• Sauvetage de 132 personnes au large des côtes du Pas-de-Calais. - Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord
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    Sauvetage de 132 personnes au large des côtes du Pas-de-Calais.
    Sauvetage de 132 personnes au large des côtes du Pas-de-Calais.
    17 févr. 2024
    Samedi 17 février 2024, en fin de nuit, les équipes des forces de sécurité intérieure indiquent au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez qu’une embarcation de migrants a pris la mer au large de Gravelines (59). Le CROSS Gris-Nez engage le Ridens, navire de sauvetage affrété par l’État, pour vérifier l’état de cette embarcation. Une fois sur place, le Ridens constate que l’embarcation fait route et ne demande pas d’assistance. Par mesure de précaution, le CROSS maintient le Ridens en surveillance à proximité.Quelques heures plus tard, en milieu de matinée, une avarie survient sur cette embarcation et les 57 personnes présentes à bord sont secourues par le Ridens. Peu de temps après, le Ridens est dérouté vers une autre embarcation pour vérifier l’état de navigabilité de celle-ci. Une fois sur place, l’affrété est relevé par le PSP Cormoran pour la surveillance de cette deuxième embarcation qui poursuivra sa route vers la Grande-Bretagne. Le Ridens peut ainsi rejoindre le port de Calais (62) en milieu d’après-midi, où les 57 naufragés sont débarqués et pris en charge par les services de secours à terre.
    En parallèle, dès le début de matinée, plusieurs informations sur des embarcations en difficulté, à confirmer, parviennent au CROSS. Le CROSS engage donc l’hélicoptère de service public « Dauphin » de la Marine nationale pour vérifier la situation maritime sur zone. Après investigations, l’hélicoptère confirme qu’il n’y pas d’hommes à la mer dans le secteur de Gravelines et repositionne différentes embarcations, notamment une troisième embarcation au départ de Oye-Plage (62). Plusieurs heures après, en milieu de journée, cette troisième embarcation demande assistance. Le CROSS engage alors le remorqueur d’intervention d’assistance et de sauvetage (RIAS) Abeille Normandie pour secourir les 75 personnes présentes à bord. Après avoir été prises en charge à bord de l’Abeille Normandie, les 75 naufragés ont été déposés au port de Boulogne-sur-mer (62), en présence des équipes de secours. Le Ridens (ex Esvagt Charlie) a intégré début avril 2023, le dispositif de surveillance et de sauvetage mis en place par l’Etat dans le détroit du Pas-de-Calais. Affrété par l’Etat, il est l’un des deux moyens nautiques demandés par madame la Première ministre en 2022 pour permettre d’avoir 6 navires en alerte SAR dans ce secteur maritime. Basé à Dunkerque, le Ridens est un navire de 40 m, inscrit au pavillon français 1er registre depuis février 2024, il a changé de nom à cette occasion. Il appartient à la compagnie SeaOwl et son équipage se compose de 8 marins.Le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord met en garde toute personne qui envisage de traverser la Manche sur les risques encourus. Ce secteur maritime est une des zones les plus fréquentées au monde, avec plus de 600 navires de commerce qui y transitent par jour et les conditions météorologiques y sont souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple), c’est donc un secteur particulièrement dangereux y compris quand la mer semble belle.

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  • Manche : près de 140 migrants, dont un bébé de quatre mois, secourus en une journée - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55281/manche--pres-de-140-migrants-dont-un-bebe-de-quatre-mois-secourus-en-u

    Manche : près de 140 migrants, dont un bébé de quatre mois, secourus en une journée
    Par La rédaction Publié le : 19/02/2024
    Samedi, 145 exilés répartis sur plusieurs canots ont été pris en charge par les secours français. L’un d’eux a été repêché au large de Boulogne-sur-Mer, alors qu’il sombrait en mer. Tous ses occupants, dont un nourrisson de quatre mois, sont sains et saufs. Alors que les députés britanniques ne cessent de s’écharper sur la mise en application du projet d’expulsion vers le Rwanda, les traversées de la Manche, elles, ne faiblissent pas. Samedi 17 février, plus de 145 exilés ont été secourus au large des côtes françaises : 140 par deux navires affrétés par l’État, et cinq autres personnes d’une même famille après que leur canot a chaviré, ont indiqué la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar) et celle du Pas-de-Calais.
    Les autorités ont d’abord secouru samedi matin avec le Ridens, un navire participant au dispositif de surveillance et de sauvetage mis en place par l’État dans le détroit du Pas-de-Calais, 57 migrants en détresse après une avarie survenue sur leur embarcation. Les naufragés ont « été débarqués et pris en charge par les services de secours à terre » au port de Calais, indique un communiqué de la Premar. Un peu plus tard, en milieu de journée, ce sont 75 personnes présentes à bord d’un canot demandant assistance qui ont aussi été secourues, et récupérées par le remorqueur d’assistance et de sauvetage Abeille Normandie. « Elles ont été déposées au port de Boulogne-sur-Mer en présence des équipes de secours », indique encore le communiqué.
    Dans le même temps, cinq autres exilés, dont un bébé de quatre mois, ont été quant à eux repêchés après le chavirage de leur embarcation près de Boulogne-sur-Mer. « En hypothermie », ils ont été conduits « vers l’hôpital le plus proche » mais leur état n’inspirait pas d’inquiétude, a précisé la préfecture. D’après le journal la Voix du Nord, ces personnes sont toutes issues d’une même famille kurde.
    La veille, c’est un tout autre sauvetage qui a été conduit par les autorités, britanniques cette fois. Sept migrants cachés dans un camion ont en effet été découverts à bord du ferry Seven Sisters, qui naviguait entre Dieppe et Newhaven. Selon la BBC, qui reprend des informations de la police britannique, six, dont certains étaient inconscients, ont été transportés à l’hôpital. « Ceux qui étaient en dessous étaient les plus mal en point. Ils suffoquaient et frappaient sur les parois. C’est semble-t-il ainsi qu’ils ont été repérés », a rapporté un passager français du navire à Paris Normandie.
    Deux hommes ont été arrêtés dans cette affaire, a déclaré la police britannique de Sussex. L’un pour « entrée illégale » au Royaume-Uni, l’autre pour avoir « facilité l’entrée illégale » de ce petit groupe de migrants sur le territoire. L’embarquement s’est fait dans le port normand de Dieppe, pourtant ultra-surveillé. Au fil des années, la pose de caméras de sécurité ou encore de barbelés s’y est multiplié. Les Britanniques y ont même financé, en 2019, un grand hangar dédié à l’inspection minutieuse des camions, d’une surface de 300 m², qui a coûté 680 000 euros, rappelle Paris Normandie.
    Pour freiner les arrivées de migrants sur son sol, Londres multiplie les initiatives. Sur le terrain, avec le renforcement du dispositif de surveillance sur les côtes, mais aussi dans les téléphones des exilés. D’après des documents consultés par le Times, le ministre de l’Intérieur James Cleverly souhaite faire appel à des influenceurs du réseau social TikTok basés dans plusieurs pays, pour dissuader les candidats à l’exil de venir au Royaume-Uni. Une liste restreinte de personnes a déjà été établie en Albanie. Elle comprend « un rappeur, deux comédiens, des blogueurs lifestyle, des personnalités de la télévision et un écrivain voyageur », explique le journal. Ces derniers seraient rémunérés à hauteur de 5 800 euros chacun, pour notamment avertir les internautes intéressés par la traversée de leur potentielle expulsion au Rwanda. En 2023, le Royaume-Uni a enregistré 29 437 arrivées de migrants en « small boats », contre 45 000 en 2022. Malgré une baisse des arrivées d’exilés sur le littoral britannique, les drames en mer, eux, restent nombreux. Dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 janvier, cinq personnes sont mortes noyées dans une eau à 9 degrés alors qu’elles tentaient de rejoindre une embarcation en partance pour le Royaume-Uni.

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  • Niger : les flux migratoires augmentent depuis l’abrogation de la loi anti-passeurs (OIM)
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    Niger : les flux migratoires augmentent depuis l’abrogation de la loi anti-passeurs (OIM)
    Les flux migratoires vers la Libye et l’Algérie ont significativement augmenté depuis l’abrogation par les militaires au pouvoir au Niger d’une loi criminalisant le trafic illicite de migrants, selon un rapport de l’Organisation internationale des migrations (OIM) consulté par l’AFP dimanche."Depuis le mois de décembre 2023, les flux de manière générale ne cessent de progresser", indique l’OIM, attribuant cette hausse « à l’abrogation de la loi 036/2015 » adoptée en 2015 et abrogée en novembre. Dans le nord du Niger, couloir de passage des migrants subsahariens en route vers la Libye, l’Algérie ou l’Europe, les flux transfrontaliers ont augmenté de 50% par rapport à décembre 2023, et les flux « sortants » depuis le Niger de 69%, selon l’OIM.
    « Les principales nationalités observées au niveau des points de suivi des flux étaient les Nigériens (75%), les Nigérians (7%), les Tchadiens (5%) et les Maliens (2%) », précise l’organisation.Les ressortissants nigériens dans leur immense majorité pratiquent une migration dite « circulaire » entre le Niger et les pays du Maghreb en quête d’opportunités économiques, au contraire de migrants d’autres nationalités qui font route vers les frontières de l’Europe. La loi controversée de 2015 avait fait du Niger un partenaire stratégique de la politique migratoire de l’Union européenne (UE).
    L’UE a suspendu sa coopération avec le Niger dans la foulée du coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum en juillet dernier. Le transport de migrants constitue depuis des décennies l’un des piliers de l’économie du nord du Niger, une région désertique située sur les anciennes routes caravanières, devenue un couloir de trafics transsahariens. Les militaires au pouvoir avaient dénoncé une loi adoptée « sous l’influence de certaines puissances étrangères » et qui « ne prenait pas en compte les intérêts du Niger et de ses concitoyens » pour justifier cette abrogation, largement saluée par les habitants de cette région.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#UE#nigeria#tchad#mali#routemigratoire#oim#flux#frontiere#sante

  • Espagne : un réseau de passeurs pour migrants sénégalais, qui transitaient par Madrid, démantelé - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55259/espagne--un-reseau-de-passeurs-pour-migrants-senegalais-qui-transitaie

    Espagne : un réseau de passeurs pour migrants sénégalais, qui transitaient par Madrid, démantelé
    Par La rédaction Publié le : 16/02/2024
    La police espagnole a arrêté 12 passeurs membres d’un réseau international qui permettait à des Sénégalais de rejoindre des pays européens, dont la France. Tous transitaient par l’aéroport de Madrid, s’y déclarant demandeurs d’asile - un procédé utilisé par de nombreux exilés - avant d’être conduits en voiture vers leurs destinations, moyennant une somme d’argent. Douze passeurs faisant partie d’un même groupe mafieux - qui trafiquaient autour de migrants sénégalais - ont été arrêtés en Espagne. Les enquêteurs ont « démantelé un réseau international », s’est félicitée la police espagnole dans un communiqué paru jeudi 15 février.
    Près de 200 Sénégalais auraient réussi à entrer en Europe via ce réseau, d’après les autorités. Ces personnes se sont dirigées vers « la France, l’Allemagne et la Belgique », le tout en « se faisant passer pour des mineurs afin de demander l’asile », détaille encore le communiqué de la police espagnole. Le circuit était bien huilé. D’abord, tous les départs se faisaient depuis la ville marocaine de Casablanca. Les Sénégalais y achetaient un billet d’avion « à destination de différents pays d’Amérique du sud », qui ne réclament pas de visa... Avec escale à Madrid. Tous ces exilés transitaient donc par l’aéroport de Madrid-Barajas. Au moment de cette escale dans la capitale espagnole, les Sénégalais y demandaient l’asile. Durant le vol entre le Maroc et l’Espagne, ils « déchiraient leur passeport » afin de prétendre « être mineurs ou originaires de pays en conflit comme le Mali ou l’Éthiopie » pour demander l’asile, toujours selon la police.
    Il étaient alors envoyés vers des centres dédiés dans la capitale, avec une liberté de mouvement. Des véhicules venaient ensuite les récupérer pour les transporter vers les différents pays européens.
    Les 12 passeurs de ce réseau ont été arrêtés à Madrid même, mais aussi à Alcoy, dans le sud-est de l’Espagne. Tous étaient de nationalité sénégalaise, à l’exception d’une ressortissante espagnole. Parmi les interpellés se trouvaient « le chef au niveau européen » de ce réseau, a précisé une porte-parole de la police à l’AFP.
    Ces dernières semaines, les arrivées de personnes exilées demandant l’asile lors de leur escale à Madrid débordent les infrastructures de l’aéroport. Fin janvier, plus de 600 migrants, marocains et sénégalais notamment, s’y trouvaient en attente de l’examen de leur demande d’asile « dans des conditions insalubres », dénonçait alors l’ONG Commission espagnole d’aide aux réfugiés (CEAR). Le 30 janvier, une salle d’accueil supplémentaire de 500 m2 avait été ouverte pour faire face aux nouvelles arrivées. Nombre de ces exilés coincés dans l’aéroport avaient des billets à destination de l’Amérique du Sud avec escale, tout comme le procédé utilisé par ce réseau de passeurs tout juste démantelé. Les jeunes migrants non accompagnés utilisent également ce levier. Entre le 1er et le 17 janvier 2024, pas moins de 188 mineurs isolés ont débarqué au terminal de Madrid pour rester dans le pays, via un vol à destination de l’Amérique latine, chiffrent les autorités. Pour réagir à cette pratique, les autorités espagnoles feront entrer en vigueur, le 19 février, l’obligation pour les Sénégalais de présenter un visa de transit aéroportuaire (TAP) en escale. Une mesure qui s’appliquait déjà aux Kenyans. Les passeurs sénégalais sont souvent des hommes, plutôt jeunes, « qui ont déjà fait le voyage, qui connaissent justement les rouages et qui ont même des contacts avec d’autres passeurs se trouvant au niveau des zones de transit, et même parfois au niveau des zones d’accueil », décrit l’enseignant chercheur en sociologie Abdoulaye Ngom, de l’université sénégalaise Assane Seck de Ziguinchor, interrogé par la BBC Afrique.
    Côté français, ce lundi 12 février, un ressortissant d’origine sénégalaise a été condamné à dix mois de détention par le tribunal de Poitiers pour aide au passage entre l’Espagne et la France. L’homme transportait quatre exilés dans son véhicule lorsqu’il a été repéré, rapporte La Nouvelle République. Les quatre migrants ont été reconduits à la frontière espagnole.

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  • Royaume-Uni : six migrants découverts à l’arrière d’un camion transportés à l’hôpital - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55269/royaumeuni--six-migrants-decouverts-a-larriere-dun-camion-transportes-

    Royaume-Uni : six migrants découverts à l’arrière d’un camion transportés à l’hôpital
    Par La rédaction Publié le : 16/02/2024
    Six exilés ont été transportés vendredi en urgence à l’hôpital après avoir été découverts à l’arrière d’un camion dans le port de Newhaven, au sud de l’Angleterre. Le véhicule avait embarqué dans un ferry depuis le port français de Dieppe. Pour l’heure, deux hommes ont été arrêtés par la police locale de Sussex dans cette affaire.C’est une nouvelle découverte tragique au Royaume-Uni. Six exilés ont été transportés d’urgence à l’hôpital après avoir été trouvés à l’arrière d’un camion dans le port de Newhaven, dans le sud de l’Angleterre, ce vendredi 16 février.
    La découverte a suscité un important déploiement des services de secours et des forces de l’ordre, rapporte l’AFP. Ils étaient plusieurs migrants - leur nombre n’a pas encore été confirmé - à se trouver à l’arrière de ce camion, repérés alors que le véhicule traversait la Manche à bord du ferry Seven Sisters, entre Dieppe et Newhaven. On ne connaît pas non plus, pour l’heure, leur nationalité.
    Le journal local Paris Normandie évoque au moins sept migrants, qui se trouvaient derrière une paroi leur permettant de se dissimuler, dans un camion de type frigorifique. Deux hommes ont été arrêtés dans cette affaire, a déclaré la police britannique de Sussex. L’un pour « entrée illégale » au Royaume-Uni, l’autre pour avoir « facilité l’entrée illégale » de ce petit groupe de migrants sur le territoire.
    L’embarquement s’est fait dans le port normand de Dieppe, pourtant ultra-surveillé. Au fil des années, la pose de caméras de sécurité ou encore de barbelés s’y est multiplié. Les Britanniques y ont même financé, en 2019, un grand hangar dédié à l’inspection minutieuse des camions, d’une surface de 300 m², qui a coûté 680 000 euros, rappelle Paris Normandie.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#migrationirreguliere#routemigratoire#frontiere#mortalite#sante#ferry#traversee

  • Au Maroc, le renouveau d’un christianisme aux accents subsahariens
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/18/au-maroc-le-renouveau-d-un-christianisme-aux-accents-subsahariens_6217160_32

    Au Maroc, le renouveau d’un christianisme aux accents subsahariens
    Par Frédéric Bobin (Casablanca, Rabat Envoyé spécial)
    Yeux clos, mains jointes, corps se balançant au rythme des suppliques du chœur – « Dieu, ne nous laisse pas tomber ! » –, le cénacle de fidèles est plongé dans une intense émotion. Ici et là, un doigt essuie une larme. Ce dimanche 28 janvier, l’Assemblée des missionnaires de Jésus-Christ célèbre son culte hebdomadaire dans un appartement situé en sous-sol d’un immeuble de Riad El-Oulfa, un quartier populaire de Casablanca. (...) L’Eglise du pasteur Silas, à Casablanca, n’est que l’une des manifestations d’un phénomène bien plus large au Maroc, celui des « Eglises de maison » (car nées dans des appartements privés) d’obédience néopentecôtiste ou charismatique, issue du protestantisme africain. Leur essor depuis les années 2000, nourri par les flux migratoires en provenance d’Afrique subsaharienne, a revitalisé le christianisme au Maghreb. Alors que l’Europe s’efforce de verrouiller ses frontières, la rive méridionale de la Méditerranée abrite des communautés migrantes s’étoffant au fur et à mesure qu’est entravé leur exode vers le nord. De couloirs de transit, ces pays se transforment à leur insu en espaces de sédentarisation propices à un réveil du christianisme, puisque ces voyageurs bloqués sont souvent catholiques ou protestants.
    Qu’un tel retour de la foi chrétienne en terre d’islam s’opère, venant du Sud africain et non du Nord européen désamorce, certes, l’inquiétude, qui affleure parfois dans certains milieux musulmans, d’une nouvelle « colonisation religieuse ». Il n’en a pas moins des conséquences sociétales, parfois délicates à gérer. Le Maroc a, jusque-là, plutôt bien manœuvré, si on le compare aux autres pays maghrébins, comme la Tunisie, marquée, en 2023, par un déchaînement de violences contre les migrants subsahariens. La dimension religieuse était sous-jacente dans cet accès de xénophobie et transparaissait dans la diatribe du président Kaïs Saïed dénonçant des « hordes de migrants clandestins » au service d’un « complot » visant à éloigner la Tunisie de ses « racines arabo-islamiques ».Au Maroc, la très officielle politique d’ouverture vers le sud du continent – marquée par l’accueil de milliers d’étudiants africains boursiers à partir des années 1980 – a limité le développement de telles théories conspirationnistes. Le phénomène est en tout cas spectaculaire. « Le Maroc a connu une redynamisation inattendue par les migrations africaines d’un christianisme qui s’éteignait lentement depuis l’indépendance [de 1956] », écrivent les anthropologues Sophie Bava (Institut de recherche sur le développement), et Bernard Coyault dans l’ouvrage de référence sur le sujet, Dieu va ouvrir la mer. Christianismes africains au Maroc (Kulte Editions, 2022, Rabat) codirigé avec le photographe franco-marocain Malik Nejmi.
    Le spectacle d’églises et de temples revivifiés dans les principales villes du Maroc, emplis de fidèles et résonnant de cantiques, tranche avec l’état de décrépitude qui caractérisait la scène chrétienne locale jusqu’à la fin des années 1980. A ce sujet, le pasteur Samuel Amedro, président, entre 2010 et 2015, de l’Eglise évangélique au Maroc (EEAM, principale institution protestante dans le royaume, issue de l’Eglise réformée de France), aime à raconter une anecdote : « En 1986, l’Eglise réformée de France envoya une mission d’audit au Maroc. Elle constata qu’il n’y avait presque plus de protestants dans le pays. Née dans le sillage des garnisons du protectorat français, l’Eglise protestante au Maroc paraissait vouée à une disparition inexorable après l’indépendance du pays et le départ des Français. L’afflux des étudiants et des migrants africains aura inversé la tendance. (...)
    Cette « africanisation » des Eglises, si elle a mis fin au déclin du christianisme au Maroc, n’est pas allée sans turbulences internes. Les tensions les plus vives ont été observées au sein de la mouvance protestante. La nouvelle génération de fidèles, imprégnée d’un pentecôtisme africain à la spiritualité ostentatoire (prières à voix haute, longueur des chants, expressions extatiques, etc.), s’est vite sentie à l’étroit dans une « Eglise de Blancs » aux pratiques « classiques ». A ces divergences cultuelles se sont ajoutées des crispations hiérarchiques. « Il était parfois difficile d’appliquer des décisions de synodes auprès de paroisses locales soucieuses de leur autonomie », rapporte Karen Smith, actuelle présidente de l’EEAM. Dans les années 2000, dissidences et scissions ont placé l’Eglise protestante au bord de l’implosion. Elle a fini par trouver un équilibre qui demeure précaire. Si l’Eglise catholique a moins tangué, la cohabitation entre ses différentes composantes n’a rien d’évident. A Rabat comme à Casablanca, les Européens fréquentent peu les cathédrales du centre-ville, où se concentrent les Africains, leur préférant les églises de leurs quartiers résidentiels. Mais c’est bel et bien l’irruption multiforme des « Eglises de maison » – galaxie néopentecôtiste et charismatique informelle, la plus ancrée parmi les migrants – qui a posé le principal défi aux Eglises dites « officielles ».
    Le milieu est fluide, mouvant, mais il prospère sur un terreau fertile, celui d’attentes spirituelles de communautés en souffrance, auxquelles des « entrepreneurs religieux » charismatiques offrent une espérance. Ces nouveaux guides sont parfois connectés aux très influentes « Eglises du réveil » d’Afrique centrale, notamment celles de la République démocratique du Congo (RDC), dotées de ramifications transnationales. Le dynamisme de ces « Eglises de maison » cache mal toutefois une grande fragilité. Dépourvues de statut légal – elles ne sont pas intégrées dans l’EEAM –, elles sont potentiellement ciblées par les autorités marocaines, soucieuses de garder sous contrôle le champ religieux du pays.
    Références bibliques
    Les références bibliques dans leur exil : là est la clé de la cristallisation d’une nouvelle « théologie de la migration », selon la formule de Sophie Bava. « Dans la théologie de la migration, il y a toute cette mise en récit des événements de la Bible comme si chaque personnage allait devenir un des acteurs des premiers temps du christianisme », relève la chercheuse. La traversée du désert, la sortie d’Egypte, la mer Rouge s’ouvrant vers la Terre promise : la Bible ne manque pas d’épisodes résonnant avec l’odyssée des migrants contemporains.Selon les circonstances sera mobilisée la figure de Moïse (livre de l’Exode) guidant à travers la mer miraculeusement ouverte son peuple traqué par le « mauvais » pharaon, ou celle de Joseph (livre de la Genèse) élevé aux plus hautes fonctions royales par un « bon » pharaon. « L’habitus [le comportement, les rituels] des “Eglises de maison” ainsi que les productions religieuses qu’elles génèrent se construisent à travers un processus d’encodage de l’expérience migratoire dans l’univers biblique », décrypte Bernard Coyault, par ailleurs directeur du Centre d’études afro-européennes et des sciences des religions, rattaché à la Faculté universitaire de théologie protestante de Bruxelles.

    Face à ce foisonnement du paysage chrétien au Maroc, les Eglises « officielles » protestante et catholique s’inquiètent d’un emballement incontrôlable – en particulier le risque d’un repli identitaire et fondamentaliste. Elles ont donc décidé d’agir de concert pour poser un cadre minimal. Ainsi a été fondé, en 2012, à Rabat, l’Institut Al-Mowafaqa (« l’accord »), un centre de formation théologique chrétien. L’initiative, soutenue par les autorités, est unique en pays musulman. Elle prépare à une licence de théologie en liaison avec l’Institut catholique de Paris et la Faculté de théologie protestante de l’université de Strasbourg. Ainsi se forme sur le territoire marocain une partie du personnel religieux destiné à encadrer une demande en plein essor. « Jusqu’alors, on courait les paroisses sans disposer des prêtres et des pasteurs nécessaires, et sans pouvoir les faire venir de l’extérieur », se souvient le père Daniel Nourissat, curé de la cathédrale de Rabat. (...) D’un autre côté, les autorités marocaines projettent l’image d’une diplomatie religieuse active, notamment vis-à-vis du continent africain. En décidant de régulariser, entre 2013 et 2018, la situation de plus de cinquante mille migrants, Rabat a, en outre, arraché de facto nombre d’adeptes de la clandestinité des « Eglises de maison », où ils se terraient jusque-là pour échapper à de régulières rafles policières. L’idée d’une telle remise à plat avait germé au sein du Conseil national des droits de l’homme, un organisme officiel dont le président Driss El-Yazami (2011-2018), ancien exilé politique en France revenu au Maroc, s’était ému du spectacle de ces lieux de culte de l’ombre. « Je me rappelle qu’en France, dans les années 1970, les musulmans devaient se cacher pour prier, avait déclaré M. El-Yazami, en 2014. Je ne veux pas que des chrétiens vivent cela au Maroc. »

    Les deux vagues de régularisations des années 2010 ont permis d’apaiser les relations entre « Eglises de maison » et autorités marocaines, jusqu’alors empreintes d’une vive défiance. L’époque est révolue où les fidèles se rendaient au culte discrètement, deux par deux, ou chantaient à voix basse – consignes de prudence destinées à ne pas attirer l’attention de voisins marocains soupçonneux et parfois prompts à appeler la police. « Nous sommes désormais tolérés, mais nous ne sommes toujours pas légaux », regrette Jean-Jumel Massembila Lande, pasteur originaire de la République démocratique du Congo.
    Car les régularisations passées n’ont pas mis fin à la précarité de nombre de migrants, tenus de renouveler leurs permis de résidence annuels dans des conditions administratives souvent kafkaïennes. Elles n’ont pas non plus réglé la question du statut des « Eglises de maison », faute d’affiliation à l’EEAM, laquelle reste délicate en raison de divergences cultuelles persistantes. (...) Après des années de tâtonnements parfois conflictuels s’est ainsi forgé un compromis chrétien au Maroc – « un deal très subtil », souligne un familier du dossier. Le royaume y a conforté sa réputation d’Etat « ouvert » et respectueux de la « liberté de culte », un des atouts de son soft power à l’étranger, en Europe comme en Afrique. Quant aux Eglises officielles, elles ont gagné en tranquillité, après avoir présenté les garanties requises pour parer à tout procès en prosélytisme.Cette relative pacification dans le champ institutionnel laisse toutefois un goût d’inachevé. Elle maintient à la marge les « Eglises de maison », certes intégrées dans des formations à l’Institut Al-Mowafaqa, mais toujours dépourvues de statut. Elle relègue surtout dans l’oubli la question des Marocains convertis au christianisme, une communauté évaluée entre deux mille et six mille personnes, dont les représentants se plaignent de persécutions de la part des autorités.Sur ce point, le Maroc n’a pas évolué. Si sa Constitution reconnaît la liberté de culte, elle méconnaît toujours la liberté de conscience, la tentative d’introduire ce concept ayant échoué lors de la révision de la Loi fondamentale de 2011. La nuance nie toute légitimité aux conversions de Marocains à une autre religion que l’islam et limite du même coup la portée de la « tolérance religieuse » dont le royaume se prévaut officiellement.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#afrique#religion#christianisme#routemigratoire#sante

  • Les veilleurs. Résister aux #frontières de l’Europe

    En déc. 2021, plus de 100 personnes ont disparu sur la route des Canaries, lors de périlleuses traversées vers l’exil. Face à une Europe qui se barricade, des activistes, dont #Marie_Cosnay, relaient les appels de détresse lancés depuis les embarcations. Taina Tervonen se fait l’écho de ses Veilleurs.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-experience/les-veilleurs-resister-aux-frontieres-de-l-europe-1170676
    #mourir_aux_frontières #mourir_en_mer #sauvetage #résistance #migrations #réfugiés #route_atlantique #Canaries #îles_Canaries #naufrage

  • Identifying dead migrants on Spain’s Canary Islands

    The Canary Islands are a first destination for people trying to reach continental Europe. Numbers of those attempting the dangerous Atlantic crossing are soaring. DW’s Jan-Philipp Scholz reports from Las Palmas and Mogán, on Gran Canaria.

    https://www.dw.com/en/identifying-dead-migrants-on-spains-canary-islands/video-68247230
    #mourir_aux_frontières #route_atlantique #Gran_Canaria #cimetière #réfugiés #migrations #identification #îles_Canaries #Canaries #morts_aux_frontières #celleux_qui_restent

  • Bosnia and Herzegovina opened Negotiations on the Cooperation Agreement with FRONTEX

    By starting the negotiations on the Agreement with the European Border and Coast Guard Agency (FRONTEX), Bosnia and Herzegovina and the Ministry of Security of Bosnia and Herzegovina fulfilled another of their obligations on the European road today.

    Along with the representatives of the BiH team for negotiations on the cooperation agreement with FRONTEX, the meeting that officially started this process was attended by the Minister of Security of Bosnia and Herzegovina Nenad Nešić and the Deputy Director General for Internal Affairs at the European Commission Oliver Onidi.

    After the establishment of operational cooperation with EUROPOL, this agreement is the next important step for BiH in the integration into the common European security area, the Ministry of Security of BiH announced.

    “Today we will start a process that will not mean cooperation with a single European institution for Bosnia and Herzegovina, but a confirmation that we are part of common and collective European security. I want to emphasize that our activities are aimed at eliminating threats and risks, primarily from organized crime that threatens development and economic stability of BiH, and increasing security for the citizens of BiH. FRONTEX will add a new dimension in this regard, strengthening our borders and their impermeability to security threats and organized crime in this dynamic time of migration as a serious source of all kinds of risks,” said Nešić.

    He emphasized that FRONTEX is a confirmation that BiH is a complicated country only when it needs an excuse not to do something, and that it is very functional and possible within its constitutional framework and the framework of the Dayton Agreement when they want to move things forward.

    Nešić wished the negotiating teams to effectively bring this work to an end, so that BiH would cease to be the only country in the Western Balkans that does not cooperate with FRONTEX.

    The Deputy General Director for Internal Affairs at the European Commission, Oliver Onidi, reminded that last year BiH made a big step by establishing full operational cooperation with EUROPOL, and that negotiations on cooperation with FRONTEX are also ahead of us.

    He emphasized that in a situation where there is an exceptional pressure of illegal migration, police cooperation and joint action in guarding and controlling borders is extremely important.

    https://sarajevotimes.com/bosnia-and-herzegovina-opened-negotiations-on-the-cooperation-agreeme

    #Bosnie #Bosnie-Hezégovine #asile #migrations #réfugiés #Frontex #accord #EUROPOL #Balkans #route_des_Balkans #frontières #contrôles_frontaliers

  • À #Trieste, les migrants oubliés de la route des Balkans

    C’est une frontière que les migrants qui empruntent la #route_des_Balkans occidentaux attendent souvent comme un soulagement, celle entre l’#Italie et la #Slovénie, dans l’extrême nord-est du pays. Pourtant, la situation qui les attend n’est souvent pas à la hauteur de leurs espérances. Trieste est la grande ville la plus proche de la frontière italo-slovène. De janvier à octobre 2023, plus de 12 000 migrants y sont passés. Qu’ils soient de passage pour quelques jours ou qu’ils demandent l’asile en Italie, des centaines de migrants se retrouvent à la rue en plein hiver. Les associations qui leur viennent en aide demandent à l’État d’intervenir.

    https://www.rfi.fr/fr/podcasts/grand-reportage/20240213-%C3%A0-trieste-les-migrants-oubli%C3%A9s-de-la-route-des-balkans
    #frontière_sud-alpine #asile #migrations #réfugiés #SDF #sans-abrisme

  • Bosnian refugee camp #Lipa: Dispute over “Austrian Guantanamo”

    20 governments participate in the Vienna #ICMPD and finance or receive its activities. The ÖVP-affiliated organisation handles migration control for the EU.

    Every year, the EU spends hundreds of millions of euros to manage and counter migration in third countries. Every year, the EU spends hundreds of millions of euros to manage and fight migration to third countries. Most of the money comes from three different funds and goes to the countries themselves or to EU members who award contracts to companies or institutes for implementing the measures. The International Organisation for Migration (#IOM) also receives such EU funding for migration control.

    One of the private organisations contracted to deliver EU measures is the #International_Centre_for_Migration_Policy_Development (ICMPD), founded in 1993 and based in Vienna. It is headed by the conservative Austrian ex-vice chancellor and former Austrian People’s Party (ÖVP) leader Michael Spindelegger. The 20 members include states such as Turkey, Serbia or Bosnia-Herzegovina and, since 2020, also Germany. Many of the ICMPD’s measures are funded from Austria, a parliamentary question by the Greens revealed.

    Now the centre is to draft proposals for “EU migration partnerships”, in which third countries receive benefits if they take back deportees from EU states. With a similar aim, the ICMPD is implementing a “regional return mechanism for the Western Balkans”. The states are supported in carrying out deportations themselves. The German government has funded this initiative with €3.2 million in 2020 and calls it “migration management”.

    On behalf of the Ministry of the Interior, the ICMPD is also involved in the construction of a “Temporary Detention Centre” in the newly built Bosnian refugee camp Lipa and received €500,000 from the EU Commission for this purpose. This is documented in an EU document published on Friday by the German organisation Frag den Staat as part of a research on the ICMPD. The camp is run by the IOM, and Germany is supporting its construction through the German Federal Agency for Technical Relief (THW) with €1 million for a canteen.

    The purpose of the camp in Lipa had been unequivocally explained by Oliver Várhelyi, the Commissioner for Enlargement and European Neighbourhood Policy, who comes from Hungary. “We need to keep our detention facilities in Lipa and the region under control, meaning that the fake asylum-seekers must be detained until they return to their countries of origin. Again, we will replicate this project in other countries of the region”, said the EU Commissioner.

    “A high fence, cameras at every step, windows with prison bars and almost no daylight in the cells,” is how the organisation SOS-Balkanroute, which is active in Austria, described everyday life there and titled it in a press release “This is what the Austrian Guantanamo in Bosnia looks like”.

    The ICMPD feels attacked by this. The organisation was “of course not involved in the construction of detention cells or similar”, a spokesperson initially claimed in response to an enquiry by the APA agency. However, ICMPD head Spindelegger rowed back shortly afterwards and explained in the programme “Zeit im Bild” that his organisation was responsible for the construction of a “secured area for a maximum of twelve persons”. According to Bosnia’s Foreign Minister Elmedin Konakovic, this was a “room for the short-term internment of migrants”.

    Despite its denial, the ICMPD is now taking action against SOS Balkanroute and its founder Petar Rosandić and has filed a lawsuit for “credit damage” at the Vienna Commercial Court because of the designation “Austrian Guantanamo”. “Our only concern is to stop the continued false allegations,” an ICMPD spokesperson explained, including that the organisation was pushing the suffering of people.

    This is an attempt at political intimidation, “the kind of which we are used to seeing in Hungary, Russia or Serbia”, said Rosandić, the NGO’s founder, commenting on the complaint. The Green member of the National Council Ewa Ernst-Dziedzic feels reminded of “conditions under Orban in Hungary” and expects “the necessary consequences” from other ICMPD signatory states. Germany does not want to hear about this. The Foreign Office and the Federal Ministry of the Interior in Berlin let a deadline of several days set by “nd” for comment pass without response.

    https://digit.site36.net/2023/05/22/bosnian-refugee-camp-lipa-dispute-over-austrian-guantanamo

    #OIM #asile #migrations #réfugiés #camps #encampement #Bosnie #Balkans #route_des_Balkans #Bosnie-Herzégovine #camps_de_réfugiés

  • L’UE octroie 210 millions d’euros à la #Mauritanie pour lutter contre l’immigration clandestine

    L’UE a prévu une enveloppe de 210 millions d’euros pour aider la Mauritanie à réduire le nombre de migrants transitant par son territoire en direction des #îles_Canaries, ont annoncé la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, et le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, lors d’une visite dans le pays d’Afrique de l’Ouest jeudi (8 février).

    Il s’agit là du plus récent #accord de l’UE avec un pays africain visant à financer un large éventail de secteurs, mais aussi à réduire l’immigration clandestine vers l’Europe, après les accords conclus avec la Tunisie, le Maroc et l’Égypte l’année dernière.

    Au cours de la cérémonie, à laquelle assistait également le président mauritanien, Mohamed Ould El-Ghazaouani, un investissement de 210 millions d’euros a été annoncé pour soutenir les efforts de la Mauritanie en ce sens, pour financer l’#aide_humanitaire et pour offrir des opportunités à la #jeunesse mauritanienne.

    Ursula von der Leyen a également reconnu le rôle « primordial » de la Mauritanie pour la stabilité dans la région, raison pour laquelle une partie de l’enveloppe annoncée sera allouée à la sécurité. Bruxelles aidera ainsi la Mauritanie à « sécuriser » ses #frontières avec le #Mali, en guerre depuis 2012.

    La présidente de la Commission a cité d’autres domaines et projets qui profiteront du financement européen, tels que l’hydrogène vert, la connectivité ou encore l’emploi.

    Bien que la Mauritanie ne partage pas de frontière avec l’UE, un nombre important de demandeurs d’asile transitent par son territoire. Le pays d’Afrique de l’Ouest accueille plus de 100 000 réfugiés, principalement en provenance du Mali, selon les données du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

    La présence de Pedro Sánchez à Nouakchott jeudi s’explique par le fait que, selon les registres officiels, 83 % des migrants arrivant aux îles Canaries en Espagne par des voies irrégulières transitent par la Mauritanie. La question de l’immigration clandestine en provenance du pays est donc un enjeu important pour Madrid.

    Par le passé, l’UE a déjà conclu plusieurs accords et mis en œuvre plusieurs projets couvrant différents domaines avec les pays africains. Dans certains d’entre eux, par exemple, le bloc investit depuis des années dans la formation, l’assistance et la fourniture d’équipements pour les gardes-frontières terrestres et maritimes.

    L’importance nouvelle de la Mauritanie

    En raison de sa position périphérique et de sa faible notoriété, la Mauritanie a jusqu’à présent échappé à l’attention du public.

    Cependant, les eurodéputés ont déjà fait pression pour que cela change, certains soulignant que la stabilité relative du pays en faisait une exception dans la région du Sahel, fréquemment secouée par des coups d’État militaires et des insurrections ces dernières années.

    « Nous, sociaux-démocrates, soutenons les partenariats qui sont basés sur les principes de l’État de droit et des droits de l’Homme — la Mauritanie est un modèle pour cela », a déclaré Katarina Barley, eurodéputée et tête de liste du Parti social-démocrate allemand (SPD) pour les élections européennes de juin, à Euractiv.

    Les précédents accords de l’UE en matière de migration en Afrique ont fait l’objet de controverses en raison des conditions imposées aux demandeurs d’asile et des tendances autoritaires des gouvernements partenaires.

    En Mauritanie, les conditions semblent être différentes. Selon Mme Barley, elles sont meilleures, et l’UE devrait se concentrer sur la consolidation de régimes similaires en tant que « partenaires égaux ».

    La sociale-démocrate allemande espère que cet accord constituera un « modèle de coopération entre l’Afrique du Nord-Ouest et l’UE ».

    Cet accord s’inscrit également dans le contexte de l’importance géopolitique croissante de la Mauritanie, en raison de ses réserves de #gaz_naturel et de sa position stratégique sur la côte atlantique.

    Ces caractéristiques lui ont permis de faire l’objet de sollicitations de la part de pays comme la Russie et la Chine, tandis que l’alliance militaire de l’OTAN a également décidé d’intensifier sa collaboration avec le pays.

    https://www.euractiv.fr/section/international/news/lue-octroie-210-millions-deuros-a-la-mauritanie-pour-lutter-contre-limmigra

    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #aide_financière #UE #EU #Union_européenne #Canaries #route_Atlantique

  • Tunisie : 13 morts et 27 disparus soudanais dans le naufrage d’un bateau en métal au large de Sfax - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55077/tunisie--13-morts-et-27-disparus-soudanais-dans-le-naufrage-dun-bateau

    Actualités Tunisie : 13 morts et 27 disparus soudanais dans le naufrage d’un bateau en métal au large de Sfax
    Par La rédaction Publié le : 08/02/2024
    Au moins 13 migrants sont morts jeudi dans le naufrage de leur embarcation partie de Sfax, en Tunisie. Les victimes sont toutes soudanaises et possédaient des cartes de demandeurs d’asile du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR).Treize migrants soudanais sont morts et vingt-sept sont portés disparus après le naufrage jeudi 8 février 2024 de leur embarcation en fer partie clandestinement de la côte tunisienne près de Sfax, a indiqué Farid Ben Jha, porte-parole de tribunal de Monastir.
    Au total, 42 Soudanais se trouvaient sur une embarcation de fortune partie du littoral de Jebiniana, près de Sfax (centre-est), selon le récit aux autorités des deux uniques survivants du naufrage. Des opérations sont en cours pour tenter de retrouver d’autres naufragés, a assuré Farid Ben Jha.
    Tous des hommes et ressortissants soudanais, les victimes possédaient des cartes de demandeurs d’asile délivrées par le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) en Tunisie. Ces personnes avaient embarqué sur un bateau de métal très fragile, fait de morceaux de ferraille soudés à la va-vite, selon les premiers éléments recueillis. De nombreux Soudanais, ayant fui leur pays et la Libye voisine, vivent en Tunisie, notamment vers Médenine et Sfax, dans des conditions précaires, malgré la protection - ou demande de protection - du HCR. Tunis n’a pas de politique d’asile et ne s’est donc pas doté d’un cadre légal national nécessaire à la prise en charge des étrangers. Les questions de protection sont donc déléguées au HCR. Mais en l’absence d’une politique d’intégration, beaucoup de Soudanais survivent dans la rue, sur les chantiers, sans perspectives économiques et professionnelles.
    Une enquête a été ouverte pour déterminer les responsabilités de ce naufrage, a détaillé Farid Ben Jha, n’excluant pas la probabilité que ces migrants aient été « exploités dans une affaire de traite humaine ou dans la formation d’un groupe criminel pour rallier clandestinement l’Europe ».
    La Tunisie est, avec la Libye, le principal point de départ pour des milliers de migrants qui cherchent à rejoindre clandestinement l’Europe. Les premières côtes italiennes dont l’île de Lampedusa sont situées à moins de 150 km de la région de Sfax.
    Sur toute l’année 2023, le nombre de candidats à l’émigration clandestine interceptés par les autorités tunisiennes s’était établi à 70 000 personnes, soit plus du double pour la même période l’année précédente, selon des statistiques du porte-parole de la Garde nationale. Dans le détail, plus de 54 000 candidats étaient des étrangers, en majorité des ressortissants d’Afrique subsaharienne, et le reste des Tunisiens (plus de 15 000).
    Ces départs de Noirs vers l’Europe ont connu une accélération en Tunisie après un discours fin février du président Kaïs Saïed, dénonçant l’arrivée « de hordes de migrants clandestins » qu’il avait présentés comme une menace démographique pour son pays.
    Des Tunisiens sont aussi concernés par ces départs et ces drames. Deux jeunes de 16 et 17 ans sont morts, après avoir passé près de 8h dans le conteneur frigorifique d’un navire en partance pour l’Italie au mois de janvier. Des opérations de recherche avaient aussi été lancées en Méditerranée pour tenter de retrouver une quarantaine de migrants tunisiens qui avaient tenté la traversée vers l’Italie dans la nuit du 10 au 11 janvier. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 2 270 personnes sont mortes en 2023 en Méditerranée centrale en tentant de rallier clandestinement l’Europe, soit 60 % de plus que l’année précédente.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#mediterranee#routemigratoire#sfax#migrationirreguliere#traversee#mortalite#sante

  • L’UE va débloquer une enveloppe de 200 millions d’euros pour aider la Mauritanie à bloquer les canots de migrants - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55075/lue-va-debloquer-une-enveloppe-de-200-millions-deuros-pour-aider-la-ma

    L’UE va débloquer une enveloppe de 200 millions d’euros pour aider la Mauritanie à bloquer les canots de migrants
    Par Leslie Carretero Publié le : 08/02/2024
    Bruxelles va octroyer une aide de 200 millions d’euros à la Mauritanie pour tenter d’intercepter davantage de canots de migrants en route vers les Canaries. Au mois de janvier, plus de 80% des canots débarqués dans l’archipel espagnol avaient pris la mer depuis les plages mauritaniennes.
    Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sont en visite en Mauritanie ce jeudi 8 février. À travers ce voyage, les deux responsables politiques, qui ont été reçus par le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, entendent développer leur coopération sur la question migratoire. Selon les informations de la presse espagnole, Bruxelles va débloquer une enveloppe de 200 millions d’euros pour aider la Mauritanie à contrôler les flux de migrants. Depuis plusieurs semaines, l’Espagne fait pression sur l’Union européenne (UE) pour qu’elle augmente son aide financière à ce pays d’Afrique de l’ouest.
    Madrid s’inquiète en effet de l’augmentation des débarquements de migrants venus des rives mauritaniennes. Jusque-là exceptionnels en raisons d’accords entre les deux pays, les départs depuis la Mauritanie connaissent une forte hausse cette année. En janvier, plus de 7 000 migrants sont arrivés aux Canaries, dont 80 % avaient pris la mer depuis les côtes mauritaniennes, distantes d’environ 1 000 km de l’archipel espagnol.
    Les autorités espagnoles observent cette tendance depuis la fin d‘année dernière mais le phénomène a pris de l’ampleur au mois de janvier. Et d’après une responsable canarienne, « 300 000 personnes attendent d’embarquer » en Mauritanie pour rejoindre les îles des Canaries.
    Nouakchott relâcherait-elle la surveillance de ses côtes ces derniers mois afin d’obtenir plus d’argent de l’UE ? C’est en tout cas ce que laisse entendre des sources gouvernementales espagnoles.Depuis plus de 20 ans, la Mauritanie reçoit des sommes conséquences de l’Espagne et de l’Union européenne pour la gestion des migrants. Pour la période 2022-2027, l’allocation de l’UE s’élevait à 12,5 millions d’euros. À cela s’ajoutent les subventions annuelles de l’Espagne pour la formation et l’équipement des garde-côtes mauritaniens, qui atteignent 10 millions d’euros. En échange, Nouakchott s’engage à accueillir sur le sol mauritanien les exilés entrés de manière irrégulière aux Canaries après avoir quitté le pays, et à bloquer les départs des canots.
    Par ailleurs, une cinquantaine d’agents espagnols disposant de leurs propres moyens terrestres, patrouilleurs, bateaux, hélicoptères et avions sont déployés dans le pays pour surveiller les plages et les eaux mauritaniennes. Mais la Mauritanie semble réclamer davantage. Lors d’une réunion à Bruxelles le 11 décembre en présence de hauts responsables espagnols et européens, des représentants mauritaniens ont exigé plus de moyens matériels et technologiques pour lutter contre l’immigration irrégulière. « La Mauritanie a insisté pour recevoir davantage d’attention de la part de l’UE, prenant référence le prétendu grief comparatif avec la Tunisie », selon une source diplomatique citée par El Pais.
    L’an dernier, une enveloppe d’un milliard d’euros a été allouée à Tunis pour redresser son économie, dont 150 millions pour les questions migratoires en échange d’un plus grand contrôle des frontières maritimes. Or, pour les associations, la solution à la crise migratoire ne se trouve pas dans l’externalisation et la militarisation des frontières. « C’est le manque de ressources pour survivre qui pousse les gens à fuir », estime Daniel Martinez, responsable de la communication du Service jésuite des migrants (SJM), contacté par le média espagnol Alfa & Omega. « Les gens continueront d’atteindre le continent par des itinéraires de plus en plus dangereux. C’est un pas de plus vers la création d‘une Europe forteresse », regrette-t-il.
    Selon l’association Caminando Fronteras, des centaines de personnes sont déjà portées disparues sur la route mauritanienne ces deux derniers mois. « Il est désormais plus important que jamais de renforcer les recherches pour éviter un nouveau massacre », insiste l’association.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#mauritanie#canaries#UE#routemigratoire#traversee#frontiere#sante#migrationirreguliere

  • « Une mer de plus en plus agitée » : près de 70 migrants secourus dans la Manche - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54922/une-mer-de-plus-en-plus-agitee--pres-de-70-migrants-secourus-dans-la-m

    Actualités « Une mer de plus en plus agitée » : près de 70 migrants secourus dans la Manche
    Par La rédaction Publié le : 01/02/2024
    Deux opérations de sauvetage ont été lancées dans la matinée du mercredi 31 janvier. Soixante-neuf migrants ont été secourus, selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord. Les conditions en mer ont été particulièrement difficiles pour le second sauvetage, qui a permis de récupérer 55 personnes.
    Soixante-neuf migrants ont été secourues dans la Manche, mercredi 31 janvier, au cours d’une journée intense de traversées et de sauvetage. Deux opérations de sauvetage ont été lancées à partir du début de journée, lorsque le CROSS Gris-Nez a été alerté au sujet de plusieurs embarcations se trouvant en difficulté dans la Manche.
    D’abord, 14 personnes ont été secourues au large de Camiers, une commune proche du Touquet-Paris-Plage. Deux moyens de sauvetage ont été engagés par le CROSS : le patrouilleur des Affaires maritimes Thémis et le semi-rigide de la SNSM (société nationale de sauvetage en mer) de Boulogne-sur-Mer, relate le communiqué de la Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.
    Les naufragés ont été débarqués au port de Boulogne-sur-Mer. Une salle a été ouverte pour les recevoir, rapporte La Voix du Nord. L’association Osmose 62, basée dans le Boulonnais et qui organise des maraudes le long des plages et près des ports, est également intervenue pour apporter des boissons chaudes, de la nourriture et des vêtements secs aux exilés.
    Un peu plus tard dans la matinée, toujours selon la préfecture maritime, 55 personnes ont été secourues. Celles-ci se trouvaient sur un canot au large d’Audresselles, une commune à près de 15 kilomètres au nord de Boulogne-sur-mer. Parmi ces exilés, des ressortissants du « Vietnam, Irak, Syrie, Soudan, Albanie, Inde, Afghanistan », cite La Voix du Nord.Pour cette seconde grande opération, le CROSS a d’abord envoyé sur place un navire qui intervient peu, d’ordinaire, dans les opérations de sauvetage : le bâtiment d’expérimentations de guerre des mines (BEGM) Thétis, de la Marine nationale. Bien que ses apparitions soient rares, le Thétis, « basé à Brest, est déjà intervenu en Manche. Il fait partie des navires qui intègrent le tour d’alerte », précise Véronique Magnin, porte-parole de la préfecture maritime, à InfoMigrants.
    « Une fois sur place, ils ont commencé l’opération, mais les conditions météorologiques se sont dégradées », raconte encore la porte-parole. Le communiqué évoque « un vent qui se renforce et une mer de plus en plus agitée ». Le CROSS envoie alors sur place l’Abeille Normandie de la Marine nationale, « en renfort ». Les deux bateaux mènent l’opération de sauvetage du même canot en détresse. Celui-ci, « en surcharge, a chaviré faisant tomber ses occupants dans une eau à 7 degrés », raconte le journal Nord Littoral, constatant par la suite que « tous ou presque se trouvent en état d’hypothermie ».
    Le Thétis parvient à prendre à son bord 27 personnes, ensuite déposées au port de Calais. L’équipage de l’Abeille Normandie, lui, prend à son bord 28 personnes. Celles-ci ont été débarquées au port de Boulogne-sur-Mer. « Les lieux de débarquement varient en fonction des moyens de sauvetage utilisés pour récupérer les personnes : le port le plus adapté pour recevoir l’Abeille Normandie est celui de Boulogne », précise encore la porte-parole de la préfecture maritime. Selon les autorités, toutes les personnes ayant fait naufrage ont été secourues.Depuis quelques jours, les conditions météorologiques sont relativement favorables aux départs le long de la côte. Plusieurs groupes d’exilés ayant été interceptés par les gendarmes sur les plages ou ayant échoué à monter dans l’embarcation ont été aperçus, parfois trempés dans les rues, comme à Sangatte évoque Nord Littoral. Pour eux comme pour les naufragés, la seule issue est le retour sur les campements autour de Calais et de Grande-Synthe. Avant une nouvelle tentative

    #Covid-19#migrant#migration#france#calais#grandsynthe#boulognesurmer#sangatte#traversee#manche#prefecturemaritime#morbidite#sante#routemigratoire#migrationirreguliere

  • Abrogation de la loi anti-passeurs : au Niger, le business de la migration redémarre - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54937/abrogation-de-la-loi-antipasseurs--au-niger-le-business-de-la-migratio

    InfoMigrants : Abrogation de la loi anti-passeurs : au Niger, le business de la migration redémarre
    Par Leslie Carretero Publié le : 02/02/2024
    La récente abrogation de la loi au Niger qui criminalisait le trafic de migrants a été largement saluée par la population d’Agadez, plaque tournante de la migration sur la route vers la Méditerranée. C’est toute l’économie locale qui revit avec la reprise de l’activité liée au transport de migrants à travers le désert. Mais la route reste mortifère et mène les exilés vers « l’enfer libyen » et vers les dangereuses traversées de la mer.Depuis plusieurs mois, Agadez, dernière grande cité nigérienne sur la route de la Libye, renoue avec le business de la migration. « La ville renait de ses cendres », se réjouit le Nigérien Azizou Chechou, coordinateur du collectif Alarme Phone Sahara, qui porte secours aux migrants perdus dans le désert à la frontière algérienne et libyenne.
    En novembre dernier, les militaires au pouvoir au Niger ont aboli la loi 2015-36 qui criminalisait le trafic de migrants. Adopté le 26 mai 2015 sous pression de l’Union européenne (UE), le texte prévoyait des peines d’emprisonnement allant de cinq à dix ans et des amendes d’un à cinq millions de francs CFA (entre 1 500 et 7 600 euros) pour les trafiquants. Cette loi avait fait du pays africain un partenaire stratégique pour l’UE qui cherche à tout prix à contenir les flux migratoires. Mais avec le renversement du président en place au Niger l’an dernier, le partenariat s’est rompu.
    Après le coup d’État, le Vieux Continent a immédiatement mis fin à son soutien financier : Bruxelles avait prévu une aide de 800 millions d’euros sur la période de 2021 à 2024. En réponse, les militaires ont abrogé la loi 2015-36, fustigeant un texte adopté « sous l’influence de certaines puissances étrangères ».
    La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, s’est quant à elle dite « très préoccupée » par cette décision qui « risque de causer de nouveaux décès ». Si la décision nigérienne était politique, force est de constater que la grande majorité des habitants d’Agadez ont salué l’abrogation de cette loi, largement impopulaire dans le pays. Des passeurs emprisonnés ont été libérés, les véhicules confisqués rendus à leurs propriétaires et l’économie locale est repartie.
    « Agadez était devenue une ville morte, on sent que la vie reprend », dit Bachir Amma, ancien passeur et président de l’association des ex-prestataires de la migration. Selon le journal La Croix, le trafic de migrants procure des revenus à plus de 5 000 familles d’Agadez.
    À la gare routière de la ville, l’effervescence a repris comme avant : les vendeurs ambulants sont de retour pour proposer aux exilés toutes sortes de produits (bidons d’eau, biscuits, gants, cagoules…) nécessaires à la traversée du désert, les gens échangent à nouveau la monnaie, des chauffeurs chargent leurs véhicules de dizaines de migrants… « Ces scènes avaient disparu. Les Nigériens ont retrouvé leur métier de chauffeur, de guide, de vendeurs… chacun a repris ses fonctions », se félicite Azizou Chechou.
    En 2015, lors de la promulgation de la loi au Niger, l’UE avait créé un fonds spécifique, nommé « fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique » pour financer des programmes de reconversion à hauteur de 1,5 million de francs CFA (2 200 euros). Trop peu, ont estimé les passeurs. Bachir Amma a, lui, bien profité de cette somme, qui lui a permis d’ouvrir un restaurant mais pas de vivre décemment. « C’était très dur financièrement. Du jour au lendemain, je ne gagnais plus rien », assure-t-il. En tant que passeur, il touchait entre 2,5 millions et 3 millions de francs CFA par semaine (entre 3 800 et 4 500 euros).
    Comme beaucoup d’autres, Bachir Amma s’efforce aujourd’hui de « faire repartir son business ». Comprendre : reprendre contact avec des migrants, louer et meubler les ghettos (lieux où sont logés les exilés avant le départ), sélectionner des chauffeurs…
    Et ça marche. À Agadez, grande plaque tournante des routes migratoires ouest-africaines et subsahariennes, le business des passeurs a bien redémarré. Les pick-up ont repris la route vers le nord, direction la Libye, à la vue de tous. Les équipages, enregistrés au préalable auprès des forces de police, rejoignent généralement un convoi militaire hebdomadaire qui fait route vers Dirkou, gage d’une relative sécurité. Les passeurs, premiers concernés, mettent en avant cette sécurité offerte aux migrants : les chemins empruntés pour aller en Libye ne sont plus officieux, perdus dans le désert. Finis les convois clandestins proposés par des passeurs peu scrupuleux qui pouvaient abandonner les migrants dans le désert s’ils étaient pris en chasse par des mafias ou les forces de l’ordre nigériennes.
    « Cette loi avait forcé les migrants à prendre des itinéraires toujours plus éloignés » des axes routiers « et plus dangereux », estimait à InfoMigrants Rhoumour Ahmet Tchilouta, qui a travaillé avec l’organisation Border Forensics sur les conséquences de la loi 2015-36 sur la route du désert vers la Libye. Aujourd’hui, la route vers la Méditerranée est donc plus sécurisée pour les exilés, plus encadrée administrativement, certes, mais sur un périmètre réduit. Une fois passée la frontière nigérienne, la traversée du désert et du Sahel reste hautement dangereuse. Les risques de croiser des groupes terroristes ou mafias locales restent élevés.
    Sans compter que la destination finale, Sabah, a la triste réputation d’être un « enfer » pour les migrants qui traversent la ville. Plusieurs témoignages recueillis par l’Organisation internationale des migrations (OIM) et par des médias dont InfoMigrants évoquent des marchés aux esclaves dans cette localité du sud de la Libye, incontournable pour remonter vers les côtes. Certaines victimes « qui ne trouvent pas d’acheteur » sont même abattus « d’une balle dans la tête », assurait en 2017 l’agence onusienne. Dans les régions du nord, la situation n’est pas plus facile pour les exilés. Dans les prisons du pays, où ils sont enfermés après avoir été interceptés en mer ou arrêtés dans la rue, ils sont victimes de violences, de viols, de travail forcé, d’exploitation ou encore d’extorsion. Pour fuir ces conditions dramatiques, les migrants tentent de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, via l’Italie. Au péril de leur vie. L’année 2023 a été la plus meurtrière dans cette zone maritime. Au total, près de 2 500 exilés ont péri en Méditerranée centrale l’an dernier. Le précédent record remonte à 2017 lorsque plus de 2 800 personnes sont décédées dans ces eaux.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#UE#routemigratoire#libye#OIM#agadez#dirkou#sante#violence#mortalite

  • Le Nicaragua, florissante plaque tournante des migrants à destination des Etats-Unis
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/02/le-nicaragua-florissante-plaque-tournante-des-migrants-a-destination-des-eta

    Le Nicaragua, florissante plaque tournante des migrants à destination des Etats-Unis
    Par Angeline Montoya, Sandrine Morel (Madrid, correspondante) et Julia Pascual
    « Billet pour le Nicaragua disponible. Prix : 8 500 dollars » ; « Billet d’avion Sénégal-Nicaragua disponible. Intéressés inbox plus d’infos merci » ; « Billets et dossiers 3 millions [de francs CFA] »… Sur Facebook, les annonces sont pléthoriques. Voilà plus d’un an qu’une route migratoire a pris son essor pour des Sénégalais désireux de rejoindre les Etats-Unis. Ils réservent des vols à destination de Managua, au Nicaragua, puis remontent l’Amérique centrale par la voie terrestre jusqu’à leur destination finale. « En 2023, des agences de voyages se sont dites submergées de demandes à Dakar », rapporte Nelly Robin, de l’Institut de recherche pour le développement. « A un moment, jusqu’à 300 personnes prenaient l’avion chaque jour, ajoute Aly Tandian, président de l’Observatoire sénégalais des migrations. Des vols se sont développés via Casablanca et Madrid ou via la Turquie. Pour tous ces pays, les Sénégalais n’avaient pas besoin de visa. »
    Cette situation est sur le point d’être contrariée. Mardi 30 janvier, le gouvernement espagnol, soucieux de dissuader d’éventuels demandeurs d’asile, a décidé qu’à compter du 19 février, les Sénégalais qui font escale à l’aéroport de Madrid Barajas devront disposer d’un visa de transit aéroportuaire. Depuis le 20 janvier, ce sésame est aussi exigé des Kényans. En août 2023, ce sont les ressortissants d’Ouzbékistan qui se sont vu imposer cette formalité par l’Espagne, et un an plus tôt, les Turcs…
    Tierno (le prénom a été modifié) a rejoint les Etats-Unis à l’automne 2023. Ce Sénégalais de 29 ans a atterri à Managua le 29 septembre et est entré en Arizona douze jours plus tard. Aujourd’hui, il est hébergé chez un compatriote dans l’Ohio. « J’attends d’obtenir mon permis de travail, dit-il. Après, il y a du boulot dans des entrepôts comme ceux d’Amazon. »
    Tierno a longtemps voulu se rendre en France, où vit l’un de ses frères. « Mais on regarde les infos et j’ai beaucoup d’amis en Europe, je sais que leur situation n’est pas facile, surtout quand tu n’as pas de papiers, nous confie le jeune diplômé de géographie. Aux Etats-Unis, le working permit dure cinq ans et te permet de faire partie du pays. »
    La migration sénégalaise outre-Atlantique n’est pas inédite. « Au début des années 2000, il y avait des vols vers le Brésil, rapporte Nelly Robin. Certains Sénégalais ont continué vers les Etats-Unis. Aujourd’hui, l’essor de la route via le Nicaragua est aussi lié à la dangerosité des routes transsahariennes et de la voie maritime via les Canaries. » Tierno a déboursé près de 7 000 euros pour son voyage qu’il a réalisé en avion, mais aussi en bus, en voiture, en pirogue pour remonter l’Amérique centrale et le Mexique. « Au Nicaragua, se souvient-il, tu sors de l’aéroport, il y a beaucoup de gens qui te proposent leurs services. J’ai payé 60 dollars [55 euros] un certain Pedro pour aller au Honduras. J’ai logé dans son hôtel et on a voyagé dans des 4 × 4. On était un groupe avec des Camerounais, des Mauritaniens, des Indiens… »
    Selon des données gouvernementales obtenues par le New York Times, le nombre de ressortissants africains appréhendés à la frontière avec le Mexique est passé de plus de 13 000 en 2022 à plus de 58 000 en 2023, parmi lesquels une majorité de Mauritaniens et de Sénégalais.
    Depuis trois ans, le Nicaragua est devenu un tremplin pour ces migrants, notamment ceux qui veulent éviter la traversée de la terrible jungle du Darien, entre la Colombie et le Panama. Le régime autoritaire de Daniel Ortega a vu dans ce flux non seulement un moyen de remplir les caisses de l’Etat, mais également une arme de politique étrangère contre les Etats-Unis, qui lui ont imposé de nombreuses sanctions ces dernières années.
    En 2021, Managua a supprimé l’obligation de visa pour les Cubains, alors que l’île communiste connaît le plus grand exode de son histoire. En 2022 et 2023, cette exemption a été étendue à de nombreux autres ressortissants de la région, notamment haïtiens, puis originaires d’Afrique et d’Asie. « En avril 2023, le gouvernement nicaraguayen a chargé une société privée basée à Dubaï de gérer les contrats avec des compagnies de vols charters à travers l’Asie, l’Europe et l’Afrique, car le pays n’avait ni les connaissances ni les capacités pour le faire », explique Manuel Orozco, expert en migration du Dialogue interaméricain, un centre de réflexion basé à Washington. Résultat : « Entre juin 2023 et fin janvier 2024, 160 000 étrangers sont arrivés à l’aéroport international Augusto C. Sandino de Managua, signale le chercheur. [Parmi eux], 39 % venaient d’Haïti et 40 % de Cuba. »
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés A la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, des arrivées de migrants en forte hausse
    A leur arrivée à Managua, les passagers s’acquittent d’une sorte de « taxe » informelle oscillant entre 150 et 200 dollars, selon les témoignages. Les compagnies aériennes, elles, paient jusqu’à 3 000 dollars de frais par atterrissage. Sans compter les taxes d’aéroport exigées des passagers. Au total, plusieurs millions de dollars alimentent le régime nicaraguayen.
    Le 21 novembre 2023, le département d’Etat imposait des sanctions contre les dirigeants de sociétés proposant des vols charters « destinés à être utilisés principalement par des personnes migrant de manière irrégulière vers les Etats-Unis ». Sous la pression, Haïti a décidé de les suspendre et plusieurs compagnies aériennes, comme les dominicaines SkyHigh Aviation Services et Air Century, lui ont emboîté le pas, tandis que d’autres poursuivent leurs activités.ñ
    Une partie de ces migrants ne fait que passer par l’Europe. Mais depuis le mois d’août, la situation dans l’aéroport de Madrid-Barajas, principal hub de correspondance avec l’Amérique latine, est chaotique. Selon les syndicats policiers, près de 450 personnes s’y trouvaient retenues fin janvier, dans des salles de rétention. Les conditions sont si déplorables que la Croix-Rouge a décidé, le 23 janvier, de jeter l’éponge et de laisser la police se charger de l’aide humanitaire.
    Selon des travailleurs de l’aéroport, interrogés par le site d’information Elespanol.com, les migrants retenus sont majoritairement des Sénégalais, arrivés de Casablanca avec pour destination des pays d’Amérique latine, et comme objectif final, les Etats-Unis. « Certains demandent l’asile à peine descendus d’escale, d’autres restent dans le terminal en essayant de poursuivre leur voyage et demandent l’asile quand ils n’y parviennent pas. Parfois, ils sont allés jusqu’en Amérique latine et ont été renvoyés à leur dernière escale… », détaille Elena Muñoz, coordinatrice des questions juridiques pour la Commission espagnole d’aide aux réfugiés.Ils ont pu se retrouver confrontés à un billet de correspondance faux ou annulé, à une carte de crédit qui ne fonctionne pas, ou à l’impossibilité de s’acquitter, au Salvador, dernière escale avant Managua, de la nouvelle « taxe d’amélioration aéroportuaire » de 1 130 dollars. Créée en octobre, elle est censée financer les travaux d’agrandissement de l’aéroport, mais ne s’applique qu’aux citoyens africains et indiens… Le nombre de demandes d’asile déposées à Barajas a bondi de 766 en 2022 à 2 800 en 2023, et a atteint 860 pour le seul mois de janvier.
    Pression américaine
    En France, la police aux frontières (PAF) a elle aussi assisté à l’essor de ces routes migratoires, par le biais notamment de candidats originaires d’Asie. « Le phénomène est apparu pendant la crise du Covid, explique Julien Gentile, le chef de la PAF à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Ça s’est porté sur Roissy à partir du moment où Madrid a commencé à soumettre certaines nationalités à des visas de transit aéroportuaire. »Le commissaire Gentile relate ainsi le cas de ces passagers ouzbeks débarquant à Roissy jusqu’au début du mois de décembre 2023. Ils embarquaient depuis la Turquie sur des vols Istanbul-Lomé, avec une escale prévue à Paris. En transit à Roissy, ils ne prenaient pas leur correspondance pour le Togo et se « faisaient oublier » en zone internationale pendant plusieurs jours afin d’être certains de ne pouvoir être renvoyés en Turquie, qui refuse les réacheminements de voyageurs au-delà de sept jours. Une fois ce délai passé, ils achetaient un billet d’avion pour le Nicaragua. Comme il n’existe pas de vol direct, ils transitaient par le Panama.
    A priori, cette migration n’a aucune incidence pour la France. Mais, sous la pression des Etats-Unis, le Panama a commencé à refuser les Ouzbeks et à les renvoyer vers Paris. Embarrassée par ces candidats à l’émigration, la France a instauré le 7 décembre une obligation de visa de transit aéroportuaire pour les Ouzbeks. C’est ce qui s’était aussi produit en avril 2021, avec l’instauration de ce visa pour les Indiens face à l’arrivée en nombre de ressortissants du Pendjab. « C’était des agriculteurs venus avec l’argent d’une année de récolte qui voulaient rejoindre le Canada via des escales à Paris et des destinations en Amérique du Sud », se souvient le commissaire Gentile. Une route réapparue le 21 décembre, lors de l’immobilisation d’un avion en provenance des Emirats arabes unis avec quelque 300 Indiens à son bord. Ils effectuaient une escale technique à l’aéroport de Vatry (Marne) et avaient pour destination finale le Nicaragua.

    #Covid-19#migrant#migrant#nicaragua#espagne#senegal#panama#etatsunis#routemigratoire#emigration#escale#sante

  • Algérie : près de 2 000 migrants expulsés vers le « Point zéro » au Niger en deux semaines - InfoMigrants
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    Actualités
    Algérie : près de 2 000 migrants expulsés vers le « Point zéro » au Niger en deux semaines
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 30/01/2024
    Entre le 1er et le 17 janvier, 1 939 migrants ont été expulsés par l’Algérie dans le Sahara à la frontière nigérienne, une zone appelée « Point zéro ». Du jamais vu, selon le collectif Alarme Phone Sahara qui a effectué le recensement. Parmi les exilés expulsés, se trouvent majoritairement des Subsahariens et des Africains de l’Ouest. Certains habitaient en Algérie, d’autres avaient déjà été expulsés des pays frontaliers comme la Tunisie, la Libye ou le Maroc.
    « L’année 2024 a commencé avec des expulsions au Niger », a tweeté le collectif Alarme Phone Sahara sur les réseaux sociaux. Et les chiffres sont « alarmants », selon Azizou Chehou, le coordinateur du collectif, contacté par InfoMigrants : 1 939 migrants ont été renvoyés illégalement d’Algérie dans le désert nigérien en un peu plus de deux semaines. « Du jamais vu », affirme-t-il.
    C’est en plein Sahara aux portes du désert du Ténéré que sont envoyés les exilés. La zone frontalière est aussi appelée au « Point zéro ». Selon les équipes d’Alarme Phone Sahara - basées à Agadez, Assamaka, Arlit, Niamey, dans la région de Kawar (sur la route vers la Libye) - les migrants expulsés ces deux dernières semaines viennent du Sahel et d’Afrique de l’Ouest principalement.
    « Les mesures de l’UE pour retenir les migrants sur le continent africain sont en grande partie responsables de la situation », juge Azizou Chehou, d’Alarme Phone en évoquant les partenariats migratoires signés entre Bruxelles et le Maroc, la Tunisie, la Libye. « Ils font tout pour que les pays africains empêchent les départs, donc les migrants sont bloqués puis renvoyés plus au sud ».
    Alarme Phone Sahara évoque aussi la reprise des rafles par les autorités algériennes dans les villes du pays. « Ces arrestations arbitraires ont toujours existé mais leur fréquence varie. Aujourd’hui, on arrête les Noirs dans leur appartement, dans la rue, sur leur lieu de travail, sur les terrains de sport et puis on les envoie vers Point zéro », explique-t-il.
    Il existe aussi des renvois transfrontaliers. Depuis des mois, par exemple, la Tunisie expulse illégalement des Subsahariens vers l’Algérie. « Quand les autorités algériennes constatent que des Noirs ont traversé la frontière, ils les arrêtent ». Les migrants qui viennent de Tunisie « se reposent généralement quelques jours » puis « sont expulsés à leur tour », détaille Azizou Chehou. Ces renvois sont loin d’être nouveaux. Entre les mois de juillet et octobre 2023, environ 5 000 migrants avaient été expulsés vers « Point Zéro ». En 2021 déjà, de nombreuses expulsions avaient eu lieu. Et les dangers sont réels. Les exilés sont généralement abandonnés à la tombée de la nuit. Lorsqu’ils sont lâchés, ils sont livrés à eux-mêmes. Sans eau ni nourriture, ils doivent parcourir 15 kilomètres à pied pour rejoindre le village nigérien le plus proche, Assamaka. C’est là que se trouve le centre de transit de l’Organisation internationale des migrations (OIM), le bras de l’ONU qui assiste les retours volontaires des migrants vers leur pays d’origine. Chaque année, de nombreux exilés disparaissent aussi sans laisser de trace dans le Sahara. Ils peuvent se perdre, mourir de déshydratation, ou être victimes de groupes mafieux. Amadou, un migrant contacté par InfoMigrants en juillet 2020, racontait avoir vu trois personnes mourir sous ses yeux dans le désert. « Ils étaient tellement fatigués qu’ils se sont effondrés au sol », avait expliqué le jeune Africain qui travaillait depuis deux ans en Algérie avant d’être arrêté

    #Covid-19#migrant#migration#niger#algerie#assamaka#sahara#routemigratoire#OIM#frontiere#expulsion#libye#agadez#arlit#niamey#sante

  • Espagne : plus de 600 demandeurs d’asile s’entassent dans un terminal de l’aéroport de Madrid - InfoMigrants
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    Actualités Espagne : plus de 600 demandeurs d’asile s’entassent dans un terminal de l’aéroport de Madrid
    Par Marlène Panara Publié le : 30/01/2024 Dernière modification : 31/01/2024
    Plus de 600 exilés, marocains et sénégalais notamment, patientent actuellement dans l’aéroport de la capitale espagnole « dans des conditions insalubres ». Ces migrants, passagers de vols à destination de l’Amérique du Sud, ont demandé l’asile lors de leur escale à Madrid.
    La crise s’enlise à l’aéroport Barajas de Madrid. Près de 600 demandeurs d’asile s’entassent actuellement dans le terminal T4, qui accueille les passagers en transit en Espagne. Dimanche, 200 personnes supplémentaires, réparties dans quatre vols en provenance de Casablanca au Maroc, ont rejoint 400 autres migrants en attente du traitement de leur demande d’asile.
    Ce mardi 30 janvier, une salle d’accueil supplémentaire de 500m2 a été ouverte dans le terminal 1 pour faire face à ces nouvelles arrivées. Elle pourra accueillir jusqu’à 162 personnes, affirme RTVC.
    Ces deux dernières semaines, quatre salles d’accueils avaient déjà été ouvertes pour accueillir les demandeurs d’asile. Mais face aux arrivées presque quotidiennes, ces pièces d’attente, d’une capacité de 60 à 70 personnes, sont désormais saturées. « La surpopulation et les conditions insalubres ont atteint des points critiques, provoquant des infestations de punaises de lit, une accumulation d’ordures et une pénurie de serviettes pour l’hygiène personnelle », avait prévenu la semaine dernière l’ONG Commission espagnole d’aide aux réfugiés (CEAR) dans un communiqué.
    Certains exilés patientent donc désormais dans les couloirs de service du terminal et dorment sur des cartons. « Tous sont visibles du reste des voyageurs », puisqu’ils patientent « dans la zone de récupération des bagages », précise El Mundo. « Une image inhumaine et tout à fait regrettable », déplorent des voyageurs interviewés par le journal. D’autres migrants se sont installés ailleurs à l’aéroport, « pour échapper à la foule et à l’accumulation d’ordures concentrées dans les salles d’attente ». La situation a d’ailleurs poussé la Croix-Rouge, en charge jusqu’ici de l’accueil des demandeurs d’asile, à stopper ses activités dans le terminal. La promiscuité et les mauvaises conditions d’attente attisent aussi les tensions. D’après El Mundo, la police, « complètement débordée », a déjà dû intervenir dans plusieurs litiges entre les exilés.
    Depuis le 1er janvier, les autorités ont ordonné 108 expulsions depuis l’aéroport. Et selon le ministère de l’Intérieur, 864 demandes d’asile ont déjà été traitées par les responsables de la police et de l’Office d’Asile et Refuge (OAR). Depuis quelques mois, de nombreux exilés en provenance du Sénégal, du Maroc de la Somalie, du Venezuela et de la Colombie demandent l’asile à leur arrivée à Madrid, escale de leur vol à destination de la Bolivie, du Brésil ou du Salvador. Cette voie concerne aussi les jeunes migrants. Entre le 1er et le 17 janvier 2024, 188 mineurs isolés ont débarqué au terminal de Madrid pour rester dans le pays, via un vol à destination de l’Amérique latine.
    Pour freiner ces arrivées, l’Espagne a rendu obligatoire la semaine dernière un visa de transit aéroportuaire (TAP) pour les ressortissants sénégalais en escale dans les aéroports espagnols. Cette décision, déjà en vigueur pour les citoyens kényans, prendra effet le 19 février. Aucune mesure n’a encore été prise en revanche à l’encontre des voyageurs marocains. Mais la situation pourrait évoluer ce mardi 30 janvier, à l’issue de la rencontre prévue entre le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska et le nouvel ambassadeur espagnol au Maroc, Enrique Ojeda.,Celle-ci intervient après des échanges entre les deux entités la semaine dernière, visant à la plus grande vigilance quant aux voyageurs qui prendraient un vol depuis Casablanca à bord de la compagnie nationale Royal Air Maroc. Le 20 janvier, Fernando Grande-Marlaska, en visite à Rabat, a par ailleurs assuré « travailler pour éviter […] une utilisation frauduleuse lors des escales aériennes » de ces « avions pateras », du nom donné aux embarcations de fortune qui débarquent en Espagne par la mer.
    La très grande majorité des migrants atteignent l’Espagne après avoir traversé l’océan Atlantique ou la mer Méditerranée. En 2023, plus de 55 000 migrants sont arrivés dans le pays par la mer, sur un total de 57 000. Environ 37 000 d’entre eux emprunté la route migratoire des Canaries. Cette année-là aussi, plus de 163 000 demandes d’asile ont été enregistrées en Espagne, un record. Ces chiffres placent d’ailleurs Madrid au troisième rang des pays de l’Union européenne recevant le plus de demandes d’asile. D’après le ministère de l’Intérieur, plus de trois quarts de ces demandes ont été effectuées par des ressortissants latino-américains.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#maroc#senegal#visas#asile#canaries#routemigratoire#venezuela#bolivie#bresil#somalie#sansalvador#sante

  • L’Espagne instaure un visa de transit aéroportuaire pour les Sénégalais
    https://www.seneweb.com/news/International/l-espagne-instaure-un-visa-de-transit-ae_n_431388.html

    L’Espagne instaure un visa de transit aéroportuaire pour les Sénégalais
    Par : AFP - Seneweb.com | 24 janvier, 2024 à 16:01:25 | Lu 19569
    L’Espagne a annoncé mercredi que les Sénégalais faisant escale dans ses aéroports devront désormais être munis d’un visa de transit, alors que l’aéroport de Madrid fait face à un afflux inédit de demandeurs d’asile, bloqués dans les zones d’accueil dédiées.
    La mesure entrera en vigueur le 19 février, a annoncé l’ambassade d’Espagne au Sénégal sur le réseau social X, sans donner d’autre explication.Cette annonce intervient quelques jours après la mise en place d’une mesure similaire en Espagne pour les ressortissants kényans.L’aéroport de Madrid, le plus fréquenté d’Espagne, a connu une « augmentation exponentielle » du nombre de demandeurs d’asile, et les zones d’accueil qui leur sont réservées s’en trouvent débordées, selon la Commission espagnole d’aide aux réfugiés (CEAR)."La surpopulation et les conditions insalubres ont atteint des niveaux critiques, provoquant des épidémies de punaises de lit, une accumulation d’ordures et une pénurie de serviettes de bain", a alerté dans un communiqué cette organisation non gouvernementale.L’ONG s’est également plainte des retards dans le traitement des demandes d’asile. Sur les 390 personnes bloquées dans des conditions « indignes » à l’aéroport, environ 182 n’ont pas pu formaliser leurs réclamations, indique-t-elle.
    Les syndicats de police se plaignent depuis des semaines du fait que de nombreux détenteurs de passeports sénégalais censés se rendre au Brésil ont demandé l’asile lors d’une escale à Madrid.

    #Covid-19#migration#migrant#espagne#senegal#visa#aeroport#demandeurdasile#routemigratoire#sante

  • France : une centaine de migrants, dont de nombreux enfants, empêchés in extremis de traverser la Manche - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54585/france--une-centaine-de-migrants-dont-de-nombreux-enfants-empeches-in-

    Actualités : France : une centaine de migrants, dont de nombreux enfants, empêchés in extremis de traverser la Manche
    Par La rédaction Publié le : 18/01/2024
    La police française a empêché mercredi le départ en mer d’une centaine de migrants qui s’apprêtaient à traverser la Manche pour tenter de rallier l’Angleterre depuis Sangatte. L’eau est actuellement à 9 degrés. Cette opération intervient quatre jours après un naufrage meurtrier au large de Wimereux, non loin de là.
    La police française a empêché mercredi 17 janvier le départ en mer d’une centaine d’exilés, dont des enfants. Les exilés s’apprêtaient à partir depuis la plage de Sangatte à destination de l’Angleterre.
    « Ce matin, les policiers ont empêché le départ en ’small boat’ d’une centaine de migrants positionnés au niveau de la commune de Sangatte » a expliqué la préfecture du Pas-de-Calais à l’AFP.
    Sur le réseau social X (ex-Twitter), la police a annoncé avoir découvert sur la plage dans la nuit de mercredi à jeudi « 26 gilets de sauvetage » et « deux bidons de 20 litres de carburant ».
    Selon un correspondant de l’AFP sur place, de nombreux policiers ont bloqué l’accès à la plage au groupe, qui comportait beaucoup d’enfants en bas âge. D’après la préfecture, « une proposition d’hébergement a été formulée aux familles et personnes vulnérables par l’opérateur social mandaté par l’État, comme pour chaque opération de secours ». Mais si « cette proposition a été dans un premier temps acceptée, ces personnes ont ensuite changé d’avis et ont finalement refusé d’être mises à l’abri avant de quitter les lieux », poursuit la préfecture.
    Cette arrestation intervient quatre jours après un naufrage dramatique survenu au large de Wimereux, à quelques kilomètres de Sangatte. Dans la nuit de samedi 13 à dimanche 14 janvier, cinq personnes sont mortes noyées alors qu’elles tentaient de rejoindre une embarcation en partance pour le Royaume-Uni. Deux adolescents syriens de 14 et 16 ans figurent parmi les victimes. L’eau était à 9 degrés. Mercredi toujours, la police du Pas-de-Calais a également indiqué sur le réseau X avoir intercepté la nuit précédente un véhicule transportant 40 migrants, dans la même commune de Wimereux. « Le conducteur, soupçonné d’être un passeur, a été interpellé et placé en garde à vue », écrit-elle.
    30 000 traversées en 2023, soit un tiers de moins qu’en 2022
    Depuis des années, la France et le Royaume-Uni multiplient les mesures pour empêcher les traversées de la Manche. En mars 2023, les deux États ont signé un énième accord pour le déploiement de patrouilles supplémentaires côté français notamment. Coût du dispositif pour Londres : près de 500 millions d’euros.
    Le Royaume-Uni s’est félicité en début d’année d’avoir récolté les fruits de ses lourds investissements dans la militarisation de sa frontière maritime. Le nombre de personnes atteignant le littoral anglais a baissé d’un tiers en 2023. Londres a enregistré 29 437 arrivées de migrants en « small boat » cette année-là, contre 45 000 en 2022.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#traversee#manche#routemigratoire#pasdecalais#prefecture#sante

  • Reportages : InfoMigrants à la rencontre des Sénégalais tentés par le rêve européen

    InfoMigrants est allé au Sénégal, en banlieue de Dakar, à la rencontre de jeunes - et moins jeunes - tentés par un départ vers l’Europe. En cause : l’inflation, la crise du Covid et de la pêche... Certains sont restés mais ont aussi perdu un proche dans la traversée de l’Atlantique vers les Canaries espagnoles. D’autres encore sont rentrés après l’échec de leur rêve européen. Retrouvez tous nos reportages.

    La situation économique du Sénégal pousse de plus en plus d’hommes et de femmes à prendre la mer en direction des îles Canaries, distantes d’environ 1 500 km. Les Sénégalais fuient généralement une vie sans perspective, aggravée par les changements climatiques.

    https://www.youtube.com/watch?v=ZuLD1UbvL5Y&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.infomigrants.ne

    À l’été 2023, les départs se sont notamment succédé vers l’archipel espagnol depuis les côtes sénégalaises. Sur l’ensemble de l’année 2023, plus de 37 000 personnes ont tenté de rejoindre le pays européen, du jamais vu.

    https://www.youtube.com/watch?v=4N-_aCjoA-c&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.infomigrants.ne

    Beaucoup prennent la mer sans en mesurer les dangers. Selon l’ONG espagnole Caminando fronteras, plus de 6 000 migrants sont morts en mer l’année dernière. Ce chiffre, qui a pratiquement triplé (+177%) par rapport à celui de 2022, est « le plus élevé » comptabilisé par l’ONG depuis le début de ses recensements.

    https://www.youtube.com/watch?v=QMMuxSFfSS4&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.infomigrants.ne

    Dans le même temps, des Sénégalais, déçus par leur exil, sont aussi rentrés au pays après des années passées en Europe. Souvent, ils reviennent avec l’aide de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le soutien financier de l’Union européenne. Mais en rentrant « les mains vides », ils doivent faire face à la déception de leurs proches.

    https://www.youtube.com/watch?v=LsbHTBTn3fY&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.infomigrants.ne

    À Dakar, on croise aussi des Centrafricains, des Congolais, des Sierra-léonais, des Ivoiriens… Certains sont réfugiés, d’autres sont en transit, d’autres encore sont « bloqués » au Sénégal et attendent de pouvoir rejoindre rentrer chez eux.

    https://www.youtube.com/watch?v=apA6oKCDlOE&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.infomigrants.ne

    Enfin, il y a ceux qui refusent de risquer leur vie et s’échinent à demander un visa pour atteindre l’Europe, malgré les refus successifs et le coût de la procédure. Comme partout, des trafiquants profitent de la situation et organisent des trafics de rendez-vous en ambassades. Des mafias prennent ainsi tous les créneaux sur internet et les revendent à prix d’or à des Sénégalais désespérés.

    https://www.youtube.com/watch?v=IgyUa9priPY&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.infomigrants.ne

    https://www.infomigrants.net/fr/post/54517/reportages--infomigrants-a-la-rencontre-des-senegalais-tentes-par-le-r

    #Sénégal #asile #migrations #réfugiés #reportage #vidéo #jeunes #jeunesse #Dakar #facteurs_push #push-factors #inflation #pêche #route_atlantique #Canaries #îles_Canaries #perpectives #climat #changement_climatique #décès #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #Caminando_fronteras #OIM #réintégration #retour #IOM #visas

  • Au Niger, la « porte du désert » est rouverte pour les migrants
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/01/17/au-niger-la-porte-du-desert-est-rouverte-pour-les-migrants_6211311_3212.html

    Au Niger, la « porte du désert » est rouverte pour les migrants
    Le Monde avec AFP
    Les visages sont couverts de turbans pour se protéger du soleil et du sable, et les doigts agrippés à de sommaires bâtons de bois pour éviter une chute mortelle depuis les véhicules qui fendent le désert. Juste avant le départ vers la Libye, ils sont des dizaines de migrants à être entassés à l’arrière des pick-up rassemblés dans la principale gare routière d’Agadez, ville du nord du Niger.
    « Ils sont serrés comme des sardines », reconnaît Aboubacar Halilou, passeur en visite sur les lieux. « Mais c’est notre boulot, il faut que les gens passent », dit-il. Agadez, surnommée la « porte du désert », renoue avec le business de la migration depuis que les autorités militaires ont abrogé en novembre une loi de 2015 criminalisant le trafic de migrants.
    Turbans, sachets d’eau, cigarettes… Les marchands ambulants se pressent autour des véhicules pour les dernières emplettes avant un long et dangereux voyage à travers le Sahara. Les retardataires s’activent pour payer leur billet et présenter leurs documents de voyage aux policiers. Les équipages ainsi enregistrés rejoignent un convoi militaire hebdomadaire qui fait route vers le nord, gage d’une relative sécurité.
    L’abrogation fin novembre de la loi de 2015, controversée et impopulaire dans le pays, est censée faciliter le voyage des migrants vers le Maghreb et l’Europe, mais aussi redynamiser l’économie d’une région en proie à une forte criminalité. « Les gens ont applaudi cette abrogation, se réjouit Aboubacar Halilou. Les passeurs qui étaient en prison sont déjà libérés et sont en train de reprendre le travail, parce que c’est une activité très lucrative. »
    Nœud de tous les trafics
    Mais la méfiance persiste et la plupart des chauffeurs fuient les interviews. Un nombre inconnu de transporteurs continue d’emprunter les voies clandestines, au mépris des risques. Les transporteurs « se sont habitués à contourner » et « ne font pas encore confiance au système », explique Mohamed Anacko, président du conseil régional d’Agadez.
    Les ruelles du quartier Pays-Bas, où les migrants embarquent dans les convois, sont pleines de pick-up sans plaque aux carrosseries usées, attelage distinctif des passeurs et des contrebandiers qui prospèrent dans cette vaste région désertique réputée être un nœud des trafics d’armes et de drogues transsahariens. Les convois clandestins partent de nuit, évitant la gare routière et les formalités administratives.
    Dans ce quartier, « les chargements se font à l’air libre, dans les rues. On ne sait pas qui est le chauffeur, qui sont les passagers, de quelle origine ils sont, ni leur destination », déplore Azizou Chehou, coordinateur de l’ONG Alarme Phone Sahara, qui secourt des migrants égarés dans le désert.Les associations espèrent que l’abrogation permettra de réguler le secteur et d’assurer ainsi la sécurité des candidats au voyage, comme Yousssouf Sakho, qui attend le jour du départ dans un « ghetto », des maisons discrètes où les passeurs hébergent leurs clients. Ce ressortissant ivoirien a confié son téléphone et 300 000 francs CFA (quelque 450 euros) à son passeur pour aller en Libye. « Le transporteur, tu ne peux pas avoir 100 % confiance en lui », reconnaît-il.
    Certains migrants découvrent à leur arrivée que l’argent versé n’a pas été remis au chauffeur et ils sont retenus jusqu’au paiement de leur dette. Et les chauffeurs qui empruntent les voies clandestines n’hésitent pas à abandonner leurs passagers dans le désert s’ils sont pris en chasse par des bandits ou les forces de l’ordre. « Il faut que l’on aille vers ces personnes pour leur dire qu’il faut revenir dans le formel et éviter les voies de contournement », assure Mohamed Anacko.
    Mais la tâche s’annonce ardue après neuf ans de clandestinité forcée, dans une région marquée par plusieurs rébellions et où la porosité des frontières encourage la fraude. « La majorité des personnes qui travaillent dans la migration sont des anciens rebelles », souligne Bachir Amma, président d’une association de passeurs. Privés de leur revenu par la loi de 2015, une partie non négligeable d’entre eux se sont reconvertis dans d’autres trafics ou le vol à main armée. « Pour nous, ce n’est pas un trafic, le migrant paye son billet. Nous faisons des feuilles de route, nous travaillons comme toute agence de voyage », affirme M. Amma.
    La loi de 2015 avait fait du Niger un partenaire stratégique de la politique migratoire de l’Union européenne (UE), qui peine à contenir les flux dans une Libye ravagée par la guerre civile. L’UE était le principal financier des projets de reconversion des acteurs de la migration dans la région d’Agadez, aux résultats jugés insignifiants.Mais après le coup d’Etat du 26 juillet 2023, l’UE a suspendu sa coopération au Niger. Les militaires au pouvoir ont dénoncé une loi adoptée « sous l’influence de certaines puissances étrangères » pour justifier son abrogation, largement saluée par les habitants d’Agadez. « Les autorités ont vu la communauté internationale lui tourner le dos. (…) Le Niger constituait une sorte de soupape pour les flux migratoires, alors il fallait rouvrir la soupape », estime Abdourahamane Touaroua, maire d’Agadez. Il soutient que les départs depuis sa ville ont « triplé » depuis l’abrogation, mais les transporteurs jugent la reprise encore timide et pensent que le niveau d’avant sera rapidement atteint.

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  • Le nombre d’entrées irrégulières connu dans l’Union européenne au plus haut depuis 2016
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/16/le-nombre-d-entrees-irregulieres-connu-dans-l-union-europeenne-au-plus-haut-

    Le nombre d’entrées irrégulières connu dans l’Union européenne au plus haut depuis 2016
    Leur nombre a augmenté de 17 % l’an dernier, a annoncé l’agence Frontex, mardi 16 anvier.
    Le Monde avec AFP
    Le nombre d’entrées irrégulières connu dans l’Union européenne a augmenté de 17 % en 2023 par rapport à l’année précédente, atteignant le niveau le plus élevé depuis 2016, a annoncé mardi 16 janvier l’agence européenne de surveillance des frontières, Frontex.
    Sise à Varsovie, l’agence a fait savoir qu’il s’agissait d’une « hausse significative du nombre d’entrées irrégulières en 2023 ». Le nombre d’entrées enregistrées s’est élevé à 380 000, dont 41 % via la route méditerranéenne centrale.
    Ces données annuelles confirment « une tendance à la hausse constante au cours des trois dernières années », constate l’agence dans un communiqué. Les deux autres routes de migrations les plus fréquentées en 2023 passaient par les Balkans occidentaux (26 %) et la Méditerranée orientale (16 %).
    « Les Syriens ont représenté plus de 100 000 passages irréguliers l’année dernière, soit le nombre le plus élevé parmi toutes les nationalités », suivis par les Guinéens et les Afghans, précise Frontex. « Ces trois nationalités ont représenté plus d’un tiers de toutes les détections », selon le communiqué. Environ 10 % des entrées irrégulières ont été effectuées par des femmes et quasi autant par des mineurs.

    #Covid-19#migration#migrant#UE#FRONTEX#migrationirreguliere#mediterranee#balkans#routemigratoire