• Communiqué de l’Association Mémoire Vive/Memória Viva à l’occasion de la projection du film « Le bateau en carton » de José Vieira à la FNASAT le 17/12/2013

    Ce film établi un certain parallèle entre les parcours d’immigration des portugais et algériens dans les années 60 avec celle des roms roumains aujourd’hui.

    D’un bidonville à l’autre, les histoires se ressemblent et l’Histoire (celle qui dit avoir un grand « H ») semble se répéter pour ceux qui ne peuvent que chercher ailleurs ce qu’ils ne peuvent acquérir « chez eux ».

    https://www.memoria-viva.fr/nous-nous-souvenons-des-annees-de-boue

    #immigration #bidonville #roms #portugais #algériens

  • Des lieux pour apprendre et des espaces à vivre : l’#école et ses périphéries. Les dehors et les ailleurs

    Quelle approche géographique des #territoires_scolaires ? [Texte intégral]
    Exemple à partir de la cartographie des établissements du 2nd degré à #La_Réunion
    What geographical approach to school territories ? An example from the map of secondary schools on the island of Reunion
    Sylvain Genevois

    #Roms et #Voyageurs : quand les enjeux spatiaux s’invitent à l’école [Texte intégral]
    Roma and Travelers : when space challenges come to school
    Aurore Lecomte

    Les différences nationales de désignation et représentation des déplacements occasionnels des classes dans les pays d’Europe [Texte intégral]
    National differences in the designation and representation of the occasional displacing of classes in European countries
    Xavier Michel

    Images d’espaces / espaces en #images [Texte intégral]
    Étudiants, enseignants débutants, formateurs et espaces d’apprentissage
    Images of spaces / spaces in images. Students, newly qualified teachers, lecturers and learning spaces
    Jean-François Thémines et Anne-Laure Le Guern

    Les effets d’un espace d’apprentissage délocalisé : analyse d’un espace scénique [Texte intégral]
    The effects of a relocated learning space : analysis of a scenic space
    Claire de Saint Martin

    Étranges #stages à l’étranger. Quand le #Covid-19 reconfigure les #apprentissages « #Hors_les_murs » [Texte intégral]
    Strange internships abroad. When the Covid-19 reconfigures “Outside the walls” learning
    Dominique Chevalier

    Etudier et se rencontrer au sein d’une société divisée, perspectives de territoires d’apprentissage chypriotes [Texte intégral]
    Studying and meeting in a divided society : prospects for Cypriot learning territories
    Marie Pouillès-Garonzi
    #Chypre

    Ouvrir l’École sur son espace proche : enjeux de la #territorialisation de l’enseignement de la géographie dans le secondaire en #Nouvelle-Calédonie [Texte intégral]
    Opening up the School to its immediate surroundings : territorialisation challenges of geography teaching in secondary schools in New Caledonia
    Amandine Touitou, Isabelle Lefort et Séverine Ferrière

    Les trajets domicile-école des élèves de primaire peuvent-ils constituer un point de départ pour construire des apprentissages spatiaux ? [Texte intégral]
    Can the home to school journeys of primary school children constitute a starting point for building spatial learning ?
    Elsa Filâtre

    https://journals.openedition.org/geocarrefour/15007
    #revue #géographie

  • La Cour suprême hongroise désavoue Orbán sur une affaire de #ségrégation anti-Roms
    https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/justice-la-cour-supreme-hongroise-desavoue-orban-sur-une-affa

    La plus haute juridiction magyare vient de confirmer l’indemnisation de soixante enfants #roms séparés des autres élèves sur des bases ethniques entre 2003 et 2017 dans une école du nord-est de la #Hongrie. Un camouflet pour le pouvoir.

  • Dans les platz, la souffrance silencieuse des Rroms | Coline Béguet
    https://www.bondyblog.fr/societe/migrations/dans-les-platz-la-souffrance-silencieuse-des-rroms

    Des revenus en berne, une sécurité sanitaire lacunaire, des problèmes d’alimentation, d’hygiène et d’éducation… Les bidonvilles rroms et leurs habitants sont parmi les victimes les plus spectaculaires de la crise que nous vivons. Peu impactés par le virus en lui-même, ils le sont de manière violente par ses conséquences. Récit. Source : Bondy Blog

  • Les #Roms souffrent du « #racisme_environnemental » de l’UE, conclut le rapport | Nouvelles du monde

    Un rapport conclut que les communautés roms d’#Europe vivent souvent sur des terrains vagues pollués et manquent d’#eau_courante ou d’#assainissement à cause du « racisme environnemental ».

    Le #Bureau_européen_de_l'environnement (#EEB), un réseau paneuropéen d’ONG vertes, a constaté que les communautés roms étaient souvent exclues des #services_de_base, tels que l’#eau_potable courante, l’assainissement et la collecte des #ordures, tout en vivant fréquemment sur ou à proximité de certains des sites les plus sales de Europe, comme les #décharges ou les #terrains_industriels contaminés.

    Jusqu’à 10 millions de Roms vivent en Europe, dont 6 millions dans les États membres de l’UE. Bien que leur exclusion sociale soit documentée depuis longtemps, les chercheurs du BEE disent que le déni des services de base et l’exposition à la pollution ont été négligés.

    L’EEB, en collaboration avec des chercheurs d’Europe centrale et orientale, a trouvé 32 cas de « racisme environnemental » dans cinq pays européens : #Hongrie, #Bulgarie, #Roumanie, #Slovaquie et #Macédoine_du_Nord. Les chercheurs se sont également appuyés sur les travaux existants sur les conditions de vie des Roms en #Bosnie-Herzégovine, en #Serbie, au #Monténégro et au #Kosovo.

    L’absence d’eau, d’assainissement et de collecte des ordures a été un problème dans plus de la moitié des études de cas, comme #Stolipinovo en Bulgarie, la plus grande colonie rom d’Europe et une partie de la ville de #Plovdiv. On estime qu’environ 60000 personnes vivent dans le quartier, mais beaucoup sont coupées des services d’eau courante et d’assainissement du reste de Plovdiv, capitale européenne de la culture en 2019.

    En Hongrie, l’accès à l’approvisionnement public en eau de certaines communautés roms a été fermé pendant les vagues de chaleur estivales – des décisions ont touché 800 personnes à #Gulács en août 2017 et 1 500 habitants de #Huszártelep en 2013. La ville du nord de la Hongrie d’#Ózd a reçu près de 5,5 millions d’euros (£ 4,8 m) de la Suisse pour améliorer l’approvisionnement en eau courante des communautés roms, mais les chercheurs ont déclaré que beaucoup n’avaient pas bénéficié du programme. Les autorités ont affirmé que les ménages roms n’avaient pas payé leurs factures.

    Des recherches antérieures ont conclu que seulement environ 12% des communautés roms avaient des toilettes à chasse d’eau et des systèmes de drainage fonctionnels.

    Pata-Rât, à la périphérie de Cluj-Napoca, dans le nord-ouest de la Roumanie, est connue pour son architecture gothique et ses palais baroques.

    https://www.villagefse2016.fr/les-roms-souffrent-du-racisme-environnemental-de-lue-conclut-le-rappo

    #exclusion #eau_potable #accès_à_l'eau

    ping @albertocampiphoto

  • AYS Daily Digest 10/04/2020: Police violence in Serbian refugee camp

    Feature
    The Asylum Protection Center in Serbia reports that a 14-year-old boy from Syria approached camp administrators at the Krajaca refugee camp, located 10km from Belgrade, to request his pyjamas but was then physically assaulted by the employee.
    The news of the young boy’s assault by the staff at the refugee camp angered many of the camp’s residents, who headed to the gate of the camp to complain and wait for the police under the belief that the police would assist them in seeking justice.
    At 3 pm a large group of police officers arrived at the camp entrance, with initial reports indicating the arrival of 10 police cars. An announcement rang out across the camp demanding that everyone return back to their rooms.
    The police marched through the camp and started to arrest people. It is believed they were using a list provided by the camp officials to find and locate individuals. Reports from inside the camp indicate the police used gas and excessive violence resulting in multiple injuries including a suspected broken arm. The videos show people including women and children running from their buildings coughing and covering their faces because of the gas, with one woman fainting outside the building.
    The Asylum Protection Center reports the camp residents did not get an explanation of what the gas was and why the use of this gas and violence was necessary. Two buses of people were taken from the camp, but it is unclear as to why or where they were taken.

    Greece
    After placing two refugee and migrant camps into lockdown, the Greek health authorities have additionally placed quarantine measures onto a Roma settlement in Larissa. The Roma settlement houses an estimated 3,000 people of which 18 people have so far tested positive.
    Speaking to the state-run Athens-Macedonian News Agency, Mayor Apostolos Kalogiannis said this incident “confirms the worst-case scenario”.
    Info migrants have recently published a list of helpful services, NGOs and aid groups that migrants and refugees can turn to in times of need. The full list includes organisations that can assist unaccompanied minors, help facilitate medical care for people without documents, provide food distribution and general outreach.
    Caritas Greece: The Catholic charity provides social support services to migrants and refugees. Their activities include the distribution of food and clothes as well as educational and psychological support services. The main office is in Athens, and 10 additional regional offices are spread throughout Greece. Contact them on Facebook — CaritasHellas — or call +30 210 52 47879.
    Médecins Sans Frontières (MSF) has expanded its activities in Greece in response to COVID-19. The organization is active on Lesbos and Samos as well as in Athens. Their activities include “vaccinating migrant children against common childhood diseases, providing sexual and reproductive healthcare, treating chronic diseases and providing care for victims of torture and sexual violence.” Contact MSF on Facebook or call +30 21 0520 0500
    Solidarity Clinics (KIFA): The solidarity clinics operate throughout Greece and are funded by NGOs and private donations. They offer free treatment and medicines to undocumented migrants as well as to people who have insurance but still cannot afford medication.
    For a full list of organisations please follow the link:
    Help for refugees and undocumented migrants in Greece
    Many migrants and refugees are struggling to get by in Greece. The coronavirus pandemic has made things even worse, as…

    Following the death of a young boy in the Moria camp, hundreds of people have decided to peacefully protest against the camp’s current security situation. Demonstrators held banners saying “Moria is not safe for Hazara people” and “We want rights and security”. The anger and frustration of the camp residents come after a continuing deterioration of the situation within the camp, with three tents having caught fire and one young boy tragically dying within the last 24 hours.
    Videos uploaded by the Moria Corona Awareness team show people peacefully sitting on the ground. One participant of the protest explains:
    “We are here together to make a peaceful demonstration, as there are a lot of problems inside the camp. So we don’t want any more fighting, war and anarchism inside the camp. So our demand from the Greek organizations, the Greek government, from UNICEF and other organizations that are all working for the refugees, our demand is that Moria is not safe for every refugee from every camp. Last night we lost a young boy, a minor aged 16 because we didn’t have good medical care here, the boy was bleeding a lot. Because of the bleeding, he died.”

    https://medium.com/are-you-syrious/ays-daily-digest-10-04-2020-police-violence-in-serbian-refugee-camp-71f045fa

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Serbie #Krnjaca #Incident #Révolte #Grèce #Roms #Larissa #Moria #ilesgrecques

  • Romani People: We’ll Starve to Death if We Don’t Die from Coronavirus- English Bianet

    Cem Pekbalıkçı, the chairperson of the İzmir Romanis Education, Youth and Culture Association, also says that Romanis were not able to continue working in daily labor jobs where they would make 40 to 50 lira (1 US dollar=6.70 lira) after the epidemic began.

    “They faced the violence of poverty and realized that the virus was the cause of it,” he says, adding that Romanis wouldn’t have sufficient nutrition in even normal times due to poverty and their immune systems are weak.

    #Covid-19#Turquie#Minorités#Roms#Pauvreté#Liberté#Réfugiés#migrant#migration

    https://bianet.org/english/society/222619-romani-people-we-ll-starve-to-death-if-we-don-t-die-from-coronavirus

  • #Coronavirus en #Grèce : un camp de Roms en #quarantaine

    Un #campement de #Roms a été placé en quarantaine pour deux semaines dans le centre de la Grèce après plusieurs cas de #contamination par le nouveau coronavirus parmi ses habitants, ont annoncé les autorités locales.

    Un campement de Roms a été placé en quarantaine pour deux semaines dans le centre de la Grèce après plusieurs cas de contamination par le nouveau coronavirus parmi ses habitants, ont annoncé les autorités locales.

    La décision a été prise jeudi soir après des tests qui se sont avérés positifs effectués sur une dizaine de personnes dans le campement de #Nea_Smyrni près de #Larissa, à 354 km au nord d’Athènes.

    « Il y aura des tests dans toute la zone qui est bouclée », a expliqué vendredi au quotidien Proto Thema le gouverneur local Costas Agorastos. D’autres communautés Roms de la zone seront également soumises à des tests, a-t-il ajouté.

    Yiorgos Vassilopoulos, le médecin en chef à l’hôpital de Larissa, a averti que le camp pourrait être « débordé » en cas de propagation du virus dans la communauté.

    La propagation du virus y est d’autant plus dangereuse que les Roms « vivent dans des lieux avec beaucoup de promiscuité et voyagent sur de longues distances ».

    « Le dépistage jusqu’à présent a montré un taux de contagion de 60% », a expliqué le médecin à la chaîne de télévision publique ERT.

    « Dans une zone de 3.000 habitants, cela représente 1.800 personnes », a-t-il ajouté, précisant que l’hôpital local dispose de moins de 70 lits pour accueillir des malades du Covid-19.

    Les autorités ont aussi décidé par précaution de mettre en quarantaine un camp de migrants proche.

    La Grèce, qui compte 11 millions d’habitants, a enregistré 1.955 cas de contamination par le nouveau coronavirus. 79 personnes sont en soins intensifs et 86 sont mortes.

    Le gouvernement grec a renforcé les contrôles sur les autoroutes et dans les ports pour empêcher la population de voyager sur les îles et à l’intérieur de la partie continentale du pays à l’occasion des fêtes de la Pâque orthodoxe le 19 avril.

    https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/100420/coronavirus-en-grece-un-camp-de-roms-en-quarantaine

    ping @luciebacon

  • #Coronavirus : quand les #gens_du_voyage ne peuvent plus voyager

    Le #confinement vaut pour tout le monde. Le « restez chez vous » se conçoit aussi sur quatre roues. La #Wallonie impose leur maintien sur place, même sur des sites officieux.

    Le confinement d’une population est une décision forte et contre-nature. Mais que dire lorsque l’#interdiction_de_circuler concerne les gens du voyage dont le propre est de prendre la route et de s’installer au bord de celle-ci, parfois au petit bonheur la chance ? Etienne Charpentier est de ceux-là. Il témoigne de sa #frustration depuis le terrain de #Pont-à-Celles où il a installé sa caravane et une dizaine d’autres, avec sa famille : « Quand tout cela sera fini, les roues vont chauffer ! », résume celui qui préside le comité national des gens du voyage, déjà dans les starting-blocks.

    Combien sont-ils en Wallonie ? On cite le chiffre de 10.000, à la belle saison. Mais le recensement est difficile. Traditionnellement, beaucoup de Français sillonnent nos routes. Le confinement annoncé, ils ont préféré rentrer chez eux. Ils reviendront tôt ou tard.

    En hiver, beaucoup de gens du voyage ont aussi un point de chute fixe. C’est le cas d’Albert Zepp à #Mons : « J’y ai une maison et une caravane dans le jardin, où je dors. J’y suis confiné comme tous les Belges. Mais s’il n’y avait pas de coronavirus, j’aurais déjà repris la route, vers les Ardennes, la France. L’été, c’est la saison de #pèlerinages. J’attends le feu vert des autorités. » D’autres, comme Etienne Charpentier, ont été surpris par le confinement et n’ont plus bougé depuis lors.

    « Or, l’hiver est fini et on a l’habitude de dire que les gens du voyage bougent toutes les trois semaines à partir de mars. Les consignes les empêchent de #repartir, cette fois », note Ahmed Hakim qui dirige le centre de médiation des gens du voyage. Avec cette structure, la Wallonie s’est dotée d’un outil qui combat les idées reçues et tente d’améliorer les relations de ces citoyens avec les autorités et la population.

    « Des gens responsables »

    Le directeur peut témoigner d’une application stricte des instructions fédérales : « Je suis agréablement surpris. Les gens du voyage se montrent très sensibles à la situation sanitaire. Ils prennent ça très au sérieux. Les familles sont dans une sorte de #promiscuité, mais elles cherchent elles aussi à respecter la #distanciation_sociale. A ma connaissance, aucun foyer épidémique n’a été enregistré dans ces communautés. »

    Le centre de médiation a publié une affichette qui recense les gestes et les attitudes à adopter face au coronavirus : lavage des mains, distances, éternuements… Mais d’autres pictogrammes font référence à ce mode de vie particulier : éviter les discussions en groupe devant les caravanes, ne pas laisser courir les enfants en bande… Ici, le « restez chez vous » se conçoit sur quatre roues !

    « Nous ne sommes pas des gens à part. Nous savons que nous devons aussi nous protéger et protéger les autres. Nous sommes des gens responsables », explique Etienne Charpentier. Il n’empêche : quand la question d’un confinement a été mise sur la table, les gens du voyage ont bien senti que les rapports parfois compliqués avec les populations sédentaires risquaient de s’exacerber un peu plus.

    Leurs responsables s’en sont même ouverts dans un communiqué à l’intention des autorités : « A l’heure où les mesures de confinement et les fermetures des frontières se multiplient, plusieurs groupes de la communauté installés dans différentes communes wallonnes subissent les affres de la population et se voient sommés de déguerpir. Ce sont des “villages” entiers qui sont contraints de se déplacer. »

    Le respect des consignes

    Etienne Charpentier évoque des cas en #Hainaut, mais il n’en dira pas plus. A Pont-à-Celles où il a trouvé refuge avec les siens, l’accueil a été correct. « Mais cela n’a pas été simple parce que le terrain choisi est dans le centre-ville. Nous avons eu des expériences difficiles, des difficultés quand d’autres communautés ont choisi de s’installer sur le site de l’Arsenal », explique Pascal Tavier (PS), le bourgmestre. Quand le confinement a été décrété, certains habitants ont craint que les gens du voyage « dévalisent » les commerces locaux.

    Mais le climat s’est apaisé dans cette commune proche de Charleroi : « Ils se sont installés sans accord et sont peu nombreux. Nous avons négocié. Cette famille respecte le voisinage, il y a eu une ou deux #plaintes, mais c’est tout. Ils ont pris contact avec Ores et la SWDE pour l’accès à l’électricité et à l’eau. Etienne Charpentier et les siens sont là jusqu’à la fin du confinement. »

    Pont-à-Celles respecte à la lettre les instructions du gouvernement wallon. Alerté de possibles difficultés par les représentants de la communauté, Pierre-Yves Dermagne (PS), le ministre des Pouvoirs locaux, a adressé un courrier aux gouverneurs de provinces et à travers eux à toutes les communes. La principale recommandation porte sur « le maintien des installations actuelles sur les sites officiels et officieux. »

    Le même exécutif avait déjà gelé toutes les procédures d’#expulsion. Il a affiné sa réflexion pour les gens du voyage : le temps de la crise, « ceux-ci doivent pouvoir y demeurer sans être inquiétés et sans entrave ni dans l’exercice de leurs #droits ni dans l’accomplissement de leurs #obligations », précise le ministre qui demande aussi que « les autorités communales organisent l’accès à l’#eau et à l’#électricité. »

    Un impact économique

    Pas question donc d’un cadeau à une communauté minoritaire : il s’agit de protéger des citoyens en difficulté dans des temps troublés. Mais le gouvernement wallon s’inscrit aussi dans une logique unanimement partagée : pendant le confinement, les #déplacements sont interdits. En caravane, aussi !

    Etienne Charpentier nous a demandé de l’écrire : « L’intervention wallonne a été très appréciée. » Le maintien sur place est pourtant pénible à vivre. Les familles et les groupes ne peuvent plus se rencontrer, se croiser. La fête de #Pâques approche et elle compte beaucoup pour les gens de la route, elle se vivra cette fois en petit comité.

    Le moment venu et comme partout ailleurs, il faudra aussi parler de l’après-coronavirus : « Ce confinement, c’est toute une #économie en panne sur les marchés, le spectacle ou les fêtes foraines. Beaucoup sont indépendants et leurs activités au jour le jour ne permettent pas d’engranger de la trésorerie. Il faudra aussi aider les gens du voyage », plaide déjà Ahmed Hakim.

    Les terrains, sujet sensible

    En Wallonie, onze communes ont conclu une convention avec la Région pour assurer l’accueil des gens du voyage. Trois d’entre elles (#Namur, #Ath et #Bastogne) disposent de #terrains officiels et équipés. En 2019, la législation a été renforcée et un appel à projets a été lancé. Neuf communes ont été retenues pour bénéficier d’une subvention de 500.000 euros qui permettra d’aménager des sites nouveaux : Amay, Charleroi, Mons, Ramillies, Verviers, Lessines, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Sambreville et encore Bastogne. La procédure suit son cours, elle est suivie de près par Christie Morreale (PS), la ministre des Affaires sociales.

    Et à #Bruxelles ? Aucun site officiel n’est disponible actuellement pour les gens du voyage. « Des sites officieux ont existé du côté de #Schaerbeek, #Anderlecht ou #Bruxelles-Ville, mais ils ne sont plus accessibles », déplore le Wallon Ahmed Hakim qui suit la situation de près parce que les familles de la route ne connaissent pas de frontières. Il ajoute : « C’est dommage parce qu’en 2012, la capitale avait approuvé une ordonnance qui considérait que la #caravane était bien un habitat. »

    https://plus.lesoir.be/293333/article/2020-04-08/coronavirus-quand-les-gens-du-voyage-ne-peuvent-plus-voyager
    #Roms #Belgique #mobilité #immobilité #covid-19 #préjugés #fermeture_des_frontières

    ping @thomas_lacroix

  • #Roms. « Ils vont mourir de #faim, pas du #coronavirus », s’alarment les associations

    Manque de nourriture, pas d’accès à l’eau : la situation sociale et sanitaire des 19 000 personnes vivant dans des #bidonvilles s’aggrave. « La vie est encore plus dure depuis le coronavirus », témoigne Tarzan. Habitants et bénévoles des associations venant en aide à la communauté rom se sentent complètement délaissés.

    « La vie est encore plus dure depuis le coronavirus. » Habitant dans une caravane à Toulouse, Tarzan est inquiet pour son avenir et celui de ses enfants. Lui qui s’est débrouillé jusqu’à présent grâce à la revente de ferraille, se voit désormais contraint d’arrêter. « Je ne peux plus travailler, ni acheter à manger pour ma famille. Et mes petits ne vont plus à l’école », déplore le père de famille. Il ne s’est pas aventuré en dehors du terrain depuis trois semaines.
    Un manque de volonté des élus

    Depuis le confinement, la situation sanitaire des 19 000 personnes vivant dans des bidonvilles s’aggrave. Ils manquent de tout. « En matière d’aide alimentaire, les premières semaines, c’était dramatique, affirme Clémentine Sinquin, déléguée générale du Collectif national droits de l’homme Romeurope. Les gens avaient très faim, l’aide n’était pas structurée. » Désormais, la distribution alimentaire s’organise un peu partout sur le territoire, à l’exception de certaines zones. À Bordeaux, par exemple, « il y a une véritable crise alimentaire, alerte Jean-Luc Tari, responsable de la mission bidonvilles de Médecins du monde (MDM). Environ 500 personnes, parmi lesquelles il y a des enfants et des femmes enceintes, n’ont plus rien à manger. Les gens vont mourir de faim, pas du coronavirus ».

    Mais les autorités politiques locales ne bronchent pas, regrette le militant, qui fustige le manque de volonté des élus. La situation reste aussi tendue à Toulouse, Nantes et dans plusieurs départements d’Île-de-France, dont les Hauts-de-Seine.

    À l’échelle nationale, il aura fallu plusieurs semaines pour que les associations aient enfin des informations. Une instruction ministérielle du 27 mars, adressée aux préfets, indique les mesures à prendre pour protéger les plus démunis. Sans écrire une seule fois le mot « bidonville »… Le passage sur l’eau s’adresse visiblement plus aux personnes isolées et à la rue qu’aux familles des terrains. « Près de 80 % des personnes vivant en bidonville n’ont pas accès à l’eau, dénonce Clémentine Sinquin. Sans eau, les populations ne peuvent pas boire, se laver les mains, cuisiner, etc. C’est donc impossible de respecter les mesures d’hygiène et de prévention. » Le réseau militant rappelle que l’État et les collectivités locales ont des obligations envers ces populations. « À Stains, le point d’eau du cimetière qui permettait à 220 personnes d’avoir de l’eau est aujourd’hui fermé, les gens restent sans solution », regrette-t-elle.
    Tous attendent des mesures fortes

    Informer les populations face aux risques épidémiques, c’est le travail harassant des associations, qui organisent des maraudes sanitaires. À Toulouse, Geneviève Molina, médecin et membre de MDM, est sur le front : «  Nous allons sur le terrain pour alerter sur le virus, expliquer les gestes barrières, mais également fournir des attestations à ces populations très anxieuses face aux risques de propagation du virus. Le surpeuplement, la grande promiscuité et le manque d’hygiène sont des conditions très difficiles. » « Il faut tout faire pour mettre en place une veille sanitaire. Si le Covid-19 se répand sur un bidonville ou un squat, ça sera une catastrophe », prévient-elle.

    Les habitants et bénévoles se sentent complètement délaissés. « Si une personne est contaminée, que fait-on ? demande Liliana Hristache, de l’association Rom Réussite, à Montreuil. Rien n’est prévu pour pouvoir mettre des familles entières en isolement. Et si une maman est seule, avec ses enfants, comment agir ? J’aimerais bien que l’État réagisse. » Tous attendent des mesures fortes pour affronter la crise sanitaire. « Il n’y a toujours pas de maraudes de prévention de l’épidémie dans une grande partie de l’Île-de-France, tandis qu’une personne est décédée du coronavirus dans un squat dans le Val-d’Oise », alerte Clémentine Sinquin. La crise du coronavirus a déjà convaincu des Roms de quitter la France.

    À Montreuil (Seine-Saint-Denis), l’annonce du confinement a vidé deux campements. Et deux autres, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), ont connu un scénario identique.

    https://www.humanite.fr/roms-ils-vont-mourir-de-faim-pas-du-coronavirus-salarment-les-associations-
    #France

    signalé par @isskein

    ping @karine4

    –---

    J’ajoute à la métaliste coronavirus et faim :
    https://seenthis.net/messages/838565

  • Interview de M. #Manuel_Valls, ministre de l’intérieur, à RMC le 25 septembre 2013, sur la polémique concernant l’intégration des #Roms dans la société française, l’élargissement de l’espace Schengen à la Roumanie et à la Bulgarie, la situation de la sécurité à Marseille et le projet de refonte des sous-préfectures.

    Ça montre qu’il y a des familles, souvent avec des enfants, qui peuvent parfaitement s’insérer et s’intégrer dans notre société - mais c’est une minorité et, je le répète, mais ça vous savez il ne faut ni discriminer, ni se voiler la face, ni faire preuve d’angélisme, les Roms ont vocation à rester dans leur pays et à s’y intégrer là-bas et nous ne pouvons pas, nous
    (...)
    Ces familles ont vocation à retourner en Roumanie ou en Bulgarie - les choses doivent être de ce point de vue-là très clair et, en même temps, il faut trouver les solutions
    (...)
    Pour s’installer, qu’on soit d’un autre pays de l’Union européenne, eh bien on a vocation à quitter le territoire.

    https://www.vie-publique.fr/discours/189085-interview-de-m-manuel-valls-ministre-de-linterieur-rmc-le-25-sep
    –-> Je mets ici alors que ça date... parce que c’est une des premières fois (la première ?) où l’expression « #vocation_à_quitté_le_territoire » a été prononcée... par #Valls donc en 2013, et qui s’est ensuite généralisées, notamment pour les #déboutés de l’#asile

    du coup, c’est une expression pour @sinehebdo pour sa collection sur les #mots #terminologie #vocabulaire autour des #migrations et #réfugiés :
    « personne qui a vocation à quitter le territoire »

    expression signalée par @karine4

    @isskein peut peut-être faire un historique plus précis de cela...

    • Au lycée cet abruti aimait ni trop les livres, ni trop les autres, mais le football. Puis, arrivé à la fac, à Tolbiac la rouge, il s’est intéressé avec deux potes mais sans le montrer, à « la politique », dans une université où le mieux placé, le plus beau et le plus grand des panneaux d’affichage était -contrairement à celui des syndicats et des gauchistes- autonome, sauvage et intouchable pour la sécu de la fac. Ces trois là rasaient les murs. Seul le futur publicitaire Fouks se montrait en AG et dans les couloirs. Ce qui le meut, c’est la revanche de l’ordre. Voilà comment le journal de tous les pouvoirs raconte la chose, à sa façon.

      Valls, Bauer, Fouks : le pacte de Tolbiac, Ariane Chemin, 26 novembre 2012
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2012/11/26/valls-bauer-fouks-le-pacte-de-tolbiac_1795920_823448.html


      Manuel Valls, ministre de l’intérieur, le 6 novembre 2012, à l’Assemblée nationale, à Paris. AFP/PATRICK KOVARIK

      C’est à la fac de Tolbiac, en 1980, que Manuel, Alain et Stéphane ont posé les bases du futur logiciel de la gauche des années 2000, entre libéralisme et sécuritarisme.

      Les deux étages de Drouant, le restaurant parisien des prix Goncourt, place Gaillon, ont été privatisés. Un e-mail – avec annonce d’une cagnotte pour un cadeau commun – est parvenu à la bonne centaine d’invités conviés ce 5 mai 2012. Manuel Valls, Alain Bauer et Stéphane Fouks fêtent leurs 150 ans. Prudemment – et pour cause –, les spécialistes d’intelligence économique et les fonctionnaires de police ont noté le rendez-vous, puis effacé l’e-mail : "On ne sait jamais."

      Il y a là des patrons, des pontes du renseignement, des politiques, autant de cercles qui s’emmêlent tandis que sur les tablées le bon vin abolit les frontières. L’aréopage d’initiés digresse sur le rituel qui accompagne chacun de ces anniversaires, où les couches d’invités prospèrent et se sédimentent au fil des ans : c’est toujours un fraisier qui clôt le déjeuner. Le dessert préféré de "Baubau", comme le ministre de l’intérieur et le coprésident d’Havas Worldwide continuent aujourd’hui d’appeler le consultant et ancien conseiller pour la sécurité de Nicolas Sarkozy, Alain Bauer.

      Cette année, pourtant, la fête ne ressemble pas tout à fait à celle de Reims, l’an passé, ni aux précédentes. Alain Ducasse a fini par arriver mais il manque "Manuel". In extremis, le porte-parole de la campagne du candidat socialiste a séché. Le lendemain, en effet, François Hollande joue sa place à l’Elysée, et Julien Dray vient de manquer de tout gâcher en invitant Dominique Strauss-Kahn, mis en examen pour proxénétisme, à son anniversaire à lui.

      ASSEMBLÉE HÉTÉROCLITE

      Les trois hommes sont trop copains pour ne pas savoir pardonner cette absence prudente ; trop professionnels pour ne pas anticiper les risques d’une telle réunion. Que dirait-on d’agapes réunissant un futur ministre de gauche, le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, homme lige de la droite, et… le porte-parole de l’UMP sur les questions de sécurité, Bruno Beschizza ?

      Les strauss-kahniens Jean-Marie Le Guen, Jean-Christophe Cambadélis, François Kalfon, Anne Hommel et Jean-Jacques Urvoas se rendent donc sans l’ami Valls chez Drouant retrouver les PDG invités par Stéphane Fouks. Antoine Frérot, le patron de Veolia, est venu avec son communicant Laurent Obadia –un intime d’Alexandre Djouhri, le mystérieux intermédiaire en cour sous la Sarkozye. Autour des nappes blanches, on trouve aussi tout le réseau policier d’Alain Bauer – son "canal historique", dit l’un d’eux : le criminologue Xavier Raufer, formé à la droite extrême, le commissaire André-Michel Ventre, le secrétaire général du syndicat Alliance Jean-Claude Delage…

      Les "frères" se saluent d’une table à l’autre : avec Philippe Guglielmi, pas moins de deux anciens grands maîtres du Grand Orient de France, que Alain Bauer a présidé de 2000 à 2003, sont du happening de Drouant. On offre des livres rares, des alcools forts millésimés. Les "anciens" de Tolbiac, les "copains d’avant", ont aussi préparé pour chacun des hôtes un reportage photo : des clichés sépia qui racontent la genèse d’une amitié "de plus de trente ans".

      HAUT LIEU DE LA CONTESTATION

      Tolbiac. La fameuse fac de béton brut construite cinq ans après Mai 68, que personne n’a jamais réussi à appeler Centre Pierre-Mendès-France, et où un prof nommé Robert Badinter eut droit à vingt minutes d’applaudissements quand son amphi apprit sa nomination au ministère de la justice. En cette toute fin des années Giscard où la politique se fait encore dans les facs, Tolbiac est devenue le haut lieu de la contestation contre la politique économique de Raymond Barre et la circulaire Bonnet hostile aux étudiants étrangers. C’est l’époque où le service militaire est encore la règle – un étudiant vient de descendre en rappel la façade de la fac pour taguer le slogan "Service à six mois".

      Pas un hasard si, une ou deux fois par semaine, les "grands frères" de ces jeunes gens qui tentent de jouer les prolongations de Mai 68 viennent faire un tour à Tolbiac. Il y a Julien Dray, pour quelques mois encore trotskiste de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), et Jean-Christophe Cambadélis, la tête d’affiche des lambertistes de l’Organisation communiste internationaliste (OCI), qui couvent les étudiants d’un œil efficace. Il y a aussi Jean-Marie Le Guen, ancien chef de la Jeunesse socialiste. Face à eux, un trio de trois garçons déjà inséparables qui, à 18ans, se sont trouvés et ne se lâcheront plus.

      "Quand j’arrive à la fac en octobre 1980, je tombe sur un mec en cravate et un petit barbu", se souvient Manuel Valls. Il est alors un jeune Catalan qui peste de ne pas pouvoir voter pour la présidentielle – il ne sera naturalisé français qu’en 1982 – et porte les mêmes cheveux drus et le même regard sombre qu’aujourd’hui. Le mec en cravate, c’est Alain Bauer. Il est le fils d’un marchand de textiles. Pour impressionner, il laisse dire qu’il est un descendant d’Otto Bauer, le grand marxiste autrichien du début du XXe siècle. Il porte déjà des costumes trois pièces qui enserrent des rondeurs de notable, et jette son loden vert sur ses épaules comme une cape. Il a adhéré au PS à 15 ans et fait partie des plus jeunes francs-maçons de France.
      A Tolbiac, il retrouve le "petit barbu" déjà croisé au lycée Arago, à Paris : Stéphane Fouks. Ce fils d’un ancien communiste juif et résistant fut l’un des responsables d’une éphémère coordination lycéenne. Les trois garçons ont le même âge. Bauer potasse le droit constit’. Fouks veut s’orienter vers les sciences politiques. Valls a choisi l’histoire.

      "BUVEURS DE CAMOMILLE"

      Tous les trois, surtout, sont rocardiens. Rocardiens ? Le mot désigne une espèce rare à l’époque. "Des gens en costume, alors que nous on est en blousons de cuir, prêts à dégainer les manches de pioche de nos sacs marins achetés aux puces, se souvient le journaliste Serge Faubert, alors au service d’ordre de la LCR – l’homme qui a descendu la façade de la fac en rappel. Ils étaient comme des buveurs de camomille à une fête de la bière. Pour nous les socialistes étaient des sociaux-traîtres, alors l’aile droite du parti…" A l’époque, l’étiquette veut surtout dire qu’on se méfie de ce Mitterrand qu’adulent Le Guen et ses amis et – point commun avec les lambertistes – qu’on vomit les "cocos".

      "On était déjà très sociaux-démocrates, pas très refaiseurs de monde, se souvient Alain Bauer. L’autogestion, on n’y croyait pas nous-mêmes. Notre référence, c’était Mendès France, pas Lénine ou Trotski." Pendant que L’Echo des cocos d’éco se félicite des nationalisations à 100% et de la rupture avec le capitalisme promises par François Mitterrand, "SF", "MV" et "AB" s’indignent dans le Rosé de Tolbiac, une feuille ronéotypée qui sent bon l’alcool à brûler, du passé de travailleur volontaire en Allemagne de Georges Marchais ou de la destruction d’un foyer d’immigrés à Vitry.

      "Nous étions les sabras du rocardisme", sourit Fouks, le plus militant des trois. Pour le trio, Michel Rocard n’est pas seulement l’homme du "parler vrai". "Pas encore ce type incompréhensible que les Guignols mettront en boîte", comme dit Valls dans un excellent livre d’entretiens (Pour en finir avec le vieux socialisme… et être enfin de gauche !) menés en 2008 chez Robert Laffont par le journaliste Claude Askolovitch – un autre convive de Drouant. L’ex-leader du PSU est le champion qui doit les emmener au sommet.

      "NETTOYER LA FAC DES GAUCHISTES"

      Curieuse ambiance et étranges alliances qui se nouent en ce début des années 1980. "On ne se méfie pas d’eux, alors que les rocardiens n’avaient qu’une mission : nettoyer la fac des gauchistes en faisant alliance avec les lambertistes, raconte Serge Faubert, imposer les socialistes à Tolbiac sous l’étiquette d’un nouveau syndicat, fondé en 1980, l’UNEF-ID", "indépendante et démocratique", chargée de concurrencer l’UNEF dirigée par le PC.

      "Entre nous, les vieux rocardiens, nous disions en rigolant : “Ces trois-là, on a intérêt à bien les former, au moins, le jour où ils nous assassineront, ils feront ça proprement !”", raconte le constitutionnaliste Guy Carcassonne. "Nous étions idéologiquement des rocardiens, et politiquement des mitterrandistes", confirme Fouks. Prêts à tout, y compris à accepter de devenir les paravents de ces lambertistes sulfureux.

      UNEF-ID, conseil d’administration de la MNEF, la mutuelle étudiante qui finira par briser les socialistes qui l’ont approchée de trop près, clubs rocardiens : le trio est partout. Les lambertistes de l’UNEF-ID aident Alain Bauer – que "Camba" présentera ensuite à Pierre Lambert, le dirigeant de l’OCI et le pape caché de toute cette histoire – à devenir, en 1982, vice-président de Paris-I-Tolbiac.

      "Quand on a vu Bauer arriver à la fac avec sa voiture et son chauffeur, on s’est dit que, là, il avait des réseaux qu’on n’aurait jamais, même à 50 ans", soupire un adversaire d’alors. En remerciement du coup de pouce, Alain Bauer fait confier – discret hold-up – la gestion de la cafet’ de la fac (une mine d’or dans ce 13e arrondissement étudiant) à un homme tout de cuir noir vêtu : Bernard Rayard, autre lambertiste officiel, plus sûrement joueur de poker et homme d’affaires.

      "CHACUN UNE TÂCHE"

      Premiers coups politiques. Premier succès. Déjà, au sein du trio, les zones d’influence se dessinent. Julien Dray jure que l’anecdote est vraie. "J’arrive un jour à la cafet’ de Tolbiac, confie le conseiller régional socialiste. J’ai le triumvirat en face de moi. Je dis à Bauer qu’on va bosser ensemble dans l’UNEF-ID, que je vais coordonner tout ça. Bauer se lance dans les confidences : “Moi, je rêve un jour d’être grand maître.” Fouks prend la parole à son tour : “Moi, je ne veux pas forcément faire de la politique mon métier ; j’aime la communication.” Valls prend la parole le dernier : “Moi, j’aime la France, j’aimerais bien devenir président de la République. Mais pour ça, avant, il faut que je sois français.”" Le pacte secret…

      "Chacun des trois avait déjà un morpho-type : communicant, agitateur politique, et, au choix, flic ou homme de réseaux", résume "Camba". "Aux Jeunesses socialistes, ils ont chacun une tâche, confirme Jean-Claude Petitdemange, le patron de l’appareil rocardien, qui couve le trio : Manuel, la politique et la vie publique ; Bauer, la tactique et les manœuvres d’appareil ; Stéphane, la communication. Stéphane pensait d’ailleurs à l’époque à créer sa petite boîte, mais je l’avais mis en contact avec Jacques Pilhan [gourou de la comm’ politique] qui cherchait quelqu’un…"

      Dès 1985, aux Arcs, en Savoie, pour les journées des Jeunes rocardiens, l’étudiant déploie son savoir-faire. "Stéphane me remplissait les salles avec 500 ou 1000 personnes. Tout était fait au cordeau", raconte Petitdemange. Lors du mouvement de l’hiver 1986 contre la loi Devaquet sur l’université, ils se partagent de nouveau le travail. A Bauer, les contacts avec la préfecture de police afin d’éviter les dérapages. "Alain était notre ministre de l’intérieur", sourit Fouks. "Il était comme un poisson dans l’eau. C’est tout juste s’il ne faisait pas estafette lui-même", ajoute "Camba". Il noue ainsi des contacts avec les renseignements généraux, alors dirigés par Philippe Massoni, emballé par cet interlocuteur étudiant si respectueux de l’ordre. Ou avec Jean-Marc Berlioz, le nouveau "M. Sécurité" de Renault, ex-conseiller de Sarkozy et futur convive du "dîner chez Drouant"...


      Le criminologue Alain Bauer a été conseiller sécurité du président Sarkozy. AFP/BERTRAND GUAY

      La politique est un monde plus cruel que celui des affaires. Pendant que Stéphane Fouks invente la communication politique et institutionnelle chez EuroRSCG et évite de se montrer trop regardant sur ses clients en Afrique ou en Europe de l’Est, tandis qu’Alain Bauer, surfant sur le développement des polices municipales, se lance dans l’ingénierie sécuritaire et la vidéosurveillance à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), Manuel Valls, atypique licencié d’histoire dans un monde d’énarques, gravit les marches du pouvoir.

      Avant le congrès du PS de Lille, en 1987, le trio est convoqué par Petitdemange. "J’ai une place au comité directeur, à vous de choisir qui y va." D’après Bauer – mais aussi Fouks –, le trio met le poste aux voix : trois bulletins secrets pour Valls – le futur député de l’Essonne a voté pour lui-même. "Ils sont revenus en me disant : ce sera Manuel", raconte Petitdemange.

      "Tout ça est une légende absolue inventée par Alain", soupire aujourd’hui le locataire de la place Beauvau. A un quart de siècle de distance, la "légende" peut en effet devenir politiquement encombrante pour un ministre ambitieux. Car la donne a changé. Fouks, qui voyait déjà son champion DSK à l’Elysée, a accueilli avec une grimace l’outsider Hollande et s’est trouvé fragilisé cet été chez Havas. Quant à Bauer, il a purement et simplement basculé à droite en… 2007.
      "Si Alain pense qu’être sarkozyste est utile et cohérent, il en a le droit, balayait Valls il y a quatre ans. L’amitié transcende les clivages politiques (…). On se retrouve sur la sécurité et, globalement, on est toujours en phase." Aujourd’hui, le ministre précise : "Je lui ai dit que je regrettais qu’il ait travaillé pour Sarko, car je ne peux plus le prendre dans mon cabinet."

      Qu’importe l’organigramme. Le criminologue est toujours là, au bout du fil ou dans le bureau du ministre, pour livrer les derniers chiffres de la délinquance, son avis sur le terrorisme, les quartiers nord de Marseille, le danger islamiste, la mafia en Corse. Toujours vigilant, aussi, pour protéger le réseau, qu’il s’est constitué sous la droite, des purges, dont la place Beauvau a, de fait, été épargnée. Quant à Fouks, l’autre "plus proche ami", il reste prêt à surveiller l’opinion, peaufiner son image, commander un "quali" ou tester les discours du ministre : avant le congrès annuel de l’USM à Toulouse, cet automne, il l’a fait sur des magistrats.

      AMITIÉ DURABLE

      "Dans un monde politique qui revendique l’amateurisme comme une vertu, nous voulons être un îlot de professionnalisme", confie non sans ironie l’un des membres du trio. Dans les couloirs de Tolbiac, ils ont appris l’essentiel. "Le parcours de Manuel s’est fait autour de ce logiciel découvert à la fac : à 18 ans, nous avons compris qu’on peut être minoritaire dans les amphis et majoritaire dans les urnes, que notre rapport de force dans l’opinion était plus important que dans l’appareil", dit Stéphane Fouks.

      "A notre fausse fraternité militante, trois mecs d’un pragmatisme consommé ont préféré l’amitié durable", convient aujourd’hui Serge Faubert. Trois inséparables qui mettent depuis trente-deux ans connaissances et réseaux au pot commun. Un exemple ? Depuis juin, Bruno Beschizza, porte-parole de l’UMP sur la sécurité, est chargé de répliquer à chaque "coup" ou annonce de Manuel Valls. Alors, il rappelle à chacun – que peut-il dire d’autre ? – que "le ministre est de gauche", à défaut d’avoir autre chose à lui reprocher. La mansuétude de l’élu UMP doit peut-être aussi à d’autres détails. Alain Bauer a gentiment accepté il y a quelques années de devenir le parrain de l’un de ses enfants. Malgré l’alternance, Valls lui a gardé un bureau place Beauvau. Et Fouks a trinqué avec lui chez Drouant.

      J’ai jamais vu un liguard qui dise « cocos » comme le Figaro à la place de stal (mais qui informe les journalistes ! Pauvre Ariane Chemin : citer comme fait militant une banderole, pour le Tolbiac de l’époque, c’est vraiment mettre la barre très très bas).
      Ils ont été majoritaires dans l’appareil - celui qui a goinfré la MNEF et ses budgets, pour l’OCI, où étaient aussi Le Guen et Jospin, et celui plus imaginatif et politique qui a monté SOS-Race, dont Dray ex-LCR et futur collectionneur de montres de grand luxe était la figure de proue, derrière la marionnette promo sponsorisée par la haute couture Harlem Désir, pour tuer l’autonomie des mouvements issues de l’immigration) et inexistants dans les ag. Bref, cet article est drôle, pour partie informatif (voter pour soi quand on est trois ?!) et assez mal informé.
      Et, oui, si Valls tient tant à « la France », c’est comme un assimilé pris dans la surenchère du converti, contre les nouveaux arrivants (que ils doivent faire la preuve qu’ils l’aiment où qu’ils la quittent). C’est trop psychologisant, mais ça a toujours été un minable, faut pas chercher loin, y a rien la dedans que des petits mécanismes sordides.
      #Manuel_Valls

    • Slovakia is to deploy the army to prevent a potential Covid-19 infection spreading in and out of its Roma settlements.

      The government has launched mass testing and intends possible lockdowns of whole communities, as the epidemic is likely to grow much faster in localities with poor hygienic conditions.
      “It is by no means a demonstration of power,” maintained Igor Matovic, the Slovak prime minister on Wednesday (1 April).

      “We just want to make use of doctors in uniform to start fast testing in the settlements without further overloading the regular health system.”

      “It is necessary for protecting people living in these settlements and also all the others who do not live there,” Matovic added.

      The move comes just days after a Roma village with 80 inhabitants near #Gelnica, in eastern Slovakia, was locked down as a young man at risk of infection - who had just returned from the UK - did not keep to the 14-day obligatory quarantine and instead travelled around.

      The man eventually tested negative but the case sparked general concern over possible consequences of virus spreading within and out of the marginalised Roma communities.

      Some 1,500 inhabitants from 33 Roma settlements recently returned from countries which had the outbreak of coronavirus and did not stay in the state facilities put aside for quarantine, according to Slovak officials.

      People in these locations will be tested by army doctors starting this Friday (3 April) and the authorities will then decide on further measures – including lockdowns of whole communities under the army’s control, if needed.

      Government experts suggest that the speed of the virus spread in places of poor hygienic standards like the Roma settlements, mainly in eastern Slovakia, could mean it reaches 20 new cases for every infected person.

      “We still have some 30,000 people with no access to water,” Peter Pollak, the Slovak Roma MEP of Matovic´s OLaNO [Ordinary People] party, currently taking part in the government crisis team, said at a press conference.

      Some people will worry about the prospect of army involved, Marcel Šaňa, Roma mayor of Kosice city´s Roma borough Lunik IX, told Euobserver.

      “More soldiers or policemen around are always viewed with concern in the marginalised communities. But that is exactly our task – social workers, NGOs and municipalities must explain to them that it is aimed for their protection.”

      “If we do not find out quickly how many people in the slums are infected, it will become a ticking bomb,” Peter Marko, general practitioner in Tatranska Lomnica, in eastern Slovakia, told EUobserver.

      Marko has been involved in several health and research projects involving marginalised Roma communities and he argues that isolation of the infected would not be possible there and would spread fast.

      “People in the settlements will probably be distrustful initially – just as they were when we were taking tiny samples of blood as part of research of hepatitis C infection and they accused me of using them for business. But they are concerned about corona virus so they will get to understand.”

      Dr Marko also said that Romani communities react with strong emotion about the death and illness of their relatives - and the first instance of coronavirus-related victims might lead to “unpredictable wave of panic,” he told Euobserver.

      Baptism of fire

      The new anti-virus measures come just the second week in office of the new Slovak cabinet led by prime minister Matovic and his anti-corruption OLaNO party.

      Days before the four-party ruling coalition was formed, the outgoing PM Peter Pellegrini, of the social democrat SMER-SD party, moved to close schools, churches, the majority of shopping centres and other public facilities in early March, immediately after the first virus infection cases in Slovakia were recorded.

      While the first shut down was originally planned for two weeks, the new government extended it open-ended and predicted that the epidemic could culminate in mid-July in Slovakia, with somewhat milder consequences for the country´s health system as compared with other EU states.

      As of 2 April, there were 426 positive cases and one victim of Covid-19 infection recorded in Slovakia.

      The economic impact will be just as grave as in other parts of Europe however, experts warn.

      Meanwhile, both economists and some politicians have openly criticised Matovic for his suggestion that Slovakia should undertake a total state lockdown for two to three weeks to stop the virus, similar to the Chinese Wuhan experiment.

      #Roms #armée #campements #campements_roms #confinement

  • Dans les squats de Bordeaux, « les personnes vont mourir de faim, pas du Covid-19 »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/02/dans-les-squats-de-bordeaux-les-personnes-vont-mourir-de-faim-pas-du-covid-1

    Dans les bidonvilles et squats de Bordeaux, les quelque 2 500 habitants, qui se retrouvent souvent sans emploi, craignent le manque de nourriture.

    #paywall ? #pauvreté #surnuméraires

    • Bordeaux envoyée spéciale - Alors, deux baguettes, six bananes, une boîte d’oeufs, trois tomates, un filet de patates... Reculez ! Reculez ! » La file indienne s’est transformée en un serpentin confus. Une bénévole tente de maintenir un semblant d’ordre tandis qu’une quinzaine de personnes essayent d’avancer vers elle. Certaines se cachent le bas du visage avec un bout d’écharpe ou le col d’une doudoune. Personne n’a de masque ni de gants. Les enfants gigotent dans les poussettes. Face à eux, des stocks de pâtes, des cageots d’asperges, des boîtes de céréales... entreposés sur des grandes tables, que tente de répartir un petit groupe de personnes, dans l’agitation et la nervosité. Mercredi 1er avril, dans le plus grand bidonville de Bordeaux, une distribution de nourriture a été organisée. Une première, rendue nécessaire en cette période de confinement.

      Etalés sur deux hectares d’une friche industrielle de la rive droite de la Garonne, les lieux abritent quelque 350 personnes, en majorité des familles roms de Bulgarie, installées dans des caravanes ou des cabanes de fortune. Et qui redoutent aujourd’hui une pénurie alimentaire. Les chantiers du bâtiment sont à l’arrêt, les hôtels et restaurants sont fermés, les activités de ferraillage et de mendicité sont rendues impossibles par le confinement, de même que les points d’aide alimentaire se sont raréfiés... « On ne peut plus travailler, ni sortir », rapporte Kalinka, une jeune femme de 19 ans. Elle-même ne s’est pas aventurée en dehors du bidonville depuis trois semaines. « Pour nous, c’est difficile de manger », reconnaît-elle. Kalinka faisait la manche en attendant que la saison agricole reprenne. De mai à octobre, la jeune femme et son mari travaillent dans un domaine viticole de l’appellation Pessac-Léognan. Mais cette année, l’incertitude menace : « Pour l’instant, le patron ne veut pas nous faire signer de nouveau contrat », confie-t-elle.

      « Les personnes nous alertent parce qu’elles vont mourir de faim, pas du Covid-19 », résume Morgan Garcia, coordinateur de la mission squat et bidonville de Médecins du monde (MDM), présent mercredi aux côtés des associations Les Enfants de Coluche et Bienvenue. « Tout ce joli monde s’est regroupé au travers d’un appel de la métropole, explique un des membres des Enfants de Coluche. Le comité d’entreprise de la SNCF nous a mis ses locaux à disposition pour stocker les aliments et le Parti communiste de Bègles a loué un camion frigorifique. » Plusieurs tonnes de denrées, surtout issues des banques alimentaires, ont été distribuées. De quoi tenir quelques jours. « C’est une situation exceptionnelle », souligne Morgan Garcia. Mais elle se reproduit à de maintes reprises sur le territoire.

      « Environ 2 500 personnes vivent en squat et en bidonville sur la métropole bordelaise, souvent sans accès à l’eau ou à des sanitaires », rapporte Aude Saldana-Cazenave, responsable MDM en Aquitaine. Des populations étrangères en majorité et sans filet de sécurité dans la crise économique et sanitaire.

      Impression de bricolage

      Dans une lettre adressée le 27 mars à la préfecture et aux élus du territoire, quinze associations, dont MDM et le Secours catholique, ont mis en garde face au risque de « sous-alimentation . « La distribution de nourriture et de produits d’hygiène incombe plus que jamais aux pouvoirs publics », écrivent-elles. La préfète de la Nouvelle-Aquitaine, Fabienne Buccio, se veut rassurante : « Aujourd’hui, il n’y a pas de tension sur les besoins alimentaires », affirme-t-elle. Et de mettre en avant la mobilisation de ses services qui, à l’image de la ville, financent les banques alimentaires ou subventionnent les associations. Sur le terrain, l’impression d’un bricolage s’impose.

      Un squat, près de la place de la Victoire. Sept familles partagent ici l’espace d’un petit immeuble de trois étages. Mohammed, un père de famille algérien en situation irrégulière, ne sort plus que pour acheter du pain. Le salon de coiffure dans lequel il travaillait a fermé. Hamza, Algérien et sans papiers également, continue lui de livrer des repas à vélo pour la plate-forme Uber Eats. Mais son activité a considérablement ralenti depuis le confinement. Sans compter qu’il ne touche que 30 % des revenus qu’il génère, le reste revenant à la personne titulaire officielle du compte de livreur qu’il utilise.

      Thierry Charenton, le directeur du centre social du quartier, connaît bien les familles du squat. « On fait des activités avec eux toute l’année, dit-il. On a voulu prendre de leurs nouvelles au début du confinement et ils nous ont signifié qu’ils avaient des difficultés pour avoir des produits d’entretien, d’hygiène... Même si certaines associations caritatives ont rouvert, ça ne suffit pas. » Ce mercredi, Thierry Charenton a les bras chargés de plats cuisinés, des petites portions de betteraves ou de gratins de pommes de terre. « Je suis passée à la maternelle du secteur qui reste ouverte pour les enfants des personnels hospitaliers. Je récupère tous les jours les repas non consommés. »

      Non loin, dans le quartier de Saint-Michel, c’est une bénévole de l’Ordre de Malte qui, depuis une semaine, dépose les invendus d’un supermarché sur les marches d’un autre squat. Dans ce bâtiment ouvert par le Squid un centre social autogéré, un collectif qui représente plusieurs squats dans lesquels vivent 300 personnes -, vivent une quinzaine d’adultes vivent, dont une majorité de ressortissants d’Afrique de l’Ouest déboutés de leur demande d’asile.

      « Objectif zéro infecté »

      « On a lancé un appel à l’aide », dit Souma, un Guinéen de 36 ans. Voisin et bénévole du Secours catholique, Gilles Havrin a « dépanné » les résidents des lieux. « On est allé chercher du stock chez Les Restos du coeur la semaine dernière et, cette fois, on va aller leur faire des courses. » L’association s’apprête aussi à distribuer des chèques-services aux familles du département vivant dans un squat.

      « Il faut tout faire pour aider ces lieux sur le plan sanitaire », insiste pour sa part Corinne Torre, de Médecins sans frontières (MSF). L’ONG a apporté au squat du quartier Saint-Michel des savons, des gants et des masques, développe des maraudes pour détecter des cas suspects et mettre en place des protocoles d’hygiène. « On a essayé de s’organiser comme si on était une structure conventionnelle sans en avoir les moyens. On a mis un mètre cinquante entre les lits, on donne la consigne de ne pas sortir, on n’accueille plus de nouvelles personnes..., énumère Frédéric Raguènès, le président du Squid. L’objectif, c’est zéro infecté. »

      Des mineurs isolés ont en outre été sortis du squat et orientés vers des hôtels la semaine dernière. « Il faut mettre tout le monde à l’abri. Si le Covid-19 se répand sur un bidonville ou un squat, ça peut être une catastrophe, prévient Aude Saldana-Cazenave, de Médecins du monde. Plus de 15 % des personnes qu’on suit ont des pathologies comme du diabète ou de l’hypertension, sont dialysées ou attendent des greffes. Ça les rend particulièrement vulnérables. »

      #Bordeaux #coronavirus #mourir_de_faim #squats #faim #distribution_alimentaire #alimentation #bidonville #distribution_de_nourriture #nourriture #Roms #pénurie_alimentaire #aide_alimentaire #banques_alimentaire #banque_alimentaire #sous-alimentation #sans-papiers #Uber_eats #déboutés #asile #maraudes #mise_à_l'abri

      ping @karine4

  • Confinement et gens du voyage : un casse-tête quotidien, « On a peur de ce virus »
    https://www.sudouest.fr/2020/03/31/confinement-et-gens-du-voyage-un-casse-tete-quotidien-on-a-peur-de-ce-virus

    Un robinet pour des centaines de Roms dans un bidonville à Montpellier, quinze familles de gens du voyage français dans des caravanes avec seulement deux douches : pour certaines personnes en France, gestes barrière contre le coronavirus et confinement sont un casse-tête quotidien.

    (avec @rafumab)

  • Voleur de poule #1 : les noms - William ACKER - Medium
    https://medium.com/@Rafumab_80461/voleur-de-poule-1-les-noms-405c8a2512ed

    Gitan, « gens du voyage », « tsigane » ou « tzigane », « rrom » ou « rom », sinti, manouche, kalo, romanichel, bohémien, voyageur, kalderach, nomade, yeniche, travellers, romani gypsies, zongrois … Comment y voir clair ?

    Vous êtes probablement perdu.e.s au milieu de cet océan de termes. Lesquels utiliser ? Certains sont-ils offensants ? Existe t-il un terme générique ? Quels sont les exonymes et les endonymes ? Aujourd’hui pour ce premier épisode de Voleur de poule, notre petite série qui déconstruit les clichés et préjugés sur lesdits « gens du voyage », je vous aide à y voir plus clair.

    #roms #gens_du_voyage

  • Le twittos qui défend les gens du voyage | Emmanuelle Waltermages
    https://www.arretsurimages.net/articles/le-twittos-qui-defend-les-gens-du-voyage

    Le jeune juriste William Acker s’est fait connaître en dénonçant la situation des usagers de l’aire d’accueil voisine de l’usine Lubrizol, qui n’ont jamais été évacués. Elevé dans la communauté des gens du voyage, il utilise Twitter pour alpaguer les journalistes et lutter contre l’invisibilité et la discrimination dont les siens sont victimes. Source : Arrêt sur images

  • “Le peuple des Gadje en Europe” - William ACKER - Medium
    https://medium.com/@Rafumab_80461/le-peuple-des-gadje-en-europe-36c6c35980af

    “Le peuple des gadje en Europe

    Toute l’Europe discute du problème des gadje. L’antigadjisme rythme la vie quotidienne des gens aujourd’hui.

    Un rituel gadjo connu dans le monde entier est la "Oktoberfest" à Munich. Il dure plusieurs semaines, attire les touristes du monde entier et est visité par des milliers de Gadje chaque année. L’alcool n’est disponible qu’à partir d’un litre ("mesure"), ce qui confirme l’hypothèse des chercheurs selon laquelle les gadje sont très friands d’alcool.

    #roms #tsiganes #minorités

    • Pas plus tard qu’hier je soulignais le fait qu’en France (en 2020) la couverture médiatique d’un délit variait selon le fait que l’auteur soit “issu des gens du voyage” ou non.

      Dans le premier cas l’article associera l’image négative du délit à tout un ensemble de collectifs, dans le second l’auteur ne représente que lui même.

      #préjugés #racisme

    • Plus tard, la musique de la marche est dansée de manière symbolique : pendant la danse « Schuhplattler », les hommes sautent de manière agressive et bizarre et se frappent sur les hanches, les cuisses ou les bords latéraux de leurs chaussures.

      Cette danse fait référence à la hiérarchie traditionnelle dans la société gadji, où les femmes sont traitées comme des personnes de seconde zone. L’uniforme féminin est appelé « Dirndl ». Il est profondément décolleté et rappelle une longue robe de l’époque baroque. Un tablier est porté avec lui - en signe de soumission de la femme au foyer. Le costume traditionnel des hommes est tout à fait à l’opposé : ils portent des pantalons courts et serrés de façon provocante, qui exposent leurs jambes jusqu’aux cuisses. L’atmosphère chauffée dégénère souvent en violence. Il y a quelques années, un support imprimé titrait fièrement : "Succès - Seulement 17 viols à la « Wiesn »".

  • #Nazis murdered a quarter of Europe’s Roma, but history still overlooks this genocide
    https://theconversation.com/nazis-murdered-a-quarter-of-europes-roma-but-history-still-overlook

    As curator of The Wiener Holocaust Library’s current exhibition, Forgotten Victims: The Nazi #Genocide of the Roma and Sinti, I aimed to explore this often over-looked history.

    #Roms #tziganes

  • Vous vous souvenez de ce morceau Naci en Alamo, du film Vengo ? Paroles en Espagnol écrites par le réalisateur, Tony Gatlif, sur une musique d’une chanson grecque de #Dionisis_Tsaknis, et chanté par #Remedios_Silva_Pisa en 2000 :
    https://www.youtube.com/watch?v=B20qtXbX4Mg

    L’originale, To Tragoudi Ton Gifton (Le chant des gitans) :
    https://www.youtube.com/watch?v=jbiPmthqvzE

    « Je n’ai pas d’endroit, je n’ai pas de pays, j’ai encore moins de patrie... » comment ne pas penser à en faire une version dédiée à la Palestine ? C’est ce que fait la chanteuse tunisienne #Emel_Mathlouthi en concert depuis une dizaine d’années, en voici une version : Naci en Palestina
    https://www.youtube.com/watch?v=Dsfv3dy5VdA

    #Musique #Musique_et_politique #Espagne #Grèce #Tunisie #Palestine #Gitans #Roms

  • Métropole de Lille : près de 3000 sans-abris recensés, dont 680 enfants Quentin Vasseur - 24 Décembre 2019 - France 3

    Invisibles ou presque, les personnes sans-abri sont pourtant nombreuses dans la métropole lilloise. Dans un rapport paru fin novembre https://www.adu-lille-metropole.org/wp-content/uploads/2019/11/SansAbrisme_web.pdf , la MEL fait le triste compte du nombre de personnes vivant à la rue, en campement ou en squat : celui-ci s’établirait à 2830 personnes, parmi lesquelles 686 enfants, et même 51 enfants en bas âge.

    Ce calcul s’établit sur la base des 2281 personnes déjà recensées par le SI-SIAO, la base de données des services intégrés d’accueil et d’orientation. À ce chiffre doivent s’ajouter « d’autres personnes connues des associations et ne figurant pas dans le SI-SIAO », parmi lesquelles une quarantaine de ménages non-connus des maraudes, un peu plus de 80 jeunes migrants, et 430 personnes de culture roms présentes en campement ou en squat.
     

    Parmi les 686 enfants dénombrés dans ce compte, on en trouve de tous les âges :
    • 51 enfants âgés de moins d’un an
    • 200 enfants âgés d’un à quatre ans
    • 195 enfants âgés de cinq à neuf ans
    • 151 enfants âgés de 10 à 14 ans
    • 89 mineurs âgés de 15 à 17

    L’étude de la MEL révèle également une disparité dans les situations familiales : 62% des sans-abris sont des hommes isolées, 13% des femmes seules et 19% des familles.
    . . . . . . . .
    La suite : https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/lille-metropole/infographies-metropole-lille-pres-3000-abris-recenses-d

    #invisibles #SDF #enfants #Lille #France #ps #roms #sans-abri #pauvreté #sans-abris #hébergement #guerre_aux_pauvres #Invisibles

  • Don’t assume technology is racially neutral

    Without adequate and effective safeguards, the increasing reliance on technology in law enforcement risks reinforcing existing prejudices against racialised communities, writes Karen Taylor.

    Within the European Union, police and law enforcement are increasingly using new technologies to support their work. Yet little consideration is given to the potential misuse of these technologies and their impact on racialised communities.

    When the everyday experience of racialised policing and ethnic profiling is already causing significant physical, emotional and social harm, how much will these new developments further harm people of colour in Europe?

    With racialised communities already over-policed and under-protected, resorting to data-driven policing may further entrench existing discriminatory practices, such as racial profiling and the construction of ‘suspicious’ communities.

    This was highlighted in a new report published by the European Network Against Racism (ENAR) and the Open Society Justice Initiative.

    Using systems to profile, survey and provide a logic for discrimination is not new; what is new is the sense of neutrality afforded to data-driven policing.

    The ENAR report shows that law enforcement agencies present technology as ‘race’ neutral and independent of bias. However, such claims overlook the evidence of discriminatory policing against racialised minority and migrant communities throughout Europe.

    European criminal justice systems police minority groups according to the myths and stereotypes about the level of ‘risk’ they pose rather than the reality.

    This means racialised communities will feel a disproportionate impact from new technologies used for identification, surveillance and analysis – such as crime analytics, the use of mobile fingerprinting scanners, social media monitoring and mobile phone extraction - as they are already overpoliced.

    For example, in the UK, social media is used to track ‘gang-associated individuals’ within the ‘Gangs Matrix’. If a person shares content on social media that references a gang name or certain colours, flags or attire linked to a gang, they may be added to this database, according to research by Amnesty International.

    Given the racialisation of gangs, it is likely that such technology will be deployed for use against racialised people and groups.

    Another technology, automatic number plate recognition (ANPR) cameras, leads to concerns that cars can be ‘marked’, leading to increased stop and search.

    The Brandenburg police in Germany used the example of looking for “motorhomes or caravans with Polish license plates” in a recent leaked internal evaluation of the system.

    Searching for license plates of a particular nationality and looking for ‘motorhomes or caravans’ suggests a discriminatory focus on Travellers or Roma.

    Similarly, mobile fingerprint technology enables police to check against existing databases (including immigration records); and disproportionately affects racialised communities, given the racial disparity of those stopped and searched.

    Another way in which new technology negatively impacts racialised communities is that many algorithmically-driven identification technologies, such as automated facial recognition, disproportionately mis-identify people from black and other minority ethnic groups – and, in particular, black and brown women.

    This means that police are more likely to wrongfully stop, question and potentially arrest them.

    Finally, predictive policing systems are likely to present geographic areas and communities with a high proportion of minority ethnic people as ‘risky’ and subsequently make them a focus for police attention.

    Research shows that data-driven technologies that inform predictive policing increased levels of arrest for racialised communities by 30 percent. Indeed, place-based predictive tools take data from police records generated by over-policing certain communities.

    Forecasting is based on the higher rates of police intervention in those areas, suggesting police should further prioritise those areas.

    We often – rightly – discuss the ethical implications of new technologies and the current lack of public scrutiny and accountability. Yet we also urgently need to consider how they affect and target racialised communities.

    The European Commission will present a proposal on Artificial Intelligence within 100 days of taking office. This is an opportunity for the European Parliament to put safeguards in place that ensure that the use of AI does not have any harmful and/or discriminatory impact.

    In particular, it is important to consider how the use of such technologies will impact racialised communities, so often overlooked in these discussions. MEPs should also ensure that any data-driven technologies are not designed or used in a way that targets racialised communities.

    The use of such data has wide-ranging implications for racialised communities, not just in policing but also in counterterrorism and immigration control.

    Governments and policymakers need to develop processes for holding law enforcement agencies and technology companies to account for the consequences and effects of technology-driven policing.

    This should include implementing safeguards to ensure such technologies do not target racialised as well as other already over-policed communities.

    Technology is not neutral or objective; unless safeguards are put in place, it will exacerbate racial, ethnic and religious disparities in European justice systems.

    https://www.theparliamentmagazine.eu/articles/opinion/don%E2%80%99t-assume-technology-racially-neutral

    #neutralité #technologie #discriminations #racisme #xénophobie #police #profilage_ethnique #profilage #données #risques #surveillance #identification #big-data #smartphone #réseaux_sociaux #Gangs_Matrix #automatic_number_plate_recognition (#ANPR) #Système_de_reconnaissance_automatique_des_plaques_minéralogiques #plaque_d'immatriculation #Roms #algorythmes #contrôles_policiers

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    Pour télécharger le rapport :


    https://www.enar-eu.org/IMG/pdf/data-driven-profiling-web-final.pdf

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