• Crowdfunding : le PDG d’une start-up mis en examen pour le détournement de 4 millions d’euros Le Figaro - Pauline Verge - 15 Mars 2018
    http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2018/03/15/32001-20180315ARTFIG00382-crowdfunding-le-pdg-d-une-start-up-mis-en-examen-

    Pour financer le lancement de ses produits, la start-up Rifft a eu recours à une campagne de #crowdfunding. Son PDG Lucas Goreta promettait à ses investisseurs de leur reverser 15% des recettes issues des ventes, cependant les produits annoncés n’ont jamais été mis sur le marché.

    D’entrepreneur audacieux à #escroc présumé, il n’y a parfois qu’un pas. Selon les informations de Nice-Matin, le patron d’une #start-up spécialisée dans les objets connectés est soupçonné d’avoir détourné quatre millions d’euros via une campagne de crowdfunding. Il a été mis mercredi en examen pour escroquerie par le tribunal d’Annecy.

    Il y a encore quelques mois, Lucas Goreta était décrit par Nice-Matin comme un entrepreneur tourné vers l’avenir, prêt à « conquérir le monde ». Sa #start-up #Rifft (Research & #Innovation For Future Technologies) a même été sélectionnée pour représenter la #French_Tech au Consumer Electronics Show qui a eu lieu à Las Vegas début janvier, et où elle avait même remporté deux prix.

    Créé en 2015 et basé à #Sophia-Antipolis (Côte d’Azur), Rifft est à l’origine de plusieurs projets innovants. Sur son site, la start-up affirme vouloir « remettre en question les certitudes, bouleverser les habitudes tout en enrichissant nos expériences ». Parmi les produits proposés, un #bracelet_connecté qui se fixe au cadran d’une montre classique, un robot éducatif destiné aux enfants ou encore une station de rechargement par induction. Pour les financer, Lucas Goreti lance une campagne de crowdfunding sous la forme de précommandes. Il promet à ses investisseurs de leur reverser 15% des recettes issues des ventes, sous la forme de « royalties ». Problème : la mise sur le marché des produits en question a sans cesse été repoussée.

    Chaîne de Ponzi
    Lucas Goreta n’en était pas à son coup d’essai, toujours selon Nice-Matin, qui rappelle qu’en 2007 il avait déjà été condamné à 18 mois de prison avec sursis et à cinq ans d’interdiction de diriger une entreprise. Le « business » de Goreta consistait à l’époque en un fonds de pension spécialisé dans les diamants. Le stratagème auquel il avait eu recours s’apparentait à celui de la « chaîne de Ponzi », déjà utilisé par Bernard Madoff, condamné en 2009 à 150 ans de prison. Pour attirer les investisseurs, le piège consiste à faire espérer à ces derniers des rendements très importants en contrepartie d’une faible prise de risque. Dans un second temps, l’argent des nouveaux investisseurs sert à rembourser les investisseurs précédents, et ainsi de suite. Cette dimension pyramidale n’avait cependant été que partiellement mise en place dans l’escroquerie de Lucas Goreta, puisque personne n’avait été remboursé...

  • #Maroc : chape de plomb sur le #Rif
    https://www.mediapart.fr/journal/international/140318/maroc-chape-de-plomb-sur-le-rif

    Casablanca, le 20 février 2018. © Rachida EL Azzouzi Impossible pour Mediapart, comme pour plusieurs confrères avant nous, de revenir dans la ville d’Al Hoceïma dans le Rif marocain, théâtre depuis octobre 2016 d’un #Hirak, mouvement populaire, d’une ampleur inédite en 18 ans de règne de #Mohammed_VI. Reportage sous étroite surveillance policière à Casablanca, où se déroule le procès d’une cinquantaine de militants.

    #International #Justice

  • La rivolta democratica dei berberi del Marocco

    “Nel #Rif non ci sono università, ospedali e infrastrutture. Siamo completamente emarginati dal centralismo del governo marocchino”, dice Reda Benzaza, portavoce del movimento popolare Hirak al shaabi, nato sulla scia delle proteste scoppiate nella città di Al Hoceima dopo la morte del pescivendolo Mouhcine Fikri nell’ottobre del 2016.

    Nella regione del Rif, nel nord del Marocco, le proteste per la morte di #Fikri hanno fatto da cassa di risonanza per le rivendicazioni sociali dei giovani. In questa zona infatti la disoccupazione tocca i livelli più alti del paese. Il movimento #Hirak_al_shaabi chiede al governo nuovi investimenti e un maggiore impegno nella lotta alla corruzione.

    Il reportage di Massimo Lauria e Gilberto Mastromatteo racconta, attraverso le voci degli attivisti, la nascita di una rivolta pacifica che è ancora in corso.

    https://www.internazionale.it/video/2018/02/21/rivolta-berberi-marocco
    #résistance #révolte #berbères #Maroc

  • La fibre de cannabis, voie d’avenir du #Rif marocain
    https://reporterre.net/La-fibre-de-cannabis-voie-d-avenir-du-Rif-marocain

    Cultivé depuis des siècles dans le nord du Maroc, le #cannabis n’est aujourd’hui produit (illégalement) que pour ses qualités psychoactives. Pourtant, explique l’autrice de cette tribune, la #fibre de #chanvre est un atout majeur pour le développement de cette région, en particulier pour ses usages dans la #construction.

    #architecture #histoire #maroc #rénovation_énergétique #déforestation

  • https://www.youtube.com/watch?v=krzqAm45DhI


    http://www.lefigaro.fr/musique/2018/01/11/03006-20180111ARTFIG00289-eddie-clarke-ex-guitariste-de-motorhead-est-deced

    https://www.facebook.com/OfficialMotorhead/posts/1796112430421057
    https://www.discogs.com/Eddie-Clarke-Fast-Eddie-Clarke-Anthology/release/5255331
    https://www.youtube.com/watch?v=JE1ypEqW9x8


    http://www.camionblanc.com/detail-livre-fast-eddie-clarke-par-dela-les-cimes-de-motorhead-1071.php
    #Fast_Eddie_Clarke #R.I.P rock in peace #guitariste #rock #hard_rock #blues

    #Motörhead fut sa vie, son sang. Il aurait tout donné pour en rester le guitariste, mais le destin et les événements en auront voulu autrement. Fast Eddie Clarke a pourtant marqué l’Histoire du groupe de #Lemmy_Kilmister, à tout jamais, de son jeu unique et de ses #riffs torrides. Il y eut les années Clarke, et il y eut le reste, comme une marque au fer rouge, indélébile. Ce #Heavy-Metal puissant qui influencera toute la scène #Metal de 1979 à nos jours, fut le résultat d’une longue lutte contre l’adversité. Le jeu si fin et expressif d’Eddie Clarke est celui d’un parcours balbutiant dans les tréfonds du Rock business anglais, entre deux jobs alimentaires, avant que notre héros trouve l’écrin idéal à sa musique. Une fois parti de Motörhead, il poursuivra une carrière musicale pleine d’embûches, mais parsemée de très bons #disques nécessitant une relecture attentive. Avec Fastway ou en solo, Fast Eddie Clarke reste un #compositeur, un guitariste et même un #chanteur de très haut niveau, injustement éclipsé par l’ombre du redoutable trio dont il fut l’incontestable #chef_mécanicien. Cet ouvrage retrace sa vie, sa carrière, et analyse son oeuvre au travers des albums d’une #discographie prolixe.

    source : La pulsation des inadaptables - #Evelyn_Pieiller
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/02/PIEILLER/58369

    • https://www.youtube.com/watch?v=q_Vn3XVPF8Y

      All life is a mystery,
      All things come to he who waits
      All things just a twist of fate
      It’s just a state of mind
      All your time is not your own
      It’s real hard to find out why
      It’s real hard to say good-bye
      To move on down the line...
      Both your eyes wide open
      You see the shape I’m in
      It wasn’t of my choosing
      It’s only bones and skin
      And I will plead no contest
      If loving you’s a crime
      So go on and find me guilty
      Just one more fucking time
      All your life is in your head
      All you dreams are in your sleep
      And if your dreams are hid too deep
      They’re just a waste of time
      When you try to chase the dream
      You never seem to know the time
      You never recognize the signs
      And nothing’s what it seems
      Both your eyes wide open
      You see the shape I’m in
      It wasn’t of my choosing
      It’s only…

      Motörhead - One More Fucking Time

    • @sinehebdo je savais même pas qu’il était mort le mois dernier. Je l’ai appris en achetant le diplo ce mois-ci.
      ça me fait penser au titre du bouquin de Jackie Berroyer
      « On ne se voit plus qu’aux enterrements, heureusement il y en a souvent » - ( Le Cherche Midi, 2007 )

  • EDF veut construire une piscine géante de déchets nucléaires à Belleville-sur-Loire
    https://reporterre.net/EXCLUSIF-EDF-veut-construire-une-piscine-geante-de-dechets-nucleaires-a

    Les #piscines de #La_Hague (Manche), où sont entreposés les combustibles usés des #réacteurs nucléaires, débordent ? Pas de problème, #EDF prépare actuellement, dans la plus grande discrétion, une nouvelle piscine « d’entreposage centralisé » où déverser le surplus. Selon les informations de Reporterre, EDF veut construire ce très grand équipement sur le site de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire, dans le Cher. Il pourrait accueillir entre 6.000 et 8.000 tonnes de métal lourd irradié (tMLi, l’unité de masse pour les #combustibles_irradiés) — en clair, l’équivalent de 69 à 93 cœurs de réacteur #nucléaire de combustibles brûlants et hautement radioactifs [1].

  • Au Maroc, l’interminable procès de la révolte du Rif
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/02/09/au-maroc-le-hirak-en-proces_5254234_3212.html

    Après plusieurs mois de discussions sur la forme, les audiences sur le fond ont débuté vendredi 26 janvier. L’ambiance est électrique. Aux trois accusés – en liberté provisoire – qui comparaissent ce matin-là, on reproche leurs liens avec Nasser Zefzafi. Pour preuves, des photos sont diffusées sur les rétroprojecteurs. On y voit les jeunes Rifains, tout sourire, aux côtés de Zefzafi ou dans les manifestations. Le ton monte entre une des avocates de la défense et le président du tribunal. Les échanges fusent – et prêtent parfois à sourire : « Ça se voit qu’ils sont proches », « Evidemment, ce sont des amis d’enfance ». Ou encore : « Pourquoi ne pas brandir le drapeau du Maroc ? », « Je n’en avais pas à la maison »…

    #hirak #Rif

  • Le pouvoir marocain ébranlé par un an de révolte dans le #Rif
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/10/26/le-pouvoir-marocain-ebranle-par-un-an-de-mouvement-social_5206040_3212.html

    C’est le dernier rebondissement d’un mouvement qui secoue le Maroc depuis un an et dont les répercussions vont bien au-delà d’une crise locale. Le roi Mohammed VI a limogé, mardi 24 octobre, plusieurs responsables politiques dont trois ministres. Selon le communiqué royal, la décision a été prise après la remise d’un rapport faisant état de « dysfonctionnements » dans un programme de développement destiné à la ville d’#Al-Hoceima, épicentre d’une contestation qui empoisonne le pouvoir depuis octobre 2016.

    Les remaniements ministériels ne sont pas exceptionnels dans le royaume, mais celui-ci détone par le nombre de personnes concernées et leur importance. Il concerne notamment Mohamed Hassad, ministre de l’éducation et ancien ministre de l’intérieur, un technocrate considéré comme proche du palais royal. L’annonce a été qualifiée de « séisme politique » par l’hebdomadaire marocain TelQuel. « Un remaniement de cette ampleur, c’est la première fois que cela arrive depuis le début du règne de Mohammed VI [en 1999], souligne le journaliste politique Abdellah Tourabi. C’est un signal perçu par beaucoup de gens comme positif dans le sens où il montre que la reddition des comptes touche tout le monde. Ça illustre aussi la volonté de se réconcilier avec Al-Hoceima. »

    #hirak

  • #Syrie : « 40.000 personnes ont été tuées à #Hama en 1982 et on ne sait toujours pas par qui »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/071017/syrie-40000-personnes-ont-ete-tuees-hama-en-1982-et-ne-sait-toujours-pas-p

    Enfant, Khaled Khani a assisté aux immenses massacres perpétrés par le régime syrien à Hama, en février 1982. Réfugié en France, il est l’une des six victimes ayant porté plainte, dans le cadre d’une procédure engagée en Suisse, contre l’un des principaux organisateurs des massacres, #Rifaat_al-Assad, oncle de l’actuel dictateur Bachar al-Assad. Il témoigne pour Mediapart.

    #International

  • Deux enquêtes visent #Rifaat_al-Assad pour crimes de guerre
    https://www.mediapart.fr/journal/international/270917/deux-enquetes-visent-rifaat-al-assad-pour-crimes-de-guerre

    Un collectif d’avocats, représentant huit témoins de deux massacres de masse perpétrés sous la direction de Rifaat al-Assad en 1981 et 1982, a dénoncé mercredi l’inaction de la justice helvétique, saisie en secret depuis 2013, et demandé l’arrestation de l’ancien vice-président syrien, oncle de #Bachar_al-Assad.

    #International #Hama #Syrie #Tadmor

  • #Rif, #terrorisme, immigration : Mohammed VI tourne le dos à l’actualité du #Maroc
    https://www.mediapart.fr/journal/international/280817/rif-terrorisme-immigration-mohammed-vi-tourne-le-dos-l-actualite-du-maroc

    Les forces de l’ordre encadrant la manifestation de Rabat du 11 juin 2017 © Louis Witter/Le Desk Le Maroc est au cœur de l’actualité internationale à travers les actes terroristes de ses ressortissants qui ont endeuillé l’Espagne. Dans son dernier discours à la nation, le roi n’a pas évoqué ce sujet lié aux migrations, ni celui, interne, de la crise sociale dans le Rif. Tous ces sujets concernent pourtant la nature de son régime, de plus en plus questionnée.

    #International #MVI

  • La fin du travail, le nerf de la guerre, Philippe Escande
    « Retours sur le futur (5/5). Des auteurs ont anticipé la société à venir dans des livres vendus à des milliers d’exemplaires. En 1997, Jeremy Rifkin théorisait ce qui allait inspirer la gauche française lors de nombreux débats politiques : la destruction des emplois par la technologie. »

    http://www.lemonde.fr/festival/article/2017/08/18/la-fin-du-travail-le-nerf-de-la-guerre_5174023_4415198.html

    Michel Rocard ne s’y était pas trompé : ce livre est « effrayant ». Dans la préface de l’édition française, il écrit qu’il est sidéré par l’ampleur du défi lancé par l’auteur de La Fin du travail (Jeremy Rifkin, La Découverte, 1997. Publication originale : The End of Work, 1995). Depuis plus de cinq mille ans, l’homme courbe l’échine sous le poids de ses obligations, et voilà que Jeremy Rifkin, spécialiste de prospective, annonce sa libération.

    Dans cet essai « torrentiel, déconcertant et parfois agaçant » – toujours selon Rocard –, l’auteur prédit que la technologie va progressivement faire disparaître la force de travail humaine et qu’il convient de s’y préparer en investissant massivement dans l’économie sociale. Il faut anticiper le chômage et l’extension de la misère, et aviver l’espoir de l’avènement d’une société moins marchande et plus solidaire.

    Il est déconcertant de constater qu’un débat lancé il y a plus de vingt ans ait refait surface, en France, lors de la campagne présidentielle de 2017. Bien des idées du candidat du Parti socialiste, Benoît Hamon, résonnent étrangement avec celles proposées par Rifkin : les robots vont tuer l’emploi, un revenu universel est nécessaire et il faut renforcer un tiers secteur non marchand. L’Américain a multiplié ses disciples.

    Vendu à 125 000 exemplaires aux Etats-Unis – ce qui est loin d’en faire un best-seller –, le livre a connu une belle carrière internationale. Traduit en dix-sept langues, il a lancé la carrière de son auteur et l’a installé dans le fauteuil confortable de prophète d’un monde nouveau, marqué par la triple révolution numérique, biologique et écologique. (

    Papy débonnaire
    Son ouvrage précédent, Au-delà du bœuf (Beyond Beef, Dutton Adult, 1992), plaidoyer d’un végétarien convaincu qui dénonce la consommation de viande et l’élevage bovin, ne laissait pas prévoir qu’il allait s’attaquer aussi abruptement à l’un des fondements de l’activité humaine. Douceur du regard, calvitie de notaire et moustache de sergent-major, on lui donnerait le Bon Dieu sans confession.

    Un révolutionnaire se cache pourtant derrière Jeremy Rifkin, ce papy débonnaire aux costumes soignés et aux pochettes de soie assorties. Son premier engagement, celui qui déterminera tout le reste, a lieu en 1967 quand, jeune diplômé en droit, il organise la première manifestation nationale contre la guerre au Vietnam. Plus tard, il épouse la cause de la lutte contre les manipulations génétiques. Il trouble, avec ses camarades, les cénacles de l’Académie des sciences, en déployant ses banderoles et en chantant « Nous ne voulons pas être clonés », sur l’air de l’hymne aux droits civiques (We Shall not Be Moved).

    En 1977, dans le Library Journal, le critique Ken Nash presse le destin de ce jeune homme qui n’avait pourtant produit qu’un seul livre (Own Your Own Job, Bantam Books, 1977) : « Le socialisme de Rifkin est aussi américain que la tarte aux pommes, écrit Nash. Il est peut-être notre plus talentueux vulgarisateur d’idées radicales. » La France va adorer.

    Multiples retirages

    Quelques mois après la publication de The End of Work, le sociologue français Alain Caillé dévore le livre et rêve d’une édition française. Théoricien du don et militant de l’anti-utilitarisme, alternative humaniste au libéralisme et au marxisme, il retrouve ses thèmes dans l’ouvrage de Rifkin : l’impasse de l’économie marchande qui exclut de l’emploi et la nécessité d’encourager l’économie solidaire.

    Il fait le siège de son éditeur, La Découverte, pour le convaincre de le publier. « Ça ne se vendra pas », le prévient François Gèze, le patron de la maison. A tort : il a vendu plus de 30 000 exemplaires la première année de sa sortie, sans compter les multiples retirages, qui élèvent le nombre à 57 000. « Et il s’en vend toujours aujourd’hui », pointe l’éditeur. Il faut dire qu’il avait réussi à convaincre son ami Michel Rocard de préfacer l’ouvrage.

    Philippe Séguin, à l’époque président de l’Assemblée nationale (1993-1997) et autre amoureux du débat sur le travail, avait décliné car Jeremy Rifkin exerce déjà sur le personnel politique, français comme européen, un attrait indéniable. Comme si ses idées originales ouvraient de nouveaux horizons à des décideurs en panne de solutions nouvelles. Avant la sortie de l’édition française, il était l’invité d’honneur d’une conférence de deux jours organisée par Philippe Séguin à Epinal, son fief des Vosges, rassemblant leaders syndicaux et chefs d’entreprise.

    « Nouvel esprit de paresse »

    Le succès de l’ouvrage est aussi dû à un concours de circonstances exceptionnel : rincés par une crise qui n’en finit pas en ce milieu des années 1990, les Français sont en proie au doute. « Contre le chômage, on a tout essayé », reconnaît, en 1993, le président François Mitterrand. On imagine alors la disparition de l’emploi. Un an avant la traduction de Rifkin, la sociologue et philosophe Dominique Méda publie Le Travail, une valeur en voie de disparition (Alto, 1995). Un tabou saute. La droite hurle à l’Assemblée face à ce « nouvel esprit de paresse ».

    Dans le même temps, la romancière Viviane Forrester fait un tabac avec son Horreur économique (Fayard, 350 000 exemplaires). L’entreprise n’est plus tendance, le débat s’installe à gauche. Mais nous sommes en France, et l’argumentaire économique promu par Rifkin vire à la controverse philosophique.

    Pour Méda, comme pour André Gorz et d’autres penseurs de gauche, la question du progrès technologique n’est pas centrale. Il s’agit d’affirmer que le travail, valeur réhabilitée au XVIIIe siècle avec les Lumières, ne constitue pas l’essence de l’homme et que l’entreprise ne doit pas être son seul horizon. Il convient d’en réduire la durée pour se consacrer à d’autres activités plus épanouissantes : la famille, la communauté, l’enrichissement intellectuel… La conclusion est identique à celle de l’Américain mais prend d’autres chemins.
    « Je ne dis pas que le travail va disparaître, assure la sociologue, mais je souhaite qu’il prenne moins de place. » Une idée que partage également l’économiste Gilbert Cette, professeur à l’université d’Aix-Marseille, et qu’il traduit en des termes plus économiques :
    « Augmenter le temps de loisirs est une forme de redistribution des gains de productivité. »

    Déprime des salariés

    A ces données s’ajoutent une déprime des salariés (le plus grand succès des éditions La Découverte à cette époque sera d’ailleurs Le Harcèlement moral, de Marie-France Hirigoyen, en 1998, vendu à 600 000 exemplaires…) et une réflexion à gauche qui s’oriente de plus en plus vers la réduction du temps de travail.

    A la faveur de la dissolution du Parlement par Jacques Chirac en 1997, la gauche, exsangue cinq ans plus tôt, revient au pouvoir. A court d’idées neuves, elle saute sur la réduction du temps de travail, soufflée à Martine Aubry par Dominique Strauss-Kahn. Gilbert Cette intègre le cabinet de la ministre et donne une réalité à ce vieux rêve.
    Jeremy Rifkin ne pouvait imaginer pareille consécration : la plus importante réforme sociale de l’après-guerre en France, mise en route deux ans après la parution de son livre qui en faisait l’apologie ! Pourtant, la destruction des emplois par la technologie, thèse principale du livre, n’a pas abouti à une disparition du travail mais à sa transformation. Le drame que décrivait si bien l’auteur n’était pas celui de la fin du salariat mais de la désindustrialisation.

    Légitimité du débat

    Et si le débat revient aujourd’hui avec la peur de l’avènement des robots, la plupart des spécialistes en rejettent l’idée, de surcroît contredite par les faits : vingt ans après sa prédiction funeste, le taux de chômage mondial est plus bas qu’à l’époque (1 % de moins) ! Vieille opposition du scientifique face au vulgarisateur qui noircit le trait pour mieux vendre son message au risque de le déformer…
    « Monsieur Rifkin est un charlatan ! C’est un consultant qui a eu le flair d’enfourcher, au bon moment, les grandes peurs collectives de notre fin de siècle : les risques liés au progrès technologique et le chômage », lançait Olivier Blanchard, ancien chef économiste au FMI et enseignant au MIT, l’un des rares de sa profession qui soit entré dans le débat. Les autres ont préféré l’ignorer.

    Jennifer Hunt est l’une des plus grands spécialistes du travail aux Etats-Unis. Elle fut chef économiste au ministère du travail américain pendant la mandature de Barack Obama. « J’étais professeure à l’université Yale à l’époque, dit-elle. Nous ne le connaissions même pas. En 1995, nous sortions de la récession, c’était le début de la nouvelle économie et la croissance de l’emploi était très rapide. » Tout juste reconnaît-elle qu’il est parfois utile « d’avoir des gens qui ne sont pas contraints par une discipline et par des faits scientifiques ». Pour l’économiste Daniel Cohen, « Ce livre est arrivé à un moment de grande fatigue. Il est faux de dire que le travail disparaît, mais le débat sur la finalité de celui-ci est légitime ».

    Conférences convoitées
    C’est finalement le destin des Rifkin, Attali ou Minc de saisir l’air du temps, de lire beaucoup et de former, à partir de cela, des idées bien plus audacieuses que celles de la communauté scientifique… Et d’en faire commerce. Les conférences de Jeremy Rifkin, réclamées par toutes les grandes entreprises et organisations mondiales, se monnayent entre 20 000 et 40 000 euros.

    Sa société de conseil enchaîne les contrats avec la Commission européenne, le gouvernement allemand, la ville de La Haye, le Luxembourg, la région des Hauts-de-France… Les missions sont facturées entre 350 000 et 450 000 euros – « Le prix d’un rond-point », tempère modestement le prospectiviste –. « Sa notoriété et son charisme nous ont permis de rassembler tous les acteurs de la région autour d’un projet mobilisateur », insiste l’ancien ministre Philippe Vasseur, qui a monté avec lui le projet de « Troisième révolution industrielle » pour les Hauts-de-France.

    La Fin du travail a permis à Rifkin de gagner ses galons de millénariste en chef. Après la fin du bœuf et celle du travail, sont intervenues celles de la propriété (L’Age de l’accès, La Découverte, 2005) et des énergies fossiles (La Troisième Révolution industrielle, Les Liens qui libèrent, 2012). Il prédit maintenant la fin du capitalisme par sa dissolution dans le collaboratif (La Nouvelle Société du coût marginal zéro, Babel, 2016), voire la fin de l’espèce humaine, si l’on ne prend pas de mesure contre le réchauffement climatique.

    Des idées fortes qui retentissent dans une Europe en proie aux doutes existentiels. « Si je devais renaître, j’aimerais que ce soit en France ou en Italie », a coutume de lancer Jeremy Rifkin. Il en est déjà le citoyen de cœur et, avec ses certitudes, il est au moins le prophète d’un monde incertain.

    https://seenthis.net/messages/262461

    #Rifkin #Travail #emploi

  • Maroc : mort d’un manifestant blessé à #Al-Hoceima
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/08/08/maroc-un-manifestant-blesse-a-al-hoceima-meurt-apres-trois-semaines-dans-le-

    Un manifestant du mouvement de contestation qui secoue la région du Rif, dans le nord du Maroc, blessé à la tête après des heurts avec les forces de l’ordre le 20 juillet, a succombé mardi 8 août à ses blessures, a-t-on appris de source officielle. Il s’agit du premier manifestant tué depuis que la contestation a éclaté, en octobre 2016.

    Imad Atabi était plongé dans le coma depuis sa blessure à la tête le 20 juillet, lors d’affrontements dans la ville d’Al-Hoceima, dans le Rif, entre forces de l’ordre et manifestants lors d’une marche interdite et réprimée par les autorités. La nature de la blessure à la tête d’Imad Atabi n’a jamais été précisée de source officielle, mais les membres du mouvement de contestation dans le #Rif ont affirmé qu’il avait été touché par une grenade lacrymogène tirée par les forces de l’ordre.

  • Maroc. La révolte du #Rif s’invite à la fête du Trône | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/maroc-la-revolte-du-rif-sinvite-la-fete-du-trone

    Dans sa première intervention publique depuis le début de la contestation commencée en octobre dans le Rif, le roi Mohammed VI a accordé sa grâce à plus de 1 100 prisonniers dont 58 contestataires rifains. Son discours, qui impute à l’administration la responsabilité du retard dont souffrent plusieurs régions, montre les limites du système marocain.

    #hirak #makhzen

  • The #Rif and the Moroccan State’s Economic Pressure Cooker
    https://www.counterpunch.org/2017/07/14/the-rif-and-the-moroccan-states-economic-pressure-cooker

    Although these demands were drafted to respond to the concerns of the Rif, they echo similar ones carried by social movements throughout #Morocco. The #Hirak emerged from similar economic injustices found throughout the wide margins of the Makhzenist state, the neglected “backlands” that actually constitute the vast majority of the country. It should come as no surprise then that their movement has spread more easily to villages and towns in the Atlas (Central Morocco) and Asammr (Southeast) than to the former colonial metropolises (Rabat-Casablanca). Vestiges of colonialism, roads and train lines point to these wealthy urban centers, taking capital, raw resources and cheap migrant labor from the margins in return for remittances, “development” aid and weak tourism.

    In these epicentres of Moroccan capital, business goes on as usual. The neoliberal war waged on the poor rages on, encouraged and facilitated by institutions like the IMF and the World Bank. Today, the state works diligently to meet the requirements of their international debtors, beginning to sketch out the grounds for a new social contract. “It is time for the state to take its hands off certain sectors, like health and education” declared former Prime Minister Abdelilah Benkirane at the African Bank of Development’s 2014 conference, “the role of the state should be limited to assisting private operators who wish to engage in these sectors.”

    Indeed, the state has began to savagely privatize the education sector, making the 1984 fee hike of $5 appear miniscule. In the last few years, public elementary and secondary schools have been closing left and right. According to a report by militant organisations, 191 have closed in Casablanca and Rabat alone between 2008 and 2013. Those that remain are seeing overcrowding with some classrooms sometimes holding more than 70 students. Meanwhile, students at public universities will begin to pay subscription fees and graduate students will begin to pay tuition.

    Public health has also been undermined with the state completely disengaging itself from the sector — no new public hospitals are planned, increasingly fewer doctors are employed and equipment is rarely purchased or renewed. Instead, the state works in favor of expensive private clinics which escape regulations and controls. Public water and electricity services have also been privatized, with the public National Office for Electricity and Potable Water (ONEE) seeing entire cities taken off its grid, its tax-funded infrastructures given almost for free to foreign multinationals like France’s Suez Environnement and Veolia.

    #Privatization has meant increasing costs across the board, while the minimum wage has remained low at $250 per month. And that’s if you’re not part of the 10.7% that is unemployed, reaching 25.5% amongst younger Moroccans. Meanwhile, higher costs of rent, subsidy cuts on fuel (with more to come on other basic goods) and increasing costs of living in general have ravaged both proletarian and middle class households. Even lentils, considered the food of the poor, have almost tripled in price from about $1 to almost $3 per kilogram.

    Yet, it is not difficult to see why the state has so fully embraced these #neoliberal policies despite the anger they provoke. Rampant liberalization of the public sector has generally meant its recuperation by multinationals owned by the private Societé Nationale d’Investissement (SNI), the royal investment holding: from mining corporations like Managem, to banks like Attijariwafa Bank, to real estate giants like Addoha.

    Cracks in the Pressure Cooker

    In this context of capitalist predation, the uprising in the Rif should be seen as a justified expression of the popular anger which has been boiling both, under and over the surface for decades. But the last decade demarks itself as a period of unprecedented proliferation in social, political and even environmental movements. According to sociologist Abderrahman Rachik Social, labor-related protests and strikes have shot up by 200% since 2012, while the totality of protest actions in the country have gone from 700 protests in 2005 to 18,000 last year.

  • Une vidéo de Zefzafi à l’intérieur de la prison suscite la polémique - H24info
    https://www.h24info.ma/maroc/politique/video-de-zefzafi-a-linterieur-de-prison-suscite-polemique

    Une vidéo de Nasser Zefzafi exposant les membres de son corps devant une caméra fait le tour des réseaux sociaux. Pour les médias qui ont publié la vidéo, il s’agirait de la preuve que Zefzafi n’aurait subi aucune torture. La toile, elle, s’indigne.

    Signée par le journal électronique barlamane.com, la vidéo donne à voir le leader de la contestation dans le Rif montrer tour à tour les diverses parties de son corps : ses mains, ses pieds, son dos et son ventre. Et ce, afin de démentir l’existence de tout acte de torture.

    Publiée le 10 juillet sur la chaîne de ce support, cette vidéo est présentée comme réalisée de l’intérieur de la prison de Oukacha à Casablanca.

    Toutefois, tout porte à croire que cette vidéo suscitera une nouvelle fois la polémique.

    Plusieurs internautes se sont quant à eux indignés de la publication de cette vidéo.

    La publication d’une vidéo humiliante de Nasser Zefzafi est une atteinte à ses droits de prisonnier. Nous condamnons cet acte. #Hirak #Rif

    — AMDH Rabat (@AMDHRabat) July 10, 2017

    (AMDH : association marocaine des droits de l’homme). La vidéo choque beaucoup parce qu’elle rappelle au public arabe d’autres très nombreuses images (Irak, Egyote, Libye...) de leaders privés, en détention, de toute dignité.)

    • La justice ordonne une enquête
      القضاء المغربي يامر بالتحقيق بعد بث شريط فيديو للزفزافي في السجن واثار جدلا واسعا في البلاد.. ووزير حقوق الإنسان: أنا جد غاضب من هذه الصبيانيات وفيديو الزفزافي مس بكرامة كل المغاربة
      http://www.raialyoum.com/?p=707451

  • Rif : les sécuritaires déclarent la guerre à Driss El Yazami - Le Desk
    https://ledesk.ma/2017/07/04/rif-les-securitaires-declarent-la-guerre-driss-el-yazami

    Répression policière et discours sur les droits de l’Homme ne peuvent plus cohabiter à l’aune des événements qui agitent Al Hoceima et sa région depuis des mois. Cet attelage impossible a montré encore une fois ses limites avec la fuite organisée des extraits d’un rapport accusateur du CNDH destiné à la Justice, provoquant une réplique furieuse de la frange sécuritaire du régime
    La charge est d’une violence inouïe et elle émane de Barlamane, un site de propagande acquis aux sécuritaires. Son article au canon intitulé « Qui aiguillonne le Conseil d’El Yazami pour attiser les événements d’Al Hoceima après l’accalmie ? », accuse sans fards le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) d’être un instrument de « parties dans le Rif qui refusent un retour au calme dans le Rif ».

    Capture écran de l’article à charge contre le CNDH paru le 3 juillet sur le site Barlamane

    La thèse est la suivante : alors que le roi a donné ses instructions pour que soient châtiés les responsables du fiasco du programme économique et social Al Hoceima, manarat al moutawassit, le CNDH « sur lequel il était compté alors qu’il reçoit des sommes astronomiques de la part du contribuable », s’est transformé en outil entre les mains de « certaines parties » – non citées dans l’article – destiné à produire des « rapports tendancieux et fallacieux à partir d’initiatives douteuses dont le but est de souffler sur les braises pour provoquer l’incendie ».

    #Maroc #hirak #Rif

  • Au Maroc, la police se retire du centre-ville d’Al-Hoceima
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/07/04/au-maroc-la-police-se-retire-du-centre-ville-d-al-hoceima_5155522_3212.html

    Les forces de l’ordre ont commencé dès le début de la semaine à se retirer « progressivement » des centres d’#Al-Hoceima et Imzouren, deux villes du nord du Maroc secouées par un mouvement de contestation depuis huit mois, selon des sources concordantes.

    Les premiers retraits ont été effectués « progressivement à Imzouren et à la place Mohammed-VI à Al-Hoceima », selon le nouveau gouverneur de la province, Fouad Chourak, qui s’est exprimé, lundi 3 juillet, devant la presse.

    « Ce sont des signaux profonds, j’espère qu’ils seront reçus par chacun. (…) Le retrait se fera par étapes », a poursuivi M. Chourak, disant suivre les « directives » du roi pour « garantir les libertés ». « Si les protestataires réagissent positivement à ces signaux, d’autres suivront, dans le même sillage. La confiance et la sécurité sont liées (…) jusqu’à un retour à la situation normale », a-t-il promis.

    #hirak #Rif

  • Les rébellions du #Rif, d’hier à aujourd’hui
    https://www.mediapart.fr/journal/international/280617/les-rebellions-du-rif-dhier-aujourdhui

    Depuis le début du XXe siècle, le Rif se distingue par des actes de résistance aux différents oppresseurs colonialistes ou gouvernementaux. En octobre dernier, après la mort tragique d’un pêcheur, cette région du nord du #Maroc s’est à nouveau embrasée. Quels sont les ressorts de ce mouvement « Hirak », auquel le roi ne réagit que par la répression ?

    #International #Berbères #Histoire #Mohammed_VI #printemps_arabes

  • Hirak : qu’en disent des chercheurs en sciences humaines et sociales ? | Telquel.ma
    http://telquel.ma/2017/06/12/hirak-quen-disent-chercheurs-en-sciences-humaines-sociales_1550319

    Depuis le mois d’avril, le Hirak du Rif, dont les manifestations durent depuis sept mois, est au cœur de surenchères politico-médiatiques. Pendant que les partis au pouvoir accusent le Hirak de séparatisme et de sectarisme (référence à un prétendu chiisme de certains leaders du mouvement), certains experts et membres d’institutions académiques inscrivent leurs analyses dans la logique du discours officiel, en relayant la piste du complot extérieur à l’encontre du pays. Rares sont les voix qui sont parvenues à s’affranchir d’une lecture binaire et donc forcément sommaire de ce qui se joue dans le Rif.

    Ces allégations sont souvent révélées sans preuve aucune au grand public, à un moment où nous avons besoin de retrouver confiance en la parole publique. Cette absence d’espace de parole critique et plurielle a laissé un vide sur les réseaux sociaux où circulent désormais des stéréotypes, des paroles et des images violentes entre les partisans du mouvement et ceux qui s’y opposent. Ce vide a également été investi par des chercheurs qui, sollicités par les médias, se sentent tenus de donner un avis sur le mouvement, au risque d’amplifier la réalité ou au contraire de réduire la complexité de la société rifaine et de son économie.

    Comprendre le Hirak du Rif nécessite à la fois un esprit critique, une vigilance intellectuelle, une sensibilité sociopolitique et une fine connaissance des mutations de la société rifaine. Au lieu de stigmatiser davantage la population du Rif et de l’observer à travers le prisme de l’analyse coloniale, attisant les dichotomies du genre bled siba (dissidence politique) /bled al Makhzen, berbères/arabes, montagnes/plaines, etc., nous devons, au contraire, tirer les leçons de ce qui s’y déploie pour rendre intelligible l’essentiel, à savoir l’économie politique de ces territoires.

    #A_lire_absolument (ou plutôt #ala : tag à utiliser avec grande modération). REMARQUABLE article sur les événements dans le nord du Maroc, signé par un collectif de chercheurs marocains. Bravo collègues ! #maroc #rif

  • Des échauffourées lors d’une manifestation amazighe, à Liège
    https://www.rtbf.be/info/regions/liege/detail_des-echauffourees-lors-d-une-manifestation-amazighe-a-liege?id=9637134

    Le #Rif, c’est une région berbère, en pleine ébullition. Depuis plusieurs semaines, la police répriment violemment des rassemblements citoyens : la région est marginalisée culturellement, et délaissée économiquement. Ce n’est pas vraiment un mouvement indépendantiste : les revendications sont essentiellement sociales, comme la création d’une université, l’ouverture d’un hôpital… Et, évidemment, des droits politiques et linguistiques

    Le Rif est forcément une zone de forte émigration. De nombreux Liégeois d’origine marocaine proviennent de cet endroit. Il n’est donc pas étonnant qu’une manifestation de soutien aux protestataires rifains ait été organisée, et dûment autorisée, ce dimanche en milieu d’après-midi, aux abords du palais des Princes Evêques. Elle a réuni, de source officielle, une bonne centaine de personnes. Mais après une heure, des fauteurs de troubles, probablement des royalistes, ont semé le désordre. Les circonstances précises restent encore très floues. Mais la police a du intervenir, et ordonné la dispersion de ce rassemblement.

    Selon nos informations, deux des personnes qui ont provoqué ces incidents ont été administrativement arrêtées.

    Ce doit être parce qu’on est en Belgique, on parle ici d’un mouvement #amazigh.

    • L’Ouganda, première terre d’asile africaine

      Face à l’afflux de plus d’un million de personnes chassées par la crise sud-soudanaise, l’ONU mise sur un modèle novateur de prise en charge des réfugiés.


      http://www.lemonde.fr/international/article/2017/12/01/l-ouganda-premiere-terre-d-asile-africaine_5223193_3210.html

      Deux silhouettes se découpent dans le contre-jour, devant les massifs qui barrent la savane. Elles ont franchi le poste-frontière de Nimule, dernier obstacle entre l’Ouganda et le pays qu’elles veulent fuir : le Soudan du Sud, où fait rage, depuis fin 2013, l’une des guerres civiles les plus meurtrières de l’histoire contemporaine. Leurs traits émaciés se dessinent désormais. Ce sont deux adolescents, progressant vers le centre d’accueil des réfugiés, en silence. Comme en apesanteur.


      Jusqu’au dernier moment, ils ont espéré résister au conflit qui ravage le plus jeune Etat de la planète, né en 2011 de la scission du Soudan. Las. « Entre les rumeurs d’attaques de l’armée [loyaliste, Armée populaire de libération du Soudan (APLS)] et le manque de nourriture, nous avons tout abandonné, à notre tour. Dans notre village, il ne reste que quatre familles. Contre une soixantaine auparavant », murmure Denis, 18 ans, hagard après trois jours d’échappée passés à guetter d’éventuelles embuscades dans la brousse. Lui et son frère vont être pris en charge par les autorités ougandaises et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Le protocole est rodé : fouille au corps, évaluation médicale, préenregistrement… Dès le lendemain, ils seront transférés vers l’un des vingt et un camps de réfugiés que compte l’Ouganda.

      Face à la plus grave crise de réfugiés en ­Afrique, l’Ouganda figure désormais en première ligne. Il est le pays qui en accueille le plus grand nombre sur le continent. En juillet 2016, Juba, la capitale sud-soudanaise, s’est embrasée : les combats opposent l’armée loyale au président Salva Kiir, principalement constituée de Dinka, aux forces rebelles de Riek Machar, l’ancien vice-président, composées en majorité de Nuer. Les habitants des régions méridionales des Equatorias ont aussitôt été happés dans l’engrenage des violences tribales. Cinq cent mille d’entre eux ont fui en Ouganda. Et l’exode se poursuit. Au total, plus de 1 million de Sud-Soudanais ont déjà trouvé refuge dans ce pays voisin et hospitalier.

      Ni barbelés ni corridors

      A une soixantaine de kilomètres du poste-frontière de Nimule, dans les collines qui verdoient en cette saison des pluies, des cases aux toits de chaume s’éparpillent aussi loin que le regard se porte. Sans ces quelques tentes frappées du logo onusien, on oublierait qu’il s’agit d’un camp de réfugiés, celui de Maaji III, dans le district d’Adjumani : ni barbelés ni corridors, les Sud-Soudanais sont logés au cœur des communautés locales. Les humanitaires préfèrent employer l’appellation « site d’instal­lation », à celui de « camp », trop connoté.

      C’est ici que s’est établi Joseph Lagu, 38 ans, ancien fermier de la région de Yei, dans le sud de son pays. « Des hommes de mon village ont été exécutés lors d’un raid de l’armée [loyaliste], des femmes ont été violées. Les soldats prétendaient que nous soutenions les rebelles. Aujourd’hui, nous sommes en sécurité », dit-il, soulagé. Et de se réjouir : « A notre arrivée, il y a un an, les autorités [ougandaises] nous ont fourni deux lopins de terre : l’un pour construire une case, l’autre – de 2 500 mètres carrés – pour cultiver. »

      Selon une loi ougandaise de 2006, les réfugiés bénéficient, en plus de ces parcelles, de la liberté de travailler et de circuler dans le pays. Ils ont également accès aux services de santé et d’éducation au même titre que les Ougandais. Ce, malgré la faiblesse des ­infrastructures locales. Une stratégie donnant-donnant : cinq ans après leur instal­lation, les réfugiés sont censés être autosuffisants. Ils s’intègrent alors dans le marché du travail, et contribuent à leur tour au ­développement du pays.

      Cette approche inclusive a en partie inspiré le Cadre d’action global pour les réfugiés (CRRF), dirigé par le HCR. Ce nouveau modèle de gestion des crises migratoires à grande échelle est issu de la déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants, dont les engagements ont été votés en septembre 2016 par l’ONU. « Sur l’ensemble des crises migratoires internationales, un réfugié conserve ce statut dix-sept ans en moyenne, et aucune perspective de paix ne se profile au Soudan du Sud, observe Isabelle d’Hault, conseillère auprès d’ECHO, l’office d’aide humanitaire de la Commission européenne et l’un des principaux donateurs. Il est donc essentiel d’améliorer la situation des réfugiés et des communautés d’accueil en renforçant leur autosuffisance. »


      En matière de politique migratoire, l’Ouganda est le plus avancé des dix Etats ­pilotes d’Afrique et d’Amérique centrale dans la mise en œuvre du CRRF, lancé en mars 2017. Le projet est scruté. Il a valeur de test pour les Nations unies et les bailleurs de fonds. S’il fonctionne, ce modèle sera répliqué sur des crises à venir pour endiguer les migrations, notamment vers les pays occidentaux. Pour parvenir à cet objectif, la communauté internationale s’engage à partager les responsabilités avec les Etats débordés par des afflux massifs, à travers une aide financière accrue et la relocalisation des réfugiés les plus vulnérables dans des pays tiers.

      Les marchés fourmillent

      Joseph est membre d’un groupe de fermiers sud-soudanais et ougandais dont l’objectif est de renforcer l’autosuffisance des réfugiés. A l’orée du camp, certains défrichent, d’autres débitent des troncs. De nouveaux espaces agricoles émergent. Plus loin s’effectue la récolte de manioc, d’aubergines ou d’oignons. « Depuis l’arrivée des réfugiés, ma production a doublé », s’enthousiasme Robert Obulejo, mains calleuses agrippées à sa fourche. Outils et semences sont fournis par une ONG, le Conseil danois pour les réfugiés (DRC). Les terres sont mises à disposition par les communautés locales.

      En compensation, des ONG bâtissent des infrastructures. Conformément à la loi ougandaise, 30 % de l’aide internationale est dévolue aux Ougandais. Au centre du camp, un marché en béton a remplacé les anciens étals à même le sol ; des écoles et un centre de soins vont être construits, et des tractopelles percent ou entretiennent des kilomètres de piste. Désormais, les acteurs du développement, tels que la Banque mondiale et l’Office d’aide au développement de la Commission européenne interviennent lors des prémices de la crise.

      Cette manne est une aubaine pour ces régions excentrées, parmi les plus pauvres du pays. D’autant qu’elles portent les stigmates de deux décennies de violences. « Des habitants viennent juste de récupérer leurs terres. Ce sont d’anciens déplacés à la suite du conflit opposant l’armée ougandaise à la rébellion de l’Armée de résistance du Seigneur de ­Joseph Kony », détaille John Amabayo, vice-président du district. Tourné vers l’avenir, il se félicite : « Quand les Sud-Soudanais rentreront chez eux, ces infrastructures seront leur legs à notre pays. »


      En attendant, les retombées économiques indirectes des centaines de milliers de dollars investis pour répondre à la crise ont sorti de sa torpeur la bourgade d’Adjumani, chef-lieu du district homonyme. Hôtels et maisons surgissent de terre pour loger les expatriés et les employés des ONG. Plus de deux mille emplois ont été créés : gardes, chauffeurs, etc. Les marchés fourmillent, des restaurants ouvrent et des bus affluent de la capitale.

      Cette embellie a aidé les habitants à accepter la présence des réfugiés, bien qu’ils représentent 58 % de la population du district. La coexistence est encore facilitée par les liens tribaux entre les communautés. Des deux côtés de la frontière tracée par les colons britanniques en 1894, les mêmes ethnies sont ­présentes, principalement les Kakwa. « Nous partageons la même langue, la même histoire. Et nous étions habitués à aller et venir de chaque côté de la frontière pour commercer ou rendre visite à des proches », explique Joseph.

      Modèle d’autonomisation

      Malgré ces atouts, ce modèle d’autonomisation principalement fondé sur l’agriculture montre des limites. Dans le district voisin d’Arua, « rien ne pousse sur cette terre rocailleuse », s’emporte un Sud-Soudanais. Alors des réfugiés se nourrissent des graines qui étaient destinées à la culture. Quant aux parcelles, les autorités réduisent leur taille ou suppriment leurs attributions. Les espaces disponibles se sont raréfiés : en moyenne, ces douze derniers mois, 1 800 exilés arrivent chaque jour. Quant aux groupements agricoles, ils se révèlent inadaptés aux citadins et aux éleveurs, qui manquent d’alternative dans un pays miné par le chômage.

      Ces difficultés sont exacerbées par la nature démographique de l’afflux de réfugiés. Lorsque les combats ont embrasé Yei, pour la énième fois, Janet Sande, 22 ans, s’est enfuie avec son fils de 3 ans. Et sont partis avec eux huit autres enfants : ceux de son frère et d’un voisin. L’attention et les soins que cette ancienne étudiante porte à ses protégés ne lui laissent pas le temps de cultiver la terre. ­Janet a fini par recevoir une aide de l’ONG Care pour construire son abri, mais, s’indigne-t-elle, « personne ne m’aide, pas même mes ­voisins, pour nourrir les petits ».

      Son cas n’est pas isolé. Femmes et enfants représentent 86 % des réfugiés. « Des hommes ont été tués au Soudan du Sud ou continuent de combattre. D’autres refusent d’abandonner leurs champs à la période des moissons », précise Kennedy Sargo, officier de protection du HCR. Sans mari ou sans père, femmes et enfants sont victimes d’exploitations sexuelles. Certains se prostituent en échange de nourriture. Le nombre de vols a augmenté, la délinquance se propage.


      Sous-financement chronique

      Mais le plus grand défi reste le sous-financement chronique de la réponse humanitaire. Pour 2017, le HCR avait lancé un appel de fonds de 673 millions de dollars (568 millions d’euros). Seulement 32 % de cette somme ont été attribués. En juin, un sommet a été organisé à Kampala, la capitale ougandaise, réunissant les bailleurs de fonds. Sur les 2 milliards de dollars demandés pour les années à venir – montant qui ­inclut les 673 millions pour 2017 –, seuls 358 millions, sous forme de promesses de dons, ont été annoncés.

      « Les pays occidentaux investissent peu dans la réponse à cette crise, bien moins que pour la crise syrienne, analyse le coordinateur d’une ONG qui souhaite garder l’anonymat. Les Sud-Soudanais en Ouganda ne représentent pas une menace migratoire pour l’Europe, ils sont trop pauvres pour tenter d’aller aussi loin. »

      Sans surprise, la relocalisation des réfugiés vulnérables vers les pays tiers reste lettre morte. En 2017, le HCR avait besoin d’en déplacer 16 500. En 2016, onze Sud-Soudanais avaient été transférés. Pourtant, en vertu du principe de partage des responsabilités inscrit dans la convention de Genève de 1951 sur les réfugiés, les Etats ont l’obligation de s’entraider, rappelle Amnesty International, qui met en garde : « Manquer [à cette responsabilité] entraînerait une crise humanitaire bien plus grave que celle à ­laquelle nous assistons. »

      A Bidi Bidi, 288 000 réfugiés

      La magnitude de la crise se dévoile à mesure que la piste gagne Bidi Bidi. Cet ancien village, isolé dans une forêt primaire de la région voisine d’Arua, est devenu en un an l’un des plus grands camps de réfugiés au monde. Près de 288 000 Sud-Soudanais y sont dispersés sur des dizaines de kilomètres. Les besoins élémentaires y sont à peine couverts. « Les rations de 12 kg que nous recevons par mois s’épuisent au bout de deux ­semaines », relate Mawa Yosto, du comité du bien-être des réfugiés. A fortiori parce qu’« une partie est revendue pour acheter des biens de première nécessité comme du savon ». Le ton grave, il enchaîne : « Un adolescent vendait des petits sachets de sel dans la zone A. Plutôt que de rester ici le ventre vide, il s’est résigné à retourner au Soudan du Sud. Il s’est fait tuer. » Des dizaines de familles ­endeuillées vivent le même drame.

      Le Programme alimentaire mondial (PAM), le bras nourricier de l’ONU, a été forcé de diminuer de moitié les rations distribuées, au mois de juin, faute de moyens. Ces coupes concernent l’ensemble des Sud-Soudanais et pas ­seulement les réfugiés installés depuis plus de trois ans, censés sortir progressivement des programmes d’aides. Pour Médecins sans frontières (MSF), « la pénurie ­alimentaire pourrait transformer cette situation en urgence ­médicale ». La malnutrition est désormais une « préoccupation majeure ».

      L’accès à l’eau aussi, alerte l’ONG. Les volumes disponibles atteignent à peine le standard minimal du HCR : 15 litres par personne et par jour en situation d’urgence. « On ne sait jamais si on pourra boire le lendemain », se désole une réfugiée, un jerrican à ses pieds dans la file d’attente d’une fontaine. Pompée dans le Nil Blanc, l’eau traitée est acheminée par un onéreux ballet de camions-citernes qui s’embourbent dans des pistes inondées de pluies. Forages et pipelines pallient progressivement ce système. « A un rythme insuffisant », s’inquiète une responsable. La saison sèche approche.


      Le système éducatif est débordé. « L’école est au fondement de la connaissance. Mais que pouvons-nous transmettre aux élèves ? », interroge, faussement candide, un enseignant de la zone C. Le nombre d’élèves atteint 600 par classe dans son école. Jusqu’à 2 000 dans d’autres. Les enfants accourent pieds nus en classe, « le ventre vide ». Ni pupitre ni matériel pédagogique ne sont disponibles dans cette école partagée par les communautés.

      Les populations locales montrent des signes de colère face aux services éducatifs et de santé jugés défaillants. Barrages routiers, acheminement de l’aide suspendu ou menaces contre des expatriés, des manifestants protestent contre l’augmentation des prix et pour l’amélioration de leurs conditions de vie. L’octroi d’emplois par les ONG à des Ougandais originaires d’autres régions alimente aussi les griefs. En mai, World Vision s’est ainsi fait expulser du district de Moyo par les autorités locales. L’environnement aussi subit une pression insoutenable et les ressources naturelles disparaissent. « Des Ougandais nous molestent quand nous collectons du bois pour la cuisine ou les constructions, s’inquiète Jennifer Dodoraia, 60 ans. Ils nous disent : “Ce pays ne vous appartient pas, rentrez chez vous !”. »

      Ces tensions, les sages tentent de les désamorcer lors de médiations publiques. A l’issue de l’une d’elles, à l’ombre d’un manguier dans le camp de Maaji, Paulino Russo, chef du ­conseil des anciens, invective ses concitoyens : « Soyez patients et souvenez-vous : il y a trente ans, c’est nous qui fuyions la guerre civile et partions chez nos frères soudanais. Demain, nous pourrions être des réfugiés à nouveau. »