• Les parcours des usagers de la Sécurité sociale rapport de l’IGAS | vie-publique.fr
    https://www.vie-publique.fr/rapport/298095-les-parcours-des-usagers-de-la-securite-sociale-rapport-de-ligas

    Se mettre dans les pas de l’usager, telle est l’une des nouvelles ambitions de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) dans la conduite de ses travaux relatifs aux politiques sociales. Ainsi, pour la première fois, l’Igas a évalué différents « #parcours » proposés par la #Sécurité_sociale aux usagers. Objectifs : simplifier et favoriser l’accès de tous à leurs droits.

    En complément d’autres méthodes d’évaluation, l’Igas s’est penchée sur cinq parcours déjà en place, qui correspondent à des événements importants de la vie de près de 4 millions de personnes chaque année : la naissance d’un enfant, une séparation, le passage à la #retraite de certaines populations, l’accès à la majorité de jeunes pris en charge par l’#aide_sociale_à_l'enfance et la création d’une entreprise pour un travailleur indépendant. En croisant plusieurs méthodes d’évaluation, l’Igas s’est attachée à recueillir la parole des usagers à travers de nombreux entretiens individuels et d’ateliers collectifs, animés avec un expert du parcours utilisateur, mais aussi en appliquant, avec l’appui de son pôle data, des techniques économétriques pour évaluer l’impact du parcours proposé aux créateurs d’entreprise.

    Je pose ça là pour mémoire. Pas encore lu. On se doit d’étudier les « trajectoires de vie », donc les événements et les transitions entre diverses dépendances à des droits sociaux, et les ruptures de droit qui les grèvent (les « usagers » ne sont pas tout fait des « ayant-droits », c’est ballot).

    #droits_sociaux #accès_aux_droits #ALD AAH #caisses_sociales #étrangers

    • 1 LE PARCOURS USAGERS : UNE NOTION RELATIVEMENT RECENTE, AUX CONTOURS VARIABLES ET AUX USAGES DISPARATES QUI A BESOIN D’UNE DEFINITION CLAIRE ET PARTAGEE POUR TROUVER SA PLACE DANS LA RELATION USAGERS

      1.1 LA RELATION AVEC LES USAGERS : UN ENJEU CENTRAL DES ORGANISMES DE SECURITE SOCIALE, DES MODALITES DE PLUS EN PLUS DIVERSIFIEES
      1.1.1 La #relation_avec_les_usagers et la qualité de service figurent au premier rang des orientations stratégiques des organismes de sécurité sociale
      1.1.2 L’enrichissement de la relation avec les usagers s’appuie sur une diversification de ses modalités et sur le renforcement des partenariats

      1.2 L’EMERGENCE DES PARCOURS USAGERS DANS LES POLITIQUES PUBLIQUES TRADUIT UNE ATTENTION A L’USAGER ET A LA PRISE EN COMPTE DE SES ATTENTES
      1.2.1 La notion de #parcours_usagers s’inspire de l’expérience client (sic !) et des pratiques de l’#accompagnement_social
      1.2.2 La notion de parcours usagers est présente dans diverses politiques publiques interministérielles et chez d’autres opérateurs
      1.2.3 Les prémices des parcours usagers sont présents dans les conventions d’objectifs et de gestion à compter de la fin des années 2000

      1.3 L’UTILISATION HETEROGENE DU TERME PARCOURS NECESSITE UNE CLARIFICATION CONCEPTUELLE POUR LUI ASSURER UNE VERITABLE PLUS-VALUE
      1.3.1 Les COG en vigueur ambitionnent de développer de nouveaux parcours sans définition commune ni articulation avec les autres modalités de la #relation_de_service
      1.3.2 La cartographie des parcours établie par la mission montre un déploiement encore limité et hétérogène
      1.3.3 La mission propose un socle d’éléments constitutifs des parcours usagers des organismes de sécurité sociale

      2 L’USAGER DOIT ETRE AU COEUR DE PARCOURS MIEUX PRIORISES ET PENSES DANS UNE LOGIQUE D’UNIVERSALISME PROPORTIONNE

      2.1 LES OBJECTIFS PRIMORDIAUX DES PARCOURS DOIVENT ETRE CENTRES SUR LES USAGERS
      2.1.1 Le parcours peut être un accélérateur d’une meilleure prise en compte des usagers par un changement de posture des caisses
      2.1.2 Des objectifs plus secondaires d’amélioration du fonctionnement des caisses

      2.2 DES PARCOURS EXISTANTS A CONSOLIDER PRIORITAIREMENT ET DE NOUVEAUX PARCOURS A IDENTIFIER DE MANIERE SELECTIVE
      2.2.1 La consolidation des parcours existants
      2.2.2 Le développement en nombre limité de nouveaux parcours

      2.3 DES PARCOURS PENSES POUR TOUS ET ADAPTABLES AUX BESOINS SPECIFIQUES DE CHAQUE USAGER

      3 LA CONCEPTION ET LA MISE EN OEUVRE DES PARCOURS NECESSITENT UNE FEUILLE DE ROUTE NATIONALE ET DE LA METHODE

      3.1 DEFINITION, CONCEPTION ET MISE EN OEUVRE DES PARCOURS USAGERS : INSTAURER UN PILOTAGE EN INTERBRANCHE
      3.1.1 Un pilotage et une coordination insuffisamment organisés au sein de la sécurité sociale malgré des initiatives prometteuses
      3.1.2 Conforter le rôle pivot de la direction de la sécurité sociale et l’articulation avec les priorités interministérielles en s’appuyant sur une instance nationale de #pilotage_des_parcours

      3.2 ELABORER ET METTRE EN OEUVRE UNE METHODOLOGIE DE CONCEPTION DES PARCOURS COMMUNE AUX ORGANISMES DE SECURITE SOCIALE

      4 LA MISE EN OEUVRE DES PARCOURS, POUR EN TIRER TOUS LES BENEFICES, NECESSITE DES OUTILS PERFORMANTS ET UN INVESTISSEMENT DANS LA MOBILISATION DES ACTEURS

      4.1 UTILISER LES PARCOURS USAGERS COMME LEVIERS D’INNOVATION ET DE TRANSFORMATION DES CAISSES EN PRENANT EN CONSIDERATION LES COUTS ASSOCIES
      4.1.1 Mieux apprécier les coûts et les gains associés aux parcours dès leur conception
      4.1.2 Penser l’organisation des caisses pour répondre aux besoins des usagers des parcours
      4.1.3 Mobiliser les agents des caisses et accompagner leur montée en compétences
      4.1.4 Développer et approfondir les collaborations avec les partenaires, dont les espaces #France_services

      4.2 FACILITER LA MISE EN OEUVRE DES PARCOURS PAR DES OUTILS PERFORMANTS ET COLLABORATIFS
      4.2.1 Construire un socle technique en interbranche : des outils de relation usagers en omnicanal et d’exploitation des #données au bénéfice des usagers
      4.2.2 Concevoir des outils de pilotage et de gestion propres aux parcours et les inscrire dans des trajectoires de personnalisation des parcours
      4.2.3 Ne pas négliger les outils de collaboration quotidienne des agents des caisses

      4.3 MOBILISER LES USAGERS A TOUTES LES ETAPES DU PARCOURS, JUSQU’A SON EVALUATION
      4.3.1 Développer une méthodologie commune d’écoute usagers
      4.3.2 Mettre en place des dispositifs d’évaluation proportionnés aux enjeux de chaque parcours

      LISTE DES ANNEXES
      1. Méthodologie
      2. Etat des lieux des parcours des organismes de sécurité sociale : résultats de l’enquête auprès des caisses locales
      3. Repères sur le recours à la notion de parcours usagers au niveau international
      4. La relation usagers et les parcours de la branche famille. L’exemple du parcours "Séparation"
      5. La relation usagers et les parcours de la branche maladie. L’exemple du parcours coordonné « Arrivée de l’enfant » des branches famille et maladie
      6. La relation usagers et les parcours de la branche recouvrement. L’exemple du parcours « Création d’entreprise »
      7. La relation usagers et les parcours de la branche vieillesse. Les exemples de deux situations complexes du parcours "Passage à la retraite"
      8. Le parcours "Passage à la majorité des jeunes de l’aide sociale à l’enfance" des Caf et Cpam du Lot
      9. Evaluation des effets du parcours "Création d’entreprise" à l’aide des données de la branche recouvrement
      10. Ecoute usagers du parcours "Séparation »

  • Aedius Filmania ⚙️🎮🖊️ - Mastodon
    https://lavraievie.social/@Aedius/114296739124180193

    Dans une retraite par capitalisation, les retraités ou bientôt retraités ont intérêt à ce que les actifs soient le moins bien payé possible, que les boîtes soient les plus rentables pour filer de l’argent aux actionnaires.

    Alors qu’avec la retraite par répartition, les retraités ont intérêt à ce que les actifs soient mieux payé et génère plus d’impôts et n’ont pas d’intérêt à ce que les actionnaires prennent de l’argent.

    #argumentaire #retraite #répartition #capitalisation

  • Aktienrente : Ärzte bangen um ihre Rente
    https://www.jungewelt.de/artikel/497228.aktienrente-%C3%A4rzte-bangen-um-ihre-rente.html

    Les dentistes berlinois perdent la moitié de leurs invetissements pour la retrsite.

    2.4.2025 von Carmela Negrete - Die Aktienrente birgt große Risiken. Beispiele für riskante Investments liefert ein Berliner Versorgungswerk für Mediziner

    Das Versorgungswerk der Zahnärztekammer Berlin (VZB) soll unvorteilhafte Investitionen getätigt haben. Die dort versicherten Zahnärzte müssen nun »um ihre Renten bangen«. Dies berichtete die Wirtschaftswoche (Wiwo) in einer langen Reportage am 21. März unter dem Titel »Machtkampf nach fragwürdigen Investments der Berliner Zahnärzte«. Das VZB kündigt auf seiner Website eine Vertreterversammlung für den 5. April an, auf der die Mitglieder des Verwaltungsausschusses neu gewählt werden sollen. Eine schriftliche jW-Anfrage blieb von seiten des VZB unbeantwortet. Am Telefon wollte man dazu ebenfalls keine Auskunft geben.

    Die Reportage der Wiwo liest sich für die Anleger indes wie eine Horrorstory, und unabhängig davon, ob sie richtig oder falsch ist, zeigt sie beispielhaft die Risiken, die entstehen, wenn Rentengelder in Aktien und andere Fonds investiert werden. Rund eine Million Deutsche sind bei einem der rund 90 Versorgungswerke rentenversichert, die rund 300 Milliarden Euro verwalten. In manchen Berufen ist die Mitgliedschaft sogar verpflichtend, um in die entsprechende Kammer aufgenommen zu werden, etwa für Ärzte, Anwälte, Steuerberater und Architekten.

    Das Berliner Versorgungswerk hatte offensichtlich eine ganze Reihe von Ratschlägen zur größtmöglichen Risikovermeidung vernachlässigt. Es hat große Summen in wenige und dazu noch windige Startups, Firmen und Projekte investiert, von denen teils wenige Einzelpersonen profitiert haben sollen. So soll mehr als eine Milliarde Euro bei wenigen Gruppen angelegt worden sein – darunter ein Recyclingstartup, das auch nach fünf Jahren noch nicht ohne die Finanzspritzen in Millionenhöhe des VZB auskommt. Oder der Investmententwickler »12.18.«, dem das VZB einen Privatflieger mitfinanziert haben soll. Nach und nach soll das VZB zudem alle Anteile am defizitären Schlosshotel Fleesensee in Mecklenburg-Vorpommern gekauft haben. Klassische Anlageformen wie Wertpapierfonds hält das VZB kaum. Dafür summierten sich allein die Kapitalanlagen und Beteiligungen bei Unternehmen von der Art der genannten mit etwa 50 Prozent der Gesamtanlagen 2023 auf einen ungewöhnlich hohen Anteil, heißt es in der Wiwo. Alles in allem hätten sich damit die stillen Reserven des Versorgungswerks zwischen 2021 und 2023 halbiert.

    Das Zocken mit der Rente ist auch bei den aktuellen Regierungsparteien hoch im Kurs. Die Aktienrente wollte schon die vergangene Regierung auf Bitten der liberalen FDP einführen. Im September gab es eine erste Lesung und eine Debatte zu diesem Gesetzesvorschlag im Bundestag. Der Gesetzentwurf »zur Stabilisierung des Rentenniveaus und zum Aufbau eines Generationenkapitals für die gesetzliche Rentenversicherung« wurde auch von den Sozialdemokraten begrüßt. Johannes Vogel von der FDP schwärmte: »Endlich beginnen wir, die Chancen von Aktien für die Rentenversicherung zu nutzen.«

    Die Union sprach im Wahlkampf von einem »Frühstart Rente« für die private Altersvorsorge, was dem Fonds ähnelt, den die AfD einrichten will: für jedes Kind ein Depot, in dem Geld für die spätere Rente angelegt wird. Die Grünen sprechen von »Bürger*innenfonds«, die man in »grüne Anlagen« investieren wolle. Ob das nun grüne Zertifizierungen beispielsweise für die Bundeswehr sein sollen, spezifizierte die Partei allerdings nicht. In diesem Sektor zumindest scheint das Wachstum sicher.

    Die Ampelregierung wollte zehn Milliarden Euro jährlich aus Haushaltsmitteln, die eigentlich für die Deutsche Rentenversicherung vorgesehen waren, auf dem Kapitalmarkt anlegen. Eine solche Investition wäre nicht nur mit der Möglichkeit von Missmanagement und den gewöhnlichen Risiken der Börse verbunden: Darüber hinaus wären auch Investitionen in umweltschädliche Unternehmen oder Firmen, die die Menschenrechte verletzten, programmiert, warnte die Umweltorganisation Greenpeace im Oktober. In einer entsprechenden Studie hatte die Umweltorganisation den Staatsfonds Kenfo unter die Lupe genommen – eine öffentlich-rechtliche Stiftung zur Sicherung der Finanzierung der Zwischen- und Endlagerung radioaktiver Abfälle.

    #iatrocratie #économie #retraites

  • Retraites : une autre loi est possible

    Suspendre et abroger les 64 ans par une loi alternative

    Les déclarations de François Bayrou contre toute remise en cause de l’âge de départ à la retraite fixé à 64 ans révèle une nouvelle fois l’intransigeance de celles et ceux qui ont imposé cette loi.

    Retraites : une autre loi est possible !

    Nous appelons à mettre un terme à la loi relative à la « retraite à 64 ans » dite « loi Borne » adoptée en force en 2023 par l’usage du 49-3. Cette loi demeure très largement rejetée par la Représentation nationale et dans le pays.

    Il faut la suspendre et l’abroger par une loi alternative !

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/03/01/retraites-leternel-retour-des-erreurs-passees/#comment-66066

    #retraite

  • Retraite : quels recours pour faire rectifier les erreurs de calcul sur votre pension ?
    https://www.lesechos.fr/patrimoine/retraite/retraite-quels-recours-pour-faire-rectifier-les-erreurs-de-calcul-sur-votre

    La liquidation d’un dossier retraite n’est pas simple. Des oublis ou des inexactitudes peuvent se glisser de part et d’autre et il arrive que la machine se grippe. Que faire en cas d’erreur de calcul de votre pension ? Zoom sur les recours possibles.

    « On ressent une perte de connaissance des conseillers au sein des caisses. Depuis l’entrée en vigueur de la réforme on doit parfois leur expliquer quelles sont les nouvelles règles applicables », se désole Laure Viallard-Sospedra, tout en concédant que « leur mission n’est pas facile ». « Chez les agents les plus expérimentés on perçoit une fatigue, car ils sont moins nombreux que par le passé », concède-t-elle.

    Une mauvaise date de départ à la retraite, un taux applicable pour le calcul de la pension erroné… « dans un environ 2 dossiers sur 3 [soumis à cette boite de conseil], nous constatons des erreurs sur les notifications de retraite, et nous devons soit demander une révision du dossier auprès de la caisse, soit saisir la commission de recours amiable dans le délai de 2 mois imparti, ou faire appel au médiateur de la caisse. Il y a un an et demi c’était seulement nécessaire pour 1 dossier sur 3 », relate Marilyn Vilardebo, présidente et fondatrice d’Origami & Co.

    Chacun a connu ou connaitra des cas, personnellement ou dans l’entourage. Un article à recommander car bien foutu.

    #retraites #demande_de_retraite #recours #CRA #médiateur_CNAV #tribunal_judiciaire #se_défendre

  • « La vie est compliquée » : le combat d’une Lavalloise de 57 ans pour sortir du RSA - ici
    https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/la-vie-est-compliquee-le-combat-d-une-lavalloise-de-57-ans-pour-sortir-du


    Marie a 57 ans et bénéficie du RSA depuis 2024 après avoir perdu son emploi © Radio France - Martin Cotta

    Le gouvernement Bayrou a envoyé aux départements qui gèrent le RSA, les sanctions prévues en cas de non-respect du contrat d’engagement passé entre France Travail et un allocataire. En Mayenne, il y a plus de 3.000 bénéficiaires. « ici Mayenne » a rencontré l’un d’entre eux ce mardi 25 mars.
    Les allocataires du RSA sont surveillés de près par l’État. Le #RSA, le revenu de solidarité active, assure aux personnes sans ressources un niveau minimum de revenu qui varie selon la composition du foyer. Il faut avoir au moins 25 ans pour le percevoir. [il dit les termes]. En fin de semaine dernière, on a appris [faute de connaître la #loi_plein_emploi] que le gouvernement planchait sur un barème de #sanctions, applicable en juin 2025 [si le décret est publié, si il est appliqué], pour les bénéficiaires qui ne feraient pas d’efforts pour trouver du #travail.

    (...) En Mayenne, il y a 3.500 #allocataires du RSA. Le #conseil_départemental y consacre un #budget de 25 millions d’euros en cette année 2025. « ici Mayenne » a rencontré une Lavalloise, bénéficiaire du RSA et qui tente de s’en sortir.

    L’importance d’être en action

    Marie a 57 ans, elle se trouve au RSA depuis septembre. Nous la croisons devant l’agence #France_Travail, quartier Saint-Nicolas. Et cette dame est loin de se tourner les pouces. "Je dépose des demandes dans les restaurations, dans les sociétés de ménage et d’entretien". Cette ancienne salariée de chez Moulinex à Mayenne est en rendez-vous tous les 15 jours avec une conseillère France Travail. "Je ne veux pas que les gens pensent que quand nous sommes au RSA, on ne fait rien. On a des accompagnements intensifs, on télécharge une application « Parcours Emploi » sur notre téléphone, on nous impose aussi des rendez-vous téléphoniques. C’est important d’être actif parce qu’on veut sortir du dispositif RSA le plus vite possible, et trouver soit un CDD ou un CDI. Et pour notre cotisation retraite, ça va être un souci quoi. La vie, elle est compliquée !", raconte la quinquagénaire.

    "Le travail, c’est un combat"
    Marie a toujours travaillé et n’imaginait pas à son âge toucher un jour un revenu d’à peine 500 euros par mois . Cette Lavalloise doit encore travailler huit ans pour toucher une #retraite à taux plein. Marie est démoralisée [tu m’étonnes ! ]. "C’est morose en ce moment. Je ne pensais pas en arriver là. Le travail, c’est un combat pour des personnes comme nous, poursuit celle qui était employée par la mairie de Laval pendant plusieurs années en tant qu’agent de sécurité des écoles [à 3€50 avec des horaires en coupure].

    Malgré des moyens financiers très limités pour vivre, l’espoir est là quand même pour cette habitante du quartier Saint-Nicolas. "Je vis seule dans mon appartement. Quand il y a les factures qui tombent, il faut #payer. Et pour me faire plaisir, j’arrive parfois à manger au restaurant. C’est mon anniversaire bientôt, je vais essayer de me payer un cadeau"_, dit-elle avec pudeur [et en exigeant l’anonymat]. Marie nous quitte en prenant son bus, une chemise cartonnée rose pleine de papiers sous le bras.

    #convocations

  • Dysfonctionnements à France Travail : le médiateur national interpelle les pouvoirs publics


    Jean-Louis Walter le 9 avril 2013 à Paris. © Photo Martin Bureau / AFP

    Dans son dernier rapport annuel [pas encore en ligne ?], Jean-Louis Walter déplore que des alertes émises l’année dernière ne soient toujours pas réglées et en appelle au ministère du travail. Parmi les cas les plus épineux qu’il décrit, des trop-perçus réclamés aux #chômeurs séniors et des difficultés liées au #droit_d’option.

    De l’art de se répéter, en tâchant de ne pas (trop) s’agacer. Comme chaque année, le médiateur national de #France_Travail publie un rapport dressant le bilan de son action et de celle des dix-huit médiatrices et médiateurs régionaux. Lesquel·les sont saisi·es par des demandeuses et demandeurs d’emploi après une première réclamation non concluante auprès de France Travail. Le rapport annuel du médiateur agit donc comme un miroir grossissant sur les problématiques rencontrées par les inscrit·es à France Travail.

    Son rapport 2024 est présenté jeudi 27 mars au conseil d’administration de l’établissement public, et comme chaque année, Jean-Louis Walter, qui officie à ce poste depuis quinze ans, appuie subtilement là où ça fait mal, en particulier quand il a déjà émis des préconisations sur des sujets. « Certains nœuds peinent à se dénouer et encombrent inutilement l’activité du médiateur, tout en générant angoisse et colère chez les usagers » [il est le seul à employer ce terme, obsolète dans sa boite, ndc], déplore Jean-Louis Walter dont l’activité ne cesse de croître.

    En 2024, 58 418 saisines ont été traitées par ses services, un chiffre en hausse de 11 % sur un an après deux augmentations déjà importantes (+ 15 % et + 30 %) les années précédentes. Dans ce contexte, le médiateur revient donc à la charge sur des points déjà évoqués dans son précédent rapport, mais toujours pas réglés.

    Le premier d’entre eux concerne un dysfonctionnement générant des demandes de remboursement très importantes réclamées par France Travail à des demandeuses et demandeurs d’emploi séniors. La cause : des différences entre leur date supposée et effective de #retraite à taux plein – moment où France Travail cesse le versement de l’#allocation-chômage.

    Comme Jean-Louis Walter l’avait décrit en 2024, des flux informatiques de la #Carsat (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail), contenant des données actualisées sur le nombre de trimestres des demandeuses et demandeurs d’emploi, semblent « entrer en conflit » avec les données détenues par France Travail, remettant en cause les #dates_de_départ_en_retraite. Des °« décalages importants, de quelques mois jusqu’à plusieurs années », sont constatés, déclenchant des #trop-perçus parfois substantiels, jusqu’à 100 000 euros.

    « Aucun acteur n’a trouvé de solution de compromis au problème, s’indigne le médiateur dans son rapport 2024. Chacun est resté sur sa position sans chercher l’intérêt de l’usager. Les demandeurs d’emploi restent les victimes de cette absence de prise de responsabilités des acteurs politiques, devenant les dommages collatéraux d’enjeux d’une administration publique qui les dépasse. »

    Face à cette situation de blocage, Jean-Louis Walter réitère ses préconisations : « Il serait utile que le ministère du travail diligente une mission […] pour identifier la source de dysfonctionnement, définir une méthode pour régler les situations en cours et, aussi, affecter équitablement, entre les institutions, le préjudice financier. » S’il concède que « des décisions prises par les acteurs concernés ont consisté à trouver des solutions pour les futures situations, en coordonnant davantage les échanges de données et d’information », il regrette de voir que le problème continue de « miner le moral de futurs retraités qui ne comprennent rien aux sommations de remboursement qu’ils continuent de recevoir, parfois pour des montants astronomiques ».

    Grande confusion autour du droit d’option

    L’autre « nœud » qui donne du fil à retordre à ses services concerne le dispositif du « #droit_d’option » permettant à des bénéficiaires d’allocation-chômage de bénéficier de droits plus récents et plus avantageux. Depuis 2014, la règle veut en effet que les demandeuses et demandeurs d’emploi qui se réinscrivent au chômage épuisent d’abord – s’ils en ont encore – leurs droits restants avant de percevoir une nouvelle indemnisation, calculée sur la base de leur dernier emploi.

    Or, dans certains cas, celle-ci est plus avantageuse. C’est là qu’intervient la possibilité du droit d’ option, ouverte aux seules personnes ayant une allocation journalière inférieure à 20 euros ou dont la nouvelle durée de droit est supérieure d’au moins 30 % à celle du reliquat. Problème : la réforme de l’assurance-chômage de 2023 a réduit de 25 % la durée d’indemnisation de l’ensemble des demandeuses et demandeurs d’emploi, barrant l’accès au droit d’option à bon nombre de personnes. [qui aurait pu le prédire ?]

    Jean-Louis Walter avait alerté sur ce sujet dans son rapport 2023, en vain. Il dit aussi avoir alerté le ministère du travail en février 2024 « sur cette situation et ses effets toxiques » mais « cette démarche est restée sans réponse ». Le nombre de demandes de médiation sur ce thème reste donc élevé, certains médiateurs régionaux signalant jusqu’à un cas par jour, « car presque plus personne ne remplit les conditions pour y prétendre », indique le médiateur qui insiste : « La nécessité de faire évoluer l’accès au droit d’option demeure impérieuse. »

    Jean-Louis Walter évoque ensuite une situation « récurrente » et kafkaïenne, comme France Travail sait en produire. Elle concerne la durée pendant laquelle une personne peut demander un droit d’option, en l’occurrence un mois maximum après l’inscription. Or, quand l’examen du droit à l’indemnisation prend du temps – et cela arrive si l’employeur tarde à envoyer des documents ou dans le cas des personnes frontalières – ce sont « les demandeurs [qui] se trouvent pénalisés ».

    Le rapport du médiateur cite l’exemple d’une personne qui a attendu cinq mois l’examen de sa demande d’allocation pour cause d’étude mandataire (pour vérifier si elle était ou non mandataire social dans une entreprise) et qui a contacté son agence à de multiples reprises pour suivre son dossier. La possibilité d’un droit d’option ne lui a jamais été présentée [ au mépris du devoir d’information, ndc] et, une fois ses droits calculés, lui a été refusée au motif qu’elle devait en faire la demande... dans le mois suivant son inscription. « Si la situation était traitée avec bon sens, il n’y aurait pas besoin d’un médiateur », s’agace Jean-Louis Walter.

    Alors que de nouvelles règles d’assurance-chômage vont entrer en vigueur le 1er avril, après moult réformes et baisses de droits depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, le médiateur dénonce « ce chamboulement réglementaire permanent, souvent dénué de tout souci de simplification [et] qui contribue largement à l’augmentation du nombre de réclamations, puis des demandes de médiation ».

    Il alerte par ailleurs, sans développer, sur « quelques difficultés relatives [aux] moyens » alloués aux services de la médiation pour 2025. Et avertit : « Il ne saurait pourtant être question de fonctionner avec une médiation dégradée faute d’avoir les moyens humains nécessaires à son fonctionnement. »

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/270325/dysfonctionnements-france-travail-le-mediateur-national-interpelle-les-pou

    Si ce n’est marginalement, saisir le médiateur ne sert à rien. Un recours auprès de la commission de recours amiable est en revanche une obligation légale à satisfaire (RAPO, recours administratif préalable obligatoire) pour pouvoir ester ensuite en justice.

    #indu #médiateur_France_travail

  • [Énorme surprise] En France, l’effort de réarmement vient percuter les discussions sur les dépenses sociales
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/03/26/l-effort-de-rearmement-vient-percuter-les-discussions-sur-les-depenses-socia

    Le débat a été posé en des termes très directs par Julien Damon, professeur associé à Sciences Po. Dans un texte publié le 25 février sur le site Telos, il écrit que le système de protection sociale « pourrait être conduit à réduire la voilure afin que [la défense] monte en puissance ». (...) Le président de la République avait évoqué l’hypothèse de consacrer 5 % du produit intérieur brut (PIB) aux investissements militaires (contre 2 % aujourd’hui). Il avait ensuite précisé ne pas savoir si c’était le bon chiffrage, puis avait revu l’objectif à la baisse : « Autour de 3 % à 3,5 % » du PIB, avait-il dit, au Figaro, le 2 mars.

    Même si le saut à accomplir est moins important que celui envisagé au départ, il implique de dégager, à terme, plusieurs dizaines de milliards d’euros supplémentaires en faveur de nos armées. Une somme colossale qu’il s’avère ardu à trouver, les comptes publics étant délabrés. C’est la raison pour laquelle le poids des prestations sociales – correspondant à près d’un tiers de la richesse nationale – est, à nouveau, matière à interrogation et mis en regard avec les besoins de financement liés au réarmement. En cinquante ans, « nous avons divisé par deux nos dépenses de défense (de 4 % à 2 % du PIB), et multiplié par deux nos dépenses de retraites (de 7 % à 14 %) », souligne Antoine Foucher, directeur du cabinet de Muriel Pénicaud lorsque celle-ci était ministre du travail (mai 2017-juillet 2020), dans une tribune publiée le 5 mars par Les Echos. Et d’ajouter : « A l’abri du protectorat américain, nous avons préféré le confort à l’indépendance. »

    « Préserver notre modèle social »

    (...) l’exécutif a, jusqu’à maintenant, écarté l’éventualité de couper dans les systèmes de #solidarité. Ainsi, le 11 mars, à l’Assemblée nationale, la ministre de la santé, Catherine Vautrin, a promis que le gouvernement entendait « préserver notre modèle social », en réponse à une question sur la consolidation des forces françaises. Mais le pouvoir en place mentionne de plus en plus ouvertement une autre piste : « travailler plus », comme l’a clamé le ministre de l’économie, Eric Lombard, le 21 février sur RTL. Sa collègue en charge du travail, Astrid Panosyan-Bouvet, pousse dans le même sens. « Nous devons travailler davantage en relevant nos taux d’activité et d’emploi », plaide-t-elle dans une tribune publiée, le 21 mars, par Le Monde.

    Cette position s’inspire d’un raisonnement développé par des #économistes. Lorsque le nombre de personnes en poste progresse, il y a, à terme, plus de salaires distribués – donc davantage de cotisations sociales collectées – et plus de biens et de services produits, ce qui se traduit, en définitive, par un surcroît de rentrées de prélèvements obligatoires. « On dégage des moyens par le travail, c’est pour ça qu’il faut être dans la quête de l’emploi pour tous, avec toute la richesse que ça amène », estime Stéphane Viry, député (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) des Vosges. Son collègue de Meurthe-et-Moselle, Thibault Bazin (Les Républicains), qui est rapporteur de la commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale, va un tout petit peu plus loin : « Si on améliore notre taux d’emploi, si on diminue des charges de structure redondantes de notre administration, si on lutte mieux contre les #fraudes, on augmentera nos recettes tout en réduisant intelligemment les dépenses », avance-t-il, en faisant valoir que l’ensemble de ces solutions permettra de financer la protection sociale « ET » l’effort de défense.

    Pour tirer vers le haut la proportion d’individus en #emploi, les politiques publiques peuvent cibler plusieurs catégories de la population, comme l’a remis en évidence une étude du Conseil d’analyse économique diffusée le 4 mars. Sont ainsi visés les seniors, les jeunes, les salariés peu qualifiés et les femmes. Mais c’est sur les personnes ayant atteint ou franchi l’âge de 60 ans que l’accent doit être mis, affirme M. Foucher au Monde. « Le levier le plus puissant reste celui de la durée du travail dans la vie », plaide-t-il. D’après lui, il ne faut pas remonter l’âge légal de départ à la retraite, fixé à 64 ans par la réforme de 2023, car ce serait « injuste », mais un allongement de la durée de cotisation requise pour être éligible à une pension à taux plein lui « semble inévitable ».

    « Une forme d’alarmisme »

    De tels scénarios créent de l’effervescence car ils percutent les discussions lancées depuis le 27 février entre les syndicats et le patronat au sujet de notre système par répartition. Les organisations de salariés ne veulent pas entendre parler d’un durcissement des règles sur les #retraites et elles cherchent même à remettre en cause celle sur les 64 ans, en abaissant l’âge de départ. En outre, les actions pour augmenter le #taux_d’emploi présentent des limites, selon l’économiste Michaël Zemmour, qui fait référence aux réformes conduites depuis une quinzaine d’années pour transformer l’assurance-chômage, l’apprentissage et les régimes de pension. Malgré tous les changements intervenus, « l’économie française reste très peu dynamique », juge-t-il.

    Le débat, qui prospère depuis plusieurs semaines, doit être abordé avec distance, décrypte Nicolas Da Silva, enseignant-chercheur à l’université Sorbonne-Paris Nord. « Pour le moment, il est difficile de considérer que nous sommes ou que nous nous préparons à une économie de guerre », dit-il, en relevant qu’il n’y a eu que des annonces. Celles-ci évoquent certes une augmentation du budget alloué à la défense « mais sans que l’Etat accroisse significativement son rôle dans le fonctionnement de l’économie ou envisage de recourir à l’impôt ». Dès lors, enchaîne-t-il, « on peut émettre l’hypothèse d’une instrumentalisation de la menace pour poursuivre une politique intérieure qui est contestée ». L’idée qu’il faudrait procéder très rapidement à des choix budgétaires mais sans vraiment préciser pour quels investissements reflète « une forme d’alarmisme », complète Antoine Math, de l’Institut de recherches économiques et sociales. « Cette rhétorique me paraît être une stratégie pour imposer des mesures douloureuses, poursuit-il. Son efficacité ne saute pas aux yeux car il serait compliqué de faire adhérer la population à une stratégie de réarmement fondée sur des coupes dans les droits sociaux et les services publics. »

    https://archive.ph/FxN12

    #Budget #Défense #Droits_sociaux

  • La Défenseure des droits s’alarme de « l’ampleur et l’augmentation des #discriminations en France »

    Dans son rapport annuel publié mardi 25 mars, Claire Hédon alerte sur l’ampleur de l’augmentation des discriminations en France, liées à l’origine particulièrement. Elle s’inquiète aussi des conséquences de la dématérialisation des services publics.

    https://www.humanite.fr/societe/claire-hedon/la-defenseure-des-droits-salarme-de-lampleur-et-laugmentation-des-discrimin

    • La Défenseure des droits dénonce les « excès de la dématérialisation mal pensée »
      https://archive.ph/https://www.mediapart.fr/journal/france/250325/la-defenseure-des-droits-denonce-les-exces-de-la-dematerialisation-mal-pense
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      Dans son rapport annuel publié mardi 25 mars, Claire Hédon, la Défenseure des droits, constate une augmentation des discriminations en lien avec l’origine. Elle pointe aussi les difficultés engendrées par les démarches numérisées dans les services publics.

      Claire Claire Hédon est inquiète de la fragilisation des #droits et #libertés à l’œuvre dans la société. « On oublie que les droits sont là pour protéger les personnes et qu’ils nous réunissent pour faire société », déclare la Défenseure des droits lors de la conférence de presse accompagnant la sortie du rapport annuel de l’institution, le 25 mars. Elle souhaite sonner « deux alertes lancinantes » concernant deux phénomènes préoccupants : les discriminations qui ne cessent d’augmenter et les « excès de la dématérialisation mal pensée ».

      En 2024, plus de 141 000 réclamations et demandes d’informations ont été adressées à l’institution. La plateforme de la Défenseure des droits, le 39 28, a connu un « pic d’appels » durant l’été 2024 concernant des propos haineux en raison de l’origine ou de la religion. Une hausse de 53 % a été relevée entre mai et juin 2024. Des chiffres à mettre en parallèle avec le fait qu’en 2020, 18 % de la population de 18 à 49 ans a déclaré être victime de #discrimination, selon l’enquête Trajectoires et origines. Le rapport s’appuie aussi sur l’enquête de victimation menée en 2024 par le ministère de l’intérieur, qui indique une « très forte hausse » de 52 % des faits de discrimination entre 2021 et 2022.

      Alors que les chiffres s’affolent, de manière presque contre-intuitive, les saisines sont, elles, en baisse de 15 %, dit le rapport. Les victimes semblent renoncer à agir, découragées par la procédure ou effrayées par les possibles représailles.
      La Défenseure des droits écrit : « La diminution paradoxale des réclamations que nous avons reçues cette année dans ce domaine met en lumière la difficulté des victimes à faire valoir leurs droits et la nécessité de s’emparer collectivement de cette problématique. »

      L’euphémisation des discriminations est brocardée par Claire Hédon dans son propos liminaire. Elle pointe le fait que les décideurs préfèrent parler de « diversité » et de « lutte contre le discours de haine ». « Or, il est important de parler de discrimination », ajoute-t-elle.

      « Maltraitance institutionnelle »

      L’autre motif d’alerte porte sur les affres de la dématérialisation pour les usagers des services publics, dans un contexte de désengagement de l’État et avec des infrastructures toujours plus éloignées. Cela engendre, selon elle, du découragement, de la résignation et de la lassitude. « Les personnes ne croient plus en l’État. »

      La dématérialisation partait d’une démarche louable, pointe Claire Hédon, à savoir : simplifier les démarches administratives. Or, c’est le contraire qui se produit alors même que les droits sociaux sont fragilisés, « lorsqu’un service a été entièrement dématérialisé sans que l’accompagnement nécessaire ait été prévu, lorsque l’information délivrée est insuffisante, lorsque les procédures de contrôle sont expéditives », peut-on lire dans le rapport.

      37 % des saisines de l’institution en 2024 portaient sur les difficultés d’accès au #titre_de_séjour et au renouvellement, ce qui en fait le premier motif de saisine de l’institution depuis 2022. Un chiffre qui était seulement de 10 % en 2019. De fait, les difficultés rencontrées par les usagers ressortissants #étrangers se sont aggravées depuis le déploiement de l’#administration_numérique pour les étrangers en France (#Anef), canal unique dématérialisé pour les demandes de titres de séjour et de renouvellement.

      Il n’est pas possible de corriger ou de modifier sa demande sur le site. Sans compter les #délais élastiques. Des milliers de personnes étrangères, faute d’obtenir un titre de séjour dans les temps, souvent un renouvellement, perdent leurs droits sociaux ou leur travail, comme Mediapart l’a raconté. Ces personnes précarisées se retrouvent alors en situation irrégulière alors qu’elles étaient en règle. Il s’agit, selon Claire Hédon, d’une « maltraitance institutionnelle ». [#clandestinisation]

      Le risque des algorithmes

      L’inquiétude de l’institution porte aussi sur la généralisation de l’Anef pour toutes les demandes concernant les titres de séjour dans quelques mois. Or, le site dysfonctionne, rappelle Claire Hédon. « On dit à nos interlocuteurs au ministère de l’intérieur que c’est impossible d’étendre l’Anef à toutes les demandes dans ces conditions.

      Concrètement, les réclamants récupèrent leur titre de séjour à un mois de la fin de validité, ils doivent tout recommencer. Le renouvellement automatique des API, les attestations provisoires d’instruction, pourrait désengorger les préfectures. » Une situation à ses yeux révélatrice : « Le degré d’effectivité des #droits_des_étrangers me paraît être un marqueur des droits et libertés dans notre pays. »
      Plus généralement, l’impossibilité pour les usagers de services publics de pouvoir se rendre dans un #accueil physique ou de joindre un·e agent·e au téléphone pénalise les moins familiers avec le numérique. Dans son rapport, l’institution rappelle que « la dématérialisation doit rester une voie d’accès supplémentaire au service public et ne pas se substituer aux guichets, aux échanges postaux ou par téléphone qui doivent demeurer de réelles alternatives pour contacter l’administration ».

      Il ne s’agit pas de pointer le travail des agent·es, insiste Claire Hédon, mais de dénoncer le désinvestissement de l’État dans les services publics. Les agences #France_services, faute de personnels spécialisés en leur sein, ne peuvent pallier ces difficultés.

      Or le problème perdure et s’accentue année après année, « aussi bien pour MaPrimeRénov’ que pour la question des pensions de retraite ». « Nous avons des réclamants qui attendent six mois, un an, dix-huit mois, pour toucher leur retraite. Ils restent sans revenus pendant toute cette période-là, avec des difficultés pour joindre quelqu’un », explique celle qui a déjà rendu plusieurs avis sur le sujet. La Défenseure des droits a aussi été saisie par des bénéficiaires du revenu de solidarité active (#RSA) en raison d’une prise en considération erronée de leurs #ressources. [mais pas seulement]

      Autre sujet dans la ligne de mire de la Défenseure des droits : la #lutte_contre_la_fraude lorsqu’elle se retourne contre les usagers, avec un point de vigilance sur l’intelligence artificielle ou les #algorithmes. Ceux programmés par la Caisse nationale d’allocations familiales ou par la Caisse nationale d’assurance-maladie à l’aide du data mining (« extraction de données ») risquent de reproduire des biais discriminatoires.

      Les logiciels d’affectation au lycée et dans l’enseignement supérieur, #Affelnet et #Parcoursup, risquent, eux aussi, de porter atteinte aux droits des élèves, pointe enfin le rapport. « Lorsqu’une décision administrative est dite partiellement automatisée, un agent public doit contribuer à la prise de décision par une action concrète et significative. La Défenseure des droits relève cependant que cette intervention se révèle parfois inexistante. » Un travail approfondi sur la question spécifique des algorithmes va être mené dans les prochains mois. En attendant, comme le veut l’usage, ce rapport va être remis au premier ministre et à Emmanuel Macron.

      #retraites #CNAV #CAF #data_mining

    • [Exemple] CAF BDR délai de traitement supérieur à 60 jours pour AAH
      https://www.plus.transformation.gouv.fr/experiences/5830113_caf-bdr-delai-de-traitement-superieur-a-60-jours-po

      Cette réponse a été générée par une #IA à 88 % et vérifiée par un agent.

      On notera le titre euphémisant en diable : il s’agit d’une #AAH non versée durant un trimestre.

      En réponse à une réclamation CAF, on a le plus souvent un « votre demande a été traitée », sans plus de précision, qui n’a aucun sens, si ce n’est d’accuser réception. Voilà une chose que l’IA va améliorer en fournissant tissant des phrases ou jamais les dédions de ne seront notifiées "en fait et en droit" comme le veut la loi, quasi systématiquement bafouée.

  • ### Suspendre et abroger les 64 ans par une loi alternative

    Nous appelons à mettre un terme à la loi relative à la « retraite à 64 ans » dite « loi Borne » adoptée en force en 2023 par l’usage du 49-3. Cette loi demeure très largement rejetée par la Représentation nationale et dans le pays.

    Il faut la suspendre et l’abroger par une loi alternative !

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/03/22/suspendre-et-abroger-les-64-ans-par-une-loi-al

    #france #retraite

  • Qui va nous nourrir ? Au coeur de l’urgence écologique, le renouveau paysan

    C’est l’histoire d’une #hémorragie. Une #saignée entamée au début du XXe siècle, ininterrompue depuis. La #France compte aujourd’hui moins de 400 000 #exploitations_agricoles contre 4 millions de #fermes un siècle plus tôt. À quoi on ajoutera que d’ici à 2030, la moitié des agriculteurs et agricultrices seront partis à la #retraite.
    Dilemme : qui va nous nourrir ? Soit on remplace les partants, soit c’est la mort des paysans annoncée par Henri Mendras, et on laisse définitivement le champ libre à l’agro-industrie !
    Une perspective si sinistre qu’elle devrait être enfin l’occasion de renverser le modèle dominant avec, pour faire face aux départs massifs, l’arrivée de nouvelles personnes, souvent non issues du monde agricole, qui frappent à la porte. #Amélie_Poinssot les a longuement rencontrées. Elles sont dotées de bagages singuliers : une volonté de produire autrement, une conscience aiguë des bouleversements écologiques, une première expérience professionnelle dans un tout autre domaine,
    une ténacité à toute épreuve pour un vrai parcours du combattant…
    Au terme de son livre-enquête – un état des lieux exhaustif –, l’autrice, tout en appelant de ses vœux un sursaut sociétal, nous avertit avec gravité : “Dans les entraves au #renouveau_paysan, il n’y a pas de fatalité, il y a des responsables."

    https://www.actes-sud.fr/qui-va-nous-nourrir
    #alimentation #agriculture #paysannerie #écologie #livre

  • La capitalisation capte la rente mondiale pendant que les travailleurs… travaillent

    À l’approche de l’ouverture des négociations voulues par le premier ministre entre les syndicats et le patronat au sujet du financement des retraites [1], on voit déjà quelles seront les pierres d’achoppement. Le patronat a fait savoir qu’il s’opposerait à l’augmentation du taux de cotisations vieillesse et qu’il fallait introduire « une dose » ou un « pilier » de capitalisation pour compléter le système de retraites par répartition [2]. Cette proposition fut théorisée par la Banque mondiale dans les années 1990 à l’aube de la mondialisation néolibérale, reprise en chœur par tous les chantres du capitalisme financier, et ânonnée quotidiennement dans beaucoup de médias. Elle n’a d’autre sens que celui de favoriser une captation d’une part de la rente financière à l’échelle mondiale. Et elle montre la vacuité de la pensée économique libérale.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/03/18/la-capitalisation-capte-la-rente-mondiale-pend

    #retraite

  • « On a travaillé et on est moins bien lotis que les chômeurs » : la révolte des TUC, les oubliés de la retraite
    https://www.ladepeche.fr/2025/03/14/on-a-travaille-et-on-est-moins-bien-lotis-que-les-chomeurs-la-revolte-des-

    Les travaux d’utilité collective, des contrats de travail subventionnés par l’État dans les années 80, ne permettaient pas à leurs bénéficiaires de cotiser tous leurs trimestres travaillés. À l’heure de la retraite, Ils demandent réparation.

    Non, les TUC ne sont pas seulement des gâteaux apéritifs (un peu trop) salés ! Le terme est aussi l’acronyme d’un dispositif de retour ou d’#aide_à_l’emploi qui remonte aux années 80, au siècle dernier… Ces travaux d’utilité collective, donc, permettaient à des jeunes de rentrer dans le monde du travail le plus souvent dans des services à vocation publique, que ce soit les mairies, les écoles, bibliothèques ou autres associations, mais aussi dans des entreprises privées.

    « De la main-d’œuvre bon marché »…

    « À l’époque, on était surtout de la main-d’œuvre bon marché, qui occupait de vrais postes et on servait à faire baisser les chiffres du chômage », se souvient Marie-Claire Stahl, la présidente de l’association « Les Oubliés de la retraite », née entre Tarn-et-Garonne et Haute-garonne. Un combat qu’elle a lancé quand elle s’est aperçue, il y a 5 ans, que toutes les années où elle avait travaillé comme #TUC, notamment dans une grande surface, entre 1984 et 1990, n’apparaissaient pas dans son relevé de carrière et n’avaient pas été prises en compte dans le calcul de ses droits. « On cotisait, mais de façon forfaitaire, l’État prenant en charge une partie de nos salaires, on ne le savait pas, mais on ne validait pas nos trimestres », explique-t-elle.
    Une anomalie en partie régularisée lors de la dernière réforme des retraites grâce au lobbying de l’association, présente sur Facebook, qui compte aujourd’hui 500 adhérents. « Après une mission flash menée par deux députés de l’Assemblée nationale, nous avons obtenu, dans la loi, la reconnaissance de nos trimestres, se félicite Marie-Claire. C’est une belle avancée, mais le problème, c’est qu’ils ne sont pas cotisés ». Ce qui empêcheles deux tiers des anciens TUC, environ 1, 5 million de personnes, de prétendre au dispositif sur les carrières longues.

    Le problème des carrières longues

    « Ce n’est pas normal, poursuit Marie-Claire, les périodes de chômage et les longues maladies sont cotisées, mais pas les nôtres. On a travaillé, mais on est plus mal lotis que les chômeurs ». Si l’on ajoute les difficultés pour faire valider leur historique de carrière, avec des justificatifs à fournir très restrictifs, comme des attestations originales de l’époque, c’est toujours le parcours du combattant.
    Mais l’association ne baisse pas les bras puisqu’elle a saisi le Conseil d’État pour qu’il statue sur ce qu’elle considère comme une injustice. Un petit caillou en plus dans la renégociation en cours de la réforme des #retraites.

  • Retraites : l’éternel retour des erreurs passées

    Lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre, François Bayrou, a dit vouloir ouvrir trois mois de négociation entre les partenaires sociaux pour qu’ils puissent formuler des propositions concernant la réforme des retraites adoptée en 2023. Mais sans qu’il soit question ni de suspension de l’application de celle-ci, ni a fortiori de son annulation.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/03/01/retraites-leternel-retour-des-erreurs-passees

    #france #retraite

  • Le passage à la retraite ne garantit pas une sortie des minima sociaux | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/economie-france/social/le-passage-a-la-retraite-ne-garantit-pas-une-sortie-des-minima-sociaux-2151

    Revenu de solidarité active (#RSA), allocation adulte handicapée (#AAH) ou encore minimum vieillesse [#ASPA] etc., de nombreuses personnes restent encore bénéficiaires de minima sociaux plusieurs années après leur départ à la #retraite, pointe l’étude. A 61 ans, soit juste avant l’âge légal de départ à la retraite, les Français sont toujours 11 % à en bénéficier.

    « Cette proportion est globalement similaire à tous les âges à partir de 50 ans », écrit la Dress. Mécaniquement, ils ne sont plus que 7,3 % à en percevoir juste après l’âge légal de 62 ans, ce qui prouve que le passage à la retraite ne garantit pas toujours une sortie des minima. Cette proportion continue de baisser de façon étalée jusqu’à 67 ans, l’âge d’obtention automatique d’une retraite à taux plein pour ceux qui n’avaient pas tous les trimestres requis.

    Problème : même après cette étape, un bénéficiaire d’un minimum social à 59 ans sur trois en perçoit encore un à 70 ans, constate la Dress. « Le passage à la retraite ne garantit pas une sortie des minima, plus d’un ancien bénéficiaire sur trois l’est toujours après les âges légaux de la retraite », insiste l’étude. Parmi ces personnes, une majorité cumule minima sociaux et retraites de droit propre. « Cela ne signifie pas pour autant que c’est leur seul niveau de vie qui leur permet de sortir des minima sociaux. D’autres ressources peuvent jouer, comme la pension de retraite d’un conjoint », explique Patrick Aubert, économiste à l’Institut des politiques publics (IPP), partenaire de l’étude.

    Mais l’étude pointe un autre phénomène. A 70 ans, quelque 12,5 % des #retraités ne touchent tout simplement pas de retraite liée à leur activité professionnelle passée et ne vivent que de #minima_sociaux. Ces personnes, les plus précaires, sont en majorité celles qui bénéficiaient du RSA ou de l’AAH1 (le taux d’incapacité le plus élevé) avant leur départ à la retraite. « Le RSA, par exemple, ne permet pas d’acquérir des droits à la retraite, ce qui explique en partie cette situation de précarité », rappelle Patrick Aubert.

    Des aides supplémentaires

    Les retraités passés par les minima sociaux perçoivent aussi des montants de pension bien plus faibles. En moyenne de 863 contre 1.682 euros bruts par mois fin 2020. « Ces montants de retraite plus bas s’expliquent par des rémunérations elles-mêmes plus faibles en cours de carrière, mais aussi par le fait que les anciens bénéficiaires de minima sociaux n’ont souvent pas acquis assez de trimestres pour valider une carrière complète », écrit la Dress.
    Et, pour la minorité qui ne touche pas de retraite, mais uniquement des minima sociaux, les revenus sont encore plus maigres. En moyenne de 588 euros pour les bénéficiaires du RSA, voire de 566 euros pour ceux percevant l’AAH. Les retraités dans cette situation sont néanmoins en mesure de demander des aides supplémentaires, comme l’aide personnalisée au logement (APL) ou le minimum vieillesse, nettement plus élevé que le RSA.

    Minima sociaux : plus d’un bénéficiaire en cours de carrière sur trois l’est encore après son départ à la retraite
    https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse/etudes-et-resultats/250227_ER_minima-sociaux-beneficiaire-depart-retraite

  • Les retraites anticipées pour invalidité augmentent dans le secteur public
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2025/02/25/les-retraites-anticipees-pour-invalidite-augmentent-dans-le-secteur-public_6

    Davantage de fonctionnaires territoriaux et hospitaliers mettent prématurément fin à leur carrière pour cause d’#invalidité. Selon une étude de la Caisse des dépôts publiée le 13 février, quelque 7 000 partants en #retraite par an invoquent ce motif, contre environ 5 500 personnes au début des années 2010. Soit une hausse de 25 % en un peu plus de dix ans, qui affecte davantage les agents de catégorie C (les moins bien payés) en fonctions non administratives (services à la personne, entretien de la voirie…).

    « Ces évolutions doivent beaucoup au vieillissement moyen de ces fonctionnaires en activité, puisque la probabilité de partir en invalidité augmente sensiblement avec l’âge », commentent Pierrick Joubert et Gabin Langevin, les auteurs de l’étude. En relevant l’âge d’ouverture des droits et en durcissant les conditions d’accès à une retraite à taux plein, les réformes successives des retraites ont en effet accru les départs prématurés en invalidité des agents dont l’état de santé ne permettait pas le maintien en activité.

    La mise en invalidité est devenue « une modalité de gestion des effectifs (…). La culture de la prévention qui vise à préserver la santé des agents et à réduire les coûts indirects est très en retard en France, notamment dans la fonction publique »_, regrette Ingrid Clément, secrétaire générale de la fédération Interco de la CFDT qui rassemble les fonctionnaires. Ces déficiences de la gestion prévisionnelle des emplois tiendraient aussi à des raisons économiques, selon Natacha Pommet, secrétaire générale de la fédération des services publics CGT : se séparer des agents invalides coûterait moins cher aux employeurs du public que de les former et de les reclasser.

    « De meilleures habitudes de vie »

    De leur côté, également sur le plan financier, les fonctionnaires concernés seraient (!) pénalisés par ces départs anticipés : « La pension d’invalidité ne prend pas en compte l’intégralité de la rémunération ni sa progression liée à l’ancienneté, avec la perspective à terme d’une retraite rognée une fois l’allocataire parvenu à l’âge légal », observe Philippe Sebag de la CFE-CGC.

    En revanche, les auteurs de l’étude de la Caisse des dépôts relèvent que dans la fonction publique territoriale et hospitalière, les départs pour invalidité sont plus tardifs qu’auparavant. Ce qui les amène à relativiser la critique des syndicats concernant la gestion des ressources humaines dans le public : « Indépendamment de la façon dont sont gérées leurs carrières, peut-être que ces générations ont eu de meilleures habitudes de vie et qu’elles arrivent en meilleure santé à 60 ans. Mais peut-être aussi que les collectivités et les hôpitaux ont fait des progrès dans la gestion des fins de carrière et l’adaptation des postes pour les personnes qui commencent à fatiguer. »

    Et les salariés du privé ? La réforme des retraites de 2023, qui permet aux salariés bénéficiaires d’une pension d’invalidité de partir à la retraite dès l’âge de 62 ans, assouplit les conditions de départ à la retraite pour les actifs affectés d’une incapacité permanente découlant d’un accident ou d’une maladie professionnelle. « C’est à la fois plus complexe, car il faut remplir pour chaque situation des critères bien précis, mais, paradoxalement, c’est aussi plus facile d’y accéder », précise sur son site le spécialiste conseil retraite Sapiendo. Le site indique aussi qu’après quelques mois d’application de la loi, « les départs anticipés sont plus nombreux ».

    Finalement, « ces mesures d’atténuation de la réforme en faveur des salariés à la santé fragilisée limitent la portée du couperet des 64 ans. Il n’y aura jamais un seul, mais plusieurs âges pour la retraite dans notre système », confirme Vincent Touzé, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et spécialiste des retraites. Et elles n’empêchent pas le taux d’#emploi_des_seniors de progresser, ce qui constitue le but de la réforme du système des retraites : en 2023, le taux d’emploi des 60 ans atteignait 58,1 %, alors qu’il était inférieur à 30 % en 2009.

    #pensions_d'invalidité #emploi

  • #Réforme des #retraites : la #Cour_des_comptes désavoue #Bayrou

    La Cour des comptes a rendu son #rapport sur l’#état_financier du système des retraites et livre des #chiffres très différents de ceux avancés par le premier ministre. Le document donne le top départ des négociations appelées de ses vœux par #François_Bayrou pour « améliorer » la réforme de 2023. Une gageure.

    UneUne « mission flash » pour ne rien apprendre de neuf. Jeudi 20 février, la Cour des comptes a rendu son rapport sur la situation financière et les perspectives du système des retraites français. Annoncé par François Bayrou pendant sa déclaration de politique générale le 14 janvier, afin d’établir « un constat et des chiffres indiscutables » et de permettre aux syndicats et au patronat de rouvrir des discussions destinées à « améliorer » la réforme des retraites de 2023, le document aura demandé un bon mois d’élaboration.

    Son constat est loin d’être décoiffant : sans surprise, la « vérité des chiffres », telle que l’avait annoncée le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, ressemble de très près aux analyses et aux prévisions publiées année après année par le Conseil d’orientation des retraites (COR), l’institution publique dont les membres sont issus de très larges horizons et qui fait consensus dans le domaine.

    Pour résumer, le système des retraites a été en excédent au début des années 2020, avec un solde positif de 8,5 milliards d’euros en 2023, en raison des réformes votées depuis une dizaine d’années. Mais le déficit se réinstalle et devrait atteindre 6,6 milliards d’euros cette année – c’est-à-dire un peu moins de 2 % des 337 milliards versés aux retraité·es par le régime général chaque année.

    Le déficit devrait se stabiliser quelques années, avant de plonger à 15 milliards d’euros en 2035 (soit environ 0,4 % du PIB, l’ensemble de la richesse produite sur une année en France), puis « autour de 30 milliards » en 2045. Bref, comme le martèle l’économiste spécialisé Michaël Zemmour, le système « est globalement financé », avec des « dépenses stables, et tendanciellement un peu en baisse ». À titre de comparaison, en 2023 et 2024, les comptes publics ont dérapé de près de 70 milliards d’euros par rapport à ce qui était prévu par l’exécutif.

    Pour peu étonnant qu’il soit, le travail de la Cour des comptes recèle un camouflet pour le premier ministre : il écarte franchement la théorie d’un prétendu déficit caché, défendue depuis 2022 par François Bayrou, qui l’avait encore longuement détaillée à l’Assemblée le 14 janvier.

    Influencé par l’ancien haut fonctionnaire Jean-Pascal Beaufret, le maire de Pau soutient mordicus que le vrai besoin de financement du système serait de 55 milliards d’euros par an, dont 40 à 45 milliards seraient empruntés chaque année. Il faudrait en effet intégrer aux calculs les cotisations payées par le secteur public pour financer les retraites des fonctionnaires.

    La Cour des comptes ferme définitivement la porte à cette analyse contestée par l’ensemble des experts de la question (par exemple le très respecté Patrick Aubert, de l’Institut des politiques publiques), que la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, qualifie de « fable » et que le président du COR, l’économiste macroniste Gilbert Cette, avait pris la peine de discréditer au début de l’année.

    Jeudi 20 février au sortir de la présentation du rapport, la patronne de la CGT, Sophie Binet, s’est réjouie de ce « démenti cinglant aux chiffres farfelus retenus par le premier ministre », tandis que Marylise Léon a appelé à « passer aux choses sérieuses », enfin.
    Conflit sur le retour de l’âge légal à 62 ans

    Les syndicats et le patronat vont désormais se réunir en « conclave » pour répondre à l’invitation de François Bayrou et remettre sur le métier la réforme de 2023, qui décale progressivement l’âge légal de départ (avant lequel il est interdit de toucher sa pension de retraite) de 62 à 64 ans.

    La première réunion est programmée le 27 février, et les travaux devraient se poursuivre tous les jeudis, au moins pour trois mois. Pour l’heure, les diverses parties s’inquiètent du flou du cadre, tant sur les organisations censées participer (ni Solidaires ni la FSU ne sont conviés) que sur la liste des thèmes à aborder (les régimes des fonctionnaires, des agriculteurs, des indépendants doivent-ils être discutés ?).

    Le maître de cérémonie se nommera Jean-Jacques Marette, 73 ans, ancien directeur général de l’Agirc-Arrco, le régime de retraite complémentaire des salarié·es du privé, dont il a réussi l’unification en 2019. Respecté et considéré comme sérieux, il devait déjà piloter les discussions de la « conférence de financement des retraites », proposée par la CFDT lors des débats autour de la première réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron, en 2019, interrompue par la crise sanitaire du covid.

    Quant à atteindre un compromis final… « On n’y arrivera pas », a déjà prédit à l’AFP Frédéric Souillot, le dirigeant de Force ouvrière. Parmi les négociateurs, les positions sont en effet pour le moins antagonistes. La question centrale est celle de l’âge légal. Officiellement, les syndicats demandent d’une même voix le retour à 62 ans.

    Mais le patronat refuse tout net. Le report de l’âge légal à 64 ans constitue le « socle » de la loi, a rappelé Patrick Martin, le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), le 29 janvier devant les journalistes de l’Association des journalistes économiques et financiers (Ajef). « Si on doit reprendre le sujet des retraites, c’est pour améliorer le rendement de la réforme, certainement pas pour la détricoter », a-t-il prévenu.

    Désireuse de rester à la table des discussions et d’arracher des « bougés », Marylise Léon pourrait être tentée de se contenter d’une modification de la borne symbolique des 64 ans, sans revenir jusqu’à 62 ans. Or, la réforme de 2023 prévoit que l’âge légal atteigne 63 ans pour celles et ceux qui prendront leur retraite à partir de septembre prochain.

    Un compromis acceptable pour la CFDT, le premier syndicat en termes de représentativité ? Est-ce à dire que la CFDT s’estimerait satisfaite si ce paramètre était ramené à 63 ans ? « Aujourd’hui », la ligne de la confédération reste « non à 64 ans et retour à 62 ans », a détaillé le 28 janvier sa patronne, devant les membres de l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis). Mais « la question est ouverte », a-t-elle ajouté, précisant : « Comme dans toute discussion, on se positionnera au regard d’un équilibre. »
    Le patronat pousse pour la capitalisation

    Ce scénario, pour peu qu’il arrive à faire consensus, engendrera davantage de dépenses que prévu – 5,8 milliards d’euros à payer en plus en 2035, a calculé la Cour des comptes. Comment les financer ? Le patronat a toujours rejeté l’idée d’une augmentation des cotisations salariales (un point de plus rapporterait entre 4,8 et 7,6 milliards d’euros par an). Il semble très improbable qu’il cède sur ce point.

    À moins que le Medef et ses alliés parviennent à faire accepter l’idée d’ouvrir la porte à la retraite par capitalisation, qu’ils appellent très régulièrement de leurs vœux. Ils ne cachent pas le fait d’espérer imposer au minimum le principe, même de façon minimale, afin de mettre un pied dans la porte pour transformer plus tard le système.

    En quête de notoriété, Amir Reza-Tofighi, le tout nouveau président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), a carrément proposé de faire travailler les salarié·es trois jours fériés par an et de verser le salaire correspondant sur un fonds investi sur les marché financiers…

    Autre point de friction : la question de la pénibilité. Les syndicats unis demandent que le système de retraite prenne à nouveau en compte le port de charges lourdes, les postures pénibles et l’exposition aux vibrations et aux produits chimiques. Tout juste instaurés, ces critères de pénibilité, permettant de prendre sa retraite plus tôt, avaient été supprimés en 2017, dès l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir.

    Préférant parler d’« usure professionnelle », Patrick Martin et ses pairs n’accepteront sans doute pas cette revendication, mais pourraient consentir à des aménagements. D’autant que l’U2P, qui représente principalement les artisans, s’est dite intéressée – ses membres sont les premiers concernés par les incapacités professionnelles des travailleurs et travailleuses âgé·es.

    Un accord serait peut-être aussi atteignable pour améliorer le sort des femmes, grandes perdantes de la réforme de 2023. En leur interdisant de prendre leur retraite avant 64 ans, le texte leur a très largement fait perdre l’avantage accordé au titre de la maternité et de l’éducation d’un enfant : jusqu’à 8 trimestres de carrière validés par enfant (même si un système de surcote a été mis en place). Les carrières plus souvent hachées des femmes pourraient aussi être un peu améliorées.

    Reste une grosse inconnue. Dans sa déclaration de politique générale, François Bayrou a promis de soumettre à l’Assemblée et au Sénat le compromis qui sera trouvé, afin de le faire voter. Or, même si des négociateurs tombent d’accord sur un certain nombre d’aménagements de la réforme de 2023, rien ne permet d’assurer que les nouvelles dispositions seront sagement validées par le Parlement.

    Mais comme le dit Patrick Martin, le dirigeant du Medef, le risque politique serait alors élevé pour le gouvernement et le président de la République : « Je ne crois pas me tromper en disant que si le sujet est reposé au Parlement, la réforme est abrogée. »

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/200225/reforme-des-retraites-la-cour-des-comptes-desavoue-bayrou
    #fact-checking

  • #Souveraineté_alimentaire : un #scandale made in #France

    À l’approche du Salon de l’agriculture et alors que la tension dans le monde agricole est toujours palpable, le Sénat devrait adopter mardi, la loi d’orientation pour la #souveraineté_agricole et le renouvellement des générations en #agriculture.

    Dans son 4ème rapport sur l’état des #terres_agricoles en France publié lundi 17 février, Terre de Liens révèle que la France a perdu la capacité à nourrir sa population. En l’état, la nouvelle Loi qui devrait être adoptée ne devrait qu’aggraver 75 ans de déconnexion politique entre #agriculture et #alimentation.

    2100 m2 de terres par habitant, là où il en faudrait le double

    Avec un potentiel nourricier de 130 %, la France dispose en théorie d’assez de terres agricoles pour nourrir sa population. Mais dans son nouveau rapport sur l’état des terres agricoles, Terre de Liens révèle que cette prétendue souveraineté alimentaire est aujourd’hui réduite à une chimère politique. Tandis qu’elle exporte la production de 43 % de ses terres (12 millions d’hectares), la France importe aujourd’hui l’équivalent de 10 millions d’hectares de terres, la surface de l’Islande, pour notre alimentation. Dans ces conditions, en France, la surface de #terres_nourricières est réduite à 2 100 m2 par habitant, quand il en faudrait le double pour nourrir une personne.

    Les #pâtes illustrent l’absurdité de la situation : avec nos 250 000 hectares de #blé_dur cultivés chaque année, nous pourrions aisément produire 15 kg de pâtes par personne, surpassant la consommation moyenne de 8,5 kg/personne. Hélas, le #blé produit sur deux tiers de ces surfaces est vendu hors de nos frontières et de nos estomacs. Résultat : la France importe trois quarts des pâtes et semoules qui nourrissent sa population.

    Ou encore le #lait. Tandis que #Lactalis réduit sa collecte de lait de 9 % en France, laissant sur le carreau plusieurs centaines d’éleveurs laitiers, il n’a pas fait mystère de son intérêt pour le #lait_en_poudre néo-zélandais, dont l’importation est facilitée par un récent accord de #libre-échange.

    La situation de l’agriculture française se résume en un triste palmarès : accro aux #intrants importés pour produire en masse et tenir la cadence des exportations, la France ne cesse d’accroître ses #importations pour remplir nos assiettes. Elles ont doublé en 20 ans.

    Agriculture et alimentation, 75 ans de déconnexion politique

    D’un côté de la chaîne, les agriculteurs·trices crient leur désespoir d’un #revenu indigne face à la #concurrence mondiale. De l’autre, la #précarité_alimentaire des Français augmente et les conséquences de notre alimentation sur notre #santé se chiffrent en milliards.

    Dans son rapport, Terre de Liens dresse un état des lieux effarant : entre agriculture et alimentation, 75 ans de déconnexion politique ont conduit à la situation que nous connaissons aujourd’hui. À l’heure où la France entend se doter d’une loi d’orientation agricole pour “préserver” sa souveraineté alimentaire, Terre de Liens appelle le gouvernement à prendre acte que cette dernière n’est plus. Ce dont il s’agit aujourd’hui, c’est de mettre en cohérence production agricole et besoins alimentaires, de toute urgence. Les leviers sont éminemment politiques :

    - La #PAC, dont aujourd’hui 20 % des plus gros bénéficiaires perçoivent 51 % des aides directes, encourage une production industrielle tournée vers le commerce international, au détriment de la durabilité des systèmes. Il est impensable de maintenir en l’état ce levier financier, qui représente en moyenne 74 % du revenu courant avant impôt des agriculteurs·trices, calibré de telle sorte qu’il nous prive de souveraineté alimentaire ;
    – Les #accords_de_libre-échange (#Nouvelle-Zélande, #CETA, #Mercosur) accroissent les kilomètres entre le champ et l’assiette, faisant perdre de vue où et comment est produite l’alimentation. Il est temps d’en finir avec la mauvaise foi du gouvernement qui a signé des dizaines de traités de libre-échange ;
    - Les acteurs de l’aval (transformation, distribution) reçoivent chaque année 16,4 milliards principalement sous forme d’#exonérations_fiscales et de #cotisations_sociales. Or, ces acteurs orientent considérablement la production agricole. Ces exonérations fiscales représentent donc un levier important de politique publique.
    - Le départ massif à la #retraite des agriculteurs entraîne la disparition de 200 #fermes par semaine en France. Une véritable politique d’#accès_à_la_terre et d’installation doit voir le jour sans plus tarder pour remplir les objectifs de renouvellement des générations inscrits dans la loi.

    En l’état, la loi qui devrait être adoptée mardi passe à côté de son objectif : des terres et des agriculteurs·trices pour une souveraineté alimentaire préservée. Sans moyens sur l’enjeu de renouvellement des générations et de la résilience des fermes (le long terme qui devrait être central dans une loi d’orientation), elle a fait semblant de donner des gages aux agriculteurs•trices par un abaissement généralisé des normes qui ne règlera pas leur problème de revenu et consacre dans le même temps une vision de la souveraineté alimentaire calquée sur la balance commerciale de la France.

    https://terredeliens.org/national/actu/souverainet%C3%A9-alimentaire-un-scandale-made-in-france-17-02-2025
    #exportation #rapport

  • Plus de 1.400 euros de retraite sans travailler ? Attention à ces publications trompeuses
    https://fr.news.yahoo.com/1-400-euros-retraite-travailler-170302048.html
    https://media.zenfs.com/fr/afp_factcheck_fr_809/39f4f6bd5e74921fb8e93736035e6443

    Gaëlle GEOFFROY / AFP France
    ven. 24 janvier 2025 à 6:03 PM UTC+1
    Sous certaines conditions, une personne seule, à l’âge de la retraite, peut percevoir un millier d’euros bruts mensuels, même si elle n’a jamais travaillé : c’est l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), ou « minimum vieillesse », destinée à soutenir les plus fragiles. Certains internautes partagent la photo d’un relevé de 1400 euros brut en affirmant, pour s’en indigner, qu’il s’agit de celui d’une personne qui « n’a jamais travaillé ». Mais c’est inexact : le document correspond à une situation différente et montre la pension de quelqu’un qui a travaillé 25 ans. En outre, les posts viraux -en attirant les internautes via un sujet clivant- servent avant tout à les diriger vers des sites internet bourrés de publicités.

    « Voici le montant de la retraite d’une personne qui n’a jamais travaillé... », affirment des utilisateurs de Facebook dans des publications relayées depuis le 20 janvier 2025, parfois partagées des centaines voire des milliers de fois pour deux d’entre elles (archives 1, 2).

    Y figure un visuel on l’on peut lire en toute dernière ligne un « montant brut » de « 1.439,54 euros » et un « montant net » de « 1.206,52 euros ».

    Cette image provoque des milliers de commentaires parfois outrés - « Ceux qui ont travaillé ont moins que ça !!! Une honte » - ou incrédules - « Ça m’étonnerait qu’une personne qui n’a jamais travaillé de sa vie touchera 1200 euros/mois. Ça reste une légende ».

    Les publications ayant généré le plus de partages conseillent en outre de « voir le 1er commentaire », « commentaire » qui consiste en fait à chaque fois en un lien vers des articles sur le thème du départ à la retraite sur deux sites internet.
    <span>Captures d’écran, réalisées le 23 janvier 2025, de publications sur Facebook</span>
    Captures d’écran, réalisées le 23 janvier 2025, de publications sur Facebook

    Plusieurs éléments laissent penser que ces posts semblent n’avoir d’autre but que de générer du trafic vers ces sites internet, en attirant l’internaute au travers d’un post accrocheur susceptible de créer de l’émotion.

    En l’occurrence, comme nous le verrons, le visuel est un relevé de retraite complémentaire d’un ancien salarié ayant travaillé pendant 25 ans.

    S’il est certes possible pour les personnes n’ayant jamais cotisé de percevoir une allocation, le montant brut pour une personne seule est en réalité une fois et demie inférieur à la somme visible dans ces posts.
    Image d’un tout autre sujet

    Ces posts utilisent un visuel qui n’a rien à voir avec le montant auquel pourrait prétendre un retraité qui n’aurait jamais travaillé.

    En faisant une recherche d’image inversée dans Google, on le retrouve apparaissant dans un reportage de franceinfo datant de septembre 2022 (archives 1, 2). Or il traite non pas de la possibilité de percevoir une pension sans avoir travaillé, mais d’une hausse de 5% attendue pour novembre 2022 des pensions complémentaires - versées par des caisses de retraite complémentaire en plus de la retraite versée aux ex-salariés par le régime général de la Sécurité sociale.

    A la 22e seconde du reportage, on voit bien apparaître la même image que celle des posts viraux sur les réseaux sociaux, au moment où le reportage donne la parole à un retraité ayant travaillé pendant 25 ans dans une sucrerie. Il s’agit d’une « attestation de paiement détaillé » de ses pensions.

    Avec une retraite de base de « 1.200 euros nets » et un montant complémentaire de « 995 euros », dit le journaliste, la hausse de 5% de sa pension complémentaire en novembre 2022 lui permettra de percevoir un peu plus de 47 euros supplémentaires par mois, précise le retraité interviewé.
    <span>Capture d’écran, réalisée le 23 janvier 2025, d’une séquence du reportage de franceinfo datant de 2022 où apparaît l’image utilisée dans les posts trompeurs viraux en janvier 2025</span>
    Capture d’écran, réalisée le 23 janvier 2025, d’une séquence du reportage de franceinfo datant de 2022 où apparaît l’image utilisée dans les posts trompeurs viraux en janvier 2025

    Rien à voir donc avec la situation d’une personne qui n’aurait jamais travaillé de sa vie, comme l’affirment à tort les posts viraux deux ans et demi plus tard.

    De plus, même s’il est bien possible, sous certaines conditions, de percevoir une allocation sans avoir jamais travaillé, les montants visibles dans ces posts sont supérieurs à ce qu’il est possible de toucher au maximum dans la réalité.
    1.034 euros bruts maximum par mois, pas 1.439 euros

    Cette possibilité est ouverte par l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), ou minimum vieillesse, une allocation qui permet de toucher à la retraite un montant minimum si l’on n’a pas suffisamment cotisé aux régimes de retraites voire jamais travaillé (archive).

    Le montant maximum de l’Aspa, c’est-à-dire le montant versé si l’allocataire ne dispose d’aucune autre ressource, était au 1er janvier 2025 de 1.034,28 euros bruts par mois pour une personne seule, selon le site gouvernemental Service public - soit 405 euros de moins que ce qui est avancé dans les posts trompeurs (archive).

    En outre l’Aspa n’est pas une pension de retraite, qui serait financée par des cotisations ; c’est, comme son nom l’indique, une allocation, financée par l’Etat, qui a assure des moyens de subsistance minimums aux plus démunis.

    Il faut par ailleurs remplir plusieurs conditions pour pouvoir la percevoir, rappelle la Caisse nationale d’assurance retraite (Cnav) sur son site internet : être retraité et avoir au moins 65 ans (62 ans si vous êtes reconnu inapte au travail ou atteint d’une incapacité permanente d’au moins 50 %), résider au moins neuf mois sur douze en France, selon des conditions de séjour conformes à la loi, et avoir des ressources inférieures à 1.034,28 euros bruts par mois pour une personne seule et 1.605,73 euros pour un couple (archive).

    L’Aspa est cumulable avec d’autres ressources tant que le montant total ne dépasse pas le plafond de ressources établi pour percevoir l’allocation.
    <span>Dans une maison de retraite du sud-ouest de la France le 16 janvier 2024</span><div><span>MATTHIEU RONDEL</span><span>AFP</span></div>
    Dans une maison de retraite du sud-ouest de la France le 16 janvier 2024
    MATTHIEU RONDELAFP

    La Cnav, assurance retraite du régime général des salariés, « ne verse l’Aspa qu’aux personnes ayant une retraite de l’Assurance retraite », a précisé cette dernière à l’AFP le 22 janvier. Pour les personnes ne touchant pas de retraite, l’Aspa est versée par le Service de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Saspa), qui dépend de la Mutualité sociale agricole (MSA), a-t-elle précisé (archive).

    Fin 2022, sur les 17 millions de retraités de droit français, 559.220 personnes percevaient l’Aspa, selon l’édition 2024 du panorama social dressé par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), qui dépend du ministère de la Santé (archive).

    L’AFP a déjà vérifié des allégations trompeuses ou fausses concernant la possibilité de percevoir une allocation sans avoir travaillé ou sur les petites retraites (1, 2, 3). La thématique des aides sociales est aussi souvent détournée sur les réseaux sociaux, comme l’ont démontré plusieurs de nos articles de vérification (1, 2).
    Générer des clics

    Les allégations relayées ont interpellé les internautes, avec des milliers de partages et de commentaires (jusqu’à plus de 16.000 pour le plus gros post identifié par l’AFP), des milliers de réactions signifiées à l’aide d’émojis, et une multitude de petits posts partagés dans leur sillage.

    Le « 1er commentaire » qu’il est conseillé de « voir » est en fait un lien qui mène vers deux articles traitant de la retraite sur deux sites distincts, centrés sur des questions de consommation ou de santé, qui touchent à la vie quotidienne des Français. L’article sur le premier site explique « à quel âge » le lecteur pourrait « partir selon [son] année de naissance », avec des informations factuelles, le second explique « à quoi vous pouvez prétendre » à la retraite « si vous n’avez jamais travaillé ».

    Ce procédé laisse penser que les posts que nous examinons « vont chercher de l’audience sur Facebook en mettant un pavé dans la mare sur le sujet de la retraite, un sujet très débattu, générateur de buzz, pour emmener ensuite les internautes sur les sites en question », a commenté Sophie Chauvet, chercheuse en sciences de l’information et de la communication à l’université de Toulouse, auprès de l’AFP le 24 janvier 2025 (archive).

    « Cela fait augmenter l’attention, le volume de clics et d’engagements », qui pourraient ensuite être monétisés auprès d’acteurs de la publicité en ligne ou de la recommandation de contenus. Dans ce cas, « Facebook est un outil de ramassage d’attention en masse », résume-t-elle.

    Le public visé semble toutefois bien ciblé, ajoute-t-elle, à savoir des quinquagénaires et sexagénaires, générations « qui utilisent le plus Facebook de nos jours ». « Le sujet choisi, la retraite, les touche directement », et les noms de certains profils relayant le post ("Bisoutendresse", « J’aime ma maman et que Dieu la protège », etc) ont le potentiel de les toucher plus particulièrement.
    <span>Logo de Facebook sur des écrans de smartphones le 3 avril 2024</span><div><span>KIRILL KUDRYAVTSEV</span><span>AFP</span></div>
    Logo de Facebook sur des écrans de smartphones le 3 avril 2024
    KIRILL KUDRYAVTSEVAFP

    Mais pourquoi inclure le lien vers les sites dans un premier commentaire plutôt que dans le post ? « Il est probable que le fait de cliquer sur ’voir les commentaires’ soit un signal d’engagement ’élevé’ pour l’algorithme de Facebook. Et les images en post natif [originel, NDLR] ont plus de visibilité que si elles sont accompagnées d’un lien », décrypte Olivier Ertzscheid, chercheur en sciences de l’information et de la communication et maître de conférences à l’université de Nantes, tout en relevant que la configuration de l’algorithme de Facebook reste toutefois opaque (archive).

    « En général les algorithmes de ces plateformes pénalisent les liens sortants inclus dans les posts natifs - puisque l’enjeu est que vous restiez ’dans’ la plateforme », a-t-il ajouté dans un email à l’AFP le 24 janvier 2025. « En mettant le lien dans le commentaire, vous trichez donc deux fois : une fois pour ’leurrer’ l’algorithme en masquant le lien sortant, et une deuxième fois en augmentant artificiellement votre engagement - puisque les gens vont être tentés d’aller voir le commentaire », a-t-il analysé.

    Sollicitée le 24 janvier par l’AFP, la rédaction du premier site, dont un des contributeurs est chef de projet chez CaptainTraffic, une société active dans le développement de la « notoriété digitale », n’avait pas répondu au moment de la publication de notre article (archive).

    L’AFP a déjà montré dans plusieurs articles de vérification que certains posts sur les réseaux sociaux relayaient de fausses informations ou comportaient des images générées par intelligence artificielle pour susciter de l’empathie, maximiser le nombre de clics et au final augmenter leur audience, à des fins de mercantiles, comme ici ou ici.

    #Médias_sociaux #Arnaques #Idéologie #ramassage_attention

  • La question du niveau de vie des #retraités est très présente ces temps ci et de manière trop caricaturale pour être pertinente, @michaelzemmour.cpesr.fr [avec données, articles et tableaux divers non repris ici...]
    https://bsky.app/profile/michaelzemmour.cpesr.fr/post/3lgefdgeoav2k

    « on a trouvé un groupe privilégiés, les boomers, ils vivent mieux que les actifs, il faut agir, sauf sur lesplusmodestes » #engros
    ça vaut le coup de déplier la question

    En bref : les retraités sont un groupe divers, ce n’est pas une classe sociale homogène, pas plus que les parisiens ou les footeux ; leur niveau de vie a touché un point haut il y a 10 ans, ça se dégrade tendanciellement.

    Certains peuvent sans doute contribuer davantage, ce ne sont pas les seuls.

    Tout part d’une stat mal interprétée :

    « Les retraités vivent mieux »

    Leur revenu est plus faible (gauche), mais ayant - d’enfants, leur niveau de vie est légèrement supérieur au niveau moyen si on tient compte de la propriété du logement (droite), mais inférieur à celui des actifs.

    Cette stat est une moyenne un peu grossière : elle compare une moyenne faite sur 70 millions de personnes, de tous âges, à une autre faite sur 17 millions de personnes, de 60 à 120 ans.

    Comme toute moyenne elle est moins éclairante que la distribution des niveau de vie.

    Il y a des retraités en quantité égale à toutes les tranches de niveau de vie (NV).

    Si le NV des retraités est légèrement plus élevé que celui de la pop totale en moyenne, ce n’est pas parce qu’il y a + de riches, c’est d’abord parce qu’il y a moins de très pauvres : le minimum vieillesse>> RSA.

    Mais il faut aussi penser cycle de vie : on vit mieux à la retraite qu’à 25 ans, mais souvent moins bien qu’à 60.

    Le passage à la retraite améliore le niveau de vie de celleux qui finissent leur carrière à des revenus faibles (RSA, chômage), dégrade celui des autres.

    Cette baisse de niveau de vie est relativement modérée à la médiane, mais se creuse nettement pour les revenus supérieurs.

    Tout le débat sur le niveau des retraite est de savoir quel choc de revenu ont doit/peut amortir en partant à la retraite, et au long de celle-ci.

    Il y a donc des retraités à tous les niveaux de vie, un taux de pauvreté plus faible, mais disons le, un niveau de vie moyen des retraités qui sans être riche a atteint un plus haut historique... il y a dix ans.

    Cette hausse du niveau de vie relatif des retraités, qui agace est en grande partie due... à une amélioration des pensions relatives des femmes : les nouvelles retraitées ont des pensions moins mauvaises que leurs ainées, mais tjs plus faibles que celles des hommes, qui elles baissent déjà.

    (...)

  • Michaël Zemmour : « La réforme des #retraites » - Aquilepouet (Mastodon)
    https://mas.to/@michaelzemmour/113806345391019822

    La réforme des #retraites s’applique depuis septembre 2023.
    Fin 2024, pour les générations partant en retraite, l’âge minimal de départ n’a augmenté que de 6 mois et la durée de cotisation que de trois mois.

    Comme prévu c’est déjà bien visible à France Travail :
    +50% d’inscrits de 62 ans (on passe de 50k à 75k) et la courbe devrait monter encore pendant 2 ans.

    Puis ça sera ceux de 63 ans.

    via @monolecte

  • « C’est un champ de bataille » : le douloureux passage des minima sociaux à la retraite, Selim Derkaoui
    https://www.mediapart.fr/journal/france/261224/c-est-un-champ-de-bataille-le-douloureux-passage-des-minima-sociaux-la-ret

    « Quand son dossier pour la retraite est bloqué et qu’on ne touche plus le RSA, c’est comme si on n’avait plus d’existence institutionnelle, on est comme effacé, déplore le Grenoblois Alain Guézou. Il y a une maltraitance institutionnelle accentuée par le fait que l’on soit âgé. On ne sait plus vers qui se tourner, à quelle Carsat il faut s’adresser, tandis que les #CAF répondent une fois sur trois. »

    France Travail consciente des problèmes

    Les personnes qui touchent une allocation chômage avant leur retraite peuvent souffrir de problèmes similaires. « La loi impose pour les demandeurs d’emploi un arrêt du versement de l’allocation chômage dès lors qu’ils atteignent l’âge légal de départ à la retraite et justifient du nombre de trimestres requis pour bénéficier d’une retraite à taux plein », indique France Travail à Mediapart.

    « France Travail leur dit qu’ils ne peuvent plus être indemnisés car ils sont désormais “retraitables”, décrypte Pierre Garnodier, secrétaire général de la CGT pour les précaires et privés d’emplois. Ils ont besoin d’un relevé de carrière de la Carsat pour maintenir l’indemnisation, le temps que la retraite se mette en place. Mais la #Carsat met des plombes à le fournir. »

    À l’inverse, les situations où #France_Travail demande des remboursements ne sont pas rares, quand l’institution croit savoir qu’un allocataire touchait une allocation chômage en même temps que sa retraite. Alors que, parfois, « il ne touche ni l’un ni l’autre, mais les deux organismes se renvoient la balle », s’agace le syndicaliste.

    https://justpaste.it/577hm

    #retraite #RSA #chômeurs #AAH

    • Ce titre fautif est politiquement juste : l’alloc chômage n’est qu’un des minima, parmi les plus conditionnels.
      Arrêtons avec les mythos distillés par une étrange mystique du salariat (Friot). On a cru par idéal que l’assurance universalisait la protection et le droit, on l’a vu comme un mécanisme démocratique, mais ce n’est à ce jour rien d’autre qu’une application de la science actuarielle, une dérivée de la logique financière, comme le montre la tendance à l’oeuvre à l’Unédic depuis 1979 (fin des 90% du brut pour les licenciés économiques), et qui s’affirme radicalement avec la disruption socialiste de 1982 (explosion de la non indemnisation) pour se prolonger jusqu’à aujourd’hui.
      Si il doit exister un droit au chômage, il ne peut exister que de manière unitaire sans pouvoir reposer exclusivement sur des cotisations gagées sur le volume horaire d’emploi. Plus que de chercher une introuvable universalité de l’assurance, c’est d’une réforme fiscale adaptée aux besoins sociaux, aux nécessités écologiques et répondant à une éthique égalitaire qu’il pourrait être question.
      Si il faut choisir entre plusieurs réformismes, c’est à dire entre plusieurs impossibilités (faute de tension révolutionnaire), autant s’attacher à celui qui contient un potentiel révolutionnaire. Pour les possédants, toute réforme fiscale qui s’écarte de la contre réforme permanente qu’ils mettent en oeuvre sur ce terrain comme sur d’autres constituerait un cataclysme.
      Il y a pourrait matière, du moins j’incline à le croire, à obtenir des victoires partielles porteuses d’avenir (pensons par exemple aux touches de fiscalité écologique qui pourraient venir financer des besoins sociaux).
      #chômage #droit_au_chômage #fiscalité

  • CHORGES : UN RETRAITÉ PRIVÉ D’ALLOCATION DE MINIMUM VIEILLESSE, APRÈS AVOIR OUBLIÉ DE DÉCLARER UN LIVRET A
    https://www.bfmtv.com/bfm-dici/chorges-un-retraite-prive-d-allocation-de-minimum-vieillesse-apres-avoir-oubl

    Roland Fernandez, un retraité de 72 ans habitant à Chorges vit avec 680 euros par mois depuis un an. L’assurance retraite a suspendu son versement après avoir découvert un livret A non déclaré.

    Depuis un an, la vie de Roland Fernandez est devenue monotone. Ce septuagénaire à la retraite, habitant à Chorges (Hautes-Alpes), vit avec seulement 680 euros depuis la suspension de son allocation de solidarité aux personnes âgées (#Aspa). Grâce à ce minimum vieillesse d’environ 500 euros, il pouvait profiter de sa retraite sans trop de crainte. Désormais, il doit limiter ses activités.

    "Je me lève, je fais la cuisine et je me mets dans le canapé devant la télévision, voilà à quoi se résument mes journées. J’ai l’impression d’être en prison", confie le septuagénaire atteint de la maladie de Crohn au micro de BFM DICI.
    Il a écrit à plusieurs reprises à la caisse d’assurance retraite et de santé au travail (#Carsat), l’organisme qui lui a coupé l’Aspa mais ses démarches n’ont pas abouti. Il s’en sort grâce à la solidarité de sa famille. "Comme j’ai de très bons rapports avec la mère de mes enfants, elle m’amène de temps en temps de la nourriture. J’ai été une fois au Secours Populaire, mais je n’y vais plus, car j’ai honte", reconnaît le retraité. "C’est dur de se retrouver comme ça alors que j’ai travaillé toute ma vie".

    Pour compléter ses revenus, Roland Fernandez envisage même de reprendre une activité. (...)

    Si la Carsat n’a pas souhaité commenter la situation personnelle de l’assuré, elle explique auprès de BFM DICI avoir pris le dossier en charge. "Nous lui délivrons bien tous ses droits, conformément à la législation". La Caisse lui reproche d’avoir touché près de 6.000 euros de sommes indues entre 2018 et 2023 après avoir découvert qu’il possédait un livret A sur lequel se trouvait plusieurs milliers d’euros correspondant à la vente d’une maison ancienne à Montpellier.

    Le #retraité affronte donc la double-peine de la suspension de l’allocation et du remboursement des 5941,68 euros par des prélèvements mensuels de 60 euros jusqu’en 2032.

    #indû