• Bienvenue à Dafen, la ville chinoise où votre Van Gogh a été peint à la chaîne - Rue89 - L’Obs
    http://rue89.nouvelobs.com/2016/01/09/bienvenue-a-dafen-ville-chinoise-van-gogh-a-ete-peint-a-chaine-2627

    Pas sûre de partager le même sens du mot « art » mais l’article genre publi-reportage est assez ahurissant mais pas inintéressant finalement il en dit long sur les pratiques et les visées ces start-up néolibérales qui adorent la #Chine et les coûts de main d’œuvres bon marché.

    La question représentait un défi non seulement pour nous, mais également pour nos investisseurs de YCombinator. Elle a également suscité l’intérêt de la communauté Reddit quand nous avons annoncé publiquement nos ambitions. Et les journalistes tech se sont, eux-aussi, rapidement saisis de la question. En nous donnant un avis favorable sur TechCrunch, ils nous ont permis d’obtenir l’élan et la visibilité dont nous avions besoin pour commencer les choses sérieuses. En deux mois, nous avions plus de vingt commandes, nous obligeant à accélérer la production instantanément.

    Il s’est avéré qu’il existait déjà une réponse à notre question : la Chine. Plus spécifiquement, la réponse se trouvait à Dafen, un village chinois où 8 000 artistes produisent à la chaîne trois à cinq millions de tableaux par an. C’est un lieu unique, avec une histoire fascinante, et ni notre compagnie, ni le monde de l’art moderne ne pourraient exister sans lui.

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    Ces commandes massives ont poussé des studios comme celui de Jiang à se spécialiser. Certains peintres de Dafen passent leurs journées à peindre des portraits de célébrités américaines en vogue. D’autres peignent exclusivement des reproductions de « La Joconde » ou des « Tournesols » de Van Gogh. Les responsables locaux de Dafen défendent la présence de copies de tableaux célèbres au village en arguant qu’une œuvre datant de plus de 50 ans n’est plus protégée par les droits d’auteur.

    Les peintres appartenant à des studios plus importants passent des heures à peindre le même trait ou la même caractéristique sur des centaines de canevas – de façon comparable aux travailleurs des usines Ford qui passaient leur journée à resserrer une vis sur des centaines de voitures du Model T.

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    Puisque les artistes abondent, nous avons été capables de nous recentrer sur notre force : la technologie. Nous avons commencé en tant que start-up tech et nous avons été financés par des investisseurs de la Silicon Valley. Et bien qu’il n’y paraisse pas, une série de logiciels spécifiquement conçus assurent, en coulisse, la mise à l’échelle facile, l’exécution des commandes dans les délais et la communication directe entre les artistes parlant chinois et nos clients, principalement anglophones.

    La Chine est connue pour sa main-d’œuvre bon marché, et non pour sa technologie de pointe. Ses studios d’art et ses usines, bien que capables de produire des milliers de toiles par mois, le font cependant d’une manière relativement artisanale. Chaque artiste manie un pinceau et regarde une petite impression d’une photo en référence, transférant les détails trait par trait pour éviter les erreurs. Les clients veulent que les détails soient parfaits et le mieux que nous puissions faire pour satisfaire tout le monde, est de leur offrir un rendu à la précision photoréaliste aussi élevée que possible.

    Le temps passant, nous nous intéressons à l’intégration de davantage de technologies et d’électronique (comme notre robot-peintre ou des méthodes avancées d’apprentissage machine) directement dans le processus de peinture actuel. Nous imaginons un futur où l’artiste sera aidé de robots et d’algorithmes pour produire des tableaux parfaits, et où des caméras seront installées pour permettre aux clients de voir l’avancée du travail en temps réel. Notre objectif final n’est pas simplement de faciliter la commande d’œuvres d’art : nous voulons complètement révolutionner le studio d’art moderne.

    #industrie_picturale #copies #reproduction_à_la_chaîne