières confient la gestion d’un équipement public à un prestataire privé. Malgré ce dispositif contractuel, qui comporte un cahier des charges, des horaires d’ouvertures et des tarifs négociés avec les autorités locales, sa direction a fermé les portes des installations municipales, sans prévenir personne, mettant fin, de fait, à un service public.
      .../...
      Pourquoi l’ensemble des journalistes répètent-ils la version officielle d’un dirigeant ayant eu des déboires avec la justice ?
      On pourrait nous répondre que toutes les rédactions de France n’ont pas le temps de creuser, et sont bien obligées de reprendre les informations les plus évidentes dont elles disposent. Sans recul face à la crise énergétique dont on nous rebat les oreilles, aucun journaliste n’a donc aujourd’hui interrogé la véracité des propos du PDG du groupe, la situation financière réelle de son entreprise ou encore la façon dont on y gère l’argent et les salariés. A l’heure actuelle, il est impossible d’affirmer, comme le fait France Info, que le groupe Vert Marine est “contraint” de fermer ses piscines, sauf à se baser sur une seule source, son patron. Mais l’éthique journalistique n’impose-t-elle pas de croiser les sources ?

    • 1-[PISCINES FERMÉES : LE FIN MOT DE L’HISTOIRE]

      https://threadreaderapp.com/thread/1572127946382385154.html

      Vous vous souvenez de la fermeture des 30 piscines municipales en délégation de service public, gérées par le groupe privé Vert Marine ?
      2-Au moment de l’annonce de la fermeture, au début du mois, nous dénoncions à
      @Frustration_web le fait que quasi aucun média n’interroge les motifs de l’entreprise. A l’époque, tous les articles relayaient le motif de la direction de Vert Marine « l’électricité est trop chère »
      3-Au point que personne n’était allé regardé si la direction disait vrai. Grâce à ce coup de chantage, le groupe avait obtenu la prise en charge d’une partie de ses frais par certaines mairies comme celle de Rivesaltes. On vous racontait tout ici :
      Piscines municipales fermées : le chantage d’un groupe privé
      Cette semaine, des piscines municipales ont été fermées sur décision du groupe privé assurant leur gestion. Pourquoi ?
      https://www.frustrationmagazine.fr/piscines-fermees
      4-Fun fact, cet article avait tellement circulé sur les réseaux sociaux que plusieurs journalistes nous avait contacté, dont le JT de France 2... dont la journaliste a posé un lapin à @NicolasFramont après lui avait dit « je vous rappelle dans 5 minutes ».
      5-Depuis, on a appris que le groupe disait vrai : son électricité était effectivement devenu trop chère. Mais pourquoi ? Parce que ce groupe privé qui gère des piscines publiques avait jugé astucieux d’acheter son électricité sur le marché de gros
      Des élus s’insurgent contre la fermeture des piscines publiques
      La société délégataire de service public Vert Marine est critiquée pour avoir clos une trentaine d’établissements et de centres nautiques le 5 septembre. Des collectivités territoriales dénoncent la d…
      https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/09/15/pour-vert-marine-les-economies-comptent-plus-que-la-notion-de-service-public
      6-Plutôt que de souscrire à des contrats qui assurent une certaine stabilité tarifaire, Vert Marine jouait sur le marché l’argent du contribuable, en prenant de gros risques. Et forcément, dans le contexte actuel, le marché de gros est devenu la pire façon de se fournir
      7-Les prix y sont beaucoup plus affectés par l’inflation que dans le cadre d’un contrat avec un fournisseur d’énergie. Vert Marine a joué... et a perdu. Et plutôt que d’avouer sa faute de gestion, a fait chanté les municipalités pour obtenir plus d’argent public.
      8-Plutôt que de vendre le château qui lui sert de siège social ou fait payer son patron ou ses actionnaires pour réparer cette erreur monumentale, cette entreprise privée est venu chouiner, avec la complaisance des grands médias.
      9-Aujourd’hui, on apprend que les piscines vont rouvrir. Des accords ont été trouvés avec les élus locaux, notamment dans les Yvelines où la communauté d’agglomération va faire bénéficier à Vert Marine de son contrat à tarif régulé
      lesechos.fr/pme-regions/il….
      Les élus locaux obtiennent la réouverture des piscines fermées par l’entreprise Vert Marine
      Les piscines fermées par l’entreprise Vert Marine sont en train de rouvrir leurs portes. En Ile-de-France, la forte pression des élus locaux et un accord sur les coûts de l’énergie ont permis un règle…
      https://www.lesechos.fr/pme-regions/ile-de-france/les-elus-locaux-obtiennent-la-reouverture-des-piscines-fermees-par-lentrepr
      10-Le modèle de la délégation de service public, qui a montré dans cette histoire ses énormes limites, n’a pas été remis en cause...
      Sauf à Montauban, où la mairie a réagi rapidement en réquisitionnant les salariés de son prestataire pour organiser la réouverture de sa piscine. 11-Elle a décidé de dégager Vert Marine et de reprendre la gestion directe de sa piscine. Pourquoi une décision aussi basique et responsable n’a pas été prise ailleurs ?
      La piscine Ingréo de Montauban rouvre ses portes lundi, annonce la maire
      La maire de Montauban veut reprendre la main sur la gestion du complexe aquatique de la ville. Vert Marine, le gestionnaire, en a fermé les portes le 5 septembre à cause d’une forte hausse du prix de …
      https://www.francebleu.fr/infos/politique/la-piscine-ingreo-de-montauban-reouvre-ses-portes-l

  • « La fiscalité successorale est un système aveugle, injuste et inefficace »

    Les propositions des candidats à l’élection présidentielle sur les droits de succession ne visent qu’à perpétuer un système bancal au lieu de chercher à le réparer en garantissant l’égalité des chances, estime dans sa chronique Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde ».

    [...] Dans les faits, l’immense majorité des Français héritent de sommes si faibles qu’elles échappent à toute taxation. Ainsi, moins d’une succession sur cinq dépasse les 100 000 euros, tandis qu’une sur deux est inférieure à 30 000 euros, selon l’Insee. A l’autre bout du spectre, 800 individus héritent en moyenne de 13 millions d’euros.

    Une passionnante note du Conseil d’analyse économique (CAE) intitulée « Repenser l’héritage » prend le contre-pied de bien des idées reçues. Plusieurs enseignements s’en dégagent. Le premier est que la France est redevenue une société d’héritiers dans laquelle le patrimoine global provient à 60 % des successions (soit un doublement en cinquante ans). Les transmissions alimentent ainsi une accumulation de capital privé, qui a retrouvé des niveaux équivalents à ceux de 1914, annihilant les effets redistributifs qu’avaient eus les deux guerres mondiales et la crise de 1929.

    Second enseignement, notre système fiscal n’est pas aussi progressif qu’il le proclame. Sur le papier, le fisc a effectivement la main lourde. Mais les stratégies d’exonération sont nombreuses et ciblées sur des types d’actifs qui sont massivement détenus par les ménages les plus riches (assurance-vie, patrimoine professionnel, démembrement de propriété), de sorte qu’à l’arrivée, les taux appliqués restent faibles.

    « Notre système fiscal est un tigre de papier », résume l’économiste Camille Landais, coauteur de la note avec Clément Dherbécourt, Gabrielle Fack et Stefanie Stantcheva. Ainsi, le taux effectif payé par les 0,1 % des Français les plus riches sur l’intégralité du patrimoine qu’ils lèguent n’est que de 10 %, bien en dessous des 45 % théoriques pour les successions supérieures à 1,8 million d’euros.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/26/la-fiscalite-successorale-est-un-systeme-aveugle-injuste-et-inefficace_61073

    Des économistes plaident pour une réforme de la fiscalité des successions, car la France devient une « société d’héritiers »
    https://justpaste.it/5bjzk

    Les auteurs proposent quelques pistes de réformes. Ils suggèrent notamment que la fiscalité des successions prenne en compte l’ensemble des flux transmis au cours de la vie – les héritiers les plus riches reçoivent plusieurs transmissions au cours de leur vie, ce qui permet d’utiliser plusieurs fois les abattements – et que soient réduites les exemptions dont la justification économique est discutable. Ils recommandent ainsi d’inclure l’assurance-vie dans l’assiette des successions, et de supprimer le dispositif Dutreil, qui allège la fiscalité des transmissions d’entreprise familiale, les bénéfices de ces exemptions pour l’économie étant quasi nuls concernant l’investissement. Reste une question-clé pour l’acceptabilité d’une telle réforme : celle de l’utilisation des recettes ainsi dégagées, par des Etats dont l’endettement s’est considérablement alourdi depuis deux ans.

    #héritage #patrimoine #fiscalité #exemptions_fiscales #héritiers #rentiers

  • François Garçon : « La France est un gigantesque Titanic »
    https://www.letemps.ch/evenements/france-doitelle-sinspirer-suisse-matiere-democratie-1
    . . . . . .
    Mais pourquoi la France ne change-t-elle pas ? Une révolution s’impose-t-elle pour renouveler son système politique ?
    F.G : Je ne pense pas que l’ADN français soit révolutionnaire. L’ADN français se résume à un mot : la rente. Soixante-six millions de Français aspirent à intégrer l’élite, car elle détient la rente, ainsi que des pouvoirs très étendus, plus que dans n’importe quelle démocratie occidentale. L’élite française, détentrice de la fameuse rente, a pour principale caractéristique d’être à la fois inepte et insubmersible. Rien ne peut lui arriver. Incompétente, elle surfe sur la vague, elle jouit d’une impunité professionnelle totale au simple motif qu’elle a fait des idioties sanctionnées par des concours idiots. Or, si ces personnes ont été scolairement excellentes, on ne compte plus celles qui se sont depuis avérées économiquement désastreuses. Mais leur rente scolaire les protège, leur confère une impunité, une armure en titane.

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=a1TzZcHXV3o

    La France peut aussi créer de grandes choses, non ?
    F.G : La France est capable de grandes choses, je ne le nie pas, mais ce qui arrive me fait peur. La France va bientôt organiser les Jeux olympiques à Paris. J’aurais aimé que les habitants, donc électeurs, du Grand Paris puissent s’exprimer sur la pertinence de cet événement. Tant d’argent gaspillé alors qu’il y a d’autres besoins urgents... Mais il y a cette obsession de grandeur chez tant de personnalités françaises, l’obsession pathétique de laisser une marque dans l’histoire.

    Mais alors, comment faire évoluer la France ?
    F.G : La France est un pays immobile qui vit dans le culte du passé. Le pays ne bouge que lorsqu’il se heurte à un événement d’opposition fort, comme ça été le cas avec les gilets jaunes. Quelle déception encore de voir Emmanuel Macron, en 2021, chercher des recettes pour moderniser le système électoral. Ces recettes se trouvent pourtant à sa porte. Non ! La bonne recette, l’élite française a à cœur de l’inventer. Elle va nous fourguer une nouvelle roue carrée, c’est certain.


    Manifestation de « gilets jaunes » bloquant le périphérique de la ville de Caen. France, 18 novembre 2018. — © AFP

    La Suisse est un pays très décentralisé. La France ne doit-elle pas tout d’abord opter pour cette voie ?
    F.G : C’est évident, mais la décentralisation sera difficile et je n’y crois pas. La décentralisation est une promesse que l’on entend depuis Valéry Giscard d’Estaing. Cette promesse n’a jamais été tenue. Pourquoi ? Ceux qui arrivent au pouvoir bénéficient du système élitiste parisien. Pendant leurs campagnes électorales, ils ont tous plus ou moins promis de le détruire. Une fois au pouvoir, que font-ils ? Rien ou, au pire avec Macron, ils le renforcent ! Décentraliser, voire aller vers le fédéralisme est une promesse d’alcoolique qui ne sera jamais tenue..

    Le système suisse conduit aussi à un certain immobilisme...
    F.G : Oui, mais qui s’en plaint ? Qui en est pénalisé ? Quand je vois le PIB du pays, la stabilité politique du pays, l’adhésion des Suisses à leurs institutions, le niveau de vie, une société si inclusive et prospère... Finalement, que le système suisse soit lent et que les personnalités politiques suisses soient peu charismatiques ou si soporifiques n’est aucunement un problème.

    La France a aussi lancé des initiatives participatives, la Convention citoyenne pour le climat en 2019 par exemple...
    F.G : Une véritable foutaise ! La Convention citoyenne a été un gadget qui - entre autres aberrations - a zappé la question du nucléaire. Même le porte-parole de cette initiative avoue avoir été floué. De mon point de vue, c’est plutôt une bonne nouvelle. Le problème est simple : en toutes occasions, la France cherche à se montrer innovante, au-dessus des autres. Elle veut montrer la voie au monde. Dès lors, son élite invente des formules inutiles se voulant disruptives. On aboutit à des catastrophes - les 35 heures par exemples - ou à des pets de lapin, comme cette convention bouffonne. Il suffirait pourtant de reprendre ce qui fonctionne ailleurs.

    Vous critiquez beaucoup le système français. Mais quelles sont vos solutions ?
    F.G :  Je revendique ma casquette de démolisseur. Elle me va bien. Passons à la reconstruction. Les solutions sont nombreuses, elles passent par une dose de démocratie directe. Le pays doit se construire en utilisant des instruments référendaires dont la Suisse nous montre depuis 150 ans à quel point ils sont efficaces. La priorité de la France, pour qu’elle devienne une véritable démocratie participative, est d’instaurer le référendum au niveau communal. Ce serait une première mise en jambe. Il faut que les Français comprennent qu’ils ont un pouvoir, et qu’ils peuvent l’exercer de manière visible dans leurs communes. La démocratie communale est l’école de la responsabilité individuelle, qui n’existe pas en France.


    Sur le plan fédéral, les Suisses votent régulièrement sur plusierus objets. Il peut aussi y avoir des scrutins cantonaux, comme ici à Genève, le 27 septembre. — © Salvatore Di Nolfi/Keystone

    F.G : Il y a moins d’énarques candidats que lors de la dernière présidentielle, où cette engeance pullulait. C’est une bonne chose. Pour le reste, pas grand-chose... Les débats,pour l’heure, sont mauvais, inaudibles. J’ai lu le livre d’Eric Zemmour, j’ai été stupéfait par son contenu. Il nous raconte qu’il a déjeuné avec tel premier ministre, puis avec un autre. Il écrit très bien, sa plume est joyeusement cruelle,, mais cela ne vole pas haut sur les idées. C’est un excellent journaliste polémiste. Point barre !

    Donc aucun changement à venir ?
    F.G : Emmanuel Macron va sans doute être réélu. Donc rien ne changera ! Pourquoi ce premier de la classe changerait-il un système dont il a su si habilement tirer parti pour être élu président ? La France est un gigantesque Titanic, avec sa caste scolaire dans les canots de sauvetage... Eux, quand le navire sombrera, sauveront leurs peaux, comme à l’accoutumée. Pour les autres, dans les ponts inférieurs, médiocres scolaires pour leur malheur, le pire est à redouter.

    #ena #énarchie #rentiers #autisme #impunité #france #élite #politique #macron #pantouflage #technocratie #éducation #emmanuel_macron #démocratie #gouvernement #grandes_écoles #éric zemmour,

    • Je ne vois pas l’intérêt de relayer cet ultralibéral nourri au lait de l’État français sur lequel il crache ! Il enseigne de la daube (les « médias » et la com’) dans une fac poubelle et vomit sur les classes prépas qu’il n’a pas intégrer, il lui en cuit encore ! Une belle projection...

  • Le chômage, la dette, la Grèce des affaires bien rentables ! – Le Blog de Denis Garnier
    https://denisgarnier.blog/2017/11/19/le-chomage-la-dette-la-grece-des-affaires-bien-rentables

    Les mesures « en faveur » de l’#emploi s’accumulent depuis 40 ans sans effet durable et c’est normal. La France a connu une fulgurante ascension du #chômage à partir des années 70 et un maintien dans un tunnel de 8% à 10% depuis 1980. Un enchaînement machiavélique va donner les pleins pouvoirs au marché. La déréglementation des marchés financiers des années 70 provoque une explosion des #dettes et place les Etats dans une totale dépendance. La révolution #numérique des années 90 amplifie formidablement les outils spéculatifs qui permettent de transformer le monde de l’entreprise en un produit financier.
    Il existe pourtant des réponses qui permettraient d’infléchir ces constats. Trois méthodes principales sont soutenues par Thomas Piketty dans son dernier livre : « l’impôt sur le #capital, l’inflation et l’#austérité », en soulignant immédiatement que l’impôt exceptionnel sur le capital privé est la solution la plus juste et la plus efficace »
    Mais l’emploi n’est pas une priorité pour l’#Europe. La Grèce est un laboratoire d’expériences ratées conduisant les peuples dans la plus grande désespérance. C’est une volonté délibérée des dirigeants européens de privilégier les rentiers au détriment des travailleurs. Le chômage et la dette sont devenus leurs outils essentiels pour abaisser les #salaires, précariser l’emploi et rendre plus servile le monde du travail. Pour justifier cette austérité, il est dit que la France vivrait au-dessus de ses moyens. C’est vrai ! La multiplication des cadeaux fiscaux et des niches fait chuter les recettes de l’Etat de 100 milliards d’euros par an. Depuis 30 ans, ce sont quelques 200 milliards d’euros qui sont détournés chaque année du monde du travail pour satisfaire les envies toujours plus insatiables des #rentiers.
    L’Europe se trompe mais persiste. Lorsque les spéculateurs demandent un rendement de 10% par an aux entreprises alors que les richesses produites n’évoluent que de 1% ou 2%, la différence est forcément prélevée sur le restant produit. C’est pourquoi, sans changement radical du système actuel, les politiques qui se succèdent au pouvoir depuis plus de 40 ans maintenant continueront de contenir le chômage dans la fourchette des 8% à 10% car c’est vraiment une affaire trop rentable.

  • Splendeur des rentiers médiatiques

    Mais on lit les journaux comme on aime, un bandeau sur les yeux. On ne cherche pas à comprendre les faits. On écoute les douces paroles du rédacteur en chef, comme on écoute les paroles de sa maîtresse. On est battu et content parce qu’on ne se croit pas battu, mais vainqueur. M. Proust

    Misère des médias – Quand Juppé visite la Jungle
    http://www.article11.info/?Misere-des-medias-Quand-Juppe

    « Ce mercredi, Juppé était à Calais. Un déplacement de campagne comme il en existe des masses, ridicules et vains. Puisqu’on était dans le coin, on a suivi la petite troupe chargée de la mise en scène médiatique de cette visite. »

    Quand je vois, par exemple, les reporters qui se précipitent et les forêts de micros qui se dressent pour recueillir religieusement la moindre parole de nos dirigeants politiques ou de n’importe quelle personnalité réputée importante, y compris sur des sujets sur lesquels ce qu’ils peuvent dire n’a absolument aucun intérêt, je dois avouer que j’ai du mal à m’empêcher de considérer que l’humanité est en train, si ce n’était pas déjà fait, de perdre à peu près tout sens du ridicule. Et c’est une impression qui ne peut que se renforcer encore davantage quand on voit le degré d’infatuation et d’autosatisfaction que sont capables d’atteindre les représentants de la presse quand ils expliquent que ce qui se passe en pareil cas correspond à l’exécution d’une obligation quasiment sacrée qu’ils ont à remplir envers l’humanité et qui est d’une importance vitale pour elle. (Jacques Bouveresse, Au commencement était la presse )

    En ligne « Au commencement était la presse » Revue Agone n°40
    http://agone.org/revueagone/agone40/enligne/11/index.html#debut-chapitre

    Et aussi : Bouveresse Jacques, L’actualité de Karl Kraus. Bourdieu Pierre. Apropos de Karl Krauss et du journalisme. In : Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 131-132, mars 2000. Le journalisme et l’économie. pp. 119-126.
    http://www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_2000_num_131_1_2671

    Jospin, Allègre, Villepin. rentiers de la politique. Par Daniel Schneidermann — 21 septembre 2007
    http://www.liberation.fr/tribune/2007/09/21/jospin-allegre-villepin-rentiers-de-la-politique_102274

    Ils sont quelques-uns, sur la scène politique, à se partager le titre enviable de rentiers médiatiques. (...)Risquons une hypothèse : le rentier médiatique tient une partie de son avantage de la fascination pour celui qui tire contre son camp. Pour la figure du banni, du transfuge, du dissident, du franc-tireur. Parce qu’ils parlent contre, ils donnent l’impression de parler vrai.

    #médias #Presse #Journalisme #rentiers_médiatiques #Jacques_Bouveresse #Pierre_Bourdieu #Karl_Krauss #Daniel_Schneidermann #article11

  • Jean GADREY » Blog Archive » Pour en finir avec l’austérité et engager la transition : éliminer le surcoût rentier du capital et les paradis fiscaux
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2013/05/01/pour-en-finir-avec-l%E2%80%99austerite-et-engager-la-transi

    e vais m’appuyer d’une part sur une remarquable étude récente d’amis économistes (« Le coût du capital et son surcoût », Université de Lille1) et, d’autre part, sur une tribune publiée dans Libération par d’autres amis sous le titre « Éradiquer les paradis fiscaux rendrait la rigueur inutile » (29 avril). Les auteurs sont cités en fin de billet. Je vais donc célébrer à ma façon la fête du travail en faisant sa fête au capital.

    Ces deux familles de mesures (éliminer le surcoût rentier du capital et les paradis fiscaux) ne suffiront pas à changer de direction, mais elles pourraient donner le signal et les fameuses « marges de manœuvre ». La plus « facile » à mettre en œuvre rapidement dans le contexte actuel, en Europe en tout cas, concerne les paradis fiscaux. C’est celle qui rapporterait le plus aux finances publiques. Mais l’austérité présente n’est pas seulement publique (politique de freinage de presque tous les grands postes de financements des biens publics et collectifs, des associations, etc.). C’est aussi l’austérité salariale, dans le secteur des entreprises, qui nous est présentée comme inévitable pour « restaurer la compétitivité ». C’est là qu’interviennent mes amis économistes, et c’est avec eux que je commence.

    IL FAUT BAISSER LE COÛT… DU CAPITAL

    Jean-Marc Ayrault présentait ainsi, le 6 novembre 2012, son « pacte de compétitivité » issu du rapport Gallois, en provoquant une explosion de joie (contenue) au MEDEF : « Le Gouvernement a décidé de retenir une première mesure, massive, et sans précédent, l’allègement de 20 milliards d’euros du coût du travail… Cela représentera l’équivalent d’une baisse d’environ 6 % du coût du travail…. Il prendra la forme d’un crédit d’impôt, le “Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi” (CICE) ».

    Il reprenait ainsi à son compte l’antienne patronale assimilant quête de compétitivité et baisse du coût du travail, ce dernier étant toujours et en tous lieux supposé excessif.

    ...

    #économie
    #austérité
    #rentiers
    #coût-du-capital ..et son #surcoût

  • Pas de sortie de crise sans euthanasie des rentiers, Chroniques
    http://www.lesechos.fr/opinions/chroniques/0203065563791-pas-de-sortie-de-crise-sans-euthanasie-des-rentiers-617503.ph

    Pour guérir d’un excès de dettes, un endettement encore plus grand est une impasse. Des économistes cherchent d’autres solutions, qui passent par l’impôt ou le défaut. Dans les deux cas, l’épargnant est le perdant.

    http://www.lesechos.fr/medias/2013/10/15/617503_0203066055898_web.jpg

    Un drogué peut-il lutter contre une overdose avec un shoot encore plus puissant ? Evidemment non. Un ivrogne contre le coma éthylique en ouvrant une nouvelle bouteille ? Pas plus. Une économie contre un excès de dettes en empruntant encore plus ? Sans doute pas… sauf que les gouvernants des pays avancés racontent aujourd’hui le contraire. Cinq ans après avoir connu une terrible crise de surendettement, le monde occidental serait aujourd’hui reparti sur la voie de la croissance avec une dette encore plus élevée (à l’exception notable de l’Allemagne). Le fardeau dépasse pourtant désormais deux années de PIB. La faute à la dette publique, bien sûr, mais aussi à la dette privée. Dans un pays comme la France, la dette des entreprises et des particuliers a augmenté de 30 points de PIB en une décennie - autant que celle de l’Etat.
    Au risque de se répéter, il n’y a que quatre moyens de se débarrasser de ce satané excès de dette. Le premier est la croissance, qui donne des moyens supplémentaires pour honorer ses engagements. Mais elle est plombée, à la fois par le fardeau financier, les destructions de capital humain et physique provoquées par la crise et des gains de productivité amoindris. Le deuxième est l’inflation, qui érode la valeur réelle de la dette et de son service. Mais le surplomb de dette freine les prix et les banques ont trop besoin d’argent pour faire circuler les énormes quantités fabriquées par les banques centrales. Sans oublier le vieillissement de la population, qui induit une préférence accrue pour une stabilité des prix préservant l’épargne. Le troisième moyen est la rigueur. On se serre la ceinture pour rembourser. Mais, à trop serrer, on risque l’étouffement, comme l’a montré l’histoire de l’Europe ces trois dernières années. Reste alors… le défaut.

    #économie
    #crise
    #rentiers
    #banques
    #bankers
    #endettement

    • Petit retour sur le sketch du FMI..

      Le FMI envisage enfin, dans un petit encadré logé après la conclusion, une taxe exceptionnelle de 10 % sur le patrimoine privé des Européens (net d’emprunts).

      C’est quoi un patrimoine privé net d’emprunt ? C’est les liquidités ou les actifs ? Par exemple, si j’ai pour 3 millions de placements juteux, et que je prends un emprunt de millions pour acheter un yacht, j’espère que mon patrimoine net d’emprunt ne sera pas nul, si ? Dans le cas contraire ce serait un foutage de gueule incroyable et une incitation à s’endetter encore plus !!!
      C’est dingue cette incapacité à dissocier l’épargne et la dette nécessaire (projet économique : acquérir sa maison, un commerce pour son activité professionnelle) de l’épargne et dette spéculative parasite (vouloir faire de l’argent avec de l’argent).
      Cette incapacité du FMI à parler d’économie réelle m’afflige...

  • Blog de Paul Jorion » Compte-rendu de la conférence-débat de Thomas Piketty – « Vers une société de rentiers ? », par Julien Alexandre
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=59018

    Billet invité. Il s’agit du compte-rendu de la conférence annoncée ici et qui s’est tenue le 11 octobre à Bruxelles.

    Thomas Piketty était donc à Bruxelles vendredi 11 octobre, et un économiste qui confesse préférer le terme « économie politique » à celui de « science économique » mérite assurément que l’on s’intéresse à son propos, ce qui ne surprendra personne parmi les lecteurs réguliers d’un blog qui se fait fort de mettre systématiquement entre guillemets les prétentions scientifiques de la discipline. L’interrogation dans l’intitulé « Vers une société de rentiers ? » aurait pu laisser planer un doute, mais force est de reconnaître que le suspense n’était pas de mise. La réponse devait apparaître comme une évidence dès le début de l’exposé de Thomas Piketty : la société de rentiers, nous y sommes déjà. Autant aller à l’essentiel de toute façon : impossible de résumer une somme de plus de 1.000 pages en quarante minutes… Aussi, les graphiques qui devaient se succéder adressaient davantage la question des métamorphoses du capital, au cœur de l’analyse de l’ouvrage de Piketty, « Le capitalisme au XXIème siècle ».

    La plus évidente de ses métamorphoses, c’est celle qui voit le capital essentiellement agricole se transformer notamment en patrimoine immobilier. Alors que tout au long du 18ème siècle et jusqu’à la moitié du 19ème siècle, le patrimoine agricole valait 3 à 4 années de revenu national, on constate son effondrement complet au 20ème siècle. En soi, ce n’est pas forcément négatif, puisque cela signifie la croissance qualitative et quantitative du parc de logements, et qu’il vaut mieux en général que les gens aient un toit sur la tête plutôt que pas du tout. Cependant, cette métamorphose s’avère négative du point de vue de la répartition, renforçant la bascule de l’échelle méritocratique du patrimoine accumulé par le travail à celui accumulé par l’héritage. « Mieux vaut hériter que mériter ».

    .......

    #inégalités
    #Thomas_Piketti
    #rentiers
    #société

  • #Algérie : à l’ #Aurassi une main étrangère a les #otages de #Gao du #Mali...

    http://goo.gl/1bLb1

    Une pseudo-#conspiration de la #démocratie contre les cercles #rentiers, identifiée par #SaïdaBenhabylès et anciens responsables de #services #secrets #occidentaux

    « L’Algérie paye pour avoir combattu le #terrorisme dans les années 1990 », c’est ainsi qu’un article croisé sur le #Web titre son consternant contenu. Alors il faut s’imaginer le degré de malaise, qui vous laisse béat quant au reste du sujet. Ne devrait-elle donc pas combattre, cette Algérie dépouillée des libertés ? Car elle payera aussi et sans avoir rien commis. De quoi être pantois ! L’amertume du peuple algérien privé de ses libertés fondamentales, ne fait qu’exiler le fleuron de ses élites. Avec de larges catégories de la population déshéritées, par une honteuse dictature, de la décence humaine la plus primaire.