• Des juives orthodoxes américaines prônent une grève du sexe pour protester contre un refus de guet Jackie Hajdenberg Time of israel

    Ce mouvement de protestation utilise les rites juifs de pureté conjugale comme un moyen de pression en soutien à Malky Berkowitz à qui le mari refuse le divorce depuis 4 ans

    Les partisanes de Malky Berkowitz disent qu’elles lancent une "grève du mikvé" - une forme de protestation qui s’appuie sur les rituels juifs de pureté sexuelle comme moyen de pression pour que le mari de Malky lui accorde le divorce.

    JTA – Pour aider l’une d’entre des leurs à obtenir un divorce religieux de son mari après quatre ans d’efforts, des militantes orthodoxes juives se sont engagées à ne plus avoir de relations sexuelles avec leurs maris et ont intensifié leur campagne publique.


    Les partisanes de Malky Berkowitz, 29 ans, ont entamé ce qu’elles appellent une « grève du mikvé « , une forme de protestation qui utilise les rituels juifs de pureté conjugale comme moyen de pression. La grève commence vendredi soir et pourrait se prolonger.

    Selon la loi juive traditionnelle, les femmes mariées doivent s’immerger dans un mikvé , ou bain rituel, après leurs menstruations, avant de pouvoir avoir des relations sexuelles avec leur mari – ce que beaucoup font le soir même. Certaines autorités affirment que la loi juive, ou halakha , attache une importance particulière au rapport conjugal qui suit l’immersion.

    Pour Adina Sash, qui défend les intérêts des femmes juives dont les maris séparés refusent de divorcer selon la loi rituelle, cela fait des rapports sexuels après le mikvé un moyen de protestation tout à fait indiqué.

    Depuis sept semaines, Sash – une militante féministe orthodoxe de Brooklyn connue sous le nom de Flatbush Girl sur Instagram – dirige une équipe d’activistes, d’avocats et de leaders communautaires qui travaillent tous pour aider Berkowitz à obtenir un « guet »  , ou acte de divorce juif. Le mari de Berkowitz, Volvy, refuse de lui donner le guet nécessaire pour finaliser leur divorce, ce qui en fait ce que l’on appelle une «  agouna »  , ou « femme enchaînée », et selon la loi juive, une femme qui ne peut pas se remarier.

    Sash estime que les femmes orthodoxes devraient normaliser les dispositions légales juives relatives au divorce avant de se marier, afin d’éviter de se voir un jour refuser le divorce, ce qui est généralement considéré comme une forme de maltraitance.

    « Je vous invite à nous rejoindre dans cette grève du mikvé et à ne pas avoir de relations sexuelles les nuits de mikvé ou de mitzvah , les vendredis soirs, jusqu’à ce que Malky soit libre, afin de témoigner de votre compassion pour Malky », a-t-elle déclaré en s’adressant à ses consœurs orthodoxes (la tradition juive encourage les couples mariés à avoir des relations sexuelles le shabbat, connu pour cette raison sous le nom de « nuit de mitzvah  » dans le monde orthodoxe).

    Elle a expliqué que l’objectif était d’encourager les hommes de la communauté à défendre la cause de Berkowitz.

    « Lorsque votre mari vous demandera ‘Pourquoi ?’, répondez ‘Jusqu’à ce que Malky soit libéré, la prochaine aguna  pourrait être moi’. Appelez votre rabbin et trouvez un moyen de contribuer à la libération de Malky », a-t-elle ajouté.

    Cet événement fait écho à la grève du sexe de « Lysistrata », la comédie grecque d’Aristophane dans laquelle les femmes d’Athènes s’abstiennent de coucher avec leurs maris afin de mettre fin à la guerre du Péloponnèse.

    Dans les communautés contemporaines, les grèves du sexe ont également été utilisées avec succès pour provoquer des changements, comme la fin de la guerre civile au Libéria en 2003 grâce à la participation des femmes du pays. Leymah Gdowbee, organisatrice de la grève du sexe au Liberia, a reçu le prix Nobel de la paix pour ses efforts.

    Des femmes orthodoxes auraient organisé des manifestations similaires à petite échelle dans le passé, comme au Canada il y a plusieurs décennies. Mais plus récemment, les protestations au nom des agunot ont pris la forme de manifestations publiques, de pressions sur les rabbins et, de plus en plus, de campagnes sur les réseaux sociaux telles que celles menées par Sash.

    À la question de savoir si Malky Berkowitz avait une opinion sur la grève, Sash a répondu : « Malky n’a rien dit ».

    L’ORA, l’Organisation pour la Résolution des agunot , basée à New York, a été créée en 2002 dans le but précis de faciliter les divorces juifs, et l’organisation propose également des accords prénuptiaux halakhiques qui imposent une pénalité en cas de refus tout en respectant la loi juive. Un représentant de l’ORA n’a pas répondu aux demandes de commentaires de la JTA sur la grève du sexe.

    De nombreux followers de Sash ont exprimé leur approbation de son appel à la grève, qu’elle a officiellement annoncé sur les réseaux sociaux jeudi après-midi.

    « Malky en vaut la peine », a commenté l’une d’entre elles. « Chaque aguna  avant elle en vaut la peine. Chaque femme que nous pouvons aider à éviter de devenir une aguna  en vaut la peine. »

    En réponse à un message contraire, une autre femme a indiqué : « Ce n’est pas une question de punir les femmes ». Et d’ajouter : « Une grève du sexe bien menée ferait réfléchir certains hommes de pouvoir ».

    Mais les détracteurs de la grève – y compris ceux qui conviennent que le problème du refus du guet doit être abordé – disent qu’elle pourrait interférer avec le shalom bayit , ou la paix au foyer, une valeur juive souvent citée, et pourrait perturber des relations par ailleurs saines.

    Le rabbin David Bashevkin, créateur du podcast orthodoxe populaire 18Forty, a déclaré lundi sur X : « On ne guérit pas une relation bancale en créant d’autres relations bancales. L’utilisation de l’intimité comme levier de protestation sociale est peu judicieuse et même carrément dangereuse. Ce qu’il faut, c’est d’avantage de familles saines. D’avantage de relations saines. »

    « Il s’agit d’une question communautaire qui nécessite une coordination et une implication communautaires », a-t-il ajouté.

    Certaines féministes orthodoxes qui ont fait pression au nom des agunot se disent pourtant gênées par l’idée de cette grève. Daphne Lazar Price, directrice exécutive de l’Alliance féministe juive orthodoxe, a déclaré à la JTA qu’elle s’élevait souvent contre la « militarisation de la halakha » et qu’elle considérait la grève du mikvé comme un autre exemple de cette militarisation.

    « Le contrôle coercitif fondé sur la religion est moralement répréhensible et ne devrait jamais être toléré », a-t-elle écrit dans un courriel adressé à la JTA. « Les femmes ne devraient pas avoir besoin de menacer leur mari de ne pas avoir de relations sexuelles pour attirer l’attention des hommes – ni pour convaincre les hommes de se conduire comme des alliés des femmes et du système halakhique qu’ils prétendent tant chérir. L’utilisation du sexe comme forme de coercition est également très problématique ».

    Elle suggère par ailleurs que la grève pourrait créer une opportunité pour les autorités juridiques juives de se souvenir des autres tactiques dont elles disposent pour faire pression sur les hommes qui refusent de divorcer de leur femme – et notamment celle « d’interdire aux maris récalcitrants l’accès à toutes les institutions et entreprises religieuses et communautaires juives, ainsi qu’aux domiciles privés, jusqu’à ce qu’il donne un guet« .

    Sash a attribué les réactions négatives à la grève à un double standard « misogyne » entre le refus d’une demande de divorce et le refus d’une relation sexuelle.

    « S’ils refusent de donner le guet, alors nous refuserons d’avoir des relations sexuelles », a déclaré Sash.

    « Ils nous disent : ‘Comment pouvez-vous refuser le sexe ? Vous transformez votre corps en instrument de guerre ! Comment pouvez-vous refuser le sexe ? Vous transformez l’intimité en instrument de guerre’. Mais la véritable question est ‘comment pouvez-vous refuser le divorce ?’ Vous transformez la procédure de divorce en instrument de guerre. Vous maintenez une femme dans l’incertitude ».

    Malky et Volvy Berkowitz se sont mariés en 2016. Lors de leur mariage, Malky portait un dek tichel , ou voile de mariée opaque, qu’elle a décrit dans un texte partagé avec la JTA comme un « bandeau ».

    « A part les moments où Volvy m’a donné une bague kdishen [sic] et m’a mise enceinte deux fois, nous n’avons jamais eu aucune connexion », a-t-elle écrit. « Au revoir Volvy, je ne t’ai jamais connu et je ne te connaîtrai jamais. »

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    Source : https://fr.timesofisrael.com/des-orthodoxes-americaines-pronent-une-greve-du-sexe-pour-proteste

  • affordance.info : Pricey Birthday : Facebook a (encore) tué les anniversaires.
    https://www.affordance.info/mon_weblog/2018/11/facebook-a-encore-tue-les-anniversaires.html

    par Olivier Ertzscheid

    Depuis que je suis sur Facebook, c’est à dire quasiment depuis la création de la plateforme, je l’ai vu faire évoluer notre perception (et notre célébration) des anniversaires.
    Birthday killing.

    J’ai vu Facebook tuer les anniversaires et ce dès 2010, six ans à peine après sa création.

    « But now everyone knows it’s your birthday. I used to be right up there with cake, but Facebook has commoditized my one and only social skill. I’ve been replaced by the computer. And it’s not just Facebook. I was the second person to wish my son a happy fourth birthday. The first was his dentist’s customer relations management software. »

    Tout comme vous j’ai, dans le même temps, vu également apparaître ces formes à peine dissimulées de hameçonnage attentionnel consistant à nous inviter, par notifications le plus souvent aussi intempestives que bullshitesques, à féliciter nos « relations » pour célébrer leurs « anniversaires de travail » sur LinkedIn.

    J’ai vu donc la petite mort d’un rituel social en même temps que sur les mêmes plateformes assassines naissaient d’autres rituels de célébration : ainsi les adolescents et jeunes adultes se mirent à l’occasion de chacun des anniversaires de leurs camarades à publier sur Facebook différents « dossiers » de photos les représentant dans des postures assez peu valorisantes et assez drôles (j’en sais quelque chose puisque je suis encore ami avec mes étudiant(e)s).

    J’ai vu aussi ce dernier rituel se tarir à mesure que lesdits jeunes adultes et adolescents délaissaient la plateforme pour migrer vers d’autres espaces de socialisation en ligne comme WhatsApp, Snapchat ou Instagram, laissant Facebook à leurs (vieux) parents.

    Et j’ai vu. Et j’ai vu, récemment, apparaître sur Facebook un nouveau rituel d’anniversaire. Consistant à collecter directement de l’argent pour financer telle ou telle cause / association (il est également possible de lancer une collecte de fonds pour soi-même). J’ai ainsi vu naître le « Mercy Market », le marché de la pitié.

    Avec le Charity Birthday façon Facebook, c’est toute la relation « donateur-donataire » qui est reconfigurée, tant sur le plan monétaire que sur le plan symbolique. Celui qui reçoit (le donataire) n’est plus qu’un intermédiaire entre le donateur et le donataire réel (l’association caritative) et cet intermédiaire a pour fonction de solliciter directement le donateur sur le plan social en le désignant nommément et, comme je l’indiquais plus haut, en lui faisant porter la charge symbolique d’un éventuel refus. Une charge symbolique d’autant plus importante et signifiante qu’elle mobilise des problématiques en lien avec le domaine caritatif.

    Dans ces Charity Birthday, Facebook efface également le lien entre "personnalisation du cadeau" et "niveau de proximité et d’intimité" avec l’impétrant(e). Comme il avait effacé le marqueur affectif consistant à mémoriser uniquement les dates d’anniversaires de ses amis les plus importants en systématisant la procédure de rappel calendaire.
    C’est peut-être l’anniversaire du don caritatif mais c’est toujours pas la fête des politiques publiques de lutte contre la misère et les inégalités.

    Les logiques de dons caritatifs via des plateformes généralistes (comme Facebook) ou dédiées (l’ensemble des solutions de crowdfunding) occupent une place chaque jour plus importante et déterminante à l’échelle de ce que les acteurs économiques identifient désormais clairement comme un "Mercy Market" qui est le nouvel avatar du "Charity Business".

    #Anniversaire #Facebook #Charity_business #Rituels_numériques

  • Statuette, lubies et petits crimes crapuleux
    http://bandedessinee.blog.lemonde.fr/2016/05/24/statuette-lubies-et-petits-crimes-crapuleux/#xtor=RSS-32280322

    Ce sont des histoires d’obsessions, d’idées fixes impossibles à déboulonner une fois logées dans l’esprit. En trois albums, tous publiés en France aux éditions #Rackham, Álvaro Ortiz a construit tout un petit univers basé sur les infinies lubies de ses … Continuer la lecture →

    #Bande_dessinée #Alvaro_Ortiz #Rituels