• « Hériter » : le pouvoir économique de la famille : épisode 27/44 du podcast Le mot de l’éco | Radio France | France Culture
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/entendez-vous-l-eco/heriter-ce-qui-nous-revient-de-droit-8763884

    Depuis les années 1970, l’héritage fait son retour dans la constitution du patrimoine privé des français, atteignant des niveaux comparables à ceux du XIXème siècle. Comment le retour aux penseurs de ce "siècle de l’héritage" peut-il nous aider à repenser la transmission du patrimoine aujourd’hui ?

    Avec Mélanie Plouviez, maîtresse de conférences en philosophie à l’université Côte d’Azur, en charge du pilotage du projet de recherche « Philosophie de l’héritage » financé par l’Agence Nationale de Recherche

    #héritage #richesse #inégalités #économie #philosophie

  • Les milliardaires ont « amassé plus de richesses » en janvier que 15 millions de travailleurs pendant un an, selon Oxfam
    https://www.liberation.fr/economie/les-milliardaires-ont-amasse-plus-de-richesses-en-janvier-que-15-millions

    Après l’adoption de la taxe sur le patrimoine des ultra-riches à l’Assemblée jeudi 20 février, l’ONG membre du mouvement #TaxTheSuperRich veut maintenir la pression sur le sujet à l’international.

    Des milliards de dollars, encore des milliards et toujours plus d’inégalités dans le monde. Oxfam publie ce lundi 24 février un nouveau chiffre choc. En janvier, les #milliardaires ont gagné 15 500 milliards de dollars (14 800 milliards d’euros). C’est 314 milliards de plus que le mois précédent, explique l’ONG qui s’appuie sur les données du classement des milliardaires du magazine économique américain Forbes. Or pour gagner cette somme, il faudrait qu’environ 15 millions de personnes (1) travaillent pendant une année entière, compare Oxfam. Et si l’on s’intéresse au revenu des travailleurs les plus modestes, l’écart est encore vertigineux : la richesse totale des 35 % les plus pauvres de la population mondiale est de 241,5 milliards de dollars. Autrement dit, moins que le gain des plus riches du monde sur le premier mois de l’année.

    « Cette explosion de richesse des milliardaires constatée en janvier 2025, conforte la trajectoire observée depuis 2020 en France et dans le monde. En France, la note de Bercy [révélée par le Monde, ndlr] qui montre que la fortune des 0,1 % les plus riches a doublé en vingt ans montre qu’il y a aujourd’hui consensus sur le constat », estime Stanislas Hannoun, responsable justice fiscale et inégalités à Oxfam France, dans le communiqué de l’ONG. Il ajoute : « Il reste maintenant au gouvernement de passer aux solutions en réformant drastiquement la fiscalité appliquée aux plus riches notamment en taxant davantage le patrimoine. »

    Alors qu’en France les députés ont adopté jeudi soir la proposition de loi des Ecologistes pour que les ultra-riches paient au moins 2 % d’impôts sur leur patrimoine, le débat sur la taxation des milliardaires se poursuit aussi à l’international. L’objectif de la communication d’Oxfam est de « donner un élan » au mouvement #TaxTheSuperRich (taxez les super riches), lancé en janvier par plus de 50 organisations internationales, dont Amnesty International, Earth4All, Fight Inequality Alliance, Greenpeace International, la Confédération syndicale internationale ou encore Patriotic Millionaires, un club de 250 fortunes américaines, présidé par Morris Pearl.

    « L’inégalité croissante et extrême menace tout ce qui nous est cher : nos démocraties, nos économies, notre planète et notre société au sens large. Dans notre monde de plus en plus connecté, il s’agit d’un problème mondial qui exige des solutions mondiales. C’est pourquoi mon groupe, Patriotic Millionaires, est fier de s’associer à plus de 50 organisations internationales pour appeler les dirigeants du G20 à respecter leur engagement à coopérer pour taxer plus efficacement les super-riches » pris en juillet 2024, déclare-t-il selon des propos repris dans le communiqué. Depuis cette promesse, Oxfam calcule que la richesse des milliardaires a augmenté de 1 100 milliards de dollars.

    Dans le détail, #TaxTheSuperRich demande aux gouvernements du G20 d’« aboutir à un accord mondial pour taxer les super-riches à des taux suffisamment élevés pour réduire les inégalités, ainsi que des mécanismes pour mettre fin à l’évasion fiscale », « investir les milliards de dollars collectés dans la lutte contre la pauvreté, les crises climatiques et environnementales et l’élimination des inégalités extrêmes » et « approuver et soutenir activement la Convention fiscale des Nations unies en tant que plateforme inclusive pour la coopération fiscale mondiale ». A quelle échéance ? « Avant qu’il ne soit tard. »

    (1) Le revenu moyen mondial est d’environ 21 000 dollars par personne par an, selon Oxfam qui dit s’appuyer la base de données sur les inégalités dans le monde World Inequality Data Base et l’ONG.

    #riches #richesse

  • #Livre : Répondre aux #préjugés sur les #migrations

    « Les réfugié·es nous envahissent ! Les personnes migrantes profitent des aides sociales et ne sont pas intégrées ! Elles menacent notre sécurité et notre identité », etc.
    Elles sont nombreuses, en France, les personnes qui accordent du crédit à ces formules-choc qu’on entend régulièrement dans les médias, dans les discours politiques, sur nos lieux de vie. Les préjugés sur les migrations sont nombreux, encore plus en temps de crise : les migrant·es sont alors les coupables parfait·es. Mais ce sont des idées fausses qui ne reflètent en aucun cas la réalité des migrations.

    À travers le démontage de dix idées reçues courantes sur les migrations, ce petit #guide montre qu’il est possible de résister aux manipulations électoralistes et idéologiques qui voudraient faire des migrant·es et réfugié·es la source de tous nos problèmes. Il donne des arguments et des #chiffres basés sur des #statistiques officielles qui invalident ces préjugés pour faire percevoir les migrations comme une #richesse économique, sociale et culturelle, et même comme le seul avenir possible pour notre planète mondialisée.

    Ce guide offre également des pistes pour être citoyen·ne et solidaire des migrant·es au quotidien.

    https://www.pressenza.com/fr/2025/01/livre-repondre-aux-prejuges-sur-les-migrations
    #idées-reçues
    #invasions #chômage #crise #identité #sécurité #intégration #afflux

    ping @karine4

  • #Narcotrafic : le Sénat a adopté l’ensemble des articles de la #proposition_de_loi… On vous résume les principales mesures

    Mercredi soir, le Sénat a terminé l’examen de la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic. Un texte issu des travaux d’une commission d’enquête sur le sujet. « DEA à la française », statut du #repenti, nouveau parquet national… Le texte contient de nouveaux dispositifs pour que la France ne bascule pas vers un « narco-Etat ».

    « DEA à la française »

    Parmi les points forts de la proposition de loi, on retrouve à l’article 1, le renforcement de l’Office antistupéfiants (Ofast) structuré en une véritable « DEA à la française » (l’agence américaine de lutte contre la drogue, ndlr). En séance publique, Bruno Retailleau a précisé que l’état-major de l’Ofast serait composé de services de quatre ministères, l’Intérieur, Bercy, la Justice et l’Armée. « Vous vouliez l’interministérialité, il ne faut pas deux ministères il en faut quatre […] le patron sera désigné par la DNPJ avec un adjoint de la gendarmerie et un adjoint douanes, Bercy.

    La localisation du parquet national anticriminalité pas encore définie

    En ce qui concerne la création du nouveau #parquet_national_anticriminalité (#Pnaco), Gérald Darmanin a annoncé ne pas vouloir attendre le vote de la loi pour doubler, dès cette année, les effectifs de magistrats dans les juridictions pénales spécialisées (JIRS), et la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO) ». De même, si le futur Pnaco qui sera mis en place au 1er janvier 2026 sera situé « par défaut » à Paris. « Mais ça ne veut pas forcément dire que ce sera à Paris », a précisé le garde des Sceaux, précisant que la localisation pourrait changer le temps de la navette parlementaire, « le temps de challenger les équipes du ministère », en charge d’examiner d’autres villes comme Marseille.

    Un sous-amendement de la commission des lois supprime, par ailleurs, « le monopole qu’il était envisagé de confier au Pnaco ». Le nouveau parquet national pourra ainsi définir ses propres compétences, dans un dialogue avec les JIRS et les parquets locaux afin de pas priver les juridictions de toute possibilité de se saisir d’affaires graves. La création du Pnaco fait l’objet d’une proposition de loi organique que les sénateurs ont adoptée.

    C’était l’un des points forts des conclusions de la commission d’enquête du Sénat : frapper les narcotrafiquants au portefeuille. Les sénateurs ont adopté plusieurs dispositions visant à lutter plus fortement contre le #blanchiment_d’argent. L’article 4 prévoit, à ce titre, de systématiser les #enquêtes_patrimoniales dans le cadre des investigations relatives au narcotrafic et, d’autre part, de créer une nouvelle procédure d’injonction pour #richesse_inexpliquée. La systématisation avait été supprimée en commission des lois. « C’est ce qu’on appelle une fausse bonne idée. Nous nous en sommes rendu compte au fil des auditions parce que les services nous ont dit que ce n’était pas toujours utile […] Nous ne sommes pas favorables à ce que nous puissions encombrer divers services d’enquêteurs », avait justifié la corapporteure Muriel Jourda (LR) en présentant son avis défavorable à l’amendement du sénateur écologiste, Guy Benarroche qui proposait de rétablir cette systématisation.

    #Confiscation_des_biens rendue « obligatoire »

    Plusieurs amendements identiques ont cette fois-ci rendu « obligatoires », la confiscation de biens dont le propriétaire ne peut justifier l’origine, et condamné pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement.

    Interdire le #paiement_en_liquide des #voitures_de_location

    Bruno Retailleau a défendu un amendement proposant une mesure « radicale » contre l’avis de la commission des lois. Elle vise à interdire strictement tout #paiement_en_espèces d’une location de voiture. « La location de voiture, c’est une plaie. C’est une aide considérable aux narcotrafiquants […] ça facilitera le travail de l’autorité judiciaire puisque ce sera traçable », a-t-il justifié. Le rapporteur LR de la commission d’enquête, Etienne Blanc a proposé de fixer un seuil par décret, « 200 ou 250 euros au-delà duquel, le paiement en espèce serait interdit ».

    Un volet du texte porte sur les techniques spéciales d’enquête. Un amendement du président de la commission des affaires étrangères et de la Défense, Cédric Perrin (LR) pourrait, s’il est conservé au bout de la procédure parlementaire, bousculer les habitudes des trafiquants. Il oblige les #messageries_cryptées comme #WhatsApp ou #Telegram de permettre aux #services_de_renseignement d’accéder aux échanges des trafiquants.

    S’inspirant de la législation italienne « anti-mafia », les sénateurs ont réformé le statut des repentis (article 14) qu’ils jugent insuffisamment exploité en France. Les élus ont pris conscience, lors de leurs travaux, qu’un « informateur n’est pas celui qui est innocent de toute infraction ». C’est pourquoi, ils proposent d’étendre le #statut_de_repenti à ceux qui ont commis des crimes de sang, et créée une immunité de poursuites pour ceux qui bénéficieront de ce statut.

    Refonte du statut du repenti

    De quoi faire tiquer le garde des Sceaux, Gérald Darmanin qui avait déposé un amendement visant à revenir sur cette immunité. Il l’a finalement retiré en obtenant la garantie de la part du rapporteur PS, Jérôme Durain de « retravailler le texte » pendant la navette parlementaire. « Est-ce que les crimes de sang sont compris dans cette immunité ? Sans doute non […] Si notre dispositif n’est pas assez audacieux, selon vous. Le vôtre l’est peut-être trop », a estimé de ministre qui propose, en lieu et place de l’immunité, une réduction de peine pour les repentis. « Dire à nos compatriotes que nous abandonnons toutes les poursuites parce que quelqu’un aura parlé. Ce n’est pas évident non plus. Le garde des Sceaux est aussi le ministre des victimes », a-t-il rappelé. Cet article pourrait évoluer lors de la navette parlementaire.

    Dossier coffre

    Peut-être le sujet le plus sensible du texte, l’article 16 a nécessité de nombreuses suspensions de séance afin de permettre au gouvernement et au Parlement de s’accorder sur sa rédaction. Il vise à créer « un #dossier_coffre » dénoncé par le Conseil national des Barreaux comme « une atteinte au principe du contradictoire et aux « droits de la défense ». Ce dossier coffre ou « #procès-verbal_distinct », sous le contrôle d’une collégialité de magistrats, a, en effet, pour but de soustraire au contradictoire certains éléments de procédure pour les techniques spéciales d’enquête les plus sensibles, comme le recours à des technologies de pointe, d’écoutes ou de balisages. L’amendement du gouvernement. Il s’appuie sur la jurisprudence du Conseil constitutionnel qui considère qu’il n’est pas possible d’utiliser des éléments incriminants recueillis lors d’une technique pour laquelle les modalités de pose sont dans un dossier coffre. C’est pourquoi l’amendement prévoit que le dossier coffre a pour seule fonction d’orienter l’enquête. Les éléments incriminants issus d’actes ultérieurs d’enquêtes seront versés au contradictoire. Le dispositif voté prévoit toutefois une exception. Ces éléments pourront être utilisés en cas « d’intérêt exceptionnel pour la manifestation de la vérité » et lorsque « la vie ou l’intégrité physique d’une personne » est mise en jeu.

    La mesure a été rejetée par les socialistes et les écologistes qui s’inquiètent d’une remise en cause du #principe_du_contradictoire. « On ne limite pas aux données techniques ce qui est contenu dans ce procès-verbal distinct, (…) qui ne serait pas accessible aux parties. Ce n’est pas acceptable », a justifié la socialiste Marie-Pierre de La Gontrie.

    Les sénateurs ont aussi adopté l’article 20 visant à limiter le poids des nullités « provoquées » par certains avocats de narcotrafiquants, « lorsque la cause de nullité résulte d’une manœuvre ou d’une négligence de la personne mise en cause ». Un amendement de la commission des lois précise certains points dans le code de procédure pénale. Il interdit, par exemple, la désignation de l’avocat « chef de file » par lettre recommandée avec accusé de réception, dans les affaires de criminalité organisée. Il prévoit aussi que le dernier mémoire déposé par les parties doit reprendre l’ensemble des moyens de nullité, pour garantir la clarté des débats, ou encore il rejette les nullités fondées sur des moyens de communication non agréés, comme EncroChat et Sky ECC.

    Les dernières dispositions prévoient une série de mesures visant à renforcer les moyens juridiques de la politique de lutte contre la corruption dans les administrations sensibles. On trouve aussi une série de mesures visant à sécuriser les établissements pénitentiaires en autorisant, par exemple, les drones aux fins de prévenir l’introduction d’objets prohibés. Enfin, l’article 24 ouvre la possibilité de prononcer des interdictions administratives de paraître sur les points de deal. Un amendement des rapporteurs adopté en commission ouvre, de plus, la possibilité au préfet d’expulser de son logement, une personne impliquée dans un trafic de stupéfiants, si son logement est situé dans la zone d’interdiction de paraître.

    Le vote sur l’ensemble du texte et sur la loi organique aura lieu mardi 4 février.
    https://www.publicsenat.fr/actualites/parlementaire/narcotrafic-le-senat-a-adopte-lensemble-des-articles-de-la-proposition-d
    #loi #mafia #confiscation_de_biens #France

    • PPL Narcotrafic : les #droits et #libertés à nouveau victimes de l’addiction aux lois sécuritaires

      Communiqué de l’Observatoire des libertés et du numérique (OLN), Paris, le 28 janvier 2025.

      Voilà des mois que nos responsables politiques font mine de faire la guerre au trafic de drogues et que les médias leur emboîtent le pas de façon sensationnaliste, en amplifiant des faits graves, des tragédies humaines ou en donnant de l’écho à des opérations « choc ». Les sénateurs Jérome Durain (PS) et Étienne Blanc (LR), en cheville avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice, cherchent à renforcer le dispositif répressif et de surveillance, abaisser le contrôle de l’activité policière et réduire les droits de la défense au nom de la lutte contre le trafic de stupéfiants.

      L’Observatoire des Libertés et du Numérique (OLN) souhaite alerter sur les dangers de ce texte qui, au prétexte d’une reprise en main d’une problématique sociétale pourtant loin d’être nouvelle et appelant d’autres solutions que le tout répressif – comme le rappelait récemment le Haut commissaire aux droits humains de l’ONU -, vise à introduire et renforcer des mesures dangereuses pour les libertés et dérogatoires au droit commun.

      La proposition de loi « Sortir la France du piège du narcotrafic », outre qu’elle convoque l’imaginaire des cartels mexicains, vise à renforcer largement le régime juridique d’exception de la criminalité organisée. Ce dernier déroge déjà au droit commun en ce qu’il permet que soient utilisés les moyens d’enquête les plus intrusifs et attentatoires à la vie privée dès lors que la commission de l’une des infractions figurant sur une liste qui ne cesse de s’allonger, est suspectée. Elle englobe ainsi une grande partie des crimes et délits lorsqu’ils sont commis en bande organisée ou via la constitution d’une association de malfaiteurs, mais aussi toutes les infractions relevant du trafic de stupéfiants.

      La notion de criminalité organisée, insérée en 2004 dans le code de procédure pénale officiellement pour cibler des réseaux mafieux, s’applique donc en réalité à de nombreuses autres situations. Aujourd’hui, elle légitime, comme la lutte contre le terrorisme avant elle, d’élargir toujours plus les mécanismes d’exception en vue d’une répression accrue, au nom d’une logique d’efficacité, mais dont l’expérience montre qu’ils sont toujours détournés de leur finalité initiale. Par exemple, la qualification d’association de malfaiteurs a pu être utilisée dans des affaires relatives à des actions militantes, comme à Bure contre l’enfouissement des déchets nucléaires. En outre, depuis une réforme de 2016, les pouvoirs d’enquêtes du parquet, non indépendant car soumis à l’autorité hiérarchique du Garde des Sceaux, ont été renforcés et élargis en matière de criminalité organisée, évinçant encore un peu plus les garanties attachées à l’intervention du juge d’instruction.

      Mais surtout, ce texte prévoit de faire tomber toujours un peu plus les barrières encadrant la surveillance policière. À titre d’illustration, il propose d’élargir le champ d’utilisation des « boites noires », cette technique de renseignement qui analyse les données de toutes nos communications et données récupérées sur internet via des algorithmes au motif de « détecter » de nouveaux suspects, technique que nous dénonçons depuis sa création. Initialement prévue pour le seul champ du terrorisme, elle a récemment été étendue aux « ingérences étrangères » et serait donc désormais aussi autorisée « pour la détection des connexions susceptibles de révéler des actes de délinquance et à la criminalité organisées ».

      Le texte vise en outre à étendre la durée d’autorisation de la surveillance par géolocalisation ainsi que pour l’accès à distance aux correspondances en matière de criminalité organisée, tandis que l’article 23 amorce la possibilité d’utiliser les drones dans les prisons. De plus, il permettra à la police – via le service Pharos – de censurer sur internet « tout contenu faisant la promotion de produits stupéfiants ». Cette censure administrative avait été autorisée dans un premier temps pour les contenus pédopornographiques avant d’être étendue au terrorisme. Vous avez dit effet « cliquet » ? Ce texte constitue incontestablement une étape de plus vers la surveillance de masse et l’extension des pouvoirs de contrôle sécuritaire.

      Enfin, il innove avec une mesure extrêmement inquiétante : « le dossier coffre », ou « procès-verbal distinct ». Prévue à l’article 16 du texte, cette mesure a pour objectif d’empêcher les personnes poursuivies de connaître la manière dont elles ont été surveillées pendant l’enquête, afin qu’elles ne puissent pas contourner cette surveillance à l’avenir ou la contester dans le cadre de la procédure. Les sénateurs proposent ainsi tout bonnement que les procès-verbaux autorisant et détaillant les modalités de mise en œuvre de cette surveillance ne soient pas versés au dossier, autrement dit qu’ils ne puisse jamais être débattus. Les personnes poursuivies n’auraient ainsi plus aucun moyen de savoir ni de contester quand et comment elles ont été surveillées, y compris donc, en cas de potentiels abus des services d’enquête. Le législateur créerait une nouvelle forme de procédure secrète, introduisant par là une faille béante dans le respect du principe du contradictoire et par suite dans le droit pourtant fondamental à se défendre, maillon essentiel d’une justice équitable et d’une société démocratique.

      Si nous ne sommes à l’évidence plus étonnés de l’affaiblissement progressif des libertés publiques au nom des discours sécuritaires, une attaque à ce point décomplexée des principes fondateurs d’une justice démocratique témoigne de la profonde perte de repères et de valeurs des actuels responsables publics. Parce que la proposition de loi relative au trafic de drogues suscite de graves inquiétudes quant à l’atteinte aux droits et libertés fondamentales, nous appelons l’ensemble des parlementaires à rejeter ce texte.

      Organisations signataires membres de l’OLN : Globenet, Creis-Terminal, la Ligue des droits de l’Homme (LDH), le Syndicat des Avocats de France (SAF), le Syndicat de la Magistrature (SM), La Quadrature du Net (LQDN), le CECIL.

      https://www.laquadrature.net/2025/01/28/ppl-narcotrafic-les-droits-et-libertes-a-nouveau-victimes-de-laddictio

    • #Narcotrafic : une loi pour gagner la guerre

      Une proposition de loi transpartisane « visant à sortir la France du piège du narcotrafic », composé de 24 articles, est étudiée au Sénat. Elle est soutenue par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et le ministre de la Justice, Gérald Darmanin. Une batterie de mesures, qui fait écho à la législation anti-mafia italienne. Que contient cette proposition de loi ? Comment l’État peut-il reprendre le contrôle, notamment dans les villes moyennes et les zones rurales¿ ? On en débat avec le grand reporter spécialiste de la criminalité et de la police, Frédéric Ploquin, le sénateur UC des Français établis hors de France, ainsi que le Vice-président de la commission d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France ainsi que l’avocate pénaliste au barreau de la Seine-Saint-Denis, Clarisse Serre.

      https://www.publicsenat.fr/emission/sens-public/narcotrafic-une-loi-pour-gagner-la-guerre-e0

  • L’avion XB-1 de Boom Supersonic passe le mur du son : le nouveau Concorde ? (vidéo) - Numerama
    https://www.numerama.com/sciences/1892882-lavion-xb-1-de-boom-supersonic-depasse-le-mur-du-son-video.html

    XB-1, l’avion de Boom Supersonic, a franchi le mur du son le 28 janvier 2025, au-dessus du désert de Mojave. L’entreprise ambitionne de créer un avion de ligne supersonique, qui s’inscrit dans l’héritage du Concorde.

    « Boom est supersonique. » C’est en ces termes que la société Boom Technology, spécialisée dans l’aéronautique, a annoncé avoir réussi le premier vol supersonique de son avion XB-1. L’engin, présenté plus précisément comme un « avion démonstrateur », a décollé depuis l’aéroport et port spatial de Mojave, en Californie, le 28 janvier 2025.

    À 17h31 (heure de Paris), au-dessus du désert des Mojaves, « XB-1 a franchi le mur du son », s’est félicité Boom Supersonic dans un tweet. Boom Supersonic est la marque utilisée par Boom Technology, qui porte le projet de développer un avion supersonique capable d’embarquer des passagers.
    […]
    L’avion qui va remplacer le Concorde ?
    Le XB-1 est justement parfois présenté comme le « remplaçant du Concorde ». L’ambition de Boom Supersonic est bien de créer un nouvel avion supersonique dédié au transport de passagers, bien plus grand que le démonstrateur XB-1, et capable de voler à 1 800 km/h. « Le vol supersonique démontre que la technologie pour le vol supersonique de passagers est arrivée », estime Blake Scholl, fondateur et CEO de Boom Supersonic, cité dans le communiqué de l’entreprise. Concernant le carburant, Boom Supersonic précise que son avion utilisera un Carburant d’Aviation durable (« #SAF »).

    À terme, Boom Supersonic compte utiliser les technologies mises à l’épreuve avec le XB-1 dans son avion de ligne Overture. Cet avion est prévu pour transporter entre 64 et 80 passagers, à Mach 1,7. Boom Supersonic revendique plus de 130 précommandes déjà passées par diverses compagnies, dont American Airlines ou Japan Airlines.

  • #Multinationales et #inégalités multiples : nouveau #rapport

    Depuis 2020, les cinq hommes les plus riches du monde ont doublé leur fortune tandis que, dans le même temps, la richesse cumulée de 5 milliards de personnes a baissé. C’est ce que révèle le nouveau rapport d’Oxfam sur les inégalités mondiales.

    Si cette tendance se poursuit, nous pourrions voir dans près de 10 ans la fortune d’un multimilliardaire franchir pour la première fois le cap de 1000 milliards de dollars alors qu’il faudra encore 230 ans pour éradiquer la pauvreté.

    Malgré les crises successives, les milliardaires prospèrent. Pourquoi ? Car ils achètent le pouvoir politique et économique.
    Inégalités mondiales : les chiffres-clés

    #Monde

    - La fortune des 5 hommes les plus #riches a grimpé de 114 % depuis 2020.
    – La #fortune des #milliardaires a augmenté de 3 300 milliards de dollars depuis 2020, à une vitesse 3 fois plus rapide que celle de l’inflation.
    - Les 1 % les plus riches possèdent 48 % de tous les actifs financiers mondiaux.
    - Les pays riches du Nord détiennent 69 % des richesses mondiales et accueillent 74 % des richesses des milliardaires alors qu’ils n’abritent que 21 % de la population mondiale.
    - Au rythme actuel, il faudrait plus de deux siècles pour mettre fin à la pauvreté, mais dans à peine 10 ans nous pourrions voir pour la première fois la fortune d’un multimilliardaire franchir le cap des 1 000 milliards de dollars. Avoir 1 000 milliards, c’est comme gagner plus d’un million d’euros par jour depuis la naissance de Jésus-Christ.
    - Sept des dix plus grandes entreprises mondiales sont dirigées par un·e milliardaire.
    - 148 grandes entreprises ont réalisé 1800 milliards de dollars de bénéfices cumulés – soit 52 % de plus en moyenne sur les 3 dernières années – et distribué d’énormes dividendes à de riches actionnaires tandis que des centaines de millions de personnes ont été confrontées à des réductions de salaires réels.

    #France

    - Les quatre milliardaires français les plus riches et leurs familles – la famille Arnault, la famille Bettencourt Meyers, Gérard et Alain Wertheimer – ont vu leur fortune augmenter de 87 % depuis 2020. Dans le même temps, la richesse cumulée de 90% des Français a baissé.
    – Sur cette même période, les 42 milliardaires français ont gagné 230 milliards d’euros, autant que pour faire un chèque de 3 400 euros pour chaque Français-e.
    – Les 1 % les plus riches détiennent 36 % du patrimoine financier total en France alors que plus de 80% des Français ne déclarent posséder ni assurance-vie, ni actions directement.
    - 11 des plus grandes entreprises françaises ont réalisé 101 milliards de dollars de bénéfices entre juin 2022 et juin 2023, soit une augmentation de 57% par rapport à la période 2018-2021.
    - L’héritière Françoise Bettencourt est devenue la première femme milliardaire à voir sa fortune atteindre les 100 milliards d’euros.

    Grandes entreprises, médias : comment les milliardaires achètent le pouvoir

    Depuis 2020, l’accroissement de la fortune des milliardaires et l’accumulation de profits des multinationales sont intrinsèquement liés.

    A l’heure où l’élite économique se réunit à Davos, le rapport « Multinationales et inégalités multiples » révèle notamment que sept des dix plus grandes entreprises mondiales ont un·e PDG milliardaire ou un·e milliardaire comme actionnaire principal·e.

    Les grandes entreprises ont un pouvoir démesuré et sont une machine à fabriquer des inégalités. Salaires qui augmentent moins que la rémunération des PDG, bénéfices majoritairement utilisés pour rémunérer les actionnaires, optimisation fiscale : les milliardaires veillent avant tout à ce que les multinationales contribuent à leur propre enrichissement, au détriment du reste de la population.

    Ils utilisent par ailleurs leur richesse pour asseoir et conforter leur influence politique, en particulier via leur emprise sur les médias et leurs relations avec les hautes sphères de l’Etat.
    En France aussi, les milliardaires s’enrichissent et la pauvreté s’intensifie

    Les 4 milliardaires français les plus riches (Bernard Arnault et sa famille, Françoise Bettencourt Meyers et sa famille ainsi que Gérard Wertheimer et Alain Wertheimer) ont vu leur fortune augmenter de 87% depuis 2020.

    Sur la même période, les 42 milliardaires français ont gagné 230 milliards d’euros, soit l’équivalent d’un chèque de 3 400 euros pour chaque Français·e. Alors que les Français et Françaises subissent l’inflation de plein fouet et sont confronté·e·s à une véritable crise du pouvoir d’achat, l’enrichissement continu des ultra-riches fracture la société.

    Comme dans le reste du monde, l’omniprésence des milliardaires dans les mondes économique, politique et médiatique, est indéniable. En tête de proue : Bernard Arnault, à la tête de l’empire du luxe LVMH et de certains des plus grands médias français comme Les Échos ou Le Parisien, mais aussi le milliardaire Vincent Bolloré, qui fait des médias dont il est actionnaire principal une arme au service de l’extrême droite.

    Les recommandations d’Oxfam

    Oxfam appelle les États à réduire rapidement et radicalement le fossé entre les ultra-riches et le reste de la société grâce notamment aux mesures suivantes :
    Augmenter les impôts sur les ultra-riches

    Oxfam estime qu’un impôt sur la fortune pour les multimillionnaires et les milliardaires du monde entier pourrait rapporter 1 800 milliards de dollars par an.

    Plus précisément, Oxfam France formule une série de recommandations fiscales qui permettraient de dégager 88 milliards d’euros par an, tout en préservant le pouvoir d’achat de 70% des Français, dont :

    - Un impôt sur la fortune climatique pour les multimillionnaires et les milliardaires : Il s’agit de taxer, d’une part, le niveau de patrimoine (la taille de la fortune), et d’autre part, la quantité de CO2 qu’il contient (son impact sur le climat).

    Réguler les multinationales

    – Encadrer la part des bénéfices versés aux actionnaires
    - Conditionner les aides publiques aux entreprises aux investissements dans la transition
    - Imposer un écart de rémunération de 1 à 20 entre le salaire du dirigeant et le salaire médian de l’entreprise.

    https://www.oxfamfrance.org/rapports/multinationales-et-inegalites-multiples
    #Oxfam #richesse #chiffres #statistiques

  • Depuis 2009, en France, le patrimoine des 10 % des ménages les plus riches a augmenté de 1600 milliards d’euros, soit l’équivalent de 56 % de la dette publique totale du pays
    Arnaud Brennetot
    https://www.linkedin.com/posts/arnaud-brennetot-34805b256_la-dette-et-laccumulation-du-capital-en-activit

    Depuis 2009, en France, le patrimoine des 10 % des ménages les plus riches a augmenté de 1600 milliards d’euros, soit l’équivalent de 56 % de la dette publique totale du pays… et cela pose la question de l’utilté du capital national

    ce gars là est un dangereux communiste, à mon avis ;-)

  • Jeff Bezos deletes ’LGBTQ+ rights’ and ’equity for Black people’ from Amazon corporate policies

    Amazon’s modifications mirror similar actions taken by other major companies after Trump’s election victory, including Meta, McDonald’s, and Walmart

    https://www.irishstar.com/news/us-news/jeff-bezos-deletes-lgbtq-rights-34533955

    Amazon has recently made several major internal changes, including removing statements advocating for LGBTQ rights and racial equity from its public listing of corporate policies. This is a bold move for the second-largest employer in the world, which also just announced a documentary with First Lady Melania Trump.

    The deletion of previous statements pledging to commit to “equity for Black people” and “LGBTQ+ rights” were removed from a page on the company’s website in December, as were any mentions of the word “transgender,” according to The Washington Post.

    Elon Musk furious after Wikipedia page calls his gesture a ‘Nazi salute’ and demands drastic action

    https://www.irishstar.com/news/us-news/elon-musk-furious-after-wikipedia-34532109

    The founders of Wikipedia said that their site is “not for sale” after Musk lashed out, calling it “an extension of legacy media propaganda”. Elon Musk is furious after his Wikipedia page referred to his confusing on-stage gesture as a ‘Nazi salute.’

    Yesterday, as the dust settled from Donald Trump’s second inauguration, the Space X CEO responded to the outrage he caused. Musk made an appearance at the Capital One Arena where a victory rally was held for Trump, and made a concerning arm motion to the crowd, which the public interpreted as a Nazi Salute.

    #Trump_décadence
    #fascisme
    #nouveau_fascisme
    #riches

  • « Sur l’immigration, le récit de Donald Trump évolue au gré des rapports de force dans son camp », Marie-Cécile Naves
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/03/sur-l-immigration-le-recit-de-donald-trump-evolue-au-gre-des-rapports-de-for

    Durant toute sa campagne, Donald #Trump s’est engagé à réduire de manière drastique l’#immigration non seulement illégale, mais aussi légale. Son souhait de confier cette tâche à l’ancien policier Tom Homan – l’artisan de la séparation de plus de 4 000 enfants de leurs parents immigrés entre 2017 et 2021 – allait dans ce sens.
    Le récit trumpien se décline en trois points : la lutte contre la délinquance (le #migrant étant automatiquement associé au criminel) ; la préservation d’une identité (blanche) américaine mythifiée ; et, précisément, l’efficacité économique. Ces trois objectifs sont liés entre eux, le travailleur immigré étant présumé prendre le travail du « vrai » Américain.

    Dans les faits, la perspective d’une expulsion des quelque 11 millions de clandestins, mais aussi de leurs enfants, même si ces derniers sont en situation régulière, s’avère, au-delà des problèmes éthiques et pratiques qu’elle pose, une aberration économique.

    En 2022, on comptait 30 millions d’immigrés dans la main-d’œuvre du pays (soit 18 %), dont 8 millions de travailleurs illégaux indispensables à de nombreux secteurs économiques. Les sans-papiers représentent ainsi jusqu’à un tiers des employés dans l’#agriculture, le #BTP, les #loisirs, la #restauration, les #services_à_domicile ou à la personne, en particulier parce qu’ils sont les seuls à accepter certains emplois peu qualifiés.

    Cependant, nombre d’entre eux sont très demandés en raison de leur niveau de qualification : aux Etats-Unis, un tiers des immigrés possèdent un diplôme de l’enseignement supérieur (soit la même proportion que les citoyens américains), ce qui les conduit à occuper des emplois à haute valeur ajoutée : banque, nouvelles technologies, recherche fondamentale et appliquée, etc.
    Une étude du National Bureau of Economic Research, un centre de recherche indépendant, a montré qu’ entre 1990 et 2015 les immigrés ont concentré 16 % des inventions et 23 % des innovations. Ils créent, en outre, plus souvent leur entreprise, et donc des emplois, dont bénéficient également les Américains : les deux tiers des principales entreprises en intelligence artificielle ont été fondées par des immigrés, dont une part importante était au départ sans papiers.

    Opportunités d’emploi perdues

    Avec des expulsions massives, le marché du travail, malgré sa grande fluidité, ne se redéploiera pas de lui-même par un effet de vases communicants. La #compétitivité de nombreuses entreprises, petites ou grandes, s’en trouvera affectée, sur le plan national ou à l’échelle internationale : non seulement elles devront augmenter les salaires pour embaucher des Américains ou des immigrés légaux, ce qui aura un effet inflationniste, mais c’est toute une chaîne de production et de distribution qui en pâtira (sous-traitants, etc.). Autrement dit, des opportunités d’emploi seront perdues pour tout le monde.

    Par ailleurs, les économistes et la Banque mondiale s’accordent à dire que la #richesse créée par les immigrés, clandestins compris, est considérable : jusqu’à 8 % du PIB des Etats-Unis. Et, même avec un pouvoir d’achat plus faible que la moyenne, les sans-papiers restent des consommateurs, et paient des impôts locaux et fédéraux.

    Enfin, expulser des millions d’immigrés demandera des moyens policiers et judiciaires démesurés : l’American Immigration Council estime qu’arrêter, juger et expulser, chaque année, un million d’immigrés coûterait près de 90 milliards de dollars (87,5 millions d’euros wtf !!, ndc).

    Il est donc certain que le discours trumpien s’adaptera, quelles que soient les décisions prises, et quels que soient les faits. Le #récit du président élu évolue déjà au gré des rapports de force dans son camp. Pour l’heure, Donald Trump semble soutenir les « tech bros » de la Silicon Valley, symbolisée par Elon Musk, qui demandent le maintien et l’extension d’un système de visa, le H1B, pour leurs futurs ingénieurs et techniciens, contre l’extrême droite identitaire jusqu’au-boutiste, emmenée notamment par l’idéologue Steve Bannon. A contre-courant de ce que Trump affirme depuis des années.

    Marie-Cécile Naves est une politiste française, spécialiste des Etats-Unis et du féminisme, directrice de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques. Elle est l’autrice de plusieurs ouvrages, dont « Trump, la revanche de l’homme blanc » (Textuel, 2018).

    #économie #suprémacisme #racisme

  • #Emmanuel_Macron was the great liberal hope for France and Europe. How did it all go so wrong?

    The French president’s failures offer an object lesson in what happens when liberalism is stripped of its morality and values.

    When Emmanuel Macron was first elected in the spring of 2017, we were told that he was the future of liberal pluralism. The BBC said his victory was “a repudiation of the populist, antiestablishment wave” of that time. He was “the next leader of Europe” according to a Time Magazine cover. The Economist went one further. Its cover asked if he was Europe’s “saviour” and declared that he was mounting a revolution in democratic politics “without pike or pitchfork”.

    Seven years later, and Macron’s “peaceful”, “democratic” “revolution” is in ruins, as the president struggles to navigate a political crisis of his own making. In June, he called legislative elections that were unnecessary, lost them, and refused to concede defeat. Over the summer, France went through the second-longest period without a government in its recent history. The resulting Michel Barnier-led government was only able to survive for as long as it did thanks to a compact with the far right, before it crumbled after a vote of no confidence held on 4 December. Although Macron has now named François Bayrou as prime minister, it is unclear how this solves the fundamental problem that both the president and his agenda are widely hated in the country, and broadly opposed in the parliament.

    The balance sheet of Macronism explains his losing streak. When he took office, France’s deficit was 2.6% of GDP, in October 2024 it was at 6.2%. Who were the beneficiaries of such profligacy? They certainly aren’t public-school students and their stressed-out teachers having to work with the biggest classes in Europe. Nor are they the growing numbers of people living in “medical deserts”, where there is insufficient access to doctors or surgeons. The ultra-rich however, have done very well, with the top four fortunes in France increasing by 87% since 2020 according to Oxfam. Macronomics resembles Trussonomics in slow motion. It was a programme of unfunded tax cuts for the wealthy that the Macronists wrongly assumed would increase economic activity and therefore the tax take. According to Macron’s own economy guru, “this was not a bad strategy, but it didn’t work”.

    If his economic record undermines the narrative that Macron was the candidate of innovation and sound finances, his social and political record demonstrates that the Macron revolution was neither peaceful, nor particularly democratic, and it calls into question the labels of “liberal” and “centrist”, so often applied to the French president. Police violence has got markedly worse under Macron, with the number of bullets fired and people killed by police increasingly slightly, and the number of rubber bullets fired on crowds skyrocketing. He has also helped normalise the far right, talking up their preferred themes, using their language and passing an immigration law that Marine Le Pen hailed as an “ideological victory”.

    On top of this, he has governed in an increasingly anti-democratic manner, pushing through wildly unpopular measures using article 49.3 of the constitution to pass laws without a parliamentary vote, and trying to shut the leftwing New Popular Front (NPF) alliance out of government, despite it winning the most seats in this summer’s legislative elections. The activist Ugo Palheta writes about the process of the fascistisation of French society as parts of the media, civil service and business elite are radicalised to the right. Macron has handily helped this process along, with the far right achieving their best electoral results ever this summer.

    Recently, Macron has been fighting to try to keep the Netflix hit Emily in Paris in France. It is a fittingly absurd quest. Emily in Paris, like the summer Olympics, is a fantasy image of the France that Macron wants to rule, and intended to create. But the archetypal subject of Macron’s France is not Emily, the denizen of a startup nation inhabited exclusively by the rich and sexy, but rather more like Vanessa Langard, a yellow vest protester I met recently. Langard had been a decorator, and had to take a second job to help pay for her grandmother’s care. Langard was shot in the face and blinded by a rubber bullet at a protest in December 2018. When we spoke, she was distraught, sobbing as she described her anger at the refusal of the French state to designate her a victim of police violence, and how her mother comments that she has become more subdued since the assault.

    Vanessa’s life shows us the effects of Macronism in miniature. She was caught up in his crackdown on dissent and blinded by the increasingly militaristic weapons the state deploys against its citizens. Now 40, she is unable to work, and lives on the meagre benefits paid out to disabled people in France, one of hundreds of thousands pushed into precarity under Macron. She requires care, and so relies on an increasingly strained health system that the government wants to cut further. She is one of the 56% of French people who say life has become more difficult due to low incomes and rising costs, one of the 85% of people who fear that the next budget will negatively affect their financial situation, and one of the 77% who understand this to be the result of political decisions.

    Macron has more than two years to go until the next election, but he shows no sign of changing course. Over the summer, Libération revealed that there had been a series of secret meetings between Macronists and members of the far-right National Rally party brokered by Macron’s close adviser, Thierry Solère, helping normalise them further. Edouard Philippe, an ally of Macron and potential successor, is reported to have told Le Pen that he wants the next election to be a contest of “project against project” without “moral critique”.

    It does not bode well for liberalism that its pro-EU poster boy has become like King Lear, blinded by narcissism and wilfully handing the kingdom to a destructive force he helped create. Macron offers an object lesson in the exhaustion of liberalism. When the form and appearance of liberalism remains, but its content and values are evacuated, what remains is a hollow, brittle thing. It becomes unable to improve the lives of anyone but the wealthy, unable to respond to inconvenient facts such as disappointing election results, unable to articulate even a moral critique of the far right which seeks to usurp it, and unable politically to stop its rise. Macronism has failed.

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2025/jan/02/emmanuel-macron-liberal-france-europe
    #Macron #libéralisme #moralité #valeurs #crise_politique #macronisme #économie #riches #pauvres #violences_policières #49.3 #fascistisation #portrait #bilan #Macron_vu_de_l'étranger #échec

  • Les #influenceurs pèseraient près de 6,5 milliards d’euros et 1,5 million d’emplois en France

    https://www.liberation.fr/economie/medias/les-influenceurs-peseraient-pres-de-65-milliards-deuros-et-15-million-dem

    Ça me semble énorme notamment pour le nombre d’emplois mais bon.

    Rien à voir mais je juxtapose avec le récent rapport gouvernemental sur les emplois publics :

    Travailler dans la fonction publique : le défi de l’attractivité

    https://www.strategie.gouv.fr/publications/travailler-fonction-publique-defi-de-lattractivite

    #emplois
    #richesse
    #économie
    #PIB
    #service_public
    #marketing

  • Quels sont les métiers qui paient le plus ?

    Chef d’entreprise, directeur d’hôpital, pilote d’avion, avocat : combien gagnent les professions les mieux payées ? L’Observatoire des inégalités présente son palmarès des métiers aux plus hautes rémunérations, du secteur privé et du public, pour les salariés ou les indépendants.

    https://inegalites.fr/Quels-sont-les-metiers-qui-paient-le-plus

    #rémunération
    #salaire
    #richesse

  • En Espagne, la possibilité d’un discours de gauche sur l’immigration
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/29/en-espagne-la-possibilite-d-un-discours-de-gauche-sur-l-immigration_6364304_

    En Espagne, la possibilité d’un discours de gauche sur l’immigration
    Sandrine Morel
    « L’Espagne doit choisir entre être un pays ouvert et prospère ou un pays fermé et pauvre », a lancé Pedro Sanchez à la tribune du Congrès des députés le 9 octobre. Avant d’ajouter, solennel : « Nous, Espagnols, nous sommes les enfants de la migration, nous ne serons pas les parents de la xénophobie. » Dans une Europe en proie au repli identitaire, le président du gouvernement espagnol offre une vision du phénomène migratoire à contre-courant de celle qui s’est imposée chez ses voisins.
    Faisant fi des imaginaires de la peur utilisés par l’extrême droite, le dirigeant socialiste s’applique à dessiner un tableau positif de la migration, à la fois humaniste et pragmatique. « Je pense que les gouvernements européens se trompent quand ils abordent le débat sur la migration, parce qu’ils le centrent sur des aspects négatifs », a-t-il expliqué le 23 octobre.
    Face à « l’hiver démographique » d’une Europe qui risque de perdre 30 millions de personnes en âge de travailler dans les vingt prochaines années, ou le fait que 150 000 emplois sont actuellement vacants en Espagne faute de main-d’œuvre, il défend l’immigration comme l’une des principales solutions. Alors que la politique de l’Italienne Giorgia Meloni a de plus en plus d’adeptes, Pedro Sanchez s’en démarque clairement. « La création de centres [de rétention] dans des pays tiers ne résout rien et crée de nouveaux problèmes », a-t-il déclaré. Au discours sécuritaire, il répond par les statistiques. « Si nous analysons les données de manière rigoureuse, en prenant en compte l’âge et le niveau de revenus, le taux de délinquance des étrangers est le même que celui des Espagnols. Ni plus ni moins. Parce que la réalité, c’est que les étrangers ne sont ni meilleurs ni pire que nous », a-t-il résumé le 9 octobre.
    Ce jour-là, à l’occasion d’une session parlementaire consacrée à l’immigration, convoquée à la demande du Parti populaire (PP, droite) en raison de la crise migratoire dont souffrent les îles Canaries – 33 000 migrants y sont arrivés depuis le début de l’année (+ 40 % en un an) –, il a invoqué l’histoire et ressuscité des valeurs européennes que beaucoup semblent avoir oubliées. M. Sanchez a rappelé que l’histoire des Européens ne peut pas être dissociée de celle des migrations. Dans le cas de l’Espagne, près de 2 millions de personnes ont émigré entre 1948 et 1978, fuyant la misère et le franquisme, dont la moitié de manière illégale.
    Ses arguments ne sont pas nouveaux, mais ils sont peu utilisés en ce moment et politiquement courageux, puisque en septembre, l’immigration est devenue pour la première fois la principale préoccupation des Espagnols, devant l’économie et le logement, selon le Centre de recherche sociologique – l’équivalent de l’Insee.
    Alors que l’extrême droite parle d’« invasion » à propos des Africains accostant aux Canaries, il cite des faits : la migration irrégulière ne représente que 6 % du total des immigrés entrés en Espagne ces dix dernières années, dont 40 % sont latino-américains, 30 % européens et 20 % africains.
    Si, auparavant, bien des migrants ne restaient pas en Espagne et continuaient leur route vers le nord, c’est de moins en moins souvent le cas. Cette réalité est présentée comme une opportunité. De fait, malgré un solde démographique naturel négatif, l’Espagne est passée de 46,9 à 48,6 millions d’habitants (+ 3,6 %) entre 2019 et 2024. Dans le même temps, elle a gagné 1,4 million d’actifs qui contribuent à la croissance de l’économie, devenue l’un des moteurs de l’Europe (+ 2,7 % du PIB attendu cette année).
    Sans ces migrants, les principaux secteurs de l’économie espagnole ne pourraient pas fonctionner. L’agriculture, la construction, l’hôtellerie « couleraient, car ils y constituent de 25 % à 50 % des travailleurs », rappelle M. Sanchez. Loin de « nous mettre en danger », comme l’affirme l’extrême droite, ils représentent « la moitié des personnes qui travaillent dans les soins aux jeunes enfants ou aux personnes âgées, a-t-il ajouté. Les immigrés ont un taux d’activité de quatre points supérieur aux citoyens nationaux et apportent 10 % des revenus de la Sécurité sociale ».
    M. Sanchez n’est pas seul en Espagne à tenir un tel discours. L’Eglise espagnole reste un rempart contre la xénophobie. « Les personnes ont le droit fondamental de pouvoir chercher une vie meilleure. Les frontières ont été inventées par les hommes, pas par Dieu », a rappelé en mars l’évêque César Garcia Magan, secrétaire et porte-parole de la Conférence épiscopale espagnole, appelant les fidèles à « ne pas faire l’équation migrant égale délinquant, voleur ou violeur » car c’est « une injustice ». Le président de la Confédération des organisations d’entreprises, Antonio Garamendi, patron des patrons, soutient, quant à lui, la régularisation massive des travailleurs sans papiers et une « immigration légale et ordonnée » face au manque de main-d’œuvre.
    « D’un point de vue pratique, Pedro Sanchez ne fait pas grand-chose de différent de ce qu’ont fait ses prédécesseurs en Espagne : il externalise la gestion de ses frontières au Maroc, on lui a reproché de procéder à des refoulements à chaud et il plaide pour des contrats de travail signés dans les pays d’origine », rappelle le politiste Pablo Simon, professeur à l’université Carlos-III de Madrid.
    « Cependant, d’un point de vue rhétorique, analyse-t-il, il a décidé de faire de l’immigration un sujet de lutte idéologique face à l’extrême droite, en insistant sur ses bénéfices économiques et sur le respect des conventions internationales sur les droits humains. C’est un pari osé, alors que la gauche européenne ne sait pas comment affronter un thème qui lui a volé une partie de sa base électorale. » C’est aussi un pari nécessaire pour ne pas laisser l’extrême droite imposer un récit de la migration univoque, largement fantasmé.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#immigration#politiquemigratoire#economie#vieillissement#sante#droit

    • Les 1 % les plus riches émettent autant de CO2 que deux tiers de l’humanité

      - Les 1% les plus riches ont été responsables de 16% des émissions mondiales en 2019.
      - Leurs émissions sont suffisantes pour provoquer 1,3 million de décès supplémentaires dus à la chaleur.
      - Les décès liés aux inondations sont sept fois plus importants dans les pays inégalitaires que dans les pays plus égalitaires.
      - Une taxation juste des ultra-riches permettrait de lutter à la fois contre les inégalités et contre les changements climatiques.

      Un nouveau rapport publié aujourd’hui par Oxfam révèle qu’en 2019, les 1 % les plus riches ont généré autant d’émissions de carbone que 5 milliards de personnes qui représentaient alors les deux tiers les plus pauvres de l’humanité. Ce rapport a été rendu public en amont de la Conférence des Parties (COP) sur les changements climatiques qui se tiendra à Dubaï, dans un contexte d’inquiétude croissante alors que l’objectif de limiter le réchauffement mondial à 1,5 °C semble de plus en plus difficile à réaliser.

      Ces émissions démesurées des 1 % les plus riches vont causer 1,3 million de décès supplémentaires liés à la chaleur, soit environ l’équivalent de la population de Bruxelles. La plupart de ces décès surviendront entre 2020 et 2030.

      « Les ultra-riches pillent et polluent la planète au point de la détruire, et laissent l’humanité en proie aux chaleurs extrêmes, aux inondations et aux sécheresses, dénonce Amitabh Behar, directeur général par intérim d’Oxfam International.

      « Depuis des années, nous luttons pour mettre fin à l’ère des combustibles fossiles et sauver des millions de vie, ainsi que notre planète. Il est plus que jamais clair que cet objectif n’est possible que si nous mettons également fin à l’ère de l’extrême richesse », estime M. Behar.
      77 millions de personnes responsables de 16% des émissions mondiales

      Le rapport « Égalité climatique : une planète pour les 99% » est basé sur des recherches menées par l’Institut de l’environnement de Stockholm (SEI). Il analyse les émissions de consommation générées par différents groupes de revenus en 2019, l’année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles. Ce rapport souligne l’écart considérable entre l’empreinte carbone des ultra-riches, dont le mode de vie gourmand en carbone et les investissements dans des industries polluantes comme les combustibles fossiles accélèrent le réchauffement climatique, et celle du reste de l’humanité.

      - Les 1 % les plus riches (77 millions de personnes) ont généré 16 % des émissions mondiales liées à la consommation en 2019, soit plus que l’ensemble des émissions liées aux voitures et au transport routier. Les 10 % les plus riches sont responsables de la moitié des émissions mondiales.
      - Il faudrait près de 1 500 ans à une personne appartenant au 99 % restants de l’humanité pour générer autant d’émissions de carbone que les milliardaires les plus riches produisent en un an.
      - Chaque année, les émissions des 1 % les plus riches annulent les économies de carbone réalisées grâce à l’utilisation de près d’un million d’éoliennes.
      - Depuis les années 1990, les 1% les plus riches ont consommé deux fois plus de budget carbone disponible pour limiter le réchauffement à 1,5°C que la moitié la plus pauvre de l’humanité.
      - Les émissions des 1 % les plus riches sont parties pour être 22 fois plus élevées en 2030 que le niveau requis pour limiter le réchauffement à 1,5°C défini dans l’Accord de Paris.

      Les pays à faible revenu, les plus sévèrement touchés par la crise climatique

      Les dérèglements climatiques et les inégalités perpétuent un cercle vicieux. Oxfam a constaté dans les pays dans lesquels elle est active que les personnes en situation de pauvreté, les femmes, les filles, les communautés autochtones et les pays du Sud global sont touchés de manière disproportionnée par les effets des changements climatiques qui, à leur tour, exacerbent les inégalités. Le rapport établit qu’il y a sept fois plus de décès dus aux inondations dans les pays plus inégalitaires. Les changements climatiques aggravent déjà les inégalités nationales et internationales.

      Les gouvernements peuvent s’attaquer au double fléau des inégalités et des changements climatiques en ciblant les émissions excessives des ultra-riches et en investissant dans les services publics et la réalisation des objectifs climatiques. D’après les estimations d’Oxfam, un impôt de 60 % sur les revenus des 1 % les plus riches réduirait les émissions d’une quantité supérieure aux émissions totales du Royaume-Uni et rapporterait 6,4 milliards de dollars par an pour financer l’abandon des combustibles fossiles et la transition vers les énergies renouvelables.

      « Nous devons montrer clairement l’interdépendance de ces deux questions. Tant qu’ils ne seront pas imposés, les plus riches vont continuer à spolier le reste de l’humanité, à détruire notre planète et à miner la démocratie. La taxation des richesses extrêmes renforcerait considérablement la lutte contre les inégalités et la crise climatique. Elle permettrait de générer des milliers de milliards de dollars qui sont requis pour investir dans nos démocraties et la mise en place de politiques gouvernementales réellement respectueuses de l’environnement », conclut M. Behar.

      https://oxfambelgique.be/les-1-les-plus-riches-emettent-autant-de-co2-que-deux-tiers-de-lhumani
      #rapport #1% #99%

      Pour télécharger le rapport :
      https://oi-files-d8-prod.s3.eu-west-2.amazonaws.com/s3fs-public/2023-11/VF%20Resume%CC%81%20executif_Oxfam_Franc%CC%A7ais%20.pdf

    • Les 1% les plus riches émettent autant de CO2 que deux tiers de l’humanité selon une étude d’#Oxfam

      En 2019, la frange la plus riche de la population mondiale (1%) a généré autant de CO2 que 5 milliards de personnes, qui représentaient alors les deux tiers les plus pauvres de l’humanité, indique l’ONG Oxfam dans un rapport publié lundi, à deux semaines de l’ouverture de la COP28 à Dubaï.

      Fondé sur les recherches de l’Institut de l’environnement de Stockholm (SEI), ce nouveau rapport, intitulé « Égalité climatique : une planète pour les 99% », analyse les émissions de consommation générées par différents groupes de revenus en 2019, dernière année pour laquelle des données sont disponibles.

      Selon les auteurs, les 1% les plus riches (77 millions de personnes) ont généré 15% des émissions mondiales liées à la consommation en 2019, soit plus que l’ensemble des émissions liées aux voitures et au transport routier. Les 10% les plus riches sont, quant à eux, responsables de la moitié des émissions mondiales.

      De l’autre côté de la pyramide, les 50% les plus pauvres ne sont responsables que de 8% des émissions en équivalent carbone sur la planète. « Il y a cercle vicieux qui s’installe avec la richesse, indique Alexandre Poidatz, responsable de campagne climat et inégalités chez Oxfam. Plus on est riche, plus on a un mode de vie qui émet du CO2. Cela s’explique par la consommation de biens de luxe non-essentiels et particulièrement polluants comme des yachts ou des jets. »

      Cet élément avait déjà été mis en avant par une étude scientifique réalisée aux Etats-Unis en 2021, qui démontrait que les 20 plus grands milliardaires des Etats-Unis avaient une emprunte carbone moyenne de 8000 tonnes de CO2 par an, alors qu’elle est de 8 tonnes pour un « Européen normal », et ce, en ne tenant compte que des émissions liées au logement, aux transports et aux yachts.

      D’après Oxfam, les 0,1% les plus riches émettent 77 fois plus de CO2 que l’objectif de 2,8 tonnes de CO2 par personne demandé par les Accords de Paris pour rester sous les 1,5°C de réchauffement climatique.
      La moitié des Belges font partie des 10% les plus riches

      Le riche n’est pas toujours l’autre. Car en jetant un œil à qui sont les « 10% les plus riches de la planète », on retrouve environ la moitié de la population belge assure Alexandre Poidatz d’Oxfam. Le fait de savoir où on se place au niveau mondial démontre que « notre mode de vie actuel général en Belgique n’est pas compatible avec un réchauffement climatique limité à 1,5°C. Et de fait, alors que le Belge émet en moyenne 6 à 7 tonnes de CO2 par an, on devrait descendre cela à 2,6 tonnes de CO2 par an. »

      Selon Oxfam, pour réduire cela, il est nécessaire que l’Etat propose des modes de consommation alternatifs et moins polluants, en favorisant par exemple le train face à la voiture individuelle.
      La solution ? Réduire les modes de consommation « non-essentiels »

      Pour réduire ces émissions carbone, et combattre en même temps les « inégalités extrêmes », Oxfam propose une taxation des plus riches. « Cela permettrait de réduire les inégalités en garantissant un revenu quotidien minimum de 25 dollars à chacun tout en réduisant les émissions mondiales de 10% ».

      Et d’un cercle vicieux « richesse - pollution », on passerait alors à un cercle vertueux « répartition des richesses - réduction des émissions de CO2 ». « Mais pour créer ce cercle vertueux, on a besoin que les décideurs politiques et économiques puissent orienter l’argent vers une transition écologique qui soit juste », pointe Alexandre Poidatz. Un appel lancé à 10 jours du début de la COP 28 au Qatar.
      Méthodologie

      Pour désigner la part de la population « la plus riche », Oxfam s’est basé sur le « Word inequality Database » qui classe la répartition mondiale des revenus des 5,15 milliards d’adultes en termes en parité de pouvoir d’achat (1 dollar permet d’acheter moins de choses aux USA qu’au Kenya). La méthodologie utilisée par Oxfam est accessible en anglais. L’ensemble des statistiques croisées entre revenus et émissions de CO2 sont consultables sur le site emissions-inequality.org.

      Les émissions de CO2 attribuées aux personnes, et a fortiori aux plus riches, ne tiennent pas compte des éventuelles sociétés dont ils auraient des parts.

      https://www.rtbf.be/article/les-1-les-plus-riches-emettent-autant-de-co2-que-deux-tiers-de-l-humanite-selon

  • « Un chèque de 7 000 euros pour chaque personne majeure » : La faible taxation des super-héritages va coûter 160 milliards aux Finances publiques dans les 30 prochaines années - lindependant.fr
    https://www.lindependant.fr/2024/09/17/un-cheque-de-7-000-euros-pour-chaque-personne-majeure-la-faible-taxatio

    Dans un rapport intitulé « Super-héritages : le jackpot fiscal des ultra-riches », l’organisation Oxfam dénonce la faible taxation des successions les plus élevées.

    En France, l’héritage demeure un facteur majeur de reproduction des inégalités. Selon une nouvelle étude d’Oxfam, parue ce mardi, 7 des 9 Français devenus milliardaires en 2024 sont des super-héritiers, et un quart des milliardaires du pays provient des trois mêmes familles. Alors que près de la moitié de la population n’hérite pas ou de très peu, le top 1% des héritiers d’une génération reçoit en moyenne plus de 4,2 millions d’euros net, et le top 0,1% reçoit environ 13 millions d’euros, soit 180 fois l’héritage médian.
    45%... en théorie

    En théorie, les super-héritages devraient être taxés à un taux marginal de 45% au-delà de 1,8 million d’euros, rappelle l’ONG. Cependant, il a été estimé que le top 0,1% de ces super-héritiers ne s’acquittent en moyenne que de 10% de droits de succession grâce aux diverses niches fiscales et exemptions existantes.

    Le pacte Dutreil est un exemple flagrant de niche fiscale bénéficiant aux super-héritiers, explique Oxfam. Il permet, sous conditions, d’exonérer 75% de la transmission des parts ou d’actions de certaines entreprises. Bien que le coût de cette niche fiscale soit officiellement estimé à 500 millions d’euros environ par les pouvoirs publics, le Conseil d’analyse économique chiffre plutôt son coût annuel pour les finances publiques à jusqu’à 3 milliards d’euros.

    Dans son rapport, l’organisation internationale de développement qui milite contre la pauvreté a calculé que, dans les 30 prochaines années, les 25 milliardaires français de plus de 70 ans transmettront à leurs héritiers plus de 460 milliards d’euros, sur lesquels l’État risque de perdre 160 milliards d’euros si les niches fiscales et exemptions actuelles sont maintenues. Cette somme colossale représenterait un chèque de près de 7 000 euros pour chaque personne atteignant la majorité dans les trois prochaines décennies, soit le coût moyen d’une année d’études supérieures en France, estime l’organisation.
    Fiscalité inadaptée

    Le système français de taxation des successions présente aujourd’hui de grandes disparités en fonction du lien de parenté officiel avec le donateur.

    En ligne directe (grands-parents ou parents et enfants), le taux moyen d’imposition est de 5% avec un abattement de 100 000 euros. Cependant, dès que l’on sort du premier cercle familial, les taux explosent. Par exemple, si l’héritage provient d’une tante ou d’un oncle, l’abattement chute à 7 967 euros et le taux de taxation s’envole à 55%.

    Ainsi, tandis que les super-héritages passent sous les radars de l’imposition, certaines petites transmissions payent injustement le prix fort.

    Cette situation souligne la nécessité d’une réforme fiscale plus équitable et transparente, préconise Oxfam. L’ONG appelle à une réforme ciblant les plus hauts héritages pour créer de nouvelles recettes pour l’État et financer les services publics et la transition écologique.

  • The Code of Capital: How the Law Creates Wealth and Inequality

    Capital is the defining feature of modern economies, yet most people have no idea where it actually comes from. What is it, exactly, that transforms mere wealth into an asset that automatically creates more wealth? The Code of Capital explains how capital is created behind closed doors in the offices of private attorneys, and why this little-known fact is one of the biggest reasons for the widening wealth gap between the holders of capital and everybody else.

    In this revealing book, Katharina Pistor argues that the law selectively “codes” certain assets, endowing them with the capacity to protect and produce private wealth. With the right legal coding, any object, claim, or idea can be turned into capital—and lawyers are the keepers of the code. Pistor describes how they pick and choose among different legal systems and legal devices for the ones that best serve their clients’ needs, and how techniques that were first perfected centuries ago to code landholdings as capital are being used today to code stocks, bonds, ideas, and even expectations—assets that exist only in law.

    A powerful new way of thinking about one of the most pernicious problems of our time, The Code of Capital explores the different ways that debt, complex financial products, and other assets are coded to give financial advantage to their holders. This provocative book paints a troubling portrait of the pervasive global nature of the code, the people who shape it, and the governments that enforce it.

    https://press.princeton.edu/books/hardcover/9780691178974/the-code-of-capital
    #loi #injustice #inégalités #capital #capitalisme #richesse #système_légal #dette
    #livre

  • We keep hearing about ‘legitimate concerns’ over immigration. The truth is, there are none

    Immigrants aren’t to blame for a society designed to benefit the richest – and it’s time Labour started telling the public so.

    Immigration is why your wages are low, or why you can’t get a decent job. It’s why you feel anxious about where you live, and why so many feel the pace of change has been too quick. People arriving on small boats are unlikely to subscribe to “British values” and Muslims need to integrate better – “they” aren’t like you.

    These statements make up the longstanding political orthodoxy on immigration. It is a doctrine that refuses to budge but must be tackled head-on – especially if politicians are as outraged by the recent violence as they say they are. The situation demands it. In the past two weeks, hotels housing people seeking asylum were set ablaze in Rotherham and Tamworth, a racial checkpoint was set up in Middlesbrough, and immigration advice centres were placed on a far-right target list.

    Most mainstream politicians agree that these are the actions of an extreme group of racists. But what they miss is the wider political atmosphere that bred such a violent, racist politics – which didn’t just come about because of videos from Stephen Yaxley-Lennon (Tommy Robinson). Westminster must take a long, hard look at itself: what many politicians now condemn, they also had a hand in manufacturing.

    The political “centre” usually reacts to the far right by denouncing its methods and distancing themselves from its coarse, racist rhetoric – but ultimately conceding to its underlying argument. In the days after the general election, Tony Blair advised Keir Starmer that to ward off the far right, he should celebrate what is good about immigration but be sure to “control” it. No matter how respectable and sensible such advice may seem to some within our political classes, the sentiment that “controlling” immigration is a way to appease socially conservative voters is one cause of the corrosiveness.

    Why? Because it implies that a fear of immigration is a legitimate concern, and that reducing immigration is the appropriate method to assuage that fear. It is this sentiment that could shape what comes next. One Conservative commentator has already suggested that reducing immigration is at least part of the picture in responding to the violence. In an acutely uncomfortable TV interview about the riots with the independent MP Zarah Sultana (recently suspended from Labour for voting to scrap the two-child benefit cap), Ed Balls maintained that “if you fail to control and manage immigration properly then things go wrong”.

    Are concerns about immigration “legitimate”? Demonstrably, no. People who arrive in the UK aren’t to blame for an economy designed to benefit the richest while exploiting and abandoning the poorest – immigration is not a significant causal factor of low wages and it’s not why people have insecure jobs. Anti-immigrant feeling isn’t a natural, inevitable reaction to change either. One study found areas with low levels of immigration had some of the highest proportion of leave voters in them – a vote that was at least partly motivated by anti-immigrant concerns. No: it is mainstream politicians and certain sections of the media that summon these feelings. They characterise certain groups of people, usually those who aren’t white (or not-quite-white), as a cultural threat – often targeting Muslims, no matter where they were born.

    The “legitimate concerns” in this case are illegitimate. Admitting this doesn’t mean dismissing what people are saying. Equally, engaging people with these views need not lead to legitimisation. The choice is not ignore or accept. Politics is about persuading people of another way; to think this can’t be done is patronising as well as dangerous.

    The government could change the narrative by making the history of empire and migration a statutory party of the curriculum, and by actively countering racism in the press, among opposition parties and within its own ranks. But it could also use this moment to change people’s material circumstances by getting rid of “hostile environment” policies and providing safe routes of travel (one of the only viable solutions to stop people from having to cross the Channel). It could also make visas cheaper, provide better housing, simplify labyrinthine Home Office processes and end temporary, exploitative visas, giving people the ability to come here on decent terms and stay if they want to.

    This boldness should be extended beyond immigration. The government should tax the richest, invest in public services and do what’s needed for a just transition from fossil fuels. This all matters in and of itself to improve people’s lives, but it is also a necessary response to what has happened. It would be a mistake to characterise the far-right riots as a cry of desperation from the poor: that ignores the racism at play and the many working-class people who are actively opposed to this kind of politics, including minorities. But making the country a fairer place, that is easier and better to live in, would help create a future for people to invest in – an alternative to the xenophobic, inward-looking allure of the right.

    This would, though, require a quite remarkable change of tack. The Labour government is gearing up for cuts, and one of the party’s attack lines in the election was that the ultra-hostile Tories were too liberal on immigration. But they should take notes from the vibrant anti-racist demonstrations, which project a more positive vision of the kind of country we can be.

    The reasons behind the recent violence are many and complex – it cannot be neatly chalked up to the immigration debate alone. But the anti-immigrant sloganeering needs to stop: whether it’s the appeasing of “legitimate concerns”, a commitment to “stop the boats” or the more-acceptable-in-polite-society promises to put “controls on immigration”. They have all played their part in leading us here. If politicians want to understand the far-right violence, this is one of the places they must start.

    https://www.theguardian.com/commentisfree/article/2024/aug/13/immigration-immigrants-society-rich-labour-public

    #problème #migrations #vérité #aucun_problème #réfugiés #idées_reçues #narration #contre-narration #bouc_émissaire #peur #économie #politique #environnement_hostile #hostile_environment #pauvres #riches #racisme #UK #Angleterre #stop_the_boats

    via @freakonometrics

    ping @karine4 @_kg_

    • #Hostile_Environment: How Immigrants Became Scapegoats

      How migrants became the scapegoats of contemporary mainstream politics

      Longlisted for the 2019 Jhalak Prize. From the 1960s the UK’s immigration policy - introduced by both Labour and Tory governments - has been a toxic combination of racism and xenophobia. Maya Goodfellow tracks this history through to the present day, looking at both legislation and rhetoric, to show that distinct forms of racism and dehumanisation have produced a confused and draconian immigration system. She examines the arguments made against immigration in order to dismantle and challenge them. Through interviews with people trying to navigate the system, legal experts, politicians and campaigners, Goodfellow shows the devastating human costs of anti-immigration politics and argues for an alternative.

      This new edition includes an additional chapter, which explores the impacts of the 2019 election and the ongoing immigration enforcement during the coronavirus pandemic.

      https://www.versobooks.com/products/777-hostile-environment

      #livre

  • Héritières, tricheuses et inutiles : découvrez les 500 fortunes de France
    https://www.frustrationmagazine.fr/500-fortunes

    Chaque été sort la publication la plus marxiste de toute la presse française : le classement annuel des 500 familles les plus riches de France, par le magazine Challenges. Quand un citoyen parle de ces 500 grandes fortunes, il est un odieux complotiste. Mais quand c’est le magazine officiel de la bourgeoisie française, c’est du […]

  • Climat : les 1% les plus riches polluent plus que 5 milliards d’êtres humains – le rapport accablant d’OXFAM
    (publié en 2023, ici pour archivage)

    Les chiffres de l’étude d’Oxfam « Égalité climatique : une planète pour les 99% » sont implacables. Que ce soit les particuliers, les entreprises ou à l’échelle des pays, la conclusion est toujours la même : les principaux destructeurs de notre monde se trouvent en haut de la pyramide des revenus. Le constat est accablant : les 1% les plus riches émettent plus de #CO2 que les deux tiers les plus pauvres de la population mondiale, soit 5 milliards de personnes.

    Les riches polluent, les pauvres en paient le prix. En dépit de trente ans d’alertes des conférences internationales et des rapports scientifiques, les politiques économiques hégémoniques se suivent et se ressemblent pendant que l’effondrement climatique s’accélère. Notre article.

    Climat : le capitalisme récompense les fossoyeurs de l’humanité

    Le constat est aussi clair que le ciel sans nuages à Dubaï : les 1% les plus riches émettent plus de CO2 que les deux tiers les plus pauvres de la population mondiale, soit 5 milliards de personnes. Et pendant que les ultra riches se préparent des bunkers climatisés en Nouvelle-Zélande, les plus pauvres essuient les conséquences dévastatrices du dérèglement climatique.

    Les chiffres du rapport d’Oxfam font voler en éclat les prétentions au pragmatisme des éditorialistes payés grassement par les milliardaires. Plus on se rapproche du sommet de la pyramide, plus le sommet de l’injustice perce de nouveaux plafonds. Les 0,1% les plus fortunés, une poignée de 770 000 individus, recrachent plus de CO2 que 38% de la population mondiale. Si cela ne vous donne pas de haut-le-cœur, vous n’avez probablement pas de pouls.

    En France, les révélations d’Oxfam sont tout aussi choquantes. Chaque personne appartenant à la clique des 1% les plus riches déverse autant de CO2 en un an qu’une personne au sein des 50% les plus pauvres n’en émettra en dix ans. Les 1% les plus riches, produisent en moyenne dix fois plus de CO2 par an que la moitié la plus démunie. Les 10% les plus riches sont responsables d’un quart des émissions de la France.
    Pour donner une chance de survie au 99%, il y a urgence à désarmer les 1%

    Les mesures proposées par Oxfam résonnent fortement avec celles présentées dans l’Avenir en Commun, le programme porté par Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle 2022 : Un impôt sur la fortune climatique, une taxe sur les dividendes pour les entreprises irrespectueuses de l’Accord de Paris, la fin des avantages fiscaux néfastes pour le climat, un conditionnement strict des financements publics aux objectifs climatiques, et une trajectoire contraignante de réduction des émissions pour les multinationales.

    Face à l’urgence, des solutions radicales s’imposent. Jusqu’au GIEC, le consensus scientifique est désormais à un programme pré-révolutionnaire. C’est pourquoi les médias du système ne parlent jamais des solutions. Quand ils finissent par parler climat, ils se cantonnent à du spectaculaire, souvent à côté de la réalité, parce qu’ils refusent par dessus tout de pointer les véritables responsables de la catastrophe.

    Pour aller plus loin : Climat : pourquoi les médias ne vous parlent jamais des solutions ?

    Et c’est pourquoi Oxfam a placé tout en haut le programme de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle 2022. C’est le seul qui propose une rupture avec le dogme économique néolibérale dans tous les aspects.

    https://linsoumission.fr/2023/11/20/climat-riches-polluent-oxfam
    #pollution #riches #pauvres #statistiques #chiffres #rapport #oxfam #climat #changement_climatique #responsabilité

    voir aussi :
    Les 10% les plus riches sont responsables de plus de la moitié des émissions de CO2
    https://seenthis.net/messages/877228

    Le rapport de #oxfam déjà signalé ici par @socialisme_libertaire et @biggrizzly :


    https://seenthis.net/messages/1027600
    https://seenthis.net/messages/1027540

    • 50 milliardaires polluent plus que 1,3 milliard de personnes

      L’ONG Oxfam a calculé le bilan carbone moyen des cinquante personnes les plus riches du monde et le résultat, publié le 28 octobre, est spectaculaire : un ultrariche émet 7 746 tonnes de CO2e par an rien qu’avec sa consommation de jets et yachts, contre 9 tonnes annuelles pour un Français moyen.

      Dans le détail, les vingt-trois milliardaires dont Oxfam a pu répertorier les données de vols en jets privés ont effectué 184 trajets en moyenne en 2023, pour une distance équivalente à dix fois le tour du monde. Elon Musk, qui détient au moins deux jets privés, est responsable en un an de l’équivalent de 834 années d’émissions d’une personne moyenne dans le monde.

      L’ONG a fait une seconde série de calculs en considérant, cette fois, les conséquences des investissements de ces milliardaires dans des entreprises émettrices de CO2. Selon ses résultats, les cinquante personnes les plus riches du monde polluent plus que 1,3 milliard de personnes, compte tenu de leur patrimoine financier. « Si les ultrariches ont un rôle disproportionné dans la crise climatique, ce sont aussi eux qui ont le pouvoir d’agir », conclut Oxfam, qui pousse pour l’instauration d’un impôt sur la fortune climatique, d’une taxe sur les dividendes et de taxes sur les activités polluantes.

      https://reporterre.net/50-milliardaires-polluent-plus-que-1-3-milliard-de-personnes

    • Les inégalités carbone tuent

      Oxfam publie une nouvelle étude inédite à l’approche de la COP29, qui se tiendra à Bakou du 11 au 22 novembre prochain. En calculant pour la première fois les émissions des jets privés, yachts et investissements polluants des milliardaires, l’étude d’Oxfam démontre comment les super-riches alimentent abondamment les inégalités climatiques mondiales.

      Ainsi, si tout le monde avait le même mode de consommation que le milliardaire moyen de l’étude d’Oxfam, le budget carbone mondial (la quantité de CO2e qui peut encore être ajoutée à l’atmosphère sans que les températures mondiales n’augmentent de plus de 1,5°C) serait épuisé en moins de deux jours.

      Inégalités climatiques : les chiffres-clés

      - Les 50 milliardaires les plus riches du monde polluent plus que 1,3 milliard de personnes dans le monde, uniquement via leur patrimoine financier.
      - Le budget carbone mondial serait épuisé en seulement 2 jours si toute la population consommait comme les 50 personnes les plus riches du monde.
      - En moyenne, un milliardaire parmi les 50 personnes les plus riches du monde, émet 7 746 tonnes de CO2e par an rien qu’avec sa consommation de jets et yachts. En comparaison, une personne parmi les 50 % les plus pauvres de l’humanité émet 1,01 tonne de CO2e par an (via sa consommation).
      - Bernard Arnault émet 1 200 fois plus d’émissions de CO2 qu’un⸱e Français⸱e moyen⸱ne.
      - L’empreinte carbone de consommation d’Elon Musk (5 947 tonnes CO2e) équivaut à 834 années d’émissions pour une personne moyenne dans le monde, ou à 5 437 années pour une personne faisant partie des 50 % les plus pauvres de la planète.

      Entre investissements polluants, jets et yachts, les émissions démesurées des milliardaires mondiaux

      Alors que les impacts du changement climatique s’accélèrent partout dans le monde, les émissions des super-riches continuent d’atteindre des sommets. L’étude d’Oxfam révèle ainsi que le budget carbone mondial serait épuisé en seulement 2 jours si toute la population consommait comme les 50 personnes les plus riches du monde.

      Les ultra-riches polluent non seulement via leur consommation (jets privés, yatchs…) mais aussi via leur patrimoine financier. Au-delà de leur train de vie, c’est en effet leurs investissements dans des entreprises fortement émettrices qui représentent le poste le plus important de l’empreinte carbone totale de ces ultra-riches. Selon le rapport d’Oxfam, les 50 personnes les plus riches du monde émettent plus de CO2e que 1,3 milliard de personnes sur terre, via leur patrimoine financier.

      En France, le milliardaire Bernard Arnault a une empreinte carbone liée à son patrimoine financier 200 000 fois plus élevée que celle d’un Français⸱e moyen⸱ne ! Autrement dit, Bernard Arnault émet autant de CO2e en 200 minutes (3h20) qu’un Français durant toute sa vie, via le patrimoine financier.

      Si les ultra-riches ont un rôle disproportionné dans la crise climatique, ce sont aussi eux qui ont le pouvoir de réduire leurs émissions et d’agir pour lutter contre ces conséquences dramatiques.

      https://www.oxfamfrance.org/rapports/les-inegalites-carbone-tuent
      #rapport