#riptwitter

    • Nouvelle purge chez Twitter : Elon Musk veut-il tuer le réseau social ? – La Tribune 18 Nov 2022, 11:05
      https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/nouvelle-purge-chez-twitter-elon-musk-veut-il-tuer-le-reseau-social-941250

      Ambiance crépusculaire chez Twitter et sur le réseau social : après avoir renvoyé sans ménagement plus de 3.700 personnes en début de mois, Elon Musk a lancé un ultimatum aux 3.000 employés restants, au point que, d’après les médias américains, entre plusieurs centaines et 1.500 personnes auraient claqué la porte. Ce qui pose la question de la survie même de Twitter, et de la volonté d’Elon Musk de couler sa propre entreprise.

      Vingt jours seulement après la reprise de Twitter par le milliardaire Elon Musk, le réseau social est à feu et à sang et continue de se vider de ses forces vives. Jeudi 17 novembre, le nouveau patron a lancé un ultimatum aux rescapés de l’énorme première vague de licenciements, qui avait frappé 3.700 personnes au début du mois, soit plus de la moitié des effectifs. Dans un courriel, le nouveau dirigeant a demandé individuellement aux employés de choisir entre se donner « à fond, inconditionnellement », et partir, en cliquant sur « Oui » ou « Non ». Une manière d’épurer l’entreprise de toute force de contestation, dans la lignée du renvoi, en début de semaine, de dizaines d’employés - et certains de manière publique - qui avaient osé critiquer son leadership.

      Les équipes avaient jusqu’à 17 h pour répondre. D’après la presse américaine, entre plusieurs centaines et 1.500 employés ont cliqué sur le bouton « Non ». Soit, dans le pire des cas, la moitié des effectifs restants, ce qui signifie que Twitter pourrait ne compter aujourd’hui que 1.500 employés, contre plus de 7.000 au début du mois ! Les démissionnaires se voient proposer une indemnité correspondant à trois mois de salaire. De leur côté, ceux qui ont répondu par l’affirmative s’engagent donc à « travailler de longues heures à haute intensité » pour « bâtir un Twitter 2.0 révolutionnaire »... Mais la purge est d’une telle violence que la question se pose : Elon Musk veut-il tuer Twitter ?

      Elon Musk veut-il tuer Twitter ?
      D’après des messages d’employés sur le Slack d’entreprise (la messagerie interne), beaucoup d’ingénieurs ont décidé de partir, ce qui réduit l’effectif de certaines équipes qui gèrent des systèmes critiques à seulement un ou deux employés (!). Désormais, l’inquiétude porte donc sur la capacité même du réseau social à fonctionner normalement et de manière sécurisée.

      Au point que les hashtags #TwitterDown ou #RIPTwitter s’imposent en "tendances" dans les discussions du jour. De nombreux utilisateurs sont persuadés que Twitter vit ses derniers instants, et certaines entreprises et organisations gouvernementales américaines basculent ouvertement vers une autre plateforme de communication.

      Elon Musk lui-même, fidèle à son habitude d’agir comme un troll, entretient l’idée de la mort de Twitter. Dans ce message posté en fin de soirée mercredi, le fondateur de Tesla et SpaceX se met en scène à l’enterrement de Twitter en train se réjouir sur sa tombe. Il a ensuite posté un emoji de tête de mort.


      Twitter Musk

      « Médiocre gamin dans un corps d’homme, milliardaire sans valeur, parasite suprême... »
      De leur côté, de nombreux anciens employés et utilisateurs du réseau social étalent leur écœurement devant l’extrême brutalité d’Elon Musk. Beaucoup de démissionnaires du jour ont décidé d’annoncer leur départ sur Twitter. Les messages consultés par La Tribune oscillent entre la tristesse et la reconnaissance d’avoir travaillé pour une entreprise unique au monde et qui était, jusqu’au rachat, réputée pour la qualité de ses conditions de travail, et la colère et la déception de voir le réseau social aux 320 millions d’utilisateurs « saccagé par un fou ».

      Jeudi soir, des insultes anti-Elon Musk ont même été projetées sur la façade du siège social de Twitter à San Francisco, juste à côté du logo. On peut y voir défiler une succession d’insultes dont l’inventivité est digne de la série télévisée Veep :
      « Elon Musk : mediocre manchild, pressurized privilege, petty racist, megalomaniac, worthless billionaire, bankruptcy baby, apartheid profiteer, petulant pimple, supreme parasite, dictators asskisser, lawless oligarch, insecure coloniser, cruel hoarder, space Karen »

      Que l’on peut traduire par : « Elon Musk : médiocre gamin dans un corps d’homme, privilège pressurisé, raciste insignifiant, mégalomane, milliardaire sans valeur, bébé de la faillite, profiteur de l’apartheid, bouton pétulant, parasite suprême, lécheur de fesses de dictateurs, oligarque sans foi ni loi, colonisateur fragile, accapareur cruel, Karen de l’espace » [!]

      Twitter HQ going scorched earth tonight
      pic.twitter.com/z7Sz9XUoXH


      -- Lauren McKenzie (@TheMcKenziest) November 18, 2022

      De leur côté, des dizaines d’employés actuels et surtout passés se sont retrouvés jeudi soir dans un "Spaces", les salons audio de la plateforme, pour se soutenir et évoquer de bons souvenirs, dans une ambiance crépusculaire. Des salariés qui ont choisi de rester ont évoqué leur attachement indéfectible au réseau social et leur désir de le voir survivre et même renaître, même sans y croire réellement. « Bravo à tous les travailleurs de Twitter. Vous avez bâti un lieu de connexion vital et vous méritiez tellement mieux. (...) Merci », a pour sa part tweeté l’élue démocrate Alexandria Ocasio-Cortez.

      Vingt jours de décisions surréalistes
      Même si la mort de Twitter devient une sérieuse possibilité, le réseau social n’en est pas encore là. Mais en vingt jours à peine, Elon Musk a renvoyé plus de la moitié des effectifs de l’entreprise, lancé puis stoppé, puis relancé, puis à nouveau stoppé son abonnement Twitter Blue qui s’est révélé intenable en à peine quelques jours en raison du déferlement des faux comptes, et surtout, il a fait fuir en masse les annonceurs alors qu’ils pèsent aujourd’hui plus de 90% du chiffre d’affaires de la plateforme.

      Plus grave, on peine à discerner une stratégie derrière le chaos. Sa vision d’une "application pour tout", sur le modèle du chinois WeChat, paraît totalement déconnectée de la réalité. Et son engagement politique pour une liberté d’expression absolue a déjà étalé ses limites avec le fiasco Twitter Blue. Elon Musk semble précipiter Twitter dans le mur et en appeler à d’inévitables conflits avec les régulateurs.

      Et après son dernier coup d’éclat avec l’ultimatum aux employés, Elon Musk a tweeté : « Et... on vient d’atteindre un nouveau record d’utilisation de Twitter, lol. »

      Puis d’ajouter malicieusement « let that sink in », une référence à la photo qu’il avait postée lors de son premier jour chez Twitter, où il était arrivé dans les locaux de l’entreprise un évier dans les bras. On peut traduire cette expression de deux façons : soit « laissons ça infuser », c’est-à-dire que les actions de Musk, aussi brutales et incohérentes soient-elles, auraient pour seul effet de booster l’utilisation réelle de Twitter pour mieux la monétiser dans un second temps ; soit « laissons ça couler », donc qu’Elon Musk ne fait que provoquer la chute de Twitter.

  • Column : Musk is the beginning of the end for #BlackTwitter - Los Angeles Times
    https://www.latimes.com/california/story/2022-04-25/elon-musk-buying-twitter-will-silence-black-twitter

    Un élément important sur la « liberté d’expression » version Musk : alors qu’il est en procès pour ségrégation dans ses entreprises, il vient d’achetyer Twitter, qui est le principal outil du #BlackTwitter, l’outil d’expression et de mobilisation de la communauté africaine-américaine des Etats-Unis. Une grande peur pour les activistes de #BlackLivesMatter.

    It’s all rather disturbing and yet somehow fitting in these doublespeak-steeped times.

    Elon Musk, the founder of a company that California is suing for allegedly silencing thousands of Black employees who complained about racism, is buying a company that has given millions of Black people a megaphone-like voice to complain about racism.

    And the California-hating billionaire insists he’s doing it all to protect free speech.

    “Twitter is the digital town square where matters vital to the future of humanity are debated,” Musk said Monday, announcing that he had succeeded in taking over the San Francisco-based social media company for $44 billion.

    Consider this the beginning of the end of #BlackTwitter.

    Not of Black people on Twitter but of #BlackTwitter — the community of millions that figured out how to turn a nascent social media platform into an indispensable tool for real-world activism, political power and change.

    And entertainment too. Where do you think the best memes and GIFs come from?
    Elon Musk

    Business

    Elon Musk reaches $44-billion deal to buy Twitter

    April 25, 2022

    #BlackTwitter gave us hashtags that turned into movements.

    #BlackLivesMatter and #ICantBreathe became rallying cries for hundreds of thousands of protesters after the 2020 murder of George Floyd by Minneapolis police. And for years before that, when fewer Americans were paying attention to the disproportionate number of Black women being killed by police, there was #SayHerName.

    It was #OscarsSoWhite that led to pressure for changes at the Academy of Motion Picture Arts and Sciences. And let’s not forget that #MeToo, which roiled the halls of power in corporations and government, was started by a Black woman.

    There’s also #BlackGirlMagic and #BlackBoyJoy, both celebrations of the beauty of Blackness in a country that so often devalues it — and us.

    On Monday, the mood on #BlackTwitter was neither magical nor joyful.

    “There goes #BlackTwitter — new owners will call it CRT and ban it.”

    “Um… #BlackTwitter we need to schedule a meeting ASAP! Where we meeting up when we leave Twitter?”

    “So, where’s the back of Twitter? Asking for #BlackTwitter

    “It was nice getting to know you all. Especially everyone on #BlackTwitter. Now a white South African man owns it. Bye Y’all. #RIPTwitter

    Meredith D. Clark, an associate professor at Northeastern University in Boston who studies race, media and power and is working on a book about #BlackTwitter, wasn’t surprised.

    “I think you will definitely see more people move off in larger waves,” she said. “I think there will still be a remnant left, but you know?”

    The problems with the Twitter deal are multifold for Black people.

    First, there’s Musk himself.

    He’s the world’s richest person. Or, as Clark put it: “This is yet another example of how we’re falling prey to oligarchies. Men with billions of dollars who get to decide what our communications look like.”

    He’s also a businessman with questionable ethics. Musk’s company Tesla is being sued by the California Department of Fair Employment and Housing. It’s the largest racial discrimination suit ever brought by the state and was filed on behalf of more than 4,000 former and current employees, all of whom are Black.

    Some of those employees described their experiences to The Times. They alleged that they were often the targets of racist slurs by co-workers and supervisors and that Tesla segregated Black workers, gave them the hardest work at the Fremont, Calif., manufacturing plant and denied them promotions. And they say the company ignored their complaints about the treatment.

    Given the long-standing diversity problems at tech companies, including at Twitter, this is troubling. Even more concerning is the climate on Twitter itself, which — despite the content moderation that happens now — is still full of racist trolls.

    “With the knowledge that I have about Musk as a businessperson, and as someone who seeks to have great influence over culture, I’m concerned,” Clark said. “I’m concerned about some of the statements that he’s made in the past and how they reflect on his character and his mind-set.”
    Monica Chatman is a plaintiff in a class-action lawsuit for discrimination and harassment against Tesla

    Business

    Black Tesla employees describe a culture of racism: ‘I was at my breaking point’

    March 25, 2022

    The second problem is what Musk plans to do with Twitter.

    He has repeatedly complained about the content moderation, even though it is applied sparingly and inconsistently. If he has his way, he could very likely get rid of it altogether.

    Prominent white supremacists who got kicked off the platform for good reason could return — among them former President Trump, who, through his account, helped incite the Jan. 6 insurrection at the U.S. Capitol.

    Perhaps more troubling, conspiracy theories could become easier to find and share and, therefore, grow in complexity and number of believers.

    We’ve already seen the effects of disinformation about COVID-19 vaccines and of QAnon, including the latest tall tales linking gender identity to pedophilia that are being echoed by reckless Republican politicians. What happens when those conspiracy theories, bolstered by more than a dash of white supremacy, escalate into violence? It happened once; it can surely happen again.
    FILE - This July 9, 2019, file photo shows a sign outside of the Twitter office building in San Francisco.
    Consider this the beginning of the end of #BlackTwitter, the community of millions that figured out how to turn a social media company into a platform for real-world activism, political power and change.
    (Jeff Chiu / Associated Press)

    #BlackTwitter knows this.

    On Monday, Musk tweeted: “I hope that even my worst critics remain on Twitter because that is what free speech means.”

    #BlackTwitter also knows that, no, that’s not what free speech means, because Twitter is a company — soon to be privately held — and has no obligation under the 1st Amendment to allow racism, transphobia, homophobia or misogyny to percolate through its platform.

    And so, rather than safeguarding the “bedrock of a functioning democracy,” as Musk describes free speech, he just destroyed it — because the people whose tweets were the most effective at that are leaving.

    “I don’t think that you’re going see the same sort of replication of a Twitter-like climate or #BlackTwitter on another platform. I don’t think you’ll ever get that lightning in a bottle back,” Clark said. “But I do think that you will see Black people doing what we have always done. And that is bend communication and other technologies to our needs and our will. And find ways to thrive in those various areas of the internet.”

    #Twitter #Elon_Musk #Black_Lives_Matter