Le dernier chapitre présente, à partir du cas des #migrations #climatiques, la mise en œuvre de l’instrumentalisation entrepreneuriale de l’ #adaptation. Internationalisée dans les années 1980, la question des « réfugiés environnementaux » est tout d’abord utilisée pour attirer l’attention sur le changement climatique, au détriment des droits des migrants présentés comme des menaces à la sécurité des États. Dans la même lignée, les travaux identifiant le changement climatique comme un multiplicateur de menaces remettent en cause la souveraineté des États au Sud, manquant « d’ingéniosité » pour s’adapter aux changements climatiques.
En s’appuyant sur l’exemple du Darfour, l’auteur montre qu’« en désignant le changement climatique comme le déclencheur du conflit », on passe sous silence les causes socio-économiques des conflits :
Oubliés l’histoire coloniale et postcoloniale, la dépossession violente des terres, la soumission des populations à un régime de travail extractif, les politiques néolibérales d’ajustement structurel, le comportement des entreprises multinationales, les luttes locales de pouvoir, etc. Si le réchauffement climatique provoque la pauvreté, les déplacements de populations ou même les guerres, alors les institutions humaines, les conflits politiques, les inégalités économiques et sociales perdent relativement de leur importance. (p. 160-161)