Vote RN et racialisation de la solidarité
▻https://laviedesidees.fr/Vote-RN-et-racialisation-de-la-solidarite
Le welfare chauvinism, « chauvinisme du bien-être », désigne la tendance à soutenir les politiques sociales sous condition que celles-ci soient réservées aux seuls nationaux. Jusqu’à quel point cette catégorie peut-elle s’appliquer à l’électorat du Rassemblement national ?
#Politique #solidarité #racisme #extrême_droite
▻https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250311_faury.pdf
... les électeurs du #RN ne s’éloignent pas de la gauche uniquement dans leur rapport à l’immigration et aux minorités ethno-raciales. Y compris sur des enjeux plus spécifiquement relatifs aux rapports entre classes sociales, cet électorat présente beaucoup d’attitudes qu’on pourrait qualifier de « workfaristes ». Le terme de workfare, venu des États-Unis, mais qui a essaimé depuis, permet de qualifier la « nouvelle norme de la mise au travail » qui « oblige les allocataires de l’aide sociale à travailler pour percevoir leur allocation » (Simonet, 2020 ; voir aussi Barbier, 2008). Désignant un ensemble de réformes du système d’assistance [6], la notion renvoie plus largement à une rhétorique et à une pensée « habituellement associées au répertoire libéral de protection sociale, qui dénoncent les effets désincitatifs des prestations sociales » (Palier, 2008), accompagnant le tournant rigoriste dans le contrôle des chômeurs et des pauvres (Vivès et al, 2023 ; Duvoux, 2012).
jwohlwend/boltz: Official repository for the #boltz-1 #biomolecular #interaction model
▻https://github.com/jwohlwend/boltz
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Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, effectue un geste nazi à la grand-messe américaine des conservateurs
▻https://www.lemonde.fr/international/video/2025/02/21/steve-bannon-ancien-conseiller-de-donald-trump-fait-ce-qui-ressemble-a-un-sa
Lors de la Conservative Political Action Conference, la grand-messe américaine des conservateurs, Steve Bannon, idéologue américain d’extrême droite et ancien conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche, a effectué un geste nazi à la fin de son discours. Ce geste rappelle celui d’Elon Musk le jour de l’investiture de Donald Trump, un mois plus tôt, le 20 janvier.
(Bon, ce coup-ci ils semblent ne pas avoir de doute. Par contre, pourquoi cette nouvelle expression : « geste nazi » ? Les lecteurs d’aujourd’hui ne savent pas ce qu’est un « salut nazi » ?)
Ils ne pouvaient douter car Bardella, dont ils reprennent et condensent (orthographe incertaine) les termes : « geste faisant référence à l’idéologie nazie »
▻https://www.lemonde.fr/international/article/2025/02/21/apres-l-annulation-de-son-discours-a-washington-jordan-bardella-est-traite-d
edit nous voilà pris dans un débat interne à l’extrême droite mondiale
Et juste après son salut, moins franc que celui de Musk, il fait un petit sourire et une approbation de la tête genre « oui vous avez bien compris, c’est bien ce que vous pensez ».
Pour avoir copieusement godwiné sans vergogne en effectuant un salut nazi devant des contrôleurs RATP (assorti d’un « bonne chasse aux pauvres ! »), je peux attester que les deux font le salut nazi de travers (la main n’est pas au bout d’un bras perpendiculaire au corps).
Je crois que qui aurait effectué le salut nazi de cette manière dans l’Allemagne des années 30 aurait eu de sérieux problèmes, un tel défaut d’apprentissage s’apparentant à tout le moins à un grave handicap. Sauf que ce n’est pas le NSADP qui est aujourd’hui au pouvoir aux É-U et que cette exécution plus qu’approximative vient en appui de ce qui reste de masque : « c’est des coeurs », « on galèje », car tout ça c’est pas notre genre.
C’était peut-être aussi un excellent prétexte pour esquiver le rendez-vous pour un Bardella qui sait le costume poutino-trumpiste encore difficile à porter
►https://seenthis.net/messages/1099962
edit sans compter que les déclarations de Trump accusant l’Ukraine d’avoir initié la guerre avec la Russie on tendance à démonétiser quelque peu le trumpisme en Europe
[variation] Angers : forcés à faire le salut nazi, ils refusent et sont tabassés
▻https://www.liberation.fr/politique/angers-forces-a-faire-le-salut-nazi-ils-refusent-et-sont-tabasses-2025022
Cinq hommes ont été interpellés mercredi 19 février après une agression perpétrée mi-janvier dans le centre-ville. Ils avaient tenté d’imposer des saluts nazis à leurs victimes sous peine de les rouer de coups.
Au Rassemblement national, une cacophonie assumée pour élargir son électorat
▻https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/02/22/au-rassemblement-national-une-cacophonie-assumee-pour-elargir-son-electorat_
Depuis longtemps, le #RN justifie chaque dissonance par sa volonté d’agréger à terme des électorats aux intérêts discordants : à Marine Le Pen, aspirante cheffe de l’Etat, le populisme, le pouvoir d’achat et les classes populaires ; à Jordan Bardella, aspirant chef d’une majorité ancrée à droite, la séduction des milieux économiques et libéraux. Mais leur « théorie des deux râteaux » vire ces derniers temps à la contradiction, avec le risque de braquer en interne les cadres craignant un changement de ligne.
Plusieurs proches de Marine Le Pen, heureux que les « droitards » n’aient plus droit de cité au RN, ont peu goûté le déplacement à Washington de Jordan Bardella, convié vendredi 21 février à la convention Conservative Political Action Conference, grand-messe des conservateurs américains. Surtout quand sa présence au raout des extrêmes droites internationales l’a empêché de représenter le RN à la réunion des dirigeants politiques convoquée par Emmanuel Macron à l’Elysée, jeudi, pour échanger sur la guerre en Ukraine et le rapprochement russo-américain. Un séjour pour rien, finalement : l’eurodéputé a annulé son intervention après le salut nazi réalisé sur scène par Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump et invité vedette du congrès du Front national (FN) en 2018.
Loin de s’offusquer de la confusion qui tient lieu de ligne au RN ces dernières semaines, l’état-major du groupe parlementaire le justifie par la « mue » du mouvement en pleine période de « flottement » politique. Faute de texte majeur – sur l’immigration, la sécurité ou les institutions – susceptible de justifier une censure du gouvernement, et sans perspective d’élections à même de renverser la tripartition actuelle de l’Assemblée nationale, la formation abandonnerait ses oripeaux dégagistes pour travailler son costume de « parti de gouvernement ».
[...]
« Les gens sont très attentifs au côté raisonnable des politiques : il est de bon ton de montrer qu’on gérera demain la France sans que ce soit la révolution permanente, en respectant nos oppositions, explique Louis Aliot, vice-président du RN et maire de Perpignan. Plus on avance, plus on a de députés, plus on se doit de montrer qu’on agira dans le respect de la loi et la Constitution. »
Le #RN déclenche le #cyberharcèlement d’une universitaire de Toulon enregistrée à son insu
La députée RN #Laure_Lavalette a diffusé un #enregistrement clandestin d’une juriste de la faculté de Toulon qui commentait pendant son cours un tract de #La_Cocarde étudiante, syndicat étudiant d’#extrême_droite, déclenchant une vague de #haine contre elle sur les #réseaux_sociaux.
L’opération semble avoir été savamment orchestrée. Ce mardi 4 février, comme l’a révélé Le Monde, la maîtresse de conférences en droit public à l’université de Toulon #Hélène_Hurpy découvre des dizaines de #tracts déposés sur les tables de son amphithéâtre par La Cocarde étudiante, syndicat étudiant d’extrême droite. Une pratique normalement proscrite à l’intérieur de l’université, y compris pendant les élections étudiantes qui avaient lieu les 4 et 5 février.
S’emparant d’un tract, la juriste se lance dans un commentaire de droit sur le texte, qui appelle notamment à mettre fin aux bourses d’excellence pour les étudiants étrangers. En 2024, la faculté a sélectionné trois étudiants étrangers en master et leur a attribué une bourse de 950 euros par mois pour les aider à suivre leur cursus en France. Au nom de la « #priorité_nationale », La Cocarde étudiante, en pleine campagne pour les élections internes, défend une réorientation de ces sommes aux profits des « étudiants français dans le besoin ».
Sur un ton posé, Hélène Hurpy, spécialiste de droit public, donne son analyse des revendications de La Cocarde étudiante. « Ça, c’est ce qu’on appelle une discrimination et évidemment pour un motif totalement illégitime au sens de l’article 14 de la Cour européenne des droits de l’homme et à l’encontre de l’article premier de la Constitution… que je vous encourage à tous relire », avance-t-elle. « C’est pour cela qu’il y a des partis politiques qui sont à traiter en l’occurrence différemment d’autres partis politiques », poursuit la juriste, en précisant qu’elle vise « tous ceux qui vont à l’encontre de cet article premier de la Constitution française qui pose les caractères de notre République » une et indivisible.
L’enseignante-chercheuse ne sait pas qu’elle est alors enregistrée et qu’à peine trois heures plus tard, un extrait d’une minute trente de son intervention sera diffusé sur X par la députée #Rassemblement_national (RN) du Var Laure Lavalette, qui dit avoir été interpellée par « de nombreux étudiants scandalisés » par ces propos.
La députée dénonce une intervention « outrancière et anti-RN de Mme Hurpy, maître de conférences à l’université de Toulon ». Elle conseille à la juriste de relire l’article de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen selon lequel « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ».
Bien que son parti politique n’ait pas été cité par l’universitaire, la mention d’un parti prônant des mesures discriminatoires et contraires à la Constitution a manifestement suffi à l’élue – qui n’a pas répondu aux sollicitations de Mediapart – pour qu’elle se sente visée. Il est vrai que les liens entre le RN et La Cocarde étudiantes sont des plus étroits. Des députés RN comme Alexandre Loubet et Gaëtan Dussausaye en sont issus et bon nombre de dirigeants du syndicat ont une double affiliation et certains sont des collaborateurs parlementaires d’élus RN, comme le racontait récemment une enquête de Mediapart.
Tweet supprimé
Le message de la très médiatique Laure Lavalette a d’ailleurs été immédiatement relayé par La Cocarde étudiante, et en particulier par Quentin Macullo, assistant parlementaire du député RN Guillaume Bigot, grand habitué des plateaux de CNews.
Le cyberharcèlement de l’enseignante commence peu après la mise en ligne de l’enregistrement et ce, malgré des propos s’en tenant à de strictes considérations d’ordre juridique. Un déluge de commentaires violents suit la publication de Laure Lavalette sur le réseau d’Elon Musk. « Il va falloir faire quelque chose car il y en a assez que l’extrême gauche soit si influente dans les universités », lance un internaute. « Encore une pro-migrants et pro-droits de l’homme », s’offusque un autre, quand un troisième dénonce un « prêchi-prêcha dégoulinant de bons sentiments pour une fois de plus tordre la Constitution suivant leur interprétation bolchévique du monde ».
D’anciens étudiants de l’universitaire interviennent également sur X : « Je l’ai eue comme prof et je confirme qu’elle avait bien ce discours de gauche déconnectée. » Une motion d’étudiants en droit de deuxième année du master justice, procès et procédures est, au contraire, venue apporter son soutien à Hélène Hurpy.
L’universitaire a décidé de porter plainte et de signaler l’enregistrement, illégal et passible de poursuites pénales, aux plateformes qui le diffusent. « J’ai envie d’agir pour dénoncer les faits, je ne veux pas que ce soit invisibilisé car cela va se répéter », a expliqué au Monde l’enseignante-chercheuse, qui a reçu la protection fonctionnelle de son université.
Ce dimanche, le tweet de Laure Lavalette, resté en ligne jusqu’à samedi, avait été supprimé. La bonne cliente des plateaux télé, qui a commencé sa carrière militante à Renouveau étudiant, un groupuscule violent d’extrême droite affilié au Front national, a peut-être été sensible à ce rappel du droit. Elle n’a pas répondu aux sollicitations de Mediapart, pas plus que La Cocarde étudiante, qui n’a, malgré ce happening, remporté aucun siège dans aucun des conseils centraux de l’université.
Née d’une scission de l’#UNI, #La_Cocarde_étudiante a été créée en 2015 et connaît un nouvel essor depuis 2022. Cheval de Troie du RN dans les facs, La Cocarde assume des positions identitaires ouvertement racistes, comme lorsque le syndicat avait rendu en 2023 un vibrant hommage au théoricien racialiste Dominique Venner, mort dix ans plus tôt.
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/090225/le-rn-declenche-le-cyberharcelement-d-une-universitaire-de-toulon-enregist
#université #ESR #enseignement_supérieur #facs #syndicat_étudiant
ping @karine4
White Power - Au coeur de l’extrême droite européenne
En #Europe, l’extrême droite s’installe progressivement dans le paysage politique. Mais derrière une façade de plus en plus lisse se cache une idéologie demeurée fondamentalement raciste et violente. Une #enquête implacable au sein d’un écosystème de la haine.
Les élections européennes de 2024 ont confirmé qu’une vague brune déferle sur l’Europe : 31 % pour le Rassemblement national (#RN), 15,9 % pour l’Alternative für Deutschland (#AfD), 14,5 % pour le Vlaams Belang belge... Derrière des façades plus souriantes et policées qu’autrefois, et la respectabilité proclamée par leurs têtes d’affiche Marine Le Pen, Alice Weidel et Tom Van Grieken, ces partis restent liés à une idéologie violente, profondément xénophobe et raciste, inspirée des théories suprémacistes du nazisme ou du Ku Klux Klan.
Lorsqu’aucun mot n’est publié (un titre, un chapo un extrait de la page citée, par exemple), il devient très difficile de retrouver une info, une référence publiée ici....
merci @colporteur, j’avai pas pris le temps de renseigner tout cela
je t’en prie, @ant1 J’ai fait ça pour moi : j’ai souvent du mal à retrouver des données dont je pense ou sais qu’elles sont présentes ici :-)
Sans titre
▻https://bsky.app/profile/gorekhaa.bsky.social/post/3lgn7rqgxd72d
▻https://piaille.fr/@le_pere_peinard/113894044707333681
"Hier, Samedi 25 janvier 2025, manifestation antifa en réaction à la galette du RN au Château de Pommorio Treveneuc (22)#Antifa #Manifestation #RN
#Camille_Chaize, la porte-parole du ministère de l’intérieur démissionne avant la parution de son livre, dans lequel elle critique le #RN et le syndicat #Alliance
Dans un #ouvrage qui paraît ce jeudi, la commissaire de police s’en prend notamment aux #syndicats_de_policiers et au « pouvoir que l’administration a décidé de leur laisser ».
#heroine
▻https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/01/23/la-porte-parole-du-ministere-de-l-interieur-quitte-ses-fonctions-avant-la-pa
Le #livre ne devait pas faire grand bruit, mais il bénéficie désormais d’une opération de lancement gratuite à l’échelle nationale. Lundi 20 janvier, Camille Chaize, #commissaire de police et porte-parole du ministère de l’intérieur, a annoncé qu’elle quittait ses fonctions dans un post sur le réseau social professionnel LinkedIn : « A l’heure où s’apprête à sortir ce livre qui me ressemble tant, je dois, vous le comprendrez aisément, mettre fin à la mission de porte-parole du ministère de l’intérieur qui m’a été confiée en décembre 2019. »
Une péripétie anodine dans la vie de la haute administration #policière, rythmée par les mutations et les changements d’affectation. Mais, mardi, Le #Canard_enchaîné révèle que la jeune femme de 43 ans aurait été poussée à la démission, victime d’une double indignation : celle du Rassemblement national (RN), mais aussi du syndicat de policiers Alliance, tous deux malmenés dans son ouvrage (Porte-parole. Réflexions personnelles de la voix officielle du ministère de l’intérieur, Novice, 304 pages, 22,90 euros).
Les passages les plus évocateurs avaient déjà fuité dans les colonnes de La Tribune Dimanche le 19 janvier, fuite qui a déclenché l’ire du syndicat de policiers et du parti d’extrême droite. Plusieurs citations tirées du livre y sont reproduites et visent Alliance, une organisation avec laquelle la porte-parole avait déjà eu maille à partir – sans recevoir le soutien espéré de sa hiérarchie – après un tract syndical qui l’avait visée pour avoir condamné publiquement les propos d’un policier ayant insulté une victime de violences sexuelles. « Ce qui doit nous questionner, écrit-elle au sujet des syndicats de policiers, c’est surtout le pouvoir que l’administration a décidé de leur laisser, et pas seulement sur le terrain de la communication. »
« Le poison lent de l’#extrême_droite_identitaire »
Quant au RN, la jeune femme fait part de ses inquiétudes en cas de victoire politique au soir des législatives anticipées de juin 2024, dénonçant « le poison lent de l’extrême droite identitaire et ses idées les plus radicales [qui] ont infusé les débats, irrigué la société ». « Je vais devoir démissionner, écrit-elle, si nous avons un gouvernement diamétralement opposé à mes valeurs et mes principes (…). L’extrême droite, ce sera sans moi. Je ne veux pas être là pour voir ça. » L’échec du RN à conquérir le pouvoir l’aura finalement délivrée de ce dilemme rétrospectif.
Dès dimanche, comme l’a révélé Le Canard enchaîné, le Rassemblement national a écrit à Bruno #Retailleau pour se plaindre des termes employés dans Porte-parole. Et Alliance, après avoir envisagé une déclaration « après la parution du livre », prévue jeudi, a finalement décidé de « ne pas s’exprimer » sur le sujet. « La démission de Camille Chaize est une nouvelle démonstration des liens de dépendance du ministre de l’intérieur [vis-à-vis des] “syndicats” de police », a estimé quant à lui le député « insoumis » du Nord, Ugo Bernalicis, sur X, tout en relevant le caractère « tardif » des déclarations de la porte-parole, en poste pendant plus de quatre ans.
Aux yeux du cabinet de Bruno Retailleau, au-delà du fond, les charges menées contre Alliance ou le Rassemblement national posent surtout des difficultés au regard du devoir de réserve auquel est assujettie Mme Chaize, fonctionnaire de police. « Elle savait que, avec de tels propos, elle pouvait difficilement rester à ce poste, elle en a elle-même convenu », fait savoir l’entourage du ministre, qui souligne le souhait manifesté par Mme Chaize depuis plusieurs semaines de quitter le porte-parolat du ministère de l’intérieur pour d’autres fonctions. Des retards dans l’ouverture d’un nouveau poste ont repoussé son départ, que le cabinet de Bruno Retailleau dit avoir acté, et Mme Chaize reste officiellement directrice adjointe de la délégation à l’information et à la communication du ministère de l’intérieur.
« Comment soigner un minimum ma sortie, comme au théâtre ? », s’interroge-t-elle dans les dernières pages de son livre. La commissaire de police, désormais ex-porte-parole du ministère de l’intérieur, n’a pas souhaité répondre au Monde.
Une société liée à Vincent #Bolloré a assisté les candidats d’Eric Ciotti aux législatives
▻https://www.liberation.fr/politique/une-societe-liee-a-vincent-bollore-a-assiste-les-candidats-deric-ciotti-a
.... la société de communication Progressif Media, familière de la fachosphère et logée dans les locaux du « JDD » et d’« Europe 1 », a prêté main-forte aux candidats de l’ex-patron de LR rallié au #RN.
Essor de l’#enseignement_privé, asphyxie des #universités : l’Etat joue contre son camp
Mathis d’Aquino, doctorant à Sciences Po Bordeaux, estime que les pouvoirs publics doivent cesser de financer l’offre d’enseignement supérieur privée et de placer les universités dans une situation financière intenable.
La chronique de fin d’année 2024 sur les aides à l’embauche d’apprentis1 soulève des interrogations quant au financement de l’enseignement supérieur privé. Depuis la réforme de 2018 sur l’#apprentissage, le secteur privé lucratif du supérieur connaît une croissance exponentielle, portée par la création massive de #centres_de_formation_d’apprentis (#CFA), captant les fonds publics de l’apprentissage.
Soutenues par un cadre législatif aussi libéral qu’obsolète, ces écoles jouissent d’une agilité déconcertante, là où les #universités_publiques subissent une #rigidité_structurelle. Le privé se déploie très vite, sur des niches sectorielles qui s’étendent du design jusqu’au droit.
Mais ce « succès » repose sur une demande artificielle créée par des dispositifs marchands, et sur un soutien de l’État dont il est difficile de comprendre les justifications.
Les #écoles_privées s’insèrent en effet dans un maquis informationnel, où l’#opacité devient une stratégie. La recherche empirique que j’ai menée à Bordeaux entre 2023 et 2024 révèle que familles et étudiants peinent à distinguer les degrés de reconnaissance d’une formation.
Certaines écoles vendent comme « #diplôme_d’Etat » de simples titres #RNCP [#Répertoire_national_des_certifications_professionnelles, NDLR.], alors que ces derniers ne sont qu’une #certification par le ministère du Travail de l’adéquation entre la #formation et les #besoins_économiques à un instant T, sans contrôle de la qualité des enseignements délivrés.
De même, les établissements privés jouent du halo terminologique qui entoure les noms des diplômes, comme « Bachelor » (terme non réglementé) ou « Mastère », jouant clairement sur l’ambiguïté avec le « Master » délivré par les universités publiques et reconnu, lui, par l’État. Malheureusement pour les étudiants qui peinent – légitimement – à s’y retrouver, un petit « e » en plus, ce sont de grandes opportunités en moins.
Au-delà de cette #confusion délibérément entretenue, les stratégies de captation versent parfois dans la #publicité_mensongère. En 2023, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a mis en lumière l’usage illégal de mentions telles que « #licence » ou « #master », facilement observable dans les #salons_d’orientation et sur Internet.
Ces salons eux-mêmes, prétendument conçus pour éclairer les familles, deviennent des vitrines biaisées où les écoles lucratives sont surreprésentées. Ils sont devenus un véritable maquis d’où les familles ressortent désorientées, ce qui est un comble.
Discours trompeurs
Il est d’autant plus difficile de s’y retrouver que les établissements privés développent un discours transformant leurs vices en vertus. L’absence d’un corps professoral permanent, remplacé par des intervenants qui font quelques tours et puis s’en vont, est ainsi valorisée comme une marque de #professionnalisation, masquant en réalité une incapacité à recruter et maintenir des enseignants qualifiés.
Plus généralement, les écoles privées s’approprient le discours dominant sur « l’#employabilité » (relayé par les pouvoirs publics) en proposant des formations en #alternance rendues « gratuites » grâce aux #aides_publiques. Dans un contexte de réduction des aides à l’embauche d’apprentis, la contraction des offres de contrat d’apprentissage va rendre cette promesse de « gratuité » plus difficile à tenir, exigeant des étudiants et de leurs familles qu’ils redoublent de vigilance.
De la même façon, l’argument du recrutement « hors #Parcoursup » masque leur incapacité à répondre aux critères de la plate-forme d’accès à l’enseignement supérieur, tout en jouant sur les peurs et imaginaires des étudiants. Mais aujourd’hui ces établissements créent des alternatives telles que #ParcoursPrivé, revendiquant un rôle d’#anti-Parcoursup, tout en mimant son modèle.
Dépendance aux #subventions_publiques
Dernier ingrédient pour assurer au privé un avenir radieux : l’injection de #subventions. La loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » de 2018 a conduit à une explosion du supérieur lucratif, en faisant sauter toutes les barrières à l’entrée dans la création d’une école, et en finançant le secteur privé via l’apprentissage.
Ces écoles, qui derrière des noms rutilants sont souvent des Centres de Formation d’Apprentis (CFA), ne pourraient survivre sans ces aides publiques, qu’elles défendent naturellement avec une ardeur révélatrice. La « réussite » actuelle de la politique d’apprentissage ne dépend que des financements à guichet ouvert, alimentant des profits privés, à l’heure où les #universités sont, elles, assoiffées (d’aucuns diront volontairement ?).
Une des solutions récemment avancées par les pouvoirs publics était de créer un #label attestant de la qualité des formations. Mais on ne dénombre déjà pas moins d’une trentaine de labels dans le supérieur ! Ce chaos normatif reporte sur les familles la responsabilité du tri, alors qu’elles sont déjà perdues dans cet univers saturé de certifications. L’État a la responsabilité de faire le ménage, y compris au sein des gros groupes (chez qui pantouflent par ailleurs certains architectes de la loi de 2018).
Ce nettoyage est d’autant plus important qu’en parallèle, les universités publiques, en sous-financement chronique, envisagent de fermer des formations et des campus. Cette #asphyxie_budgétaire accélère la privatisation du supérieur et place l’État dans une position intenable de grand financier du privé et de grand désengagé du public.
La privatisation de l’#enseignement_supérieur pose de graves questions de #démocratie, de contrôle et de qualité. Par son financement aveugle et sa passivité réglementaire, l’État soutient sur fonds publics un système qui finance des profits privés.
À l’heure où les universités luttent pour leur survie, il est urgent que l’État reprenne la main : en régulant fermement, en surveillant les pratiques abusives et en soutenant et valorisant ses établissements publics, où la qualité de la formation et de la recherche est assurée.
L’État doit défendre ses propres établissements, réguler le secteur privé bien au-delà de la simple apposition d’un label, et ne pas faire reposer sur des familles endettées, déçues et désemparées, la #responsabilité de choisir l’incertain.
▻https://www.alternatives-economiques.fr/essor-prive-asphyxie-universites-letat-a-contre-emploi-lens/00113661
#privatisation #ESR #enseignement_supérieur #France #financement #facs #université #régulation
Ces #syndicats qui combattent l’#extrême_droite dans leurs rangs | #StreetPress
►https://www.streetpress.com/sujet/1736868396-exclusions-dialogues-dilemme-syndicats-extreme-droite-RN-com
L’annonce a provoqué un coup de tonnerre dans le petit milieu des #syndicalistes de l’Assemblée nationale avant les fêtes. Au Palais Bourbon, la section de la confédération chrétienne #CFTC a nommé à sa direction Rémi Scholtz, attaché parlementaire affilié au député du Rassemblement national (#RN) Timothée Houssin. L’info, révélée par Challenges, a déclenché une levée de boucliers chez les autres mouvements de l’Hémicycle et un casse-tête pour la CFTC. Déjà, car la confédération n’est pas sûre que l’homme soit adhérent… « On ne sait pas quoi faire, peut-être qu’il n’a pas encore été intégré dans nos fichiers, mais cela nous met en porte-à-faux avec les autres syndicats de l’Assemblée nationale. Si son adhésion est confirmée, on traitera la question avec attention », assure son président Cyril Chabanier. La CFTC a pris position contre le RN en 2022, mais ne souhaite pas exclure ses militants tant qu’ils ne soutiennent pas ouvertement le programme du parti lepéniste ou tiennent des propos racistes. « Les collaborateurs parlementaires font un métier difficile, qui mérite d’être défendu, et tous peuvent se syndiquer chez nous. Nous ne demandons jamais à nos adhérents leur couleur politique. Par contre, s’ils prennent des positions qui vont à l’encontre des valeurs de la CFTC, nous les exclurons sans aucun problème », certifie-t-il.
Dans l’Indre, un maire enterre « la mort dans l’âme » un projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile
Après deux ans de vives tensions alimentées par l’extrême droite politique et groupusculaire, le projet d’ouvrir un #Cada à #Bélâbre, dans l’Indre, a été abandonné. Menacé de mort, le maire de la commune, #Laurent_Laroche, revient sur cette décision, qu’il regrette.
Le 18 décembre, Laurent Laroche, maire de la petite commune de Bélâbre (#Indre) a annoncé, aux côtés du préfet, l’#abandon du #projet de création d’un #centre_d’accueil de demandeurs d’asile (Cada). Depuis deux ans, la transformation d’une ancienne usine de chemises abandonnée en structure d’accueil a provoqué de vives tensions, dans le sillage de l’extrême droite partisane et groupusculaire.
Le médiatique avocat #Pierre_Gentillet, candidat du Rassemblement national (RN) aux élections législatives de 2024 dans une circonscription voisine, a utilisé ses réseaux pour attirer la lumière sur ce projet, tandis que des militants d’extrême droite promettaient de faire de Bélâbre « un nouveau #Callac ». En 2023, un projet d’accueil de familles réfugiées a été abandonné dans cette commune bretonne, après une campagne de protestation et de harcèlement des élu·es par l’extrême droite.
Après deux ans à porter l’initiative avec son conseil municipal, le maire divers gauche de Bélâbre, Laurent Laroche, revient sur l’épilogue de ce projet. Amer, il regrette que la mobilisation de l’extrême droite et les difficultés financières de l’association en charge du futur Cada aient mis un terme à ce projet d’accueil, qui aurait permis de redynamiser la petite commune.
Mediapart : Pourquoi le projet de Cada a-t-il finalement été abandonné fin décembre ?
Laurent Laroche : L’association #Viltaïs, qui était en charge du projet, rencontrait d’importantes difficultés financières, malgré sa reprise par le groupe SOS. Les travaux de rénovation de l’ancienne chemiserie étaient trop coûteux. À l’été, nous avions fait une proposition alternative à Viltaïs : transformer un ancien hôtel de Bélâbre en Cada, un projet moins coûteux, à plus petite échelle.
J’en avais parlé au préfet de l’Indre, qui l’a très mal pris. J’ai été vraiment blessé par ses propos, il disait qu’il n’était pas favorable à ce projet, que ça allait raviver les tensions et réveiller les opposants alors qu’il avait ramené la paix à Bélâbre. On a fini par se voir le 18 décembre, et on a enterré le projet en actant l’incapacité de Viltaïs à le mener à bien. La mort dans l’âme.
Les opposants au projet revendiquent un succès, à l’image de Pierre Gentillet, qui savoure la victoire d’« une communauté enracinée » qui fait « plier la volonté de gouvernants déconnectés ». Comment réagissez-vous ?
On était inquiets depuis longtemps, quand on est élu on sait que ce qui compte, c’est quand on pose la dernière pierre d’un projet. Toute cette histoire nous avait un peu préparés à cette issue. Mais l’amertume que j’ai aujourd’hui, c’est de voir les opposants qui disent qu’ils ont gagné. Ils n’ont pas gagné, on cède face à la situation économique que rencontre l’association Viltaïs. Même si dans mon for intérieur, je me dis que l’État a quand même un peu cédé à la pression de l’extrême droite. Ce qui me rend amer, c’est que je n’aurais pas l’occasion de prouver aux Bélabrais que l’installation des demandeurs d’asile aurait pu très bien se passer.
Aujourd’hui, le préfet, lui, est enchanté, il peut maintenant se glorifier en disant qu’il a ramené le calme à Bélâbre. Mais dans l’Indre, il nous a annoncé qu’on risquait 200 fermetures de classes d’ici 2030. Ce projet de Cada, il servait aussi à ça, à redynamiser le territoire. On ne s’est pas levés un matin avec le conseil municipal en se disant « tiens, si on ouvrait un centre pour accueillir des demandeurs d’asile », on y a réfléchi.
Quel bilan tirez-vous de ces deux années de tension autour de ce projet de centre d’accueil ?
Personnellement, je pense que l’erreur qu’on a commise, c’est que ce projet a été bien préparé mais qu’on aurait pu mieux communiquer dessus. On a sous-estimé qu’au lendemain d’une élection présidentielle où le RN fait des très gros scores sur la commune, forcément, il y a un habitant sur trois qui vote RN. Et la campagne présidentielle s’est beaucoup faite sur l’immigration, sur le rejet de l’autre. Moi, je me disais que ce vote s’expliquait beaucoup par la désertification médicale, le retrait des services publics, et j’ai sous-estimé cet aspect.
Il y a eu un noyau d’opposants, pas très nombreux mais très bons en #communication, qui a réussi à entraîner des gens, de l’#attention_médiatique et qui a profondément divisé la commune. On s’est retrouvés avec les caméras de #Valeurs_actuelles, des militants du #RN et de #Reconquête, c’était beaucoup.
Comment avez-vous vécu personnellement cette période ?
Je suis peut-être naïf, mais j’ai été très surpris par l’ampleur que cette histoire a prise. Tout ça pour ça… L’extrême droite nous a inscrits, dès le début, comme une commune avec des élus « à abattre », le but était de faire « un nouveau Callac », c’était très inquiétant. On a reçu des centaines de #menaces, de courriers, de mails, d’appels téléphoniques injurieux ou menaçants, évidemment je ne peux pas dire que je l’ai bien vécu. On n’avait jamais vu ça, on s’est retrouvés sur notre petite commune avec des manifestations encadrées par 80 gendarmes.
Le moindre fait divers impliquant un demandeur d’asile ou un étranger était instrumentalisé, des militants de l’#Action_française de Poitiers sont même venus s’introduire dans la chemiserie, faire des tags et poser avec une banderole « Stop immigration ».
J’ai reçu des #menaces_de_mort et j’ai été placé sous #protection_policière. Une personne avait appelé à mon domicile pour me menacer, elle a été condamnée, tout comme une autre qui avait menacé de venir brûler ma maison. J’ai également eu un suivi psychologique, que j’ai toujours un peu, grâce à l’Association des maires de France.
Mon erreur, c’est qu’au plus fort de la crise, quand on avait des #manifestations tous les mois et qu’on m’insultait en permanence, j’ai refusé de porter #plainte. J’étais encore dans une sorte de #déni, et je ne voulais pas porter plainte contre des habitants de la commune. C’était un tort, les gendarmes m’ont conseillé de le faire mais j’ai refusé. Ça aurait peut-être permis de dissuader les gens, de calmer un peu le jeu. L’imbécile qui a appelé chez moi au mois d’octobre ne l’aurait peut-être pas fait si j’avais déposé plainte plus tôt.
Ces événements vous ont-ils fait vous poser la question de la démission ?
La question de la démission m’a effleuré l’esprit évidemment, j’étais parfois au trente-sixième dessous. C’est grâce à l’équipe du conseil municipal que j’ai pu tenir aussi, j’ai des amitiés qui sont nées de ce combat, ça a été important. Et démissionner aurait fait trop de plaisir aux opposants au Cada.
Pour la suite, les élections municipales de 2026, ma décision n’est pas encore prise. La cheffe de file des anti-Cada a déjà annoncé sa candidature, soutenue par le RN. Mais même si je ne fais pas de troisième mandat, j’essaierai de m’investir pour qu’une liste émerge de l’équipe municipale actuelle.
Si je n’ai pas encore pris ma décision, c’est aussi qu’il reste encore beaucoup de projets à mener. L’objectif de l’extrême droite, ils le disaient, c’était de nous « pourrir la vie ». Des gens me l’ont dit en face. Leur but c’était de me faire #peur, de me pousser à la démission ou à ne pas me représenter, et de paralyser la vie de la commune.
Certes, on n’a pas mené le projet de Cada jusqu’au bout et ça nous rend tristes. Mais on a ouvert une maison médicale avec trois médecins en plein désert médical, on a un projet de médiathèque... La vie communale ne s’est pas arrêtée pour autant. On a réussi ça, on a continué à mener des projets.
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/020125/dans-l-indre-un-maire-enterre-la-mort-dans-l-ame-un-projet-de-centre-d-acc
#accueil #réfugiés #migrations #France #extrême_droite
via @karine4
Députés RN sur un groupe Facebook raciste : mensonges, déni et justice saisie
▻https://lesjours.fr/obsessions/rn-conquete-pouvoir/ep13-reactions-groupe-facebook-raciste
Info « Les Jours ». Après nos révélations, les élus d’extrême droite tentent de se justifier. Maladroitement, agressivement… ou en trahissant la vérité.
Un article en partie caviardé par l’humanité
▻https://www.humanite.fr/politique/facebook/hitler-sest-trompe-dethnie-a-exterminer-quand-deputes-et-soutiens-du-rassem
Quinze députés ont participé aux discussions du groupe Facebook « #Rassemblement_national (direction 2027 !) », dont les membres multiplient les #publications_racistes, les #appels_au_meurtre et les soutiens explicites à Marine le Pen. Selon les informations du média en ligne @lesjours, ces élus d’extrême droite n’ont pas hésité à rester membres du groupe pendant plusieurs années.
Un dossier fiscal classifié « secret-défense » : la folle demande visant à protéger Bernard Arnault, Fabrice Arfi, Yann Philippin, Antton Rouget et Ellen Salvi
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/111224/un-dossier-fiscal-classifie-secret-defense-la-folle-demande-visant-protege
À l’été 2022, Bernard Arnault panique à l’idée qu’un député LFI arrive à la tête de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Des représentants du patron de LVMH demandent alors à faire classifier son dossier fiscal personnel. L’administration a résisté à cette demande extraordinaire.
La défiscalisation classé secret fiscal, en voilà une idée qu’elle est bonne.
Traditionnellement dévolue à l’opposition, la présidence de la commission des finances dispose en effet, parmi ses prérogatives prévues par la Constitution, de la possibilité d’effectuer un contrôle sur pièces, à Bercy, des dossiers fiscaux des contribuables, afin de s’assurer de la bonne gestion des finances publiques.
[...]
À quelques jours du vote des membres de la commission des finances, l’ancien ministre du budget de Nicolas Sarkozy, Éric Woerth, avait par exemple alerté dans Le Figaro sur une présidence de gauche qui « s’intéresserait aux dossiers des uns et des autres, les individus et les ménages, comme les entreprises », faisant alors valoir sa préférence pour la désignation d’un candidat issu des rangs du Rassemblement national (#RN), pourtant arrivé en troisième position.
« La crainte qu’on peut avoir, comme LFI fait de la politique en permanence et a un contenu idéologique extrêmement fort, c’est que ça peut être tentant d’organiser des fuites », avait renchéri l’ex-député Les Républicains (LR) Gilles Carrez, président de la commission des finances entre 2012 et 2017, en alertant sur le risque que soient « jet[és] en pâture les dossiers fiscaux de particuliers voire d’entreprises ». « C’est le début du totalitarisme », avait-il déclaré.
Cette offensive avait également été relayée dans le premier quotidien économique de France, Les Échos, propriété de... #LVMH. « En pratique, il sera difficile de refuser [à la coalition de gauche] ce poste donnant accès aux informations, fiscales notamment, les plus sensibles de Bercy », regrettait ainsi l’éditorialiste Jean-Francis Pécresse, en appelant au « sursaut » et au « réveil ». Le journal insistait encore à la veille du vote : « Si la commission des finances entérine le choix d’Éric Coquerel comme président [...], elle tournera le dos à la tradition non écrite d’y nommer un modéré », écrivait-il, en rappelant que le dernier député de gauche ayant occupé le poste – un certain Jérôme Cahuzac, sous la présidence Sarkozy – remplissait cette « condition ».
Ces cris d’orfraie sur la place publique se sont accompagnés, en coulisses, de grandes manœuvres pour tenter d’annihiler les pouvoirs d’une présidence de gauche, face à laquelle Bernard Arnault se montrait très fébrile auprès de plusieurs personnes de son entourage. « C’est très, très grave », avait-il déclaré à l’une d’entre elles, qui témoigne auprès de Mediapart sous la condition de l’anonymat, étant donné la sensibilité du sujet. Lors du dernier procès des barbouzeries de LVMH contre le journaliste François Ruffin, devenu depuis député LFI, le milliardaire a d’ailleurs redit la terreur que lui inspire « l’idéologie socialo-marxiste et trotskiste » du parti de gauche.
Le luxe, domaine stratégique
À l’été 2022, des représentants de Bernard Arnault ont donc demandé que son dossier individuel ne soit plus accessible en cas d’éventuel contrôle lancé par Éric Coquerel. Leur idée : obtenir la classification « secret-défense » de ces documents, que seuls des fonctionnaires habilités – ils sont une poignée à Bercy – ont le droit de consulter.
Dans un premier temps réticent, le cabinet du ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, alors dirigé par le haut fonctionnaire Bertrand Dumont – actuel directeur général du Trésor –, a travaillé sur cette hypothèse, selon nos informations. Des échanges ont notamment eu lieu sur les justifications qui pourraient être apportées pour motiver une telle décision. Les conseillers du patron de LVMH ont argué du fait que l’industrie du #luxe représenterait un domaine stratégique pour la souveraineté économique de la France. « Ils savent se montrer inventifs », persifle un témoin des discussions.
Interrogé par Mediapart, Bruno Le Maire a indiqué ne pas « avoir connaissance de ces éléments », sans plus de précisions. Son ancien directeur de cabinet, Bertrand Dumont, n’a pas donné suite. Également questionnés sur de possibles interventions de leur part dans ce dossier, ni l’Élysée ni Gabriel Attal, alors ministre délégué chargé des comptes publics, n’ont retourné nos sollicitations.
De son côté, Bernard Arnault « dément formellement avoir engagé une quelconque démarche en ce sens ».
Malgré ces échanges, la procédure a ensuite été bloquée au niveau de la Direction générale des finances publiques (#DGFIP), alors pilotée par Jérôme Fournel, l’actuel directeur de cabinet du premier ministre, Michel Barnier. Sollicitée par la voie hiérarchique, la DGFIP a en effet rappelé que les demandes de classification ne peuvent pas concerner des personnes physiques. Même pour Bernard Arnault.
Informé par Mediapart, le président de la commission des finances de l’Assemblée, Éric Coquerel, réagit : « Cela montre que M. Arnault a peut-être quelque chose à cacher et cela renseigne sur la façon dont quelqu’un comme lui se pense au-dessus des lois. Les années changent mais pas les ultra-riches. En 1981, ils craignaient les chars sur les Champs-Élysées. Et là, il ne s’agissait que d’un président de la commission des finances. Cela renvoie sur la pression supposée que M. Arnault aurait mis sur Macron pour ne pas nommer le #NFP_ [Nouveau Front populaire – ndlr] _au gouvernement. »
Pour quelles raisons le patron de LVMH – dont le groupe a été visé en 2019 par une enquête pour #fraude_fiscale en Belgique, avant que celle-ci ne soit interrompue en raison d’un problème de procédure – craignait-il autant une consultation de son dossier fiscal personnel ?
Après s’être exilé aux États-Unis avec sa famille en 1981 dans la foulée de l’élection de François Mitterrand (il reviendra en 1984), Bernard Arnault avait menacé de partir en Belgique en 2012 à la suite du retour du Parti socialiste (PS) au pouvoir. Comme l’a récemment révélé Le Nouvel Obs, le plus riche des patrons français, qui dispose d’un accès privilégié à l’Élysée, où il sponsorise notamment Brigitte Macron pour son réseau d’écoles de la seconde chance, a utilisé tout son pouvoir et ses réseaux pour tenter d’éviter au pays un gouvernement de gauche.
Jean-Luc Mélenchon affirme que le gouvernement va tomber !!!
▻https://bellaciao.org/Jean-Luc-Melenchon-affirme-que-le-gouvernement-va-tomber
Jean-Luc Mélenchon affirme que le gouvernement "va tomber" et qu’Emmanuel Macron "doit s’en aller" « Toutes les manœuvres pour sauver le gouvernement Barnier ont échoué. Il va tomber. Et Macron, seul responsable de la crise financière et politique, doit s’en aller pour rendre la parole aux votes des Français. » #Contributions
De là à ce qu’il prenne la place de macronito, j’y crois pas trop. pas du tout même.
▻https://seenthis.net/messages/1085753
On n’a pas le temps de souffler que, déjà, le #RN fait savoir sur X qu’il votera la censure. Un instant, on peut se dire que le Premier ministre a une ultime chance de ne pas être renversé car le parti d’extrême droite ne précise pas s’il votera la motion de la gauche et pas sa propre motion de censure, qu’il va également déposer. Mais, quelques minutes plus tard, Marine Le Pen est de nouveau dans la salle des Quatre Colonnes : « Il n’y a pas de motion de censure de gauche, il y a des motions de censure contre le gouvernement, tranche-t-elle. Nous voterons ces motions d’où qu’elles viennent et, en premier lieu, la nôtre. » Le scénario du départ de Michel Barnier est donc déjà écrit. Cela se jouera à l’Assemblée ce mercredi après-midi et, là, c’est plus qu’un miracle qu’il faudra au Premier ministre pour rester à son poste.
Collaboration, le legs d’Emmanuel Macron, Michel Feher
▻https://aoc.media/analyse/2024/11/11/collaboration-le-legs-demmanuel-macron
À défaut d’avoir scellé la victoire des progressistes sur les populistes, Emmanuel Macron pourra se vanter d’avoir rendus les premiers indiscernables des seconds. Pour la première fois depuis 1945, le cordon sanitaire n’aura pas tant disparu que changé de bord, usé désormais pour isoler les réfractaires à l’union des droites. Reste pour la gauche à prendre acte de cette bipartition et retrouver la défiance joyeuse des législatives.
Emmanuel Macron est un homme de projets. Depuis son irruption dans l’arène électorale, il en a successivement conçu trois, de factures fort différentes, mais qu’il a poursuivis avec un succès que son impopularité croissante ne doit pas occulter.
Le premier, dont la réalisation a précédé l’entame de son premier mandat, relevait seulement d’une expérience de pensée destinée à mettre sa campagne en récit. Il s’agissait, on s’en souvient peut-être, d’imaginer un « nouveau monde » où l’alternance entre la droite et la gauche disparaîtrait au profit d’une alternative dont les termes étaient le progressisme et le populisme. Confrontés à un tel choix, avançait le héraut de la start-up nation, tous les Français raisonnables, quelle que soit leur affiliation d’origine, ne manqueraient pas de faire le pari de l’ouverture et de l’avenir.
Effacée dès la prise de fonction d’Emmanuel Macron, la story du « en même temps » progressiste a rapidement cédé la place à un deuxième projet, conçu pour assurer la réélection du nouvel hôte de l’Élysée. Celui-ci se donnait alors pour mission de priver les Républicains de leur raison d’être tout en confortant Marine Le Pen dans son rôle de Raymond Poulidor de la République – soit de candidate indéfiniment vouée à finir deuxième. Concurremment fondée sur les difficultés des partis de gauche à s’unir et sur la discipline républicaine de leurs électeurs, cette entreprise a bien atteint son objectif en 2022, puisqu’en privant Valérie Pécresse de troupes au premier tour et en obtenant les voix des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au second, le président sortant a été reconduit à la tête de l’État.
Pour autant, la manière dont la victoire a été acquise a aussitôt généré des désagréments considérables pour le camp présidentiel : la promotion de la candidate d’extrême droite au rang de challenger officielle s’est en effet traduite par l’entrée en force du Rassemblement National (#RN) à l’Assemblée nationale, tandis que le dépit des citoyens qui s’étaient contraints à assurer la réélection d’un président honni a persuadé les socialistes, les écologistes, les communistes et les Insoumis de sceller une alliance électoralement bénéfique pour ses parties-prenantes.
Privé de majorité parlementaire, Emmanuel Macron s’est d’abord convaincu que les privilèges de l’exécutif octroyés par la Constitution de la Cinquième République lui permettraient de persévérer sans encombre dans sa quête d’appréciation par les principaux arbitres de la compétitivité – à savoir, les gestionnaires d’actifs, la Banque centrale européenne et les agences de notation. Toutefois, tant la progression continue du RN dans l’opinion que son peu de crédit auprès des Français désireux de l’arrêter lui ont bientôt donné l’envie de se consacrer à un nouveau projet.
#paywall... #cordon_sanitaire
Les idées du #RN s’installent dans l’opinion mais le doute grandit sur sa capacité à gouverner
#institut_veblen
▻https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/11/25/les-idees-du-rn-s-installent-dans-l-opinion-mais-le-doute-grandit-sur-sa-cap
Un #électeur du RN sur dix estime que son parti n’arrivera jamais au pouvoir, et ils sont plus d’un tiers à le penser chez LR (35 %), avec une hausse notable de 16 points. La « capacité à participer à un gouvernement », qui progressait de manière ininterrompue depuis 2018, connaît un coup d’arrêt (41 %, − 2 points), notamment auprès des sympathisants d’extrême droite. Mais l’enthousiasme des électeurs de droite en faveur d’une alliance entre LR et le RN ne se dément pas : 70 % des sondés se déclarant à droite estiment que « l’union des droites » doit être envisagée.
Une bienveillance croissante de l’électorat macroniste
Le cordon sanitaire entre le camp du président de la République, Emmanuel Macron, et l’extrême droite n’a jamais semblé si friable. Près d’un sympathisant sur deux (47 %) de la coalition présidentielle adhère aux constats faits par Marine Le Pen, sans forcément adhérer aux solutions. Ce chiffre était seulement de 29 % chez les sympathisants de Renaissance, le parti présidentiel, en 2023. Le niveau d’adhésion global aux idées du RN s’élève désormais à 18 % dans cet échantillon, soit 6 points d’augmentation. Le sentiment selon lequel il ne représente pas un danger pour la démocratie augmente, lui, de 10 points chez les soutiens du camp présidentiel.
« Il y avait avant un rejet franc et massif de la part de l’électorat d’Emmanuel Macron, qui s’était construit en rempart contre le RN, remarque Eddy Vautrin-Dumaine. Sur un certain nombre de sujets, les macronistes sont désormais bienveillants à l’égard du RN. Le seul endroit où demeure une opposition claire et nette au RN, c’est à gauche. » En un an, la part d’électeurs de gauche qui jugent le RN plus modéré que l’ancien Front national a baissé de 8 points. Et leur adhésion aux constats posés par Marine Le Pen a baissé de 10 points.
Tweets sexistes, racistes, complotistes : voici le collaborateur du député RN Alexandre Loubet
▻https://lesjours.fr/obsessions/rn-conquete-pouvoir/ep10-angelo-heilig
Info « Les Jours ». Angelo Heilig publie des messages haineux sur la toile depuis 2018. Figure montante du parti et conseiller spécial de Jordan Bardella, son patron affirme le découvrir.
sur Mastodon aussi il fait jour avec @lesjours
▻https://mamot.fr/@lesjoursfr/113510372106145262
Dans l’ombre des élus #RN, les CV de leurs collaborateurs parlementaires sont tout aussi chargés. Commençons par Jordi Vives Carceller, celui d’Edwige Diaz, qui a tenu sur son compte Facebook des propos racistes à l’égard de Titina Dasylva, ex-adjointe à la mairie de #Montpellier.
Sur Mediapart aussi ça tracke le FN
▻https://www.mediapart.fr/journal/politique/191124/pas-de-condamnation-pour-etre-candidat-rn-la-fable-de-jordan-bardella
Une des enquêtes de StreetPress, menée conjointement avec Mediapart, a poussé le député RN Julien Odoul à se séparer de sa collaboratrice accusée d’avoir tenu des propos racistes dans un bar.
▻https://www.streetpress.com/sujet/1728571264-assistants-parlementaires-rn-galerie-horreurs-neonazi-extrem
Avec plus de 120 députés, le RN recrute des assistants parlementaires à tout-va. StreetPress révèle certains profils anti-avortement, proches d’instituts qui défendent des thèses racistes ou vecteurs de théories complotistes. Revue des troupes.
L’#extrême_droite s’enracine dans les #universités
Pour sa première rencontre avec des étudiants, le nouveau ministre français de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, #Patrick_Hetzel, a choisi de se rendre à une conférence de l’#Union_nationale_interuniversitaire (#UNI), un syndicat radicalisé à l’extrême droite, dont des adhérents ont commis des violences et dont un ancien responsable s’est affiché avec un néonazi. C’est faire peu de cas de la présence de plus en plus agressive de l’extrême droite dans les universités. Un des derniers exemples en date : l’agression d’un étudiant de Solidaires à Paris fin septembre.
Cela faisait à peine quatre jours qu’Axel, étudiant en sciences politiques à l’université Paris-Panthéon-Assas, avait repris les cours. Ce vendredi 27 septembre peu avant midi, cet adhérent de Solidaires étudiants sort de la fac pour sa pause déjeuner. « Juste devant le portail, il y avait une petite dizaine de militants d’extrême droite qui tractaient pour une manif en faveur de Philippine (jeune femme tuée une semaine auparavant par un homme sous OQTF, dont l’extrême droite a fait un symbole du « laxisme » en matière d’immigration, NDLR). C’étaient des militants que l’on a déjà vu tracter pour les #Natifs (groupuscule qui regroupe d’anciens de #Génération_identitaire, dissous en 2021) et la #Cocarde_étudiante (#syndicat d’extrême droite). J’ai montré assez fermement que je ne voulais pas de leur #tract. Puis j’ai vu sur un panneau un #sticker de la Cocarde. Je l’ai recouvert d’un sticker antifa. J’ai été alpagué par un des gars qui m’a mis un coup d’épaule, pas violent mais intimidant, en me demandant ce que je faisais là. J’ai suivi mon chemin sans rien dire, me faisant traiter de baltringue et de connard. » A 12h02, Axel envoie alors un message que nous avons consulté à des amis, prévenant de la présence de fachos agressifs devant la fac.
Mais arrivé au métro quelques dix minutes plus tard, il sent une présence derrière lui, et a à peine le temps de se retourner qu’il se retrouve propulsé au sol et frappé sur le corps et au visage. « J’ai hurlé, et ils ont pris la fuite, ça a duré quelques secondes mais c’était très violent. » Il a deux dents cassées et 10 jours d’arrêt de travail. Il a déposé plainte le lendemain, et deux passants ont témoigné en sa faveur.
Les fantômes d’Assas la brune
Dans cette université d’Assas, où est né le GUD (Groupe Union Défense, une bande de gros bras agressant violemment les étudiants de gauche) il y a 56 ans, l’incident rappelle de bien mauvais souvenirs. Dans les années 1970 et 1980, l’établissement était devenu le fief de l’extrême droite, avec une neutralité bienveillante de la direction et du corps enseignant -beaucoup de profs étaient ouvertement d’extrême-droite, comme le député Front national Jean-Claude Martinez. Les étudiants de gauche rasaient les murs, jusqu’à une relative normalisation dans les années 2000. « Aujourd’hui, hormis en droit, explique une étudiante, les étudiants sont soit peu politisés, soit plutôt de gauche. »
Mais depuis quelques années, les traditions brunes de l’établissement semblent connaître un certain renouveau. Le 23 mars 2023, des étudiants d’Assas qui se rendaient à la manifestation contre la réforme des retraites, ont été agressés au niveau du Panthéon par une quinzaine de gros bras. « Un étudiant a eu le nez cassé. Les agresseurs étaient casqués, masqués, et avec des gants coqués », raconte un militant. Sur les réseaux sociaux, l’action est revendiquée par l’extrême droite, sous un sigle nauséabond : « #Waffen_Assas ».
Les références nauséabondes au nazisme ont refleuri depuis le 7 octobre. La semaine dernière, un « Heil Hitler » a été tagué dans les toilettes. L’an dernier, sur les murs ont été collés des stickers détournant le logo d’uue association étudiante, marquée à gauche (« #Assas_in_Progress », transformé en « SS in progress ») et agrémentés d’une #croix_gammée.
Des enseignants se sont aussi lâchés. Des étudiants ont signalé à la direction un chargé de TD qui aurait fait un #salut_nazi, quelques jours après la tuerie perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023.
Pour les étudiants engagés à gauche, les liens étroits entre le #GUD et la Cocarde étudiante sont clairs : « La veille des élections des conseils de l’université de novembre 2022, une croix celtique du GUD avait été taguée devant la fac et le lendemain, des hommes habillés en noir et masqués avec des parapluies distribuaient agressivement des tracts pour la Cocarde Assas, bousculant les gens qui refusaient les tracts. » Sur les réseaux sociaux, #Luc_Lahalle, actuel assistant parlementaire de l’eurodéputée RN Catherine Griset, une intime de Marine Le Pen, posait en compagnie de Alois Vujinovic, un proche du chef du GUD, #Marc_de_Cacqueray, condamné à six mois de prison ferme en janvier 2019 pour des dégradations commises autour de l’Arc de Triomphe lors de la manifestation des gilets jaunes du 1er décembre 2018.
À Lorient, des étudiants de l’UNI partisans de Zemmour impliqués dans des agressions et menaces
Le 9 octobre dernier, à Lorient, Les Soulèvements de la Terre organisait une rencontre dans un bar-restaurant végétarien de la ville. Des étudiants d’extrême droite sont repérés à un arrêt de bus, à quelques 100 mètres du lieu. Des militants de gauche les photographient. Parmi eux, l’un est reconnu : Brieg L.
« À un moment, raconte un militant de gauche présent ce jour-là, les camarades qui les observent les voient passer des cagoules et commencer à charger dans notre direction. Ils nous ont prévenus, des participants sont sortis, et les agresseurs ont finalement renoncé. Ils sont restés en embuscade dans une rue perpendiculaire, mais repérés, ils ont fini par fuir ». Une pantalonnade de pieds nickelés qui néanmoins inquiète, tant la situation à la fac de Lorient est tendue depuis un an.
Dans la nuit du 30 septembre, les murs de l’université ont été recouverts de tags signés du GUD - « Radicalisez-vous contre la vermine gauchiste » - et s’en prenant à l’Union pirate, syndicat étudiant de gauche, la bête noire de l’extrême droite.
En décembre dernier, des tracts anonymes avaient été retrouvés dans la fac, avec ces mots : « Comment déglinguons-nous l’Union pirate ? ». Avec un QR code qui, une fois scanné, renvoyait à une vidéo où l’on voyait un homme tirer sur le drapeau de ce syndicat, avec ce commentaire : « Comment nous déglinguons l’Union pirate. » « C’est un appel au meurtre », juge un étudiant. Or, la vidéo en question a été postée sur les réseaux sociaux via un compte utilisé par un certain Brieg L. - le même qui a tenté de s’en prendre aux Soulèvements de la Terre. Il a récemment été entendu par la police dans l’affaire de la vidéo du simulacre d’exécution.
Or Brieg L., qui a milité pour Zemmour lors de la campagne pour la dernière présidentielle, est aussi de l’Union nationale interuniversitaire (UNI), comme en témoigne cette photo où il pose fièrement après un collage d’affiches. L’UNI : le syndicat auquel le ministre de l’Enseignement supérieur a rendu visite le 12 octobre dernier…
L’UNI, syndicat radicalisé
L’UNI, auquel le ministre dit avoir rendu visite pour « entendre [leurs] propositions et inquiétudes », est un syndicat historiquement lié à l’aile dure de la droite gaulliste qui s’est radicalisé à l’extrême droite. Créé en 1968 pour contrer le gauchisme dans les facs avec l’aide du Service d’Action civique (SAC, sorte de police parallèle, dissous en 1982), l’UNI, malgré des positions très droitières, était jusqu’à très récemment toujours resté fidèle à la droite dite « « républicaine ». #Olivier_Vial, son président - qui conseille par ailleurs les maires de stations de montagne dans leurs actions de lobbying anti-écologiste, est membre du bureau politique des Républicains.
En 2013, il déclarait s’opposer à toute « alliance et accord avec l’extrême droite ». Une ligne balayée moins d’une décennie plus tard : au deuxième tour de la présidentielle de 2022, l’UNI a appelé à voter contre Emmanuel Macron.
« L’UNI et #Génération_Z, quand j’y étais, c’était la même chose », explique Christopher, qui a un temps adhéré aux deux organisations, avant de partir, effrayé par leur extrémisme raciste. Étudiant à Dijon en 2022, c’est par le biais de l’UNI qu’il a fini par rejoindre les jeunes zemmouriens : « L’UNI joue un peu le rôle de rabatteur, se souvient-il. Ils se présentent comme un syndicat étudiant de droite, mais sans plus. Ils sont cools, ils organisaient des fêtes sympas, mais ils étaient aussi chez Zemmour, et c’est tout naturellement que j’ai fini aussi chez Génération Z. A Dijon, c’était la même organisation ». Propos racistes et antijuifs, croix gammées taguées dans une cité, chants nazis, homophobes et négrophobes : Christopher est reparti effrayé par ce qu’il a vu et a fini par tout raconter à Blast et au média local Kawa TV.
Un ancien responsable de l’UNI pose près d’une croix gammée
À Dijon, l’un des plus fervents partisans des Zemmour est un certain #Iannis_Moriaud. Lui aussi un ancien responsable de l’UNI dans ses années étudiantes - il s’est présenté sur une des listes du syndicat en 2014 - et resté très proche de ses amis militants de l’époque . Ce qui ne l’empêche pas d’avoir des sympathies néonazies : en 2022, il se fait photographier avec #Maxime_Brunerie, le militant d’extrême droite qui a tiré sur Jacques Chirac le 14 juillet 2002. Mais, stupide étourderie, l’agrandissement de la photo révèle un élément inattendu de la décoration intérieure : un drapeau nazi, et des tasses ornées de la croix gammée.
Nombreux sont les militants d’extrême droite adhérents ou proches de l’UNI, ce syndicat choyé par le ministre. Ainsi, le 7 avril dernier, deux activistes du groupuscule #Nemesis ont perturbé le carnaval de Besançon en brandissant des pancartes xénophobes devant la tribune : « Violeurs étrangers dehors » et « Libérez nous de l’immigration ». L’une d’elle, #Yona_Faedda, placée en garde à vue, collait il y a quelques mois encore des affiches pour l’UNI.
À un niveau plus institutionnel, le président de l’UNI dans les Alpes maritimes, #Andrea_Orabona, est devenu le suppléant du député RN #Lionel_Tivoli, réélu aux dernières législatives, tandis que dans ce même département, le secrétaire général de l’UNI, #Gabriel_Tomatis, était en même temps responsable départemental du #RNJ (les jeunes du Rassemblement national) et collaborateur de la députée RN #Alexandra_Masson.
C’est donc certains des plus radicaux des étudiants qu’Hetzel a choisi d’honorer de sa présence en priorité, bien loin désormais de ce qui reste la droite dite républicaine. Ancien prof de gestion à Assas et Lyon III, les deux universités françaises les plus gangrenées par l’extrême droite, ancien recteur d’université, Patrick Hetzel évolue dans le monde universitaire depuis trois décennies. Il en connaît parfaitement tous les rouages et tous les acteurs, et sait donc parfaitement à qui il parle lorsqu’il s’adresse à l’UNI…
▻https://www.blast-info.fr/articles/2024/lextreme-droite-senracine-dans-les-universites-1Dtcjtq5QuOP87ODJNIMUg
Patrick Hetzel, coup de barre à droite dans l’enseignement supérieur
▻https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/11/15/patrick-hetzel-coup-de-barre-a-droite-dans-l-enseignement-superieur_6394606_
L’ex-député Les Républicains du Bas-Rhin devenu ministre enchaîne les polémiques, assumant ses prises de position conservatrices. L’absence de projet clair pour les universités et la recherche inquiète la communauté scientifique.
Par Soazig Le Nevé
Sur le trottoir, en face de la Sorbonne, des lauréats de la promotion 2024 de l’Institut universitaire de France se sont rassemblés pour lire à haute voix le discours qu’ils n’ont pas été autorisés à adresser , dans le grand amphithéâtre, au ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Vendredi 18 octobre, les signataires – 68 enseignants-chercheurs sélectionnés par un jury international pour la qualité exceptionnelle de leurs recherches – voulaient profiter de la cérémonie pour lui exprimer leur « vive inquiétude, suscitée par [s]es implications et prises de position ».
Depuis sa nomination comme ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche au sein du gouvernement de Michel Barnier, le 21 septembre, l’ex-député (Les Républicains, LR) du Bas-Rhin, âgé de 60 ans, alimente les polémiques. Samedi 12 octobre, il s’est ainsi rendu à la tribune du congrès de l’UNI, syndicat étudiant marqué à droite, qui, lors de l’élection présidentielle de 2022, n’avait pas appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour face à la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen.
Le 1er novembre, sur CNews, Patrick Hetzel a regretté que le directeur de Sciences Po ait levé – dans l’attente des conclusions de la section disciplinaire – la suspension prise à l’encontre de quatre étudiants accusés d’avoir filmé, lors d’un « forum carrière », une mobilisation du comité Palestine pointant du doigt l’implication de sociétés françaises dans la guerre entre Israël et le Hamas. « A titre personnel, je serais favorable à leur exclusion, a déclaré le ministre à l’antenne. Depuis mon arrivée, je ne fais que rappeler la loi et indiquer qu’il faut de la fermeté et qu’à aucun moment nos établissements ne doivent être instrumentalisés. » Dans la foulée, sur le réseau social X, il a dénoncé le choix du conseil d’administration de Sciences Po Strasbourg de rompre ses liens avec l’université israélienne Reichman, décision qu’il assimile à une « prise de position politique ».
« Bâton de maréchal »
Son entrée au gouvernement a donné lieu à une exhumation par des enseignants et des chercheurs des interventions du député Hetzel sur les bancs de l’Assemblée nationale et sur les réseaux sociaux. Elles retracent l’itinéraire d’un tenant d’une droite conservatrice, s’opposant au mariage pour tous en 2013, à l’extension de la procréation médicalement assistée aux femmes seules et aux couples lesbiens en 2021, à la constitutionnalisation du droit à l’avortement en 2024. Sur le plan scientifique, sa demande d’une autorisation de recours à l’hydroxychloroquine avant même les résultats des essais cliniques durant la pandémie de Covid-19 a laissé pantoise une partie de la communauté universitaire.
L’Alsacien, qui avait piloté le programme de Michel Barnier lorsqu’il était candidat à la primaire des Républicains en 2021, est venu à la politique sur le tard. Professeur de sciences de gestion à l’université, il est d’abord passé par la haute fonction publique : recteur de l’académie de Limoges (2005-2007), conseiller éducation du premier ministre François Fillon (2007-2008) puis directeur général de l’enseignement supérieur (2008-2012) au moment où entrait en application la loi relative aux libertés et responsabilités des universités portée par Valérie Pécresse, alors ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Dans un style aimable et discret, ce fils d’hôteliers-restaurateurs de la petite commune de Sarre-Union (Bas-Rhin), qui parlait exclusivement l’alsacien chez lui et a appris la langue française à l’école, n’en a pas moins échafaudé un véritable plan de carrière jusqu’à obtenir un ministère – son « bâton de maréchal », raillent ses détracteurs.
En 2006, alors qu’il est recteur de l’académie de Limoges après un brillant parcours universitaire – doctorat, agrégation, habilitation à diriger des recherches –, son nom est soufflé au premier ministre d’alors, Dominique de Villepin (2005-2007). Mais il échouera à le recruter, face à l’opposition d’une élue de la Corrèze, Bernadette Chirac, qui voulait « garder son recteur d’académie », se souvient Patrick Gérard, lequel dirigeait le cabinet du ministre de l’éducation nationale de l’époque, Gilles de Robien. Pour sortir de la crise du CPE (contrat première embauche), M. de Villepin nommera Patrick Hetzel à la tête d’une commission du débat national université-emploi.
« Limoges est l’une des plus petites académies et le recteur affichait une modestie de bon aloi », se souvient Dominique Antoine, ex-secrétaire général du ministère de l’éducation nationale, qui fut très étonné de le voir nommé, deux ans plus tard, conseiller éducation au cabinet du premier ministre François Fillon. « Ma deuxième surprise est venue en 2012, quand il m’a annoncé qu’il serait député. Il était très assuré de son fait, il avait visiblement tout organisé », poursuit le haut fonctionnaire, qui comprend alors que « Patrick Hetzel est un homme de réseaux ».
« Fermeté bienvenue »
Universitaire, haut fonctionnaire ou député LR : dans quelle peau se glisse désormais Patrick Hetzel en prenant les rênes du ministère de la rue Descartes ? « Il ne sera pas dans la politicaillerie, mais dans les sujets de fond », veut croire son ami Patrick Gérard, qui reconnaît que, sur les bancs de l’Assemblée, l’ex-député a pu avoir une « expression personnelle » correspondant en partie à ses valeurs religieuses. D’après ses proches, le #luthérien Patrick Hetzel n’est pas du genre à renier ses engagements pour embrasser « une pensée mainstream ».
A l’UNI, Olivier Vial se réjouit encore d’avoir accueilli le nouveau ministre lors de son congrès – « une “tradition” qu’honorent tous les ministres de droite » depuis 2009, date à laquelle il a pris la présidence du syndicat. Il voit en lui « une fermeté bienvenue : quand il y a un obstacle, il ne le contourne pas, il va au fond du problème, comme sur les blocages étudiants et sur la dérive islamo-gauchiste », déroule-t-il.
Sa proposition, lancée en avril alors qu’il était encore député, de mener une enquête sur « l’entrisme idéologique et les dérives islamo-gauchistes dans l’enseignement supérieur » pourrait bien reprendre forme. « La science ne doit pas se confondre avec le militantisme », martèle le ministre dans Le Figaro le 21 octobre, suscitant les railleries de ceux qui le renvoient à l’épisode de l’hydroxychloroquine et lui collent une étiquette « anti-science ». Ses amis le disent « meurtri » par une telle accusation. Ils rappellent un contexte, celui du printemps 2020 en Alsace, avec des morts et des avions transportant des malades pour qu’ils soient soignés en Allemagne.
Auprès des présidents d’université, la première action du ministre, vendredi 4 octobre, a été de leur faire parvenir un rappel à « leur responsabilité dans la préservation des libertés académiques et leur rôle dans la prévention de risques éventuels pour la sécurité au sein de leur établissement » lors de « manifestations et prises de position de nature politique, en lien avec le conflit au Proche-Orient ». « C’était un peu comme s’il nous avait dit qu’on pouvait nous aussi passer en conseil de discipline ! », s’étrangle l’un d’entre eux, encore ébahi d’une telle défiance.
L’inconnue de la feuille de route
Les prévisions budgétaires pour 2025 sont en berne, une vague d’inquiétude traverse les chefs d’établissement du supérieur, contraints de débourser 500 millions d’euros de plus qu’en 2024 pour financer diverses mesures dans le cadre de la réduction du déficit public. Lors de l’assemblée générale de leur association, France Universités, aucune réponse n’est venue de la part du ministre. « L’échange était très convenu, relate un participant. Pas d’orientation claire sur la recherche et sur la formation, rien de construit concernant une feuille de route ou sur ses priorités… »
Quel sera le poids de celui que ses détracteurs voient comme un « simple professeur de gestion » pour discuter des grandes orientations nationales avec les organismes de recherche ? « Cette connaissance fine des enjeux scientifiques, il ne l’a pas », estime un chef d’établissement. Un autre garde le souvenir d’un Patrick Hetzel, alors directeur de l’enseignement supérieur, « ne répondant pas aux courriers », et même « se planquant quand il avait à traiter un sujet compliqué, par exemple la création de l’université Paris-Saclay. Sa prudence confinait à la lâcheté, alors que nous avions besoin d’un interlocuteur ».
Une dernière inquiétude naît avec le retour d’un projet de loi sur l’immigration au mois de janvier. Un an après la censure par le Conseil constitutionnel de l’instauration d’une caution de retour pour les étrangers non européens et de l’inscription dans la loi d’une différenciation des frais d’inscription – mesures envisagées par le précédent gouvernement –, le volet étudiant de la future loi reste un mystère. Patrick Hetzel a simplement indiqué qu’il ferait « des propositions » au ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau.
« Le RN, c’est aussi le grand patronat »
▻https://cqfd-journal.org/Le-RN-c-est-aussi-le-grand
Il y a des éléments de conflits assez forts, ou même des divisions, au sein des classes dominantes. Alors que des acteurs de la banque et de la finance traditionnelle continuent de soutenir le pouvoir en place, la montée en puissance du soutien au RN par la “finance alternative” ou le secteur des énergies fossiles traduit leur volonté de soutenir un autre programme politique, y compris lorsque cela implique de ne pas faire corps avec d’autres parties du patronat. Ces conflits au sein du patronat révèlent par ailleurs une division des classes dominantes, ce qui est un signe de fragilité qu’il est possible d’exploiter.
« Ce que ferait le RN au pouvoir ? Les médias ne lui posent pas assez la question » | A l’air libre | 15.10.24
Ne pas rester « sidérés » face à l’extrême droite, comprendre les ressorts profonds de sa « dédiabolisation » en trompe-l’œil. C’est le message du livre « Une étrange victoire », qui sort le 18 octobre. L’un de ses auteurs, le politiste Étienne Ollion, est l’invité d’ « À l’air libre ».
L’extrême droite « à gagné » ? Sur l’immigration, oui, et la Macronie l’a validé dans la loi.
Mais sur le reste ? C’est moins évident. Et où aurait-elle gagné ? Et comment.
Glissement de la stratégie du RN : leur combat n’est plus sur les principes (généraux) mais sur les valeurs (individuel). Destruction de la dichotomie gauche/droite (par Macron en particulier) qui crée de la confusion (volontairement ?) et empêche la compréhension ou la lecture du paysage politique. On ne sait plus placer les partis et leurs discours.
Accaparement du "concept" de "bon sens" par le RN. Ce qui a l’avantage de ne pas produire d’argumentaire (le bon sens, c’est évident). Et par ailleurs, bon sens basé sur les expériences personnelles, basé sur le passé, techniquement "néophobes" i.e. conservatrices.
Rôle des "médias", essentiellement dû au déplacement du traitement (média) de la politique de l’approche "débat d’idée / principes" à l’approche "course de petits chevaux".
Guerre aux universitaires / monde intellectuel (assimilés à "gauchistes").
Recommendation : que la gauche se mette a travailler ensemble et produise un programme ( :-) ) et qu’elle se batte sur les principes (terrain abandonné par le RN) et non pas sur une "morale" (choix du RN, qui empêche de lire les intentions réelles).
▻https://www.mediapart.fr/journal/politique/151024/ce-que-ferait-le-rn-au-pouvoir-les-medias-ne-lui-posent-pas-assez-la-quest
CRS = SS
▻https://secoursrouge.org/france-les-crs-chargent-une-manifestation-antifasciste-pres-de-nantes
Deux cents manifestant-es s’étaient rassemblés ce samedi à Vertou, près de #Nantes, pour marcher vers la salle qui devait accueillir le député #RN Sébastien Chenu. L’endroit avait été recouvert de slogans #antifascistes la veille. A peine une minute après le début de la marche, les #CRS ont chargé, matraqué et gazé. Trois personnes ont été blessées dont une à la tête dès les premières minutes. Les trois banderoles du cortège ont été saisies. Malgré un rapport de force très déséquilibré, le cortège, survolé par un héllicoptère de la gendarmerie, est passé par les champs et les petites rues, et tentera d’atteindre la salle, montant des barricades enflammées en chemin jusqu’à 20h. Au total, 10 personnes ont été arrêtées. Huit d’entre elles sont sorties libres et sans poursuites de la gendarmerie. Deux étaient toujours en garde à vue hier lundi, dans l’optique d’un probable défèrement.
Toujours à Nantes ce mois d’octobre
▻https://visa-isa.org/article/visa-44-le-groupuscule-collaborationiste-dit-parti-national-breton-na-sa-p
Ce samedi 12 octobre, lors d’une manifestation pour la réunification de la Bretagne, l’association “Bretagne réunie” a laissé flotter en son sein les drapeaux du P.N.B., le Parti National Breton. Créé en 1931, ce parti opère rapidement un virage idéologique clair vers le nazisme et commet de nombreuses exactions contre les résistant·es du maquis breton au côté de la SS. Officiellement dissout à la Libération, cette organisation ne disparaît jamais vraiment du paysage local subsistant grâce à quelques nostalgiques du IIIe Reich. C’est en 2022 que le PNB refait surface avec une idéologie mêlant #nationalisme_breton, #antisémitisme et #racisme. Le parti définit la nationalité bretonne « selon le droit exclusif du sang » et revendique un programme islamophobe visant à déporter les « étrangers inassimilables » vers la France. L’idéologie qui transpire de cette organisation est bien celle que nous combattons farouchement. A Nantes, comme ailleurs, la place de ces banderoles et drapeaux ne peut être que dans les musées, pour témoigner de l’infamie dont ses membres ont fait preuve. Les luttes bretonnes ne peuvent être assimilées aux idées abjectes du P.N.B.
De plus, Ouest-France nous rapporte qu’un élu de la métropole, Florian le Teuff, s’étant opposé au défilé du parti néo-nazi, aurait alors reçu plusieurs coups de poing puis porté plainte. A ce titre, nous lui apportons bien évidemment notre soutien. Alors qu’on aurait pu attendre à minima la même démarche de la part de Bretagne Réunie, organisatrice de l’évènement, nous avons découvert les propos suivants du coprésident de l’association Alain Peigné.
Selon ses mots, ne pas vouloir défiler avec des néo-nazis, serait « excessif » et c’est finalement l’élu agressé qui se trouve être « l’extrémiste qui cherche à empêcher les autres de s’exprimer », alors que ces petits nazillons « étaient assez pacifiques » arborant simplement des triskelles oranges, symboles collaborationnistes. Il se félicite même que ces hommes reviendront, mais « plus jamais avec des banderoles ». Pour lui, l’élu a fait « tout un foin » alors que nous lui trouvons, nous, la qualité d’avoir remué l’eau trouble de Bretagne Réunie. Et au vu des propos d’Alain Peigné dans Ouest-France, c’est avec de la boue que l’association s’est teintée de brun. Un néo-nazi sans banderole reste un néo-nazi et il n’a pas sa place dans un évènement démocratique.Bretagne Réunie participe à la mise en place de la stratégie de « dégroupuscularisation » du P.N.B. annoncée par son président début août sur sa chaîne Youtube, souhaitant créer un parti éligible de néo-nazis « en col blanc ».
Cette stratégie adoptée par de nombreux groupuscules violents d’extrême droite ne trompe personne. VISA 44 continuera de dénoncer tout péril fasciste ainsi que leurs complices, même ceux qui tenteraient de se masquer sous un déguisement grotesque « d’extrêmement modéré”.
Procès du RN : Marine Le Pen répond à son premier interrogatoire | #Urtikan.net
▻https://www.urtikan.net/dessin-du-jour/proces-du-rn-marine-le-pen-repond-a-son-premier-interrogatoire
Marine Le Pen a préféré esquiver les questions précises pour se défendre sur le terrain politique ce lundi au procès du RN.
Dessin de Sié pour Urtikan.net
Procès des assistants parlementaires du FN : le risque d’une inéligibilité automatique pour Marine Le Pen
Cette fois, Marine Le Pen a eu vraiment peur. La triple candidate à l’élection présidentielle a découvert, mercredi 7 novembre – en même temps que ses avocats –, que, si elle était condamnée au procès des assistants parlementaire du Front national (#FN) au Parlement européen, elle devenait obligatoirement inéligible pour cinq ans, sauf décision spécialement motivée du tribunal. Et elle est bien consciente qu’une condamnation, alors que les débats seront clos mardi 12 novembre, est devenue tout au long de l’audience fort probable. Le jugement interviendra au début de l’année 2025.
[...]
Le RN, qui a toujours été favorable aux peines planchers, aux peines minimales automatiques, doit s’en mordre les doigts. (...)
▻https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/11/08/proces-des-assistants-parlementaires-du-fn-le-risque-d-une-ineligibilite-aut
On verra sans doute là un bel exemple de l’indépendance des juges, avec une condamnation qui fera exception à la loi. Quand même, c’est marrant de voir baliser les fafs, qui plus est sur une position logique voire légitime (on est contre l’Europe, on utilise son fric à notre guise).
Au procès du RN, le naufrage national de Marine Le Pen
▻https://lesjours.fr/obsessions/rn-conquete-pouvoir/ep6-proces-marine-le-pen
Selon la patronne, les assistants européens pouvaient travailler pour le parti et puis ils travaillaient vraiment à Bruxelles et même en « pool »… Un calvaire.
27 personnes, dont Marine Le Pen, Julien Odoul ou Nicolas Bay comparaissent depuis le 30 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour des soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen.
▻https://piaille.fr/@LesRepliques@mastodon.social/113317675527355521
Budget : le RN suggère la suppression de nombreux opérateurs et agences de l’Etat
▻https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/10/16/budget-le-rn-suggere-la-suppression-de-nombreux-operateurs-et-agences-de-l-e
Au nom de la simplification et de la rigueur budgétaire, le parti d’extrême droite envisage la suppression de près de 80 opérateurs et agences indépendantes, et l’internalisation de certaines de leurs missions.
Il fallait bien, un jour, sortir du bois. A l’instar de la droite, le Rassemblement national (#RN) promet, élection après élection, l’amaigrissement de l’Etat grâce à la suppression d’agences et d’opérateurs. Mais l’extrême droite refusait jusqu’alors de dire quelles agences et missions seraient sacrifiées sur l’autel de la « simplification » et de la rigueur budgétaire. « On ne pourra pas tout dire, cela foutrait le feu et nous mettrait à dos l’administration », confiait en début d’année celui qui était alors conseiller du groupe pour les députés siégeant à la commission des finances, Matthias Renault.
Mais, face à l’incendie budgétaire, et pressé de présenter des pistes crédibles d’économies, le RN prend le risque de dévoiler ses cibles, à l’inverse d’une droite très évasive. Près de 80 opérateurs et agences indépendantes doivent être, selon lui, internalisés à terme, et certaines de leurs missions supprimées, comme le confirme au Monde Matthias Renault, devenu député. Le RN y voit une source d’économies immédiate de 8 milliards d’euros.
Selon une liste consultée par Le Monde, parmi les victimes désignées figurent onze agences indépendantes, comme le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, la Commission de régulation de l’énergie, la Commission nationale du débat public, l’Agence française de lutte contre le dopage, ou l’Arcep, le régulateur des télécoms. Du côté des opérateurs, citons, parmi les plus célèbres, les agences de l’eau, les parcs nationaux, l’Agence nationale de l’habitat, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’Agence nationale de la cohésion des territoires, l’Agence nationale de la recherche, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, l’Agence du service civique, l’Institut national de l’origine et de la qualité, l’Office français de la biodiversité, l’Office français de l’immigration et de l’intégration… Ainsi que de très nombreux opérateurs culturels, mais pas les musées ni l’enseignement supérieur.
Pour l’enseignement supérieur, en effet, le parti a déjà placé son pion.
►https://seenthis.net/messages/1076603
Proposition de résolution, n° 2528 - 16e législature - Assemblée nationale
▻https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b2528_proposition-resolution
Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 24 avril 2024.
PROPOSITION DE RÉSOLUTION
tendant à la création d’une commission d’enquête relative à l’entrisme idéologique et aux dérives islamo-gauchistes dans l’enseignement supérieur,
(Renvoyée à la commission des affaires culturelles et de l’éducation, à défaut de constitution d’une commission spéciale dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)
présentée par
Mme Michèle #TABAROT, M. Patrick #HETZEL,
députés.
– 1 –
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,
Le 12 mars 2024, une étudiante membre de l’Union des étudiants juifs de France a été bloquée, en raison de ses convictions, à l’entrée d’un amphithéâtre occupé par près de 300 militants à l’appel du Comité Palestine de Sciences Po Paris.
À Sciences Po Menton, où l’association « Sciences Palestine » a salué les « résistants palestiniens » après les attaques du 7 octobre, les étudiants de confession juive décrivent un climat « hostile » et sont « ostracisés ».
Ces faits graves, qui s’inscrivent dans un contexte d’actes antisémites d’une ampleur inédite pour notre époque, sont de nouveaux signaux d’alarmes inquiétants sur l’entrisme idéologique à l’œuvre dans cette grande institution qui est pourtant décrite comme la fabrique des futures élites intellectuelles et dont les dérives récentes sont inquiétantes.
Elles sont en effet l’expression visible d’une évolution particulièrement préoccupante en cours dans un certain nombre d’établissements d’enseignement supérieur du fait d’une minorité agissante islamo-gauchiste qui se situe à la convergence entre le militantisme révolutionnaire d’extrême-gauche et l’islamisme.
Dictature idéologique qui masque ses visées politiques et ses assignations sociales derrière le décolonialisme, l’indigénisme et la culture importée du wokisme, elle se traduit par le déni de la liberté d’expression des opinions contraires, un repli identitaire ou communautaire accru, une violence envers ceux qui pensent différemment, un rejet des lois de la République, un antisionisme assumé et un climat d’antisémitisme.
Pourtant, « Le service public de l’enseignement supérieur est laïque et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique ; il tend à l’objectivité du savoir ; il respecte la diversité des opinions. Il doit garantir à l’enseignement et à la recherche leurs possibilités de libre développement scientifique, créateur et critique. »
C’est en ces termes que l’article L.141-6 du code de l’éducation expose les règles qui s’imposent à l’enseignement supérieur.
Mais depuis de nombreuses années, universités et grandes écoles sont la cible de tentatives régulières de prises en mains et de remises en cause des valeurs de notre République.
L’idéologie islamo-gauchiste est de plus en plus décomplexée. Elle est désormais clairement observable et nous mesurons chaque jour un peu plus son emprise dans les milieux universitaires mais aussi les associations et la vie étudiantes.
Nombreuses sont les œuvres censurées, les conférences empêchées, les étudiants agressés pour leurs convictions religieuses ou politiques, les enseignants mis en cause parce qu’ils refusent de se plier aux oukases de ces censeurs d’un genre nouveau qui, en permettant l’alliance du politique et de la religion, se font les serviteurs d’organisations qui sont mues par une volonté de domination culturelle, idéologique et religieuse.
Les attaques terroristes barbares du 7 octobre 2023 et la guerre d’Israël contre le Hamas en sont de puissants révélateurs.
Quelques jours auparavant, le 5 octobre, une conférence à l’université de Lyon 2 accueillait une représentante du Front populaire de libération de la Palestine, organisation marxiste, classée terroriste.
Après les attaques, la secrétaire générale de la Fédération syndicale étudiante a appelé sur les réseaux sociaux à « être solidaire de la lutte armée du peuple palestinien ».
Le collectif « Le Poing Levé » rattaché à l’organisation trotskiste « Révolution permanente », majoritaire à l’université Paris 8, fait cause commune avec le Hamas critiquant l’impérialisme français « fidèle alliée d’Israël » et soutenant la révolution palestinienne.
À l’école des hautes études en sciences sociales, la section « Solidaires » a apporté un « soutien indéfectible à la lutte du peuple palestinien dans toutes ses modalités et formes de lutte, y compris la lutte armée ».
Loin d’être exhaustive, cette énumération confirme la réalité d’un phénomène qui s’aggrave dans l’enseignement supérieur avec un islamo-gauchisme colporté par des associations bénéficiant pour certaines de subventions publiques et de facilités pour se réunir ou pour organiser des conférences au sein des universités.
Trop longtemps volontairement ignorée, ou minorée sous couvert de la liberté académique ou de la liberté d’opinion, cette dérive a été régulièrement dénoncée ces dernières années mais pour autant rien n’a été fait pour y mettre un terme.
Pourtant, en février 2021, la ministre en charge de l’enseignement supérieur dénonçant un phénomène qui « gangrène la société dans son ensemble » auquel « l’Université n’est pas imperméable » avait annoncé une enquête du CNRS pour « distinguer ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme et de l’opinion ». Cette enquête n’aurait finalement jamais été commandée.
Confrontés à ce risque majeur pour la formation intellectuelle de notre jeunesse et sa diffusion dans notre société toute entière, l’impuissance politique n’est pas acceptable et le renoncement n’est pas une option.
Aussi, la présente proposition de résolution vise à la création d’une commission d’enquête sur l’entrisme idéologique et les dérives islamo-gauchistes dans l’enseignement supérieur qui, dans une approche globale et dans le strict respect de la séparation des pouvoirs, aura notamment pour mission de dresser un état des lieux précis de ce phénomène à l’université et dans les grandes écoles, de mieux en comprendre les mécanismes et les finalités mais aussi de formuler des propositions pour garantir la primauté de nos grands principes et des lois de la République dans l’enseignement supérieur français.
bis répétita, cette fois par une pléthore de députés RN
▻https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/17/textes/l17b0315_proposition-resolution#
PROPOSITION DE RÉSOLUTION
tendant à la création d’une commission d’enquête relative à l’infiltration des idéologies contraires aux valeurs de la République dans l’enseignement supérieur,
(Renvoyée à la commission des affaires culturelles et de l’éducation, à défaut de constitution d’une commission spéciale dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)
présentée par
M. Lionel TIVOLI, Mme Bénédicte AUZANOT, M. Romain BAUBRY, M. Théo BERNHARDT, M. Anthony BOULOGNE, Mme Manon BOUQUIN, Mme Christelle D’INTORNI, Mme Sandra DELANNOY, M. Auguste EVRARD, Mme Alexandra MASSON, M. Bryan MASSON, M. Joseph RIVIÈRE, M. Thierry TESSON, M. Romain TONUSSI, M. Frédéric-Pierre VOS, M. Bruno BILDE, M. Gaëtan DUSSAUSAYE, M. Frédéric FALCON, M. Emmanuel FOUQUART, Mme Stéphanie GALZY, M. José GONZALEZ, M. Julien GUIBERT, M. Stéphane RAMBAUD, Mme Angélique RANC, M. Matthias RENAULT, Mme Sophie-Laurence ROY, M. Emmanuel TACHÉ DE LA PAGERIE, M. Alexandre ALLEGRET-PILOT, M. José BEAURAIN, M. Alexandre DUFOSSET, M. Emmanuel BLAIRY, M. Frédéric BOCCALETTI, M. Marc CHAVENT, Mme Nathalie DA CONCEICAO CARVALHO, M. Frank GILETTI, Mme Marine HAMELET, M. Pascal JENFT, Mme Laure LAVALETTE, M. Pierre MEURIN, M. Kévin PFEFFER, M. Julien RANCOULE, M. Franck ALLISIO, M. Philippe BALLARD, M. Guillaume BIGOT, Mme Sophie BLANC, M. Roger CHUDEAU, M. Bruno CLAVET, Mme Sandrine DOGOR-SUCH, M. Jordan GUITTON, M. Sébastien HUMBERT, M. Robert LE BOURGEOIS, Mme Gisèle LELOUIS, Mme Katiana LEVAVASSEUR, M. Julien LIMONGI, M. René LIORET, Mme Marie-France LORHO, M. Philippe LOTTIAUX, Mme Claire MARAIS-BEUIL, Mme Yaël MÉNACHÉ, M. Serge MULLER, Mme Lisette POLLET, Mme Laurence ROBERT-DEHAULT, M. Michaël TAVERNE, M. Antoine VILLEDIEU, M. Frédéric WEBER, M. Jorys BOVET, M. Jérôme BUISSON, M. Sébastien CHENU, Mme Géraldine GRANGIER, Mme Tiffany JONCOUR, M. Kévin MAUVIEUX, M. Nicolas MEIZONNET, M. Julien ODOUL, Mme Catherine RIMBERT, M. Emeric SALMON, M. Aurélien DUTREMBLE, M. Jonathan GERY, Mme Hanane MANSOURI, M. Arnaud SANVERT,
députés.
– 1 –
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,
L’enseignement supérieur français est aujourd’hui confronté à un mal croissant, résultant de la prolifération de plusieurs idéologies dites « intersectionnelles » dans les établissements d’enseignement.
Les campus universitaires, participant autrefois au rayonnement de la France, sont depuis plusieurs années gangrénés par des courants de pensée, parfois violents, censurant quiconque ne partagerait pas leurs opinions. Ils développent également une haine, parfois absolue, de notre pays et de ses institutions.
Ces idéologies, venues des États‑Unis, qualifiées de « wokistes », se veulent prétendument « éveillées », « déconstruites », « antiracistes » et « anti‑discriminations ». Pourtant, ces idées issues de la « French Theory » – dénommée ainsi car développée sur les campus américains à partir d’idées souvent issues d’intellectuels français – ne sont que le boomerang de la déconnexion, de l’inaction ou même de la complaisance de certains dirigeants universitaires face aux actions menées par ces courants de pensées.
La violence est de retour sur les campus universitaires après plusieurs années de disparition. Les prétendues associations antiracistes n’hésitent en aucun cas à utiliser ce champ d’action pour imposer leurs opinions et nuire à la majorité silencieuse. Les violences sur les campus touchent aussi bien les professeurs que le personnel administratif et les étudiants. Elles peuvent être physiques, morales ou psychologiques. En mai 2023, une inscription sur les murs de l’Université de Grenoble « mort à Yvenn, mort à Samuel » deux étudiants de l’association de droite UNI, faisait polémique. Dans cette même ville, quelques mois seulement après l’assassinat de Samuel Paty, les noms de deux professeurs étaient placardés à l’entrée de leur établissement. La raison, avoir réfuté le terme d’ « islamophobie ». L’un des professeurs menacés de mort a été sanctionné par la direction de l’établissement et n’y a plus enseigné. Les auteurs des faits, se revendiquant du syndicat Union nationale des étudiants de France (UNEF), ont quant à eux été acquittés et ont pu poursuivre leurs études.
Les complaisances et l’inaction des directions d’établissements ou des présidences d’universités à l’égard des groupuscules d’extrême gauche sont légion. Dans plusieurs établissements d’enseignement supérieur, les présidents d’université et les directeurs d’établissement se couchent face à des minorités d’individus, qui bloquent, censurent et agressent. À Science Po Paris, la direction de l’établissement a cédé au blocage du campus en annonçant la fin des procédures disciplinaires à l’encontre de certains étudiants. Durant les blocages survenus à l’occasion de la réforme des retraites, plusieurs campus ont été dégradés. En tout, ce sont près de 6 millions d’euros de dégâts enregistrés, sans que cette facture ne soit répercutée par les universités sur les responsables des dégradations, pourtant facilement identifiables.
Certains campus universitaires sont devenus des lieux pré‑insurrectionnels, souvent bloqués, occupés pendant des jours, des semaines voire plus. À l’Université Bordeaux Montaigne, le co‑fondateur du groupe terroriste Action Directe, condamné à la perpétuité pour tentative d’assassinat et apologie du terrorisme fut accueilli en grande pompe dans les amphithéâtres de l’Université par le syndicat étudiant Le Poing Levé, sans aucune réaction de la Présidence.
En parallèle d’une minorité qui impose ses discours, la censure s’installe. De nombreuses conférences d’universitaires, journalistes ou politiques sont annulées sous pressions des groupes d’extrême gauche.
Annulation d’une conférence de M. François Hollande à l’Université de Lille ;
Annulation de la pièce de théâtre Les Suppliantes d’Eschyle à Sorbonne Université, où les comédiens ont été empêchés de rentrer dans l’amphithéâtre par des activistes et des étudiants, à l’initiative du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) ;
Annulation de l’intervention d’une philosophe opposée à la Gestation Pour Autrui à l’Université Bordeaux Montaigne ;
Annulation de la conférence du président de Génération Z à l’Université Côte d’Azur ;
Annulation d’une conférence en présence d’un essayiste à l’Université de Nantes ;
Pourtant, violence et censure ne sont, hélas, pas les seuls maux. Depuis plusieurs années, les universités sont des lieux de compromission où la laïcité est menacée. À l’Université Côte d’Azur, en 2021, un examen était décalé par un professeur pour « s’accommoder de la rupture du jeûne du ramadan ». Cette même institution récidive en 2024, avec l’annulation d’un examen, par un professeur, la veille de sa date uniquement pour les élèves musulmans afin de « célébrer l’aïd à la maison ».
Dans plusieurs universités, les salles de classe sont parfois transformées en des lieux de prière. Les accointances entre milieux d’extrême gauche et revendications prosélytes sont à leur paroxysme depuis les récents évènements de Science Po Paris, où des actions et slogans à caractère antisémite ont été scandés : « from the river to the sea », « résistance palestienne » pour qualifier le Hamas ou encore l’utilisation du symbole « mains rouges ».
En 2021, la ministre de l’Enseignement supérieur demandait au centre national de la recherche scientifique (CNRS) d’enquêter sur islamo-gauchisme à l’Université. Le CNRS réfutant le terme, ce coup de communication ne donna rien et l’accointance des établissements supérieurs avec l’islamisme s’est accrue. En parallèle, une anthropologue, chercheuse au CNRS, révéla dans une étude sur l’entrisme islamiste dans nos institutions et a mis en garde contre « la volonté des fréristes d’islamiser l’Occident ».
Pour avoir osé s’en prendre à l’islam politique, cette dernière, en plus d’être attaquée par les réseaux intégristes islamistes, fut largement critiquée par son directeur de recherche de l’époque, ainsi que par une partie du milieu universitaire français.
Cet islamo‑gauchisme que certains ne veulent pas voir ou ne veulent pas nommer est pourtant l’élément fondamental du développement de l’antisémitisme dans les campus universitaires.
Une étudiante sortie d’amphithéâtre car juive, des fichages organisés par certaines associations à l’encontre d’étudiants et de professeurs sur la base de leur supposée appartenance politique. Des manifestations sauvages organisées en brandissant des drapeaux de la Palestine, des slogans de soutien au groupe terroriste Hamas et hostiles à l’État hébreu. Tout soutien à l’État d’Israël est aujourd’hui proscrit pour la sécurité des étudiants dans certains campus. Ces exemples, survenus à Science Po et ailleurs, traduisent la poussée des actes antisémites depuis le 7 octobre. Ils sont les conséquences de la passivité et de la lâcheté d’une classe dirigeante à l’égard de l’entrisme islamiste soutenu par les associations « wokes » et d’extrême gauche.
Par la création d’un discours victimaire, censé défendre les opprimés, les mouvements wokes et islamo‑gauchistes, aux relents antisémites, se veulent aujourd’hui intouchables dans nos établissements d’enseignement supérieur. Les gouvernements et les directeurs d’établissements, parfois complices, sont aux abonnés absents et la récupération politique du conflit international dans la bande de Gaza fait ressurgir aux yeux du monde entier le mal qui ronge nos campus.
Une commission d’enquête parlementaire menée par le parti républicain aux États‑Unis a mis en lumière la complaisance et l’inaction des élites universitaires. Elle a également contribué à la démission de plusieurs présidents d’universités prestigieuses, dont la présidente de l’Université de Harvard. Lors de la précédente législature, une proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête relative au respect des valeurs de la République et du pluralisme dans l’enseignement supérieur devant être débattue à l’Assemblée nationale n’a jamais pu voir le jour en raison de la précoce dissolution.
Sur ce même modèle, cette proposition de résolution prévoit donc de demander la création d’une commission d’enquête parlementaire.
Tel est l’objet de cette proposition de résolution.