• Hôpital public : la cote d’alerte
    https://www.lemonde.fr/sante/article/2018/12/25/hopital-public-la-cote-d-alerte_5402017_1651302.html

    Analyse. Non-remplacement de départs à la retraite, redéploiement de personnels… La recette des hôpitaux publics pour juguler leurs déficits et récupérer des marges de manœuvre financières est connue de longue date. Mais après des années de mise en œuvre, la potion est devenue trop amère pour les soignants. « Nous sommes arrivés à un point insupportable, écrit la neurologue Sophie Crozier dans une tribune à Libération, le 19 décembre. Nous abîmons nos hôpitaux, nous abîmons les gens, et je ne peux me résigner à voir l’hôpital couler ainsi… »

    Et la situation pourrait se tendre davantage ces prochaines années. Pour répondre à des déficits qui devraient atteindre cette année entre 1,1 et 1,3 milliard d’euros, les plans de suppressions de postes se multiplient. Dans les hôpitaux de Marseille, Nancy et Tours, des centaines d’emplois sont sur la sellette. A Cherbourg, l’hôpital pourrait devoir économiser 190 équivalents temps plein d’ici à 2022, soit 10 % du total de ses effectifs.

    Après avoir réduit 405 postes équivalents temps plein cette année, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé, fin novembre, que 779 postes non médicaux (dont 240 dans les services de soins) allaient être supprimés en 2019 au sein de ses 39 établissements. « Une diminution des effectifs de nature à compromettre la bonne exécution des missions de service public hospitalier », a estimé le conseil de surveillance de l’AP-HP le 17 décembre. « On ne peut pas baisser les effectifs de soignants » car « ces équipes sont sous une énorme tension, et on ne peut pas leur imposer un rythme d’activité encore plus élevé », avait pourtant assuré la ministre de la santé Agnès Buzyn il y a un an.

    Las. Sous le couvert de l’anonymat, un directeur de groupe hospitalier explique que le non-remplacement de quasiment tous les départs en retraite de personnel soignant est sa « seule marge de manœuvre ». « Je redéploie mes effectifs avec deux exigences : la guérison du patient et le respect des contraintes de la Haute Autorité de santé, dit-il. Charge aux équipes de choisir ensuite elles-mêmes ce qu’elles vont faire différemment ou ne plus faire. » Et de confesser : « Depuis dix ans, je fais du cost killing. Partout où je passe, les emplois ont baissé. »

    Ces redéploiements se font généralement très vite ressentir. La disparition du poste d’infirmière-référente chargée de la formation, l’allégement ou la suppression du « pool » de remplacement, le non-remplacement de la secrétaire du service pendant ses vacances fragmentent et alourdissent le travail de ceux qui restent. « On a des tâches saccadées, on n’arrive pas à faire des trucs jusqu’au bout, c’est terrible, témoigne une infirmière de l’AP-HP. On se retrouve à faire plein de choses qui ne sont pas du soin. Ces tâches annexes nous parasitent, nous empêchent d’être au lit du patient. On travaille à flux tendu tout le temps. On est obligé de prioriser nos soins, par manque de temps… »

    #paywall

    • [...] Les syndicats ne cessent de dénoncer cette situation. En mai, ils l’ont fait en s’appuyant sur un document interne du ministère de la #santé où se trouvait détaillée la façon dont devait être menée une économie de 1,2 milliard d’euros sur la masse salariale des établissements publics de santé sur la période 2018-2022. « Ce sont 30 000 postes qui seraient supprimés sur cinq ans », en avait déduit FO-Santé. Dans les faits, ce sont aussi des #emplois qui ne sont pas créés.

      Emplois transversaux
      De plan de restructuration en plan de #restructuration, l’#hôpital serait aujourd’hui « à l’os ». « Il y a un moment où on ne peut plus améliorer la productivité. On est en train d’arriver à cette limite », souligne un bon connaisseur du monde hospitalier. Un constat formulé sans détour par Jérémie Sécher, le président du Syndicat des manageurs publics de santé (SMPS), une structure qui représente des directeurs d’hôpitaux : « A la suite des plans d’économies qui se succèdent depuis dix ans, il y a pas mal de services où on n’a plus de marges de manœuvre pour réguler la masse salariale sans mettre en question la qualité et la sécurité des soins. »

      Face à ces accusations, Mme #Buzyn, comme Marisol Touraine avant elle, oppose des chiffres de la fonction publique hospitalière en hausse régulière. « Contrairement à ce que l’on ressent dans les hôpitaux, le nombre de fonctionnaires de la fonction publique hospitalière augmente tous les ans de 1,5 % pour atteindre 1,2 million de fonctionnaires aujourd’hui car en réalité, il y a des établissements qui se créent », a fait valoir Mme Buzyn le 17 octobre au Quotidien du médecin. En réalité, cette hausse du nombre de fonctionnaires hospitaliers est plus modérée : elle a été de 0,7 % entre 2016 et 2017 (contre 0,4 % l’année précédente), selon des chiffres publiés par l’Insee le 13 décembre. Beaucoup des emplois créés sont transversaux (équipe mobile d’antibiothérapie, équipe d’hygiène, codage des actes, etc.) et ne le sont pas « #au_lit_du_malade », ce qui renforce la perception de ceux qui s’y trouvent de travailler de plus en plus à flux tendu.

      « L’augmentation de l’activité a été décorrélée de l’augmentation des effectifs » , souligne Anne Gervais, hépatologue à l’hôpital Bichat, à Paris, et membre du comité de défense de l’hôpital public. Selon la base Statistique annuelle des établissements de santé (SAE), le nombre de personnels non médicaux (infirmières, aides-soignantes) à l’hôpital a augmenté de 0,7 % entre 2013 et 2017, passant de 765 078 à 770 939 équivalents temps plein. Parallèlement, selon les calculs de Mme Gervais, le nombre de patients suivis pour cancer a augmenté de 10,6 %, le nombre de ceux suivis pour Alzheimer de 9,4 % et de ceux hospitalisés de plus de 80 ans de 17,4 %. Un décalage qui raconte à lui seul l’ampleur de la crise.
      François Béguin

      « L’hôpital public est à l’agonie » , Rémy Nizard , 4 avril 2018 (cité par le papier ci-dessus)

      Le professeur Rémy Nizard constate, dans une tribune au « Monde », que l’hôpital public est à bout de souffle. Il identifie six pistes à suivre afin de sortir de la situation actuelle, parmi lesquelles la remise en cause des 35 heures pour les médecins salariés moyennant des compensations.

      « La #tarification_à_l’activité, qui a permis un gain de productivité nécessaire à l’époque où elle a été initiée, mène à l’épuisement des soignants et au désengagement qui s’y associe » (Hôpital de la Pitié-Salpétrière).

      Tribune. L’hôpital public est une cocotte-minute prête à exploser. Après trente-quatre ans d’observation de tous les changements, parfois voulus mais le plus souvent subis, il convient de dresser un bilan très préoccupant.
      Je dois constater que le système est à l’agonie, il s’est épuisé, s’est échoué maintenant, sur la tarification à l’activité qui a constitué l’estocade. Ce mode de financement a eu la vertu de remettre un sens économiquement pertinent à l’activité hospitalière, il a permis un #gain_de_productivité nécessaire à l’époque où il a été initié. Mais aujourd’hui à force de pression et d’injonctions paradoxales, il mène à l’épuisement des soignants et au désengagement qui s’y associe.

      Les tragiques événements dans différents hôpitaux en France, même s’ils ne peuvent être analysés à la seule aune du #travail hospitalier intense, sont des signaux d’alarme à prendre en compte. Comme responsable élu d’une communauté médicale, je vois tous les jours les conséquences de cette course sans fin vers un idéal inaccessible : faire parfait pour tout avec des moyens qui, par la force de l’objectif national de dépenses d’assurance-maladie (Ondam), diminuent.

      Le royaume de l’#injonction_paradoxale
      La catastrophe de l’application des 35 heures a désorganisé un équilibre fragile en limitant les nécessaires temps d’échanges et de lien social. L’hôpital est devenu le royaume de l’injonction paradoxale. Ceci s’exprime à tous les niveaux dans tous les métiers. Les cadres, tout d’abord, pris entre le marteau d’une direction exigeante et l’enclume d’#infirmiers coincés par un travail lourd physiquement et émotionnellement qui leur font remonter leurs difficultés.

      Les infirmiers et infirmières, eux aussi pris entre des patients dont l’exigence est légitimement montée, des cadences accélérées liées aux progrès médicaux qui diminuent le temps passé par les patients à l’hôpital au profit d’une rotation plus rapide, des moyens humains rationnés au plus près. Ces difficultés sont payées au prix fort, l’#absentéisme augmente (au-delà de 8 %), aggravant encore davantage les problèmes financiers, la retombée de cela est une pression accrue sur la rentabilité de ceux en place, le mécanisme infernal est ici enclenché.

      Les directeurs, patrons de l’hôpital, comme l’a voulu la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST) [de 2009], réalisent aujourd’hui leur impossibilité d’agir sur le réel sans la collaboration active des #médecins qui ont le pouvoir d’appuyer sur l’accélérateur ou le frein de l’activité. Certaines spécialités ont même le pouvoir de prendre en otage un hôpital entier de par leur activité transversale.
      Les directeurs sont pris entre une administration supérieure, l’Agence régionale de santé (ARS), bras armé du ministère, qui exige une rationalisation, et ces médecins maîtres de leur recrutement et/ou de leur temps de travail. La tentation du contrôle absolu en comptant les heures des médecins a été parfois appliquée, mais là encore c’est une spirale infernale : quand les médecins appliquent avec exactitude la réglementation horaire, cela conduit à diminuer encore davantage les capacités opérationnelles des hôpitaux, car spontanément, dans la majorité des cas, ils ne comptaient pas trop leurs heures.

      Certaines structures doivent fermer
      Les médecins, enfin, ne trouvent plus le sens de leur travail, tout a changé en quelques années : un statut social en berne, une productivité devenue mètre étalon, des patients devenus parfois #clients. Même les hospitalo-universitaires, « les mandarins », sont pressés de toutes parts pour trouver la solution à une équation impossible : la quadruple mission de soin, de recherche, d’enseignement et de conduite des équipes.

      Toutes ces activités sont, une à une, évaluées, décortiquées à coup de nombre de patients vus en consultation ou opérés, de nombre de publications transformées en points SIGAPS (système d’interrogation, de gestion et d’analyse des publications scientifiques), de rendus de notes données par les étudiants ou encore de mesures de bien-être de l’équipe que vous dirigez. Normal direz-vous, c’est le lot des postes « à responsabilité ».

      Mais là, trop c’est trop, le nombre de « blues du professeur » augmente de façon alarmante, conduisant certains à la démission, d’autres au désengagement ou, au pire, au #burn-out.
      Il existe des remèdes à cet état. Il faut les mener de front, accepter d’être politiquement courageux et intellectuellement audacieux. La médecine moderne, de pointe, ne peut se faire partout, elle nécessite compétence, moyens matériels et humains au-delà d’une norme bonne pour tous. Ceci signifie que certaines structures doivent fermer, le nombre d’hôpitaux, universitaires ou non, est trop important et leur rôle trop large.

      Des statuts inadaptés
      Les équipes qui composent ces hôpitaux universitaires, en particulier, sont souvent trop petites et ne permettent pas à ceux qui en ont la responsabilité de remplir les quatre missions de soins, de recherche, d’enseignement et d’animation. Il est certain qu’à l’image de la suppression de la taxe d’habitation les élus locaux se lèveront d’un bond, comme ils l’ont déjà fait, si leur hôpital est menacé de transformation ou de fermeture.

      Le premier employeur du territoire qu’il est souvent s’élèvera sans tenir compte de la qualité de ce qui est fait, de l’isolement de médecins prenant des gardes en nombre indécent, sans égard pour la dépense publique, en engageant des mercenaires à prix d’or. Comme à la SNCF les statuts ne sont plus adaptés à notre nouveau monde, il existe une absolue nécessité d’évoluer ; il va falloir du courage, de l’imagination, de l’audace.

      Des pistes existent.
      Ce sont : l’acceptation qu’un seul individu ne peut pas mener de front les quatre missions ; une nécessaire remise en cause des 35 heures pour les médecins salariés moyennant des compensations adaptées ; une modification de la gouvernance hospitalière dans le sens d’une simplification de la prise de décision et une diminution des tâches non liées à l’activité de soin ; une délégation de tâches pour des soignants ayant eu une formation complémentaire avec une rémunération adaptée ; une valorisation du travail collaboratif avec la médecine de ville en ouvrant largement les portes de l’hôpital pour une utilisation optimale des si coûteux plateaux de blocs opératoires ou d’imagerie ; le développement des outils numériques, qui seront, personne n’en doute, source de sécurité et de productivité.

      Sans tout cela, les risques sont que nos soignants soient moins engagés, que notre population soit moins bien soignée, et peut-être, le pire, que notre recherche biomédicale ne soit plus en mesure d’être présente dans la compétition mondiale.
      Rémy Nizard (Chef du service de chirurgie orthopédique et traumatologie, hôpital Lariboisière)

      Les urgences hospitalières confrontées à une surchauffe inhabituelle sur l’ensemble du territoire

      https://www.lemonde.fr/sante/article/2018/03/17/les-urgences-confrontees-a-une-surchauffe-inhabituelle-sur-l-ensemble-du-ter
      Un dispositif exceptionnel a été activé dans 97 hôpitaux sur 650 pour répondre à un afflux de patients depuis début mars. Faute de lits, beaucoup passent la nuit sur des brancards.

  • Crainte et vanité ? La soumission des universitaires à la gestion néolibérale

    En 2014, Yves Dupont, socioanthropologue spécialiste du monde rural, a publié un essai qui mérite à nos yeux d’être présenté sous forme de tribune. Son questionnement essentiel est le suivant : comment se fait-il que les universitaires, disposant pourtant des outils intellectuels et de la protection statutaire pour résister aux sirènes néolibérales, acceptent presque silencieusement de se soumettre au processus de #gestionnarisation de l’Université française, c’est-à-dire à une logique basée sur la #productivité et la #rentabilité contrôlées par des procédures normées et des indicateurs chiffrés de #performance.

    Autrement dit, comment se fait-il que les chercheurs consacrent de moins en moins de temps à des questions proprement scientifiques et de plus en plus à la rédaction de « #projets » dont beaucoup n’aboutissent jamais ? Comment se fait-il que les assemblées générales de laboratoire s’éternisent souvent en brainstormings d’agence de communication à la recherche de la meilleure rhétorique pour s’inscrire dans des réseaux, des structures, des axes, des appels ? Comment se fait-il que ceux qui hier étaient voués à critiquer, au sens noble, les innovations rutilantes de la modernité se présentent aujourd’hui comme de simples accompagnateurs du changement social ?

    On l’aura compris, L’Université en miettes est un essai qui prend pour point de départ le constat négatif de la #libéralisation et de la gestionnarisation du modèle universitaire français : diminution des fonds fixes et développement du #financement_par_projets, multiplication des instances de décision et d’#évaluation, dissociation et opposition de l’enseignement et de la recherche, soumission à des impératifs chiffrables d’inscription pour les uns et de publications pour les autres… Ces restructurations sont en effet peu compatibles avec la poursuite des manières d’enseigner et de « faire de la science » telles qu’elles pouvaient exister jusqu’ici. Le recul critique ou les temporalités longues nécessaires à l’#éducation ou à la #recherche fondamentale sont, par exemple, directement opposés aux impératifs de rentabilité et d’#utilité immédiates.

    Si tout ceci est bien connu et documenté, l’originalité de l’ouvrage d’Yves Dupont repose plus particulièrement sur le parallèle entre ce processus de disparition d’une « #université_humaniste » au profit d’une « #université_néolibérale » et la destruction de la paysannerie par le modèle productiviste et l’économie capitaliste.

    De cette comparaison que nous allons développer émerge une réflexion qui ne serait qu’une boutade si elle n’avait pas, dans le quotidien de l’université, une puissance explicative troublante : c’est la peur de la mort qui pousse les universitaires à une #servitude volontaire face à l’idéologie néolibérale. Nous parlons bien sûr ici d’une peur de la #mort_symbolique, d’une #insécurité névrotique qui se transforme en pulsion de puissance : désir de reconnaissance, désir de jouissance, narcissisme, admiration immature de figures mythiques (grandes revues, pontes, et aujourd’hui critères d’évaluation des publications ou labels d’excellence), et tous les avatars de l’hubris, cette ambition démesurée par laquelle les humains cherchent vainement à s’éloigner de leur propre finitude.

    https://sms.hypotheses.org/8471
    #université #fac #néolibéralisme #gestion_néolibérale #restructuration #science

    • Sciences humaines : les jeunes chercheurs à l’épreuve du néolibéralisme académique

      La recherche en #sciences_sociales n’échappe pas à la logique de marché, où la compétition accroît les #inégalités et encourage le #conformisme. Un danger pour les doctorants, de plus en plus précaires, et pour l’université elle-même, en tant qu’institution.

      Les sciences humaines et sociales sont essentielles à une société. Elles permettent de trouver des réponses aux questions qui surviennent sans cesse, de régénérer les savoirs, d’assurer leur transmission, d’en garder la mémoire. Cependant, nous assistons à une dévalorisation progressive de ce champ du savoir, avec des conséquences néfastes à long terme. L’effectif des #doctorants est en baisse continue depuis dix ans, avec -21% de doctorants en sciences de la société et -13% en sciences humaines et humanités. Il se trouve que ce sont également les disciplines les moins financées. Une majorité écrasante de doctorants (70%) ne bénéficie pas d’un contrat doctoral les reliant à l’institution à laquelle ils appartiennent.

      Ces jeunes chercheurs doivent acheter le temps consacré à leurs thèses par le biais d’un autre travail. Ils ne travaillent plus pour s’assurer une existence, mais pour pouvoir travailler. Ils sont, en dehors des laboratoires, des amphithéâtres et des colloques, serveurs, surveillants de lycée, bibliothécaires, baby-sitters, enseignants à domicile, guides touristiques. Plus tragique encore, 10% des doctorants, toute disciplines confondues, n’ont aucune activité rémunérée. Il s’agit de presque 7 500 jeunes chercheurs en France.

      Les doctorants et le #travail_gratuit

      Ce que les statistiques ignorent c’est l’immensité de chaque monde individuel. Ce type de travail « à côté » empêche toute projection vers le futur, car il est sans lien avec la recherche. Les études sociologiques lui opposent le #travail_d’anticipation. Mais les jeunes chercheurs s’inscrivant dans cette dernière catégorie n’ont pas un meilleur sort. A titre d’exemple, ceux qui assurent une charge de cours à l’université en tant que #vacataires sont payés à l’heure, pour un salaire annuel qui équivaut, dans le meilleur des cas, à deux ou trois mois de smic. Même dans ce dernier cas, il arrive trop souvent qu’on ne leur fasse pas signer de contrat. Ils se voient ainsi dans l’impossibilité de fournir une preuve formelle quant à la réalité de leur travail. Ils ne peuvent enseigner qu’à titre secondaire et sont obligés d’avoir un emploi « principal ». Ils cumulent ainsi trois activités professionnelles : le travail de recherche (gratuit), l’enseignement (deux ou trois mois de smic par an) et un emploi principal (précaire).

      Cette situation est permise par le flou dans les textes de loi concernant le #doctorat. D’un côté, les jeunes chercheurs sont considérés comme des étudiants, de l’autre le doctorat est reconnu comme étant une expérience professionnelle. C’est le détail qui ouvre la voie royale vers la précarité. Ce qui est particulier à la situation des doctorants c’est que l’écart entre l’âge social et l’âge biologique est très important. Non seulement ils ne bénéficient plus d’aucun avantage « jeune » (bourses sur critères sociaux, logements, réductions), mais ce statut les exclut également de la plupart des #droits_sociaux. Si les #contractuels sont considérés comme des salariés, par rapport à un même type de travail de recherche les non-contractuels sont des étudiants. Autrement dit, leur travail est gratuit et bénévole.

      Le travail d’un doctorant n’est pas uniquement un investissement de forces et ressources personnelles dans une activité par le biais de laquelle il ou elle se réalise individuellement, il est également une réalisation collective. C’est l’université elle-même, en tant qu’institution, qui se réalise à travers son travail. Un exemple concret concerne ce que le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation appelle la « #production_scientifique ». Quand on évalue la #performance d’une université, on regarde le nombre de #publications. Combien d’articles ont été écrits par des jeunes chercheurs-étudiants et combien le seront encore ?

      La reproduction des inégalités

      La recherche est aujourd’hui évaluée en termes de production et de #performance. Dans cette logique de #capitalisme_académique, le doctorant doit terminer sa thèse le plus rapidement possible et être productif. Plus il s’attarde sur son doctorat, moins il publie, plus il se dirige vers les marges du système. Mais sa production et sa performance sont conditionnées par les ressources disponibles, ce qui trace un premier cercle vicieux. Indifféremment du contenu de la thèse, des arguments défendus dans le travail de recherche ou de la qualité de ce travail, dans ce type de système il n’y a « pas de vérité sans argent », comme le notait déjà Lyotard dans la Condition postmoderne. Ceux qui ont eu des ressources auront raison de leur vérité car elle pèsera plus sur le marché du travail et sur le marché des biens symboliques, tandis que le précariat verra ses vérités diminuées par ce même marché.

      De nombreuses études indiquent que l’accès aux ressources dépend des éléments comme l’origine sociale, la nationalité ou le sexe. En France, presque la moitié des doctorants (41%) est de nationalité étrangère. Une diversité qui pourrait entraîner une immense effervescence intellectuelle. Mais ils sont encore plus touchés par la précarité et ont bien moins de chances de se voir attribuer un contrat. Les raisons sont multiples : absence de capital social, manque de familiarité au régime des concours, rareté des ressources. En ce qui concerne la parité dans la recherche, en 2015, les femmes représentaient 27% des chercheurs. Quand les ressources sont rares, on favorise les acteurs qui savent se plier au mieux au savoir et à l’ordre dominant. Dans une logique de marché, la compétition accroît les inégalités et encourage le conformisme. L’université, au lieu de se régénérer en permanence en permettant l’invention, le renouveau et les divergences critiques, se pétrifie.

      Les sciences humaines et sociales ont un rôle primordial dans une société démocratique. Elles pensent le progrès et empêchent les dérives. Elles sont les garants d’un équilibre sain entre des forces critiques contraires. Elles sont l’expression même de la démocratie et le révélateur de l’état de santé d’une société. La précarité dans les sciences humaines et sociales atteint gravement à cet équilibre présent et futur. La contractualisation à terme de tous les jeunes chercheurs est l’unique mesure capable de diminuer les inégalités causées et perpétuées par le sous-financement dans ces disciplines. Quand l’université repose sur un travail gratuit, invisible, aliéné, ce sont ses propres forces qu’elle s’aliène.

      https://www.liberation.fr/debats/2018/11/02/sciences-humaines-les-jeunes-chercheurs-a-l-epreuve-du-neoliberalisme-aca

      #précarité #précarisation

  • Centre fédéral de Chevrilles – asile et barbelés
    https://asile.ch/2018/09/18/centre-federal-de-chevrilles-asile-et-barbeles

    Le 18 juillet 2018, Aldo Brina, chargé d’information sur l’asile du Centre Social Protestant (CSP), s’est rendu au centre fédéral de Chevrilles, aussi appelé Giffers ou Gouglera. Cette structure est la première du genre en Suisse romande (si on ose dire, puisque le centre est situé dans la Singine fribourgeoise…). Elle a pour fonction d’héberger […]

  • Nouvelle procédure d’asile : les explications de Cynthia Gani.

    https://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/nouvelle-procedure-dasile-les-explications-de-cynthia-gani-?id=9814114&station=a
    #restructuration #asile #procédure_d'asile #suisse #migrations #réfugiés #révision #accélération_des_procédures #loi #révision #loi_sur_l'asile #centre_fédéral #procédure_d'asile #droit_d'asile

    Dans le sujet de la RTS, on peut voir la nouvelle carte des centres (appelés avant #centres_d'enregistrement_et_de_procédure, #CEP, désormais appelés #centres_fédéraux) :
    En Suisse :


    En Suisse romande :

    #cartographie #visualisation

    On y apprend que le centre de #Boudry sera le centre principal pour le traitement des demandes d’asile (#centre_de_procédure). Les autres, #Chevrilles, #Vallorbe, #Le_Grand_Saconnex (#Genève), accueilleront les requérants d’asile en attente d’une réponse (#procédure_étendue, soit toutes celles et ceux qui probablement recevront une réponse positive...) ou en attente d’un renvoi (#déboutés). Dans le centre #Les_Verrières on trouvera les fameux (sic) #récalcitrants.

    Accélération des procédures = but de la réforme ?
    Depuis très longtemps, @vivre et quelques autres associations ont compris que c’était juste une belle histoire... et que la réalité était bien autre...

    Sur les « récalcitrants » :
    https://asile.ch/tag/recalcitrant

    v. ici, sur le site de @vivre, les articles avec le mot-clé « accélération des procédures » :
    https://asile.ch/tag/acceleration-des-procedures

    Et notamment cette analyse suite aux déclaration de Simonetta Sommaruga, conseillère fédérale (socialiste !) en charge du dossier « asile » :
    https://asile.ch/2016/03/23/cherchez-lerreur

    cc @isskein @i_s_

    • Femme isolée, âgée et malade : 90 jours au #centre_fédéral

      9 février 2018
      Rachel a dû faire ses trois mois au centre fédéral de #Vallorbe. Elle y aura passé toutes les fêtes de fin d’année alors que sa procédure d’asile était terminée depuis le 28 novembre lorsque le SEM a rendu une décision négative et de renvoi de Suisse. Elle est sans famille dans ce grand centre de vie collective où on mange à la cantine bruyante en faisant la queue son plateau à la main avec 150 autres personnes, essentiellement des hommes, et où on dort dans la promiscuité et le manque d’intimité dans des dortoirs collectifs sur des lits superposés étroits, collés deux à deux pour gagner de l’espace, plantés le long des murs en rang, autant que la pièce peut en contenir. « Les gens viennent et partent et moi je suis toujours là. Je suis fatiguée et angoissée. La nuit je ne dors pas. J’ai mal à la tête. J’ai des problèmes de haute tension, à 170, 140, 150… Je suis très angoissée par mon état, mais ils ne veulent pas que j’aille chez le médecin. J’ai vu seulement un gynécologue, une fois, pour un contrôle. Je supplie chaque jour pour aller voir un médecin. Ils me donnent du paracétamol et me disent d’attendre mon transfert. Cela fait trois mois que j’attends. Tous les jours je vais supplier Monsieur Olivier pour mon transfert, mais c’est toujours « plus tard, plus tard ». Il y a des jeunes qui sont restés deux mois, et moi, j’ai 55 ans, je suis toujours là… [pleurs] … [pleurs] … [pleurs] … J’ai besoin de voir une psychologue… Je suis à bout. »

      Les raisons pour lesquelles les gens, et particulièrement les personnes souffrantes ou socialement plus exposées, doivent rester pendant des semaines voire des mois dans un centre fédéral aménagé comme un hall de gare (mais sans les lumières des magasins) restent mystérieuses. Serait-ce pour favoriser les échanges interculturels entre les populations, pour la création d’un espace de vie communautaire solidaire, ou pour le développement des activités économiques locales par l’offre d’emplois de service d’intendance, de conseil en santé naturelle et d’agent de sécurité ? Impossible de comprendre. Il n’y a pas de raison autre que répressive en réalité, une volonté délibérée de garder les gens sous l’emprise de l’autorité, en situation semi-carcérale, dans la dépendance de survie et la soumission aux injonctions et autres règlements internes. C’est une volonté d’humiliation, c’est-à-dire d’écrasement de la liberté personnelle. Lorsque le quotidien est réglé par l’autorité, on perd sa qualité d’individu libre et autonome, c’est-à-dire sa dignité.

      À la question « pourquoi faut-il rester trois mois voire quatre mois dans un centre fédéral ? », le SEM répond : « c’est parce qu’il y a un recours contre notre décision négative ». Quel rapport ??! Ou bien : « C’est parce que c’est la loi. » Trop facile… Même pour la notification de la décision de renvoi, la présence au centre fédéral n’est pas nécessaire. Les gens la reçoivent sous forme de courrier remis à l’entrée sans aucune explication. Cela revient au même que de retirer l’enveloppe de la boîte aux lettres à son domicile. Il n’y a que les actes de saisie des empreintes digitales et d’audition des personnes en présence d’un interprète qui peuvent justifier l’obligation de maintenir les gens au centre fédéral. Ces actes sont généralement accomplis pendant la première semaine du séjour. Au-delà de 7 jours, la prolongation de l’assignation au centre dévalorise les personnes, les démoralise et les épuise.

      D’une manière générale, le critère de vulnérabilité des femmes isolées a disparu des préoccupations des autorités fédérales. Les autorités n’ignorent pourtant pas qu’elles proviennent de milieux sociopolitiques discriminants et que la plupart d’entre elles ont déjà été victimes d’abus et de violences.

      Rachel par exemple est une femme séparée d’un mari alcoolique et violent. Ce fait seul devait entraîner son attribution rapide à un canton. Il fallait ajouter à cela qu’elle a besoin de voir un médecin, qu’elle est une femme isolée alors que la population du centre est essentiellement masculine ce qui est inapproprié, et qu’elle est une femme d’un certain âge, qui a besoin d’intimité, de repos et de pouvoir cuisiner ses propres repas selon ses propres horaires. Les nuits dans les dortoirs collectifs et les repas de pâtes huileuses au thon ne sont pas appropriés non plus. Ce régime de vie en soi manque de respect à son égard. C’est sans compter les fouilles et les contrôles de documents par des agents de sécurité en uniforme à chaque sortie/entrée du centre, l’assignation à des tâches ménagères et les interdictions de sorties dont elles sont assorties, et les violences verbales ou physiques quotidiennes au vu et au su de tous. Les résidentes comme Rachel sont contraintes d’en être les témoins, simplement parce qu’elles sont là. Dans ce milieu très discipliné et contrôlé, où aucune activité n’est prévue autre que d’attendre pendant des jours et des jours, les bagarres sont fréquentes, entre les requérants d’asile, ou à l’entrée lorsque les agents de sécurité se disputent avec les jeunes hommes d’origine africaine, arabophone, afghane ou d’Europe de l’est, peu importe.

      D’une manière générale, les femmes, les enfants, les personnes âgées ou malades en pâtissent plus lourdement. Leur situation individuelle n’est pas prise en compte. Le SEM n’a qu’un seul objectif : faire sa loi, plier la population requérante d’asile à sa discipline, à ses instructions, à son ordre juridique, celui de l’autorité toute puissante. Les femmes ou les vieux n’ont qu’à s’adapter.

      http://droit-de-rester.blogspot.com/2018/02
      #témoignage #femmes

    • Asile : une décennie de remue-ménage

      Au terme d’un processus complexe entamé quelque dix ans plus tôt, la nouvelle la loi sur l’asile entrera en vigueur au printemps 2019. Chargé d’information sur l’asile au Centre social protestant à Genève, Aldo Brina a suivi pas à pas la mise en place de la réforme. L’occasion d’en rappeler les grandes lignes dans une perspective critique.

      Le 1er mars 2019 entrera en vigueur la nouvelle #procédure_d’asile, au terme d’une #restructuration menée depuis 2010 par la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga et son administration. Un projet mastodonte, divisé en plusieurs volets législatifs, étendu sur différentes lois et ordonnances. En raison de sa complexité et de la durée du processus, peu de personnes ont gardé une vision d’ensemble, en dehors de quelques fonctionnaires et une poignée de spécialistes. En entrant dans ce labyrinthe, il s’agit de garder le fil d’Ariane : le but premier de la procédure d’asile est l’octroi d’une protection aux personnes en danger dans leur pays.

      Accélération des #renvois

      Dans le nouveau système, l’enregistrement de la demande et l’instruction du dossier se fait en 31 jours, grâce à la concentration en un seul lieu des acteurs-clés de la procédure d’asile (fonctionnaires, juristes, interprètes, etc.) et grâce à la mise en place d’une procédure dite « cadencée » qui se tient à un rythme soutenu, pour ne pas dire effréné. En contrepartie de l’#accélération, chaque demandeur d’asile a droit à un conseil et à une représentation juridique, du moins jusqu’à ce
      que tombe la décision de première instance.
      #procédure_cadencée #accélération_des_procédures

      Selon les projections du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), 60% des demandeurs d’asile feront l’objet d’une procédure dite accélérée et ne seront, dès lors, plus attribués à un canton. Les procédures accélérées sont prévues pour les cas jugés « clairs », qui ne nécessitent pas de mesures d’instruction approfondies. Elles aboutiront, dans la plupart des cas, à une décision négative. Le délai de #recours est réduit de 30 à 7 jours. Ces personnes resteront sous le contrôle de la Confédération.

      40% des demandes – les cas jugés les plus « complexes » – seront traitées en procédure dite étendue. Les requérants d’asile seront alors attribués à un canton, et la suite de la procédure se déroulera plus ou moins comme sous l’ancien droit. Le SEM se fixe un objectif de délai de traitement de ces demandes d’une année, mais il n’existe en réalité pas de délai contraignant. L’accélération pour ces cas, qui sont ceux les plus à même de conduire à une protection, n’est pas du tout garantie.

      Des #centres_fédéraux d’« asile », vraiment ?

      La nouvelle procédure est actuellement testée au centre de #Boudry, dans le canton de Neuchâtel. A l’occasion d’une journée « portes ouvertes », Mme Sommaruga annonce que 10% des procédures accélérées y débouchent sur une décision d’asile ou d’admission provisoire, et 90% sur des décisions négatives et des procédures de renvoi. Partant, ce sont surtout les procédures de renvoi qui sont accélérées. Cette orientation regrettable correspond néanmoins à l’ordre de priorité de traitement des demandes que s’est fixé le SEM depuis des années.

      L’un des volets marquants de la restructuration, c’est la concentration des requérants d’asile pour une durée prolongée dans des #centres_fédéraux_d’asile (#CFA). Jusqu’ici, les demandeurs d’asile y restaient au maximum 90 jours. Cette durée sera portée à 140 jours. Ceux qui auront vu leur demande être traitée en procédure accélérée et être frappée d’une décision négative, le plus souvent en vertu de l’application du Règlement européen Dublin, ne connaîtront plus que ces structures.

      Dans les centres fédéraux, la dimension sécuritaire prend le pas sur l’encadrement social. Il n’y est pas question d’accueil, mais de #contrôle. Les requérants d’asile n’ont pas le droit de sortir en dehors d’heures précises et sont fouillés systématiquement à chaque fois qu’ils entrent. Leurs droits sont limités, tant en matière de liberté de circuler, de vie privée et familiale, d’accès aux soins ou d’#intégration sociale. Cet univers clôturé et surveillé n’est adapté ni aux mineurs ni aux personnes traumatisées, que l’on retrouve par définition en nombre dans la procédure d’asile.
      #liberté_de_mouvement

      Le canton de Genève sera au cœur de ce dispositif orienté vers l’exécution des renvois. 160 places de détention administrative ont été construites à la #Brenaz II en prévision de la restructuration. Un projet complémentaire devrait en outre voir le jour au #Grand-Saconnex, sur une parcelle jouxtant l’aéroport. Il sera composé de 50 autres places de détention administrative, de nouveaux bureaux pour quelque 300 collaborateurs de la police internationale (police chargée, entre autres missions, de l’exécution des renvois), d’un centre de coopération douanière, et d’un centre fédéral d’« asile » de 260 places. Ce gigantesque complexe n’est pas encore construit et fait l’objet d’une contestation grandissante.

      Le rôle ambigu des #représentants_juridiques

      La mise en place d’une #protection_juridique, aussi partielle soit-elle, a favorisé l’adhésion à la restructuration de l’asile d’une partie de la gauche et des œuvres d’entraide. La revendication historique des milieux de défense du droit d’asile a-t-elle enfin été entendue ?

      Présentant le dispositif, la conseillère fédérale souligne que la protection juridique améliore la qualité des décisions, qu’« on a moins de recours, ce qui montre que quand une décision a été prise, elle est comprise et acceptée ». On attendrait donc du représentant juridique qu’il aide l’administration à instruire les dossiers, à participer à la production d’une décision de meilleure qualité, et qu’il fasse accepter aux requérants d’asile les décisions négatives les concernant.

      Cette conception est à mille lieues du rôle des représentants juridiques tels qu’ils travaillent depuis des décennies dans le domaine de l’asile. Les juristes des permanences existantes défendent les intérêts des demandeurs d’asile, sans se préoccuper de ceux de l’administration. En fait, cette orientation est contraire aux principes régissant le rôle des avocats dans tous les autres domaines du droit.

      Et du point de vue des requérants d’asile eux-mêmes ? Pour ceux-ci, qui ne connaissent pas nos procédures administratives et arrivent dans un centre fédéral comme sur une nouvelle planète, la distinction entre les fonctionnaires du SEM et les représentants juridiques sera-t-elle claire ? Comprennent-ils que les uns sont là pour décider de leur sort et que les autres défendent leurs intérêts ? C’est une question cruciale, tant, dans la procédure d’asile, les confidences intimes – tortures, mauvais traitements, violences sexuelles, orientation sexuelle ou conversion religieuse à haut risque – sont importantes et appellent à ce que s’établisse un lien de confiance entre le requérant d’asile et son mandataire. Un rapport d’évaluation mentionnait qu’« une minorité importante de requérants d’asile a ainsi évoqué le fait que les autorités et les représentants légaux travaillaient dans le même bâtiment et qu’ils se demandaient donc si ces derniers ne défendaient pas plutôt les intérêts de ces autorités ».

      Enfin, le rythme même de la procédure, accéléré à l’extrême, met en danger la protection juridique. Par définition, l’instruction d’une demande d’asile s’accommode mal de la précipitation, étant donné les enjeux en présence et la difficulté de faire la lumière sur des faits qui se sont déroulés à des milliers de kilomètres et qui touchent à la sphère intime des demandeurs d’asile. En juin 2018, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés dénonce des dispositions qui « ne créent pas les conditions de base nécessaires à un déroulement des procédures équitable et conforme à l’Etat de droit »8.
      Vers moins de protection juridique ?

      En procédure accélérée, les mandataires d’office peuvent refuser de faire recours s’ils estiment que les chances de succès sont nulles. Les requérants d’asile se retrouvent alors obligés de se tourner vers d’autres acteurs pour se faire aider. Ainsi la moitié des recours au centre test de Zurich est déposée non pas par le juriste nommé d’office, mais par des mandataires externes, c’est-à-dire par des associations financées par leurs propres moyens. Quant à la procédure étendue, la représentation juridique y est limitée à la procédure de première instance. Les recours ne sont pas couverts de façon systématique, alors même que les cas sont jugés plus complexes.

      Ajoutons à ces limitations que l’activité d’une permanence juridique, au sens actuel du terme, ne se limite jamais à la procédure d’asile proprement dite. Les personnes en demande d’asile ont de nombreux problèmes juridiques ou sociaux qui nécessitent un conseil : inclusion d’un conjoint dans un statut, regroupement familial, réexamen suite à la survenue d’un fait nouveau, transformation de permis, changement de canton, demandes de visas humanitaires, problème d’hébergement ou d’assistance, etc. Aucune de ces démarches n’est couverte par la protection juridique subventionnée.

      Avec l’avènement de la restructuration, il a pourtant été annoncé haut et fort que chaque requérant d’asile aurait désormais droit à un représentant juridique (voire même à un « avocat », selon la propagande de l’UDC). C’est dans ce contexte que les permanences juridiques traditionnelles vont devoir continuer à trouver des financements indépendants, avec le risque de perdre en légitimité auprès de leurs soutiens, puisqu’existera désormais un système subventionné par l’Etat. Paradoxalement, il y a un risque que la mise en place d’une protection juridique subventionnée aboutisse globalement à moins de protection juridique.

      Malgré l’introduction d’une protection juridique, la répartition des taux entre différentes décisions – négatives, admission provisoire ou asile – ne semble pas devoir changer avec la restructuration. L’asile ne sera octroyé ni plus souvent, ni plus rapidement que jusqu’ici. La protection de personnes en danger, qui devrait constituer le cœur de notre politique d’asile, ne sera pas améliorée. On serait tenté de défier Mme Sommaruga de nous prouver le contraire, elle dont le remue-ménage aura surtout eu pour but de viser une diminution des coûts et de rendre notre pays moins attractif par l’accélération des renvois… mais étant donné les remaniements en vue au Conseil fédéral, la ministre socialiste sera-t-elle encore à la tête du DFJP dans quelques mois pour assurer le service après-vente ?

      https://lecourrier.ch/2018/11/18/asile-une-decennie-de-remue-menage

    • Ouverture d’un centre pour #requérants_récalcitrants

      L’établissement fédéral des Verrières, dans le canton de Neuchâtel, accueillera dès le 3 décembre des requérants d’asile au comportement inadéquat. C’est le premier centre de ce type, un deuxième étant prévu en Suisse alémanique.

      Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a présenté ce jeudi à Berne l’ouverture d’un centre spécifique fédéral, destiné aux requérants dont le comportement « insoumis » justifie leur mise à l’écart temporaire des centres d’asile fédéraux ordinaires. Il sera situé dans l’ancien centre sportif des Cernets, au-dessus de la commune des Verrières, à un jet de pierre de la frontière française. Des requérants d’asile au comportement inadéquat pourront y être transférés pour une durée maximale de 14 jours. Un site analogue sera prochainement mis en place en Suisse alémanique.

      La mesure est censée améliorer le fonctionnement des établissements ordinaires. « Lorsqu’une personne refuse, de manière répétée, de se plier aux règles de la maison et compromet la vie en communauté, elle le fait au détriment de tous les autres résidents », indique Pierre-Alain Ruffieux, responsable pour la Suisse romande de l’asile pour le SEM.

      Il cite par exemple des cas d’alcoolémie répétée et des personnes sous l’emprise de stupéfiants dérangeant la vie commune. D’autres cas, comme des vols ou l’introduction d’objets prohibés, pourront également aboutir à un transfert aux Verrières. Seuls des hommes adultes seront visés, puisque, selon la directrice de l’asile du SEM, Esther Maurer, tous les cas d’incivilité et de refus des règles observés jusqu’à présent concernent des hommes.

      « Ce ne sont pas des criminels »

      « Il est important de souligner qu’il ne s’agit pas de personnes criminelles ou commettant des infractions pénales », précise la fonctionnaire fédérale. Elle rappelle également que si une telle mesure contient bien une dimension disciplinaire, le centre des Verrières ne ressemble en rien à une prison : les requérants y resteront libres de leurs mouvements.

      Ils seront cela dit soumis à un règlement plus strict et encadré par plus de personnel. Le centre pourra à terme accueillir jusqu’à 60 personnes. Dans la première année, phase pilote, leur nombre se limitera à 20.

      L’annonce de l’ouverture du site en 2016 avait suscité des protestations parmi la population de la commune de 658 habitants, notamment lors d’une séance d’information avec le SEM, où le ton était monté. Cependant, le président des Verrières Jean-Bernard Wieland assure que la situation s’est apaisée et que la collaboration avec la Confédération et le canton s’est bien déroulée. « Certains termes négatifs comme « récalcitrants » ont suscité de l’inquiétude. Mais ceux qui vont venir ne sont pas des criminels ! Ce sera comme des problèmes de voisinage, tout le monde peut en avoir. »

      https://www.letemps.ch/suisse/ouverture-dun-centre-requerants-recalcitrants
      #récalcitrants #Varrières

    • Recours admis contre le SEM pour #déni_de_justice formel

      Le Tribunal administratif fédéral (TAF) a été saisi d’un recours au sujet d’entraves aux #droits_fondamentaux de requérants d’asile passés par le #centre_fédéral de #Boudry, là où se met en œuvre la nouvelle procédure d’asile. Lors de leur séjour dans le centre, les recourants ont fait l’objet d’un cumul de #sanctions – interdictions de sortie, privations d’argent de poche – et de #fouilles_corporelles systématiques. Leur mandataire, indépendante de la représentation juridique officielle du centre, a demandé au Secrétariat d’État aux migrations (SEM) de rendre une décision formelle justifiant ces sanctions. L’autorité s’y est refusée, se contentant de rappeler les comportements fautifs des requérants et les articles de la législation justifiant selon elle des sanctions sans décision formelle. La mandataire a donc déposé un #recours au TAF pour déni de justice formel.

      Dans son arrêt F-4132/2017 du 9 janvier 2019, le TAF estime qu’il ne peut pas se prononcer sur le fond du problème, le SEM n’ayant pas rendu de décision formelle. Sur la forme en revanche, les juges de Saint-Gall ont le devoir de se prononcer puisque les pratiques du SEM sont de nature à porter atteinte aux droits fondamentaux des recourants. Le TAF rappelle que les ordres donnés par le personnel du centre « sont susceptibles de porter atteinte à la personnalité et à la liberté du requérant ». L’instance judiciaire poursuit : « Il convient de permettre aux requérants d’asile qui estiment leurs droits fondamentaux lésés de faire valoir leurs griefs à l’encontre d’actes étatiques qui viennent de se produire (…) ». En conclusion « le SEM n’avait d’autre choix que de se saisir de la demande des recourants » (…) et « aurait dû rendre une décision formelle sujette à recours ». Le Tribunal relève au passage que la nouvelle législation, en l’occurrence l’ordonnance du DFJP, « tend à aller vers la consécration d’un droit à obtenir une décision formelle ».

      Même si le #TAF juge inutile que le SEM rende une décision dans le cas d’espèce, estimant que l’intérêt n’est plus actuel (les recourants ont depuis disparu), espérons que ce rappel à l’ordre incitera l’administration à rendre des décisions formelles lorsque les droits fondamentaux des demandeurs d’asile sont en jeu.

      https://odae-romand.ch/breve/recours-admis-contre-le-sem-pour-deni-de-justice-formel
      #justice

  • CLASSE / RACE : FAUX DILEMME, VRAI PROBLÈME | Guillaume Deloison
    https://guillaumedeloison.wordpress.com/2018/07/16/classe-race-faux-dilemme-vrai-probleme

    Pour certain le racisme n’a jamais ségrégué les personnes en « communautés distinctes », il faut « l’action d’individus » plus ou moins malintentionnés vis-à-vis de la lutte de classe, de la classe ouvrière et ses institutions pour que tels malheurs arrivent, pour que la lutte des classes soit effacé par la lutte des races.

    Comme s’il n’y avait pas eu d’ « affaires du foulard », de déclarations gouvernementales lors des grèves de l’automobile au début des années 1980, de débats sur la construction de mosquées et des menus de substitution dans les cantines scolaires, de tapages médiatiques autour des perquisitions administratives et des assignations à résidence, comme si la « double peine » et l’inflation du soupçon administratif à chaque étape de la vie quotidienne n’existait pas, comme si personne n’aurait entendu parler de l’effondrement des « Twin Towers » sans les xénophobes et les xénophiles, sans qui également le massacre du Bataclan serait sans doute resté « confidentiel ».

    Mais pourquoi le « bouc émissaire » est-il devenu « musulman » et n’est pas resté « arabe », « travailleur immigré » ou « immigré » tout court ? La « décomposition du mouvement ouvrier » est un facteur objectif bien général et bien antérieur à la fabrication du musulman comme marqueur racial. Les causes de la « culturalisation » de l’immigré et de sa descendance puis la confessionnalisation de cette « culturalisation » sont des processus réels de la crise et de la restructuration des années 1970 aux années 1980, le regroupement familial, les « deuxième et troisième générations » pour exemple… étudions ces processus.

    #race #luttes_des_classes #classe_ouvrière et #segmentation_raciale

    • Théorie Communiste N° 26, « le kaléidoscope du prolétariat », bonnes feuilles
      https://dndf.org/?p=16870

      De l’identité par le travail à la culturalisation

      A la fin des années 1970 / début années 1980 (concomitance des grèves de l’automobile et des Marches sur laquelle nous n’insisterons jamais assez), deux phénomènes sociaux se rencontrent. D’une part, la fin de l’identité de l’immigré par le #travail à laquelle se substitue la culturalisation de celui-ci et de sa descendance (leur présence irréversible) et, d’autre part (les deux ne sont sans liens, mais aucun n’est la cause de l’autre), la #restructuration du mode de production capitaliste, la mise en place d’un nouveau paradigme de l’achat-vente de la force de travail, de sa précarisation et flexibilisation généralisée, la transformation des types d’emplois avec une #désindustrialisation relative. Ce nouveau paradigme fixe la culturalisation qui devient essentielle et le marqueur des modalités d’utilisation de ceux et celles qui sont ainsi désigné.e.s. L’#immigré n’est plus défini par le travail qu’il occupe, sa « présence transitoire », sa marginalité dans la société française qui le laissait quasi extérieur à la plupart des aspects de la vie sociale, culturelle et associative sans parler de la vie politique. C’est maintenant ce marqueur qui, quoi qu’il fasse lui colle à la peau, qui définit les emplois qui seront les siens, sa #discrimination résidentielle, scolaire, la pression administrative et policière. Il est « d’ici », mais à tout moment on peut revenir sur le code de la nationalité, déposer des projets de loi sur la double nationalité qui n’aboutissent pas mais existent cependant, promulguer des mesures instituant la « double peine », créer un débat national sur « l’identité française », investir un Comité de sages sur la laïcité. Tout cela crée une suspicion, une instabilité et une discrimination aussi constantes les unes que les autres dont la situation des sans-papiers est le modèle paroxystique.

      Depuis le début des années 70 (grèves dans l’industrie, lutte des foyers Sonacotra, formation du MTA, mobilisation contre les attentats racistes, pour la carte unique de 10 ans…) les luttes des travailleurs immigrés (clandestins ou non) ne peuvent être découpées à l’intérieur d’elles-mêmes en luttes de classe sur les conditions de travail, les salaires etc., disons « un côté prolétarien » et, de l’autre, ce que Reflex appelle la volonté « d’asseoir son droit de cité dans la société française » (Chroniques d’un mouvement, p 9). « Asseoir son droit de cité » c’est aussi lutter contre une surexploitation et il ne s’agit pas d’idéologie. La question de « l’égalité » et des « droits » n’est pas un « plus » qui viendrait se surajouter à la lutte de classe « pure et dure », car la lutte de classe n’est jamais « pure et simple ». Résoudre la question en en appelant de façon quasiment incantatoire et magique au « noyau dur prolétarien » contre son dévoiement idéologique, humanitaire, antiraciste, ne nous avance pas à grand chose dans la compréhension du mouvement, ni dans celle de ses limites et de leur nécessité. Il faut renverser la problématique. C’est parce que la lutte des immigrés est lutte de classe qu’elle comporte ce « plus ».

      Selon la proposition fondamentale qui parcourt tout ce texte : la lutte de classe n’existe toujours que « surdéterminée », non qu’elle doive s’en accommoder, mais parce qu’elle est lutte de classe. Dans ce « plus » c’est l’existence et la pratique en tant que classe que l’on trouve, c’est-à-dire la reproduction réciproque du prolétariat et du capital dans laquelle c’est toujours le second qui subsume le premier et celui-ci qui agit à partir des catégories définies dans la reproduction du capital. Si le #prolétariat n’est pas condamné à en demeurer là c’est que, dans sa contradiction avec le capital, il peut conjoncturellement trouver la capacité de l’abolir et de se nier lui-même. Mais c’est une autre histoire, ou plutôt une histoire qui commence dans les catégories de la reproduction du capital. Essentiellement, c’est toujours agir en tant que classe qui est la limite de la lutte de classe, c’est là le point de départ, mais ce n’est qu’un point de départ.

      Ce n’est pas dans leur situation commune de classe mais en se retournant contre elle que les prolétaires dépassent les segmentations raciales (et certainement pas sans conflits).

  • Analyse | Neutraliser l’aide juridique ?
    https://asile.ch/2018/04/12/analyse-neutraliser-laide-juridique

    DES DÉLAIS TROP COURTS MENACENT LA PROTECTION JURIDIQUE La restructuration de l’asile continue à se mettre en place [1]. Les modifications d’ordonnances censées préciser la mise en œuvre de la loi votée le 5 juin 2016 par le peuple ont été mises en consultation cet automne. Les CSP ont publié une prise de position sur […]

    • Qualité de la #protection_juridique : définition insuffisante

      Le Conseil fédéral a adopté le dernier train de mesures pour mettre en œuvre les procédures d’asile accélérées. La #déception est de taille : les mesures ne tiennent pas assez compte des leçons tirées au #centre-test et ne créent pas les conditions de base nécessaires à un déroulement des procédures équitable et conforme à l’#État_de_droit. Ainsi, certains délais de procédure sont trop courts, ne permettant pas une protection juridique efficace. En outre, la majeure partie du risque financier repose sur les futures représentations juridiques en cas de fluctuation des demandes.

      Les ordonnances sur l’asile adoptées par le Conseil fédéral précisent les bases des nouvelles procédures d’asile qui seront mises en œuvre dans toute la Suisse à partir de mars 2019. Afin que, malgré leur accélération considérable, ces procédures se déroulent de manière équitable et dans le respect des règles de l’État de droit, chaque requérant-e d’asile aura d’emblée accès, sans frais, à des conseils et à une représentation juridiques. Une protection juridique complète et de qualité pour les requérant-e-s d’asile est en effet un facteur décisif pour le succès et la crédibilité des procédures accélérées.

      Expériences pratiques mal exploitées

      Malheureusement, les mesures proposées par le Conseil fédéral ne créent pas les conditions nécessaires à cette fin. L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) ne comprend pas pourquoi les enseignements pratiques tirés du centre-test n’ont pas été exploités davantage et pris en compte de manière adéquate. Les différents délais fixés sont en particulier encore trop courts. Au centre-test, il est ainsi apparu tout à fait inapproprié d’un point de vue pratique d’informer avec seulement deux jours d’avance les représentant-e-s juridiques des auditions à venir.

      Afin d’assurer la protection juridique nécessaire aux requérant-e-s d’asile, les futurs actrices et acteurs de la protection juridique doivent par ailleurs répondre à des critères de qualité de base. Toutefois, le Conseil fédéral a renoncé à les définir de manière suffisamment précise dans les ordonnances. Aux yeux de l’OSAR, prévoir une réglementation dans des accords bilatéraux ultérieurs ne suffira pas à assurer une protection juridique de haute qualité.

      Risque disproportionné

      L’OSAR regrette également que le risque financier lié à la fluctuation des demandes d’asile repose de manière disproportionnée sur les actrices et acteurs de la protection juridique. Il leur sera en effet difficile de garantir une protection juridique efficace dans ces conditions. Le Conseil fédéral semble certes avoir reconnu les conséquences d’un système d’indemnisation forfaitaire. Toutefois, il restera à déterminer s’il en tiendra compte dans l’élaboration des accords de prestations. Dans tous les cas, il est impératif d’éviter un nivellement vers le bas.

      Enfin, les ordonnances prennent trop peu en compte les besoins des personnes particulièrement vulnérables, comme les enfants. Or, il revient à la Confédération de montrer l’exemple et d’en tenir pleinement compte tant dans l’hébergement que dans la procédure.

      https://www.osar.ch/medias/communiques-de-presse/2018/new-page-1.html
      #équité

  • Nouveaux foyers pour travailleurs migrants : la grande déprime des résidents | Bondy Blog
    http://www.bondyblog.fr/201801220941/nouveaux-foyers-pour-travailleurs-migrants-la-grande-deprime-des-residents

    Au 12 de la rue Henri Matisse, à Aulnay-sous-Bois, une nouvelle résidence sociale a vu le jour en octobre 2016. Accueillant des travailleurs migrants, le bâtiment flambant neuf tranche avec l’esprit collectif et convivial des foyers. Quitte à isoler ses résidents et à bouleverser leur vie.
     
    Au 12 de la rue Henri Matisse à Aulnay-sous-Bois, le bâtiment à l’architecture élégante décline des nuances de gris alliés à un aluminium qui joue avec la lumière. En face, se trouve la cité du Galion, la bibliothèque d’Elsa Triolet, le grand café de Paris et des commerces…Difficile de croire que le bâtiment, mis en service en octobre 2016, abrite un foyer de travailleurs migrants. Ici, l’Adef qui gère 45 foyers et résidences sociales en Île-de-France a voulu rompre avec un passé fait de bâtiments marqués par l’urgence, quand il fallait construire vite et pas cher.
    Badge, calme et peinture fraîche
    Dès l’entrée principale, il faut un badge pour y accéder. On n’entre pas là n’importe comment : on y pénètre grâce à un résident qui nous fait entrer. A l’intérieur, tout est calme. On ne croise personne dans les couloirs. Une lumière très forte et très blanche les éclairent. L’odeur de peinture fraîche, rouge et blanche, nous accompagne. Tout est propre mais tout est désert aussi. Pour avoir fréquenté bien d’autres foyers, une chose frappe : l’absence de circulation et l’absence de lieux où les résidents se retrouvent pour se voir, parler, jouer, plaisanter, manger. Tout paraît mieux que dans l’ancien foyer, lui aussi situé rue Matisse, fermé en 2016. Ici, le bâtiment abrite 340 lits, 10 de moins, mais chaque résident dispose d’un logement autonome de 18m2 pour les célibataires, 25 m 2 pour les couples.

    “Chacun chez soi dans notre chambre, ça nous tue”
    Tout devrait donc être pour le mieux. Ça c’est sur le papier car en réalité, ce n’est pas l’opinion des résidents croisés dans le hall de l’entrée qui, tous, déplorent la situation actuelle. “Nous sommes enfermés dans nos cellules. Nous avons tout dans nos chambres une salle de douche, des toilettes, un coin cuisine mais il nous manque quelque chose”, s’exclame Mamadou Konté*, ouvrier dans le bâtiment. Il déverse sa colère comme s’il attendait cette occasion. “C’est propre oui. Il y a la sécurité aussi mais ce n’est pas seulement ça la vie. Ce que nous voulons, c’est aussi nous évader de nos angoisses. Pour ça, il faut que nous parvenions à vivre dans une bonne ambiance et pour ça, il nous faut des espaces où on peut se rencontrer, comme avant. Chacun chez soi dans notre chambre, ça nous tue. Si je trouve un autre logement, j’y vais tout de suite”.
    “Avec ces nouveaux foyers, ils ont bouleversé la vie que l’on menait de manière conviviale”
    Beaucoup des résidents de ces foyers construits ces dernières années se montrent méfiants.
    Moussa* 60 ans, originaire du Mali, vit dans les foyers depuis 1995. Il est membre du collectif des dirigeants du nouveau foyer de la rue Matisse et se montre lui aussi virulent et sans nuance. “Je suis entièrement contre cette façon de construire. Nos conditions de vie actuelle dans ces nouveaux locaux sont comparables à celles de prisonniers dans leurs cellules. Nous voulons de la liberté. On paye notre loyer. Avec ces nouveaux foyers pour migrants, ils ont bouleversé la vie que l’on menait de manière conviviale. Ils ont rendu privé tous ces espaces communs et les ont mis dans nos chambres (cuisine, salle de bain-wc)”. Retraité, il ne manque pas l’occasion de déverser son amertume. Ses yeux au bord des larmes, il perd les mots avant qu’ils n’arrivent sur ses lèvres. “Je ne peux pas comprendre ce manque de considération envers nous. Ce système est pourri. Même les lieux de culte ont disparu. On n’a pas une pièce où on peut se retrouver”.
    Ce constat de l’individualisme, de l’isolement, dans les résidences est partagé et repris par tous nos interlocuteurs.

    #foyers #restructuration #isolement

  • Les méthodes radicales du nouveau directeur de cabinet de la ministre de la santé
    https://www.mediapart.fr/journal/france/030118/les-methodes-radicales-du-nouveau-directeur-de-cabinet-de-la-ministre-de-l

    Raymond Le Moign dirigera le cabinet d’Agnès Buzyn au moment de la réforme du financement de l’hôpital annoncée pour 2018. Auparavant à la tête du #CHU de #Toulouse, il fut le premier directeur à tailler dans les effectifs soignants, engageant des restructurations qui se sont traduites par une grande souffrance au travail.

    #France #Agnès_Buzyn #ministère_de_la_santé #Raymond_Le_Moign

    • Bachelot, Touraine, Buzyn. Les ministres de la santé tombent, alors que lui grimpe dans l’administration. Raymond Le Moign entrera en fonctions, ce 2 janvier 2018, au poste de directeur de cabinet d’Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé. « C’est un poste qui ne se refuse pas », dit le haut fonctionnaire dans l’interview exclusive qu’il a accordée à La Dépêche du Midi, pour expliquer pourquoi il quitte, après deux ans de mandat à peine – il était arrivé en février 2016 –, la direction du centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse et ses 16 000 salariés.

      Là-bas, il n’a pas laissé que de bons souvenirs. « Le seul point noir, au CHU de Toulouse, c’est la contestation sociale », concède-t-il lui-même dans l’interview à La Dépêche. Pourtant, les choses n’avaient pas si mal commencé. « Il était réputé être un homme de dialogue. Au début, il nous a demandé de l’informer directement de certaines choses, parce que ses directions intermédiaires faisaient de la rétention d’information. Il nous disait même qu’il fallait revoir à la hausse les créations de postes », raconte Julien Terrié, représentant de la CGT.

      En effet, Raymond Le Moign, auparavant sous-directeur des ressources humaines à la direction générale de l’offre de soins, au ministère, excelle dans la négociation. « On l’appelait “le pompier”, parce qu’il était envoyé pour éteindre les incendies, pour résoudre les conflits. Mais il y a une ambiguïté avec ce type de personnage, qui dit faire “au mieux” sans jamais remettre en cause les données des problèmes, liés la plupart du temps à l’austérité. Il est capable de vous amputer le bras pour vous sauver la vie. Il a une fibre “fonction publique”, mais reste dans la pensée unique », analyse Jean Vignes, secrétaire général de Sud santé sociaux, amené par le passé à rencontrer M. Le Moign lors de négociations au ministère.

      Une ambiguïté que les syndicalistes du quatrième CHU de France ont vite fait d’éprouver. Et malgré leurs relations cordiales, au début du mandat de M. Le Moign, la certification des comptes, qui établit début 2016 un déficit de 30 millions d’euros, marque le premier refroidissement. « Nous lui avons proposé de mener une campagne pour demander à l’État de ne pas ponctionner les 43 millions d’euros de taxe sur les salaires qu’il prélève à l’hôpital, et de renégocier la dette de 60 millions d’euros avec les banques. Mais il a préféré rester dans le cadre, et cela signifiait supprimer des postes, y compris de soignants, alors que la ville voit sa population augmenter de 12 000 personnes chaque année en ce moment », poursuit le syndicaliste.

      Le plan Avenir, mis en place par M. Le Moign pour remédier au déficit de l’hôpital, s’est traduit par la suppression de 39 équivalents temps plein en 2016, et de 56 en 2017. « Le plan Avenir s’est traduit par des restructurations partout, une augmentation de l’ambulatoire, et la privatisation du bionettoyage des chambres et du brancardage », déplore Julien Terrié.

      À l’été 2016, en 18 jours, quatre salariés de l’hôpital mettent fin à leurs jours, parfois dans son enceinte même. « Les suicides étaient au moins en partie liés aux conditions de travail. On a demandé la suspension immédiate des restructurations liées au plan Avenir. Le Moign n’a rien mis en place des mesures d’urgence que nous demandions », explique encore Julien Terrié. Et ce, malgré les courriers de l’Inspection du travail allant dans ce sens.

      Les relations avec les syndicats se détériorent : « À chaque fois qu’on voulait aller négocier dans son bureau, il s’enfuyait par des portes dérobées. » Le directeur distribue par la suite sept blâmes et mutations disciplinaires aux représentants de la CGT. « Une première », commente Julien Terrié. Raymond Le Moign rechigne également à répondre aux médias, à Mediapart comme à l’émission d’« Envoyé spécial » intitulée « Hôpital public, la loi du marché »

      La fin du mandat de M. Le Moign est marquée par deux grèves : l’une, du service qui transporte les prélèvements, dure depuis plus de 60 jours. Les agents de l’hôpital demandent à bénéficier d’une prime « insalubrité » de 41 euros, au vu de ce qu’ils transportent : urines, excréments, sang, etc. Ils demandent également à pouvoir passer, après formation, en catégorie B, et que leurs véhicules, vieillissants, soient remis en état. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le conflit ne trouve pas d’issue. Au contraire, la veille de Noël, la grève du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, hébergé à la Villa Ancely, a permis d’obtenir le remplacement des arrêts maladie longue durée.
      La nomination de leur ancien patron au cabinet de la ministre passe mal, et les syndicalistes l’ont fait savoir par une conférence de presse. « Nous sommes inquiets : Mme Buzyn dit partout qu’il ne faut pas baisser le nombre de soignants, or Raymond Le Moign fut le premier directeur à le faire à Toulouse », pointe le syndicaliste, pour qui cette nomination constitue un symbole.

      La réaction des praticiens hospitaliers du CHU est nettement plus tiède : « M. Le Moign est resté deux ans à la tête de l’hôpital, il arrivait dans un système de contraintes qui le dépassent et qui lui survivront. Les responsabilités sont partagées, et à chercher en amont », explique François Prévoteau du Clary, secrétaire général du syndicat des praticiens hospitaliers du CHU de Toulouse. Pierre-Louis Canavelli, représentant CFDT, le qualifie également de personne « compétente, pragmatique et ouverte au dialogue, dont la parole était plus crédible que son prédécesseur, bien plus agressif ».

      Invitée sur les ondes de Sud Radio, la ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn a répondu aux inquiétudes des cégétistes : « [M. Le Moign] avait une mission qui était le retour à l’équilibre de ce CHU. Les échos que j’en ai des élus toulousains qui m’en parlent me disent que ça a été un excellent directeur d’hôpital. Par ailleurs, j’ai connu M. Raymond Le Moign dans d’autres fonctions et je sais la vision qu’il a de la santé pour nos concitoyens, qui est très proche de la mienne, c’est-à-dire la qualité des soins. » Raymond Le Moign dirigera donc le cabinet d’Agnès Buzyn au moment de la réforme du financement de l’hôpital annoncée pour 2018, ainsi que celle des retraites, dont le ministère est également en charge.
      Jean Vignes, militant à Sud et routard du système de santé, émet une hypothèse sur les raisons qui ont poussé la ministre à nommer cet ancien élève de l’École des hautes études en santé publique à la direction de son cabinet. D’avril 2004 à juillet 2007, Raymond Le Moign a été directeur général adjoint du Centre de lutte contre le cancer à Nantes, et il est devenu vice-président de la Fédération nationale des Centres de lutte contre le cancer (FNCLCC, devenue Unicancer). Ces Centres de lutte contre le cancer sont des établissements de santé privés d’intérêt collectif (ESPIC). Or, les 23 et 24 novembre derniers, a eu lieu à Aix-en-Provence l’étude des coûts à méthodologie commune, un séminaire de décideurs hospitaliers. « La conclusion de cette réunion était que l’avenir, pour les établissements de la fonction publique hospitalière, était d’en sortir, pour se transformer en établissements privés à but non lucratif. Le modèle alors cité était le Centre de lutte contre le cancer. Cette idée est une vieille lune, qui avait déjà cours sous Sarkozy. Cela serait une solution pour revaloriser les carrières infirmières sans être obligé, pour le gouvernement qui l’a promis, d’aligner les grilles de salaire des deux autres fonctions publiques (d’État et territoriale) », anticipe le syndicaliste.

      Pour les autres interlocuteurs rencontrés dans le cadre de cet article, ces conjectures sont fantasques. « Seul l’avenir pourra valider ma supposition, mais il y a quand même beaucoup de fils qui convergent. La formuler, c’est déjà dire que l’on n’est pas dupes si le gouvernement s’engage sur cette voie », conclut le stratège de Sud santé sociaux.

      #techno-killer #restructuration #hôpital #établissements_privés_à_but_non_lucratif.

  • OSAR | Dailly est trop isolé pour un centre fédéral
    https://asile.ch/2017/12/28/osar-dailly-isole-centre-federal

    Situé à 1250 m d’altitude, le site militaire de Dailly dans le canton de Vaud (commune de Lavey-Morcles) est trop isolé pour accueillir un centre fédéral destiné au traitement des procédures d’asile accélérées. Installer les requérant-e-s d’asile dans cet endroit non desservi par les transports publics reviendrait à les isoler complètement. Il serait nettement préférable […]

  • I migranti che la Norvegia non vuole più

    Nella contea di #Østfold, un centinaio di chilometri a sud di Oslo, in Norvegia, sorge un grande e asettico hangar un tempo conosciuto come Smart club. Per decisione del ministero dell’immigrazione e dell’integrazione, al suo interno sono state montate una cinquantina di tende militari in fila per tre, in modo che lo spazio libero tra una tenda e l’altra non sia maggiore di sei-sette metri. Il campo coperto è un mondo a sé: vi si può accedere solo da alcune porte, mentre su tutto il perimetro della sua superficie l’illuminazione è artificiale, anche di giorno.

    Le tende raccolte nell’hangar possono raggiungere una capienza complessiva di mille posti letto. Qui, a partire dal 2018, saranno rinchiusi tutti i migranti che arrivano in Norvegia in attesa di sapere se otterranno o meno l’asilo politico. La permanenza durerà al massimo 21 giorni: chi otterrà l’asilo sarà poi trasferito in centri di accoglienza, chi andrà incontro a un rifiuto sarà invece immediatamente espulso. Rimpatriato nei paesi di partenza o rispedito in quelli di transito.

    È questo il modo in cui la ministra dell’immigrazione e dell’integrazione #Sylvi_Listhaug intende procedere a una “revisione totale” del sistema d’asilo in Norvegia. Listhaug è una dei due ministri in quota al Partito del progresso, la formazione politica di destra radicale – che però rifiuta di essere definita sia di “estrema destra”, sia “populista” – che dal 2013 governa con il Partito conservatore. Le elezioni del settembre 2017 hanno confermato la stessa maggioranza di governo, lasciando il partito laburista e le altre formazioni di sinistra all’opposizione.

    La decisione di rinchiudere tutti i migranti in unico luogo è solo l’ultimo atto della profonda rivisitazione delle politiche dell’immigrazione (e non solo di quelle che riguardano i richiedenti asilo) volute dal Partito del progresso.


    https://www.internazionale.it/reportage/alessandro-leogrande/2017/11/27/norvegia-migranti
    #Norvège #asile #migrations #réfugiés #révision #loi_sur_l'asile #enfermer_pour_mieux_expulser (c’est valable aussi pour la #restructuration de l’asile en #Suisse) #it_has_begun #renvois #expulsions #Afghanistan #réfugiés_afghans

    cc @reka même si le texte est en italien...

  • CSP Genève | Prise de position sur la restructuration de l’asile
    https://asile.ch/2017/11/28/csp-geneve-prise-de-position-restructuration-de-lasile

    La restructuration du domaine de l’asile est une réforme complexe qui a été lancée en 2011, il y a plus de six ans. Elle vise officiellement à accélérer les procédures d’asile et s’accompagne de la mise en place d’une protection juridique. Toutefois l’accent mis sur l’exécution rapide des renvois, la concentration des demandeurs d’asile pour […]

  • CHU de Tours : « Nous réclamons le droit d’être fier d’être des soignants »
    https://larotative.info/chu-de-tours-nous-reclamons-le-2474.html

    https://larotative.info/home/chroot_ml/ml-tours/ml-tours/public_html/local/cache-vignettes/L700xH489/arton2474-17d47-b4471.jpg?1508829335

    Lettre ouverte d’une infirmière du CHU de Tours concernant le plan de restructuration de l’hôpital, la dégradation des conditions de travail et la dégradation de la qualité de prise en charge des patients.

    Aujourd’hui nous avons bien compris que l’hôpital, outre sa fonction de service public, doit aussi se comporter comme une entreprise générant des profits, et qu’afin de recueillir ces dits profits, il faut rentabiliser la prise en charge non plus des patients et patientes, mais des clients et clientes. Et nous comprenons bien que pour des gestionnaires, écouter, tenir une main, rassurer, parfois essuyer des larmes et même accompagner les derniers souffles ne rapportent rien d’un point de vue financier. Mais pour nous, tout cela c’est notre quotidien.

    Comment assurer une éducation thérapeutique de qualité à nos patients en courant d’une chambre à l’autre ? Comment encadrer les personnels de demain, quand nous-mêmes, vous nous obligez par manque de temps, manque de moyens, manque d’effectifs à ne plus respecter scrupuleusement les protocoles de soins et d’hygiène ?

    Toutes ces interrogations sont pour nous source de stress, de malaise, de mal-être, d’insécurité au sein de notre travail. Nous nous soucions de la qualité de prise en charge de nos patients, nous demandons de respecter notre droit à travailler dans de bonnes conditions et en sécurité. Et pour cela, nous demandons des moyens humains pour le faire.

    #pénibilité #care #maltraitance #hôpital

  • Encore un suicide d’un camarade Goodyear, le 16ème...
    https://www.facebook.com/FrontSocialUni/posts/177556506127991

    Encore un suicide d’un camarade Goodyear, le 16ème...

    FAUT QUE CELA CESSE .....
    Mickael Wamen

    Y a vraiment des jours de merde, j’apprends une
    Nouvelle fois qu’un ancien pote de Goodyear à mis fin à ces jours, mon pote Jeremy notre pote, ami et frère, a décidé d’en finir hier ....

    Mais putain, Ca va s’arrêter quand, il y a quelques semaines Regis lui Aussi à mis fin à ses jours, broyé par les conditions de travail, inapte à tous travaux depuis des années , il vivait sous médocs H 24 la souffrance était telle qu’il a préféré y mettre un terme !!!

    Combien de nos copains se sont flingués depuis cette fermeture violente, les saloperies qui ont décidé de nous mettre dehors broyant ainsi nos vies sont coupables, nous perdons des potes et des familles perdent des papas, des époux, des frères .....

    J’ai la haine quand je pense aux deux enfants et l’épouse que Jeremy laisse, envie de gerber, putain Jeremy était jeune Bien trop jeune pour nous quitter, , il faut sacrément être à bout pour en arriver là,.

    La fin du chômage, l’arrivée au galop du RSA, Goodyear devrait être obligé de payer de suite les indemnités réclamées aux prudhommes et ou sont les promesses de reclassement, revitalisation ????

    Du vent, en attendant deux nouvelles familles sont anéanties, pour nous, ni Regis, ni Jeremy et tous nos autres amis, potes et frangins auraient dû en arriver là, les actionnaires qui ont décidé de faire fermer notre usine sont de vraies pourritures, ils se font un max de fric et continuent à broyer d’autres familles en toute impunité .

    #restructuration #usine #travail #violence_sociale #suicide

  • De la #pauvreté mondiale à l’#exclusion et à la détresse : allons à contre-courant de la guerre et de la #mondialisation | Mondialisation - Centre de Recherche sur la Mondialisation
    https://www.mondialisation.ca/de-la-pauvrete-mondiale-a-lexclusion-et-a-la-detresse-allons-a-contre-courant-de-la-guerre-et-de-la-mondialisation/5612918

    Le programme néolibéral, qui se démarque par l’imposition d’un « remède économique » énergique (mesures d’#austérité, gel des #salaires, #privatisation, abandon des programmes sociaux), soutient depuis les 30 dernières années une #délocalisation généralisée de l’industrie manufacturière vers des havres économiques dans des pays en développement où il y a une #main-d’œuvre bon marché (faibles salaires). Cela contribue aussi à appauvrir à la fois les pays développés et les pays en développement.

    « La pauvreté, c’est bon pour les affaires. » Elle permet d’approvisionner l’#industrie et des secteurs de l’économie de services en biens fabriqués à bon marché partout dans le monde.

    Ce processus de #restructuration économique généralisé (qui a atteint de nouveaux sommets) repose sur la compression des salaires et du coût de la main-d’œuvre partout dans le monde, tout en réduisant le pouvoir d’achat de centaines de millions de gens. Cette compression de la demande des consommateurs finit par provoquer une #récession et une hausse du #chômage.

    L’#économie de faibles salaires va de pair avec des taux de chômage excessivement élevés qui, dans les pays en développement, découlent de la #destruction de la production régionale et locale, sans oublier la déstabilisation de l’économie rurale. Cette « armée de réserve des sans-emploi » (Marx) contribue à maintenir les salaires au strict minimum.

    La Chine constitue le plus important havre de main-d’œuvre bon marché au chapitre de l’assemblage industriel, avec ses 275 millions de travailleurs migrants (selon des sources chinoises officielles). Ironiquement, les anciennes colonies de l’Occident, tout comme les pays qui ont été victimes de l’agression militaire et des crimes de guerre des USA (ex. Vietnam, Cambodge, Indonésie), ont été transformés en havre de main-d’œuvre bon marché. Les conditions qui prévalaient au lendemain de la guerre du Vietnam ont pour une large part contribué à l’imposition d’un programme néolibéral à partir des années 1990.

    Une main-d’œuvre bon marché est aussi importée de pays appauvris (Inde, Bangladesh, Philippines, Indonésie, etc.) et utilisée par l’industrie de la construction et l’économie de services.

    Les taux de chômage élevés permettent de maintenir les salaires à des niveaux exagérément faibles.

    Demande globale

    Cette restructuration économique mondiale a entraîné une hausse spectaculaire de la pauvreté et du chômage. Bien que la pauvreté soit considérée comme un avantage côté offre, parce qu’elle favorise des niveaux de salaires faibles, l’économie mondiale basée sur une main-d’œuvre bon marché entraîne inévitablement un effondrement du pouvoir d’achat, qui à son tour fait monter les taux de chômage.

    La main-d’œuvre bon marché et la compression du pouvoir d’achat sont des piliers du #néolibéralisme. Les politiques keynésiennes orientées sur la demande des années 1970 ont fait place au programme macroéconomique néolibéral dans les années 1980. Le programme de politique économique néolibérale adopté partout dans le monde soutient l’économie mondiale basée sur une main-d’œuvre bon marché. Avec l’abandon des politiques orientées sur la demande, le néolibéralisme ressort comme le paradigme économique dominant.

    Ajustement structurel dans les économies développées

    L’effondrement généralisé des niveaux de vie, qui est la conséquence du programme macroéconomique, ne se limite plus aux soi-disant pays en développement. Aux États-Unis, le chômage est généralisé ; dans plusieurs pays de l’UE, dont l’Espagne, le Portugal et la Grèce, les taux de chômage sont extrêmement élevés. Simultanément, les revenus de la classe moyenne sont comprimés, les programmes sociaux sont privatisés, les filets de sécurité sociale, y compris les prestations d’assurance-chômage et les programmes d’aide sociale, sont amoindris.

  • Centres fédéraux | Les recommandations du HCR à la Suisse
    https://asile.ch/2017/08/29/centres-federaux-recommandations-hcr-a-suisse

    Le Bureau Suisse du HCR publie ses recommandations à la Suisse concernant les conditions d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asile dans les centres fédéraux, en lien avec la restructuration de la loi sur l’asile adoptée en votation populaire le 5 juin 2016. Encadrement adapté pour les publics vulnérables, horaires de sortie étendus, meilleur respect de […]

  • Cumul allocations chômage et emploi : des effets pervers limités
    https://www.lesechos.fr/economie-france/social/030462447151-cumul-allocations-chomage-et-emploi-des-effets-pervers-limites

    Le dispositif étant accusé désormais de favoriser l’utilisation des contrats courts par les entreprises et le sous-emploi pour les chômeurs, au détriment des finances de l’assurance-chômage. Un document d’étude que vient de mettre en ligne la direction de la recherche du ministère du Travail (Dares) montre que la réalité est plus complexe. Son originalité par rapport aux nombreux travaux antérieurs est de s’appuyer sur l’examen de la situation de 10.000 demandeurs d’emploi en activité réduite entre 2012 et 2014.

    Les trois quarts d’entre eux ont eu faiblement recours à l’activité réduite sur la période, constatent les auteurs de ces travaux, Pauline Gonthier et Klara Vinceneux. Ils appartiennent à trois groupes distincts : des personnes retrouvant rapidement un emploi ou n’ayant droit qu’à une faible durée d’indemnisation ; d’autres qui alternent emploi et chômage ; et, enfin, des chômeurs inscrits depuis longtemps, parmi lesquels les personnes de plus de 40 ans et celles peu ou pas diplômées sont surreprésentées.

    Le dernier quart de l’échantillon, qui a, lui, fréquemment voire intensivement recouru à l’activité réduite, concentre trois autres types de profils. Il y a les personnes exerçant un petit temps partiel, avec une surreprésentation des intermittents du spectacle, des assistantes maternelles et des intérimaires, pour qui l’allocation est un complément durable. A l’inverse, le document d’étude pointe les personnes au chômage depuis un certain temps à la recherche d’un complément de revenu. Enfin, il y a les personnes qui occupent un emploi trop payé pour cumuler avec leur allocation, mais pas forcément satisfaisant et qui restent inscrites pour « bénéficier de mesures d’accompagnement », rester éligibles à certaines aides et voir certaines démarches administratives facilitées.

    Un coût certain pour l’assurance-chômage

    Le résultat est un coût certain pour l’assurance-chômage, montré du doigt, compte tenu de son déficit record. Mais il doit être relativisé, car le dispositif d’activité réduite diminue aussi d’autres dépenses sociales. « 60 % du surcroît de dépenses d’assurance-chômage lié au cumul allocation/salaire [est] contrebalancé par une diminution des prestations sociales de solidarité », notent les chercheuses.

    Des demandeurs d’emploi qui travaillent ? Les 7 visages de l’activité réduite
    http://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/de-212-sept-visages-activite-reduite.pdf

    • L’activité à temps réduit des chômeurs, une ligne de front décisive des #restructurations capitalistes

      Outre la réforme Unedic - orientée par la dernière Loi de finances P.S et partie intégrante - pour qui veut bien le voir- de la Loi travail 1 et 2- qui se prépare pour la rentrée, un décret et des circulaires récentes stipulent que dès le 1/9/2017, les chômeurs en activité réduite ne pourront percevoir l’#ASS que durant 3 mois...
      https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F12484

      La création de la prime d’activité ne cesse de produire ses effets, dont une baisse des montants de RSA perçus, et des évictions de ce même minimum, ce qui fait bien moins de bruit que les 5 € piquées sur l’alloc logement (avant une contre réforme générale de ces droits-là aussi, à moins que ça branle dans le manche - comme dit la chanson-, que cela cause trop de soucis au bailleurs).
      https://twitter.com/clprtr/status/898354377362206720

      D’autre part, la réduction drastique du nombre d’emplois aidés (mais quel « #emploi » n’est pas "aidé ?) va faire augmenter le nombre de demandeurs de salaires, pendant que le service civiques (P.S) à 600€ va drainer les moins de 25 ans (tj interdits de RSA, sauf à la marge : enfants, conjoint RSAste).

      #prime_d'activité #RSA #atroce #austérité #revenu

    • Chômage : l’activité réduite
      http://www.ies-salariat.org/wp-content/uploads/2018/02/Notes_IES_42.pdf

      L’activité réduite est un dispositif d’indemnisation du chômage qui reconnaît le droit d’exercer une activité professionnelle et d’être indemnisé au cours d’un même mois (Vivés, 2018).
      D’après les chiffres de l’Unédic, Alors qu’entre 2003 et 2017, le nombre d’allocataires indemnisés sans activité est stable (1,8 million) celui des allocataires en activité réduite augmente massivement (de 800 000 à 1,6 millions). Depuis 2006, un allocataire indemnisable sur deux environ est en activité réduite.
      Les chômeurs en activité réduite sont enregistrés comme demandeurs d’emploi dans les catégories B (ayant exercé une activité réduite courte i.e. moins de 78 heures par mois) et C (ayant exercé une activité réduite longue i.e. plus de 78 heures par mois). Ils peuvent percevoir différents types d’allocation : l’ARE (assurance chômage), l’ASS (dispositif de solidarité) ou le RSA.
      En matière d’indemnisation, le principe consiste à verser à l’allocataire un pourcentage de l’allocation qu’il percevrait s’il n’avait pas repris d’emploi. Ce pourcentage est calculé en fonction de trois seuils : un seuil horaire, un seuil en rémunération et un seuil de durée. Quand un ou plusieurs seuils sont dépassés, l’allocataire peut rester inscrit mais il ne peut être indemnisé. Pour renforcer les incitations à reprendre une activité en augmentant les possibilités de cumul, ces seuils ont été dans l’ensemble rehaussé.

      https://seenthis.net/messages/620176
      https://seenthis.net/messages/613989

  • Comment la #SNCF a créé des centaines de filiales pour mieux préparer la libéralisation du transport ferroviaire
    http://multinationales.org/Comment-la-SNCF-a-cree-des-centaines-de-filiales-pour-mieux-prepare

    En 2020, le transport ferroviaire en Europe sera totalement ouvert à la concurrence. En #France, ce sera la fin du monopole de la SNCF sur le transport de voyageurs. L’opérateur public historique se prépare depuis de longues années aux affres de la « concurrence libre et non faussée ». Des myriades de filiales ont été créées, en France comme à l’étranger, réduisant les salaires, flexibilisant l’organisation, entamant le contingent des cheminots sous statut. Malgré les discours enthousiastes sur les bénéfices (...)

    #Enquêtes

    / #Transports, France, SNCF, #Privatisations, #restructuration, #santé_et_sécurité_au_travail, #conditions_de_travail, #sous-traitance, #société_mère, services (...)

    #services_publics
    « https://fr.wikipedia.org/wiki/Tram-train »
    « https://rapportsdeforce.fr/les-ouibus-lyon-en-greve-contre-leur-liquidation »
    « https://rapportsdeforce.fr »

  • Les #travailleurs_sociaux marchent contre les #restructurations dans la protection de l’enfance
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060717/les-travailleurs-sociaux-marchent-contre-les-restructurations-dans-la-prot

    La marche des travailleurs sociaux d’Angers contre la restructuration de leur secteur est arrivée à Paris mardi 4 juillet, interrompant les dixièmes assises de la protection de l’enfance. Ils espèrent donner à leur mouvement une ampleur nationale.

    #France #Angers #protection_de_l'enfance

  • « Un plan social low cost » : #Sanofi accusée de sous-évaluer délibérément ses salariés
    http://multinationales.org/Un-plan-social-low-cost-Sanofi-accusee-de-sous-evaluer-deliberement

    Depuis quelques années, l’entreprise Sanofi pratiquerait délibérément le « ranking forcé », consistant à sous-noter délibérément un quota fixe de salariés, pour mettre la pression sur les équipes, briser les « résistances au changement », et pousser les plus récalcitrants au départ. « Un plan social low cost », selon les syndicats, qui s’inscrit dans le contexte de restructurations et de suppressions d’emploi à répétition au sein du groupe pharmaceutique. La direction de Sanofi admet des « anomalies » mais (...)

    Actualités

    / #France_Inter, #Pharmacie, #France, Sanofi, #restructuration, #management, #droits_des_travailleurs, conditions de (...)

    #conditions_de_travail
    «https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info/secrets-d-info-10-juin-2017»

  • A l’encontre » Grèce. La trajectoire du #PIB grec et celle du QI des journalistes économiques
    http://alencontre.org/europe/grece/grece-la-trajectoire-du-pib-grec-et-celle-du-qi-des-journalistes-economi

    Dans le monde des médias français, la #croissance grecque semble vivre dans un monde séparé des plans d’#austérité et des #excédents budgétaires. C’est d’ailleurs bien ce que sous-entendait cet extraordinaire éditorial du Monde du 22 avril dernier titré majestueusement « la bonne surprise grecque » qui se réjouissait avec emphase de l’excédent budgétaire primaire grec, largement supérieur aux attentes, et y voyait la certitude pour la Grèce d’une #restructuration de la dette. La nouvelle #récession du pays est pourtant bien le fruit de cet excédent qui n’est rien d’autre qu’une ponction de la richesse nationale pour le seul bénéfice de ses créanciers, alors même que l’outil productif du pays est inexistant. Ce sont les hausses d’impôts, les baisses de retraites, les coupes budgétaires diverses qui ont causé cet excédent dont Le Monde se réjouissait tant et qui, partant, ont détruit l’#économie grecque. Mais qu’importe, dans le monde des #médias français, l’excédent budgétaire n’a que des vertus.

    Ce refus entêté de faire le lien entre #réforme, austérité et récession est évidemment symptomatique du biais idéologique du traitement de l’actualité économique. Et, dès lors, le silence de nos chroniqueurs et éditorialistes de tous poils, toujours prompts à nous vendre la lessive austéritaire si bonne pour nous, se comprend. Certes, l’intérêt de la chronique économique devrait être de faire le lien entre des faits liés que l’on voudrait voir séparés. Mais, plus que jamais, la Grèce est la mauvaise conscience de la « magie des réformes », alors même que les ondes et les pages françaises débordent de louanges pour ces mêmes réformes qui régleront tout. Il est donc plus simple d’éviter de parler de cas gênant. Et si l’on y revient dans les jours qui viennent, gageons que ce sera pour insister sur la magnanimité des créanciers qui acceptent de renoncer à des intérêts futurs qu’ils sont certains de ne pas toucher, compte tenu de la politique qu’ils imposent à la Grèce, et non pour dénoncer et démonter cette politique.

  • Le Vote FN au village

    Les ménages modestes du périurbain sont devenus, au fil des succès électoraux du FN, une figure centrale des com­mentaires médiatiques.
    Peu d’enquêtes sérieuses se sont pourtant intéressées à leurs conditions de travail, à leurs parcours résidentiels et aux devenirs de leurs enfants. Basé sur un travail de terrain de longue durée, ce livre restitue les trajectoires des salarié-e-s d’un parc d’activités comme il en existe beaucoup à la périphérie des grandes villes. À partir d’extraits d’entretiens et d’observations, il revient sur les transformations qui affectent depuis plusieurs décen­nies les fractions stables des #milieux_populaires : #restructurations dans l’industrie et les services, durcissement des conditions d’accès à la propriété et évolution du système de formation. Même si leurs pratiques électorales s’avèrent plus diversifiées qu’on ne le pense, le #FN attire une part de ces ménages du #périurbain, qui sont pourtant loin de tous figurer parmi les plus démunis. Au-delà des explications convenues, notamment celles du #déclassement, l’ouvrage offre ainsi des clés de compréhension des processus de radicalisation politique. Il montre enfin comment des élus municipaux, sans être encartés au FN, s’emploient très concrètement à empêcher la venue de familles issues de l’im­migration et de ménages en situation précaire, contribuant par là à banaliser le rejet de ces catégories sociales stigmatisées. Dans un contexte de hausse de l’abstention et de défiance envers les responsables politiques, ce livre éclaire les aspirations et les tensions vécues par nombre de ménages populaires.

    https://pierrebourdieuunhommage.blogspot.gr/2017/05/violaine-girard-le-vote-fn-au-village.html

    #extrême_droite #nivillenicampagne #sociologie

    • https://seenthis.net/messages/594804#message595046

      « Mon voisin vote Front national »
      Combattre un parti impose-t-il de condamner ceux qu’il a réussi à séduire ? Un militant de longue date de diverses organisations antiracistes d’extrême gauche interroge les formes de lutte dont il a usé, sans succès, contre le Front national. Son témoignage aide à comprendre comment celui-ci a réussi à devenir l’un des acteurs décisifs de la prochaine élection présidentielle française.

      Willy Pelletier est coordinateur, avec Gérard Mauger, de l’ouvrage collectif Les classes populaires et le FN . Explication de vote, paru également aux éditions du Croquant, en collaboration avec la Fondation Copernic. Ce texte est extrait de la contribution intitulée « Contre l’ethnocentrisme militant ».

  • Stopexclusion | Interview d’Aldo Brina : Nouvelle restructuration de l’asile
    https://asile.ch/2017/05/01/stopexclusion-interview-daldo-brina-nouvelle-restructuration-de-lasile

    Stopexclusion qui a été à l’origine de la campagne Ma Genève, grâce notamment à Aldo alors président de la Coordination lui a posé quelques questions au sujet de cette nouvelle restructuration, les conséquences pour Genève et quels moyens pour lutter contre.

  • Aldo Brina | Restructuration de l’asile : ce qu’on sait sur les centres fédéraux
    https://asile.ch/2017/04/11/aldo-brina-restructuration-de-lasile-quon-sait-centres-federaux

    La restructuration de l’asile, acceptée en votation populaire en juin 2016, repose sur différents éléments : volonté d’accélération du traitement de quelque 60% des procédures (probablement en majeure partie celles conduisant à un renvoi), concentration de ces procédures dans des centres fédéraux (les demandeurs d’asile ne sont plus attribués à un canton), mise en place d’une […]