• 120BPM au pays de l’apartheid.
    http://didierlestrade.blogspot.com/2018/06/120bpm-au-pays-de-lapartheid.html

    Tout ceci, je le garderais pour moi et mes intimes si 120BPM n’était pas programmé ce soir même au festival LGBT de Tel Aviv (TLVFest). Contacté ces derniers jours par Mohamed Paz (de LGBT pour la Palestine), BDS France et mon ami Jean Stern (auteur de « Mirage gay à Tel Aviv »), Robin Campillo a répondu par le biais de sa productrice Marie-Ange Luciani que les droits du film avaient étaient vendus en Israël, que la diffusion du film n’était plus de leur ressort, que Robin était fatigué de la couverture médiatique, qu’il ne serait pas présent lors de la projection (hors compétition du festival) et qu’aucune déclaration serait faite. Embarras. Source : Didier (...)

    • « 120BPM » n’est pas un film comme les autres. C’est pourquoi il a provoqué une telle passion - et aussi, un tel mépris de la part de ceux, très nombreux dans la communauté LGBT, qui se sentaient agressés par cet hommage à la lutte contre le sida. Je l’ai bien vu lors des attaques personnelles, la plupart venaient de personnes qui soit n’étaient pas actives contre le sida à l’époque et qui en ressentaient une honte cachée, soit des personnes qui n’ont jamais aimé Act Up de toute manière.
      Mais ce film raconte que la désobéissance civile est fondamentale pour obtenir des droits et il est projeté à Tel-Aviv alors que le mois de mai qui vient juste de se terminer a vu la plus grande opération de désobéissance civile à Gaza, soldée par des milliers de morts et de blessés, y compris des enfants, des femmes et des personnes âgées. N’importe qui avec un esprit sain y verrait une contradiction politique évidente. Face à tant de vies meurtries, face à la violence écœurante de ces snipers israéliens exécutant des manifestants comme des cibles amusantes, n’importe quel réalisateur politique ferait un geste. Qu’aurait-il fallu pour que Robin Campillo ou ses producteurs prennent la parole ? Shakira annule son concert en Israël et Campillo ne peut pas annuler une projection ? S’il ne veut pas boycotter l’événement, qu’il s’exprime au moins.

      #Didier_Lestrade #Robin_Campillon #LGBT #pinkwashing #Israël #Palestine #cinéma

  • « Un objet politique singulier peut soulever le monde »
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/220817/un-objet-politique-singulier-peut-soulever-le-monde

    Une expérience comme #Act_Up serait-elle encore possible aujourd’hui ? Quel usage peut-on faire de l’histoire de l’activisme contre le #SIDA ? Entretien avec #Philippe_Mangeot, ancien président d’Act Up et co-scénariste de #120_BPM.

    #Culture-Idées #Didier_Lestrade #laboratoires_pharmaceutiques #lutte_contre_le_sida #Robin_Campillo

  • « 120 battements par minute » : déjà morts, encore vivants
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/220817/120-battements-par-minute-deja-morts-encore-vivants

    Reconstitution fougueuse des années Act Up, le nouveau long métrage de #Robin_Campillo, 120 battements par minute, qui sort en salle mercredi 23 août, confirme l’intérêt du cinéaste pour les corps étrangers venant déranger l’ordre de la cité. Et soulève au passage quelques questions d’ordre politique et spectaculaire.

    #Culture-Idées #120_BPM #Actes_Up #Festival_de_Cannes

    • Ceux qui ont découvert le nouveau film de Robin Campillo dès sa présentation au 70e festival de Cannes, dont il a remporté le Grand Prix, l’ont à peu près tous rapporté : une invincible joie se dégage de la reconstitution d’une lutte pourtant parmi les plus graves, celle d’Act Up pour la reconnaissance, les droits et l’accès aux médicaments des malades du sida, à une époque, le début des années 1990, où ces derniers étaient indésirables dans l’espace public, où l’homosexualité n’accédait que péniblement à la visibilité et où les multi-thérapies n’existaient pas. Campillo, qui a rejoint l’association à ce moment-là, en 1992, parle même de « jubilation ». Le mot a beau sonner plus paradoxal encore, il est juste.

      Un grand nombre de militants d’Act Up étaient séropositifs. Quant aux autres, la règle était qu’ils se donnent pour tels. Tous incarnaient donc la mort. Une formidable puissance de vie ne les animait pas moins. Une formidable puissance de survie, plus exactement, au double sens du survivant et de celui que traverse une vitalité supérieure. (...)

      La cité abrite en son sein des corps étrangers ne se résolvant pas à l’être tout à fait. Soit ils sont déjà morts, soit ils s’apprêtent à l’être. Même vivants ils pourraient aussi bien être morts puisque la cité, de toute façon, s’obstine à ne pas les voir. Ce sont des corps en plus, des corps en trop dont le pouvoir, soudain gauche, se trouve comme embarrassé. Un sourde dissonance s’installe par leur faute au cœur du politique, un dilemme à la fois gouvernemental et affectif : voilà le malaise dont Robin Campillo a entrepris de faire la matière de son cinéma.

      Des propos plus critiques précèdent la conclusion du papier, j’extrais cette affirmation par trop rapide à mon goût, « 120 BPM se déroule en un temps qui n’est plus, un temps où le partage de l’information devait transiter par les corps, un temps où le moment et le lieu de la réunion étaient cruciaux. Une raison simple à cela : Internet n’existait pas ».
      La chaleur du collectif où va peut-être éclore une parole sans précédent et les gestes qu’elle implique, c’est derrière nous, épuisé depuis les 90’ ?
      C’est moins glamour nostalgie, mais faudra revenir à ces questions que des luttes cherchent, elles, à poser au présent et pour demain.

      #Act_Up (le post ci-dessus a pâtit de la correction automatique) #film #joie #luttes #subjectivité #collectif #intime #temps