• Hypothèse (r)évolutionnaire VIII lignes de désir
    https://ricochets.cc/Hypothese-r-evolutionnaire-VIII-lignes-de-desir.html

    L’autonomie se présente comme un antidote à la mégamachine, comme une force antagoniste capable à la fois de nous sortir de son emprise et de limiter ses désastres. Là où la mégamachine croît, l’autonomie décline. Là où l’autonomie s’épanouit, c’est tout un ensemble d’axes et de rouages qui se désagrègent. Plutôt que de décrire en détails une société capable de faire face à ses propres problèmes, nous tenterons dans la suite de cette série de caractériser l’autonomie en tant que processus. Parler de processus, (...) #Les_Articles

    / Révolution , #Autonomie_et_autogestion

    #Révolution_

  • Hypothèse (r)évolutionnaire VII autonomie
    https://ricochets.cc/Hypothese-r-evolutionnaire-VII-autonomie.html

    "Les indigènes des tributs Rozo et Mekeo attendent qu’un avion, attiré par leur leurre de bambou, atterrisse sur cette piste. Pour eux, les avions viennent du paradis, envoyés par leurs ancêtres. Mais les voleurs blancs, malins, ont réussi à s’en emparer et à les attirer dans le piège du port Moresby. « Toi aussi construit un aéroport », dit la doctrine du culte du cargo, « et attends avec foi. Un jour ou l’autre, tes ancêtres découvriront la traîtrise et guideront les avions sur ta piste. Et alors, tu (...) #Les_Articles

    / Révolution , #Autonomie_et_autogestion

    #Révolution_

  • Retraites etc. : échos du soulèvement en cours, une occasion historique d’aller beaucoup plus loin que de meilleures retraites !
    https://ricochets.cc/Retraites-etc-echos-du-soulevement-en-cours-une-occasion-historique-d-alle

    Terminé le mouvement social plutôt gentil et convenu coaché par les Intersyndicales qui visait à faire abroger une réforme de merde de plus, on passe à présent à une révolte politique et générale qui s’auto-organise, à un soulèvement qui veut en finir avec Macron et ses sbires, qui veut attaquer le capitalisme et instaurer la démocratie directe. Il faut l’assumer pleinement et accentuer la révolte, il faut que les grévistes prennent confiance, l’assument et s’émancipent des tutelles centrales. Il faut (...) #Les_Articles

    / #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, Révoltes, insurrections, débordements..., (...)

    #Révoltes,_insurrections,_débordements... #Révolution_


    https://ricochets.cc/IMG/distant/html/watchvB1KAXJae6d-f8ea347.html

  • #CommunedeParis #Révolution #Kropotkine

    ★ LA COMMUNE DE PARIS par Piotr Kropotkine (1881) - Socialisme libertaire

    Le 18 mars 1871, le peuple de Paris se soulevait contre un pouvoir généralement détesté et méprisé, et proclamait la ville de Paris indépendante, libre, s’appartenant à elle-même.
    Ce renversement du pouvoir central se fit même sans la mise en scène ordinaire d’une révolution : ce jour, il n’y eut ni coups de fusil, ni flots de sang versé derrière les barricades. Les gouvernants s’éclipsèrent devant le peuple armé, descendu dans la rue : la troupe évacua la ville, les fonctionnaires s’empressèrent de filer sur Versailles, emportant avec eux tout ce qu’ils pouvaient emporter. Le gouvernement s’évapora, comme une mare d’eau putride au souffle d’un vent de printemps, et le 19, Paris, ayant à peine versé une goutte de sang de ses enfants, se trouva libre de la souillure qui empestait la grande cité (...)

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    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2017/05/la-commune-de-paris.html

  • La Révolution de 1848 et le drapeau rouge, de Maurice Dommanget (1888-1976)

    Texte écrit en 1928 par le syndicaliste-révolutionnaire Maurice Dommanget, secrétaire général de la Fédératon unitaire de l’enseignement de 1926 à 1928 dont il fut un des fondateurs, et publié en mars 1948 par les Editons Spartacus.

    #pdf : https://www.marxists.org/francais/dommanget/works/1928/La%20Revolution%20de%201848%20et%20le%20drapeau%20rouge.pdf

    #epub : https://www.marxists.org/francais/dommanget/works/1928/Dommanget%201848%20drapeau.epub

    Sommaire :
    La révolution de 1848
    – Les conditons
    – La République arrachée
    – Les mesures sociales
    #Louis_Blanc
    – Les courants socialistes en février
    #Auguste_Blanqui
    – Le ralliement de l’église
    – Explicaton de l’échec prolétarien
    – Le manifeste communiste
    – Leçons du manifeste de la #révoluton_de_1848

    Le drapeau rouge en 1848 et sous la IIe République

    Chapitre 1 : la révolution de février
    – Du drapeau rouge en général
    – Les drapeaux des barricades
    – Appariton des premiers drapeaux rouges
    – Succès du drapeau rouge : ses causes
    – La thèse lamartnienne
    – La thèse proudhonienne
    – Le drapeau rouge gagne la province

    Chapitre 2 : #Lamartine, Blanqui, #Proudhon, le gouvernement et le drapeau rouge
    – L’effervescence du 25 février
    – La sommaton de l’ouvrier Marche
    – Le discours de Lamartne
    – Réactons et mesures d’apaisement
    – Riposte de Blanqui
    – Nouvelle ofensive et délibératon du 26 février
    – Nouvelle riposte de Blanqui
    – Décisions gouvernementales
    – Défaite du drapeau rouge

    Chapitre trois : des journées de février aux journées de juin
    – Eclipse du drapeau rouge jusqu’au 13 mai
    – La diatribe de #Victor_Hugo
    – Les #journées_de_juin

    Chapitre 4 : sous la répression et la réaction
    – Caractère et rayonnement internatonal du #drapeau_rouge
    – Manifestatons diverses en 1849
    – Le plaidoyer d’Alfred Delvaux 1850
    – Après le #coup_d'état du #2_décembre_1851

    #marxisme #analyse_de_classe #lutte_de_classe

  • #Révolution #Soviet #Russie #URSS #Lénine #Trosky #Staline #stalinisme #bolchevisme #communisme_autoritaire #fascisme_rouge #dictature #Cronstadt #crime #répression #histoire...

    ★ QU’EST-CE QUE LA RÉBELLION DE KRONSTADT ? - Socialisme libertaire

    La rébellion de Cronstadt eut lieu dans les premières semaines de mars 1921. Proclamée par Trotsky lui-même comme étant « la fierté et la gloire de la révolution russe », ses marins étaient réputés pour leurs idées et activités révolutionnaires et avaient transformé la base navale et la ville en république soviétique de fait peu après la révolution de février. Cependant, en 1921, la Cronstadt rouge s’était retournée contre la dictature communiste et avait lancé le slogan de la révolution de 1917 « Tout le pouvoir aux Soviets » , auquel il ajoutait « et non aux partis ». Les rebelles ont appelé cette révolte la « troisième révolution » et la considérait comme l’achèvement du travail commencé lors des deux premières révolutions russes en 1917 en instituant une véritable république de travailleurs basée sur des soviets autogérés librement élus. Comme l’a dit l’anarchiste russe Voline, tandis que “Cronstadt tombait et que le socialisme d’État triomphait,” cela “a exposé… le caractère réel de la dictature communiste” et “[dans] le labyrinthe complexe et obscur qui s’ouvre aux masses en révolte, Kronstadt est un phare lumineux qui illumine la bonne route.“ [La Révolution inconnue, p. 537-8] (...)

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    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2021/02/qu-est-ce-que-la-rebellion-de-kronstadt.html

  • #Révolution #anarchisme #autogestion #émancipation #écologie #antimilitarisme #anticléricalisme #fédéralisme_libertaire #feminisme #antiétatisme #anticapitalisme #antifascisme...

    ★ IL N’Y A PAS DE GOUVERNEMENT RÉVOLUTIONNAIRE... - Socialisme libertaire

    Pourquoi vous ne pouvez pas utiliser l’État pour abolir la société de classe. 

    « Emma Goldman le savait. Mikhail Bakounine a prévenu tout le monde à ce sujet un demi-siècle avant la révolution russe. Les ancien.ne.s combattant.e.s du Black Panther Party et de la Black Liberation Army Ashanti Alston et Kuwasi Balagoon ont tiré la même conclusion. Le gouvernement révolutionnaire n’existe pas. Vous ne pouvez pas utiliser les instruments du gouvernement pour abolir l’oppression. 
    Depuis le milieu du XIXe siècle, les anarchistes ont affirmé.e.s que la clé de la libération ne consistait pas à s’emparer de l’État, mais bien à l’abolir.

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2019/02/il-n-y-a-pas-de-gouvernement-revolutionnaire.html

  • Retraites etc. : le gouvernement est déjà mort, poursuivons le plus loin possible !
    https://ricochets.cc/Retraites-etc-le-gouvernement-est-deja-mort-poursuivons-le-plus-loin-possi

    Retirer cette réforme de merde ne suffira pas à éteindre le feu. On veut la chute du régime pour commencer, en guise d’apéritif. Les ordures de ministres et de députés du régime macroniste se terrent et fuient la « guillotine » du 49-.3 populaire, qu’ils s’enterrent définitivement avec les autres déchets et ne réapparaissent plus ! Le retrait de la réforme ne doit pas nous arrêter Cette fois, la grève dure se conjugue enfin à la giletjaunisation générale et les jeunes s’y mettent, le gouvernement est mort, (...) #Les_Articles

    / #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, Révoltes, insurrections, débordements..., (...)

    #Révoltes,_insurrections,_débordements... #Révolution_

  • Schlachtenbummler 1870


    Le 18 mars 1848 le Général Wrangel et ses troupes écrasent la révolution à Berlin. Plus tard il est présenté comme un personnage paternel « Papa Wrangel » qui défend les bons bourgeois et leur rois contre les méchants révolutionnaires et l’arch-ennemi francais. La photo montre le vieux militaire lors d’une visite de ses successeurs pendant la troisième guerre dite d’unification en 1870.

    Generalfeldmarschall Graf Wrangel als „Schlachtenbummler“ im Alter von 86 Jahren mit seinem ihm ehrenhalber zugeordneten Stab bei Corny an der Mosel nahe Metz im Deutsch-Französischen Krieg, September 1870

    Porträt des späteren preußischen Generalfeldmarschalls Friedrich von Wrangel als Generalleutnant und Kommandeur des 2. Armeekorps, um 1845

    Märzrevolution 1848 in Berlin
    https://de.wikipedia.org/wiki/M%C3%A4rzrevolution_1848_in_Berlin

    « Berliner Wochenende der Demokratie » : Steinmeier und Giffey gedenken der Opfer der Märzrevolution | rbb24
    https://www.rbb24.de/politik/beitrag/2023/03/berlin-gedenken-opfer-maerz-revolution-1848-steinmeier-giffey-demokratie.html

    Bundespräsident Frank-Walter Steinmeier und Berlins Regierende Bürgermeisterin Franziska Giffey (SPD) haben der Opfer der Märzrevolution von 1848 gedacht.

    Die Menschen, die damals gegen Willkür und Unterdrückung gekämpft hätten, hätten dafür gesorgt, dass der Geist der Freiheit in die Welt kam, sagte Steinmeier am Samstag in Berlin. Umso wichtiger sei es, auch so viele Jahre danach zu erinnern.

    akg-images
    Märzrevolution 1848
    Zwei Schüsse bringen das Pulverfass zur Explosion
    Gedenken ist Teil des „Berliner Wochenendes der Demokratie“
    Giffey hob in ihrer Rede die Rolle der Frauen hervor. Es gehe nicht allein darum, an die gefallenen Frauen von damals zu erinnern, sondern auch darauf aufmerksam zu machen, dass es heute ähnliche Kämpfe in anderen Ländern gebe, wie etwa bei den Protesten im Iran.

    Das Gedenken ist Teil des „Berliner Wochenendes der Demokratie“ mit mehreren Kultur- und Kunstveranstaltungen an den Schauplätzen der Revolution vom 18. März 1848. Die Veranstaltungen laufen noch bis Sonntagnachmittag.

    Sendung: rbb24 Inforadio, 18.03.2023, 14:00 Uhr

    Märzrevolution 1848 : Zwei Schüsse bringen das Pulverfass zur Explosion | rbb24
    https://www.rbb24.de/panorama/beitrag/2023/03/berlin-maerzrevolution-1848-gedenken.html

    or 175 Jahren forderten Zehntausende Mitspracherecht für das Volk. Soldaten unterdrückten die Versammlung mit Waffengewalt. Hunderte starben in den Kämpfen. Ein Blick zurück auf die Märzrevolution 1848 in Berlin.

    #histoire #guerre# France #Allemagen #Prusse #révolution #commune_de_paris #impérialisme #1848 #1870 #kye

  • À la mémoire de la Commune (Lénine, avril 1911)

    Quarante ans se sont écoulés depuis la proclamation de la Commune de Paris. Selon la coutume, le prolétariat français a honoré par des meetings et des manifestations la mémoire des militants de la révolution du 18 mars 1871 ; à la fin de mai, il ira de nouveau déposer des couronnes sur la tombe des communards fusillés, victimes de l’horrible « semaine sanglante » de mai et jurer une fois de plus de combattre sans relâche jusqu’au triomphe complet de leurs idées, jusqu’à la victoire totale de la cause qu’ils lui ont léguée.

    Pourquoi le prolétariat, non seulement français, mais du monde entier, honore-t-il dans les hommes de la Commune de Paris ses précurseurs ? Et quel est l’héritage de la Commune ?

    La Commune naquit spontanément ; personne ne l’avait consciemment et méthodiquement préparée. Une guerre malheureuse avec l’Allemagne ; les souffrances du siège ; le chômage du prolétariat et la ruine de la petite bourgeoisie ; l’indignation des masses contre les classes supérieures et les autorités qui avaient fait preuve d’une incapacité totale ; une fermentation confuse au sein de la classe ouvrière qui était mécontente de sa situation et aspirait à une autre organisation sociale ; la composition réactionnaire de l’Assemblée nationale qui faisait craindre pour la République, tous ces facteurs, et beaucoup d’autres, poussèrent la population de Paris à la révolution du 18 mars qui remit inopinément le pouvoir entre les mains de la Garde nationale, entre les mains de la classe ouvrière et de la petite bourgeoisie qui s’était rangée de son côté.

    Ce fut un évènement sans précédent dans l’histoire. Jusqu’alors, le pouvoir se trouvait ordinairement entre les mains des grands propriétaires fonciers et des capitalistes, c’est-à-dire d’hommes de confiance à eux, constituant ce qu’on appelle le gouvernement. Mais après la révolution du 18 mars, lorsque le gouvernement de M. Thiers s’enfuit de Paris avec ses troupes, sa police et ses fonctionnaires, le peuple devint le maître de la situation et le pouvoir passa au prolétariat. Mais dans la société actuelle, le prolétariat, économiquement asservi par le capital, ne peut dominer politiquement s’il ne brise les chaînes qui le rivent au capital. Et voilà pourquoi le mouvement de la Commune devait inévitablement revêtir une couleur socialiste, c’est-à-dire chercher à renverser la domination de la bourgeoisie, la domination du capital, et à détruire les assises mêmes du régime social actuel.

    Au début, ce mouvement fut extrêmement mêlé et confus. Y adhéraient des patriotes qui espéraient que la Commune reprendrait la guerre contre les Allemands et la mènerait à bonne fin. Il était soutenu par les petits commerçants menacés de ruine si le paiement des traites et des loyers n’était pas suspendu (ce que le gouvernement leur avait refusé, mais que la Commune leur accorda). Enfin, au début, il bénéficia même en partie de la sympathie des républicains bourgeois qui craignaient que l’Assemblée nationale réactionnaire (les « ruraux », les hobereaux sauvages) ne restaurât la monarchie. Mais dans ce mouvement, le rôle principal fut naturellement joué par les ouvriers (surtout par les artisans parisiens) parmi lesquels une active propagande socialiste avait été menée durant les dernières années du second Empire et dont beaucoup appartenaient même à l’Internationale.

    Les ouvriers seuls restèrent fidèles jusqu’au bout à la Commune. Les républicains bourgeois et les petits bourgeois s’en détachèrent bientôt : les uns effrayés par le caractère prolétarien, socialiste et révolutionnaire du mouvement ; les autres lorsqu’ils le virent condamné à une défaite certaine. Seuls les prolétaires français soutinrent sans crainte et sans lassitude leur gouvernement ; seuls ils combattirent et moururent pour lui, c’est-à-dire pour l’émancipation de la classe ouvrière, pour un meilleur avenir de tous les travailleurs.

    Abandonnée par ses alliés de la veille et dépourvue de tout appui, la Commune devait inéluctablement essuyer une défaite. Toute la bourgeoisie de la France, tous les grands propriétaires fonciers, toute la Bourse, tous les fabricants, tous les voleurs grands et petits, tous les exploiteurs se liguèrent contre elle. Cette coalition bourgeoise soutenue par Bismarck (qui libéra 100 000 prisonniers français pour réduire Paris) réussit à dresser les paysans ignorants et la petite bourgeoisie provinciale contre le prolétariat parisien et à enfermer la moitié de Paris dans un cercle de fer (l’autre moitié étant investie par l’armée allemande).

    Dans certaines grandes villes de France (Marseille, Lyon, Saint-Etienne, Dijon et ailleurs), les ouvriers tentèrent également de s’emparer du pouvoir, de proclamer la Commune et d’aller secourir Paris, mais ces tentatives échouèrent rapidement. Et Paris, qui leva le premier le drapeau de l’insurrection prolétarienne, se trouva réduit à ses seules forces et voué à une perte certaine.

    Pour qu’une révolution sociale puisse triompher, deux conditions au moins sont nécessaires : des forces productives hautement développées et un prolétariat bien préparé. Mais en 1871 ces deux conditions faisaient défaut. Le capitalisme français était encore peu développé et la France était surtout un pays de petite bourgeoisie (artisans, paysans, boutiquiers, etc.). Par ailleurs, il n’existait pas de parti ouvrier ; la classe ouvrière n’avait ni préparation ni long entraînement et dans sa masse, elle n’avait même pas une idée très claire de ses tâches et des moyens de les réaliser. Il n’y avait ni sérieuse organisation politique du prolétariat, ni syndicats ou associations coopératives de masse…

    Mais ce qui manqua surtout à la Commune, c’est le temps, la possibilité de s’orienter et d’aborder la réalisation de son programme. Elle n’avait pas encore eu le temps de se mettre à l’oeuvre que le gouvernement de Versailles, soutenu par toute la bourgeoisie, engageait les hostilités contre Paris. La Commune dut, avant tout, songer à se défendre. Et jusqu’à la fin, survenue entre les 21 et 28 mai, elle n’eut pas le temps de penser sérieusement à autre chose.

    Au demeurant, malgré des conditions aussi défavorables, malgré la brièveté de son existence, la Commune réussit à prendre quelques mesures qui caractérisent suffisamment son véritable sens et ses buts. La Commune remplaça l’armée permanente, instrument aveugle des classes dominantes, par l’armement général du peuple ; elle proclama la séparation de l’Église et de l’État, supprima le budget des Cultes (c’est-à-dire l’entretien des curés par l’État), donna à l’instruction publique un caractère tout à fait laïque et par là même porta un coup sérieux aux gendarmes en soutane. Dans le domaine purement social, elle n’eut pas le temps de faire beaucoup de choses, mais le peu qu’elle fit montre avec suffisamment de clarté son caractère de gouvernement ouvrier, populaire : le travail de nuit dans les boulangeries fut interdit ; le système des amendes, ce vol légalisé des ouvriers, fut aboli ; enfin, la Commune rendit le fameux décret en vertu duquel toutes les fabriques, usines et ateliers abandonnés ou immobilisés par leurs propriétaires étaient remis aux associations ouvrières qui reprendraient la production. Et comme pour souligner son caractère de gouvernement authentiquement démocratique et prolétarien, la Commune décida que le traitement de tous les fonctionnaires de l’administration et du gouvernement ne devait pas dépasser le salaire normal d’un ouvrier et en aucun cas s’élever au-dessus de 6 000 francs par an.

    Toutes ces mesures montraient assez clairement que la Commune s’avérait un danger mortel pour le vieux monde fondé sur l’asservissement et l’exploitation. Aussi la société bourgeoise ne put-elle dormir tranquille tant que le #drapeau_rouge du prolétariat flotta sur l’Hôtel de Ville de Paris. Et lorsque, enfin, les forces gouvernementales organisées réussirent à l’emporter sur les forces mal organisées de la révolution, les généraux bonapartistes, battus par les Allemands et courageux contre leurs compatriotes vaincus firent un carnage comme jamais Paris n’en avait vu. Près de 30 000 Parisiens furent massacrés par la soldatesque déchaînée, près de 45 000 furent arrêtés dont beaucoup devaient être exécutés par la suite ; des milliers furent envoyés au bagne ou déportés. Au total, Paris perdit environ 100 000 de ses fils et parmi eux les meilleurs ouvriers de toutes les professions.

    La bourgeoisie était contente. « Maintenant, c’en est fait du socialisme, et pour longtemps ! », disait son chef, le nabot sanguinaire Thiers, après le bain de sang qu’avec ses généraux il venait d’offrir au prolétariat parisien. Mais ces corbeaux bourgeois croassaient à tort. À peine six ans après l’écrasement de la Commune, alors que nombre de ses combattants croupissaient encore au bagne ou languissaient en exil, le #mouvement_ouvrier renaissait déjà en France. La nouvelle génération socialiste, enrichie par l’expérience de ses aînés et nullement découragée par leur défaite, releva le drapeau tombé des mains des combattants de la Commune et le porta en avant avec assurance et intrépidité aux cris de « Vive la révolution sociale ! Vive la Commune ! » Et quelques années plus tard, le nouveau parti ouvrier et l’agitation qu’il avait déclenchée dans le pays obligeaient les classes dominantes à remettre en liberté les communards restés aux mains du gouvernement.

    Le souvenir des combattants de la Commune n’est pas seulement vénéré par les ouvriers français, il l’est par le prolétariat du monde entier. Car la Commune lutta non point pour quelque objectif local ou étroitement national, mais pour l’affranchissement de toute l’humanité laborieuse, de tous les humiliés, de tous les offensés. Combattante d’avant-garde de la révolution sociale, la Commune s’acquit des sympathies partout où le prolétariat souffre et lutte. Le tableau de sa vie et de sa mort, l’image du gouvernement ouvrier qui prit et garda pendant plus de deux mois la capitale du monde, le spectacle de la lutte héroïque du #prolétariat et de ses souffrances après la défaite, tout cela a enflammé l’esprit de millions d’ouvriers, fait renaître leurs espoirs et gagné leur sympathie au socialisme. Le grondement des canons de Paris a tiré de leur profond sommeil les couches les plus arriérées du prolétariat et donné partout une impulsion nouvelle à la propagande révolutionnaire socialiste. C’est pourquoi l’oeuvre de la Commune n’est pas morte ; elle vit jusqu’à présent en chacun de nous.

    La cause de la Commune est celle de la révolution sociale, celle de l’émancipation politique et économique totale des travailleurs, celle du prolétariat mondial. Et en ce sens, elle est immortelle.

    Vladimir Lénine

    https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1911/04/vil19110414.htm

    #commune_de_paris #Lénine #hommage #lutte_de_classe #révolution_sociale

  • « Ces images, c’est la réalité du pouvoir depuis la fin du quinquennat Hollande et surtout le régime de Macron.
    Tous les bourgeois macronards et les crétins qui ont voté pour soi-disant « faire barrage », vous êtes des ordures. »

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1636883635734298625/pu/vid/640x360/Ydyj5xDftDTJnnjL.mp4?tag=12

    Un Policier étrangle une manifestante elle dit ne plus pouvoir respirer, multiples arrestation d’une rare violence #Revolution #Police #arrestation

    https://twitter.com/bruno_amable/status/1637032978000822280?cxt=HHwWkIC2tb609LctAAAA

    • Je pige pas bien la logique de dénoncer le vote pour « faire barrage », puisque si on utilise cette expression c’est pour le deuxième tour de la Présidentielle. Et au deuxième tour, si je me souviens bien, l’alternative c’était La Pen, pas Méluche.

      Je vois pas qu’ici on reproche aux gens d’avoir voté contre La Pen, tout de même.

    • #BrunoAmable —>
      Le quinquennat de la matraque
      https://reflets.info/articles/le-quinquennat-de-la-matraque
      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1637189801014177792/pu/vid/640x360/RETiRHrHYKPq0Ptm.mp4?tag=12

      Gaz lacrymogène, matraque et garde à vue arbitraire, une méthode de gouvernement

      C’est une véritable plongée dans une dystopie qu’Emmanuel Macron impose aux Français, année après année. La violence physique via un maintien de l’ordre désormais sans limites n’est que l’aboutissement d’une violence psychologique bien plus pernicieuse.

      Il faut se souvenir de l’émission de Mediapart dans laquelle Emmanuel Macron était invité en 2016 pour expliquer son programme. Un vrai ChatGPT avant l’heure. Des tombereaux de bla-bla et au sortir de plusieurs heures d’interview : un vide sidéral. Emmanuel Macron a énormément parlé pour, au final, ne rien dire du tout. Cela aurait dû alerter les observateurs et les électeurs. Le personnage s’est révélé dans cette entrevue. On pouvait entendre là, au pire, un vendeur de snake oil, et au mieux, un startupper pitchant son projet creux devant la BPI.

      A peine élu, je me revois discutant de ses choix de ministres avec un journaliste du Canard Enchaîné. J’étais effaré du niveau et des déclarations de l’époque. « Ils sont tout simplement incompétents, je n’ai jamais vu ça », lance mon interlocuteur qui a une longue expérience en ce domaine. Il n’avait pas tort. Emmanuel Macron s’est entouré d’incompétents durant tout son premier et son second quinquennat. La technique est connue de tous les jupitériens en herbe : cela trahit une volonté de tout contrôler sans que personne ne puisse devenir un potentiel challenger.

      L’homme est un fin connaisseur, il a éjecté François Hollande de la course à l’Elysée avant même qu’elle ne commence. L’enfant-roi, incapable d’entendre la moindre critique, persuadé de tout savoir et de tout faire mieux que les autres va laisser libre cours à ses élucubrations ultra-libérales dignes d’un Ronald Reagan sous stéroïdes. S’en prendre systématiquement aux plus pauvres qui seraient la cause de tous les maux de la société, cela ne va pas passer inaperçu. « Le pognon de dingue », la chasse aux chômeurs qui n’auraient pourtant qu’à « traverser la rue » pour trouver un job, la stigmatisation de « ceux qui ne sont rien »... Cette violence gratuite, cette façon de s’en prendre aux plus vulnérables, comme un enfant harceleur dans la cour de récréation, cela va laisser des traces.

      Le mouvement des Gilets Jaunes va le prendre de court, lui qui pensait que l’on pouvait taper continuellement et sans conséquences sur « ceux qui ne sont rien », avec un mépris de classe sans précédent dans l’histoire politique contemporaine. Tout en assénant horreurs après horreurs, tout en énonçant ineptie après ineptie (surtout sur le plan économique et financier), Emmanuel Macron a le don de se présenter en ange de la démocratie, le contraire de ce qu’il est. Comme une sorte d’inversion du sens permanente. Sur un air de « faites ce que je dis, pas ce que je fais ». Avec en cerise sur le gâteau, un principe assez pervers : reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même. Les Français sortent de ces six ans éreintés psychologiquement. Le covid, la crise économique, la violence mentale qui leur est infligée par le pouvoir, c’est tout simplement insupportable. Et lorsqu’ils vont tenter d’exprimer leur naturelle colère après tant de harcèlement, Emmanuel Macron va passer à la violence physique. Et pas une petite violence. Une terrible violence. Il restera dans l’Histoire comme le président le plus violent. Bel héritage.

      La période des Gilets Jaunes a marqué les esprits. Ceux de la majorité qui a eu peur de perdre pied. Mais aussi et surtout ceux des premiers concernés également, qui ont envahi les ronds-points, mené un combat politique inédit, manifesté sans relâche tous les samedis, essuyé le maintien de l’ordre le plus violent, systématique et continu depuis, probablement, octobre 1961. Ce n’est pas un discours de gauchiste ou de black bloc. Entre autres instances internationales, les Nations unies, le Défenseur des droits ou le Conseil de l’Europe ont dénoncé l’usage excessif de la force par les autorités françaises. Mais au delà de l’addition morbide des milliers de blessés, les 353 blessés à la tête, les 30 éborgnés, les mutilés (voir décompte de David Dufresne), la violence a marqué la population dans son ensemble. La graine était semée : contesté, le pouvoir répondra par une fureur inouïe, n’ayant qu’un but, dissuader tout contestataire de descendre dans la rue.

      A l’usage massif des LBD et leur cortège de personnes défigurées (lire notre enquête ici, là et là), l’État va ajouter des tonnes de gaz lacrymogène. Qui viendrait manifester pacifiquement en famille, avec des enfants, avec la certitude en tête que des nuages de lacrymos vont recouvrir les manifs ? « D’un point de vue très personnel, alors que je suis syndicaliste, j’ai presque peur d’aller manifester demain. J’ai peur de qui ? J’ai peur des policiers ! Moi, j’ai peur demain des gaz lacrymogènes, j’ai peur de prendre une grenade de désencerclement ou bien un tir de LBD. Le Syndicat de la magistrature l’a dénoncé déjà depuis plusieurs mois, il y a un constat de violences policières… qui a engendré des atteintes à l’intégrité physique de nombreux manifestants… » , avait estimé la magistrate Sarah Massoud dans un live sur Mediapart

      Et comme si tout cela n’est pas suffisant, le gouvernement a eu une idée fantastique : demander aux forces du désordre de faire du chiffre. Arrêter, mettre en garde à vue... Des personnes, souvent prises au hasard, seront ainsi déférées après 24 heures de garde à vue (10.000 la première année). Des centaines de Gilets Jaunes vont venir encombrer les salles d’audience. Leur crime ? Souvent « la participation à un groupement en vue de commettre des violences » avant même que la moindre violence ait eu lieu. Une garde à vue qui pouvait être signifiée à la descente d’un train arrivant à Paris depuis la province un samedi...

      Ces méthodes indignes d’une démocratie dans laquelle le droit de grève et de manifestation devraient être respectés, étrennées durant Nuit Debout, affinées avec les gilets Jaunes, est remise en route ces derniers jours avec la contestation de la réforme des retraites après le passage en force via le 49.3

      La reporter du Parisien Catherine Gasté indiquait le 18 mars que seules 9 personnes sur 292 interpellés le soir du 49.3 sur la place de la Concorde avaient fait l’objet de poursuites. Les motifs des interpellations ne tenaient pas la route.

      A chaque étape de ce cercle de la violence, vient s’agglutiner un peu plus de rancune, de haine recuite, de désespoir. Il faudrait être aveugle et stupide pour ne pas voir, à la lumière des manifestations spontanées qui s’organisent chaque jour depuis l’usage du 49.3 sur les retraites, que la violence déployée jusqu’ici n’a pas calmé les Français. Au contraire. Jusqu’où veut aller l’exécutif exactement ?

    • « On interpelle en masse, on humilie, on hurle sur la presse

      Tout ça s’est passé à Paris, ce 18 mars 2023. Ce pouvoir ne tient plus que par les nervis casqués de la BRAV, les BAC, et les derniers endormis qui ont vu en Macron un rempart. Réveillez-vous ! »

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1637179632033095682/pu/vid/640x360/9y7VcArZWr-oikPc.mp4?tag=12

      https://twitter.com/alancelin/status/1637386517676007424?cxt=HHwWgIC9oZqXlbktAAAA

  • Hypothèse (r)évolutionnaire V : la société technicienne
    https://ricochets.cc/Hypothese-r-evolutionnaire-V-la-societe-technicienne.html

    Technique : 1. Ensemble de procédés et de moyens pratiques propres à une activité. Exemple : La technique de l’aquarelle. Dictionnaire Larousse Par définition, la technique est partout. Lorsqu’on cuisine, parle, enseigne, construit ou participe à un rituel, nous faisons toujours œuvre de technique, de multiples manières. Ainsi parler de « la technique » au sens large, sans catégorie de nature ou de fonctions, est un exercice aussi ardu qu’infructueux. C’est pourtant ce que fait le sens commun, lorsqu’il (...) #Les_Articles

    / #La_civilisation,_la_civilisation_industrielle, Autoritarisme, régime policier, démocrature..., (...)

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature... #Révolution_

  • Hypothèse (r)évolutionnaire VI : la mégamachine
    https://ricochets.cc/Hypothese-r-evolutionnaire-VI-la-megamachine.html

    Le pouvoir n’est ni une idée, ni un phénomène sociale inhérent à la « nature humaine ». S’il peut être présent en chaque endroit de la société, s’il peut s’exprimer au sein des relations les plus anodines, il n’acquière sa pleine force de contrainte qu’au sein des institutions qui garantissent sa pérennité. L’État, le Capitalisme et la société technicienne peuvent ainsi être vue comme des manières de structurer le pouvoir d’une minorité de personnes sur la majorité. Reprenant le terme de l’historien Lewis Mumford, (...) #Les_Articles

    / #La_civilisation,_la_civilisation_industrielle, Révolution

    #Révolution_

  • La Chine depuis Mao : face aux pressions impérialistes et aux menaces de guerre

    Le texte : https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/la-chine-depuis-mao-face-aux-pressions-imperialistes-et-aux-menaces-

    Cercle Léon Trotsky du 10 mars 2023 #conférenceLO #archiveLO

    1949 – 1971, la Chine sous embargo
    – Un siècle d’humiliation
    – La guerre fait changer les maîtres

    La révolution de 1949
    – Taïwan, une créature de l’#impérialisme
    – L’impérialisme met la #Chine sous embargo
    – Une aide soviétique… limitée

    1971 – 2011, l’engagement américain
    – 1971, le tournant de la politique américaine
    – La grande amitié sino-américaine
    – Le marché du milliard
    #Tiananmen, mais les affaires continuent
    – L’État chinois contre la classe ouvrière…
    – L’atelier du monde impérialiste
    – Un engagement sous pression
    – L’État chinois cherche à garder la main

    2011 à nos jours, le retour de la canonnière
    – Le pivot impérialiste vers l’Asie
    – Les points de friction régionaux
    – Une pression américaine de plus en plus forte
    – La Chine, poussée par ses contradictions internes
    – Puissance militaire et impérialisme
    – La dynamique à l’œuvre

    https://videos.lutte-ouvriere.org/download/video/20230310-clt-chine-partie-1-sd.mp4

    https://videos.lutte-ouvriere.org/download/video/20230310-clt-chine-partie-2-sd.mp4

    #maoïsme #révolution_bourgeoise #Mao

  • Une révolution à l’échelle d’un continent (James Connolly, 15 août 1914)

    L’éclatement de la guerre sur le continent européen rend impossible cette semaine d’écrire pour Forward sur tout autre sujet. Je ne doute pas que pour la plupart de mes lecteurs l’Irlande a cessé d’être, pour parler familièrement, le centre du monde, et que leurs pensées se tournent avec gravité vers un examen de la position du mouvement socialiste européen face à cette crise.

    À l’heure où j’écris, à la lumière des développements récents, de telles considérations risquent d’être très loin d’apporter des réflexions satisfaisantes au penseur socialiste. Car quelle est la position du mouvement socialiste en Europe aujourd’hui ? Résumons-la brièvement.

    Pendant une génération au moins le mouvement socialiste de tous les pays impliqués maintenant a progressé par sauts et par bonds et, de façon plus satisfaisante encore, par une croissance et un développement lents et continus.

    Le nombre de suffrages pour les candidats socialistes a augmenté à une vitesse phénoménale, le nombre d’élus dans toutes les assemblées législatives est devenu de plus en plus un facteur de perturbation pour les calculs gouvernementaux. Journaux, magazines, pamphlets et littérature de toute sorte enseignant les idées socialistes ont été et sont diffusés par millions dans les masses ; en Europe, chaque armée, chaque marine a vu une proportion sans cesse croissante de socialistes parmi ses soldats et marins et l’organisation industrielle de la classe ouvrière a perfectionné son emprise sur la machinerie économique de la société, et l’a rendue de plus en plus réceptive à la conception socialiste de ses devoirs. Dans le même temps, la haine du militarisme s’est répandue dans toutes les couches de la société, recrutant partout, et suscitant l’aversion contre la guerre même chez ceux qui dans d’autres domaines acceptaient l’ordre des choses capitaliste. Les associations antimilitaristes et les campagnes antimilitaristes des associations et partis socialistes, et les résolutions antimilitaristes des conférences internationales socialistes et syndicalistes sont devenues des faits quotidiens et ne sont plus des phénomènes dont on s’étonne. Tout le #mouvement_ouvrier est impliqué dans le mot d’ordre de guerre à la guerre, impliqué à la hauteur de sa force et de son influence.

    Et maintenant, comme le proverbial tonnerre dans un ciel bleu, la guerre est sur nous, et la guerre entre les nations les plus importantes parce que les plus socialistes. Et nous sommes impuissants.

    Et qu’advient-il de toutes nos résolutions ; de toutes nos promesses de fraternisation ; de tout le système soigneusement construit d’internationalisme ; de tous nos espoirs pour le futur ? N’étaient-ils tous que bruit et fureur, sans signification ? Quand un artilleur allemand, un socialiste servant dans l’armée allemande d’invasion, envoie un obus dans les rangs de l’armée française, explosant les têtes, déchirant les entrailles et broyant les membres de douzaines de camarades socialistes de cette armée, le fait qu’il ait, avant de partir au front, manifesté contre la guerre a-t-il quelque valeur pour les veuves et les orphelins faits par l’obus qu’il a envoyé lors de sa mission meurtrière ? Ou quand un fusilier français vide son fusil meurtrier dans les rangs de la ligne d’attaque allemande, sera-t-il capable de tirer quelque réconfort de la possibilité que ses balles tuent ou blessent des camarades qui se sont unis dans de tonitruantes ovations à l’éloquent Jaurès, quand celui-ci a plaidé à Berlin pour la solidarité internationale ? Quand un socialiste enrôlé dans l’armée de l’empereur d’Autriche enfonce une longue et cruelle baïonnette dans le ventre d’un conscrit socialiste de l’armée du tsar de Russie, et qu’il la tourne de telle sorte que quand il la retire il entraîne les entrailles, est-ce que cet acte terrible perd de sa monstrueuse cruauté du fait de leur commune adhésion à une propagande antiguerre du temps de la paix ? Quand le soldat socialiste originaire des provinces baltes de la Russie est envoyé en Pologne prussienne bombarder villes et villages jusqu’à ce qu’une traînée de sang et de feu couvre les foyers des Polonais sujets malgré eux de la Prusse, sera-t-il à son tour soulagé à la pensée que le tsar qu’il sert a envoyé d’autres soldats quelques années auparavant porter les mêmes dévastation et meurtre dans ses foyers près de la Baltique, alors qu’il contemple les cadavres de ceux qu’il a massacrés et les foyers qu’il a détruits ?

    Mais pourquoi continuer ? N’est-il pas clair comme la vie que nulle insurrection de la classe ouvrière, nulle grève générale, nul soulèvement généralisé de la classe ouvrière européenne n’occasionnerait ou n’entraînerait un plus grand massacre de socialistes que ne le fera leur participation comme soldats aux campagnes des armées de leurs pays respectifs. Chaque obus qui explose au milieu d’un bataillon allemand tuera des socialistes ; chaque charge de cavalerie autrichienne laissera sur le sol les corps tordus d’agonie de socialistes serbes ou russes ; chaque navire russe, autrichien ou allemand envoyé par le fond ou explosé jusqu’au ciel signifie chagrin et deuil dans les foyers de camarades socialistes. Si ces hommes doivent mourir, ne vaudrait-il pas mieux qu’ils meurent dans leur pays en combattant pour la liberté de leur classe, et pour l’abolition de la guerre, que d’aller dans des pays étrangers mourir en massacrant et massacré par ses frères pour que puissent vivre des tyrans et des profiteurs ?

    On détruit la civilisation sous vos yeux. Les résultats de la propagande, du travail patient et héroïque, du sacrifice de générations de la classe ouvrière sont annihilés par les gueules d’une centaine de canons ; des milliers de camarades avec lesquels nous avons vécu une fraternelle communion sont condamnés à mort ; eux dont l’espoir était de se consacrer à la construction en commun de la parfaite société du futur sont conduits à un massacre fratricide dans des désastres où cet espoir sera enterré sous une mer de sang.

    Je n’écris pas dans un esprit de critique chicanière avec mes camarades du continent. Nous savons trop peu ce qui se passe sur le continent, et les événements ont évolué trop vite pour qu’aucun d’entre nous soit en position de critiquer quoi que ce soit. Mais, croyant comme je le fais que serait justifiée toute action qui mettrait un terme au crime colossal qui se perpétue, je me sens obligé d’exprimer l’espoir qu’avant longtemps nous lirons la nouvelle de la paralysie des transports sur le continent, même si cette paralysie nécessite l’érection de barricades socialistes, des actes de révolte de soldats et de marins comme il y en eut en Russie en 1905. Même l’échec d’une tentative de révolution socialiste par la force des armes, succédant à la paralysie de la vie économique du militarisme, serait moins désastreuse pour la cause du socialisme que le fait que des socialistes permettent qu’on les utilise pour le massacre de leurs frères de combat.

    Une grande insurrection de la classe ouvrière au niveau du continent arrêterait la guerre ; une protestation universelle dans des meetings n’épargnerait pas à une seule vie un massacre sans raison.

    Je ne fais pas la guerre au #patriotisme ; je ne l’ai jamais fait. Mais contre le patriotisme du capitalisme - le patriotisme qui fait de l’intérêt de la classe capitaliste la pierre de touche du devoir et du droit - je place le patriotisme de la classe ouvrière, qui juge tout acte public selon ses effets sur le sort de ceux qui produisent. Ce qui est bon pour la classe ouvrière, je le considère comme patriotique, mais le parti ou le mouvement qui œuvre avec le plus de succès pour la conquête par la classe ouvrière du contrôle des destinées du pays dans lequel elle travaille, est la plus parfaite incarnation de ce patriotisme.

    Pour moi, par conséquent, le socialiste d’un autre pays est un patriote ami, de même que le capitaliste de mon propre pays est un ennemi naturel. Je considère que chaque nation est propriétaire d’une certaine contribution à la richesse commune de la civilisation, et je considère la classe capitaliste comme l’ennemi logique et naturel de la culture nationale qui constitue cette contribution particulière.

    Par conséquent, plus mon affection pour la tradition nationale, la littérature, le langage, les solidarités nationales est forte, plus je suis enraciné dans mon opposition à cette classe capitaliste, qui dans son goût sans âme pour le pouvoir et l’or, broierait les nations comme dans un mortier.

    Raisonnant à partir de telles prémisses, cette guerre m’apparaît comme le crime le plus effrayant de tous les siècles. La classe ouvrière doit être sacrifiée pour qu’une petite clique de dirigeants et de fabricants d’armes puissent assouvir leur goût du pouvoir et leur avidité pour la richesse. Les nations doivent d’être effacées, le progrès arrêté, et les haines internationales érigées en divinités à vénérer.

    #nationalisme #internationalisme #lutte_de_classe #révolution_sociale #guerre #guerre_impérialiste #impérialisme

  • Aux jeunes gens (Pierre Kropotkine)
    Les « Temps Nouveaux » (n°31 - 1904)

    C’est aux jeunes gens que je veux parler aujourd’hui. Que les vieux — les vieux de cœur et d’esprit, bien entendu — mettent donc la brochure de côté, sans se fatiguer inutilement les yeux à une lecture qui ne leur dira rien.

    Je suppose que vous approchez des dix-huit ou vingt ans ; que vous finissez votre apprentissage ou vos études ; que vous allez entrer dans la vie. Vous avez, je le pense, l’esprit dégagé des superstitions qu’on a cherché à vous inculquer ; vous n’avez pas peur du diable et vous n’allez pas entendre déblatérer les curés et pasteurs. Qui plus est, vous n’êtes pas un des gommeux, tristes produits d’une société en déclin, qui promènent sur les trottoirs leurs pantalons mexicains et leurs faces de singe et qui déjà à cet âge n’ont que des appétits de jouissance à tout prix..., je suppose au contraire que vous avez le cœur bien à sa place, et c’est à cause de cela que je vous parle.

    Une première question, je le sais, se pose devant vous. — « Que vais-je devenir ? » vous êtes-vous demandé maintes fois. En effet, lorsqu’on est jeune on comprend qu’après avoir étudié un métier ou une science pendant plusieurs années — aux frais de la société, notez-le bien — ce n’est pas pour s’en faire un instrument d’exploitation, et il faudrait être bien dépravé, bien rongé par le vice, pour ne jamais avoir rêvé d’appliquer un jour son intelligence, ses capacités, son savoir, à aider à l’affranchissement de ceux qui grouillent aujourd’hui dans la misère et dans l’ignorance.

    Vous êtes de ceux qui l’avez rêvé, n’est-ce pas ? Eh bien, voyons, qu’est-ce que vous allez faire pour que votre rêve devienne une réalité ?

    Je ne sais dans quelles conditions vous êtes né. Peut-être, favorisé par le sort, avez-vous fait des études scientifiques ; c’est médecin, avocat, homme de lettres ou de science que vous allez devenir ; un large champ d’action s’ouvre devant vous ; vous entrez dans la vie avec de vastes connaissances, des aptitudes exercées ; ou bien, vous êtes un honnête artisan, dont les connaissances scientifiques se bornent au peu que vous avez appris à l’école, mais qui avez eu l’avantage de connaître de près ce qu’est la vie de rude labeur menée par le travailleur de nos jours.

    Je m’arrête à la première supposition, pour revenir ensuite à la seconde ; j’admets que vous avez reçu une éducation scientifique. Supposons que vous allez devenir... médecin.

    Demain, un homme en blouse viendra vous chercher pour voir une malade. Il vous mènera dans une de ces ruelles, où les voisines se touchent presque la main par-dessus la tête du passant ; vous montez dans un air corrompu, à la lumière vacillante d’un lampion, deux, trois, quatre, cinq étages couverts d’une crasse glissante, et dans une chambre sombre et froide vous trouvez la malade couchée sur un grabat, recouverte de sales haillons. Des enfants pâles, livides, grelottant sous leurs guenilles, vous regardent de leurs yeux grands ouverts.

    Le mari a travaillé toute sa vie des douze ou treize heures à n’importe quel labeur ; maintenant il chôme depuis trois mois. Le chômage n’est pas rare dans son métier ; il se répète périodiquement toutes les années ; mais autrefois, quand il chômait, la femme allait travailler comme journalière... laver vos chemises peut-être, en gagnant trente sous par jour ; mais la voilà alitée depuis deux mois et la misère se dresse hideuse devant la famille.

    Que conseillerez-vous à la malade, Monsieur le docteur ? vous, qui avez deviné que la cause de la maladie, c’est l’anémie générale, le manque de bonne nourriture, le manque d’air ? Un bon bifteck chaque jour ? un peu de mouvement à l’air libre ? une chambre sèche et bien aérée ? Quelle ironie ! Si elle le pouvait, elle l’aurait déjà fait sans attendre vos conseils !

    Si vous avez le cœur bon, la parole franche, le regard honnête, la famille vous contera bien des choses. Elle vous dira que de l’autre côté de la cloison, cette femme qui tousse d’une toux qui vous fend le cœur, est la pauvre repasseuse ; qu’un escalier plus bas, tous les enfants ont la fièvre ; que la blanchisseuse du rez-de-chaussée, elle non plus ne verra pas le printemps, et que dans la maison à côté c’est encore pis.

    Que direz-vous à tous ces malades ? Bonne nourriture, changement de climat, un travail moins pénible ?... Vous auriez voulu pouvoir le dire, mais vous n’osez pas, et vous sortez le cœur brisé, la malédiction sur les lèvres.

    Le lendemain vous réfléchissez encore aux habitants du taudis, lorsque votre camarade vous raconte qu’hier un valet de pied est venu le chercher, en carrosse cette fois-ci. C’était pour l’habitante d’un riche hôtel, pour une dame, épuisée par des nuits sans sommeil, qui donne toute sa vie aux toilettes, aux visites, à la danse et aux querelles avec un mari butor. Votre camarade lui a conseillé une vie moins inepte, une nourriture moins échauffante, des promenades à l’air frais, le calme de l’esprit et un peu de gymnastique de chambre, pour remplacer jusqu’à un certain point le travail productif !

    L’une meurt parce que, toute sa vie durant, elle n’a jamais assez mangé, ne s’est jamais suffisamment reposée ; l’autre languit parce que durant toute sa vie elle n’a jamais su ce que c’est que le travail...

    Si vous êtes une de ces natures mollasses qui se font à tout, qui, à la vue des faits les plus révoltants se soulagent par un léger soupir et par une chope, alors vous vous ferez à la longue à ces contrastes et, la nature de la bête aidant, vous n’aurez plus [lacune] de vous caser dans les rangs des jouisseurs pour ne jamais vous trouver parmi les misérables. Mais si vous êtes « un homme », si chaque sentiment se traduit chez vous par un acte de volonté, si la bête n’a pas tué l’être intelligent, alors, vous reviendrez un jour chez vous en disant : « Non, c’est injuste, cela ne doit pas traîner ainsi. Il ne s’agit pas de guérir les maladies, il faut les prévenir. Un peu de bien-être et de développement intellectuel suffiraient pour rayer de nos listes la moitié des malades et des maladies. Au diable les drogues ! De l’air, de la nourriture, un travail moins abrutissant, c’est par là qu’il faut commencer. Sans cela, tout ce métier de médecin n’est qu’une duperie et un faux-semblant. »

    Ce jour-là vous comprendrez le socialisme. Vous voudrez le connaître de près, et si l’altruisme n’est pas pour vous un mot vide se sens, si vous appliquez à l’étude de la question sociale la sévère induction du naturaliste, vous finirez par vous trouver dans nos rangs, et vous travaillerez, comme nous, à la #révolution_sociale. [...]

    https://www.marxists.org/francais/general/kropotkine/1904/00/jeunes_gens.htm

    #Pierre_Kropotkine

  • 5 mars 1953 : la mort de Staline, pas du stalinisme
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/08/5-mars-1953-la-mort-de-staline-pas-du-stalinisme_540011.html

    Il y a 70 ans mourait Staline. De Hitler à Franco, de Horthy à Salazar, Mussolini et tant d’autres, le 20e siècle abonda en dictateurs écrasant les peuples. Il faut pourtant faire une place à part à #Staline car il dirigea un régime se disant socialiste alors que sa dictature porta, plus qu’aucune autre, des coups terribles au mouvement ouvrier et à son avant-garde révolutionnaire, en #URSS et partout dans le monde.

    Sous Staline, ce fut « minuit dans le siècle » : la trahison des révolutions dans les autres pays, la liquidation du #Parti_bolchevique, la terreur à grande échelle comme moyen de gouverner. Comment cela a-t-il pu arriver quelques années à peine après la #révolution_d’Octobre qui, en instaurant la démocratie des soviets, voulait ouvrir la voie au socialisme mondial ?

    Le « socialisme dans un seul pays » ?

    Si le jeune État soviétique finit par triompher de 4 ans d’une guerre civile effroyable imposée par les Blancs et les armées impérialistes, le pays en sortit exsangue, son économie ravagée et sa population épuisée. Le reflux de la vague révolutionnaire en Europe laissait l’URSS isolée, handicapée par son immense arriération sociale héritée du #tsarisme. Pire : alors que les ouvriers les plus conscients, survivants de la guerre civile, étaient absorbés par les besoins du nouveau pouvoir, la classe ouvrière, déjà très minoritaire avant-guerre, n’était plus en mesure de diriger son État.

    Cela renforça une couche sociale spécialisée dans la gestion de l’État, une bureaucratie que la #classe_ouvrière n’avait plus la force de se soumettre. Lénine avait tenté d’enrayer ce phénomène qui prenait des proportions monstrueuses, mais la mort mit fin à ses efforts. Des dirigeants et militants bolcheviques, qui s’étaient regroupés autour de #Trotsky fin 1923, allaient mener ce combat contre la #dégénérescence de l’État ouvrier et du Parti communiste lui-même.

    Dans la lutte que certains dirigeants avaient engagée pour succéder à #Lénine, la fraction du Parti communiste que Staline représentait au sommet du pouvoir s’appuyait sur les bureaucrates contre les révolutionnaires. Et une foule de cadres petits et grands de l’appareil dirigeant finirent par se reconnaître dans la fraction stalinienne. Prônant le « socialisme dans un seul pays », une aberration pour tout marxiste, Staline levait un drapeau contre Trotsky, resté fidèle à la théorie de la #révolution_permanente, qui avait été au cœur de la politique de Lénine et des #bolcheviks. Il indiquait aussi aux bureaucrates et à la bourgeoisie mondiale qu’avec lui c’en serait fini de la révolution dans tous les pays.

    Sous Staline, les #camps_de_concentration se remplirent de millions de travailleurs forcés : des opposants, réels ou prétendus tels, mais surtout un nombre effroyable d’ouvriers et de kolkhoziens condamnés pour des peccadilles, voire sans raison.

    En même temps, le régime vantait sa Constitution de 1936 comme « la plus démocratique du monde ». Alors que la politique stalinienne avait permis à #Hitler d’accéder au pouvoir en ­Allemagne et qu’ensuite elle avait étranglé la révolution en Espagne, la propagande chantait Staline comme « le défenseur des travailleurs », « l’ami des peuples ». Les Partis de l’Internationale communiste, dont le parti français, applaudissaient aux procès de Moscou, présentant l’URSS comme le paradis des travailleurs.

    Terreur bureaucratique et ordre impérialiste

    La #Deuxième_Guerre_mondiale fut une tragédie pour l’URSS et son peuple. La bureaucratie n’aspirant qu’à profiter en paix de sa position privilégiée, Staline avait cru échapper à la guerre en faisant les yeux doux aux démocraties occidentales, puis à l’Allemagne nazie. Confiant dans son pacte avec Hitler, Staline avait laissé l’#Armée_rouge sans préparation, après avoir décimé ses officiers. L’armée allemande atteignit Moscou et Leningrad en quelques semaines. Finalement, l’URSS put résister à Hitler, et à l’incapacité de la #bureaucratie à assurer sa défense, grâce à l’héroïsme de sa population, au front comme à l’arrière. Elle le paya de 20 millions de morts et d’immenses destructions.

    #Churchill et #Roosevelt ayant associé Staline à leur repartage du monde, celui-ci se chargea de défendre l’ordre mondial, d’empêcher que les peuples se lancent à l’assaut du pouvoir comme en 1917-1923. Il le fit dans l’Europe de l’Est que son armée occupait, et dans les autres pays en mettant les Partis communistes au service de la bourgeoisie, au nom de la « reconstruction nationale ».

    Cela accompli, l’impérialisme n’avait plus autant besoin de Staline. La guerre froide s’engagea, marquée par la constitution de l’#OTAN, une alliance militaire occidentale dirigée contre l’URSS. Face à cette menace, Staline chercha à s’assurer la loyauté des « #pays_de_l’Est » en affermissant son contrôle militaro-­policier, et par une série de procès contre leurs dirigeants.

    En URSS, Staline, qui craignait que la population relève la tête, accentua la #répression. Il fit envoyer en camps un million de soldats, ex-prisonniers en Allemagne, qu’il accusa de s’être laissé capturer. Il fit déporter des peuples entiers, sous l’accusation d’avoir trahi. Puis, il lança une affaire aux relents antisémites, un prétendu « #complot_des_blouses_blanches », prélude à une nouvelle #purge des milieux dirigeants.

    Le #stalinisme après Staline

    Aucun membre du Bureau politique ne pouvait se croire à l’abri. Aussi le 28 février 1953, quand Staline eut une attaque, ses lieutenants le laissèrent agoniser, le temps d’organiser des obsèques grandioses, et surtout sa succession. #Béria, chef de la police politique, donc le plus dangereux des prétendants, fit l’unanimité à ses dépens : il fut arrêté, puis exécuté, avec ses adjoints. #Khrouchtchev, chef du parti, fut le plus habile. Devenu successeur en titre de Staline, il l’accusa en 1956, au 20e congrès du parti, sinon de toutes les tares du régime, en tout cas d’avoir fait exécuter de nombreux « bons staliniens », disait-il en s’adressant aux #bureaucrates.

    Ce que l’on qualifia de « #déstalinisation » n’était guère plus que la promesse faite aux bureaucrates qu’ils pourraient jouir de leurs privilèges sans plus craindre pour leur vie.

    Le régime souleva un peu le couvercle de la #censure, surtout littéraire, un « #dégel » qui permit à l’intelligentsia de voir en Khrouchtchev un libéral. Mais le régime n’avait, sur le fond, rien perdu de son caractère parasitaire, réactionnaire, policier et violemment antiouvrier.

    Il le prouva dès juin 1953, en lançant ses tanks contre les ouvriers de Berlin-Est en grève. Puis il réprima dans la foulée les soulèvements des ouvriers tchèques de ­Plzen, polonais de Poznan et, en octobre-décembre 1956, Khrouchtchev dut s’y reprendre à deux fois pour faire écraser par ses chars la révolution des #conseils_ouvriers de #Hongrie.

    #pacte_germano-soviétique #impérialisme #éphéméride #révolution_russe #marxisme #léninisme #trotskisme #trotskysme #goulag #démocraties_populaires

  • "Le coup d’État fasciste en Allemagne" (24 mars 1933)

    Thèses du courant trotskyste majoritaire dans la prison de Verkhnéouralsk (publiées dans Le Bolchevik-léniniste n° 2, 1933)

    Un texte fondamental paru dans Les Cahiers de Verkhnéouralsk (Les bons caractères, pp. 163-206, 2021).

    https://les-passages.ghost.io/le-coup-detat1-fasciste-en-allemagne-le-bolchevik-leniniste-ndeg-

    1 – Le coup d’État contre-révolutionnaire qui a lieu en Allemagne, la contre-révolution de mars, est un événement de la plus haute importance historique… […]
    2 – La #crise_économique_mondiale a profondément ébranlé les fondements de la société capitaliste. Même un Léviathan impérialiste comme les États-Unis tressaille sous ses coups… […]
    3 – Les impérialismes français, britannique, américain n’avaient qu’un seul moyen de préserver l’équilibre interne de Weimar et de Versailles en Allemagne et en Europe : annuler ou reporter la dette de l’Allemagne et lui consentir de nouveaux crédits… […]
    4 – Ce qui créait les conditions d’une montée impétueuse du fascisme dans les esprits, c’était donc l’impasse économique dans laquelle la situation du capitalisme d’après-guerre avait conduit l’Allemagne, la crise économique profonde et le système de #Versailles, dans un contexte de faiblesse de l’avant-garde prolétarienne… […]
    5 – En fin de compte, la contre-révolution de mars signifie la liquidation des vestiges de la révolution du 9 novembre [1918] et du système de Weimar. Mais cela signifie-t-il aussi en même temps le retour au pouvoir des forces sociales et politiques qui gouvernaient l’Allemagne avant la révolution de Novembre, autrement dit une restauration au sens propre et concret ? […]
    6 – La victoire du fascisme allemand marque la fin de l’ère du pacifisme démocratique d’après-guerre et porte un coup dur, peut-être fatal, à la démocratie bourgeoise en tant que forme de domination bourgeoise la plus répandue dans les pays clés du capitalisme… […]
    7 – La contre-révolution de mars se fonde sur le croisement et l’imbrication des facteurs objectifs suivants… […]
    8 – Le fascisme allemand ne « s’implante » pas dans la #république_de_Weimar, il ne se dissout pas en elle, ne s’adapte pas « au cadre et aux formes de la #démocratie_bourgeoise », il les démolit et les envoie au rebut par un coup d’État réalisé en alliance avec les junkers du parti « national », que dirige le président de la République… […]
    9 – Les forces motrices de la contre-révolution de mars sont les cercles les plus réactionnaires et les plus chauvins du capitalisme monopoliste en Allemagne, de l’#impérialisme_allemand qui, à travers son parti fasciste, a transformé en un soutien social la petite bourgeoisie et les travailleurs déclassés… […]
    10 – Il est difficile de déterminer avec précision l’équilibre actuel des forces de classe en Allemagne. Le #coup_d’État est toujours en cours et le rapport des forces change donc d’heure en heure. Une chose est certaine : c’est une classe ouvrière désorientée et divisée qui, avant le coup d’État et depuis, s’est trouvée confrontée et continue de l’être au front uni et consolidé de la réaction… […]
    11 – La fin de l’Allemagne de #Weimar et l’effondrement de l’équilibre européen signifient la mort de la #social-démocratie allemande et le début de la fin pour le réformisme… […]
    12 – Au fil des ans, l’#opposition léniniste a observé avec inquiétude comment se développaient les événements en Allemagne, expliquant constamment l’ampleur qu’ils prenaient et leur très grande importance historique. Elle a constamment et sans relâche signalé quel danger, pour l’ensemble du #mouvement_ouvrier mondial, mûrissait en Allemagne sous la forme du fascisme… […]
    13 – La facilité avec laquelle la #contre-révolution a accompli son coup d’État, la bureaucratie de l’IC l’expliquera, demain bien sûr, par la « passivité » du prolétariat « qui n’a pas voulu accepter » le combat, et non par le fait que ni le Komintern ni la direction du #KPD (sans même parler de la IIe Internationale et du #SPD) n’ont aucunement préparé le prolétariat à résister, n’ont pas opposé de résistance au coup d’État et n’ont pas appelé la classe ouvrière à le faire…
    14 – Même nous, #bolcheviks-léninistes de Russie, avons sous-estimé toute la profondeur de la #dégénérescence de la direction du #Komintern et des partis communistes des principaux pays capitalistes… […]
    15 – La #bureaucratie_stalinienne a fait des avances à Hitler pendant trois ans, le considérant comme le futur maître de l’Allemagne. Par toutes ses actions et celles du Komintern, elle l’a aidé à aller au pouvoir. Elle a mis le pied de #Hitler à l’étrier, comme elle l’avait fait autrefois pour #Tchang_Kaï-chek… […]
    16 – La victoire du fascisme donne-t-elle un répit supplémentaire au capitalisme ? Bien que notre époque soit et reste celle des révolutions prolétariennes, bien que la victoire du fascisme exacerbe à l’extrême les contradictions de classes et interétatiques, la victoire de Hitler n’en renforce pas moins temporairement la domination politique de la bourgeoisie, repoussant quelque peu les dates de la révolution prolétarienne… […]
    17 – Comment, hors d’#Allemagne, y a-t-il le plus de chances que se réorganisent les forces résultant du coup d’État fasciste ?.. […]
    18 – Par ses trahisons en chaîne, le stalinisme a affaibli et désorganisé le prolétariat mondial, dont le soutien a préservé jusqu’à maintenant les vestiges du système d’Octobre… […]
    19 – La victoire du fascisme allemand non seulement ne signifie pas une stabilisation du capitalisme, mais elle porte au contraire toutes ses contradictions à un nouveau niveau, plus élevé… […]
    21 – Le #réformisme s’est épanoui sur la base de la démocratie bourgeoise. La crise de cette dernière a été une crise de la social-démocratie… […]
    22 – Le fascisme se renforce au pouvoir et devient de plus en plus fort d’heure en heure. La #terreur des gardes blancs a déjà commencé… […]
    23 – Le #fascisme est un méandre de l’histoire, une anicroche historique dans la progression générale de la #lutte_de_classe et de la #révolution_prolétarienne mondiale. Mais notre tâche n’est pas de rassurer les masses… […]

    #nazisme #stalinisme #trotskysme #trotskisme #trotsky #militants_trotskystes #isolateur #prison #Sibérie #Verkhnéouralsk #traité_de_versailles

  • #Fernand_Pelloutier #anarchisme #socialisme #syndicalisme #révolutionnaire #anticapitalisme

    Le 13 mars 1901 : la mort de Fernand Pelloutier, anarchiste, syndicaliste, révolutionnaire – 🔴 Info Libertaire

    « NOUS SOMMES (…) CE QUE LES POLITICIENS NE SONT PAS, DES RÉVOLTÉS DE TOUTES LES HEURES, DES HOMMES VRAIMENT SANS DIEU, SANS MAÎTRE ET SANS PATRIE, LES ENNEMIS IRRÉCONCILIABLES DE TOUT DESPOTISME, C’EST-À-DIRE DES LOIS ET DES DICTATURES, Y COMPRIS CELLE DU PROLÉTARIAT. »

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.infolibertaire.net/le-13-mars-1901-la-mort-de-fernand-pelloutier-anarchiste-syndicalist

  • #Révolution #dictature #classessociales #prolétariat #Luttedesclasses #dictatureduprolétariat #étatisme #communisme...
    #Jean_Grave #anarchisme #liberté #émancipation

    ★ LA DICTATURE DE CLASSE par Jean Grave (1895)... - Socialisme libertaire

    Mais c’est si bien un gouvernement, avec tous ses pouvoirs, tous ses attributs, qu’ils veulent établir que, pour le justifier à l’avance, les socialistes autoritaires proclament bien haut : qu’il faudra établir la « dictature de classe ». 

    Qu’entend-on par « dictature de classe » ? Voilà, par exemple, ce que l’on oublie d’expliquer. Ne serait-ce pas là encore un de ces mots pompeux, bien ronflants, bien sonores et tout à fait vides de sens, ne signifiant absolument rien ; mots creux que l’on jette, de temps à autre, en pâture à la foule, pour éviter de lui donner des explications que l’on serait bien en peine de fournir. Mots semblant contenir tout un monde de promesses, dont s’emparent les naïfs pour s’en faire un drapeau, et à l’aide desquels on les berne et on les bafoue. « Dictature de classe » ! Voyons donc ce que cela veut dire.

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2019/10/la-dictature-de-classe.html

  • Salut,

    je reviens un peu sur Seenthis pour vous inviter à jeter un œil et peut-être soutenir un projet de #jeu_de_rôles sur l’ #Insurrection qui est actuellement en financement participatif :

    https://electric-goat.net/preorders/insurrection

    Ici un podcast qui parle de ce jeu :

    Radio Rôliste 138 : L’INSURRECTION, interview avec Melville et Alexis

    https://www.radio-roliste.net/?p=3118
    https://media.blubrry.com/radio_roliste/s/www.radio-roliste.net/wp-content/uploads/powerpress/RR138-insurrection.mp3

    C’est un jeu qui s’inscrit dans le style de jeu #Belonging_Outside_Belonging et qui est donc sans dès, sans maître du jeu et qui met l’accent sur la narration, sur la construction d’une histoire par l’ensemble des joueuses et joueurs.

    Si vous ne connaissez pas les #Bob (qui sont un dérivé d’ #Apocalypse_World et des #PbtA) je vous conseille cet article et cette émission radio

    Radio Rôliste 116 : Bob fait communauté en marge de la société
    https://www.radio-roliste.net/?p=2125
    https://media.blubrry.com/radio_roliste/s/www.radio-roliste.net/wp-content/uploads/powerpress/RR116_BOB.mp3

    Un guide pour jouer aux jeux Belonging Outside Belonging
    https://www.cestpasdujdr.fr/un-guide-pour-jouer-aux-jeux-belonging-outside-belonging

    #jdr #jeux_de_rôles

    • Voici comment se présente le jeu, je soulignerai que l’un des désirs du jeu est de questionner la manière dont on imagine les #révolution :

      Sans dé ni meneur, L’INSURRECTION se pratique de 5 à 8 joueuses. On y raconte ensemble une révolte, un renversement social, de façon à la fois matérialiste et romanesque.

      #Matérialiste parce qu’il ne s’agit pas d’un récit de héros qui sauvent le monde. Ici, les grandes structures donnent le ton : qu’il s’agisse de l’ordre, du pouvoir, des médias, des religions, du peuple lui même, la grande Histoire n’est pas faite par les individus, mais bien par des entités enchevêtrées dans des rapports de force. Dans le jeu, on appelle ces rôles des emprises, et elles sont incarnées par une partie des joueuses, qui agissent un peu comme des meneurs de jeu qui n’auraient autorité que sur un thème particulier de l’histoire.

      #Romanesque, parce qu’au sein de la grande Histoire, il y a les parcours individuels de personnalités qui vont être percutés de plein fouet par un récit qui les dépasse. Des personnages qui vont essayer de tirer leur épingle du jeu, de s’inscrire dans une lutte qui leur correspond, ou encore de poursuivre malgré les événements un but personnel que le tumulte bouscule. Dans le jeu, on appelle ces rôles des trajectoires, et elles sont incarnées par les autres joueuses, qui vont amener de l’émotion et un regard à hauteur humaine dans tout ce qu’il se passe.

  • Le système nous fait une guerre totale, donc on ne peut pas jouer symboliquement à la bataille
    https://ricochets.cc/Le-systeme-nous-fait-une-guerre-totale-donc-on-ne-peut-pas-jouer-symboliqu

    Macron nous fait la guerre, et sa police aussi, mais nous on est déter pour bloquer le pays ! C’était un des slogans populaires lors du soulèvement des gilets jaunes. Macron, les gouvernements, le système en place (mégamachine, Etat-Capitalisme, technocratie, système policier, lobbies, patriarcat, système techno-industriel, productivisme, institutions anti-démocratiques, tyrannies...) et ses agents nous font en effet une guerre sans merci, une guerre contre les humains et l’ensemble des vivants. (...) #Les_Articles

    / #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, Révolution , Révoltes, insurrections, (...)

    #Révolution_ #Révoltes,_insurrections,_débordements...