• Petit-neveu de Macron « tabassé » ? Analyse d’un déchaînement médiatique et judiciaire - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/05/17/petit-neveu-de-macron-tabasse-analyse-dun-dechainement-mediatique-et

    Les personnes relâchées vont alors expliquer leur version en sortant du commissariat. Des poubelles ont été posées devant l’entrée de la chocolaterie, fermée au moment des faits, à 22h. Aucune dégradation, aucun projectile, comme c’était raconté. « Le neveu de Brigitte Macron a bousculé notre camarade, on est venus pour séparer et, quand on est repartis, une voiture de la BAC est venue ». Un autre homme arrêté confirme cette version : « Jean-Baptiste Trogneux est intervenu, il a plaqué au sol mon collègue. Autant vous dire que mon collègue ne s’est pas laissé faire ». Une personne s’est alors interposée : « un autre collègue est juste intervenu » pour les séparer. Le fait qu’ils aient été relâchés, probablement sur la base de la vidéosurveillance, va dans ce sens plutôt que celle de la version répétée en boucle la veille.

    « On a retenu la personne de la boutique qui voulait frapper un de nos camarades, et c’est lui qui se retrouve en garde à vue pour rien du tout » répètent ces témoins.

    Il s’agit en fait d’une altercation : un commerçant mécontent a bousculé un manifestant, des coups ont été échangés, heureusement sans gravité, avant qu’un autre manifestant ne fasse cesser les tensions. Pas de quoi monopoliser toute l’attention médiatique pendant des jours, ni créer un martyr du macronisme. Des tabassages, des vrais, qui provoquent des blessures graves, il y en a eu des centaines par la police depuis le début du mouvement, sans que les médias n’en parlent.

    • Superbe. Le Canard, Libé ou Mediapart en profitent pour tacler dans les grandes largeurs, ou ils jouent pas le jeu et font les morts ?

    • Alors oui, mais… « un commerçant mécontent », c’est pas si simple non plus :

      Des poubelles ont été posées devant l’entrée de la chocolaterie, fermée au moment des faits, à 22h. Aucune dégradation, aucun projectile, comme c’était raconté.

      Donc certes, il ne s’agit pas d’une bande qui est allée tabasser le neveu de madame Macron. Mais ce n’est pas non plus « un commerçant » au hasard : ce commerce est ciblé justement parce qu’il est le commerce Trogneux. Alors soit on m’explique qu’on a installé des poubelles devant tous les commerces d’Amiens (l’article se garde bien de prétendre une telle chose), soit il va falloir un peu justifier pourquoi tu t’en prends spécifiquement à cette chocolaterie, mais comme chacun le suspecte, c’est uniquement parce qu’elle est de la même famille que Madame. Comme logique de contestation, je trouve ça pas bien glorieux non plus : si tu as une logique d’action confuse et illisible, tu t’étonnes pas trop que la propagande d’en face sur-exploite tes conneries.

    • c’est pas une « logique d’action » à la manière des buzz de Roussel ou d’une intervention XR, c’est une logique de situation. t’es là avec tes potes dans ce que tu peux créer d’espace public (merci d’attendre la fermeture des commerces), un riche qui a tout moyen de déléguer la milice du capital pour ce faire vient t’emmerder, te prendre physiquement à partie, c’est pas sur une casserole que tu tapes.
      un membre de cette bourgeoisie locale dont la fortune commence après l’écrasement de La Commune, liée aux notabilités locales de la droite (De Robien), qui tient la ville ripolinée d’Amiens tout autant que Le Touquet et la compta de la CNAF joue la revanche contre les GJ et tous ceux qui ne sont rien. succès assuré. mille Pravda capitalistes en action. 3 personnes en détention.

      Jean-Baptiste Trogneux est diplômé d’une école d’ingénieur l’Hetec et effectue plusieurs stages d’études en Asie dans l’#industrie_du_luxe

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Trogneux_(entreprise)

      #bourgeoisie #prison #répression

    • Les autorités annoncent même désormais que des policiers vont passer « chaque heure » sur les plages de fermeture de la chocolaterie. Une protection plus rapide et efficace que pour le maire de Saint-Brévin visé par l’extrême-droite.

    • Le monopole bourgeois de l’indignation face à la violence @colporteur @touti @sombre

      "D’un côté nous avons un notable très entouré, bien défendu et soutenu par l’ensemble de la classe politique et de l’autre un salarié syndicaliste, qui semble terrifié par ce qu’il a vécu, et dont personne ou presque ne parle."

      "Le fait que Ford soit devenu un symbole du capitalisme de compromis en dit très long sur la capacité de la bourgeoisie à faire oublier, en permanence, sa propre violence."

      "Non seulement la bourgeoisie peut, de plus en plus, compter sur des alliés violents, mais elle le fait d’autant plus facilement que c’est aussi elle qui dit ce qui est violent et ce qui ne l’est pas."

      "Rappelons-nous toujours que ces gens sont totalement biaisés en matière d’appréciation de la violence, qu’ils appartiennent à un groupe social qui a été le plus violent de tous au cours des siècles, et qu’ils ont un rapport opportuniste à la qualification de la violence : en ce moment, ils ont besoin de criminaliser les manifestants et l’extrême-gauche et d’invisibiliser la violence patronale et d’extrême-droite. En la matière, la réaction de Jean-Luc Mélenchon est assez fine : “ Des commentateurs indifférents aux tentatives de meurtres et agressions racistes contre des insoumis me somment de me prononcer sur l’agression à Amiens contre le chocolatier Trogneux. Je lui exprime ma compassion et je joins ma protestation à la sienne. Je demande à Macron et Madame d’en faire autant pour nos amis agressés ou menacés sans réserver leur sollicitude au seul Zemmour quand il fut molesté ” : bien tenté, mais ça n’arrivera pas."

      Nicolas Framont

      https://seenthis.net/messages/1003495

  • « Jeudi Noir » - Rapport d’enquête sur la répression sanglante des manifestation du 20 octobre 2022 au Tchad - OMCT-LTDH - Avril 2023
    https://www.omct.org/site-resources/files/Rapport-Tchad-OMCT-LTDH-_-Avril-2023.pdf

    Le 20 octobre 2022, le Tchad s’est réveillé dans un chaos infernal marqué par une répression sans précédent de manifestants pacifiques écrasés par des bombes lacrymogènes et des tirs à balles réelles de la part des forces de sécurité. Ce « Jeudi Noir » restera dans l’histoire comme le jour de la prise de pouvoir effective du général Mahamat Idriss Déby Itno, fils du défunt président, Idriss Déby Itno, grâce à un recours excessif et brutal à la force en dehors des principes démocratiques constitutionnellement consacrés.
    Six mois après la répression sanglante de manifestations au Tchad, l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) et la Ligue Tchadienne des Droits de l’Homme (LTDH) publient un rapport d’enquête qui documente l’usage planifié et disproportionné de la force armée, la traque des opposants, les disparitions forcées et les déportations massives vers des lieux de détention où la torture a été pratiquée. Trois mois d’enquêtes dans la capitale N’Djamena et les villes de Moundou, Mongo, Doba et Koumra, et une cinquantaine de témoignages de rescapés, de familles de victimes et de témoins oculaires, ont permis d’établir que la répression des manifestations du 20 octobre 2022 par les autorités tchadiennes s’est soldée par la mort de 218 personnes, des dizaines de torturés, des centaines de blessés, au moins 40 cas de disparitions et 1300 arrestations.

    #Tchad #Répression #Torture #Manifestations #Disparitions_forcées

  • Pesticides et abeilles : comment les fongicides s’attaquent à la reine
    https://theconversation.com/pesticides-et-abeilles-comment-les-fongicides-sattaquent-a-la-reine

    Nous avons ainsi constaté que les reines exposées présentaient une diminution des niveaux d’expression génétique d’une protéine impliquée dans la formation des corps gras.

    Dans l’ensemble, nos résultats confirment la nécessité d’inclure la reproduction dans les caractéristiques mesurées au cours des procédures d’évaluation des risques liés aux pesticides. À ce jour en effet, l’évaluation des risques des pesticides avant l’autorisation de mise sur le marché réalisée sur les pollinisateurs ne considère que les ouvrières sans étudier les effets sur les reproducteurs (femelles et mâles).

    Lorsque la reine joue un rôle clé dans la reproduction, comme chez les abeilles domestiques et d’autres insectes monogynes, la dégradation de cette reproduction pourrait être l’un des principaux facteurs de perte des colonies.

    #pesticides #abeilles #reproduction et donc #évaluation biaisée par les industriels.

  • Extrême droite : le Premier ministre Narendra Modi, l’invité d’honneur de Macron pour le 14 Juillet…

    … cette tendance à mettre tout le monde au pas, et surtout les musulmans, dont l’apport à l’histoire de l’Inde est sérieusement récrit ces temps-ci. Ce sont des chapitres entiers que l’on gomme des programmes scolaires. Les empereurs moghols, deux siècles d’histoire du sous-continent ? Connais pas, c’est vieux tout ça. Les musulmans, Modi, ne les gomme pas seulement des manuels. En 2002, il a soufflé sur les braises d’un affrontement communautaire qui a fait près de 2 000 morts, sans compter le viol généralisé des femmes musulmanes. Un pogrom géant dont il ne s’est jamais expliqué. Pas grave, la justice l’a blanchi, dix ans plus tard. Un documentaire de la BBC l’accusant d’être « directement responsable » de l’affaire a été interdit de diffusion.

    Pogrom géant

    Les chrétiens ? Prière de marcher les yeux baissés. Des lois anticonversion, votées dans 11 Etats sur 29, punissent de la prison à vie ceux qui abandonnent l’hindouisme sans l’accord du préfet, qui refuse systématiquement. Apostats, pas chez moi. Même le cinéma est prié de se mettre aux longs-métrages « patriotiques ». Bollywood résiste encore, mais pour combien de temps ?

    On ne va sans doute pas trop parler droits de l’homme en juillet, pas plus que lors de la dernière visite de Modi à Paris, où un Emmanuel #Macron plus onctueux et tactile que jamais avait offert à son hôte une visite guidée du château de Versailles. Modi s’était montré ravi de tant de délicatesse. Il faut dire que l’Elysée avait pudiquement détourné les yeux des liens l’unissant à un sulfureux homme d’affaires du nom de #Gautam_Adani, devenu la première fortune d’Asie en très peu de temps. « Quand l’Etat indien vend ses bijoux de famille, il les vend à un seul homme, l’oligarque en chef du régime, Adani, soutien de Modi depuis toujours. Total, qui a vite compris qu’Adani était incontournable, a pris le risque de créer plusieurs joint-ventures avec lui », assène Jaffrelot. Rahul Gandhi connaissait bien ce dossier, qu’il instruisait avec ardeur, mais, pas de chance, voilà qu’on va lui passer les bracelets.

    (Le Canard enchaîné, 10 mai 2023)

    #Narendra_Modi #Inde #racisme #islamophobie #persécutions #islam #musulmans #nationalisme #extrême_droite

  • ★ L’enterrement de Pierre Kropotkine : Dernière manifestation de masse - PARTAGE NOIR

    Nous avons décidé de consacrer une place importante au récit de la mort de Pierre Kropotkine car son enterrement fut la dernière manifestation de masse publique du mouvement anarchiste russe. Se sont joints au cortège tous ceux (associations, partis, syndicats, etc.) qui, dans ce pays ployant sous la botte bolchevique, refusaient de se soumettre à la "dictature des commis­saires". Curieusement, et très symboliquement, ce fut aussi la dernière mani­festation de masse oppositionnelle tout court dans la Russie soviétisée.
    Le texte que vous lirez ci-après est pour l’essentiel tiré du livre, aujourd’hui épuisé, de G. Woodkock et I. Avakoumovitch : Pierre Kropotkine, le prince anarchiste (Calmann-Lévy, 1953). Pour mettre en évidence l’influence de Pierre Kropotkine sur la société russe de l’époque, nous avons inséré dans ce texte les lignes consacrées à son décès par deux hommes charnières, qui montrent involontairement dans leurs témoignages les ravages exercés par le bolchevisme dans les rangs révolutionnaires.
    Il s’agit de Victor Serge et d’Alfred Rosmer. L’un et l’autre, issus de l’anar­chisme et du syndicalisme révolutionnaire, seront fascinés par le léninisme et aideront puissamment son ascension, reniant pour ce faire leurs convictions antérieures et jouant le rôle de fossoyeurs, en Russie et dans le reste du monde, des courants socialistes non-bolcheviques. Leur prise de conscience tardive ne réparera pas le mal fait.
    Le « montage » que nous avons ainsi réalisé a été possible grâce aux extraits de Mémoires d’un révolutionnaires (Ed. du Seuil, 1951) de Victor Serge et de Moscou sous Lénine (Ed. Pierre-Horay, 1953) d’Alfred Rosmer (...)

    #Kropotkine #Anarchisme #EmmaGoldman #AlexanderBerkman #Liberté #Russie #AlfredRosmer #VictorSerge #bolchevisme #dictature #Lénine #répression #autoritarisme #Tcheka

    ★ via @PartageNoir

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://www.partage-noir.fr/l-enterrement-de-pierre-kropotkine-derniere-manifestation-de

  • Manifestations : « Il faut remonter à la guerre d’Algérie pour retrouver de telles interdictions systématiques »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/05/12/manifestations-il-faut-remonter-a-la-guerre-d-algerie-pour-retrouver-de-tell

    L’autorité publique peut décider d’interdire une manifestation, mais uniquement si elle justifie de bonnes raisons de craindre des troubles graves à l’ordre public, et cette décision doit être motivée. Elle ne peut être de principe, imposée a priori comme un ordre du ministre aux préfets. On est dans le cadre d’une décision politique destinée à éteindre une polémique à l’Assemblée nationale. Le problème est que le ministre de l’intérieur, qui doit protéger l’Etat de droit, demande aux préfets, qui sont sous son autorité, de prendre des décisions qui, pour la plupart, seront illégales.
    [...]

    Si vous me permettez l’expression, les préfectures qui ont décrété des périmètres de protection sur la base de la loi SILT pour empêcher quelques mécontents de frapper sur des casseroles au passage d’un ministre ou du président sont en roue libre. Mais ce n’est pas très étonnant à partir du moment où le ministre de l’intérieur a, à deux reprises, tordu le droit devant la représentation nationale : une fois pour prétendre que les manifestations spontanées sont illégales, conduisant le Conseil d’Etat à sortir de sa réserve pour qualifier d’erronée cette assertion, et une autre pour interdire, a priori, toutes les manifestations d’un certain courant politique.

    Ainsi, se posent non seulement la question du respect du ministre pour les droits fondamentaux mais aussi celle de sa compétence, de la qualité de sa connaissance du contenu de la loi. Mais c’est aussi un signal délétère envoyé aux préfets. Sous la Ve République, il faut remonter à la guerre d’Algérie pour retrouver de telles interdictions systématiques de manifestations. Mais à l’époque, le préfet s’appelait Maurice Papon et la France était dans une guerre non dite…
    https://justpaste.it/bo8jh

    #Manifestations #interdiction_de_manifester #répression #préfets #police

  • Mission accomplie ? Les effets mortels du contrôle des frontières au #Niger

    Résumé

    Le 26 mai 2015, le Parlement du Niger a adopté la #loi n° #2015-36 sur le #trafic_illégal_de_migrants, qui a donné lieu à une approche répressive et sécuritaire de la gestion des migrations. La loi a été rédigée sous l’égide de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), et le soutien financier de l’Italie et du Danemark.

    Les prestataires de services aux migrants (tels que transporteurs, hôtes, courtiers, etc.) qui, jusqu’alors, opéraient au grand jour dans le contexte d’une infrastructure de mobilité transsaharienne socialement et économiquement cruciale, se sont retrouvés soudainement criminalisés et exposés à des sanctions sévères ainsi qu’à des peines d’emprisonnement.

    De nouvelles formes de contrôle des frontières ont été mises en place, avec le soutien technique r et financier des institutions de l’UE et des États membres désireux de contenir la migration à travers le Sahara. Au cours années suivantes i, des milliers de décès et de disparitions de migrants ont été enregistrés dans le nord du Niger. Le gouvernement nigérien, les médias et les agences de l’UE telles que Frontex ont imputés la responsabilité de l’augmentation du nombre de décès et de disparitions aux transporteurs , désormais considérés comme des passeurs négligents et cupides. Grâce à sa fermeté, le Niger a été érigé en modèle en matière de “lutte contre le trafic illicite de migrants”. Le gouvernement nigérien et ses partenaires internationaux ont ainsi développé un discours de “mission accomplie”, se vantant d’avoir réussi à réduire le nombre de “migrants” transitant par le Niger et soulignant la protection des migrants contre les passeurs.

    Ce récit a été remise a été contesté par de nombreux journalistes, activistes et chercheurs , soutenant au contraire, que cette loi n’a fait qu’exacerber les dangers de mort auxquels sont confrontés les migrants i. Ils ont mis en évidence le rôle du Niger en tant que lieu stratégique clé du contrôle de la mobilité dans le cadre des politiques d’externalisation des frontières de l’UE, à travers lesquelles l’UE a étendu le contrôle de ses frontières au-delà de son périmètre, y compris toujours plus au sud dans la bande Saharo-sahélienne. Leurs analyses ont montré que les effets de la loi, ainsi que les nombreuses formes de contrôle aux frontières qui se sont développées ces dernières années, ont contraint les trajectoires les transporteurs dans des zones plus reculées du désert, créant ainsi des situations dangereuses et souvent fatales lorsqu’un véhicule tombe en panne ou que les transporteurs abandonnent leurs passagers et s’enfuient afin d’éviter d’être appréhendés. Des activistes, des journalistes et des chercheurs travaillent sans relâche depuis des années pour attirer l’attention sur la façon dont la mise en œuvre de la loi a conduit à un désastre humanitaire pour les migrants et les Nigériens, ainsi qu’à une précarité économique et à la crainte d’amendes sévères et d’emprisonnement parmi les locaux, en particulier pour ceux qui vivent dans la région d’Agadez.

    En dépit de ces efforts, le nombre réel de décès de migrants dans le reste inconnu. En effet, les sanctions sévères prévues par la loi ont contraint les mouvements transsahariens à l’intérieur du Niger à se poursuivre dans la clandestinité et dans les zones les plus reculées du désert, où les incidents peuvent facilement passer inaperçus. Par conséquent, il est devenu encore plus difficile de recueillir des données fiables sur les décès.

    Dans ce rapport, l’enquête de Border Forensics mobilise des méthodologies nouvelles et uniques d’analyse géospatiale et de télédétection pour contribuer à une meilleure analyse empirique des effets mortels de la loi 2015-36 et du renforcement des contrôles aux frontières qui en découle. Nous détaillons d’abord le contexte sous-jacent aux changements spectaculaires obervées dans l’approche de la migration au niveau national au Niger, et le rôle des acteurs européens dans le développement des contrôles frontaliers au Niger à partir de 2015 pour contenir la migration vers l’Europe. Puis, nous discutons des défis liés à la collecte de données et limitant la disponibilité de preuves empiriques pour documenter les effets de la loi 2015-36. Ensuite, nous décrivons les méthodologies uniques que nous avons développées et les sources de données auxquelles nous avons eu accès, avant de les appliquer à une étude de cas multi-sites le long d’une section de la route Agadez-Sabha qui s’étend de la ville civile de Séguédine au poste frontalier de Toummo à la frontière nigéro-libyenne, en passant par le poste militaire de Madama. Après une brêve description de chacun des sites, nous décrivons les analyses géospations et de télédétection que nous avons déployées sur chacun d’eux. Enfin, nous discutons des implications de ces résultats pour déterminer les responsabilités des dangers accrus des traversées transsahariens au Niger dans le sillage de la loi 2015-036.

    Bien que nos analyses de chaque site révèlent des dynamiques variées de pratiques frontalières et d’éclatement des trajectoires, un modèle récurrent émerge, indiquant une corrélation claire entre le renforcement des contrôles frontaliers et la dispersion des trajectoires des migrants. Nous démontrons ensuite comment cette dispersion voit les trajectoires des migrants s’enfoncer dans le désert, où les chances de survie sont considérablement réduites dans les cas d’incidents récurrents tels que les pannes de véhicule, d’abandon, ou de passagers à court d’eau. Nous rendons ainsi visible et mesurable l’un des plus grands risques encourus lors de cette traversée du désert du Sahara : un état de déshydratation potentiellement mortel dans les zones moins fréquentées et moins surveillées.

    Les méthodologies innovantes présentées dans ce rapport sont destinées à servir de base à l’élargissement de la base de preuves sur les effets de l’externalisation des frontières. Ces éléments de preuves peuvent soutenir les appels à une plus grande responsabilisation de tous les acteurs engagés dans la gestion des frontières, notamment le gouvernement nigérien, l’UE et ses États membres, ainsi que les agences de l’ONU.

    https://www.borderforensics.org/fr/investigations/niger-investigation

    #frontières #externalisation #migrations #réfugiés #asile #répression #morts_aux_frontières #létalité #décès #mourir_aux_frontières #criminalisation #contrôles_frontaliers #passeurs #transporteurs #Agadez #déshydratation #désert #responsabilité #Border_forensics

    a contribué à l’enquête @rhoumour

    • ’Migrants abandoned in the Sahara Desert have no chance of surviving’ — Border Forensics

      A new report released by Border Forensics concludes that migrants have almost no chance of surviving when crossing the desert from Niger to Libya. Ever since the introduction of border control laws in 2015, migrants have been forced to take more remote and deadly paths, according to Border Forensics.

      Border Forensics, an agency that uses spatial analysis to investigate practices of border violence, recently published an investigation on the consequences of new border control mechanisms between Niger and Libya. The collective, composed of researchers and geographers, has shown how crossing the desert to reach Libya has become increasingly deadly since 2015.

      That year, Niamey adopted a law making transporting and hosting migrants illegal. Consequently, traffickers had to find new routes that were further away from the main roads and less visible to the authorities.

      According to the Border Forensics report, the death toll in the Sahara Desert has never been higher than it is today.

      InfoMigrants interviewed Rhoumour Ahmet Tchilouta, a member of Border Forensics and a PhD student in political geography at the University of Grenoble.

      InfoMigrants: What techniques did you use for this investigation?

      Rhoumour Ahmet Tchilouta: We used geospatial data. The aim was to measure the effect of the Nigerien law of 2015 on the routes taken by migrants through the Sahara desert.

      We focused on the route linking Agadez, in northern Niger, to Sabha, in Libya.

      We analyzed high-resolution satellite images to understand the new paths that migrants take in order to avoid the authorities. With satellite data, it is possible to obtain very clear images and see the smallest details very precisely. For example, you can see a wrecked vehicle or streams of people.

      We also analyzed the risks associated with dehydration using a technique which is also used by researchers working on the route from Mexico to the United States.

      We conducted interviews with drivers [members of an irregular immigration network responsible for transporting migrants in vehicles through Niger, editor’s note] who detailed the new zones of trajectories to us.

      We compared these trajectories with the main routes and then we considered several factors — like elevation, heat or the wind. We also analyzed how much a person sweats, specifically how many liters of water a migrant will lose as they try to reach the main road after being abandoned in the desert.

      With the accumulated factors, we can now say that the migrants abandoned in the Sahara Desert have no chance of surviving.

      The migrants are too far away from main roads to be spotted and helped in the case of an accident. The human body cannot last that long.

      In addition, by analyzing the field of vision, meaning the visibility or invisibility of the routes, we show the correlation between invisibility and the dangers that migrants face. The less visible the routes, the more deadly the situation becomes for migrants. The main cause of death is always the same: lack of water.

      IM: In the report, you state that the “Sahara is an open tomb”. You write that bodies can be found months or even years after death.

      Rhoumour Ahmet Tchilouta: In the Sahara desert, sandstorms and windstorms are frequent. Vehicle tracks disappear quickly. If you put an object in the sand, it quickly disappears.

      The same rule applies to cadavers. Some remain buried forever.

      Windstorms can also unearth bodies. There are very regular reports of macabre discoveries in the desert. We find dried up bodies, suddenly exposed by the movements of sand.

      IM: Why do you carry out this type of research work and for what purpose?

      Rhoumour Ahmet Tchilouta : The purpose of this investigation is to provide evidence. For years, journalists, researchers and organizations have said the 2015 law has caused a lot of suffering by making the road to Libya much more dangerous. Except there was no proof.

      This report shows how border policies have accentuated the dangers faced by migrants on the road between Niger and Libya.

      New empirical data of the mechanisms through which border controls have led to increased danger for migrants now exists.

      There is also another objective: to highlight the violence of the migration policies implemented in Niger.

      IM: Who is accountable for the increased death and suffering of migrants?

      Rhoumour Ahmet Tchilouta: There have always been deaths in the desert but never as many as now.

      The 2015 law in Niger has had devastating effects and the main actor responsible for the migratory dramas is Niger. Yet, without European and UN funding, Niger would never have been able to implement its policy.

      One of the main partners in migration control in Niger is the International Organization for Migration (IOM): it is involved in the construction of border posts and the strengthening of Niger’s defense and security forces.

      The UN agency is Niamey’s main partner. The EU funds the partnership.

      European players therefore play an important role. The EU Emergency Trust Fund for Africa has provided about €300 million to Niger.

      All actors operating in Niger believe the mission of stopping migratory flows has been partially accomplished. This is false, the policy has simply forced migrants to take increasingly distant and dangerous paths.

      https://www.infomigrants.net/en/post/48858/migrants-abandoned-in-the-sahara-desert-have-no-chance-of-surviving--b

    • Europas Wüste

      Die EU möchte Migration verhindern – und das bereits außerhalb ihrer eigentlichen Grenzen. Welche Auswirkungen das hat, zeigt ein Blick auf die Situation im Niger.

      Die Bundesregierung hat sich kürzlich auf eine gemeinsame Strategie zur Reform des europäischen Asylrechts geeinigt. In Auffanglagern an den EU-Außengrenzen soll das Schicksal tausender Geflüchteter im Schnellverfahren entschieden werden. Dabei gibt sich die europäische Gemeinschaft größte Mühe, Migrant:innen proaktiv von ihren eigenen Grenzen fernzuhalten.

      Ein Beispiel: Die Bundeswehr wird sich an der »EU Military Partnership Mission In Niger« beteiligen. Im Sinne der Friedensstiftung in der Sahelzone sollen Maßnahmen getroffen werden, um die Geflüchteten möglichst schon mitten in Afrika an der Weiterreise zu hindern. So wird die Sahara-Wüste zum großen und tödlichen Hindernis – und zur ersten Grenze der EU mitten in Afrika – wie es Menschenrechtsaktivist:innen vor Ort nennen.

      In dieser Folge von Global Trouble sprechen wir mit Kerem Schamberger über die Situation im Niger. Er ist in der Öffentlichkeitsarbeit von medico international für den Bereich Flucht und Migration zuständig und hat das westafrikanische Land besucht. Gemeinsam mit den medico-Partnerorganisationen „Alarmphone Sahara“ und „Border Forensics“ blicken wir auf die Folgen von Europas Externalisierung des Grenzregimes.

      https://www.medico.de/europas-wueste-19081
      #podcast

    • Sahara : La collaboration entre le Niger et l’UE pour renforcer les contrôles aux frontières met en danger la vie des migrants

      Border Forensics a développé de nouvelles méthodes d’analyse géospatiale pour mesurer l’impact du renforcement des contrôles sur les risques encourus par les migrants lors de la traversée du désert du Sahara nigérien.

      Une loi sur le “trafic illicite de migrants” adoptée par le Niger en 2015 et mise en oeuvre avec le soutien décisif des États, institutions et agences européens, a provoqué une crise humanitaire tant pour les migrants que pour les Nigériens empruntant les routes transsahariennes du Niger. L’enquête publiée par Border Forensics s’appuie sur des méthodes innovantes d’analyse géospatiale pour apporter de nouvelles preuves sur la manière dont ces politiques et pratiques ont accentué les risques de perte de vies humaines.
      Afin de prévenir la migration à travers le nord du Niger vers la Libye, le Gouvernement nigérien, Dans le but de contrecarrer la migration à travers le nord du Niger vers la Libye, les autorités européennes ont criminalisé les prestataires de services aux migrants (transporteurs, hôtes, courtiers, etc.), qui constituaient jusqu’alors une infrastructure vitale de la mobilité transsaharienne. Ils ont établi de nouvelles formes de contrôle aux frontières. Celles-ci n’ont pas mis fin à la mobilité dans la région, au contraire, elles ont forcé les trajectoires des transporteurs vers des zones encore plus reculées du désert, créant ainsi des conditions dangereuses et souvent fatales lorsqu’un véhicule tombe en panne ou que les transporteurs abandonnent leurs passagers en fuyant d’être appréhendés.
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      “En raison des sanctions sévères prévues par la loi et du renforcement des contrôles aux frontières, les mouvements transsahariens à l’intérieur du Niger ont été contraints à la clandestinité. Ce faisant, on ignore l’ampleur réelle des décès de migrants dans le désert. Pour pallier ce manque de données fiables et contribuer à une meilleure analyse empirique des effets meurtriers de la loi de 2015-36, nous avons dû développer de nouvelles méthodes d’analyse géospatiale, en nous appuyant notamment sur le travail des activistes et des chercheurs qui ont documenté les décès de migrants dans le désert de Sonora, à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.” – Tara Plath.
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      L’enquête de Border Forensics mobilise ces méthodologies géospatiales et de télédétection novatrices pour analyser la relation entre les pratiques frontalières, les changements spatiaux dans les trajectoires des migrants et les dangers accrus de la traversée du desert du Sahara nigérien.
      Le rapport a déployé ces méthodes pour une étude de cas sur plusieurs sites le long d’une section de la route reliant Agadez, dans le nord du Niger, à Sabha, en Libye : la ville civile de Séguédine, le poste militaire avancé de Madama et le poste de contrôle de Toumo à la frontière nigéro-libyenne. Les analyses menées par Border Forensics sur chaque site révèlent un schéma clair établissant un lien entre le renforcement des contrôles aux frontières et les changements de trajectoire des migrants, qui s’enfoncent dans le désert, où les chances de survie sont considérablement réduites en cas d’incidents récurrents tels que la panne du véhicule, d’abandon ou de pénurie d’eau. L’enquête permet ainsi de rendre visible et mesurable les dangers accrus rencontrés par les migrants à travers l’un des plus grands risques encourus dans ces voyages transsahariens : un état de déshydratation potentiellement mortel dans les zones les moins fréquentées et les moins visibles. La corrélation observée entre le niveau d’invisibilité des pistes alternatives utilisées par les migrants pour éviter les contrôles aux frontières et le niveau de danger potentiel rencontré le long de ces pistes post-2015 suggère une relation de cause à effet.

      Au-delà des pertes tragiques en vies humaines, la loi 2015-36 a eu aussi d’autres effets néfastes. Elle a contribué à saper le tissu social, économique et politique des communautés affectées au Niger et au-delà. Elle a eu un impact sur les moyens de subsistance des populations locales mettant ainsi en péril leur stabilité économique et leur bien-être, tout en restreignant la mobilité au Niger des citoyens de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest qui, conformément aux accords régionaux, devraient pourtant bénéficier de la liberté de circulation et du droit de résider et de s’installer au Niger. Ces éléments peuvent appuyer les appels à une plus grande responsabilisation de tous les acteurs engagés dans la gestion des frontières, en particulier le gouvernement nigérien, l’UE et ses États membres, ainsi que les agences de l’ONU.
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      “Tous les acteurs – qu’ils soient nigériens, européens, des agences de l’ONU ou autres – impliqués dans l’élaboration et la mise en œuvre de cette loi devraient être tenus responsables de l’augmentation des décès et des souffrances des migrants qu’elle a entraînée. Le gouvernement du Niger devrait mettre fin à la criminalisation des nombreux acteurs qui transportent ou interagissent avec les migrants, tandis que l’Union européenne, ses agences et ses États membres devraient immédiatement cesser de soutenir des politiques migratoires néfastes au Niger et au-delà par le biais de l’externalisation de leur dispositifs de contrôle des frontières.”

      https://airinfoagadez.com/2023/05/14/sahara-la-collaboration-entre-le-niger-et-lue-pour-renforcer-les-cont

  • Où va la France ?

    La France est bel et bien en train de rejoindre le camp des démocraties « illibérales » juge Jean-François Bayart, professeur à l’IHEID, pour qui #Emmanuel_Macron vit dans une #réalité_parallèle et joue avec le feu.

    Où va la France ? se demande la Suisse. La mauvaise réponse serait de s’arrêter à la raillerie culturaliste des Gaulois éternels mécontents. La #crise est politique. Emmanuel Macron se réclame de l’ « extrême centre » qu’incarnèrent successivement, dans l’Histoire, le Directoire, le Premier et le Second Empire, et différents courants technocratiques saint-simoniens. Il est le dernier avatar en date de ce que l’historien Pierre Serna nomme le « poison français » : la propension au réformisme étatique et anti-démocratique par la voie de l’exercice caméral et centralisé du pouvoir.

    Le conflit des retraites est le symptôme de l’épuisement de ce gouvernement de l’extrême centre. Depuis trente ans, les avertissements n’ont pas manqué, que les majorités successives ont balayés d’un revers de main en criant aux corporatismes, à la paresse, à l’infantilisme du peuple. Administrée de manière autoritaire et souvent grotesque, la pandémie de Covid-19 a servi de crash test auquel n’ont pas résisté les services publics dont s’enorgueillissait le pays et qui lui fournissaient, au-delà de leurs prestations, une part de ses repères.

    Emmanuel Macron, tout à son style « jupitérien », aggrave l’aporie dans laquelle est tombée la France. Il n’a jamais rien eu de « nouveau », et sa posture d’homme « providentiel » est une figure éculée du répertoire bonapartiste. Il n’imagine pas autre chose que le modèle néolibéral dont il est le pur produit, quitte à le combiner avec une conception ringarde du roman national, quelque part entre le culte de Jeanne d’Arc et la fantaisie réactionnaire du Puy-du-Fou. Son exercice du pouvoir est celui d’un enfant immature, narcissique, arrogant, sourd à autrui, plutôt incompétent, notamment sur le plan diplomatique, dont les caprices ont force de loi au mépris de la Loi ou des réalités internationales.

    Ce pourrait être drôle si ce n’était pas dangereux. L’interdiction de l’ « usage de dispositifs sonores portatifs » pour éviter les casserolades des opposants, le bouclage policier des lieux où se rend le chef de l’Etat, le lancement de campagnes de rectification idéologique contre le « wokisme », la « théorie du genre », l’ « islamo-gauchisme », l’ « écoterrorisme » ou l’« ultra-gauche » sont autant de petits indices, parmi beaucoup d’autres, qui ne trompent pas le spécialiste des régimes autoritaires que je suis. La France est bel et bien en train de rejoindre le camp des démocraties « illibérales ».
    Un arsenal répressif à disposition des pouvoirs suivants

    D’aucuns crieront à l’exagération polémique. Je leur demande d’y regarder à deux fois en ayant à l’esprit, d’une part, l’érosion des libertés publiques, au nom de la lutte contre le terrorisme et l’immigration, depuis au moins trois décennies, d’autre part, les dangers que revêtent de ce point de vue les innovations technologiques en matière de contrôle politique et l’imminence de l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national auquel les gouvernements précédents auront fourbi un arsenal répressif rendant superflues de nouvelles lois liberticides.

    Il n’est pas question, ici, de « bonnes » ou de « mauvaises » intentions de la part du chef de l’Etat, mais d’une logique de situation à laquelle il se prête et qu’il favorise sans nécessairement la comprendre. Macron n’est ni Poutine ni Modi. Mais il prépare l’avènement de leur clone hexagonal. Au mieux sa politique est celle de Viktor Orban : appliquer le programme de l’extrême droite pour éviter son accession au pouvoir.

    Sur fond d’évidement des partis de gouvernement, un « flibustier » – pour reprendre le qualificatif de Marx à propos du futur Napoléon III – s’est emparé du butin électoral à la faveur de la sortie de route de Nicolas Sarkozy, François Hollande, Alain Juppé, François Fillon, Manuel Valls. Il a cru « astucieux », pour continuer à citer Marx, de détruire « en même temps » la gauche et la droite pour s’installer dans le confort d’un face-à-face avec Marine Le Pen. Mais Emmanuel Macron n’a été élu et réélu que grâce au concours des voix de la gauche, soucieuse de conjurer la victoire du Rassemblement national. Son programme, libéral et pro-européen, n’a jamais correspondu aux préférences idéologiques que du quart du corps électoral, hormis même la part croissante des non-inscrits et des abstentionnistes qui sape la légitimité des institutions.
    Un président aveugle et méprisant

    Nonobstant cette évidence, Emmanuel Macron, ignorant de par son éducation et son itinéraire professionnel les réalités du pays profond, primo-élu à la magistrature suprême sans jamais avoir exercé le moindre mandat local ou national, a entendu faire prévaloir la combinaison schmittienne d’un « Etat fort » et d’une « économie saine » en promulguant ses réformes néolibérales par voie d’ordonnances, en court-circuitant les corps intermédiaires et ce qu’il nomme l’« Etat profond » de la fonction publique, en s’en remettant à des cabinets privés de conseil ou à des conseils a-constitutionnels tels que le Conseil de défense, en réduisant la France au statut de « start-up nation » et en la gérant comme un patron méprisant ses employés, « Gaulois réfractaires ».

    Une chroniquei : Les casseroles de Macron, un totem de plus dans la cocotte-minute

    Le résultat ne se fit pas attendre. Lui qui voulait apaiser la France provoqua le plus grave mouvement social depuis Mai 68, celui des Gilets jaunes dont le spectre continue de hanter la Macronie. La main sur le cœur, Emmanuel Macron assura, au début de la pandémie de Covid-19, avoir compris que tout ne pouvait être remis aux lois du marché. A plusieurs reprises, il promit avoir changé pour désamorcer l’indignation que provoquait sa morgue. De nouvelles petites phrases assassines prouvèrent aussitôt qu’il en était incapable. Il maintint son cap néolibéral et fit alliance avec Nicolas Sarkozy en 2022 pour imposer une réforme financière de la retraite en dépit de l’opposition persistante de l’opinion et de l’ensemble des forces syndicales, non sans faire fi de leurs contre-propositions.

    Face au nouveau mouvement social massif qui s’est ensuivi, Emmanuel Macron s’est enfermé dans le déni et le sarcasme. Il argue de la légitimité démocratique en répétant que la réforme figurait dans son programme et qu’elle a été adoptée selon une voie institutionnelle validée par le Conseil constitutionnel.
    Une réalité parallèle

    Sauf que : 1) Emmanuel Macron n’a été réélu que grâce aux voix de la gauche, hostile au report de l’âge de la retraite ; 2) le peuple ne lui a pas donné de majorité parlementaire lors des législatives qui ont suivi le scrutin présidentiel ; 3) le projet portait sur les « principes fondamentaux de la Sécurité sociale », lesquels relèvent de la loi ordinaire, et non d’une loi de « financement de la Sécurité sociale » (article 34 de la Constitution), cavalier législatif qui a rendu possible le recours à l’article 49.3 pour imposer le texte ; 4) le gouvernement s’est résigné à cette procédure parce qu’il ne disposait pas de majorité positive, mais de l’absence de majorité pour le renverser au terme d’une motion de censure ; 5) le Conseil constitutionnel est composé de personnalités politiques et de hauts fonctionnaires, non de juristes, et se préoccupe moins du respect de l’Etat de droit que de la stabilité du système comme l’avait déjà démontré son approbation des comptes frauduleux de la campagne électorale de Jacques Chirac, en 1995 ; 6) le détournement de la procédure parlementaire a suscité la désapprobation de nombre de constitutionnalistes et s’est accompagné du refus de toute négociation sociale.

    Comme en 2018, Emmanuel Macron répond à la colère populaire par la violence policière. Atteintes à la liberté constitutionnelle de manifester, utilisation de techniques conflictuelles de maintien de l’ordre, usage d’un armement de catégorie militaire qui cause des blessures irréversibles telles que des éborgnages ou des mutilations ont entraîné la condamnation de la France par les organisations de défense des droits de l’homme, le Conseil de l’Europe, la Cour européenne de justice, les Nations unies.

    Face à ces accusations, Emmanuel Macron s’enfonce dans une réalité parallèle et radicalise son discours politique. A peine réélu grâce aux voix de la gauche, dont celles de La France insoumise, il place celle-ci hors de l’ « arc républicain » dont il s’arroge le monopole de la délimitation. Il voit la main de l’ « ultragauche » dans la contestation de sa réforme. Il justifie les violences policières par la nécessité de lutter contre celles de certains manifestants.

    Sauf que, à nouveau : 1) le refus, récurrent depuis l’apport des suffrages de la gauche à Jacques Chirac en 2002 et le contournement parlementaire du non au référendum de 2005, de prendre en considération le vote des électeurs quand celui-ci déplaît ou provient d’une autre famille politique que la sienne discrédite la démocratie représentative, nourrit un abstentionnisme délétère et pousse à l’action directe pour faire valoir ses vues, non sans succès pour ce qui fut des Gilets jaunes et des jeunes émeutiers nationalistes corses auxquels il fut accordé ce qui avait été refusé aux syndicats et aux élus ; 2) le non-respect des décisions de justice par l’Etat lorsque des intérêts agro-industriels sont en jeu amène les écologistes à occuper les sites des projets litigieux, au risque d’affrontements ; 3) la stigmatisation d’une ultragauche dont l’importance reste à démontrer va de pair avec le silence du gouvernement à propos des voies de fait de l’ultra-droite identitariste et des agriculteurs productivistes qui multiplient les agressions contre les écologistes.
    « Ce n’est pas être un black bloc que de dénoncer les excès structurels de la police »

    Ce n’est pas être un « amish » et vouloir retourner « à la bougie » que de s’interroger sur la 5G ou sur l’inconsistance du gouvernement quand il défend à grand renfort de grenades les méga-bassines alors que se tarissent les nappes phréatiques du pays. Ce n’est pas être un black bloc que de dénoncer les excès structurels de la police. Ce n’est pas être un gauchiste que de diagnostiquer la surexploitation croissante des travailleurs au fil de la précarisation des emplois et au nom de logiques financières, de repérer le siphonnage du bien public au profit d’intérêts privés, ou de déplorer le « pognon de dingue » distribué aux entreprises et aux contribuables les plus riches. Point besoin non plus d’être grand clerc pour comprendre que la Macronie n’aime pas les pauvres. Elle n’a plus d’autre réponse que la criminalisation des protestations. Elle souhaite maintenant dissoudre la nébuleuse des Soulèvements de la terre que parrainent l’anthropologue Philippe Descola, le philosophe Baptiste Morizot, le romancier Alain Damasio ! Quand Gérald Darmanin entend le mot culture il sort son LBD.

    Dans cette fuite en avant, un pas décisif a été franchi lorsque le gouvernement s’en est pris à la Ligue des droits de l’homme. Ce faisant, la Macronie s’est de son propre chef placée en dehors de l’ « arc républicain ». Cette association, née, faut-il le rappeler, de l’affaire Dreyfus, est indissociable de l’idée républicaine. Seul le régime de Pétain avait osé l’attaquer. Sur la planète, ce sont bien les Poutine et les Orban, les Erdogan et les Modi, les Kaïs Saïed ou les Xi Jinping qui tiennent de tels propos. Oui, la France bascule.

    https://www.letemps.ch/opinions/va-france

    #France #Macron #macronisme #crise_politique #extrême_centre #poison_français #néolibéralisme #casserolades #autoritarisme #illibéralisme #répression #libertés_publiques #réformes #réformes_néolibérales #Etat_profond #fonction_publique #Conseil_de_défense #Gilets_jaunes #déni #sarcasme #violences_policières #réalité_parallèle #arc_républicain

    via @karine4, aussi signalé par @monolecte
    https://seenthis.net/messages/1002152

  • ★ EMMA GOLDMAN : LA MORT DE KROPOTKINE - Socialisme libertaire

    A Petrograd, tout le monde discutait de l’avenir des syndicats. En effet Lénine avait déclaré au VIIIe Congrès des soviets de Russie que les syndicats devaient être « une école du communisme ». Il s’opposait en cela à Trotski et à Kollontaï. Trotski soutenait qu’il fallait militariser les usines et soumettre les syndicats à l’État. Alexandra Kollontaï, elle, rappelait que les ouvriers qui avaient fait la Révolution étaient maintenant privés de leurs droits et de toute participation aux décisions économiques. Lénine décida que Trotski ne comprenait rien à Marx quant à Kollontaï, son manifeste sur les revendications des travailleurs fut interdit et elle fut sévèrement critiquée. L’opposition était étranglée.

    Nous préparions un prochain départ, pour la Crimée cette fois. Mais à la onzième heure nos projets furent bloqués sur ordre de l’Ispart, le nouvel organisme communiste chargé de chapeauter toutes les archives sur l’histoire du parti communiste. L’Ispart se chargeait désormais de tous les voyages — mais le Musée pouvait accorder à certains de ses membres le privilège d’accompagner les expéditions. L’administration du Musée se révolta contre cette ingérence dans son indépendance. On demanda à Sasha d’aller protester auprès de Zinoviev et à moi d’aller me plaindre auprès de Lounatcharsky (...)

    #EmmaGoldman #Kropotkine #Anarchisme
    #Russie #bolchevisme #dictature #répression #Lénine #Trotsky #Zinoviev #Tchéka...

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2023/03/emma-goldman-la-mort-de-kropotkine.html

  • Tir de LBD : une femme estimée partiellement responsable de sa blessure par la justice
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/05/03/tir-de-lbd-une-femme-estimee-partiellement-responsable-de-sa-blessure-par-la

    Egarée avec sa fille dans une ville qu’elle ne connaissait pas, pressant le pas à la vue des fumées, Sophie Lacaille s’est retrouvée non loin de la place Pey-Berland, devant l’hôtel de ville, où de nombreux débordements violents ont eu lieu. La quinquagénaire se souvient d’un « bruit de pas très forts sur le bitume », puis d’une « douleur fulgurante à la nuque ». Elle s’est évanouie dans les bras de sa fille. Un pompier volontaire lui a porté secours, avant qu’elle ne soit évacuée vers les urgences.

    […]

    Cette dernière a estimé que la responsabilité de l’Etat était bien engagée. Mais dans son délibéré, rendu le 23 février, le tribunal administratif de Bordeaux pose le principe d’un partage de cette responsabilité. « Elle s’est maintenue à proximité des attroupements alors même qu’elle constatait une montée en puissance de la violence dans la ville et ne pouvait ignorer les graves incidents intervenus au cours des semaines précédentes à l’occasion de manifestations de “gilets jaunes” », justifient les juges. Pour eux, Sophie Lacaille a commis « une imprudence fautive » et « cette faute est de nature à exonérer partiellement l’Etat de sa responsabilité à hauteur de 25 % ».

  • Les lacrymo C pas rigolo | Libé | 28.04.23

    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/des-policiers-sinquietent-des-effets-des-gaz-lacrymogenes-sur-la-sante-20

    « Allez voir un jour ce qu’il y a dans les gaz lacrymogènes, c’est pas rigolo. » Dans la bouche d’un policier, cette phrase interpelle. Interrogé au départ pour un autre sujet, Guillaume Groult, secrétaire national adjoint du Syndicat national indépendant des personnels administratifs, techniques et scientifiques (Snipat) – également titulaire de deux masters en virologie fondamentale et en recherche et développement en biotechnologie – en rajoute une couche : « Techniquement, respirer du gaz lacrymogène, c’est ni plus ni moins que de l’empoisonnement. En tout cas si la quantité devient importante. Ce n’est pas le fait de respirer un jour du gaz lacrymogène à un endroit, c’est la répétition et la masse. »

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_lacrymogène (dit aussi CS)

    la majorité des données toxicologiques existantes sont inaccessibles, car encore dans le domaine militaire, et en 2020, « la composition détaillée du Gaz lacrymogène produit et utilisé en France » n’est toujours pas publique ; des effets toxiques à moyen ou long termes de ces gaz sont cependant « bien connus officiellement pour les militaires et les forces de police ».

    Le cyanure semble être la principale source de nocivité des gaz CS : à partir des gaz inhalés, des molécules ingérées ou via un passage percutané, « chaque molécule de gaz lacrymogène CS se métabolise dans le corps humain en deux molécules de cyanure ». Ce cyanure bloque une partie de la chaîne respiratoire et crée un stress oxydatif, même à petites en dose. Outre les yeux (risques de cataracte) le fonctionnement du cerveau, du foie et des reins sont affectés.

    Les effets directs sont accentués par temps chaud et humide.


    #gaz_lacrymogene #gaz_CS #lacrymogene #repression #poison

    • Au Snipat, Guillaume Groult estime que « prétendre que le gaz lacrymogène est sans risque est un mensonge ». Dans une note interne, consultée par Libé, la doctrine d’organisation tactique des CRS précise tout de même que « lors de l’interpellation d’un individu ayant subi les effets lacrymogènes, […] il convient de s’assurer aussitôt de l’état de santé de la personne et de la garder sous surveillance permanente ». « Au besoin, un examen médical doit être pratiqué dans les meilleurs délais et un certificat médical descriptif doit être sollicité, est-il ajouté. Le commandant d’unité doit être en mesure de remettre au médecin, qui reçoit la personne incommodée, la composition chimique de la grenade lacrymogène employée. » Des consignes qui laissent penser que la police nationale ne considère pas le gaz lacrymogène comme un produit anodin.

      En interne, la question se pose effectivement. Sous couvert d’anonymat, un CRS regrette qu’« aucune sensibilisation sur le gaz ou quelconque problème de santé possible » ne soit faite auprès des agents. Un autre, moins sensible au sujet a priori, concède qu’il serait « effectivement intéressant d’avoir plus de recul ».

      Libé s’était déjà penché sur la question de la dangerosité des gaz lacrymogènes. C’était en 2019, le mouvement des gilets jaunes battait son plein et Alexander Samuel, un professeur de mathématiques au collège et docteur en microbiologie, analysait le sang de manifestants. Il avait alors conclu que le gaz CS contenu dans les grenades de la police était transformé en cyanure dans le corps humain, sans pour autant parvenir à prouver une intoxication au cyanure.

      Aujourd’hui, l’ancien gilet jaune, distingue deux toxicités : l’une aiguë, « rarement étudiée », qui peut aussi bien être due au « fait de brûler totalement les poumons » qu’à « la dose de cyanure » libérée par la CS dans le corps. L’autre toxicité est chronique. « Là, il n’y a que le cyanure, à mon avis, qui pose problème. Il est rapidement éliminé dans les urines mais a le temps de causer des dégâts dans l’organisme, documentés dans mon dossier. » Son dossier, c’est un document de 127 pages corédigé en 2020 avec André Picot, directeur de recherche honoraire au CNRS et fondateur de l’association Toxicologie-Chimie de Paris, depuis décédé. Une figure scientifique qui donne suffisamment de poids à ces travaux pour qu’ils soient lus par la police scientifique française, notamment par Guillaume Groult.

      Les rares études internationales existant sur le sujet restent parcellaires mais donnent quelques pistes. La transformation du gaz CS en cyanure est démontrée chez les animaux en cas de forte exposition. Les effets sur la peau, le système respiratoire et les yeux sont aussi pointés par trois articles scientifiques de 2014, 2015 et 2017, qui regrettent tous les limites des données existantes sur les effets des gaz lacrymogènes et appellent à davantage de recherches.
      [...]
      « On utilise les gaz lacrymogènes sans connaître réellement leurs effets sur la santé et l’environnement. C’est alarmant », s’anime Lola Conte (Forensic Architecture). Idem pour Alexander Samuel, pour qui « il y a un vide juridique. On a une agence pour s’assurer de la sécurité sanitaire de l’alimentation, une pour les médicaments, mais, à ma connaissance, aucune n’a en charge la sûreté des produits chimiques utilisés pour le maintien de l’ordre ». Il a fait remonter l’affaire à la commission nationale de déontologie et d’alerte en santé publique en 2019. Celle-ci, après un bref échange avec le ministère de l’Intérieur en 2020, affirme à Libération avoir recommandé « que soit réalisée et rendue publique une expertise scientifique par une agence indépendante sur les conséquences possibles d’une exposition répétée des agents des forces de l’ordre aux gaz lacrymogènes, ainsi que des participants aux défilés et manifestations présentant des facteurs de vulnérabilité ». Une demande restée lettre morte depuis le 16 octobre 2020. Sollicité par Libé, le ministère de l’Intérieur n’a pas répondu.

    • Interrogé à l’écrit [*] deux ans plus tard par le député LREM dissident Sébastien Nadot sur une éventuelle toxicité, le ministère de l’Intérieur se réfugie derrière la loi et reporte la responsabilité sur ceux qui participent aux mobilisations : « Si une exposition résiduelle au produit lacrymogène peut être subie par des manifestants qui quittent la zone où elles sont lancées, ceux qui se maintiennent délibérément sur place sont auteurs, a minima, du délit prévu à l’article 431-4 du code pénal », à savoir continuer volontairement à participer à un attroupement après les sommations.

      « On a un ministère de l’Intérieur qui refuse toute discussion politique », critique Fabien Goa, d’Amnesty International. Pour ce spécialiste du droit de manifester, il est inquiétant que les autorités refusent de répondre précisément aux questions sur la surutilisation du gaz lacrymogène en France. « Il y a un déni systématique. Alors que la situation mériterait des enquêtes indépendantes et urgentes. » Selon lui, l’utilisation qui est faite en France ne respecte pas toujours le droit international. « Quand les gens n’ont pas la possibilité de se disperser avec un fort niveau de toxicité, ces situations doivent être reconnues comme un traitement cruel, inhumain, dégradant et peut-être potentiellement comme de la torture. »

      [*] https://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-31283QE.htm

  • Darmanin, on te bloque de Marseille à Mayotte ! | Blogapart | 25.04.23

    https://blogs.mediapart.fr/marseille-contre-la-loi-darmanin/blog/250423/darmanin-te-bloque-de-marseille-mayotte

    Contrairement à ce que le gouvernement veut nous faire croire, les personnes exilées et migrantes ne sont pas en France pour « profiter du système » (AME, CAF, RSA, APL), mais parce que leur monde est détruit par l’impérialisme. Cette loi raciste s’inscrit dans une offensive xénophobe en France et en Europe plus largement.
    [...]
    Aujourd’hui, Mayotte sert de terrain d’expérimentation d’un arsenal idéologique et répressif raciste contre les personnes sans papiers, étrangères, précaires.Nous dénonçons cette chasse aux pauvres et non aux causes d’une pauvreté résultant des politiques coloniales françaises. Les réponses de l’État aux logements informels et précaires installés sur l’île sont toujours des interventions policières prétextées par des arguments prétendûment hygiénistes et sécuritaires. Ainsi à Marseille, les expulsions des squats et des bidonvilles n’aboutissent jamais à des relogements dignes et sont simplement la démonstration de force d’un État en guerre contre les pauvres et les étranger·es.
    [...]

  • Projet d’un mandat spécial et impératif, Jean Varlet, 1792
    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6255308z/f7.image

    Croyez-vous que nous aurions exercé notre souveraineté dans toute sa plénitude ; en ne faisant qu’élire ceux qui nomment les députés à la convention nationale. Ce mode d’élection n’est-il pas déjà une première aliénation de nos droits, puisque les choix faits n’ont point encore cette fois émané immédiatement de nous. Vos concitoyens s’apperçoivent qu’ils n’ont eu jusqu’ici qu’un fantôme de liberté : ils en fixeront le sens ; quand ils renoncent momentanément à lexercice de leur souveraineté pour en laisser l’usufruit à leurs mandataires, ils entendent que désormais ce soit à des conditions prescrites.

    #sansculotterie #représentation

  • 28 février 1921 : révolte de Kronstadt dernier acte de la révolution russe - Socialisme libertaire

    Si on entendra encore parler de la révolte de Kronstadt de 1921 longtemps après, c’est que, d’une certaine manière, en quelques semaines se concentrent tous les éléments de la révolution russe. Dans la tragédie de la révolution russe, ces événements sont ceux qui annoncent le dénouement. C’est le moment où se soldent les comptes de la révolution entre les différentes factions révolutionnaires. Depuis, cette révolte est devenue source d’un conflit mémoriel. Elle marque dans les mémoires une démarcation entre révolutionnaires partisans de la voie autoritaire et révolutionnaires anti-autoritaires (...)

    #Révolution #Soviet #Russie #URSS #Lénine #Trosky #bolchevisme #communisme_autoritaire #fascisme_rouge #dictature #Cronstadt #crime #répression #histoire...

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2022/03/28-fevrier-1921-revolte-de-kronstadt-dernier-acte-de-la-revolu

  • L’Arcane du capitalisme et de la famille
    https://trounoir.org/?L-Arcane-du-capitalisme-et-de-la-famille

    Il faut déjà comprendre une chose que nous avons saisie en travaillant sur la partie de Caliban et la sorcière consacrée à l’accumulation primitive : la grande innovation du capital a été de séparer production et reproduction. Ça lui a permis d’utiliser de façon bien plus productive toutes les forces sociales. En premier lieu, il y a donc séparation entre production et reproduction. Et dans un second temps, subordination : le capital subordonne la reproduction à la production pour faire de l’ouvrier son agent de maintien de l’ordre en quelque sorte, pour faire jouer à l’ouvrier le rôle d’intermédiaire entre lui (le capital) et la femme. Ça, c’est le plan réel. Mais sur le plan formel, il y a eu une orchestration idéologique pluriséculaire grâce à laquelle le capital a toujours été mystérieusement absent de l’espace domestique qu’il a pourtant déterminé. Il semblait qu’il n’avait rien à voir avec ce qui se passait à la maison. C’est cette invisibilité qui était difficile à pénétrer.

    #féminisme #communisme #opéraïsme #Italie #reproduction #livres #édition

  • ★ COMMENT IL NE FAUT PAS FAIRE LA RÉVOLUTION ! - Socialisme libertaire

    Peu avant sa mort en 1920, Kropotkine écrivait : « Nous apprenons à connaître en Russie comment le communisme ne doit pas être introduit. » Le vieux théoricien anarchiste se gardait d’attaquer trop ouvertement les nouveaux maîtres de Russie pour ne pas alimenter la réaction. Les anarchistes comptèrent néanmoins parmi les premiers critiques – et les premiers persécutés – du bolchevisme.
    20 décembre 1917. Moins de deux mois après le « coup d’État d’octobre » (selon la formule de Rosa Luxemburg) est créée la Commission extraordinaire de lutte contre le sabotage et la contre‑­révolution –­ en russe Vetchéka. Voilà lancée la sinistre Tchéka, organe de répression du nouveau pouvoir indépendant de la justice. « Au nombre des facteurs qui ont assuré la victoire des bolcheviks, écrit l’historien Michel Heller, il faut compter […] une découverte géniale de Lénine : l’utilisation de la police politique et de la terreur pour qui veut garder le pouvoir. »
    11‑­12 avril 1918. Des détachements armés de la Tchéka attaquent les vingt‑­six locaux anarchistes de Moscou. Dans deux lieux, de violents combats opposent tchékistes et anarchistes. Bilan : une quarantaine de morts et plus de cinq cents arrestations parmi les anarchistes, ainsi que le démantèlement des organisations libertaires de la nouvelle capitale russe. Désormais, les bolcheviks qualifient les anarchistes de « bandits » (...)

    #histoire #Révolution #Russie #URSS #bolchevisme #Lénine #Trotsky #dictature #autoritarisme #pouvoir #étatisme #oppression #répression #domination #crime #terreur #Tchéka #Cronstadt #Anarchisme #Kropotkine

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    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2017/10/comment-il-ne-faut-pas-faire-la-revolution.html

  • Germany’s anti-Palestinian censorship turns on Jews
    https://www.972mag.com/german-jews-antizionism-censorship

    En tant que militant d’une cause qui a besoin d’être portée à l’attention du grand public tu ne dois jamais mentionner Israël ou la cause palestinienne. En Allemagne toute affirmation publique sur ce sujet est jugée suivant le dogme qui fait de la défense de l"état juif la raison d’être de l’état et de la société allemande. Nous sommes proches d’une situation comme celle pendant l’époque du macarthysme dans le pays de notre grand frère et allié américain. Notre anticommunisme profond fait d’ailleurs bon ménage avec notre zèle zioniste.

    Cet article décrit le sort de quelques dissidents victimes de notre philosemitisme fanatique.

    April 4, 2023, by Hebh Jamal - Over the last few years, the space for Palestine advocacy in Germany has shrunk. Pro-Palestinian speech is reflexively labeled as antisemitic and, following the passage of the anti-BDS resolution in the German parliament in 2019, federal institutions have begun declaring all actions that support the boycott movement as antisemitic. This has allowed universities, state governments, and public institutions to deny Palestinians the right to free speech and assembly.

    Moreover, the 2019 resolution also dramatically expanded the scope of what is deemed antisemitic — and, while it is not legally binding, many officials use it as the standard by which they determine what is and is not antisemitism. And while this policy was previously deployed almost exclusively against Palestinian Germans, Germany’s attempt to preserve its allegiance to the State of Israel has moved it to target a new and unexpected group: Jews in Germany who are critical of the apartheid state.

    Wieland Hoban, a composer and academic translator who is also the chairman of Jüdische Stimme, an anti-Zionist Jewish organization, told +972 that he has seen a surge in the targeting of Jews who do not agree with Germany’s adamantly pro-Israel stance. “While Germans and state institutions are comfortable defaming and slandering Palestinians, we are getting to a point where even non-Jewish people will just flatly call Jews antisemites,” he said. “That’s a new level reached in the last couple of years.”

    Anti-Zionist Jews are facing a torrent of attacks and various levels of censorship due to their solidarity with the Palestinian cause. Differences of political opinion on Israel-Palestine are discouraged, even threatened. The consequence is a twisted situation in which the state decides what is antisemitic and offensive to Jews — and Jews themselves are often the target.
    ‘If you don’t fall in line on Israel, you don’t belong’

    In January of this year, Adam Broomberg, a Jewish South African artist who is now based in Berlin, faced a series of accusations and attacks by Hamburg’s commissioner on antisemitism, Stefan Hensel, due to Broomberg’s support for Palestine. Speaking with the right-wing German media outlet Jüdische Allgemeine, Hensel described Broomberg as someone who “repeatedly defames Israel as an apartheid state and advocates a boycott against Israel,” “seems to hate Israel,” and “does not shy away from legitimizing terror against Jews.”

    Hensel attacked Broomberg in conjunction with members of the Indonesian art collective ruangrupa, Reza Afisina and Iswanto Hartono, who are now guest professors at the Hamburg University of Fine Arts, where Broomberg has also taught. The group had previously been denounced over its role in a prestigious German art festival that hosted Palestinian artists.

    Broomberg told +972 that, having grown up as a Jew in apartheid South Africa, he has understood the impact of apartheid since he was a teenager. “In school I was told every day that if apartheid ended in South Africa, it would lead to the end of the existence of white people in South Africa,” he said. “Similarly, while attending a religious-Zionist school, I was told that Zionism would ensure the survival of the Jewish people. They both used the same strategies to justify their existence, and both of these myths started to fall apart for me at the same time. So my support for Palestine isn’t something that just occurred to me. I am 52, and this happened at the age of 15.

    “I don’t feel safe [here],” Broomberg continued. “I really need to stress this. It’s a very strange, surreal experience to feel that level of insecurity in Germany as a Jew, given I just buried my mother who had such first-hand experience of the Holocaust.”

    In addition to state pushback, Broomberg is facing cultural consequences for his political stance as well. Broomberg spoke with Berliner Zeitung, the major German publication, about the attacks by Hensel, but the story ended up not running, without any explanation. Broomberg explained to +972 that he felt that he was not even allowed to defend himself in the court of public opinion. “I found myself almost in a boxing ring alone, fighting my shadow — this is what it means to be gaslit,” he said.

    Broomberg’s experience is not unique. Last summer, Jüdische Stimme, the Jewish anti-Zionist group, helped organize a vigil in Berlin for Shireen Abu Akleh, the Palestinian-American journalist shot dead by Israeli forces; however, the event was prevented from going ahead due to the blanket ban on pro-Palestinian demonstrations during the Nakba anniversary. Despite the ban, however, Jewish protestors found a way to join brief Palestinian flash mobs. Some were detained and fined.

    “[This ban] was the most extreme position that the state has taken by far,” Hoban, the chair of Jüdische Stimme, said. “Even if it is against Jews themselves, the state and the right-wing press imply that if you don’t fall in line regarding the position on Israel, then you don’t belong in this country.”
    Silencing tactics

    The Jewish community in Germany is unusual: most are not originally German. The vast majority of ethnically German Jews escaped or were killed during the Holocaust, and a majority of Jews living in Germany today are displaced refugees from Eastern European countries and the former Soviet Union.

    Many, however, are also coming from Israel and settling mostly in Berlin. Yossi Bartal, an Israeli journalist and activist now living in the German capital, told +972 that many of these Israeli immigrants are secular leftists who are not considered part of the Jewish community.

    “There is a clash over who is ‘inside the Jewish community,’” Bartal explained. “Foreign Jews like myself, who are German citizens but migrated from Israel, are not official members of the Jewish community here, which is [largely] organized through religious bodies like synagogues. So there’s a very different concept of what constitutes ‘community’ here.” The particular definition of the Jewish “community” has a strange effect: according to Bartal, “there are more Israelis in Berlin than there are members of the ‘Jewish community.’”

    While the institutional Jewish community is consulted on matters of antisemitism by state bodies, these left-wing secular Jews are not. Moreover, Israeli Jews who consider themselves anti-Zionist can even be branded as antisemitic if their politics do not align with the German state’s staunch pro-Israel stance.

    The story of Shir Hever, an Israeli-born political economist now based in Germany, exemplifies this process and the censorship it inevitably leads to. Last December, Hever was invited to give a talk on child labor in Palestine at a local chapter of the Education and Science Workers’ Union (GEW).

    A week before the event, however, the GEW chapter canceled Hever’s talk after the office of the state’s antisemitism commissioner, Michael Blume, sent a discreet letter to the chair of the nation-wide GEW, Monika Stein. GEW refused to show the letter to Hever, but it was later leaked; it noted that Hever “actively supports the BDS movement, which is represented in various lectures and statements,” and added that Blume, who “has been asked to look into BDS activities and raise public awareness of anti-Israel acts and to clarify antisemitic positions,” wanted to “discuss the mentioned lecture with the [GEW chair].”

    Later, Stein removed a discussion of the decision to cancel Hever’s talk from a GEW staff meeting agenda, under the pretext that there was a “legal dispute.” In a statement to +972, a GEW spokesperson, Matthew Schneider, confirmed that although the local GEW chapter was ultimately responsible for canceling the event, the decision was nonetheless supported by Stein, the chair of the union as a whole. GEW has refused to give Hever his promised compensation.

    “Dr. Blume [the state antisemitism commissioner] sends letters about German citizens whose opinions he does not like, and he wants to prevent them from being allowed to speak publicly on a lecture that has nothing to do with his responsibilities,” Hever told +972. “If a government official disagrees with our opinion, he can send secret letters to our business partners, to our employers, behind our back. I’m not the first, and probably won’t be the last, to be silenced by this tactic. Germany is generally a democratic country — but when it comes to Israel and when it comes to Palestine, this becomes increasingly unclear.”

    Responding to +972’s request for comment, Blume justified his actions with recent anti-BDS legislation. “Our State Parliament — the Landtag of Baden-Württemberg — voted against the antisemitic BDS Movement and tasked me with preventing the spread of its messages,” he said.

    Blume went on to make claims about the harmful effect of BDS on global politics. “As a democrat, a scholar and a Christian married to a Muslim, I think it is insane for Muslims, Christians, Jews, adherents of other and no religions in the Eurasian region [to support BDS]. In order to survive in times of global warming and water shortage, they should cooperate, as with the Abraham Accords, for their shared fate and survival. BDS is only strengthening extremists on all sides.”

    As antisemitism commissioner, Blume has a long history of shutting down activities that might be sympathetic to the Palestinian cause, including targeting other pro-Palestinian speakers, and even canceling a Nakba exhibit under the premise that it promotes “hatred of Jews.”

    Blume, who is not Jewish, is authorized as commissioner to determine what is and what is not antisemitic. The result of his appointment, and that of many other antisemitism commissioners in Germany, is that a German Christian is regularly accusing Israeli Jews of antisemitism for expressing their political beliefs.

    Conflating anti-Zionism with antisemitism

    Bartal, the Israeli-born journalist and activist, believes this phenomenon is a necessary part of the German policy of unequivocal support for the Jewish state. “If you want to continue to support Israel, you have to take positions of the extreme right, because there is no other position,” he said. “The two-state solution is dead, and Israel is in clear violation of international law, but it doesn’t matter — any of us Jews who disagree and take a stand are sidelined.

    “The beauty of Jewish culture, discourse, and politics is the fact that we don’t all have the same opinion,” Bartal said. “The fact that all of these things are offensive to Germans is inherently anti-Jewish. Jewish life is not necessarily going to be what you want it to be, and accepting that is a very important part of fighting antisemitism.”

    The accusations made against Jews are rooted in Germany’s insistence on conflating anti-Zionism with antisemitism. The Baden-Württemberg Public Prosecutor’s Office, for example, charged a man with hate speech and fined him 2,700 euros for chanting “Israel kills children!” at a demonstration in May 2022. In official court documents made available to +972, the public prosecutor justified the reasoning behind the decision by specifically conflating Jews with the State of Israel: “Your listeners are people who are ‘on the side of Palestine’ who incite hatred against Jews living in Germany.”

    The document continues: “You were also aware that this slogan was particularly relevant in the prevailing heated mood and was likely to agitate the mental climate. The choice of words ‘kill children’ suggests that Jews would deliberately and purposefully kill children in a real conflict. In this context, ‘Israel’ was used as a targeted hate speech not only in Israel, but also, as a synonym, to mean the Jews living in Germany.”

    Many of the Israeli Jews now facing legal and cultural repercussions for their criticism of Israel feel that Jewish identity is twisted so as to be weaponized against them. “The real Jews don’t matter,” Hoban said. “We’re just a signifier in their theoretical narrative, and they don’t believe that Jews hold different opinions and are autonomous actors who are not interested in appearing in this German film, where they have to play a part for the sake of the Germans. It’s narcissistic and ultimately all about the Germans.”

    The self-serving nature of these accusations was on display in August of last year, when Palestinian Authority president Mahmoud Abbas made an insensitive comment about the Holocaust on his visit to Germany. The federal antisemitism commissioner, Felix Klein, condemned Abbas’s remarks — but not because it was offensive to Jews. “By relativizing the Holocaust, President Abbas lacked any sensitivity towards us German hosts,” Klein said.

    “When [Klein] said ‘us,’ he meant Christian Germans,” Hever, the political economist, explained. “Their whole idea is capitalizing on their guilt and feelings, as if that Holocaust belongs only to Germans and nobody else.”

    When Jewish identity isn’t ignored, it is flattened into support for the State of Israel — a stance that is rejected by a large number of Germany’s Jews. “I am a proud Jew and I am proud of the complexity of what a Jewish identity, or Yiddishkeit, is,” Broomberg, the artist, said. “I feel resentful that my identity has been narrowed down to the idea that if I’m a Jew, I need to pledge allegiance to the nation-state of Israel.”

    #Israël #Allemagne #zionisme #BDS #censure #répression #antisemitisme

  • 🛑 L’étonnant laxisme de l’État face à la colère des agro-industriels...

    L’État réprime fortement les manifestants écologistes, mais ne touche pas aux mobilisations d’agriculteurs productivistes. La preuve en trois exemples (...)

    #capitalisme #productivisme #agro_industrie
    #écologie #répression #anticapitalisme

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    ▶️ https://reporterre.net/L-etonnant-laxisme-de-l-Etat-face-a-la-colere-des-agro-industriels

  • French publisher arrested in London on terrorism charge
    https://www.theguardian.com/uk-news/2023/apr/18/french-publisher-arrested-london-counter-terrorism-police-ernest-moret

    Tous des Feltrinelli ... dorénavant nos idées et informations sensibles ne passeront les frontières que dans le coffre fort de notre tête (ou dans une figure de la danse des électrons composant une connexion chiffrée).

    Rien n’a changé depuis l’époque de Heinrich Heine.
    http://www.zeno.org/Literatur/M/Heine,+Heinrich/Versepen/Deutschland.+Ein+Winterm%C3%A4rchen/Caput+2

    Ihr Toren, die ihr im Koffer sucht!
    Hier werdet ihr nichts entdecken!
    Die Konterbande, die mit mir reist,
    Die hab ich im Kopfe stecken.

    Le poème de 1844 donne un sens au fait divers. Cet éditeur ne prend pas au sérieux les textes de révoltés qu’il publie. Soyons clairs, les libertés garanties par les constitutions des états bourgeois ne le sont que pour les bourgeois, les vrais, pas pour les petits bourgeois rebelles.

    18.4.2023 by Matthew Weaver - A French publisher has been arrested on terror charges in London after being questioned by UK police about participating in anti-government protests in France.

    Ernest Moret, 28, a foreign rights manager for Éditions la Fabrique, was approached by two plainclothes officers at St Pancras station on Monday evening after arriving by train from Paris to attend the London book fair.

    He was questioned for six hours and then arrested for alleged obstruction in refusing to disclose the passcodes to his phone and computer. His treatment was condemned as an attack on the right to demonstrate, amid calls for protests outside the UK embassy in Paris and the French Institute in London.

    Moret arrived at St Pancras at 7.15pm with his colleague Stella Magliani-Belkacem, the editorial director at the Paris-based publishing house, to be confronted by the two officers.

    Magliani-Belkacem told the Guardian: “When we were on the platform, two people, a woman and a guy, told us they were counter-terrorist police. They showed a paper called section 7 of the Terrorism Act of 2000 and said they had the right to ask him about demonstrations in France.”

    She added: “I’m still shaking. We are in shock about what happened.”

    She said French publishers had drafted a joint letter calling for a protest outside the British embassy in France on Tuesday evening about Moret’s treatment.

    When the officers began questioning Moret, Magliani-Belkacem called her friend Sebastian Budgen, a senior editor at Verso Books in London, at whose home she and Moret had arranged to stay.

    Budgen arranged for a lawyer to visit Moret. The lawyer called Budgen at 1am on Tuesday to confirm that Moret had been arrested over his refusal to tell police the passcodes to his confiscated phone and laptop. He was transferred to a police station in Islington, north London, where he remained in custody on Tuesday. He was later released on bail.

    Éditions la Fabrique is known for publishing radical left authors. Moret also represents the French science fiction novelist Alain Damasio and had arranged more than 40 appointments at the London book fair.

    A joint press release from Verso Books and Éditions la Fabrique condemned Moret’s treatment as “scandalous”.

    It said: “The police officers claimed that Ernest had participated in demonstrations in France as a justification for this act – a quite remarkably inappropriate statement for a British police officer to make, and which seems to clearly indicate complicity between French and British authorities on this matter.”

    It added: “We consider these actions to be outrageous and unjustifiable infringements of basic principles of the freedom of expression and an example of the abuse of anti-terrorism laws.”

    The statement said a protest was planned at the French Institute in London and called on France’s ambassador to the UK, Hélène Duchêne, to request Moret’s immediate release.

    Budgen said: “It is causing a stink at the London book fair and there’s a big stink in France as well … there’s been an increasingly repressive approach by the French government to the demonstrations, both in terms of police violence, but also in terms of a security clampdown.”

    Hundreds of thousands of people took to the streets in France last month over Emmanuel Macron’s use of constitutional executive powers to push through an unpopular increase in the pension age. The protests caused King Charles’s planned visit to France, his first overseas tour as monarch, to be postponed.

    The writers’ association Pen International said it was “deeply concerned” that Moret was detained on counter-terrorism grounds.

    Pamela Morton, senior books and magazines organiser for the National Union of Journalists, also expressed concern.

    She said it seemed “extraordinary that the British police have acted this way” in arresting a publisher on the way to the London book fair. “We will be taking this up with the police,” she added.

    A Metropolitan police spokesperson said: “At around 7.30pm on Monday 17 April, a 28-year-old man was stopped by ports officers as he arrived at St Pancras station, using powers under schedule 7 of the Terrorism Act 2000.

    “On Tuesday 18 April, the man was subsequently arrested on suspicion of wilfully obstructing a schedule 7 examination, contrary to section 18 of the Terrorism Act 2000.”

    #Royaume_Uni #France #frontières #répression #liberté_d_expression

  • Au Sénégal, des familles face au mur de l’impunité policière
    https://afriquexxi.info/Au-Senegal-des-familles-face-au-mur-de-l-impunite-policiere

    Deux ans après la répression des manifestations de mars 2021, les proches des victimes dénoncent l’immobilisme de la justice. Au moins 12 personnes sont tombées sous les balles des forces de sécurité lors de ces journées d’émeutes. Mais les enquêtes sont au point mort dans un pays où les mécanismes de l’impunité policière sont anciens.

    #Sénégal #Droits_humains #Répression #Impunité

  • Un responsable des éditions La Fabrique arrêté puis libéré par la police britannique | Mediapart | 18.04.23

    https://www.mediapart.fr/journal/international/180423/un-editeur-francais-arrete-puis-libere-par-la-police-britannique

    Ernest, responsable des droits étrangers aux éditions La Fabrique, se rendait [lundi] à la London Book Fair, la Foire internationale du livre à Londres, qui a lieu du 18 au 20 avril, et où, selon La Fabrique, il avait prévu une trentaine de rendez-vous avec des éditeurs étrangers
    [...]
    « les PAF [polices aux frontières – ndlr] française et britannique l’ont retenu si longtemps à son départ de Paris qu’Ernest a raté son train et a dû prendre le suivant. » [...] arrivée à la gare de St. Pancras, le jeune homme est interpellé par des policiers « sous prétexte de vérifier qu’il n’est pas sur le point de commettre des actes terroristes ou en possession de matériel destiné à une entreprise terroriste », [...] remis en liberté [sans ordinateur ni téléphone, confisqués] au terme de près de vingt-quatre heures de garde à vue.
    [...]
    Après l’annonce de la libération de son client, l’avocate résume les questions qui ont été posées à Ernest : « Soutenez-vous le président Macron ? Avez-vous participé aux récentes manifestations en France ? Quels livres vont être publiés prochainement par La Fabrique ? »

  • A Mayotte, une opération de déportation sans précédent | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/claire-rodier/a-mayotte-une-operation-de-deportation-precedent/00106614

    Le lancement à Mayotte d’une triple opération coup de poing contre l’habitat insalubre, les étrangers en situation irrégulière et la délinquance aurait dû coïncider avec l’examen du projet de loi sur l’immigration et l’asile à l’Assemblée nationale, une façon pour le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, d’afficher sa fermeté tous azimuts.

    https://justpaste.it/desei

    #Mayotte #immigrations #déportations

    • c’est annoncé triple confirmé depuis bien 15 jours, même le prez des Comores est allé pleurer [pour rien] qu’on lui renvoye pas la marchandise ; c’est la prochaine super production de Darmanin, une opération essentiellement de communication dixit « des hauts fonctionnaires » - avec dommage collatéraux sur les victimes bien entendu, mais c’est collatéral.

      Le dernier article sur le fond que j’ai vu chez Mediapart date du 12 avril :
      https://seenthis.net/messages/999339

      #Wuambushu #decasage #repression

    • Prévue pour la fin avril, l’opération « Wuambushu » devrait durer deux mois, et il y a mis les moyens.
      [...]
      La préfecture de Mayotte est rodée à l’exercice : en 2021, plus de 20 000 personnes ont été éloignées de Mayotte, le plus souvent vers l’île d’Anjouan – un nombre bien supérieur aux 14 000 étrangers reconduits à la frontière depuis l’ensemble de la France métropolitaine à la même période.
      [...]
      Mais cette fois-ci, c’est bien une véritable déportation qui s’organise, puisqu’on parle de 400 expulsions quotidiennes, soit 24 000 en deux mois. Pour la préparer, deux centres de rétention (où sont détenus les étrangers en instance d’éloignement) ont été spécialement créés, et le renfort d’unités antiémeutes spécialement affectées au centre pénitentiaire de Mayotte est prévu.

    • AFP 20.04.23 - 21h04

      l’opération a été validée par le président français Emmanuel Macron en conseil de défense et devrait débuter la semaine prochaine, selon une source proche du dossier. Elle devrait durer au moins deux mois, selon les informations obtenues par l’AFP de source proche.