• Avec 22 nouvelles commandes, l’Europe assure le sauvetage du Canadair


    Faute de contrats, les chaînes d’assemblage de l’avionneur canadien étaient à l’arrêt. « Cela fait presque dix ans sans qu’aucun Canadair n’ait été vendu ou livré », ...
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/06/17/avec-22-nouvelles-commandes-l-europe-assure-le-sauvetage-du-canadair_6613942

    https://archive.ph/B1OjW

    [France] Les inquiétudes persistent sur l’état des Canadair, entre vieillissement des appareils et tension sur la maintenance (2024)
    https://archive.ph/y9th0

    #sécheresse #incendies #retard_à_l'allumage

  • Le #nucléaire va ruiner la #France
    https://reporterre.net/La-relance-du-nucleaire-va-ruiner-la-France

    Malgré le coût faramineux du tout-nucléaire, la France s’enferre dans cette impasse. Voici les bonnes feuilles du livre-enquête « Le nucléaire va ruiner la France ». Laure Noualhat y décortique les mécanismes d’une gabegie.

    La relance nucléaire est-elle raisonnable ? À en croire Emmanuel Macron et tant d’autres, le « graal » nucléaire serait la seule solution pour ralentir le changement climatique et préserver notre confort. Alors que l’État fait des économies à tout-va, le secteur semble bénéficier d’un budget illimité.

    On a appris lundi que le centre d’enfouissement de #déchets_nucléaires #Cigéo à #Bure, coûtera jusqu’à 37,5 milliards d’euros. Pour la relance de la filière, la facture grimpera au minimum à 80 #milliards d’euros. À mesure que les #retards s’accumulent, ces montants sont sans cesse revus à la hausse. Le tout alors qu’#EDF est déjà lourdement endettée.

  • Quels sont les bienfaits du bilinguisme ?

    Quels sont les avantages du bilinguisme chez l’#enfant et l’3adolescent ? #Développement_cérébral, réussite scolaire, perception du monde : nos invités, spécialistes et parents, partagent leurs expériences.

    Quelles sont les #vertus du bilinguisme, notamment chez les enfants et les adolescents, quand on sait que la moitié des enfants du monde parle une langue différente de celle parlée à la maison ? Dans notre pays, un enfant sur quatre parle chez lui une autre langue que le français… Alors à quoi ressemble le développement cérébral et intellectuel des bilingues ? De quelle façon le bilinguisme ou le plurilinguisme contribue-t-il à la #réussite_scolaire ? Les bilingues pensent-t-ils et voient-ils le monde autrement ? Nous verrons également si certaines langues sont plus valorisées que d’autres.

    Langues invisibles : un bilinguisme à deux vitesses

    Dans une France où le plurilinguisme est une réalité pour des millions d’enfants, toutes les langues ne bénéficient pas de la même #reconnaissance. Si l’#arabe est la deuxième langue la plus parlée du pays avec près de 4 millions de locuteurs, elle est pourtant « sept fois moins transmise que l’#anglais », souligne Anna Stevanato, fondatrice de l’association Dulala, qui milite pour la valorisation de toutes les #langues_familiales, en accompagnant parents et professionnels de l’éducation.

    Cette #inégalité de #transmission, souvent liée à des freins culturels et institutionnels, se manifeste dans la manière dont certaines langues sont perçues. Michel Launay, linguiste et auteur de La République et les langues (Raisons d’agir, 2023), dénonce ainsi un « #bilinguisme_du_riche », valorisé lorsqu’il s’agit d’anglais ou d’#espagnol, face à un « #bilinguisme_du_pauvre », souvent stigmatisé : « Si un enfant parle anglais à la maison, on s’extasie ; mais s’il parle wolof, on s’inquiète de sa réussite scolaire », déplore-t-il.

    Dans ce contexte, les parcours familiaux diffèrent : certains parents, attachés à leur #culture_d’origine, transmettent leur langue comme un trésor identitaire ; d’autres préfèrent inscrire leurs enfants à des cours privés de langues pour anticiper leur réussite. Par ailleurs, environ 80 000 enfants allophones, nouvellement arrivés, sont scolarisés dans des dispositifs spécifiques (UPE2A) dès le primaire, mais très peu en maternelle, où l’on attend souvent des enfants qu’ils fassent seuls le pont entre la langue du foyer et celle de l’école.

    Briser les #mythes : les bienfaits du bilinguisme enfin reconnus

    Malgré les preuves scientifiques actuelles en faveur du bilinguisme, de nombreuses familles issues de l’immigration continuent de douter de ses bienfaits. « À l’hôpital Robert-Debré, en échangeant avec des familles venues du monde entier, j’ai été frappée d’entendre que certaines ne voulaient pas que leurs enfants parlent leur #langue_maternelle », rapporte Nawal Abboub, chercheuse spécialisée en développement du cerveau et de l’apprentissage à l’Université Paris-Cité. Un renoncement souvent motivé par la peur d’entraver le développement cognitif de l’enfant, une inquiétude profondément enracinée dans l’histoire.

    « Dès les années 1920, on trouvait dans les écrits l’idée que parler deux langues provoquait une #confusion mentale, voire un #retard intellectuel », explique-t-elle. Ces #représentations ont été renforcées par des études américaines peu rigoureuses qui comparaient des enfants anglophones à des enfants issus de l’immigration encore en phase d’#apprentissage. « Pendant longtemps, y compris dans les milieux médicaux et éducatifs, on a véhiculé la croyance que le plurilinguisme nuisait au développement de l’enfant », rappelle Michel Launay. Il cite l’ouvrage d’AndréeTabouret-Keller, Le bilinguisme en procès, cent ans d’errance, qui retrace cette période où la diversité linguistique était perçue comme pathogène.

    Or, les avancées scientifiques depuis les années 1960 sont catégoriques : non seulement le bilinguisme n’a aucun effet négatif, mais il favorise au contraire les capacités intellectuelles. « Il n’y a aucun retard cognitif chez les enfants bilingues, bien au contraire », insiste Nawal Abboub. Des recherches menées sur des enfants franco-anglais au Canada ont montré qu’ils « surpassaient les monolingues dans les mesures verbales et non verbales de l’intelligence ». Il est donc urgent de « rassurer les familles » et de former les professionnels de l’éducation et de la santé pour en finir avec ces mythes.
    le cerveau des tout-petits, une machine à langues

    Les recherches en neurosciences confirment aujourd’hui ce que beaucoup pressentaient : le cerveau des jeunes enfants est une véritable #éponge_linguistique. « Les neurones au début de la vie ont encore cette flexibilité, cette malléabilité », explique Nawal Abboub, soulignant leur capacité « incroyable » à apprendre plusieurs langues en simultané, bien avant que les automatismes d’une langue maternelle ne s’ancrent durablement.

    Contrairement aux idées reçues, les bébés bilingues ne confondent pas les langues. « Ils font la différence très tôt dans le développement, dès les premiers mois de vie », assure-t-elle, rappelant qu’un mot peut être tiré d’une langue ou d’une autre, selon sa pertinence. Ce mécanisme, loin d’être un frein, leur confère même un avantage : « Ils compensent plus facilement, ce qui leur donne des atouts linguistiques, mais aussi cognitifs. »

    Les données de la neuro-imagerie renforcent ces observations : chez les bilingues précoces, les deux langues activent les mêmes zones du cerveau, tandis que les bilingues tardifs sollicitent des circuits supplémentaires liés à l’effort attentionnel. « Leur cerveau fait plus d’effort pour traiter l’information », explique la neuroscientifique. Une fatigue que ressentent bien des adultes apprenant une langue étrangère sur le tard. Mais le #bilinguisme_précoce va bien au-delà du langage : « À seulement sept mois, des enfants exposés à deux langues montrent déjà une meilleure #flexibilité_mentale », affirme-t-elle, évoquant leur capacité à s’adapter à des changements de règles dans des jeux simples. Une preuve, s’il en fallait, que le bilinguisme n’est pas un obstacle au développement, mais bien une richesse à cultiver dès la naissance.

    Invités :

    – Nawal Abboub, spécialiste du développement du cerveau et de l’apprentissage, docteure en sciences cognitives de l’université Paris-Cité. Elle participe activement à la lutte contre les inégalités sociales en co-construisant des programmes dans le champ de la petite enfance. Elle est l’autrice de La puissance des bébés (Fayard, 2022 ; rééd. Poche, 2023).

    – Claire Etchegoyhen, directrice du pôle héros Bayard Jeunesse.

    – Michel Launey, linguiste. Il a travaillé sur deux langues amérindiennes (nahuatl et palikur) et sur la scolarisation en français des élèves allophones, en particulier en Guyane. Il est l’auteur de La République et les langues (Raisons d’agir, 2023) et membre des linguistes atterrées.

    – Ninon Ninghui Liu-Merlin, interprète, et son fils Victor Wolfenstein, enfant multilingue.

    – Anna Stevanato, linguiste spécialisée dans le bilinguisme. Elle est la fondatrice et directrice de l’association « Dulala » (D’une langue à l’autre), qui vise à faire du multilinguisme un levier pour favoriser l’égalité des chances et lutter contre les discriminations.

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-du-mercredi-14-mai-2025-5992942

    #langues #bilinguisme #multilinguisme #stigmatisation
    #podcast #audio

  • Parce qu’on m’a encore énervée, j’ai fait un post linkedin qui va devenir un post de blog sous peu...

    « Aude tu peux relire rapidement et valider ? c’est #urgent ! »

    Je dé-teste le #management_par_l'urgence et je ne remercierai jamais assez mon ancienne cheffe qui m’a appris à questionner les urgences et à ne plus les accepter comme "allant de soi".

    Du coup je peux désormais répondre :
    👉 Est-ce que ça peut attendre la réunion qu’on a déjà de prévue demain ?
    👉 Est-ce que tu peux traduire urgent par une #deadline réelle ? (par exemple urgent ça veut dire dans 2 h ou dans une journée ?)
    👉 Et il va se passer quoi si je réponds un peu en #retard ? (spoiler, 9 fois sur 10, rien).

    Et grâce à ça, je m’évite l’aller simple vers le burn-out (j’ai frôlé, j’ai donné, je recommande pas), et je protège aussi mes proches et mes équipes.

    Mais c’est quand même ultra dur à faire quand on travaille (dans le monde pro ou associatif) avec des drogués de l’urgence...

    Vous faites comment vous ?

    J’ai écrit ce fil parce que récemment on m’a un peu agacé, et alors j’ai trouvé cet article que je voulais partager ...
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/toujours-plus-vite-jusquou-irons-nous-avant-de-ne-plus-pouvoir-tenir-la-cadence

    Voilà, du coup j’en ai fait un article de blog ...
    https://blogz.zaclys.com/depuis-les-gorces/cest-urgent

    https://social.sciences.re/@AudeCaussarieu/114267555975870488
    #urgence #cadence #rythme #néo-management #travail

    • Urgence toxique

      Le management par l’urgence

      Je dé-teste le management par l’urgence. Je déteste quand on me demande de faire des trucs en « comptant sur ma #réactivité » ou « ça serait bien que ça soit fait avant mercredi », pourquoi mercredi ? Aucune idée.

      C’est insupportable parce que :

      1. J’ai une tonne de trucs à faire, j’ai besoin de hiérarchiser, et donc j’ai besoin de savoir pour quand c’est réellement. Si tout le monde me dit « #au_plus_vite », je ne sais pas faire. Et si je veux répondre à toutes les demandes urgentes ou pressées de mon entourage, je vais finir en #burn-out.

      2. En fait, il n’y a rien d’urgent. Je n’ai pas un métier où je sauve des vies. Je n’ai pas d’activité associative ou militante où je sauve des vies. Donc si le flyer ne part pas à temps, si la réunion est décalée d’une semaine, en fait, il ne se passe pas grand chose. À part le mécontentement de certaines personnes qui se font un honneur d’être réactives en toutes circonstances.

      3. Quand c’est urgent, on n’a pas le temps de réfléchir. Est-ce qu’il y aurait une meilleure manière de faire ? À quel problème cherche-t-on à répondre réellement ? ... Pas le temps, c’est urgent, dis oui, fait ce que je te demande !!! Vite !!!

      4. Souvent l’urgence est une excuse pour contourner les procédures, et pour voler du temps aux autres. « Oui oui on a une réunion demain mais je préfère que tu regardes aujourd’hui c’est vraiment urgent je me suis engagé. » Donc parce que Jean-Michel s’est engagé, je dois maintenant prendre sur mon temps pour lui résoudre son problème ?

      5. C’est en fait un comportement de manipulateur. Le manipulateur utilise l’urgence – et ma bonne conscience – pour me tordre le bras et essayer de me faire faire quelque chose que je ne veux pas faire.

      C’est du #management_toxique de mettre en permanence une #pression sur toutes les personnes avec qui on travail parce que c’est pressé / urgent. C’est une manière d’abuser du temps et de l’énergie des autres en se justifiant par le fait que « Ah mais elle pouvait dire non hein, je ne l’ai pas forcée à dire oui ». Non tu as juste envoyé 2 mails à 1 heure d’intervalle et un slack en disant à quel point c’était important pour le groupe / l’entreprise et que ça aiderait beaucoup si je le faisais vite.

      J’ai évidemment rencontré ce comportement toxique dans le monde professionnel (vive la start-up nation où tout doit aller viiiite !), mais aussi dans le monde associatif ou militant. Et là ça me désespère.

      Pourquoi ils font ça ?

      Je ne suis pas dans la tête des manipulateurs qui veulent que je fasse des choses en me mettant en quatre même si je dis que je n’ai pas le temps. Moi, je suis plutôt dans la team des personnes qui écoutent d’abord les besoins des autres et qui ont toujours peur d’embêter.

      Mais en en discutant autour de moi, j’ai quelques hypothèses sur ces personnes :

      – Peut-être qu’elles gèrent leur charge mentale et leur anxiété en passant le bébé à quelqu’un d’autre.

      - Peut-être qu’elles ne sont pas capables elles mêmes de prendre du #recul sur la demande de quelqu’un d’autres qui leur met la #pression, et du coup, elles poussent sur les personnes sous elles. Parce qu’on met rarement de la pression sur son patron, si ?

      – Du coup, je me dis que c’est encore un mécanisme de #pouvoir et de #domination : en faisant ça, elles montrent leur importance et leur capacité à diriger les autres.

      – Et peut-être ce sont juste des mouches du coche. Elles ont besoin de s’agiter pour exister et alors qu’elles empêchent tout le monde de travailler convenablement, elles sont convaincues de leur propre importance...

      Répondre à l’urgence

      Je ne remercierai jamais assez mon ancienne cheffe qui m’a appris à questionner les urgences et à ne plus les accepter comme “allant de soi”. Avant, j’écoutais les urgences des autres, les deadlines qu’ils me donnaient, et j’essayais d’y répondre, quitte à me lever à 4 heures du matin pour finir à temps.

      1. Questionner

      Mon ancienne cheffe m’a appris à ne plus répondre directement « oui », mais à questionner l’urgence. J’ai appris à poser des questions comme :

      – Est-ce que ça peut attendre la réunion qu’on a déjà de prévue demain ?

      – Tu as besoin de ça pour quelle date ? (par exemple urgent ça veut dire dans 2 h ou dans une journée ?) Un mastonaute me disait qu’il aimait demander : « C’est urgent pour quand ? » (https://piaille.fr/@yanncphoto/114268331396473237)

      – Quel est le risque si on ne fait pas ça pour demain ? (spoiler, 9 fois sur 10, rien).

      2. Dire non

      L’autre truc que j’ai appris, c’est à dire non. Enfin plus précisément à ne pas dire oui.
      J’ai appris à me demander ce qui serait un délai convenable pour moi. C’est encore work in progress mais j’y arrive de mieux en mieux. J’ai appris à répondre « Je pourrais le faire pour le XXX », sans m’excuser, sans expliquer. Le plus surprenant, c’est que souvent, ça suffit.

      Mais avec certains forceurs, ça ne suffit pas. Soit il faut répéter non, soit je finis par craquer et le faire et je suis ensuite très en colère et j’écris un long article de blog...

      Pour aller plus loin

      - Il y a un livre (https://www.odilejacob.fr/catalogue/psychologie/psychologie-generale/affirmez-vous-face-aux-manipulateurs_9782415000660.php) qui m’a pas mal aidé à comprendre que toutes les personnes qui essaient de me forcer la main pour que je dise oui quand j’ai envie de dire non sont des manipulateurs. Ce livre qui m’a été recommandé par la psychologue du travail qui m’accompagne explique bien tous les mécanismes et donne des techniques pour s’affirmer face aux manipulateurs.

      J’ai récemment cherché des ressources sur l’urgence et sur la pression qu’on se met au travail, mais aussi dans nos associations et dans beaucoup trop de projet. Cet article m’a donné quelques références que j’ai envie de lire ... quand j’aurais le temps 😆 :
      https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/toujours-plus-vite-jusquou-irons-nous-avant-de-ne-plus-pouvoir-tenir-la-cadence

      https://blogz.zaclys.com/depuis-les-gorces/cest-urgent

    • Voilà le principe qui est mien (que mon ancien responsable répétait souvent) : « Il est urgent d’attendre. »

      Où l’on se rend compte bien souvent que les demandes sont effectivement rarement si urgentes que ça. Maintenant qu’on a adopté une méthodologie assez stricte dans mon équipe (à base de « sprints », donc si la demande est hors du sprint c’est niet 90% du temps), on a moins de soucis. Avant ça, quand j’avais un gros doute, pour savoir si c’était vraiment urgent, j’attendais de voir si la personne me relance sur le sujet et parfois le sujet était carrément oublié, c’était juste une lubie passagère d’un gus qui pensait que les petites mains allaient s’activer dans tous les sens pour son plaisir. Sans compter les deadlines fantaisistes : « on veut tel truc absolument pour tel jour » puis, quand on livre le jour J, ça change d’avis ("finalement on déploie le truc dans un mois, on t’avait pas dit ?"), ça tergiverse, on revoit le truc qui a été pensé à la va-vite et finalement sera livré bien plus tard (ou même pas du tout). Donc oui, il faut toujours questionner l’urgence et savoir dire non (quand on peut, évidemment j’ai bien conscience que mes problématiques de travailleur de bureau ne sont pas celles de l’usine, de McDo ou de l’entrepôt Amazon et que quand on est tout en bas de l’échelle dire « non » est rarement une option...).

      Non tu as juste envoyé 2 mails à 1 heure d’intervalle et un slack en disant à quel point c’était important pour le groupe / l’entreprise et que ça aiderait beaucoup si je le faisais vite.

      Ah ah, et à multiplier par le nombre d’outils : le message slack perso pour me dire qu’un message a été envoyé dans un autre salon slack (par la même personne, et que j’ai vu hein) + éventuellement le mail et le ticket sur le même sujet voire le summum : venir dans le bureau pour dire « t’as vu mon slack ? »... Tout ça pose la question au passage de la pertinence d’avoir une messagerie instantanée en entreprise.

  • #La_Poste s’effondre : comment le #néolibéralisme détruit tout

    Plus de 200% d’augmentation en 20 ans. Quel produit a connu une explosion comparable au #prix du #timbre ? Aucun. Pour quelle amélioration ? Pire que tout.

    En l’an 2000, envoyer une lettre coûtait 2,70, francs soit moins de 50 centimes d’euros. En 2015, le prix était encore relativement contenu : 0,68 euro. Depuis, il explose. 1,39 euro en 2025 pour envoyer quelques grammes de papier. Trois fois plus qu’en 2000.

    En 2024, le gouvernement avait validé une augmentation moyenne des timbres de 8,3%. En 2025, la hausse est de 7,75%. Fulgurante, année après année, sans que rien ne le justifie. D’autant que le #bénéfice net de La Poste s’élevait au premier semestre 2024 à 495 millions d’euros.

    En ce début d’année 2025, alors qu’envoyer du #courrier devient un luxe, plusieurs médias révèlent que La Poste française ne parvient même plus à remplir sa #mission essentielle, celle qu’elle exerce depuis sa création, au 17ème siècle : l’acheminement d’enveloppes.

    Le 23 janvier, « plus d’un million de lettres prend la poussière dans divers centres de tri en #France » écrit le quotidien La Dépêche. Certains courriers expédiés en décembre ou novembre n’ont jamais été reçus et attendent. D’autres sont perdus. C’est toute une #chaîne_logistique qui semble en train de s’effondrer. En décembre, des habitants de Nice retrouvaient 318 lettres dans une poubelle. Depuis des mois, ils ne recevaient plus leurs courriers, ou avec beaucoup de #retard. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Ce qui fut un #service_public efficace a été saboté.

    Des syndicalistes de La Poste dénoncent le manque d’#investissement et la #réduction_des_effectifs par la direction. « À partir du moment où on ferme des #plateformes_de_tri, à partir du moment où La Poste a décidé de se séparer de beaucoup d’emplois… eh bien ce qui était prévisible » explique Arnaud Bordier, responsable Sud PTT du département d’Ille-et-Vilaine.

    « Que se passe-t-il à La Poste ? » se demande la presse. Comment un #service_public aussi ancien peut-il être à ce point défaillant, dans l’un des pays les plus riches du monde ? Comment, alors qu’il y a beaucoup moins d’envois de lettres – 15,9 milliards en 2019, 6 milliards en 2023 –, de meilleurs moyens technologiques pour les acheminer et un prix beaucoup plus élevé, ce service ne parvient-il plus à fonctionner ?

    C’est simple : 40 ans de néolibéralisme et de #privatisations. 50.000 #emplois supprimés entre 2004 et 2023. Et toujours plus de #profits pour les mêmes bourgeois qui profitent du copinage et des grandes écoles.

    Dès 1983, le Parti Socialiste commence à démanteler ce fleuron du service public : il sépare les directions de La Poste et des Télécommunications. Les fameuses #PTT, qui disposaient d’un ministère spécifique depuis un siècle et maillaient le territoire français efficacement et pour pas cher. Ce sont deux entités séparées qui seront bientôt mises en concurrence.

    En 1990, La Poste et les Télécommunication deviennent deux entreprises dont la gestion se rapproche de celles du secteur privé. En 1997 le Parti Socialiste, toujours lui, privatise France Telecom’ qui deviendra Orange, avec des méthodes de #management épouvantables qui ont poussé de nombreux salariés à se suicider, provoquant un immense scandale.

    La moitié des anciens PTT est donc démantelée, la France a détruit son service public de télécommunication, au moment précis de l’envol d’internet et de la téléphonie mobile, alors qu’il y avait un créneau énorme. Nos dirigeants sont des visionnaires. C’est un #sabotage caractérisé, qui a permis la création d’oligopoles et de fortunes colossales pour les entrepreneurs véreux qui possèdent #SFR, #Bouygues ou #Free.

    Il ne fallait pas s’arrêter en si bon chemin. Au tour de La Poste. En 2008, l’administrateur de l’entreprise veut changer son statut pour en faire une #société_anonyme et qu’elle puisse être partiellement privatisée. Les facteurs organisent une « votation citoyenne » contre ce projet. Un immense succès, plus de 2 millions de votant-es, superbement ignoré-es par les autorités.

    Simultanément, la création de la #Banque_postale fait entrer la Poste dans une nouvelle ère. Il n’y a plus « aucune obligation de service public pour la filiale de La Poste » écrit la cour des comptes. Cette #banque doit faire de l’argent, et devient le cœur du groupe : elle vend des #assurances et des #crédits_immobiliers pour faire des profits, et noue des partenariats avec des multinationales financières. La Poste, c’est-à-dire l’envoi du courrier, le cœur historique de ce service, devient secondaire. Ce n’est plus qu’une filiale de sa banque.

    En parallèle, l’Union Européenne exige que tous les pays membres ouvrent leurs services postaux à la #concurrence, le 1er janvier 2011. La même année, la création de #La_Poste_Mobile éloigne encore plus l’entreprise du courrier : il s’agit d’un partenariat avec SFR, afin d’entrer en concurrence avec Orange. Relisez attentivement : les néolibéraux ont fait exploser les PTT en deux entités, les ont privatisées, et les ont ensuite mises en concurrence. Au détriment du service, des salarié-es, et en faisant exploser les prix. Champions du monde.

    Comme d’habitude, les profits sont privatisés et les pertes sont payées par le contribuable. L’État verse 500 millions d’euros chaque année à La Poste au titre des missions de service public. Mais de service public, il n’y en a plus. La Poste avait l’obligation de maintenir un réseau de 17.000 « #points_de_contact » en France pour que « moins de 10 % de la population d’un département s’en trouve éloignée de moins de 5 kilomètres ». Mais la direction ne tient pas parole, elle a fermé des centaines de bureaux en quelques années, en particulier en #zone_rurale, qui sont privées de services postaux. Même dans les grandes villes comme Nantes, certains bureaux ferment dans les quartiers.

    En 2019, la « #loi_Pacte » de Macron écarte encore plus La Poste de la tutelle de l’État. Et l’entreprise ne recrute quasiment plus que des intérimaires mal formés et mal payés. Elle n’assure plus sa mission essentielle. Pourtant, les envois de colis explosent, et ce sont des multinationales privées comme Amazon qui en profitent et prennent le marché.

    Dernier épisode en septembre 2024 : le patron de La Poste, #Philippe_Wahl, annonce des nouvelles économies « de l’ordre de 50 millions d’euros » pour l’entreprise. Quelques mois plus tard donc, plus d’un million de courriers stagnent dans les entrepôts.

    Il était possible de maintenir un grand service public postal et de barrer la route des géants capitalistes américains. Les gouvernants français en ont décidé autrement.

    Quel bilan tirer de cette histoire ? Que le néolibéralisme c’est précisément cela : brader les grands services publics, faire payer beaucoup plus cher les usagers pour un service catastrophique, et tout cela pour le seul profit de spéculateurs et de grands patrons.

    La France avait il y a encore 25 ans le meilleur système de santé du monde et des #services_publics à peu près fonctionnels. Ce n’était pas le paradis, mais après deux décennies de Sarkozy-Hollande-Macron, plus RIEN ne marche. Les néolibéraux ont saccagé tout ce qui fonctionnait. Minutieusement, efficacement.

    Et le pire, c’est que ces dirigeants juraient qu’en privatisant les services publics, cela réduirait la dette, que les impôts seraient réduits, que les prix baisseraient grâce à la sacro-sainte concurrence. C’est exactement l’inverse. À présent, quasiment tout est privatisé, mais la #dette a explosé, et on paie autant voir plus d’#impôts – surtout les plus injustes, comme la TVA. Les courriers n’arrivent pas, on meurt en attendant à l’hôpital, il n’y a pas de professeurs devant toutes les classes, les aides sociales sont rabotées…

    Alors ou vont les thunes ? L’État français n’a jamais collecté autant d’argent. Il organise un transfert de fond absolument massif vers les poches des plus riches. Des cadeaux aux riches, des exonérations fiscales, mais aussi un recours massif à « l’#externalisation_privée ». En clair : plutôt que de financer les services publics, on arrose des entreprises privées avec de l’argent public pour effectuer, cher et mal, des missions qui auraient pu être réalisées par le public. L’externalisation représentait en 2022 plus de 160 milliards d’euros. Largement de quoi envoyer des lettres gratuitement.

    https://contre-attaque.net/2025/01/28/la-poste-seffondre-comment-le-neoliberalisme-detruit-tout
    #poste #effondrement #saccage

  • Royaume-Uni : la renationalisation du rail votée au Parlement après les « #performances inacceptables » du secteur privé

    La loi pour faire revenir les opérateurs privés dans le giron public a reçu mercredi soir le feu vert de la chambre des Lords. Les deux tiers des Britanniques soutiennent le projet de renationalisation, après des années de mauvaises performances du secteur ferroviaire.

    Un clin d’œil du calendrier à la grève à la SNCF ce jeudi 21 novembre contre « la privatisation à basse intensité ». La loi pour renationaliser progressivement le rail au Royaume-Uni, où la plupart des compagnies ferroviaires ont été privatisées depuis trois décennies, a été approuvée par le Parlement britannique. Cette loi, promesse de longue date du parti travailliste, a reçu mercredi 20 novembre dans la soirée le feu vert de la chambre des Lords, la chambre haute du Parlement britannique, après un vote rejetant à une courte majorité un amendement de l’opposition conservatrice. Elle doit encore être promulguée par le roi.

    La réforme fera passer les opérateurs privés dans le giron public à l’expiration de leurs contrats – ou plus tôt en cas de mauvaise gestion – et les regroupera dans un organisme nommé « #Great_British_Railways ». Cela permettra, selon le gouvernement, d’éviter de payer des #compensations aux exploitants actuels, dont les différents contrats expireront d’ici 2027.

    #Retards et billets trop chers

    Les travaillistes avaient pointé, peu après l’élection du Premier ministre Keir Starmer le 4 juillet après quatorze années de gouvernements conservateurs, « des années de performances mauvaises et inacceptables » dans le secteur ferroviaire. Les deux tiers des Britanniques soutiennent le projet de renationalisation. Selon un sondage Yougov début septembre, 77 % jugent les billets trop chers et 51 % se plaignent des retards – mais 50 % apprécient la qualité des trains et 64 % sont satisfaits de la gamme de destinations.

    La privatisation des opérateurs ferroviaires avait eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur #John_Major. Mais le réseau ferré est depuis revenu dans le giron public, géré par la société #Network_Rail. Quatre opérateurs sur quatorze en Angleterre étaient déjà revenus sous contrôle public ces dernières années en raison de leurs mauvaises performances. Mais l’idée était, jusqu’ici, de les gérer temporairement avant un retour au secteur privé.

    Les opérateurs principaux en Ecosse et au Pays de Galles sont eux aussi redevenus publics récemment. Le syndicat ferroviaire TSSA a salué « un moment historique qui ouvre la voie au retour de nos chemins de fer dans le giron public, là où ils appartiennent, en tant que service vital ». Le rail britannique a connu une vague de grèves ces dernières années sous la pression de la crise du pouvoir d’achat provoquée par l’inflation.

    https://www.liberation.fr/international/europe/au-royaume-uni-la-renationalisation-du-rail-validee-par-le-parlement-2024
    #nationalisation #renationalisation #rail #train #UK #Angleterre #transport_ferroviaire #privatisation #prix #performance

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/1074884

    • Au Royaume-Uni, un budget pour endiguer la casse des services publics

      Le gouvernement travailliste de Keir Starmer veut mettre le paquet sur les services publics et financer ces dépenses par des hausses d’impôts importantes, notamment pour les employeurs.

      #Rachel_Reeves a brandi fièrement la mallette rouge contenant la présentation du budget du Royaume-Uni devant les photographes, rue Downing Street à Londres, le 30 octobre.

      La nouvelle ministre des Finances britannique, première femme à occuper ce poste, a promis que ce projet permettrait de « réparer les fondations et d’apporter du changement », après quatorze ans de gouvernements conservateurs. La nouvelle majorité travailliste, issue des législatives du mois de juillet, a ainsi annoncé une hausse de 100 milliards de livres sterling (120 milliards d’euros) de l’investissement public sur cinq ans.

      « Pendant les années Covid et de crise inflationniste, les conservateurs ont financé leurs programmes de soutien par des coupes massives dans les services publics », retrace Max Mosley, économiste à l’Institut national des recherches économiques et sociales (NIESR), un organisme indépendant. Voire, n’ont tout simplement pas financé ces programmes.

      La ministre a ainsi accusé son prédécesseur d’avoir laissé un « trou noir » de 22 milliards de livres dans le précédent budget, que le gouvernement conservateur de Rishi Sunak aurait dissimulé.

      « Il n’était plus possible de poursuivre ce régime maigre, donc les travaillistes ont dû prendre cette décision d’augmenter largement les impôts, poursuit Max Mosley. Mais cela ne permettra que de maintenir les services publics dans l’état où ils sont aujourd’hui. »

      Et donc pas de les faire monter en puissance. Malgré l’ampleur des montants annoncés, le budget des travaillistes amorce donc un changement de direction timide plus qu’une révolution.
      Elargir le carcan budgétaire

      Parmi les hausses de dépenses figure un plan de soutien au NHS, le système de santé britannique qui se trouve dans un état critique. Ses dépenses de fonctionnement pourront augmenter de 22,6 milliards de livres et ses investissements de 3,1 milliards. L’éducation publique et les garderies bénéficient d’un soutien de 3,2 milliards supplémentaire, tandis que le logement reçoit un demi-milliard.

      Le financement de toutes les nouvelles dépenses – à savoir les 100 milliards d’investissement, auxquels s’ajoutent des hausses d’aides sociales, ou la hausse des salaires de la fonction publique – passera pour moitié par une hausse de l’endettement public et pour moitié par une hausse de la fiscalité1, à rebours des orientations choisies ces dernières années par les conservateurs.

      Sur le premier volet, Rachel Reeves a adopté une nouvelle règle de calcul de la dette. Alors que la précédente visait la décroissance de la dette publique à horizon de cinq ans, c’est désormais la décroissance de la dette publique « nette des investissements financiers » qui est visée. C’est-à-dire de la dette une fois qu’on en a déduit les actifs financiers détenus par le secteur public. De quoi permettre l’augmentation de l’investissement public.

      « Le gouvernement a élargi le carcan budgétaire au lieu de s’en débarrasser définitivement », nuance toutefois le NIESR, dans sa note du 31 octobre.

      Sur le volet fiscal, le Labour avait promis pendant la campagne électorale de ne pas augmenter ni l’impôt sur le revenu, ni les cotisations sociales payées par les salariés, ni la TVA.

      L’essentiel des hausses de la fiscalité incombera donc aux employeurs, via une hausse des cotisations sociales patronales qui permettra de récolter l’essentiel des recettes supplémentaires attendues par le gouvernement, à savoir l’équivalent de 25 milliards de livres.

      Pour appuyer son slogan de défense des travailleurs, le Labour prévoit par ailleurs une hausse du salaire minimum. Celui des jeunes de moins de 21 ans fera un saut de 16 % l’année prochaine tandis que le salaire minimum général augmentera de 6,7 % en avril 2025. Trois millions de salariés devraient bénéficier de ces hausses.

      Les retraites grimperont également de 4,1 % en avril prochain, tout comme l’aide accordée aux aidants, qui passera de 1,4 livre à 81,9 livres par semaine.

      Plusieurs statuts fiscaux avantageux sont, au contraire, supprimés, comme celui de « non-dom », qui permettait aux résidents britanniques déclarant un domicile dans un autre pays de ne pas être taxés sur leurs revenus à l’étranger. Les taxes sur les trajets en jet privé vont augmenter, tout comme celles des écoles privées ainsi que sur les transmissions d’héritages.
      Un « anti budget Barnier » ?

      De quoi qualifier le budget britannique « d’anti budget Barnier » ? Le gouvernement dirigé par le nouveau Premier ministre français a en effet pour mantra la réduction des dépenses publiques. Ce qui risque de conduire à une période d’austérité douloureuse pour la majorité des Français, en raison de l’absence de propositions fortes sur la fiscalité des plus riches qui auraient pu atténuer l’ampleur des coupes budgétaires à réaliser pour rétablir l’équilibre des comptes publics.

      Si les orientations budgétaires sont effectivement différentes des deux côtés de la Manche, il est difficile toutefois de tirer ce type de conclusion.

      A côté de marqueurs de gauche, qui tranchent certes avec la politique des conservateurs auxquels ont été habitués les Britanniques depuis 15 ans, Rachel Reeves a par exemple décidé de maintenir le taux d’imposition sur les entreprises à son niveau actuel de 25 %, le plus bas des pays du G7, et proche de la France avec ses 25,8 %.

      « Le gouvernement ne veut pas effrayer les investisseurs et se mettre à dos les grands patrons. Il pense que le pays a besoin d’une croissance forte et que c’est cette croissance qui permettra de financer les services publics et entraînera des hausses de salaires », analyse Clémence Fourton, maîtresse de conférences en études anglophones à Sciences Po Lille.

      « Il y a de bonnes mesures sociales dans ce budget, mais leur impact sera limité, poursuit la chercheuse. Cela ne permettra pas de réduire substantiellement les inégalités au Royaume-Uni. » Or, le défi est immense.

      Selon l’OCDE, les inégalités de revenu au Royaume-Uni sont parmi les plus élevées en Europe. Et en 2022, 25 % des enfants se trouvaient dans une situation de pauvreté absolue. Un chiffre en augmentation. Il y a urgence.

      https://www.alternatives-economiques.fr/royaume-uni-un-budget-endiguer-casse-services-publics/00113090

    • Au Royaume-Uni, le gouvernement travailliste renationalise les chemins de fer

      La compagnie #South_Western_Railway, qui dessert la banlieue de Londres, est repassée ce dimanche dans le giron de l’État. Le gouvernement prévoit de nationaliser tous les opérateurs ferroviaires d’ici 2027 : un “tournant majeur”, selon la presse britannique.

      Le premier train à arborer le nouveau logo “#Great_British_Railways” (#GBR) en lettres blanches sur fond bleu est parti ce matin à 5 h 36 de la gare de Woking, dans la banlieue sud de Londres, rapporte la BBC. Selon la ministre Transports Heidi Alexander, l’événement marque le début d’une “nouvelle ère” pour les chemins de fer britanniques, qui devraient désormais “être gérés dans l’intérêt des passagers, et non des actionnaires”.

      La South Western Railway (SWR), qui exploite environ 1 600 trains par jour circulant entre plus de 200 gares et Waterloo-Station, l’une des principales gares de voyageurs de la capitale, est devenue la première compagnie ferroviaire britannique à être renationalisée, conformément à une promesse électorale du Parti travailliste. Le gouvernement de Keir Starmer s’est engagé à faire de même pour tous les autres opérateurs du rail d’ici 2027.

      “Nous allons avancer avec confiance vers un nouvel avenir pour les chemins de fer”, proclame Heidi Alexander. En attendant, “en raison de travaux d’ingénierie”, une partie du trajet a dû être effectuée ce matin dans un bus de remplacement, précise le site de la chaîne Sky News.

      “Il n’y aura pas de miracle”, prévient The Times. Les travaillistes se sont engagés à réparer le réseau “défaillant”, mais “la solution ne sera pas immédiate”. Le mois dernier, South Western Railway signalait qu’environ 28 % de ses trains étaient retardés et que 4 % avaient dû être annulés. Il n’y a aucune raison pour qu’un changement majeur se produise dans l’immédiat. “Mais si l’on s’y prend correctement, le processus en vaut la peine”, estime Henri Murison, directeur du Northern Powerhouse Partnership, un groupe de réflexion qui a pour objectif de dynamiser l’économie du nord de la Grande-Bretagne.

      Une “révolution culturelle”

      Depuis la privatisation des opérateurs, dans les années 1990, les usagers britanniques doivent subir retards à répétition, réductions de service et problèmes d’horaires. “Tout le monde sait que la privatisation […] n’a pas fonctionné”, commente Mick Whelan, secrétaire général du syndicat des conducteurs de trains Aslef. L’autre syndicat du rail britannique, le RMT, a lui aussi salué la nationalisation de SWR tout en regrettant que le nettoyage et la sécurité restent confiés à des sous-traitants.

      À terme, tous les opérateurs devraient être regroupés au sein d’un vaste organisme public, chargé à la fois des infrastructures et des services aux usagers. En attendant, c’est le ministère des Transports lui-même qui assurera la gestion des compagnies nationalisées. “Il faudra du temps pour réparer des décennies de fragmentation, a reconnu la ministre Heidi Alexander, mais la transformation culturelle a commencé : nous passons d’un système conçu autour de contrats commerciaux à un système fondé sur des valeurs de service public.”

      Le Financial Times prévoit pour sa part un démarrage “compliqué” pour le nouveau service public. Depuis la fin de pandémie, les annulations ont atteint le plus haut niveau jamais enregistré, “en grande partie à cause du manque de conducteurs”. Quant aux recettes, elles restent inférieures d’environ 20 % aux niveaux d’avant la pandémie, du fait de la désaffection des voyageurs. Enfin, sur les 90 nouveaux trains Arterio qui auraient dû être livrés à First Group, qui détenait depuis 2017 le contrat d’exploitation de la franchise SWR, seuls cinq l’ont été.

      Du côté du gouvernement, on assure que les trains ne pourront pas arborer le logo Great British Railways tant qu’ils ne répondront pas à des normes strictes. “Même s’ils sont nationalisés, ils devront mériter le droit de porter ce nom.”

      https://www.courrierinternational.com/article/transports-au-royaume-uni-le-gouvernement-travailliste-renati

  • Aux urgences de Brest, un « mur de la honte » pour dénoncer les temps d’attente sur les brancards - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/sante/aux-urgences-de-brest-un-mur-de-la-honte-pour-denoncer-les-temps-dattente

    Madame A., 95 ans, est restée vingt heures trente sur un brancard. Monsieur K., 91 ans, y a passé vingt-neuf heures. Et ainsi de suite. Pour dénoncer les temps d’attente extravagants et dans des conditions terribles des malades âgés aux urgences du CHU de Brest (Finistère), la CGT de l’hôpital a décidé d’une action coup de poing mardi.

    Pendant une heure, six grands panneaux ont été déployés sur le parking sur lesquels ont été affichées des dizaines de feuilles A4 avec les profils des patients de plus de 75 ans qui, entre le 10 juillet et le 7 août, ont dû patienter sur un brancard avant qu’on ne leur trouve un vrai lit d’hôpital à l’issue de leur prise en charge aux urgences. Débordé, le personnel paramédical du service est en grève depuis le 4 juillet, tout en continuant à assurer les soins. Et l’engorgement de cet hôpital est loin d’être un cas isolé cet été.

  • Tunnel Lyon-Turin : le chantier coûtera finalement 11,1 milliards d’euros et sera livré avec un an de retard

    La société maître d’ouvrage a publié les nouveaux chiffres vendredi dernier. Les travaux coûteront 30% de plus que prévu.

    Le tunnel de base Lyon-Turin coûtera 2,5 milliards d’euros de plus que prévu, avec un #budget total de 11,1 milliards d’euros, soit une hausse de près de 30%, rapporte mardi 30 juillet France Bleu Pays de Savoie. Ces chiffres ont été annoncés vendredi dernier par la société #TELT, maître d’ouvrage, à l’issue de son dernier conseil d’administration.

    L’entreprise a publié le #coût_prévisionnel actualisé du chantier du #tunnel_de_base du Lyon-Turin en cours de construction entre Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie, et Suse, en Italie. Résultat : le tunnel coûtera 2,5 milliards d’euros de plus que prévu par rapport à une première expertise initiale TELT effectuée en 2015 qui estimait alors le chantier à 8,6 milliards d’euros. Avec cette hausse, les travaux du tunnel de base doivent coûter 11,1 milliards d’euros, soit une hausse de près de 30% en neuf ans.

    Hausse des coûts de certaines matières, nouvelles « contraintes »...

    Parmi les raisons avancées par TELT pour expliquer cette hausse, la pandémie de Covid-19 ou encore la guerre en Ukraine, qui a eu plusieurs conséquences comme des difficultés d’approvisionnement et la hausse des coûts de certaines #matières_premières. Autre raison avancée, la multiplication d’autres chantiers comme ceux des Jeux olympiques en France. Enfin, des « contraintes géologiques non prévisibles » ont aussi fait augmenter le coût du projet.

    Le tunnel de base, qui relie donc Saint-Jean-de-Maurienne à Suse, et qui devait être opérationnel en 2032 aura finalement un an de retard. La livraison est prévue pour fin 2033. Pour rappel, actuellement, 37,3 km ont déjà été creusés, dont 13,7 km du tunnel de base, sur les 164 km de #galeries prévues pour l’ouvrage.

    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/tunnel-lyon-turin-le-chantier-coutera-finalement-11-1-milliards-d-euros
    #TAV #Turin-Lyon #Lyon-Turin #coût #retard #train #train_à_grande_vitesse #géologie #Val_de_Suse #Vallée_de_Suse #Maurienne #Savoie #infrastructure_ferroviaire

  • #Angleterre : nouveaux #retard et surcoût pour le 1er #réacteur #EPR d’Hinkley Point, annonce EDF
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/angleterre-nouveaux-retard-et-surcout-pour-le-1er-reacteur-

    AFP parue le 23 janv. 2024 - 20h06

    La mise en service du premier réacteur nucléaire #EPR de la centrale d’#Hinkley_Point C en Angleterre est repoussée d’au moins 2 ans, voire 4 ans, pour une livraison désormais attendue au mieux en 2029, voire 2030 ou 2031 selon les scénarios, a annoncé mardi EDF.

    Le #running_gag continue. Vous imaginez les #EPR de Macron, à quelles dates ils produiront leur premier kWh d’électricité ?

    #EPR #hinkley

    https://seenthis.net/messages/803573
    https://seenthis.net/messages/898625
    https://seenthis.net/messages/961099
    https://seenthis.net/messages/1037972

  • Quand on entend un #présentateur_tv / une #présentatrice_tv, sourire niais, complètement déconnecté(e)s parler... (...) Les lignes #primaires, c’est la #banlieue_parisienne ? Apparemment, ça vaut pas mieux...

     :-D :-D :-D

    #médias #information #piège_à_cons #intox #politique #neuneu #communication #transports #lignes_secondaires #France #circulation #c'est_possible #médias #seenthis #vangauguin

    " « On a l’impression d’être la France de seconde zone ! » : dans l’enfer des usagers de la ligne Clermont-Paris /

    #Retards quotidiens, #suppressions de #trains, #vétusté des #infrastructures ferroviaires… La ligne Clermont-Paris a encore une fois fait parler d’elle ce samedi puisque 700 passagers ont été contraints de la nuit dans le train à cause d’une panne. Depuis plusieurs années, les usagers alertent sur la dégradation du service. (...)"

    https://www.marianne.net/societe/on-a-l-impression-d-etre-la-france-de-seconde-zone-dans-lenfer-des-usagers

  • #Allemagne : Amazon en grève, retards pour les livraisons « prime »
    http://www.lessentiel.lu/fr/news/europe/story/amazon-en-greve-retards-pour-les-livraisons-prime-17434003

    Environ 2 500 salariés d’Amazon étaient en grève ce mardi, en Allemagne, à l’appel d’un syndicat, qui évoque d’autres arrêts de travail menés avant la fin de l’année.

    Le mouvement, qui a démarré en partie le lundi de Toussaint, touche ce mardi sept entrepôts du géant de la logistique dans plusieurs régions, où sont préparés les colis avant leur routage. Le syndicat des services Verdi appelle Amazon à répercuter « immédiatement » aux employés l’augmentation de salaire de 3% cette année, puis celle de 1,7% l’an prochain, comme prévu par la convention collective du secteur de la vente au détail, à laquelle l’américain refuse toujours d’adhérer.


    Sept entrepôts du géant de la logistique sont touchés par le mouvement. (photo : AFP/Jens Schlueter)

    Verdi a démarré en mai 2013 les premières grèves dans l’entreprise qui se réclame, elle, du secteur de la logistique, réputé moins disant socialement que celui du commerce de détail. Amazon, qui gère 17 centres de logistique en Allemagne, a dit lundi, ne pas s’attendre à des effets sur ses clients, mais le syndicat assure que des livraisons vont subir du retard, en particulier l’offre de livraison rapide « prime », selon un porte-parole joint par l’AFP.

    Cette même source assure que d’autres grèves vont « certainement être menées d’ici la fin de l’année », une période très animée avant les fêtes de Noël.

    8 entrepôts supplémentaires et 3 000 emplois
    Le syndicat organise mardi des rassemblements de taille réduite devant les entrepôts, ce qu’il avait renoncé à faire fin mars, lors d’une précédente grève de quatre jours pour dénoncer la dégradation des conditions de travail. Un mot d’ordre renouvelé au cas présent, alors que la pandémie du Covid-19 continue de faire exploser le volume des commandes.

    Pour cette raison, le géant américain avait annoncé en septembre, l’ouverture de huit entrepôts supplémentaires et la création de 3 000 emplois en Allemagne, d’ici 2022.

    #grève #retards #logistique #amazon #livraison #algorithme #surveillance #travail #domination #bigdata #gafam #bénéfices #gigeconomy #Social

  • Le Covid et le temps : « Who is in the driver’s seat » ? | François Hartog, Analyse Opinion Critique-mais-point-trop. Encéphalogramme français
    https://aoc.media/analyse/2021/01/26/le-covid-et-le-temps-who-is-in-the-drivers-seat

    Depuis un an, l’irruption du Covid-19 et sa propagation rapide ont bouleversé nos temporalités quotidiennes. Le virus s’est imposé en maître impérieux du temps et la courte histoire de l’épidémie pourrait être représentée comme celle d’une succession de batailles pour en reprendre le contrôle. Il en va ainsi de la mise en œuvre des confinements, des couvre-feux et, dernièrement, de la campagne de vaccination. Mais la découverte des variants relance doutes et inquiétudes : par ses capacités à muter sans cesse, le virus a inévitablement un coup d’avance, et nous, un coup de retard.

    « Les économistes sont présentement au volant de notre société, alors qu’ils devraient être sur la banquette arrière. »
    John Maynard Keynes (1946)

     

    Janvier 2020, c’était il y a un an : le Covid-19 était déjà là. Il avait déjà infecté la ville de Wuhan et il cheminait. Des foyers allaient se déclarer, bientôt l’OMS parlerait d’épidémie, puis déclarerait l’état de pandémie (11 mars). Il y a un an nous ne savions pas, et le monde occidental, pris à l’improviste, a mis un certain temps à vouloir puis à pouvoir voir ce qu’était et ce qu’allait entraîner ce nouvel agent pathogène : imprévu mais pas imprévisible. Un an après, sur lui et ses effets nous savons, assurément pas tout (loin s’en faut), puisqu’il est toujours aussi actif et meurtrier sinon plus, mais beaucoup, puisque les premiers vaccins vont enfin permettre de le contrer.

    Loin des propos lénifiants ou bafouillants du début, loin des proclamations de résilience instantanée, loin des « reprises » guettées ou trop vite décrétées après quelques mois, très loin des dénégations façon Trump et ses émules, nous savons que nous sommes confrontés à une crise devenue un « fait social total », pour reprendre le concept de Marcel Mauss, et d’un fait social total mondial : il a « mis en branle » les sociétés et leurs institutions en leur « totalité ». Dans Les capitalismes à l’épreuve de la pandémie, son dernier livre, l’économiste Robert Boyer vient de démontrer la fécondité d’une telle approche. Plus limité est mon propos.

    En effet, dans un précédent article « Troubles dans le présentisme » (AOC, 2 avril 2020), je m’efforçais de cerner à chaud ce que l’irruption du coronavirus venait modifier dans nos rapports au temps. Près d’un an après, qu’en est-il des temporalités inédites générées par lui, de celles qu’il a bouleversées ? D’autres ont-elles émergé depuis ? Les « troubles » dans le présentisme se sont-ils encore accentués ? Et, surtout, les conflits entre ces diverses temporalités se sont-ils aggravés ? Du fait social total et mondial, je ne retiendrai donc que ses composantes temporelles.

    L’irruption du virus et sa propagation rapide ouvrent un temps nouveau qui relève d’une forme de kairos : il vient rompre le cours du temps chronos ordinaire. D’où, ici et là, chez certains croyants des réponses religieuses plus ou moins affirmées, voire véhémentes. Il n’y a là rien d’étonnant, puisqu’associer épidémies et colères divines est un trait très ancien. On se meut alors dans l’univers du châtiment, de l’expiation, souvent aussi de la recherche de boucs émissaires. Mais si l’on reste dans le seul registre du temps chronos, la diffusion du virus peut être vue comme celle d’une bombe à fragmentation. Il va, en effet, infecter ou affecter de proche en proche les multiples temporalités qui trament le quotidien de nos sociétés et de nos vies jusqu’à s’imposer comme un maître impérieux du temps.

    Comme toujours, la vraie question est qui tient le volant ? Aussi pourrait-on représenter la encore courte histoire de l’épidémie comme celle d’une succession de batailles (jusqu’à présent non victorieuses) menées par chronos pour reprendre le contrôle. La découverte récente de variantes, plus contagieuses, montre que la lutte n’est pas terminée. Tel Protée, il échappe aux prises et mène, si j’ose dire, sa vie de virus, mutant et passant d’hôtes en hôtes selon son rythme et avec sa propre temporalité (plus il circule, plus il mute, et plus les chances augmentent de voir apparaître de nouvelles variantes).

    Le temps du virus

    Dans quel contexte temporel fait-il intrusion ? Il survient dans des sociétés où au quotidien domine le présentisme. Ce sont les tweets, les sms, les médias en continu, les réseaux sociaux, les grandes plateformes, les cotations boursières en direct qui donnent le rythme ; bref, règne l’urgence, voire sa tyrannie. Avec l’urgence, qui est une forme de concentré de présent, vient presque immanquablement le retard. On déclare l’urgence et on dénonce le retard. Les deux font couple. Pour répondre à l’urgence et conjurer le spectre du retard, on compte alors sur l’accélération, et sur une accélération qui se doit d’être de plus en plus véloce.

    La panoplie des premières réponses à l’épidémie s’inscrit tout à fait dans ce cadre. Hautement significatif à cet égard est le vote de l’urgence sanitaire par le Parlement (le 23 mars 2020, prolongée le 17 octobre et reprolongée pour l’instant jusqu’au 16 février 2021). On peut noter une accélération du recours à cette procédure qui instaure un temps d’exception en rupture avec le temps ordinaire de la vie démocratique. En l’occurrence, il doit permettre, entre autres, aux autorités de répondre plus vite aux évolutions de la situation sanitaire.

    Dans les premières semaines de l’épidémie, les exigences de la scène médiatique-présentiste ont fait que, sur les plateaux de télévision, les économistes et les politistes ont été remplacés par des cohortes d’épidémiologistes, virologues, infectiologues, urgentistes qui ont vite montré les impasses d’une science qu’on voudrait voir se faire en direct. Ils ont occupé le siège du conducteur, mais il semblait y en avoir plus d’un. Plus sérieusement, comment une situation d’incertitude pourrait-elle se plier aux contraintes de l’urgence médiatique ? Comment des tâtonnements inhérents à toute recherche ne seraient-ils pas ramenés à l’énoncé de simples opinions différentes, voire divergentes ? Alors même que les chercheurs étaient les premiers à reconnaître (pour s’en féliciter) qu’on n’avait jamais avancé aussi vite dans la connaissance d’un virus et que les États n’avaient jamais mis autant de moyens en vue de la mise au point d’un vaccin. Mais l’article premier de la loi de l’accélération est qu’elle est sans fin : plus on va vite, plus vite encore il faut aller.

    Or les médias, au nom de leur devoir d’informer, se chargeaient de remettre chaque jour, pour parler familièrement, une pièce dans la machine. Produisant pour finir l’effet inverse de celui qui était annoncé : non pas éclairer toujours mieux, mais entretenir l’anxiété puisque chaque avancée était immédiatement suivie de nouveaux doutes et du pointage de potentielles inquiétudes, sur le mode du : « Et si on décide de faire ça, alors n’y a-t-il pas un risque que… ? ». Un peu comme si, une porte venant à s’entrebâiller, il fallait d’abord inventorier tous les dangers qui pouvaient se trouver derrière avant d’y risquer un pied. Cela revient à prétendre lutter contre la peur en l’alimentant : le présent est intenable mais le futur est menaçant. Il y a urgence, mais il n’en est pas moins urgent d’attendre ! Avec l’arrivée du vaccin, s’est aussitôt faite entendre la petite musique du « Attendons d’avoir un peu plus de recul ! ». Et c’est ainsi que le vieux précepte du festina lente a pu être repeint en stratégie vaccinale.

    Avec la décision prise par les États de confiner, donc d’arbitrer en faveur de la vie au détriment de l’économie, les temps de l’économie se sont trouvés mis en question, à commencer par le postulat selon lequel « les marchés seraient le meilleur moyen de socialiser les vues sur l’avenir » (Robert Boyer, Les capitalismes à l’épreuve de la pandémie, p. 49). Comment forger des anticipations informées alors même que le principe de rationalité économique vacille ? Si les théories financières ont cherché à acclimater le risque (en 2008, la crise des subprimes en a douloureusement montré les limites), elles sont démunies face à l’incertitude, à une incertitude radicale. Acheter, vendre ? La volatilité règne et les Bourses dégringolent. Face à cette situation d’aporie, le mimétisme, comme le pointe Robert Boyer, a été un recours, qu’il s’agisse des investisseurs ou des États, en vertu du principe selon lequel mieux vaut se tromper ensemble que prendre le risque d’avoir raison tout seul.

    C’est ainsi qu’on peut comprendre le rôle joué, en mars 2020, par le modèle de l’Imperial College sur la diffusion et la mortalité de l’épidémie. En Europe, il a de fait servi de référence pour la fixation de plusieurs stratégies nationales. Avec les multiples dégâts entraînés par la crise du coronavirus, la finance de marché – qui est un puissant moteur du présentisme – pourrait comprendre que faire de son temps ultra bref la mesure de tous les autres, aussi bien celui de l’économie que de la société dans toutes ses composantes n’est pas tenable durablement. On peut toujours rêver d’une inversion de la hiérarchie des temporalités que seuls les États, pour autant qu’ils agissent de façon concertée, pourraient imposer. Et encore, car les GAFAM sont devenus de très puissants ordonnateurs du temps dont la pandémie a encore accru l’emprise.

    Une autre déclinaison du présentisme que la crise est venue battre en brèche est celle du just in time, largement diffusé comme moyen de réduire les coûts. On produit à la demande et on ne garde pas de stock. On a vu ce qu’a donné cette logique appliquée au domaine de la santé : pénurie de masques, de respirateurs, de principes actifs. Tout le monde s’est rué en même temps sur les mêmes fournisseurs en Asie. « Les gestionnaires ont redécouvert que le juste-à-temps ne garantissait de bas coûts que si l’environnement était stable et prévisible » (Boyer, p. 96). Pour combien de temps cette redécouverte ? En tout cas, c’est alors qu’a déferlé de tous côtés le mantra « anticipation » pour vitupérer contre son absence. C’était évidemment de bonne guerre, mais qui avait anticipé, alors même que, depuis des décennies la santé était considérée comme un coût qu’il fallait contenir, voire réduire ? En témoigne l’interminable crise de l’hôpital ?

    Au couple urgence-retard, il faut ajouter anticipation. Mais que veut dire anticiper en régime présentiste, alors même que presque tout peut se faire en ligne et que quelques clics doivent suffire à activer le just in time pour répondre sans retard à l’urgence ? Puis, quand, face à la progression exponentielle des contaminations, le monde se confine et plonge dans une incertitude radicale, ne doit-on pas reconnaître que le temps du virus est devenu le maître ? C’est bien lui qui occupe le siège du conducteur. Comme le temps chronos ne réussit pas à reprendre la main, on agit indirectement sur le temps du virus. Il y a là un paradoxe : pour accélérer la sortie de la crise, on en est réduit à suspendre le temps du monde, ce qui a pour effet de ralentir la circulation du virus. On est entre freinage et accélération.

    Il va de soi que la médecine ne peut s’en tenir à ces anciens gestes prophylactiques. Faute de pouvoir guérir, elle voudrait au moins réussir à articuler un diagnostic et un pronostic un peu sûr, c’est-à-dire à convertir le temps au départ inconnu puis mal connu de la maladie – avec ses phases, ses moments critiques – en un temps chronos qu’on peut décompter en jours et en semaines. Les modélisateurs, de leur côté, n’ont d’abord d’autre choix que d’adapter les modèles construits pour les épidémies précédentes (SRAS et H1N1), et ce n’est qu’avec l’accumulation de nouvelles données qu’ils peuvent progressivement préciser le chiffrage des divers paramètres. D’où des marges d’incertitude et des divergences de pronostics d’un modèle à un autre. Si certains sont plus « alarmistes » que d’autres, tous sont confrontés à la difficulté de tester au fur et à mesure les effets des différentes décisions prises. Dessinent-ils des scénarios ou formulent-il des prédictions ? Annoncent-ils ce qui va se passer ou, à l’instar des anciens prophètes, ce qui va se passer sauf si… ? Comment faire un bon usage de ces modèles pour une aide à la décision en situation d’incertitude ? Ce sont autant de questions qui se sont posées jour après jour.

    Dans ces conditions, se comprend mieux la tentation chez les décideurs politiques du mimétisme, surtout s’il se trouve conforté par le recours à un modèle de référence (celui de l’Imperial College pour un temps). D’autant plus qu’en quelques semaines, l’État est devenu tout à la fois le premier et le dernier recours : au titre de l’urgence sanitaire, de l’urgence économique, de l’urgence sociale. On a aussitôt parlé du « retour » de l’État, pour immédiatement après en dénoncer les lourdeurs. En déclarant l’état de guerre, le président de la République a tenté de se poser en maître des horloges, celles du moins des temps sociaux et politiques. Pour le reste, le virus continuait d’occuper le siège du conducteur.

    Avec le confinement, il suspend, en effet, le temps ordinaire et avec l’annonce du déconfinement, il le remet en marche. En indiquant des dates repères (11 mai, 15 décembre 2020), il met en place une chronologie et fixe un horizon par rapport auquel peuvent se caler les diverses temporalités économiques, sociales, politiques et devrait s’enclencher leur resynchronisation. Mais, comme nous en avons fait l’expérience, rien n’oblige le temps du virus à s’y conformer. Ce qui entraîne derechef des bordées de protestations et des bouffées de colère : « pas de cap », « pas de stratégie » et, bien sûr, « absence d’anticipation » ! Il y a là une forme d’hystérisation présentiste. Si j’attire l’attention sur les formes temporelles qui structurent débats et controverses, cela ne signifie évidemment pas qu’ils s’y réduisent et qu’ils sont dépourvus de contenus.

    Le droit n’est pas resté intouché par le présentisme. Comment le pourrait-il puisque les constructions juridiques sont toujours des opérations sur le temps ? À cet égard, la crise du Covid a joué un rôle d’accélérateur. Elle a été l’occasion d’un renforcement de la judiciarisation de la vie publique. En France, des plaintes judiciaires à l’encontre de responsables ont été déposées en nombre en temps réel sinon en direct. Étant une façon de prendre date, la plainte arrête le temps. Aussi longtemps qu’elle est là, on demeure, en effet, dans le présent de la plainte, le plaignant revendiquant la place de la victime. S’il est normal qu’un responsable soit amené à rendre compte et même à rendre des comptes de son action, vient un moment où la menace de plaintes instantanées (à la vitesse d’un tweet) ralentit, voire suspend l’action.

    L’accusation de mise en danger de la vie d’autrui et un usage extensif du principe de précaution sont autant d’instruments qui transforment le futur en parcours judiciaire. Une part de ce qui est, plus que jamais, dénoncé comme les lenteurs ou les lourdeurs de la bureaucratie vient de là : les juristes des organismes publics pondent des textes interminables qui doivent les rendre inattaquables. Les politiques ont tendance à se défausser sur l’administration qui, pour sa part, veille à ce que tous les parapluies soient ouverts. Mais le long parcours des procédures à respecter fait immanquablement surgir les accusations de lenteurs insupportables et de retards inadmissibles. On ne peut sortir du cercle urgence, accélération, retard, anticipation.

    L’air du temps présentiste a également fait qu’on a dès le début de la crise mobilisé le concept de résilience : comme si elle pouvait être instantanée. Avant même que le traumatisme ne soit advenu ou avéré, certains responsables lançaient cet autre mantra de la communication. Puisque se féliciter de la résilience des uns ou des autres, des Français en général, était une façon de vouloir faire croire que le plus dur était derrière eux et qu’ils avaient magnifiquement tenu le coup ! La résilience est elle aussi happée par l’urgence. Une autre formule, abondamment mobilisée dans les premières semaines, y compris par le chef de l’État, était celle du « monde d’avant » et du « monde d’après ». Rien ne sera plus, ne devra plus être comme avant.

    L’illusion d’une année zéro s’inscrit dans l’univers présentiste pour qui la durée est presque devenue un mot obscène. Comme si les reconfigurations qui interviendront une fois la crise sanitaire maîtrisée ne seraient pas tributaires des tendances lourdes, notamment en matière d’économie, qui préexistaient à la pandémie. Robert Boyer cite une étude ayant montré que les effets des grandes épidémies au cours de l’Histoire s’étendent sur plusieurs décennies. L’appel à un monde d’après différent, voire très différent a aussi été lancé par celles et ceux qui estiment que l’épidémie est l’occasion à saisir (kairos) pour hâter l’entrée dans un monde autre. Il faudrait en user comme d’un accélérateur pour précipiter la fin du capitalisme (néolibéral) et, du même coup, pour au moins retarder la possible sixième extinction des espèces qui menace. Entrant en scène, l’urgence climatique vient s’ajouter aux autres et pose la difficile question de leur hiérarchie : quelle est la plus urgente ? En tout cas, on oscille toujours entre urgence, ralentissement et accélération, mais il s’agit, cette fois, d’accélérer pour mieux ralentir. Sont mobilisés les mêmes opérateurs temporels, mais pour les mettre au service de politiques plus ou moins radicales.

    Avec le vaccin enfin, on échappe, semble-t-il, à la cage présentiste. Avec lui, dont on a suivi semaine après semaine l’avancée jusqu’à la confirmation de son arrivée puis de sa certification, s’opère une réelle ouverture en direction du futur et surgit un nouvel horizon. Il est l’arme qui va permettre la « sortie du tunnel ». Arrivant en Europe à la veille de Noël (date qui ne doit peut-être pas tout au hasard), il est attendu comme une sorte de messie. Pas par tout le monde, bien entendu. Tout au contraire, on peut y reconnaître une œuvre du diable ou du Grand Satan ! Fantasmes, oppositions, peurs, interrogations, qui prospèrent sur les réseaux sociaux et nettement au-delà, traduisent, du point du vue du rapport au temps (le seul qui me retienne ici), des replis présentistes. Si jusqu’alors le virus restait, en dernier ressort, le maître du temps, le vaccin doit pouvoir lui ravir la place : le temps chronos devrait enfin reprendre le volant.

    Sauf que la découverte des mutants (britannique et d’Afrique du Sud) relance doutes et inquiétudes. Le virus-Protée a toujours un coup d’avance et nous un coup de retard. Il est frappant mais nullement étonnant de constater à quel point les calendriers de vaccination (à peine arrêtés) et les campagnes (à peine lancées) sont pris dans le tourbillon du trio infernal urgence, accélération, retard. Le gouvernement français a cru préférable ou habile ou les deux d’opter pour le festina lente, qui est aussitôt dénoncé comme lenteur inadmissible, voire criminelle, et retard incompréhensible par rapport à nos voisins. D’un coup l’horizon recule. Alors qu’il y a une urgence d’autant plus urgente que les mutants sont là, il faut donc accélérer au maximum. C’est à nouveau une course de vitesse qui est engagée. Sans entrer dans une discussion des arguments eux-mêmes, je me limite à être attentif à la rhétorique temporelle qui les informe et que partagent peu ou prou tous les acteurs. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à faire des tête-à-queue : un jour, c’est l’accélération qu’ils réclament et, le jour d’après, leur colère exige plus de lenteur. Mais tout se joue à l’intérieur de la même cage présentiste, palinodies y comprises.

    Intervenant en ce contexte, la crise du Covid-19 a peut-être chahuté mais pas ébranlé le présentisme. En en faisant ressortir les traits les plus saillants et les injonctions contradictoires, elle a opéré comme un catalyseur ou un révélateur. Mais elle a fait plus et l’a aussi renforcé. En effet, la vie confinée qui, pour beaucoup (mais de loin pas tous) a été une vie connectée, le développement du télétravail, le recours accru aux services des grandes plateformes, voilà autant de facteurs qui ont accéléré la transition vers une « condition numérique » et, donc, foncièrement présentiste. L’addiction aux écrans et l’emprise des grandes plateformes (qui ont vu leurs valorisations boursières augmenter fortement) se sont renforcées, même si, en sens inverse, le temps du confinement a été vécu par certains comme une occasion de sortir de l’urgence ordinaire en faisant fond sur le ralentissement. Savoir prendre le temps voudrait être une nouvelle règle de vie. S’agit-il d’un luxe, de l’aménagement de niches à l’intérieur de la cage présentiste ou d’un mouvement qui ira s’amplifiant pour en sortir véritablement ?

    Au-delà du présentisme

    Parallèlement à ces réactions cherchant à parer au plus pressé, le virus a suscité des interrogations qui ont obligé à regarder en arrière : vers le passé immédiat ou en direction de passés lointains. Si avec lui s’ouvre bien un temps nouveau, forme de kairos, il ne vient pas de nulle part, ni géographiquement ni chronologiquement. Il a même une très longue histoire derrière lui. Inédit peut-être, il n’est assurément pas sans précédent, puisque humanité et épidémie vont de pair, au moins depuis les débuts de l’agriculture et de la domestication des animaux. De cette longue cohabitation l’histoire n’a, bien sûr, retenu que les épisodes les plus sévères. Au printemps 2020, on s’est donc tourné vers les historiens de la médecine et des épidémies.

    Ce fut l’occasion de réactiver le vieux topos des leçons de l’Histoire, pour déplorer qu’elles n’aient pas été tirées ou, pire encore, oubliées. De la Grande peste de 1348, qui avait liquidé en quelques mois un tiers de la population de l’Europe, à la grippe de Hongkong, qui, en 1969, avait fait en France trente mille morts dans l’indifférence générale, en passant par la grippe espagnole en 1918, qui avait emporté entre trente et cinquante millions de personnes à travers le monde. En relevant similitudes et différences, on donnait déjà un premier arrière-plan historique à la pandémie en cours. Pouvaient ainsi être mises en perspective les peurs suscitées par les épidémies ainsi que les manières d’y faire face.

    Au-delà de ce cadre général, des épidémies plus récentes (SARS, H1N1, EBOLA) avaient suscité des recherches scientifiques et donné lieu à des mises en garde précises. Les coronavirus apparaissaient, en effet, comme de bons candidats pour la propagation d’une pandémie globale. Dans son livre de 2012, Spillover : Animal Infections and the New Human Pandemic (non traduit en français), qui a eu un grand retentissement, le journaliste scientifique David Quammen en parlait comme du « Next Big One ». Il précisait que ce virus se caractériserait probablement « par un niveau élevé de contagiosité précédant l’apparition de symptômes notables, lui permettant ainsi de se propager à travers villes et aéroports tel un ange de mort ». En 2020, il est devenu celui qui avait « prédit » l’épidémie du Covid-19.

    Si les pays asiatiques plus touchés par ces agents pathogènes avaient pris des mesures, le monde occidental estimait qu’il n’était pas directement concerné. Le virus H1N1 qui avait eu le bon ton de disparaitre rapidement était devenu, en France, synonyme d’excès de précautions et de fiasco vaccinal. Ne plus parler de masques ni de vaccinodromes ! Dans les premiers mois de 2020 les décalages d’un continent à l’autre sont devenus patents. Les pays d’Asie n’ignoraient pas l’anticipation, tandis que l’Occident s’en remettait à sa capacité à réagir rapidement. Les masques, revenus, si j’ose dire, en boomerang dans l’espace public, ont montré le peu de fondement de cette assurance.

    Ces épidémies qu’on pourrait dire de nouvelles générations sont des zoonoses, dont les études montrent que le nombre ne cesse d’augmenter. Elles sont dues à l’activité humaine et, en particulier, aux destructions toujours plus étendues et plus rapides d’écosystèmes. Ce qu’il convient de retenir ici, c’est l’accélération des épidémies. Elle est à mettre directement en rapport avec la Grande Accélération, soit la période qui a vu depuis les années 1950 une croissance exponentielle de tous les paramètres de l’activité humaine sur la Terre. Il n’y a nulle raison, en effet, que les pandémies soient une exception à la loi de l’accélération. Elles appartiennent à la globalisation, dont elles sont, si l’on veut, un des coûts longtemps négligés. Avec elles on a un état au vrai de nos rapports avec la nature sauvage.

    Au moyen de ces quelques remarques nous dotons le Covid-19 d’une histoire et nous l’inscrivons dans le temps du monde. Mais il faut aller plus loin et sortir de la cage présentiste, en procédant à un véritable renversement temporel : non plus nous, regardant dans l’urgence le virus, mais le virus regardant ces hôtes accueillants que sont dernièrement devenus les humains, quel que soit l’agent intermédiaire (le vison peut-être) qui lui ait permis de passer de la chauve-souris à l’homme. Autrement dit, la pandémie n’est qu’un épisode de l’histoire de l’évolution, et un épisode en cours. Les variantes récemment isolées montrent, en effet, que, par ses capacités à muter sans cesse, le SARS-CoV-2 a inévitablement un coup d’avance. « Dans la lutte ancienne et permanente entre les microbes et l’homme, écrivent dans un article récent les immunologues David Morens et Anthony Fauci, les microbes génétiquement adaptés ont le dessus : ils nous surprennent régulièrement et souvent nous attrapent alors que nous n’y sommes pas préparés ». Dans cette bataille où le virus n’a d’autre objectif que d’assurer sa reproduction, le retard est forcément du côté de l’hôte.

    Poussons plus loin encore. Par rapport aux virus, les humains sont nés d’hier. « Homo sapiens remonte à quelque 300 000 ans », alors que, soulignent Morens et Fauci, « des formes microbiennes de vie ont persisté sur cette planète depuis 3,8 milliards d’années ». Et ils ajoutent avec la pointe d’humour qui convient « It may be a matter of perspectives as to who is in the evolutionnary driver’s seat ». Voilà qui ouvre, en effet, une tout autre perspective, comme si, pour prendre une autre image, on devait faire entrer des milliards d’années dans la malle-cabine du présentisme !

    #crise_sanitaire #présentisme #urgence #retard #anticiper #temporalités

  • Pour la mise en œuvre, désastreuse, de sa politique vaccinale, l’exécutif a fait appel à quatre cabinets de #consultance : #McKinsey, #Accenture, #Citwell et #JLL ; une pratique devenue commune par indifférenciation graduelle des sphères privées et publiques.

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/01/07/vaccination-anti-covid-le-gouvernement-a-fait-appel-a-quatre-cabinets-de-con

    Ces cabinets n’ont pas la moindre compétence scientifique et leurs compétences gestionnaires sont sensiblement celles de la #haute_fonction_publique : devenue très faibles avec le développement du #management.
    https://www.politico.eu/article/french-government-defends-mckinsey-coronavirus-vaccine-rollout

    Le nom du #marché_public de 20 millions € avec McKinsey porte un nom explicite, la "transformation de l’action publique" étant le nom de l’importation des méthodes désastreuses du nouveau management dans le champ de l’Etat.
    https://www.boamp.fr/avis/detail/18-85473/1
    voir aussi :
    https://ted.europa.eu/udl?uri=TED:NOTICE:268753-2018:TEXT:FR:HTML

    D’après le Canard, c’est @MaeldeCalan qui représentait @McKinsey_France à la réunion du 23 décembre dernier pour présenter le plan de #vaccination dont la médiocrité est apparue rapidement : 7000, hier, soit 45 fois moins qu’en Allemagne.

    #Maël_de_La_Lande (HEC, Science Po’) n’a rigoureusement aucune compétence scientifique. Il s’agit d’une figure de la droite conservatrice proche de l’#Institut_Montaigne, qui a apporté une large part des cadres macroniste — son directeur abritait "EM".
    https://www.consultor.fr/devenir-consultant/actualite-du-conseil/6307-elu-et-consultant-mckinsey-pour-le-vaccin-covid-un-stratege-ministeri

    Comment "#Baby-Juppé" (sic) a-t-il pu raté à ce point le « cadrage logistique », le « benchmarking » des « best practices » à l’étranger et la « coordination opérationnelle de la #task_force » ?

    Les étapes du #fiasco en quatre unes de la Pravda macroniste.

    Quel est le rôle de McKinsey dans le #lobbying en faveur de #Sanofi opéré dans les négociations européennes : contrat de 300 millions de doses de #vaccin en septembre, puis véto contre l’achat de 200+100 millions de doses de vaccins #Pfizer/#BioNTech ?

    https://www.spiegel.de/international/europe/the-planning-disaster-germany-and-europe-could-fall-short-on-vaccine-supplie

    Quelle est la part du #retard dans la #campagne_de_vaccination due à une politique de recherche globalement désastreuse, qui a conduit à miser envers et contre tout sur #Sanofi ? Et quelle part vient de l’incapacité de l’exécutif à mettre en œuvre et gérer ?


    https://twitter.com/VidalFrederique/status/1345344588588969984

    McKinsey avait récemment été mandaté obtenir la création d’une agence de désinformation scientifique (un "#Science_Media_Center") au service du lobbying agro-industriel.

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/09/22/l-information-scientifique-sous-tutelle-d-une-agence-de-communication_605309

    Les aller-retours entre McKinsey et l’Etat, caractéristiques de la mutation en cours de la haute fonction publique, ont été dans les deux sens. Ainsi, #Labaye, passé du comité de direction mondial du groupe à la présidence de Polytechnique.
    https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/un-associe-de-mckinsey-a-la-tete-de-polytechnique-136118

    Ainsi, dans l’autre sens, #Mathieu_Maucort (Science Po’, HEC) — les "yeux et les oreilles de Macron à Marseille" — passé de McKinsey au poste de responsable du marketing politique d’En Marche.

    https://twitter.com/Pr_Logos/status/1347255977297506304

    #consulting #privatisation #Maël_de_Calan #macronisme #LREM

    ping @simplicissimus

  • Campagne de vaccination : l’histoire d’un naufrage - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060121/campagne-de-vaccination-l-histoire-d-un-naufrage

    Des ratés logistiques ont empêché de distribuer suffisamment tôt le vaccin Pfizer. Selon notre enquête, comme pour les masques, le ministère de la santé n’a pas été assez réactif, ne prévoyant la mise en place que de 38 des 113 congélateurs susceptibles de stocker les doses fin décembre. Au moins trois semaines ont été perdues.

    (Pas lu : #paywall)

    • Merci @odilon.

      Mais, à cause des contraintes opérationnelles, les doses de vaccins livrées par Pfizer sont restées bloquées dans les centres nationaux, sans possibilité d’être distribuées en masse sur le territoire

      […]

      Cette lenteur fait que la France a pris, au moins,
      trois semaines de retard par rapport à des pays comme l’Allemagne (400 000 vaccinés) ou le Royaume-Uni (1,3 million de vaccinés, Londres ayant autorisé le vaccin dès le 2 décembre).

      Un document interne du ministère de la santé (voir ci-dessous), présenté au cours d’une réunion le 23 décembre, révèle en effet que l’État, qui disposait alors de tous les congélateurs nécessaires pour répartir les doses de vaccin sur le territoire (113), n’était en mesure de n’en faire fonctionner que 38 la semaine du 28 décembre, date du début de la campagne de vaccination. Au cours de cette même réunion, le ministère a donc acté que le « déploiement du vaccin sur l’ensemble du territoire » ne pourrait se faire qu’à la « mi-janvier ».

      Ce qui va dans le sens de @biggrizzly : tout ce bruit sur les ceusses qui ne veulent pas se faire vacciner et qu’il faudrait rassurer, etc., c’est juste une façon de masquer le fait que de toute façon, le gouvernement s’est merrrrrdé sur la logistique :

      Pour justifier ce retard, le pouvoir a dans un premier temps invoqué la défiance d’une partie de la population à l’égard d’un vaccin testé en vitesse pour contrer la pandémie mondiale.

    • Ou sinon, en alternative à la dropbox de @odilon :

      Campagne de #vaccination : l’histoire d’un naufrage

      Des ratés logistiques ont empêché de distribuer suffisamment tôt le #vaccin #Pfizer. Selon notre enquête, comme pour les masques, le ministère de la santé n’a pas été assez réactif, ne prévoyant la mise en place que de 38 des 113 congélateurs susceptibles de stocker les doses fin décembre. Au moins trois semaines ont été perdues.

      C’est l’un des postes stratégiques pour la distribution du vaccin en France, et il est actuellement vacant. Selon les informations de Mediapart, la cheffe de la « direction alerte et crise » (DAC) de l’agence nationale Santé publique France (SPF), chargée par le ministre Olivier Véran de distribuer les millions de doses de vaccin, n’a pas été remplacée après avoir quitté ses fonctions au 31 décembre 2020.

      Mandaté depuis novembre par SPF pour trouver un nouveau directeur, un cabinet de recrutement continue en ce moment à recueillir les candidatures, comme si la France avait tout son temps.

      Cette vacance n’est qu’une illustration parmi d’autres du fiasco de la vaccination contre le Covid-19 en France, tel qu’a pu le reconstituer Mediapart. Notre enquête montre que les autorités ont décidé d’un plan de vaccination extrêmement lent, contraintes par un déficit d’anticipation logistique.

      Le 3 décembre, Jean Castex expliquait : « Acheminer des millions de vaccins est une opération d’une très grande complexité. Nous y travaillons aussi depuis plusieurs mois, nous avons acheté le matériel et les équipements nécessaires. Nous serons prêts pour les premières vaccinations dès que les vaccins seront disponibles. »

      Le 16 décembre, le « Monsieur Vaccin » du gouvernement Alain Fischer, à la tête de la « Task force » qui fixe les objectifs logistiques à Santé publique France, annonçait devant le Sénat la « livraison d’au moins un million de doses fin décembre ou début janvier ».

      Mais, à cause des contraintes opérationnelles, les doses de vaccins livrées par Pfizer sont restées bloquées dans les centres nationaux, sans possibilité d’être distribuées en masse sur le territoire. Cette lenteur fait que la France a pris, au moins, trois semaines de retard par rapport à des pays comme l’Allemagne (400 000 vaccinés) ou le Royaume-Uni (1,3 million de vaccinés, Londres ayant autorisé le vaccin dès le 2 décembre).

      Un document interne du ministère de la santé (voir ci-dessous), présenté au cours d’une réunion le 23 décembre, révèle en effet que l’État, qui disposait alors de tous les congélateurs nécessaires pour répartir les doses de vaccin sur le territoire (113), n’était en mesure de n’en faire fonctionner que 38 la semaine du 28 décembre, date du début de la campagne de vaccination. Au cours de cette même réunion, le ministère a donc acté que le « déploiement du vaccin sur l’ensemble du territoire » ne pourrait se faire qu’à la « mi-janvier ».

      Face à l’incompréhension de la population et à la fronde des élus locaux, qui commence à gagner ses propres troupes, le gouvernement a finalement décidé de changer de braquet en catastrophe, lundi 4 janvier. Mais il n’y parvient pas vraiment. Et le retard ne pourra pas être rattrapé : alors même que des centaines de milliers de doses d’un vaccin efficace à 95 % ont été livrés, et que le variant anglais du coronavirus, a priori plus contagieux, est officiellement dans l’Hexagone, seulement 7 000 personnes ont à ce jour été vaccinées, selon les autorités. « Chaque jour de retard, ce sont des morts illégitimes », dénonce auprès de Mediapart un parlementaire de la majorité (lire ici).

      Pour justifier ce retard, le pouvoir a dans un premier temps invoqué la défiance d’une partie de la population à l’égard d’un vaccin testé en vitesse pour contrer la pandémie mondiale. Ce jeudi, le ministre de la santé Olivier Véran a sorti une nouvelle explication de son chapeau dans L’Opinion en estimant que ce qu’il qualifie de « période de rodage » a été « utile » : « On a évité les réactions allergiques graves, on a appris de l’expérience des Allemands, qui ont parfois administré cinq doses à un patient. Ça nous a permis de sécuriser le protocole », a défendu le ministre.

      Un argumentaire qui fait fi des ratés logistiques, malgré les évidences. « On a remonté que la logistique ne se mettait pas en place de manière satisfaisante. En décembre, on ne savait pas comment acheminer ce vaccin… C’était un problème ! », critique un membre du conseil d’administration de la Fédération hospitalière de France (FHF). « Certes, c’est compliqué, ajoute cet interlocuteur, mais c’est une simple question de logistique. Or il y a des loupés. On a des pompiers, des médecins militaires qui savent faire, ils n’ont pas été mobilisés ! Les critiques n’ont pas été entendues. On devrait être, si on était bons, à 300 000 vaccinés en France aujourd’hui. »

      « Des centaines de milliers de doses dorment actuellement dans des congélateurs ! », a aussi dénoncé Aurélien Rouquet, professeur de logistique, dans une tribune publiée dans Le Monde, en considérant que « le plus rageant, c’est que les savoirs logistiques nécessaires sont disponibles, et que les acteurs qui les détiennent sont prêts à se mettre au service du gouvernement ! ». Le spécialiste rappelle en effet que « l’association France Supply Chain, [qui] réunit les responsables de la logistique de la plupart des entreprises, proposait son aide au gouvernement, et suggérait la création d’un comité ‘Supply Chain Vaccin’ ».

      Au lieu de cela, le ministère d’Olivier Véran a décidé de s’appuyer sur Santé publique France (SPF), malgré les doutes sur sa capacité de gérer une mission d’une telle ampleur. Au début de la crise, les difficultés rencontrées par l’agence pour commander et distribuer des masques avaient poussé le premier ministre Édouard Philippe à la dessaisir, le 4 mars, de ces missions au profit d’une « cellule de coordination interministérielle de logistique », comme l’avait révélé Mediapart.

      Malgré l’engagement de ses agents, SPF est aussi apparue dépassée dans l’organisation de la réserve sanitaire, dont elle avait également la charge. Et pour cause : l’agence, peu réactive et insuffisamment dotée, est « armée comme un plan quinquennal au temps de l’Union soviétique », déplorait, au printemps, une source ministérielle.

      Le général Richard Lizurey a clairement identifié le problème dans son rapport commandé par le gouvernement cet été, document censé préparer le pays à affronter une deuxième vague. « Santé publique France, chargée de la gestion de la réserve sanitaire et des stocks stratégiques nécessaires à la protection des populations, a rencontré des difficultés à assurer cette manœuvre logistique faute notamment de compétences et de moyens suffisants », y écrivait en particulier l’ancien directeur général de la Gendarmerie nationale. Les sept personnes qui travaillent habituellement à la manutention logistique n’ont reçu que quelques maigres renforts pour affronter la crise.

      « La question logistique des équipements de protection ayant été un point de fragilité majeure dans la gestion de cette crise, il serait utile de conduire un RETEX [retour d’expérience – ndlr] sur la mobilisation des compétences logistiques dans le champ de la santé », concluait alors le général Lizurey. Ce dernier estimait notamment important « d’étudier la manière de conforter Santé publique France en termes de moyens et de compétences, et d’étudier les synergies qui pourraient être créées avec d’autres ministères, notamment le ministère des Armées qui dispose de logisticiens sanitaires ».

      Santé publique France doit s’adapter en catastrophe

      Selon nos informations, les équipes de SPF, déjà épuisées par des mois de travail acharné, n’ont pas reçu de coups de main substantiels après la remise du rapport Lizurey en juin. Il est vrai que le ministre de la santé Olivier Véran a lui-même reconnu, en novembre, qu’il n’avait pas été destinataire du document pourtant commandé par son propre gouvernement…

      La mission d’information de l’Assemblée nationale s’est elle aussi inquiétée de « l’absence de ressources internes au sein de Santé publique France pour gérer la réponse à une crise sanitaire et la persistance d’une organisation qui n’anticipe pas un changement d’échelle logistique ». Tandis que la commission d’enquête du Sénat a pour sa part relevé que « le poste de ‘directeur de la communication et du dialogue avec la société’ de Santé publique France est resté vacant des mois de mars à mai 2020 puis de nouveau de juillet 2020 à octobre 2020 », ce qui « a pu peser sur la capacité de l’agence à imposer sa voix dans le débat public sur les mesures de prévention de l’épidémie ».

      Malgré cet épisode, personne n’a visiblement cru bon s’assurer qu’un tel problème ne se reproduirait pas avec le départ au 31 décembre, programmé depuis plusieurs semaines, de la directrice de la « direction alerte et crise » (DAC), qui chapeaute la petite unité de l’« établissement pharmaceutique », chargée de la logistique pour le vaccin. Interrogée sur les raisons de ce manque d’anticipation, SPF n’a pas répondu à nos questions.

      L’agence joue un rôle crucial dans la distribution puisque c’est elle qui fait l’interface entre les sept lieux de stockage nationaux des vaccins, en provenance de l’usine Pfizer en Belgique, avant leur répartition sur le territoire dans des super-congélateurs.
      Disposés dans chaque département, ces congélateurs permettent de maintenir les vaccins à une température de– 70 °C pour un stockage long terme (jusqu’à six mois). Pour le transport comme pour un stockage court terme (cinq jours maximum), la température peut être de 2 °C à 8 °C.

      Selon le document du 23 décembre, la livraison des 100 établissements choisis pour recevoir les super-congélateurs à – 70 ° n’a commencé que dans la semaine du 21 décembre. Lors d’une conférence de presse de la Fédération hospitalière de France (FHF), mardi 5 janvier, son directeur de l’offre de soins, Alexandre Mokede, a expliqué que seuls « la moitié des établissements supports ont été livrés en congélateurs » et que « tous devraient l’être d’ici la mi-janvier » seulement.

      Pour le président de la Fédération hospitalière de France, Frédéric Valletoux, « la campagne ne devait réellement commencer que le 15 janvier. Rien n’empêchait qu’on puisse afficher tout de suite une campagne plus vaste. C’était notre avis, nous n’avons pas été entendus ». C’est même lundi 18 janvier qu’était programmée la « mise à l’échelle » de la campagne de vaccination dans les Ehpad, c’est-à-dire une vaccination massive. Jusque là, dans les Ehpad, les premières vaccinations ont été réalisées pour l’exemple.

      À l’enjeu de respecter la chaîne du froid, s’ajoute un impératif de sécurité, le gouvernement craignant que des convois de vaccins puissent faire l’objet d’attaques. Santé publique France, chargée d’organiser les livraisons sur le terrain, travaille en étroite liaison avec la « task force » de l’exécutif dédiée à la vaccination au sein de laquelle, preuve des difficultés rencontrées, la personne chargée de la logistique vient d’être remplacée.

      Malgré les déclarations d’intention du gouvernement, qui souhaite désormais accélérer la campagne de vaccination, plusieurs hôpitaux ont, selon nos informations, constaté des blocages au début de la semaine, SPF n’étant pas en mesure de leur donner des informations sur les livraisons à venir. Questionnée sur ce point, l’agence n’a pas répondu.

      Dans les pharmacies des hôpitaux qui ont reçu de Santé publique France les vaccins, mais aussi les seringues, des pharmaciens se sont publiquement étonnés d’avoir réceptionné du matériel jugé « inadapté ». Ils ont reçu d’une part des seringues de 5 millilitres pour reconstituer la dose de vaccin en y injectant le chlorure de sodium : il faut en réalité injecter 1,8 ml dans le flacon de 5 doses, des seringues de 2 ml auraient donc été plus adaptées. D’autre part, les hôpitaux ont été surpris de recevoir des aiguilles de 18 millimètres pour l’injection en intramusculaire, alors que le guide de la vaccination indique bien que les aiguilles doivent être de 25 millimètres.

      En réalité, Santé publique France a dû s’adapter en catastrophe au changement de pied du gouvernement. « Les aiguilles de 18 mm sont adaptées pour les personnes âgées, qui ont moins de masse musculaire », explique Bernadette Coret-Houbart, la cheffe de service de la pharmacie d’Aulnay-sous-Bois, qui réceptionne les doses de vaccins et les répartit dans une grande partie de la Seine-Saint-Denis. « Nous avons reçu dans un second temps les aiguilles de 25 millimètres, adaptées aux professionnels de santé. Cette campagne est inédite, très rapide, il va y avoir des ajustements et c’est normal. »

      La pharmacienne ne cache pas son agacement devant la polémique qui monte et qu’elle juge « inutile » : « On est dans le Covid depuis février, on a eu beaucoup de morts, on est épuisés. On veut tous sortir de cette crise. Maintenant, il faut vacciner. »

      Le soir du 31 décembre, Olivier Véran a donc annoncé, contre toute attente, que la vaccination serait finalement ouverte aux professionnels de santé de plus de 50 ans. Elle a débuté dès le samedi 2 janvier à l’Hôtel-Dieu, à Paris, par la vaccination devant les caméras du président du Conseil national de l’ordre des médecins. « On a d’abord ouvert un box de vaccination, on en est aujourd’hui à cinq, on vaccine plusieurs centaines de professionnels de santé par jour. On a beaucoup, beaucoup de demandes », se félicite l’immunologiste Jean-Paul Viard, qui a participé à l’ouverture de ce premier centre de vaccination en France.

      L’attente est si forte que le gouvernement a également avancé la vaccination des + de 75 ans à la fin du mois de janvier, ainsi que celle des pompiers et des aides à domicile. Ces annonces égrenées ont bouleversé de fond en comble le plan établi au départ, preuve de la panique qui saisit le gouvernement.

      Nous nous sommes procuré le document présenté le 23 décembre aux directeurs d’hôpitaux par la direction générale de la santé assistée par le cabinet de conseil McKinsey, comme l’a révélé Le Canard enchaîné ce mercredi 6 janvier. Seules les personnes âgées vivant en établissement devaient se faire vacciner dans l’étape 1 de la vaccination. L’étape 2 ne devait s’ouvrir qu’à partir de la fin du mois de février.

      Tout est sens dessus dessous, modifié en catastrophe, car il apparaît désormais inacceptable que la stratégie française accuse trois semaines de retard par rapport à ses voisins européens qui ont lancé la vaccination au même moment. Alors que 7 000 personnes ont été vaccinées en France, 340 000 l’ont été en Croatie, 300 000 en Italie et en Espagne, 240 000 en Estonie, selon le recensement du site Our World in data.

      Les autorités connaissaient le plan allemand depuis décembre

      Il n’y a aucune surprise, le gouvernement français était parfaitement informé que l’Allemagne, au moins, allait démarrer beaucoup plus vite sa campagne vaccinale. Pour le savoir, il a missionné le cabinet de conseil McKinsey qui a participé à la construction de la stratégie vaccinale, et à son « benchmark », cette technique de marketing consistant à comparer des performances.

      Or, le 23 décembre, il était clair que les Allemands seraient bien plus performants. La première étape allemande a débuté dès le 27 décembre et vise un public très large : toutes les personnes à risque élevé, qu’elles soient âgées ou atteintes d’autres maladies, tous les professionnels de santé et du médico-social, les résidents des maisons de retraite et les populations défavorisées. Pour y parvenir, des équipes mobiles se déplacent dans les maisons de retraites, et des centres de vaccination « de masse » sont ouverts. L’armée allemande a même été mobilisée en soutien du dispositif.

      Si la France a 1 million de vaccins disponibles et seulement 7 000 doses utilisées, selon le gouvernement, l’Allemagne a désormais le problème inverse : la polémique porte sur la capacité du laboratoire Pfizer/BioNTech à fournir des vaccins.

      Comme l’expliquait Olivier Véran début décembre, la France a au contraire fait le choix de s’appuyer sur « les acteurs habituels » de la vaccination, excluant les « vaccinodromes » dénigrés depuis la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1.

      Les acteurs de terrain ne cachent pas leur agacement devant la polémique qui monte. Car eux estiment suivre le plan qui leur a été présenté par le ministère. « On a commencé à se réunir début novembre. On déroule le processus, il n’y a pas de retard. On nous demande même d’accélérer pour vacciner les professionnels de santé. La demande est forte, c’est un très gros travail, mais je suis optimiste. Ici, on a pris deux vagues, on est traumatisés par ce virus, on veut en sortir », assure la cheffe de service de la pharmacie de l’établissement pivot du département de Seine-et-Marne.

      La pharmacienne souligne aussi les errements de l’opinion publique : « D’abord, on a craint de ne pas avoir le vaccin. Puis on a craint de l’avoir trop tôt, sans recul suffisant. Et maintenant, on craint de l’avoir trop tard. »

      Le président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), Pascal Champvert, n’a pas craint de dénoncer la « faute lourde de l’État sur les masques, puis sur les primes ». Mais il est cette fois plus clément : « Le gouvernement a fait l’erreur de ne pas ouvrir plus rapidement la vaccination aux plus de 75 ans qui vivent à domicile, et qui sont tout aussi exposés au virus par leur famille ou leurs aides à domicile. L’erreur est rectifiée, j’en suis ravi. »

      Çà et là, l’entourage du président raconte sa fureur contre l’administration « incapable d’organiser une campagne d’administration massive », ou seulement capable de « pondre un guide de vaccination incompréhensible de 45 pages ». Le Guide en question détaille le processus de la vaccination en Ehpad : sa préparation, la consultation pré-vaccinale, son administration. Olivier Véran a annoncé qu’il allait « simplifier cette consultation vaccinale », sans plus de précisions.

      Pascal Champvert prévient : « Si l’idée est d’alléger le dispositif, elle est mauvaise. Il n’est pas trop lourd, il est issu d’une concertation. Les personnes âgées ont le droit d’exprimer leur consentement, les médecins ne vont pas décider à leur place. Cela prend du temps, car certains ont des problèmes cognitifs, et cela crée des problèmes juridiques auxquels personne ne s’est jamais intéressé. »

      Pour le sociologue des organisations et directeur de recherche au CNRS Henri Bergeron, « la mise en accusation de nos bureaucraties est parfois un peu facile, très typique des imputations de responsabilité en temps de crise. Il y avait la formule “l’intendance suivra”, maintenant on a aussi “l’intendance prendra”. On peut conclure que dans certains cas l’administration sanitaire est impotente, mais il faut administrer la preuve sur des cas précis. Et n’oublions pas qu’en général, le système de santé français a des performances tout à fait honorables, et reste relativement peu coûteux ».

      Et le gouvernement, avec l’aide de McKinsey, n’a-t-il pas péché par défaitisme ? Dans le document du 23 décembre, il prévoit des « hypothèses hautes » d’adhésion à la vaccination de 80 % en Ehpad et de 60 % en population générale.

      À l’issue de cette première semaine de campagne vaccinale, alors que les craintes légitimes sur ce nouveau vaccin commencent tout juste à être levées, la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées a de « premiers retours d’une enquête flash : entre 50 et 90 % des personnes âgées en Ehpad acceptent la vaccination, en moyenne 70 % », se félicite sa directrice Annabelle Veques.

      « Quand on dit qu’il faut restaurer la confiance des citoyens dans les autorités publiques et sanitaires, il y a aussi quelque chose à faire sur la confiance des autorités en elles-mêmes, estime le sociologue Henri Bergeron. La peur de quelques effets secondaires médiatisés, de quelque chose qui s’enclenche soudainement et qui devient incontrôlable, est une peur qui a structuré en partie la stratégie vaccinale. »

      https://www.mediapart.fr/journal/france/060121/campagne-de-vaccination-l-histoire-d-un-naufrage?page_article=1

      #logistique #France #vaccins #direction_alerte_et_crise (#DAC) #Santé_publique_France (#SPF) #covid-19 #coronavirus #Alain_Fischer #Pfizer #retard #congélateurs #Olivier_Véran #France_Supply_Chain #Supply_Chain_Vaccin #stocks #RETEX #armée #rapport_Lizurey #distribution #McKinsey #vaccinodromes

  • #Cancer : jusqu’à 6000 morts de plus en raison des retards de diagnostic avec le confinement - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2020/12/08/cancer-jusqua-6000-morts-de-plus-en-raison-des-retards-de-diagnostic-avec-

    Le #Covid-19 va-t-il être à l’origine de décès de malades du cancer en France ces prochains mois ? Oui, estime Unicancer qui regroupe les dix-huit centres de lutte contre le cancer en France et traite environ 25 % des patients. Entre 1000 et 6000 malades du cancer pourraient mourir dans les années qui viennent. Ces patients n’ont pas consulté de spécialiste pendant le confinement, par peur du virus, ou faute de trouver un spécialiste disponible.

    Selon l’étude menée par Unicancer, la baisse des nouveaux patients pris en charge a diminué de 6,8 % sur les sept premiers mois de l’année 2020. La chute a été particulièrement importante en avril et en mai avec un recul de 21 %. La baisse du nombre de nouveaux diagnostics dépasse les 20 % dans certains établissements.

    Les conséquences d’une absence de rendez-vous chez le spécialiste, le radiologue ou le centre anti-cancer, en cas de symptôme suspect, seront différentes selon le type de tumeur ou de cancer. Les retards de dépistage du cancer du sein, du poumon ou du côlon son particulièrement inquiétants. Toutefois, le président d’Unicancer Jean-Yves Blay chiffre à « 6 % de plus de risque de décès par mois de retard ». Un chiffre très important. « Pour les patients que l’on connaissait déjà, tout va bien, le suivi a eu lieu en temps et en heure. Le problème, l’inquiétude, c’est pour les nouveaux ».

    Les chiffres de l’impact du second confinement ne sont pas encore connus mais cette fois, contrairement au premier qui a duré 55 jours, les patients ont pu continuer à fréquenter les centres anti-cancer.

    257 000 personnes sont mortes d’un cancer en France en 2019.

  • Covid-19 : « Si on offre au #coronavirus de nouvelles occasions de "super-propagation", il les saisira »
    https://theconversation.com/covid-19-si-on-offre-au-coronavirus-de-nouvelles-occasions-de-super

    C’est une autre chose que nous a apprise l’épidémie : quand on prend une décision en se basant sur les cas observés, on a plusieurs semaines de #retard sur le virus, en raison de la durée d’établissement du diagnostic, du fait que les malades sont contaminants avant de présenter des #symptômes, etc. On le sait maintenant, il aurait probablement été encore plus efficace de confiner dès la fin du mois de février. Mais ça n’aurait probablement pas été possible à l’époque, peu de gens auraient compris pourquoi on prenait ces mesures…

    Aujourd’hui, il semble qu’on soit revenu à la situation de janvier, à ceci près qu’on a conscience de la présence du virus : on le surveille, on teste…

  • #Savoir et #prévoir. Première #chronologie de l’#émergence du #Covid-19

    Que pouvait-on savoir et prévoir de l’actuelle #pandémie et de son arrivée sur le territoire français ? Premiers éléments de réponse à partir d’un corpus bien défini : le très réputé magazine « Science », et les déclarations de l’OMS depuis fin décembre 2019.

    Depuis l’interview d’Agnès Buzyn au Monde mardi 17 mars, les critiques pleuvent de toutes parts sur le gouvernement français. La déclaration de l’ex-ministre de la santé, selon laquelle dès janvier elle aurait prévenu le Premier ministre de la gravité potentielle de l’épidémie de nouveau coronavirus – le mettant même en garde sur le fait qu’il faudrait peut-être reporter les élections municipales – a été interprétée comme un aveu terrible : la ministre de la Santé et le reste du gouvernement savaient ce qui risquait d’arriver, et pourtant ils n’auraient pas agi à la hauteur du risque. Depuis, chaque jour qui passe, avec son cortège d’informations sur la pénurie de tests de dépistage et de masque pour les personnels soignants, ne fait que renforcer le discrédit d’un pouvoir politique dont la cote de confiance était déjà largement entamée par la crise des gilets jaunes et la réforme des retraites.

    Le 19 mars, un collectif de plusieurs centaines de médecins a porté plainte au pénal contre Agnès Buzyn et Édouard Philippe, au motif qu’ils « avaient conscience du péril et disposaient des moyens d’action, qu’ils ont toutefois choisi de ne pas exercer ». Le lendemain, le président Emmanuel Macron a refusé de se prêter au jeu de l’auto-critique, suggérant que la crise touchant la France n’aurait pas pu être prévue : « Je félicite ceux qui avaient prévu tous les éléments de la crise une fois qu’elle a eu lieu ».
    Une histoire du présent

    Parlons-en. Ce texte se propose de contribuer par quelques données empiriques à une première chronologie de la crise du Covid-19. Il s’agit d’étudier ce que pouvaient en savoir les femmes et les hommes qui nous gouvernent, ce qu’elles et ils pouvaient prévoir, aussi. Il s’agit d’une histoire du présent, circonscrite aux trois derniers mois, quand bien même il apparaît clairement que dans le cas de la France, certaines décisions prises dans les dernières années, voire décennies – en termes de stockage de masques, et plus généralement de financement de l’hôpital public – jouent un rôle déterminant dans l’évolution de cette crise de santé publique.

    Depuis les premières informations fin décembre sur une mystérieuse maladie respiratoire à Wuhan, qu’a-t-on appris, et quand ? À chaque étape de cet apprentissage, quels scénarios d’évolution étaient sur la table ? Était-on vraiment obligé d’attendre jusqu’au moment où le confinement de toute la population, mesure mal ciblée par excellence, devienne incontournable pour permettre aux hôpitaux de soigner correctement les malades ?

    Le projet d’esquisser une telle chronologie à chaud peut sembler compliqué. Autour de la maladie Covid-19, les informations sont foisonnantes, de qualité inégale, partagées largement, et évoluent à une vitesse phénoménale. Sur le plan scientifique, on a souligné l’importance inédite prise par les preprints, les articles soumis à publication mais non encore revus ni acceptés, qui permettent un partage beaucoup plus rapide des données et des résultats, avec néanmoins le risque de prêter crédit à certaines publications bancales qui ne passeront pas le peer-review (« ‘A completely new culture of doing research.’ Coronavirus outbreak changes how scientists communicate », Kai Kupferschmidt, Science, 26 février 2020). La controverse autour de l’administration d’hydroxychloroquine aux malades du Covid-19

    a également illustré le conflit qu’il peut y avoir entre la logique de la rigueur scientifique (un résultat n’est pas vrai tant qu’il n’a pas été démontré dans les règles) et celle de l’urgence thérapeutique (dans une situation de vie ou de mort, on fait feu de tout bois tant qu’on ne nuit pas aux malades, et a fortiori s’il y a des signaux encourageants).

    Pour ne pas avoir à trancher sur ces débats, j’ai choisi un indicateur assez simple de l’état d’une pensée mainstream sur ce que l’on savait, ou croyait savoir, sur ce que l’on reconnaissait comme incertain, et enfin sur ce que l’on pouvait prévoir à chaque instant : les articles de synthèse dédiés au nouveau coronavirus parus dans un journal de réputation internationale, Science. Je crois ne pas trop m’avancer en suggérant qu’au ministère de la Santé, on lit Science.

    Le premier article de Science sur le sujet date du 3 janvier. Depuis, il en est paru une soixantaine (à la date du 21 mars). Ces articles, écrits par des journalistes scientifiques spécialisés (notamment Jon Cohen, Kai Kupferschmidt), ont tous une structure similaire : ils font le point sur le débat scientifique en cours sur certaines grandes questions (type de virus, transmission, durée d’incubation, symptômes, mortalité...), en se fondant sur les études publiées ou soumises à publication, et en se faisant également l’écho des décisions et recommandations des grands organes de gouvernance sanitaire – au premier chef, l’Organisation mondiale de la santé. Ce sont des articles accessibles à quiconque a une culture scientifique et médicale de base. A fortiori, à ceux qui gouvernent les risques sanitaires dans notre pays. Dans ces articles, les journalistes mettent en lumière aussi bien les consensus qui se dégagent que les incertitudes qui subsistent, ainsi que les différents scénarios d’évolution qui sont envisagés.

    Toutes les dates qui suivent sont celles des articles de Science. Dans ce texte, je me concentre sur quelques moments charnière dans la découverte d’aspects-clé de la maladie et les réflexions sur la prise en charge de l’épidémie. Du point de vue de la gestion politique de l’épidémie, j’identifie quatre grands moments : l’émergence de la maladie (première quinzaine de janvier), la prise au sérieux de la possibilité d’une pandémie (article du 5 février), la confirmation qu’il y a bien une pandémie (article du 25 février), les leçons à tirer de la gestion chinoise (2 mars).

    J’interprète ces bornes temporelles comme des dates-limites : lorsque l’information (qui peut être le constat d’une incertitude) est relayée par Science, c’est qu’elle a atteint un certain degré de consensus. Cela n’exclut pas des signaux plus faibles, moins consensuels, qui auraient circulé plus tôt, et qui auraient pu également informer l’action de responsables politiques mus par les principes de la prévision et de la précaution.
    Début janvier : l’émergence de la maladie

    3 janvier : Science fait le point sur une information qui circule depuis plusieurs jours déjà dans les milieux spécialisés (« Scientists urge China to quickly share data on virus linked to pneumonia outbreak », Dennis Normile, Jon Cohen, Kai Kupferschmidt, Science, 9 janvier 2020). Plusieurs dizaines de cas d’une pneumonie atypique ont été identifiés dans la ville chinoise de Wuhan.

    9 janvier : les autorités chinoises ont confirmé quelques jours plus tôt qu’il ne s’agit ni du SRAS ni du MERS, virus impliqués dans de précédentes épidémies (« Scientists urge China to quickly share data on virus linked to pneumonia outbreak », Dennis Normile, Jon Cohen, Kai Kupferschmidt, Science, 9 janvier 2020). Elles déclarent qu’elles ont isolé le virus – il s’agit d’un coronavirus – séquencé son génome, et déjà mis au point un test de dépistage (jamais dans l’histoire la connaissance sur un nouveau virus n’a progressé aussi rapidement). Les autorités chinoises annoncent également qu’il n’y aurait pas de transmission du virus d’humain à humain. Peter Daszak, un spécialiste des maladies infectieuses interrogé par Science, se montre circonspect sur ce point : « je ne comprends pas comment on peut avoir autant de cas sans une transmission d’humain à humain. (...) Je place un drapeau rouge (red flag) sur ce point
     » (quelques jours plus tard, de nouvelles données confirmeront qu’il a raison

    ).

    11 janvier : les chercheurs chinois ont déjà partagé la séquence génétique du virus avec le reste du monde, permettant la fabrication de tests de dépistage (« Chinese researchers reveal draft genome of virus implicated in Wuhan pneumonia outbreak », Jon Cohen, Science, 11 Janvier 2020).
    Début février : la possibilité d’une pandémie

    Avançons maintenant jusqu’à un article du 30 janvier (« Outbreak of virus from China declared global emergency », Kai Kupferschmidt, Science, 30 janvier 2020). Le monde a déjà bien changé. Science rapporte que l’OMS considère désormais le nouveau coronavirus comme une urgence de santé publique au niveau mondial (Public Health Emergency of International Concern). La maladie s’est déjà propagée à 18 pays. Près de 8000 personnes ont été dépistées positives dans le monde, et 170 d’entre elles sont mortes (toutes en Chine). La transmission « communautaire » (c’est-à-dire sans lien immédiat avec une personne rentrant du foyer chinois) est avérée en Allemagne, au Japon, en Thaïlande, et aux États-Unis. Comme l’explique le docteur Tedros, directeur de l’OMS : « la raison principale de cette déclaration n’est pas ce qui est en train d’arriver en Chine, mais ce qui est en train d’arriver dans d’autres pays.

     ». Ou plutôt ce qui n’est pas en train d’arriver : pour l’OMS, il faut que chaque pays se prépare. Science rapporte que pour beaucoup d’observateurs, cette annonce de l’OMS a tardé. Elle aurait pu être faite une semaine plus tôt, mais le comité de l’OMS était encore trop partagé.

    Le 5 février, le titre de l’article de Science explicite l’incertitude sur l’avenir : « Le nouveau coronavirus sera-t-il contenu – ou évoluera-t-il en pandémie ? » (« ‘This beast is moving very fast.’ Will the new coronavirus be contained—or go pandemic ? », Kai Kupferschmidt, Jon Cohen, Science, 5 février 2020). L’article fait le point sur trois tournants cruciaux dans la connaissance de la maladie et de la gestion de l’épidémie.

    Le premier tournant a trait à l’existence de patients asymptomatiques. Fin janvier, 565 citoyens japonais ont été rapatriés de Wuhan et ils ont tous fait l’objet d’un test de dépistage. C’est la surprise : parmi les 8 qui ont été dépistés positifs, 4 ne présentent aucun symptôme. Il s’agit d’un nouveau drapeau rouge pour les épidémiologistes : une maladie qui présente des formes asymptomatiques complique grandement les efforts pour contenir l’épidémie, parce qu’on ne peut savoir avec certitude où elle se trouve à un instant t sans dépister tout le monde.

    Non seulement il existe des patients asymptomatiques, mais ces derniers sont peut-être contagieux. Le même article de Science évoque une autre étude, réalisée en Allemagne, qui fait polémique depuis sa publication quelques jours plus tôt (« Study claiming new coronavirus can be transmitted by people without symptoms was flawed », Kai Kupferschmidt, Science, 3 février 2020) : les chercheur.es avaient d’abord conclu qu’une patiente asymptomatique avait un potentiel contaminateur (en anglais on dit poétiquement she sheds the virus, elle perd du virus, à la manière d’un serpent qui mue et perd sa peau...). Il a ensuite été révélé que la patiente n’avait pas fait l’objet d’un examen clinique en bonne et due forme, mais simplement d’un appel téléphonique, ce qui ne correspond pas aux standards habituels.

    Les auteurs se sont déjà excusés, la faute ne semble pas imputable à la fraude mais à la vitesse avec laquelle la science est faite en ces temps de crise. Quelques jours plus tard, ils apportent une nouvelle conclusion modifiée à l’article, tout aussi intéressante et inquiétante : il s’avère que oui, la patiente avait bien des symptômes, mais très modérés (au point qu’il serait possible pour un.e patient.e de ne pas s’en rendre compte). Ce qui est déjà en soi un obstacle majeur pour les stratégies visant à contenir l’épidémie.

    Le deuxième enseignement important de l’article du 5 février concerne l’avenir. Deux scénarios possibles alternatifs sont présentés : soit le containment réussit ; soit il ne réussit pas, et c’est la pandémie. Les experts interrogés avouent qu’il n’y a pas moyen d’éliminer l’un des deux scénarios avec certitude. Ils semblent même parier plutôt sur le second. Marc Lipsitch, épidémiologiste à l’école de santé publique de l’université Harvard, penche résolument vers la pandémie : « Je serais vraiment stupéfait si, dans deux ou trois semaines, il n’y avait pas une transmission en cours avec des centaines de cas dans plusieurs pays sur plusieurs continents.

     »

    Enfin, l’article du 5 février est également le premier dans Science à consacrer un paragraphe à l’un des grands défis dans la gestion de la maladie : la gestion des cas graves. À cette date, les études réalisées sur les patients en Chine ont établi un taux de mortalité aux alentours de 2 %. Mais un autre chiffre a émergé, et il est tout aussi préoccupant : plusieurs études montrent qu’environ 20 % des personnes infectées souffrent de formes graves de la maladie, nécessitant une hospitalisation. « Des cas graves en plus grands nombre mettraient plus de pression sur les systèmes de santé – les hôpitaux de Wuhan sont déjà saturés

     », soulignent les deux journalistes scientifiques.

    Le 11 février, un article de Science rapporte que dans les pays infectés, les laboratoires sont lancés dans une course effrénée pour dépister (« Labs scramble to spot hidden coronavirus infections », Jon Cohen, Kai Kupferschmidt, Science, 11 février 2020). « Aujourd’hui, il n’y a pas du tout assez de kits de dépistage disponibles pour le nombre exponentiel de cas

     », expliquent les auteurs. Dans certaines parties de la province de Hubei, des récits journalistiques témoignent d’une pénurie de dépistages.
    25 février : la pandémie l’a emporté

    Le 25 février, Science est formel, la pandémie l’a emporté : « Le coronavirus semble impossible à arrêter. Que doit faire le monde maintenant ? » (« The coronavirus seems unstoppable. What should the world do now ? », Jon Cohen, Kai Kupferschmidt, Science, 25 février 2020). L’Italie vient de confiner dix villes du nord. L’OMS n’a pas encore officiellement déclaré l’état de pandémie, elle continue de parler d’« épidémies dans différentes parties du monde
     », mais les raisons de cette timidité sont politiques plutôt que scientifiques. Le Dr. Tedros et ses collègues sont soucieux de la passivité de nombreux États dans le monde, comme si la menace n’était pas à prendre au sérieux. Les journalistes estiment que l’OMS souhaite différer le moment de déclarer officiellement la pandémie parce qu’elle a peur que le message soit interprété comme un aveu de défaite, et conduise les États à baisser encore davantage les bras face à un mal désormais invincible (l’OMS déclarera la pandémie le 12 mars

    ).

    Cependant, sur le plan scientifique, les experts du monde entier sont d’accord que la situation est déjà celle d’une pandémie. Christopher Dye, épidémiologiste à l’université d’Oxford, est interviewé par Science : « Il me semble que le virus s’est vraiment échappé de la Chine et est en train d’être transmis largement. (...) Je suis maintenant bien plus pessimiste quant aux chances de réussir à le contrôler.

     »

    Quant à Marc Lipsitch de Harvard, il insiste sur l’importance d’une stratégie qui sera résumée ensuite par la phrase « aplatir la courbe » (flatten the curve) : retarder la maladie peut être vraiment payant, estime l’épidémiologiste. Cela signifiera une contrainte moins forte exercée sur les hôpitaux, plus de temps pour former les professionnels de santé vulnérables sur comment se protéger, plus de temps pour que les citoyens se préparent, plus de temps pour tester des médicaments qui pourraient potentiellement sauver des vies et, à plus long terme, des vaccins. « Si j’avais le choix entre attraper le Covid-19 aujourd’hui ou dans six mois, je préfèrerais clairement l’attraper dans six mois.

     »

    L’article de Science cite une étude co-signée par Christopher Dye qui montre qu’en Chine, ce sont la suspension des transports publics, la fermeture des lieux de loisir, l’interdiction des rassemblements qui semblent avoir été les mesures les plus efficaces pour ralentir la progression de la maladie. Ne pas faire cela, ne pas fermer les écoles et les entreprises, ne pas entourer les foyers d’infection d’un cordon sanitaire, « c’est une décision assez importante en matière de santé publique, » estime Dye. « Ça revient à dire, au fond, bon, on laisse ce virus se propager.

     »

    Dans le même article, Bruce Aylward, l’un des principaux experts de l’OMS sur le Covid-19, estime qu’il y a une leçon principale à apprendre de la Chine : « Tout est question de vitesse » (speed is everything). Plus les mesures seront prises tôt, plus elles seront efficaces (on estime alors qu’en l’absence de toute mesure préventive, le nombre de cas réels dans un foyer double tous les six jours environ

    ).
    Début mars : la réussite de la stratégie chinoise

    Le 2 mars, Science présente les conclusions d’un important rapport du 28 février rédigé par l’équipe de l’OMS qui, sous la direction de Bruce Aylward, a passé deux semaines en février à visiter les foyers de Covid-19 en Chine (« China’s aggressive measures have slowed the coronavirus. They may not work in other countries », Kai Kupferschmidt, Jon Cohen, Science, 2 mars 2020). Ce rapport est un tournant majeur, comme l’a fait remarquer dès sa publication le journaliste de Science Kai Kupferschmidt sur son fil Twitter

    .

    Le principal résultat : les Chinois ont réussi à contenir l’épidémie. Les chiffres qui montrent une diminution du nombre de nouveaux cas quotidiens dépistés et de nouveaux décès quotidiens ne sont pas faux. Tim Eckmanns, épidémiologiste à l’Institut Robert Koch qui a fait partie du voyage, le reconnaît : « Je pensais qu’il n’y avait pas moyen que ces chiffres soient réels.

     » Il a changé d’avis. Il y a de plus en plus de lits vides dans les hôpitaux.

    Je m’appuierai ici sur le contenu détaillé du rapport public de l’OMS, un document PDF de quarante pages qu’un lien dans l’article de Science permettait de télécharger. Le contenu de ce rapport a également été bien résumé par Bruce Aylward dans une interview au New York Times le 4 mars.

    Le rapport insiste en particulier sur la qualité, la rapidité et l’extensivité de la politique de dépistage et de traçage des contacts des personnes positives.

    Assez tôt dans l’épidémie, la Chine a mis en place une politique de tests généralisés de la température corporelle des individus à l’aide de thermomètres infrarouges, jusqu’à arrêter systématiquement les voitures pour de tels tests. Certes, cela n’est pas très précis : on rate les porteurs asymptomatiques ou les individus qui ont fait baisser leur température avec des médicaments, alors qu’on attrape dans son filet les individus qui ont la fièvre pour d’autres raisons que le Covid-19. Mais cela permet un premier tri. En parallèle, toute la population des foyers de contagion est sommée de porter des masques et de se laver les mains très régulièrement.

    Les individus potentiellement positifs, du fait de leurs symptômes ou de leurs contacts avec des malades, sont dépistés. Les tests de dépistage sont réalisés en quatre heures, pendant lesquelles les personnes dépistées doivent attendre leurs résultats. En l’absence des tests biologiques de dépistage (il y a des cas de pénurie) ou en complément, on réalise des scanners rapides, qui permettent de mettre en évidence les opacités pulmonaires qui sont considérés comme des signes cliniques de la maladie. Chaque machine de scanner en effectue jusqu’à 200 par jour (5 à 10 minutes par examen).

    À Wuhan, il existe plus de 1800 équipes d’épidémiologistes (avec un minimum de cinq personnes par équipe), qui sont occupées à plein temps à tracer les contacts des personnes positives. Selon la région, 1 à 5 % des contacts identifiés sont ensuite eux-mêmes dépistés positifs au virus, et on recommence l’enquête de traçage des contacts avec elles et eux. Chaque fois qu’un agrégat (cluster) est identifié, on ferme les écoles, théâtres et restaurants, on confine les personnes-contacts. Seule la métropole de Wuhan, où est née l’épidémie, est placée en confinement total.

    La durée moyenne entre les premiers symptômes et l’hospitalisation/l’isolement est prodigieusement réduite, d’environ 15 jours au début de l’épidémie à 2 jours, ce qui permet de réduire le potentiel contaminateur d’une personne malade.

    Dans son interview par le New York Times, Bruce Aylward raconte que les hôpitaux vus par l’équipe de l’OMS sont équipés massivement en respirateurs artificiels et en machines ECMO, qui permettent une oxygénation du sang lorsque les poumons n’y parviennent plus. Les experts invités sont stupéfaits, les hôpitaux semblent mieux équipés que des centres spécialisés en Suisse ou à Berlin.

    La conclusion du rapport de l’OMS est sans appel : « Ces mesures [prises en Chine] sont les seules à l’heure actuelle qui ont prouvé qu’elles pouvaient interrompre ou minimiser les chaînes de transmission chez les humains. Au fondement de ces mesures est la surveillance extrêmement proactive, afin de détecter immédiatement les cas, de procéder à des diagnostics très rapides et à un isolement immédiat des patients positifs, au traçage rigoureux et à la mise en quarantaine des contacts proches.

     » Le rapport insiste aussi sur l’importance de la compréhension et l’acceptation de ces mesures par la population.

    Dans l’article de Science du 2 mars, deux experts, Lawrence Gostin et Devi Sridhar, mettent néanmoins en garde : le caractère autoritaire du régime chinois et les entorses aux droits humains ont certainement joué un rôle dans l’efficacité de la politique de gestion de l’épidémie. Jeremy Konyndyk, expert en santé publique dans un think tank à Washington, invite à regarder plutôt du côté de Singapour et de Hong Kong, deux régimes démocratiques qui seraient de meilleurs exemples à suivre : « Il y a eu un degré similaire de rigueur et de discipline, mais appliqué d’une manière beaucoup moins draconienne.

     »

    Remarquons que le rapport de l’OMS du 28 février n’encourage à aucun moment la mise en quarantaine de toute la population du pays, solution de dernier ressort. Les experts suggèrent qu’il y a encore le temps d’une politique plus ciblée et efficace en ressources, à base de dépistage massif et de traçage et isolement des contacts.
    Conclusion

    Cette brève esquisse permet de décrire quatre moments dans l’appréhension de l’épidémie du coronavirus Covid-19 pour qui lit Science. Début janvier 2020, on apprend l’existence de cette nouvelle maladie dont les caractéristiques sont inconnues. Début février, on doit se rendre à l’évidence : les spécialistes ne peuvent exclure le scénario de la pandémie, voire semblent penser que ce scénario est le plus probable des deux (l’autre étant la réussite du containment). Le 25 février, il est désormais établi que la pandémie l’a emporté. Le 2 mars, l’analyse du rapport de la visite de l’OMS montre deux choses : il est possible d’arrêter la course folle du virus ; la manière de le faire est de procéder à des dépistages massifs et ultra-rapides, avec traçage et isolement immédiat des contacts des personnes positives.

    Soulignons au passage que dès le 11 février, les lecteurs de Science sont alertés sur la possible pénurie de tests biologiques de dépistage. Le rapport de l’OMS du 28 février confirme qu’il existe d’autres techniques, à allier ou à substituer aux tests biologiques de dépistage en fonction des circonstances : la prise régulière des températures, l’examen des poumons par scanner.

    Cette chronologie appelle à être complétée. Il sera intéressant, notamment, de retracer l’historique en se plaçant à l’intérieur de l’espace de la France, en regardant par exemple ce qu’ont dit et écrit les institutions spécialisées en maladies infectieuses telles que l’Institut Pasteur, ou encore les chercheuses et chercheurs spécialistes de ces questions en France.

    D’autres travaux permettront aussi, je l’espère, de mettre en regard cette esquisse de chronologie avec ce qu’a fait et ce que n’a pas fait le gouvernement français. Je me permettrai une seule remarque sur ce point.

    Le 28 février est publié le rapport crucial de l’OMS sur ce qui a été fait en Chine. Il montre que seule une mobilisation de « tout le gouvernement » (all-of-government) et « toute la société » (all-of-society) permet de vaincre l’épidémie. On se souviendra sans doute longtemps du fait que le lendemain, le samedi 29 février d’une année bissextile, le premier ministre Édouard Philippe a décidé de détourner un conseil des ministres « exceptionnel dédié au Covid-19 » pour annoncer l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution afin d’adopter sans vote la réforme des retraites. Alors que l’OMS démontrait l’urgence de l’action collective et solidaire face à une pandémie bientôt incontrôlable, le gouvernement s’est dit que le plus urgent était de profiter de la dernière fenêtre de tir pour faire passer son projet de loi tant décrié.

    Lorsque le temps de la justice et des comptes sera venu, il nous faudra comprendre comment nous en sommes arrivés à la situation actuelle : une pénurie absolue de masques, ne permettant pas de protéger convenablement les soignant.es qui sont au front – qui sont infecté.es, et infectent à leur tour –, bien trop peu de tests de dépistage (ce qui semble avoir été une décision assumée, y compris aux temps où l’épidémie était encore balbutiante en France, et n’est pas une fatalité en Europe, comme le montre l’exemple de l’Allemagne), et finalement la décision de dernier ressort de confiner toute la population pour une période indéterminée, une arme non discriminante qui est terriblement coûteuse en termes humains, sanitaires (santé mentale) et économiques.

    https://laviedesidees.fr/Savoir-et-prevoir.html
    #coronavirus

    –----

    voir aussi :
    Savoir et prévoir. Première chronologie de l’émergence du Covid-19
    https://www.cairn.info/revue-societes-contemporaines-2019-4-page-171.htm

    ping @simplicissimus @fil @reka

    • 28 janvier 2020 dans ma boîte aux lettres...

      Mesdames, Messieurs, Chères et Chers Collègues,

      Suite à la dégradation de la situation liée à l’épidémie du coronavirus 2019-NCov en République Populaire de Chine (fermeture des universités, engorgement des hôpitaux publics, difficultés de transports), la Direction de l’INALCO a décidé de prendre les mesures suivantes à compter d’aujourd’hui :

      – Suspension de toutes les mobilités sortantes des étudiants - et de toutes les missions des personnels administratifs et enseignants-chercheurs - vers le territoire de la Chine continentale, Hong Kong et Macao compris.
      – L’Inalco demande à tous les étudiants et personnels actuellement en mobilité ou mission sur le territoire de la Chine continentale, Hong Kong ou Macao d’interrompre leur mission ou mobilité, et de rentrer instamment en France.

      Tous les étudiants et personnels de retour de Chine doivent observer scrupuleusement les mesures suivantes :

      – Vous signaler à l’arrivée à l’aéroport et également au 15 si vous avez voyagé ou séjourné dans la province du Hubei. Un médecin conseil du SAMU (composer le 15) vous orientera.
      – Signaler tout symptôme d’infection respiratoire - fièvre, toux, difficultés respiratoires - en appelant le 15 (ne pas aller chez votre médecin).
      – Observer, pour protéger votre entourage, des mesures d’hygiène strictes - s’isoler, rester à distance, se protéger la bouche lors de la toux au besoin par un masque, d’utiliser des mouchoirs jetables et de bien se laver les mains - la période d’incubation du virus étant de 14 jours.
      – Ne pas vous rendre à l’INALCO durant les 2 semaines qui suivent votre retour.

      Je vous remercie de bien vouloir accorder une grande attention à ces recommandations sanitaires.

      Bien cordialement,

      Je rappelle que l’Inalco, c’est une école de langues... visiblement mieux informée que les « connards » qui vont s’abriter les uns derrière les autres (en effet, peu de pays européens ont brillé dans leur gestion de la crise) ou dire avec leur morgue « zézayante » habituelle que personne ne savait.

    • #le_sens_des_priorités, encore :

      Le 28 février est publié le rapport crucial de l’OMS sur ce qui a été fait en Chine. Il montre que seule une mobilisation de « tout le gouvernement » (all-of-government) et « toute la société » (all-of-society) permet de vaincre l’épidémie. On se souviendra sans doute longtemps du fait que le lendemain, le samedi 29 février d’une année bissextile, le premier ministre Édouard Philippe a décidé de détourner un conseil des ministres « exceptionnel dédié au Covid-19 » pour annoncer l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution afin d’adopter sans vote la réforme des retraites. Alors que l’OMS démontrait l’urgence de l’action collective et solidaire face à une pandémie bientôt incontrôlable, le gouvernement s’est dit que le plus urgent était de profiter de la dernière fenêtre de tir pour faire passer son projet de loi tant décrié.

      #49.3 #quaranteneuftroisvirus #salops #qu'ils_chopent_tous_Ebola

    • " Je ne laisserai personne dire qu’il y a eu du #retard sur la prise de décision s’agissant du confinement" Édouard Philippe.
      Tout est « en retard », et la décision de confiner résulte elle même du retard sur tout ce qui compte et qui est éludé jusqu’à une levée du confinement, l’arrivé de millions de masques chinois (20 millions d’ici la fin du mois ? 600 millions annoncés)
      https://seenthis.net/messages/835160
      toujours sans dépistage de masse, lits de réa, matériel de protection pour les soignants
      10 000 blouses pour le CHU de Dijon
      https://seenthis.net/messages/835629

      soignants (l’Allemagne embauche hors de ses frontières, ici on met les élèves infirmières au taff à un euro de l’heure, sous peine de ne pas valider leur formation). Pourtant hier encore je ne sais quel responsable politique osait vanter à nouveau l’agilité de la start-up nation.

      #attardés #criminels #crime_d'État

  • #Ferroviaire. Retards, accidents : le bilan noir du futur PDG de #SNCF #Réseau | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/ferroviaire-retards-accidents-le-bilan-noir-du-futur-pdg-de-sncf-reseau-682
    #train

    Luc Lallemand (53 ans) est depuis 2005 le patron d’Infrabel, gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire belge. Alors qu’il est proposé pour devenir PDG de #SNCF_Réseau, sa nomination doit être confirmée par un conseil d’administration ce mardi 7 janvier.

    Bien que réputé proche du Parti socialiste (il a conseillé divers ministres socialistes), ce technocrate s’est parfaitement adapté au gouvernement de droite dure en place depuis 2014 en Belgique. Et pour cause : il prépare, avec zèle, l’ouverture à la #concurrence pour le transport de passagers, prônée par les partis de droite. C’est d’ailleurs en préparation de cette #libéralisation que les précédents gouvernements avaient décidé de la scission, totale en Belgique, entre le réseau (Infrabel) et les opérateurs tels que la SNCB pour les voyageurs ou les compagnies privées pour les marchandises.

    [...]

    Hasard du calendrier, le jour de l’annonce de son départ, le quotidien la Libre Belgique publiait une enquête sur le recours à la #sous-traitance sur le rail belge, une spécialité d’#Infrabel : « il y a tellement d’entreprises qui utilisent des sous-traitants, lesquelles recourent elles-mêmes à des sous-traitants, qu’on ne sait parfois plus qui travaille sur le rail », dénonçait ainsi un cheminot sous couvert d’anonymat. Conséquences : #accidents_du_travail, mais aussi travail bâclé et #retards en nombre.

  • #Retard_de_diagnostic d’un #cancer_du_sein - MACSF Exercice professionnel
    https://www.macsf-exerciceprofessionnel.fr/Responsabilite/Analyses-de-decisions/retard-de-diagnostic-cancer-du-sein

    Auteur : Jessica LATTES, Juriste / MAJ : 27/11/2017
    Faits et décision

    Au cours de l’année 2009, une patiente bénéficie d’une mammographie de dépistage, laquelle révèle une zone de surdensité au niveau du sein gauche. Elle consulte alors son médecin traitant qui n’estime pas nécessaire de lui prescrire d’examen complémentaire.
    Dix-huit mois plus tard, son remplaçant prescrit une IRM, laquelle va révéler la présence d’une tumeur.
    La patiente subit alors une biopsie qui permet de poser le diagnostic de cancer. La patiente sera alors traitée par mammectomie, radiothérapie puis chimiothérapie.

    Mettant en cause le praticien au titre d’un retard de diagnostic d’un cancer du sein, la patiente assigne son médecin traitant et obtient la désignation d’un expert judiciaire.

    Ses conclusions sont éloquentes : il retient que le traitement qu’a subi la patiente est en relation avec l’état d’évolution avancé de son cancer en raison d’un retard de diagnostic de 18 mois imputable au médecin traitant. Il est notamment reproché au praticien l’absence de tenue d’un dossier médical, le manque de recours à l’avis d’un médecin spécialiste ainsi que le défaut de prescription d’une IRM. L’expert évalue enfin la perte de chance de survie à 5 ans subie par la patiente à environ 50%.

    Au vu de ce rapport, la victime introduit une action en justice tendant à obtenir la réparation de ses préjudices. Compte tenu de la dégradation rapide de son état de santé, elle obtient le versement d’une provision de 10 000 € à valoir sur la réparation de son préjudice définitif. Elle décède néanmoins un an après la saisine du Tribunal alors que la décision n’a pas encore été rendue.
    Ses ayants droit reprennent alors la procédure.

    Les ayants droit obtiennent au total une indemnité de 27 660 € après application du taux de perte de chance et de la règle du prorata temporis.

    A ce jour, aucun pourvoi en cassation n’a été formé par les ayants droit.

    Ah ben tu m’étonnes, un médecin qui ne fait pas son boulot et des assurances qui calculent au prorata temporis le prix de l’espace temps qu’il lui restait à vivre réellement divisé par 50% ça donne pas envie de poursuivre en justice trop longtemps

    D’autant que la survie après un cancer est calculée sur 5 ans, les spécialistes disent « là vous avez quand même 85% de chance de survie sur 5 ans » et si vous prenez ce médicament, ça augmente de 10%. J’ai jamais calculé combien ça fait de jours en plus, j’ai bien tenté de dire que je n’étais pas un numéro, personne n’a rit, c’est vrai, et cinq ans, ben ça fait pas beaucoup même quand tout le monde te dit que ça se soigne bien.

    D’ailleurs hop, je suis guérie, c’est fini, j’ai décidé.

    Et même parfois ce genre de chiffres est détourné par les soignants eux-mêmes, les mauvais mais ils sont pléthore, la chance devient un risque dans la bouche de ces spécialistes, pour sûr, ce n’est pas eux qui servent de corps.

    Et pour inscrire ici mon histoire, des fois que mes héritiers veuillent la peindre, mon médecin traitant a fait un retard de diagnostic d’un an. Je suis allée la voir en juin 2016 pour lui dire que je me sentais fatiguée, que je continuais à prendre du poids de façon démesuré, que j’allais bientôt avoir 50 ans. J’y allais parce que je ne sortais plus la tête de l’eau, j’ai demandé qu’elle me fasse toute les mesures parce que mon corps commençait à se détraquer et je ne récupérais pas. Elle ne m’a pas auscultée ni fait faire de mammo, rien, pas un mot là dessus, à ma demande elle m’a fait faire une prise de sang et je suis allée chez le cardio, puis tout s’est enchainé très vite. La mort de mon père deux mois après, la violence de ma famille qui me retombe dessus, les proprios qui ne veulent pas faire de travaux, le burnout pour acheter un toit quand même malgré le refus des banques, ma pote qui déclare un cancer.

    Un an après, jour pour jour, je regarde mon sein et je fais mon auto diagnostic. Résultat deux opérations à la suite et une radiothérapie, et franchement même mutilée même si mon bras est insensible, j’ai une sacré envie de vivre encore.
    Tout à l’heure, je poireautais dans sa salle d’attente, j’ai renoncé à changer de médecin et de toute façon, je n’ai plus aucune confiance alors cette incapable ou une autre, ça ne changera pas beaucoup. Les patients l’aiment bien, elle ne compte pas son temps, elle écoute, elle s’exécute et remplit les ordonnances, je ne sais pas combien elle raccourcit de vie, mais tout le monde semble content.
    Et puis si mourir plus tôt que prévu n’est même pas indemnisé correctement car le cours de la vie n’est pas prévisible comme il est rappelé dans ce texte de l’assureur, on va inventer de quoi encore rire un peu, c’est une bonne philosophie.

  • Sanctions dans les centres fédéraux | Puni pour avoir voulu assister à la naissance de son enfant
    https://asile.ch/2017/12/21/sanctions-centres-federaux-puni-voulu-assister-a-naissance-de-enfant

    https://asile.ch/wp/wp-content/uploads/2017/12/Capture-d’écran-2017-12-21-à-15.33.03.png

    Un couple est arrivé séparément en Suisse. La femme, arrivée la première, a été attribuée à un canton, où elle a attendu le terme de sa grossesse. Lorsque son mari est arrivé en Suisse, le SEM l’a envoyé trois mois au centre fédéral des Rochats, dans la montagne loin de tout, à six kilomètres à […]

  • Quand la SNCF nous raconte des histoires… _ Grinçant.com - 12 novembre 2017 -

    https://www.grincant.com/2017/11/12/quand-la-sncf-nous-raconte-des-histoires

    Gare SNCF de province, attente d’une correspondance.
Retard du train, comme très souvent.
Au motif « Sortie tardive du dépôt ».
Le genre de « motif » qui sent l’enfumage, car quelle est la vraie raison ?
 Une panne ? Un conducteur absent ? Une motrice démotivée ?

    Mais là, entre deux portes, et à côté d’un défibrillateur en libre service, la solution !
Pour ne pas s’énerver, pour passer le temps, voire pour se cultiver.
Un « Distributeur d’Histoires courtes » !!! 
Pas loin du kiosque Relay dont le gérant doit apprécier l’intention.


    « Votre gare vous offre un petit plaisir à lire »… Et pourquoi pas une « gâterie » ?

    « Choisissez votre temps de lecture » , avec 3 boutons : 1, 3 ou 5 minute(s)…
    • « 1 minute », catégorie « Humour noir » — Mésusage du pouvoir – Clément Paquis —
47 centimètres de papier
    • « 3 minutes », catégorie « Slam » — Mi Amor – Le Shung’ —
59 centimètres de papier
    • « 5 minutes », catégorie « Voyage poétique » — GR5 – vision d’infini – LCBeat —
104 centimètres de papier

    Me voilà avec 2,10 mètres de papier « thermique », sans aucune précision au dos s’il est « Sans BPA » et/ou « Sans PHÉNOL ajouté », comme il est souvent indiqué sur les tickets de caisse utilisant le même principe d’impression.


    En fin de chaque « histoire », le logo SNCF, en gros, et deux mentions :
    • « La Gare de (Bip) vous offre des histoires à lire… sans attendre. »
    • « Retrouvez cet auteur, et plus de 80 000 autres histoires sur (www.)short-edition.com »

    Ben si, justement, ça n’est pas « sans attendre », _ c’est en « attendant », et longtemps même !
 Déchaîné, j’en demande une quatrième, de seulement 1 minute…
Mais là, l’engin se met en rideau, et le bouton concerné clignote furieusement alors que je contemple la fente… en grève !

    À ce stade, je me demande si ça n’est pas du cynisme poussé à l’extrême…
Ça coûte combien cette histoire ? C’est payé par qui ?
    Et si les trains arrivaient tout simplement à l’heure ?
Et sans que l’on nous raconte des « histoires » ???

    © PF/Grinçant.com (2017)
    #SNCF #Transport #gaspillage #délire #en_marche #train #retard #capitalisme #pollution #papier #cynisme #culture (d’après eux).

    Sur le site de ce qui reste de la SNCF :

    Et s’il suffisait d’appuyer sur un bouton pour obtenir un peu de lecture avant de monter à bord d’un train - un voyage avant le voyage en quelques sortes- et l’emporter avec soi ? En installant des distributeurs d’histoires courtes, Gares & Connexions rend cette idée réelle, accessible et gratuite dans actuellement 24 gares françaises. Six mois seulement après le début de l’expérimentation, la branche de SNCF célèbre la 100 000e histoire distribuée. 

    La suite : http://www.sncf.com/fr/presse/article/distributeurs-histoires-courtes-19092016

    • voila voila, avec des auteurs qui ne sont pas des auteurs professionnels … ben ouais, faudrait pas penser à les payer … ni à les reconnaître … écrire c’est gratuit hein … et puis mettre un nom sur celle ou celui qui écrit et d’où, quel intérêt hein …

      - « On les appelle des auteurs #anonymes de talents »

      - Amélioration de l’accueil avec un matériaux noble qui est l’écrit et une gestion de l’attente, l’écran du smartphone est devenu très privé, on est sur un mode magique.

      j’ai pris les notes au fur et à mesure, mais que veut dire ce charabia ?


      Notre #modèle_économique est que les acteurs qui cherchet à améliorer leur relation client utilise ce vecteur là.

      Dans tout les instituts français du monde.

      @philippe_de_jonckheere ça va te plaire :/

    • @touti en fait, ce que je trouve vraiment très dommage dans cette affaire, c’est que cela pourrait être une bonne idée, et il y en aurait d’autres il me semble qui permettrait justement de réenchanter le voyage en train. La première et la plus urgente serait de baisser le prix de billets qui sont inabordables (vendredi, je joue un spectacle à Rennes, j’emmène avec moi ma fille Adèle passionnée de théâtre, pour qu’elle assiste à la préparation du spectacle aux répétitions et au spectacle, le coût de son aller-retour Paris Rennes : 144 euros ! ce qui constitue une sérieuse amputation de mon cachet à laquelle je ne consens qu’au regard de la grande valeur pédagogique de l’expérience)

      Quand je pense que je suis assez vieux pour avoir connu une époque où c’étaient de petites gens qui prenaient le train, qui dépliaient leur pique nique dans une serviette : aujourd’hui pas un passager du TGV ne se prive d’acheter des marchandises absolument hors de prix (le café à 2,5 euros) et tout le monde est enfermé dans l’écran de son ordinareur portable, qui pour travailler sur sa magnifique présentation en powerchose, qui pour avaler plusieurs séquences de suite d’une même série de télévision. La distraction est salement individuelle. Ayant pris le train des centaines de fois entre 2006 et 2012, cela a du m’arriver deux ou trois fois d’avoir une conversation avec mon ou ma voisine.

      Les gares comme les trains pourraient être réhumanisés avec peu de chose, pendant mes années de grande fréquentation de la ligne Paris-Clermont, j’ai pris quantité de photographies du défilement du paysage que j’ai ensuite assemblées dans de grands collages d’images. Du coup je me suis dit que ce serait peut-être une bonne idée que j’ai d’ailleurs proposée à la SNCF que d’imprimer de tels collages en très très grands et de les coller sur les trains qui seraient nettement plus beaux dans les gares et quand ils traverseraient le paysage il en deviendraient presque invisibles, je n’ai pas eu de réponse, pas même une réponse administrative qui aurait tenu lieu d’accusé de réception. J’avais même acheté un train électrique sur une brocante, que j’avais rafistolé, j’avais imprimé mes images sur des étiquettes, que j’avais collées sur le train électrique et j’avais filmé ce petit train électrique, il faudrait que je remette la main sur cette vidéo, elle était assez mignonne.

      Le relais H voisin ne se sent pas du tout menacé par le distributeur d’histoires parce qu’il n’y pas de vraie concurrence. Si à la place de ce distributeur mal conçu il y avait un véritable coffre-à-dons (ma traduction de give box), les choses iraient autrement tu peux me croire.

      Ce qui me frappe aussi, c’est le côté absolument cheap de cet appareil. Et pourtant je ne doute pas que l’étude, la mise au point et la fabrication d’un truc pareil a du coûter un bras. Et qu’avec ce bras on aurait pu payer quelques artistes pour de véritables oeuvres qui auraient la vertu de donner un peu de beauté et même de contemplation, je pense par exemple à la sculpture de Tinguely dans le hall de la gare de Bâle

      Est-ce que plutôt que les grands écrans publicitaires, il ne serait pas tellement plus nourrissant de passer The Clock de Christian Marclay, ce serait une oeuvre parfaite, favorisant la rêverie tout en ne faisant par perdre l’heure de vue.

      Maintenant j’imagine que le truc qui serait à faire avec ces petites machines de merde ce serait de les pirater et qu’elles débitent des passages entiers de l’Insurrection qui vient, par exemple ou de je ne sais quoi d’autre d’un peu plus nourrissant.

      Donc, oui, tu as raison, ça va me plaire

    • Effectivement, c’est pour les 50 % qui n’ont pas de smartphone. D’après eux, c’est qu’ils n’en ont pas les moyens, donc le côté cheap de la chose.

      C’est aussi afin de pouvoir occuper le temps de cerveau disponible, dans les petites gares où n’est pas distribuée la presse gratuite .

      C’est enfin, un moyen de ne pas entretenir les matériel ferroviaire, et de dire que les dirigeants de cette société font quelque chose durant leurs très longues heures de réunion.

      Le piratage de ces appareils serait une excellente idée.

      https://www.youtube.com/watch?v=gT3PPOXZqNk

    • Ah voila, c’est super @philippe_de_jonckheere de #proposer de créer quelque chose de différent plutôt que de seulement râler :) c’est régénérant !
      Un temps j’ai eu envie de proposer (à la RATP) des diffusions de sons dans le métro, plutot musique concrète, avec un tel acoustique, au détour d’un couloir entendre un torrent, des galops de chevaux, s’étonner du renversement sonore. Évidemment, je n’en ai rien fait, pas assez de cœur à l’ouvrage.

    • @reka je ne sais pas si tu dois me remercier de détourner de choses plus sérieuses. D’autant qu’avec ma petite affaire tu en prends aussi pour vingt quatre heures, quant aux possibiité d’assembages sonores, là c’est proche de l’infini (vraiment).

      @touti Dans le genre de la proposition, je devrais réunir, si je les retrouve toutes, ces belles lettres qu’il m’est arrivé d’écrire et pour lesquelles je n’ai (presque) jamais eu de réponse, certaines était injurieuses (à propos du mobilier urbain qui vise à empêcher les SDF de pouvoir s’allonger nulle part), d’autres étaient sans doute plus « constructives » comme tu dis, comme de prendre exemple sur le carrefour de la porte des Lilas à Paris pour éclairer de la sorte toute la ville et toute la banlieue la nuit, c’est-à-dire presque comme une scène et non avec des éclairages à espaces fixes et répétés : je suis persuadé que la répétition de l’interval régulier induit la violence et qu’au contraire des éclaiages plus scéniques et narratifs aideraient à diminuer le niveau de violence dans la ville, mais personne ne m’écoute (air connu).

    • héhé dans ce genre de belle lettre, j’en avais commis une en 1995, adressée au maire de Clichy, restée sans réponse, avec une amie. A la suite de l’éradication des plantes sauvages de notre impasse par des cosmonautes municipaux harnachés de bidons de glyphosate, nous y dénoncions les véritables pollueurs et revendiquions le fait de vouloir rester en vie et même d’être sales et heureuses :)

      Et pour la page du temps qui passe, j’ai beaucoup aimé, j’ai fait de midi à 14h, et puis ça s’est décalé de 20 minutes avec mon horloge, peut-être parce que j’ai cuisiné et que j’écoutais seulement !

  • Le débat sur l’écriture inclusive fait aussi rage au Québec | Le Devoir
    http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/513113/l-ecriture-inclusive-pour-en-finir-avec-les-inegalites-de-genres

    Écrivain·e·s, politicien·ne·s et professeur·e·s français·es confrontent leurs opinions sur l’écriture inclusive à coups de pétitions et de lettres ouvertes depuis plusieurs semaines. Au Québec, ce débat déjà vieux d’une quarantaine d’années polarise toujours les experts.

    #EcritureInclusive #LangueFrançaise #RetardFrançais

  • Les pilotes de Ryanair entrent en grève du zèle, gros retards en perspective RTBF - A. Lo. 22 Septembre 2017
    https://www.rtbf.be/info/economie/detail_les-pilotes-de-ryanair-entrent-en-greve-du-zele-gros-retards-en-perspect

    L’utimatum posé par la fédération des pilotes de Ryanair n’ayant pas reçu de réponses de la part de la direction, les pilotes de la compagnie irlandaise ont décidé de rentrer en « grève blanche ».

    Concrètement, ils s’en tiendront au strict minimum dans lors de leurs journée. Par exemple, il est stipulé dans leur contrat qu’ils doivent arriver 45 minutes avant le décollage de l’avion, mais dans la pratique, les pilotes sont obligés d’arriver plus tôt afin que le décollage se fasse sans retard. Désormais, ils arriveront effectivement 45 minutes avant, ce qui engendrera certainement des retards dans de nombreux vols. Ils comptent également prendre plus de temps pour atterrir, et parquer les avions. En d’autres mots, une grève du zèle, qui engendrera certainement des retards, qui pourront être conséquents.

    Ce mercredi, dans une lettre commune, 60 bases Ryanair avait, au nom des pilotes, posé un ultimatum à la direction s’ils ne répondaient pas à leurs demandes : de véritables contrats, les pilotes étant payé à l’heure actuellement, des congés payés, soit un contrat fixe qui offre une stabilité.

    #ryanair #grève_du_zèle #retards #gréve #low_cost #travail #travail cc @reka

    On constate que les évenements de ryanair n’intéréssent pas beaucoup la presse française _