• Bonheurs et misères du #mariage
    https://laviedesidees.fr/Bonheurs-et-miseres-du-mariage

    La “double vie” de la grande romancière victorienne George Eliot conjugue le champ littéraire et l’expérience matrimoniale. Ses œuvres forment le creuset d’une réflexion sur l’amour, les normes sociales et la liberté.

    #Arts #Philosophie #femmes #littérature #roman #Royaume-Uni
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250702_surprenant_eliot.pdf

  • Romans-sur-Isère : grande manifestation contre le génocide et pour la paix en Palestine
    https://ricochets.cc/Romans-sur-Isere-grande-manifestation-contre-le-genocide-et-pour-la-paix-e

    Le comité AFPS de Romans prévoit ce 14 juin 2025 à 10H une grande manifestation à l’appel des collectifs pour la Paix en Palestine, pour dénoncer le génocide à Gaza. Cette manifestation partira du monument de la Résistance Bd Gambetta à 10h, et se terminera place Ernest Gailly. C’est pourquoi nous vous invitons à venir TOUS À ROMANS samedi 14 juin. #Les_Articles

    / #Romans_sur_Isère

  • #Magdalena. Femmes du fleuve

    Magdalena. Femmes du fleuve est un #roman_graphique issu d’un processus de #recherche-création sur la vie des paysannes habitant sur les rives du fleuve Magdalena en Colombie. Le #livre part de la source dans les #montagnes andines et suit le cours du fleuve jusqu’à son embouchure dans la mer des Caraïbes. Il parcourt les histoires de huit femmes et les récits qu’elles tissent en relation avec les gens du fleuve, l’eau, la #faune, la #flore. Le roman montre également les résistances de ces femmes face aux projets d’aménagement et extractifs qui interrompent le cours de l’eau, ainsi que les voies parallèles de réexistence pour réinventer la vie après certaines conséquences irréparables. L’objectif de ce livre, au croisement de la recherche scientifique en géographie et de la création artistique, est de mettre en lumière des #histoires_de_vie qui ne sont pas souvent racontées, des réalités invisibilisées par des récits sur le fleuve essentiellement utilitaristes ou portés par des voix masculines. Magdalena souhaite faire exister non seulement les pluralités de formes selon lesquelles les femmes vivent sur et avec le fleuve Magdalena, ainsi que les continuités écologiques et culturelles qui unissent ce grand territoire de terre et d’eau.

    https://www.ateliermele.com/projets/magdalena-femmes-du-fleuve
    #fleuve #eau #Colombie #récit #femmes #histoires #lutte #résistance #Andes
    #BD #bande-dessinée

  • Lecture d’un extrait du livre « Le masque de Hegel » de Thomas Hunkeler paru aux éditions du Seuil, dans la collection Fiction & Cie, en 2025.

    https://liminaire.fr/creation/radio-marelle/article/le-masque-de-hegel-de-thomas-hunkeler

    Thomas Hunkeler mène une enquête littéraire et historique sur le masque mortuaire du philosophe allemand qui est conservé aux Archives littéraires allemandes de Marbach, près de Stuttgart. À partir d’une lettre d’André Breton à Paul Éluard mentionnant son existence, il interroge son authenticité et sa signification. Thomas Hunkeler révèle la fascination pour ces objets funéraires, tout en proposant une histoire parallèle du surréalisme. Entre mythe et réalité, ce masque s’avère trace du défunt aussi bien que projection de ceux qui l’observent. Dans cette mise en récit d’un essai, entre érudition et esprit d’investigation, Thomas Hunkeler éclaire un pan méconnu du rapport des avant-gardes à la mort et à l’héritage des figures intellectuelles, tout en s’attachant à montrer la « dimension collective de la poétique du masque mortuaire ».

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Roman, #Visage, #Masque, #Surréalisme, #Hegel, #Art (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_le_masque_de_hegel_thomas_hunkeler.mp4

    https://www.seuil.com/ouvrage/le-masque-de-hegel-thomas-hunkeler/9782021569124

  • Lecture d’un extrait du livre « Vivre tout bas » de Jeanne Benameur paru aux éditions Actes Sud, en 2025.

    https://liminaire.fr/creation/radio-marelle/article/vivre-tout-bas-de-jeanne-benameur

    Jeanne Benameur donne une voix à une femme silencieuse, recluse au bord de la mer, à l’écart d’un village de pêcheurs, portée par un chagrin plus grand qu’elle la mort de son fils, le vide laissé par cette disparition. Sans jamais la nommer, elle nous la fait reconnaître : Marie, la mère de celui qui n’était pas seulement son fils. Ici, pas d’iconographie figée ni de parole divine, mais une femme incarnée, qui écrit, lit, et se reconstruit. À travers une prose lumineuse et sensorielle, l’autrice tisse un récit d’émotions et de résilience, où chaque geste, chaque rencontre, esquisse un chemin de renaissance. Dans la douceur du ressassement et le murmure des vagues, ce roman ouvre un espace de liberté, d’acquiescement au monde.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Roman, #Famille, #Portrait, #Femme, #Croyance (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_vivre_tout_bas_jeanne_benameur.mp4

    https://actes-sud.fr/catalogue/litterature-francophone/vivre-tout-bas

  • Intrigo Rumeno: la crisi istituzionale tra populismi di destra e burocrazia europeista
    https://radioblackout.org/2025/03/intrigo-rumeno-la-crisi-istituzionale-tra-populismi-di-destra-e-buroc

    A partire dalle ultime elezioni la #Romania sembra essere entrata in una situazione caotica che non sembra risolversi nell’immediato. Con le rotte commerciali ucraine interrotte, la Romania è diventata anche un canale chiave per i mercati globali del grano e di altri beni ucraini. Il paese sta dedicando un’altissima percentuale del budget interno alle spese […]

    #L'informazione_di_Blackout #elezioni_romania #estrema_destra
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/03/romania.mp3

  • Lecture d’un extrait du livre « Dis-moi qui tu hantes » d’Alban Lefranc paru aux éditions Verticales, en 2025.

    https://liminaire.fr/creation/radio-marelle/article/dis-moi-qui-tu-hantes-d-alban-lefranc

    Le roman d’Alban Lefranc dont le titre souligne que notre nature se révèle à travers les relations que nous choisissons, explore la figure de Julien Mana, écrivain assassiné en 2022, à travers les témoignages de sept personnes qui l’ont côtoyé. Chaque voix révèle une facette différente du personnage : les ambitions littéraires, les relations tumultueuses, le charisme autant que les failles de cet être contrasté, autodidacte brillant, instable, en proie à des pulsions incontrôlées. Son premier livre, La Vision dans l’île, une histoire d’obsession et d’errance, semble refléter sa propre quête existentielle. Le roman se construit comme un puzzle, où chaque témoignage éclaire différemment l’identité insaisissable de cet auteur fictif, entre talent brut, contradictions et autodestruction.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Roman, #Famille, #Portrait, #Mémoire (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_dis-moi_qui_tu_hantes_alban_lefranc.mp4

    http://www.editions-verticales.com/fiche_ouvrage.php?id=497&rubrique=3

  • #Antonio_Scurati : « Voir le #fascisme de l’intérieur, voir son abîme en nous »

    Le quatrième tome de M. L’ora del destino (« M. L’Heure du destin »), son roman documentaire sur Mussolini, vient de sortir en Italie. Et l’adaptation en série qui en a été tirée était au festival du cinéma de Venise début septembre. La rentrée d’Antonio Scurati est chargée ; signe peut-être d’un temps où le « désir d’histoire » et la lutte qui doit nécessairement l’accompagner s’affichent comme les seuls aptes à redonner du sens à l’agir.

    Il ne fait pas bon protester contre le gouvernement de Giorgia Meloni. Ainsi le projet de loi sur la « sécurité » accepté en septembre en première lecture au parlement italien criminalise des actions non violentes ; pour des collectifs occupant l’espace public (rues, artères, autoroutes, sit-in devant les écoles, les universités ou les industries) les sanctions peuvent aller jusqu’à deux ans de prison. Il s’attaque aussi aux détenus et aux personnes migrantes dans les centres de rétention, criminalisant les actes de résistance passive ou de désobéissance (jusqu’à 8 ans de réclusion)[1]. Et le gouvernement Meloni s’en prend aux services publics (notamment au secteur de la santé), à l’instruction (les coupes prévues pour 2025 seront catastrophiques pour la recherche, les universités et les écoles), à la liberté d’informer et à celle d’exprimer son opinion dans l’espace public.

    Pensons aux attaques en justice contre l’auteur antimafia Roberto Saviano ou l’historien Luciano Canfora (Giorgia Meloni a retiré sa plainte juste avant le procès) ; aux intimidations qui touchent l’ensemble des journalistes non alignés et aux menaces de licenciement qui pèsent sur les enseignants exprimant leur opposition à la politique du ministre de l’Instruction et du Mérite (sic !), Giuseppe Valditara, comme c’est le cas aujourd’hui de Christian Raimo[2]. Comment dans ce contexte d’attaques tous azimuts ne pas se souvenir de la censure du discours d’Antonio Scurati sur la RAI le 25 avril dernier (anniversaire, et jour férié national, de l’insurrection générale en 1945)[3] ?

    La rentrée de l’écrivain italien est chargée. Le quatrième tome de son roman documentaire consacré à Benito Mussolini, M. L’ora del destino (« M. L’Heure du destin »), vient de sortir en Italie alors que la série qui en a été tirée a été présentée au dernier festival du cinéma de Venise. Signe peut-être d’un temps où le « désir d’histoire », et la lutte qui doit nécessairement l’accompagner, s’affiche comme seul apte à redonner du sens à l’agir. SP

    Je voudrais commencer par une question qui nous unit. Nous appartenons à la même génération, la dernière de l’après-guerre, une époque où l’émancipation humaine était au centre des luttes collectives et de la participation politique. Et pourtant, cette même génération a vécu le passage à un monde qui a proclamé la fin de l’histoire. Quel rôle cela a-t-il joué dans vos choix littéraires ?
    Je crois qu’une sorte de désir d’histoire a été la caractéristique essentielle de toute ma recherche littéraire (même lorsque j’ai écrit des romans sociaux et autobiographiques avec un cadre contemporain). Non seulement j’ai commencé par un roman historique dans lequel l’auteur fictif était à la recherche d’une contre-histoire secrète de la modernité (Il rumore sordo della battaglia [« Le Bruit sourd de la bataille », non traduit en français]), mais j’ai ensuite toujours continué en alternant entre un roman historique qui s’efforçait de raconter le présent et un roman au cadre contemporain dans lequel les protagonistes survivaient dans une sorte d’orphelinat de l’Histoire. Je me présente souvent comme faisant partie de la génération des « derniers enfants du vingtième siècle passé », un siècle court, probablement le dernier vécu par tous, et pas seulement par les intellectuels, du moins en Europe occidentale, dans un horizon temporel de type historique. Je crois que l’on n’a pas encore mesuré l’énorme perte de sens provoquée par la sortie de cet horizon à la fin du XXe siècle. Pendant dix générations, depuis la Révolution française, des femmes et des hommes ont vécu tournés vers l’avenir, donc conscients du passé, avec l’espoir, et souvent la conviction, que la vie de leurs enfants serait meilleure que la leur, et celle de leurs petits-enfants encore meilleure que celle de leurs enfants. Ils étaient prêts à tuer ou à mourir, mais surtout à vivre au nom de cette promesse, de cette tension projetée. C’était une vie collective, la vie merveilleuse, triste et pleine d’espoir des destins généraux. Aujourd’hui disparue.

    À partir des années 1980, la réhabilitation du fascisme est allée de pair avec la criminalisation de l’antifascisme. Dans les années 1990-2000, le révisionnisme sur le fascisme italien atteint son « stade suprême ». Diriez-vous qu’il a gagné la bataille culturelle ?
    Les deux décennies où le révisionnisme sur le fascisme italien a atteint, comme vous le dites, son « stade suprême » sont les années 1990 et 2000 (Il sangue dei vinti de Giampaolo Pansa date de 2003[4]), du moins en termes de publications et d’édition. Et c’est au cours de cette décennie 2000 que les politiciens traditionnels ont commencé à utiliser les phrases de Mussolini en public, tandis que les franges extrêmes ouvertement néo-fascistes ont refait surface. Tout cela restait cependant au niveau du discours culturel ou même intellectuel. Je ne crois pas que ce soit sur cette voie, même si elle est importante, que nous en sommes arrivés à l’obscénité actuelle du révisionnisme post-fasciste affiché par l’actuelle classe politique dirigeante. Ce qui a beaucoup plus compté, c’est la désertification de la conscience historique que nous évoquions au début, la dépolitisation de la vie collective provoquée par trente ans d’hédonisme individualiste irresponsable et la dérive populiste souverainiste qui en a résulté. Bref, la réhabilitation des post-fascistes, du moins en Italie, a été préparée par trente ans de berlusconisme, certainement pas par la réinterprétation historique de leurs modestes intellectuels (c’est d’ailleurs lui qui les a fait entrer au gouvernement).

    Dans votre récent Fascismo e populismo[5], vous écrivez : « À partir de la Révolution française, pendant deux siècles, dix générations ont fait appel à l’avenir pour obtenir justice : devant le tribunal de l’Histoire, des millénaires de dos brisés et de souffrances sans nom allaient enfin trouver la rédemption. Rédemption et réparation. » En d’autres termes, regarder les victimes du passé, assumer leurs combats pour penser l’avenir et tracer un horizon. Face à l’offensive culturelle de la droite néo-fasciste en Italie, la nécessité de revenir à une analyse de l’histoire du fascisme, de sa mémoire et de ses héritages dans la péninsule a donné lieu à des ouvrages incontournables, qui peinent malheureusement à être traduits à l’étranger et à être davantage lus et discutés par le grand public en Italie également. Quel rôle pensez-vous que la littérature puisse jouer dans ce processus ?
    La littérature romanesque, ainsi que le cinéma et d’autres formes d’art populaire, peuvent certainement renforcer ou, dans certains cas, favoriser les contre-poussées qui, à y regarder de plus près, ne manquent pas dans notre société (je pense surtout aux nouvelles générations). Le « cas M » me semble un signe dans ce sens, si je peux me permettre de le dire. Cela suppose toutefois un choix de terrain dans le domaine littéraire de la part de l’écrivain héritier du XXe siècle, le choix précisément du roman comme genre populaire (et donc aussi une sorte de sortie de la littérature de la seconde moitié du XXe siècle, des néo-avant-gardes en polémique avec la fiction romanesque). On ne peut pas espérer que le public, en particulier ceux qui sont nés à l’ère du numérique, accède en masse aux œuvres d’autres profils intellectuels auxquels vous faites allusion (si je vous comprends bien). Tout au plus peut-on espérer que de bons romanciers ou cinéastes s’en nourrissent, les braconnent vertueusement sur leurs territoires et les restituent dans un bricolage romanesque.

    Le fascisme, dites-vous, est un fantôme qu’il faut traverser. Pasolini en a donné sa propre explication dans ses Écrits corsaires : l’Italie est un pays sans mémoire qui, s’il avait cure de son histoire, saurait que « les régimes sont porteurs de poisons anciens, de métastases invincibles ; il apprendrait que dans ce pays si spécial, qui aime vivre au-dessus de ses moyens, mais avec des pantalons reprisés de partout, les vices sont cycliques […] incarnés par des hommes différents, mais qui partagent le même cynisme, la même indifférence pour l’éthique, allergiques à la cohérence et en tension morale ». Près de cinquante ans plus tard, ce constat est-il, selon vous, toujours d’actualité ?
    Il l’est et il ne l’est pas. Pasolini a saisi et décrit, peut-être mieux que quiconque, l’arrière-plan anthropologique de la mutation qui s’opère avec le déclin de la société paysanne et traditionnelle, une mutation à certains égards monstrueuse, et il a pu la faire remonter à une sorte de « fascisme éternel » qui sous-tend notre histoire nationale. Mais il l’a fait dans une perspective de gauche réactionnaire (ce qui n’est pas rare encore aujourd’hui). Cela l’a empêché de saisir les dimensions historiques particulières du phénomène fasciste (je ne suis pas d’accord avec la thèse du « fascisme éternel »). Si nous nous attardons sur sa vision, nous perdons de vue la dynamique évolutive (ou involutive, si vous préférez) de ces phénomènes historiques, l’étape finale de leur devenir ou de leur changement. Sur cet axe, l’Italie a été et continue d’être une avant-garde (l’avant-garde de l’arrière-garde, si l’on veut), un laboratoire, un atelier du futur, et non un atavisme immuable. Pensez aux populistes-souverainistes qui, en Italie, pour la première fois dans une grande nation européenne, sont en train d’accéder au pouvoir politique. Même avec tout leur « passé qui ne passe pas » visqueux, ils représentent sans aucun doute une nouveauté. Un phénomène d’avant-garde du XXIe siècle (malheureusement, je pourrais ajouter).

    « L’histoire est toujours une lutte pour l’histoire », écrivez-vous, et sur ce point nous sommes d’accord. Mais j’ai un point de désaccord avec vous, sur le rôle « négatif » que vous attribuez à ce que vous appelez « le préjugé antifasciste », que vous qualifiez de « forme d’aveuglement qui nous a dispensés de prendre conscience de toute la terrible vérité ». Que voulez-vous dire exactement ? N’est-ce pas contradictoire avec votre volonté de « refonder » l’antifascisme ? Si non, pourquoi ?
    Je ne suis pas sûr d’avoir utilisé exactement ces mots. Quoi qu’il en soit, le préjugé antifasciste a disparu pour des raisons historiques profondes et complexes. Sa chute ne dépend pas de notre choix. Nous pouvons et devons en prendre acte. Il s’agit d’un point de départ, et non d’un argument. Je ne prétends évidemment pas être en mesure de « refonder » l’antifascisme (objectif disproportionné), mais j’espère que les contre-poussées que j’ai mentionnées plus haut l’emporteront, en faisant évoluer la culture italienne et européenne dans cette direction. Cela présuppose, à mon avis, un récit différent de celui de l’après Seconde Guerre mondiale, centré sur le « mythe de la résistance » (je l’entends au sens étymologique de récit fondateur), sacro-saint, rayonnant et nécessaire, mais aujourd’hui effacé. Le récit dont nous avons besoin conduit à la conscience d’avoir été fascistes, à voir le fascisme de l’intérieur et à voir son abîme en nous (alors que le paradigme victimaire du récit du XXe siècle plaçait toujours le fascisme dans le « eux », dans l’autre du moi du narrateur, irréductible à lui).

    Les « petits-enfants » de Mussolini se retrouvent aujourd’hui à la tête de l’État italien. Vous insistez beaucoup sur le fait que nous sommes face à une dérive illibérale, et non à une menace directe pour la démocratie (si je vous comprends bien). Pourriez-vous expliquer ce que vous entendez par cette distinction ?
    Je considère que cette distinction entre régime fasciste et dérive illibérale est précieuse non seulement parce qu’elle reflète la réalité (dans une époque fasciste, quelqu’un comme moi aurait déjà été agressé physiquement, et pas seulement verbalement, à plusieurs reprises), mais aussi et surtout parce qu’elle nous aide à ne pas sous-estimer les risques, très sérieux, que court la démocratie aujourd’hui. L’utilisation désinvolte et imprudente de l’adjectif/substantif « fasciste » laisse présager des agressions « physiques » contre la démocratie dans un avenir proche. La question canonique que l’on me pose constamment est la suivante : « Craignez-vous que le fascisme ne revienne en Italie et en Europe ? » Je réponds que cette question va dans la mauvaise direction. Le fascisme historique est, en effet, un phénomène historicisé. Mais sa composante populiste – que je considère comme un élément essentiel, primordial et original du mussolinisme – est déjà revenue. Il est déjà là, il est déjà au gouvernement. Il décide déjà de nos vies. Nous ne devons pas nous contenter de l’attendre dans un avenir proche. La menace qu’il fait peser sur la démocratie libérale aujourd’hui n’a pas les caractéristiques d’une attaque frontale comme c’était le cas il y a cent ans. Elle est plus sournoise, oblique, quotidienne. Il ne s’agit pas d’une menace existentielle immédiate. Elle n’implique pas la suppression du système démocratique mais l’appauvrissement qualitatif de la vie démocratique. Elle ne vise pas la tête, ni même le cœur. Elle frappe comme un couteau dans le ventre. La mort est lente, par exsanguination.

    Les attaques, les menaces et la censure dont vous faites l’objet – et vous n’êtes pas le seul – n’indiquent-elles pas un saut qualitatif ?
    Oui, c’est le mot-clé. Il n’est pas nécessaire d’attendre de voir les chemises noires parader à nouveau dans les rues. Aujourd’hui déjà, la qualité de la vie démocratique s’est dégradée.

    Dans le monologue censuré par la RAI [ndlr – la Radiotélévision italienne est le principal groupe audiovisuel public italien, contrôlé par le gouvernement], à l’occasion de la commémoration du 25 avril, vous avez déclaré : « Tant que ce mot – antifascisme – ne sera pas prononcé par ceux qui nous gouvernent, le spectre du fascisme continuera à hanter la maison de la démocratie italienne. » Mais la destruction du sens et de la valeur de l’engagement antifasciste, de cette lutte pour l’égalité et l’émancipation sociale n’est-elle pas le corollaire de l’« ex-post-filo-neo-para-fascisme » d’aujourd’hui et de son programme identitaire ?
    Le fait qu’un chef de gouvernement, qui a prêté serment sur la Constitution antifasciste, refuse même de mentionner ce mot le jour de la commémoration de la libération du nazisme-fascisme nous indique que cette expérience collective est en train de s’estomper, si elle n’est pas déjà historiquement éteinte, dans sa forme historique du XXe siècle. C’est ainsi. C’est triste, mais c’est ainsi. Le drapeau est tombé. Le drapeau est dans la poussière. Il doit être ramassé. Mais ce ne sera plus le même drapeau bien teinté (en rouge, surtout en rouge). Ce doit être un drapeau sous lequel tout démocrate sincère, qu’il soit de gauche, du centre ou de droite, peut se tenir.

    Une dernière question. La période que nous vivons est particulièrement sombre, et pourtant, en Italie, nous sommes confrontés à un nouvel élan culturel littéraire et cinématographique, à la fois crépuscule et aube : comment expliquez-vous cela ? quels sont vos projets ?
    J’ai passé trop de temps à étudier et à raconter les vingt années de fascisme – je raconte actuellement la Seconde Guerre mondiale et Salò – pour penser que la période que nous vivons est « particulièrement sombre ». Le problème est que nous avons perdu le sens de la lutte (et même le goût de la lutte). Et je ne suis même pas sûr d’être face à un nouvel élan culturel et littéraire (j’aimerais que vous me disiez ce que vous en pensez). Pour ce qui est de mes projets, il me reste encore deux volumes de la saga M à terminer et à publier. Ensuite, nous verrons…

    https://aoc.media/entretien/2024/10/18/antonio-scurati-voir-le-fascisme-de-linterieur-voir-son-abime-en-nous
    #interview #Meloni #Giorgia_Meloni #Italie #criminalisation #espace_public #résistance #criminalisation_de_la_résistance #résistance_passive #désobéissance #services_publics #instruction #éducation #santé #liberté_d'expression #intimidations #médias #journalisme #censure #histoire #révisionnisme #révisionnisme_post-fasciste #populisme #berlusconisme #Berlusconi #Silvio_Berlusconi #romans #fantôme #antifascisme #préjugé_antifasciste #dérive_illibérale #illibéralisme #régime_fasciste #démocratie #mussolinisme #lutte

  • Lecture d’un extrait du livre « Nos insomnies » de Clothilde Salelles paru dans la collection l’arbalète, aux éditions Gallimard, en 2025.

    https://liminaire.fr/creation/radio-marelle/article/nos-insomnies-de-clothilde-salelles

    Dans son premier roman, Clothilde Salelles nous plonge dans le quotidien d’une famille des années 90, en banlieue parisienne. À travers les yeux d’une enfant, on découvre un univers où le silence est pesant, les nuits troublées, et le père, reclus dans son bureau ou absent, une figure aussi fascinante qu’insaisissable. Les mots eux-mêmes deviennent des énigmes, entre ce qui est dit et ce qui reste tabou. Avec une écriture mêlant poésie et suggestion, l’autrice explore, avec une acuité presque fantastique, la mémoire, les non-dits, et l’impact du langage sur nos vies. Le récit s’articule autour d’un drame central, évoqué mais jamais nommé. Un roman sensible et troublant sur les liens familiaux et la manière dont on se construit face à l’absence et aux silences.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Roman, #Famille, #Enfance, #Mémoire (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_nos_insomnies_clothilde_salelles.mp4

    https://www.gallimard.fr/catalogue/nos-insomnies/9782073081551

  • La maire de Romans Marie-Hélène Thoraval rabâche des discours d’extrême-droite éculés
    https://ricochets.cc/La-maire-de-Romans-Marie-Helene-Thoraval-rabache-des-discours-d-extreme-dr

    La maire de #Romans_sur_Isère s’illustre à nouveau par des propos abjects, signant son appartenance de fait à l’extrême droite. Elle aussi parle de « submersion migratoire », cherche-t-elle un strapontin au gouvernement zombie Bayrou ? Elle ne dépareillerait pas au côté des sinistres Retailleau, Darmanin ou Valls. Détourner l’attention et la révolte des personnes opprimées et « déclassées » vers des boucs émissaires pratiques ( immigrés, migrants, RSAistes, musulmans, juifs...) fait (...) #Les_Articles

    / Romans sur Isère, #Mouvements_et_courants_autoritaires

    https://www.ledauphine.com/politique/2025/01/29/attaques-au-couteau-bien-souvent-les-auteurs-ont-des-origines-liees-a-l-

  • Lecture d’un extrait du livre « Bristol » de Jean Echenoz paru aux éditions de Minuit, en 2025.

    https://liminaire.fr/radio-marelle/article/bristol-de-jean-echenoz

    Bristol de Jean Echenoz s’ouvre sur une scène intrigante : un inconnu dégringole du cinquième étage d’un immeuble parisien. C’est le point de départ d’une série de péripéties aussi cocasses qu’imprévisibles. Au centre de ce tourbillon narratif, Robert Bristol, réalisateur, s’apprête à adapter un best-seller au cœur de l’Afrique australe. De Paris à Bobonong, en passant par Nevers, Echenoz entraîne le lecteur dans un périple empreint d’humour et d’élégance, peuplé de personnages excentriques. Le roman oscille entre vaudeville, comédie et mystère, mêlant aventures, amours contrariées et rebondissements inattendus, avec la précision stylistique et l’esprit décalé qui caractérisent l’auteur depuis plus de 40 ans.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Roman, #Cinéma, (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_bristol_jean_echenoz.mp4

    http://leseditionsdeminuit.fr/livre-Bristol-3457-1-1-0-1.html

  • Chinas unbekannte Literaturen
    https://www.telepolis.de/features/Chinas-unbekannte-Literaturen-10222347.html?seite=all

    10.1.2025 von Uwe Kerkow - Diese Übersicht ist für Leser gedacht, die sich für China interessieren und diese fremde Kultur gerne ein wenig besser kennenlernen wollen – das aber aus erster Hand.

    Selbstverständlich muss jeder westliche Blick in Bezug auf Chinas Literatur stark eingeschränkt bleiben: Da spielt zunächst der Sprachfilter eine große Rolle, auch wenn Übersetzungen ins Englische mitgerechnet werden, die häufiger sind als ins Deutsche. Hinzu kommt, dass westliche Verlage bevorzugt kritische und/oder indizierte Werke (häufig von Autoren, die im Exil leben) veröffentlichen.

    So entsteht insgesamt ein schräges Bild der chinesischen Literatur- und Filmlandschaft.

    Will man das moderne China ein wenig verstehen lernen, ist die Lektüre von Mo Yan (zu Deutsch etwa „Keine Sprache“) außerordentlich wertvoll. Der Literaturnobelpreisträger hat sich zu einer ganzen Reihe von Themen geäußert, die die Menschen (nicht nur, aber vor allem) in China bewegen.
    Keine Sprache

    Hier deshalb zunächst eine Auswahl wichtiger Werke von Mo Yan – geordnet nicht nach Erscheinungsdatum, sondern nach dem historischen Zeitabschnitt, dem der Roman jeweils gewidmet ist:

    1. „Die Sandelholzstrafe“ behandelt die letzten Tage des chinesischen Kaiserreichs und den brutalen Imperialismus Japans, der USA und der europäischen Mächte (Boxeraufstand).
    https://www.perlentaucher.de/buch/mo-yan/die-sandelholzstrafe.html

    2. „Das rote Kornfeld“ befasst sich mit den Umwälzungen zwischen dem Zweiten Japanisch-Chinesischen Krieg ab 1931 und der Kulturrevolution bis 1976. Das Werk ist auch sehr erfolgreich verfilmt worden.
    3. „Die Knoblauchrevolte“ handelt von Fehlplanung und behördlicher Willkür in der Volksrepublik China und dem dadurch entstehenden Leid, thematisiert aber auch die Versuche Einzelner, sich zu wehren. Das Buch steht in China auf dem Index.
    https://www.belletristik-couch.de/titel/2888-die-knoblauchrevolte

    4. „Die Schnapsstadt“ beschreibt im Kern die Arbeit eines Ermittlers, der in einem äußerst korrupten Umfeld wegen Kannibalismus(!) ermitteln soll. Eine derart bitterböse und gesellschaftskritische Satire, die sehr gezielt Tabus bricht, fehlt im westlichen Literaturkanon völlig.
    https://www.perlentaucher.de/buch/mo-yan/die-schnapsstadt.html

    5. „Frösche“ handelt von der Ein-Kind-Politik.
    https://www.perlentaucher.de/buch/mo-yan/froesche.html

    Yu Hua ist hauptsächlich mit seinem Roman „Leben!“ berühmt geworden, von dem es auch eine extrem sehenswerte Filmfassung gibt. Erzählt wird die wechselvolle Geschichte eines Bauern (und seiner Frau), der erst seinen Besitz verzockt und dann in die Kriegs- und Nachkriegswirren gerät, aus denen das moderne China hervorgeht.
    https://www.perlentaucher.de/autor/yu-hua.html
    https://www.amazon.de/gp/customer-reviews/R3B2P14E5Y2BVW/ref=cm_cr_dp_d_rvw_ttl?ie=UTF8&ASIN=3608934170

    Leben!

    Weitere wichtige Werke von Yu sind: „Brüder“. Hier geht es um die Kulturrevolution und die anschließend einsetzende Öffnung des Landes. „Der Mann, der sein Blut verkaufte“ erinnert an eine weitverbreitete Praxis, mit der arme Menschen ‒ längst nicht nur ‒ in China, ihre Kasse aufbessern.

    Auch „Schreie im Regen“ behandelt die ‒ zum Glück mittlerweile größtenteils überwundenen ‒ Armutsprobleme Chinas. Sein Essayband „China in zehn Wörtern“ steht in China ebenfalls auf dem Index.
    https://www.perlentaucher.de/buch/yu-hua/china-in-zehn-woertern.html

    Von Li Rui beeindruckt „Die Salzstadt“. Darin geht es um eine Frau, die sich für den Erhalt ihrer Familie aufopfert und im Laufe der Verwerfungen zwischen dem Ende der Kaiserzeit und dem Beginn der Kulturrevolution alles, wirklich alles verliert.
    https://epo-mediawatch.blogspot.com/2020/04/die-salzstadt-von-li-rui-eine.html

    Tibet

    Allen Tibet-Fans sei der großartige Roman „Roter Mohn“ von Alai wärmstens empfohlen. Brutale Feudalherren, kleinliche Lamas, Intrigen, Fehden und laufend wechselnde Allianzen mit den oder gegen die Han-Chinesen prägen das Bild.
    https://www.perlentaucher.de/buch/alai/roter-mohn.html

    Alai hat auch zum bemerkenswerten Erzählband „An dem Lederriemen geknotete Seele“ beigetragen, in dem verschiedenste Facetten des modernen Lebens in Tibet angesprochen werden ‒ einschließlich der extrem lebensfeindlichen und auch heute noch bedrohlichen Umwelt.
    https://www.perlentaucher.de/buch/alice-gruenfelder/an-den-lederriemen-geknotete-seele.html

    Auch in der DDR-Buchreihe „Erkundungen“ ist 1984 ein spannender Band mit 16 chinesischen Erzählungen veröffentlicht worden.
    https://de.wikipedia.org/wiki/Erkundungen_(Buchreihe)

    Als Begründer der modernen chinesischen Literatur gilt übrigens Lu Xun von dem vor allem der Erzählband „Applaus“ hervorzuheben ist, der die bedeutenden Storys „Wahre Geschichte des Ah Q“ und „Tagebuch eines Verrückten“ enthält.
    https://www.lovelybooks.de/autor/Lu-Xun

    Die chinesische Literatur weist selbstverständlich ein riesiges Konvolut klassischer Werke auf, das den Vergleich mit Europa keineswegs zu scheuen braucht und im Zeitraum zwischen 400 und 1600 nach Christus sicherlich bedeutender war als das hiesige Schaffen.

    Das vielleicht wichtigste Werk der chinesischen Klassik „Die Reise in den Westen“ wurde erst 2017 ins Deutsche übersetzt. Das Werk feiert übrigens gerade einen Welterfolg – allerdings als Videospiel „Black Myth - Wukong“.
    https://www.reclam.de/detail/978-3-15-010879-6/Die_Reise_in_den_Westen

    Der kurzweiligste chinesische Klassiker sind sicherlich die „Merkwürdigen Kriminalfälle des Richters Di“. Hier ist jedoch die Übersetzung von van Gulik gemeint und nicht die von dem gleichen Autor verfasste, ebenfalls sehr unterhaltsame Krimireihe.
    https://books.google.de/books/about/Merkw%C3%BCrdige_Kriminalf%C3%A4lle_des_Richters.html?id=WykcywAACAAJ&s
    https://www.buechertreff.de/buchreihe/20540-richter-di-judge-dee-robert-hans-van-gulik-reihenfolge

    Kommt der Kriminalroman aus China?

    Richter Di geht auf einen historischen, am 11. November 700(!) gestorbenen Beamten zurück, dessen Scharfsinn und Gerechtigkeitsempfinden ihn zum Volkshelden machten. Die ihm nachgesagten Leistungen wurden dann rund 1.000 Jahre später von einem anonymen Autor aufgezeichnet.
    https://zweiundvierziger.de/richter-di-der-erste-detektiv

    Wer den Mumm hat, eine ungefilterte Version des 16. Jahrhunderts in China zu erkunden, sollte sich unbedingt das „Jin Ping Mei“ zur Brust nehmen. Die stark gekürzte Fassung reicht völlig aus.
    https://www.booklooker.de/B%C3%BCcher/Angebote/verlag=non+stop&titel=djin+ping+meh?sortOrder=preis_total

    Der Sittenroman bietet intime Einblicke in den Haushalt und Harem eines reichen Chinesen der frühen Neuzeit, in dem die Beteiligten höchst lebendig und kampflustig vor den ‒ oft entgeisterten ‒ Augen der modernen Lesenden agieren.

    Science-Fiction

    Neuerdings kommt auch interessante und bemerkenswert gute Science-Fiction aus dem Reich der Mitte zu uns. Deren herausragender Protagonist ist natürlich Cixin Liu, der mit seiner richtungweisenden, dreibändigen Trisolaris-Reihe weltweit für Aufsehen sorgte.
    https://www.perlentaucher.de/autor/cixin-liu.html

    Es ist wichtig, alle drei Bände zu lesen, denn die Steigerungen von Band zu Band sind wirklich atemberaubend. Mittlerweile sind auch Kurzgeschichten von Cixin erschienen, von denen „Die wandernde Erde“ in China bereits ziemlich beachtlich und mit weltweitem kommerziellem Erfolg verfilmt wurde.
    https://www.rottentomatoes.com/m/the_wandering_earth

    Weitere Tipps zu chinesischer Science Fiction und Literatur kann man im China-wiki finden.
    https://china-wiki.de/chinesische-science-fiction-so-blickt-china-in-die-un-moegliche-zukunft

    #Chine #roman #livres

  • Le déni des #persécutions génocidaires des « #Nomades »

    Le dernier interné « nomade » des #camps français a été libéré il y a presque 80 ans. Pourtant, il n’existe pas de décompte exact des victimes « nomades » de la #Seconde_Guerre_mondiale en France, ni de #mémorial nominatif exhaustif. Le site internet collaboratif NOMadeS, mis en ligne le 6 décembre 2024, se donne pour mission de combler cette lacune. Pourquoi aura-t-il fallu attendre huit décennies avant qu’une telle initiative ne soit lancée ?
    Les « Nomades » étaient, selon la loi du 16 juillet 1912, « des “#roulottiers” n’ayant ni domicile, ni résidence, ni patrie, la plupart #vagabonds, présentant le caractère ethnique particulier aux #romanichels, #bohémiens, #tziganes, #gitanos[1] ».

    Cette #loi_raciale contraignait les #Roms, les #Manouches, les #Sinti, les #Gitans, les #Yéniches et les #Voyageurs à détenir un #carnet_anthropométrique devant être visé à chaque départ et arrivée dans un lieu. Entre 1939 et 1946, les personnes que l’administration française fit entrer dans la catégorie de « Nomades » furent interdites de circulation, assignées à résidence, internées dans des camps, et certaines d’entre elles furent déportées.

    Avant même l’occupation de la France par les nazis, le dernier gouvernement de la Troisième République décréta le 6 avril 1940 l’#assignation_à_résidence des « Nomades » : ces derniers furent contraints de rejoindre une #résidence_forcée ou un camp. Prétextant que ces « Nomades » représentaient un danger pour la sécurité du pays, la #Troisième_République en état de guerre leur appliqua des mesures qui n’auraient jamais été prises en temps de paix, mais qui s’inscrivaient parfaitement dans la continuité des politiques anti-nomades d’avant-guerre.

    Le 4 octobre 1940, les Allemands ordonnèrent l’internement des « #Zigeuner [tsiganes] » en France. L’administration française traduisit « Zigeuner » par « Nomades » et appliqua aux « Nomades » les lois raciales nazies. Les personnes classées comme « Nomades » furent alors regroupées dans une soixantaine de camps sur l’ensemble du territoire métropolitain, tant en zone libre qu’en zone occupée.

    À la fin de la guerre, la Libération ne signifia pas la liberté pour les « Nomades » : ils demeurèrent en effet assignés à résidence et internés jusqu’en juillet 1946, date à laquelle la #liberté_de_circulation leur fut rendue sous condition. Ils devaient toujours être munis de leur carnet anthropométrique. La loi de 1912, au titre de laquelle les persécutions génocidaires de la Seconde Guerre mondiale furent commises sur le territoire français, ne fut pas abrogée, mais appliquée avec sévérité jusqu’en janvier 1969. La catégorie administrative de « Nomades » céda alors la place à celle de « #gens_du_voyage » et de nouvelles mesures discriminatoires furent adoptées à leur encontre.

    L’occultation de la persécution des « Nomades » (1944-1970)

    En 1948, le ministère de la Santé publique et de la Population mena une vaste enquête sur les « Nomades ». Les résultats montrent que plus d’un tiers des services départementaux interrogés savaient assez précisément ce qu’avaient subi les « Nomades » de leur département pendant la guerre : il fut question des #camps_d’internement, des conditions dramatiques de l’assignation à résidence, de #massacres et d’engagement dans la résistance. Ces enquêtes font également état de l’#antitsiganisme de beaucoup de hauts fonctionnaires de l’époque : on y lit entre autres que les mesures anti-nomades de la guerre n’étaient pas indignes, mais qu’au contraire, elles avaient permis d’expérimenter des mesures de #socialisation.

    Cette enquête de 1948 permet de comprendre que ces persécutions n’ont pas été « oubliées », mais qu’elles ont été délibérément occultées par l’administration française. Lorsqu’en 1949 est créée une Commission interministérielle pour l’étude des populations d’origine nomade, ses membres ne furent pas choisis au hasard : il s’agissait de personnes qui avaient déjà été en charge des questions relatives aux « Nomades », pour certaines d’entre elles pendant la guerre. Ainsi y retrouve-t-on #Georges_Romieu, ancien sous-directeur de la Police nationale à Vichy, qui avait été chargé de la création des camps d’internement pour « Nomades » en zone libre.

    Il n’est donc pas très étonnant que les survivants des persécutions aient eu beaucoup de mal à faire reconnaître ce qu’ils venaient de subir. Alors même qu’en 1948, deux lois établirent le cadre juridique des #réparations des #préjudices subis par les victimes de la Seconde Guerre mondiale, le régime d’#indemnisation mis en place posa de nombreux problèmes aux victimes « nomades ». L’obstacle principal résidait dans le fait qu’une reconnaissance des persécutions des « Nomades » comme victimes de #persécutions_raciales remettait en cause l’idée que la catégorie « Nomade » n’était qu’un #classement_administratif des populations itinérantes et non une catégorie raciale discriminante. Le ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre ne voulait pas que l’internement des « Nomades » puisse être considéré comme un internement sur critères raciaux.

    Ainsi, entre 1948 et 1955, les premiers dossiers de « Nomades » présentés au ministère des Anciens Combattants ne furent pas ceux des internés des camps français, encore moins des assignés à résidence, mais ceux des rescapés de la déportation afin d’obtenir le titre de « #déporté_politique ». Même pour ces derniers, l’administration manifesta un antitsiganisme explicite. Dans le dossier d’une femme rom française pourtant décédée dans les camps nazis, on peut y lire l’avis défavorable suivant : « Laissé à l’avis de la commission nationale, la matérialité de la déportation à Auschwitz n’étant pas établie. Les témoins (gitans comme le demandeur) signent tout ce qu’on leur présente. »

    Dans les années 1960, quelques dizaines d’anciens internés « Nomades » demandèrent l’obtention du statut d’interné politique. Les premiers dossiers furent rejetés : l’administration refusait de reconnaître que les camps dans lesquels les « Nomades » avaient été internés étaient des camps d’internement. Pour ceux qui arrivaient à prouver qu’ils avaient bel et bien été internés dans des camps reconnus comme tels, par exemple celui de #Rivesaltes, l’administration rejetait leur demande en arguant que leur état de santé ne pouvait pas être imputé au mauvais traitement dans les camps mais à leur mauvaise hygiène de vie.

    Devant ces refus systématiques de reconnaître la persécution des « Nomades », certaines personnes s’insurgèrent : les premiers concernés d’abord sans n’être aucunement entendus, puis des personnalités issues de l’action sociale comme, par exemple le #père_Fleury. Ce dernier avait été un témoin direct de l’internement et de la déportation depuis le camp de Poitiers où il avait exercé la fonction d’aumônier. Il contacta à plusieurs reprises le ministère des Anciens Combattants pour se plaindre du fait que les attestations qu’il rédigeait pour les anciens internés dans le but d’obtenir une reconnaissance n’étaient pas prises en compte. En 1963, les fonctionnaires de ce ministère lui répondirent que les demandes d’obtention du #statut d’interné politique faites par des « Nomades » n’aboutissaient pas faute d’archives et qu’il fallait qu’une enquête soit menée sur les conditions de vie des « Nomades » pendant la guerre.

    Le père Fleury mit alors en place une équipe qui aurait dû recenser, partout en France, les victimes et les lieux de persécution. Mais le président de la Commission interministérielle pour l’étude des populations d’origine nomade, le conseiller d’État Pierre Join-Lambert s’opposa à l’entreprise. C’est à peu près au même moment que celui-ci répondit également à l’ambassadeur d’Allemagne fédéral qu’il n’y avait pas lieu d’indemniser les « #Tziganes_français ». La position de Join-Lambert était claire : aucune #persécution_raciale n’avait eu lieu en France où les « Tsiganes » étaient demeurés libres.

    Cependant, à la fin des années 1960, devant la profusion des demandes d’obtention du statut d’internés politique de la part de « Nomades », le ministère des Anciens Combattants mena une enquête auprès des préfectures pour savoir si elles possédaient de la documentation sur « les conditions d’incarcération des Tsiganes et Gitans arrêtés sous l’Occupation ». Si certaines préfectures renvoyèrent des archives très parcellaires, certaines donnèrent sciemment de fausses informations. Le préfet du Loiret écrivit ainsi que, dans le camp de #Jargeau (l’un des plus grands camps d’internement de « Nomades » sur le territoire métropolitain), « les nomades internés pouvaient bénéficier d’une certaine liberté grâce à la clémence et à la compréhension de l’autorité administrative française ». En fait, les internés étaient forcés de travailler à l’extérieur des camps.

    Premières #commémorations, premières recherches universitaires (1980-2000)

    Pour répondre à l’occultation publique de leurs persécutions, des survivants roms, manouches, sinti, yéniches, gitans et voyageurs s’organisèrent pour rappeler leur histoire.

    À partir des années 1980, plusieurs associations et collectifs d’internés se formèrent dans le but de faire reconnaître ce qui doit être nommé par son nom, un génocide : on peut citer l’association nationale des victimes et des familles de victimes tziganes de France, présidée par un ancien interné, #Jean-Louis_Bauer, ou encore le Comité de recherche pour la mémoire du génocide des Tsiganes français avec à sa tête #Pierre_Young. Quelques manifestations eurent lieu : on peut rappeler celle qui eut lieu sur le pont de l’Alma à Paris, en 1980, lors de laquelle plusieurs dizaines de Roms et survivants de la déportation manifestèrent avec des pancartes : « 47 membres de ma famille sont morts en camps nazis pour eux je porte le Z ». Mais aucune action n’eut l’ampleur de celles du mouvement rom et sinti allemand qui enchaîna, à la même époque, grèves de la faim et occupation des bâtiments pour demander la reconnaissance du génocide des Roms et des Sinti.

    Cependant, la création de ces associations françaises coïncida avec le début des recherches historiques sur l’internement des « Nomades » en France, qui ne furent pas le fait d’historiens universitaires mais d’historiens locaux et d’étudiants. Jacques Sigot, instituteur à Montreuil-Bellay, se donna pour mission de faire l’histoire du camp de cette ville où avaient été internés plus de 1800 « Nomades » pendant la guerre. Rapidement, il fut rejoint dans ses recherches par d’anciens internés qui appartenaient, pour certains, à des associations mémorielles. Ainsi, paru en 1983, Un camp pour les Tsiganes et les autres… #Montreuil-Bellay 1940-1945. Plusieurs mémoires d’étudiants firent suite à cette publication pionnière : en 1984 sur le camp de #Saliers, en 1986 sur le camp de #Rennes et en 1988 sur le camp de #Jargeau.

    Les premières #plaques_commémoratives furent posées dans un rapport d’opposition à des autorités locales peu soucieuses de réparation. En 1985, Jean-Louis Bauer, ancien interné « nomade » et #Félicia_Combaud, ancienne internée juive réunirent leurs forces pour que soit inauguré une #stèle sur le site du camp de #Poitiers où ils avaient été privés de liberté. En 1988, le même Jean-Louis Bauer accompagné de l’instituteur Jacques Sigot et d’autres survivants imposèrent à la mairie de Montreuil-Bellay une stèle sur le site du camp. En 1991, grâce aux efforts et à la persévérance de Jean-Louis Bauer et après quatre années d’opposition, le conseil municipal de la commune accepta la pose d’une plaque sur le site de l’ancien camp de Jargeau.

    En 1992, sous cette pression, le Secrétariat d’État aux Anciens Combattants et Victimes de Guerre, le Secrétariat général de l’Intégration et la Fondation pour la Mémoire de la Déportation demandèrent à l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP) de mener une recherche intitulée : « Les Tsiganes de France 1939-1946. Contrôle et exclusion ». L’historien Denis Peschanski en fut nommé le responsable scientifique et, sous sa direction parut deux ans plus tard un rapport de 120 pages.

    Ce rapport apportait la preuve formelle de l’internement des « Nomades », mais certaines de ses conclusions étaient à l’opposé de ce dont témoignaient les survivants : il concluait en effet que la politique que les Allemands avaient mise en œuvre en France à l’égard des « Nomades » ne répondait pas à une volonté exterminatrice, en d’autres termes que les persécutions françaises n’étaient pas de nature génocidaire. De plus, le rapport ne dénombrait que 3 000 internés « tsiganes » dans les camps français : un chiffre bas qui ne manqua pas de rassurer les pouvoirs publics et de rendre encore les survivants encore plus méfiants vis-à-vis de l’histoire officielle.

    Popularisation de l’histoire des « Nomades » et premières reconnaissances nationales (2000-2020)

    Au début du XXIe siècle, les anciens internés « nomades » qui étaient adultes au moment de la guerre n’étaient plus très nombreux. La question de la préservation de leur mémoire se posait, alors même que les universitaires n’avaient pas cherché à collecter leurs paroles et les survivants n’avaient pas toujours trouvé les moyens de laisser de témoignages pérennes derrière eux.

    Les initiatives visant à préserver cette mémoire furent d’abord le fait de rencontres entre journalistes, artistes et survivants : en 2001, le photographe Mathieu Pernot documenta l’internement dans le camp de Saliers ; en 2003 et 2009, Raphaël Pillosio réalisa deux documentaires sur la persécution des « Nomades » ; en 2011, la journaliste Isabelle Ligner publia le témoignage de #Raymond_Gurême, interné avec sa famille successivement dans les camps de #Darnétal et de #Linas-Monthléry, dont il s’évada avant de rejoindre la Résistance.

    Les années 2000 popularisèrent l’histoire des « Nomades » à travers des bandes dessinées, des films ou, encore, des romans. Le 18 juillet 2010, Hubert Falco, secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens Combattants, mentionna pour la première fois l’internement des « Tsiganes » dans un discours officiel. Cette reconnaissance partielle fut aussitôt anéantie par des propos du président de la République, Nicolas Sarkozy associant les « gens du voyage » et les « Roms » à des délinquants. L’été 2010 vient rappeler que la reconnaissance des persécutions passées était épineuse tant que des discriminations avaient encore cours.

    En 2016, alors que la plupart des descendants d’internés et d’assignés à résidence « Nomades » étaient toujours soumis à un régime administratif de ségrégation, celui de la loi du 3 janvier 1969 les classant comme « gens du voyage », il fut décidé que le président de la République, François Hollande, se rendrait sur le site du camp de Montreuil-Bellay. Une cérémonie, qui eut lieu le 29 octobre 2016, fut préparée dans le plus grand secret : jusqu’au dernier moment, la présence du résident fut incertaine. Les survivants et leurs enfants invités étaient moins nombreux que les travailleurs sociaux et les membres d’associations ayant vocation à s’occuper des « gens du voyage » et aucun survivant ne témoigna. François Hollande déclara : « La République reconnaît la souffrance des nomades qui ont été internés et admet que sa #responsabilité est grande dans ce drame. » La souffrance ne fut pas qualifiée et la question du #génocide soigneusement évitée.

    Le Conseil d’État rejeta en septembre 2020 la demande de deux associations de Voyageurs et de forains d’ouvrir le régime d’indemnisation des victimes de spoliation du fait des lois antisémites aux victimes des lois antitsiganes. Il déclara que les « Tsiganes » n’avaient pas « fait l’objet d’une politique d’extermination systématique ». Si le Parlement européen a reconnu le génocide des Roms et des Sinti en 2015 et a invité les États membres à faire de même, la France de 2024 n’a toujours pas suivi cette recommandation.
    Résistances et liste mémorielle

    À partir de 2014, les descendants de « Nomades » et des Roms et Sinti persécutés par les nazis et les régimes collaborateurs changèrent de stratégie : ce n’était pas seulement en tant que victimes qu’ils voulaient se faire reconnaître, mais aussi en tant que résistants. Le mouvement européen du 16 mai (#romaniresistance), rappelant l’insurrection des internés du Zigeunerlager [camp de Tsiganes] d’Auschwitz-Birkenau quand des SS vinrent pour les conduire aux chambres à gaz, se propagea. Il réunit tous les ans la jeunesse romani et voyageuse européenne à l’appel de l’ancien interné français Raymond Gurême : « Jamais à genoux, toujours debout ! »

    La base de données « NOMadeS : Mur des noms des internés et assignés à résidence en tant que “Nomades” en France (1939-1946) » propose d’établir collaborativement une #liste aussi exhaustive que possible des internés et des assignés à résidence en tant que « Nomades » en France entre 1939 et 1946. Soutenue par plusieurs associations de descendants d’internés, elle servira d’appui à de nouvelles revendications mémorielles. Peut-être aussi à une demande de reconnaissance par la France du génocide des Manouches, des Roms, des Voyageurs, des Gitans, des Sinti et des Yéniches.

    https://aoc.media/analyse/2024/12/18/le-deni-des-persecutions-genocidaires-des-nomades

    #persécution #encampement #France #histoire #déni #internement #déportation #travail_forcé #reconnaissance

    • Mémorial des Nomades et Forains de France

      Le Mémorial des Nomades de France, sous le parrainage de Niki Lorier, œuvre pour une reconnaissance pleine et entière par la France de sa responsabilité dans l’internement et la déportation des Nomades de France entre 1914 et 1946,

      Il collecte les témoignages des survivants.

      Il propose des interventions en milieu scolaire et du matériel pédagogique sur le CNRD.

      Il réalise des partenariats avec des institutions mémorielles (Mémorial de la Shoah, Mémorial du camp d’Argelès, Mémorial du Camp de Rivesaltes) et des associations dans la réalisation d’expositions, de sites internets…

      Un comité scientifique a été mis en place en 2018.

      Il dispose d’un fond documentaire, et d’archives privées.

      –-

      #Manifeste :

      ▼ Le MÉMORIAL DES NOMADES DE FRANCE a été crée en 2016 en réaction à l’annonce par la Dihal que le discours du président de la République sur le site du camp de Montreuil-Bellay constituerait une reconnaissance officielle de la France. Pour nous, cette démarche est trompeuse et purement déclarative. Nous souhaitons que la reconnaissance des persécutions contre le monde du Voyage par les différents gouvernements entre 1912 et 1969 passe par la voie législative, sur le modèle de la journée de commémoration nationale de la Shoah votée par le parlement en 2000, suivie le 10 mai 2001, par l’adoption de la « loi Taubira », qui reconnaît la traite et l’esclavage comme crime contre l’humanité. Rappelons que depuis 2015, le Parlement européen a fixé par un vote solennel au 2 août la date de la « Journée européenne de commémoration du génocide des Roms », journée non appliquée en France.

      ▼ Le MÉMORIAL DES NOMADES DE FRANCE demande l’application pleine et entière de la loi Gayssot de 1990, notamment dans l’Éducation Nationale. Sur tous les manuels d’histoires utilisés en France, seulement 5 mentionnent le génocide des Zigeuner par les Nazis, pas un ne fait mention des persécutions subies du fait des autorités françaises sous les différents gouvernements de la Troisième République, de « Vichy », du GPRF, ou de la IVe République. Nous sommes parfaitement conscients de la difficulté pour l’État, de reconnaître une situation encore en vigueur aujourd’hui par un procédé d’encampement généralisé de la catégorie administrative des dits « gens du voyage » dans le cadre des « lois Besson » de 1990 et 2000.

      ▼ Le MÉMORIAL DES NOMADES DE FRANCE, demande que l’habitat caravane soit reconnu comme un logement de plein droit, ouvrant un accès aux droits communs qui leurs sont déniés aux Voyageurs et Voyageuses, l’État se mettant enfin en conformité avec l’article premier de la Constitution de 1958.

      ▼ Le MÉMORIAL DES NOMADES DE FRANCE demande la dissolution de la Commission Nationale des Gens du Voyage, dernier organisme post-colonial d’État, qui organise la ségrégation territoriale des différents ethnies constituant le monde du Voyage en France, par le biais de l’application des lois Besson et l’abandon de celle-ci, garantissant la liberté de circulation pour tous et son corollaire, le droit de stationnement, dans des lieux décents, ne mettant pas en danger la santé et la sécurité des intéressés. Les textes existent, il suffit de s’y conformer. Le Conseil constitutionnel considère que la liberté de circulation est protégée par les articles 2 et 4 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 (il l’a notamment rappelé dans la décision du 5 août 2021). A ce titre la loi Égalité et Citoyenneté de 2017 a abrogé les carnets de circulation. Nous considérons que l’application de l’avis du Conseil Constitutionnel est incomplète, les dites « aires d’accueil » ou « de grands passages » servant justement à contrôler la circulation des Voyageurs sur le territoire métropolitain. C’est le seul moyen de mettre fin au dernier racisme systémique d’État.

      ▼ Le travail de recherche et de restitution historique du MÉMORIAL DES NOMADES DE FRANCE tend en ce sens.

      https://memorialdesnomadesdefrance.fr

  • Rassemblement à Romans pour la journée mondiale des migrants, mercredi 18 décembre
    https://ricochets.cc/Rassemblement-a-Romans-pour-la-journee-mondiale-des-migrants-mercredi-18-d

    Nous appelons toutes celles et tous ceux qui sont effrayé.e.s par la monté du racisme et la perspective d’arrivée au pouvoir du RN à manifester ensemble autour de la journée internationale des migrant.e.s. Nous sommes nombreux et nombreuses, bien plus que les racistes, beaucoup plus que les fascistes. L’immigration n’est pas le problème !

    Faire croire celà, c’est favoriser la violence et les inégalités. C’est désigner les migrant.e.s et leurs enfants comme « l’ennemi ». C’est faire (...) #Les_Articles

    / #Migrant.e.s_-_Réfugié.e.s_-_Exilé.e.s, #Romans_sur_Isère

  • Lecture d’un extrait du livre « Le dernier jour de la vie antérieure » d’Andrés Barba (traduction de François Gaudry), publié par Christian Bourgois éditeur, en 2024.

    https://liminaire.fr/radio-marelle/article/le-dernier-jour-de-la-vie-anterieure-d-andres-barba

    Une agente immobilière découvre un jeune garçon dans l’une des maisons qu’elle fait visiter à de potentiels acheteurs. L’apparition se répète et la femme abandonne peu à peu son quotidien monotone pour passer de l’autre côté du miroir. Truffé d’apparitions de doubles et de croisements temporels, la précision de la machinerie de ce court roman décrit un temps suspendu qui semble figé entre passé et présent. Andrés Barba se penche sur ce que nous laissons derrière nous, sur ce qui ne doit pas être perdu ou ne peut être pardonné. Un roman de fantômes sans fantôme, écrit durant la pandémie, qui préserve en lui les traces de cette expérience spectrale qu’il parvient à transfigurer dans une fiction énigmatique et saisissante.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Roman, #Fantomee, #Portrait, #Origine, #Mort (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_le_dernier_jour_de_la_vie_ante_rieure_andre_s_barba.mp4

    https://bourgoisediteur.fr/catalogue/le-dernier-jour-de-la-vie-anterieure-dandres-barba

  • Histoire de France populaire. D’il y a très longtemps à nos jours

    Dans la poursuite du travail de Howard Zinn et de Gérard Noiriel, ce livre revisite les #mythes nationaux à l’aune des avancées historiques les plus récentes.
    Interroger les origines de la France, retracer les #résistances et les révoltes pour placer au cœur de l’histoire les acteurs et actrices oubliées par le grand roman national et colonial.

    « La France est un pays où l’on adore l’histoire. Tout le monde en connaît à peu près les principaux évènements – ne serait­-ce que parce que l’école nous les a transmis. Ce récit, que nous aimons écouter, s’appelle “#récit_national”, car il s’agit d’une histoire de la construction de la France comme nation. On en parle aussi en termes de “#roman_national” tant il se rapproche parfois de la fiction. Ce récit est puissant, facile à raconter et il fournit à peu de frais de l’orgueil national à celles et ceux qui aiment s’inscrire dans de grandes lignées éternelles.

     » Mais ce récit est biaisé et ignore l’essentiel des connaissances accumulées depuis par les professionnels de la recherche historique. Il laisse aussi de côté les hommes et les femmes “ordinaires” en mettant l’accent sur les personnages “extra­ordinaires”, essentiellement des hommes. Ce qui laisse penser que le moteur de l’histoire est aux mains de ceux qui ont le #pouvoir, que les autres doivent se contenter de subir leurs décisions, qu’ils n’en prennent jamais eux­-mêmes, qu’ils n’ont aucun poids dans les changements historiques et ne jouent aucun rôle dans les basculements de l’histoire.

     » Notre récit part à la recherche du “populaire”, pris dans les mécanismes de dominations, en revisitant les épisodes du récit national, mais en y ajoutant d’autres moments historiques, et surtout d’autres acteurs, et actrices. Il faudra donc lire ce livre comme une aventure faite de #luttes, de résistances, de désenchantements, de #soumissions, d’#émancipations, de #défaites et de #victoires. Une épopée tantôt joyeuse, tantôt triste et sanglante, et qui se déroule jusqu’à nos jours. Car on ne peut éviter de se poser la question : où est le populaire aujourd’hui ? et quel est son destin ? »

    https://agone.org/livre/histoire-de-france-populaire

    #histoire #histoire_populaire #France #livre #nationalisme

  • Cortège pacifique - Face à la récupération raciste, Romans Résiste ! Mise à jour 29 nov : la manifestation anti-raciste de samedi 30 novembre n’est plus interdite
    https://ricochets.cc/Cortege-pacifique-Face-a-la-recuperation-raciste-Romans-Resiste-Mise-a-jou

    Mise à jour le 29 novembre à 13h Les arrêtés de la préfecture de la Drôme qui interdisaient toute manifestation ce week-end (à Romans, Valence, Crépol, Bourg de Péage) sont suspendus suite aux recours (référés liberté) déposés au tribunal administratif, donc le cortège pacifique anti-raciste aura lieu comme prévu initialement (mais la « manif » de l’extrême droite n’est plus interdite également...). Donc rdv 14h Place Berlioz à Romans ce samedi 30 novembre pour une marche en direction (...) #Les_Articles

    / #Romans_sur_Isère, #Luttes_sociales

    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/mort-de-thomas-a-crepol-le-tribunal-administratif-confirme-l-interdiction

  • 30 novembre : Cortège pacifique - Face à la récupération raciste, Romans Résiste !
    https://ricochets.cc/30-novembre-Cortege-pacifique-Face-a-la-recuperation-raciste-Romans-Resist

    Le 30 novembre , nous ne laisserons pas l’extrême-droite occuper Romans sans réagir ! L’année dernière la disparition tragique d’un adolescent a été très largement médiatisée et instrumentalisée par l’extrême droite. Par la calomnie et le mensonge, celle-ci veut imposer une lecture raciste du drame de Crépol : c’est une stratégie de division. Nos villes et villages ne peuvent être le théâtre de ces manipulations, où la haine tente de se nourrir du deuil. Nous voulons faire (...) #Les_Articles

    / #Romans_sur_Isère, #Luttes_sociales