• Pour une approche alternative de la violence
    http://www.lien-social.com/Pour-une-approche-alternative-de-la-violence

    La violence est le thème de cette semaine de formation, animée à Paris par Richard Hellbrunn, inventeur de la psychoboxe. C’est la première fois qu’il forme un groupe venu de Russie. Psychologue clinicien, psychanalyste et professeur de boxe, il pratique la psychoboxe depuis trente ans, en parallèle de son travail en cabinet. « Il s’agit de passer par la dimension corporelle – à travers des combats de boxe d’une minute trente à frappe atténuée – pour arriver à la parole, résume-t-il, c’est une application psychanalytique au même titre que le psychodrame, par exemple. » Le psychologue l’utilise dans le cadre de thérapies individuelles avec des auteurs ou victimes de violence, et dans le cadre de formations continues avec des groupes d’éducateurs. Il a longtemps formé des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse dans le cadre de la « mission violence ».

    #boxe #psychoboxe donc #Richard_Hellbrunn

    • Doctissimo : Vous-même avez mis en place une prise en charge particulière, la « psychoboxe ». En quoi consiste-t-elle exactement et à qui s’adresse-t-elle ?

      Richard Hellbrunn : La psychoboxe est un travail que je mène depuis 25 ans. Il s’agit d’un combat de boxe anglaise, dans lequel les coups sont atténués. Ce n’est donc pas un combat sans limite, et il ne s’agit pas d’un exutoire. Le but est d’explorer sa violence, avec un partenaire en face de soi et un observateur extérieur. A l’issue du combat, les trois personnes se retrouvent pour parler de ce qu’ils ont vécu. La phase d’analyse permet d’exprimer les émotions et le ressenti. Cela permet en général de retrouver des repères. Il s’agit d’une psychanalyse, dans lequel le divan va être remplacé par un ring ! Au lieu de les allonger, je les mets debout ! Mais le processus reste le même que celui d’une psychanalyse plus classique. Cette méthode s’adresse à des gens très violents. Je travaille notamment avec de jeunes adultes qui sont en prison ou des adolescents qui sont sortis du système. Il ne serait pas possible de les prendre en charge par une psychanalyse « classique », dans une pièce avec un thérapeute ! Mais je travaille également avec ceux qui vont être confrontés quotidiennement à la violence : encadrement pénitentiaire, éducateurs… Quelquefois, je suis amené à travailler également avec des victimes de violence.
      Doctissimo : Quel recul avez-vous sur cette méthode ?

      Richard Hellbrunn : Depuis 25 ans, la psychoboxe a fait ses preuves. D’ailleurs, une vingtaine de praticiens en France la pratiquent aujourd’hui. Mais je tiens à préciser que cette méthode ne vise pas à changer les comportements, mais à aider les gens à comprendre ce qui se passe en eux, à trouver des repères. Souvent il y a une grande souffrance derrière la violence, que la psychoboxe peut aider à comprendre. Il est vrai qu’en pratique, la prise en charge va diminuer la violence chez les patients, mais ce n’est pas le but premier.

      http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/mag_2003/mag1107/ps_7210_violence_psychoboxe_itw.htm