• Au lycée Jean-Quarré, le dialogue reprend entre les réfugiés et la mairie, dit Le Monde, qui, dénonçant une « minorité violente très politisée », annonce une intervention de police épaulée d’asso humanitaires
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/09/22/au-lycee-jean-quarre-le-dialogue-reprend-entre-les-refugies-et-la-mairie_476

    Les pouvoirs publics, qui réfléchissaient cet été à mener le chantier sans déloger les réfugiés, comptent désormais procéder de la même manière que pour les campements à Austerlitz et celui devant la mairie du 18e arrondissement. Autrement dit, « #évacuer puis mettre à l’abri » dans les centres d’#hébergement franciliens.

    Des craintes de perdre au change

    « Le #squat fait #obstacle à l’aménagement de Jean-Quarré. On n’avancera pas tant qu’il n’y aura pas de travaux de mise en sécurité et que l’organisation du site ne sera pas confiée à une association de type Croix-Rouge ou Emmaüs », explique #Mathias_Vicherat, le directeur de cabinet d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris.

    Seulement, les occupants de Jean-Quarré craignent de perdre au change. Mustafa, le délégué des Afghans, ne veut pas quitter ce lieu sans la garantie « d’obtenir un centre décent grâce auquel on pourra s’intégrer ». La vingtaine de sites (Paris intra-muros, Nanterre, Vincennes, Malakoff) actuellement proposée par la préfecture n’a pas la cote auprès des différentes communautés (soudanaise, érythréenne, afghane, tchadienne, maghrébine…) « Près de trente personnes sont revenues vivre ici alors qu’elles avaient été hébergées après l’évacuation de la halle Pajol », explique-t-il. Visiter les centres, comparer avec Jean-Quarré puis se décider. Voilà comment veulent procéder les réfugiés. Leur crainte s’avère d’autant plus forte que le nouveau centre d’accueil ne prévoit d’héberger que 80 personnes. « Je suis sûr que ce centre peut héberger dignement environ 300 personnes. Pourquoi seulement 80 ? », s’interroge Mustafa.

    « C’est le chiffre des services sociaux de la préfecture », informe M. Dagnaud, qui confiait récemment au Monde ne plus supporter ce « grand n’importe quoi » et « vivre dans la crainte d’avoir un mort sur la conscience ». Ce « grand n’importe quoi » est d’ailleurs devenu un #repaire pour tous ceux en quête d’un toit, arrivés en France il y a deux jours comme il y a dix ans. « Le #115 est tellement saturé qu’il a redirigé une dizaine de SDF vers Jean-Quarré », souffle Hervé, un des premiers riverains à s’être mobilisés. Dans les 38 chambres de l’ancien lycée, une personne sur deux seulement dispose d’un matelas.

    « Les mentalités évoluent dans le bon sens »

    Mais l’heure est à la détente pour Anne Buisson, qui croit en un « un nouveau départ » : « Les réfugiés prennent la parole depuis deux semaines. Ils ont envie de s’exprimer. Les riverains l’ont bien vu lors des récentes réunions publiques, et j’ai l’impression que les mentalités évoluent dans le bon sens. » Une benne à ordure de 50 tonnes a par exemple été installée par les services municipaux.

    La raison principale de ce basculement, on la trouve du côté du collectif La Chapelle en lutte. Ce groupe militant, qui avait refusé un recensement officiel début août, a récemment périclité. « Une minorité violente très politisée instrumentalisait le mouvement » , déplore Marin Marc-Gandebeuf, un étudiant de 19 ans en musicologie encore très actif. « On ne supportait plus d’être pris pour des idiots, signale Mustafa, selon lequel il existe deux types de soutien ici. Le bon, qui nous aide à nous prendre en main et nous respecte. Et le mauvais, qui fait de la #politique et nous ligue les uns contre les autres. »

    Manifestation ce mercredi 23 septembre à 17h30 au départ du lycée occupé, rue Jean Quarré (Place des Fêtes - 19e).
    https://paris-luttes.info/important-communique-des-refugie-3806