• L’Onu appelle la France à se pencher sur les problèmes de « racisme » dans la police reuters.com - La Tribune

    GENEVE (Reuters) - L’Onu a appelé vendredi la France à se pencher sur les problèmes de racisme et de discrimination au sein des forces de l’ordre après la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué lors d’un contrôle de police, qui a entraîné trois nuits de violences sur tout le territoire.

    « C’est un moment pour le pays de se pencher sérieusement sur les problèmes profonds de racisme et de discrimination au sein des forces de l’ordre », a déclaré la porte-parole du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), Ravina Shamdasani.


    « Nous soulignons aussi l’importance de se rassembler dans le calme. Nous appelons les autorités à s’assurer que l’usage de la force par la police pour s’en prendre aux éléments violents lors des manifestations respectent les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité », a-t-elle ajouté.

    #France #ONU #violences_policières #EnMarche #police #répression #violences #violence #racisme

    Source : https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KBN2YG0N4/l-onu-appelle-la-france-a-se-pencher-sur-les-problemes-de-racisme-dans-la-

  • Mort de #Nahel : « Ils sont rattrapés par le réel »

    #Ali_Rabeh, maire de #Trappes, et #Amal_Bentounsi, fondatrice du collectif Urgence, notre police assassine, reviennent dans « À l’air libre » sur la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, et les révoltes qui ont suivi dans de nombreuses villes de France.

    https://www.youtube.com/watch?v=euw03owAwU8&embeds_widget_referrer=https%3A%2F%2Fwww.mediapart.fr%2

    https://www.mediapart.fr/journal/france/290623/mort-de-nahel-ils-sont-rattrapes-par-le-reel
    #violences_policières #banlieues #quartiers_populaires #naïveté

    • « #Emmanuel_Macron ne comprend rien aux banlieues »

      Ali Rabeh, maire de Trappes (Yvelines), a participé à l’Élysée à la rencontre entre le chef de l’État et quelque 200 maires, le 4 juillet, pour évoquer la révolte des quartiers populaires. Il dénonce sans langue de bois l’incapacité du Président à comprendre ce qui se joue dans les banlieues et son manque de perspectives pour l’avenir.

      Vous avez été reçu mardi 4 juillet à l’Élysée par le président de la République avec des dizaines d’autres maires. Comment ça s’est passé ?

      Ali Rabeh : Le Président a fait une introduction très courte pour mettre en scène sa volonté de nous écouter, de nous câliner à court terme, en nous disant à quel point on était formidable. Puis ça a viré à la #thérapie_de_groupe. On se serait cru aux #alcooliques_anonymes. Tout le monde était là à demander son petit bout de subvention, à se plaindre de la suppression de la taxe d’habitation, de la taille des LBD pour la police municipale ou de l’absence du droit de fouiller les coffres de voiture… Chacun a vidé son sac mais, à part ça et nous proposer l’accélération de la prise en charge par les #assurances, c’est le néant. La question primordiale pour moi n’est pas de savoir si on va pouvoir réinstaller des caméras de surveillances en urgence, ou comment réparer quelques mètres de voiries ou des bâtiments incendiés. Si c’est cela, on prend rendez-vous avec le cabinet du ministre de la Ville ou celui des Collectivités territoriales. Mais ce n’est pas du niveau présidentiel.

      Quand on parle avec le président de la nation, c’est pour cerner les #causes_structurelles du problème et fixer un cap afin d’éviter que ça ne se reproduise. Et là-dessus on n’a eu #aucune_réponse, ni #aucune_méthode. Il nous a dit qu’il avait besoin d’y réfléchir cet été. En fait, Emmanuel Macron voulait réunir une assemblée déstructurée, sans discours commun. Il a préféré ça au front commun de l’association #Ville_&_Banlieue réunissant des maires de gauche et de droite qui structurent ensemble un discours et des #revendications. Mais le Président refuse de travailler avec ces maires unis. Il préfère 200 maires en mode grand débat qui va dans tous les sens, parce que ça lui donne le beau rôle. En réalité, on affaire à des #amateurs qui improvisent. Globalement ce n’était pas à la hauteur.

      Le Président n’a donc rien évoqué, par exemple, de l’#appel_de_Grigny ou des nombreuses #propositions déjà faites par le passé sur les problématiques liées aux #banlieues et qui ne datent quand même pas d’hier ?

      Non. Il a fait du « Macron » : il a repris quelques éléments de ce qu’on racontait et il en fait un discours général. Il avait besoin d‘afficher qu’il avait les maires autour de lui, il nous a réunis en urgence pendant que les cendres sont brûlantes, ce qu’il a refusé de faire avant que ça n’explose. Et ce, malgré nos supplications. Pendant des mois, l’association Ville & Banlieue a harcelé le cabinet de Mme Borne pour que soit convoqué un Conseil interministériel des villes conformément à ce qu’avait promis le Président. Cela ne s’est jamais fait. Macron n’a pas tenu sa parole. On a eu du #mépris, de l’#arrogance et de l’#ignorance. Il n’a pas écouté les nombreuses #alertes des maires de banlieue parce qu’il pensait que nous étions des cassandres, des pleureuses qui réclament de l’argent. C’est sa vision des territoires. Elle rappelle celle qu’il a des chômeurs vus comme des gens qui ne veulent pas travailler alors qu’il suffirait de traverser la route. Emmanuel Macron n’a donc pas vu venir l’explosion. Fondamentalement, il ne comprend rien aux banlieues. Il ne comprend rien à ce qu’il s’est passé ces derniers jours.

      A-t-il au moins évoqué le #plan_Borloo qu’il a balayé d’un revers de main en 2018 ?

      Je m’attendais justement à ce qu’il annonce quelque chose de cet acabit. Il ne l’a pas fait. Il a fait un petit mea-culpa en disant qu’à l’époque du rapport Borloo, sur la forme il n’avait pas été adroit mais il affirme que la plupart des mesures sont mises en œuvre. Il prétend, tout content de lui, qu’il y a plus de milliards aujourd’hui qu’hier et que le plan Borloo est appliqué sans le dire. C’était #grotesque. J’aurais aimé qu’il nous annonce une reprise de la #méthode_Borloo : on fait travailler ensemble les centaines de maires et d’associatifs. On se donne six mois pour construire des propositions actualisées par rapport au rapport Borloo et s’imposer une méthode. Lui a dit : « J’ai besoin de l’été pour réfléchir. » Mais quelle est notre place là-dedans ?

      Dans ses prises de paroles publiques, le Président a fustigé la #responsabilité des #parents qui seraient incapables de tenir leurs enfants. Qu’en pensez-vous ?

      Qu’il faut commencer par faire respecter les mesures éducatives prescrites par les tribunaux. Pour ces mamans qui n’arrivent pas à gérer leurs enfants dont certains déconnent, les magistrats imposent des éducateurs spécialisés chargés de les accompagner dans leur #fonction_parentale. Or, ces mesures ne sont pas appliquées faute de moyens. C’est facile après de les accabler et de vouloir les taper au porte-monnaie mais commençons par mettre les moyens pour soutenir et accompagner les #familles_monoparentales en difficulté.

      Le deuxième élément avancé ce sont les #réseaux_sociaux

      C’est du niveau café du commerce. C’est ce qu’on entend au comptoir : « Faut que les parents s’occupent de leur môme, faut les taper aux allocs. Le problème ce sont les réseaux sociaux ou les jeux vidéo… » Quand on connaît la réalité c’est un peu court comme réponse. On peut choisir d’aller à la simplicité ou on peut se poser la question fondamentale des #ghettos de pauvres et de riches. Pour moi l’enjeu c’est la #mixité_sociale : comment les quartiers « politique de la ville » restent des quartiers « #politique_de_la_ville » trente ans après. Or personne ne veut vraiment l’aborder car c’est la montagne à gravir.

      Vous avez abordé cette question lors de votre intervention à l’Élysée. Comment le Président a-t-il réagi ?

      Il a semblé réceptif quand j’ai évoqué les ghettos de riches et les #maires_délinquants qui, depuis vingt-deux ans, ne respectent pas la #loi_SRU. Il a improvisé une réponse en évoquant le fait que dans le cadre des J.O, l’État prenait la main sur les permis de construire en décrétant des opérations d’intérêt national, un moyen de déroger au droit classique de l’#urbanisme. Il s’est demandé pourquoi ne pas l’envisager pour les #logements_sociaux. S’il le fait, j’applaudis des deux mains. Ça serait courageux. Mais je pense qu’il a complètement improvisé cette réponse.

      En ce moment, on assiste à une #répression_judiciaire extrêmement ferme : de nombreux jeunes sans casier judiciaire sont condamnés à des peines de prison ferme. Est-ce de nature à calmer les choses, à envoyer un message fort ?

      Non. On l’a toujours fait. À chaque émeute, on a utilisé la matraque. Pareil pour les gilets jaunes. Pensez-vous que la #colère est moins forte et que cela nous prémunit pour demain ? Pas du tout. Que les peines soient sévères pour des gens qui ont mis le feu pourquoi pas, mais ça ne retiendra le bras d’aucun émeutier dans les années qui viennent.

      Vous avez été dans les rues de Trappes pour calmer les jeunes. Qu’est-ce qui vous a marqué ?

      La rupture avec les institutions est vertigineuse. Elle va au-delà de ce que j’imaginais. J’ai vu dans les yeux des jeunes une véritable #haine de la police qui m’a glacé le sang. Certains étaient déterminés à en découdre. Un jeune homme de 16 ans m’a dit « Ce soir on va régler les comptes », comme s’il attendait ce moment depuis longtemps. Il m’a raconté des séances d’#humiliation et de #violence qu’il dit avoir subies il y a quelques mois de la part d’un équipage de police à #Trappes. Beaucoup m’ont dit : « Ça aurait pu être nous à la place de Nahel : on connaît des policiers qui auraient pu nous faire ça. » J’ai tenté de leur dire qu’il fallait laisser la justice faire son travail. Leur réponse a été sans appel : « Jamais ça ne marchera ! Il va ressortir libre comme tous ceux qui nous ont mis la misère. » Ils disent la même chose de l’#impunité des politiques comme Nicolas Sarkozy qui, pour eux, n’ira jamais en prison malgré ses nombreuses condamnations. Qui peut leur donner tort ?

      Il se développe aussi un discours politique extrêmement virulent sur le lien de ces #violences_urbaines avec les origines supposément immigrées des jeunes émeutiers. Qu’en pensez-vous ?

      Quand Robert Ménard a frontalement dit, dans cette réunion des maires, que le problème provenait de l’#immigration, le président de la République n’a pas tiqué. Une partie de la salle, principalement des maires LR, a même applaudi des deux mains. Il y a un #glissement_identitaire très inquiétant. Culturellement, l’extrême droite a contaminé la droite qui se lâche désormais sur ces sujets. Ces situations demandent de raisonner pour aller chercher les causes réelles et profondes du malaise comme l’absence d’#équité, la concentration d’#inégalités, d’#injustices, de #frustrations et d’#échecs. C’est beaucoup plus simple de s’intéresser à la pigmentation de la peau ou d’expliquer que ce sont des musulmans ou des Africains violents par nature ou mal élevés.

      Comment ces discours sont-ils perçus par les habitants de Trappes ?

      Comme la confirmation de ce qu’ils pensent déjà : la société française les déteste. Dans les médias, matin, midi et soir, ils subissent continuellement des #discours_haineux et stigmatisant de gens comme Éric Zemmour, Marine le Pen, Éric Ciotti, etc. qui insultent leurs parents et eux-mêmes au regard de leur couleur de peau, leur religion ou leur statut de jeune de banlieue. Ils ont le sentiment d’être les #rebuts_de_la_nation. Quotidiennement, ils ont aussi affaire à une #police qui malheureusement contient en son sein des éléments racistes qui l’expriment sur la voie publique dans l’exercice de leur métier. Ça infuse. Les jeunes ne sont pas surpris de l’interprétation qui est faite des émeutes. En réalité ils l’écoutent très peu, parce qu’ils ont l’habitude d’être insultés.

      D’après vous, que faut-il faire dans l’#urgence ?

      Il faut arrêter de réfléchir dans l’urgence. Il faut s’engager sur une politique qui change les choses sur dix à quinze ans. C’est possible. On peut desserrer l’étau qui pèse sur les quartiers en construisant des logements sociaux dans les villes qui en ont moins. Moi, je ne demande pas plus de subventions. Je veux que dans quinze à vingt ans, on me retire les subventions « politique de la ville » parce que je n’en aurai plus besoin. C’est l’ambition qu’on doit porter.

      Et sur le court terme ?

      Il faut envoyer des signaux. Revenir sur la loi 2017 car cela protégera les policiers qui arrêteront de faire usage de leurs armes à tort et à travers, s’exposant ainsi à des plaintes pour homicide volontaire, et cela protégera les jeunes qui n’auront plus peur de se faire tirer comme des lapins. Il faut aussi engager un grand #dialogue entre la police et les jeunes. On l’a amorcé à Trappes avec le commissaire et ça produit des résultats. Le commissaire a fait l’effort de venir écouter des jeunes hermétiquement hostiles à la police, tout en rappelant le cadre et la règle, la logique des forces de l’ordre. C’était très riche. Quelques semaines plus tard le commissaire m’a dit que ses équipes avaient réussi une intervention dans le quartier parce que ces jeunes ont calmé le jeu en disant « on le connaît, il nous respecte ». Il faut lancer un #cercle_vertueux de #dialogue_police-population, et #jeunesse en particulier, dans les mois qui viennent. La police doit reprendre l’habitude de parler avec sa population et être acceptée par elle. Mettons la police autour de la table avec les jeunes, les parents du quartier, des éducateurs, les élus locaux pour parler paisiblement du ressenti des uns et des autres. Il peut y avoir des signaux constructifs de cet ordre-là. Or là on est dans la culpabilisation des parents. Ça ne va pas dans le bon sens.

      https://www.politis.fr/articles/2023/07/emmanuel-macron-ne-comprend-rien-aux-banlieues
      #Macron #ignorance

    • Entre Emmanuel Macron et les banlieues, le #rendez-vous_manqué

      En 2017, le volontarisme du chef de l’Etat avait fait naître des #espoirs dans les #quartiers_populaires. Malgré la relance de la #rénovation_urbaine, le rejet du plan Borloo comme son discours sur le #séparatisme l’ont peu à peu coupé des habitants.

      Il n’y a « pas de solution miracle ». Surtout pas « avec plus d’argent », a prévenu le chef de l’Etat devant quelque 250 maires réunis à l’Elysée, mardi 4 juillet, sur l’air du « trop, c’est trop » : « La santé est gratuite, l’école est gratuite, et on a parfois le sentiment que ce n’est jamais assez. » Dans la crise des violences urbaines qui a meurtri 500 villes, après la mort du jeune Nahel M. tué par un policier, le président de la République a durci le ton, allant jusqu’à rappeler à l’ordre des parents. Une méthode résumée hâtivement la veille par le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, sur France Bleu : « C’est deux claques, et au lit ! »

      L’urgence politique, dit-on dans le camp présidentiel, est de rassurer une opinion publique encore sous le choc des destructions et des pillages. « Une écrasante majorité de Français se raidit, avec une demande d’autorité forte, confirme Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos. Déjà sous Sarkozy, l’idée dominait qu’on en faisait trop pour les banlieues. Les dégradations réactivent cette opinion. Emmanuel Macron est sur une crête difficile à tenir. »

      Ce raidissement intervient sur fond de #fracture territoriale et politique. « L’opposition entre la France des quartiers et celle des campagnes nous revient en pleine figure. Si on met encore de l’argent, on accentuera la fracture », pense Saïd Ahamada, ex-député de la majorité à Marseille. « Les gens en ont ras le bol, ils ne peuvent plus entendre que ces quartiers sont abandonnés », abonde Arnaud Robinet, maire de Reims, qui abrite sept #quartiers_prioritaires_de_la_politique_de_la_ville (#QPV), et membre du parti d’Edouard Philippe.

      (#paywall)

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/07/06/entre-emmanuel-macron-et-les-banlieues-le-rendez-vous-manque_6180759_823448.

  • Sainte-Soline : +6 : le parquet de Niort s’en prend aux organisateurs de la manif du 25 mars | Mediapart | 28.06.23

    https://www.mediapart.fr/journal/france/280623/sainte-soline-le-parquet-de-niort-s-en-prend-aux-organisateurs-de-la-manif

    Six personnes ont été placées en garde à vue, mercredi, accusées d’avoir organisé une manifestation interdite. Parmi eux, des porte-parole des Soulèvements de la terre et de Bassines non merci, mais aussi deux responsables de la Confédération paysanne. Deux autres syndicalistes étaient convoqués en audition libre.

    suite du déroulé de la #repression_judiciaire de #Sainte-Soline

    Les opérations policières contre la mouvance écologiste se sont poursuivies, mercredi, sous la direction du parquet de Niort (Deux-Sèvres), visant cette fois les organisateurs de la manifestation du 25 mars à Sainte-Soline. Le procureur de Niort, Julien Wattebled, a élargi pour la première fois le champ des « suspects » aux dirigeants syndicaux de la Confédération paysanne. L’ancien porte-parole national de la « Conf », Nicolas Girod, et son porte-parole dans les Deux-Sèvres, Benoît Jaunet, ont été placés en garde à vue, le premier à Dole (Jura), le second à Niort, pour « l’organisation d’une manifestation interdite ».

    David Bodin, secrétaire de l’Union départementale CGT des Deux-Sèvres, et Hervé Auguin, codélégué de Solidaires 79 ont été entendus eux aussi sous le régime de l’audition libre à la gendarmerie de Saint-Maixent-l’École.

    Le parquet de Niort a fait savoir que ces interrogatoires étaient conduits dans le cadre « des enquêtes, confiées à la section de recherches de Poitiers, concernant les infractions pénales commises à l’occasion de ces manifestations ».

    Trois militants des Soulèvements de la terre, officiellement dissous, le 21 juin, dont ses deux porte-parole, Basile Dutertre et Benoît Feuillu, ont été conduits dans des lieux d’interrogatoire différents, suivis par des fourgons d’escorte. Les militants ont tous été remis en liberté, mercredi soir. Plusieurs d’entre eux se sont vu remettre une convocation par officier judiciaire (COPJ) à comparaître ultérieurement. À l’issue de la journée de garde à vue, les deux responsables de la « Conf » ont aussi reçu une convocation au tribunal correctionnel le 8 septembre prochain, pour répondre de « l’organisation d’une manifestation interdite sur la voie publique ».

    #Sainte-Soline #Sainte_Soline
    #SLT #Soulèvements_de_la_terre
    #BNM #Bassines_Non_Merci
    #confederation_paysane
    #repression #criminalisation

  • #France : Le chaos et les émeutes semés par gérald damanin et émmanuel macron. Résumé du figaro.
    EN DIRECT - Mineur tué à Nanterre : des scènes de chaos en Île-de-France et plusieurs autres régions

    06:19 Villeurbanne : incendie dans un immeuble après des probables tirs de mortier, 4 blessés légers

    05:01 La situation est calme
    La France semble avoir retrouvé son état normal, alors que se lève le jour.

    04:17 Un semi-remorque volé puis incendié à Aulnay-sous-Bois

    04:02 Des véhicules de police incendiés en Seine-et-Marne

    03:45 Un centre Enedis en feu à Nanterre

    03:40 La situation semble se calmer partout en France. Les nouvelles images parvenant au Figaro sont peu nombreuses, et les autorités attestent d’un retour fragile à la normale, pour l’heure.

    03:10 Les images de pillage s’enchaînent

    02:58 Une situation hors de contrôle à Nanterre
    Des policiers ont été aperçus en train de quitter les lieux des affrontements avec des jeunes à Nanterre. Selon notre journaliste sur place, Thibaut Déléaz, ces derniers ont repris la cité Pablo Picasso, qui s’embrase sous les fumées des véhicules incendiés.

    02:55 Le commissariat de Meudon pris pour cible

    02:44 La gare de Garges-Sarcelles attaquée

    02:37 Des vitrines du centre-ville d’Argenteuil prises pour cible

    02:35 Les émeutes continuent de battre leur plein dans de nombreuses villes d’Île-de-France. Au moins un commerce a été pillé, et une dizaine de bâtiments liés à l’Etat (commissariat, écoles, mairies...) ont été ciblés par des tirs de mortiers ou des incendies.

    02:19 À la prison de Fresnes, une tentative pour faire évader les détenus

    02:13 La commissariat de Gennevilliers aussi visé par des mortiers d’artifice

    02:05 Une école primaire incendiée à Bezons

    02:01 Au moins 77 interpellations en Île-de-France

    01:55 Des caméras de surveillance ciblées par un individu armé d’un fusil à pompe, dans l’Essonne

    01:39 La mairie de Mons-en-Barœul, dans le Nord, saccagée

    01:37 Un appartement serait en feu à Villeurbanne après des tirs de mortiers

    01:20 Un commissariat ciblé à Dammarie-les-Lys, deux interpellations

    01:08 Un camion incendié à La Courneuve, un bus et un engin de chantier brûlés au Blanc-Mesnil

    01:05 Situation toujours très tendue à Nanterre, épicentre des violences

    01:00 Au moins 25 interpellations en Île-de-France

    00:54 Un tramway aurait été incendié près de Clamart

    00:49 Situation explosive à Drancy

    00:38 Seine-Saint-Denis : des routes bloquées et des vitrines brisées à Montreuil

    00:33 Un commissariat de Roubaix aurait été pris pour cible

    00:29 À Vanves, au sud de Paris, des barricades et des feux de poubelle

    00:25 Important incendie à Clichy, après une « énorme explosion »

    00:22 « Veuillez ne pas surcharger les lignes de secours », préviennent les pompiers de Paris

    00:16 Au moins 16 interpellations en Île-de-France

    00:13 Affrontements entre la police et des émeutiers dans de nombreuses villes d’Île-de-France
    Des affrontements sont en cours dans de nombreuses villes franciliennes, selon de multiples images sur les réseaux sociaux. Notre journaliste à Nanterre, Thibaut Deleaz, a constaté de nombreux tirs de mortiers ciblant les autorités. Des vidéos montrent des incendies touchant des communes comme Grigny, Noisy-le-Grand ou Trappes.

    Hier 23:54 Les images des tensions à Nanterre
    La situation se tend drastiquement à Nanterre en cette fin de soirée, avec de nombreuses voitures brûlées et des feux d’artifice tirés. Des pompiers et policiers ont été déployés, comme le montrent de nombreuses images.
    À Nanterre ce mercredi soir. Thibaut Deleaz / Le Figaro
    Une voiture brûlée à Nanterre ce mercredi soir. STEPHANIE LECOCQ / REUTERS
    De multiples feux de véhicules. STEPHANIE LECOCQ / REUTERS
    Des feux d’artifice tirés dans une cité de Nanterre. STEPHANIE LECOCQ / REUTERS
    Une camionnette brûlée plus tôt dans la soirée. LIONEL BONAVENTURE / AFP

    23:52 Nanterre s’embrase à nouveau, une dizaine de véhicules incendiés

    23:44 Les incidents se multiplient dans l’Essonne, la mairie annexe d’Évry Courcouronnes en feu

    23:38 Christian Estrosi dénonce des « tirs de mortier » vers les commissariats de l’Ariane et des Moulins

    23:18 Un ambulancier placé en garde à vue pour « outrage » et « menaces » après avoir invectivé des policiers
    Un autre ambulancier ayant diffusé la vidéo a également été placé en garde à vue.

    23:11 « Ça peut péter, mais plutôt vers minuit », selon les forces de l’ordre postées à la cité Picasso de Nanterre

    22:53 Plusieurs centaines de personnes ont défilé à Rennes, un incendie en cours place Saint-Anne

    22:35 Les tensions sont redescendues sur le Mirail, à Toulouse

    22:30 Le maire de Nanterre constate « moins de violences qu’hier »

    22:23 Un bus en feu à Grigny, dans l’Essonne

    22:20 Un arrêté autorise l’utilisation de drones au-dessus de plusieurs villes sensibles

    21:57 Un chien tué par la police à Toulouse

    21:50 Au moins 11 interpellations en région parisienne, selon la préfecture de police de Paris

    21:39 Quelques feux de poubelles à Lyon, des lignes de bus déviées

    21:02 Un important dispositif policier à Nanterre, quelques échauffourées en début de soirée


    20:48 La garde à vue du policier mis en cause a été prolongée dans « la perspective d’une ouverture d’information judiciaire »

    20:47 Une action « de caillassage » en cours à Lille
    À Lille, une centaine de manifestants se sont rassemblés devant la préfecture contre « les crimes de la police », et une action de « caillassage » était en cours vers 20h00, a indiqué une source policière à l’AFP, qui a déploré « un véhicule brûlé ».

    20:35 Des pompiers et des policiers caillassés à Toulouse

    19:56 Nantes : le rassemblement en soutien à la famille de Nahel rejoint celui du Soulèvement de la Terre

    19:50 Un incendie et de vives tensions en cours à Toulouse

    19:20 Plusieurs centaines de personnes rassemblées à Lille

    18:45 Une centaine de personnes manifestent à Nantes devant le commissariat central

    16:39 Marine Le Pen estime que les propos de Macron sont « très excessifs » et « irresponsables »

    15:55 Gérald Darmanin va saisir la justice après un tweet « abject »

    15:42 Comment la police tente d’éviter la contagion dans les cités

    13:03 Une émeute d’une centaine de personnes dans une cité bordelaise

    09:42 Une annexe de la mairie de Mantes-la-Jolie incendiée et « complètement détruite »

    09:12 « 31 interpellations » lors d’une nuit de « violences urbaines », annonce Darmanin

    08:41 24 interpellations chez les émeutiers et 24 forces de l’ordre blessées

    08:10 Le feu maîtrisé dans la mairie annexe du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie

    07:57 29 interpellations durant la nuit, selon la police

    07:39 Nuit d’émeutes à Nanterre, Mantes-la-Jolie ou encore Asnières

    #violence #violences_policières #police #répression #violences

    Source : https://www.lefigaro.fr/actualite-france/en-direct-mineur-tue-a-nanterre-c-etait-encore-un-enfant-s-exclame-la-mere-
    lefigaro.fr

  • Récit de la garde à vue du 05/06 à Lyon dans le cadre d’une enquête sur le sabotage d’une usine Lafarge - Rebellyon.info
    https://rebellyon.info/Recit-de-la-garde-a-vue-du-05-06-a-Lyon-25028

    Alors que nous voyons les personnes arrêtées le 5 juin sortir sans poursuite (pour le moment) de cette garde-à-vue on ne peut s’empécher de penser à cet autre moment où l’État a jugé intolérable que des militant.es s’élèvent contre l’avenir nucléaire qu’il nous promet. À Bure, des militant.es avaient été arrêté.es une première fois, lors d’une opération d’ampleur (le 20/09/2017), et étaient ressorti.es libres à la fin de leur garde-à-vue. Ce n’était alors que 8 mois plus tard (le 20/06/2018), qu’une deuxième vague d’arrestations avait eu lieu, une fois que les appareils saisis avaient été exploités, et que des milliers d’heures d’écoute avaient été réalisées. IMSI Catcher, filatures, sonorisations... Des moyens là aussi démésurés, et proprement terrifiants. Pourtant, les condamnations n’ont au final été que faibles au regard de ces moyens.

    #cimentiers #ciment #justice #police #répression

  • Sur l’arrestation de trois italiens antifascistes en france et l’utilisation de l’Interdiction Administrative du Territoire (IAT) - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/sur-l-arrestation-de-trois-17199

    Quelques considérations sur cette utilisation de l’IAT

    1. Elle ne comprend pas d’obligation de notification préalable, de sorte que les personnes qui y sont soumises peuvent ne pas en avoir connaissance jusqu’à ce qu’iels soient détenues par la police, se retrouvant à leur insu en situation irrégulière dans un pays étranger ;

    2. Cette mesure, qui peut conduire à l’arrestation, à la détention et à l’expulsion, est préventive, c’est-à-dire qu’elle ne sanctionne pas un crime réel ou supposé commis, mais se base seulement sur la possibilité de le commettre, sur la base du « comportement personnel » des sujets ;

    3. Elle applique aux militants politiques des procédures spécifiquement créées pour lutter contre le terrorisme international ;

    4. Elle exploite les dispositifs européens anti-immigration pour réprimer les luttes politiques et sociales. Cette mesure est préventive et administrative (et non pénale) et utilise donc le CRA comme lieu de détention, puisqu’elle ne peut pas utiliser une prison normale ;

    5. Elle repose sur la coopération entre les gouvernements et les forces de police de différents pays qui collaborent depuis longtemps pour traquer les militant.e.s et contrôler leurs mouvements.

    D’après ce que nous savons, et également d’après la Legal Team, il n’est pas courant qu’une IAT préventive de ce type soit appliquée en France en dehors de la lutte contre le terrorisme, pour cibler des militant.e.s politiques. Ce n’est certainement pas le premier cas depuis des années, mais ces derniers mois, il semble que cette utilisation s’intensifie et se normalise.

    #Interdiction_Administrative_du_Territoire #répression #militants

  • 🛑 60 ans d’actions violentes : faut-il pour autant dissoudre la FNSEA ? - Basta !

    Depuis les années 1960, le syndicat agricole #FNSEA multiplie les destructions de biens publics, blocages, opérations coups de poing, menaces contre des militant·es écologistes et des élu·es. Chronologie de 60 ans d’actions violentes.
    « Le citoyen que je suis se félicite qu’on ait mis un coup d’arrêt aux violences et exactions commises auprès des biens et des personnes. » C’est ainsi qu’a réagi Arnaud Rousseau, le nouveau président de la FNSEA, premier syndicat agricole, au lendemain de la présentation en Conseil des ministres du décret de dissolution des Soulèvements de la Terre, le 21 juin. Une semaine plus tôt, le président de la FNSEA avait appelé le gouvernement à dissoudre les Soulèvements de la Terre, disant que « les agriculteurs sont toujours restés dans le cadre républicain ».
    En mars dernier, c’est sa prédécesseuse Christiane Lambert, qui condamnait « les violences inouïes » à Sainte-Soline. La violence est pourtant caractéristique de nombreuses actions de la FNSEA ces soixante dernières années. basta ! dresse ici une chronologie documentée de ces actions, qui pourra être complétée dans les semaines à venir (...)

    🌍 #soulevementsdelaterre #écologie #anticapitalisme
    ⚡️ #Darmanin #macronie #dissolution #répression #autoritarisme
    #onnedissoutpasunsoulèvement #solidarité

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://basta.media/chronologie-60-ans-d-actions-violentes-faut-il-pour-autant-dissoudre-la-FNS

  • Soulèvements de la Terre : nouvelle vague de convocations devant la justice

    https://reporterre.net/Soulevements-de-la-Terre-nouvelle-vague-de-convocations-devant-la-justic

    Après la dissolution des Soulèvements de la Terre, au moins huit personnes ont été convoquées par la justice. Des rassemblements de soutien sont prévus partout en France le 28 juin.

    Cette nouvelle semaine s’annonce encore tendue pour le mouvement écologiste.
    Après la vague d’arrestations du 20 juin et la dissolution des Soulèvements de la Terre le 21 juin, au moins huit personnes sont convoquées par la justice pour avoir organisé à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) une manifestation interdite (certains pour une action d’octobre 2022, d’autres pour celle de mars dernier) ou appelé à y participer.

    Parmi elles, trois participants aux Soulèvements de la Terre, ainsi que le secrétaire général de la CGT des Deux-Sèvres, le secrétaire général de Solidaires 79, le porte-parole de la Confédération paysanne 79, l’ancien porte-parole de la Confédération paysanne, Nicolas Girod, et le porte-parole du collectif Bassines non merci, Julien Le Guet. Elles sont attendues simultanément dans différentes gendarmeries le mercredi 28 juin. Certaines sont déjà averties qu’elles seront mises en garde à vue, quand d’autres doivent être entendues en simple audition libre.

  • #terrorisme et salles de classe
    https://laviedesidees.fr/Emmanuel-Saint-Fuscien-L-ecole-sous-le-feu

    Lors des attentats de 2015, la question du terrorisme a été reliée à l’école. Comment expliquer qu’une #violence paroxystique, sans lien apparent avec le système éducatif, ait fini par se répercuter sur lui, voire le déstabiliser ? À propos de : Emmanuel Saint-Fuscien, L’école sous le feu. Janvier et novembre 2015, Passés Composés

    #Société #école #république
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20230626_terrorelcole.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230626_terrorelcole.docx

    • Comme le souligne Saint-Fuscien (p. 12), le lien fait en quelques jours entre école et terrorisme islamiste, outre qu’il interroge, est spécifique à la France de 2015. Dans aucun autre pays européen victime de tels actes – et la liste est hélas longue –, celui-ci ne fut établi et encore moins évoqué. Certes, l’auteur le rappelle tout au long de l’ouvrage, l’importance de l’institution scolaire pour le projet républicain français est connue.

      Cependant, élément pour le moins troublant, quand trois enfants juifs furent abattus de sang-froid dans une cour d’école en 2012 par ce même terrorisme islamiste, ce « ne fut pas vu sous cet angle » d’une attaque contre l’institution scolaire, y compris a posteriori en 2015 (p. 73). Dès lors, comment expliquer qu’une violence armée paroxystique, sans lien avec le système éducatif, ait fini par mettre ce dernier en question, le déstabiliser et même le faire réagir ?

      [...]

      Le premier point est souligné par l’auteur lui-même : « Comment, dans ce contexte, l’école devenue champ de bataille pourrait-elle éteindre l’incendie ? » (p. 196). Le processus de pédagogisation, déjà décrit par Jacky Beillerot en 1982, conduit à confier au système éducatif un nombre croissant de tâches et d’objectifs à résoudre.

      Or une telle attente ne risque-t-elle pas de contenir en elle-même son échec ? Ne met-elle pas excessivement sous pression les personnels éducatifs, en en attendant l’impossible – ici, réparer et prévenir une société dont sont sortis les terroristes islamistes ?

      Le deuxième questionnement porte sur la croissance continue de l’évocation de la laïcité, des « valeurs de la République » et de la citoyenneté dans les missions et les objectifs – eux-mêmes en extension – du système éducatif. Cette « pédagogisation de la laïcité » a été particulièrement renforcée à la suite des attentats de janvier 2015. Ceci a été net dans le cadre des programmes d’EMC (enseignement moral et civique) qui ont été finalisés précisément en 2015.

      Or que peut-on attendre d’une telle extension, au-delà d’une meilleure compréhension du principe laïque ? Cette priorisation ne saurait être une fin en soi, sauf à considérer que la #laïcité pourrait tout régler des désordres du tissu scolaire ou, plus globalement, social.

      Enfin, l’ouvrage souligne combien, sous le feu des attentats, l’école a été traversée d’émotions, de ressentis et de perceptions parfois contradictoires. Si, comme le note l’auteur, sa « crise » après les attentats paraît être en grande partie une conclusion excessive, L’École sous le feu montre que janvier et novembre 2015 ont eu un écho jusque dans les salles de classe.

  • Sainte-Soline : cinq manifestants interpellés trois mois après la manifestation contre les mégabassines
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/22/sainte-soline-cinq-manifestants-interpelles-trois-mois-apres_6178749_3224.ht

    Les mis en cause ont été placés en garde à vue mardi par les gendarmes de la section de recherches de Poitiers chargés des enquêtes ouvertes après des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.

    Cinq hommes sont poursuivis pour des faits de violences et de vol survenus fin mars lors de la manifestation contre les mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), et deux d’entre eux doivent comparaître, jeudi 22 juin, a annoncé le parquet de Niort. Les mis en cause ont été placés en garde à vue mardi par les gendarmes de la section de recherches de Poitiers chargés des enquêtes ouvertes après des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.
    Deux d’entre eux, déjà condamnés dans le passé, ont été déférés au parquet jeudi en vue d’une comparution immédiate. Le premier, âgé de 42 ans, est poursuivi pour des violences à l’encontre des gendarmes chargés de protéger la mégabassine de Sainte-Soline les 25 et 26 mars. Selon le parquet, « il lui est reproché d’avoir jeté des projectiles et notamment des pierres » ; en récidive, il encourt quatorze ans de prison.

    Sept ans d’emprisonnement

    Le second, âgé de 27 ans, est suspecté d’avoir « fait partie des groupes actifs de la manifestation ayant pour objectif de dégrader la réserve de substitution (…) et de commettre des violences sur les militaires de la gendarmerie ». La justice lui reproche aussi d’avoir inscrit « ACAB » (pour « all cops are bastards », « tous les flics sont des bâtards » en français) sur un des camions qui a brûlé et d’avoir « sciemment recelé une veste de gendarmerie volée dans un des camions ». Il encourt sept ans d’emprisonnement.

    Les trois autres, âgés de 25, 26 et 27 ans, devront comparaître devant le tribunal correctionnel le 27 juillet. L’un est suspecté d’avoir « participé à un groupement formé en vue de la préparation de violences » contre des personnes ou des biens ; les deux autres pour « recel de vol aggravé ».

    • @HeleneAssekour
      https://twitter.com/HeleneAssekour/status/1671878051800686596

      🔴 Deux militants écolo passent actuellement en comparution immédiate au tribunal de Niort. Ils font partie des 18 militant.e.s arrêté.s mardi.

      On leur reproche des faits commis à Ste-Soline.
      Ce sont les premiers manifestants jugés suite à la manifestation du 25 mars.

      L. est le premier à passer.
      On l’accuse de participation à un groupement visant à commettre des violences, recel d’un gilet de gendarmerie, et un tag « ACAB » sur un véhicule de gendarmerie.
      Il demande un délai pour sa défense. C’est un droit, il sera donc jugé fin juillet. Mais en attendant, le tribunal ordonne son placement en détention provisoire à Poitiers. Il part en prison. La demande d’incarcération dans une prison proche de son domicile est refusée.
      (je ne suis pas sur place, mais j’essaie de vous donner les infos au fur et à mesure sur ce procès important)
      C. est en train de passer. Il n’a pas demandé de délai pour sa défense.
      Il est accusé de violences sur un gendarme (jet de projectiles) avec une ITT de plus de 8 jours, en récidive. Il encourt 14 ans de prison.
      A noter que trois autres personnes comparaîtront le 27 juillet à Niort suite à Ste-Soline. L’une pour « participation à un groupement en vue de commettre des dégradations ou des violences », les deux autres pour « recel de vol aggravé » (je ne sais pas exactement de quoi il s’agit)
      Pour C., qui est un militant gilet jaune, le procureur requiert un an de prison avec mandat de dépôt (ça veut dire qu’il irait directement en prison après le procès).
      Pendant qu’on attend le délibéré, petite anecdote sur le juge. C’est le même qui avait jugé des manifestants de la manif Ste-Soline du 29 octobre pour « refus de se disperser après sommation » (pas de violence ni dégradation).
      Il les avait condamnés à 3 à 4 mois de sursis. 🫠
      C. est condamné à 10 mois de prison ferme avec mandat de dépôt.
      Ce sont donc deux militants qui partent en #prison ce soir (une détention provisoire, et une condamnation) après cette première audience à la suite de la manif de Ste-Soline.

      #manifestants #justice

    • des nouvelles de l’enquête sur le groupement légal en vue de la commission de violences en réunion par personnes dépositaires de l’autorité ?

      j’imagine que l’enquête confiée au parquet compétent en affaires militaires - gendarmerie oblige - va durer quelques années ; nous ne sommes pas dans le même camp Madame ; contre un speed dating exécuté en 3 mois, all included, enquête, jugement et prison pour les vilains.

    • Manifestation interdite de Sainte-Soline : une figure militante
      et un gilet jaune en prison, Ouest Rance
      https://www.infolibertaire.net/niort-deux-sevres-letat-se-venge-suite-a-sainte-soline/#

      « J’y suis allé à la rage. Je voulais rentrer dans la bassine, voir à quoi ça ressemble. Je suis contre ces projets. C’était une curiosité malsaine« . A la barre du tribunal correctionnel de Niort, ce jeudi 22 juin, Cédric, 42 ans, ne nie rien de sa participation à la manifestation interdite de Sainte-Soline marquée par des affrontements violents entre des milliers de militants et de forces de l’ordre il y a trois mois. Comme le rappelle le président Igor Souchu, il était en première ligne ce samedi 25 mars dans le sud des Deux-Sèvres. Aux côtés des blacks blocs qu’il décrit comme des éléments protecteurs avec lui.
      Ce sont eux qui ont équipé « d’un masque et de lunettes » ce gilet jaune bordelais à la rue, arrivé seul dans la nuit sur le camp de Vanzay avec un k-way, une écharpe verte et un sac à dos bleu. Des affaires personnelles qui ont facilité son identification grâce à des captures d’écran et aux systèmes de reconnaissance faciale. « Je n’avais pas prévu de venir. C’est la veille que je me suis décidé en regardant la télé. J’ai dormi par terre la nuit. Jamais, je n’avais participé à un tel rassemblement. (...)

      Loïc, lui, sera fixé sur son sort le 27 juillet comme trois autres anti-bassines. En attendant, il a rejoint la prison de Vivonne, à côté de Poitiers, comme l’a requis le ministère public soucieux d’empêcher la possible fuite du jeune homme de 27 ans et de prévenir le risque d’infractions similaires dans le contexte de dissolution contestée des Soulèvements de la Terre. « Placer quelqu’un en détention provisoire parce qu’il est militant, ce n’est pas un argument. Il y a une conjoncture juridico-politique qui vise à faire peur. Je m’inquiète de cette chaîne de raisonnement« , a réagi sur un ton offensif l’avocate Hannah Rajenbach. Celle-ci a annoncé son intention de faire appel du mandat de dépôt.

      Elle a désormais cinq semaines pour assurer la défense de son client, une figure de l’activisme. Celui-ci a déjà effectué 487 jours de prison en France et en Allemagne pour avoir participé aux protestations sociales contre le G20 à Hambourg en 2017 (pétard dans la vitrine d’une banque, jets de pierres contre un canon à eau et d’une bouteille de bière contre les forces de l’ordre). Dans le Mellois, on lui reproche sa présence dissimulée derrière une tenue de moine, des inscriptions sur un camion brûlé [ACAB] et le ramassage d’un gilet siglé de la gendarmerie*. « J’aimerais qu’on mette les mêmes moyens à chercher un homme en habit de moine qu’à retrouver celui qui a tiré une grenade sur Serge« , a-t-il déclaré avant d’être coupé par le président du tribunal (...).

      * « Il lui est reproché d’avoir fait partie des groupes actifs de la manifestation ayant pour objectif de dégrader la réserve de substitution et les camions de la gendarmerie et de commettre des violences sur les militaires de la gendarmerie, d’avoir inscrit ACAB sur un des camions qui a brûlé, et d’avoir sciemment recelé une veste de gendarmerie volée dans un des camions », indiquait à la mi-journée Julien Wattebled, le procureur de la République de Niort, dans un communiqué.

      edit Sainte-Soline : l’intrigant « moine de la ZAD » dans le viseur du renseignement français et allemand
      https://www.europe1.fr/societe/info-europe-1-sainte-soline-lintrigant-moine-de-la-zad-dans-le-viseur-du-ren

      Mais qui se cache sous la capuche de cette robe de bure ? (...) les services de renseignement ont leur petite idée. Rien à voir avec un ermite : il s’agirait d’un éco-activiste français d’une trentaine d’années, habitant un pavillon d’une grande ville de Bourgogne. Marié et père de deux enfants, il avait été blessé par une grenade à Bure à la fin des années 2010. En 2018, il était très actif sur Notre-Dame-des-Landes, munis de tonfa face aux forces de l’ordre, avant d’organiser l’année d’après plusieurs rassemblements de gilets jaunes.

      @MonchLutzi

    • COMMUNIQUÉ DE PRESSE DES AMI⋅ES DE LOÏC

      https://bureburebure.info/solidarite-avec-loic-que-vivonne-devienne-un-zad

      Avec Loïc, nous luttons à Bure contre le nucléaire, ses armes, ses déchets et son monde. Aujourd’hui, notre ami se retrouve à nouveau dans les geôles de l’État. Après avoir été perquisitionné et mis en joue, mardi matin, à 8h30 par une brigade anti terroriste, Loïc a été arrêté et déféré à Niort.

      Présenté ce jeudi 22 juin devant le juge, Loïc a refusé la comparution immédiate dans l’espoir d’avoir le temps et la liberté pour préparer sa défense. Il espérait aussi garder ses deux emplois. Loïc est à la fois maraîcher près de Bure (Meuse) et agent de service dans un Ephad, à Laxou (Meurthe-et-Moselle). Mais, au nom d’un prétendu risque de renouvellement d’infraction, le procureur et le juge en ont décidé autrement : ils l’ont placé en détention provisoire jusqu’au 27 juillet, date de son procès.

      –—
      Un portrait :
      https://reporterre.net/Apres-Sainte-Soline-Loic-poete-maraicher-risque-7-ans-de-prison

      –—

      https://lundi.am/Accuse-d-avoir-participe-aux-emeutes-lors-du-G20-de-Hambourg

      https://bureburebure.info/wp-content/uploads/2018/12/Sachez.cleaned.pdf

  • Perché le misure spropositate e repressive contro gli attivisti per il clima sono una minaccia

    I giovani che mettono in atto proteste nonviolente vengono colpiti da provvedimenti penali e amministrativi, oltre che da sanzioni economiche. Accuse di associazione a delinquere e uso sistematico dei fogli di via sono i segnali più preoccupanti. Per l’avvocato Francesco Romeo l’obiettivo è neutralizzare i movimenti ecologisti.

    “C’è un’attenzione repressiva spropositata nei confronti degli attivisti ambientali, come quelli di #Ultima_generazione. È sorprendente come di fronte a un movimento non violento venga utilizzato questo dispiego di strumenti repressivi di carattere penale, amministrativo ed economico”. L’avvocato Francesco Romeo segue il procedimento penale -attualmente nella fase delle indagini preliminari- partito a seguito dell’azione di protesta che lo scorso 6 maggio è stata compiuta in Piazza Navona a Roma, quando quattro persone hanno versato carbone vegetale diluito in acqua nella fontana dei Quattro Fiumi.

    Romeo è anche tra i firmatari di un appello (https://ilmanifesto.it/no-alla-criminalizzazione-degli-ecoattivisti) lanciato lo scorso maggio che denuncia come nei confronti di “nuove forme di contestazione da parte di nuovi movimenti -dai sindacati di base ai movimenti ambientalisti- le attività delle procure hanno a volte assunto caratteri fortemente repressivi, con contestazioni di reati spropositate”.

    Una preoccupazione espressa anche da Michel Forst, Relatore speciale delle Nazioni unite per i difensori dell’ambiente, ospite di un evento promosso da Amnesty International Italia a Torino il 13 aprile (https://www.amnesty.it/torino-il-13-aprile-la-conferenza-proteggere-la-madre-terra-difendere-i-diri) durante il suo viaggio in Europa proprio per raccogliere informazioni sulle forme di attivismo ambientale e sulla risposta governativa al dissenso. Per Forst la repressione sta diventando la risposta più comune al dissenso, attraverso un uso sproporzionato di strumenti investigativi da parte delle forze dell’ordine e proposte per inasprire leggi che limitano la libertà di manifestare o impongono sanzioni e pene più pesanti a carico dei difensori dell’ambiente. In tutta Italia gli attivisti ambientali sono sottoposti a indagini e coinvolti in diversi processi.

    In questa intervista l’avvocato Romeo spiega perché ha deciso di firmare l’appello e quali rischi e conseguenze corrono in Italia le persone che stanno portando avanti proteste non violente.

    Avvocato, qual è l’obiettivo dell’appello lanciato lo scorso maggio?
    FR Vuole affermare che le attività di protesta non violenta -come quelle di associazioni come Ultima generazione ma non solo- devono essere valutate e pesate per quello che sono. Ossia azioni di disobbedienza civile nonviolente e certo non attività a cui rispondere con accuse di reato gravi come l’associazione a delinquere, come accaduto ad esempio a Padova. Inoltre vogliamo sollecitare una riflessione da parte dell’opinione pubblica poiché ci stiamo rendendo conto che queste persone scontano un’ostilità difficile da comprendere. Vengono dileggiate, osteggiate senza sapere che cosa stanno affrontando, quali rischi si assumono in prima persona e quali conseguenze dovranno affrontare se le cose dovessero andare male nel corso dei processi.

    Oltre all’accusa di associazione a delinquere, a quali altre accuse o provvedimenti devono far fronte gli attivisti?
    FR Il caso più estremo è proprio l’accusa di associazione a delinquere contestata ai ragazzi di Ultima generazione di Padova. Una realtà che non ha nessun livello occulto, si muove alla luce del sole, con documenti e azioni pubbliche volte alla tutela e alla salvaguardia dell’ambiente e non a mettere da parte guadagni illeciti o con la finalità di commettere dei reati a scopo di lucro o stabilire e mantenere il dominio su un territorio. In altre occasioni si contesta agli attivisti di aver deturpato o imbrattato opere d’arte, ma anche in questo caso è tutto da dimostrare visto che non fanno ricorso a sostanze chimiche nocive, spesso usano carbone vegetale liquido, una sostanza naturale. Anche in questo caso mi sembra ci sia una asimmetria tra la gravità dell’accusa e l’azione effettivamente commessa. Bisogna tenere presente poi che accanto alla denuncia penale ci sono le sanzioni amministrative: sia quelle previste a livello nazionale sia quelle locali. Per non parlare poi della misura più subdola, di prevenzione, che viene utilizzata nei confronti di questi giovani.

    Quale?
    FR Il foglio di via, che viene impiegato sistematicamente. Si tratta di provvedimenti che limitano la libertà personale: se una persona residente a Milano partecipa a una protesta a Roma, con il foglio di via le viene impedito di rientrare nella città per un periodo che va da uno a tre anni, per fare un esempio. Anche qui c’è un problema di proporzionalità: il foglio di via è una misura di prevenzione che fa parte del cosiddetto “Codice antimafia”, serve cioè a contrastare la criminalità organizzata o situazioni di pericolo serio. Di fronte ad azioni nonviolente impiegare questo strumento è veramente spropositato. E impiegarlo non una tantum ma sistematicamente, significa riempire questi attivisti di provvedimenti limitativi della loro libertà di movimento. Una misura non secondaria, seppure non abbia carattere penale o amministrativo.

    Quale può essere la finalità di questo eccesso di provvedimenti?
    FR Sono misure che innanzitutto puntano a dissuadere, a neutralizzare, impedire che si possano riproporre azioni di questo tipo. Poi c’è la volontà di intimidire gli attivisti e in ultimo a delegittimare, a “spoliticizzare”, le azioni messe in campo. Queste tre componenti sono molto evidenti nel procedimento simbolo, che è quello per associazione a delinquere in corso come detto a Padova, ma io penso che siano caratteristiche presenti in ogni denuncia portata all’attenzione dell’autorità giudiziaria e amministrativa. È un vero e proprio accanimento. Per me è sorprendente che di fronte a un movimento nonviolento venga utilizzato un dispiego di strumenti repressivi -di carattere penale, amministrativo ed economico- così imponente.

    Nonostante il quadro che ha descritto, sono attualmente in esame congiunto della seconda commissione permanente Giustizia del Parlamento i tre disegni di legge che vogliono inasprire le misure contro il danneggiamento beni culturali e artistici. Testi a firma, rispettivamente, del ministro della Cultura, Gennaro Sangiuliano, dei senatori Claudio Borghi (Lega) e Marco Lisei (Fratelli d’Italia).
    FR Sono misure che intendono aumentare e inasprire le pene e le sanzioni amministrative di vario tipo già esistenti. Sono una sorta di imprinting a firma della destra sulle politiche repressive. Dal punto di vista penale vi sono proposte di aumento di pena, sebbene queste siano già elevate per il tipo di reati che vengono contestati attualmente dalle procure. La proposta del disegno di legge della Lega si caratterizza poi per chiedere di introdurre la misura penale dell’arresto facoltativo in flagranza di reato per questo tipo di azioni. Dal punto di vista amministrativo, quella di Linsei invece chiede una stretta sui divieti di avvicinamento alle opere o ai luoghi d’arte, già introdotti dal cosiddetto decreto Minniti del 2017, e intende allungarne la durata.

    Poco fa ha accennato ai rischi che gli attivisti corrono in prima persona mettendo in atto le azioni di protesta. Può dire quali sono le conseguenze per loro?
    FR Intanto devono essere affrontati una marea di processi e non è una passeggiata. Inoltre, una volta che questi procedimenti sono iscritti, risultano nel casellario giudiziario. Questo è un problema, perché queste persone ovviamente hanno una loro vita, cercheranno di costruirsi un percorso professionale e potrebbero trovarsi in difficoltà nel momento in cui un datore di lavoro, sia pubblico o privato, chieda loro il certificato dei carichi pendenti e del casellario per valutare un’assunzione. Si crea così un danno, un pregiudizio, che parte prima ancora che si celebri il processo, prima ancora che si sappia come va a finire, se ci sarà una condanna o meno, soltanto con il procedimento aperto, anche se in fase di indagini. Questo solo per fare un esempio. Poi c’è il danno economico: tutte le spese per affrontare i processi e le multe che dicevo prima. È un cumulo enorme che potrebbe essere oggetto di valutazione più attenta.

    Gli attivisti sono consapevoli fino in fondo di tutto quello che rischiano?
    FR Sono ben consapevoli. Portano a termine le loro azioni con la convinzione di stare lottando per una causa giustissima. E noi dobbiamo fare un passo in avanti nello sviluppo della comprensione di un fenomeno come questo e non ragionare su un livello di rispetto o non rispetto della legge. Le persone che hanno compiuto l’azione in Piazza Navona a Roma avevano già avuto un foglio di via precedente. Dopo la partecipazione all’azione alla fontana dei Quattro Fiumi sono stati accusati di un altro reato, ovvero la violazione del foglio di via. È tutta una catena che si autoalimenta. Ma bisogna capire che per gli attivisti ci sono leggi che vengono applicate ingiustamente, e per questo per loro è giusto non rispettarle, per questo si assumono il rischio di non rispettarle. In questo consiste la disobbedienza civile. Ma non credo che questo dipinga una situazione di “emergenza da attivisti ecologisti”.

    https://altreconomia.it/perche-le-misure-spropositate-e-repressive-contro-gli-attivisti-per-il-

    #activisme #criminalisation #Italie #désobéissance_civile #écologie #répression

  • La #propriété_foncière, une fiction occidentale

    Dans la région de la #Volta, la #propriété du #sol n’existe pas, la terre n’est pas l’objet de transactions marchandes mais de #partages. D’où vient alors que, dans nos sociétés, nous considérions comme parfaitement légitime ce droit à s’approprier une partie du territoire ?

    #Danouta_Liberski-Bagnoud propose ici un ouvrage d’anthropologie qui entend produire une réflexion générale sur ce que l’on a pris l’habitude d’appeler en sciences sociales, que ce soit en géographie, en anthropologie générale ou en sociologie, « l’#habiter », notion qui renvoie à la façon dont les sociétés se rapportent à l’espace et y composent un monde. Cette notion permet d’éviter toute forme de caractérisation trop précise du rapport des êtres humains à leur lieu de vie.

    On comprend assez vite que ce qui intéresse l’auteure est de mettre en question la centralité et l’universalité de l’#appropriation_privative et des fonctionnements de #marché qui se sont imposées au monde entier à partir des pays industrialisés façonnés par les pratiques commerçantes. Bien qu’elle s’appuie sur les données ethnologiques recueillies sur son terrain, la #région_de_la_Volta (fleuve qui traverse le Burkina-Faso, le Ghana, le Mali, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo), l’auteure propose une réflexion large sur la propriété foncière et, plus généralement, sur le rapport que les sociétés humaines entretiennent avec la terre.

    L’essentiel de sa thèse consiste à contester à la fois les institutions internationales dans leur effort pour imposer la #propriétarisation des #terres au nom d’une conception occidentalo-centrée du #développement, et ceux qui parmi les anthropologues ont pu chercher des formes de propriété dans des communautés humaines où ce concept n’a, en réalité, aucune signification. Elle nous invite ainsi, par la comparaison des pratiques, à une réflexion sur nos tendances ethnocentriques et à penser d’autres types de rapport avec la terre que le rapport propriétaire.

    L’ordre dévastateur du marché

    L’auteure montre que les perspectives de #développement_économique par la propriétarisation et la #marchandisation du #foncier telles qu’elles ont pu être portées par les institutions internationales comme la #Banque_mondiale, loin d’aboutir aux perspectives d’amélioration souhaitées, ont conduit plutôt à une forme de « #deshabitation du monde » :

    "Le forçage en terre africaine de la #propriété_privée (autrefois dans les pas de la colonisation, aujourd’hui dans ceux de l’#accaparement_des_terres, de l’#agro-business et de la #spéculation) emporte avec lui toute la violence du rapport déterritorialisé au sol qu’édicte le concept même de propriété privée." (p. 144)

    On peut faire remonter les racines de l’idéologie qui justifie ces politiques à la période moderne en Europe avec #John_Locke qui développa une nouvelle conception de la propriété, les physiocrates qui firent de la terre la source de la richesse et enfin avec le développement de l’#économie_capitaliste qui achève de constituer la terre en une « simple marchandise » (p. 49).

    Dans ce cadre, la thèse de l’anthropologue Alain Testart fait notamment l’objet d’une longue discussion. Celui-ci entendait montrer, contre la croyance défendue par Morgan, par exemple, dans l’existence d’un #communisme_originel, que la plupart des sociétés traditionnelles connaissaient des formes d’appropriation privative et d’aliénation des terres. L’auteure montre, au contraire, que le concept même de propriété est absent des terrains qui sont les siens et qu’interpréter l’habiter des populations de l’aire voltaïque sous le prisme de la propriété privée revient à trahir et à travestir la façon dont elles vivent et parlent de leur rapport à l’espace et à la terre. En réalité, « il ne fait aucun doute que le rapport au sol d’une communauté villageoise [de cette région] est fondé sur le #partage (et le don) de la terre et l’interdit de la vendre » (p. 189). Aussi, face au « forçage du concept moderne de propriété privée » (p. 111), qui est largement le fait d’une approche occidentalo-centrée, l’auteure propose de faire entendre la voix alternative des sociétés voltaïques.

    Le conflit des fictions fondatrices

    Plus généralement, l’auteure reproche à bien des anthropologues d’avoir tendance à projeter des représentations qui leur appartiennent sur les sociétés qu’ils étudient. Pensons aux notions d’animisme ou de perspectivisme qui sont appliquées aux sociétés non européennes, alors même que ces notions ne sont pas endogènes. Y compris les anthropologues qui discutent et relativisent les catégories occidentales comme l’opposition nature-culture continuent de leur accorder un rôle structurant, quand ils cherchent, dans les sociétés non européennes, la façon dont celles-ci se dessinent d’une tout autre manière.

    Au contraire, une approche comparatiste qui englobe nos représentations « conduit au ras des mots et des gestes, dans le détail des pratiques rituelles et ordinaires […] permet le décentrement épistémologique à l’encontre de la métaphysique occidentale » (p. 94). Il s’agit de revenir aux modes d’habiter pour ce qu’ils sont en les comparant aux nôtres, mais sans jamais les confondre, afin de ne pas en biaiser l’analyse par l’usage de concepts qui leur seraient extérieurs et les feraient voir à partir de fictions fondatrices qui ne sont pas les leurs.

    Dans ce cadre méthodologique, le droit de propriété privée foncière relève, selon l’auteure, des fictions juridiques fondatrices proprement occidentales qui ont été importées dans les pays africains avec la colonisation. Or ceux qui voient la terre comme quelque chose qui serait disponible à l’appropriation privative n’ont pas conscience « qu’il s’agit d’une fiction, bien étrange en réalité, car de toute évidence, un terrain n’est pas un objet qui circule, mais un espace indéménageable » (p. 153). Une telle fiction permet de faire comme s’il était possible de séparer un pan de territoire de l’ensemble auquel il appartient, et de le faire circuler par l’échange marchand. Or « la #fiction_économique de la terre marchandise, source de profits financiers, ainsi que la #fiction_juridique d’une terre comme bien privatisable qui est venue la renforcer et la relayer, font assurément figure d’étrangeté hors de la matrice symbolique qui les a engendrées » (p. 260).

    L’existence des fictions juridiques fondatrices manifeste le fait que dans toutes les sociétés « la réalité succombe pour être reconstruite de façon légale » (p. 142). Ainsi « l’agir rituel façonne la réalité, il la (re)construit d’une façon légale, bref, il l’institue » (p. 142). Le monde du rite, comme le monde légal fait « comme si » la réalité était le décalque fidèle de la représentation que l’on s’en fait, alors qu’elle n’en est que l’ombre projetée. Or, comme Polanyi l’a déjà montré, la propriété privée de la terre est une fiction fondatrice des sociétés de marché, mais n’a rien d’universel. À l’inverse, les sociétés de l’aire voltaïque disposent de leurs propres fictions pour déterminer leur rapport à la terre ; or « rares sont les études sur le foncier qui ne recourent pas à des modèles, des théories et des concepts forgés dans l’histoire sédimentée des sociétés occidentales pour analyser les ‘pratiques’ du Sud, en les détachant des systèmes de pensée qui les pénètrent » (p. 210).

    La souveraineté d’une terre inappropriable

    Aussi l’auteure reproche-t-elle à beaucoup d’anthropologues qui ont travaillé sur les sociétés africaines d’avoir projeté des représentations fabriquées en occident sur les sociétés qu’ils étudiaient et aux institutions internationales d’imposer comme une vérité universelle ce qui n’est qu’une fabrication particulière.

    Pour contrer ces tendances théoriques et politiques, l’auteure se concentre sur la figure des « #gardiens_de_la_Terre » qui sont des dignitaires dont le rôle est de délimiter et d’attribuer des terrains aux familles. Du fait du pouvoir qui est le leur, certains ont voulu décrire cette institution dans le cadre des fictions juridiques européo-centrées en les présentant comme des souverains modernes ou des propriétaires éminents à l’image des seigneurs médiévaux. Face à cela, Danouta Liberski-Bagnoud montre que ces « gardiens de la Terre » n’en sont ni les propriétaires ni les souverains, ils sont, en réalité, garants de son #inappropriabilité et, ce faisant, sont au service de sa #souveraineté propre :

    "Dans les sociétés voltaïques […], les hommes n’exercent aucune souveraineté sur la Terre, mais ils sont les sujets de la souveraineté que la Terre exerce sur eux. La Terre n’appartient à personne d’autre qu’à elle-même, nul organe supérieur ne la commande, sa souveraineté ni ne se délègue ni ne se partage entièrement. Cette fiction que construisent les rites et les mythes fonde le régime de partage de la terre. Partage éphémère, non inscrit dans la durée d’un rapport de force, qui tient la durée d’une vie humaine, et répond ainsi à un principe d’#équité, car il empêche toute entreprise qui viserait à l’accumulation de portions de terre, au détriment du reste de la collectivité." (p. 321)

    Cependant, il faut se garder de faire de la Terre une souveraine au sens occidental d’une personnalité juridique qui pourrait imposer sa volonté en dernière instance, parce que ce n’est pas une personne.

    La Terre n’est ni une personne ni un bien (p. 285). Dans les sociétés voltaïques, la Terre est la source intarissable de la vie dans laquelle toute vie doit trouver sa place, et c’est en ce sens qu’elle exerce son pouvoir sur les hommes. La Terre apparaît comme l’instance qui anime le rapport aux espaces qu’elle contient : le village, la brousse, les lieux sacrés, la délimitation de nouveaux espaces voués à la culture sont autant de lieux qui ne peuvent exister qu’avec l’accord de la terre. Le rôle des « gardiens de la Terre » est alors d’assurer l’#harmonie entre l’ordre de la Terre et ceux qui veulent y trouver place. La Terre, dans ce cadre, ne saurait être un bien, elle « n’appartient qu’à elle-même » et son inappropriabilité apparaît comme « la condition d’un mode de l’habiter en commun » (p. 374-375).

    Cette #représentation éloignée de la fiction juridique d’une terre envisagée comme un bien séparable du territoire auquel elle appartient dépend de « la fiction rituelle qui construit la terre comme si elle était la figure de l’autorité suprême, garante du noyau des interdits fondamentaux qui permettent aux sociétés de tenir ensemble » (p. 327-328). En ce sens, la Terre, conçue comme une instance, supporte, ordonne et fait vivre le corps commun de la société et doit être distinguée de la terre conçue comme un simple fonds ; la deuxième est incluse, dépend et ne peut être comprise sans la première. Cette distinction permet ainsi d’opérer un retour critique sur notre civilisation qui aurait ainsi oublié le souci de la Terre dans des fictions qui poussent au contraire à des processus qui favorisent la #déshabitation.

    Le geste théorique comparatiste qu’opère Danouta Liberski-Bagnoud permet de prendre un peu de distance à l’égard de nos représentations en nous montrant qu’il peut exister des rapports à la terre sans propriété privée. Ces autres formes de l’habiter produisent d’autres manières de s’approprier la terre non captatrices et ouvertes sur le #commun. Ce faisant, le geste théorique opéré dans l’ouvrage permet de réfléchir, sous un angle anthropologique, à la notion de fiction juridique beaucoup travaillée en droit, en exhibant ce que nos institutions contiennent d’artifices à la fois factices et producteurs de réalité sociale. Il met ainsi en évidence ce que Castoriadis avait nommé l’institution imaginaire des sociétés. Sur ce plan l’ouvrage, dont bien des formulations sont très évocatrices, revêt toute sa pertinence. Il permet d’ouvrir les horizons d’un autre rapport possible à la Terre sans pour autant laisser croire que les sociétés voltaïques seraient plus authentiques ou plus proches de la nature. Elles entretiennent seulement un rapport autre à la nature qui n’a pas besoin du mythe de la #domination du monde et des choses et qui ne la réduit pas à un ensemble de ressources utiles à exploiter. Le grand intérêt de l’ouvrage réside dans l’usage spéculatif qui est fait de la comparaison étroitement menée entre le rapport occidental à une terre de plus en plus déshabitée avec les formes de l’habiter des peuples de la Volta. Il y a, certes, un risque d’idéalisation, mais, à l’issue de la lecture, on se dit qu’à l’aune des résultats spéculatifs qu’il permet d’obtenir, il mérite d’être couru.

    https://laviedesidees.fr/Liberski-Bagnoud-souverainete-terre
    #livre

    • La Souveraineté de la Terre. Une leçon africaine sur l’habiter

      Les sociétés industrielles ne peuvent plus aujourd’hui s’ériger en modèle de développement. Avant même de détruire, pour l’ensemble des peuples, les équilibres environnementaux, elles se sont engagées dans une forme de déshabitation du monde qui compromet le maintien des formes humanisées de la vie. Sur cette question fondamentale, les systèmes de pensée qui ont fleuri au Sud du Sahara nous apportent un éclairage indispensable – et des pistes de réflexion. Ils nous offrent une leçon précieuse sur une notion marginalisée dans le Droit occidental, mais centrale dans ces systèmes  : l’inappropriable.
      La Terre y est en effet placée hors de tout commerce. Envisagée comme une instance tierce, libre et souveraine, garante des interdits fondamentaux, elle n’appartient qu’à elle-même. Forgée au creuset du rite, cette conception organise toute la vie de la communauté et le partage du sol. Elle est par là même contraire à nos fictions juridiques et économiques qui permettent d’agir comme si la terre était une marchandise circulant entre propriétaires privés, et qui ont pour effet de nous déterritorialiser. Aussi, elle permet un autre mode d’habiter le monde. Cet ouvrage entend montrer quelques voies offertes par des sociétés africaines pour repenser le rapport à la Terre et redonner dès lors un futur aux générations à venir.

      https://www.seuil.com/ouvrage/la-souverainete-de-la-terre-danouta-liberski-bagnoud/9782021515572

  • ★ Face aux attaques de l’État : Nous sommes les Soulèvements de la Terre - UCL

    Le conseil des ministres examine la dissolution des Soulèvements de la terre, sur proposition de Darmanin. On ne dissoudra pas la révolte contre la catastrophe climatique qu’engendre le capitalisme. L’UCL est signataire de la tribune de soutien que nous relayons ici (...)

    🌍 #soulevementsdelaterre #écologie #anticapitalisme
    ⚡️ #Darmanin #macronie #dissolution #répression #autoritarisme
    #onnedissoutpasunsoulèvement #solidarité

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Face-aux-attaques-de-l-Etat-Nous-sommes-les-Soulevements

    • Dissolution des Soulèvements de la Terre par le gouvernement : « Le recours à la violence n’est pas légitime »

      La dissolution du mouvement écologiste a été prononcée en Conseil des ministres autour d’Emmanuel Macron ce mercredi 21 juin à l’Elysée.

      par Juliette Delage et Pauline Moullot
      publié aujourd’hui à 11h35
      (mis à jour le 21 juin 2023 à 11h41)
      https://www.liberation.fr/politique/soulevements-de-la-terre-le-gouvernement-acte-la-dissolution-en-conseil-d

      La mesure a finalement été prononcée ce mercredi 21 juin en Conseil des ministres. Le mouvement écologiste des Soulèvements de la terre (SLT) a été dissous par la Première ministre, après proposition de Gérald Darmanin. « Le recours à la violence n’est pas légitime dans un Etat de droit et c’est bien cela qui est sanctionné », a justifié le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, à la sortie de la réunion hebdomadaire autour d’Emmanuel Macron.

      « Sous couvert de défendre la préservation de l’environnement », les Soulèvements de la Terre « incitent à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence », justifie le gouvernement dans le décret de dissolution, en listant une série d’actions du collectif ayant entraîné des « destructions matérielles » et « des agressions physiques contre les forces de l’ordre ».

  • 🌍 Menace de dissolution : La Confédération paysanne soutient les Soulèvements de la Terre | Confédération Paysanne

    Le mouvement des Soulèvements de la Terre a contribué en l’espace de deux ans à visibiliser davantage la nécessité vitale de protéger la terre des activités humaines destructrices. Préserver le vivant et lutter contre l’agro-industrie sont des objectifs que nous partageons avec ce mouvement. C’est pourquoi nous avons été côte-à-côte dans plusieurs actions d’envergure pour défendre la terre et l’eau, et sommes déterminés à nous battre pour la répartition équitable de ces communs. Face à l’urgence sociale et climatique que le monde agricole vit de plein fouet, la Confédération paysanne s’est logiquement engagée, comme elle l’a fait tout au long de son histoire, à œuvrer collectivement avec des militant.es citoyens pour protéger les terres agricoles, nos droits sociaux et déployer l’indispensable transition agroécologique de notre agriculture.
    Dès qu’un mouvement écologique s’attaque aux intérêts de l’agro-industrie, dès qu’un mouvement social lutte pour préserver ses conquis, il est aujourd’hui systématiquement criminalisé et durement réprimé. Ces derniers mois, la violence d’Etat apparaît davantage à nu, en s’abattant sur les militant.es du mouvement social et écologique. Le vrai visage du néolibéralisme se révèle en effet brutalement lorsque des intérêts capitalistes puissants sont menacés par un légitime désir de justice sociale et climatique, de plus en plus prégnant parmi la jeunesse (...)

    🌍 #soulevementsdelaterre #écologie #anticapitalisme
    ⚡️ #Darmanin #macronie #dissolution #répression #autoritarisme
    #onnedissoutpasunsoulèvement #solidarité

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=13527

  • Soulèvements de la Terre : la police procède à une série d’interpellations de militants
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/20/soulevements-de-la-terre-la-police-procede-a-une-serie-d-interpellations-de-

    Ces arrestations, menées par la sous-direction antiterroriste dans des milieux militants, notamment en Loire-Atlantique, seraient en lien avec l’envahissement d’une usine du cimentier Lafarge, près de Marseille, en décembre 2022.

    Par Samuel Laurent
    Publié aujourd’hui à 11h11, modifié à 11h24

    #Soulèvements_de_la_Terre

    • Selon nos informations, confirmées de source policière, une série d’interpellations ont eu lieu mardi 20 juin au matin dans les milieux #militants radicaux et écologistes, proches du mouvement des Soulèvements de la Terre (SLT). L’opération, menée par la sous-direction antiterroriste (#SDAT) concernerait notamment le département de Loire-Atlantique et la zone à défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes.

      Sept personnes auraient été interpellées.

      Ces interpellations seraient en lien avec une action menée par SLT le 10 décembre 2022 dans l’usine Lafarge de La Malle, à Bouc-Bel-Air, dans la banlieue de Marseille (Bouches-du-Rhône). Elles font suite à une première vague d’interpellations menée le 5 juin au cours de laquelle une quinzaine de personnes soupçonnées d’avoir participé à l’action contre Lafarge avaient été arrêtées.

      Soulèvements de la Terre : plusieurs militants interpellés par la police
      https://www.liberation.fr/societe/police-justice/soulevements-de-la-terre-plusieurs-militants-interpelles-par-la-police-20

      Selon les informations de Libération, une maison a également été visée à Marseille dans laquelle une #perquisition a eu lieu et où deux personnes ont été interpellées. Quatorze personnes ont été placées en garde à vue le même jour, dans le cadre de la même enquête, a indiqué mardi le parquet d’Aix-en-Provence. Elles sont soupçonnées de « dégradation en bande organisée par moyen dangereux », « dégradation en réunion » et « association de malfaiteurs ».

      #écologie #police

    • 15 PERSONNES ARRÊTÉES CE MATIN : LES SOULÈVEMENTS DE LA TERRE DÉNONCENT UNE NOUVELLE OPÉRATION DE COMMUNICATION POUR TENTER DE FAIRE TAIRE UN MOUVEMENT POPULAIRE
      https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/plus-de-15-personnes-arretees-ce-matin-les-soulevements-de

      Tôt ce matin, au moins 18 personnes ont été arrêtées et mises en garde à vue dans une dizaine de lieux différents à travers la France, notamment à Notre-Dame-des-Landes. Cette opération policière de grande envergure - à la veille de la dissolution annoncée des Soulèvements de la terre - est avant tout une opération de #communication et d’intimidation contre le mouvement social dans son ensemble.

      Les motifs ne nous sont pas encore entièrement connus, mais ont été mentionnés par les forces de l’ordre durant leurs interventions notamment l’action contre l’usine Lafarge à Bouc-bel-air en décembre dernier et l’action de Ste Soline. Rien ne permet d’affirmer à ce stade sur quels éléments matériels se fonde la procédure.

      Ces arrestations interviennent alors que Olivier Veran a annoncé la #dissolution programmée des Soulèvements de la terre par décret en conseil des ministres ce mercredi 21 juin : une dissolution très politique et particulièrement inquiétante réclamée directement au chef de l’Etat par l’agro-industrie et la FNSEA. Car le gouvernement se plie ainsi aux pressions du syndicat qui menaçait, en l’absence de dissolution, de s’en prendre violemment aux individus de la Confédération Paysanne et des Soulèvements de la terre.

      [...] Nous le savons, la véritable association de malfaiteurs, c’est celle entre le gouvernement, le lobby agro-industriel et le secteur du BTP qui est en passe de détruire la terre de manière irréversible.

      [...] Nous dénonçons notamment l’arrestation d’un des portes paroles des Soulèvements de la terre invité au même moment dans plusieurs médias. Cette arrestation vise directement à l’empêcher de s’exprimer publiquement sur la dissolution : une tentative inacceptable de museler la liberté d’expression.

      Nous appelons à maintenir et amplifier les rassemblements prévus partout en France devant les préfectures dès demain soir, le 21 juin à 19h

    • Cette arrestation [d’un des portes paroles] vise directement à l’empêcher de s’exprimer publiquement sur la dissolution

      Pourquoi ils écrivent ça comme ça ? En théorie, c’est un détail, qui ne pose donc aucun problème aux #SLT puisqu’ils ont plusieurs portes paroles capables de faire le boulot ; c’est donc, dores et déjà, non pas un échec du système répressif, mais une tentative qui n’a pas marché :-) - et donc, symétriquement, une démonstration éclatante qu’on ne dissout pas un mouvement multi-tout sans leader et sans tête [qu’ils disent].

    • Instagram
      @la_fabrique_editions
      21 juin 2023

      À la fabrique, ça fait 25 ans que nous publions des essais, et nous avons été pour le moins surpris d’apprendre que l’un d’eux, publié il y a plus de 3 ans en 2020, était cité comme élément à charge dans le décret de dissolutions des Soulèvements de la terre.

      Si ce livre, Comment saboter un pipeline, écrit par le géographe et universitaire suédois Andreas Malm, traduit en une dizaine de langues, qui puise dans l’héritage de Martin Luther King et des suffragettes et qui est accessoirement un succès de librairie, si ce livre présentait le moindre problème au regard des lois (et non des obsessions de Gérald Darmanin), il aurait été poursuivi. Ça n’a pas été le cas. C’est donc là une attaque détournée contre les libertés d’expression, de la presse et de l’édition et contre les lois qui les régissent. Ce n’est pas la première fois qu’un livre du catalogue qui n’a fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire est mobilisé à des fins de répression. Ce fut le cas lors de l’affaire Tarnac, lorsque l’intégralité du texte de l’Insurrection qui vient a été reversée au dossier d’une procédure antiterroriste comme élément à charge, et ça s’est soldé par un camouflet pour le pouvoir et une relaxe collective.

      Voilà donc les nouvelles formes de censure, d’atteintes aux libertés et de mesures d’intimidation qui pèsent sur les maisons d’éditions.

      Les Soulèvements de la terre suscitent un débat d’intérêt général qu’il appartient aux éditeurs et à la presse de faire vivre. C’est à cette tâche qu’on s’attelle en menant avec eux un projet de livre. Ce qu’on va faire dans les années et décennies qui viennent de l’eau, de la terre et de l’énergie n’est pas une question qu’on peut abandonner aux technocrates ou à une minorité irresponsable. C’est un enjeu démocratique de choix de société et bientôt de survie. Un jour nous serons tous et toutes Les soulèvements de la terre.

      La fabrique éditions

      –—

      le décret :
      https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047709318?init=true&page=1&query=soulevements&searchField
      *

      Considérant en premier lieu que sous couvert de défendre la préservation de l’environnement et de se présenter comme un mouvement militant, ce groupement incite à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence, en se fondant sur les idées véhiculées par des théoriciens (1), prônant l’action directe et justifiant les actions extrêmes allant jusqu’à la confrontation avec les forces de l’ordre ;

      (1) Auteur de l’ouvrage « Comment saboter un pipeline ? » La Fabrique Editions, 2020.

      –—
      Philippe Vion-Dury @PhilGood_Inc
      https://twitter.com/PhilGood_Inc/status/1671824798752681985

      Le décret de dissolution des Soulèvements de la terre a été publié au Journal Officiel. En lisant un peu le détail, on peut repérer des éléments extrêmement dangereux pour les libertés publiques, qui viennent confirmer la toxicité de ce gouvernement et de @GDarmanin

      Thread

    • Si un certain nombre d’excellences d’ultra-gauche, confortablement planquées derrière leurs ordis n’avaient pas prôné à tout va le « sabotage » (Reporterre sur Sainte-Soline) nous n’en serions pas là.

      Reste à créer une cagnotte que ne manqueront pas d’alimenter Cyrille Dion et Camille Neveux, dont l’agence d’événementiel qui les représente facture les conférences auprès des stars du CAC 40 5000 euros pièce...

    • il est ciselé ce décret ; un travail d’orfèvre :

      des théoriciens (1), prônant l’action directe et justifiant les actions extrêmes allant jusqu’à la confrontation avec les forces de l’ordre

      Ciel ! La confrontation avec les forces de l’ordre est une ACTION DIRECTE et EXTRÊME ?

      Comme quand le cortège de tête se retrouve naturellement confronté aux forces de l’ordre en manif sans rien prôner ni théoriser (1) ?

    • @marclaime ok boomer. :p
      Les SLT c’est un sacré paquet de gens qui viennent des luttes sociales directes, de plein de milieux, zadistes, la conf paysanne, et mille autres orgas, certaines d’actions, certaines théoriques, ou les deux. Bref, avec ou sans Reporterre ou autre journaliste, ça n’aurait rien changé du tout : le cœur même de la conception du mouvement SLT c’est que l’institutionnel et le dialogue ne sert pas/plus à rien depuis des années et qu’il faut aussi (sans que ce soit que ça, c’est toujours la pluralité) des actions très directes et plus radicales, et régulières. C’est vraiment ne rien comprendre à ce mouvement que de dire que ce serait « à cause » d’intellos derrière leurs ordis… (ça c’est plutôt les râleurs qui disent que ça sert à rien et qu’il aurait fallu faire ci ou ça derrière leur ordi).

    • Il faut aussi reconnaître que les gens qui transcrivent leurs analyses, leurs expériences sur le web sont aussi celles et ceux qui vont transpirer sur le terrain « à gros bouillons lacrymales ». Donc dénigrer « l’interface fauteuil-clavier » en la taxant d’ultra-gauchisme, c’est quand même un peu court ...

    • Sabotage de l’usine Lafarge : toutes les gardes à vues ont été levées - de source judiciaire
      https://www.leparisien.fr/faits-divers/sabotage-de-lusine-lafarge-toutes-les-gardes-a-vues-ont-ete-levees-23-06-

      Au total, 17 personnes avaient été placées en garde à vue lundi et mardi et toutes ont été relâchées sans poursuites, a indiqué à l’AFP Jean-Luc Blanchon, procureur de la République d’Aix-en-Provence. Deux seront convoquées ultérieurement devant un juge d’instruction, a-t-il précisé.

      Huit gardes à vue avaient déjà été levées jeudi matin, suite aux interpellations, qui avaient notamment visé des personnes installées dans l’ancienne ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), où le collectif des soulèvements de la terre (SLT) s’était constitué en janvier 2021.

      3 jours et demi de GàV

    • @sombre

      https://legadroit.com/juridique/avocat-droit-penal/avocat-criminaliste-paris/comment-se-deroule-une-garde-a-vue

      PLUSIEURS EXCEPTIONS DÉROGENT À CETTE RÈGLE

      La garde à vue peut durer jusqu’à 96h (24+24+24+24 ou 24+24+48) pour les infractions réalisées en bande organisée ou relevant du domaine des stupéfiants.

      Dans ces hypothèses, la garde à vue peut faire l’objet de deux prolongations supplémentaires de 24 heures chacune. Elle peut alors atteindre une durée maximale de 96 heures.

      Par ailleurs, en cas d’infractions terroristes, la garde à vue peut faire l’objet de prolongations supplémentaires, la garde à vue pouvant durer jusqu’à 144h, soit 6 jours, lorsqu’il y a un risque.

  • 🔴 ON NE DISSOUT TOUJOURS PAS UN SOULÈVEMENT - Quand Macron vole au secours de l’agro-chimie et du béton !

    Communiqué du 15 juin, en réaction à l’annonce d’une dissolution des Soulèvements de la Terre par le gouvernement en Conseil des ministres le 21 juin.
    Le 28 mars, pour faire diversion de la répression sanglante des manifestant-es de Sainte-Soline, Gérald Darmanin annonçait devant l’Assemblée Nationale la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre. Initialement prévue pour la mi-avril, la première tentative de dissolution s’est heurté à un soutien massif. Il s’est incarné entre autres par une tribune « Nous sommes les Soulèvements de la Terre » dans laquelle plus de 100 000 personnes ont revendiqué leur adhésion au mouvement, ainsi que de nombreuses organisations nationales syndicales ou environnementales, de collectifs et de fermes, de personnalités scientifiques, politiques ou intellectuelles. 
    Ce soutien a également pris la forme d’une grande soirée à Paris, d’une tribune internationale, de rassemblements durant lesquels on a vu partout fleurir le logo des Soulèvements de la Terre. Mais la réponse la plus conséquente à cette menace fut sans doute la création de 170 comités locaux partout en France. Bref la menace de dissolution n’a fait que renforcer et massifier notre mouvement (...)

    #LesSoulèvementsdelaTerre #écologie #environnement #anticapitalisme
    #capitalisme #répression

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/on-ne-dissout-pas-un-soulevement-communique-du-15-juin

  • #Lyon-Turin : retour sur l’opposition française au projet de nouvelle ligne ferroviaire

    En Savoie, des militants écologistes des Soulèvements de la Terre se sont introduits le 29 mai 2023 sur l’un des chantiers de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin. Une banderole « La montagne se soulève » a été déployée pour appeler au week-end de mobilisation franco-italienne contre ce projet, organisé les 17 et 18 juin 2023 en Maurienne.

    Imaginé dans les années 1980, le projet de nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin a connu depuis de nombreux atermoiements, notamment en ce qui concerne le tracé entre l’agglomération lyonnaise et Saint-Jean-de-Maurienne. Dix ans après la déclaration d’utilité publique (DUP) de 2013, les décisions concernant les 140 km de nouvelles voies d’accès français au tunnel transfrontalier de 57,5 km n’ont toujours pas été prises : ni programmation, ni financement, ni acquisition foncière.

    Les premiers travaux préparatoires du tunnel ont pourtant débuté dès 2002 et sa mise en service est prévue pour 2032. Ce dernier est pris en charge par un consortium d’entreprises franco-italiennes nommé Tunnel Euralpin Lyon Turin (TELT), un promoteur public appartenant à 50 % à l’État français et à 50 % aux chemins de fer italiens. D’une longueur totale de 271 km, le coût de cette nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin est désormais estimé à 26 milliards d’euros au lieu des 8,6 initialement prévus.
    Projet clivant et avenir incertain

    Pour ses promoteurs, elle est présentée comme une infrastructure de transport utile à la transition écologique. Selon eux, elle permettrait à terme de désengorger les vallées alpines du trafic des poids lourds en favorisant le report modal de la route vers le rail. À l’inverse, ce projet est exposé par ses opposants comme pharaonique, inutile et destructeur de l’environnement. Ils argumentent que la ligne ferroviaire existante entre Lyon et Turin et actuellement sous-utilisée permettrait, une fois rénovée, de réduire le transport de fret par camion.

    Ils défendent la nécessité de privilégier l’existant et ne pas attendre des années pour le report modal des marchandises vers le rail. Les défenseurs du nouveau projet jugent quant à eux la ligne existante comme obsolète et inadaptée. En toile de fond de ce débat, les prévisions de trafic autour des flux de marchandises transitant par la Savoie : sous-estimés pour les uns, sur-estimés pour les autres.

    Le 24 février dernier, le rapport du Comité d’orientation des infrastructures (COI) a rebattu les cartes. Il propose en effet de repousser la construction de nouvelles voies d’accès au tunnel transfrontalier à 2045 et donner la première place à la modernisation de la ligne existante.

    Le scénario choisi par la Première ministre prévoit alors le calendrier suivant : études pour de nouveaux accès au tunnel au quinquennat 2028-2032, début de réalisation à partir de 2038, et une livraison au plus tôt vers 2045… soit, en cas de respect du calendrier annoncé par TELT, 13 ans après la mise en service du tunnel. Se profile donc la perspective d’un nouveau tunnel sans nouvelles voies d’accès : un scénario qui ne satisfait ni les défenseurs ni les opposants au projet.

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    Le 12 juin, nouveau rebondissement. Le ministre des Transports annonce 3 milliards d’euros de crédits pour les voies d’accès du tunnel transfrontalier dès les projets de loi de finances 2023 et 2024. Le gouvernement valide également le financement de l’avant-projet détaillé qui doit fixer le tracé, soit environ 150 millions d’euros.
    L’affirmation d’une opposition française

    C’est dans ce contexte que va se dérouler la mobilisation des Soulèvements de la Terre, les 17 et 18 juin 2023. Elle a pour objectif de donner un écho national aux revendications portées par les opposants : l’arrêt immédiat du chantier du tunnel transfrontalier et l’abandon du projet de nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin.

    Outre les collectifs d’habitants, cette opposition coalise désormais des syndicats agricoles (Confédération paysanne) et ferroviaires (Sud Rail), des associations locales (Vivre et agir en Maurienne, Grésivaudan nord environnement) et écologistes (Attac, Extinction Rébellion, Les Amis de la Terre, Alternatiba, Cipra), des organisations politiques (La France Insoumise – LFI, Europe Ecologie Les Verts – EELV, Nouveau parti anticaptialiste – NPA) et le collectif No TAV Savoie.

    Cela n’a pas toujours été le cas : le projet est longtemps apparu consensuel en France, malgré une forte opposition en Italie depuis le début des années 1990 via le mouvement No TAV.

    2012 marque une étape importante dans l’opposition française alors disparate et peu médiatisée. Une enquête publique organisée cette année-là dans le cadre de la procédure de DUP permet une résurgence des oppositions, leurs affirmations et leur coalition au sein d’un nouvel agencement organisationnel. Ce dernier gagne rapidement en efficacité, occupe le champ médiatique et se connecte avec d’autres contestations en France en rejoignant le réseau des Grands projets inutiles et imposés (GP2I), dans le sillage de Notre-Dame-des-Landes.
    Basculement des ex-promoteurs du projet

    Cette publicisation nouvelle participe à une reproblématisation et politisation autour de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin. Des défenseurs du projet basculent alors dans le camp des opposants, provoquant un élargissement de la mobilisation.

    EELV, pendant 20 ans favorable au projet, est un exemple saillant de cette évolution. Alors qu’il le jugeait incontournable et sans alternative, quand bien même la contestation gagnait en intensité en Italie, la « Convention des écologistes sur les traversées alpines » en 2012 signe son changement de positionnement.

    Ce nouveau positionnement peut se résumer ainsi : la réduction du transport routier ne dépend pas de la création de nouvelles infrastructures ferroviaires mais de la transition vers un modèle de développement moins générateur de flux de marchandises, la rénovation et l’amélioration des infrastructures ferroviaires existantes étant prioritaires pour gérer les flux restants.

    Une position aujourd’hui défendue par les maires de Grenoble et de Lyon, mais aussi par des députés européens et nationaux EEV et LFI. Pour autant, la mobilisation française reste jusqu’à aujourd’hui éloignée des répertoires d’action employés dans la vallée de Suse.
    Effacement de la montagne

    Ce projet de nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin révèle aussi et avant tout une lecture ancienne du territoire européen à travers les enjeux de mobilité. Au même titre que les percements des tunnels ferroviaires, routiers puis autoroutiers depuis la fin du XIXe siècle à travers les Alpes, il contribue à une forme d’aplanissement de la montagne pour en rendre les passages plus aisés et ainsi permettre des flux massifs et rapides.

    Cette norme de circulation des humains et des marchandises est révélatrice d’une vision du monde particulière. L’historienne Anne-Marie Granet-Abisset la résume ainsi :

    « Elle correspond aux modèles édictés par les aménageurs (politiques et techniques) qui travaillent dans les capitales européennes, désirant imposer leur vision aux territoires qu’ils gèrent, en dépit des sommes considérables mobilisées pour ce faire. Toute opposition ne peut être entendue, présentée alors comme de la désinformation ou de la mauvaise foi . »

    Ces enjeux informationnels et communicationnels demeurent omniprésents dans le débat public entre promoteurs et opposants au projet. Ils donnent lieu à de nombreuses passes d’armes, chacun s’accusant mutuellement de désinformation ; sans oublier les journalistes et leur travail d’enquête.
    Ressource en eau

    Depuis l’été 2022, c’est la question de la ressource en eau et des impacts du chantier du tunnel transfrontalier sur celle-ci qui cristallise les tensions. Elle sera d’ailleurs au cœur de la mobilisation des 17 et 18 juin 2023 en Maurienne, permettant ainsi une articulation avec les autres mobilisations impulsées ces derniers mois par les Soulèvements de la Terre. Une controverse sur le tarissement des sources qui existe depuis vingt ans en Maurienne.

    Plus largement, le débat sur l’utilité et la pertinence de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin révèle le paradoxe auquel sont soumises les hautes vallées alpines. Dans un contexte d’injonction à la transition écologique, ce paradoxe fait figure d’une contrainte double et opposée comme le résume l’historienne Anne-Marie Granet-Abisset :

    « Des territoires qui doivent être traversés aisément et rapidement en fonction des critères de l’économie des transports, un lobby puissant à l’échelle européenne ; des territoires qui puissent apparaître comme préservés, inscrits dans une autre conception du temps, celle de la lenteur des cols et des refuges, en même temps qu’ils doivent être facilement accessibles à partir des métropoles . »

    https://theconversation.com/lyon-turin-retour-sur-lopposition-francaise-au-projet-de-nouvelle-l
    #no-tav #no_tav #val_de_Suse #Italie #France #Alpes #transports #transports_ferroviaires #résistance #Soulèvements_de_la_Terre #ligne_ferroviaire #mobilisation #Maurienne #Tunnel_Euralpin_Lyon_Turin (#TELT) #coût #infrastructure_de_transport #poids_lourds #Savoie #Comité_d’orientation_des_infrastructures (#COI) #chantier #Grands_projets_inutiles_et_imposés (#GP2I) #vallée_de_suse #mobilité #eau #transition_écologique

  • Des militants européens venus manifester en France se retrouvent bannis du territoire

    Cinq #antifascistes italiens ont été arrêtés mardi 6 juin. Ils avaient participé à la manifestation en hommage à Clément Méric et risquent l’expulsion. Avant eux, un Suisse, une Allemande et un Belge ont subi le même sort, avant d’être placés en rétention et renvoyés dans leur pays.

    DepuisDepuis plusieurs mois, le ministère de l’intérieur multiplie les obligations de quitter le territoire français (OQTF) et les interdictions administratives du territoire (IAT) à l’égard de militantes et militants européens venus manifester en France, au prétexte qu’ils représentent une « menace réelle » pour le pays.

    Chaque fois, le procédé est le même : les personnes sont interpellées avant, pendant ou après une manifestation organisée sur le sol français, placées en centre de rétention administrative (CRA) puis expulsées lorsque le juge des libertés et de la détention ou le tribunal administratif ne décide pas de leur libération.

    Les militant·es ont alors interdiction de revenir en France, même lorsqu’ils y ont des attaches ou des liens familiaux. Pour les manifestant·es concerné·es comme pour les acteurs associatifs, ces pratiques du ministère s’apparentent à une nouvelle façon de mater les mobilisations dans le cadre de luttes politiques, sociales ou écologistes, à l’heure où l’« ultragauche », l’« écoterrorisme » et le « terrorisme intellectuel de l’extrême gauche » sont largement pointés du doigt par Gérald Darmanin.

    « Les services de renseignement anticipent la participation à la journée nationale d’action de mardi de membres de l’ultragauche venus de l’étranger », avait ainsi annoncé le ministre de l’intérieur dans un tweet le 4 juin, se targuant d’avoir déjà pris dix-sept interdictions administratives du territoire pour « empêcher ces individus de rejoindre les cortèges et le cas échéant de faciliter leur interpellation ».

    Interrogé sur les cas spécifiques que nous documentons dans cet article, le ministère de l’intérieur ne nous a pas répondu.

    Parmi eux, plusieurs ressortissantes et ressortissants italiens venus participer à la manifestation en hommage à Clément Méric, le week-end dernier à Paris, ont été interpellés mardi 6 juin au soir dans une pharmacie d’Aubervilliers. Cinq de ces militant·es antifascistes ont été embarqué·es au commissariat, et deux ont été depuis libérés. Les trois autres, deux femmes et un homme, ont été placé·es aux CRA de Vincennes (Val-de-Marne) et du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) avec l’objectif de les expulser vers l’Italie.

    Mais leur audience devant le juge des libertés et de la détention jeudi 8 juin est venue contrarier la décision du ministère de l’intérieur et permettre leur sortie du CRA ; le juge estimant que la mesure, qui ne correspond pas à une mesure d’éloignement classique et reste limitée dans le temps, « visait à les évincer de la tenue d’une manifestation » et qu’il y avait eu là « un détournement des conditions ouvrant au placement en rétention administrative ».

    Selon nos informations, tous les trois font ainsi l’objet d’une interdiction administrative du territoire. Mais, fait surprenant, il s’agit d’une IAT temporaire, prise le 2 juin et allant jusqu’au 11 juin, ce qui est peu courant. La mesure, qui permet d’empêcher un étranger d’entrer en France lorsque sa présence constitue un danger grave comme des activités terroristes, peut concerner tous les étrangers, y compris les Européens. La personne concernée ne peut demander son retrait qu’au bout d’un an. Le ministère de l’intérieur doit réexaminer les motifs de l’IAT tous les cinq ans et peut l’abroger à tout moment.

    « Le ministère de l’intérieur tente sans avoir besoin de se justifier et voit ce qu’il se passe ensuite. On dépose des recours, mais les délais en justice sont longs », estime Me Camille Vannier, avocate particulièrement engagée sur ce type de dossiers. Des recours visant à contester l’IAT de ces militantes et militants antifascistes italiens devraient être déposés dans les jours qui viennent devant la justice. « Cela remet encore plus en question le droit de manifester en France et de circuler au sein de l’Union européenne », ont dénoncé leurs soutiens dans un communiqué.

    C’est aussi le cas de Lou*, 24 ans, originaire de Suisse et venu le 23 mars en France en vue de participer à des conférences sur l’accès à l’eau et « éventuellement » à la manifestation contre la mégabassine à Sainte-Soline le 25 mars. Il a été interpellé à Melle (Deux-Sèvres), la veille de la manifestation, lors d’un contrôle du véhicule qui le transportait, suivi d’un contrôle d’identité qui a tout fait basculer. « Les policiers ont dit qu’il y avait un souci avec moi. Ils m’ont dit : “Vous, vous vous écartez, vous savez pourquoi.” »

    Le jeune homme affirme ne pas savoir ce qui lui est reproché à ce moment-là. Les gendarmes finissent par lui expliquer qu’il est « interdit de territoire » en France. Lou tombe alors des nues et se voit contraint de les suivre au commissariat. « Au départ, raconte-t-il, je pensais que je sortirais dans la soirée. » Ses amis, qui n’ont pas été ennuyés après le contrôle d’identité, décident de l’attendre. Il passe finalement la nuit en cellule, après un échange avec une agente de police judiciaire qu’il juge « extrêmement cassante », dans le cadre d’une retenue administrative.

    « Dès le départ, quand je suis entré dans son bureau, j’ai été traité comme un ennemi et une personne dangereuse. Elle ne m’a pas laissé appeler mes proches. J’ai pu appeler une avocate mais elle a précisé que si elle ne répondait pas, je n’en aurais pas. » Le jeune homme, qui envisageait de participer à la manifestation de Sainte-Soline, avait pris soin de mémoriser le numéro de téléphone d’une avocate spécialisée – comme beaucoup de manifestant·es aujourd’hui. « Heureusement, elle a répondu alors qu’il était tard le soir. Elle était là le lendemain matin. »

    Il découvre qu’il fait l’objet d’un arrêté ministériel portant interdiction administrative du territoire « en raison de son comportement personnel », qui lui est alors notifié en présence de l’avocate. Sur le document que nous avons pu consulter, daté du 23 mars – soit le jour de son entrée en France et deux jours avant la manifestation de Sainte-Soline –, il est indiqué qu’il « constituerait une menace réelle, actuelle et suffisamment grave pour un intérêt fondamental de la société » et « qu’il y a urgence à [l’]éloigner du territoire français » vers la Suisse. Puis, plus loin : « Le suivi dont il a fait l’objet à ce titre a mis en évidence la gravité de la menace sur l’ordre et la sécurité publics qu’il représente. »
    « Le CRA et les joyeuses procédures qui vont avec »

    Lou raconte son transfert ultra-sécurisé jusqu’au CRA de Bordeaux le samedi soir, menotté durant tout le trajet, « à 160 km/heure sur l’autoroute » et avec un changement de véhicule sur un parking, de nuit, comme s’il était « au milieu d’un trafic de drogue ou pire encore ». « Ensuite, j’ai eu la chance de découvrir le CRA et les joyeuses procédures qui vont avec », ironise-t-il.

    Il y passe trois nuits avant de découvrir le mardi, lors de son passage devant la juge des libertés et de la détention (qui refuse de le libérer), qu’il est également fiché S. Sa quatrième nuit au CRA sera la dernière : il est renvoyé en Suisse mercredi 29 mars par avion.

    À ce jour, Lou ne comprend toujours pas pourquoi il fait l’objet de cette interdiction administrative d’entrée et de séjour en France. Il affirme n’avoir « jamais eu affaire à la police » sur le sol français. Celui qui se décrit comme un militant écologiste explique avoir commencé à participer à des actions de désobéissance civile en 2019 uniquement en Suisse, notamment avec Extinction Rebellion. Il dit avoir relayé, sur les réseaux sociaux, des appels à manifester à Sainte-Soline, mais aussi, depuis environ deux ans, des informations sur les violences policières.

    Le jeune homme a fait l’objet d’une condamnation en 2021, pour opposition aux actes de l’autorité et insoumission à une décision de l’autorité, après avoir bloqué une place publique dans le cadre d’une action et avoir refusé d’évacuer les lieux lorsque les forces de l’ordre le lui ont demandé, en septembre 2020. Des faits qui lui ont valu une amende et devraient être effacés de son casier le 15 juin prochain. « Des choses pas très graves », balaie-t-il, précisant que l’action était « pacifique ».

    Me Vannier, l’avocate de Lou, pointe une « chasse aux militants » et aux manifestants, de manière « totalement aveugle ». « Son cas en est emblématique. Il n’y a aucun détail, aucune motivation derrière cette interdiction de territoire, ce qui est très inquiétant. C’est un laboratoire de répression qui est réutilisé pour d’autres. » Le cas de son client serait le premier d’une longue série à venir, craint-elle.

    « C’est déjà en train de s’étendre, constate Paul Chiron, chargé du soutien et des actions juridiques à La Cimade, association de défense des droits des étrangers. On était surpris pour le Suisse et on retrouve le même schéma pour les Italiens. C’est un détournement du droit des étrangers et de la lutte antiterroriste. »

    Dans un registre très similaire, deux autres militant·es, un Belge et une Allemande, Julia*, ont aussi fait l’objet d’une interpellation dans le cadre d’une manifestation organisée en France et ont été placé·es en CRA en vue de leur éloignement vers leur pays d’origine, en mars et mai derniers. Bien qu’ils ne soient pas visés par une IAT, ils ont aussi eu l’interdiction de circuler sur le territoire français – depuis annulée par la justice dans le cas de Julia.

    Vivant entre la France et l’Allemagne depuis son enfance, Julia a pour coutume de manifester, où qu’elle se trouve, pour la journée internationale des travailleurs et des travailleuses. Ce 1er mai, elle est à Paris en vacances et participe avec des ami·es au rassemblement qui prend la direction de la place de la Nation.

    D’après son récit, il est 16 heures lorsqu’elle est interpellée après une charge policière : « Au moment où les CRS foncent vers nous, tout le monde commence à fuir. Je trébuche et me fais matraquer au sol, avant de me faire menotter, retrace-t-elle. J’ai eu l’impression que c’était complètement arbitraire, ça aurait pu être moi comme la personne à côté. » Elle est interpellée en possession d’une bombe de peinture, de pétards et d’une paire de lunettes de piscine, et n’est pas connue des services de police.

    Elle est ensuite embarquée dans un fourgon qui doit la conduire au commissariat. Dans le véhicule, elle affirme avoir assisté à une scène cocasse, où un fonctionnaire de police s’agace en découvrant que la fiche d’interpellation est incomplète. « Ceux qui m’ont interpellée n’avaient pas coché les faits qui m’étaient reprochés, raconte Julia. Les policiers débattent dans la voiture pour décider quelle case cocher : “On ne va pas noter port d’armes ?”, interroge celui qui tient la fiche d’interpellation. “Par contre, on lui met jet de projectiles”. » Des faits qui apparaissent sur sa fiche d’interpellation que nous avons pu consulter, mais pour lesquels elle n’est finalement pas poursuivie.
    Refus de signer pour un avertissement pénal

    Au commissariat, elle est immédiatement placée en garde à vue et passe la nuit dans une cellule « immonde », jonchée de déchets, et équipée d’un petit matelas et d’un seul plaid, qu’elle doit partager avec une autre gardée à vue. Le lendemain, Julia est conduite au tribunal de Paris et passe de longues minutes enfermée sans être fixée sur son sort.

    Elle est finalement présentée à un substitut du procureur qui lui propose de signer un avertissement pénal probatoire (APP), une procédure qui vaut reconnaissance de culpabilité, mais permet d’échapper aux poursuites.

    Il lui est reproché les infractions suivantes : « rébellion », « participation à un groupement en vue de commettre des actes de violence et de dégradation », « dissimulation volontaire du visage » et « outrage » envers un agent de police pour avoir craché à ses pieds. Elle indique seulement avoir voulu expulser les fumées de gaz lacrymogène inspirées pendant son interpellation.

    Julia refuse de signer l’APP, car elle ne s’estime coupable de rien. « Le substitut du procureur était pressé et contrarié, mais il finit par m’indiquer que je vais pouvoir sortir libre », se remémore-t-elle. Au bout de trente minutes d’une interminable attente, enfermée dans un box vitré, elle s’étonne de n’avoir toujours pas été libérée. On l’informe alors qu’elle est désormais visée par une OQTF et qu’elle va être transférée vers le CRA du Mesnil-Amelot. « J’étais complètement choquée et abasourdie », se souvient-elle.

    Sur le document que nous avons pu consulter, daté du 2 mai, le lendemain de l’interpellation, il est indiqué, comme pour Lou, que Julia « constitue une menace réelle, actuelle et suffisamment grave pour un intérêt fondamental de la société » et « qu’il y a urgence à l’éloigner du territoire français » sans « lui accorder aucun délai de départ volontaire ». Elle est par ailleurs visée par une interdiction de circuler en France (ICTF) pendant trois ans.

    La préfecture de police de Paris justifie le placement en CRA par le risque que Julia se soustraie à son obligation de quitter le territoire, alors même qu’elle dispose d’un billet retour pour l’Allemagne, d’un logement fixe à Berlin et d’un travail stable outre-Rhin.
    1 500 euros de dédommagement pour une semaine en CRA

    Elle retient de son séjour d’une semaine en CRA une leçon de vie sur « la formidable solidarité entre femmes, qui se serraient les coudes dans la précarité » et « l’absurdité de la menace à la sécurité publique construite autour d’elles, alors qu’elles sont mères de famille, travaillent et essayent simplement de s’en sortir ». Au cours de sa semaine d’enfermement, elle est présentée à deux reprises à un juge qui confirme son maintien en rétention.

    Le 9 mai, elle quitte, menottes au poignet, le CRA du Mesnil-Amelot et se voit conduite au tribunal administratif de Melun pour une audience. Son avocate, Me Vannier, conteste devant le juge l’OQTF dont elle fait l’objet et demande l’annulation de son interdiction de circuler en France. Le tribunal satisfait entièrement à ces demandes et oblige l’État à verser à Julia 1 500 euros pour ses frais d’avocat.

    « 1 500 euros pour une semaine en CRA, je n’appelle pas ça un dédommagement », fustige Julia. Au cours de l’audience, le juge administratif inflige un camouflet au ministère public en concluant que la menace à l’ordre public n’était pas fondée.

    L’épilogue de cette semaine cauchemardesque ne rassure pas pour autant Julia, qui réfléchira désormais « à deux fois avant d’aller manifester en France ». Celle qui avait déjà participé à des rassemblements à Marseille pour le droit au logement assure toutefois qu’elle ne se laissera pas impressionner par ces décisions administratives, « qui sont faites pour intimider ». « Je continuerai à manifester avec mes amies en France », déclare-t-elle.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/090623/des-militants-europeens-venus-manifester-en-france-se-retrouvent-bannis-du

    #arrestation #manifestation #France #OQTF #IAT #interdiction_de_territoire #CRA #rétention #détention_administrative #expulsion #antifa #ultragauche #Clément_Méric #droit_de_manifester #menace #Extinction_Rebellion #chasse_aux_militants #répression

  • Créativité judiciaire : cinq syndicalistes CFDT poursuivis pour des pochoirs au sol contre la réforme des retraites

    https://www.mediapart.fr/journal/france/080623/cinq-syndicalistes-cfdt-poursuivis-pour-des-pochoirs-au-sol-contre-la-refo

    Des élus du personnel de l’usine Airbus Atlantic d’Albert (Somme) étaient jugés le 8 juin à Amiens pour avoir bombé « #Stop64 » sur la chaussée le 7 mars, pendant une manifestation. Ils dénoncent une atteinte à la liberté d’expression. Le procureur a requis 500 euros d’amende pour chacun.

    #repression_judiciaire_de_dingue
    #foutage_de_gueule
    #judiciarisation

  • Des militants italiens arrêtés à Paris placés en CRA - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/week-end-international-17075

    [Mardi] matin à 11h 5 camarades italien.ne.s venu e.s à Paris pour le weekend en hommage à Clément Méric ont été interpellé.e.s et ménotté.e.s dans une pharmacie à Aubervilliers. Iels ont ensuite été amené.e.s au 22 rue de l’Aubrac dans un poste de police. Deux ont été relaché.e.s. mais trois se retrouvent maintenant dans des CRA (Vincennes et Mesnil-Amelot). Alors qu’iels ont des billets pour rentrer demain en Italie. Iels n’ont commis aucun acte pouvant justifier une telle procédure. Cela fait suite au durcissement répressif auquel on a pu assister tout au long de la mobilisation contre la réforme des retraites. Cela est en train de remettre encore plus en question le droit de manifester en France et de circuler au sein de l’Union Européenne, en montrant une fois de plus les convergences profondes et toujours plus explicites entre le gouvernement de Macron et les gouvernements d’extrême droite.

    #répression #militants #police

  • Squat à Toulouse : occupée depuis le 1er mai, la « Maison du peuple » a été évacuée - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2023/06/06/toulouse-la-maison-du-peuple-evacuee-fin-du-squat-ouvert-le-1er-mai-112450

    Les forces de l’ordre ont profité de la fin de la manifestation contre la réforme des retraites pour évacuer la « Maison du peuple », un squat installé depuis le 1er mai dans un bâtiment de la SNCF à côté de la gare de Toulouse.
    Le 1er mai, lors d’une manifestation particulièrement houleuse et violente, des militants avaient investi un bâtiment de la SNCF, boulevard Matabiau après la gare de Toulouse. Un ancien local syndical qui est promis à la destruction pour, à terme, accueillir un vaste projet immobilier et la Tour Occitanie. Après son occupation, très vite, le lieu avait été baptisé « Maison du peuple » et avait accueilli débats et concerts.

    Ce mardi, ce squat qui se voulait être selon ses créateurs, et défenseurs, un lieu « pour prolonger la fête des travailleurs et le mouvement contre la loi retraites au-delà des échéances syndicales » a été évacué par les forces de l’ordre.

    À la fin de la manifestation, vers 14 heures, des projectiles et des tirs de mortiers auraient été tirés depuis le toit de ce bâtiment qui portait une inscription de soutien aux « blessées » vers les forces de l’ordre. Cette action a entraîné une réaction rapide, sur ordre du patron du dispositif de sécurité, en l’occurrence le préfet. Les lieux ont alors été investis par les forces de l’ordre.

    Douze personnes en garde à vue

    Douze personnes ont été interpellées notamment par des policiers de la brigade anticriminalité avec le soutien des membres de la compagnie départementale d’intervention et un escadron de gendarmes mobiles. Ces suspects ont dans un premier temps été évacués vers le commissariat central pour un contrôle d’identité. Ce mardi en fin d’après-midi, ces personnes se trouvaient en garde à vue et elles vont passer la nuit à l’Hôtel de police. Des auditions sont prévues demain dans la journée. Le parquet décidera à l’issue des suites à donner. 

    Le bâtiment a été fermé et n’est plus accessible.

    Les occupants ont été gazés dans l’immeuble depuis le toit puis cogné par la BAC

    Toulouse : 14h, expulsion en cours de la Maison du peuple
    https://www.infolibertaire.net/toulouse-14h-expulsion-en-cours-de-la-maison-du-peuple

    À l’intérieur, il y a pas seulement des militant.e.s, car le lieu sert aussi d’accueil à des familles et des enfants (qui viennent donc de se faire gazer à l’intérieur !). Peu importe pour la police qui a décidé d’employer tous les moyens pour leur faire quitter les lieux.

    #occupation #squat #répression #expulsion

    • Effectivement, j’ai été très surpris de découvrir ce squat, juste à côté de Matabiau, lorsque je suis allé à Toulouse, il y a un mois. J’ai trouvé ça génial. Ça ne pouvait pas durer...

  • Seriously Injured Child Dies from His Wounds
    Jun 6, 2023 - IMEMC News
    https://imemc.org/article/army-critically-injures-a-toddler-seriously-wounds-his-father-near-ramallah

    On Monday, a seriously wounded Palestinian child whom Israeli soldiers shot last Thursday in Nabi Saleh village, northwest of the central West Bank city of Ramallah, succumbed to his wounds.

    The child, Mohammad Haitham Tamimi, 3 years of age , was shot in the head, and his father was shot in the shoulder last Thursday while standing in the front yard of their home near an Israeli military roadblock at the entrance of Nabi Saleh.

    The seriously wounded child was rushed to Tal HaShomer Israeli Medical Center, where he was treated for his wounds but remained in critical condition until he succumbed to his injuries.

    On Monday night, the child’s corpse was transferred to Palestine Medical Complex In Ramallah ahead of the funeral ceremony and burial procession that would be held Tuesday. (...)

    https://seenthis.net/messages/1004917
    #Palestine_assassinée 159

    • Israeli Soldiers Injure Many Palestinians After Funeral Of Slain Child
      Jun 7, 2023
      https://imemc.org/article/israeli-soldiers-injure-many-palestinians-after-funeral-of-slain-child

      On Tuesday, Israeli soldiers injured many Palestinians, including one shot with a live round, after the funeral ceremony of a child whom Israeli soldiers killed.

      Media sources said hundreds of Palestinians participated in the funeral ceremony and procession of the slain child, Mohammad Haitham Tamimi, 3.

      Bilal Tamimi, a local nonviolent activist against Israel’s illegal occupation and colonialist activities, said the soldiers shot a young man with a live round in the leg. (...)

      #répression_funérailles

    • Tuer Mohammed Tamimi, âgé de deux ans et demi, fait partie de la norme pour l’occupant israélien
      Gideon Levy | 6 juin 2023 – Haaretz – Traduction : Chronique de Palestine
      https://www.chroniquepalestine.com/tuer-mohammed-tamimi-deux-ans-norme-pour-occupant-israelien

      La lunette de visée ultramoderne n’était-elle pas suffisante pour permettre à un soldat de voir qu’il tirait sur la tête d’un enfant en bas âge ? S’il ne savait pas sur qui il tirait, pourquoi tirer ? Et s’il le savait, pourquoi tirer ?

      Que dire à un père quelques minutes après avoir appris l’horrible nouvelle que son petit garçon a succombé à ses blessures ? Que dire à un père dont le petit garçon a été tué sous ses yeux par un tireur d’élite de l’armée israélienne ?

      Le petit Mohammad Tamimi, âgé de deux ans et demi… – Photo : réseaux sociaux

      Que dire à un père dont le petit garçon a été tué sous ses yeux par un tireur d’élite de l’armée israélienne ?

      Que dire à un père qui a vu des tirs en direction de sa voiture, qui a rapidement fermé la portière et qui a immédiatement vu son enfant couché sur le côté sur le siège arrière, saignant du côté droit de la tête où une blessure par balle s’est ouverte ? Quelques instants plus tôt, il était assis là, en route pour une fête d’anniversaire.

      Que dire à un père qui vient d’apprendre qu’il n’y a plus d’espoir et que son petit Mohammed, l’un de ses deux enfants, est mort ?

      Que dire alors qu’il est en état de choc, blessé par une balle qui l’a atteint à l’épaule, qu’il gémit de douleur et qu’il continue à réciter à voix basse des versets de prière, comme s’il priait encore pour la vie de son fils ?

      Lundi après-midi, lorsque nous sommes arrivés au village de Nabi Saleh, nous avons rencontré pour la première fois des témoins directs de la fusillade qui s’y est déroulée jeudi soir. Un peu avant 14 heures, nous avons appelé le père du bébé blessé et avons demandé à le voir. « Venez vite », nous ont conseillé des proches. « Nous ne savons pas ce qui va se passer. »

      Très peu de temps après, nous sommes entrés dans la maison du grand-père du bébé Mohammed. Un terrible silence régnait dans la petite chambre d’amis, percé soudain par un cri de douleur provenant de l’autre pièce, où étaient assises les femmes de la famille. Nous avons immédiatement pris conscience de la situation : Mohammed était mort.

      Mohammed Tamimi est décédé lundi après-midi à l’unité de soins intensifs de l’hôpital pour enfants Safra, à Tel Hashomer. Il avait deux ans et demi. Sa mère et sa grand-mère étaient à ses côtés. Son père a réussi à lui rendre visite dimanche pendant quelques heures, mais il n’a pas pu rester en raison de sa propre blessure par balle.

      Quatre-vingt pour cent du petit cerveau de Mohammed a été endommagé par la balle mortelle qui a explosé dans sa tête et l’a détruit. C’était un enfant aux cheveux clairs, comme la plupart des enfants de ce village particulier.

      Comme eux, il est né dans un village-prison, avec une tour de garde fortifiée à l’entrée. C’est de cette tour que des tireurs d’élite ont tiré une balle dans la tête de Mohammed.

      L’armée a publié les résultats de sa prétendue enquête interne et a conclu qu’il s’agissait d’une « erreur d’identification »… Les tireurs d’élite utilisaient des lunettes télescopiques, mais se seraient trompés de cible.

      Haitham Tamimi (à droite) après avoir appris la mort de son fils, lundi – Photo : Alex Levac

      Leurs lunettes ultramodernes étaient-elles insuffisantes pour leur permettre de voir qu’ils tiraient sur la tête d’un tout petit enfant ?

      N’auraient-ils pas pu voir le père, un instant plus tôt, porter Mohammed et le placer sur le siège arrière, se déplacer vers le siège du conducteur et se faire tirer dessus avant d’arriver à l’intérieur ? Une erreur d’identification signifie-t-elle aussi une incapacité totale à estimer l’âge de « l’ennemi » ? Le soldat savait-il sur qui il tirait ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi a-t-il ouvert le feu ?

      Et s’il le savait, encore une fois, pourquoi a-t-il ouvert le feu ?

      Haitham, le père touché par les tirs, nous a dit qu’il n’avait pas entendu de coups de feu avant de mettre Mohammed dans la Skoda familiale. Cela contredit la version officielle du porte-parole de l’armée d’occupation, qui a prétendu qu’il y avait eu des coups de feu avant que l’enfant ne soit tué.

      Le cousin de Haitham, Sameh Tamimi, ingénieur informaticien qui vit à San Francisco, était en visite à Nabi Saleh. Il a suggéré que le soldat devait être un psychopathe. « En effet, quel autre soldat tirerait une balle dans la tête d’un enfant ? »

      Lire également : Pour Israël, les enfants assassinés à Gaza ne sont que des « dommages collatéraux » par Tareq S. Hajjaj

      Les médias israéliens se sont empressés de déclarer qu’il s’agissait d’un « tir accidentel ». Comment le savent-ils ? Étaient-ils sur place ? Pour eux, il suffit que le porte-parole de l’armée leur ait donné l’ordre de le dire.

      Mais le porte-parole de Tsahal a également déclaré qu’il y avait eu des tirs avant l’incident, alors que personne dans le village n’a entendu quoi que ce soit de tel. Et en réalité, il est impossible qu’un père ait emmené son enfant à l’extérieur s’il y avait eu des tirs dans le village.

      Le père et son fils se rendaient dans le village voisin de Dir Nizam pour l’anniversaire de la tante maternelle de l’enfant.

      Haitham, qui travaille dans une pâtisserie, avait apporté un gâteau d’anniversaire à sa belle-sœur, puis est rentré chez lui pour récupérer ses enfants. Heureusement, son autre enfant, Osama, huit ans, qui lundi ne comprenait toujours pas ce qui était arrivé à son frère, est resté à la maison.

      Puis le père endeuillé s’est assis tandis que son frère essuyait ses larmes sur ses joues. Son père âgé était assis en face de lui, silencieux, avec l’air de quelqu’un qui s’est dissocié de la réalité, parce qu’il l’a trouvée trop dure à supporter.

      Il n’avait que des prières, des larmes étouffées et un regard glacé dans la pièce.

      Petit à petit, les gens qui présentaient leurs condoléances ont commencé à affluer. Et peu à peu, la prise de conscience s’est faite : son Mohammed ne fêterait jamais son troisième anniversaire.
      Auteur : Gideon Levy