• Grecia mantiene confinados más de 12.000 refugiados en cinco islas del Egeo

    Las inclemencias meteorológicas agravarán por desgracia la ya difícil situación de los ‘hotspots’ de #Lesbos, Chíos, #Samos, #Kos y #Leros, transformados en “lugares de confinamiento indefinido para los solicitantes de asilo”, decía hace unos días Nicola Bay, director de Oxfam en Grecia. Miles de mujeres, hombres y niños muy pequeños siguen viviendo allí en precarias tiendas de campaña, durmiendo literalmente en el suelo, esperando una respuesta a su solicitud de asilo en Europa. Algunos llevan así casi 19 meses.

    Desde que entró en vigor el acuerdo UE-Turquía sobre refugiados, en marzo del 2016, la situación en estos ‘hotspots’ se ha ido deteriorando hasta límites insospechados. Actualmente, según el Gobierno griego, más de 15.000 refugiados están atrapados en estas islas, el doble de su capacidad de acogida. Entre ellos, más de 12.000 viven recluidos en los ‘hotspots’, con acceso limitado al agua potable y a los servicios básicos.


    http://www.elperiodico.com/es/internacional/20171204/grecia-mantiene-confinados-a-mas-de-12000-refugiados-en-cinco-islas-del
    #statistiques #îles #chiffres #réfugiés #Grèce #asile #migrations #Chios #attente #anti-chambre

    • Greece: 13,000 Still Trapped on Islands

      The Greek government has moved more than 7,000 asylum seekers from the islands to the mainland as an emergency measure, as it had promised in early December 2017. But with more than 5,000 people arriving since December, it has also increased the number of unsuitable makeshift shelters in the already overcrowded island camps.

      https://www.hrw.org/news/2018/03/06/greece-13000-still-trapped-islands
      #accord_UE-Turquie
      cc @i_s_ @isskein

    • « Samos est le pire endroit en Grèce pour les réfugiés »

      A Samos, où les arrivées d’exilés se poursuivent malgré l’accord de 2016 entre l’UE et la Turquie, les conditions de vie dans le camp de transit sont devenues inhumaines. Sur cette île transformée de facto en prison, les habitants, au départ tous solidaires des réfugiés, cèdent parfois aux sirènes d’une « radicalisation raciste ».

      « Regardez comment nous vivons ! » s’exclame Manos, en désignant la clôture qui entoure sa propriété agrippée au flanc de la colline. C’est une maison modeste, conçue au départ pour les vacances. Jusqu’à ce que Manos et son épouse Vasso prennent leur retraite et viennent s’installer définitivement sur l’île dont ils sont originaires. Ils pensaient y couler des jours tranquilles, d’autant que la vie sur l’île est moins chère qu’à Athènes. Sauf que désormais, au bout du minuscule petit jardin, il y a ces silhouettes adossées au grillage. Et juste derrière, un océan de tentes et de bicoques précaires en bois : La « jungle » de Samos, où s’installent tous ceux qui arrivent clandestinement sur l’île mais ne peuvent plus loger, faute de places, à l’intérieur du hot spot, qu’on distingue un peu plus loin. Cet ancien camp militaire a été reconverti en centre de « transit » pour les réfugiés et migrants arrivées des côtes turques, toutes proches.

      Les dirigeants européens se félicitent régulièrement d’avoir mis un terme à la crise migratoire amorcée en 2015 ? A Samos, ce « succès » fait grincer des dents. Car les îles grecques proches de la Turquie payent le prix lourd de cette normalisation. Les arrivées peuvent avoir diminué, elles n’ont jamais cessé. Et désormais, tous ceux qui accostent à Samos, comme sur les îles voisines, sont contraints de rester sur place jusqu’à l’achèvement de la longue procédure de demande d’asile. Cela peut prendre six mois, un an, parfois plus encore.

      Dans le jardin de Manos et de Vasso, le face-à-face est saisissant. Les nouveaux « voisins », les doigts agrippés au grillage, gémissent et implorent de l’aide : « On s’entasse les uns sur les autres, c’est sale, il y a des rats et des serpents partout », énumèrent en cœur ces Congolais, d’une voix plaintive. « Ceux-là sont vraiment gentils et je leur fais souvent à manger. La nourriture du camp est infecte », murmure Vasso. Mais Manos tient aussi à montrer les branches cassées de son amandier, la porte fracturée du frigo extérieur : « Une nuit, des gamins un peu ivres y ont trouvé mes gouaches s’en sont emparé et ont maculé de peinture les murs de la maison. Juste comme ça, sans raison, raconte ce professeur de dessin retraité. Un autre jour, c’est le pare-brise de ma voiture qui a été cassé. » Le grillage est une barrière fragile, maintes fois détruite, maintes fois réparée par Manos. « C’est une honte ! L’Europe nous a sacrifiés pour sa tranquillité », gronde-t-il.

      « Faux certificats »

      Conçu à l’origine pour 648 places, le hot spot et la « jungle » qui l’entoure ont accueilli 6 000 personnes au plus fort de cet hiver. A Vathi, la capitale de l’île, il n’y a guère plus de 8 000 habitants. A la différence des autres îles grecques, le hot spot de Samos a été installé, non pas dans un endroit isolé, mais juste à la sortie de cette petite ville qui se déploie en amphithéâtre verdoyant autour d’un joli port. « L’aspect positif, c’est que les réfugiés peuvent échapper quelques heures à l’enfer de ce camp et venir respirer en ville. Il y a donc moins de tensions qu’ailleurs à l’intérieur du hot spot. Mais toute cette nouvelle population, c’est aussi un choc pour les gens du coin », souligne Manos Logothetis, le directeur général de l’office de santé public et l’un des deux seuls médecins du hot spot. « Jusqu’en 2008, il n’y avait qu’une seule Africaine à Samos. Les gens ne connaissent pas l’Afrique, nous n’avions pas de colonies ! Et voilà qu’on met face à face une population vieillissante, dont la moitié a plus de 60 ans, confrontée à des réfugiés ou migrants, pour la plupart très jeunes. C’est normal que certains aient peur. Notre île est devenue une belle prison où les réfugiés sont coincés le temps de statuer sur leur sort », soupire le médecin.

      Sur son bureau, il montre un paquet de photocopies : « Ce sont de faux certificats médicaux saisis par la police. Tous ceux qui arrivent ici se prétendent malades. C’est le moyen le plus rapide pour se faire évacuer à Athènes. Mais il y a de vrais malades, et ceux-là se perdent parfois dans la masse de ceux qui trichent. » En réalité, personne ne veut rester dans ce hot spot aux conditions de vie inhumaines. « Ils arrivent ici après un dangereux périple, et personne ne leur dit rien. On les dirige vers le camp, à eux de comprendre ensuite comment ça marche. Tous les documents sont en grec, il n’y a aucune aide juridictionnelle prévue. Ils s’installent où ils peuvent, sans sanitaires. Mais même à l’intérieur du camp, les douches sont insuffisantes, les toilettes déglinguées », se désole Domitille Nicolet, une jeune juriste française, arrivée ici il y a quelques mois pour Avocats sans frontières (ASF) et qui tente avec quatre collègues de gérer « 300 dossiers », ballottés dans le labyrinthe de la légendaire bureaucratie grecque. Les lenteurs administratives ont été accentuées par les réductions du nombre de fonctionnaires imposées par la crise économique. Et les contrôles se sont multipliés, en principe pour lutter contre la corruption. « Résultat, pour commander une cartouche d’encre, il me faut cinq autorisations, un appel d’offres. Et ça peut prendre un an », soupire Manos Logothetis.

      « Il faut faire la queue pour tout »

      « Il y a beaucoup d’incompétence. Mais c’est aussi une stratégie volontaire », considère de son côté Antonis Rigas, coordinateur de Médecins sans frontières (MSF), qui vient d’ouvrir une clinique en ville. « Dès le départ, la situation a été difficile dans les hot spots. Parce qu’il fallait faire passer un message : décourager ceux qui seraient tentés par la traversée depuis la Turquie. A Samos, quand on a récemment proposé de réparer les ampoules cassées et d’améliorer le système hydraulique dans le hot spot, on nous a répondu que les réfugiés n’avaient qu’à faire les réparations eux-mêmes », explique-t-il, avant d’insister : « Aujourd’hui, Samos est devenu le pire endroit en Grèce pour les réfugiés. » Début mai, en visite sur l’île, Dimitrios Vitsas, le ministre grec des migrations l’a lui aussi reconnu, promettant de tenter d’alléger la pression sur l’île.

      Les nouveaux arrivants, près d’un millier rien qu’en avril, sont désormais évacués sur les îles voisines de Kos ou Leros. Sept cents réfugiés ont également été transférés à Athènes au début du mois, et un nouveau camp éloigné de la ville est également prévu. « Mais cette construction prendra beaucoup de temps. Et en attendant, on a du mal à comprendre pourquoi l’Europe, le continent le plus riche du monde, n’accepte pas de partager le fardeau migratoire imposé à la Grèce : 15 000 personnes coincées sur les îles, ce n’est pas insurmontable à l’échelle europèenne ! » s’exaspère Bogdan Andrei, un Roumain qui a créé Samos Volonteers, la plus grande ONG qui aide les réfugiés sur l’île.

      Depuis trois ans, Bogdan les voit arriver plein d’espoirs, malgré les traumatismes vécus. « Et voilà qu’il leur faut endurer la promiscuité, la saleté. Il faut faire la queue pour tout : l’obtention d’un papier, les repas, les douches. Puis attendre. Sans cesse attendre, sans même savoir pour combien de temps. Une vie privée d’horizon qui rend souvent dépressif », se désole-t-il.

      « Le pire a été évité »

      Cette attente sans fin est visible à Vathi. Elle s’est même incrustée dans la carte postale : dès le matin, ils sont nombreux à fuir le bourbier infâme du hot spot, pour aller passer en ville ce temps qui ne compte pour rien. Assis en grappes sur les bancs des places, les yeux rivés sur leurs portables, ils ont forcément changé la physionomie des lieux. Et plus le temps passe, plus ce huis clos devient tendu.

      « En 2015, les gens d’ici, comme ailleurs en Grèce, ont fait preuve d’une solidarité incroyable. Ils ont spontanément aidé tous ceux qui arrivaient des côtes turques. Puis quand ils ont été coincés ici, l’ambiance a changé », se souvient Nikos Kaklamanis, un neurologue qui est aussi le responsable local de la section de Syriza, le parti de gauche au pouvoir à Athènes. Une association de citoyens en colère s’est créée dès 2016, dénonçant la saleté, « les risques de maladie », mais aussi « l’islamisation de l’île ». Puis on a fait pression sur ceux qui louaient des logements aux ONG afin qu’ils cessent de le faire, et un an plus tard des parents en colère ont voulu chasser les enfants réfugiés d’une école.

      « Pour l’instant, le pire a été évité à chaque fois. Car les responsables politiques locaux évitent la surenchère extrémiste. Elle profite toujours à l’extrême droite, personne d’autre ne gagne de voix en stigmatisant les réfugiés, en Grèce comme ailleurs », rappelle le docteur Logothetis, qui appartient à la branche locale de Nouvelle Démocratie, le parti conservateur grec. Il avoue cependant ne pas être toujours suivi par la direction de son parti. « Les gens de Samos ne sont pas racistes. Ils ont vécu une situation totalement inédite depuis trois ans. Ils sont déboussolés ! Il y a eu plusieurs braquages, sur une île qui n’a jamais connu de délinquance. Et la présence de ce hot spot horrible est une honte qui pèse sur le moral, la vie quotidienne », défend Manos, le prof de dessin à la retraite.

      Issu des rangs de Syriza à gauche, Nikos Kaklamanis redoute, lui, une « radicalisation raciste de l’île ». Elle s’exprime déjà. Des restaurants et des bars refusent désormais les réfugiés, et particulièrement les Africains. Ioanna, une jeune Samiote qui a ouvert un bar à chicha sur le port, n’en revient toujours pas. « Soudain j’ai été ostracisée par tous mes amis et connaissances ! Ils ne me parlent plus », lâche, amère, cette jeune femme qui songe désormais à quitter l’île. « Le poison qui dévaste l’Europe se répand insidieusement chez nous aussi hélas. Partout, le réfugié devient l’équivalent du Juif des années 30 », s’inquiète Nikos Kaklamanis.


      https://www.liberation.fr/planete/2019/05/23/samos-est-le-pire-endroit-en-grece-pour-les-refugies_1728873

  • La Ligue des Droits de l’Homme | Le rapatriement des Soudanais est un acte illégal
    https://asile.ch/2017/12/10/ligue-droits-de-lhomme-rapatriement-soudanais-acte-illegal-2

    Le Tribunal de Première Instance de Liège confirme qu’en organisant le rapatriement de ces ressortissants Soudanais, le Secrétaire d’Etat à l’asile et aux migrations a bien commis un acte illégal.

  • Erreurs de la part des autorités et risques dans le cadre d’un renvoi Dublin : Non au renvoi imminent d’un réfugié afghan !

    Muslem a fui l’Afghanistan, sentant sa vie et son intégrité sérieusement menacée en lien avec divers événements. Il s’est d’abord rendu en Norvège où vit sa fiancée, mais les autorités norvégiennes n’ont pas pris au sérieux ses motifs d’asile. A défaut d’un mariage civil formalisant le lien avec sa fiancée (qui a obtenu un statut de réfugié), il n’a pas pu régulariser sa situation par ce biais non plus. Il a alors fui le pays pour éviter à tout prix d’être renvoyé vers l’Afghanistan.

    Après plusieurs mois passés en Turquie, il est venu en Suisse où trois de ses frères sont établis depuis longtemps, avec des titres de séjours. Muslem a déposé une demande d’asile à son arrivée, mais les autorités suisses ne sont pas entrées en matière (selon les accords Dublin) et ont prononcé une décision de renvoi vers la Norvège.

    Récemment, Muslem a été assigné à résidence par les autorités du canton de #Vaud (mesures prises pour assurer son renvoi), mais de peur d’être arrêté à tout moment, il n’a pas respecté cette décision. Le non-respect de l’assignation représente un délit, aux yeux de l’État, ce qui autorise la police à venir l’arrêter au sein même des locaux du Service de la Population (administration cantonale), où il est obligé de pointer régulièrement pour obtenir l’#aide_d’urgence. Jeudi 16 novembre, Muslem a été embarqué et mis en détention à la prison de la Favra, à Genève, en vue d’un renvoi forcé !

    Nous dénonçons fermement cette nouvelle décision de renvoi ainsi que son exécution par le canton de Vaud. Les autorités ferment les yeux sur plusieurs aspects importants de sa situation personnelle, et menacent gravement sa sécurité :

    1. Lors des auditions, Muslem a déclaré avoir passé plusieurs mois en Turquie avant de venir en Suisse. Or, quand une personne sort de l’espace Schengen durant plus de deux mois, la procédure Dublin est censée redémarrer à zéro : autrement dit, les autorités suisses ne peuvent légalement pas le renvoyer vers la Norvège. Elles auraient au moins dû l’entendre au sujet de ce séjour en Turquie, qu’il peut prouver par différents moyens, mais elles n’ont évidemment pas jugé utile de s’attarder sur ce « détail »… cela rendrait plus compliqué le refoulement en masse des pseudo-"cas Dublin" que pratique le SEM.

    2. Muslem risque un #renvoi_en_cascade vers l’Afghanistan, élément qui n’a pas du tout été pris en compte dans l’examen de sa situation. Pourtant, Amnesty International et la Cimade dénoncent vivement les renvois vers l’Afghanistan suite à l’issue qu’ont connu plusieurs réfugiés refoulés vers ce pays (1) et à ce titre, elles dénoncent également les renvois vers la Norvège après une demande d’asile déboutée et le risque de renvoi en cascade vers l’Afghanistan (2). Dans ce contexte, les autorités en Suisse avaient une responsabilité concernant la considération de sa situation et des risques encourus en cas de renvoi vers la Norvège, éléments qui n’ont évidemment pas été examinés.

    3. Muslem a trois frères ainsi qu’autres membres de sa famille en Suisse, raison pour laquelle il a finalement re-demandé l’asile ici. Le SEM, comme à l’accoutumée, n’a pas jugé nécessaire de prendre en compte cet élément dans le traitement de sa situation.

    Et finalement, comme d’habitude, le SPOP du Canton de Vaud a exécuté la décision de renvoi du SEM, froidement, automatiquement et aveuglément, sans se préoccuper de sa situation réelle. A nouveau, une succession de décisions et d’actes d’obéissance qui sont en train de broyer et d’envoyer une personne vers la mort. … la « banalité du mal » dans sa réalité brute.

    Actuellement, Muslem est en détention administrative à la Favra, il a commencé une grève de la faim dès son incarcération et son état de santé se dégrade de jour en jour. Sa famille et ses ami-e-s sont extrêmement inquièt-e-s pour lui.

    Nous appelons chacun et chacune à informer de cette situation alarmante les personnes que vous jugez utiles, pour que Muslem soit libéré, pour qu’il ne soit pas expulsé et refoulé vers la Norvège et ainsi probablement, vers l’Afghanistan !

    Quelques suggestions de personnes à contacter :

    Steve Maucci, Chef du Service de la Population (SPOP) : steve.maucci@vd.ch / Jean-Vincent Rieder, Chef de division asile du (SPOP) : jean-vincent.rieder@vd.ch
    Philippe Leuba, Conseiller d’Etat, Dép. économie et sport (y-c SPOP/asile) philippe.leuba@vd.ch
    Béatrice Métraux, Conseillère d’Etat, Dép. des institutions et de la sécurité : beatrice.metraux@vd.ch
    Nuria Gorrite, Présidente du Conseil d’Etat : nuria.gorrite@vd.ch

    Pierre-Yves Maillard, Conseiller d’Etat, dép. santé et action sociale : pierre-yves.maillard@vd.ch
    Cesla Amarelle, Conseillère d’Etat, Dép. formation jeunesse et culture (enfants scolarisés) : cesla.amarelle@vd.ch
    Jacqueline De Quattro, Conseillère d’Etat, dép. sécurité et environnement, jacqueline.dequattro@vd.ch
    Pascal Broulis, Conseiller d’Etat, dép. des finances et rel. extérieures pascal.broulis@vd.ch

    Denise Graf, coordinatrice asile à Amnesty International Suisse dgraf@amnesty.ch
    et autres ONG….
    (1) http://www.lacimade.org/wp-content/uploads/2017/10/Synthese_FR.pdf

    (2) https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2017/05/10/alerte-nouvelles-expulsions-vers-la-norvege-risque-

    Reçu via la mailing-list du #Collectif_R (Lausanne, Suisse), le 29 novembre 2017
    #migrations #asile #réfugiés #réfugiés_afghans #Dublin #renvois #expulsions #Suisse #renvois_Dublin #migrerrance #détention_administrative #rétention #assignation_à_résidence

  • Gisti : « Droit d’asile : ça se durcit d’année en année »

    S’il est évident qu’un campement reste déplorable, cela reste aussi un moyen de regroupement et d’actions : des solidarités s’y créent, des gens de l’extérieur viennent, en dehors de tout engagement associatif ou militant ; il s’en dégage une dynamique vraiment intéressante. La force d’action devient conséquente dès qu’elle ne se cantonne pas uniquement à du juridique.

    L’évacuation a beau être annoncée comme humanitaire — comme si tout d’un coup on avait bon cœur et qu’on ne voulait plus laisser les gens dans cette situation —, le but caché est avant tout de disperser les gens et de les rendre invisibles. Si les« dublinés » sont éparpillés dans les quatre coins de la France, il leur est beaucoup plus difficile de comprendre la situation dans laquelle ils se trouvent, de trouver des associations et des avocats pour les accompagner dans leur défense, de s’organiser. Les Centres d’accueil et d’orientation qui ont été ouverts dans l’urgence, ou encore les CHU de migrants3, se trouvent parfois dans des zones très isolées. Il s’agit véritablement d’une dispersion organisée ; cela a été le cas pour les gens de Calais et ceux des campements parisiens. Ce n’étaient pas des évacuations humanitaires, mais bel et bien une manière de stopper ces regroupements, toutes ces solidarités, et de dire aux exilés « Non, vous ne pouvez pas décider ».

    Parlons aussi du #camp_humanitaire de la porte de #la_Chapelle : il ne peut pas accueillir tout le monde, et c’est un vrai piège pour les « #dublinés ». Pour entrer dans ce camp-là, il faut donner ses empreintes, ce qui n’est pas le cas dans le système normal de l’asile. Cela leur permet de repérer ceux dont les empreintes ont déjà été prises dans un autre pays européen ; ils seront alors renvoyés avant même d’avoir pu déposer une demande d’asile. Nous faisons face à un système complètement dérogatoire, ad hoc. À l’intérieur de ce camp, on trouve aussi une sorte de « sous-préfecture », ou plutôt de centre d’évaluation de la situation administrative. Comme cela n’existe pas dans la loi, ils ont dû prendre un texte pour le créer, auquel nous n’avons pas encore eu accès.


    https://www.revue-ballast.fr/gisti-lasile

    #in/visibilité #asile #migrations #réfugiés #visibilité #invisibilité #destruction #Calais #campement #Dublin #empreintes_digitales #renvois #expulsions #camps_humanitaires #camps_de_réfugiés #solidarité #procédure_accélérée #procédure_d'asile #accès_à_la_procédure

    cc @isskein

    • EU Migration Policy and Returns: Case Study on Afghanistan

      With higher numbers of refugees and migrants arriving in Europe in 2015 and 2016, the European Commis- sion (EC) and Member States became concerned about the low numbers of people who left Europe compared to the numbers of return decisions issued. This low rate of return was judged to be due to factors including obstacles to return at Member State level, difficulties in cooperation with third countries and documentation, and non-compliance by individuals. The European Union (EU) has tried to tackle these obstacles and made increasing returns a primary policy aim. This case study looks at how this shift has been implemented in the case of returns to Afghanistan. It looks at how the EC and Member States have interpreted the new policy direction, and the effect on EU-Afghan relations, on refugees and asylum seekers from Afghanistan in Europe, on return to Afghanistan, and on the fate of those returned.

      https://www.ecre.org/wp-content/uploads/2017/11/Returns-Case-Study-on-Afghanistan.pdf
      #Afghanistan #réfugiés_afghans #EU #UE

  • Fact-checking | Clause de souveraineté : le SEM fait de l’intox pour délégitimer l’Appel Dublin
    https://asile.ch/2017/12/04/fact-checking-clause-de-souverainete-sem-de-lintox-delegitimer-lappel-dublin

    « Entre janvier 2014 et fin octobre 2017, donc près de quatre ans, la Suisse a fait application de cette clause de souveraineté plus de 5600 fois ». Telle a été la réponse du Secrétariat d’Etat aux migrations (21 novembre, RTS) aux 33’000 signataires de l’Appel contre une application aveugle du Règlement Dublin. Un chiffre qui frise […]

  • L’#Union_Africaine s’active pour un plan de rapatriement des migrants en #Libye

    L’ONU, l’Union Européenne et l’Union Africaine se sont données rendez-vous ce 04 novembre à Addis Abeba au siège de l’organisation panafricaine pour la mise en œuvre d’un plan de #rapatriement de migrants bloqués en Libye en partenariat avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (l’#OIM).

    Il s’agira d’abord pour les organisations régionales et internationales de mettre en place « une #cellule_opérationnelle » qui coordonnera le rapatriement de 15.000. Ensuite, mobiliser le fonds pour la réussite de cette opération.

    A cet effet, le #Maroc a fait une promesse, celle de contribuer au transport des migrants et le #Rwanda d’accueillir 3000 qui ne veulent pas retourner dans leur pays d’origine.

    http://rjdh.org/ethiopie-lunion-africaine-sactive-pour-un-plan-de-rapatriement-des-migrants-en
    #UE #EU #ONU #OIM #IOM (tous complices !) #sommet #rencontre #plan #expulsions #Libye #asile #migrations #renvois #réfugiés #Sommet_UA-UE

    Et l’article parle de l’étonnement face à la vidéo de la CNN qui a montré les tortures perpétrées aux migrants en Libye :

    Le reportage de CNN sur la traite des migrants subsahariens et leur soumission à l’esclavage avaient indigné l’opinion africaine internationale. Après une mission de l’UA dans « l’enfer libyen » et le Sommet UA-UE, les responsables de l’organisation onusienne, européenne et africaine se réunissent pour mobiliser les moyens et réfléchir sur un plan de rapatriement des migrants en Libye.

    #hypocrisie, on le sait depuis des années !

    cc @reka @isskein

    • Et voilà le type de marchandage auquel il faudra s’attendre... Ici, un article publié dans le Jerusalem Post... et parle évidemment de renvois depuis #Israël vers le Rwanda... à prendre avec les pincettes... mais débat intéressant

      Rwanda says no to migrant deportation

      Rwanda recently declared that it is willing to host as many as 30,000 African migrants currently trapped in Libya and being sold openly in modern-day slave markets. A tiny, densely populated African country recovering from the trauma of genocide, Rwanda was the first country to offer asylum to these unfortunate victims of human traffickers.

      Contrary to reports in Israel that Israel had already signed a formal agreement with Rwanda, Rwandan Foreign Minister Louise Mushikiwaboo in an interview this week with Rwanda’s New Times noted that Rwanda and Israel are still negotiating the conditions for accepting Israel’s African asylum seekers.

      Mushikiwaboo made it clear that Rwanda would not accept forced migration from Israel. “We have had discussions with Israel on receiving some of the immigrants and asylum seekers from this part of Africa who are willing to come to Rwanda,” he noted. “If they are comfortable to come here, we would be willing to accommodate them.” Rwanda offered to host 10,000 African asylum seekers from Israel.

      http://www.jpost.com/Opinion/Rwanda-says-no-to-migrant-deportation-515819

    • « Je ne voulais pas mourir » : ces migrants qui ont choisi de rentrer chez eux

      Ils sont trois. Trois parmi tant d’autres, plus de 300 au total. Issa, Mamadou et Abdou* viennent de Conakry, en Guinée, ont tenté leur chance pour passer en Europe via le Mali puis l’Algérie ou la Libye, avant de finalement renoncer et de rentrer chez eux, pour « ne pas mourir ». Depuis quelques jours, ils sont de retour à Agadez, le corps et l’esprit meurtri. Reportage.

      http://www.jeuneafrique.com/503012/societe/je-ne-voulais-pas-mourir-ces-migrants-qui-ont-choisi-de-rentrer-chez-e

    • One year of EU partnership with IOM: migrants protection and reintegration in Africa

      The objective was clear: to respond to the urgent protection needs and unacceptable loss of life of migrants along the Central Mediterranean migration route while addressing the challenges faced by returning migrants and their communities in countries of origin.

      Fourteen countries have been involved: Burkina Faso, Cameroon, Chad, Gambia, Ghana, Guinea-Bissau, Guinea, Mali, Mauritania, Niger, Nigeria, Senegal, Côte d’Ivoire and Libya. And so far, nearly 20 000 vulnerable migrants have been assisted through this initiative.

      “Libya… not easy to come and not easy to leave”, a group of fellow stranded Nigerians warned Debbie, probably too late.

      Debbie is one of the 15000 migrants that have been voluntarily returned to their countries thanks to the joint European Union and UN Migration agency’s effort launched a year ago to save lives and improve conditions for migrants along the migration routes and for those stranded in Libya.

      She dreamt of becoming a fashion designer and a lady from her church told her she could earn more money as a tailor in Libya than in Nigeria. So Debbie paid a smuggler to cross the desert. Many of her companions died along the route. When she finally got to Libya she was arrested at the hospital because she did not have travel documents. She was there to give birth to her twin babies and only one survived.

      Through the joint initiative, Debbie was offered a flight home to Nigeria, sewing machines and material to launch her fashion designer dream.

      https://eeas.europa.eu/headquarters/headquarters-homepage/37353/one-year-eu-partnership-iom-migrants-protection-and-reintegration-africa
      #retour_volontaire

    • L’évacuation des migrants en Libye fait consensus, pas la facture

      Les pays africains et européens ont adopté une déclaration conjointe spéciale sur la Libye et affirmé vouloir rapatrier les migrants bloqués dans leurs pays d’origine. Mais la question de l’addition a soigneusement été évitée.


      http://www.euractiv.fr/section/migrations/news/levacuation-des-migrants-en-libye-fait-consensus-pas-la-facture
      #Sommet_UE-Afrique #rapatriement

    • Juste pour montrer jusqu’à quel point c’est hypocrite, voici une vidéo qui date de 2015 (et plus précisément, elle a été publiée le 15 septembre 2015) :
      Detained by Militias : Libya’s Migrant Trade (Part 1)

      In a desperate bid to seek a better life in Europe, thousands of refugees and migrants leave the shores of Libya and cross the perilous Mediterranean Sea every month. Over 2,000 people have died making the journey in 2015 alone. The routes to and journey through Libya are also dangerous, however, and since the fall of Muammar Qaddafi in 2011, the country has struggled to achieve and maintain stability. Porous desert borders, rival fighters, and weak governance have left much of Libya in complete chaos. With militias controlling large swathes of land, their attentions have turned to the people that cross their territories. The fighters assert they are bringing order to the country as they detain the refugees, yet these people’s lives have become valuable commodities to the militias as they try to solidify their positions in the country. VICE News secured exclusive access to a camp outside Tripoli, run by a militia that has seized hundreds of migrants. Food is scarce, dehydration and disease is rife, and control comes in the form of whips and warning shots. The militia claims to have the migrants’ interests at heart, but what emerges is a very different story. In part one of a two-part series, VICE News examines how Libya is struggling with the Mediterranean migrant crisis, where state-run detention centers are overcrowded and violent, and how government immigration controls are outsourced to militias, where they detain migrants en masse.

      https://www.youtube.com/watch?v=h3f380cYlPM

    • Die Externalisierung der humanitären Grenze. Das Beispiel der ‚Unterstützung freiwilliger Rückkehr‘ durch die IOM in Marokko

      En prenant l’exemple du programme de l’aide au retour volontaire, cet article analyse les pratiques ambivalentes et les significations contradictoires de la gestion de la migration au-delà des frontières extérieures de l’Europe. La reconstitution de la mise en œuvre controversée de ce programme par l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM) au Maroc permet de montrer le développement de frontières humanitaires anticipées. Le régime d’aide qui en résulte ne répond pas tant aux besoins des migrant.es vulnérables qu’à ceux de l’OIM elle-même, qui cherche à se positionner comme un acteur crédible méritant d’être subventionné dans le domaine concurrentiel en expansion de la politique migratoire. Dans le même temps, cette gestion de la migration au nom de l’humanitarisme contribue à (re)stabiliser le régime frontalier européen en crise et favorise sa consolidation le long des routes migratoires. Bien que ce programme soit présenté comme une action humanitaire apolitique pour le bien de migrant.es vulnérables, sa mise en œuvre au Maroc est non seulement le résultat, mais aussi l’objet de conflits politiques actuels autour des frontières extérieures de l’Europe.

      http://journals.openedition.org/trajectoires/2372

    • Thousands of migrants return home safely from Libya as part of UN-supported programme

      Since last November, 10,171 migrants have safely returned from Libya, the United Nations migration agency announced Tuesday, crediting the achievement to a scale up of its #Voluntary_Humanitarian_Return (#VHR) programme.


      https://news.un.org/en/story/2018/03/1004782

    • Nigeria–Libyen retour: Ein Flüchtling kehrt zurück

      Für den Traum von Europa hat der Anstreicher Isaac Nigeria verlassen. Nach höllischen Monaten in Libyen gibt er auf und kehrt, von Versprechungen der EU gelockt, in seine Heimat zurück. Wie erlebt er dort seine Ankunft?


      https://nzzas.nzz.ch/gesellschaft/nigeria-libyen-retour-wie-isaac-auszog-um-zurueckzukehren-ld.1415974?reduc
      #paywall

    • Archive 2017, pour compléter le fil de la discussion.
      Reçu avec ce commentaire de @pascaline :

      Le Rwanda dit non aux expulsions, pas non au fait d’accueillir des demandeurs d’asile, c’est pas pareil

      Et c’est en effet une différence importante. Merci @pascaline.

      Rwanda Offers to Host African Migrants Stranded in Libya

      In an unusual gesture that could partly reverse a more familiar northward odyssey toward Europe, Rwanda offered on Thursday to house or help repatriate some of the thousands of African migrants being held in Libya and reportedly auctioned there as slaves.

      A statement from the country’s Foreign Ministry said Rwanda was “horrified” that “African men women and children who were on the road to exile have been held and turned into slaves.”

      “Given Rwanda’s political philosophy and our own history, we cannot remain silent when human beings are being mistreated and auctioned off like cattle,” the statement said. The evocation of Rwanda’s history apparently referred to bloodletting in 1994 when more than 800,000 people perished in an ethnically driven genocide.

      “We may not be able to welcome everyone but our door is wide open,” the Foreign Ministry said.

      The statement did not say how many people might be taken in by Rwanda, a small, landlocked country of 12 million in east-central Africa that ranks as one of the continent’s most densely populated.
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      Subscribe for original insights, commentary and discussions on the major news stories of the week, from columnists Max Fisher and Amanda Taub.

      But Moussa Faki Mahamat, the newly appointed head of the African Union, the continent’s biggest representative body, said on Twitter that Rwanda had offered to resettle as many as 30,000 migrants.

      Mr. Mahamat said he was “deeply appreciative” of the offer.

      Libya has in recent years become a leading entrepôt for migrants from Africa seeking passage to Italy in vessels operated by smugglers. The migrants have long been known to live in squalid conditions as they wait to board ramshackle and unseaworthy vessels. Thousands have drowned when the boats sank or capsized. Many others have reached Italy or been rescued on the way.

      Since CNN broadcast footage of bidding and the sale of African migrants in Libya, an international outcry has gathered in volume.

      On Monday, António Guterres, the secretary general of the United Nations, said he was horrified by the images.

      “Slavery has no place in our world, and these actions are among the most egregious abuses of human rights and may amount to crimes against humanity,” Mr. Guterres said in a statement.

      Mr. Guterres said the reported auction of slaves “also reminds us of the need to address migration flows in a comprehensive and humane manner,” including “enhanced international cooperation in cracking down on smugglers and traffickers and protecting the rights of victims.”

      Last weekend, hundreds of protesters gathered outside the Libyan Embassy in Paris chanting, “Put an end to the slavery and concentration camps in Libya.”

      Many of the African migrants in Libya began their journeys in West Africa or the Horn of Africa to escape poverty and upheaval. According to the International Organization for Migration, almost 9,000 migrants have been helped to return to their home countries this year.

      https://www.nytimes.com/2017/11/23/world/africa/rwanda-libya-migrants.html

      –-------------

      Rwanda offers refuge to enslaved Libya migrants
      Rwanda has offered to give refuge to around 30,000 African migrants stuck in Libya often in enslaved conditions.

      It comes in the wake of a video, released by CNN last week, showing men being auctioned off as farm workers.

      “Given our own history... we cannot remain silent when human beings are being mistreated and auctioned off like cattle,” the foreign ministry said.

      Hundreds of thousands of Africans travel through Libya every year as they try to make their way to Europe.

      They are often held by smugglers and forced to work for little or no money.

      During Rwanda’s 1994 genocide, some 800,000 ethnic Tutsis and moderate Hutu were massacred in 100 days while most countries did little to help.

      “Rwanda, like the rest of the world, was horrified by the images of the tragedy currently unfolding in Libya, where African men, women and children who were on the road to exile, have been held and turned into slaves,” the foreign ministry statement said.

      Foreign Minister Louise Mushikiwabo said Rwanda was a small country but it would find space.

      She told the pro-government New Times newspaper that Rwanda was in talks with African Union (AU) Commission to determine how to intervene and resettle them.

      “What I expect and know is that Rwandans will welcome these people. As Rwandans we are sensitive to people who are helpless and have no way of protecting themselves. It is something that is deep in ourselves, we take pride in human beings,” the paper quotes her as saying.

      The minister also said negotiations were also continuing with Israel about accommodating African migrants seeking asylum there.

      Last week, the AU expressed outrage after the footage emerged appearing to show slave markets in Libya.

      Youths from Niger and other sub-Saharan countries were seen being sold to buyers for about $400 (£300) at undisclosed locations in Libya.

      In April, the International Organization for Migration (IOM) said it had gathered evidence of slavery in Libya.

      Smugglers hold migrants for ransom and if their families could not pay, they were sold off at different prices depending on their qualifications, an IOM official in Libya said.

      https://www.bbc.com/news/world-africa-42095629

  • Un professeur d’université marocain, collaborateur de l’ULB, retenu en centre fermé

    Où mène la paranoïa. No comment.

    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_un-professeur-d-universite-marocain-invite-a-un-colloque-a-l-ulb-retenu-

    Abdelkader Hakkou, professeur et vice-président de l’Université Mohammed Premier, a été retenu vendredi au centre fermé de Steenokkerzeel, alors qu’il venait sur le sol belge afin de participer à un projet de coopération à l’ULB.

  • I migranti che la Norvegia non vuole più

    Nella contea di #Østfold, un centinaio di chilometri a sud di Oslo, in Norvegia, sorge un grande e asettico hangar un tempo conosciuto come Smart club. Per decisione del ministero dell’immigrazione e dell’integrazione, al suo interno sono state montate una cinquantina di tende militari in fila per tre, in modo che lo spazio libero tra una tenda e l’altra non sia maggiore di sei-sette metri. Il campo coperto è un mondo a sé: vi si può accedere solo da alcune porte, mentre su tutto il perimetro della sua superficie l’illuminazione è artificiale, anche di giorno.

    Le tende raccolte nell’hangar possono raggiungere una capienza complessiva di mille posti letto. Qui, a partire dal 2018, saranno rinchiusi tutti i migranti che arrivano in Norvegia in attesa di sapere se otterranno o meno l’asilo politico. La permanenza durerà al massimo 21 giorni: chi otterrà l’asilo sarà poi trasferito in centri di accoglienza, chi andrà incontro a un rifiuto sarà invece immediatamente espulso. Rimpatriato nei paesi di partenza o rispedito in quelli di transito.

    È questo il modo in cui la ministra dell’immigrazione e dell’integrazione #Sylvi_Listhaug intende procedere a una “revisione totale” del sistema d’asilo in Norvegia. Listhaug è una dei due ministri in quota al Partito del progresso, la formazione politica di destra radicale – che però rifiuta di essere definita sia di “estrema destra”, sia “populista” – che dal 2013 governa con il Partito conservatore. Le elezioni del settembre 2017 hanno confermato la stessa maggioranza di governo, lasciando il partito laburista e le altre formazioni di sinistra all’opposizione.

    La decisione di rinchiudere tutti i migranti in unico luogo è solo l’ultimo atto della profonda rivisitazione delle politiche dell’immigrazione (e non solo di quelle che riguardano i richiedenti asilo) volute dal Partito del progresso.


    https://www.internazionale.it/reportage/alessandro-leogrande/2017/11/27/norvegia-migranti
    #Norvège #asile #migrations #réfugiés #révision #loi_sur_l'asile #enfermer_pour_mieux_expulser (c’est valable aussi pour la #restructuration de l’asile en #Suisse) #it_has_begun #renvois #expulsions #Afghanistan #réfugiés_afghans

    cc @reka même si le texte est en italien...

    • EU Policies Put Refugees At Risk

      A lack of leadership, vision, and solidarity based on human rights principles are at the core of the European Union’s dismal response to refugee and migration challenges. The mismanagement and politicization of a surge in boat migration in 2015, when over one million migrants and asylum seekers traveled to the EU by sea, has led to a humanitarian and political crisis largely of the EU’s own making that needs to be addressed with the utmost urgency.

      If chaos characterized the response of the EU and its member states in 2015, wrong-headed and rights-abusing policies have defined 2016. Instead of providing for safe and orderly channels into the EU for asylum seekers and refugees and sharing responsibility for them equitably, the EU and its member states have endorsed policies designed to limit arrivals and to outsource responsibility to regions and countries outside of the EU. The deeply flawed deal with Turkey and problematic cooperation with the Libyan authorities reflect this approach.

      Individual member states have rolled back asylum rights at a national level and the European Commission has proposed an overhaul of the common European asylum system that is more informed by a logic of deterrence than a commitment to basic human rights. Far from ensuring the right to family reunification, over the past year numerous EU countries have restricted the right to bring family members to safety, and there is a discernible trend towards granting subsidiary—temporary—protection over refugee status. Proposed changes to the EU directives governing procedures, qualification for asylum, and reception conditions include some positive measures but also measures to punish asylum seekers for moving from one EU country to another, obligatory use of “safe country” and “internal flight alternative” concepts to deny protection, and compulsory reviews to enable revoking refugee status and subsidiary protection.

      The European Commission has also advocated changes to EU aid and foreign policy that would direct them towards migration control objectives rather than improving respect for human rights. The Partnership Framework for relations with third countries represents a clear articulation of the EU’s goal, significantly re-energized over the past 18 months, to intensify migration cooperation with countries in Africa, the Middle East and Asia with the objectives of preventing irregular migratory flows to Europe and facilitating the removal of rejected asylum seekers and other irregular migrants from EU territory.

      In the same period EU member states have largely failed to implement the September 2015 emergency relocation mechanism scheme, which in spite of its limited scope stands as the only effort to date to more equitably share responsibility for the recent arrivals to Greece and Italy. As of mid-November, only 7,224 asylum seekers had been relocated.

      To date in 2016, over 343,000 have managed to reach European shores by sea, while at least 4,646 have died or gone missing at sea. A substantial proportion of those arriving come from refugee producing countries such as Syria, Afghanistan and Iraq. Such people are fleeing generalized violence, war, and serious human rights abuses. Many others are seeking to escape economic deprivation and may not qualify for asylum.

      The numbers of arrivals are down from 2015, when over one million migrants and asylum seekers survived the dangerous journey to the EU. But 2016 is proving even deadlier than 2015, when at least 3,671 died or went missing in the attempt. Border closures and a deeply flawed deal with Turkey contributed to reducing the numbers of those crossing from Turkey to Greece, while crossings from North Africa, particularly Libya, have kept pace with previous years.

      In November 2015, Human Rights Watch urged the EU and its member states to take concrete actions to reduce the need for dangerous journeys, address the crisis at Europe’s borders, fix the EU’s broken asylum system, and ensure that EU cooperation with other countries improves refugee protection and respect for human rights. This document, one year later, shows that the EU has gone in the opposite direction.

      Throughout this document, we use the terms migrant, asylum seeker, and refugee within the meaning of existing international law. The term migrant describes the wide range of people on the move; it is intended as an inclusive rather than an exclusive term. A migrant may also be an asylum seeker or refugee. An asylum seeker is someone who has or intends to apply for international protection in a country other than her own. A refugee is a person who has a well-founded fear of persecution in her country of origin. A migrant who has crossed international borders without a need for international protection may, following a fair procedure in which their individual circumstances have been assessed and their rights have been guaranteed, be returned involuntarily to their country of origin if this return can be done in a safe and dignified manner. All persons, regardless of status, have inalienable human rights.

      https://www.hrw.org/news/2016/11/23/eu-policies-put-refugees-risk

      –-> Dans ce rapport, pas mal d’info sur Dublin...

  • En finir avec le règlement Dublin : pour un vrai droit d’asile dans le Rhône

    Nous faisons face à un nombre sans précédent de distribution d’arrêtés de transfert à l’intention des personnes sous procédure Dublin, qui sont prisonnières de ce jeu cynique et destructeur de renvois forcés. On aimerait que la France respecte les droits fondamentaux des personnes migrantes et réfugiées en cessant les expulsions Dublin et leur permettant de déposer leur demande d’asile en France.

    https://rebellyon.info/PREFECTURE-DU-RHONE-STOP-AUX-EXPULSIONS-18429
    #Dublin #asile #migrations #France #réfugiés #renvois_Dublin #règlement_dublin

  • 10 reasons why borders should be opened | #François_Gemenne | TEDxLiège
    https://www.youtube.com/embed/RRcZUzZwZIw
    #frontières #ouverture_des_frontières #migrations #asile #réfugiés #libre_circulation

    Les raisons :
    1. raisons humanitaires
    2. raison pragmatique pour combattre les passeurs et les trafiquants
    3. car les fermer, c’est inutile et inefficace
    4. raison économique
    5. pour contrer la migration illégale
    6. raison sociale : moins de travailleurs travaillant en dessous du minimum salarial
    7. raison financière : les frontières fermées sont un gaspillage d’argent
    8. raison #éthique : déclaration universellle des droits de l’homme (art. 13) —>jamais implementé à cause des frontières fermées... c’est quoi le point de quitter un pays si on ne peut pas entrer dans un autre ? En ouvrant les frontières, on reconnaîtrait que la migration est un droit humain —> c’est un projet de #liberté
    9. raison éthique : #injustice dans le fait que le destin d’une personne est déterminée par l’endroit où elle est née —> ouverture des frontières = projet d’#égalité
    10. raison éthique : nous sommes coincés par un « paradigme d’immobilité » (migration est un phénomène structurel et fondamental dans un monde globalisé). On continue à penser aux frontières comme à un manière de séparer « nous » de « eux » comme si ils n’étaient pas une humanité, mais seulement une addition de « nous » et « eux » #cosmopolitisme #fraternité #TedX

    • zibarre cte article !

      Exemple : moins de travailleurs travaillant en dessous du minimum salarial  ? ? ? ? ? ?
      L’exemple des travailleurs détachés, travaillant en dessous du minimum salarial, en France c’est bien la conséquence de l’ouverture des frontières ! Non ?

      L’importation d’#esclaves étrangers n’était pas suffisante pour l’#union_européenne.

      Je suppose que pour #François_Gemenne la fraude fiscale internationale est une bonne chose. L’importation des #OGM, des médicaments frelatés, et autres #glyphosates, aussi.

    • Ouvrir les frontières aux humains, une évidence. Comparer ça aux effets de la directive Bolkestein est scandaleux et amoral. #seenthis permet l’effacement des messages, n’hésitez pas.

    • Sur cette question d’ouverture de frontières, il y a aussi un livre d’éthique que je recommande :


      http://www.ppur.org/produit/810/9782889151769

      Dont voici un extrait en lien avec la discussion ci-dessus :

      « La discussion sur les bienfaits économiques de l’immigration est souvent tronquée par le piège du gâteau. Si vous invitez plus de gens à votre anniversaire, la part moyenne du gâteau va rétrécir. De même, on a tendance à penser que si plus de participants accèdent au marché du travail, il en découlera forcément une baisse des salaires et une réduction du nombre d’emplois disponible.
      Cette vision repose sur une erreur fondamentale quant au type de gâteau que représente l’économie, puisque, loin d’être de taille fixe, celui-ci augmente en fonction du nombre de participants. Les immigrants trouvant un travail ne osnt en effet pas seulement des travailleurs, ils sont également des consommateurs. Ils doivent se loger, manger, consommer et, à ce titre, leur présence stimule la croissance et crée de nouvelles opportunités économiques. Dans le même temps, cette prospérité économique provoque de nouvelles demandes en termes de logement, mobilité et infrastructure.
      L’immigration n’est donc pas comparable à une fête d’anniversaire où la part de gâteau diminuerait sans cesse. La bonne image serait plutôt celle d’un repas canadien : chacun apporte sa contribution personnelle, avant de se lancer à la découverte de divers plats et d’échanger avec les autres convives. Assis à cette table, nous sommes à la fois contributeurs et consommateurs.
      Cette analogie du repas canadien nous permet d’expliquer pourquoi un petit pays comme la Suisse n’a pas sombré dans la pauvreté la plus totale suite à l’arrivée de milliers d’Européens. Ces immigrants n’ont pas fait diminuer la taille du gâteau, ils ont contribué à la prospérité et au festin commun. L’augmentation du nombre de personnes actives sur le marché du travail a ainsi conduit à une forte augmentation du nombre d’emplois à disposition, tout en conservant des salaires élevés et un taux de chômage faible.
      Collectivement, la Suisse ressort clairement gagnante de cette mobilité internationale. Ce bénéfice collectif ’national’ ne doit cependant pas faire oublier les situations difficiles. Les changements induits par l’immigration profitent en effet à certains, tandis que d’autres se retrouvent sous pression. C’est notamment le cas des travailleurs résidents dont l’activité ou les compétences sont directement en compétition avec les nouveaux immigrés. Cela concerne tout aussi bien des secteurs peu qualifiés (par exemple les anciens migrants actifs dans l’hôtellerie) que dans les domaines hautement qualifiés (comme le management ou la recherche).
      Sur le plan éthique, ce constat est essentiel car il fait clairement apparaître deux questions distinctes. D’une part, si l’immigration profite au pays en général, l’exigence d’une répartition équitable des effets positifs et négatifs de cette immigration se pose de manière aiguë. Au final, la question ne relève plus de la politique migratoire, mais de la redistribution des richesses produites. Le douanier imaginaire ne peut donc se justifier sous couvert d’une ’protection’ générale de l’économie.
      D’autre part, si l’immigration met sous pression certains travailleurs résidents, la question de leur éventuelle protection doit être posée. Dans le débat public, cette question est souvent présentée comme un choix entre la défense de ’nos pauvres’ ou de ’nos chômeurs’ face aux ’immigrés’. Même si l’immigration est positive pour la collectivité, certains estiment que la protection de certains résidents justifierait la mise en œuvre de politiques migratoires restrictives. »

    • « Bart De Wever a raison : il faut discuter de l’ouverture des frontières », pour François Gemenne

      La tribune publiée ce mercredi dans De Morgen par le président de la N-VA est intéressante – stimulante, oserais-je dire – à plus d’un titre. En premier lieu parce qu’elle fait de l’ouverture des frontières une option politique crédible. Jusqu’ici, cette option était gentiment remisée au rayon des utopies libérales, des droits de l’Homme laissés en jachère. En l’opposant brutalement et frontalement à la préservation de la sécurité sociale, Bart De Wever donne une crédibilité nouvelle à l’ouverture des frontières comme projet politique. Surtout, elle place la question de la politique migratoire sur le terrain idéologique, celui d’un projet de société articulé autour de la frontière.

      La tribune publiée ce mercredi dans De Morgen par le président de la N-VA est intéressante – stimulante, oserais-je dire – à plus d’un titre. En premier lieu parce qu’elle fait de l’ouverture des frontières une option politique crédible. Jusqu’ici, cette option était gentiment remisée au rayon des utopies libérales, des droits de l’Homme laissés en jachère. En l’opposant brutalement et frontalement à la préservation de la sécurité sociale, Bart De Wever donne une crédibilité nouvelle à l’ouverture des frontières comme projet politique. Surtout, elle place la question de la politique migratoire sur le terrain idéologique, celui d’un projet de société articulé autour de la frontière.
      L’ouverture des frontières menace-t-elle la sécurité sociale ?

      Bart De Wever n’a pas choisi De Morgen, un quotidien de gauche, par hasard : pour une partie de la gauche, les migrations restent perçues comme des chevaux de Troie de la mondialisation, qui annonceraient le démantèlement des droits et acquis sociaux. Et l’ouverture des frontières est dès lors vue comme un projet néo-libéral, au seul bénéfice d’un patronat cupide à la recherche de main-d’œuvre bon marché. En cela, Bart De Wever, au fond, ne dit pas autre chose que Michel Rocard, qui affirmait, le 3 décembre 1989 dans l’émission Sept sur Sept, que « nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde » (1). Ce raisonnement, qui semble a priori frappé du sceau du bon sens, s’appuie en réalité sur deux erreurs, qui le rendent profondément caduc.

      Tout d’abord, les migrants ne représentent pas une charge pour la sécurité sociale. Dans une étude de 2013 (2) qui fait référence, l’OCDE estimait ainsi que chaque ménage immigré rapportait 5560 euros par an au budget de l’Etat. Dans la plupart des pays de l’OCDE, les migrants rapportent plus qu’ils ne coûtent : en Belgique, leur apport net représente 0.76 % du PIB. Et il pourrait être encore bien supérieur si leur taux d’emploi se rapprochait de celui des travailleurs nationaux : le PIB belge bondirait alors de 0.9 %, selon l’OCDE. Si l’immigration rapporte davantage qu’elle ne coûte, c’est avant tout parce que les migrants sont généralement beaucoup plus jeunes que la population qui les accueille. Il ne s’agit pas de nier ici le coût immédiat qu’a pu représenter, ces dernières années, l’augmentation du nombre de demandeurs d’asile, qui constituent une catégorie de particulière de migrants. Mais ce coût doit être vu comme un investissement : à terme, une vraie menace pour la sécurité sociale, ce serait une baisse drastique de l’immigration.
      Lien entre migration et frontière

      La deuxième erreur du raisonnement de Bart De Wever est hélas plus répandue : il postule que les frontières sont un instrument efficace de contrôle des migrations, et que l’ouverture des frontières amènerait donc un afflux massif de migrants. Le problème, c’est que les migrations ne dépendent pas du tout du degré d’ouverture ou de fermeture des frontières : croire cela, c’est méconnaître profondément les ressorts de la migration. Jamais une frontière fermée n’empêchera la migration, et jamais une frontière ouverte ne la déclenchera. Mais le fantasme politique est tenace, et beaucoup continuent à voir dans la frontière l’instrument qui permet de réguler les migrations internationales. C’est un leurre absolu, qui a été démonté par de nombreux travaux de recherche, à la fois sociologiques, historiques et prospectifs (3). L’Europe en a sous les yeux la démonstration éclatante : jamais ses frontières extérieures n’ont été aussi fermées, et cela n’a pas empêché l’afflux de migrants qu’elle a connu ces dernières années. Et à l’inverse, quand les accords de Schengen ont ouvert ses frontières intérieures, elle n’a pas connu un afflux massif de migrants du Sud vers le Nord, ni de l’Est vers l’Ouest, malgré des différences économiques considérables. L’ouverture des frontières n’amènerait pas un afflux massif de migrations, ni un chaos généralisé. Et à l’inverse, la fermeture des frontières n’empêche pas les migrations : elle les rend plus coûteuses, plus dangereuses et plus meurtrières. L’an dernier, ils ont été 3 116 à périr en Méditerranée, aux portes de l’Europe. Ceux qui sont arrivés en vie étaient 184 170 : cela veut dire que presque 2 migrants sur 100 ne sont jamais arrivés à destination.
      La frontière comme projet

      Ce qui est à la fois plus inquiétant et plus intéressant dans le propos de Bart De Wever, c’est lorsqu’il définit la frontière comme une « communauté de responsabilité », le socle de solidarité dans une société. En cela, il rejoint plusieurs figures de la gauche, comme Hubert Védrine ou Régis Debray, qui fut le compagnon de route de Che Guevara.

      Nous ne sommes plus ici dans la logique managériale « entre humanité et fermeté » qui a longtemps prévalu en matière de gestion des migrations, et dont le seul horizon était la fermeture des frontières. Ici, c’est la frontière elle-même qui définit le contour du projet de société.

      En cela, le propos de Bart De Wever épouse une fracture fondamentale qui traverse nos sociétés, qui divise ceux pour qui les frontières représentent les scories d’un monde passé, et ceux pour qui elles constituent une ultime protection face à une menace extérieure. Cette fracture, c’est la fracture entre souverainisme et cosmopolitisme, qu’a parfaitement incarnée la dernière élection présidentielle française, et dont la frontière est devenue le totem. Ce clivage entre souverainisme et cosmopolitisme dépasse le clivage traditionnel entre gauche et droite, et doit aujourd’hui constituer, à l’évidence, un axe de lecture complémentaire des idéologies politiques.

      La question des migrations est un marqueur idéologique fondamental, parce qu’elle interroge notre rapport à l’autre : celui qui se trouve de l’autre côté de la frontière est-il un étranger, ou est-il l’un des nôtres ?

      La vision du monde proposée par le leader nationaliste flamand est celle d’un monde où les frontières sépareraient les nations, et où les migrations seraient une anomalie politique et un danger identitaire. Cette vision est le moteur du nationalisme, où les frontières des territoires correspondraient à celles des nations.

      En face, il reste un cosmopolitisme à inventer. Cela nécessitera d’entendre les peurs et les angoisses que nourrit une partie de la population à l’égard des migrations, et de ne pas y opposer simplement des chiffres et des faits, mais un projet de société. Un projet de société qui reconnaisse le caractère structurel des migrations dans un 21ème siècle globalisé, et qui reconnaisse l’universalisme comme valeur qui puisse rassembler la gauche et la droite, de Louis Michel à Alexis Deswaef.

      Et on revient ici à l’ouverture des frontières, qui constitue à mon sens l’horizon possible d’un tel projet. Loin d’être une utopie naïve, c’est le moyen le plus pragmatique et rationnel de répondre aux défis des migrations contemporaines, de les organiser au bénéfice de tous, et de mettre un terme à la fois aux tragédies de la Méditerranée et au commerce sordide des passeurs.

      Mais aussi, et surtout, c’est un projet de liberté, qui matérialise un droit fondamental, la liberté de circulation. C’est aussi un projet d’égalité, qui permet de réduire (un peu) l’injustice fondamentale du lieu de naissance. Et c’est enfin un projet de fraternité, qui reconnaît l’autre comme une partie intégrante de nous-mêmes.

      (1) La citation n’est pas apocryphe : la suite de la phrase a été ajoutée bien plus tard. (2) « The fiscal impact of immigration in OECD countries », International Migration Outlook 2013, OCDE.

      (3) Voir notamment le projet de recherche MOBGLOB : http://www.sciencespo.fr/mobglob

      http://plus.lesoir.be/136106/article/2018-01-25/bart-de-wever-raison-il-faut-discuter-de-louverture-des-frontieres-pour-
      #sécurité_sociale #frontières

    • "Fermer les frontières ne sert à rien"

      Est-il possible de fermer les frontières ? Dans certains discours politiques, ce serait la seule solution pour mettre à l’immigration illégale. Mais dans les faits, est-ce réellement envisageable, et surtout, efficace ? Soir Première a posé la question à François Gemenne, chercheur et enseignant à l’ULG et à Science Po Paris, ainsi qu’à Pierre d’Argent, professeur de droit international à l’UCL.

      Pour François Gemenne, fermer les frontières serait un leurre, et ne servirait à rien : « Sauf à tirer sur les gens à la frontière, dit-il, ce n’est pas ça qui ralentirait les migrations. Les gens ne vont pas renoncer à leur projet de migration parce qu’une frontière est fermée. On en a l’illustration sous nos yeux. Il y a des centaines de personnes à Calais qui attendent de passer vers l’Angleterre alors que la frontière est fermée. L’effet de la fermeture des frontières, ça rend seulement les migrations plus coûteuses, plus dangereuses, plus meurtrières. Et ça crée le chaos et la crise politique qu’on connait actuellement ».

      Pour lui, c’est au contraire l’inverse qu’il faudrait envisager, c’est-à-dire les ouvrir. « C’est une question qu’on n’ose même plus aborder dans nos démocraties sous peine de passer pour un illuminé, et pourtant il faut la poser ! L’ouverture des frontières permettrait à beaucoup de personnes qui sont en situation administrative irrégulière, c’est-à-dire les sans-papiers, de rentrer chez eux. Ca permettrait beaucoup plus d’aller-retour, mais aussi, paradoxalement, de beaucoup mieux contrôler qui entre et qui sort sur le territoire ». Il explique également que cela neutraliserait le business des passeurs : « C’est parce que les gens sont prêts à tout pour franchir les frontières que le business des passeurs prospère. Donc, il y a une grande hypocrisie quand on dit qu’on veut lutter contre les passeurs, et qu’en même temps on veut fermer les frontières ».
      Des frontières pour rassurer ceux qui vivent à l’intérieur de celles-ci

      Pierre d’Argent rejoint François Gemenne dans son analyse. Mais sur la notion de frontière, il insiste un point : « Les frontières servent aussi, qu’on le veuille ou non, à rassurer des identités collectives au niveau interne. La frontière définit un corps collectif qui s’auto-détermine politiquement, et dire cela, ce n’est pas nécessairement rechercher une identité raciale ou autre. Dès lors, la suppression des frontières permettrait d’éliminer certains problèmes, mais en créerait peut-être d’autres. Reconnaissons que la vie en société n’est pas une chose évidente. Nous sommes dans des sociétés post-modernes qui sont très fragmentés. Il y a des sous-identités, et on ne peut manquer de voir que ces soucis qu’on appelle identitaires, et qui sont exprimés malheureusement dans les urnes, sont assez naturels à l’être humain. La manière dont on vit ensemble en société dépend des personnes avec qui on vit. Et si, dans une société démocratique comme la nôtre, il y a une forme d’auto-détermination collective, il faut pouvoir poser ces questions ».
      Ouvrir les frontières : quel impact sur les migrations ?

      François Gemenne en est persuadé : si l’on ouvrait les frontières, il n’y aurait pas forcément un flux migratoire énorme : « Toutes les études, qu’elles soient historiques, sociologiques ou prospectives, montrent que le degré d’ouverture d’une frontière ne joue pas un rôle dans le degré de la migration. Par exemple, quand on a établi l’espace Schengen, on n’a pas observé de migration massive de la population espagnole ou d’autres pays du sud de l’Europe vers le nord de l’Europe ».

      Pour Pierre d’Argent, il est cependant difficile de comparer l’ouverture de frontières en Europe avec l’ouverture des frontières entre l’Afrique et l’Europe, par exemple. Pour lui, il est très difficile de savoir ce qui pourrait arriver.

      https://www.rtbf.be/info/dossier/la-prem1ere-soir-prem1ere/detail_fermer-les-frontieres-ne-sert-a-rien?id=9951419

    • Migrants : l’#irrationnel au pouvoir ?

      Très loin du renouveau proclamé depuis l’élection du président Macron, la politique migratoire du gouvernement Philippe se place dans une triste #continuité avec celles qui l’ont précédée tout en franchissant de nouvelles lignes rouges qui auraient relevé de l’inimaginable il y a encore quelques années. Si, en 1996, la France s’émouvait de l’irruption de policiers dans une église pour déloger les grévistes migrant.e.s, que de pas franchis depuis : accès à l’#eau et distributions de #nourriture empêchés, tentes tailladées, familles traquées jusque dans les centres d’hébergement d’urgence en violation du principe fondamental de l’#inconditionnalité_du_secours.

      La #loi_sur_l’immigration que le gouvernement prépare marque l’emballement de ce processus répressif en proposant d’allonger les délais de #rétention administrative, de généraliser les #assignations_à_résidence, d’augmenter les #expulsions et de durcir l’application du règlement de #Dublin, de restreindre les conditions d’accès à certains titres de séjour, ou de supprimer la garantie d’un recours suspensif pour certain.e.s demandeur.e.s d’asile. Au-delà de leur apparente diversité, ces mesures reposent sur une seule et même idée de la migration comme « #problème ».

      Cela fait pourtant plusieurs décennies que les chercheurs spécialisés sur les migrations, toutes disciplines scientifiques confondues, montrent que cette vision est largement erronée. Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas eu d’augmentation drastique des migrations durant les dernières décennies. Les flux en valeur absolue ont augmenté mais le nombre relatif de migrant.e.s par rapport à la population mondiale stagne à 3 % et est le même qu’au début du XXe siècle. Dans l’Union européenne, après le pic de 2015, qui n’a par ailleurs pas concerné la France, le nombre des arrivées à déjà chuté. Sans compter les « sorties » jamais intégrées aux analyses statistiques et pourtant loin d’être négligeables. Et si la demande d’asile a connu, en France, une augmentation récente, elle est loin d’être démesurée au regard d’autres périodes historiques. Au final, la mal nommée « #crise_migratoire » européenne est bien plus une crise institutionnelle, une crise de la solidarité et de l’hospitalité, qu’une crise des flux. Car ce qui est inédit dans la période actuelle c’est bien plus l’accentuation des dispositifs répressifs que l’augmentation de la proportion des arrivées.

      La menace que représenteraient les migrant.e.s pour le #marché_du_travail est tout autant exagérée. Une abondance de travaux montre depuis longtemps que la migration constitue un apport à la fois économique et démographique dans le contexte des sociétés européennes vieillissantes, où de nombreux emplois sont délaissés par les nationaux. Les économistes répètent qu’il n’y a pas de corrélation avérée entre #immigration et #chômage car le marché du travail n’est pas un gâteau à taille fixe et indépendante du nombre de convives. En Europe, les migrant.e.s ne coûtent pas plus qu’ils/elles ne contribuent aux finances publiques, auxquelles ils/elles participent davantage que les nationaux, du fait de la structure par âge de leur population.

      Imaginons un instant une France sans migrant.e.s. L’image est vertigineuse tant leur place est importante dans nos existences et les secteurs vitaux de nos économies : auprès de nos familles, dans les domaines de la santé, de la recherche, de l’industrie, de la construction, des services aux personnes, etc. Et parce qu’en fait, les migrant.e.s, c’est nous : un.e Français.e sur quatre a au moins un.e parent.e ou un.e grand-parent immigré.e.

      En tant que chercheur.e.s, nous sommes stupéfait.e.s de voir les responsables politiques successifs asséner des contre-vérités, puis jeter de l’huile sur le feu. Car loin de résoudre des problèmes fantasmés, les mesures, que chaque nouvelle majorité s’est empressée de prendre, n’ont cessé d’en fabriquer de plus aigus. Les situations d’irrégularité et de #précarité qui feraient des migrant.e.s des « fardeaux » sont précisément produites par nos politiques migratoires : la quasi-absence de canaux légaux de migration (pourtant préconisés par les organismes internationaux les plus consensuels) oblige les migrant.e.s à dépenser des sommes considérables pour emprunter des voies illégales. La #vulnérabilité financière mais aussi physique et psychique produite par notre choix de verrouiller les frontières est ensuite redoublée par d’autres pièces de nos réglementations : en obligeant les migrant.e.s à demeurer dans le premier pays d’entrée de l’UE, le règlement de Dublin les prive de leurs réseaux familiaux et communautaires, souvent situés dans d’autres pays européens et si précieux à leur insertion. A l’arrivée, nos lois sur l’accès au séjour et au travail les maintiennent, ou les font basculer, dans des situations de clandestinité et de dépendance. Enfin, ces lois contribuent paradoxalement à rendre les migrations irréversibles : la précarité administrative des migrant.e.s les pousse souvent à renoncer à leurs projets de retour au pays par peur qu’ils ne soient définitifs. Les enquêtes montrent que c’est l’absence de « papiers » qui empêche ces retours. Nos politiques migratoires fabriquent bien ce contre quoi elles prétendent lutter.

      Les migrant.e.s ne sont pas « la misère du monde ». Comme ses prédécesseurs, le gouvernement signe aujourd’hui les conditions d’un échec programmé, autant en termes de pertes sociales, économiques et humaines, que d’inefficacité au regard de ses propres objectifs.

      Imaginons une autre politique migratoire. Une politique migratoire enfin réaliste. Elle est possible, même sans les millions utilisés pour la rétention et l’expulsion des migrant.e.s, le verrouillage hautement technologique des frontières, le financement de patrouilles de police et de CRS, les sommes versées aux régimes autoritaires de tous bords pour qu’ils retiennent, reprennent ou enferment leurs migrant.e.s. Une politique d’#accueil digne de ce nom, fondée sur l’enrichissement mutuel et le respect de la #dignité de l’autre, coûterait certainement moins cher que la politique restrictive et destructrice que le gouvernement a choisi de renforcer encore un peu plus aujourd’hui. Quelle est donc sa rationalité : ignorance ou électoralisme ?

      http://www.liberation.fr/debats/2018/01/18/migrants-l-irrationnel-au-pouvoir_1623475
      #Karen_Akoka #Camille_Schmoll #France #répression #asile #migrations #réfugiés #détention_administrative #renvois #Règlement_Dublin #3_pourcent #crise_Des_réfugiés #invasion #afflux #économie #travail #fermeture_des_frontières #migrations_circulaires #réalisme #rationalité

    • Karine et Camille reviennent sur l’idée de l’économie qui ne serait pas un gâteau...
      #Johan_Rochel a très bien expliqué cela dans son livre
      Repenser l’immigration. Une boussole éthique
      http://www.ppur.org/produit/810/9782889151769

      Il a appelé cela le #piège_du_gâteau (#gâteau -vs- #repas_canadien) :

      « La discussion sur les bienfaits économiques de l’immigration est souvent tronquée par le piège du gâteau. Si vous invitez plus de gens à votre anniversaire, la part moyenne du gâteau va rétrécir. De même, on a tendance à penser que si plus de participants accèdent au marché du travail, il en découlera forcément une baisse des salaires et une réduction du nombre d’emplois disponible.
      Cette vision repose sur une erreur fondamentale quant au type de gâteau que représente l’économie, puisque, loin d’être de taille fixe, celui-ci augmente en fonction du nombre de participants. Les immigrants trouvant un travail ne osnt en effet pas seulement des travailleurs, ils sont également des consommateurs. Ils doivent se loger, manger, consommer et, à ce titre, leur présence stimule la croissance et crée de nouvelles opportunités économiques. Dans le même temps, cette prospérité économique provoque de nouvelles demandes en termes de logement, mobilité et infrastructure.
      L’immigration n’est donc pas comparable à une fête d’anniversaire où la part de gâteau diminuerait sans cesse. La bonne image serait plutôt celle d’un repas canadien : chacun apporte sa contribution personnelle, avant de se lancer à la découverte de divers plats et d’échanger avec les autres convives. Assis à cette table, nous sommes à la fois contributeurs et consommateurs.
      Cette analogie du repas canadien nous permet d’expliquer pourquoi un petit pays comme la Suisse n’a pas sombré dans la pauvreté la plus totale suite à l’arrivée de milliers d’Européens. Ces immigrants n’ont pas fait diminuer la taille du gâteau, ils ont contribué à la prospérité et au festin commun. L’augmentation du nombre de personnes actives sur le marché du travail a ainsi conduit à une forte augmentation du nombre d’emplois à disposition, tout en conservant des salaires élevés et un taux de chômage faible.
      Collectivement, la Suisse ressort clairement gagnante de cette mobilité internationale. Ce bénéfice collectif ’national’ ne doit cependant pas faire oublier les situations difficiles. Les changements induits par l’immigration profitent en effet à certains, tandis que d’autres se retrouvent sous pression. C’est notamment le cas des travailleurs résidents dont l’activité ou les compétences sont directement en compétition avec les nouveaux immigrés. Cela concerne tout aussi bien des secteurs peu qualifiés (par exemple les anciens migrants actifs dans l’hôtellerie) que dans les domaines hautement qualifiés (comme le management ou la recherche).
      Sur le plan éthique, ce constat est essentiel car il fait clairement apparaître deux questions distinctes. D’une part, si l’immigration profite au pays en général, l’exigence d’une répartition équitable des effets positifs et négatifs de cette immigration se pose de manière aiguë. Au final, la question ne relève plus de la politique migratoire, mais de la redistribution des richesses produites. Le douanier imaginaire ne peut donc se justifier sous couvert d’une ’protection’ générale de l’économie.
      D’autre part, si l’immigration met sous pression certains travailleurs résidents, la question de leur éventuelle protection doit être posée. Dans le débat public, cette question est souvent présentée comme un choix entre la défense de ’nos pauvres’ ou de ’nos chômeurs’ face aux ’immigrés’. Même si l’immigration est positive pour la collectivité, certains estiment que la protection de certains résidents justifierait la mise en œuvre de politiques migratoires restrictives » (Rochel 2016 : 31-33)

    • Migrants : « Ouvrir les frontières accroît à la fois la liberté et la sécurité »

      Alors que s’est achevé vendredi 29 juin au matin un sommet européen sur la question des migrations, le chercheur François Gemenne revient sur quelques idées reçues. Plutôt que de « résister » en fermant les frontières, mieux vaut « accompagner » les migrants par plus d’ouverture et de coopération.

      Le nombre de migrations va-t-il augmenter du fait des changements climatiques ?

      Non seulement elles vont augmenter, mais elles vont changer de nature, notamment devenir de plus en plus contraintes. De plus en plus de gens vont être forcés de migrer. Et de plus en plus de gens, les populations rurales les plus vulnérables, vont être incapables de migrer, parce que l’émigration demande beaucoup de ressources.

      Les gens vont se déplacer davantage, car les facteurs qui les poussent à migrer s’aggravent sous l’effet du changement climatique. Les inégalités sont le moteur premier des migrations, qu’elles soient réelles ou perçues, politiques, économiques ou environnementales.

      On est face à un phénomène structurel, mais on refuse de le considérer comme tel. On préfère parler de crise, où la migration est vue comme un problème à résoudre.

      Pourquoi les inégalités sont-elles le moteur des migrations ?

      Les gens migrent parce qu’ils sont confrontés chez eux à des inégalités politiques, économiques, environnementales. Ils vont quitter un endroit où ils sont en position de faiblesse vers un endroit qu’ils considèrent, ou qu’ils espèrent meilleur.

      Une réduction des inégalités de niveau de vie entre les pays du Nord et les pays du Sud serait-elle de nature à réduire l’immigration ?

      À long terme, oui. Pas à court terme. La propension à migrer diminue à partir du moment où le revenu moyen des personnes au départ atteint environ 15.000 $ annuels.

      Dans un premier temps, plus le niveau de la personne qui est en bas de l’échelle sociale augmente, plus la personne va avoir de ressources à consacrer à la migration. Et, tant qu’il demeure une inégalité, les gens vont vouloir migrer. Si on augmente massivement l’aide au développement des pays du Sud, et donc le niveau de revenus des gens, cela va les conduire à migrer davantage. Du moins, jusqu’à ce qu’on arrive au point d’égalité.

      L’essentiel des migrations aujourd’hui proviennent de pays un peu plus « développés ». Les migrants arrivent peu de Centrafrique ou de la Sierra Leone, les pays les plus pauvres d’Afrique. Ceux qui peuvent embarquer et payer des passeurs sont des gens qui ont économisé pendant plusieurs années.

      D’un point de vue cynique, pour éviter les migrations, il faut donc soit que les gens restent très pauvres, soit qu’ils parviennent à un niveau de richesse proche du nôtre.

      Non seulement à un niveau de richesse, mais à un niveau de droit, de sécurité, de protection environnementale proches du nôtre. Ce qui est encore très loin d’arriver, même si cela peut constituer un horizon lointain. Il faut donc accepter que, le temps qu’on y arrive, il y ait de façon structurelle davantage de migrations. On entre dans un siècle de migrations.

      Mais plutôt que de se dire « essayons de faire face à cette réalité, de l’accompagner et de l’organiser au mieux », on reste dans une logique de repli. Alors que vouloir « résister » à ce phénomène, à travers des camps au bord de l’Europe, au bord de nos villes, est une bataille perdue d’avance.

      Quand j’étais lycéen, au milieu des années 1990, nos professeurs tenaient le même discours vis-à-vis d’Internet. On organisait des grands débats au lycée — « Est-ce qu’Internet est une bonne ou une mauvaise chose ? Internet une opportunité ou un danger ? » Ce sont exactement les mêmes débats que ceux qui nous animent aujourd’hui sur les migrations !

      Et Internet s’est imposé, sans qu’on puisse l’empêcher.

      Nous avons tous accepté qu’Internet transforme tous les aspects de notre vie et de l’organisation de la société. Personne ou presque n’aurait l’idée de brider Internet. On tente d’en maximiser les opportunités et d’en limiter les dangers. Mais pour les migrations, on n’est pas encore dans cet état d’esprit.

      À très long terme, il faut donc équilibrer les niveaux de vie. À court terme que peut-on faire ?

      Il faut essayer d’organiser les choses, pour que cela se passe le mieux possible dans l’intérêt des migrants, dans l’intérêt des sociétés de destination et dans celui des sociétés d’origine.

      Parce qu’aujourd’hui, notre posture de résistance et de fermeture des frontières crée le chaos, crée cette impression de crise, crée ces tensions dans nos sociétés, du racisme, du rejet et potentiellement des violences.

      Il faut permettre des voies d’accès sûres et légales vers l’Europe, y compris pour les migrants économiques, pour mettre fin aux naufrages des bateaux et aux réseaux des passeurs. Il faut également mutualiser les moyens et l’organisation : la compétence de l’immigration doit être transférée à un niveau supranational, par exemple à une agence européenne de l’asile et de l’immigration. Et il faut davantage de coopération au niveau international, qui ne soit pas de la sous-traitance avec des pays de transit ou d’origine, comme on le conçoit volontiers dans les instances européennes.

      Paradoxalement, cette question qui, par essence, demande une coopération internationale est celle sur laquelle il y en a le moins. Les États sont convaincus qu’ils gèreront mieux la question dans le strict cadre de leurs frontières.

      À plus long terme, la plus rationnelle et la plus pragmatique des solutions, c’est simplement d’ouvrir les frontières. On en est loin. Les gouvernements et une grande partie des médias véhiculent l’idée que la frontière est l’instrument du contrôle des migrations. Si vous fermez une frontière, les gens s’arrêteraient de venir. Et si vous ouvrez la frontière, tout le monde viendrait.

      Or, toutes les recherches montrent que le degré d’ouverture ou de fermeture d’une frontière joue un rôle marginal dans la décision de migrer. Les gens ne vont pas se décider à abandonner leur famille et leur pays juste parce qu’une frontière, là-bas, en Allemagne, est ouverte. Et, des gens qui sont persécutés par les bombes qui leur tombent dessus en Syrie ne vont pas y rester parce que la frontière est fermée. À Calais, même si la frontière est complètement fermée avec le Royaume-Uni, les migrants tenteront cent fois, mille fois de la franchir.

      Par contre, le degré d’ouverture de la frontière va déterminer les conditions de la migration, son coût, son danger. Ouvrir les frontières ne veut pas dire les faire disparaître. Les États restent là. On ne supprime pas les passeports, on supprime simplement les visas. Cela permet aussi de mieux contrôler les entrées et les sorties, car les États savent exactement qui entre sur le territoire et qui en sort. Cette solution accroit à la fois la liberté et la sécurité.

      Est-ce qu’il y a des régions où cela se passe bien ?

      Il y a plein d’endroits en France où cela se passe très bien, au niveau local. Les fers de lance de l’accueil des migrants sont souvent les maires : Juppé à Bordeaux, Piolle à Grenoble, Hidalgo à Paris, Carême à Grande-Synthe.

      Au niveau d’un pays, la Nouvelle-Zélande développe une politique d’accueil relativement ouverte, qui fonctionne bien. Il y a des pays paradoxaux, comme l’Inde, qui a une frontière complètement ouverte avec le Népal, bouddhiste, et une frontière complètement fermée avec le Bangladesh, musulman. Ce cas illustre le caractère raciste de nos politiques migratoires. Ce qui nous dérange en Europe, ce ne sont pas les Belges comme moi qui émigrent. La plupart des gens sont convaincus que les Africains partent directement de leur pays pour traverser la Méditerranée et pour arriver en Europe. Or, 55 % des migrations internationales depuis l’Afrique de l’Ouest vont vers l’Afrique de l’Ouest.

      Les migrants qui arrivent de Libye vers l’Europe sont généralement classés comme des migrants économiques parce qu’ils sont noirs. Or, ils migrent avant tout parce qu’ils sont persécutés en Libye, violentés et vendus en esclaves sur les marchés. Par contre, les Syriens sont classés comme des réfugiés politiques parce que nous voyons les images de la guerre en Syrie, mais pour la plupart, ils migrent avant tout pour des raisons économiques. Ils n’étaient pas persécutés en Turquie, au Liban ou en Jordanie, mais ils vivaient dans des conditions de vie misérables. Ils migrent en Europe pour reprendre leur carrière ou pour leurs études.

      Quel rôle joue le facteur démographique dans les migrations ? Car la transition démographique ne se fait pas en Afrique, le continent va passer de 1 milliard d’habitants à 3 milliards d’ici 2050.

      Le meilleur moyen de contrôler la natalité d’Afrique serait de faire venir toute l’Afrique en Europe (rires) ! Toutes les études montrent que, dès la deuxième génération, le taux de natalité des Africaines s’aligne strictement sur celui de la population du pays d’accueil.

      Ces taux de natalité créent une peur chez nous, on craint le péril démographique en Afrique, qui va se déplacer vers l’Europe. Les gens restent dans une identité relativement figée, où l’on conçoit l’Europe comme blanche. La réalité est que nous sommes un pays métissé.

      La France black, blanche, beur, c’était il y a vingt ans ! Maintenant, le Rassemblement national et aussi la droite mettent en avant les racines et la tradition chrétienne de la France.

      Ils veulent rester catholiques, blancs. Le problème est qu’aucun autre parti n’assume la position inverse.

      Parce que cela semble inassumable politiquement, ainsi que les solutions que vous proposez. Pour le moment, l’inverse se produit : des gouvernements de plus en plus réactionnaires, de plus en plus xénophobes. Cela fait un peu peur pour l’avenir.

      C’est encore très optimiste d’avoir peur. J’ai acté que l’Europe serait bientôt gouvernée par l’extrême droite. Je suis déjà à l’étape d’après, où s’organisent des petites poches de résistance qui accueillent clandestinement des migrants.

      En Belgique, malgré un gouvernement d’extrême droite, dans un parc au nord de Bruxelles, il y a un grand mouvement de solidarité et d’accueil des migrants pour éviter qu’ils passent la nuit dehors. Près de 45.000 personnes sont organisées avec un compte Facebook pour se relayer. Ce mouvement de solidarité devient de plus en plus un mouvement politique de résistance face à un régime autoritaire.

      Les démocraties, celles pour qui la question des droits humains compte encore un peu, sont en train de devenir minoritaires en Europe ! Il nous faut organiser d’autres formes de résistance. C’est une vision de l’avenir assez pessimiste. J’espère me tromper, et que l’attitude du gouvernement espagnol va ouvrir une nouvelle voie en Europe, que les électeurs vont sanctionner positivement cette attitude d’accueil des migrants.

      https://reporterre.net/Migrants-Ouvrir-les-frontieres-accroit-a-la-fois-la-liberte-et-la-securi

    • There’s Nothing Wrong With Open Borders

      Why a brave Democrat should make the case for vastly expanding immigration.

      The internet expands the bounds of acceptable discourse, so ideas considered out of bounds not long ago now rocket toward widespread acceptability. See: cannabis legalization, government-run health care, white nationalism and, of course, the flat-earthers.

      Yet there’s one political shore that remains stubbornly beyond the horizon. It’s an idea almost nobody in mainstream politics will address, other than to hurl the label as a bloody cudgel.

      I’m talking about opening up America’s borders to everyone who wants to move here.

      Imagine not just opposing President Trump’s wall but also opposing the nation’s cruel and expensive immigration and border-security apparatus in its entirety. Imagine radically shifting our stance toward outsiders from one of suspicion to one of warm embrace. Imagine that if you passed a minimal background check, you’d be free to live, work, pay taxes and die in the United States. Imagine moving from Nigeria to Nebraska as freely as one might move from Massachusetts to Maine.

      https://www.nytimes.com/2019/01/16/opinion/open-borders-immigration.html?smid=tw-nytopinion&smtyp=cur

  • HCR | Les propositions d’Israël pour la réinstallation préoccupent le HCR
    https://asile.ch/2017/11/21/hcr-propositions-disrael-reinstallation-preoccupent-hcr

    Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est sérieusement préoccupé par les propositions d’Israël annoncées le 16 novembre 2017 par Aryeh Deri, le Ministre de l’Intérieur et Gilad Erdan le Ministre de la Sécurité publique. Ces propositions prévoient de contraindre des demandeurs d’asile et des réfugiés d’Érythrée et du Soudan à accepter une […]

  • The Italian Council of State confirms its position on Bulgaria as a not safe country for the transfer of asylum seekers under the #Dublin Regulation.

    With the decision n. 5085 of the 3rd of November 2017, the highest administrative Italian court annulled the transfer to Bulgaria of an asylum seeker under 604/2013 Regulation, confirming its orientation as already expressed last year with several other pronunciations ( n. 3998/2016 Reg. Prov. Coll., n. 3999/2016 Reg. Prov. Coll., n. 4000/2016 Reg. Prov. Coll. and n. 4002/2016 Reg. Prov. Coll.).

    In this decision the Council of State affirmed that “there are no reliable elements that led us to believe that the condition of asylum seekers in Bulgaria can be considered respectful of fundamental human rights and can lead to a concrete risk of suffering inhuman and degrading treatments as foreseen in art. 3 par. 2 Reg. n. 604/2013”.

    This is particularly relevant if we think that the administrative judges went beyond the informations provided by the Ministry of Foreign Affairs. In fact, in the opinion of the Council of State, this informations “doesn’t provide enough convincing elements regarding the effective respect of the reception standards in order to avoid the doubt that, up to now, there are still systemic deficiencies in the asylum seekers reception system” in Bulgaria.

    This decision, that follows the legal precedents of the European Courts of Human Rights, reaffirms the fundamental principle that a judge must annul the transfer decree every time there is the reasonable doubt that in the outgoing country exists habitual infringement of human rights. According to these considerations, the highest administrative Italian court took in consideration the informations and data, used by the claimant during the appeal, gathered by the international N.G.O.’s and by the decisions of the European high courts.

    The Council of State, in the present case, confirmed that there were a risk of suffering inhuman and degrading treatments in the eventuality of a transfer of the claimant to Bulgaria and for this reason annulled the transfer decree.

    reçu via la mailing-list Migreurop, le 13.11.2017 (email de Lucia Gennari)
    #renvois_Dublin #asile #migrations #réfugiés #Bulgarie #pays_sûr #Italie

    • Consiglio di Stato : annullato il trasferimento di un richiedente asilo verso la Bulgaria

      Il Consiglio di Stato italiano conferma il proprio orientamento sulla Bulgaria quale Paese non sicuro ai fini del trasferimento di richiedenti protezione in applicazione del Regolamento Dublino.

      Con sentenza n. 5085 del 03 novembre 2017, la più alta Corte amministrativa italiana ha annullato il trasferimento verso la Bulgaria di un richiedente asilo ai sensi del Regolamento 604/2013, confermando, con tale pronuncia, il proprio orientamento già espresso lo scorso anno con le sentenze consecutive n. 3998/2016 Reg. Prov. Coll., n. 3999/2016 Reg. Prov. Coll., n. 4000/2016 Reg. Prov. Coll. e n. 4002/2016 Reg. Prov. Coll.

      Nella sentenza il Consiglio di Stato afferma che “non vi siano elementi affidabili per ritenere che le condizioni dei richiedenti asilo in Bulgaria offrano sicure garanzie di rispettare i diritti fondamentali dello straniero e siano tali da scongiurare il fondato rischio di trattamenti disumani e degradanti, siccome prevede l’art. 3, par. 2, del Reg. UE n. 604 del 2013”.

      Tale assunto risulta particolarmente rilevante anche alla luce del fatto che il Collegio va oltre le informazioni che erano state fornite dal Ministero degli Affari Esteri, su richiesta dello stesso Collegio. Secondo il Consiglio di Stato, infatti, tali informazioni “non forniscono elementi tali da rassicurare convincentemente circa l’effettivo raggiungimento di livelli di accoglienza tali da scongiurare il fondato dubbio che sussistano, a tutt’oggi, carenze sistemiche nelle condizioni di accoglienza dei richiedenti”.

      La sentenza, collocandosi nel solco della giurisprudenza della Corte Europea dei diritti dell’Uomo, afferma come a garanzia di incomprimibili diritti fondamentali dello straniero operi un principio di cautela tale per cui il giudice deve annullare il provvedimento di trasferimento di uno straniero tutte le volte che sussista il ragionevole dubbio che vi siano nel Paese di rinvio carenze sistemiche.

      In base a tali considerazioni, la più alta Corte amministrativa italiana ha ritenuto prevalenti le informazioni, evidenziate dalla difesa del ricorrente, diffuse da organizzazioni internazionali nonché le decisioni di altre alte Corti Europee sul punto.

      Il Consiglio di Stato, pertanto, ha ritenuto sussistente il rischio di trattamenti inumani e degradanti per il ricorrente qualora lo stesso dovesse essere rinviato in Bulgaria e per tale ragione ne ha annullato il relativo trasferimento.

      Per ulteriori informazioni sull’azione potete contattare l’avv. Loredana Leo, 3470339581/avv.loredanaleo@gmail.com

      https://www.asgi.it/asilo-e-protezione-internazionale/bulgaria-asilo-trasferimento

    • Italy: Council of State suspends a Dublin transfer to Bulgaria due to deficiencies in the Bulgarian asylum system

      On 3 November 2017, the Italian Council of State suspended (https://www.asgi.it/wp-content/uploads/2017/11/Bulgaria-Paese-non-sicuro-ottobre-2017.pdf) the Dublin transfer of an Afghan national from Italy to Bulgaria. The applicant had previously appealed against the transfer decision before the Regional Administrative Court of Lazio, without success. In March 2016, the Council of State granted suspensive effect to the appeal and instructed the Ministry of Foreign Affairs to provide a report on the conditions faced by asylum seekers in Bulgaria, which was submitted in April 2017.

      The Council of State found, contrary to the lower’s court interpretation, that nothing in the documents submitted before it allowed the Council of State to be fully reassured that the conditions faced by asylum seekers in Bulgaria would not amount to inhuman or degrading treatment within the meaning of Article 4 of the Charter of Fundamental Rights of the European Union. The Council acknowledged the substantial improvements in the Bulgarian asylum system in the recent months, but stated that recent reports still point to poor reception and integration conditions. The Council also relied on decisions from other national courts, such as the Administrative Court of Appeal of Bordeaux (case no.16BX03424), the Federal Administrative Court of Switzerland (case no. E-305/2017) and the Constitutional Court of Austria (case no. 484/2017), which all recognised the existence of serious deficiencies in the Bulgarian asylum system in the context of a Dublin transfer. Therefore, the Council of State quashed the transfer decision to Bulgaria.

      Based on an unofficial translation by the ELENA Weekly Legal Update. We would like to thank Loredana Leo and ASGI for bringing this case to our attention. A summary of the decision can be found in Italian here.

      https://us1.campaign-archive.com/?u=8e3ebd297b1510becc6d6d690&id=7e017ec4b3#8

  • Solidarité Tattes | Appel Dublin : La parole aux étudiant-e-s en travail social
    https://asile.ch/2017/11/13/solidarite-tattes-appel-dublin-parole-aux-etudiant-e-s-travail-social

    “Je me suis sentie complètement bouleversée, impuissante et… niée dans mon travail, qui devait durer 6 mois, mais qui a été stoppé après 4 mois “. Texte envoyé par email via la newsletter de Solidarité Tattes, le 12 novembre 2017. D’ici au 20 novembre 2017, date de remise de l’Appel contre l’application aveugle du règlement Dublin, […]

  • Témoignage | Jusqu’où peut aller la déshumanisation de nos instances gouvernementales ?
    https://asile.ch/2017/11/13/temoignage-jusquou-aller-deshumanisation-de-nos-instances-gouvernementales

    Nous publions ci-dessous la lettre ouverte de trois citoyennes mobilisées pour aider une famille frappée par un renvoi Dublin vers Nice. De nombreux réfugié-e-s y sont à la rue, la famille ne s’y était jamais rendue et n’y connait personne. Elle avait émis le souhait d’être plutôt transférée dans la ville de Bellegarde, où elle […]

    • Témoignages de situations à Fribourg

      C. quitte le Sénégal pour échapper aux violences dans sa famille. Arrivée en Italie, elle se marie avec un homme qui s’avère violent, lui infligeant durant 6 ans des violences psychologiques, sexuelles et physiques. C. décide alors de demander l’asile en Suisse mais risque le renvoi en l’Italie. C. est terrorisée à l’idée d’y retourner, sachant qu’elle n’y trouvera aucune protection.

      K. fuit également le Sénégal avec sa fille de six mois que sa famille veut faire exciser. K. trouve refuge en Espagne. Sa famille la retrouve et veut faire exciser l’enfant en Espagne. Pour échapper au réseau familial, K. gagne la Suisse, où elle demande l’asile. La Suisse n’entre pas en matière, estimant que l’Espagne est compétente. K. attend donc dans l’angoisse son renvoi, ne sachant comment échapper aux violences qui attendent sa fille si elle devait être contrainte de retourner en Espagne.

      Emprisonnée à cause de son engagement politique, Y. doit quitter l’Ethiopie en raison des persécutions étatiques. Elle se rend d’abord en Autriche où un homme la séquestre pendant 5 mois. Elle réussit à fuir vers la Suisse où elle demande l’asile. La Suisse prononce une non-entrée en matière. Enceinte de 7 mois, Y. souhaite rester en Suisse avec son enfant à naître et craint de retomber entre les mains de l’homme qui l’a séquestrée en Autriche.

      R. quitte l’Érythrée pour fuir les violences étatiques et pour rejoindre son compagnon, au bénéfice d’une autorisation de réfugié statutaire, en Suisse depuis 2014. Elle arrive en 2016 mais une décision de non entrée en matière et le renvoi vers l’Italie sont prononcés par les autorités. R. est enceinte de 6 mois et le couple a un enfant de 5 ans qui attend au Soudan de pouvoir rejoindre ses parents. Un renvoi vers l’Italie enfreindrait le droit fondamental à la vie familiale.

      http://www.appeldelles.ch/temoignages-de-situations-a-fribourg

    • 30 policiers et une nouvelle tentative d’expulsion : La famille H., à nouveau traquée un an après leur « vol spécial »

      A l’occasion des vacances scolaires, les autorités vaudoises ont fait débarquer 30 policiers au foyer d’aide d’urgence de Vennes/Lausanne pour tenter d’expulser à nouveau M. et Mme H. et leurs 4 enfants vers Nice !

      Heureusement, la famille ne se trouvait pas au centre ce jour-là ! Elle est toutefois désormais condamnée à survivre par ses propres moyens et à se vivre cachée durant de nombreux mois si elle ne veut pas être prise… L’EVAM (Etablissement Vaudois d’Accueil des Migrants), complice, appellera sans aucun doute la police cantonale si la famille devait se représenter. Cela s’est déjà souvent produit.
      La police a fouillé le centre et les chambres et les personnes vivant dans ce foyer d’aide d’urgence, toutes menacées d’un renvoi et une fois de plus confrontées à la police, ont encore craint que ce soit leur tour…

      Pour rappel, la famille H., a déjà vécu les mêmes violences de l’Etat l’été passé, à savoir l’arrestation d’une partie de la famille (Mme et les 3 filles cadettes) et leur expulsion forcée à destination de Nice où elles avaient été livrées à elles-mêmes.
      Ces violences avaient été dénoncées à travers un communiqué et un mail (ci-joint) et avaient fait l’objet d’une interpellation au Grand Conseil questionnement le déroulement (habituellement) immonde du "vol spécial" vers la France (ci-joint également)

      Elles étaient très vite revenues en Suisse, retrouvant leur mari/père et leur fille/sœur aînée et avaient redéposé une demande d’asile qui a été à nouveau rejetée, malgré les discussions entre organisations et autorités fédérales (M. Gattiker, Mme Sommaruga & co) en lien avec « l’Appel Dublin ». Cette nouvelle décision de renvoi a été prononcée alors qu’une organisation consultée continuait à attester qu’il n’existerait pas de prise en charge adaptée en France (Nice) et alors que la famille a passé une année supplémentaire à s’ancrer ici et à faire valoir son droit à rester !

      Reçu via la mailing-list du collectif R, le 17.07.2018
      cc @stesummi

  • The women who fear saying #MeToo

    Just like Maria, millions of other undocumented women who experience sexual harassment or abuse risk getting arrested, being deported and/or losing their livelihood if they speak up about it. Their abusers are well aware of this fact and exploit it fully, often intentionally misinforming them about what may happen if they leave or report an abusive situation. Few undocumented women like Maria are able to escape this vicious circle and seek help from the authorities.

    http://www.aljazeera.com/indepth/opinion/women-fear-metoo-171031133433085.html

    #femmes #me_too #balance_ton_porc #sans-papiers #migrations #harcèlement_sexuel #violences_sexuelles #expulsions #renvois

    Voir aussi le rapport de l’ODAE-romand :
    Femmes étrangères victimes de violences conjugales. Obstacles au renouvellement du permis de séjour en cas de séparation

    À l’occasion de la journée internationale des femmes, l’Observatoire romand du droit d’asile et des étrangers (ODAE romand) publie un nouveau #rapport, en collaboration avec le groupe de travail « Femmes migrantes et violences conjugales ». Malgré l’importante avancée que constitue la modification de la Loi fédérale sur les étrangers, les femmes concernées ne sont toujours pas certaines d’obtenir le renouvellement de leur permis de séjour si elles quittent leur mari violent. Un grand nombre d’entre elles préfèrent donc taire les violences subies plutôt que de risquer un renvoi, parfois au péril de leur vie. Pour cette troisième édition, de nouveaux cas concrets ont été signalés à l’ODAE romand illustrant les différents aspects de cette problématique peu connue.

    https://odae-romand.ch/wp/wp-content/uploads/2016/07/Rapport_ODAE_Femmes_etrangeres_ViolencesConjugales_2016.pdf

  • Deux fois plus de personnes enfermées en rétention : la machine à expulser s’affole

    La Cimade demande la fin de cet enfermement aveugle qui viole les droits des personnes. Elle dénonce les actes et les discours qui stigmatisent toute une catégorie de la population vivant en France, et une politique qui sous couvert de lutte contre le terrorisme, préfigure la politique d’immigration qu’entend mener ce nouveau gouvernement.

    https://blogs.mediapart.fr/la-cimade/blog/091117/deux-fois-plus-de-personnes-enfermees-en-retention-la-machine-expuls
    #détention_administrative #rétention #asile #migrations #réfugiés #France #renvois #expulsions

  • Ce que fait la politique de contrôle de l’immigration. De l’étranger menotté au clandestin

    Chaque année en France, des milliers d’étrangers en situation irrégulière sont arrêtés sans que l’administration soit en mesure de procéder à leur éloignement. Ils sont libérés après un enfermement en rétention durant lequel ils font l’expérience du rapport policier et de la coercition qui l’accompagne. A travers une enquête ethnographique au sein d’un local de rétention et le suivi au quotidien des étrangers qui n’ont pas été expulsés, il s’agit ici de montrer comment ce dispositif transforme l’image que les étrangers se font d’eux-mêmes (de l’étranger qui se pense légitime à l’étranger qui se sait illégal), mais les confine également à l’usage de l’illicite pour garantir leur présence en France. Eloignés de toutes possibilités de #régularisation, ces étrangers en situation irrégulière se voient réduits au statut de #clandestin.

    http://champpenal.revues.org/7889
    #renvois #expulsions #asile #migrations #réfugiés #détention_administrative #rétention #images #représentations #sans-papiers #clandestinité #après_la_détention_administrative #menottes

  • 285 Turkish teachers and families risk forcible deportation and persecution

    (Lahore, Paris) Pakistan must protect 285 Turkish nationals from forcible repatriation, arbitrary arrest, and other human rights abuses, FIDH and its member organization Human Rights Commission of Pakistan (HRCP) said today. This call follows the deportation of a Turkish family of four on 14 October 2017.

    https://www.fidh.org/en/region/asia/pakistan/285-turkish-teachers-and-families-risk-forcible-deportation-and
    #turquie #Pakistan #renvois #expulsions #purge #persécution

  • The Gambia is now free and democratic so Europe is pushing its migrants to go home

    Gambians were among the top nationalities leaving West Africa for Italy in 2016. In total 11,929 Gambians arrived last year. But because they have a new democratically-elected government, European countries are now looking to increase the returns of Gambian migrants. A Working Party on Integration, Migration and Expulsion has already met at the European Council to discuss a draft agreement on returns between the EU and the Gambia.

    The potentially explosive levels of frustration already hold true for returnees from Libya. Since March 2017, the International Organisation for Migration has sought to voluntarily return Gambians home from Libya. In August, it identified 1,979 Gambians living in Libya.


    https://qz.com/1114660/italy-is-pushing-gambian-migrants-to-return-now-yahya-jammeh-is-out-of-power-but

    #Gambie #migrations #asile #réfugiés #renvois #expulsions #accord #pays_sûr #réfugiés_gambiens #OIM #IOM #retour_volontaire
    cc @isskein

  • Dove finiscono le persone a cui è stato negato l’asilo?

    Gli iracheni Mohammed e Marwan a Malmö, i camerunesi Valentine e David a Berlino, il senegalese Sane a Saluzzo. Daniela Sala ci racconta le vite in sospeso dei «diniegati» tra Svezia, Germania e Italia.


    http://openmigration.org/analisi/dove-finiscono-le-persone-a-cui-e-stato-negato-lasilo
    #Suède #Allemagne #Italie #migrerrance #statistiques #chiffres
    #déboutés #asile #migrations #réfugiés #renvois #expulsions

    cc @isskein

    • Pakistanis among top failed asylum seekers in Germany

      The number of failed asylum seekers who could not be repatriated from Germany because they lack valid documents jumped 71 percent in 2017 as compared to the previous year, the Interior Ministry said on Monday.

      Around 65,000 failed asylum seekers were granted temporary permission to stay in the country in 2017 because they could not be repatriated due to their lack of identity papers, a ministry spokesman said, up from 38,000 in 2016.

      The largest numbers of failed applicants who could not be repatriated because they had no papers were from India, Pakistan, Afghanistan and Russia, publishing group Funke Mediengruppe reported, citing an Interior Ministry internal report.

      The nationalities of nearly 3,800 applicants were registered as “unclear”, including people such as Palestinians and Kurds who did not have a country to which they could be deported, the report said.

      Germany has been trying to speed up such repatriations since Anis Amri, a Tunisian awaiting deportation killed 12 people at a Berlin Christmas market in December 2016. Anis Amri’s deportation had been delayed because he had no valid passport.

      https://dailytimes.com.pk/220528/pakistanis-among-top-failed-asylum-seekers-in-germany