• Un pur chef d’oeuvre : Ténèbre, de Paul Kawczak
    (La Peuplade, 2020 ; J’ai lu, 2021)

    Un grand livre passé inaperçu en France, malgré un prix des lecteurs L’express/BFMTV 2020 et une critique de François Angelier le 28 août 2021.

    –------------

    Le roman raconte le parcours de Pierre Claes, géomètre belge mandaté par le roi qui mène une expédition en Afrique pour matérialiser les limites des terres civilisées. Il remonte le fleuve Congo en compagnie de travailleurs bantous et de Xi Xiao, maître tatoueur chinois et bourreau spécialisé dans l’art de la découpe humaine. Ce dernier devine les horreurs de la colonisation à venir.

    « Dans ce premier roman, Paul Kawczak revisite et dynamite le récit de voyage à la façon du XIXe siècle, pour en faire un livre baroque, oppressant, violemment érotique, d’une beauté barbare, servi par un style superbe »

    estime Jean-Claude Perrier dans son avant-critique du roman paru dans le Livres Hebdo du 17 janvier.

    Paul Kawczak est un éditeur, né en 1986 à Besançon, en France. Ses études doctorales en littérature l’ont mené en Suède puis au Québec. Avec le goût de l’exil lui est venu celui de l’écriture, comme forme de retour. Ténèbre sortira en format poche chez J’ai lu en 2021.

    –-----------

    L’extraordinaire Ténèbre dans laquelle Paul Kawczak immerge ses personnages, celle de l’énorme et impénétrée forêt congolaise des années 1890, tient moins de la lice héroïque que d’un salon de torture fin de siècle. Imprégné par le Mirbeau du Jardin des supplices (1899) et le Conrad d’Au cœur des ténèbres (1899) – Conrad qui fait une apparition, « Polonais aux yeux polaires » –, le roman de Kawczak offre une peinture au rasoir, d’une part d’une Afrique coloniale hagarde, en sang et en larmes, que l’Europe franco-belge dilacère avec cupidité, confiant ses basses œuvres tant à des nervis soûls de sadisme qu’à des aventuriers à la mysticité délirante, et, d’autre part, du « charnier divin » d’une Belgique à la Ensor d’où vient le héros, le géomètre Pierre Claes, ethnie bourgeoise et délirante. A lire cul sec.

    https://www.lemonde.fr/livres/article/2021/08/28/james-fenimore-cooper-paul-kawczak-william-seabrook-la-chronique-poches-de-f

    –------------

    Les libraires conseillent (février 2020)

    En 1890, au cœur d’une Afrique que les grands pays colonisateurs se disputent âprement, Pierre Claes, géomètre de son état, se voit confier par son Roi la tâche d’aller délimiter la #frontière nord du Congo. Mais le jeune Claes, qui n’a rien de l’aventurier viril requis pour une telle charge, sombre peu à peu dans l’horreur coloniale, dont les extrémités semblent sans limites. Formée d’une horde de personnages aussi denses qu’énigmatiques, du bourreau chinois Xi Xiao au danois Mads Madsen, capitaine du Fleur de Bruges, sans oublier Mpanzu le Bantou, Vanderdorpe au cœur brisé ou encore Léopold, un chimpanzé apprivoisé, l’expédition Claes progresse péniblement sur le fleuve Congo, ponctuant son périple de rencontres inusitées et de péripéties abracadabrantes, pénétrant toujours plus avant la noirceur terrifiante des jungles antédiluviennes d’où toute morale s’est depuis longtemps évanouie. Servi par l’élégance d’une prose véritablement géniale et doté d’un art narratif empruntant aussi bien à Jules Verne qu’à Hemingway ou même à Poe, ce roman immense au romantisme sombre devrait vous hanter longtemps après avoir tourné la dernière page.

    Attention : chef-d’œuvre !

    Philippe Fortin, librairie Marie-Laura (Jonquière)

    –-------

    « L’histoire qui suit n’est pas celle des victimes africaines de la colonisation. Celle-ci revient à leurs survivants. L’histoire qui suit est celle d’un suicide blanc dans un monde sans Christ ; celle d’un jeune homme oublié dans un labyrinthe de haine et d’aveuglement : l’histoire du démantèlement et de la mutilation de Pierre Claes. » (page 12)
    Ce chant de la mutilation, — pour reprendre le titre du livre de Jason Hrivnak [1] ­—, relate l’histoire de Pierre Claes, géomètre belge, mandaté par le roi Léopold II pour délimiter les frontières du Congo. Le jeune homme se lance en 1890 dans une première expédition à bord du Fleur de Bruges, glissant sur le fleuve Congo, en compagnie de travailleurs bantous et de Xi Xiao, un ancien bourreau spécialisé dans l’art de la découpe humaine, maître tatoueur et devin.

    Paul Kawczak ne fait pas ici le pari de la #reconstitution mais plutôt celui d’écrire un roman comme s’il avait été écrit au XIXème siècle, sans pour autant tomber dans les travers du pastiche ou de la parodie.
    L’ironie est présente dans Ténèbre, mais il s’agit d’une ironie subtile, de celle à l’œuvre dans le Dracula (1897) de Bram Stoker, roman épistolaire brillant dans lequel l’auteur raille subtilement l’héroïsme des personnages qui pourchassent le vampire. L’atmosphère et le style flamboyant de Ténèbre ne sont pas non plus sans rappeler le génial roman gothique Melmoth ou l’Homme errant (Melmoth the Wanderer, 1820) de Charles Robert Maturin.

    « Des mains dont les ongles avaient continué de pousser et dont les corps avaient disparu, emportant avec eux le jour et la nuit, les arbres géants et les cris animaux, le temps des regrets et la parole humaine. Ces mains hurleraient et perceraient le monde jusqu’à le déformer, l’étirant hors de toute mesure suivant l’attraction de leur cri ; elles se rendraient au berceau de chaque nouveau-né, au chevet de chaque vieillard, au seuil de chaque foyer pour porter l’horrible nouvelle, la portant à la barbe de Léopold II même, qu’elles finiraient par arracher, comme elles arracheraient chaque Christ de sa croix pour le gifler, le fesser et lui annoncer, rieuses, piailleuses et chantantes, comme les mésanges nègres du fleuve Congo, l’avènement de la Peur, de la Mort et de l’Apocalypse. » (p. 147)

    Ténèbre n’a rien d’un pastiche, disions-nous. Il suffit pour s’en convaincre de prêter attention aux premières citations en exergue, celle de l’artiste taïwanais Chen Chieh-Jen, tout d’abord, qui rappelle que si « nous ne voyons pas la violence de l’histoire […] nous avons besoin de méditer les images de l’horreur et de nous en pénétrer » (p. 7). Puis celle de l’historien congolais Isidore Ndaywel è Nziem : « de 1880 à 1930, environ 10 millions de Congolais […] auraient disparu, victimes de l’introduction de ‘‘la civilisation’’. » (ibid.)

    La troisième épigraphe est de #Marx :

    « Le #capital naît dégouttant de sang et de boue des pieds à la tête », écrit l’auteur du Capital (p. 11).

    L’intention du romancier est claire : Ténèbre se veut une généalogie du Mal, ce Mal qui ronge l’Europe dans les derniers feux d’un romantisme à l’agonie : le capitalisme et son corollaire, le colonialisme, avec son abominable litanie de crimes contre l’humanité commis au nom de « la civilisation », — une civilisation blanche, mâle, chrétienne.

    Dieu est mort. L’argent est roi

    C’est le Mal qui ronge Pierre Claes, le géomètre dont le lecteur suit l’errance dans ce dédale tracé par Paul Kawczak. Les références à l’Enfer et au Paradis sont nombreuses dans le roman. Le Congo, en premier lieu, comparé à un nouvel Éden :

    « Le jardin d’Éden n’avait dû être qu’un simple brouillon comparé à la jungle africaine. À plusieurs reprises, [Pierre Claes] se dit que son enfance eût été plus facile s’il avait eu connaissance de l’existence des fleurs qu’il voyait alors, s’il avait su qu’il y avait, quelque part sur la Terre, un Paradis plus mystérieux que celui de la catéchèse, un lieu d’où pas une couleur n’était absente, où la mort même était extraordinaire, un lieu dont le calvaire quotidien de l’extrême chaleur et des insectes consacrait la beauté en vérité au lever du soleil. » (p. 106)

    Claes est chargé de cartographier ce Paradis [2], une mission qu’il accomplit en scrutant le ciel pour abaisser sur Terre les étoiles :

    « À cette époque, un géomètre marquait la terre mais scrutait le ciel. Les frontières idéales se matérialisaient à partir des étoiles dont l’apparente fixité était encore l’aune de l’absolu pour les hommes. Pierre Claes, par de savants calculs, abaisserait sur Terre les étoiles, au sol, et de leur majesté ne resterait que le tracé invisible d’un pouvoir arbitraire : là passerait la frontière. Claes réduirait l’infini en politique. » (p. 32)

    Autre motif lié au Paradis terrestre et à l’Enfer, celui du serpent, présent sur la couverture du livre et dont nous trouvons de nombreuses occurrences dans le texte [3]. Le serpent est un motif polysémique dans Ténèbre, mais la référence au texte de la Genèse (3, 1-24) est évidente. Dans la scène d’agonie de Baudelaire (pp. 127-128), Paul Kawczak décrit les yeux de l’auteur des #Fleurs_du_Mal comme ceux d’un serpent, faisant du poète le témoin et la victime de ce Mal qui dévore l’ancien monde.

    La question du mot ténèbre, si rare au singulier, a été éludée par les exégètes [4]. Plus fréquent au pluriel, notamment lorsqu’il fait référence à l’absence de Dieu et à l’Enfer, le mot a perdu sur la couverture du livre son S qui s’y trouve, par magie, incarné sous la forme d’un serpent [5]. Contrairement à la doctrine de la théologie chrétienne du péché originel, Paul Kawczak distingue la ténèbre, qui est intérieure, du Mal (représenté par le serpent) extérieur à l’homme : ici l’homme ne naît pas pécheur, il devient mauvais, corrompu par le capitalisme dont l’un des symboles est celui du dollar américain, un S doublement barré.

    L’errance géographique de Claes, se double d’une errance d’ordre psychique, un labyrinthe mental [6] tracé par le Mal à l’œuvre sur Terre : l’Enfer n’est pas un lieu, il est le socle brut de notre condition humaine, planté au cœur des hommes broyés par le capitalisme triomphant.

    « Chaque nuit un peu plus, Claes prenait la mesure de la progression de l’ombre en lui, de sa catabase africaine vers la Ténèbre intérieure. Pierre Claes pleurait alors comme un enfant, inconsolable de sombrer et effrayé par la violence à venir et les promesses tristes de la mort. » (p. 107)

    Ces leitmotive font signe au-dessus de la jungle du texte, la phrase Kawczakienne étant elle-même à l’image de cette jungle : sa syntaxe est prolifération, luxuriance, toute bruissante de ses rumeurs. La riche prose de Ténèbre passerait aisément l’épreuve du « gueuloir » chère à Flaubert, et l’on devine d’ailleurs que Paul Kawczak partage envers l’auteur de L’Éducation sentimentale l’admiration qu’il prête à l’un de ses personnages (Polonais) pour « son style, non pas prosodique, mais ironique, toujours double, comme chaque chose » (p. 87).

    Les pages sublimes sont nombreuses dans le livre. Citons notamment celle-ci, sidérante de sa noire beauté :

    « Repassait incessamment dans son esprit l’image claire et brutale de la vulve coulante de Camille Claes, ouverte comme le désir précipité et précipitant, en fleur de chair, intolérable ou, plutôt, qui ne le tolérait pas, lui, le raidissait à mourir dans la trahison de son père qui ne l’avait jamais peint, et la lune, ouverte comme la plaie du Christ, comme le bec de certaines pieuvres qu’on avait amenées de la côte, du port d’Ostende, une fois, et que l’on avait montrées à la boucherie, monstrueux miracles roses et gris de gélatine, comme les récits de son grand-père, rejetant, vomissant le lait et le sang, il l’avait vue, écartée et baveuse et jamais, jamais, il n’avait eu aussi peur qu’au réveil ce matin-là, il devait s’excuser auprès de ses chiens avant qu’ils ne l’accusent trop violemment des mots que lui avait murmurés Camille Claes, de ce qu’elle lui offrait comme on offre à un homme, de ce tout petit secret de fourche, pas plus grand que le quart de la paume d’une main, plus petit même peut-être, comme la vérité et le monde qui l’avaient toujours tué. » (p. 182)

    Une des plus belles idées du livre tient dans la métaphore filée de l’écriture tout au long du roman : les tatouages et la découpe des chairs. L’écriture de Paul Kawczak est double, ainsi que celle de Flaubert. Elle est le Mal qui dit le Mal. Le poison et son antidote. La Fleur du Mal.

    « Un soir, Xi Xiao n’eut plus de nouveau récit à raconter. Pierre Claes lui demanda à être la prochaine histoire. Pierre Claes demanda à Xi Xiao de lui tatouer sur le corps le tracé d’une découpe et de le lingchéifier au cœur de l’#Afrique. Pierre Claes voulait être ouvert aux étoiles pour quitter l’horreur de sa vie. » (p. 151)

    Riche de ses références, tant aux romans populaires d’aventures et gothiques, qu’au symbolisme, au #décadentisme et au #romantisme crépusculaire, Ténèbre est un premier roman brillant et résolument postmoderne, porté de bout en bout par une écriture puissante et superbe.

    https://chroniquesdesimposteurs.wordpress.com/2020/05/22/tenebre-de-paul-kawczak

    [1] À lire ici notre recension du roman de Jason Hrivnak : https://LesImposteurs/le-chant-de-la-mutilation-de-jason-hrivnak

    [2] Nous pourrions également évoquer le Paradis qu’est pour Vanderdorpe « le giron tiède » de Manon Blanche, « terre où il eût dû mourir et où il n’avait pu naître », dont il « était déchu et banni sans possibilité de rachat » (p. 134).

    [3] La couleuvre pp. 96, 127-128 ; la vipère p. 209 ; le python pp. 227-228 ; ou encore pages 292 et 299.
    [4] Pour étayer notre analyse de cet ouvrage que nous disions écrit à la manière d’un roman du XIXème, notons que le rare ténèbre, au singulier, est attesté chez Huysmans en 1887.

    [5] L’illustration de première de couverture est l’œuvre de Stéphane Poirier.

    [6] Notons quelques occurrences du motif du labyrinthe dans le texte : « Cela, que les hommes ignorent, / ou dont ils n’ont pas idée,
 / à travers le labyrinthe du cœur,/ chemine dans la nuit. » (p. 239) ; « Congo-Minotaure » (p. 86) et « le Minotaure jaune » (p. 247) à propos de Xia Xiao.

    –-------------

    Plus son bateau remonte le fleuve et plus Claes réalise à quel point l’entreprise dans laquelle il s’est embarqué est folle. Pour dompter un continent, il convient de le découper, de tailler à même sa chair géographique. Instrument et victime de ce projet, Claes en fait les frais. Entre un Chinois maître-tatoueur, un père désespéré, un singe doté d’émotions, Verlaine saoul, Baudelaire agonisant et une foule de colons détestables, Ténèbre navigue dans les eaux troubles de la fin de siècle et impressionne par son réalisme foisonnant.

    Entrecroisant les destins et les lieux, Kawczak emporte son lecteur de la #jungle africaine aux trottoirs parisiens, en passant par une boucherie bruxelloise et l’université britannique de St Andrews. À l’image de ses personnages, Ténèbre est un livre charnel, désespéré, exalté, qui suinte d’humeurs et de transpiration. C’est le tableau grouillant d’un XIXe siècle malade, halluciné, en état d’ébriété, de délire mystique et poétique permanent.

    C’est aussi un hommage décalé au Coeur des ténèbres de Joseph Conrad, mais bien plus qu’une variation sur le thème, ce pastiche, au sens noble, trouve sa propre force dans une galerie de portraits splendides et misérables, dans l’évocation de tous ces pauvres êtres meurtris par l’amour et qui courent à leur perte avec panache.

    Ténèbre est un livre total, parfaitement maîtrisé, et dont la plus belle réussite, peut-être, est de nous faire ressentir physiquement les fièvres qu’endurent les personnages. Un livre malade, en somme, et hautement contagieux.

    Grégoire Courtois, Libraire Obliques (Auxerre)

    https://actualitte.com/article/5206/chroniques/tenebre-de-paul-kawczak-impitoyable-et-hautement-contagieux

    –------------

    "Ténèbre" : Paul Kawczak, détonnant voyageur
    https://www.ledevoir.com/lire/571423/fiction-quebecoise-paul-kawczak-detonnant-voyageur

    Le 23 février 1885, de triste mémoire, à l’issue de la Conférence de Berlin, une poignée de pays européens se sont partagé l’Afrique sans états d’âme. Une charcuterie géopolitique qui a notamment inspiré Congo au romancier français #Éric_Vuillard en 2012.

    D’un coup de baguette magique, un territoire de 2,3 millions de kilomètres carrés couvrant une bonne partie du bassin du fleuve Congo est ainsi devenu un État indépendant et la propriété privée de Léopold Louis-Philippe Marie Victor de Saxe-Cobourg-Gotha, dit Léopold II, qui a dirigé le Royaume de Belgique entre 1865 et 1909.

    Le temps de l’#exploration est fini. Livingstone est mort de la dysenterie en 1873 dans un coin reculé de l’actuelle Zambie en cherchant les sources du Nil. Pierre Savorgnan de Brazza, nommé commissaire général du Congo français en 1885, a la main trop douce aux yeux de certains. L’heure est venue de passer aux choses sérieuses.

    Une alliance inédite

    Au nom de l’exploitation effrénée du #caoutchouc et de l’#ivoire, « dans l’intérêt de la civilisation et pour le bien de la Belgique », sur un territoire 80 fois plus grand que le petit royaume belge, vont se répandre l’appât du gain, la terreur et les crimes contre l’humanité. Une alliance inédite entre le colonialisme et le capitalisme dans sa forme la plus sauvage.

    Au menu : mauvais traitements, #esclavage, #torture, #mutilations et dilatation des profits. Une aventure quasi génocidaire sans précédent, trop mal connue, alors que certains historiens estiment que l’aventure coloniale au Congo — qui ne deviendra une #colonie_belge qu’en 1908 — aurait fait 10 millions de morts. Le monarque « philanthrope » belge, lui, n’y mettra jamais les pieds.

    C’est la matière sombre, l’espèce de trou noir où convergent et qu’aspire tout le mal dont l’homme semble être capable, qui est au cœur de Ténèbre, le premier roman magistral et « détonnant » de Paul Kawczak.

    En donnant à son livre une puissance qui est à la hauteur de son sujet, le romancier sort de l’ombre avec éclat.

    Une plongée dans l’horreur

    Mandaté par #Léopold_II pour y « découper un territoire volé », Pierre Claes, un jeune géomètre belge originaire de Bruges, débarque en mars 1890 dans un port du Congo.

    Sur place, le géomètre va s’assurer les services de Xi Xiao, un ancien bourreau chinois adepte du lingchi — appelé aussi supplice des « cent morceaux » — venu tenter l’aventure africaine et qui y survit comme maître tatoueur et homme à tout faire.

    Cette méthode de torture raffinée qu’il pratiquait consistait à prélever par tranches fines les muscles et les organes du supplicié, engourdi d’opium, jusqu’au coup de grâce. Un art du dépeçage qui fait ici écho, à l’évidence, au saccage méticuleux de l’Afrique.

    « Jamais n’avait-on vu encore, à une telle échelle, d’organisation si rationnelle et si intéressée de la mort. En chaque coin du pays, des subordonnés de cet État mortifère et raciste, amorçant ce qui reviendrait, en dernier lieu, au suicide de leur propre civilisation, assassinaient par centaines de milliers des vies africaines qu’ils eurent voulu oublier dans les brumes de leur délire. Le sang et la boue se mêlaient au sol comme ces insectes qui s’aiment d’une étreinte mécanique et furieuse, se dévorant le cou, les yeux ouverts sur la mort, le fond impossible de la vie. »

    -- Ténèbre, de Paul Kawczak, page 246

    Fasciné par les photographies d’un de ces supplices, l’écrivain français Georges Bataille a voulu, lui, y voir une forme d’érotisme.

    À sa manière, l’auteur prend la balle au bond. Xi Xiao va tomber amoureux de Pierre Claes, qui deviendra la victime consentante de ce Chinois de la douleur et de son art de la « découpe humaine divinatoire ».

    « Jamais la mort n’avait tenté de s’emparer de manière aussi vivante et imaginative d’un corps. » Un destin que Paul Kawczak semble lier, si on s’autorise à lire entre les lignes — ce que la richesse du roman permet —, au « suicide » de la civilisation européenne.

    Père manquant, fils vengé

    Au même moment, dans un coin reculé du Congo, avant de croiser un couple de missionnaires anglais exaltés, des porteurs bantous, un serpent baptisé Léopold et #Paul_Verlaine lui-même, Pierre Vanderdorpe, un médecin belge au service d’un puissant de la Société belge du Haut-Congo, traîne une peine immense.

    Un temps amoureux de la mère de Pierre Claes, enfant qu’il avait adopté avant de disparaître sans se retourner et de faire de sa vie une peine d’amour, Vanderdorpe traîne ses regrets au milieu des fièvres et de la pourriture équatoriale.

    Pour ce médecin sans remèdes, « l’existence est une aberration » et l’homme avoue rechercher en Afrique la meilleure façon de mourir. Il va la trouver.

    Né en 1986 à Besançon, dans l’est de la France, après un détour par la Suède, Paul Kawczak vit à Chicoutimi depuis 2011, où il a soutenu en 2016 à l’UQAC une thèse de doctorat intitulée Le roman d’aventures littéraire de l’entre-deux-guerres français : le jeu du rêve et de l’action. Auteur de deux livres, L’extincteur adoptif (Moult éditions, 2015) et Un long soir (La Peuplade, 2017), il est depuis juin 2017 éditeur à La Peuplade.

    En fait de roman d’aventures, il ne fait aucun doute que Paul Kawczak connaît ses classiques. Ténèbre en fait la preuve, et l’écrivain lance un clin d’œil appuyé à #Joseph_Conrad, qui y fait une discrète apparition. Ce dernier fut marin polonais sur le vapeur Roi des Belges sillonnant le #fleuve_Congo, avant de devenir un écrivain anglais et de dénoncer lui-même en 1899 le régime d’exactions au #Congo dans Au cœur des ténèbres, sa nouvelle la plus célèbre. Récit de passions mortifères, d’amour sublimé, de catastrophes intimes et collectives, Ténèbre déploie avec force sa magie noire. Une grande part de la réussite du roman tient à ce que tous les fils du récit finissent par converger en une finale, disons, explosive.

    Aux commandes de ce roman sombre à l’écriture impeccable, dosant avec justesse l’action et la profondeur, les injustices et les vengeances, #Paul_Kawczak nous tient en haleine du début à la fin. Du grand art.

    #littérature #massacre #colonialisme #impérialisme

  • L’étincelle dans le vent, mais l’étincelle qui cherche la poudrière

    Dans sa préface, Feu dans la nuit rouge, Alex Januário parle de lumière, du positionnement d’insurgé et de surréaliste de Michael Löwy, de rigueur critique et poétique, de l’amour, la poésie et la liberté, « Ces trois forces que l’on retrouve comme des éléments moteurs dans chacun de ces deux champs, sont des pierres alchimiques de lumière noire, des rayons qui peuplent la nuit et les rêves, autant de rets incantatoires qui évoquent ici les images orageuses du mystère qui les entoure », des gouffres de l’âme et des mouvements révolutionnaires, des forces d’insoumission et de réenchantement, « La Comète incandescente déchire le soleil noir et s’installe dans la nuit aimante comme la lumière de la plus-réalité poétique, abrasive, transformatrice. Magique et séminale, l’illumination profane et subversive »…

    note sur : Michael Löwy : La Comète incandescente
    Romantisme, surréalisme, subversion

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/01/26/letincelle-dans-le-vent-mais-letincelle-qui-cherche-la-

    #surréalisme #romantisme #art #politique

  • « Spectacle dans un fauteuil »

    « Le Bateau Ivre » présente « Spectacle dans un fauteuil » une lecture publique des œuvres d’Alfred de Musset par Philippe Pillavoine.
    Le grand public connaît Philippe Pillavoine par exemple pour son rôle d’Edgar dans les publicités GiFi. En accueillant « Spectacle dans un fauteuil », faites leur découvrir la passion de Philippe Pillavoine pour les lettres et poésies françaises du XIXème siècle et le courant Romantique... https://www.silencecommunity.com/shop/fr/spectacles-pour-organisateurs-fr/54-laurenzaccio-spectacle-dans-un-fauteuil-fr.html

    #lecture #lecture_publique #bibliothèques #médiathèques #point_lecture #Musset #Alfred_de_Musset #de_Musset #oeuvres #poésie #prose #théâtre #écrivain #poète #lecteur #Philippe_Pillavoine #Pillavoine #Le_Bateau_Ivre #Romantisme

  • De l’idéologie romantique au travail conjugal – prendre soin du conjoint au détriment de soi ? | Une sociologue chez le coiffeur
    https://systemececilia.wordpress.com/2018/04/08/de-lideologie-romantique-au-travail-conjugal-prendre-soin-

    Dans plusieurs articles, j’ai réfléchi à l’idéologie romantique et j’ai parlé un peu de mes expériences et celles de mes proches concernant les relations amoureuses hétérosexuelles. En les relisant, et en lisant l’article de My Sage Diary sur le mythe de l’amour romantique comme un événement transcendant, magique, qui va illuminer notre vie et qui va nous permettre de devenir une meilleure version de nous-mêmes ; je me suis dit qu’ils s’inscrivaient dans la même logique, et je me suis dit qu’il y avait quelque chose à creuser pour la mettre au jour.

    #couple #féminisme #amour #romantisme #travail_conjugal #célibat

    • #hétérosexualité #sexisme #injonction #travail_sexuel (Elle connait pas Paola Tabet mais c’est elle qu’il faut lire sur le travail sexuel)
      #domination_masculine

      Ca me rappel le slogan féministe : les femmes ont besoin des hommes comme les poissons de bicyclettes.

      Sinon pour la fin « les femmes qui renoncent à la vie en couple » ca donne un coté regret. Choisir le célibat n’est pas un renoncement. C’est plutot le couple hétéro que je verrait comme un renoncement, puisqu’une femme en couple renonce souvent à sa carrière, son corps, son nom, s

      Par rapport à l’éducation c’est un peu comme si on apprenait aux femmes à aimer l’amour et aux hommes à le haïr. Dans les blagues misogynes sur le mariage, les hommes sont sensé entré dans une sorte de prison monogame ; « ils se font passé la corde au cou » et ils célèbrent des « enterrement de vie de garçon » tandis que les femmes sont sensé vivre « le plus beau jour de leur vie » alors que c’est elles qui signent pour leur asservissement.

  • La culture du viol et la poésie.

    Je voulais moi aussi
    Un peu de rouge sur mes lèvres
    Alors je l’ai embrassée.

    Grand prix de poésie RATP décerné à Hippolyte Bruneau, 17 ans, Neuilly-sur-Seine.

    #culture_du_viol #romantisme #sexisme

    Comme je suis très romantique et poète aussi j’ai fait un petite réponse a cet agresseur sexuel de 17 ans qui réside à Neuilly-sur-seine :

    Je voulais moi aussi
    Un peu de rouge sur mes genoux
    Alors je lui ai latter les couilles jusqu’au sang.

  • Holidays in the #Highlands. The development of mass tourism in the 18th and 19th centuries

    Long weighed down by historical prejudice, the Highlands slowly started to attract the public’s interest from the mid-18th century onwards. With the development of mass tourism, public perceptions of the Scottish region gradually improved, fostering its integration within Great Britain.

    http://www.booksandideas.net/Scottish-Tourism.html
    #Ecosse #tourisme #tourisme_de_masse #géographie_culturelle

    L’Invention de l’Écosse. Premiers touristes dans les Highlands

    Que serait l’Écosse sans #Walter_Scott ? Sous sa plume, l’histoire tourmentée de la région devint #légende. Et ses lochs insondables, ses montagnes battues par les éléments, ses ruines « gothiques », son peuple aux coutumes archaïques l’incarnation d’un passé grandiose. Au XVIIIe siècle, lettrés, curieux, explorateurs et amateurs du premier #romantisme sont ainsi, peu à peu, partis à la découverte des Highlands. En quelques années, cet attrait pour la nature sauvage en a fait la destination la plus prisée des Britanniques. Sur le terrain, on se confronte avec étonnement aux « indigènes », on s’émerveille, on apprend l’art du loisir et du voyage : de nouvelles routes surgissent, de nouvelles auberges, des circuits balisés ; une économie du loisir se met en place. Pour le plus grand profit des habitants. Et du royaume tout entier, qui voit ainsi la pacification de contrées hostiles à la Couronne.


    http://www.editions-vendemiaire.com/catalogue/collection-chroniques/l-invention-de-l-ecosse-premiers-touistes-dans-les-highlands-m
    #identité_nationale #nationalisme #livre #montagne

  • Après celui à Roman Polanski, l’hommage de la Cinémathèque française à Jean-Claude Brisseau fait polémique
    http://www.huffingtonpost.fr/2017/10/30/apres-celui-a-roman-polanski-lhommage-de-la-cinematheque-francaise-a-

    La Cinémathèque française va peut-être devoir s’expliquer une nouvelle fois. Alors que l’organisation d’une rétrospective consacrée à Roman Polanski est vivement critiquée, notamment à travers une manifestation ce lundi 30 octobre, une nouvel événement organisé par l’institution culturelle parisienne fait déjà grincer des dents. Elle prévoit en effet d’honorer, en janvier, le travail du cinéaste Jean-Claude Brisseau, condamné pour harcèlement sexuel puis agression sexuelle.

    L’événement a été dénoncé par la féministe Laure Salmona, à l’origine de la pétition lancée le 25 octobre et signée par plus de 28.000 personnes pour demander l’annulation de la rétrospective de la Cinémathèque française consacrée à Polanski. « Il est temps d’en finir avec la culture du viol (...) et l’impunité des hommes célèbres », écrivait-elle, regrettant que l’on mette en lumière le réalisateur franco-polonais, accusé de viols et d’agressions sexuelles.

    « Donc si je comprends bien, la thématique choisie pour 2017/2018 c’est ’violeurs et agresseurs sexuels’ ? », écrit-elle à l’adresse de la Cinémathèque française, dans un tweet publié le 26 octobre.

    « On reverra ou l’on découvrira l’œuvre mélodramatique et engagée, romantique et érotique, philosophique et sensuelle de Jean-Claude Brisseau », écrit la Cinémathèque.

    #romantisme #érotisme #sensualité #viol #domination_masculine #troll #misogynie #antiféminisme #masculinisme #cinéma #culture_du_viol #grand_homme #deni #violences_sexuelles #symbole #fraternité

    • Il n’y a « curieusement » jamais d’étude sur le type de musique qu’une femme devrait faire écouté à un homme pour lui faire faire ce qu’il n’a pas envie de faire.

      J’aimerais bien savoir par exemple quelle musique il faut mettre pour que les homme romantiques fassent leurs tour de corvées de chiotte comme tout le monde. C’est un des grands mystères de l’univers qu’il est beaucoup plus urgent de résoudre que celui d’une nouvelle méthode de domination pour les hommes.

      En tout cas je saurais désormais quelle entourloupe me prépare un homme qui m’inflige du Chopin. Mais j’avoue qu’on me met pas du Chopin longtemps qu’on sois un homme ou une femme.

      #amour #séduction #hétérosexualité #patriarcat #musique #sexisme #manipulation #romantisme

  • A l’école de la Fraternité Saint-Pie-X : la Révolution, cette imposture satanique tempsreel.nouvelobs - Doan Bui - 1 er Juin 2017

    Ils se disent « tradis » mais leur idéologie frise parfois l’intégrisme. La Fraternité Saint-Pie-X, cette communauté de catholiques fondée par Mgr Lefebvre, a été exclue du Vatican en 1988. Dans cette enquête en plusieurs volets, « l’Obs » s’intéresse aux écoles de la « Tradition ». Glaçant.

    C’est un chantier qui avait été lancé par Najat Vallaud-Belkacem, lors de son passage au ministère de l’Education nationale : durcir les modalités d’inspection des écoles privées hors contrat, restées longtemps hors des radars de l’institution. Une drôle de galaxie, mêlant école catholiques tradis, écoles privées musulmanes, Montessori ou Steiner.

    A « l’Obs », nous nous étions intéressés au cas des écoles privées musulmanes, et avions notamment raconté le long feuilleton occasionné par la fermeture de l’école Al-Badr à Toulouse.
    . . . . . . .
    Comment reconnaître la race blanche ?
    La dizaine de rapports d’inspection que nous avons pu consulter permettent en tout cas d’aller faire un petit tour de France d’une pédagogie pour le moins... originale !

    Dans cette école en Bretagne, les polycopiés du cours expliquent que « le judaïsme est réprouvé depuis la mort de Notre seigneur » et fustigent « les sectes juives » qui régnaient au moment « de la venue de Notre Seigneur ». Il critique aussi le Coran qui « veut ruiner le dogme du christianisme » et explique que « la civilisation musulmane est stérile ». En Alsace, des lycéens commentent des textes de Brasillach et Maurras et l’école fait l’impasse sur la préhistoire et Darwin. Autre dada des écoles de la Fraternité : le maréchal Pétain. Dans cette école des Yvelines, on apprend en cours que « Pétain a sauvé la France », tandis que les « ingrats ont fui en Angleterre ». L’inspectrice note que, depuis son passage, la mention « ingrats » a été remplacé par « résistants ».

    Un proche de la FSSPX, qui connaît bien ses écoles et souhaite rester anonyme, raconte :
    « Il y a 20 ans, il y avait une école qui affichait encore le portrait du maréchal Pétain dans les classes. Ils ont dû les retirer, depuis. Mais l’idéologie est restée. »
    Ailleurs - un pensionnat près d’Angers - les gamins font l’apologie de la peine de mort dans leurs copies de français. Ânonnent en histoire que la Révolution est une « imposture d’essence satanique », idéologie néfaste qui est « l’essence même de la Déclaration de droits de l’homme » :

    « Deux religions s’affrontent : le catholicisme et la religion des droits de l’homme. Reste à s’expliquer comment celle-ci a pu arriver aux horreurs commises par la Révolution et au génocide vendéen. La révolution n’est pas seulement l’auteur du premier génocide des temps moderne, mais elle est aussi responsables de tous les génocides qui suivent. »

    En « éducation civique », on apprend à « reconnaître la race blanche ». Extrait d’une copie notée 18/20 : « Ce que je trouve bizarre c’est d’être mélangé à une population multinationale, d’avoir toutes les cultures, sauf la française, car elle disparaît. »
    
Autre perle, ce bout de cours, pris en notes, par un élève de seconde (avec fautes d’orthographe d’origine) sur le romantisme :
    « Plus que le romantisme, c’est la révolution elle-même qui est grotesque et risible, puisqu’elle engage l’âme humaine dans la voie de l’erreur et du mensonge. Les philosophes des lumières excercent sur leur sciècle un terrorisme intellectuel, au service de leur idéologie hatée (athée !!!), anti catholique et monarchistes [...] La littérature qu’ils promeuvent est aussi sèche et stérile qu’est sistématique leur pensée. »
    Fillettes voilées et manuels édités chez « Clovis »

    Les sites web des écoles, avec parfois des vidéos de présentation, ne sont pas moins éloquents. Ici, l’abbé directeur d’une école en Lorraine rappelle que « le rôle de la femme est d’être mère et épouse ». Là, on déplore « la perversion du monde moderne ». La FSSPX utilise pourtant abondamment internet, que ce soit dans des forums catholiques « tradis », ou sur son site pour promouvoir ses écoles. Exemple, cette vidéo de 2013 vantant une école de Versailles de la Fraternité. Impossible de ne pas remarquer les fillettes et leurs cheveux recouverts d’un foulard, pendant le catéchisme. La tenue des paroissiennes adultes. Normal.

    A la FSSPX, on suit à la lettre le précepte de Saint-Paul : « La femme doit avoir sur la tête un signe de soumission ». Pas l’homme, en revanche, car il est « l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme ». Quant à la tenue « immodeste », c’est évidemment un « péché mortel ». Moment croustillant, toujours dans la vidéo, quand l’abbé conspue l’école publique où l’on dispense, selon lui, des « cours sur la théorie du genre dès la maternelle » ou « sur Darwin et l’évolutionnisme », ce qu’il considère comme « une destruction de l’intelligence, un formatage idéologique pour une nouvelle religion, celle de Vincent Peillon ». 

    On n’est jamais mieux servi que par soi-même. La Fraternité a donc sa propre maison d’édition, nommée Clovis, qui édite ses manuels. Nous nous les sommes procurés. C’est édifiant. On y explique « pourquoi nous n’étudions pas la préhistoire », on conspue les « francs-maçons » et les « philosophes des Lumières dépravés » qui ont tenté de salir « le bon clergé ».

    Préface du manuel d’histoire enseigné dans les écoles de la FSSPX. (Editions Clovis/L’Obs)


    Dans le chapitre sur les Mérovingiens, la naissance de l’islam est évoquée ainsi : 
    « Alors que les Mérovingiens étaient en pleine décadence, au VIIe siècle, un événement très grave survint en Arabie : un conducteur de caravanes, Mahomet, disciple d’un rabbin, marié à une juive, inventa une nouvelle religion démarquée de la Bible. Non content de convertir ses compatriotes à la religion d’Allah, Mahomet prêcha la guerre sainte. [...] Fanatisés, les Arabes se ruèrent sur l’Afrique du Nord, où ils détruisirent toutes les traces de civilisation chrétienne [...] Les Arabes avaient envahi la France. »

    Soupir de soulagement, quand enfin survient 732 et Charles Martel ! « La France fut ainsi sauvée de l’esclavage auquel les musulmans soumettaient les chrétiens », peut-on lire... Et de regretter dans l’avant-propos :
    « Trop d’enfants ne savent plus qu’être Français, c’est hériter d’une civilisation chrétienne qui a fait de la Fille aînée de l’Eglise, un des plus beaux pays du monde. »

    Doan Bui
    Surtout, lire l’intégralité de l’article : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20170529.OBS0027/a-l-ecole-de-la-fraternite-saint-pie-x-la-revolution-cette-impo

    #intégrisme #religion #Fraternité_Saint-Pie-X #voile #Ecole #notation #pétain #génocides #race_blanche #Clovis #Romantisme #Ecole_Publique #Mérovingiens #Islam #Histoire #Charles_Martel #Darwin #Mérovingiens #Histoire

    @LaHorde @Pedro

  • « Grandeur et limites du romantisme révolutionnaire », par Anselm Jappe, 2011
    http://www.palim-psao.fr/article-grandeur-et-limites-du-romantisme-revolutionnaire-anselm-jappe-11

    Le romantisme a longtemps été considéré, à gauche notamment, comme une critique réactionnaire de la modernité. On disqualifiait par là toutes les potentialités émancipatrices de cette tradition. a critique romantique des conséquences aliénantes de la production capitaliste sur la vie quotidienne ne constitue-t-elle pas pourtant une possible ressource pour la contestation théorique et politique du capitalisme ? Anselm Jappe se propose ici d’examiner le romantisme dans sa diversité et ses contradictions, d’en souligner la dimension critique, mais aussi l’ambivalence et les insuffisances, à travers la lecture de deux ouvrages de Michael Löwy et Robert Sayre, Esprits de feu. Figures du romantisme anticapitaliste (éditions du Sandre, 2010) et Révolte et mélancolie. Le romantisme à contre-courant de la modernité (Payot, 1992).

    http://data.over-blog-kiwi.com/1/48/88/48/20170220/ob_2c4dc8_grandeur-et-limites-du-romantisme-revo.pdf

    #Anselm_Jappe #romantisme #progressisme #réaction #critique_techno #capitalisme #anti-industriel

  • • L’artiste russe qui « désarme » les policiers de Poutine
    https://unpointculture.com/2016/10/11/lartiste-russe-qui-desarme-les-policiers-de-poutine

    Bouche cousue, le corps nu enroulé dans du fil barbelé, l’oreille coupée comme Van Gogh… Piotr Pavlenski ne recule devant rien pour éveiller les esprits dans la Russie d’aujourd’hui. Il est venu présenter un livre d’entretiens à l’École des beaux-arts de Paris dans lequel il dévoile son « art politique » et son envie de libérer les habitants de son pays.

    • Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Piotr_Pavlenski
    • Le cas Pavlenski (livre) : http://www.louison-editions.com/books/le-cas-pavlenski
    • Interview sur RFI : http://www.rfi.fr/culture/20161024-artiste-piotr-pavlenski-forcer-le-pouvoir-russe-faire-art-politique
    • Et sur France Culture : https://www.franceculture.fr/personne/piotr-pavlenski

    #russie #art #performance

  • Combattre pour des idées – Au sujet du #romantisme révolutionnaire
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2016/06/12/combattre-pour-des-idees-au-sujet-du-romantisme-revoluti

    “Combien de ces choix sont en réalité surtout motivés par un sentiment d’appartenance à un groupe, un plaisir de participer à des moments rares, de partager des références communes, des haines et des bonheurs avec ses camarades ? Et combien d’autres … Continue reading →

    #ANTICAPITALISME #critique #luttes #matérialisme #militantisme #pensé_critique #politique #ré-enchanter

  • Campagne de pub sexiste des biscuits Dandoy pour la Saint-Valentin | Sans Compromis
    https://sanscompromisfeministeprogressiste.wordpress.com/2016/02/11/campagne-de-pub-sexiste-des-biscuits-dandoy-pour-la-saint-valentin
    https://sanscompromisfeministeprogressiste.files.wordpress.com/2016/02/12669472_821974967931457_716708894582548483_n.jpg?w=788

    « Il ne s’agit pas de l’image de la femme objet. Il ne faut pas le prendre au premier degré. Il s’agit d’un cœur posé sur une femme. Ce n’est pas sexiste. Cela parle d’amour et de #romantisme », poursuit notre interlocuteur.

    #sexisme

  • Pierre Barbéris, lecteur militant
    http://www.laviedesidees.fr/Pierre-Barberis-lecteur-militant.html

    Introducteur de la #critique marxiste en France, Pierre Barbéris, disparu l’an dernier, avait renouvelé la connaissance des modernités littéraires. Les propositions de ce pédagogue engagé, défendant le retour au texte, ont stimulé toute une génération de lecteurs.

    Essais & débats

    / #littérature, #communisme, critique, #Balzac, #romantisme, #marxisme

    #Essais_&_débats

  • Koizora (2007) : quand le #romantisme justifie les violences faites aux femmes
    http://www.lecinemaestpolitique.fr/koizora-2007-quand-le-romantisme-justifie-les-violences-faites-

    Koizora, littéralement ciel de l’amour, est un #film_japonais sorti en 2007, de type romance dramatique, à destination du public féminin et adolescent. Suite à un énorme succès (troisième place au box-office, 3 millions de spectateurs en salles), la franchise fut déclinée en drama, en manga, en dramas étrangers … Le film est lui-même l’adaptation […]

    #Cinéma #grossesse #harcèlement #ijime #maternité #patriarcat #soumission_sexuelle #traditionalisme #viol #viol_collectif #violence_conjugale #violences_contre_les_femmes #virilisme

  • La Toscane ou l’« Italie de l’Italie »
    http://www.laviedesidees.fr/La-Toscane-ou-l-Italie-de-l-Italie.html

    Comment la Toscane a-t-elle séduit les voyageurs du monde entier ? Dans un livre classique, l’historien Luigi Mascilli Migliorini montre comment, à partir des années 1760, la région a acquis une image positive et une densité historique, jusqu’à faire de Florence une nouvelle Athènes.

    Livres & études

    / #voyage, #romantisme, #histoire_de_l'art

    #Livres_&_études

  • La Mort de l’imagination
    http://www.nonfiction.fr/article-7168-dossier___la_mort_de_limagination.htm

    Le philosophe Jean Baudrillard n’est pas très optimiste sur notre capacité à imaginer, aujourd’hui. Selon lui, la faute en incombe à une réalité envahie par un monde virtuel, hyperréel : « Ainsi avons-nous investi la réalité de tout notre imaginaire, mais c’est cet imaginaire qui est en train de s’évanouir, car nous n’avons plus l’énergie d’y croire. [...] C’est le trop de réalité qui fait qu’on y croit plus. Saturation du monde, saturation technique de la vie, excès de possibilités, d’actualisations des besoins et des désirs. Comment y croire, dès lors que la production de réalité est devenue automatique ? Le réel est asphyxié par sa propre accumulation. Plus moyen que le rêve soit l’expression d’un désir, puisque son accomplissement virtuel est déjà là. » . Ecrit il y a dix ans, ce constat visionnaire est aussi désolant que déterminant. Mais est-il vrai ?

    #Emmanuel_Kant #Imagination #Jean_Baudrillard #Philosophie #Romantisme #Réel #Virtuel

  • #Chateaubriand, #MOT, p. 129
    http://www.gutenberg.org/files/18864/18864-h/18864-h.htm

    Notre principal désennui consistait à nous promener côte à côte dans le grand Mail, au printemps sur un tapis de primevères, en automne sur un lit de feuilles séchées, en hiver sur une nappe de neige que brodait la trace des oiseaux, des écureuils et des hermines. Jeunes comme les primevères, tristes comme la feuille séchée, purs comme la neige nouvelle, il y avait harmonie entre nos récréations et nous.

    #nature #romantisme

  • La fabrication artisanale des conforts affectifs
    http://infokiosques.net/lire.php?id_article=1042

    Alors oui, je me rends bien compte que le désir de sexe c’est pas aussi anodin qu’une envie de biscuits, c’est un peu plus impliquant. Certaines de mes relations amicales se sont réellement épanouies seulement à partir du moment où toute ambiguïté de désir a pu être écartée. Et par ailleurs, d’autres relations se sont accompagnées de méfiance suite à l’expression de mon désir. Pourtant je continue à penser que c’est bien pratique de faire des propositions un peu directes sans enrober le tout d’un espèce de papier cadeau poétique. Ça a le mérite d’essayer de démystifier la sexualité, de rendre plus clair ce qui est de l’ordre du désir, et de tenter de dissocier les gestes de tendresse ou les jeux corporels et sexuels, des grands états amoureux. Je rencontre rarement des personnes qui expriment clairement leurs désirs. Bien souvent ce sont des imaginaires romantico/amoureux qui sont utilisés en guise de préliminaires pour faire des propositions de sexe. Moi ça ne me fait pas vraiment rêver. Ça me fait penser à de la publicité mensongère, une manière d’évoquer son désir tout en refusant de le nommer, voir même de le faire passer pour autre chose qu’une envie de faire du sexe.

  • De l’ordinaire au bizarre. Le fantastique dans le romantisme noir - raison-publique.fr
    http://www.raison-publique.fr/article625.html

    La nouvelle méconnue de Poe « L’Ange du bizarre » peut être interprétée comme une véritable théorie du fantastique. Son titre est également celui d’une récente exposition au musée d’Orsay (du 5 mars au 23 juin 2013) [1] qui mit brillamment en images les différents aspects du registre.

    Le fantastique, contrairement au merveilleux [2], joue sur la difficile distinction entre réel et irréel. Au lieu d’une discontinuité franche entre l’ordinaire et l’extraordinaire, il élabore un fondu, un flou des frontières qui inscrit tout événement étrange dans le banal. A aucun moment il n’est possible d’identifier le surnaturel et de le circonscrire hors du naturel. Pas de saut dans la nature donc, pour introduire le fantastique. C’est la raison pour laquelle l’étrange n’est pas le magique ou le fabuleux ; il n’existe pas sans une croyance maintenue dans le régulier. Qualifier un fait d’étrange n’est précisément pas le considérer comme inexplicable ou surnaturel : cela implique qu’on continue à croire en la régularité malgré l’irruption apparente de l’extra-ordinaire. Il ne s’agit donc pas de quitter le terrain de la rationalité. Est seulement constaté un fait dont on considère qu’il n’est pas immédiatement laminé par elle dans le banal cours des choses. La raison touche ici une limite sans réellement y croire : le retour du régulier et du régulé n’est qu’une question de temps, et l’exception apparente n’est due qu’à notre ignorance (provisoire). Comment, alors, percevoir l’étrange ? Croire au bizarre en tant que tel, et non comme un simple résidu, territoire non encore conquis de l’ordinaire ?

    C’est justement l’expérience que devra faire le narrateur de la nouvelle de Poe. On le trouve dans les premières lignes du texte plongé dans une torpeur causée par une indigestion alimentaire et intellectuelle. Il découvre alors un article relatant la mort d’un homme, mort dont les circonstances sont particulièrement cocasses. Cette lecture provoque une grande colère en lui ; à partir de maintenant, il refusera les « accidents bizarres » et niera le « singulier ». C’est précisément à ce moment-là qu’apparaît l’ange du bizarre, dont le rôle dans la nouvelle sera de harceler le narrateur jusqu’à ce qu’il admette l’existence de l’étrange. On découvre alors que comprendre le bizarre n’est rien d’autre qu’assembler autrement les éléments du réel ; la perception même de l’ange en atteste, tant pour le narrateur que pour le lecteur. En effet, le narrateur ne peut voir l’ange que s’il découpe le réel autrement ; celui-ci est comme une figure d’Arcimboldo, composé par ce qui est d’ordinaire séparé : son corps est une pipe à vin, ses bras sont des bouteilles... Il ne se détache de l’environnement que si sont rassemblés des éléments que l’on considère en général isolément.

    #littérature
    #Poe
    De l’ordinaire au #bizarre. Le #fantastique dans le #romantisme-noir