• Accusée d’ « #islamo-gauchisme », une chercheuse en #procès contre le vice-président de LR

    Ce mercredi a eu lieu l’audience d’appel pour #injure_publique après la #plainte de #Christelle_Rabier, enseignante-chercheuse, ciblée dans un tweet de l’actuel vice-président LR #Julien_Aubert l’accusant d’ « islamo-gauchisme ». Le délibéré sera rendu le 8 janvier prochain.

    C’est dans un contexte d’institutionnalisation et d’intensification de la #traque à l’ « islamo-gauchisme » que s’inscrit ce procès opposant Christelle Rabier, maîtresse de conférences à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), à l’ex-député LR (et actuel vice-président du parti) Julien Aubert. Quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty du 16 octobre 2021, Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’éducation, dénonce le 22 octobre au micro d’Europe 1 une « #complicité_intellectuelle du #terrorisme » derrière laquelle est désigné « l’islamo-gauchisme » qui « fait des #ravages à l’université » et favorise « une #idéologie qui, de près ou de loin, mène évidemment au pire ». Revenant sur l’assassinat de #Samuel_Paty, il soutient que « ce n’est pas un assassin seul, c’est un assassin qui est conditionné par d’autres gens, en quelque sorte les auteurs intellectuels de cet assassinat ». Des accusations qu’il réitérera le même jour devant le Sénat.

    Dans la foulée de ces déclarations, les députés Les Républicains Julien Aubert et #Damien_Abad réclament l’ouverture d’une #mission_d’information_parlementaire sur « les #dérives_idéologiques dans les milieux universitaires », dénonçant l’emprise « des courants islamo-gauchistes puissants dans l’enseignement supérieur » et la « #cancel_culture ». Une offensive réactionnaire annoncée dans un communiqué de presse le 25 novembre, et de nouveau par Julien Aubert sur le plateau de Cnews le lendemain, avant de publier deux tweets qui feront l’objet du procès face à Christelle Rabier. Après avoir déclaré dans un premier tweet titré « #Dérives_idéologiques dans les universités » qu’ « il y a deux mouvements, la #CancelCulture et l’#Islamogauchisme, qui nient le débat contradictoire et plaident pour une ostracisation de ceux qui ne pensent pas comme eux », le député en publie un second quelques heures plus tard ciblant explicitement dans un photomontage sept enseignants-chercheurs, dont l’enseignante de l’#EHESS :

    C’est à la suite de ces accusations que Christelle Rabier et son avocat décident, le 13 février 2021, de porter plainte contre Julien Aubert pour injure publique. L’ancien président de l’EHESS, #Christophe_Prochasson, avait alors refusé de lui accorder la #protection_fonctionnelle, refusant de fait de soutenir la chercheuse attaquée dans le cadre de ses recherches universitaires par un député réactionnaire. Après avoir déposé un recours en annulation contre cette décision auprès du #tribunal_administratif, l’enseignante finit par obtenir une prise en charge des frais d’avocat par son administration le 9 décembre 2022. Le rôle de la présidence de l’EHESS dans la traque à l’ « islamo-gauchisme » et à la répression des voix dissidentes s’est depuis affermie avec le successeur de Prochasson, #Romain_Huret, qui a sévèrement réprimé la mobilisation étudiante en soutien à la Palestine. Le 15 novembre 2023, le #tribunal_correctionnel rejette l’accusation de Christelle Rabier et innocente le député LR. L’audience d’appel avait lieu aujourd’hui, à la #Cour_d’appel de Paris. Le délibéré sera rendu le 8 janvier prochain.

    Ce procès pour « injure publique » reflète plus largement l’intensification sur les trois dernières années de la #chasse_aux_sorcières orchestrée par les gouvernements successifs. Après la demande d’une #mission_parlementaire par les deux députés LR, #Frédérique:Vidal mandatait en février 2021 le CNRS pour mener une « étude » sur l’ « islamo-gauchisme » dans les universités. En janvier 2022 se tenait à la Sorbonne le colloque « « Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture » salué par des figures telles que Blanquer, Zemmour ou Ciotti, qui visait à faire un état des lieux de la pensée « #woke » et « décoloniale » dans les universités et à y restaurer un #ordre_moral_réactionnaire. La liste de ces initiatives est longue. La récente nomination par le nouveau gouvernement de #Patrick_Hetzel à la tête du ministère de l’ESR vient couronner cette #traque aux opposants politiques en promettant de renforcer la #répression et la #criminalisation de toute contestation de l’État radicalisé. La récente tribune de Hetzel laisse présager que les procès pour « islamo-gauchisme » fleuriront dans les prochains mois.

    Face à ces #intimidations et aux tentatives de #musèlement des #voix_dissidentes qui se multiplient, dans un contexte où le gouvernement prépare des offensives austéritaires d’ampleur, nous avons besoin de construire une riposte des organisations étudiantes, syndicales et politiques. Contre la criminalisation et la répression de l’État, de sa police et de sa justice, nous affirmons notre solidarité à Christelle Rabier et réitérons notre soutien inconditionnel à toutes celles et ceux qui se mobilisent contre l’ensemble des politiques réactionnaires et austéritaires du gouvernement, pour une société libérée des oppressions et de l’exploitation.

    https://www.revolutionpermanente.fr/Accusee-d-islamo-gauchisme-une-chercheuse-en-proces-contre-le-v
    #justice #France #ESR #enseignement_supérieur #université

    –-

    ajouté à la #métaliste de la saga autour du terme l’#islamo-gauchisme... mais aussi du #woke et du #wokisme, #cancel_culture, etc.
    https://seenthis.net/messages/943271

  • Project : Roman roads diagrams

    The Roman roads diagram project is a series of maps driven by an unconventional idea: what if we represented Ancient Rome’s famed road network in the style of a modern transit map?

    So far I’ve made five diagrams (below). Click for more information.

    You can see how my style has evolved since I made the first map back in 2017. My ultimate goal is to make a book out of these. I’ll probably have to redesign a few of them.


    https://sashamaps.net/docs/maps/roman-roads-index

    #histoire #Romains #visualisation #cartographie #empire_romain #Europe #transports #infrastructure

    ping @visionscarto

  • ne sait pas, c’est peut-être pour se « laver » des lectures moyennes voire médiocres de ces derniers jours qu’elle a choisi d’aller cet après-midi vers une valeur presque sûre : elle s’est lancée dans un Romain Gary. Ah ! Ça fuse, ça fuse ! En dépit du fait que le ceusse soit un garçon Gary a de l’esprit, avec lui chaque mot est un bon mot et chaque phrase est une saillie, toutes les sentences sont définitives, c’est musical, tout n’est qu’apparente aisance, finesse et méchanceté.

    Quelques exemples dès les premières pages ? Allez, en vrac :

    « [Une fois] au sol, un cerf-volant a besoin de beaucoup d’amitié »

    « […] Cabourg n’avait pas encore acquis ce charme désuet qui donne ses lettres de noblesse au mauvais goût du passé »

    « Quant à nos chers parents, on frémit à l’idée de ce qu’ils deviendraient si leur arbre généalogique ne les cachait si bien »

    « Elle avait une sainte horreur des mathématiques, car elle trouvait que les chiffres ont une fâcheuse tendance à proclamer que deux et deux font quatre, ce en quoi elle semblait voir quelque chose de contraire à l’esprit même de la Pologne »

    ou encore :

    « Il n’y a rien de plus triste que d’être seulement ce que vous êtes ».

    Mazette. La vieille Garreau donnerait son âme au diable pour être l’auteuse ne serait-ce que d’une seule de ces formules.

    #Jalouse.

  • ★ L’IDÉAL ANARCHISTE EST-IL RÉALISABLE ? - Socialisme libertaire

    ★ La Revue Anarchiste N°3 (février 1930) 
    Nos enquêtes : L’idéal anarchiste est-il réalisable ? 

    Dans son premier numéro, la Revue Anarchiste avait annoncé l’ouverture d’une enquête sur le sujet suivant : L’idéal anarchiste est-il réalisable ? L’homme peut-il vivre sans autorité, à présent on dans l’avenir ? La suppression de toute contrainte ne sera-t-elle jamais que l’apanage d’infimes minorités ?
    Il fut fait appel à des individualités ayant des conceptions philosophiques ou des opinions politiques assez différentes. Aujourd’hui, nous reproduisons les réponses, dans l’ordre où elles nous sont parvenues, en nous gardant — comme convenu — de tout commentaire, nous permettant seulement d’en remercier les auteurs (...)

    #anarchisme #autogestion #émancipation #écologie #antimilitarisme #anticléricalisme #fédéralisme_libertaire #feminisme #antiétatisme #anticapitalisme #antifascisme #internationalisme...

    #Henri_Barbusse #Han_Ryner #Georges_Pioch #E_Armand #Sébastien_Faure #Romain_Rolland

    ▶️ Lire la suite...

    https://www.socialisme-libertaire.fr/2023/04/nos-enquetes-l-ideal-anarchiste-est-il-realisable.html

  • À Romainville, le squat de la Halle Benfleet en sursis | Citoyens.com
    https://94.citoyens.com/2023/a-romainville-le-squat-de-la-halle-benfleet-en-sursis,14-06-2023.html

    Plasticien, musicien, informaticien… Depuis mai 2022, ils sont une quinzaine à squatter l’ancienne usine de pièces automobiles de la rue Benfleet, à Romainville, actuellement propriété de l’Établissement public foncier d’Ile-de-France (Epfif). À quelques semaines d’une probable expulsion, ils défendent le bien fondé d’avoir occupé ce lieu vide pour encore un moment. Le maire dénonce, lui, un mauvais procès à la ville et l’occupation d’un ancien hébergement d’urgence. Reportage.

    “Ça fait des années que l’on passait devant et que l’on voyait que c’était vide. Sauf pour des raisons ponctuelles, il ne se passait quasiment rien. Plusieurs associations ont longtemps demandé sans succès à pouvoir utiliser ce lieu à l’Epfif et à la mairie. Alors, on l’a investi“, explique Magalie, une des squatteuses de la Halle Benfleet, située au 22-26 de la rue du même nom, au sud de Romainville.
    [...]
    Le collectif a rapidement ouvert une quinzaine de places pour l’hébergement d’urgence. Il accueille des personnes sans solution de logement et a ouvert ses portes aux associations Timmy, qui accompagne des mineurs isolés étrangers, et Acceptess, qui oriente des personnes transgenres. Il distribue aussi des paniers de fruits et légumes gratuitement. 30 à 35 familles en bénéficient chaque vendredi. “Tous les matins, on récupère les invendus à Rungis. On en donne la moitié aux Lez’arts, une association de Montreuil, et on en garde une partie pour nous nous nourrir“, précise Magalie. “Ça fait des années qu’on fait ça. On est dans un quartier populaire et il y a un besoin d’aider parce qu’il n’y a pas d’épicerie solidaire aux alentours.”
    [...]
    Des arguments que balaye François Dechy, le maire (DVG) de Romainville. “On est face à une occupation totalement illégale d’un site. C’est une propriété de l’Epfif qui travaille pour l’intérêt général. Les locaux ne sont pas du tout adaptés pour accueillir du public et leur remise aux normes nécessiterait plusieurs centaines de milliers d’euros d’investissement. Le pire est que la mairie a perdu dans cette affaire l’usage d’un appartement dont les services sociaux de la ville se servait pour de l’hébergement temporaire d’urgence“, s’insurge l’édile qui précise que “la réflexion sur le devenir du site sera engagée une fois la maitrise foncière achevée.”
    [...]
    Le squat relève, en effet, d’un mode de vie qui tient autant du militantisme que de la recherche d’une forme d’entraide. “Avant d’être en squat, j’ai vécu les cinq ans que j’ai passés à essayer de devenir un réalisateur comme une grande solitude. Quand j’ai monté mon film, tout le reste de ma vie était vide“, relate Tristan. Pour Antonin, le squat s’est apparenté à une sorte de bulle. “J’ai fait ma deuxième année de formation en céramique en installant mon atelier ici, ce qui m’a permis de prendre du temps dans la production, sans chercher à vendre tout de suite. Mais surtout, j’ai appris énormément de choses et à vivre collectivement.“

    “C’est la précarité, et finalement la solidarité, qui nous rassemblent en tant que collectif. Il y a en qui sont artistes ou artisans, d’autres qui terminent leurs études, qui ont une situation familiale ou de vie compliquée parce qu’il nous est impossible de payer un loyer que ce soit pour se loger à Paris et dans la proche banlieue,Le squat relève, en effet, d’un mode de vie qui tient autant du militantisme que de la recherche d’une forme d’entraide. “Avant d’être en squat, j’ai vécu les cinq ans que j’ai passés à essayer de devenir un réalisateur comme une grande solitude. Quand j’ai monté mon film, tout le reste de ma vie Le squat relève, en effet, d’un mode de vie qui tient autant du militantisme que de la recherche d’une forme d’entraide. “Avant d’être en squat, j’ai vécu les cinq ans que j’ai passés à essayer de devenir un réalisateur comme une grande solitude. Quand j’ai monté mon film, tout le reste de ma vie était vide“, relate Tristan. Pour Antonin, le squat s’est apparenté à une sorte de bulle. “J’ai fait ma deuxième année de formation en céramique en installant mon atelier ici, ce qui m’a permis de prendre du temps dans la production, sans chercher à vendre tout de suite. Mais surtout, j’ai appris énormément de choses et à vivre collectivement.“

    “C’est la précarité, et finalement la solidarité, qui nous rassemblent en tant que collectif. Il y a en qui sont artistes ou artisans, d’autres qui terminent leurs études, qui ont une situation familiale ou de vie compliquée parce qu’il nous est impossible de payer un loyer que ce soit pour se loger à Paris et dans la proche banlieue, ou pour installer un atelier“, résume Magalie.était vide“, relate Tristan. Pour Antonin, le squat s’est apparenté à une sorte de bulle. “J’ai fait ma deuxième année de formation en céramique en installant mon atelier ici, ce qui m’a permis de prendre du temps dans la production, sans chercher à vendre tout de suite. Mais surtout, j’ai appris énormément de choses et à vivre collectivement.“

    “C’est la précarité, et finalement la solidarité, qui nous rassemblent en tant que collectif. Il y a en qui sont artistes ou artisans, d’autres qui terminent leurs études, qui ont une situation familiale ou de vie compliquée parce qu’il nous est impossible de payer un loyer que ce soit pour se loger à Paris et dans la proche banlieue, ou pour installer un atelier“, résume Magalie. ou pour installer un atelier“, résume Magalie.

    #squat #la_caboteuse #Halle Benfleet #Romainville #foncier

    • Reçu ce matin sur boucle militante :

      Cher.e.s camarades,

      Le squat autogéré, artistique et solidaire La Caboteuse (rue de benfleet, romainville) vient d’être notifié pour expulsion. Le délai est de trois semaines (8 octobre).

      Ce squat est :
      – une résidence d’artistes
      – un accueil pour les personnes en précarité économique, en détresse familiale, pour tous ceux qui en ont besoin et qui expriment des valeurs de solidarité et d’humanité
      – un potager expérimental
      – un lieu de répétition
      – un lieu de cuisine solidaire et de distribution de nourriture
      – un lieu de d’accueil et de soutien de l’AntiRep
      – et sûrement encore beaucoup d’autres choses disparates, joyeuses et libres

      Bref, un joyaux.

      L’EPFIF a décidé qu’il n’était pas possible d’inventer un autre monde, plus humain, sans subvention, sans appel à projet et sans laisse capitaliste.

      Soutien à La Caboteuse !

    • La suite :

      Droit à la ville - manière d’habiter
      Rencontres Échanges Défenses
      Dimanche 01 Octobre

      La Caboteuse propose une après-midi de rencontres et d’échanges ouverte à tout le monde.

      Sur tout le plateau de Romainville, avec l’arrivée du tramway et le prolongement de la ligne 11 les nouvelles constructions et les chantiers de réaménagement se multiplient. Malgré les discours sur la concertation les habitantes et habitants du plateau sont très peu informés et on leur demande encore plus rarement leur avis. Pire : les immeubles poussent partout mais il y a de moins en moins de logements abordables, les loyers et les charges explosent et de plus en plus de personnes menacées d’être à la rue !
      Classes populaires, précaires, personnes en difficulté, acteurs sportifs, artistes sans le sou ou simples citoyen.ne.s : à Romainville et sur le plateau, avons-nous encore droit de cité ?

      Dimanche 1er octobre à partir de 15h à la Caboteuse 22, rue de Benfleet (Romainville)

      Discussions sur les luttes locales et sur l’avenir du lieu
      Cafet’ et cantine solidaire de soutien

      avec la participation (sous réserve) du Droit au logement, du Football Club de Romainville, du collectif des Sentes (Les lilas), d’agents municipaux en situation de précarité locative, de la Timmy (hébergement des mineurs isolés), de l’association des locataires de la Boissière (Montreuil), des habitant.e.s de la Caboteuse et de différents acteurs associatifs et politiques de Romainville.

      Retrouvons-nous pour échanger, se connaître et voir ensemble comment lutter !

  • #Controverses mode d’emploi

    Pratique pédagogique pionnière en sciences sociales, la cartographie des controverses apprend à regarder le monde sans jamais séparer sciences, techniques et société. À tenir compte de tous les points de vue et du contexte dans lequel ils sont émis. À analyser finement l’écosystème qui fait naître un objet, une invention, un phénomène.
    Face aux problèmes environnementaux et sanitaires qui nous submergent, face à la cadence inédite des innovations technologiques, les expert·e·s s’affrontent, se contredisent ou s’avouent sans réponse. Les controverses surgissent à un rythme bien plus rapide que la production des savoirs. Dans cet âge d’#incertitude, où la décision doit souvent précéder la connaissance, il nous faut imaginer de nouvelles manières de penser et d’agir collectivement.

    La cartographie des controverses fournit ce cadre. Pratique pédagogique pionnière en sciences sociales, elle apprend à regarder le monde sans jamais séparer sciences, techniques et société. À tenir compte de tous les points de vue et du contexte dans lequel ils sont émis. À analyser finement l’écosystème qui fait naître un objet, une invention, un phénomène.

    Pour se repérer dans l’incertitude, nous dit-elle, il faut d’abord se perdre dans la complexité.

    Ce livre en offre le mode d’emploi, en s’appuyant sur des exemples de controverses contemporaines soigneusement sélectionnées pour leur diversité et la richesse de leurs enseignements.

    https://www.pressesdesciencespo.fr/fr/book/?gcoi=27246100412870#h2tabtableContents

    #livre #controverse #eau #vélo #femmes #hystérie #burn-out #glyphosate #Romainville #rats #Paris #forages #eaux_profondes #enquête

    @reka : dans le résumé du livre on parle de « cartographie des controverses », mais je ne sais pas ce qui se cache derrière #cartographie, si c’est « mapping » en anglais qui pourrait donc comporter zéro visualisation :-)

  • Visé par des menaces de mort, un #maire francilien accuse des « membres de la fachosphère »

    #Romain-Colas, le maire socialiste de #Boussy-Saint-Antoine, explique être régulièrement la cible de harcèlement et de menaces.

    « S’agissant de menaces, j’en ai subi, j’en subis régulièrement. » Invité de BFMTV ce dimanche, Romain Colas, le maire (PS) de Boussy-Saint-Antoine (Essonne) a témoigné du #harcèlement qui le touche « depuis quelques années ».

    Des « propos anonymes »

    L’élu explique que les propos tenus sont « toujours inspirés par des thèses politiques d’extrême droite » rappelant les #violences qui ont ciblé le maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez. L’édile de Loire-Atlantique avait rapporté des menaces après un projet de centre d’accueil pour migrants, et a décidé de démissionner suite à l’incendie criminel de son domicile en mars dernier.

    « J’ai déposé plainte suite à des menaces de mort sur moi, sur ma famille, sur mon enfant », poursuit Romain Colas.

    Le maire dénonce des propos « toujours [...] anonymes, par courrier » ou par des tags comme à la fin février où une inscription le menaçant de mort a été faite près de l’hôtel de ville de Boussy-Saint-Antoine.

    Selon Romain Colas, le harcèlement dure depuis une opération de police, menée il y a huit ans, dans sa commune. « Un militant d’extrême droite, qui n’habitait pas le territoire de la commune, est venu perturber l’action des policiers. Je me suis chargé de l’évacuer », raconte-t-il.

    « Depuis, je suis vraisemblablement dans la short-list d’un certain nombre de membres de la #fachosphère qui ont décidé de me harceler », affirme Romain Colas.

    Au-delà de sa situation personnelle, le maire de Boussy-Saint-Antoine tient à alerter sur « une situation gravissime » vécue par de nombreux maires. « À aucun moment, l’engagement local ne doit se payer du prix de menaces sur sa vie », déplore Romain Colas.

    https://www.bfmtv.com/paris/vise-par-des-menaces-de-mort-un-maire-francilien-accuse-des-membres-de-la-fac
    #extrême_droite #manaces_de_mort #France

  • Jack Kerouac & Romain Gary - Notre Bibliothèque Verte n° 55 et 56
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1832

    Disponible en librairie : Notre Bibliothèque Verte (deux volumes). Voir ici

    On aurait difficilement pu trouver deux auteurs mieux assortis pour ces diptyques de Notre Bibliothèque Verte que Jack Kerouac et Romain Gary. Deux hommes d’un même temps - Gary (1914-1980) naissant avant et mourant après Kerouac (1922-1969). Deux fils à leurs mamans, irrémédiablement liés à leurs mères ; deux fils de leurs mères, spirituellement et physiquement, Kerouac ne pouvant se résoudre à vivre ailleurs que chez Mémère ; Gary, incurable orphelin à 30 ans, ne vivant que pour accomplir les rêves mis en lui par sa mère. Les fils et les mères nous comprendront (les fils aînés surtout, les vrais fils). Ces deux fils sont par ailleurs deux ingénus, d’une ingénuité à fondre en larmes, et à rire aux éclats parfois. Deux inadaptés (...)

    #Documents
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/kerouac_et_gary_-_notre_bibliothe_que_verte.pdf

  • Chef’s Salad
    https://www.cuisine-libre.org/chef-s-salad

    Casser la #Romaine en petits morceaux. Séparer le #Cresson en tiges. Trancher la laitue en petits morceaux. Ajouter le concombre et les tomates. Couper le jambon et le fromage en fines lanières ; disposer dessus. Juste avant de servir, mélangez bien avec la vinaigrette. Cresson, Romaine, #Salades_vertes, #Emmental, #Iceberg, #États-Unis / #Sans gluten, #Sans lactose, #Sans œuf

  • Romain Rolland était-il « poutiniste » ? Anne Morelli
    Source : https://www.investigaction.net/fr/romain-rolland-etait-il-poutiniste

    Il est très difficile de faire comprendre, en Belgique, aux étudiants d’aujourd’hui, l’enthousiasme qui a poussé, il y a cent ans, d’autres jeunes à participer – pour certains volontairement – à la Première Guerre mondiale. La rivalité entre les puissances européennes de l’époque leur semble incompréhensible.

    Rappelons qu’au début de la Première Guerre mondiale, la « Triple Entente » réunit la France, la Grande-Bretagne et la Russie tsariste dans le but d’isoler l’Allemagne. De l’autre côté, l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie forment la « Triple Alliance ». Il est difficile de croire aujourd’hui que tous les « barbares » étaient réunis d’un même côté et les « démocrates » (alliés au tsar) de l’autre. Les jeunes actuels ont très généralement intériorisé la thèse de l’« inutile boucherie saignant une génération », et le nationalisme anti-boche du début du XXe siècle leur semble risible.

    Ils s’esclaffent franchement en apprenant que des rues de Bruxelles, dont le nom évoquait les « ennemis », ont été débaptisées après la défaite de l’Allemagne et de l’Autriche. De même, on n’a plus parlé, lorsque ces pays furent écrasés, de « café viennois », mais de « café liégeois » (pour saluer la résistance des forts de la ville à l’invasion allemande), et les « boules de Berlin » sont devenues pour un temps des « boules de l’Yser ». (1)

    Lorsqu’on en vient à leur parler de l’infime minorité qui – des deux côtés de la frontière – avait refusé de s’investir dans le conflit et avait prôné une solution négociée, on voit des jeunes auditeurs soulagés d’apprendre qu’au milieu de ce délire nationaliste, il y avait donc au moins quelques personnes sensées ne se laissant pas entraîner à la haine envers ceux qui ont une autre nationalité.

    La difficulté d’être pacifiste en temps de guerre
    Le principal ténor de l’humanisme internationaliste, Jean Jaurès, qui, quelques jours avant l’invasion allemande, galvanisait, au Cirque royal de Bruxelles, la foule venue l’acclamer et défilant au cri de « Guerre à la guerre », est assassiné le 31 juillet 1914.

    Sa voix est donc étouffée à la veille du conflit alors qu’elle était écoutée, et même vénérée, dans les divers partis socialistes des pays désormais belligérants.

    Reste alors la voix de Romain Rolland, homme de lettres, musicologue, internationaliste. Il cherche un moyen de communion entre tous les êtres humains. Il ne veut pas mettre à l’écart, comme le prônent les chauvinistes français, Beethoven et Richard Strauss (qui est d’ailleurs un de ses amis personnels) parce que nés dans le camp « ennemi ».

    Il critique les deux camps dans leur volonté belliciste et dénonce la démence dans laquelle sombre l’humanité.

    Ami de Stefan Zweig, il publie un appel pacifiste (Au-dessus de la mêlée) qui fait dire à Zweig que Rolland est la « conscience de l’Europe ».
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    Bien qu’il ait été couronné en 1915 par le Prix Nobel de littérature, Romain Rolland est vilipendé par tous les va-t-en-guerre et les médias dont ils se servent. Ses appels au désarmement et à la cessation des combats y sont évidemment ignorés.

    Prudemment exilé en Suisse, il est accusé d’être un traître à la patrie française, un agent de l’ennemi, un pion de Guillaume II, ce « Kaiser » allemand, qui sert d’épouvantail en France.

    Et aujourd’hui…
    La bêtise nationaliste est sans frontières et défie le temps.

    On a vu récemment l’Université « Bicocca » de Milan interdire à Paolo Nori de donner un cours consacré à l’écrivain russe Dostoïevski (1821-1881).

    Le concert d’un groupe folklorique suédois a été annulé à Uppsala parce que… il jouait de la balalaïka.

    Une cantate de Prokofiev (1891-1953) a été supprimée par l’Orchestre national de Slovaquie, comme la représentation de Boris Godounov de Moussorgski (1839-1881) par l’Opéra de Varsovie. Même la Scala de Milan a procédé à ces censures absurdes.

    Les musiciens et chefs d’orchestre détenteurs d’un passeport russe, quelles que soient par ailleurs leurs convictions politiques, sont « déprogrammés », écartés, montrés du doigt par des institutions culturelles européennes.

    L’Académie européenne du cinéma boycotte tous les films russes pour les « European Film Awards ».

    Cerise sur le gâteau dans l’excès de zèle et le ridicule, le MR bruxellois a suggéré qu’on débaptise la rue de Russie ( La Libre du 6 mai 2022), ignorant sans doute qu’en 1918 les fureurs nationalistes avaient déjà débaptisé à Bruxelles toutes les rues évoquant l’Allemagne et l’Autriche.

    « Pacifiste » est redevenu une injure comme lors de la Première Guerre mondiale et le mot équivaut aujourd’hui à être considéré comme un « agent de Poutine ».

    Romain Rolland, resté, malgré le conflit entre la France et l’Autriche alliée à l’Allemagne, l’ami de Stefan Zweig, n’aurait certainement pas davantage renié aujourd’hui son autre ami, l’écrivain russe Maxime Gorki, avec lequel il a échangé vingt ans de correspondance.

    Le dixième principe de propagande de guerre veut que celui qui n’adhère pas avec enthousiasme à la propagande de son pays soit vilipendé en tant qu’agent de l’ennemi.

    On taxerait donc en 2022, sans aucun doute, ce Prix Nobel de « poutiniste ».

    (1) Anne Morelli, Principes élémentaires de propagande de guerre, utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède, nouvelle édition 2022 sous presse.

    #Romain_Rolland #pacifisme #guerre_mondiale #guerre #Jean_Jaurès #Stefan_Zweig #censure #va-t-en-guerre #médias Université de #Bicocca #Uppsala
    #Orchestre-national-de-Slovaquie #Opéra-de-Varsovie #Scala-de-Milan #european-film-awards #Moussorgski #Prokofiev

  • BPI France : banque publique, intérêts privés - L’État livre la santé aux financiers (3)
    https://www.lemediatv.fr/articles/2021/bpi-france-banque-publique-interets-prives-letat-livre-la-sante-aux-financ

    En nouant des liaisons dangereuses avec un acteur majeur de la santé privée en France - le fonds émirati Mubadala -, en finançant des startups médicales qui rongent les activités de l’hôpital public, Bpifrance organise pas à pas l’effondrement de notre système public de santé. Troisième et dernier volet de notre enquête.

    Depuis 2020, la Banque publique d’investissement vole au secours de sociétés du CAC 40. En début d’année, elle annonce fièrement la création de Lac d’argent, un fonds d’investissement visant à soutenir les groupes français cotés en bourse. Objectif affiché : les accompagner dans les « transitions technologiques et environnementales », selon sa communication, et les protéger contre l’appétit des « fonds activistes » étrangers. À terme, la banque espère lever 10 milliards d’euros.


    Le 24 février 2020, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire et le patron de la BPI, Nicolas Dufourcq, sont reçus par le prince héritier d’Abou Dabi et le Directeur du fonds Mubadala. Source : Images du Ministère.

    Elle a déjà rassemblé 4,2 milliards d’euros provenant de différents investisseurs : de grands assureurs français comme #AXA, #Covéa ou #CNP_Assurances, des grands groupes et gestionnaires de fortune comme #Financière_Dassault, #Orange ou #Unibel mais aussi… des fonds souverains étrangers. Celui d’Abou Dabi, - l’un des gouvernements des Émirats arabes unis - #Mubadala_Investment_Company, est le premier à abonder à hauteur d’un milliard d’euros.

    Fin février 2020, le ministre de l’Économie et des Finances #Bruno_Le_Maire est accueilli en grande pompe par le prince héritier d’Abou Dabi pour assister à la signature du protocole entre #Nicolas_Dufourcq, le directeur général de Bpifrance, et Waleed Al Mokarrab Al Muhairi, le directeur général adjoint de Mubadala. « À travers notre partenariat avec Bpifrance et notre engagement dans le fonds LAC 1, nous aurons accès à des entreprises exceptionnelles générant des rendements attractifs », se réjouit ce dernier. Le « signe d’une relation de confiance forte et durable entre nos deux pays », se félicite le ministre.

    Le choix d’encourager l’investissement du fonds souverain dans des entreprises françaises n’est pas anodin. En plus des manquements aux droits de l’homme relevés par Amnesty International, les Émirats arabes unis sont entrés en mars dernier dans le top 10 des paradis fiscaux de l’ONG britannique Tax Justice Network.

    Monarchies pétrolières et finance totale
    Bpifrance, qui n’a pas souhaité répondre aux questions du Média, est en discussion avec d’autres fonds souverains des pays du Golfe, comme l’a indiqué Nicolas Dufourcq, sans dévoiler les pays concernés. Comment expliquer cette coopération avec des États où, pour paraphraser Valéry Giscard d’Estaing, on n’a pas de démocratie, mais on a du pétrole ?

    Le phénomène remonte à l’ère Sarkozy, décrypte Jean-Philippe Gasparotto, secrétaire général de la CGT du groupe #Caisse_des_dépôts (qui détient la moitié de Bpifrance) : « En 2008-2009, on est allés chercher des capitaux là où ils étaient disponibles, là où il y avait des surliquidités, détenues par des fonds privés ou souverains à l’étranger. Cela avait donné lieu à la création d’une filiale de la Caisse des dépôts, #CDC_International_Capital, qui recherchait des apporteurs de capitaux à l’échelle internationale, notamment autour du Moyen-Orient ou de la Russie, pour les orienter vers les financements de projets d’investissements. Cette société, CDC International Capital, a fini par être intégrée à Bpifrance il y a deux ans. »

    En récupérant le portefeuille de CDC International Capital, Bpifrance a hérité d’accords d’investissement avec six partenaires étrangers, dont une holding privée d’investissement saoudienne dirigée par un prince de la dynastie Al Saoud et le fonds souverain qatari. Mais aussi Mubadala, avec qui la BPI se comporte désormais comme un « gestionnaire d’actifs », d’après Thomas Dallery, maître de conférences en économie à l’université du Littoral-Côte-d’Opale, spécialiste de la #financiarisation.

    « On est dans le mécanisme le plus financiarisé possible, analyse-t-il. Des fonds d’investissement interagissent avec d’autres fonds d’investissement pour essayer de retirer le maximum de rendement dans les entreprises dans lesquelles elles vont se placer, pas du tout pour les accompagner sur le long terme, pour jouer ce rôle d’État stratège, ni pour préserver certains secteurs d’activité en difficulté ou essayer d’amorcer le développement de filières d’avenir. » D’autant que Bpifrance vise un rendement de 16 %, un chiffre « énorme » d’après le chercheur.

    Mubadala et le lucratif marché de la santé
    En recherche de rentabilité, Mubadala prend d’assaut depuis quelques années un marché bien lucratif : celui de la santé privée en France. Une concurrence directe au système de santé public, venant de l’étranger et soutenue par une institution publique : aux côtés de Bpifrance, le fonds émirati investit dans de nombreux #Ehpad privés dans l’Hexagone. Il est devenu l’un des actionnaires majoritaires de #Vivalto_Santé, troisième groupe en France de cliniques et hôpitaux privés. Le groupe dégageait en 2019 un chiffre d’affaires de 760 millions d’euros, contre 308 millions en 2015. Hormis Vivalto, Bpifrance a aussi investi, en 2016, 95 millions d’euros dans #MédiPôle_Partenaires, second acteur de l’hospitalisation privée en France. Filiale de la Caisse des dépôts et consignations, qui possède la moitié de Bpifrance, #Icade_Santé est aujourd’hui le premier investisseur dans les murs des #cliniques_privées du pays.

    Des choix d’investissement qui interrogent Jean-Philippe Gasparotto : « Il n’y a pas d’appui direct, d’aide ou d’accompagnement de Bpifrance ni d’Icade à l’investissement dans la santé publique ou les hôpitaux publics. On pourrait penser que, compte tenu de la nature publique de ces organismes, ils seraient plus enclins et peut-être même poussés à investir dans la sphère publique plutôt que dans la sphère spéculative privée, notamment parce que les besoins d’investissement, on le sait, sont très nombreux et très importants dans le domaine de la santé publique. Mais il est vrai que le marché, lui, est florissant dans le domaine privé et que c’est probablement, là encore, la recherche des rendements qui guide les décisions d’investissement de Bpifrance. »



    « Médecine 3.0 »
    Outre son implication dans de grands groupes de santé privés, Mubadala alimente aussi le marché des « #HealthTech », ces startups médicales qui tentent de gagner du terrain à l’hôpital public, toujours avec le soutien sans faille de Bpifrance. En 2020, le fonds émirati investit 18 millions de dollars dans l’entreprise #Owkin, qui utilise l’intelligence artificielle pour traiter des données médicales (dans laquelle Bpifrance a aussi injecté de l’argent).

    Une générosité appréciée par l’institution française, déterminée - comme elle le revendique sur son site - à « suivre les transformations » de ce qu’elle appelle « l’industrie de la Santé » à travers la « médecine 3.0 » : celle des technologies. Consciente que les startups peuvent représenter une manne financière considérable, elle se réjouit que « les potentiels acquéreurs augmentent du fait de la multiplicité des acteurs qui s’intéressent à la médecine 3.0 : des #GAFAM aux Big Pharmas, en passant par les groupes d’établissements de santé ».

    Pour encourager ce mouvement, Bpifrance investit plusieurs millions dans les jeunes entreprises qu’elle juge prometteuses. Elle s’inscrit ainsi dans la ligne de la Caisse des dépôts et consignations (qui la détient à 50 %), qui suggérait dans un rapport qui a fuité sur Mediapart en 2020 d’accroître le rôle des assureurs privés et des startups médicales à l’hôpital public.

    Parmi ces entreprises rêvant d’un avenir de mastodontes ou d’être rachetées par des multinationales, #Lucine. Fin 2020, la startup bordelaise lève 5,5 millions, auprès (entre autres) de Bpifrance. Sa fondatrice revendique avoir inventé le premier « médicament numérique ». Révolutionnaire ? En réalité, il s’agit d’une application qui joue des sons et affiche des images colorées de nature censées libérer de l’endorphine, de la morphine ou de l’adrénaline, un cocktail qui diminuerait les douleurs, « en faisant en sorte que ces innovations soient remboursées par la Sécurité sociale ». Par de l’argent public, donc.

    Autre nouveauté qui a attiré les millions de Bpifrance en 2020 : #Synapse_Medicine, un « #assistant_virtuel » auquel les médecins peuvent poser des questions sur des médicaments, et une plateforme visant à analyser des ordonnances et alerter sur des erreurs de dosage. Le travail d’un médecin, en somme.

    Happytal ou l’hôpital à deux vitesses
    Dans cette vague de startups médicales, certaines font une incursion remarquée au sein-même de l’hôpital public. C’est le cas de #Happytal, installée dans une centaine d’hôpitaux en France (dont seulement cinq structures privées), qui a bénéficié d’une levée de fonds de 23 millions d’euros en 2020 (dont un prêt de 3 millions de la part de la BPI). Elle propose des services de pré-admission en ligne, de recueil des demandes de chambre individuelle et de conciergerie aux patients hospitalisés : livraison de nourriture, de fleurs, coiffure, épilation, manucure, massages. Autant de petits luxes prodigués à prix d’or, inoffensifs en apparence. Pourtant, la présence d’une telle entreprise soulève de nombreuses craintes auprès du personnel soignant.

    Au centre hospitalier et universitaire de #Toulouse, la start-up fait grincer des dents depuis qu’elle s’y est installée, il y a deux ans. Mathieu Félix, manipulateur en radiologie et délégué syndical CGT, décrype pour Le Média : « Ces services sont vendus à des prix prohibitifs. Lorsque l’on nous a présenté les tarifs, nous avons halluciné : tout cela coûte plus cher qu’une nourrice. Ce qu’ils proposent est déjà faisable sans intermédiaire et beaucoup moins cher. » Un document consulté par Le Média révèle ainsi que l’hôpital paie pour ces services une redevance mensuelle de 10 000 euros à Happytal, ainsi qu’ « une redevance variable versée par le #CHU selon le nombre d’enregistrements effectués par Happytal ». Autrement dit, plus Happytal décroche de signatures pour des chambres individuelles, plus l’hôpital rémunère la start-up. « Tout cela ne vise qu’à faire entrer du marchand à l’hôpital, affirme Mathieu Félix. Nous sommes censés accroître l’ “attractivité”. Mais l’attractivité hospitalière, ça n’existe pas. »

    https://www.youtube.com/watch?v=wyd2FF0ONUc

    En plus de favoriser des patients aisés, ce type de partenariat « relève d’une volonté politique de démantèlement des hôpitaux en externalisant et découpant les activités de façon fataliste, en prétendant qu’on n’a pas les moyens de financer certaines activités, qui en réalité peuvent être menées à moindre coût lorsqu’elles sont centralisées. » Le syndicaliste s’inquiète également d’un risque d’ “abus de faiblesse” sur un public souvent âgé et vulnérable : en 2019, France 2 révélait qu’une patiente de l’hôpital de Cannes, âgée de 89 ans, s’était vu facturer 900 euros pour une chambre individuelle sans en avoir fait la demande (un prérequis pour faire payer ce type de chambre), après avoir signé un document soumis par Happytal.

    Contactés par Le Média, les fondateurs de l’entreprise, #Pierre_Lassarat et #Romain_Revellat, assurent que « Happytal n’avait pas connaissance au moment du recueil du consentement qu’il y avait une raison médicale à la mise en chambre individuelle de cette patiente, ce qui impliquait sa gratuité ». À #Douarnenez, en Bretagne, Françoise Bordanova, infirmière et secrétaire générale adjointe de la section CGT de l’hôpital, se demande « comment les patients âgés signent un document. Nous accueillons en grande partie des patients en gériatrie. Sont-ils assez conscients pour consentir de façon éclairée et avoir une réponse adéquate quand quelqu’un demande si leur mutuelle rembourse une chambre individuelle ? D’autant plus que souvent, ils sont seuls. Ils n’ont pas leur famille avec eux. »

    Au centre hospitalier de Rambouillet, la CGT craint que ces externalisations contribuent à ce que « des postes soient supprimés. On voit bien que c’est la tendance, notamment chez les administratifs en ce moment ». Françoise Bordanova explique qu’un « agent effectuait les tâches de Happytal avant qu’ils arrivent. Il allait demander si les gens avaient une mutuelle et s’ils souhaitaient une chambre individuelle. Il est parti à la retraite et n’a pas été remplacé. » Les fondateurs de Happytal, eux, disent ne pas être « au courant du non-remplacement de cet agent. Si l’hôpital a besoin d’un relais pour s’occuper des chambres individuelles, nous sommes là. Nous ne faisons pas les équilibres budgétaires. Nous constatons la situation et tentons d’y répondre. »

    « Micro-privatisation » de l’hôpital
    Autant de discrètes démarches qui participent à la #marchandisation de l’hôpital public français, une « #micro-privatisation » selon les termes de Fanny Vincent, maîtresse de conférences en sciences politiques à l’université Jean-Monnet-Saint-Étienne, sociologue de la santé et co-autrice de La casse du siècle : à propos des réformes de l’hôpital public (Raisons d’agir, 2019).

    « Cette #technophilie hospitalière qui prétend apporter des gains en termes de qualité vise en réalité à faire accepter le sous-financement de l’hôpital, il lui donne des gages. C’est une face à part entière du #néolibéralisme. » La chercheuse reconnaît que « les progrès technologiques peuvent avoir un intérêt. Mais il faut bien avoir en tête que ceux qui financent et dispensent ces innovations ont des exigences en termes de #rentabilité qui entrent totalement en conflit avec le service public où il n’y a pas d’exigence de rentabilité, de chiffre d’affaires. Les #logiques_marchandes et celles de service public ne sont pas conciliables. » En faisant peser sur les individus le coût de services, « nous créons un système de santé de plus en plus inégalitaire où la médecine est mise au service de l’économie », ajoute-t-elle.

    Pour asseoir un peu plus encore le dogme néolibéral dans le domaine de la santé, Bpifrance va jusqu’à publier sur son site un « guide de la vente de produits innovants à l’hôpital public » https://lehub.bpifrance.fr/guide-vente-produits-innovants-hopital-public qui recommande aux entrepreneurs d’ « adapter son langage et sa posture », de « proposer une phase de test » par le biais d’un « #prêt_gratuit ». Le conseil le plus notable est l’apanage de la #novlangue technocrate. Intitulé « neutraliser les perturbateurs », il préconise : « Lors d’un rendez-vous où le panel est très large, allant du directeur du CH à la secrétaire médicale en passant par le médecin, il n’est pas rare d’être confronté à un “opposant”, impossible à satisfaire. Ces personnalités auront tendance à freiner les discussions, il faut faire en sorte de les écarter du cœur du processus. »

    Des propos ayant de quoi inquiéter lorsqu’ils viennent d’une institution publique devenue le bras armé de toutes les #outrances du néolibéralisme : perte de souveraineté, désindustrialisation, destruction des services publics. Nouveau symbole de ce dévoiement, une loi datant du 23 mars 2020 (loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de Covid-19) autorise le gouvernement à légiférer par voie d’#ordonnance afin d’adapter « les dispositions relatives à l’organisation de la Banque publique d’investissement ». Le 17 juin de la même année, une ordonnance est signée et vient ouvrir le conseil d’administration de la banque publique… à des acteurs privés, jusque-là absents, dont il est permis de douter des égards pour l’intérêt général.

    #France #fric #capitalisme #santé_privée #Mubadala #startups #hôpital_public #Bpifrance #bpi #système_public_de_santé #santé #cac_40 #paradis_fiscaux

  • « C’était un être humain impeccable » : Romain Bouteille, un comédien qui ne voulait dépendre de personne
    https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2021/06/02/c-etait-un-etre-humain-impeccable-romain-bouteille-un-comedien-qui-ne-voulai

    Romain Bouteille, en 1976, au Festival de Cannes. GILBERT TOURTE/STILLS/GAMMA

    Avec la mort de Romain Bouteille, c’est un pan de l’histoire de la scène humoristique française qui s’en va. Celle des cafés-théâtres créés en troupe, avec l’énergie de la débrouille, dans un esprit anarcho-libertaire et communautaire. Auteur, comédien et humoriste, cofondateur, notamment avec Coluche et la réalisatrice Sotha, du célèbre Café de la Gare à Paris, Romain Bouteille est mort lundi 31 mai, à l’âge de 84 ans, à l’hôpital de Corbeil-Essonnes. « Depuis quelque temps, Romain avait une insuffisance rénale. C’est une insuffisance respiratoire qui l’a emporté », a indiqué, dans un message à l’AFP, sa compagne, Saïda Churchill, elle aussi comédienne. (...)

  • #Romain_Rancière
    Professeur d’économie à l’Université de Californie du Sud

    Cyril Benoit
    Banquier d’investissement

    « Si nous ne mettons pas en place une #solidarité entre victimes et #gagnants de la #pandémie de #Covid-19, nous en paierons le prix collectif »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/25/si-nous-ne-mettons-pas-en-place-une-solidarite-entre-victimes-et-gagnants-de

    « L’économiste Romain Rancière et le financier Cyril Benoit proposent, dans une tribune au « Monde », que les entreprises dont le chiffre d’affaires a progressé de plus de 5 % par rapport à la moyenne des trois années précédentes s’acquittent d’une contribution exceptionnelle destinée à financer les pertes de profit des PME et indépendants.

    [...]

    Mécanismes inégalitaires redoublés
    De surcroît, les effets de la pandémie sur l’offre seront démultipliés par la baisse de la demande qui suivra la destruction des entreprises victimes du choc d’injustice (« Macroeconomic Implications of Covid-19 : Can Negative Supply Shocks Cause Demand Shortages ? », Veronica Guerrieri, Guido Lorenzoni, Ludwig Straub et Iván Werning, « Working Paper » n° 26918, NBER, avril 2020).

    Deux risques, donc. Celui d’assister à la disparition d’un grand nombre d’entreprises économiquement viables, voire innovantes. Et celui de voir les conséquences négatives de cette crise s’approfondir en déprimant encore plus la demande globale. Les pertes d’activités et d’emplois viendraient alors éteindre les espoirs d’une reprise vigoureuse. C’est ce second impact que la solidarité fiscale interentreprises que nous proposons devrait également permettre de prévenir.

    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Covid-19 : « Pour sauver l’économie, il faut d’abord sauver les gens »
    Notre proposition s’inscrit dans le contexte plus large d’une réflexion, qui s’est intensifiée ces dernières années, sur l’impact redistributif des chocs et des politiques macroéconomiques. La politique monétaire a principalement favorisé les détenteurs d’actifs financiers, ou encore les plus grosses entreprises qui émettent des obligations achetées par la Banque centrale européenne (BCE), auxquelles les autres n’ont pas accès.

    La pandémie redouble les mécanismes inégalitaires, et demande donc des politiques fiscales redistributives renforcées. L’économiste Antoine Monserand soutenait récemment l’idée d’une contribution de solidarité sur l’ensemble des revenus, ménages et entreprises. Notre proposition se concentre sur les entreprises. Mais poser la question de la taxation de l’épargne accumulée durant la crise par les plus fortunés, au travers, par exemple, de la réintroduction d’un impôt de solidarité financière, va de soi.

    Danger social et politique
    L’alternative aux politiques de solidarité que nous proposons est prévisible : une combinaison de renoncement à amortir le choc d’injustice et l’émission massive de nouvelle dette. Si celle-ci semble aujourd’hui relativement indolore (en raison des taux nuls et des achats massifs de la BCE), on sait qu’elle entraînera tôt ou tard une « réflexion » sur la trajectoire des finances publiques, en réalité des coupes dans les dépenses publiques, alors même que la crise a révélé les effets délétères des coups de rabot répétés sur les moyens publics conçus pour faire face à de tels chocs, à l’hôpital et ailleurs.

    La composition de la récente Commission sur l’avenir des finances publiques est, par les profils conservateurs qui ont été nommés, annonciatrice de tels plans de réduction des dépenses publiques.

    L’enjeu de la mise en place de politiques fiscales redistributives exceptionnelles est considérable face à l’injustice provoquée par la pandémie et à l’ignorance, feinte ou naïve, des conséquences de l’endettement massif sur l’action publique. Si elle n’est pas traitée avec responsabilité et sérieux, cette incertitude radicale pourrait être la source d’un danger social et politique qui le serait encore plus.

    L’histoire garde la mémoire des graves émeutes causées sous l’Ancien Régime par la dénonciation des « accapareurs ». Ceux des gagnants qui refuseraient d’être solidaires se désigneraient comme tels. Nous sommes une nation solidaire. Nous devons nous épauler, aujourd’hui plus que jamais.

  • #Patrouilles_anti-migrants : trois #identitaires relaxés en appel

    Deux responsables de #Génération_identitaire ainsi qu’un ex-cadre ont été #relaxés en appel mercredi. Ils avaient été condamnés à six mois de #prison ferme en 2019 pour avoir « exercé des activités dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une #fonction_publique ».

    Ils ont finalement été relaxés. #Clément_Gandelin, président de l’association d’ultra-droite Génération identitaire, #Romain_Espino, porte-parole, et #Damien_Lefèvre [connu sous le nom #Rieu – ndlr], ancien cadre du mouvement, ont été relaxés par la cour d’#appel de Grenoble mercredi 16 décembre.

    Ils avaient été condamnés par le tribunal correctionnel de Gap, le 29 août 2019, à six mois de prison ferme, 2 000 euros d’amende et des privations de droits civiques, civils et familiaux pendant cinq ans. Le trio était poursuivi pour avoir « exercé des activités dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique ». Le groupe Génération identitaire, poursuivi en tant que personne morale, avait écopé d’une amende de 75 000 euros.

    « La #cour_d’appel a estimé que les éléments constitutifs de cette #infraction n’étaient pas caractérisés en l’espèce, retenant une action de pure #propagande à visée médiatique et annoncée comme telle », a indiqué le parquet général de la cour d’appel de Grenoble dans un communiqué mercredi.

    « La cour a estimé que la seule infraction qui aurait pu leur être reprochée aurait été l’interpellation de migrants le jour de la chaîne humaine, ce qui n’a pas été le cas », précise Agnès Antoine, membre de l’association Tous Migrants, qui vient en aide aux exilés dans le Briançonnais, à la frontière franco-italienne.

    Les avocats de l’association, Mes Vincent Brengarth et William Bourdon, disent leur « totale incompréhension » face à cette décision. « La cour a considéré que leur action du 21 avril 2018 au #col_de_l’Échelle n’était pas de nature à créer une confusion dans l’esprit du public avec l’exercice d’une fonction publique, expliquent-ils. Cette décision potentialise le risque que des #milices viennent imposer leur loi à la #frontière en violation des #droits_fondamentaux des personnes exilées. »

    De son côté, Damien Lefèvre, dit « Rieu », a annoncé sa « victoire » dans une vidéo publiée sur Twitter (https://twitter.com/DamienRieu/status/1339240515108220934). Il affirme avoir été « persécuté judiciairement » et fait le lien entre migrations et terrorisme, en évoquant l’attentat de Nice. Il s’adresse enfin à « toute la sphère d’en face, l’islamosphère, la gauchosphère, Cédric Herrou, les fan[s] de Karim Benzema, les mangeurs de tacos et tous les islamistes qui [le] rêvaient en prison depuis des mois. Ça ne va pas se passer comme ça, je bois vos larmes », se gargarise-t-il.

    Pour les conseils de Tous Migrants, cette décision crée « un #deux_poids_deux_mesures par rapport à la criminalisation des maraudeurs », « dans un contexte de basculement autoritaire semblant chaque jour un peu plus désinhiber certains comportements qui devraient être condamnables » (lire notre article sur l’aide humanitaire mise à mal à la frontière franco-italienne : https://www.mediapart.fr/journal/france/101220/migrants-la-frontiere-franco-italienne-l-aide-humanitaire-mise-mal-les-ass).

    Depuis la mi-novembre, les effectifs de la police aux frontières de #Montgenèvre ont augmenté afin de « lutter contre le terrorisme » dans les #Hautes-Alpes et les associations d’aide aux migrants dénoncent un harcèlement des policiers à l’égard des exilés et des bénévoles. Deux #maraudeurs sont d’ailleurs poursuivis pour « aide à l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’étrangers en situation irrégulière en leur faisant franchir la frontière pédestrement » et sont renvoyés devant le tribunal de Gap en avril 2021.

    Nous republions ci-dessous l’article d’Elisa Perrigueur paru le 29 août 2019, à l’occasion de la condamnation des trois militants identitaires par le tribunal de Gap.

    *

    Six mois de prison ferme, 2 000 euros d’amende et des privations de droits civiques, civils et familiaux pendant cinq ans. Clément Gandelin, 24 ans, le président de l’association d’ultra-droite Génération identitaire, Romain Espino, 26 ans, porte-parole, et Damien Lefèvre, 29 ans, ex-cadre du mouvement, ont tous les trois été condamnés jeudi 29 août par le tribunal de Gap pour leur opération anti-migrants effectuée dans les Alpes au printemps 2018.

    Les trois militants d’ultradroite étaient plus précisément poursuivis pour « activités exercées dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique » (article 433-13), lors de cette action médiatique qui avait pour but affiché de bloquer un point de passage frontalier emprunté par les exilés passés par l’Italie, à l’époque souvent des mineurs venus d’Afrique de l’Ouest.

    Le groupe Génération identitaire, également poursuivi en tant que personne morale, a, lui, écopé d’une amende de 75 000 euros. Le tribunal a estimé que la prison ferme s’imposait « compte tenu de la nature extrêmement grave des faits, de l’importance du trouble à l’ordre public occasionné non seulement pendant leur période de commission mais de manière durable dans le département, de l’importance des valeurs protégées par les infractions reprochées et du passé pénal des prévenus », d’après la motivation du jugement consultée par l’AFP.

    Les trois prévenus n’ont pas tardé à réagir jeudi soir, sur les réseaux sociaux, notamment Twitter, où deux d’entre eux ont diffusé des vidéos soigneusement mises en scène.

    Alors que Clément Gandelin, dit « Galant » chez les militants du groupe, s’exprime face caméra, des dizaines de personnes sont alignées derrière lui, figées en arrière plan, bras croisés. Le militant évoque une amende « exorbitante » pour son mouvement et parle d’une « justice politique qui frappe aujourd’hui les résistants identitaires ». Il ajoute aussi dans son tweet que « pour [l’]aider à payer [les] frais de justice », il faut se rendre sur le site du groupe extrémiste. Il y publie ses coordonnées bancaires pour le « soutenir » ou propose l’envoi de dons par chèque au mouvement.

    Selon l’article 40 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, il est « interdit d’ouvrir ou d’annoncer publiquement des souscriptions ayant pour objet d’indemniser des amendes, frais et dommages-intérêts prononcés par des condamnations judiciaires, en matière criminelle et correctionnelle, sous peine de six mois d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ».

    Sur une autre vidéo partagée sur Twitter, le militant Damien Lefèvre, dit « Rieu », prend davantage en compte cette interdiction. « Vous le savez depuis l’affaire Leetchi, il est interdit de recevoir des dons », détaille-t-il, une carte du monde en arrière plan, faisant référence à l’arrêt d’une cagnotte sur ce site participatif, lancée en 2017 après la condamnation de plusieurs militants du groupe, qui lui même avait écopé d’une amende, en raison de l’occupation de la mosquée de Poitiers en 2012. L’ancien cadre de Génération identitaire propose donc de « financer » l’un des « projets » d’un autre collectif.

    « Ils se font passer pour des victimes »

    Ladite « Mission Alpes », pour laquelle les militants ont cette fois été condamnés, et dont ils s’étaient autoproclamés investis, s’était tenue entre le 21 avril et le 29 juin 2018 dans les Alpes françaises, à six kilomètres de la frontière italienne.

    Une centaine de membres de Génération identitaire reconnaissables à leur doudoune bleue, avaient d’abord occupé, le temps d’une journée, le col de l’Échelle, qui culmine à 1 760 mètres d’altitude, entre les versants donnant sur le village français de Névache d’un côté et la gare italienne de Bardonecchia de l’autre. Une dizaine de militants identitaires, dont les trois prévenus, étaient ensuite restés pour « patrouiller », se vantaient-ils, pendant plusieurs semaines dans le Briançonnais.

    Doté d’une flotte tape-à-l’œil de pick-up, de deux hélicoptères et d’un avion, le groupe avait alors communiqué de façon boulimique sur son action, à grand renfort de selfies, de vidéos, comme il l’avait fait l’année précédente, pour son opération spectacle anti-migrants à bord du navire C-Star, qui avait croisé dans les eaux internationales entre la Libye et l’Italie.

    Ce mouvement de jeunesse des identitaires (plus connu anciennement sous le nom de Bloc identitaire) créé en 2012, qui compte « au cœur du groupe quelque 500 personnes », « renverse la situation », explique Stéphane François, historien des idées et politologue. « Ils se font passer pour des victimes, des rebelles. Ces condamnations sont des trophées [comme le souligne Damien Rieu dans sa réaction jeudi 29 août, il s’agit d’un « honneur, d’une médaille » – ndlr], ils se font passer pour des personnes persécutées [par le système], rappelait le spécialiste des droites radicales, interrogé en juillet sur la question. Leur stratégie d’action est inspirée par le Bloc identitaire lui-même, inspiré du mouvement écologique Greenpeace : des campagnes chocs qui n’entraînent généralement pas ou peu de poursuites pénales. Cette nouvelle génération veut en découdre, il y a une multiplication des actes… Ils ne sont pas très nombreux mais peuvent être très violents. »

    La peine correspond aux réquisitions du procureur de la République de Gap, Raphaël Balland, prononcées le 11 juillet, lors de la première convocation des trois prévenus. Elles prenaient en compte « le casier judiciaire », avait-il alors justifié, deux d’entre eux n’étant pas « éligibles à du sursis simple », en raison de leurs précédentes condamnations. L’avocat des trois prévenus, Me Pierre-Vincent Lambert, qui réclamait quant à lui la relaxe, a annoncé que ses clients feraient appel de la décision, selon l’AFP.

    Au cœur de son réquisitoire, le procureur a placé la délicate notion de « confusion » dans l’exercice d’une fonction publique, un délit « pas simple à manier », selon lui, en raison du « très peu de jurisprudences ». Raphaël Balland précise que Génération identitaire a voulu créer la « confusion avec l’exercice d’une fonction publique ou d’une activité réservée aux officiers publics ou ministériels » au cours de cette mission.

    Il a parfois été reproché au procureur son « deux poids deux mesures » dans ses poursuites desdits « pro- » et « anti-migrants » dans ce département montagneux devenu le théâtre de fortes tensions autour de l’accueil des exilés.

    Ce même tribunal de Gap avait en effet condamné ceux que l’on connaît dans la vallée sous l’appellation des « 3+4 de Briançon » à 12 mois de prison pour deux d’entre eux et à six mois avec sursis pour les autres, pour avoir « facilité l’entrée » à la frontière d’une vingtaine de migrants lors d’une marche organisée en réponse à l’opération de Génération identitaire, le 22 avril 2018.

    Certains bénévoles ont regretté par ailleurs que le procureur n’ait pas poursuivi les trois militants d’extrême droite au « chef d’immixtion dans une fonction publique », plus sévère, sanctionné de trois ans de prison et de 45 000 euros d’amende. « Le délit d’immixtion ne tient pas », leur a rétorqué le procureur, lui préférant le délit de confusion.

    Le 11 juillet, seul Clément Gandelin s’était présenté à la barre. Il n’avait pas souhaité s’exprimer, restant silencieux tout au long de cette première audience de quatre heures. Il avait simplement déclaré à la fin que « ce procès n’[était] rien d’autre que politique et que jamais [le groupe Génération identitaire] n’av[ait] dit qu[’il prendrait] la place de la police ».

    Clément Gandelin avait été condamné en 2015 pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique. Son coaccusé, Damien Lefèvre, l’avait également été – entre autres – en 2017. Pour l’occupation de la mosquée de Poitiers en 2012, il avait écopé d’un an de prison avec sursis et d’une mise à l’épreuve de deux ans. Cette action avait mis en lumière ce mouvement de jeunesse – alors nouvellement créé – des identitaires. Un nouveau procès doit avoir lieu en appel.

    L’association locale d’entraide Tous migrants avait demandé à se constituer partie civile au nom de leur collectif. Leur but, expliquaient deux de ses responsables, était de rappeler que « ce procès mascarade est un dérivatif du vrai problème », à savoir « le droit des migrants à cette frontière ».

    Le collectif qui vient en aide aux migrants à Briançon a joint au dossier un recueil de témoignages de quatre exilés anonymes. Portée au dossier, la parole de ces exilés inconnus a rapidement été écartée, jugée non recevable par la présidente du tribunal.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/161220/patrouilles-anti-migrants-trois-identitaires-relaxes-en-appel?onglet=full

    #condamnation #justice #relaxe #frontière_sud-alpine #Alpes #montagne #asile #migrations #réfugiés

    –—

    Ajouté à la chronologie sur le Briançonnais :
    https://seenthis.net/messages/756096

    –-> chronologie signalée dans la métaliste sur la même région :
    https://seenthis.net/messages/733721

  • #Romainville (93) : les vitres de l’espace de vente d’ALIOS brisées
    https://fr.squat.net/2020/09/25/romainville-93-les-vitres-de-l-espace-de-vente-dalios-brisees

    Nous avons attaqué un espace de vente immobilière d’ALIOS dans la nuit de jeudi 17 au vendredi 18 septembre 2020 au niveau du 72 avenue Berlioz à Romainville. Partout autour des projets du « Grand Paris », comme la prolongation des lignes de métro 11 et 9 ou encore le chantier du tram 1 dans la proche […]

    #actions_directes #gentrification #Seine-Saint-Denis

  • Romain, mort en cellule à Saint Denis dans la nuit du 1er mai 2020 | Désarmons-les !
    https://desarmons.net/2020/05/03/romain-mort-en-cellule-a-saint-denis-dans-la-nuit-du-1er-mai-2020

    Nous avons été informé-es dés samedi 2 mai par plusieurs sources connaissant de près ou de loin Romain B., 31 ans, que celui-ci était mort entre les mains de la police, sans que les circonstances ne soient très claires. Pour autant, nous avions les éléments suivants : Romain avait choisi de rester confiné dans l’appartement d’une amie, en Seine Saint Denis. Les premières informations reçues parlaient d’un appel pour “tapage” de la concierge, ou peut-être de voisin-es, d’un passage à l’hôpital, puis d’un placement en garde-à-vue, au cours duquel Romain serait mort en cellule dans la nuit du 1er au 2. On nous a d’abord parlé d’une “garde-à-vue” et non d’une mesure de dégrisement.

    En réalité, Romain n’est pas mort dans la nuit du 1er au 2 mai, mais dans la nuit du 30 avril au 1er mai.

    Si nous n’avons pas eu un contact direct avec la famille, ce qui est tout à fait compréhensible du fait qu’ils sont évidemment profondément affecté par ce qui vient d’arriver et certainement sous le choc, nos réseaux nous amènent néanmoins à être régulièrement parmi les premier-es informe-es lorsque quelqu’un décède entre les mains de la police. Nous considérons également que les premières déclarations du Parquet ne font pas davantage foi que les hypothèses formulées par les proches ou soutiens des victimes. Néanmoins, nous ne voulions pas prendre d’initiative avant la communication de la mort par les proches de Romain.

    Ce 3 mai, nous avons donc attendu que des proches de Romain confirment sa mort, ce qu’a fait son groupe de musique dans un commentaire public sur sa page Facebook, La Goache Family :

    Chers amis,

    Comme vous le savez surement, notre Boubaflex national nous a quitté.

    Ce poste a pour but d’éclaircir la situation, et de couper court à toute rumeur , ou « telephone arabe ».

    Romain aurait été conduit en garde à vue , (j’imagine pour nuisances ) , sur l’appel des voisins de l’appartement dans lequel il était hébergé , en Seine Saint-Denis.

    Les serrures de celui-ci, avaient était changées par le prioritaire, avec ses affaires a l’intérieur.

    Au commissariat, ne se sentant pas bien, il aurait été consulté par un médecin, qui aurait attesté qu’il était « apte » à être gardé a vue.

    Apres 48h, nous apprenons que Romain est décédé dans sa cellule de dégrisement, sans plus de precisions sur les motifs du décès.

    Le procureur a demandé une enquête de L’OPJ (Officié de Police Judiciaire, interne au commissariat), pour éclaircir les circonstances du décès de notre ami ,c’est la procedure habituelle, (on se doute du résultat).

    La famille de Romain a entamé les procédures pour qu’une enquête judiciaire sérieuse soit menée, une autopsie faite, et une plainte contre X pour homicide involontaire à été posée.

    Nous espérons pouvoir nous réunir bientôt pour rendre un hommage « A 2000 !!! » a notre champion !

    Bisous, force, groove et courage à vous !!!!

    Ce n’est qu’après l’officialisation de cette triste nouvelle que nous nous sommes permis de publier cet article à ce sujet.

    Se sont posées alors immédiatement les questions suivantes :

    Dans quelles circonstances s’est passée l’interpellation de Romain ?

    Peut-on attester qu’elle s’est déroulée sans altercation ou sans violences de la part des policiers ? Y a-t-il des témoins ?

    Romain a-t-il été réellement transporté à l’hôpital dans un premier temps ? Le cas échéant, pour quelle raison ?

    Romain a-t-il été réellement placé en garde-à-vue (ou en dégrisement) ? Le cas échéant, pour quel motif, le “tapage” étant un délit contraventionnel ne justifiant pas un placement en GAV ?

    Romain est-il mort en cellule sans que personne ne s’en aperçoive ? Le cas échéant, peut-on établir s’il a tenté d’appeler à l’aide alors qu’il se sentait mal en cellule ?

    Pour quelle raison son état de santé a-t-il été jugé “compatible avec une mesure de privation de liberté”
    [...] ?

    #Police #Romain #GAV #mort_aux_mains_de_la_police

    #toctoc ...

  • Notre usine est un roman, de Sylvain Rossignol
    https://www.monde-diplomatique.fr/2009/08/BURGI/17734

    Après avoir lutté contre la fermeture d’un centre de recherche pharmaceutique à Romainville, et finalement perdu cette bataille, les salariés de #Sanofi #Aventis, autrefois Roussel-Uclaf, se sont organisés pour conserver et transmettre un fragment de leur histoire — qui est aussi celle de l’#industrie_pharmaceutique des années 1967-2007. Rédigé à partir de très nombreux entretiens de salariés (ouvriers, syndicalistes, cadres, techniciens), ce livre « filme la force des mots » de ces hommes et de ces femmes restés fidèles à l’utilité sociale du travail, notamment aux enjeux de santé publique liés à leur activité — des enjeux peu à peu sacrifiés par les élites économiques et politiques sur l’autel du marketing et du profit (de là, par exemple, la pénurie de médicaments innovants dans le monde). Ici, comme dans d’autres secteurs industriels, l’abandon des finalités essentielles de la production industrielle à la faveur de vagues de restructurations répétitives s’est classiquement accompagné d’une individualisation de l’organisation du travail et d’une dévalorisation, sinon d’une destruction, des métiers.

    À propos de #Nereïs, un contre-projet pharmaceutique à #Romainville, voir @Fil (2003). https://www.monde-diplomatique.fr/2003/03/RIVIERE/10000

    Dont le site d’époque… https://web.archive.org/web/20050409180657/http://www.nereis-sante.com/nereis.html

    … fait aujourd’hui de la publicité pour le « Lait de toilette bébé : le soin quotidien indispensable ».

    • Témoignage de Pierre Vermeulin, ancien directeur-adjoint du secteur chimie au CNRS (Intervention publiée dans un quatre pages CGT, novembre 2002, cité dans Sanofi : Big Pharma, Syllepse, 2014 ).

      Que les chercheurs, les techniciens, les employés de Romainville aient lutté pendant toutes ces années pour la sauvegarde de leur emploi, c’est évident. Mais au-delà de cette résistance indispensable, ces travailleurs ont su opposer à la logique de régression, de repliement et de fermeture, celle de l’extension de leur activité en construisant un projet novateur qui corresponde à des besoins urgents dans le domaine de la santé. Les raisons de fermer tout ou partie du centre de Romainville sont essentiellement celles de la rentabilité : les firmes pharmaceutiques, en particulier Aventis, ne manquent pas encore pour l’heure, d’équipes de recherche performantes capables de découvrir de nouvelles molécules et de les développer. Cependant leur travail n’est pris en compte par les firmes que dans la mesure où il peut déboucher, avec une quasi-certitude, sur un retour élevé sur investissement. Il s’ensuit un rétrécissement de l’activité sur les créneaux jugés les plus rentables, sur des fermetures de sites et à terme sur le démantèlement d’équipes de recherche et de production. C’est ce que vivent ceux de Romainville. Avec le projet Néréis, les travailleurs du centre ont mis en avant une tout autre logique. Ils ont opposé à cette recherche du profit maximal, la responsabilité de l’entreprise dans la prise en charge des besoins actuels de la santé publique, aussi bien dans les pays développés que dans ceux qui ne peuvent actuellement faire face aux maux qui les frappent. Faire de Romainville, ou du moins d’une partie du site, un centre de développement de nouvelles molécules, c’était offrir un outil pour élargir l’innovation thérapeutique. Ce pouvait être un lieu d’accueil, de test et de développement des idées nouvelles issues de laboratoires publics ou privés qui n’ont pas ou peu les moyens de passer de la recherche à l’application. Ne mettant pas en priorité la rentabilité financière, le projet permettait d’ouvrir des voies dans des domaines où le profit ne peut être garanti, notamment ceux des maladies qui frappent le tiers-monde. Ce pouvait être un lieu de formation pour des équipes de pays en voie de développement qui aspirent à une autonomie scientifique et industrielle dans l’industrie pharmaceutique. Dans un moment où il est de bon ton de prôner la valorisation scientifique et la promotion de l’innovation, les propositions des travailleurs de Romainville auraient dû rencontrer un accueil plus militant de la part des ministères responsables, ceux de la recherche et de la santé. Un engagement de l’État, et des organismes de recherche qui en dépendent, aurait affirmé l’intérêt public du projet et aurait contribué à mieux placer Aventis devant ses responsabilités. Les discours en faveur de l’entraide envers les pays du Sud auraient trouvé plus de crédibilité. Utopie, alors, dépourvue de toute référence à la réalité. C’est certainement ce que d’aucuns voudraient faire croire. Ce sont bien pourtant ces propositions nouvelles qui collent à une réalité qui commence à être bien connue. Il faudra bien un jour qu’en matière de médicaments, l’intérêt des millions des personnes en attente de traitements, soit reconnu prioritaire sur le fameux retour sur investissement. L’utopie est bien ici l’annonce de l’avenir qu’il faut construire. La lutte de ceux de Romainville est exemplaire, elle a su lier la lutte pour la sauvegarde de l’emploi à la lutte pour une nouvelle conception de l’entreprise qui doit œuvrer à produire pour les besoins des populations. C’est certainement une avancée considérable dans la stratégie de lutte contre la régression sociale dont chacun peut faire l’expérience de nos jours. Il ne s’agit pas seulement de résister mais aussi de commencer à tracer les voies du futur. La loi du profit maximal n’est pas encore révoquée, les intérêts des grandes firmes et de leurs actionnaires sont encore dominants. Cependant dans les luttes actuelles de nouvelles possibilités se créent.

      PDF du bouquin https://www.syllepse.net/syllepse_images/articles/sanofi.pdf

    • « Big Pharma », ou la corruption ordinaire, par Philippe Rivière @fil (Le Monde diplomatique, octobre 2003)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2003/10/RIVIERE/10610

      Cette mise à l’écart du politique (qui n’est que l’autre nom du « trou » de la Sécurité sociale) n’est pas irrémédiable : diverses propositions permettraient de réintégrer patients et médecins dans les choix de santé — comme l’ont fait, sans attendre d’invitation, les malades du sida. Il faudra en premier lieu faire sauter les verrous intellectuels solidement mis en place par les laboratoires, qui assurent la carrière des chercheurs scientifiques leur ouvrant des marchés et répriment les autres, achètent la bienveillance ou la complicité de certains médias, flattent les « bons prescripteurs » et se défient des médecins « passéistes » qui se contentent de donner de bons vieux médicaments éprouvés... L’industrie — mise en coupe réglée par la finance et disposant de fabuleuses réserves de cash — fait régner, sur l’ensemble des protagonistes, une effrayante police de la pensée. La petite corruption ordinaire instillée par ces pratiques a fini par gangrener, à tous les échelons, le contrat social signé autour de la santé publique.

  • #Centre_de_traitement_des_déchets d’#Ivry occupé

    A 7h30 ce matin (15.01.2020), 200 personnes ont forcé l’entrée de la #Tiru d’#Ivry_sur_Seine (centre de traitement des déchets près du périph quai d’Ivry).

    Ce #blocage a été coordonné par les CGT #égoutiers de Paris et Energie ainsi que l’UD 94 et les grévistes de l’AG interpro (enseignants/territoriaux) d’Ivry.

    Comme l’information de l’#action avait fuité, nous étions attendus : 2 camionnettes et une dizaines de flics. Il ne s’attendaient peut-être pas à notre nombre et peut-être pas non plus à ce qu’on rentre.
    Plusieurs poussées : une pour rentrer, une autre pour faire sortir les flics et une dernière pour fermer la porte derrière eux.

    On déplore 2 copines blessées : une aux côtes, l’autre à une jambe.

    Les portes ont été cadenassées puis soudées. Reste une entrée par un portillon qu’il va donc falloir surveiller.

    À 11h, on a tenu une Ag pour lancer l’organisation du blocage 24/24.

    Historiquement, le site a déjà été bloqué 23 jours en 2010 et 21 jours en 2016 (pendant Nuit Debout). Les agents du site sont en grève.

    Ce site de #traitement_des_déchets produits un peu d’électricité mais surtout des vapeurs pour le #chauffage urbain parisien. On ajoute à ça que les bennes sont pleines et ne peuvent plus déposer les #ordures sur le site. Pour le moment les camions sont détournés vers un site #Derichebourg à #Vitry_sur_Seine dont la capacité de stockage n’excède pas 2 jours.

    Autour de #Paris il y a 3 Tiru de cette taille : #Saint_Ouen (occupée), Ivry (occupée), et #Romainville. Ainsi qu’un petit centre à #Issy_les_Moulineaux.
    Bien sûr un appel à participer au blocage ou soutenir celuici. Les actions possibles vont de la simple visite de soutien au #campement pour la nuit en passant par diverses tâches logistiques.

    Reçu via une mailing-list militante, le 15.01.2020

    #grève #action #mobilisation #résistance #déchets

    • Commentaire reçu par la même mailing-list :

      Cette opération est un franc succès pour l’instant, grâce à une organisation très efficace. Un grand bravo déjà pour ça.

      Le plein de victuailles a été fait, il est servi sur palette...

      Des étudiants géniaux de l’ENS ont préparé un énorme couscous sous leur tente. Ils sont incroyables.

      On passe du rock, du rap du reggae ou de la fusion... à l’image de cette convergence là dans le froid.
      Sous les lumières métalliques on entend les cheminots et l’énergie débattre avec l’éducation.
      Et puis là-bas il y a la RATP qui tape la balle avec qques autres. A côté, cet hospitalier qui se frotte les yeux près du feu.
      Il y a la culture d’Ivry, les copines de Vitry, les fidèles du petit-matin... toutes celles et tous ceux qu’on ne connaissait pas il y a un mois et à qui l’on dit, tous les jours, « à tout à l’heure ! » ou « à demain ! ».

      Ça ressemble à ma définition de société.

  • Romain Goupil, mollir à 60 ans - Par Laura Raim | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/articles/romain-goupil-mollir-a-60-ans

    #expert_de_plateau #revolution_&_retraite

    MOLLIR À 60 ANS

    "Dans la vie, #Romain_Goupil est #cinéaste. Son film le plus célèbre, Mourir à trente ans (1982), raconte les désillusions du militantisme en retraçant le parcours de son ancien camarade Michel Recanati, responsable du service d’ordre de la Ligue communiste révolutionnaire, qui s’est suicidé en 1978. Depuis, il a réalisé une vingtaine de films de tous genres, parmi lesquels La traversée, un road-trip tourné avec son ami Daniel Cohn-Bendit, 50 ans après Mai 68, pour aller voir si la France « est #moisie ». Une scène cocasse dans un café avec leur ami « Emmanuel », accessoirement président de la République, marquera les esprits.

    [...]

    Le réalisateur n’est évidemment pas le seul à être passé « du Col Mao au #Rotary », pour reprendre le titre de la « Lettre ouverte » de Guy Hocquenghem, qui dénonçait dès 1986 la trajectoire de ses amis contestataires #maoïstes ou #trotskistes - de Serge July à Alain Finkielkraut en passant par BHL et Jack Lang - lesquels abandonnèrent rapidement la révolution pour faire carrière dans les médias ou la politique. Mais Goupil va plus loin. Il est l’un des rares supporters français de l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Même Bernard Henri Lévy prend alors la peine de se distinguer de la ferveur va-t-en-guerre de son ami, avec qui il partageait pourtant une passion commune pour la résistance bosniaque.

    [...]

    Sa plus-value, c’est que sur certains sujets dit « sociétaux », celui qui aime à se définir comme « libéral libertaire » est resté fidèle aux valeurs de sa jeunesse, et il lui revient souvent de camper le rôle de « gauchiste » sur le plateau de 24 H Pujadas. Ainsi explique-t-il en novembre qu’il faut « régulariser la consommation de #drogue », face à une Julie Graziani consternée.

    [...]

    « Je ne supporte plus de voir un militant politique. C’est comme les anciens alcooliques, je suis devenu intolérant »

    #ben_couillon !

  • #Paris : les flics s’agitent en rapport à l’opération Scintilla de #Turin
    https://fr.squat.net/2019/11/18/paris-les-flics-s-agitent-en-rapport-a-loperation-scintilla-de-turin

    Depuis février dernier, C. est recherchée par la police italienne dans le cadre de l’opération Scintilla, au cours de laquelle, à Turin, six personnes avaient été arrêtées et incarcérées et l’Asilo occupato avait été expulsé. Cette enquête fait suite à la publication et à la diffusion de la brochure « I cieli bruciano » recensant […]

    #Opération_Étincelle #perquisition #Romainville #Seine-Saint-Denis

  • https://www.foudetheatre.com/post/et-si-je-vous-parlais-de-mon-avignon

    Salut, mes petits fous. Il est temps pour moi de faire le bilan de cette expérience hors norme que j’ai eu la chance de vivre en Avignon.
    Cette année plus de 1500 spectacles. Plus de 300 accréditations "presse". Des milliers de spectateurs de toute la France mais aussi d’ailleurs. J’ai croisé plein de Belges, des Italiens et même des Québécois. Et quels spectateurs ! J’ai été vraiment surpris par le niveau et l’implication des fous de théâtre. Leurs cultures. Leurs connaissances. Il est troublant de voir ces salles combles avec un public hyperconcentré du début jusqu’à la fin. Je tiens à faire un hommage tout particulier aux comédiens qui jouent parfois plusieurs pièces dans la même journée. Qui n’ont pas vraiment le temps pour une concentration maximum et qui doivent souvent gérer leurs propres accessoires et costumes. Les techniciens, éclairagistes, régisseurs, font un travail incroyable pour que tout fonctionne au cordeau, car le temps est particulièrement précieux avec toutes ces pièces qui s’enchaînent continuellement. Le régisseur du théâtre La Luna (il se reconnaîtra) est quelqu’un de particulièrement charmant qui m’a sauvé de quelques coups difficiles. Les responsables de diffusion sont ultra sollicités et toujours souriants.
    Le festival OFF d’Avignon est loin d’être off, au contraire, quand on imagine qu’une bande de jeunes fous se sont lancés dans cette aventure il y a plusieurs années. Ils peuvent être fiers. En France. L’art vivant est magnifique et la création artistique est formidable. Les paris sont courageux, étonnants et ambitieux.

    Avignon est mon lieu de pèlerinage a moi (chacun le sien). L’endroit où je deviens encore plus fou. Je n’ai ni envie de manger ni envie de dormir. Je n’ai envie que de théâtre.
    Je tiens absolument à m’excuser pour les rendez-vous manqués, oubliés. Les spectacles que j’ai ratés. Les rencontres que je n’ai pu faire. Les pièces que je n’ai pu voir. J’en suis profondément triste, mais j’ai donné mon maximum. Vraiment.
    Je voudrais souligner certains théâtres où la programmation a été particulièrement intéressantes cette année et où l’on a pu m’y voir très souvent. L’Essaion Avignon. Le théâtre transversal. Le Buffon, l’espace Roseaux Teinturier. Le théâtre la Luna. Le théâtre Actuel. Le théâtre des corps saints. Le théâtre les 3 Soleils. La Fabrik théâtre et un petit nouveau le théâtre des brunes. La directrice - comédienne Ariane Carmin est quelqu’un que j’ai particulièrement appréciée et je suis certains que ce théâtre, va faire beaucoup parler de lui les prochaines saisons.
    En vrac. Mes coups de cœur 2019.
    Vous pouvez lire mes articles détaillés pour chaque pièce mais là, avec le recul, ce que je retiens tout particulièrement. Les cavaliers, juste magnifiques. Happy mâle. Une très belle surprise. Tatie jambon pour Marianne James que j’adore. Un garçon d’Italie pour le texte magnifique et la mise en scène particulièrement réussie de Mathieu Touzé. Les passagers de l’aube, pour la justesse de l’écriture, les idées brillantes de « Mise en Science » et le jeu des comédiens. 4,48 psychoses. Pour le choix de ce sujet difficile. Le texte particulièrement beau est la merveilleuse comédienne, Cécile Fleury. Des plans sur la comète. Pour le rire et le bonheur que j’ai eu, pour Tristan Petitgirard que j’adore pour les comédiens excellents. Bye Bye tristesse, pour Caroline Loeb, divinement gracieuse et à fleur de peau. Le K. Pour le texte. La brillante idée de l’objet et Grégori baquet que j’adore. Nos années parallèles pour le texte magnifique de Stéphane Corbin (le papa des funambules) brillant et lumineux. Pour la mise en scène intelligente et émouvante de Virginie Lemoine et Valérie Zaccomer, un véritable coup de foudre. La famille Ortiz pour Jean-philippe Daguerre, un très grand auteur contemporain, isabelle de Botton et Bernard Malaka au charisme fou. Marie des poules pour l’écriture de Gérard Savoisien. La mise en scène et le jeu d’Arnaud Denis tout en nuances et élégance et surtout Béatrice Agenin, une immense comédienne. Don Juane et Pan deux très belles surprises avec de jeunes comédiens brillants. Stephanie st Clair. Pour l’histoire incroyable et Isabelle Kancel absolument brillante. Beaucoup de bruit pour rien. Pour les choix de mise en scène très culottés et cette bande de comédiens truculente. Qui a peur de Virginia Wolf ? Pour la surprise absolue et je jeu absolument magnifique des comédiens. Frédérique Lanzarini est parfaitement parfaite. Le 32 pour une fin de soirée idéale et pour Mme brune que j’adore avec son aspirateur. Good Night. Parce que je ne m’attendais pas du tout à cela et pour le jeu de Romain poli et Nouritzia Emmanuelia. Succès reprise. Pour la pièce de café-théâtre idéale et pour Agathe Quelquejay, lumineuse.


    Quelle chance d’avoir pu voir toutes ces belles productions qui sont certainement les grands succès de la rentrée 2019 (je le souhaite de tout cœur). J’ai déjà très envie de revoir ces pièces très vite à Paris.
    #essaionavignon #theatretransversal #lebuffon #espaceroseauxteinturier #theatrelaluna #theatreactuel #theatredescorpssaints #theatreles3soleils #lafabriktheatre #theatredesbrunes
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