• La représentation politique locale japonaise en question
    https://metropolitiques.eu/La-representation-politique-locale-japonaise-en-question.html

    Les #élus_locaux japonais sont-ils représentatifs de la population ? À partir d’une enquête sociologique inédite sur la préfecture d’Okayama au #Japon, Yasushi Iwabuchi et Michel Koebel présentent des pistes de réflexion sur les biais de la représentation politique. La plupart des recherches consacrées au personnel politique japonais portent sur l’élite politique de l’archipel. À l’exception de quelques études qualitatives localisées (Osawa et Yoon 2019), les élus locaux n’ont fait l’objet d’aucune étude #Terrains

    / Japon, #démocratie_locale, élus locaux, #mode_de_scrutin, représentativité

    #représentativité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_koebel-iwabuchi.pdf

  • Appel du 26 juin - Pour la création d’une coalition des drogué-es
    https://paris-luttes.info/appel-du-26-juin-pour-la-creation-19707

    Le 26 Juin est le jour de la campagne Support don’t Punish, pour la reconnaissance des droits et la décriminalisation des consommateur-ices de drogues. Pourtant, ces dernières années, la répression s’accentue. La politique de la réduction des risques, un acquis des années SIDA en faveur de la santé des consommateurs, est remis en cause de plus en plus durement. Nous sommes rendu-es responsables de tous les vices de la société, et la stigmatisation pèse toujours plus lourdement sur nous. Car derrière la guerre à la drogue, c’est bien la guerre aux drogué-es qui est menée, touchant particulièrement les populations non-blanches et les classes populaires.

    Puisque nous refusons cette situation, et que rien ne doit être fait pour nous sans nous, nous avons décidé de créer une coalition de drogué-es, afin de faire entendre nos voix.

    #drogues #drogués #repression

  • Pour l’égalité réelle en #Corse, refusons l’autonomie législative – Tribune
    https://lvsl.fr/pour-legalite-reelle-en-corse-refusons-lautonomie-legislative-tribune

    Dans un climat de tension, l’hypothèse d’une autonomie corse fait son retour au sommet de l’État. Brandie par Gérald Darmanin à la veille de l’élection présidentielle de 2022, cette promesse n’a cessé d’alimenter un dangereux engrenage. Loin de répondre aux maux qui frappent l’île – crise du logement, insécurité -, elle ouvre la voie à […]

    #Politique #Autonomie_législative #régionalisme #République

  • #Reportage fascinant qui montre (entre autre) que les #peuples premiers amazoniens :

    – Pourraient venir de la polynésie, de l’antartique voir de l’Afrique ;
    – réalisaient une sorte d’#agroforesterie complexe à grande échelle dans l’#Amazonie (loin de l’image de sauvages qu’ont véhiculé les colons) ;
    – et on laissé quantité d’#arts #rupestres.

    L’#archéologie de ces peuples aurait été jusque là négligé par #racisme #néocolonial.

    https://www.youtube.com/watch?v=QGPyXNleBxM

    • Je suis tombé par hasard sur ce documentaire l’autre jour. Et en effet, c’est épatant comme ces découvertes vont à l’encontre de ce qu’on nous enseigne, à savoir que l’Amérique, c’était un continent vierge, peuplé très récemment, depuis le détroit de Béring, puis on est arrivé.

      Et donc, là, on te dit qu’il y avait des sapiens en Amérique du sud avant même Lascaux ou Chauvet, et ça change tout.

    • oui, j’étais tout perdu.
      J’attendais en vain que le reportage mette les choses à leur place en précisant qu’ils avaient retrouvé un drakkar de nos ancètres les gaulois dans un des bras de l’amazon.
      Je pense qu’il faut aller là bas pour frotter toutes ces pierres afin de bien tout effacer.
      Nos enfants n’ont pas besoin de connaître cette histoire révolue

    • ce qui est impressionnant, et déjà évoqué par bien d’autres, c’est « l’humanisation de la nature », ici la forêt amazonienne. une interaction qui fait litière de l’idée de nature et reste a priori invisible à l’oeil capitaliste faute d’être suffisamment brutale et spectaculaire.

      https://seenthis.net/messages/1065254

      (et v’lan dans « le sauvage » itou)

      edit je précise : non pas le sauvage colonial, ubuesque, mais le sauvage idéal, positif, le fashion « ensauvagement » etc.

      #jardin

  • La représentation politique locale japonaise en question
    https://metropolitiques.eu/Portrait-sociologique-des-elus-locaux-japonais.html

    Les #élus_locaux japonais sont-ils représentatifs de la population ? À partir d’une enquête sociologique inédite sur la préfecture d’Okayama au #Japon, Yasushi Iwabuchi et Michel Koebel présentent des pistes de réflexion sur les biais de la représentation politique. La plupart des recherches consacrées au personnel politique japonais portent sur l’élite politique de l’archipel. À l’exception de quelques études qualitatives localisées (Osawa et Yoon 2019), les élus locaux n’ont fait l’objet d’aucune étude #Terrains

    / Japon, #démocratie_locale, élus locaux, #mode_de_scrutin, représentativité

    #représentativité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_koebel-iwabuchi.pdf

  • #Repatriation of Artistic Artefacts: Back to the Origins
    https://contestedhistories.org/uncategorized/repatriation-of-artistic-artefacts-back-to-the-origins

    The repatriation of artistic artefacts to their places of origin is a topic that has become increasingly significant in cultural and political discourse worldwide. This process restores historically and spiritually valuable objects to the communities that created them, recognising their right to preserve and reinterpret their heritage. The debate extends beyond legal ownership; it encompasses […]

    #Uncategorized #Colonialism #Museum

  • Nouvelle frontière des droits: Neurocapitalisme et données neurales - Migalhas
    https://www.migalhas.com.br/coluna/humanidades-e-novas-tecnologias/433967/nouvelle-frontiere-des-droits-neurocapitalisme-et-donnees-neurales

    Humanidades e Novas Tecnologias
    La Nouvelle Frontière des Droits Fondamentaux et Humains, Neurocapitalisme et la Marchandisation des Données Neurales
    Paola Cantarini

    sexta-feira, 4 de julho de 2025

    Atualizado em 3 de julho de 2025 11:42
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    Première partie

    En nous fondant sur des auteurs tels que Sandra Wachter, Brent Mittelstadt (« A Right to Reasonable Inferences : Re-Thinking Data Protection Law in the Age of Big Data and AI. » Columbia Business Law Review, 2019, https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=3248829), Helen Nissenbaum (« Privacy in Context : Technology, Policy, and the Integrity of Social Life. » Stanford University Press, 2010), Luciano Floridi (« Group Privacy : A Defence and an Extension. » Philosophy & Technology, 2014. https://link.springer.com/article/10.1007/s13347-014-0157-2), Daniel Solove et sa théorie sur le processus informationnel approprié lié à la protection de la vie privée (Daniel J. Solove, « The Digital Person : Technology and Privacy in the Information Age. », 2004), ainsi qu’en nous appuyant sur Habermas et Martha Nussbaum, nous affirmons la nécessité d’une nouvelle « Déclaration des droits de l’homme » et de la reformulation de ses fondements pour s’adapter au contexte « onlife » et apporter une approche adaptée à l’intelligence artificielle, car il n’est pas possible de combattre les problèmes actuels en s’appuyant sur des prémisses dépassées, comme la démocratie libérale, c’est-à-dire dans le paradigme libéral.

    Il faut repenser le modèle démocratique face à la réduction du nombre de pays démocratiques (Freedom House Report, 2024. Freedom in the World 2024 : The Mounting Damage of Flawed Elections and Disinformation. Washington, DC, https://freedomhouse.org/report/freedom-world/2024/mounting-damage-flawed-elections), puisque seulement 29% de la population mondiale vit sous des régimes démocratiques, avec une baisse pour la 18e année consécutive de la liberté mondiale, une augmentation de l’écart entre pays riches et pauvres (« A Matter of Choice - Human Development Report », 2025 - UNDP/PNUD - Human Development Report 2025 : A Matter of Choice - Reimagining the Future of Human Development in an Age of Uncertainty. New York : UNDP. https://hdr.undp.org/system/files/documents/global-report-document/hdr2025reporten.pdf), une augmentation de la concentration des richesses, une stagnation mondiale de l’Indice de Développement Humain (IDH) et un approfondissement des inégalités numériques et démocratiques, outre l’insuffisance des interprétations encore dominantes comme celle qui prévaut aux États-Unis concernant le 1er Amendement de la Constitution, fondant une conception absolutiste de l’amendement et du droit à la liberté d’expression, dans un anachronisme historique qui n’est pas attentif au changement de l’être humain, de la réalité sociale et des dynamiques du pouvoir, des médias sociaux et qui n’est pas attentif à la Théorie des Droits Fondamentaux qui fonde la pondération nécessaire entre droits fondamentaux en collision.

    Contrairement à ce que soutient par exemple Cass R. Sunstein (« #Republic_ Divided Democracy in the Age of Social Media », Princeton University Press, 2017), nous avons besoin d’une pensée disruptive, innovante, particulièrement dans les sciences humaines, comme le soutient également Glauco Arbix (Revista USP/IEA, 2024, IA et recherche scientifique), et de solutions plus que ponctuelles ou incrémentelles.

    Le XXIe siècle présente des défis inédits à la dignité humaine qui transcendent les catégories traditionnelles des droits de l’homme établies dans l’après-guerre. La révolution numérique, les avancées en neurosciences, l’intelligence artificielle et les nouvelles formes d’organisation sociale ont créé des lacunes normatives qui exigent une reformulation profonde du cadre juridico-philosophique des droits fondamentaux et humains. Il est urgent de reconnaître de nouveaux droits humains émergents et de construire une nouvelle « Déclaration des Droits de l’Homme » adaptée aux réalités contemporaines, fondée sur les travaux de penseurs contemporains qui ont consacré leurs carrières à comprendre et répondre à ces défis. Une telle postulation va donc à l’encontre de ce que dispose le premier traité international sur l’IA contraignant, lequel malgré son importance présente encore des lacunes préoccupantes, notamment il ne traite pas des applications militaires de l’IA, ni n’interdit expressément les usages à haut risque comme les systèmes de reconnaissance faciale de masse, laissant une marge pour l’autorégulation (art. 18) et ne crée pas de nouveaux droits humains (art. 13) (Council of Europe. (2024). Framework Convention on Artificial Intelligence, Human Rights, Democracy and the Rule of Law (CETS No. 225). https://www.coe.int/en/web/artificial-intelligence/convention).

    Les innovations rapides en neurosciences et interfaces cerveau-machine (Brain-Computer Interfaces - BCIs) inaugurent une nouvelle frontière dans le domaine des droits de l’homme. Les technologies capables de lire, décoder, manipuler et stimuler l’activité cérébrale mettent en péril l’autodétermination mentale, la vie privée cognitive et l’intégrité psychique des individus. La littérature contemporaine identifie déjà la nécessité d’une nouvelle génération de droits fondamentaux et humains - les neurodroits - comme réponse normative à de tels défis (Yuste et al., 2017 ; Ienca & Andorno, 2017).

    Le neurocapitalisme représente une nouvelle configuration de pouvoir dans laquelle les données cérébrales sont extraites, stockées, traitées et commercialisées dans un but lucratif, amplifiant les asymétries déjà existantes et profondes entre individus et entreprises.

    Comme l’alerte Frank Pasquale (2015), nous sommes face à une transition d’une « société de l’information » vers une « société de surveillance neurocognitive », dans laquelle la collecte de données s’étend des activités en ligne aux processus mentaux internes.

    L’avancée des neurotechnologies exige une profonde mise à jour du catalogue des droits fondamentaux et humains. La vie privée cérébrale, le droit au rêve et la limitation du neurocapitalisme ne sont que les premières expressions de cette transformation normative nécessaire.

    La reconnaissance des neurodroits représente non seulement une réponse aux risques émergents, mais aussi un engagement éthique pour la préservation de l’autonomie, de la dignité et de la liberté cognitive des individus dans un monde de plus en plus invasif et neuroinformationnel.

    Le droit à la vie privée cérébrale se réfère à la protection juridique de l’activité électrique, chimique et fonctionnelle du cerveau, incluant les données dérivées de sa captation, analyse et inférence par les technologies neuroscientifiques. Il s’agit d’un prolongement direct de la protection des données personnelles, mais avec un degré de sensibilité et de risque inédit.

    L’activité neurale contient des informations sur les émotions, croyances, mémoires et même les intentions futures. Un tel contenu, s’il est accessible sans consentement ou traité de manière inadéquate, peut violer les droits à l’intimité, à l’autodétermination informationnelle et à la liberté de pensée, configurant une nouvelle forme de surveillance cognitive (Ienca & Andorno, 2017).

    Parmi les principaux nouveaux droits humains et fondamentaux se distinguent les neurodroits, exigeant une protection juridique de l’esprit humain, comme le dispose Rafael Yuste, directeur du Centre de Neurotechnologie de l’Université de Columbia et président de la NeuroRights Foundation, et principal architecte théorique des neurodroits. Yuste, qui fut également l’un des concepteurs de la BRAIN Initiative lancée par le président Obama en 2013, soutient que l’avancée des neurotechnologies requiert une protection juridique spécifique de l’esprit humain, soulignant l’urgence temporelle de la mise en ouvre des neurodroits. Dans ses mots à l’UNESCO : « Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard ». Cette urgence découle du fait que les neurotechnologies se développent exponentiellement, et la fenêtre d’opportunité pour établir des protections légales proactives se ferme rapidement.

    Les neurodroits sont un ensemble émergent de droits fondamentaux qui visent à protéger l’intégrité, l’autonomie et la liberté mentale des individus face à l’avancée des neurotechnologies et de l’interface directe entre cerveau et machine (Brain-Computer Interfaces - BCIs), outre les technologies de lecture, manipulation ou altération de l’activité cérébrale.

    Selon Yuste, les neurodroits fondamentaux sont (Yuste, R., Goering, S., et al., « Four ethical priorities for neurotechnologies and AI. », 2017, Nature, 551(7679), 159-163) :

    Droit à la Vie Privée Mentale : La protection des informations personnelles obtenues par les neurotechnologies (neurodonnées) contre le décodage sans consentement préalable ;

    Droit à l’Identité Mentale : Le droit à la conscience et au maintien de l’identité personnelle contre les altérations non autorisées par des interventions neurotechnologiques ;

    Droit à la Liberté Cognitive (Cognitive Liberty)/Droit à l’Agentivité : La protection de l’autonomie de la volonté et de la capacité de prise de décisions libres ;

    Droit à l’Intégrité Mentale/Droit au Libre Arbitre : La préservation de la capacité de choix indépendant contre les manipulations neurales ;

    Droit à l’Amélioration Cognitive : La liberté de choisir d’utiliser ou de refuser les technologies d’amélioration mentale ;

    Droit à la Non-Discrimination Algorithmique Basée sur les Données Neurales (Fair Access to Mental Augmentation).

    Parmi les initiatives législatives et constitutionnelles dans le monde, il y a le pionniérisme du Chili, comme premier pays à initier la constitutionnalisation des neurodroits en incluant dans sa réforme constitutionnelle de 2021 le droit à l’intégrité physique et mentale et à la protection des données neurales comme droits fondamentaux explicites dans la Constitution (https://www.bcn.cl/leychile). Dans l’Union européenne, le thème apparaît déjà dans les débats du Conseil européen de bioéthique, dans l’AI Act et dans l’AI Liability Directive, avec une préoccupation concernant l’IA et la manipulation des processus cognitifs.

    Aux États-Unis, il y a des projets de loi en débat, spécialement au niveau étatique (ex. : Californie), et des discussions dans le cadre de la Neuroethics Initiative des National Institutes of Health (NIH).

    L’UNESCO dans la Recommandation sur l’Éthique de l’Intelligence Artificielle - 2021 inclut le thème de la protection de la vie privée mentale comme partie de l’agenda éthique pour l’IA.

    Le XXIe siècle est marqué par l’émergence de technologies capables d’accéder, décoder et manipuler l’activité cérébrale humaine. Les interfaces cerveau-machine, dispositifs de neurostimulation et techniques de neuromarketing avancé configurent un scénario où les frontières entre pensée, décision et intervention externe deviennent de plus en plus ténues. Un tel contexte exige un élargissement urgent du catalogue des droits fondamentaux et humains, incorporant des neurodroits qui protègent l’autonomie, la dignité cognitive et la liberté mentale.

    Le concept de neurocapitalisme, tel que délimité par Rafael Yuste (2021) et élargi par des auteurs comme Marcello Ienca (2017), peut être conceptualisé comme le système économique émergent basé sur l’extraction, le traitement et la monétisation de données neurales pour la création de valeur économique par la prédiction et modification d’états mentaux, comportements et décisions. En d’autres termes, c’est un modèle émergent d’exploitation commerciale de l’activité cérébrale.

    Différemment du capitalisme de surveillance traditionnel, qui infère les états mentaux par des comportements observables, le neurocapitalisme accède directement à l’activité neurale, promettant d’éliminer l’« incertitude » inhérente aux inférences comportementales. Un tel modèle émergent permet aux entreprises privées de monétiser les données neurales, offrant des services de divertissement, santé ou productivité, mais au coût de la capture massive de données cérébrales (Yuste, 2021).

    Les entreprises technologiques développent déjà des produits capables de capter les signaux neuraux à des fins de publicité ciblée, modulation du comportement du consommateur et analyse d’états émotionnels. Les pratiques de neurodata mining, dans lesquelles les données cérébrales sont collectées, stockées et vendues, créent une nouvelle catégorie de risque social : la surveillance neurocognitive. Cette forme d’exploitation extrapole les limites de la vie privée traditionnelle, atteignant des dimensions profondes de la subjectivité humaine.

    Du point de vue juridique, un tel scénario représente une violation non seulement de l’autodétermination informationnelle (Floridi, 2014), mais aussi des principes constitutionnels de la dignité de la personne humaine et de la liberté de pensée.

    La catégorie émergente du droit dénommée « Brain Data Privacy » cherche à établir des garde-fous normatifs pour protéger les informations dérivées de l’activité cérébrale, indépendamment de leur identification directe avec l’individu. Il s’agit d’un droit qui transcende la logique traditionnelle de la protection des données personnelles, reconnaissant le caractère sensible, intime et structurellement lié à l’identité des données neurales.

    Ienca et Andorno (2017) proposent que le droit à la vie privée mentale soit positivé comme un nouveau droit humain, englobant l’interdiction de la collecte, stockage et traitement de données cérébrales sans consentement libre, spécifique et informé. En outre, des auteurs comme Rafael Yuste plaident pour des restrictions légales explicites à l’usage commercial de données neurales, de façon à limiter les effets destructeurs du neurocapitalisme.

    Les plateformes de neurojeux, dispositifs portables pour la méditation ou la productivité et même les applications d’analyse d’humeur basées sur l’EEG (électroencéphalographie) collectent déjà de telles données. L’absence de régulation adéquate crée un environnement propice à l’exploitation économique de l’esprit humain, avec de potentielles violations de la vie privée, liberté de pensée et dignité cognitive.

    Les modalités d’exploitation neurocapitaliste sont :

    1) Le neuromarketing direct - des entreprises comme Neurosky, Emotiv et Nielsen commercialisent déjà des dispositifs EEG consumer-grade pour l’analyse de réponse neurale aux stimuli publicitaires. Cette « lecture directe » des préférences neurales représente un saut qualitatif par rapport au marketing traditionnel, promettant l’accès aux « véritables » désirs du consommateur, non filtrés par la conscience réflexive (https://neurosky.com ; Busto, P. (2017). Neurosky and the commercial promise of brain-computer interfaces. Frontiers in Human Neuroscience ; https://www.emotiv.com ; Chynal, P., et al. (2019). Use of Emotiv EPOC in advertising and marketing : A review. Sensors ; https://www.nielsen.com/us/en/solutions/neuroscience ; Plassmann, H., Ramsøy, T. Z., & Milosavljevic, M. (2012). Branding the brain : A critical review and outlook. Journal of Consumer Psychology).

    2) Optimisation Cognitive Commerciale - des plateformes comme Nootopia, Brain.fm et Focus@Will vendent des promesses d’enhancement cognitif par stimulation neurale, créant des marchés de capacités mentales où attention, mémoire et créativité deviennent des commodités (https://nootopia.com ; https://www.brain.fm ; Rebolledo-Mendez, G. et al. (2020). The effects of auditory stimulation with Brain.fm on cognitive performance. Frontiers in Human Neuroscience ; https://www.focusatwill.com).

    3) Économie de l’Attention Neurale - des dispositifs de surveillance continue de l’attention, comme ceux développés par BrainCo, permettent la quantification et marchandisation en temps réel des ressources attentionnelles, créant de nouveaux marchés de « temps mental » (https://www.brainco.tech ; MIT Technology Review (2020). China’s vast experiments with brain-reading tech ; Xu, W. et al. (2020). Wearable neurofeedback system for monitoring student attention. IEEE Transactions on Human-Machine Systems).

    Le neurocapitalisme opère par trois mécanismes centraux d’accumulation et d’expropriation :

    1) Extraction Neurale : Capture de données cérébrales par des dispositifs invasifs et non-invasifs, fréquemment sous prétexte thérapeutique ou d’enhancement.

    2) Traitement Algorithmique : Application de machine learning et IA pour le décodage de patterns neuraux et la création de profils mentaux détaillés.

    3) Instrumentalisation Comportementale : Usage d’insights neuraux pour l’influence et modification de comportements, créant des boucles de feedback qui amplifient le contrôle sur les processus mentaux.

    Les données cérébrales possèdent des caractéristiques uniques qui les distinguent catégoriquement d’autres formes de données personnelles, telles que :

    1) Involontarité Radicale - différemment des données comportementales numériques, qui résultent d’actions conscientes (clics, posts, achats), les données neurales sont produites involontairement par les processus cérébraux basiques. L’individu ne peut simplement « arrêter » de produire des ondes cérébrales ou une activité neurale.

    2) Accès aux États Mentaux Privés - les neurotechnologies contemporaines permettent l’accès à des états mentaux que l’individu lui-même peut ne pas reconnaître consciemment, incluant des processus pré-conscients, émotions implicites et intentions non articulées.

    3) Immutabilité Biométrique - Les patterns neuraux individuels présentent des caractéristiques biométriques uniques et relativement stables, fonctionnant comme des « empreintes digitales cérébrales » qui ne peuvent être altérées volontairement.

    L’avancée des neurotechnologies a généré un scénario de profondes transformations dans les relations entre science, marché et droits fondamentaux. De tels défis et particularités démontrent l’inadéquation des Frameworks existants, à commencer par les limitations du modèle de consentement, puisqu’on n’a presque jamais un consentement libre, informé, granulaire et, donc, qualifié (fiction du consentement). Le paradigme du consentement central au RGPD, LGPD et législations similaires, se révèle inadéquat tant pour le contexte original et bien plus encore pour les données neurales en raison de plusieurs raisons :

    - Impossibilité de granularité : Il n’est pas possible de consentir sélectivement avec des types spécifiques d’activité neurale - Méconnaissance de la portée : Les individus ne comprennent pas pleinement quelles informations peuvent être extraites de leurs patterns neuraux - Permanence de l’extraction : Une fois l’interface neurale établie, l’extraction de données devient continue et complique la révocation du consentement - Insuffisance de l’anonymisation puisque les techniques traditionnelles d’anonymisation se montrent inefficaces pour les données neurales en raison de :

    Singularité des patterns cérébraux : Impossibilité pratique de véritable anonymisation
    Capacité de re-identification : Les algorithmes peuvent re-identifier les individus par des patterns neuraux uniques
    Inférence d’attributs sensibles : Les données neurales « anonymisées » peuvent révéler l’orientation sexuelle, conditions médicales, croyances politiques

    Compte tenu de tels défis, de l’insuffisance du « status quo » du Droit pour une protection adéquate de ces nouveaux droits, nous proposons un framework spécifique et une nouvelle dimension des nouveaux neurodroits, aux côtés du droit à la vie privée cérébrale (Brain Data Privacy), le droit au rêve comme expression de la liberté psychique. Les aspects centraux de la proposition, comme ses fondements épistémologiques et développements seront présentés dans notre prochain texte.

    Paola Cantarini é advogada, pós-graduada em Direito Constitucional, Direitos Humanos e Direito Internacional. Mestre e doutora em Direito pelo Programa de Estudos Pós-graduados em Direito da PUC/SP. Doutora em filosofia do Direito pela Universidade de Salento (Itália), pós-doutorado em Filosofia, Arte e Pensamento Crítico pela European Graduate School , Saas-Fee (Suíça), pós-doutorado no Centro de Estudos Sociais da Universidade de Coimbra (Portugal).

    Willis Santiago Guerra professor doutor do Programa de Estudos Pós-Graduados em Direito da PUC/SP. Professor Titular da UNIRIO. Tem experiência na área de Direito e Filosofia, com ênfase em Filosofia do Direito e Direito Constitucional.

    #neurocapitalisme #droits_humains

  • #Turchia. #satira, #Pride e opposizione nel mirino
    https://radioblackout.org/2025/07/turchia-satira-pride-e-opposizione-nel-mirino

    La #repressione colpisce sempre più duramente in Turchia. La presenza di riviste satiriche a fumetti è una consolidata tradizione. #leman è un periodico ad ampia diffusione popolare, non certo un giornaletto di nicchia, ma è finito comunque nel mirino della magistratura che ha disposto l’arresto di due redattori, del direttore responsabile e del vignettista e […]

    #L'informazione_di_Blackout #islamisti #smirne
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/07/2025-07-01-murat-turchia-repres-vignetta-smirne-pride.mp3

  • La #cassazione boccia il #decreto_sicurezza
    https://radioblackout.org/2025/07/la-cassazione-boccia-il-decreto-sicurezza

    Venerdì 27 giugno l’ufficio del Massimario e del Ruolo della Corte di Cassazione ha pubblicato una relazione sul “decreto sicurezza”, la legge 80 del 9 giugno di quest’anno. In un testo di ben 129 pagine la Cassazione demolisce l’impianto della nuova legge sia nel metodo – decretazione d’urgenza – sia nel merito – proporzionalità delle […]

    #L'informazione_di_Blackout #repressione

  • Sebastian Roché, politiste : « L’idée d’une violence croissante de la rue à laquelle les policiers ne feraient que répondre est un leurre »

    Coauteur d’une étude consacrée aux manifestations contre les retraites de 2010 et de 2023, le directeur de recherche au CNRS observe qu’une « escalade de la violence » s’est produite du côté des forces de l’ordre. Il en rend compte dans un entretien au « Monde ».

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/06/30/sebastian-roche-politiste-l-idee-d-une-violence-croissante-de-la-rue-a-laque

    #violences-policières #france #répression-policière

  • Solidarité avec Maja, antifasciste en grève de la faim en #Prison en Hongrie
    https://nantes.indymedia.org/posts/149039/solidarite-avec-maja-antifasciste-en-greve-de-la-faim-en-prison-en

    [English below] Depuis le 5 juin, Maja, personne antifasciste non binaire, est en grève de la faim pour protester contre des conditions de détention indignes et la justice politique en Hongrie. Maja a été illégalement extradé.e vers la Hongrie et risque jusqu’à 24 ans de prison dans le cadre d’un…

    #Antifascisme #Répression #budapest #Global

  • Il couvrait le salon de l’armement au Bourget : un journaliste du Média arrêté par la #Police
    https://www.lemediatv.fr/emissions/2025/il-couvrait-le-salon-de-larmement-au-bourget-un-journaliste-du-media-arret

    Vendredi 20 juin 2025, à l’occasion de la couverture d’une action contre la présence d’Israël et d’armateurs israéliens au Salon du Bourget, notre journaliste Andreï Manivit s’est fait interpeller par la police.

    #Liberté_de_la_presse #Répression

  • Immigration : la République dominicaine construit une nouvelle section de son mur à la frontière avec Haïti
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/06/21/la-republique-dominicaine-construit-une-nouvelle-section-de-son-mur-a-la-fro

    Immigration : la République dominicaine construit une nouvelle section de son mur à la frontière avec Haïti
    Le Monde avec AFP
    La République dominicaine a commencé, vendredi 20 juin, à prolonger le mur frontalier la séparant de son voisin haïtien, une construction initiée en 2021 par le gouvernement de Luis Abinader pour lutter contre l’arrivée illégale de migrants.La nouvelle section du mur, longue de 13 kilomètres, est en cours de construction dans la province de Dajabon (Nord). Elle portera la longueur totale du mur à environ 170 kilomètres, soit la moitié de la frontière séparant, sur l’île caribéenne d’Hispaniola, la République dominicaine hispanophone et son voisin, Haïti, francophone, pauvre et miné par la violence.
    Le ministre de la présidence, José Ignacio Paliza, et son homologue de la défense ont dirigé la cérémonie de pose de la première pierre, a précisé le gouvernement, dans un communiqué.
    « La clôture périmétrique n’est pas simplement une infrastructure de sécurité, mais aussi un symbole de souveraineté, d’intégrité institutionnelle et d’engagement pour la protection du territoire national », a déclaré M. Paliza. Le mur, composé d’une base en béton et d’une clôture surmontée de fils barbelés, est une initiative du président Abinader, qui a adopté une ligne dure sur la question migratoire depuis son arrivée au pouvoir, en 2020. La construction du mur a débuté l’année suivante.
    Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques, a été mis à genoux par des gangs accusés de meurtres, de viols et d’enlèvements. La violence s’y est intensifiée au cours de l’année écoulée et un nombre record de près de 1,3 million de personnes ont été forcées de fuir pour trouver refuge ailleurs dans le pays, selon l’Organisation des Nations unies. Environ 500 000 Haïtiens vivent désormais en République dominicaine.En 2024, Luis Abinader a remporté un second mandat en promettant d’intensifier les expulsions. Au cours des cinq premiers mois de l’année, les autorités dominicaines ont expulsé un peu plus de 143 000 Haïtiens sans papiers, selon des données officielles.

    #Covid-19#migrant#migration#haiti#republiquedominicaine#sante#politiquemigratore#expulsion#pauvrete

  • La profession d’enseignant-chercheur aux prises avec le #nouveau_management_public

    Ce texte se propose d’analyser différents impacts de la #néolibéralisation de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) sur le contenu et les #conditions_de_travail des enseignants-chercheurs (EC). L’analyse s’appuie sur les résultats d’une enquête menée entre 2020 et 2022 sur la nature, les causes et les effets des mutations du #travail des EC. Cette recherche visait dans un premier temps à objectiver les évolutions et à saisir les représentations des acteurs à leur sujet. Le second temps entendait analyser les raisons et les vecteurs de ces évolutions. Outre la mobilisation de sources bibliographiques, trois outils ont servi à recueillir des données. Un questionnaire adressé en ligne aux membres des différentes sections du CNU et aux EC en poste dans cinq établissements (aux tailles, localisations et statuts variés), à l’exception de ceux du domaine de la santé [1] a permis de travailler sur 684 réponses complètes reçues. Des entretiens semi-directifs (de 30 à 90 minutes) ont ensuite été menés avec 108 répondants au questionnaire, avec 5 présidents ou vice-présidents d’université (en poste au moment de l’échange) et avec des représentants de 6 syndicats (SNESup, SNESup école émancipée, CFDT, CGT, FO et Sud) [2]. Des résultats provisoires ont enfin été discutés au cours de 7 séminaires réunissant des EC dans le but d’alimenter la réflexion et l’analyse finale. Le livre Enseignants-chercheurs. Un grand corps malade (Bord de l’eau, 2025) rend compte de façon détaillée des résultats de cette recherche.

    On montrera d’abord comment la mise en œuvre des principes du nouveau management public (#NMP) dans l’ESR a entraîné simultanément un alourdissement et un appauvrissement des tâches d’enseignement, de recherche et d’administration incombant aux EC. On abordera ensuite les effets de #surcharge et de #débordements du travail que produisent ces transformations du travail des EC ainsi que les impacts que cela engendre sur leur #moral, leur #engagement et leur #santé.

    Le travail des EC alourdi et appauvri sous l’effet de la #néo-libéralisation et du NMP

    La #néo-managérialisation de l’ESR a démarré dans les années 1990, sans qu’il s’agisse d’une #rupture absolue avec une #université qui aurait jusque-là échappé aux logiques capitalistes dominantes. Parlons plutôt d’une évolution marquée par l’adoption et l’adaptation des principes du néolibéralisme. Promus par la Société du Mont Pèlerin fondée en 1947, puis mis en œuvre à partir des années 1980 (par Thatcher et Reagan), ces principes prônent une réduction des missions et des coûts des services publics s’appuyant sur une gestion comparable à celle des entreprises privées. Il s’agit de rationaliser leur organisation et de réduire leurs budgets, d’instaurer une mise en concurrence interne (entre établissements, départements, équipes et collègues) et externe (avec des organisations privées fournissant des services de même nature), de viser leur rentabilité et de mesurer leur performance. Cela a conduit à favoriser le fonctionnement en mode projet, la diversification des financements en valorisant les #PPP (partenariats public/privé), l’évaluation sur #indicateurs_quantitatifs, les #regroupements… Les objectifs fixés étant l’#efficacité plutôt que l’#équité, l’#efficience plus que l’#utilité_sociale, la #rentabilité avant la qualité de service.

    Ce programme s’applique donc dans l’ESR français à partir des années 1990. En 1998, le #rapport_Attali « Pour un système européen d’enseignement supérieur » répond à une commande de #Claude_Allègre (ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie de 1997 à 2000) qui entend « instiller l’#esprit_d’entreprise dans le système éducatif » (Les Échos, 3 février 1998), une #orientation qui constitue une injonction à visée performative. Dans les établissements, et notamment les #universités_publiques, cette orientation va être conduite par des équipes comptant de plus en plus de technocrates et de managers formés et rompus à l’exercice du NMP qui entendent faire fonctionner une logique inscrite dans la droite ligne du « processus de production, de diffusion et de légitimation des idées néo-managériales en France depuis les années 1970 [3] »

    Le rapport Attali propose un cadre européen inspiré d’orientations de l’OCDE. Lors de la célébration du 800e anniversaire de la Sorbonne, toujours en 1998, les dirigeants français, allemand, britannique et italien lancent un appel pour « un cadre commun de référence visant à améliorer la lisibilité des diplômes, à faciliter la mobilité des étudiants ainsi que leur employabilité ». Dès 1999, 25 autres pays européens signent cet appel et donnent naissance au « #processus_de_Bologne » destiné à créer un Espace européen de l’enseignement supérieur avant 2010. En mars 2000, l’Union européenne rejoint ce projet, qui débouche sur la #stratégie_de_Lisbonne proposant de créer un « #marché_de_la_recherche ». C’est dans ce contexte qu’intervient la #bureaucratisation_néolibérale de l’ESR français qui va transformer la « #gouvernance » de l’ESR, ainsi que le travail et les conditions de travail de ses salariés, dont celles des EC.

    Parallèlement à la dégradation des #taux_d’encadrement (notamment en licence [4], avec des variations entre disciplines et établissements) et aux baisses d’effectifs et de qualification des personnels d’appui, les EC assument des tâches liées à l’enseignement de plus en plus nombreuses, diverses et complexes. Il s’agit notamment d’un travail d’#ingénierie_pédagogique de plus en plus prenant, d’une coordination de plus en plus fréquente d’équipes pédagogiques comprenant des précaires en nombre croissant (dont ils doivent aussi assurer le recrutement et le suivi), de réponses aux injonctions à la « #professionnalisation » (impliquant de faire évoluer les contenus de formation, en réécrivant les maquettes de diplôme en « compétences » [5], en multipliant le nombre de #stages à encadrer et en travaillant sur les #projets_professionnels des étudiants), d’une #complexification de l’#évaluation des étudiants due à la #semestrialisation, à des délais de correction raccourcis, à la « #concurrence » du web et désormais de l’IA et d’une prise en charge d’activités de #marketing et de #communication destinées à vanter, voire à « vendre », les diplômes, les parcours, l’établissement.

    - « On subit une accumulation de #micro-tâches, qui devient chronophage même si c’est souvent des bonnes idées. Par exemple, l’université nous demande de présenter les masters en faisant venir d’anciens étudiants, ce qu’on fait déjà deux fois pour les étudiants de L3 et aux journées portes ouvertes. Ils nous demandent de faire une présentation de plus pour diffuser plus largement sur des plateformes et toucher un public plus large. […] Autre exemple, on nous demande de refaire un point sur les capacités d’accueil de nos masters, et il faut refaire le travail. […] En fait, toute l’année on nous demande des #petits_trucs comme ça. » (PU en sciences de l’éducation et de la formation, en université).

    Une même dynamique opère du côté de la recherche, les activités sont aussi accrues et diversifiées dans un contexte de raréfaction des personnels d’appui, notamment en lien avec la #concurrence aiguisée entre chercheurs, entre labos, entre UFR, entre établissements. Cette évolution c’est aussi la baisse des #budgets_récurrents et la chasse aux #financements, en répondant à des #appels_à_projets émanant de institutions publiques (ANR, ministères, UE) ou d’acteurs privés, la course aux #publications dans les revues classées, en anglais pour certaines disciplines, la multiplication des #évaluations par les établissements, les agences (AÉRES puis #HCÉRES…), les tutelles, le ministère, l’œil rivé sur les classements, notamment celui de Shanghai.

    - « Une partie du temps, on est plus en train de chercher des budgets et de faire du #reporting que de faire la recherche elle-même. Sans compter qu’il faut publier pour être valorisé. Il y a des collègues dont on se demande ce qu’ils publient, parce que leur temps de recherche en fait, c’est du temps d’écriture, mais on ne sait pas sur quoi. » (PU en civilisation américaine en université).
    - « Si on regarde les laboratoires, il y a beaucoup de chercheurs et peu de personnels associés. Nécessairement, les EC doivent faire face à plus de tâches administratives. Et d’autre part, il y a des choses qui ont été formatées, il faut remplir des fichiers, des indicateurs, cela fait beaucoup de tâches administratives à réaliser. » (PU en électronique en IUT).

    À cela s’ajoutent les activités de sélection, de recrutement et de management des étudiants et des doctorants sur des plateformes aux performances discutables (#ParcoursPlus, #Mon_master, Adum), des ATER, des postdocs et des enseignants vacataires et contractuels, ainsi que de titulaires lorsqu’il faut siéger en comité de sélection quand des postes de MCF et PU (Professeur d’Université) sont ouverts. Il faut ici souligner la #surcharge spécifique pesant sur les #femmes, notamment PU, compte tenu des règles de parité (un COS doit compter au moins de 40% de membres de chacun des deux genres) et des inégalités de #genre dans les carrières [ 7].

    Les EC doivent aussi prendre en charge des activités d’information, d’évaluation et de valorisation à destination de divers instances et organismes, dans des délais souvent courts, au moyen d’outils numériques plus ou moins fiables et compatibles. Ces comptes à rendre portent en particulier sur la qualité des cursus, les débouchés professionnels et les taux d’insertion des diplômés, les coûts en heures et en masse salariale des cours, des TD et des TP, les résultats en termes de présence aux examens, de notes, de diplômés, d’abandons en cours de cursus…

    – « Je me sens être très gestionnaire, animatrice, gentille organisatrice une grande partie de mon temps. C’est quelque chose que je n’avais pas du tout anticipé en entrant dans ce métier, parce que je ne pensais pas avoir autant de #charges_administratives. […] Dès la 3è année après mon recrutement, j’étais directrice des études, à faire des emplois du temps, recruter des vacataires, travailler un petit peu le contenu de leurs interventions, mais je devais surtout faire des RH, essayer que ça convienne à chacun, récupérer les papiers qu’on lui demandait pour qu’il soit payé, etc. » (MCF en sociologie en IUT).

    On a ainsi assisté à un double mouvement d’alourdissement er d’appauvrissement du travail des EC sous les effets combinés des injonctions à la professionnalisation (la #loi-LRU de 2007 a ajouté « l’orientation et l’insertion » aux missions de l’ESR) et aux attentes des tutelles en la matière ainsi que des normes budgétaires strictes et des critères « d’#excellence » qui concrétisent l’essor des logiques et des modes de gestion du NMP et la #managérialisation de l’ESR (comparable à ce qu’a connu l’Hôpital,). Il en découle un ressenti fréquent de #perte_de_sens et un #malaise profond.

    – « Il faut se bagarrer pour trouver à garder du #sens au métier. Ça c’est très clair. […] On nous impose les choses, donc effectivement, il y a une perte de sens, enfin je ne sais pas si c’est une perte de sens mais on a une perte de la maîtrise de notre métier. »(MCF HDR en didactique de l’histoire en Inspé).
    - « Quand j’ai démarré au début des années 2000, j’avais l’impression d’être en phase avec mon travail et peut-être plusieurs de mes collègues aussi. J’ai l’impression qu’il y avait une sorte de vision collective partagée. Cette vision collective partagée, je la sens moins parce que je sens des #découragements, je sens des #lassitudes. Le partage de la mission de chercheur, c’est plus compliqué et le partage de la vision de la mission d’enseignement pour moi, elle est galvaudée. » (MCF HDR en chimie en université).

    Le #moral et la santé des EC pâtissent des #surcharges et débordements vécus par les EC.

    La détérioration des situations de travail vécue par les EC produit des effets à la fois sur leur état moral, leur #engagement_professionnel et leur état de santé. Les surcharges combinées au sentiment de ne plus pouvoir faire leur travail correctement sont à l’origine de nombreuses #souffrances. Leur travail a été peu à peu alourdi par une accumulation de tâches dont une partie tient à la #procédurisation qui concrétise « la #bureaucratisation_néolibérale ». Cela nourrit un important « #travail_caché », invisibilisé et non rémunéré, qui conduit à la fois à accroître et à hacher l’activité.

    Il en découle des #surcharges_temporelles (extension de la durée du travail professionnel), des #surcharges_mentales (dues à l’accumulation de sujets et de préoccupations) et des #surcharges_cognitives (liées aux changements récurrents de registres d’activité).

    - « L’université française s’écroulerait si nous ne consentions pas à faire un travail parfois considérable gratuitement ou presque. » (PU en langue et civilisation)

    L’#intensification_du_travail qui passe par un accroissement du travail invisible, ou plus justement invisibilisé, des EC, implique des débordements fréquents de leur vie professionnelle sur leur #vie_personnelle (aussi bien du point de vue du temps que de celui des lieux). Ce phénomène a été aggravé par l’usage d’outils (téléphone mobile, micro-ordinateur, tablette) et de dispositifs techniques (mails, réunions et cours à distance, remontées de datas, recherches sur le web) qui favorise le travail en tout lieu et à tout moment, et donc le brouillage des frontières entre travail et hors-travail.

    - « Je pense que tous les collègues font un peu comme moi, le temps d’écriture des articles est pris surtout sur le samedi et le dimanche, donc sur le temps personnel, en fait. Parfois, les conjoints ont du mal à s’y faire, mais moi non, mon conjoint est un chercheur. Globalement, on travaille tous les jours. Sinon, ça ne passe pas. Ou alors, on ne fait que de l’enseignement et on écrit un article par an. » (PU en histoire du droit en université).

    Le débordement temporel et spatial est un fait massif difficile à mesurer pour les EC car ceux-ci, comme tous les enseignants, ont toujours travaillé à la fois sur leur lieu de travail et à leur domicile ou en vacances (pour préparer des cours, corriger des copies et des mémoires, lire et écrire des travaux scientifiques, tenir des RV et réunions à distance).

    La porosité des frontières entre lieux de travail et de vie, entre temps de travail et hors-travail est ambivalente. D’un côté, elle permet aux EC de choisir où et quand ils travaillent, à l’inverse de la plupart des salariés. Cette souplesse d’organisation procure un sentiment de liberté, et une liberté réelle, qui facilite la conciliation entre obligations professionnelles et activités personnelles, domestiques, familiales. Mais, c’est aussi un piège qui met en péril la vie personnelle et familiale en impliquant une absence de limite aux temps et aux espaces consacrés au travail. Ce risque est d’autant plus grand que ce sont souvent les activités de recherche (à la fois les plus appréciées et les plus empêchées au quotidien) qui trouvent place en dehors des lieux et temps de travail. Beaucoup d’EC en viennent alors à accepter, voire à rechercher, ces débordements du travail pour retrouver le plaisir de faire ce qu’ils aiment dans un contexte plus favorable qu’au bureau (environnement calme et agréable) et à l’abri de sollicitations multiples (passages, appels téléphoniques, mails urgents, etc.). Ne peut-on évoquer ici une forme d’#aliénation, voire de « #servitude_volontaire » ? Cela rappelle ce que différentes enquêtes ont montré chez des cadres du secteur privé qui, en travaillant chez eux, y compris le soir, le week-end ou en congé, retrouvent comme ils le disent une « certaine continuité temporelle » et un « cadre spatial favorable à la #concentration ».

    - « Il faut avoir le #temps de faire sa recherche, on est dans une espèce de course à l’échalote permanente. Moi, j’ai eu beaucoup de chance, je ne veux pas cracher dans la soupe, j’ai pu travailler sur ce que je veux, et après à moi de trouver de l’argent. Mais, c’est un métier où ça peut être très dangereux si on ne trouve pas son équilibre. Moi, ça m’a coûté certaines choses au niveau personnel [un divorce !] parce qu’il est arrivé un moment donné où je ne dormais plus la nuit parce que je voyais tout ce que je n’avais pas eu le temps de faire. J’ai eu besoin de faire un travail sur moi pour me ressaisir et me dire que si je n’avais pas fait ça ou ça, ce n’était pas si grave, personne n’est mort à cause de ça, on se détend. J’ai eu de la chance, j’ai refait ma vie avec quelqu’un qui est professeure des écoles donc avec un rythme peu différent ». (MCF en chimie en université).

    Les inégalités de prise en charge des tâches domestiques, familiales et éducatives entre femmes et hommes, auxquelles n’échappent pas les EC, conduisent à exposer de nombreuses EC à des difficultés spécifiques (contribuant aux inégalités de déroulement de carrière à leur détriment), d’autant que la façon d’exercer le métier, de gérer les relations avec les étudiants et de prendre des responsabilités est aussi marquée par des différences de genre.

    – « Cette intensification du temps de travail s’est encore accrue au moment de mon passage PU, avec certains moments de l’année où pour pouvoir conduire mon activité et honorer mes engagements professionnels, je dois sacrifier tous mes week-ends sur une longue période. […] Il me semble que cette intensification tient aussi à une division sexuée du travail présente dans nos composantes : nombre de mes collègues hommes ayant longtemps refusé de prendre des responsabilités, en tous les cas les responsabilités chronophages et peu qualifiantes dans les CV ». (MCF en communication).
    – « Les femmes sont plus touchées que les hommes car elles assument les responsabilités de care pour les étudiants mais aussi pour leurs proches descendants ou ascendants de manière très déséquilibrée par rapport aux hommes. La charge mentale des femmes EC est très lourde. Concilier maternité et ESR (et donc espérer voir évoluer sa carrière) est mission impossible sauf pour celles qui ont un conjoint ou un réseau personnel sur lesquels s’appuyer. L’explosion des publications émanant d’EC masculins pendant la pandémie en est un bon exemple ». (MCF en anglais).

    Ces débordements s’inscrivant dans un contexte de dégradation de la qualité du travail et des conditions de sa réalisation contribuent à nourrir un sentiment d’#insatisfaction. C’est aussi de la #désillusion et diverses #souffrances_morales mais aussi physiques qui découlent de cette combinaison mortifère entre surcharges, débordements et insatisfaction.

    - « Moi, j’ai beaucoup de désillusions sur mon métier. Beaucoup d’#amertume, en fait. […] Quand on est enseignant-chercheur, on démarre, on est à fond, on en veut, etc. On a plein d’envies, on a plein d’ambition, puis on arrive dans la réalité et on prend un gros coup dans la figure et ça t’arrête net. Parce qu’on te colle tout de suite une responsabilité. […] Et tout ça pour un salaire de m… ! […] Moi je trouve que former des gens comme on les forme pour faire ça, c’est du gâchis franchement. » (Vice-présidente d’une université en poste).

    Ce qui mine et fait mal, comme l’évoquent de nombreux EC quand ils décrivent l’évolution de leur métier, c’est en particulier l’impression de devoir travailler toujours plus avec toujours moins de moyens disponibles, et donc pour un résultat dégradé ; ils ont le sentiment d’un « #travail_empêché » (comme le nomme Yves Clot) parce qu’ils se sentent empêchés de faire un travail de qualité comme ils savent et voudraient le faire ; ils ont des doutes sur la réalité de ce qu’ils font par rapport à ce qu’ils attendent de leur travail et ce qu’ils pensent que doit être le #service_public.

    Beaucoup des EC interrogés durant l’enquête se demandent ce qu’est devenu leur travail, quel sens ils peuvent encore lui donner et quel avenir attend l’université (et plus largement l’ESR). Si la plupart acceptent que le cœur de leur métier dépasse largement les seules activités de base d’enseignement et de recherche, ils doutent de plus en plus de pouvoir faire ce métier, auquel ils sont attachés, dans les règles de l’art telles qu’ils les conçoivent, et en particulier avec l’attention requise et les résultats voulus.

    - « Je pense que le métier d’enseignant-chercheur au-delà des 35 heures, ce n’est pas trop quelque chose de nouveau. Un chercheur, je pense qu’il a toujours beaucoup travaillé le soir. Mais peut-être que maintenant, on n’arrive plus à trouver le temps de tout faire ce qu’on nous demande. Et peut-être que ça, c’est nouveau ». (PU en biologie en IUT).
    – « J’ai vraiment du mal à croire qu’on puisse faire les trois choses ensemble. C’est-à-dire à la fois avoir une activité de recherche de haut niveau, avoir un investissement dans l’enseignement qui permet, enfin selon le critère qui est le mien, de renouveler ses cours extrêmement régulièrement pour ne pas se répéter, et en plus avoir des fonctions administratives ». (MCF en histoire en université).

    Cela fait émerger des questions majeures : à quoi et à qui sert aujourd’hui le travail des EC ? Sont-ils en mesure de réaliser des enseignements et des recherches de qualité ? Que devient le service public de l’ESR ? Ces questionnements rejoignent les trois dimensions majeures du sens du travail énoncées : son utilité vis-à-vis de ses destinataires, le respect de leurs valeurs éthiques et professionnelles, et le développement de leurs capacités.

    – « Il faut se bagarrer pour trouver à garder du sens au métier. Ça c’est très clair. […] On nous impose les choses, donc effectivement, il y a une perte de sens, enfin je ne sais pas si c’est une perte de sens mais on a une perte de la maîtrise de notre métier. » (MCF HDR en didactique de l’histoire en Inspé).

    Les différentes évolutions que nous venons de décrire peuvent s’interpréter comme les signes d’un risque de #déprofessionnalisation, un processus à la fois lent et peu visible prenant la forme d’une remise en cause ce qui fonde leurs « gestes professionnels » et de leur #identité_professionnelle ». Ce dont on parle ici ne concerne pas seulement tel ou tel individu, mais le groupe professionnel des EC à travers trois aspects.

    Le premier élément est une déqualification liée au fait que les EC sont de plus en plus souvent chargés de tâches ne correspondant ni au contenu, ni au niveau de leurs savoirs et de leurs objectifs. La deuxième dimension concerne la perte d’#autonomie à rebours de la #liberté_académique et de l’autonomie affirmées dans les textes. Le troisième aspect est le sentiment massivement exprimé durant l’enquête de l’#inutilité d’une part croissante du travail réalisé par rapport à ce que les EC voudraient apporter à leurs étudiants, et plus largement à la société qui finance leurs salaires, ce qui touche au cœur de l’identité fondant leur profession.

    La managérialisation de l’ESR alimente ce risque de déprofessionnalisation en enrôlant les EC dans les évolutions de leur travail et de leurs conditions de travail qui leur déplaisent, en les conduisant à faire - et pour ceux qui ont des responsabilités à faire faire à leurs collègues - ce qui les fait souffrir et que, pour partie, ils désapprouvent. C’est sans doute une des réussites du NMP que d’obtenir cette mobilisation subjective, comme la nomme la sociologue Danièle Linhart.

    La question de la déprofessionnalisation des EC mérite sans aucun doute d’être approfondie en termes de causes, de manifestations et d’effets. En l’état actuel de l’analyse, c’est une hypothèse à creuser dans le cadre d’un questionnement sur les impacts - et l’efficience - des modes de gestion impulsés par le nouveau management public et la bureaucratisation néolibérale.

    Si cette enquête ne suffit évidemment pas à établir un diagnostic global sur la santé des EC, elle permet néanmoins de mettre à jour des réalités peu connues et alarmantes. Ainsi, le terme épuisement est souvent revenu : il est employé spontanément par 45 répondants au questionnaire (dont 31 femmes). Il est évoqué 10 fois en réponse à la question : « Rencontrez-vous ou avez-vous rencontré des difficultés pour concilier vos différents activités professionnelles (enseignement, recherche, tâches administratives) ? Si oui, lesquelles ? ». Le stress, lui, est explicitement abordé dans 35 réponses (29 femmes) sans compter celles qui parlent du stress des étudiants et des Biatss. 17 répondants (dont 13 femmes) parlent de burn-out. Dans 7 de ces 17 cas, les répondants témoignent de burn-out subi par eux-mêmes ou par un membre de leur équipe au cours des dernières années. Les autres évoquent le risque ou la peur d’en arriver là. Les deux verbatims suivants illustrent l’importance de cette question.

    – « Il y a 20 ans, les réunions pouvaient durer 1 heure, 1 heure et demie. Aujourd’hui, il n’y a pas une réunion du CHSCT qui dure moins de 3 ou 4 heures. Parce qu’il y a un nombre incroyable de remontées au niveau des enseignants-chercheurs. […] Dans notre département, il y a eu pas moins de trois burn-out cette année, avec des arrêts maladie, des demandes de collègues de se mettre à mi-temps. » (PU, élu CGT).
    – « Je pense qu’il faut faire très, très attention. On est sur un fil raide. Ça peut basculer d’un côté comme de l’autre. Et je pense qu’on doit arrêter un peu le rythme, les gens sont fatigués, épuisés, donc il faut qu’on trouve un moyen de minimiser un peu les appels à projets. C’est sur ça qu’on se bat. Les garder, mais en faire moins. […] Bien sûr qu’on manque de moyens et bien sûr qu’il faut qu’on fasse comprendre à notre fichu pays que l’enseignement supérieur et la recherche, c’est un investissement. Je crois à ça profondément. » (Présidente d’une université en poste au moment de l’entretien).

    Pour conclure

    La profession des EC ressent assez largement un #malaise mettant en cause leur activité, voire leur carrière. Face à cela, la plupart des réponses sont aujourd’hui individuelles, elles passent pour certains par différentes formes de #surengagement (débouchant parfois sur du #stress, des #dépressions ou du #burn-out), pour d’autres (et parfois les mêmes à d’autres moments de leur carrière) à des variantes de désengagement (vis-à-vis de certaines tâches) pouvant aller jusqu’à diverses voies d’Exit (mises en disponibilité, départs en retraite avant l’âge limite, démissions très difficiles à quantifier). Les solutions collectives ont été assez décrédibilisées, notamment après l’échec du mouvement anti-LRU. De nouvelles pistes restent à imaginer et à construire pour ne pas continuer à subir les méfaits de la néo-libéralisation de l’ESR et trouver des alternatives aux dégradations en cours.

    [1] La situation des MCF-PH et des PU-PH à la fois EC à l’université et praticiens en milieu hospitalier étant très particulière.

    [2] Les verbatims présentés dans cette communication sont extraits des réponses au questionnaire ou des entretiens.

    [3] Bezès P. (2012). « État, experts et savoirs néo-managériaux, les producteurs et diffuseur du New Public Management en France depuis les années 1970 », Actes de la recherche en Sciences Sociales, n° 3, p. 18.

    [4] La massification de l’accès au bac s’est traduite par une très forte hausse du nombre d’élèves et étudiants inscrits dans l’ESR. Sur les 4 dernière décennies, ce nombre a plus que doublé en passant d’un peu moins de 1,2 million (à la rentrée 1980) à près de 2,8 millions (à la rentrée 2020). Le nombre d’EC n’a pas suivi !

    [5] Les diplômes universitaires doivent désormais figurer dans le Répertoire national des certifications professionnelles (le RNCP) conçu dans la logique des compétences.

    [6] Bibliothécaires, ingénieurs, administratifs, techniciens, personnels sociaux et de santé de l’enseignement supérieur.

    [7] En dépit des principes d’égalité professionnelle, les femmes sont infériorisées dans l’ESR. Parmi les MCF, seul le domaine droit, science politique, économie et gestion (DSPEG) est à parité avec 51% de femmes et 49% d’hommes. Les femmes sont sur-représentées (58%) en Lettres, Langues et Sciences humaines (LLSH) et sous-représentées (34%) en Sciences et Techniques (ST). Du côté des PU, les femmes sont 29% (contre 45% parmi les MCF) même si ce pourcentage a augmenté ces dernières années. Les femmes sont minoritaires parmi les PU dans les trois domaines, y compris là où elles sont majoritaires parmi les MCF : elles sont 36% en DSPEG, 45% en LLSH et 21% en ST. Et les écarts de statut ne sont pas les seules inégalités de genre entre EC.

    https://blogs.alternatives-economiques.fr/les-economistes-atterres/2025/06/17/crise-de-l-esr-contribution-2-la-profession-d-enseign
    #ESR #enseignement #recherche #new_public_management

  • Downey, la « Beverly Hills mexicaine » à l’heure de la chasse aux sans-papiers
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/06/14/downey-la-beverly-hills-mexicaine-a-l-heure-de-la-chasse-aux-sans-papiers_66


    Image de vidéosurveillance montrant deux agents de la police de l’immigration s’apprêtant à arrêter un #travailleur_sans-papiers (au centre), à Downey (Californie), le 11 juin. 2025. « LE MONDE »

    Ce même 11 juin, un grand-père qui amenait un enfant à l’école a été saisi sur le parking de l’église catholique Our Lady of Perpetual Help. Le diocèse n’a pas voulu commenter. Un autre homme a été pris devant l’église Downey Memorial. Là, la pasteure Tanya Lopez et son mari Al, également pasteur, ont organisé une protestation avec une demi-douzaine de dignitaires religieux. Choqués : non seulement les hommes en treillis se sont permis d’interpeller un homme qui se trouvait sur leur parking mais ils ont pointé leur fusil en direction de Tanya Lopez, qui s’approchait pour les filmer. Et quand Al leur a signifié que l’église s’opposait à ce genre de pratique sur sa propriété, l’un des agents a objecté : « Le pays tout entier est notre propriété. »

    L’histoire se répète

    A l’appel des pasteurs, le voisinage est venu partager son indignation devant l’église. Les questions se transforment en suspicion. Pourquoi ces voitures banalisées, immatriculées au Texas, au Nouveau-Mexique ? Pourquoi les agents refusent-ils de s’identifier ? L’examen au ralenti des vidéos montre que les agents portaient l’inscription « BORTAC » au dos de leur uniforme. Le sigle renvoie à « Border Patrol Tactical Unit », la force d’intervention la plus militarisée du Department of Homeland Security. Mais les habitants ne sont pas convaincus. « Tout cela peut s’acheter sur Amazon », assure Desiree Gaytan, du collectif anti-colonialiste Union del Barrio. Ils craignent une intervention des milices d’extrême droite.

    A leurs yeux, l’histoire se répète. Les Latinos ont en mémoire la repatriation (« rapatriement ») des années 1930, une politique de #rafles à grande échelle qui a vu des centaines de milliers d’#immigrés_mexicains – dont nombre de citoyens américains – forcés de quitter le pays. « On connaît bien le scénario, dit Martha Camacho Rodriguez, mexicaine de la troisième génération. Ce qui est nouveau, c’est qu’on apprend ces arrestations en temps réel. » A Fresno, où elle a grandi, dans la vallée agricole de la Californie, il arrivait à ses parents d’être ramassés sans raison par la « migra », la police de l’#immigration, et conduits à la #frontière, bien qu’ils aient des papiers en règle. Si les patrons étaient généreux, ils envoyaient une camionnette pour rechercher les ouvriers.

    Depuis le début des opérations, Martha patrouille à Downey avec un groupe de tias (« tantes », par extension « amies »). « Je déteste parler en termes de couleur, assure-t-elle. Mais si tu es blanc, en treillis, tu es qui ? » La même perspective fait frissonner la paroissienne Monse Villareal. Elle ne veut « pas prononcer le nom », mais il vient quand même : « Guerre civile. » A sa consternation, ses deux fils de 27 et 30 ans, sont – et restent – partisans de Donald Trump. « Ils sont dans leur bulle. Ils pensent que tout cela va bien se terminer. »

    Le groupe est persuadé que le fast-food qui donne sur la laverie auto Galaxy est infiltré d’espions, des « bounty hunters » (« chasseurs de primes »). « On photographie les gens qui photographient les gens », résume Martha. Les associations de soutien aux migrants se sont rassemblées début juin en un collectif pour l’autodéfense (Community Self Defense Coalition). Union del Barrio a commencé à former des « communautés patriotes », des groupes de citoyens en alerte qui surveillent les faits et gestes de l’#ICE, la #police_de_l’immigration. « On s’organise bloc par bloc, explique Desiree Gaytan. Nous ne sommes pas découragés. Nous sommes en colère. »

    Avec son amie Paula, Martha a manifesté le 7 juin à Paramount, la commune voisine, à 80 % latino, où ont eu lieu les violents incidents du 7 juin lorsque la population a tenté de s’opposer aux interpellations de migrants devant le magasin de bricolage Home Depot. Arrivée à l’âge de 18 ans aux Etats-Unis, Paula Mejia, elle, a bénéficié de l’amnistie accordée par Ronald Reagan à 2,7 millions de clandestins en 1986. Agente immobilière, elle avait toujours été républicaine, jusqu’à l’arrivée de Donald Trump. Elle ne décolère pas contre ses voisins. Ceux que Martha appelle des « Judas », autrement dit, les Cubains, qui forment une importante minorité à Downey et se sont emparés du conseil municipal. « Pour eux c’est facile. Dès qu’ils mettent le pied sur le sol américain, ils bénéficient de la nationalité américaine », critique-t-elle. « C’est pour cela que nous sommes furieux. Cette ville a voté Trump », abonde Mario Trujillo.

    https://archive.ph/vP9Nh

    (où l’on constate qu’après un 1er article foireux, l’envoyée spéciale a atterri)

    #repatriation

    • En Californie, la mobilisation contre les raids visant les ouvriers agricoles sans papiers

      La police américaine de l’immigration accentue la pression contre les « farmworkers », dont 60 % sont en situation irrégulière, à la consternation des employeurs.

      [...]

      Partie de Los Angeles, la révolte gronde en Californie contre l’ICE et ses agents en tenue de combat, lourdement armés, en véhicules banalisés. Leur visage est systématiquement dissimulé, au point que le sénateur démocrate Scott Wiener a déposé un projet de loi interdisant aux forces de l’ordre le port du masque. A Oxnard, le conseil municipal a été envahi le 17 juin, au lendemain de l’interpellation musclée d’un Américain de 33 ans, Juan Ramirez-Diaz, qui filmait l’arrestation de son père, devant un garage de la zone industrielle. « Ma grand-mère est dans une maison de retraite, j’ai peur qu’ils embarquent tous les pensionnaires », explique Tony Sanchez, venu protester à la mairie.

      [...]

      Dès 5 heures, les volontaires patrouillent en voiture, à l’affût des 4 x 4 banalisés qui transportent les policiers affublés « comme dans le jeu vidéo Call of Duty », déclare Leo Martinez, moqueur. Ils les suivent dès la sortie de la base navale du comté de Ventura où la police aux frontières (la Border Patrol) s’est installée. « On les harcèle », décrit Lexi, une mère de famille qui circule tous les matins après avoir déposé son fils à l’école, et qui a réussi à stopper plusieurs arrestations. Tactique : s’approcher, filmer, alerter. Faire du bruit pour attirer l’attention des passants. « Ça n’est pas illégal, souligne Leo Martinez, à condition de ne pas menacer les policiers. Si on leur fait perdre ne serait-ce qu’une heure, c’est une heure qu’ils n’emploient pas à capturer des gens. »

      https://www.lemonde.fr/international/article/2025/06/24/en-californie-la-mobilisation-contre-les-raids-visant-les-ouvriers-agricoles
      https://archive.ph/KOMWb

      malgré des âneries incroyables (le ramassage des fruits et légumes serait un"travail hautement qualifié" ...), de nombreux éléments de description de la situation

      #ICE #police_des_frontières #police_de_l’immigration #lutte #politisation

    • Il me semble que ce n’est pas complétement faux de dire que la cueillette de fruits est un travail qualifié (le hautement bien sur de trop...). J’ai souvent entendu des agriculteurs dire qu’il faut du soin et surtout une bonne expérience avec le fruit en question pour ne pas l’abimer (sans doute aussi parce qu’il faut les récolter vite...). Par contre la paie ne va clairement pas avec le niveau de qualification, mais si c’était le cas en général dans la société on serait sans doute un peu moins dans la merde... :) juste pour chippoter...

  • La dissolution de la Jeune Garde prononcée en conseil des ministres

    Ce jeudi 12 juin le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, annonce la dissolution du mouvement La Jeune Garde, suite à un décret du Conseil des Ministres.

    https://contre-attaque.net/2025/06/12/la-dissolution-de-la-jeune-garde-prononcee-en-conseil-des-ministres

    La Jeune Garde et Lyon Populaire ont été dissous, selon le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau

    En revanche, le décret de dissolution du groupe Urgence Palestine, qu’il avait annoncé en même temps que ceux de la Jeune Garde et de Lyon populaire, n’a pas été présenté en conseil des ministres.

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/06/12/le-ministre-de-l-interieur-bruno-retailleau-annonce-la-dissolution-de-la-jeu

    #antifascisme
    #répression
    #Lyon

  • Des voix de la République dominicaine : « La souveraineté alimentaire est le droit à la vie et le droit de bien vivre »

    Que signifie la souveraineté alimentaire ?
    Ce concept implique le droit des peuples à définir leurs propres politiques et stratégies en matière de production, de distribution et de consommation d’aliments durables, dans le respect de leurs cultures et de leurs marchés locaux. Portée principalement par les mouvements sociaux et les organisations paysannes, la souveraineté alimentaire va au-delà de la sécurité alimentaire, qui se concentre sur la disponibilité et l’accès à la nourriture. Elle met l’accent sur le contrôle démocratique du système alimentaire par les personnes qui le produisent, le distribuent et le consomment, plutôt que par les entreprises et les marchés mondiaux. Faire de la souveraineté alimentaire une réalité plus large est un engagement quotidien porté par des dizaines de personnes paysannes dirigeantes à travers l’Amérique latine et les Caraïbes. Saludable Saberlo s’est entretenu avec l’une de ses figures clés, Elsa Sánchez, membre de l’Articulation nationale paysanne (ANC) et de la Confédération nationale des femmes paysannes (CONAMUCA) de la République dominicaine.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/06/09/des-voix-de-la-republique-dominicaine-la-souve

    #international #republiquedominicaine

  • Un site illégal de dons de gamètes découvert par les enquêteurs lillois, l’administrateur en garde à vue

    Un site illégal de dons de gamètes a été découvert par la section de recherche de Lille de la Gendarmerie nationale. L’homme qui gérait ce site a été interpellé jeudi à Paris. Il mettait en relation des receveuses et des donneurs de sperme, hors de tout cadre légal, revenus à la clé.

    Le site a été découvert il y a quelques semaines, au mois d’avril, par la section de recherche lilloise de la Gendarmerie nationale, et plus précisément par son antenne C3N, spécialisée dans la lutte contre la criminalité numérique.

    Concrètement, ce site internet, utilisé par environ 7000 personnes, mettait en relation des donneurs de gamètes et des femmes qui en recherchent mais sont souvent sans solution, à cause de délais très longs pour obtenir légalement un don de sperme, selon des médecins de la reproduction au fait de ces dérives, interrogés par les enquêteurs.

    Des relations sexuelles déguisées
    Cela fonctionnait comme un site de rencontre ° « mais clandestin » ° nous indique la gendarmerie. Concrètement, il suffisait de créer son profil, avant d’entrer en contact avec un donneur ou une receveuse, de se mettre d’accord sur le prix, et sur la « méthode »... notamment la pénétration, privilégiée par certains donneurs qui cherchaient là des relations sexuelles déguisées. Ce site illégal, a donc aussi permis des abus et fait des victimes, sans oublier les risques sanitaires encourus.

    En plus d’être une démarche totalement illégale, ce cite « exploitait la situation de vulnérabilité de ces receveuses » , selon le communiqué de la Gendarmerie nationale qui indique avoir notamment enquêté sous pseudonyme, et découvert que le gérant du site a lui-même donné illégalement du sperme contre de l’argent « à titre de dédommagement » . Selon la gendarmerie, sa motivation principale, en tout cas affichée, était de « rendre service » à ces femmes dans l’attente.

    La pratique non encadrée du don de gamètes « peut exposer les parties concernées à de multiples dangers (risques sanitaires, de consanguinité, génétique...) et à des comportements abusifs (infractions à caractère sexuel) » , ont encore rappelé les gendarmes.

    Source : https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/un-site-illegal-de-dons-de-gametes-decouvert-par-les-enqueteurs-lillois-l
    #sexualité #sperme #gpa #reproduction #France #criminalité #numérique

  • #Corps de rêve : quand l’#extrême_droite dicte les #normes_esthétiques

    Corps tonique, mince, reproductif et blanc : de la tradwife aux réseaux sociaux, comment l’extrême droite tente d’imposer une esthétique réactionnaire et hygiéniste.

    En mars dernier, les images de la secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis, posant devant des prisonniers vénézuéliens déportés vers un centre pénitentiaire du Salvador, sont devenues virales. Look glamour. Maquillage prononcé. Longue chevelure ondulée. Rolex, pantalon slim et tee-shirt moulant. L’image de ce corps parfait exposé devant des hommes non-blancs, torse nu, mis en cage, est apparue comme le symbole du modèle de féminité qui domine les politiques néoréactionnaires.

    Les langages et les images des industries de la #mode et de la beauté s’adaptent très bien à l’atmosphère culturelle produite par l’extrême droite dans le monde occidental. Au-delà de l’obsession de la #minceur, des prescriptions esthétiques âgistes, toute une #culture_du_corps eugéniste et autoritaire s’immisce dans les modes de consommation de la beauté et du bien-être.

    De la tradwife à la chanteuse country

    Elle circule dans les médias populaires, amplifiée par les algorithmes, dans le luxe, ou les sphères politiques, artistiques. L’univers #Maga aux États-Unis la recycle ad nauseam. De la #tradwife à la chanteuse country, jusqu’aux tendances « #girlboss », les idées réactionnaires sont incarnées par une #esthétique_corporelle genrée aisément identifiable : corps tonique, mince ; cheveux raides, longs (idéalement blonds) ; peau blanche ; maquillage prononcé ; chirurgie esthétique ; efficience productive et reproductive (le corps qui produit des richesses est aussi celui qui enfante).

    Cette conception hygiéniste, raciste, classiste et transphobe de la #féminité s’affirme contre un modèle repoussoir : celui du corps improductif de la #femme de gauche – « fauchée » (#broke), « laide » (#ugly), « pas rasée » (#female_armpit_hair) – pour reprendre les termes d’un musicien conservateur sur Fox News. Le corps des « femmes laides » décrivant finalement l’ensemble du corps politique situé à gauche, moche, non-blanc, sale et pauvre.

    Cette esthétique réactionnaire agressive n’est pas exclusive à l’Amérique blanche. On se rappelle les sorties, en France, contre « la gauche sale et débraillée qui crie partout », visant à disqualifier la Nupes. Les propos sur les « punks à chiens » sur les bancs situés à gauche de l’Assemblée nationale, ou encore sur la « ménopause » d’une politicienne féministe médiatique…

    Véhicules idéologiques

    Ces discours implicitement ou explicitement genrés sont compatibles avec l’esthétique « filtre » des réseaux sociaux qui les imposent massivement. Ils ringardisent un activisme intersectionnel de type #nappy, anti-grossophobie ou body-positif, qui refuse que la différence conduise à une existence recluse, où on ne s’expose pas publiquement, où on ne peut ni s’aimer ni l’être en retour.

    Cette « #déchettisation » de la différence trouve dans la #représentation du corps des #femmes son terrain d’expression favori, faisant de la mode, des tutos maquillage, des vidéos de fitness ou de lifestyle des véhicules idéologiques redoutablement efficaces, jouant sur notre image sociale et nos désirs.

    Qui rêve de mourir sans famille, sans ami·es, entouré de chats ? D’être moche, démuni et sale ? Ces questions peuvent apparaître ridicules, mais elles nourrissent un système de représentations affectives et genrées qui est un des fonds de commerce de l’extrême droite. Il faut s’y opposer avec énergie. Et réveiller les puissances libératrices du difforme, de l’inassimilable, de l’improductif, des monstres et autres figures impures et merveilleuses, dans la formation d’#imaginaires et de pratiques anti-autoritaires, vivantes et féroces.

    https://www.politis.fr/articles/2025/05/corps-de-reve-quand-lextreme-droite-dicte-les-normes-esthetiques
    #esthétique #beauté #hygiénisme #âgisme #genre #idéologie