Je ne vois pas trop cette contradiction, car au début du texte, j’ai l’impression qu’ils parlent surtout de ceux qui disent « on le sait déjà » sans le prouver, du genre « mais on le sait que les puissants surveillent tout, etc ». Tandis que #Edward-Snowden le prouve, et que PMO, dans leur démarche d’enquête minutieuse avec citation de multiples rapports publics et privés, sont souvent assez pointus aussi dans leurs enquêtes.
L’article est avant tout une mise en perspective de deux actualités simultanées : #Prism et la mort de #Clément-Méric. Et la comparaison des réactions « à #gauche » envers ces deux faits.
Notamment pour dire que la gauche monte vite au créneau pour crier au #fascisme « année 30 », alors que nous ne sommes plus dans les années 30, et que ces organisations ne disent jamais rien ou si peu sur le fascisme réellement existant et déjà en place, grâce à la #surveillance technologique, le puçage #RFID, l’#Internet_des_objets et autres babioles qui ne sont plus de la science fiction.
Snowden a raison. En France, le #rétro-fascisme à front bas et crâne ras, qu’on reconnaît au premier coup d’œil, obsède l’#anti-fascisme rétro, patrimonial et pavlovien, tout ému de combattre la bête immonde qu’on lui a tant racontée et qu’il croit connaître. Il est vrai qu’ils partagent quelquefois les mêmes goûts en matière de look et de dress code. Les skinheads, c’est quand même plus simple que les RFID et la « planète intelligente » d’IBM. Dénoncer « les origines françaises du fascisme » (Zeev Sternhell, Là-bas si j’y suis, France Inter) et « le retour des années 1930 » (Le Nouvel Observateur et cie), c’est plus facile que de s’attaquer au techno-#totalitarisme.
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Personne pour s’aviser que nous ne sommes pas dans les années 1930. Qu’après des décennies d’accélération technologique, à l’heure de la contention électronique, le « fascisme » aussi s’est modernisé. Il n’a plus le visage du Dictateur. Même plus celui de Big Brother. Mais celui des myriades d’actionneurs, capteurs, nano-processeurs, datacenters, super-calculateurs, Little Brothers, qui maillent, structurent, activent et pilotent la société de contrainte.
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Pendant que les attardés lèvent le poing, farouches et déterminés contre le spectre « des heures les plus sombres de notre Histoire », le pouvoir resserre le filet électronique. Avec l’approbation béate de la majorité « parce que la technologie, tout dépend de ce qu’on en fait. »
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La tyrannie technologique est plus pervasive et redoutable que 500 brutes alcoolisées. Elle exige de ses opposants plus que du pathos et des postures. Combattre le techno-totalitarisme, c’est-à-dire l’attaque la plus performante contre notre #liberté et contre la possibilité de choisir ce qui nous arrive, impose l’effort de comprendre la nature de cette attaque, et ses spécificités. Nous ne sommes pas dans les années 1930 ; il nous faut penser notre époque pour affronter notre ennemi actuel, et non les avatars du passé.