• ROSA LUXEMBURG : BIOGRAPHIE - Socialisme libertaire

    Rosa Luxemburg est née le 5 mars 1871 à Zamość, en Pologne à l’époque intégrée à l’Empire russe. Suite à un déménagement de la famille Luxemburg, elle grandit à Varsovie. Brillante élève, elle subit une triple discrimination pour accéder aux études supérieures : parce qu’elle est juive, parce qu’elle est une femme, et parce qu’elle est polonaise (et non russe) (...)

    #Rosa_Luxemburg #luxemburgisme #spartakisme #biographie

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  • Reprenez à votre compte les idées du courant communiste révolutionnaire (Nathalie Arthaud, fête de LO, 15 mai 2016)
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2016/05/18/nathalie-arthaud-dimanche-15-mai-rejoignez-nous-dans-le-comb

    S’approprier l’expérience du mouvement ouvrier

    Crise économique, chômage de masse, guerres, terrorisme, crise des migrants, crise écologique : les dirigeants actuels, qu’ils soient à la tête des multinationales, des grandes banques ou des États, sont non seulement incapables d’apporter quelque solution que ce soit mais, pire, ils poussent l’humanité entière vers le précipice.

    Les capitalistes qui dominent l’économie la mènent dans le mur. Comme les milliards qu’ils extraient de la production et de l’exploitation des travailleurs ne leur suffisent pas, ils les jouent au casino de la finance. Autrement dit, plus nous travaillons, plus nous faisons d’efforts et de sacrifices, plus la spéculation augmente. Plus nous risquons le krach généralisé. Y a-t-il plus fou que cette économie ? Il ne s’agit pas seulement du sort des travailleurs, il s’agit de l’avenir de toute la société, en particulier de celui qu’elle réserve à la jeunesse.

    Les jeunes des classes populaires sont ballottés de petits boulots en périodes de chômage, de stages non rémunérés en missions d’intérim. Pour espérer un emploi durable et un salaire à peu près correct, tout ce que l’État leur propose est de s’engager dans la police ou l’armée. Autrement dit, ils ont le choix de servir de chair à patron ou de chair à canon !

    Bien sûr, la fraction de la #jeunesse qui fait des études supérieures peut espérer mieux en décrochant un emploi de cadre, d’ingénieur, de médecin ou d’enseignant. Mais le problème est collectif. Le problème, c’est que même ceux qui peuvent tirer leur épingle du jeu le font au milieu d’un océan de misère et d’injustice.

    Alors, aux uns et aux autres, je veux dire qu’il y a un autre avenir. Ne cédez pas au #conformisme ! Exprimez votre révolte ! Depuis plus de deux mois, quelques dizaines de milliers de lycéens et d’étudiants ont exprimé leur #révolte. Une fraction de ces jeunes est en train de se politiser. Elle a découvert les brutalités policières, les manoeuvres du gouvernement, les tergiversations et les retournements des directions syndicales et ce que vaut la #démocratie_bourgeoise.

    À ceux-là j’ai envie de dire : Vous avez envie de changer le monde ? Tirez toutes les leçons politiques de la situation actuelle, attelez-vous à comprendre les mécanismes et les rapports de classe qui régissent la société. Confortez vos convictions en découvrant les luttes passées des opprimés, de Spartacus aux grèves de mai-juin 1936. Enrichissez-vous de l’expérience du #mouvement_ouvrier et des idées de #Marx et #Engels, de #Lénine, de #Rosa_Luxemburg, de #Trotsky.

    Reprenez à votre compte les idées du courant communiste révolutionnaire. Ce capital politique résume les expériences de plus d’un siècle de luttes ouvrières vivantes. Des défaites, des victoires et des révolutions ! C’est ce capital qui permettra demain de renverser le vieux monde et de mettre fin à ses inégalités et à toutes les vieilleries qui vont du racisme à la misogynie, en passant par l’obscurantisme.

    Rejoignez-nous dans le combat révolutionnaire, pour que les générations futures puissent construire une société de justice, de #fraternité, enfin débarrassée des classes sociales et de l’#exploitation !

    #communisme_révolutionnaire #révolution_sociale #marxisme

  • "La légalité (et le parlementarisme en tant que légalité en devenir) n’est elle-même qu’une manifestation sociale particulière de la violence politique bourgeoise" (Rosa Luxemburg, Réponse au camarade E. Vandervelde, 14 mai 1902)

    La violence, loin de cesser de jouer un rôle historique par l’apparition de la « légalité » bourgeoise, du parlementarisme, est aujourd’hui, comme à toutes les époques précédentes, la base de l’ordre politique existant. L’Etat capitaliste en entier se base sur la violence. Son organisation militaire en est par elle-même une preuve suffisante et sensible, et le doctrinarisme opportuniste doit vraiment avoir des dons miraculeux pour ne pas s’en apercevoir. Mais les domaines mêmes de la « légalité » en fournissent assez de preuves, si l’on y regarde de plus près. Les crédits chinois ne sont-ils pas des moyens fournis par la « légalité, par le parlementarisme, pour accomplir des actes de violence ? Des sentences de tribunaux, comme celle de Loebtau, ne sont-elles pas l’exercice « légal » de la violence ? Ou mieux : en quoi consiste à vrai dire toute la fonction de la légalité bourgeoise ?

    Si un « libre citoyen » est enfermé par un autre citoyen contre sa volonté, par contrainte, dans un endroit étroit et inhabitable, et si on l’y détient pendant quelque temps, tout le monde comprend que c’est un acte de violence. Mais dès que l’opération s’effectue en vertu d’un livre imprimé, appelé Code pénal, et que cet endroit s’appelle « prison royale prussienne », elle se transforme en un acte de la légalité pacifique. Si un homme est contraint par un autre, et contre sa volonté, de tuer systématiquement ses semblables, c’est un acte de violence. Mais dès que cela s’appelle « service militaire », le bon citoyen s’imagine respirer en pleine paix et légalité. Si une personne, contre sa volonté, est privée par une autre d’une partie de sa propriété ou de son revenu, nul n’hésitera à dire que c’est un acte de violence ; mais dès que cette machination s’appelle « perception des impôts indirects », il ne s’agit que de l’application de la loi.

    En un mot, ce qui se présente à nos yeux comme légalité bourgeoise, n’est autre chose que la violence de la classe dirigeante, élevée d’avance en norme impérative. Dès que les différents actes de violence ont été fixés comme norme obligatoire, la question peut se refléter à l’envers dans le cerveau des juristes bourgeois et tout autant dans ceux des opportunistes socialistes : l’ « ordre légal » comme une création indépendante de la « justice », et la violence de l’Etat comme une simple conséquence, comme une « sanction » des lois. En réalité, la légalité bourgeoise (et le parlementarisme en tant que légalité en devenir) n’est au contraire qu’une certaine forme sociale d’apparition de la #violence_politique de la bourgeoisie, qui fleurit sur son fondement économique.

    C’est ainsi qu’on peut reconnaître combien toute la théorie du légalisme socialiste est fantaisiste. Tandis que les classes dirigeantes s’appuient par toute leur action sur la violence, seul, le prolétariat devrait renoncer d’emblée et une fois pour toutes à l’emploi de la violence dans la lutte contre ces classes. Quelle formidable épée doit-il donc employer pour renverser la violence au pouvoir ? La même légalité, par laquelle la violence de la bourgeoisie s’attribue le cachet de la norme sociale et toute puissante.

    Le domaine de la légalité bourgeoise du parlementarisme, il est vrai, n’est pas seulement un champ de domination pour la classe capitaliste, mais aussi un terrain de lutte, sur lequel se heurtent les antagonismes entre prolétariat et bourgeoisie. Mais de même que l’ordre légal n’est pour la bourgeoisie qu’une expression de sa violence, de même la lutte parlementaire ne peut être, pour le prolétariat, que la tendance à porter sa propre violence au pouvoir. S’il n’y a pas, derrière notre activité légale et parlementaire, la violence de la classe ouvrière, toujours prête à entrer en action le cas échéant, l’action parlementaire de la social-démocratie devient un passe-temps aussi spirituel que celui de puiser de l’eau avec une écumoire. Les amateurs de réalisme, qui soulignent sans cesse les « succès positifs » de l’activité parlementaire de la #social-démocratie, pour les utiliser comme arguments contre la nécessité et l’utilité de la violence dans la #lutte_ouvrière, ne remarquent point que ces succès, si infimes soient-ils, ne sauraient être considérés que comme les produits de l’effet invisible et latent de la violence.

    Mais il y a mieux encore. Le fait que nous retrouvons toujours la violence à la base de la #légalité_bourgeoise, s’exprime dans les vicissitudes de l’histoire du parlementarisme même.

    La pratique le démontre en toute évidence : dès que les classes dirigeantes seraient persuadées que nos parlementaires ne sont pas appuyés par de larges masses populaires, prêtes à l’action s’il le faut, que les têtes révolutionnaires et les langues révolutionnaires ne sont pas capables ou jugent inopportun de faire agir, le cas échéant, les poings révolutionnaires, le #parlementarisme même et toute la légalité leur échapperaient tôt ou tard comme base de la lutte politique – preuve positive à l’appui : le sort du suffrage en Saxe ; preuve négative : le suffrage au Reichstag. Personne ne doutera que le suffrage universel, si souvent menacé dans le Reich, est maintenu non par égard pour le libéralisme allemand, mais principalement par crainte de la #classe_ouvrière, par certitude que la social-démocratie prendrait cette chose au sérieux. Et, de même, les plus grands fanatiques de la légalité n’oseraient contester qu’au cas où l’on nous escamoterait malgré tout, un beau jour, le #suffrage_universel dans le Reich, la classe ouvrière ne pourrait pas compter sur les seules « protestations légales », mais uniquement sur les moyens violents, pour reconquérir tôt ou tard le terrain légal de lutte.

    Ainsi, la théorie du légalisme socialiste est réduite à l’absurde par les éventualités pratiques. Loin d’être détrônée par la « #légalité », la #violence apparaît comme la base et le protecteur réel de la légalité – tant du côté de la #bourgeoisie que du côté du #prolétariat.

    #lutte_de_classe #Rosa_Luxemburg #réformisme #violence_révolutionnaire

    • Rosa Luxemburg est très claire, ici, en dressant en avertissement le spectre du fascisme comme conséquence ultime du réformisme :

      Si la social-démocratie devait réellement, comme l’y invitent les opportunistes, renoncer a priori et une fois pour toutes à l’usage de la violence et enfermer les masses ouvrières dans la légalité bourgeoise, sa lutte parlementaire et tout son combat politique s’effondreraient lamentablement tôt ou tard, pour faire place à la violence sans limites de la réaction.

  • #Rosa_Luxemburg #socialisme #internationalisme #CommunismeRévolutionnaire #luxemburgisme

    🚩 Rosa Luxemburg contre tous les nationalismes - Socialisme libertaire

    Nous publions ci-dessous des extraits des deux premiers chapitres du livre de Rosa Luxemburg La Question nationale et l’autonomie, écrit en polonais en 1908–1909. Ces quelques paragraphes nous semblent extrêmement intéressants pour agir dans la situa­tion actuelle, mar­quée à la fois par un retour des natio­na­lismes et par le sou­tien à ces mou­ve­ments natio­na­listes et sou­ve­rai­nistes de la part même de sec­teurs de l’extrême-gauche. Rosa Luxem­burg expose ici de façon très claire en quoi le fameux « droit des peuples à dis­po­ser d’eux-mêmes » cher aux léni­nistes et à leurs alliés, est, dans le cadre du capi­ta­lisme et de l’impérialisme, abso­lu­ment en contra­dic­tion avec une poli­tique de classe des tra­vailleurs (...)

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  • #Rosa_Luxemburg #luxemburgisme #CommunismeRévolutionnaire #socialisme #Liberté #démocratie #gouvernement #anticapitalisme...

    Rosa Luxemburg et le socialisme démocratique - Socialisme libertaire

    Rosa Luxemburg, théoricienne et révolutionnaire, participe aux débats majeurs du mouvement ouvrier. Elle ouvre une voie qui relie socialisme et démocratie. 
    La théorie révolutionnaire peut permettre de penser les nouvelles formes de lutte et leurs perspectives. De nombreux débats ont déjà agité l’histoire du mouvement ouvrier. La réflexion sur la démocratie demeure indispensable pour saisir les enjeux politiques qui traversent encore les luttes sociales. Rosa Luxemburg apparaît comme la figure incontournable de ce débat. Elle tente de concilier socialisme et démocratie, égalité et liberté (...)

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  • ☮️ ♀ #femmes #féminisme #antiguerre #antimilitarisme #Paix #guerre #nationalisme #PremièreGuerremondiale #militarisme #barbarie
    #internationalisme #Bertha_von_Suttner #Rosa_Luxemburg #Clara_Zetkin #Hélène_Brion #Aleta_Jacobs #Jane_Addams...

    🛑 LES FEMMES CONTRE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE - Socialisme libertaire

    " Les Femmes en Noir de Madrid se souviennent des Cassandres de la Grande Guerre :
    Bertha von Suttner a travaillé pour éviter une autre guerre, n’importe quelle guerre. Son roman Déposez vos armes est un appel à la paix et décrit les horreurs de la confrontation armée. Elle a fondé La Société autrichienne pour la Paix en 1891 et a travaillé infatigablement pour le mouvement pacifiste international. Elle a dénoncé le réarmement en temps de paix, qui pouvait ruiner les nations et a mis en garde contre la préparation de divers pays pour un grand conflit. Elle a confronté la virulente opposition de nationalistes, du clergé et des antisémites. La Première Guerre mondiale a commencé un mois après sa mort. Elle a été la première femme à recevoir le Prix Nobel de la paix. Rosa Luxemburg a été arrêtée en février 1914 pour avoir incité les soldats à se rebeller et avait déclaré : « S’ils attendent que nous assassinions les Français ou n’importe quel autre frère étranger, il faut leur dire : « Non, en aucune circonstance. » Une semaine ou deux après l’éclatement de la guerre, elle a déclaré son désappointement que le Mouvement des travailleurs européens n’ait pas évité la catastrophe. Elle s’est opposée aux directives du Mouvement socialiste international et pensait qu’une fois la guerre terminée, les « traîtres » devaient être poursuivis en justice. Elle a été exécutée en janvier 1919 par des paramilitaires, récemment démobilisés du front de la guerre (...)

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  • Pendant ce temps-là, les puissances occidentales mettent en ordre de bataille les esprits et transforment à vitesse accélérée leurs économies en «  économies de guerre  »

    Contre la guerre en Ukraine et sa généralisation
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/02/25/contre-la-guerre-en-ukraine-et-sa-generalisation_521781.html

    Poutine, qui nie jusqu’à l’existence d’une nation ukrainienne, aura, par son sanglant mépris des peuples, contribué à ce que s’affirme le sentiment d’appartenir à l’Ukraine, alors qu’il peinait à prendre corps malgré les efforts du pouvoir et des nationalistes.

    L’échec relatif de Poutine résulte, entend-on souvent, de la mobilisation d’un peuple dressé pour défendre sa patrie, rien de tel ne motivant les soldats russes. Certes. Mais ce n’est qu’une partie de la réalité. Si l’Ukraine a tenu bon, malgré une industrie et une armée a priori moins fortes que celles du Kremlin, elle le doit avant tout à la trentaine de membres de l’OTAN, dont les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, qui l’ont armée, financée et soutenue de bien des façons. Et ils ne cessent de surenchérir en ce domaine, tel Biden encore le 20 février à Kiev.

    Quand les pays de l’OTAN livrent à l’Ukraine des armements de plus en plus sophistiqués, de plus en plus efficaces, ils poursuivent un objectif immédiat proclamé  : éviter la défaite de l’Ukraine et faire durer la guerre afin d’affaiblir la Russie, et si possible la mettre à genoux.

    Cela pour montrer au monde entier ce qu’il en coûte de ne pas s’incliner devant l’ordre impérialiste. Les propos de Biden à Varsovie  : «  L’Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie  », son refus affiché de toute négociation avec Poutine, le fait que les dirigeants occidentaux ont tous adopté la même posture et le même langage ces derniers temps, tout cela va dans le même sens.

    Le conflit en cours n’est pas la principale raison d’une escalade que l’Occident mène tambour battant. Il fait aussi office de toile de fond pour une mise en ordre de bataille des esprits, ne serait-ce que par la banalisation d’une guerre qui s’installe pour durer, dans une Europe qui n’en avait plus connu depuis 1945, exception faite des bombardements de la Serbie par l’OTAN, il y a un quart de siècle.

    Une mise sur le pied de guerre qui vaut aussi pour les économies de chaque pays, dans un monde capitaliste qui s’enfonce dans la crise sans que ses dirigeants y voient d’issue. Certes, les dirigeants du monde capitaliste n’ont pas encore choisi la fuite en avant vers une conflagration généralisée, comme celle qui conduisit à la Première et à la Deuxième Guerre mondiale, mais rien ne garantit que le conflit ukrainien ne risque pas, à tout moment, de précipiter l’humanité dans une nouvelle guerre mondiale.

    Le conflit en Ukraine sert déjà de terrain d’entraînement aux États impérialistes pour préparer l’éventualité d’un affrontement dit de haute intensité, que les états-majors militaires et politiques envisagent explicitement. Il sert aussi aux chefs de file de l’impérialisme à renforcer des blocs d’États alliés, avec leurs réseaux de bases sur le pourtour de la Russie et de la Chine.

    sommant les autres États de se rallier à ces alliances militaires et d’adopter des trains de sanctions contre la Russie, même quand cela va à l’encontre de leurs intérêts et de ceux, sonnants et trébuchants, de leurs capitalistes. On le constate pour l’arrêt des importations de gaz et de pétrole russes, l’interdiction de commercer avec la Russie, d’y maintenir des activités industrielles, ce qui pénalise des pays européens, dont l’Allemagne et la France, mais profite aux États-Unis.

    Si un fait nouveau, capital pour l’avenir de l’humanité, s’est fait jour au feu de cette guerre, c’est l’évolution rapide de la situation mondiale dans le sens de sa #militarisation.

    Poutine a répondu de façon monstrueuse à la pression continue de l’impérialisme en Europe de l’Est en lançant ses missiles et ses tanks sur l’Ukraine le 24 février 2022. Mais c’est l’impérialisme qui s’est préparé depuis longtemps à aller à la confrontation.

    ... à plonger tôt ou tard l’Ukraine dans la guerre, donc à faire de ses habitants les otages d’une rivalité qui les dépasse, car elle oppose le camp mené par les États-Unis à la Russie, avec son dictateur, ses bureaucrates et ses oligarques pillards. D’un côté ou de l’autre, il n’y a nulle place pour le droit des peuples à décider de leur destinée, même si on veut nous le faire croire.

    L’ex-chancelière Angela Merkel n’en croit rien. Elle le dit dans une interview où elle revient sur la crise qui s’ouvrit en février 2014, quand le président ukrainien d’alors, contesté par la rue et surtout lâché par des secteurs de la bureaucratie et de l’oligarchie, dut s’enfuir. Le pouvoir issu du #Maïdan s’alignant sur les États-Unis, Poutine récupéra alors la #Crimée et poussa le Donbass à faire sécession. Les accords de Minsk, que Merkel parrainait avec Hollande et auxquels avaient souscrit Moscou et Kiev, devaient régler pacifiquement le différend, prétendait-elle à l’époque. Elle avoue désormais qu’il s’agissait d’un leurre. «  Poutine, explique-t-elle, aurait [alors] pu facilement gagner. Et je doute fortement que l’OTAN aurait eu la capacité d’aider l’Ukraine comme elle le fait aujourd’hui. […] Il était évident pour nous tous que le conflit allait être gelé, que le problème n’était pas réglé, mais cela a justement donné un temps précieux à l’Ukraine.  » Et à l’OTAN pour préparer l’affrontement avec Moscou.

    Le conflit couvait depuis l’effondrement de l’#URSS en 1991. Dès ce moment-là, États-Unis et Union européenne furent à la manœuvre pour aspirer l’Europe de l’Est dans l’orbite de l’OTAN. Des conseillers de la Maison-Blanche expliquaient qu’il fallait détacher l’Ukraine de la Russie, pour que celle-ci n’ait plus les moyens de redevenir une grande puissance.

    Or, après les années Eltsine (1991-1999), d’effondrement économique, d’éclatement de l’État et de vassalisation humiliante du pays par l’Occident, Poutine et la bureaucratie russe voulaient restaurer la #Grande_Russie.

    Une première tentative de l’Occident pour aspirer l’Ukraine eut lieu en 2004 sous l’égide du tandem ­Iouchtchenko­-­Timochenko, tombeur du pro-russe Ianoukovitch. Elle tourna court, la population, dégoûtée, finissant par rappeler Ianoukovitch. Elle allait le chasser à nouveau en 2014. Cette fois fut la bonne pour le camp occidental et signifiait la guerre  : dans le #Donbass, que l’armée de Kiev et des troupes d’extrême droite disputaient aux séparatistes, elle fit 18 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés. Huit ans plus tard, tout le pays bascula dans l’horreur.

    Les dirigeants américains et européens savaient que Moscou ne pouvait accepter une Ukraine devenue la base avancée de l’OTAN. Ils savaient quels risques mortels leur politique impliquait pour les Ukrainiens, et pour la jeunesse russe que Poutine enverrait tuer et se faire tuer. Cette guerre, l’OTAN l’avait rendue inéluctable depuis 2014, en armant, entraînant, conseillant l’#armée_ukrainienne et les troupes des nationalistes fascisants.

    Les dirigeants occidentaux n’en avaient cure, car faire la guerre avec la peau des peuples est une constante de la politique des puissances coloniales, puis impérialistes. On le vérifie encore une fois dans le sang et la boue des tranchées en #Ukraine, dans les ruines des HLM de #Kharkiv, #Kherson ou #Donetsk que les missiles des uns ou des autres ont fait s’effondrer sur leurs habitants. N’en déplaise aux médias d’ici qui ressassent la fable d’un conflit soudain opposant le petit David ukrainien isolé et désarmé qu’agresserait sans raison le grand méchant Goliath russe.

    À l’occasion du premier l’anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, on a eu droit au rouleau compresseur d’une #propagande sans fard dans les #médias. Il y aurait le camp du Mal (la Russie, l’Iran et surtout la Chine), face au camp du Bien, celui des puissances qui, dominant la planète, y garantissent la pérennité du système d’exploitation capitaliste au nom de la démocratie ou de la sauvegarde de pays comme l’Ukraine, dès lors qu’ils leur font allégeance.

    Cette propagande massive vise à s’assurer que l’opinion publique adhère sans réserve à ce qu’on lui présente comme la défense d’un peuple agressé, en fait, à la guerre que mènent les grandes puissances par Ukrainiens interposés. Car, au-delà de ce qu’il adviendra de la Russie et du régime de Poutine – une des préoccupations contradictoires des États impérialistes, qui disent vouloir la victoire de Kiev tout en craignant qu’une défaite de Poutine déstabilise de façon incontrôlable la Russie et son «  étranger proche  » – ces mêmes États visent un objectif au moins aussi important pour eux. Ils veulent enchaîner à leur char de guerre leur propre population, dans le cadre ukrainien, tout en ayant en vue des conflits plus larges à venir.

    En fait, le conflit ukrainien a tout du prologue d’un affrontement plus ou moins généralisé, dont politiques, généraux et commentateurs désignent déjà la cible principale  : la Chine. Ainsi, Les Échos du 15 février a mis à sa une un article qui titrait  : «  Pour l’Amérique, la Chine redevient l’ennemi numéro un  », après que «  la guerre en Ukraine [avait un temps détourné son attention] de la confrontation  » avec la Chine.

    Déjà, les steppes, les villes et le ciel d’Ukraine servent autant aux états-majors et industriels occidentaux à affronter la #Russie, par soldats ukrainiens interposés, qu’à tester sur le vif leurs #blindés, pièces d’#artillerie, #systèmes_de_commandement, de communication, d’interception, de renseignement, et à en tirer les leçons voulues. Ils y voient aussi une aubaine pour se débarrasser de #munitions et d’engins plus ou moins anciens que les combats vont consommer . Conséquence favorable pour eux, cela justifie l’escalade des livraisons d’armes et, de ce fait, l’explosion des #budgets_militaires afin de doper les #industries_de_guerre.

    Cette conjoncture permet à des États d’engranger des commandes, parfois énormes, de pays dépendants de protecteurs plus puissants et des leaders des marchés de l’#armement.

    Ainsi, Varsovie a envisagé de donner à Kiev des vieux Mig-29 de conception soviétique pour les remplacer par des F-16 américains, et promis de lui livrer d’anciens chars Leopard, qu’elle remplacera par de nouveaux modèles. Évidemment, cela ne fait l’affaire ni de Dassault ni du char Leclerc français qui peine à trouver preneur. C’est que, même alliés au sein de l’OTAN, voire soucieux d’afficher leur unité, comme Biden l’a souligné lors de la promesse que lui et Scholtz ont voulue simultanée de livrer des tanks à Kiev, les États impérialistes restent rivaux sur ce terrain, comme sur d’autres. Les États-Unis se réservent la part du lion, avec des commandes d’armement qui ont doublé en 2022, à la mesure de leur puissance industrielle, de leur suprématie militaire… et des guerres à venir.

    Ces commandes d’armes pour l’Ukraine, qui s’ajoutent à celles que l’on dit destinées à remettre à niveau chaque armée occidentale, servent autant à tenir la dragée haute à #Poutine qu’à transformer à vitesse accélérée les #économies occidentales en «  #économies_de_guerre  », selon les termes même du programme que se sont fixé les ministres de la Défense des pays de l’#OTAN, lors de leur sommet des 14-15 février à Bruxelles. Depuis des mois, les dirigeants politiques occidentaux et plus encore les chefs de leurs armées discutent publiquement et concrètement d’une guerre généralisée qu’ils savent s’approcher. Ainsi, à Brest, l’#amiral_Vandier, chef d’état-major de la Marine, a lancé à la nouvelle promotion d’élèves-­officiers  : «  Vous entrez dans une Marine qui va probablement connaître le feu à la mer.  » Certains avancent même une date pour cela, tel le général Minihan, chef des opérations aériennes aux #États-Unis  : «  J’espère me tromper, mais mon intuition me dit que nous nous affronterons en 2025  » avec la #Chine.

    Ukraine  : un effroyable bilan humain, social et économique

    En attendant, la guerre en Ukraine a déjà tué ou blessé 180 000 militaires russes, à peine moins de soldats ukrainiens, et tué plus de 30 000 civils, estime le chef de l’armée norvégienne, membre de l’OTAN. 7,5 millions d’Ukrainiens ont trouvé refuge en Pologne, Slovaquie, Autriche, etc., et en Russie. Parmi eux se trouvent une écrasante majorité de femmes et d’enfants, car les hommes de 18 à 60 ans, mobilisables, ont l’interdiction de quitter le territoire. Il y a aussi plusieurs millions de déplacés dans le pays même.

    De nombreuses villes, grandes ou petites, ont été bombardées, parfois rasées, les infrastructures énergétiques partout frappées, ce qui a plongé la population dans l’obscurité et le froid. Le montant des destructions de routes, ponts, voies ferrées, ports, aéroports, entreprises, écoles, hôpitaux, logements… atteignait 326 milliards de dollars, selon ce qu’estimait le Premier ministre en septembre dernier. Ce montant, déjà colossal, n’a pu que croître depuis, ne serait-ce que parce qu’il s’accompagne d’énormes détournements qu’ont effectués et que vont effectuer ministres, généraux, bureaucrates et oligarques ukrainiens.

    Zelensky a reconnu la corruption de l’appareil d’État jusqu’au sommet quand il a limogé une partie de son gouvernement, dont les ministres de la Défense et de la Reconstruction, et plusieurs très hauts dirigeants. Cela ne change rien à la nature d’un État qui, source principale des nantis comme en Russie, est l’un des plus corrompus au monde  : plus que l’État russe, dit-on, ce qui n’est pas rien. En fait, Zelensky n’avait pas le choix  : une commission américaine de haut niveau avait débarqué à Kiev pour vérifier ce que devenait l’aide colossale fournie par l’oncle d’Amérique. Après tout, même si l’État américain est richissime, il a aussi ses bonnes œuvres (industriels de l’armement, financiers, capitalistes de haut vol) et ne veut pas qu’une trop grosse part des profits de guerre file dans poches des bureaucrates, oligarques et maffieux ukrainiens.

    Et puis, au moment même où l’Occident annonçait fournir des tanks à l’État ukrainien, il ne s’agissait pas que le régime apparaisse pour ce qu’il est  : celui de bandits prospérant sur le dos de la population. Cela s’adressait moins à l’opinion occidentale, qui ne connaît de la situation que ce qu’en disent les médias, qu’à la population ukrainienne.

    Victime des bombardements et exactions de l’armée russe, elle se rend compte qu’elle est aussi la victime des parasites de la haute bureaucratie, des ministres véreux ou des généraux voleurs. Et l’union sacrée n’a pas fait disparaître les passe-droits qui permettent aux nantis de profiter en paix de leur fortune à l’étranger, tandis que leurs sbires de la police raflent les hommes, valides ou pas, pour le front. Les résistances que cela provoque ici ou là n’ont rien pour étonner dans un tel contexte, d’autant que, si l’armée a d’abord pu compter sur des volontaires, ceux qu’elle mobilise maintenant n’en font, par définition, pas partie.

    Tout à leurs commentaires dithyrambiques sur un régime censé incarner la démocratie et l’unité d’un peuple derrière ses dirigeants, les médias français préfèrent tirer un voile pudique sur des faits qui pourraient gâcher leur tableau mensonger.

    [...] Le régime de la bureaucratie russe et de ses oligarques milliardaires, lui-même bien mal en point socialement et économiquement, corrompu, policier et antiouvrier, ne peut représenter aucun avenir pour la population ukrainienne, même russophone.

    Quant au régime qu’incarne Zelensky, ce chargé de pouvoir des grandes puissances et de leurs trusts qui lorgnent sur les richesses agricoles et minières de l’Ukraine ainsi que sur sa main-d’œuvre qualifiée, afin de l’exploiter avec des salaires misérables , ce qui a commencé dès 2014, le conflit lui a sans doute sauvé la mise, au moins dans un premier temps. Comme dans toute guerre, la population s’est retrouvée bon gré mal gré derrière un pouvoir qui se faisait fort de la défendre. Mais gageons que de larges pans des classes populaires n’ont pas oublié pour autant ce qu’avait fini par leur inspirer cet acteur devenu président, qui avait joué au «  serviteur du peuple  » pour mieux préserver les intérêts des nantis.

    S’affrontant sur le terrain par peuples interposés, les dirigeants occidentaux, représentants d’une bourgeoisie impérialiste qui domine le monde, les dirigeants russes, représentants des parasites qui exploitent les travailleurs de Russie, les dirigeants ukrainiens, représentants de leurs oligarques autant que des trusts occidentaux, sont tous des ennemis des classes populaires, de la classe ouvrière.

    Et les travailleurs, où qu’ils se trouvent, quelle que soit leur nationalité, leur langue ou leur origine, n’ont aucune solidarité à avoir, sous quelque prétexte que ce soit, avec «  l’ennemi principal qui est toujours dans notre propre pays  », comme disait le révolutionnaire allemand Karl Liebknecht en 1916, en pleine Première Guerre mondiale.

    Partout, la marche à une économie de guerre

    Le 6 février, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU [...] : «   Le monde se dirige les yeux grand ouverts [vers] une guerre plus large .  »

    On vient d’en avoir la confirmation au sommet des ministres de la Défense des membres de l’OTAN. Il leur a été demandé, selon Les Échos, «  de passer en #économie_de_guerre  », de relancer et activer la #production_d’armements, et d’abord d’#obus, de #chars et de pièces d’artillerie, pour faire face à «  une #guerre_d’usure  » en Ukraine. Et de préciser que si, il y a dix ans, les États-Unis demandaient à leurs alliés de monter leurs #dépenses_militaires à 2 % de leur produit intérieur brut, ce chiffre est désormais considéré comme un plancher que beaucoup ont dépassé. La conférence sur la sécurité en Europe qui a suivi, à Munich, a réuni la plupart des dirigeants européens et mondiaux pour aller dans le même sens.

    C’est ce qu’ils font en cherchant à persuader leur population de l’inéluctabilité de la guerre  ; en lui désignant comme ennemis certains pays, au premier rang desquels la Russie et la Chine  ; en déployant une propagande insidieuse mais permanente dans les médias autour de thèmes guerriers  ; en mettant l’accent sur la préparation de la #jeunesse à servir «  sa  » nation, à la défendre, sans jamais dire qu’il s’agira de la transformer en #chair_à_canon pour les intérêts des classes possédantes. Le gouvernement français s’en charge avec son #Service_national_universel, qui vise à apprendre à des jeunes à marcher au pas, avec des reportages télévisés plus ou moins suscités sur le service à bord de navires de guerre, sur des régions sinistrées (Saint-Étienne) où la reprise de la production d’armes ferait reculer le chômage. Le nouveau ministre allemand de la Défense se situe sur le même terrain, lui qui veut rétablir le service militaire et faire de la Bundeswehr la première armée du continent grâce aux 100 milliards de hausse de son #budget.

    En juin dernier, Macron avait annoncé la couleur avec son plan Économie de guerre doté par l’État de 413 milliards sur sept ans. Il fallait «  aller plus vite, réfléchir différemment sur les rythmes, les montées en charge, les marges, pour pouvoir reconstituer plus rapidement ce qui est indispensable pour nos #armées, pour nos alliés ou pour celles [comme en Ukraine] que nous voulons aider  ». Et, s’adressant aux dirigeants de l’organisme qui regroupe les 4 000 entreprises du secteur militaire, il leur avait promis des décisions et, surtout, des #investissements. Pour les #profits, la guerre est belle…

    Bien au-delà du conflit ukrainien, la cause profonde de l’envolée des budgets militaires est à chercher dans la crise du système capitaliste mondial, qui va s’aggravant sans que quiconque dans les milieux dirigeants de la bourgeoisie en Europe et en Amérique sache comment y faire face.

    Comme à chaque fois que le monde se trouve confronté à une telle situation, la bourgeoisie et ses États en appellent à l’industrie d’armement pour relancer l’économie. Car, grâce au budget militaire des États, elle échappe à la chute de la demande qui affecte les secteurs frappés par la baisse du pouvoir d’achat des couches populaires et, en dopant le reste de l’économie par des commandes de machines, de logiciels, de matériaux, de matières premières, etc., la bourgeoisie peut espérer que cela l’aidera à maintenir le taux de profit général.

    [...] même quand certains prétendent chercher une solution de paix à une guerre que leur politique a suscitée, la logique de leur politique d’armement continu de l’un des deux camps sur le terrain, celle de la militarisation de l’économie de nombreux pays sur fond d’une crise générale dont l’évolution leur échappe, tout cela fait que, de la guerre en Ukraine à un conflit plus large, la distance pourrait être bien plus courte qu’on ne le croit.

    Contrairement à ce qu’affirme Guterres, ce n’est pas toute l’humanité qui avance vers l’abîme les yeux grands ouverts. Les dirigeants politiques de la bourgeoisie ne peuvent pas ne pas voir ce qu’ils trament, eux, et dans quels intérêts, ceux de la bourgeoisie. Cela, ils le discernent en tout cas bien mieux que les masses du monde entier, auxquelles on masque la réalité, ses enjeux et son évolution qui s’accélère.

    Oui, en Ukraine, en Russie, comme partout ailleurs, le niveau de la conscience et de l’organisation de la classe ouvrière est très en retard sur cette course à la guerre dans laquelle la bourgeoisie engage l’humanité. Et plus encore au regard de ce qu’il faudrait pour l’enrayer, la transformer en guerre de classe pour l’émancipation des travailleurs du monde entier.

    C’est ce que firent les bolcheviks en Russie en 1917, en pleine guerre mondiale. C’est sur cette voie qu’il faut que s’engagent, en communistes révolutionnaires et internationalistes, en militants de la seule classe porteuse d’avenir, le prolétariat, toutes celles et tous ceux qui veulent changer le monde avant qu’il ne précipite à nouveau l’humanité dans la barbarie. Alors, pour paraphraser ce que Lénine disait de la révolution d’Octobre  : «  Après des millénaires d’esclavage, les esclaves dont les maîtres veulent la guerre leur [répondront]  : Votre guerre pour le butin, nous en ferons la guerre de tous les esclaves contre tous les maîtres.  »

    #guerre_en_ukraine #capitalisme #crise

    • Royaume-Uni : hausse significative du budget militaire

      A l’occasion de la mise à jour de sa doctrine de politique étrangère, le Royaume-Uni a annoncé son intention de porter à terme son #budget_défense à 2,5 % du PIB.

      Face aux « nouvelles menaces », le #Royaume-Uni va investir cinq milliards de livres supplémentaires dans sa politique de défense. Cette rallonge va porter ce budget à 2,25 % du PIB à horizon 2025, un redressement jamais vu depuis la guerre froide.
      Cette enveloppe doit permettre de « reconstituer et de renforcer les stocks de #munitions, de moderniser l’entreprise nucléaire britannique et de financer la prochaine phase du programme de #sous-marins_Aukus », a souligné Downing Street dans un communiqué, le jour même de la signature à San Diego du contrat entre l’Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. A terme, l’objectif est de revenir à des dépenses militaires équivalentes à 2,5 % du PIB, bien au-dessus de l’engagement pris au niveau de l’#Otan (2 % du PIB).

      Ces annonces interviennent au moment où le Royaume-Uni met à jour sa doctrine de politique étrangère dans un document de 63 pages qui fait la synthèse des principaux risques pour la sécurité du pays. La dernière mouture, publiée il y a trois ans, exposait les ambitions de la « Global Britain » de Boris Johnson au lendemain du Brexit. La #Russie y était identifiée comme la principale menace pour la sécurité. La #Chine était qualifiée de « défi systémique » et le document annonçait un « pivot » du Royaume-Uni vers l’axe Indo-Pacifique.
      Les tendances observées sont toujours les mêmes, mais « elles se sont accélérées ces deux dernières années », observe cette nouvelle revue. « Nous sommes maintenant dans une période de risques renforcés et de volatilité qui va probablement durer au-delà des années 2030 », note le rapport.

      (Les Échos)

      #militarisation #impérialisme

    • Les importations d’armes en Europe en forte hausse

      Les #achats_d'armement ont quasiment doublé l’an dernier sur le sol européen

      Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Europe s’arme massivement. C’est ce que confirme le dernier rapport de l’#Institut_international_de_recherche_sur_la_paix_de_Stockholm (Sipri), publié lundi. Hors Ukraine, les #importations_d'armements sur le Vieux Continent se sont envolées de 35 % en 2022. En intégrant les livraisons massives d’#armes à l’Ukraine, elles affichent une hausse de 93 %.

      […] Sur la période 2018-2022, privilégiée par le #Sipri pour identifier les tendances de fond, les importations d’armes européennes affichent ainsi une hausse de 47 % par rapport aux cinq années précédentes, alors qu’au niveau mondial, les transferts internationaux d’armes ont diminué de 5,1 % sur cette période. Un contraste majeur qui témoigne de la volonté des Européens d’« importer plus d’armes, plus rapidement », explique Pieter ​Wezeman, coauteur du rapport.
      Dans cette optique, outre les industriels locaux, les Européens comptent sur les #Etats-Unis. Sur la période 2018-2022, ces derniers ont représenté 56 % des #importations_d'armes de la région. Le premier importateur en #Europe a été le Royaume-Uni, suivi de l’#Ukraine et de la Norvège.
      […]

      En France, #Emmanuel_Macron a proposé une augmentation de 100 milliards d’euros pour la loi de programmation militaire 2024-2030 par rapport à la période 2019-2025. Le Premier ministre britannique, #Rishi_Sunak, vient pour sa part d’annoncer que le #Royaume-Uni allait investir 5 milliards de livres (5,6 milliards d’euros) supplémentaires dans la défense, dans un contexte de « nouvelles menaces venues de #Russie et de #Chine ». Plus symbolique encore, l’Allemagne du chancelier #Olaf_Scholz a annoncé, en mai 2022, le lancement d’un fonds spécial de 100 milliards pour moderniser son armée et rompre avec des décennies de sous-investissement.

      (Les Échos)

      #militarisation

    • La France s’apprête à relocaliser sur son sol une vingtaine de productions industrielles militaires , révèle mardi franceinfo. Ces relocalisations sont une déclinaison de « l’économie de guerre » réclamée par l’Élysée.

      Le mois dernier, on a appris que la France s’apprêtait à relocaliser la production de #poudre pour ses obus d’artillerie (de 155mm). Selon nos informations, en tout, il y aura une vingtaine de relocalisations stratégiques en France.

      Dans le détail, la France va donc de nouveaux produire sur son territoire des #coques de bateaux produites jusqu’à présent dans les pays de l’Est, des explosifs pour gros calibres produits en Suède, Italie ou encore Allemagne, mais, surtout, des pièces jugées « critiques » pour certains moteurs d’hélicoptères. On parle ici précisément des disques des turbines haute-pression des bi-moteurs RTM322. Jusqu’à présent, ces pièces étaient élaborées aux Etats-Unis puis forgées en Angleterre. Bientôt, l’élaboration et la forge seront faites en France dans l’usine #Aubert_et_Duval située dans le Puy-de-Dôme. […]

      (France Info)

      #militarisation #relocalisation #industrie_de_la_défense

    • Emmanuel Chiva est à la tête (de l’emploi) de la direction générale de l’armement (DGA). Son sale boulot : mettre en œuvre l’« économie de guerre » voulue par Macron.

      Un type qui pratique au quotidien "l’argent magique" et un "pognon de dingue" (public) au service des capitalistes de l’armement. Le principe : un vol à grande échelle des fruits du travail de millions de travailleurs pour produire en masse du matériel de destruction massive.

      Pour nous en faire accepter les conséquences (les futures baisses du pouvoir d’achat, les hôpitaux fermés, les écoles surchargées, les enseignants en sous-effectif, les transports dégradés, un budget de l’État écrasé par la dette, etc.), Le Monde lui tend ses colonnes : « Nous sommes entrés dans l’économie de guerre »
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/15/emmanuel-chiva-dga-nous-sommes-entres-dans-l-economie-de-guerre_6165595_3210

    • La marche vers un économie de guerre
      https://lutte-ouvriere.be/la-marche-vers-un-economie-de-guerre

      [...] Les USA augmentent fortement leur budget militaire, l’Allemagne débloque 100 milliards pour l’armée, la France annonce plus de 400 milliards de budget pour les prochaines années et en Belgique, 14 milliards de dépenses guerrières supplémentaires sont prévues d’ici 2030.

      Pour faire accepter l’envolée des dépenses militaires, alors que partout les besoins des populations sont criants, les dirigeants des pays capitalistes cherchent à persuader de l’inéluctabilité de la guerre. Ils désignent comme ennemis certains pays, au premier rang desquels la Russie et la Chine, et déploient une propagande insidieuse mais permanente dans les médias autour de thèmes guerriers.

      Les gouvernements mettent aussi l’accent sur la préparation de la jeunesse qu’ils comptent utiliser comme chair à canon. L’Etat belge s’en est chargé en ouvrant cette année, dans 13 écoles de la fédération Wallonie Bruxelles, une option « métiers de la Défense et de la sécurité » dans laquelle des jeunes sont préparés à devenir agent de sécurité, policier ou militaire, à partir de la quatrième secondaire technique !

      Au-delà du conflit ukrainien, la cause profonde de l’envolée des budgets militaires est à chercher dans la crise du système capitaliste mondial qui ne fait que s’aggraver.

    • Vers un doublement du budget militaire / Le Japon tourne la page du pacifisme
      https://www.monde-diplomatique.fr/2023/03/POUILLE/65605

      Ce samedi 27 novembre 2021, le premier ministre japonais Kishida Fumio effectue une visite matinale des troupes de défense terrestre sur la base d’Asaka, au nord de Tokyo. Après un petit tour en char d’assaut, il prononce un discours de rupture : « Désormais, je vais envisager toutes les options, y compris celles de posséder des capacités d’attaque de bases ennemies, de continuer le renforcement de la puissance militaire japonaise. » Selon le chef du gouvernement, « la situation sécuritaire autour du Japon change à une vitesse sans précédent. Des choses qui ne se produisaient que dans des romans de science-fiction sont devenues notre réalité ». Un an plus tard, M. Kishida annonce le doublement des dépenses de #défense et débloque l’équivalent de 315 milliards de dollars sur cinq ans. Le #Japon va ainsi disposer du troisième budget militaire du monde derrière ceux des États-Unis et de la Chine. Il représentera 2 % du produit intérieur brut (PIB), ce qui correspond à l’engagement pris en 2014 par les vingt-huit membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (#OTAN)… dont il ne fait pourtant pas partie.

      Ces décisions — qui s’inscrivent dans le cadre de la nouvelle « stratégie de sécurité nationale » dévoilée en août 2022 — changent profondément les missions des forces d’autodéfense, le nom officiel de l’#armée_nippone. Elles ne s’en tiendront plus, en effet, à défendre le pays mais disposeront des moyens de contre-attaquer. Et même de détruire des bases militaires adverses.

      Cette #militarisation et cette imbrication renforcée avec les États-Unis sonnent, pour la presse chinoise, comme dune dangereuse alerte. Certes, les rapports sino-japonais s’étaient déjà dégradés quand Tokyo avait acheté, le 11 septembre 2012, trois des îles Senkaku/Diaoyu à leur propriétaire privé et que, dans la foulée, Pékin avait multiplié les incursions dans la zone (8). Les visites régulières d’Abe au sanctuaire Yasukuni, qui honore la mémoire des criminels de guerre durant la seconde guerre mondiale, n’avaient rien arrangé.

      Mais le climat s’était plutôt apaisé dans la dernière période. « J’étais parvenu à un consensus important [avec Abe] sur la construction de relations sino-japonaises répondant aux exigences de la nouvelle ère (9) », a même témoigné le président chinois après l’assassinat de l’ex-premier ministre, en juillet 2022. Depuis l’annonce de la nouvelle stratégie de défense, le ton a changé.

      [...] en tournant le dos brutalement à sa politique pacifiste, le Japon se place en première ligne face à Pékin et éloigne tout espoir d’autonomie vis-à-vis des États-Unis. Cette impossible entrée dans l’après-guerre froide cohabite pourtant avec un dynamisme régional haletant où, de Hanoï à Colombo, ce pays vieillissant a construit les leviers de sa future croissance. Il y est en concurrence directe avec la Chine, très présente. Déjà, la plupart des pays asiatiques refusent de choisir entre Pékin et Washington, qui leur promet la sécurité. Et avec Tokyo ?

      (Le Monde diplomatique, mars 2023)

      #budget_militaire

    • Le géant de l’armement Rheinmetall surfe sur la remilitarisation de l’Europe (Les Échos)

      L’entrée au DAX, lundi, du premier producteur de munitions et constructeur de chars en Europe consacre le retour en force des combats conventionnels terrestres. Après une année 2022 record, Rheinmetall s’attend à faire mieux encore en 2023.

      Ce lundi, Armin Papperger, le patron de Rheinmetall, se fera un plaisir de sonner la cloche de la Bourse de Francfort pour marquer l’entrée de son groupe dans le Dax après une année record. Son cours a doublé et sa valorisation avoisine 10,5 milliards d’euros. « Le changement d’ère et la guerre en Europe ont ouvert une nouvelle page pour #Rheinmetall », a-t-il déclaré jeudi, lors de la présentation des résultats du premier producteur de munitions et constructeur de chars en Europe.

      Le retour des combats conventionnels terrestres a dopé le résultat net de ce dernier : il a bondi de 61 %, à 469 millions d’euros pour un chiffre d’affaires record de 6,4 milliards d’euros, en hausse de 13,25 %. Le résultat opérationnel (Ebit hors effets exceptionnels) a, lui, progressé de 27 %, à 754 millions d’euros. Et ce n’est qu’un début : « Je m’attends à ce que l’année 2023 soit de loin la meilleure année de l’histoire de l’entreprise en termes de commandes », a annoncé Armin Papperger.

      Carnet de commandes record

      Il a plusieurs fois loué devant la presse l’efficacité du nouveau ministre de la Défense Boris Pistorius, qui devrait, selon lui, permettre de débloquer enfin les 100 milliards du fonds de modernisation de l’armée allemande. Sur cette enveloppe, le patron de Rheinmetall estime pouvoir capter 38 milliards d’euros d’ici à 2030, dont 20 milliards répartis à parts équivalentes entre les chars et la numérisation des forces terrestres, et 8 milliards pour les munitions. A ces montants s’ajoute la hausse prévisible du budget de la défense allemande : Boris Pistorius a réclamé 10 milliards de plus par an et il faudrait même 10 milliards supplémentaires pour atteindre les 2 % du PIB. Un objectif pour tous les membres de l’Otan qui devrait rapidement devenir un prérequis minimum. Le réarmement généralisé des pays de l’Alliance atlantique ne peut donc que profiter à Rheinmetall. Il vient en outre d’élargir sa palette en s’invitant dans la fabrication du fuselage central du F-35 américain qui devrait lui rapporter plusieurs milliards d’euros. Le groupe, qui affichait déjà l’an dernier un carnet de commandes record de 24 milliards d’euros, estime avoir les capacités pour faire bien davantage.

      600.000 obus

      En Ukraine, Rheinmetall assure ainsi pouvoir livrer un peu moins de la moitié des besoins de la production d’artillerie. Avec l’achat du fabricant espagnol Expal Systems, qui devrait être bouclé dans l’année, la capacité annuelle du groupe passe à environ 450.000 obus, voire 600.000 d’ici à deux ans.

      Rheinmetall est en train d’agrandir une usine en Hongrie et souhaite en ouvrir une de poudre en Saxe avec la participation financière de Berlin. Selon Armin Papperger, l’intégration verticale de l’entreprise, qui produit elle-même ses composants, la met par ailleurs à l’abri d’un chantage éventuel de la Chine sur les matières premières. Quant à la main-d’oeuvre, elle ne manquerait pas : le groupe se dit « inondé de candidatures », il a recruté 3.000 personnes l’an dernier et compte en faire autant cette année. Toutes les planètes sont donc alignées aux yeux de Rheinmetall pour pousser les feux. Le groupe vise un chiffre d’affaires de 7,4 à 7,6 milliards d’euros en 2023, ce qui représenterait une nouvelle hausse de 15,5 % à 18,7 %. Sa marge opérationnelle devrait passer de 11,8 % à 12 % environ.

      #militarisation #militarisme #capitalisme #troisième_guerre_mondiale

    • La guerre en Ukraine accélère la militarisation

      La guerre en Ukraine accélère la militarisation de l’Europe. Tragédie pour les populations ukrainienne et russe qui ont déjà payé cette guerre de 30 000 morts, elle est une aubaine pour les militaires et les marchands d’armes. Première guerre dite «  de haute intensité  » en Europe depuis 1945, sur un front de plus de 1 000 kilomètres, elle permet aux militaires de tester leurs matériels, de valider ou adapter leurs doctrines d’utilisation. Elle offre un marché inespéré pour les marchands d’armes appelés à fournir munitions et missiles, drones ou chars détruits en grande quantité. Elle accélère la hausse des budgets militaires de tous les États.

      Une militarisation engagée avant la guerre en Ukraine

      La hausse des dépenses militaires dans le monde était engagée avant l’invasion russe de l’Ukraine. Selon le dernier rapport du Sipri, l’Institut international pour la paix de Stockholm, publié le 25 avril, les dépenses militaires dans le monde ont dépassé en 2021, pour la première fois, la barre des 2 000 milliards de dollars, avec 2 113 milliards de dollars, soit 2,2 % du PIB mondial. C’est la septième année consécutive de hausse des dépenses militaires dans le monde selon ce rapport, qui précise  : «  Malgré les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19, les dépenses militaires mondiales ont atteint des niveaux records.  »

      Si la Russie, présentée comme le seul agresseur et va-t-en-guerre, a augmenté son budget militaire en 2021, qui atteint 66 milliards de dollars et 4 % de son PIB, elle n’arrive qu’en cinquième position dans le classement des puissances les plus dépensières, derrière les États-Unis, la Chine, l’Inde et la Grande-Bretagne.

      En Grande-Bretagne, avec 68,3 milliards de dollars, les dépenses militaires sont en hausse de 11,1 %. Après le Brexit, Boris Johnson a multiplié les investissements, en particulier dans la marine. Peu avant sa démission, il affirmait vouloir restaurer l’impérialisme britannique en tant que «  première puissance navale en Europe  » et marquait à la culotte les autres puissances impérialistes du continent. Il a été l’un des premiers dirigeants européens à se rendre à Kiev pour afficher son soutien à Zelensky. Toute une brochette de politiciens britanniques milite pour que les dépenses militaires augmentent plus vite encore dans les années à venir. Ainsi, Nile Gardiner, ancien collaborateur de Thatcher, affirmait en mars au Daily Express : «  Les dépenses de défense devraient doubler, de deux à quatre pour cent [du PIB] dans les années à venir si la Grande-Bretagne veut sérieusement redevenir une puissance mondiale.  »

      Johnson a renforcé par divers canaux sa coopération militaire avec les États-Unis. Ces liens étroits entre les impérialismes britannique et américain ont été illustrés par l’alliance #Aukus (acronyme anglais pour Australie, Royaume-Uni et États-Unis) contre la Chine. Cette alliance s’est concrétisée par la commande australienne de huit sous-marins à propulsion nucléaire, pour la somme de 128 milliards de dollars. Déjà en hausse de 4 % en 2021 par rapport à 2020, les dépenses militaires de l’Australie sont donc appelées à augmenter. C’est aussi la politique occidentale agressive vis-à-vis de la Chine, et les pressions américaines, qui ont poussé le Japon à dépenser 7 milliards de dollars de plus en 2021 pour ses armées, la plus forte hausse depuis 1972.

      Selon le rapport du #Sipri, dès 2021, donc avant la guerre en Ukraine, huit pays européens membres de l’#Otan avaient porté leurs dépenses militaires à 2 % de leur PIB, ce que réclament depuis longtemps les États-Unis à leurs alliés. Avec 56,6 milliards de dollars (51 milliards d’euros) dépensés en 2021, la France est passée de la huitième à la ­sixième place des États pour leurs dépenses en armement. La loi de programmation militaire 2019-2025 avait déjà prévu un budget de 295 milliards d’euros sur six ans, pour arriver à plus de 2,5 % du PIB en 2025.

      La guerre en Ukraine a donc éclaté dans ce contexte d’augmentation générale des dépenses d’armement, qu’elle ne peut qu’accélérer et renforcer.

      Les leçons de la guerre en Ukraine

      Pour les états-majors et les experts, la #guerre_en_Ukraine n’est pas une tragédie mais d’abord un formidable terrain d’expérimentation des matériels de guerre et des conditions de leur mise en œuvre. Chaque épisode – offensive contrariée des armées russes au début de la #guerre, retrait du nord de l’#Ukraine puis offensive dans le #Donbass, destruction méthodique des villes – et les diverses façons d’utiliser l’artillerie, les drones, l’aviation, les moyens de communication et de renseignement sont étudiés pour en tirer le maximum de leçons. Depuis six mois, des milliers d’experts et d’ingénieurs chez #Thales, #Dassault, #Nexter, MBDA (ex-Matra), #Naval_Group ou chez leurs concurrents américains #Lockheed_Martin, #Boeing ou #Northrop_Grumman, étudient en détail comment cette guerre met en lumière «  la #numérisation du champ de bataille, les besoins de munitions guidées, le rôle crucial du secteur spatial, le recours accru aux drones, robotisation, cybersécurité, etc.  » (Les Échos du 13 juin 2022). Ces experts ont confronté leurs points de vue et leurs solutions technologiques à l’occasion de l’immense salon de l’#armement et de la sécurité qui a réuni, début juin à Satory en région parisienne, 1 500 #marchands_d’armes venus du monde entier. Un record historique, paraît-il  !

      Les leçons de la guerre en Ukraine ne sont pas seulement technologiques. Comme l’écrivait le journal Les Échos du 1er avril 2022, «  la guerre entre grands États est de retour en Europe. » Cette guerre n’a plus rien à voir avec «  les “petites guerres” comme celles de Bosnie ou du Kosovo, ni les opérations extérieures contre des groupes terroristes (Al Qaida, Daech) ou des États effondrés (Libye, 2011)  ». Pour les militaires, cette guerre n’est plus «  une guerre échantillonnaire mais une guerre de masse  », tant du point de vue du nombre de soldats tués ou blessés au combat que du nombre de munitions tirées et du matériel détruit.

      Entre février et juin, selon les estimations réalisées malgré la censure et les mensonges de chaque camp, cette guerre aurait fait 30 000 morts russes et ukrainiens, plusieurs centaines par jour. L’Ukraine rappelle que la guerre est une boucherie, que les combats exigent sans cesse leur chair à canon, avec des soldats qui pourrissent et meurent dans des tranchées, brûlent dans des chars ou sont tués ou estropiés par des obus et des missiles. Leur guerre «  de haute intensité  », c’est avant tout des morts, parmi les militaires comme les civils. Préparer les esprits à accepter de «  mourir pour nos valeurs démocratiques  », autre déclinaison du «  mourir pour la patrie  », est l’un des objectifs de la #propagande des gouvernements occidentaux qui mettent en scène la guerre en Ukraine.

      Côté matériel, les armées russes ont perdu plusieurs centaines de chars. Les États-Unis et leurs alliés ont livré plusieurs dizaines de milliers de missiles sol-sol ou sol-air de type Javelin ou Stinger, à 75 000 dollars pièce. Une semaine après le début de l’invasion russe, le colonel en retraite Michel Goya, auteur d’ouvrages sur les guerres contemporaines, écrivait  : «  L’#armée_de_terre française n’aurait plus aucun équipement majeur au bout de quarante jours  » (véhicules de combat, pièces d’artillerie…). La conclusion de tous ces gens-là est évidente, unanime  : il faut «  des forces plus nombreuses, plus lourdement équipées [qui] exigeront des budgets de défense accrus  » (Les Échos, 1er avril 2022). Augmenter les budgets militaires, drainer toujours plus d’argent public vers l’industrie militaire ou sécuritaire, c’est à quoi s’emploient les ministres et les parlementaires, de tous les partis, depuis des années.

      Des complexes militaro-industriels concurrents

      La guerre en Ukraine, avec l’augmentation spectaculaire des #budgets_militaires qu’elle accélère, est une aubaine pour les marchands d’armes. Mais elle intensifie en même temps la guerre que se livrent ces industriels. L’annonce par le chancelier allemand, fin février, d’un emprunt de 100 milliards d’euros pour remettre à niveau la #Bundeswehr, autrement dit pour réarmer l’Allemagne, a déclenché des polémiques dans l’#Union_européenne. Le journal Les Échos du 30 mai constatait avec dépit  : «  L’#armée_allemande a annoncé une liste de courses longue comme le bras, qui bénéficiera essentiellement aux industries américaines  : achat de #F-35 à Lockheed Martin, d’hélicoptères #Chinook à Boeing, d’avions P8 à Boeing, de boucliers antimissiles à Israël, etc.  » Au grand dam des militaristes tricolores ou europhiles, le complexe militaro-industriel américain profitera bien davantage des commandes allemandes que les divers marchands de mort européens.

      Il en est ainsi depuis la naissance de l’Union européenne  : il n’y a pas une «  #défense_européenne  » commune car il n’y a pas un #impérialisme européen unique, avec un appareil d’État unique défendant les intérêts fondamentaux d’une #grande_bourgeoisie européenne. Il y a des impérialismes européens concurrents, représentant des capitalistes nationaux, aux intérêts économiques complexes, parfois communs, souvent opposés. L’#impérialisme_britannique est plus atlantiste que les autres puissances européennes et très tourné vers son vaste ex-­empire colonial. L’#impérialisme_français a développé ses armées et sa marine pour assurer sa mainmise sur son pré carré ex-colonial, en particulier en Afrique. L’impérialisme allemand, qui s’est retranché pendant des décennies derrière la contrition à l’égard des années hitlériennes pour limiter ses dépenses militaires, en se plaçant sous l’égide de l’Otan et des #États-Unis, a pu consacrer les sommes économisées à son développement économique en Europe centrale et orientale. Les interventions militaires ou diplomatiques n’étant que la continuation des tractations et des rivalités commerciales et économiques, il n’a jamais pu y avoir de défense européenne commune.

      Les rivalités permanentes entre Dassault, Airbus, #BAE, #Safran ont empêché la construction d’un avion de combat européen. La prépondérance des États-Unis dans l’Otan et leur rôle majeur en Europe de l’Est et dans la guerre en Ukraine renforcent encore les chances du #secteur_militaro-industriel américain d’emporter les futurs marchés. Ces industriels américains vendent 54 % du matériel militaire dans le monde et réalisent 29 % des exportations. L’aubaine constituée par les futures dépenses va aiguiser les appétits et les rivalités.

      Bien sûr, les diverses instances européennes s’agitent pour essayer de ne pas céder tout le terrain aux Américains. Ainsi, le commissaire européen au Commerce et ex-ministre français de l’Économie, Thierry Breton, vient de débloquer 6 milliards d’euros pour accélérer le lancement de 250 satellites de communication de basse orbite, indispensables pour disposer d’un réseau de communication et de renseignement européen. Jusqu’à présent, les diverses armées européennes sont dépendantes des États-Unis pour leurs renseignements militaires, y compris sur le sol européen.

      À ce jour, chaque pays européen envoie en Ukraine ses propres armes, plus ou moins compatibles entre elles, selon son propre calendrier et sa volonté politique. Les champs de bataille du Donbass servent de terrain de démonstration pour les canons automoteurs français Caesar, dont les journaux télévisés vantent régulièrement les mérites, et les #chars allemands Gepard, anciens, ou Leopard, plus récents. La seule intervention commune de l’Union européenne a été le déblocage d’une enveloppe de financement des livraisons d’armes à l’Ukraine, d’un montant de 5,6 milliards sur six ans, dans laquelle chaque État membre peut puiser. C’est une façon de faciliter l’envoi d’armes en Ukraine aux pays de l’UE les moins riches. Avec l’hypocrisie commune aux fauteurs de guerre, les dirigeants de l’UE ont appelé cette enveloppe «  la facilité européenne pour la paix  »  !

      Vers une économie de guerre  ?

      Pour passer d’une «  guerre échantillonnaire  » à une «  guerre de masse  », la production d’armes doit changer d’échelle. Pour ne parler que d’eux, les fameux canons Caesar de 155 millimètres sont produits en nombre réduit, une grosse dizaine par an, dans les usines #Nexter de Bourges, pour la somme de 5 millions d’euros l’unité. Pour en livrer une douzaine à l’Ukraine, le gouvernement a dû les prélever sur la dotation de l’armée française, qui n’en a plus que 64 en service. Juste avant le début de la guerre en Ukraine, Hervé Grandjean, le porte-parole des armées, rappelait les objectifs de l’armée française pour 2025  : «  200 chars Leclerc, dont 80 rénovés, 135 #blindés_Jaguar, 3 300 #blindés_légers, 147 hélicoptères de reconnaissance et d’attaque dont 67 Tigre, 115 #hélicoptères de manœuvre, 109 #canons de 155 et 20 drones tactiques notamment  ». En comparaison, et même si les chars des différentes armées n’ont ni les mêmes caractéristiques ni la même valeur, en trois mois de guerre en Ukraine, plus de 600 chars russes ont été détruits ou mis hors service.

      La guerre en Ukraine devrait donc permettre aux militaires d’obtenir davantage de coûteux joujoux. Ils ont reçu le soutien inconditionnel du président de la Cour des comptes, l’ex-socialiste Pierre Moscovici, pour qui «  l’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’est pas encore restaurée  ». Et dans son discours du 14 juillet, Macron a confirmé une rallonge de 3 milliards d’euros par an pour le budget de l’armée. Mais pour rééquiper en masse les armées européennes, il faut que les capacités de production suivent. Le 13 juin, Le Monde titrait  : «  Le ministère de la Défense réfléchit à réquisitionner du matériel du secteur civil pour refaire ses stocks d’armes  », et précisait  : «  L’État pourrait demander à une PME de mécanique de précision qui ne travaille pas pour le secteur de la défense de se mettre à disposition d’un industriel de l’armement pour accélérer ses cadences.  » Et comme toujours, l’État s’apprête à prendre en charge lui-même «  les capacités de production de certaines PME de la défense, en payant par exemple des machines-outils  ». Les capitalistes n’étant jamais si bien servis que par eux-mêmes, le chef de l’UIMM, le syndicat des patrons de la métallurgie, est désormais #Éric_Trappier, le PDG de Dassault.

      Produire plus massivement du matériel militaire coûtera des dizaines, et même des centaines, de milliards d’euros par an. Il ne suffira pas de réduire encore plus les budgets de la santé ou de l’école. Les sommes engagées seront d’un tout autre niveau. Pour y faire face, les États devront s’endetter à une échelle supérieure. Les gouvernements européens n’ont peut-être pas encore explicitement décidé un tel tournant vers la production en masse de ce matériel militaire, mais les plus lucides de leurs intellectuels s’y préparent. L’économiste et banquier Patrick Artus envisageait dans Les Échos du 8 avril le passage à une telle «  #économie_de_guerre  ». Pour lui, cela aurait trois conséquences  : une hausse des #dépenses_publiques financées par le déficit du budget de l’État avec le soutien des #banques_centrales  ; une forte inflation à cause de la forte demande en énergie et en métaux parce que les #dépenses_militaires et d’infrastructures augmentent  ; enfin la rupture des interdépendances entre les économies des différents pays à cause des ruptures dans les voies d’approvisionnement.

      Avant même que les économies européennes ne soient devenues «  des économies de guerre  », les dépenses publiques au service des capitalistes ne cessent d’augmenter, l’inflation revient en force, aggravée par la spéculation sur les pénuries ou les difficultés d’approvisionnement de telle ou telle matière première. L’#économie_capitaliste est dans une impasse. Elle est incapable de surmonter les contradictions qui la tenaillent, et se heurte une fois de plus aux limites du marché solvable et à la concurrence entre capitalistes, qui engendrent les rivalités entre les puissances impérialistes  ; à la destruction des ressources  ; et à son incapacité génétique d’en planifier l’utilisation rationnelle au service de l’humanité. La course au militarisme est inexorable, car elle est la seule réponse à cette impasse qui soit envisageable par la grande bourgeoisie. Cela ne dépend absolument pas de la couleur politique de ceux qui dirigent les gouvernements. Le militarisme est inscrit dans les gènes du capitalisme.

      Le #militarisme, une fuite en avant inexorable

      Il y a plus d’un siècle, #Rosa_Luxemburg notait que le militarisme avait accompagné toutes les phases d’accumulation du #capitalisme  : «  Il est pour le capital un moyen privilégié de réaliser la plus-value.  » Dans toutes les périodes de crise, quand la rivalité entre groupes de capitalistes pour s’approprier marchés et matières premières se tend, quand le marché solvable se rétrécit, le militarisme a toujours représenté un «  champ d’accumulation  » idéal pour les capitalistes. C’est un marché régulier, quasi illimité et protégé  : «  L’#industrie_des_armements est douée d’une capacité d’expansion illimitée, […] d’une régularité presque automatique, d’une croissance rythmique  » (L’accumulation du capital, 1913). Pour la société dans son ensemble, le militarisme est un immense gâchis de force de travail et de ressources, et une fuite en avant vers la guerre généralisée.

      Pour les travailleurs, le militarisme est d’abord un vol à grande échelle des fruits de leur travail. La production en masse de matériel de destruction massive, ce sont des impôts de plus en plus écrasants pour les classes populaires qui vont réduire leur pouvoir d’achat, ce sont des hôpitaux fermés, des écoles surchargées, des enseignants en sous-effectif, des transports dégradés, c’est un budget de l’État écrasé par la charge de la dette. Pour la #jeunesse, le militarisme, c’est le retour au service militaire, volontaire ou forcé, c’est l’embrigadement derrière le nationalisme, l’utilisation de la guerre en Ukraine pour redonner «  le sens du tragique et de l’histoire  », selon la formule du chef d’état-major des armées, Thierry Burkhard.

      L’évolution ultime du militarisme, c’est la #guerre_généralisée avec la #mobilisation_générale de millions de combattants, la militarisation de la production, la #destruction méthodique de pays entiers, de villes, d’infrastructures, de forces productives immenses, de vies humaines innombrables. La guerre en Ukraine, après celles en Irak, en Syrie, au Yémen et ailleurs, donne un petit aperçu de cette barbarie. La seule voie pour éviter une barbarie plus grande encore, qui frapperait l’ensemble des pays de la planète, c’est d’arracher aux capitalistes la direction de la société.

      Un an avant l’éclatement de la Première Guerre mondiale, #Rosa_Luxemburg concluait son chapitre sur le militarisme par la phrase  : «  À un certain degré de développement, la contradiction [du capitalisme] ne peut être résolue que par l’application des principes du socialisme, c’est-à-dire par une forme économique qui est par définition une forme mondiale, un système harmonieux en lui-même, fondé non sur l’accumulation mais sur la satisfaction des besoins de l’humanité travailleuse et donc sur l’épanouissement de toutes les forces productives de la terre.  » Ni Rosa Luxemburg, ni #Lénine, ni aucun des dirigeants de la Deuxième Internationale restés marxistes, c’est-à-dire communistes, révolutionnaires et internationalistes, n’ont pu empêcher l’éclatement de la guerre mondiale et la transformation de l’Europe en un gigantesque champ de bataille sanglant. Mais cette guerre a engendré la plus grande vague révolutionnaire de l’histoire au cours de laquelle les soldats, ouvriers et paysans insurgés ont mis un terme à la guerre et menacé sérieusement la domination du capital sur la société. L’issue est de ce côté-là.

    • France. Militaires et industriels doutent d’être suffisamment gavés

      Les « promesses déjà annoncées : une hausse de 5 milliards d’euros pour combler le retard dans les drones, un bond de 60 % des budgets des trois agences de renseignement, une relance des commandes dans la défense sol-air , la reconstitution des stocks de munitions. Il a aussi promis plus de navires et de satellites pour l’Outre-Mer, des avancées dans la cyberdéfense, le spatial, la surveillance des fonds marins, le doublement du budget des forces spéciales, et enfin une progression de 40 % des budgets pour la maintenance des équipements, afin d’en accroître les taux de disponibilité.

      Ajouter à cette liste un doublement de la réserve, une participation potentiellement accrue au service national universel, la promesse de dégager 10 milliards pour l’innovation... « Toutes les lignes budgétaires vont augmenter, sauf la provision pour les opérations extérieures », a déclaré le ministre. Selon lui, les dépenses pour aider l’armée ukrainienne ne seront pas imputées sur le budget des armées. Ce dont beaucoup de militaires doutent. Un partage des frais entre ministères est plus probable.

      (Les Échos)

    • Pour eux, la guerre n’est pas une tragédie, mais une aubaine.

      Entre 2018 et 2022, la France a vu sa part dans les ventes mondiales d’armes passer de 7 à 11 %.

      Actuellement 3e sur le marché de l’armement, elle se rapproche de la 2e place. Un record qui contribue à la surenchère guerrière, en Ukraine et ailleurs, et qui alimente les profits des marchands d’armes.

    • La nouvelle #loi_de_programmation_militaire a été présentée en Conseil des ministres ce mardi 4 avril. Un budget de la défense en hausse de 40 % par rapport à la #LPM 2019-2025. Un montant historique

      D’autant que la LPM 2024-2030 n’inclura pas le montant de l’aide militaire à l’#Ukraine

      La politique de l’actuel président de la République contraste avec celle de ses prédécesseurs. Comme beaucoup de ses voisins, la France a vu ses dépenses de défense diminuer depuis la fin de la #guerre_froide

      Réarmement spectaculaire de la #Pologne par le biais de la Corée du Sud

      « Ce pays est en première ligne et sera potentiellement une grande puissance militaire en 2030 », a affirmé Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique lors de son audition au Sénat. Le 30 janvier dernier, le Premier ministre polonais a ainsi annoncé que le budget de la défense atteindrait 4 % du PIB en 2023.

      #militarisation #budget_de_la_défense

    • On ne prépare une guerre qu’à la condition de pouvoir la gagner. Et en l’état, les occidentaux commencent tout juste à comprendre que ce qu’ils pensaient assuré (première frappe nucléaire et bouclier ABM) de la part des américains, n’est finalement pas du tout si assuré que cela et que même, ma foi, la guerre est peut-être déjà perdue.

    • En l’état, ce n’est pas la guerre. Mais, oui, ils s’y préparent.

      Et cette nouvelle guerre mondiale ne sera pas déclenchée nécessairement quand ils seront certains de « pouvoir la gagner ».

    • L’Union européenne et ses obus : un petit pas de plus vers une économie de guerre
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/05/10/lunion-europeenne-et-ses-obus-un-petit-pas-de-plus-vers-une-

      Mercredi 3 mai, le commissaire européen Thierry Breton a présenté son plan pour produire un million de munitions lourdes par an. Les industries d’armement européennes ne sont plus adaptées au rythme de production nécessaire pour des guerres de « haute intensité », ou même simplement telle que celle en Ukraine.

      Alors que l’armée ukrainienne tire 5 000 obus d’artillerie par jour de combat, la production annuelle du fabricant français Nexter ne permettrait de tenir ce rythme... que huit jours. Thierry Breton a annoncé une enveloppe de 500 millions d’euros pour stimuler dans ce sens les industriels de l’Union européenne. Elle fait partie d’un plan de deux milliards d’euros annoncé fin mars pour fournir des obus à l’armée de Kiev, sous prétexte « d’aider » l’Ukraine. Il s’agit d’abord de puiser dans les stocks nationaux, puis de passer des commandes, et enfin de remplir les caisses des industriels pour qu’ils produisent plus vite.

      Les sommes déployées par l’UE sont très marginales par rapport aux dépenses faites par chaque puissance impérialiste pour financer son propre armement et enrichir ses capitalistes de l’armement. Ainsi, la programmation militaire française a augmenté de 100 milliards d’euros, tandis que le gouvernement allemand promet, lui, 100 milliards pour moderniser son armée.

      L’annonce européenne vise sans doute surtout à afficher à l’échelle du continent, donc aux yeux d’un demi-milliard d’Européens, que l’on va vers une économie de guerre et qu’il faut s’y adapter dès maintenant. Dans ce qu’a déclaré Thierry Breton, il y a aussi l’idée de s’attaquer à tous les goulots d’étranglement qui bloquent cette marche vers une économie de guerre. Il prévoit des dérogations aux règles européennes, déjà peu contraignantes, sur le temps de travail, c’est-à-dire de donner carte blanche aux patrons pour allonger la journée de travail dans les usines concernées. Le flot d’argent public dépensé en armement, que ce soit au niveau des États ou de l’Union européenne, sera pris sur la population d’une façon ou une autre. Chaque milliard en plus pour les obus signifiera un hôpital en moins demain.

  • Je ne connais pas Jakuta Alikavazovic, mais son papier dans Libé le week-end dernier m’a touché :

    [… sortie sans téléphone, et finalement plus embarrassée qu’espéré…], j’ai fait ce qu’on faisait quand on était une bande de lycéens désargentés, régulièrement refoulés des cafés car la mise en commun de nos ressources ne nous permettait pas de payer une consommation par personne : je suis allée au cimetière...

    Nous n’étions pas romantiques. Nous n’étions pas gothiques. Nous voulions la paix et nous la trouvions. On le sait, que les cimetières sont des havres de vie. Ils accueillent la biodiversité, abritent les amoureux, les retraités, les chômeurs et les lycéens qui veulent fumer de l’herbe tranquilles à l’heure du cours d’histoire-géo : le peuple discret de ceux qui n’ont, à ce moment-là de leur journée ou de leur vie, aucune ambition transactionnelle. Ce qui les rend si reposants, ces lieux, même si on ne s’en rend pas tout de suite compte, c’est l’absence de publicités : les morts et ceux qui les fréquentent sont encore libres de ne pas consommer.

    Ce jour-là, pendant la petite expérience dont j’étais à la fois l’instigatrice et la victime, je n’ai pas vu de lycéens dans lesquels me reconnaître. En revanche j’ai croisé plusieurs grappes d’enfants qui, avec le plus grand sérieux, se livraient à une étude approfondie de la flore urbaine. En d’autres termes, ils s’agenouillaient, d’une façon qui me paraissait arbitraire, dans une allée pavée, au pied d’une tombe ou d’un arbre, pour se livrer à l’observation passionnée d’un brin d’herbe, d’une petite fleur. Ils recueillaient des spécimens. Les glissaient dans un cahier. Repartaient. S’évitaient, se contournaient. L’un avait une loupe. Etait-ce une sortie scolaire ? Un jeu de piste ? Un escape game ? Mais la sortie du cimetière est fléchée, me suis-je dit, et une journée en ville n’est pas une expérience d’enfermement. A moins, bien sûr, que l’on ne s’estime prisonnier d’un système économique global.

    Ils faisaient des herbiers. Pourquoi, je l’ignore, je n’ai pas réussi à croiser le regard de l’un d’entre eux. Je n’avais pas le cœur à les interrompre. Et puis je suis partie à la dérive dans mes pensées, car leurs herbiers m’en avaient rappelé un autre.

    Rosa Luxemburg (1871-1919), militante d’extrême gauche marxiste révolutionnaire et fondatrice, avec Karl Liebknecht, de la Ligue spartakiste, était également une herboriste chevronnée, ce que j’ignorais avant de découvrir les belles photographies de ses planches prises par l’artiste Anaëlle Vanel. Et l’herbier de Rosa Luxemburg était un #herbier carcéral - cette fois littéralement : elle en a constitué une grande partie en détention (1). Pourquoi cela m’avait-il tant émue ? Il y avait là quelque chose qui me parlait de liberté. D’une liberté inaliénable, radicale, et qui a la particularité de relever du libre arbitre. Une liberté qui se cultive, donc. Par l’esprit, par le regard. Par la douceur, par l’attention. Cette attention que l’on peut porter aux choses en apparence les plus petites, les plus fragiles, les plus insignifiantes.

    Une partie de mon émotion passée - une émotion pressée entre deux souvenirs, deux images, comme une fleur entre deux pages - venait à présent innerver celle que m’inspiraient les petits botanistes du cimetière. L’une nourrissait l’autre. Mon téléphone ne me manquait plus. Bien entendu, le répit n’a été que temporaire.

    (1) Voir le Problème de l’herbier. De l’Herbarium de #Rosa_Luxemburg à l’Herbier des villes de Georges Perec, Cahiers du Musée national d’art moderne (CMNAM), n°157, novembre 2021. On doit également à l’autrice, Muriel Pic, le beau Affranchissements (Seuil, 2020).

  • La crise actuelle de l’économie capitaliste et ses origines

    #conférenceLO #archiveLO (22 février 2013)

    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/la-crise-actuelle-de-l-economie

    Sommaire :

    Introduction

    Les crises du capitalisme : de la période de la « #libre_concurrence » à celle de la domination des monopoles
    – Crises et expansions : le mode de fonctionnement du #capitalisme
    – La domination des #monopoles et l’impérialisme
    – D’une guerre mondiale à l’autre : la première période de convulsions de l’#impérialisme

    L’économie capitaliste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 1970 : de la reconstruction à la #financiarisation
    – La béquille des États pour reconstruire l’économie
    – Le tournant des années 1970
    – La #crise_de_1974 et l’intervention des États

    D’une crise à l’autre, le capitalisme financier toujours plus parasitaire
    – Ces capitaux qui cherchent à s’investir partout sauf dans la production
    – Le règne de la spéculation
    – Une #économie de crédits et d’endettements fondée sur le socle de l’endettement des États

    La crise de 2008 et ses conséquences
    – De la #spéculation sur l’#immobilier aux #États-Unis à la crise de l’euro
    – Les contradictions de la situation économique actuelle

    #marxisme #crise_économique #concentration_du_capital #trotsky #Rosa_Luxemburg #réformisme #révolution_prolétarienne #révolution_sociale #réformisme #chômage

  • EditionsAgone@mastodon.social
    Éditions Agone
    https://pouet.chapril.org/@EditionsAgone@mastodon.social/109699067172021328

    15 janvier 1919, les socialistes révolutionnaires Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont assassinés par les Freikorps paramilitaires d’extrême droite qui agissaient au nom du gouvernemnt social-démocrate lors des événements qui suivirent la révolution de 1918...


    https://agone.org/aujourlejour/en-suivant-rosa-luxemburg-ix-l-assassinat-du-courage

    #Rosa_Luxemburg #Karl_Liebknecht #Ligue_spartakiste

  • Ces vers de #Jean-Baptiste_Para, dans un poème de La Faim des ombres où il évoque Rosa Luxemburg : La fauvette aussi me console, la mésange de charbon. / Salomon recueillait leur parole, ô résine de guérison. / Je ne sais pourquoi leur chant se retire d’Allemagne. / Tsitsi bé, tsitsi bé, mon cœur se serre sans raison. Le 23 mai 1917, #Rosa_Luxemburg écrivait à #Sonia_Liebknecht : La notion « d’à quoi bon » n’est pas une notion utilisable pour les formes de la vie dans son ensemble. À quoi bon » y a-t-il des mésanges bleues sur terre ? Je n’en sais vraiment rien, mais je suis heureuse qu’il y en ait et quand me parvient de loin par-dessus les murs de ma prison un rapide « tsi-tsi bé ! » c’est pour moi une douce consolation.

    (#Jacques_Lèbre, À bientôt, 2006, 42) #mésange

  • Le #congrès de la #Deuxième_Internationale, initialement prévu à Vienne en 1913, fut avancé d’un an devant le risque que la première guerre des Balkans se transforme en guerre mondiale. Il eut lieu à Bâle, en Suisse, les 24 et 25 novembre, réunit 550 délégués de 23 pays et se consacra à « la situation internationale et l’accord pour une action contre la guerre ».

    #internationalisme #communisme_révolutionnaire #communisme #Congrès_de_bâle #première_guerre_mondiale #guerre_mondiale #social-démocratie #trahison #réformisme

    [...] Des miltants restés révolutionnaires, dont les dirigeants allemands #Rosa_Luxemburg et #Karl_Liebknecht, le #parti_bolchévik et d’autres, ne sombrèrent pas dans le #chauvinisme. La trahison de la majorité des dirigeants des partis sociaux-démocrates européens révélait leur adaptation au #capitalisme alors que le développement de celui-ci et l’enrichissement de la bourgeoisie européenne par l’exploitation du reste du monde avaient rendu possible, pendant quelques années, la distribution de quelques privilèges à une partie des travailleurs et de leurs représentants politiques et syndicaux.

    La minorité restée révolutionnaire allait être à l’origine de la constitution des partis communistes et de la troisième internationale, l’Internationale Communiste.

    https://journal.lutte-ouvriere.org/2022/12/14/les-24-et-25-novembre-1912-le-congres-de-bale-de-linternatio

  • Rosa-Luxemburg-Werke
    https://rosaluxemburgwerke.de/buecher


    Voici enfin l’édition de référence de l’oeuvre de Rosa Luxemburg. Après les éditions en ligne MEGA (Marx Engels Gesamtausgabe https://megadigital.bbaw.de) et MEW (Marx Engels Werkausgabe http://www.mlwerke.de/me/default.htm) c’est le deuxième outil de base pour les travaux analytiques sur les luttes de classe, le capitalisme et l’impérialisme.

    Vollständig, Open Access, alles aus einer Hand – das bietet die digitale Edition der Schriften von Rosa Luxemburg. Bei Dietz Berlin erscheint seit den 1970er-Jahren die umfassendste Sammlung der Schriften von Rosa Luxemburg. Die Betreuung der Ausgabe liegt in der Hand der Rosa-Luxemburg-Stiftung. Die digitale Edition erweitert zukünftig die in Buchform vorliegenden Bände, ermöglicht Luxemburg neu oder erstmals zu entdecken, umfassend und vor allem frei zugänglich.

    Rosa-Luxemburg-Werke - Wo steht was ?
    https://rosaluxemburgwerke.de/wo-steht-was

    Gesammelte Werke: Sieben Bände mit neun Büchern

    Das Werk von Rosa Luxemburgs liegt in sieben Bänden vor, darunter zwei Doppelbände (Band 1 und 7). Sie bilden den Inhalt der „Gesammelten Werke“. Band 1 bis 5 sind zwischen 1970 und 1975 erschienen. Erst im Jahr 2014 wurde die Edition fortgesetzt, weshalb sich die etwas eigentümliche Aufteilung zwischen den Bänden 1 bis 5 und den Bänden 6 und 7, erschienen 2017, ergibt.

    Band 1.1

    Band 1.1 enthält das Frühwerk aus dem Jahr 1893 bis zum Jahr 1900. Bei den Texten handelt sich zum einen um deutschsprachige Arbeiten zur Lage in Polen und in der Arbeiterbewegung im russisch besetzten Teil Polens. Ihre Dissertation „Die industrielle Entwickelung Polens“ (1898) ist ihre erste Monografie; mit ihr macht sie nicht zuletzt unter Nationalökonomen auf sich aufmerksam. Die Texte sind zumeist in Zürich verfasst, wo Luxemburg bis 1887 studierte. Der Band enthält zum anderen die erste Berliner Arbeiten Luxemburgs. Darunter findet sich ihr gegen die Auffassungen Eduard Bernsteins gerichtetes Buch „Sozialreform oder Revolution?“ (1899), durch das sie in der europäischen Sozialdemokratie in die erste Reihe aufrückte und zur einzigen maßgeblichen Theoretikerin der sozialistischen Bewegung wurde.

    Band 1.2

    Band 1.2 enthält die Berliner Arbeiten Luxemburgs ab dem Jahre 1900 bis zum Ende des Jahres 1905. Inhaltlich geht es in den Texten um die von Rosa Luxemburg abgelehnte Regierungsbeteiligung von Sozialdemokraten, um den Kampf der belgischen Arbeiterbewegung um ein demokratisches Wahlrecht und um die im Januar 1905 in Petersburg ausgebrochene russische Revolution. Von bleibender Bedeutung ist Rosa Luxemburgs erste öffentliche Auseinandersetzung mit Lenin in ihrer zweiteiligen Rezension seiner Arbeit „Ein Schritt vorwärts, zwei Schritte zurück“ (1904), veröffentlicht unter dem Titel „Organisationsfragen der russischen Sozialdemokratie“. Rosa Luxemburg lehnt Lenins Konzept einer militärisch organisierten „Partei neuen Typus“ grundsätzlich ab. Weitere Texte aus dieser Periode enthält Band 6.

    Band 2

    Band 2 beinhaltet ihre Arbeiten ab dem Jahre 1906 bis zum Juni 1911. Rosa Luxemburg hat sich seit Ende 1905 an der russischen Revolution beteiligt. Nach ihrer Rückkehr nach Berlin arbeitet sie weiterhin als Journalistin, Rednerin und ab 1907 jährlich im Wintersemester als Dozentin an der SPD-Parteischule. Das zentrale inhaltliche Thema dieser Jahre bildet die Auseinandersetzung um den politischen Massenstreik. Die wichtigste Arbeit aus dieser Zeit ist ihre Broschüre „Massenstreik, Partei und Gewerkschaften“ (1906), in der sie versucht, für die westeuropäische, nicht zuletzt für die deutsche Sozialdemokratie Schlussfolgerungen aus den Ereignissen während der russischen Revolution von 1905 zu ziehen. Band 2 ist der einzige Band, in dem sich Übersetzungen aus dem Polnischen finden, darunter die wichtigen Arbeiten „In revolutionärer Stunde: Was weiter?“ und „Was wollen wir? Kommentar zum Programm der Sozialdemokratie des Königreichs Polen und Litauens“. Weitere Texte aus dieser Periode enthält Band 7.1.

    Band 3

    Band 3 enthält die Arbeiten von Juli 1911 bis zum Vorabend des Ersten Weltkriegs. 1912 wendet sich Rosa Luxemburg ihrer eigentlichen Profession zu: der Nationalökonomie. Sie schreibt das Buch „Die Akkumulation des Kapitals“ (1913, in Band 5). Politisch bleibt das zentrale Thema wie schon in den Jahren zuvor die Auseinandersetzung mit dem Instrument des politischen Massenstreiks. Daneben schieben sich die immer größer werdende Kriegsgefahr und der Militarismus in den Vordergrund. Seit 1912 erhält Luxemburg von der sozialdemokratischen Presse kaum noch Aufträge. Zusammen mit Franz Mehring und Julian Marchlewski gründet sie daraufhin eine eigene Pressekorrespondenz. Weitere Texte aus dieser Periode enthält Band 7.2.

    Band 4

    Band 4 umfasst die Arbeiten ab August 1914 bis zu ihrer Ermordung im Januar 1919. Die längste Zeit davon verbringt Rosa Luxemburg im Gefängnis. Während der Haft schreibt sie drei Bücher, die zu Klassikern des antiautoritären Marxismus werden: Zum einen ihre Analyse des Auf- und Abstiegs der europäischen Sozialdemokratie. Das Buch erscheint mit dem Titel „Die Krise der Sozialdemokratie“ 1916 in der Schweiz unter dem Pseudonym Junius, weshalb die Schrift auch als „Junius-Broschüre“ bezeichnet wird. Zum zweiten antwortet Luxemburg den Kritikern ihres Werkes „Die Akkumulation des Kapitals“ mit ihrer sogenannten Antikritik (1915 verfasst, 1921 postum veröffentlicht, in Band 5 dieser Ausgabe). Und zum dritten legt sie mit ihrem Fragment gebliebenen Überlegungen zur russischen Revolution 1917 (verfasst September/Oktober 1918, 1922 postum veröffentlicht) die Grundlagen für eine sozialistische Kritik an der Politik der Bolschewiki. Die Revolution von 1918 öffnet Rosa Luxemburg die Gefängnistür, maßgeblichen Einfluss auf das Geschehen kann sie allerdings in den folgenden Wochen bis zu ihrem Tod nicht nehmen. Eine Übernahme der Macht per Putsch lehnt sie ab. Stattdessen versucht Rosa Luxemburg, ihre Anhänger auf einen längeren Kampf einzustellen. Weitere Texte aus dieser Periode enthält Band 7.2.

    Band 5

    Band 5 ist rein thematisch angelegt, im Gegensatz zu den Bänden 1 bis 4, in denen die Texte Rosa Luxemburgs zwischen 1893 und 1919 in chronologischer Reihenfolge veröffentlicht sind. Band 5 beinhaltet die drei großen national-ökonomischen Texte Rosa Luxemburgs. Das sind im Einzelnen: „Die Akkumulation des Kapitals“ (1913), „Die Akkumulation des Kapitals oder Was die Epigonen aus der Marxschen Theorie gemacht haben. Eine Antikritik“ (1915 im Berliner Frauengefängnis verfasst, 1921 postum veröffentlicht) und „Einführung in die Nationalökonomie“ (hervorgegangen aus ihren Vorlesungen an der SPD-Parteischule [1907 bis 1914], 1925 postum veröffentlicht). Weitere national-ökonomische Texte enthalten die Bände 6 und 7.1.

    Band 6

    Band 6 ergänzt die Bände 1.1 und 1.2 mit Texten aus den Jahren 1893 bis 1906, sowie den Band 5 mit weiteren Arbeiten zur Nationalökonomie. Neben Belegarbeiten aus der Züricher Studienzeit umfasst der Band die Berichterstattung über das Frankreich der späten 1890er-Jahre, nicht zuletzt über die von Antisemitismus getriebene Dreyfus-Affäre. Auch polnische Belange, soweit sie sich im preußisch-deutsch besetzten Teil Polens abspielen, werden behandelt. Weit mehr als ein Drittel des Bandes ist jedoch gefüllt mit Berichten über die russische Revolution von 1905. Wer die Vorgeschichte der fast lautlosen Rückkehr der deutschen Arbeiterbewegung unter bürgerliche Dominanz verstehen will, sollte Luxemburgs Kommentare in der Rubrik „Aus der Partei“ aus dem Jahre 1905 zur Kenntnis nehmen. Ein besonderes Stück Literatur ist der Bericht über Luxemburgs Verteidigungsrede 1906 vor dem Landgericht Weimar zum Thema Gewalt.

    Band 7.1

    Band 7.1 ergänzt vor allem Band 5 (mit den großen nationalökonomischen Texten) sowie einen Teil des Bandes 2; es handelt sich dabei um Texte aus den Jahren zwischen 1907 und 1909. 250 Seiten machen allein die Mitschriften der Schüler Rosi Wolfstein und Jacob Walcher an der SPD-Parteischule von Luxemburgs Vorlesungen zur Wirtschaftsge-schichte und Nationalökonomie aus. Für die Ausformung ihrer revolutionstheoretischen Auffassungen beschäftigt sich Luxemburg nach ihrer Rückkehr aus Russland ausführlich mit der englischen Revolution des 17. Jahrhunderts. Im Zentrum steht die Frage nach der Rolle des Parlamentarismus in der Revolution. Hier knüpft Luxemburg 1918 mit ihrer Kritik an der Zerschlagung der gerade gewählten Konstituante durch die Bolschewiki an (Band 4). Zudem enthält der Band einen ihrer wenigen auf Französisch verfassten Texte („Der 1. Mai und der Klassenkampf“).

    Band 7.2

    Band 7.2 ergänzt die Texte in den Bänden 2 bis 4 für die Zeit zwischen 1910 und 1918. Am vom SPD-Parteivorstand 1910 abgebrochergänzt die Texte aus den Bänden 2 bis 4 für die Zeit zwischen 1910 und 1918. Am vom SPD-Parteivorstand 1910 abgebrochenen Wahlrechtskampf gegen das preußische Dreiklassenwahlrecht beteiligt sich Rosa Luxemburg sehr engagiert; ihre entsprechenden Reden und Beiträge sind dokumentiert. Auch wirft sie, die als Frau weder wählen durfte, geschweige denn gewählt werden konnte, sich auch 1911/12 in den Reichstagswahlkampf. Das Thema „politischer Massenstreik“ durchzieht seit 1905 alle ihre politischen Auftritte und Beiträge. Beim Thema Gebärstreik als eine Methode, dem Staat für einen künftigen Krieg Soldaten zu entziehen, steht Luxemburg zusammen mit Clara Zetkin ziemlich allein da. Ab Herbst 1913 rückt der Kampf gegen den Militarismus und Krieg endgültig in den Vordergrund. Eine Überraschung sind die aus dem Gefängnis geschmuggelten Texte für den heute kaum noch greifbaren Duisburger „Kampf“, der wegen eines Textes Rosa Luxemburgs im Juni 1917 verboten wurde. Diese Texte sind wichtige Zeitdokumente, denn sie spiegeln die Umbrüche des ersten Halbjahrs 1917 wieder: die russische Revolution im Februar 1917 und die von ihr abgelehnte Gründung der USPD. Vernehmungsprotokolle (Juli und August 1916), Kalender (1915, 1917, 1918), geologische und botanische Notizen runden den Band 7.2 ab.

    Omissions

    In der digitalen Edition weggelassen wurden die Vorworte zu den einzelnen Bänden, da sie nicht dem Stand der Forschung entsprechen. Die Edition macht deshalb nur Luxemburgs Texte zugänglich.

    #socialisme #édition #Rosa_Luxemburg

  • Sur les traces de Rosa Luxemburg

    Textes et images : Falk Weiß
    Traduction et voix : Nepthys Zwer

    #1 Une approche
    https://www.youtube.com/watch?v=Qrq93W7eeUs

    #2 Tiergarten/ Rue de Cuxhaven
    https://www.youtube.com/watch?v=hK8M8TmJjK4

    #3 - Kreuzberg / rue de Lützow
    https://www.youtube.com/watch?v=fODc7o_hZFw

    #4 Neukölln / rue Hermann
    https://www.youtube.com/watch?v=O5FszWzoplo

    #5 Friedenau / rue Wieland / rue Cranach
    https://www.youtube.com/watch?v=tUHenFIOZ6Y

    #6 Quartier Südende / chemin de Biberach
    https://www.youtube.com/watch?v=oqO6w-tZ0KQ

    #7 Centre / rue Barnim – prison des femmes
    https://www.youtube.com/watch?v=2iN_BQaLbV8

    #8 Neukölln / rue Weise
    https://www.youtube.com/watch?v=bBdJNdyPVHw

    #9 Wilmersdorf / rue de Mannheim
    https://www.youtube.com/watch?v=akbqWBtkCdI

    #10 Charlottenburg / hôtel Eden
    https://www.youtube.com/watch?v=7skCXBjBx0E

    #Berlin #Mitte #Friedrichshain #Friedenau #Tiergarten #Wilmersdorf
    #histoire #communisme #révolution #1919

    @nepthys

    • Schön, lieber Klaus !

      Un ami de France m’écrit ce que lui inspire cette quête :
      "Je connais trop peu son œuvre par ailleurs, elle a pour moi le même statut un peu iconique de martyr de la lutte sociale que Jean Jaurès en France, morts pour avoir tenté de faire passer cette lutte avant les passions nationalistes et identitaires. Tout comme Jean Jaurès est surtout connu ici pour avoir été assassiné à la veille de la guerre en tentant de l’empêcher, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht le sont comme leaders d’une Révolution Spartakiste écrasée dans le sang par les Freikorps, les pendants et quelque part les précurseurs des anciens combattants fascistes qui porteront Mussolini au pouvoir en Italie quelques années plus tard et inspireront les milices nazies ensuite, et se présentaient comme les garants d’un ordre social et d’un idéal nationaliste contre des rouges niveleurs et internationalistes. Ce combat se poursuit aujourd’hui sous d’autres formes, en apparence moins violentes, et avec d’autres acteurs, mais le retour de l’extrême-droite pour le contrôle de masses populaires laissées en déshérence est patent des deux côtés de l’Atlantique."

    • Quelques textes de R.L. disponibles sur la toile (source: Wikipedia):

      R.L. bei project gutenberg
      https://www.gutenberg.org/ebooks/author/32368
      English : The Accumulation of Capital, les autres textes étan en allemand
      https://www.projekt-gutenberg.org/autoren/namen/luxembur.html

      Schriften von R.R. bei archive.org
      https://archive.org/search.php?query=creator%3A%22Luxemburg%2C+Rosa%2C+1871-1919%22&and%5B%5D=l

      Gesammelte Werke, 1923, 515 Seiten
      https://archive.org/details/gesammeltewerke00luxeuoft

      Die Akkumulation des Kapitals, Ein Beitrag
      zur ökonomischen Erklärung des Imperialismus, Berlin 1913.
      http://mlwerke.de/lu/lu05/lu05_005.htm

      Die Krise der Sozialdemokratie, 1916
      https://archive.org/details/DieKriseDerSozialdemokratie

      Die russische Revolution : eine kritische Würdigung, Berlin 1922
      https://archive.org/details/bub_gb_zBfUAAAAMAAJ/page/n1/mode/2up

      Marxists’ Internet Archive, Rosa Luxemburg
      https://www.marxists.org/deutsch/archiv/luxemburg/index.htm

      Nov/Dez 1893 - Der englische Bergarbeiterstreik 1893

      Feb 1894 - Wie entstand die Maifeier?

      Jan 1895 - Der erste Kongreß der deutschen Bergarbeiter

      Okt 1897 - Der Sozialismus in Polen

      30. Sep 1898 - Possibilismus und Opportunismus

      3./8. Okt 1898 - Reden auf dem Stuttgarter Parteitag der Sozialdemokratischen Partei Deutschlands

      1899 - Sozialreform oder Revolution?

      20./26. Feb 1899 - Miliz und Militarismus

      6. Jul 1899 - Eine taktische Frage

      22. Jul 1899 - Hohle Nüsse

      Sep 1899 - Kautskys Buch wider Bernstein

      22. Sep 1899 - Unser leitendes Parteiorgan

      9./14. Okt 1899 - Reden auf dem Parteitag der Sozialdemokratischen Partei Deutschlands zu Hannover

      1900 - Zur Verteidigung der Nationalität

      29. Mär 1900 - Um die Beute

      12./19. Sep 1900 - Die „deutsche Wissenschaft“ hinter den Arbeitern

      1901 - Die sozialistische Krise in Frankreich

      1901 - Der Parteitag und der Hamburger Gewerkschaftsstreit

      Apr 1902 - Das belgische Experiment

      13. Jul 1902 - Vor Ludwigshafen

      Aug 1902 - Zur Frage des Terrorismus in Rußland

      19. Sep 1902 - Der Achtstundentag auf dem Parteitag -

      14. März 1903 - Karl Marx

      Herbst 1903 - Im Rate der Gelehrten

      Herbst 1903 - Geknickte Hoffnungen

      1904 - Organisationsfragen der russischen Sozialdemokratie

      Feb 1904 - Krieg

      5./6. Dez 1904 - Sozialdemokratie und Parlamentarismus

      1905 - Kirche und Sozialismus

      8. Jan 1905 - Aus dem literarischen Nachlaß von Karl Marx

      1. Feb 1905 - Nach dem ersten Akt

      8. Feb 1905 - Das Problem der „hundert Völker“

      8. Feb 1905 - Die Revolution in Russland

      8. Feb 1905 - Terror

      29. April 1905 - Im Feuerscheine der Revolution

      30. Mai 1905 - Die Debatten in Köln

      17./23. Sep 1905 - Reden auf dem Jenaer Parteitag der Sozialdemokratischen Partei Deutschlands im Jahre 1905

      16. Nov 1905. - Die Russische Revolution 1905

      19. Nov 1905. - Eine maßlose Provokation

      29. Nov 1905. - Die Lösung der Frage

      15. Sep 1906 - Massenstreik, Partei und Gewerkschaften

      23./29. Sep 1906 - Reden auf dem Mannheimer Parteitag
      der Sozialdemokratischen Partei Deutschlands im Jahre 1906

      24. Okt 1906 - Die zwei Methoden der Gewerkschaftspolitik

      1909–10 - Einführung in die Nationalökonomie

      14. März 1910 - Wie weiter? -

      1910 - Ermattung oder Kampf? -

      Juni 1910 - Die Theorie und die Praxis

      1. Okt 1910 - Der politische Massenstreik und die Gewerkschaften (Rede)

      6./8. Mai 1911 - Friedensutopien

      Aug 1911 - Marokko

      19. Aug 1911 - Kleinbürgerliche oder proletarische Weltpolitik?

      12. Mai 1912 - Frauenwahlrecht und Klassenkampf

      1913 - Die Akkumulation des Kapitals

      14. März 1913 - Karl Marx

      27. Mai 1913 - Die weltpolitische Lage

      Anfang Juni 1913 - Lassalles Erbschaft

      Sep 1913 - Das Offiziösentum der Theorie

      Okt 1913 - Nach dem Jenaer Parteitag

      6. Jan 1914 - Die Bilanz von Zabern

      27. Jan 1914 - Die alte Programmforderung

      3. Feb 1914 - Noch eine Lehre von Zabern

      20. Feb 1914 - Verteidigungsrede vor der Frankfurter Strafkammer

      7. März 1914 - Diskussionsbeitrag am 7. März 1914 in der Protestversammlung gegen die Verurteilung Rosa Luxemburgs in Freiburg im Breisgau

      2. Apr 1914 - Die andere Seite der Medaille

      5. Mai 1914 - „Nicht zuständig“

      29. Sep 1914 - Zweierlei Maß

      27. Nov 1914 - Keine Überraschung

      Dez 1914 - Für die internationale Solidarität!

      4. Dez 1914 - Parteidisziplin

      15. Apr 1915 - Der Wiederaufbau der Internationale

      Mitte 1915 - Perspektiven und Projekte

      Ende 1915 - Entwurf zu den „Junius“-Thesen1916 - Die Krise der Sozialdemokratie („Junius“-Broschüre)

      Frühjahr 1916 - Die Politik der sozialdemokratischen Minderheit

      März 1916 - Resolution über die Aufgaben sozialdemokratischer Abgeordneter für die Beendigung des Krieges

      Apr 1916 - Die Lehre des 24. März

      Mai 1916 - Hundepolitik

      Jun 1916 - Was ist mit Liebknecht?

      7. Jul 1916 - Postkarte an Sonja Liebknecht

      20. Sep 1916 - Liebknecht

      Okt 1916 - Wofür kämpfte Liebknecht, und weshalb wurde er zu Zuchthaus verurteilt?

      Dez 1916 - Friede und Schiedsverträge

      6. Jan 1917 - Offene Briefe an Gesinnungsfreunde

      Apr 1917 - Die Revolution in Rußland

      Apr 1917 - Wilsons Sozialismus

      25. Mai 1917 - Rückblick auf die Gothaer Konferenz

      Aug 1917 - Brennende ZeitfragenDez 1917 - Brief aus dem Gefängnis

      1918 - Zur russischen Revolution

      20. Nov 1918 - Die Nationalversammlung

      29. Nov 1918 - Parteitag der Unabhängigen SP

      14. Dez 1918 - Was will der Spartakusbund?

      15. Dez 1918 - Außerordentliche Verbandsgeneralversammlung der USPD von Groß-Berlin

      17. Dez 1918 - Nationalversammlung oder Räteregierung?

      31. Dez 1918 - Unser Programm und die politische Situation

      7. Jan 1919 - Was machen die Führer?

      8. Jan 1919 - Versäumte Pflichten

      11. Jan 1919 - Das Versagen der Führer

      13. Jan 1919 - Kartenhäuser

      14. Jan 1919 - Die Ordnung herrscht in Berlin

    • Rosa Luxemburg: Kirche und Sozialismus (1905)
      https://www.marxists.org/deutsch/archiv/luxemburg/1905/xx/kirche.htm

      Wie die Kapitalisten den Körper des Volkes in das Gefängnis der Not und Unfreiheit sperrten, so sperrte der Klerus den Kapitalisten zu Hilfe und um der eigenen Herrschaft willen den Geist des Volkes ein, weil er fürchtete, ein aufgeklärtes, vernünftiges Volk, das Welt und Natur mit durch die Wissenschaft geöffneten Augen betrachtet, würde die Herrschaft der Priester abwerten und sie nicht mehr als höchste Macht und Quelle aller Gnade auf Erden ansehen. Indem er also die ursprünglichen Lehren des Christentums, die gerade das irdische Glück der Geringsten erstrebten, abändert und verfälscht, redet der heutige Klerus dem Volk ein, es leide Not und Erniedrigung nicht auf Grund der schändlichen gesellschaftlichen Verhältnisse, sondern auf Befehl des Himmels, durch Fügung der Vorsehung. Und dadurch eben tötet die Kirche im arbeitenden Menschen den Geist, tötet in ihm die Hoffnung und den Willen nach besserer Zukunft, tötet in ihm den Glauben an sich selbst und seine Kraft, die Achtung vor der eigenen menschlichen Würde. Die heutigen Priester halten sich mit ihren falschen und den Geist vergiftenden Lehren dank der Dumpfheit und Erniedrigung des Volkes und wollen diese Dumpfheit und Erniedrigung für ewige Zeiten bewahren.

      Es gibt dafür unschlagbare Beweise. In den Ländern, wo der katholische Klerus allmächtig über das Denken des Volkes herrscht wie in Spanien und Italien, dort herrschen auch größte Dumpfheit und – größtes Verbrechen. Nehmen wir beispielsweise zwei Länder in Deutschland zum Vergleich: Bayern und Sachsen. Bayern ist hauptsächlich ein Bauernland, wo der katholische Klerus noch großen Einfluß auf das Volk hat. Sachsen ist dagegen ein hochindustrialisiertes Land, wo die Sozialdemokratie schon seit langen Jahren Einfluß auf die arbeitende Bevölkerung hat. In Sachsen sind zum Beispiel in fast allen Wahlkreisen Sozialdemokraten in den Reichstag gewählt worden, wodurch dieses Land bei der Bourgeoisie verhaßt und als „rot“, sozialdemokratisch, verschrien ist. Und was ergibt sich? Amtliche Berechnungen zeigen, daß, wenn man die Zahl der im Laufe eines Jahres im klerikalen Bayern und im „roten“ Sachsen begangenen Verbrechen vergleicht (im Jahre 1898), auf 100.000 Personen bei schwerem Diebstahl in Bayern 204, in Sachsen 185 Fälle kommen, bei Körperverletzungen in Bayern 296, in Sachsen 72, bei Meineid in Bayern 4, in Sachsen 1. Ebenso, wenn man die Zahl der Verbrechen im Posenschen betrachtet, so gab es im selben Jahr auf 100.000 Menschen 232 Körperverletzungen, in Berlin 172. Und in Rom, dem Sitz des Papstes, wurden im vorletzten Jahr des Bestehens des Kirchenstaates, d.h. der weltlichen Macht des Papstes im Jahre 1869, in einem Monat 279 Menschen wegen Mordes, 728 wegen Körperverletzung, 297 wegen Raubes und 21 wegen Brandstiftung verurteilt! Das waren die Früchte einer ausschließlichen Herrschaft der Geistlichkeit über das Denken der armen Bevölkerung.

      Das heißt natürlich nicht, daß die Geistlichkeit zum Verbrechen ermuntert, im Gegenteil, mit den Lippen reden die Priester viel gegen Diebstahl, Raub und Trunksucht. Aber bekanntlich stehlen, schlagen und trinken die Menschen nicht aus Eigensinn oder Neigung, sondern aus zwei Gründen: aus Not und Dumpfheit. Wer also das Volk in Not und Dumpfheit hält, wie es die Geistlichkeit tut, wer im Volk den Willen und die Energie zu einem Ausweg aus Not und Dumpfheit tötet, wer auf jede Weise diejenigen behindert, die das Volk bilden und aus der Not emporheben wollen, der ist ebenso verantwortlich für die Verbreitung von Verbrechen und Trunksucht, als ob er dazu ermuntern würde.

  • Am 8. und 9. Januar 2022 zur LLL-Demo nach Berlin ! Lenin-Liebknecht-Luxemburg-Gedenken
    https://www.rf-news.de/2021/kw52/lenin-liebknecht-luxemburg-revolutionaere-vorbilder-fuer-die-jugend

    Il est toujours possible, d’afficher un esprit révolutionnaire plus révolutionnaire que les autres. C’est un peu comme une course automobile sur le circuit Kurfürstendamm-Tauentzienstraße-Kleiststraße-Bülowstraße. Après on verra si le vainqeur sera toujours vivant et combien de victimes il aura laissé derriere. La majorité des participants de la marche de souvenir ne partage pas cet esprit mais rappelle simplement que le socialisme constitue toujours le meilleur avenir possible pour ce monde.

    Vous trouvez l’adresse du site web de l’organisation officielle avec toutes les informations essentielles au pied de ce billet.

    Der Jugendverband REBELL ruft auch in diesem Jahr zur Lenin-Liebknecht-Luxemburg-Demonstration in Berlin auf. Dort gedenken jährlich Zehntausende der Revolutionäre Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht und Wladimir Iljitsch Lenin - trotz antikommunistischer Unterdrückung und Spaltungsversuchen.

    Von Verbandsleitung REBELL

    Mittwoch, 08.12.2021, 18:00 Uhr

    Die Demonstration in Berlin ist Europas größte Manifestation für den Sozialismus. Sie ist auch eine rebellische „Begrüßung“ der neuen Bundesregierung. Die Ampel-Koalition tritt mit dem Motto: „Mehr Fortschritt wagen“ an. Doch einzelne Verbesserungen lösen keine der tiefen Krisen dieses kapitalistischen Systems. Das wussten auch Lenin, Liebknecht und Luxemburg - und kämpften deshalb ihr Leben lang für den Sozialismus als gesellschaftliche Alternative! Aus diesem Grund werden sie von Antikommunisten verleumdet und bekämpft.
    Wer waren die drei?

    #Lenin war russischer Revolutionär. Er führte die siegreiche Oktoberrevolution und den Aufbau des ersten sozialistischen Landes der Welt 1917 in Russland an. Unter seiner Führung wurden weitgehende gesellschaftliche Fortschritte erkämpft: Der Erste Weltkrieg wurde beendet, der Acht-Stunden-Tag eingeführt, eine bis dahin unbekannte fortschrittliche Frauen- und Familiengesetzgebung eingeführt. Die Gründung der Kommunistischen Internationale geht auf seine Initiative zurück.

    #Karl_Liebknecht stimmte als einziger im Reichstag gegen die Kriegskredite. Er rief 1918 die sozialistische Republik aus. #Rosa_Luxemburg war eine Vorkämpferin gegen Nationalismus, Reformismus und für die Befreiung der Frau. Liebknecht und Luxemburg kritisierten den Sozialchauvinismus der SPD und propagierten die proletarische Revolution. Sie waren Mitbegründer des Spartakusbund und später der KPD. 1919 wurden sie mit Billigung des „Volksbeauftragten für Heer und Marine“, Gustav Noske (SPD), von faschistischen Freikorps ermordet.

    MLPD und REBELL kritisieren den offiziellen Aufruf der Aktionseinheit zum Gedenken 2022, der die revolutionäre Perspektive Sozialismus ganz gestrichen hat. Für uns ist das Gedenken an die drei Revolutionäre unauflöslich mit der sozialistischen Perspektive und dem Kampf zur revolutionären Überwindung des Imperialismus verbunden. Gib Antikommunismus keine Chance!

    Der REBELL begeht das LLL-Wochenende unter dem Motto „Gib Antikommunismus keine Chance!“. Am Samstagabend gibt es ein Konzert: Ab 19 Uhr; Ort: Nostalgie Festsäle, Askanierring 93a, 13587 Berlin. Die Veranstaltung findet, da im Saal, unter der Gesundheitsschutzregel 2G+ statt. Am Sonntag beteiligen wir uns gemeinsam mit dem Internationalistischen Bündnis an der Demo, die um 10 Uhr beginnt. Aus Corona-Schutzgründen wird es in diesem Jahr leider keine Busanreise geben. Wir empfehlen die Anreise mit dem Auto zu zweit oder dritt.

    https://okv-ev.de/aufruf-zum-stillen-gedenken-an-rosa-luxemburg-und-karl-liebknecht

    http://www.ll-demo.de

    #Berlin #manifestation #socialisme

  • Les trois mousquetaires du spartakisme
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2021/05/12/mousquetaires-spartakisme-badia

    À travers Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, c’est surtout à l’histoire du mouvement révolutionnaire allemand que l’historien Gilbert Badia (1916-2004) aura consacré une grande partie de ses recherches. Ainsi ce récit minutieux sur le spartakisme et la révolution allemande, publié en 1967, que les éditions Otium viennent de rééditer en y adjoignant vingt-quatre documents qui le complètent fort utilement.

    #Rosa_Luxemburg #Karl_Liebknecht #spartakisme #révolution_allemande #Gilbert_Badia

  • L’Œil de l’État
    Moderniser, uniformiser, détruire

    Ernest London

    https://lavoiedujaguar.net/L-OEil-de-l-Etat-Moderniser-uniformiser-detruire

    Dans son soucis d’accroître la lisibilité et la simplification de manière à faciliter la levée de l’impôt, la conscription et la prévention des révoltes, l’État, dans l’Europe du début de l’ère moderne, s’est appliqué « à rationaliser et standardiser ce qui n’était auparavant qu’une sorte de hiéroglyphe social » (la langue, les noms de famille, les unités de mesure, les villes et les transports, les propriétés, les registres de population et les cadastres, etc.). James C. Scott étudie les logiques bureaucratiques et scientifiques de projets « haut-modernistes » choisis parmi un vaste champ d’exemple de cette « ingénierie sociale », de la foresterie scientifique à l’urbanisme planifié de Le Corbusier, en passant par la planification autoritaire en Tanzanie et la collectivisation de l’agriculture soviétique. Tous ont échoué. À l’encontre de ces « approches autoritaires centralisées et surplombantes », il défend le rôle de formes de savoirs pratiques qu’il nomme « mētis ».

    Il présente l’invention de la sylviculture en Prusse et Saxe à la fin du XVIIIe siècle, « comme métaphore de formes de savoir et de manipulation caractéristiques d’institutions puissantes et aux intérêts bien définis, parmi lesquelles les bureaucraties d’État et les grandes entreprises commerciales sont peut-être les exemples les plus significatifs ». En réduisant la forêt à son rendement des recettes de bois pouvant être extraites chaque année, était occulté tout ce qui ne rapportait pas un revenu : le feuillage employé comme fourrage, les fruits, les branches utilisées pour fabriquer des pieux, par exemple, ou les brindilles pour allumer le feu, l’écorce ou les racines utilisées pour préparer des médicaments, la sève qui servait à fabriquer de la résine, etc., mais aussi la flore et la faune, et toutes les interactions humaines avec la forêt (chasse, cueillette, fabrication du charbon de bois, rituel magique, refuge…). (...)

    #James_Scott #État #haut-modernisme #forêt #cadastre #Le_Corbusier #ville #urbanisme #Lewis_Mumford #Taylor #rationalisation #Brasilia #Chandigarh #Jane_Jacobs #Lénine #avant-garde #planification #Rosa_Luxemburg #Staline #agriculture #mètis

  • Exhibition at the Getty Center in Los Angeles: #Käthe_Kollwitz: Prints, Process, Politics - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/en/articles/2019/12/28/koll-d28.html

    By removing the less important elements and tightening the representation of her subjects, Kollwitz, through her precise, complicated and intricate techniques, placed emphasis on what was emotionally, aesthetically and socially essential.

    Karl Liebknecht’s family asked Kollwitz to portray the assassinated socialist leader. Liebknecht was summarily executed, together with his comrade #Rosa_Luxemburg, on January 15, 1919 on the orders of the counterrevolutionary Social Democratic Party (SDP) regime of Friedrich Ebert, Philipp Scheidemann and Gustav Noske. In an entry from her diary, dated January 25, 1919, Kollwitz writes: “Around the shot-up forehead were placed red flowers, the face proud, the mouth slightly open and painfully contorted.”

    #art #musée

  • #Philosophes emprisonnés (1) : #Socrate, mort et naissance du philosophe
    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/philosophes-emprisonnes-1-socrate-mort-et-naissance-du

    Bertolt Brecht, dans La Vie de Galilée, fait dire au savant florentin que « la pensée est le plus grand divertissement de l’espèce humaine. Nul ne peut résister à la séduction des preuves ». C’était avant que l’Inquisition romaine ne le contraigne à abjurer ses idées et le condamne à la prison à vie. Pouvoir politique et pouvoir religieux de tous bords ont entretenu des rapports violents avec la philosophie et la libre pensée. Livres interdits et brûlés, sommation à abjurer et se renier, humiliation publique, exil, bannissement, emprisonnement, mise à mort…

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    Philosophes emprisonnés (2) : Parce qu’elle tourne. Giordano Bruno et Galilée face à l’Inquisition romaine
    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/philosophes-emprisonnes-2-parce-quelle-tourne-giordano-bruno-et

    Le 17 février 1600, le philosophe Giordano Bruno est brûlé vif sur le Campo de Fiori de Rome sur décision de l’Inquisition catholique romaine. En 1616, les thèses de Copernic sur la rotation de la terre autour du soleil sont mises à l’Index, et Galilée reçoit l’interdiction de les enseigner. Dix-sept ans plus tard, le grand savant qui a posé les bases de la science moderne, est condamné à abjurer et à la prison à vie.

    Pourquoi le pouvoir religieux s’est-il senti si menacé par la théorie héliocentrique ? Le soleil est-il l’arbre qui cache la forêt ?

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    Philosophes emprisonnés (3) : La Bastille ou l’exil. #Voltaire, #Diderot, Sade et les « #Rousseau du ruisseau »
    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/philosophes-emprisonnes-3-la-bastille-ou-lexil-voltaire-diderot

    Le 14 juillet 1789, prendre la Bastille, c’était abattre le symbole de l’arbitraire de la monarchie absolue qui enfermait sans justice. Passer par la Bastille était presque devenu un fait d’armes pour les écrivains, tant ils étaient nombreux, qui y furent détenus. Comment, dans le Siècle des Lumières, s’est exercée la répression contre les philosophes et les libres penseurs ? Voltaire embastillé et exilé, Diderot arrêté et traumatisé par sa détention, Montesquieu ou Rousseau publiant à l’étranger : c’est tout le monde du livre et des idées qui subit la censure du pouvoir royal, et les peines pour le délit de librairie peuvent aller jusqu’à la peine de mort.

    Trois cents ans après l’embastillement de Voltaire, nous sommes dans le quartier de la Bastille à Paris et au château de Vincennes, où Diderot et Sade furent emprisonnés, pour tenter de mesurer le prix de la révolution de civilisation menée par les philosophes et tout un peuple des Lumières.

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    Philosophes emprisonnés (4) : #Rosa_Luxemburg, #Antonio_Gramsci, Varlam Chalamov : penser à l’épreuve de la violence
    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/philosophes-emprisonnes-4-rosa-luxemburg-antonio-gramsci-varlam

    Rosa Luxemburg, emprisonnée pour son engagement contre la guerre à la veille de la « grande boucherie ». Antonio Gramsci, prisonnier du régime fasciste. Varlam Chalamov, enfermé 17 ans dans les camps de la Kolyma soviétique. Trois destinées frappées par l’emprisonnement, trois penseurs dont l’œuvre s’est faite à l’épreuve de la violence qui pousse l’humain dans ses limites extrêmes.

    #philosophes #philosophie #repression

  • Ce que j’ai sur le cœur...
    Rosa La Rouge
    https://youtu.be/RzkkkNZsb1M

    Réponds à ma lettre
    Envoie un mail, un pigeon ou un SMS
    J’ m’en fous, mais réponds !
    Ne me vouvoie pas
    Même si je t’ai blessé
    Que je te lasse avec ma personne

    Ce que j’ai sur le coeur
    Je l’ai sur les lèvres

    J’ai beau
    Savoir que la langue ment à la voix
    Et que la voix ment aux pensées
    Que la pensée jaillit vive de l’âme
    Avant de se briser dans les mots

    Tiens-toi sur tes gardes
    Toi, mon unique
    Ne m’en veux pas
    C’est plus fort que moi

    Ce que j’ai sur le coeur
    Je l’ai sur les lèvres
    Ne t’en déplaise
    Ne t’en déplaise

    Ce que j’ai sur le coeur
    Je l’ai sur les lèvres

    J’ai été amoureuse de l’amour
    Car il permet de vivre dans l’ivresse
    Oui, j’y ai cru à ce beau discours
    Puisque la vie est pleine de promesses

    Rosa La Rouge est à la fois un disque et un "_spectacle homonyme dédié à #Rosa_Luxemburg que #Claire_Diterzi à coécrit et joué dans une mise en scène de Marcial Di Fonzo Bo en mai 2010 au Théâtre du Rond-Point à Paris puis en tournée en France. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rosa_la_rouge
    Il fait partie de ma #discothèque_ideale ;)
    Avec quelques heures de retard, bon #Anniversaire Rosa !

  • The Rosa Luxemburg & Karl Liebknecht papers | IISH
    https://socialhistory.org/en/news/rosa-luxemburg-karl-liebknecht-papers
    https://socialhistory.org/sites/default/files/styles/large/public/liebknecht_luxemburg.jpg?itok=KttX4-U_
    At the IISH, the papers of Rosa Luxemburg and Karl Liebknecht are made available:
    http://hdl.handle.net/10622/ARCH00842
    http://hdl.handle.net/10622/ARCH00822

    Today marks the passing of 100 years since the murders of Rosa Luxemburg (1871-1919) and Karl Liebknecht (1871-1919). Luxemburg and Liebknecht were killed in the middle of the Spartacist uprising, a series of strikes and demonstrations that began on 4 January 1919, when the Independent Socialist Emil Eichhorn was dismissed as Police Chief of Berlin. Luxemburg and Liebknecht were the main leaders of the uprising and therefore prime targets for the paramilitary Freikorps units. The provisional government, led by social-democrat Friedrich Ebert, had ordered these units to put down the uprising.

    Prior to their deaths, both Luxemburg and Liebknecht had been important figures in the German socialist movement. Liebknecht was the son of Wilhelm Liebknecht, the co-founder of the German social-democratic party (SPD) and had been working as a defence attorney for party members, while also being an active member of several international socialist organizations and a member of parliament for the SPD.

    Although Luxemburg did not have a family history of party membership like Liebknecht, she was active in socialist organizations from the age of fifteen: first in Russian-controlled Poland, where she was born, later in Switzerland and finally in Germany, where she moved to in 1898. Luxemburg became an active member of the SPD and a strong critic of the party’s parliamentary course, proposing a revolutionary way to power instead. She contributed many important works to Marxist theory, such as The Accumulation of Capital on economics and Dialectic of Spontaneity and Organization on political philosophy.

    In 1914, at the advent of the First World War, the matter of supporting the war heavily divided the German socialists. The majority of the SPD supported the war, while those against it formed the Independent Social Democratic Party (USPD). Luxemburg and Liebknecht, as strong advocates for international solidarity among workers, founded the Spartakus League, together with some other German socialists, to protest the war and spread antimilitarist pamphlets.

    With Germany’s defeat in the war becoming inevitable after the summer of 1918, unrest spread throughout the country. Starting with a sailors’ mutiny in the northern port city of Kiel in the last days of October, the revolution had soon reached all major German cities, where worker- and soldier councils began to take control of local government. The social democrats, led by Ebert, managed to gain control of the national government and tried to consolidate power. Soldiers were returning home, food was in short supply and the political unrest led to riots and brawls in the streets. Germany was in turmoil.