• Royaume-Uni : l’utilisation de l’intelligence artificielle pour trier les migrants inquiète les ONG - InfoMigrants
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    Royaume-Uni : l’utilisation de l’intelligence artificielle pour trier les migrants inquiète les ONG
    Par RFI Publié le : 14/11/2024
    Au Royaume-Uni, les défenseurs des droits des migrants s’inquiètent de la gestion des demandes d’asile. Selon plusieurs ONG, le gouvernement britannique s’en remettrait à l’intelligence artificielle pour départager les candidatures.
    Le groupe militant Privacy International révèle ses inquiétudes concernant un logiciel en particulier, appelé IPIC pour « Identification et Priorisation des Affaires d’Immigration ». Son but, faciliter la prise de décision concernant les migrants et les demandeurs d’asile susceptibles d’être expulsés. Comment ? En analysant des dizaines de données comme l’état de santé, l’ethnicité ou le dossier judiciaire, selon l’ONG Privacy International. Le programme digère toutes ces informations et émet une recommandation au sujet de l’individu, en faveur ou non de son expulsion.
    Le gouvernement britannique aurait commencé à utiliser IPIC vers 2019-2020, et il fait face dès lors à un amoncellement de demandes. La technologie est souvent présentée dans ce contexte comme la solution à des délais qui ne font que rallonger et pèsent sur les finances publiques.
    Les organisations de défense des droits y voient plusieurs problèmes, comme la confidentialité des données récoltées, en particulier celles qui touchent à la santé. Ensuite et surtout, elles dénoncent un manque de transparence. Privacy International a mis plus d’un an à obtenir des informations, un droit pourtant inscrit dans la loi au Royaume-Uni. L’ONG s’inquiète de la manière dont ces informations sont utilisées. Un exemple sur la santé : l’ancien ministre conservateur de l’Intérieur, James Cleverly, estimait que certains demandeurs d’asile faisaient semblant d’avoir des idées suicidaires pour influencer la décision en leur faveur. Se pose alors la question : l’algorithme peut-il être modifié suivant les positions du gouvernement ?
    Les associations, pas seulement Privacy International, s’indignent notamment que des décisions aussi importantes, qui concernent la vie de plus de 40 000 personnes, dépendent autant de la technologie. Des études ont déjà montré que les outils d’analyse présentent des biais discriminatoires similaires à ceux qui existent dans la société. En plus, des erreurs ont pu être constatées, notamment sur l’identité des personnes.
    Officiellement, l’algorithme émet une recommandation qui doit faciliter le travail des officiers de l’immigration. Dans les faits, ces derniers font face à un nombre de demandes très élevé et n’ont pas toujours les moyens de les traiter en profondeur. Bien sûr, il est possible de rejeter la recommandation, mais le logiciel réclame alors une justification détaillée En bref, il est beaucoup plus simple pour les employés du ministère de suivre les recommandations du logiciel. Or, les demandeurs d’asile ne sont pas toujours avertis que la technologie a été utilisée, limitant ainsi leurs possibilités de recours. Le gouvernement n’a pour l’instant pas souhaité réagir.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#IA#asile#sante#ethnicite#droit#immigration

  • Lutte contre l’immigration irrégulière : le Royaume-Uni signe des accords avec trois pays des Balkans - InfoMigrants
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    Lutte contre l’immigration irrégulière : le Royaume-Uni signe des accords avec trois pays des Balkans
    Par La rédaction Publié le : 08/11/2024
    Londres va signer des accords avec la Serbie, la Macédoine du Nord et le Kosovo destinés à « accroître le partage de renseignements et à intercepter les gangs criminels de passeurs ». L’an dernier, « près de 100 000 migrants ont transité » par les Balkans occidentaux, ce qui en fait une « route importante utilisée par ceux qui se retrouvent illégalement dans l’UE ou au Royaume-Uni », selon le gouvernement britannique.
    Le Royaume-Uni multiplie les partenariats pour tenter de freiner l’immigration irrégulière. Le gouvernement britannique a annoncé mercredi 6 novembre qu’il allait signer des accords avec la Serbie, la Macédoine du Nord et le Kosovo, trois pays de transit des migrants en route vers l’Europe de l’ouest. La coopération entre le Royaume-Uni et ces trois États vise à « accroître le partage de renseignements et à intercepter les gangs criminels de passeurs », précise Downing Street dans un communiqué.
    L’an dernier, « près de 100 000 migrants ont transité » par les Balkans occidentaux, ce qui en fait une « route importante utilisée par ceux qui se retrouvent illégalement dans l’UE ou au Royaume-Uni », selon Londres. « Il existe un empire criminel qui opère sur notre continent, à l’origine d’un terrible bilan humain et qui porte atteinte à notre sécurité nationale », a déclaré le Premier ministre Keir Starmer dans le communiqué. « Le Royaume-Uni sera au cœur des efforts visant à mettre fin au fléau de la criminalité organisée liée à l’immigration, mais nous ne pouvons pas le faire de manière isolée », a-t-il ajouté.
    Ces accords sont largement inspirés de celui conclu avec l’Albanie fin 2022. Le Premier ministre de l’époque, le conservateur Rishi Sunak, avait détaillé un éventail de mesures destinées, déjà, à lutter contre l’immigration illégale. Parmi elles, l’envoi d’agents de la police aux frontières britanniques à l’aéroport de Tirana, « des contrôles renforcés [...] à tous les points de passage frontaliers à travers le pays, des contrôles accrus sur les citoyens albanais qui se trouvent illégalement sur le territoire du Royaume-Uni et des échanges d’officiers de police de haut niveau dans les deux États », indiquait un communiqué du Home Office, l’équivalent du ministère de l’Intérieur.
    En juin 2023, une campagne sur les réseaux sociaux avait été lancée par ce même gouvernement. Des publications avaient été largement diffusées sur Facebook et Instagram pour prévenir les exilés qu’ils « risquent d’être détenus et expulsés » s’ils arrivent illégalement au Royaume-Uni. À cette époque, les Albanais représentaient un tiers des personnes qui embarquaient sur des canots via la Manche.
    Dès son élection en juillet dernier, le travailliste Keir Starmer a abandonné le projet controversé des précédents gouvernements conservateurs visant à expulser vers le Rwanda les demandeurs d’asile arrivés de façon irrégulière. Le Premier ministre met l’accent sur la lutte contre les réseaux de passeurs et veut accroître la collaboration avec les pays européens pour faire baisser les arrivées.
    Les garde-côtes britanniques portent secours aux migrants dans la Manche, le 23 juin 2024. Crédit : Marlène Panara/InfoMigrants
    Les garde-côtes britanniques portent secours aux migrants dans la Manche, le 23 juin 2024. Crédit : Marlène Panara/InfoMigrants
    En début de semaine, Keir Starmer a annoncé la création d’un fonds de 90 millions d’euros consacré à la lutte contre les trafiquants opérant dans la Manche. L’argent servira notamment à financer des équipements de surveillance de haute technologie et 100 enquêteurs spécialisés contre les réseaux de passeurs. Le travailliste a également appelé à davantage de coopération avec la France, l’Allemagne et l’Italie pour contrer les passeurs, une « menace comparable au terrorisme » selon lui. Le Royaume-Uni, en sortant de l’Union européenne, a perdu l’accès à des bases de données, comme Eurodac, qui contient les empreintes digitales des demandeurs d’asile et migrants arrivant dans l’UE, et le Système d’information Schengen (SIS) portant sur des personnes recherchées, disparues ou en situation irrégulière dans cet espace de libre circulation.
    Malgré les plans successifs en matière de lutte contre l’immigration illégale, les arrivées de migrants sur les côtes britanniques ne faiblissent pas. Depuis janvier, plus de 31 500 exilés ont débarqué au Royaume-Uni en traversant la Manche. Un chiffre en hausse par rapport à l’an dernier où près de 30 000 migrants étaient arrivés en Angleterre par « small boats ». Mais on est encore loin du record enregistré en 2022 avec l’arrivée de 45 000 personnes.
    Certaines personnes en revanche n’atteignent jamais les côtes anglaises. Ces dernières semaines, les drames se succèdent dans la Manche. On compte, pour le seul mois d’octobre, neuf décès dans cette zone maritime. Et depuis janvier, plus de 60 exilés au total ont trouvé la mort lors de cette périlleuse traversée. Ce qui fait de 2024 l’année la plus meutrière dans la Manche, depuis l’apparition du phénomène des « small boats » en 2018.

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  • Dans le Pas-de-Calais, cinq corps découverts en mer et sur une plage en deux jours
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/11/06/dans-le-pas-de-calais-cinq-corps-decouverts-en-mer-et-sur-une-plage-en-deux-

    Dans le Pas-de-Calais, cinq corps découverts en mer et sur une plage en deux jours
    Un corps a été découvert sur la plage de Calais et deux autres ont été repêchés en mer, mercredi 6 novembre, au lendemain de la récupération de deux autres corps dans la Manche, dans un contexte de nombreuses traversées migratoires, a annoncé le parquet de Boulogne-sur-Mer. Depuis mardi, cinq corps ont donc été découverts en mer, sur le littoral ou au large de Calais, a dit à l’Agence France-Presse (AFP) le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras. En une semaine, neuf corps ont été retrouvés dans cette zone. Contacté par l’AFP mercredi soir, le procureur a fait état de « deux corps hier [mardi] en mer, un ce matin [mercredi] au niveau de la digue de la plage de Calais, un [autre] corps qui dérivait en mer vers 11 heures et un dernier à 16 heures ».
    Le procureur a précisé que les corps découverts en mer mardi et mercredi étaient « altérés et difficilement identifiables », mais que celui découvert mercredi sur la plage portait « des papiers évoquant qu’il s’agit du corps d’un homme de nationalité syrienne ». « Outre des investigations médico-légales, les actes d’enquête auront pour but de déterminer si ces corps peuvent être rattachés aux naufrages ou événements maritimes avec décès survenus dernièrement, en déterminant l’événement en cause », a ajouté M. Le Bras.
    Le 23 octobre, au moins trois migrants sont morts dans un naufrage, pour lequel les autorités évoquaient de possibles victimes disparues. Le parquet avait fait état quelques jours plus tard d’une « interrogation » persistante en raison d’un écart entre le nombre de personnes repêchées et certains témoignages sur le nombre de passagers à bord. Samedi, un autre corps avait été trouvé sur la plage de Sangatte, toute proche de Calais, et trois l’avaient été sur la plage de Saint-Etienne-au-Mont, près de Boulogne-sur-Mer, mercredi dernier, jour où un migrant avait également trouvé la mort dans une tentative de traversée.
    Au moins 60 personnes ont trouvé la mort dans les tentatives de traversées maritimes de migrants vers l’Angleterre depuis le début de l’année. Cela fait déjà de 2024 l’année la plus coûteuse en vies humaines depuis l’apparition en 2018 du phénomène des traversées de la Manche sur de petites embarcations. « La Manche ramène les corps des personnes que les choix politiques tuent à la frontière. Nos pensées vont aux familles qui cherchent et pleurent les leurs », a écrit mercredi sur X l’association l’Auberge des migrants, qui vient en aide aux exilés sur le littoral. « L’année n’est pas terminée et tant que les politiques aux frontières ne changeront pas, ces drames vont se répéter, inlassablement », s’alarme l’association. Entre le 1er et le 5 novembre, 874 migrants sont parvenus à rejoindre les côtes anglaises à bord de small boats, selon le dernier bilan du ministère de l’intérieur britannique.

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  • Traversées de la Manche : jusqu’à quinze ans de prison pour 18 membres d’un vaste réseau de passeurs de migrants
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/11/05/traversees-de-la-manche-jusqu-a-quinze-ans-de-prison-pour-18-membres-d-un-va

    Traversées de la Manche : jusqu’à quinze ans de prison pour 18 membres d’un vaste réseau de passeurs de migrants
    Le Monde avec AFP
    Des peines allant jusqu’à quinze ans de prison ont été prononcées mardi 5 novembre à Lille à l’encontre de 18 membres d’un vaste réseau de passeurs dans la Manche, principalement irako-kurdes, décrits par le parquet comme des « marchands de mort ». Ce réseau, soupçonné d’avoir organisé plus de 10 000 traversées clandestines, selon les autorités britanniques, était, selon l’enquête française, l’un des principaux organisateurs de passages de migrants en Angleterre en traversant la Manche entre 2020 et 2022.
    Dans ce volet, qui fait suite à plusieurs autres procès, le tribunal a suivi les réquisitions du procureur en infligeant la plus lourde peine, quinze années d’emprisonnement avec une période de sûreté des deux tiers, à l’encontre d’un Irakien de 26 ans, Mirkhan Rasoul. Soupçonné d’avoir piloté l’ensemble du réseau de sa cellule de prison, en France, il s’est également vu infliger une interdiction définitive du territoire français et 200 000 euros d’amende.
    Vêtu d’un gilet matelassé noir et portant une barbe sombre, il a écouté avec calme le prononcé de sa peine derrière un box vitré. Déjà condamné à deux reprises pour aide au séjour irrégulier, il avait été expulsé de l’audience au troisième jour du procès, en octobre, après avoir menacé des interprètes. Les 17 autres prévenus, parmi lesquels figurait une femme, ont été condamnés à des peines allant d’un à douze ans d’emprisonnement et jusqu’à 150 000 euros d’amende. Tous ont été condamnés à une interdiction définitive du territoire. Des mandats d’arrêt ont été émis à l’encontre de neuf de ces prévenus condamnés par défaut.
    Le tribunal a également ordonné une confiscation de biens : plusieurs milliers d’euros en numéraire, une berline allemande, la restitution de papiers d’identité, hollandais, britannique, irakien ou canadien. Les prévenus ont dix jours pour faire appel.
    Ce procès s’est tenu entre la fin septembre et le début octobre, devant la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lille. Au début de ses réquisitions, la procureure avait décrit un « dossier tentaculaire », aux ramifications internationales. « Les prévenus ne sont pas des bénévoles aidant leur prochain mais des marchands de mort », avait accusé la procureure, décrivant des canots chargés de passagers « jusqu’à 15 fois leur contenance théorique ».
    Plus de 50 perquisitions avaient permis de saisir 1 200 gilets de sauvetage, près de 150 canots pneumatiques et 50 moteurs de bateaux, lors d’opérations menées conjointement par la France, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, coordonnées par les agences Europol et Eurojust.« Ce réseau était l’un des plus prolifiques que nous ayons connus en termes de nombre de traversées qu’il était capable d’organiser », a déclaré mardi dans un communiqué Craig Turner, le directeur adjoint de l’Agence nationale britannique de lutte contre la criminalité (NCA).
    Ce réseau est soupçonné d’avoir monté plus de 10 000 traversées clandestines de la Manche vers le Royaume-Uni, et chaque voyage devait lui rapporter environ 100 000 euros, selon la NCA. L’unique motivation de ces passeurs « était le profit, et ils ne se souciaient pas du sort des migrants qu’ils mettaient en mer dans des embarcations totalement inappropriées et dangereuses », a ajouté M. Turner.
    Depuis 2018, le phénomène des traversées clandestines de la Manche sur de petites embarcations n’a cessé de prendre de l’ampleur, avec un nombre toujours croissant de migrants par canot. Naufrages et bousculades mortelles ont fait de 2024 l’année la plus meurtrière depuis le début de ce phénomène, avec au moins 60 morts à ce jour dans des tentatives de traversées. Hewa Rahimpur, un autre leader du réseau, de nationalité iranienne, avait été arrêté à Londres par la NCA en 2022 puis extradé en Belgique, où il a été condamné l’an dernier à onze ans de prison. En janvier, des membres du même réseau avaient déjà été condamnés à des peines allant de quinze mois à cinq ans d’emprisonnement et trois autres doivent être jugés en Belgique l’an prochain.

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  • Manche : un migrant meurt noyé, trois jours après le décès d’un Indien dans les mêmes circonstances - InfoMigrants
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    Manche : un migrant meurt noyé, trois jours après le décès d’un Indien dans les mêmes circonstances
    Par La rédaction Publié le : 30/10/2024
    Un homme est mort mercredi matin dans la Manche alors qu’il tentait de rejoindre le Royaume-Uni sur une embarcation de fortune. Trois jours plus tôt, un Indien d’une quarantaine d’années avait déjà péri dans ces mêmes eaux. Au total depuis janvier, 57 migrants sont décédés dans la Manche, un record. Ce mercredi 30 octobre, un important dispositif de secours a été déployé dans la matinée sur la plage de Neufchâtel-Hardelot, dans le Pas-de-Calais : des sapeurs-pompiers, le Smur (Structures mobiles d’urgence et de réanimation) et les gendarmes ont été mobilisés, ainsi que deux hélicoptères pour survoler la Manche, indique La Voix du Nord.
    « Un homme adulte » a été retrouvé en arrêt cardio-respiratoire dans l’eau au large d’Hardelot, précise la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar). Il a été déclaré décédé à terre, après avoir été hélitreuillé. Lorsque les secours sont arrivés sur les lieux de l’accident, « une quinzaine de personnes » se trouvaient « en difficulté dans l’eau proche de la plage », ajoute la Premar, évoquant de nombreuses tentatives de traversée cette nuit en raison de conditions météorologiques favorables. Une membre de l’association Utopia 56 a fait état à l’AFP d’un « départ très compliqué », où « tout le monde s’est retrouvé à l’eau ».
    Au moins 70 migrants, originaires de Turquie, d’Iran et d’Irak, ont pu être secourus par les autorités, selon La Voix du Nord. Parmi eux, cinq personnes seraient en état d’hypothermie sévère. Une vingtaine de naufragés ont été conduits dans des halls d’immeubles pour se réchauffer, ont constaté des journalistes de l’AFP. Un canot crevé, noir et bleu, gisait sur la plage, ont-ils également vu. Un groupe de six migrants trempés, certains enveloppés dans des couvertures de survie, se trouvait également sur un banc à trois kilomètres de la côte.
    Ce nouveau drame intervient trois jours après la mort d’un autre migrant dans des circonstances similaires. Dimanche 27 octobre, un homme d’une quarantaine d’années, originaire d’Inde, est décédé au large de Calais en tentant de traverser la Manche. « L’embarcation [dans laquelle il se trouvait] qui s’avérait être en très mauvais état s’est dégonflée immédiatement après son départ » et « les migrants à son bord se sont retrouvés dans l’eau et ont regagné la plage en nageant », a expliqué la préfecture du Pas-de-Calais, soulignant que « tous n’étaient pas équipés de gilet de sauvetage ».
    Noyades et bousculades mortelles, sur des canots surchargés, ont déjà fait de 2024 l’année la plus meurtrière depuis le début en 2018 du phénomène des traversées de la Manche sur de frêles embarcations. Pour le seul mois d’octobre, neuf exilés sont morts dans la Manche. Et au total depuis janvier, 57 personnes ont péri dans ces eaux dans l’espoir d’atteindre les côtes britanniques. Un record. « Le chiffre qui nous saute aux yeux depuis quelques mois, c’est une personne qui décède tous les cinq jours » dans ces tentatives de traversée depuis le début de l’année, a réagi auprès de l’AFP un coordinateur d’Utopia 56. « La situation est plus que dramatique. Les secours en mer et sur terre sont dépassés par les événements ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#mortalite#routemigratoire#migrationirreuguliere#sante

  • Manche : nouveau décès lors d’une tentative de traversée, déjà 56 morts depuis le début de l’année - InfoMigrants
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    Manche : nouveau décès lors d’une tentative de traversée, déjà 56 morts depuis le début de l’année
    Par La rédaction Publié le : 28/10/2024
    Un exilé, originaire d’Inde, d’environ 40 ans, est décédé lors d’une tentative de traversée de la Manche, dimanche. L’embarcation s’est dégonflée « immédiatement après le départ », ont expliqué les autorités. Depuis le 1er janvier 2024, déjà 56 personnes sont mortes en tentant de rallier les côtes anglaises.La liste macabre ne cesse de s’allonger : un migrant, originaire d’Inde, est décédé dimanche 27 octobre lors d’une tentative de traversée de la Manche pour rejoindre l’Angleterre. C’est le troisième drame en dix jours. Depuis le début l’année, le bilan s’élève à 56 exilés morts en tentant de traverser la Manche.
    La tentative de départ a eu lieu depuis la plage de Tardinghen, au sud de Calais, vers 5h30, à la faveur de conditions météorologiques favorables, explique la préfecture du Pas-de-Calais dans un communiqué. « L’embarcation qui s’avérait être en très mauvais état s’est dégonflée immédiatement après son départ » et « les migrants à son bord se sont retrouvés dans l’eau et ont regagné la plage en nageant », rapporte-t-elle, soulignant que « tous n’étaient pas équipés de gilet de sauvetage ». « Un homme de nationalité indienne d’environ 40 ans », en arrêt cardio-respiratoire, n’a pas pu être ranimé par les gendarmes, qui lui ont fait un massage cardiaque, puis les pompiers qui ont pris le relais. Le corps de l’homme a été placé sous un drap blanc sur un parking de la plage, gardé par des gendarmes qui détournaient les promeneurs, puis récupéré par un fourgon mortuaire.
    Les rescapés ont été pris en charge par les pompiers et la protection civile. Un correspondant de l’AFP les a vus regroupés dans la cour d’une ferme jouxtant la plage, où des feux ont été allumés pour les réchauffer. La préfecture souligne que, dimanche matin, plusieurs autres tentatives « ont été empêchées par les policiers et les gendarmes, notamment à Equihen-Plage, Calais et Sangatte ». Dans la nuit de vendredi à samedi déjà, 35 personnes ont été récupérées par les autorités en mer et ramenées à Calais (62) au milieu de la nuit. Un peu plus tôt, ce sont 79 exilés qui avaient été récupérés.
    Noyades et bousculades mortelles, sur des canots surchargés, ont déjà fait de 2024 l’année la plus meurtrière depuis le début en 2018 du phénomène des traversées de la Manche sur de frêles embarcations.
    Mercredi 23 octobre, trois migrants sont morts à seulement deux kilomètres de Calais, ont indiqué les autorités françaises. Une forte brume rendait la visibilité très faible sur le littoral au lever du soleil mais l’absence de vent et de grosses vagues ouvrait une fenêtre favorable aux départs.Quelques jours avant, jeudi 17 octobre, un bébé avait été retrouvé inconscient dans l’eau, après le naufrage du canot dans lequel il se trouvait avec ses parents et ses deux frères. Aras, le père de la petite Maryam, originaire du Kurdistan irakien, a raconté l’accident à la chaîne britannique Sky News : « Le canot a éclaté. Je ne sais pas comment c’est arrivé, mais on est tous tombé les uns sur les autres ».Le 5 octobre, un enfant de deux ans, deux hommes et une femme sont morts, écrasés sur des canots surchargés selon les premiers éléments de l’enquête. Le pire naufrage de l’année remonte au 3 septembre. Au moins douze migrants, pour la moitié mineurs, sont morts quand leur embarcation s’est disloquée en mer. Le précédent record de victimes dans la Manche remonte à 2021, quand 30 migrants avaient péri dans la Manche, dont 27 dans un même naufrage au mois de novembre.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#manche#mortalite#sante#migrationirreguliere#routemigratoire

  • Manche : trois migrants périssent noyés, le bilan s’élève à 55 morts cette année - InfoMigrants
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    Manche : trois migrants périssent noyés, le bilan s’élève à 55 morts cette année
    Par La rédaction Publié le : 23/10/2024
    Trois migrants sont morts mercredi matin dans la Manche, à seulement deux kilomètres de Calais, ont indiqué les autorités françaises. Ce nouveau naufrage porte à 55 le nombre total d’hommes, de femmes et d’enfants décédés en tentant de rejoindre les côtes britanniques cette année. Le décompte macabre des morts dans la Manche se poursuit. Mercredi 23 octobre, trois migrants ont péri noyés en tentant de rejoindre les côtes britanniques, a indiqué la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar) dans un communiqué.
    Vers 8h du matin, l’embarcation, composée d’une quarantaine de personnes, a fait naufrage à seulement deux kilomètres de Calais. Une forte brume rendait la visibilité très faible sur le littoral au lever du soleil mercredi matin, mais l’absence de vent et de grosses vagues ouvrait une fenêtre favorable aux départs, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.Les autorités françaises, averties par un « usager de la mer » qui avait « repéré un gilet de sauvetage » dans l’eau, ont dépêché sur place le navire de sauvetage Minck. L’équipage « a constaté le naufrage et a débuté la récupération des personnes à la mer », précise le communiqué.
    Au vu de la situation critique, des moyens supplémentaires ont été engagés sur mer et dans les airs, et une équipe médicale a été déployée au port de Calais.Les forces françaises sont parvenues à secourir 45 migrants, dont un blessé, et ont retrouvé « deux personnes inanimées ». « Les gestes de premiers secours leurs ont été immédiatement prodigués. Leur décès a été constaté par les équipes médicales à terre à Calais », a ajouté la Premar. Les opérations de recherche se sont poursuivies mercredi matin au large de Calais pour retrouver d’éventuels corps. Dans le même temps, un ferry d’une compagnie irlandaise présent dans la zone a « repéré et récupéré un homme à la mer ». La victime inconsciente a été hélitreuillée puis transférée à l’hôpital de Boulogne-sur-Mer, où elle a été déclarée décédée.
    Le trafic des ferries au port de Calais a été interrompu de 7h30 à 10h30 environ, indique la capitainerie du port, précisant que le trafic a depuis repris. Quelques camions de pompiers sont entrés et sortis du port, dont l’accès a été clôturé, a constaté l’AFP. Sur la plage de Blériot, des pompiers en combinaison, équipés de jet ski et zodiac ont participé à l’opération, a encore constaté l’agence de presse.
    Le parquet de Boulogne-sur-Mer a ouvert une enquête pour « aide à l’entrée et au séjour irrégulier » et « mise en danger de mort ou d’infirmité ».
    Ce nouveau drame intervient moins d’une semaine après le décès d’un nourrisson de 40 jours. Jeudi 17 octobre, un bébé a été retrouvé inconscient dans l’eau, après le naufrage du canot dans lequel il se trouvait avec ses parents et ses deux frères. Aras, le père de la petite Maryam, originaire du Kurdistan irakien, a raconté l’accident à la chaîne britannique Sky News : « Le canot a éclaté. Je ne sais pas comment c’est arrivé, mais on est tous tombé les uns sur les autres ».
    Des passagers se sont écrasés sur sa petite fille, qui est tombée à l’eau. Le père de famille est parvenu à la repêcher, mais un second mouvement de foule a projeté une nouvelle fois Maryam dans la mer. Aras, encore une fois, a pu récupérer sa fille avant une une énième bousculade. « Elle m’a glissée des mains, et est tombée à l’eau une troisième fois. C’est là que je l’ai perdue ».Ces drames à répétition font de l’année 2024 la plus meurtrière dans la Manche, depuis le début du phénomène des « small-boats » en 2018. Au total depuis janvier, 55 hommes, femmes et enfants sont morts dans cette zone maritime en tentant d’atteindre le Royaume-Uni. Le précédent record remontait à 2021, quand 30 migrants avaient péri dans la Manche, dont 27 dans un même naufrage au mois de novembre.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#mortalite#sante#migrationirreguliere#routemigratoire#manche

  • Manche : 54 migrants morts depuis le début de l’année, les moyens des secours mis en œuvre sont-ils adaptés ?
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/10/23/traversees-de-la-manche-de-migrants-enquete-sur-la-pertinence-des-moyens-des

    Manche : 54 migrants morts depuis le début de l’année, les moyens des secours mis en œuvre sont-ils adaptés ?
    Par Raphaëlle Aubert et Julia Pascual
    Trois personnes migrantes sont mortes noyées lors du naufrage de leur embarcation, dans la matinée de mercredi 23 octobre, à un mile nautique (1,8 kilomètre) au large de Blériot-Plage (Pas-de-Calais), portant à 54 le nombre de victimes en mer, en 2024, lors de tentatives de traversées de la Manche. Vendredi, c’est le corps sans vie d’un nourrisson de 40 jours, originaire du Kurdistan irakien, qui avait été repêché au large du littoral. L’embarcation à bord de laquelle la petite Maryam Bahez se trouvait avec ses parents s’était déchirée en mer. Alors que 28 000 personnes sont parvenues à rejoindre le Royaume-Uni, la mortalité de cette route migratoire a décuplé puisque en 2022, année record où 45 000 personnes ont rejoint l’Angleterre, on déplorait cinq décès en mer.
    Cette dangerosité accrue, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, l’a soulignée dans un tweet du 3 octobre. Il y faisait état de sa rencontre au G7 avec son homologue britannique, Yvette Cooper, laquelle saluait « l’engagement héroïque des forces de l’ordre pour empêcher les traversées vers le Royaume-Uni ». « Nous avons aussi partagé le constat que cette efficacité avait des conséquences néfastes avec une augmentation des décès », a écrit le ministre français.
    Depuis l’apparition du phénomène des small boats, fin 2018, ces bateaux ont toujours été de mauvaise facture, impropres à la traversée, et la prise de risque est majeure pour les migrants à bord. Au fil du temps, les passeurs ont en outre de plus en plus chargé ces canots pneumatiques mesurant moins de dix mètres, par appât du gain et au mépris de la vie humaine. Peut-être ont-ils été plus prompts à prendre des risques pour limiter les pertes économiques occasionnées par l’« efficacité » des forces de l’ordre à contrarier des départs en saisissant des canots avant leur mise en l’eau. Aujourd’hui, ce sont en moyenne près d’une soixantaine de personnes qui embarquent par small boat, contre une quarantaine en 2023 et une trentaine en 2022. Plusieurs naufrages sont récemment survenus avec plus de 80 personnes dans un bateau.
    « Du fait des canots surpeuplés, le départ des embarcations est un moment critique », explique un matelot qui a travaillé sur des opérations de sauvetage et qui a requis l’anonymat comme tous les marins ayant fait du secours dans le détroit du Pas-de-Calais qui ont accepté d’échanger avec Le Monde et qui ne sont pas autorisés à communiquer sur les opérations. « Les passagers, toujours plus nombreux, sont par ailleurs de moins en moins pourvus de moyens de sauvetage élémentaires tels que des brassières de sauvetage », précise la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.
    Un autre sauveteur souligne l’incidence du recours aux taxi boats. Pour éviter que les forces de l’ordre ne crèvent les canots sur les plages, des passeurs mettent à l’eau des bateaux en amont des traversées et retrouvent des groupes de migrants directement dans l’eau. « Les migrants embarquent très vite. Ils peuvent aussi être rejoints par d’autres groupes, ce qui entraîne des départs chaotiques et surchargés. »
    « La surenchère dans le dispositif de surveillance et de sécurité, sous prétexte d’empêcher les traversées, a eu pour conséquence l’augmentation des décès qui surviennent lors des départs des embarcations. Ils se font dans la précipitation pour éviter d’être empêchés par la police », explique Charlotte Kwantes, coordinatrice nationale de l’association d’aide aux migrants Utopia 56.
    Depuis 2023, les morts surviennent de plus en plus près du littoral, selon les données de géolocalisation produites par le Secmar, organisme d’étude et de coordination pour la recherche et le sauvetage en mer, analysées et complétées par Le Monde. En 2024, ce sont ainsi 25 décès qui ont été localisés à moins de 300 mètres des côtes. Onze personnes sont notamment mortes asphyxiées – dont trois femmes, une fille de 7 ans et un garçon de 2 ans, des profils souvent placés au milieu des embarcations – victimes d’écrasement et d’étouffement lors de bousculades ou de mouvements de panique.
    Les secouristes sont saisis par la vitesse de ces drames. « Certains naufrages sont parfois fulgurants, entraînant la noyade rapide de passagers, même quand les moyens intervenant sont déjà à proximité », souligne la préfecture maritime. « Face à un bateau qui se déchire, le temps de descendre le semi-rigide de secours et de le mettre à l’eau, il y en a pour dix minutes, explique un matelot. Or, si les migrants n’ont pas de gilets, ils coulent à pic. »
    Le 3 septembre, quatorze personnes sont mortes au large de Gris-Nez (Pas-de-Calais) – le deuxième naufrage le plus grave survenu dans le détroit –, alors même que leur embarcation était surveillée par un navire affrété par l’Etat, le Minck. La chronologie des événements, dont a pu prendre connaissance Le Monde, montre que vingt-huit minutes se sont écoulées entre l’arrivée du Minck à hauteur du small boat, qui semblait ne plus pouvoir faire route, et la mise à l’eau du canot de secours rapide du navire. Quatre minutes plus tard, le small boat s’est disloqué et tous ses occupants se sont retrouvés à l’eau.
    Le 15 septembre, huit personnes ont été retrouvées mortes sur la plage d’Ambleteuse (Pas-de-Calais) après le retour à terre de leur embarcation, tandis que le Minck était, là encore, en surveillance, sans pouvoir intervenir, compte tenu de la proximité du rivage.

    « Pour une majorité des décès en 2024, il y avait un moyen de sauvetage français soit en surveillance de l’embarcation, soit à proximité », note Camille Martel, doctorante de géographie à l’université du Havre (Seine-Maritime), qui finalise une thèse sur le sauvetage en mer à la frontière franco-britannique. Au sein du monde maritime, certains interrogent la pertinence du dispositif de secours en mer. Ce dernier n’a jamais été aussi musclé. Mais est-il adapté ? « Le dispositif peut être considéré comme adapté », indique au Monde la préfecture maritime, précisant que depuis le 1er janvier, environ 5 000 personnes ont été secourues et plus de 600 embarcations suivies.
    Après le naufrage du 24 novembre 2021 – le plus grave jamais survenu dans la Manche lors de traversées de migrants, au terme duquel 27 corps ont été retrouvés et quatre personnes ont été portées disparues –, plusieurs militaires français du navire Flamant de la marine nationale et du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de Gris-Nez ont été mis en examen pour « non-assistance à personne en danger ». A la suite des révélations dans la presse, fin 2022, sur la responsabilité des secours, l’Etat avait décidé de renforcer ses moyens d’action : acquisition de drones, équipement spécifique au secours d’un hélicoptère de la marine, recrutement d’effectifs au sein du Cross, installation de caméras optroniques côtières (dotées de capacités de détection et de suivi automatiques) dans les sémaphores, formation des équipages aux premiers secours…
    Surtout, six navires sont désormais en permanence d’alerte. Pourvus par la marine nationale, les douanes, les affaires maritimes ou encore la société privée de remorquage Les Abeilles International, il ne s’agit pas toujours des mêmes bateaux. Les embarcations plus petites et véloces de la gendarmerie maritime, des pompiers ou encore de la Société nationale de sauvetage en mer, la SNSM, peuvent aussi être sollicitées.
    En réalité, la pièce centrale du dispositif réside aujourd’hui dans le prépositionnement en mer de deux navires spécialement affrétés depuis avril 2023 par l’Etat, au terme d’un marché public, auprès de la société privée SeaOwl. Le Minck est un ancien chalutier-palangrier de 36 mètres de long. Conçu en 1976, le Ridens mesure près de 40 mètres de long. Les deux navires assuraient la sécurité de plateformes pétrolières avant d’arriver dans le détroit du Pas-de-Calais où ils sont consacrés à la surveillance et à l’accompagnement des canots vers les eaux anglaises et, en cas de demande d’aide ou de naufrage, interviennent au secours des embarcations. A leur bord, des équipages de moins de dix personnes, accompagnés de trois personnels de sécurité.« Ces bateaux ne sont pas faits pour du sauvetage, raille un marin de la région. Ils sont trop lents, leur tirant d’eau [profondeur à laquelle un bateau s’enfonce dans l’eau] est trop important, ils n’ont qu’un petit semi-rigide [canot de secours] opérationnel et les équipages ne sont pas formés. » Sollicitée par Le Monde, la compagnie SeaOwl nous renvoie vers la préfecture maritime. Cette dernière assure que les équipages « disposent de qualifications adaptées à la mission » et que les navires peuvent accueillir jusqu’à cent naufragés à bord, ce qui les rend « particulièrement adaptés au sauvetage de masse ». Elle ajoute qu’ils « ont été choisis selon un cahier des charges strict, auxquels les soumissionnaires ont répondu ».
    Le cahier des clauses, que Le Monde s’est procuré, laisse pourtant apparaître des incohérences. Divisé en deux lots, le marché public passé par la marine nationale pour un montant total de 16 millions d’euros prévoyait qu’un des deux navires ait un « tirant d’eau maximal inférieur à quatre mètres » pour pouvoir « opérer dans les zones de petits fonds de l’est du détroit du Pas-de-Calais ». Or, au moment où les naufrages ont lieu à proximité immédiate du littoral, le tirant d’eau du Minck est de 4,5 mètres et celui du Ridens est de 4,2 mètres.Enfin, ils devaient pouvoir « soutenir une vitesse opérationnelle continue de 10 nœuds minimum [18 km/h] ». Or, le Minck peut, sur le papier, péniblement atteindre la vitesse maximale de 10,5 nœuds. En étudiant les données de navigation accessibles, la doctorante Camille Martel a mis en évidence que lors du naufrage du 3 septembre, le Minck est monté à une vitesse de 7,9 nœuds maximum pour rentrer au port de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), de sorte qu’il lui a fallu deux heures pour y parvenir. De même, lors d’un naufrage survenu le 15 décembre 2023, au cours duquel trois personnes sont mortes ou ont disparu, le Ridens (Esvagt-Charlie, à l’époque) a rejoint en plus de deux heures trente le port de Calais (Pas-de-Calais), à une vitesse comprise entre huit et neuf nœuds.
    Le Monde a interrogé plusieurs marins qui ont officié sur ces bateaux du groupe SeaOwl. L’un d’eux se souvient d’un démarrage de mission laborieux, début 2023, à bord du Minck (alors Apollo-Moon). « L’équipage n’avait pas d’expérience en sauvetage et le matériel était au ras des pâquerettes, dit-il. On partait avec cinq gilets de sauvetage [pour les migrants], on devait utiliser la grue pour mettre à l’eau le semi-rigide, il n’y avait pas d’infirmerie à bord, mais on avait trois anciens militaires en plus de l’équipage qui étaient là en cas de menace de la part des rescapés. » « Il n’y a pas eu de raté, mais on n’était pas bons, se souvient à son tour un ancien matelot à bord du second navire de SeaOwl. C’était le bazar, le bateau était en mauvaise condition et l’équipage n’était pas formé au sauvetage de masse. Ça revenait à aller au feu sans entraînement, on partait la boule au ventre. »
    « Le navire idéal n’existe pas, tempère un cadre de l’administration maritime. On prend les bateaux qui existent. » Il existerait pourtant des moyens plus adaptés, selon le capitaine Matthew Schanck, directeur du Maritime Search and Rescue Council, un organisme professionnel spécialisé dans le secours maritime installé en Angleterre, et qui mentionne « des bateaux conçus pour réaliser des sauvetages de masse, mais qui coûtent 50 000 euros par jour ».
    A son tour, Camille Martel fait remarquer que dans le cadre d’un accord de 20 millions d’euros entre l’Union européenne et l’Organisation internationale pour les migrations – une agence de l’ONU –, les gardes-côtes turcs ont été dotés en 2017 de six bateaux « ultramodernes » conçus pour le sauvetage de migrants, pouvant atteindre une vitesse de 30 nœuds et embarquer une quarantaine de personnes (neuf bateaux supplémentaires ont été commandés en 2020).
    « L’Etat est dans des contraintes budgétaires. Il ne peut pas calibrer le dispositif à l’infini, fait remarquer un conseiller ministériel. Et puis on n’arrivera pas au risque zéro. » En attendant, selon nos informations, des équipages ont réclamé davantage de matériel de flottaison, notamment lors d’une réunion de tous les acteurs du secours en mer, organisée par la préfecture maritime, à Cherbourg (Manche), début octobre. Des distributions de gilets de sauvetage aux migrants ont pu avoir lieu par moments en mer, mais sans relever d’une doctrine généralisée. « Les gens qui n’ont pas de brassière meurent en quelques secondes. Il faudrait pouvoir en distribuer », estime un secouriste. « Equipez-vous ! », leur a répondu la préfecture maritime, sans pouvoir financer un tel effort.
    « On a des besoins énormes en formation en secourisme et on n’est pas capables de les assurer », s’inquiétait aussi un marin au début de l’année auprès de la préfecture maritime lors d’une autre réunion. Une poignée de matelots ayant déjà officié au sein d’ONG en Méditerranée centrale telles que SOS Méditerranée ont été sollicités pour mener des formations. « Face à des personnes en hypothermie et victimes de noyade, le massage cardiaque est un sujet majeur », insiste le marin cité plus haut. Si les efforts sont notables, et plusieurs centaines de personnes ont été formées, principalement aux premiers secours, la rotation fréquente des équipages en diminue la portée. Récemment, lors d’un retour d’expérience sur le naufrage du 3 septembre, un médecin faisait remarquer que « la procédure de secours maritime de grande ampleur n’est pas adaptée ». Comment prendre en charge plusieurs personnes en urgence absolue ? Chacun convient d’un besoin de renfort et de professionnalisation. Six ans après le début du phénomène des small boats.

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  • Un nourrisson meurt lors du naufrage d’un bateau de migrants dans la Manche
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/18/un-nourrisson-meurt-dans-le-naufrage-d-un-bateau-de-migrants-dans-la-manche_

    Un nourrisson meurt lors du naufrage d’un bateau de migrants dans la Manche
    Le Monde avec AFP
    Un nourrisson de 4 mois est mort jeudi soir au large de Wissant (Pas-de-Calais) alors que l’embarcation chargée de migrants se dirigeant vers l’Angleterre dans laquelle il se trouvait a fait naufrage, a annoncé la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord à l’Agence France-Presse (AFP), vendredi 18 octobre.
    Les secours ont pris en charge 68 personnes, « essentiellement de nationalité iranienne, irakienne, albanaise, érythréenne », et « parmi ceux-ci, il était constaté le corps sans vie d’un nourrisson de 4 mois », probablement originaire du Kurdistan irakien, à bord « avec ses parents et deux autres enfants », a précisé le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras.
    Alerté d’un départ clandestin, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez a déployé jeudi soir plusieurs navires de sauvetage et un hélicoptère belge, a expliqué la préfecture vendredi. « Une fois sur zone, les moyens constatent que l’embarcation, très chargée, est en difficulté et qu’une partie des personnes sont à l’eau », a précisé la préfecture maritime dans un communiqué. L’embarcation « se déchirait en son centre, les passagers tombant à l’eau pour certains, alors que d’autres se maintenaient aux éléments pneumatiques », a détaillé à l’AFP le procureur.
    Dans le cadre d’une enquête ouverte notamment pour « homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence », les services de l’office de lutte contre le trafic illicite de migrants « procèdent aux auditions de cinquante naufragés en qualité de témoins », a continué M. Le Bras.
    Lire aussi | En un an, plus de 26 612 hommes, femmes et enfants ont traversé la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni
    Cent trente-deux personnes secourues en une nuit
    Cette mort porte à au moins cinquante-deux le nombre de personnes tuées dans des tentatives de traversée en 2024, un record depuis le début, en 2018, du phénomène des small boats, ces embarcations de fortune utilisées par les migrants pour tenter de rejoindre l’Angleterre. Parmi les victimes figurent régulièrement des enfants. Le 3 septembre, la moitié des douze victimes du pire naufrage de l’année étaient mineures. Le 5 octobre, un enfant de 2 ans est mort écrasé dans une embarcation transportant près de 90 personnes et tombée en panne de moteur.
    Les conditions de traversée de la Manche, « l’une des zones les plus fréquentées au monde », selon la préfecture maritime, sont particulièrement dangereuses, sur des canots surchargés, à bord desquels peu de passagers disposent de gilets de sauvetage. Alors qu’un phénomène de grandes marées a débuté mercredi et doit s’achever dimanche, rendant la navigation particulièrement compliquée, les tentatives de traversées se poursuivent, et plusieurs canots ont nécessité assistance ces derniers jours.
    Dans la nuit de mercredi à jeudi, 132 personnes, qui étaient à bord de deux embarcations, ont ainsi été secourues par des navires français. Dans la soirée, « les associations ont appelé sept fois le Cross pour signaler des embarcations en détresse [soit environ 400 personnes] pour lesquelles les secours sont intervenus », a assuré dans un communiqué l’association Utopia 56. « Pour que cessent ces drames, l’action de l’Etat doit changer », a ajouté l’association, qui appelle à « une politique d’accueil en France et de passage sûr vers l’Angleterre ».
    Le recours à ces small boats est venu en réponse au verrouillage de plus en plus fort des accès au tunnel sous la Manche et au port de Calais. Les tentatives de monter à bord de camions pour emprunter clandestinement le tunnel ou un ferry continuent, mais les traversées par small boats constituent le principal moyen utilisé par les migrants, « quasiment (…) à 90 % », selon le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras.
    Les embarcations arrivées sur les côtes britanniques depuis le 1er janvier comptent en moyenne cinquante-trois passagers chacune, contre seulement treize en 2020, selon les chiffres officiels des autorités britanniques. Toujours selon celles-ci, depuis le début de l’année, plus de 26 000 migrants sont arrivés en Angleterre après avoir traversé la Manche. Elu en juillet, le gouvernement britannique du travailliste Keir Starmer a promis de s’attaquer à l’immigration illégale en augmentant le nombre d’expulsions de migrants et en luttant contre les passeurs.
    Cette nouvelle mort survient alors que le premier ministre français, Michel Barnier, doit exposer vendredi ses projets sur l’immigration à la frontière franco-italienne, avec deux ministres du gouvernement de Giorgia Meloni, dont les initiatives en la matière sont regardées de près par plusieurs pays européens. Jeudi, les Vingt-Sept réunis en sommet à Bruxelles ont haussé le ton contre l’immigration irrégulière, en réclamant « en urgence » une loi pour accélérer les expulsions, après des discussions qui ont aussi mis en lumière de vifs désaccords au sein de l’Union.

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  • Manche : près de 1 000 migrants ont rejoint le Royaume-Uni en une journée, un record en 2024 - InfoMigrants
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    Manche : près de 1 000 migrants ont rejoint le Royaume-Uni en une journée, un record en 2024
    Par La rédaction Publié le : 07/10/2024
    En l’espace d’une seule journée, samedi, près de 1 000 migrants ont atteint le Royaume-Uni après avoir traversé la Manche de manière irrégulière à bord de petits bateaux. Le même jour, quatre personnes ont perdu la vie au cours de deux tentatives de traversée.
    L’année 2024 sera bien l’année des records dans la Manche. Samedi 5 octobre, 973 migrants ont traversé la Manche pour rejoindre illégalement le Royaume-Uni sur des canots de fortune, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur britannique. Il s’agit du plus important nombre d’arrivées en une journée sur les côtes britanniques depuis le début du phénomène des small boats en 2018. Le précédent record date de juin dernier, avec plus de 882 traversées.
    Le même jour, quatre exilés - un enfant de deux ans, une femme et deux hommes – ont perdu la vie dans deux naufrages distincts alors qu’ils tentaient, eux aussi, de traverser la Manche. Ces drames et tous les autres survenus en 2024 en font l’année la plus meurtrière depuis 2018. Les arrivées de samedi, annoncées dimanche par les Britanniques, portent à 26 612 le nombre de migrants qui ont atteint les côtes anglaises cette année, surtout depuis la France.
    Selon les autorités britanniques, les embarcations de fortune sont de plus en plus chargées, avec 52 passagers en moyenne, contre seulement 13 en 2020. Cette surcharge est la cause de nombreux des récents drames migratoires dans la Manche, de même que la présence policière de plus en plus importante sur le littoral français.
    Pour être sûrs de pouvoir prendre la mer, les migrants montent à la hâte dans des bateaux de mauvaise qualité, ne prenant parfois même pas le temps d’installer le plancher de l’embarcation. Ces départs précipités génèrent souvent des bousculades qui peuvent être mortelles. Plusieurs personnes ont perdu la vie ces derniers mois dans des canots surchargés, piétinées par une foule affolée.
    C’est ce qu’il s’est passé samedi sur les deux embarcations où des exilés sont morts. L’enfant de deux ans, comme les trois adultes décédés, ont été écrasés au fond des embarcations, ont expliqué à la presse le parquet de Boulogne-sur-Mer et le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant.
    « On a remarqué que les décès [de migrants] se produis[ai]ent désormais près des côtes. On meurt plus au moment de l’embarcation, et moins en pleine mer […] On peut aussi mourir avant même d’avoir atteint la Manche », affirmait à InfoMigrants en mai dernier Salomé Bahri, coordinatrice de l’association Utopia 56 à Grande-Synthe.
    « Pour éviter au maximum les confrontations [avec la police], les migrants prennent désormais des risques », indiquait récemment de son côté Fabien Touchard, également coordinateur d’Utopia 56, pour expliquer la hausse de la mortalité dans la Manche. « Par exemple, ils vont prendre la mer quand le temps est instable, quand les vagues sont très hautes. Ils pensent que les plages sont moins surveillées par temps de pluie ». Élu en juillet, le gouvernement britannique du travailliste Keir Starmer a promis de s’attaquer à l’immigration illégale en augmentant le nombre d’expulsions de migrants et en luttant contre les passeurs. Jusqu’à 100 nouveaux agents spécialisés dans le renseignement et les enquêtes ont été déployés au sein de l’Agence nationale de lutte contre la criminalité (NCA) pour lutter contre ces « gangs » de passeurs et ainsi « empêcher les traversées dangereuses par bateau », selon le Home office.
    Les autorités veulent aussi augmenter les expulsions des personnes en situation irrégulière au Royaume-Uni. Pour ce faire, le gouvernement compte notamment sur l’ouverture de 300 nouvelles places dans deux centres de rétention. Le 15 septembre, Keir Starmer a aussi annoncé la mise en place d’un commandement d’élite chargé de la sécurité des frontières, une promesse de campagne. Cette nouvelle structure « coordonnera le travail de tous nos services de police et de renseignement afin de mener des enquêtes conjointes avec leurs homologues européens pour lutter contre la criminalité organisée liée à l’immigration », a indiqué Downing Street. Dans le même temps, Keir Starmer s’est rendu le 16 septembre à Rome pour discuter avec son homologue italienne de lutte contre l’immigration clandestine. Le Premier ministre britannique se dit « intéressé » par la politique migratoire de Giorgia Meloni, notamment depuis la réduction drastique des arrivées en Italie cette année : 47 000 ont foulé le sol italien entre le 1er janvier et le 23 septembre 2024, contre 133 000 en 2023.

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  • Quatre migrants, dont un enfant de 2 ans, ont perdu la vie en tentant de traverser la Manche
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/05/quatre-migrants-dont-un-enfant-de-deux-ans-ont-perdu-la-vie-en-tentant-de-tr

    Quatre migrants, dont un enfant de 2 ans, ont perdu la vie en tentant de traverser la Manche
    Le Monde avec AFP
    Quatre personnes migrantes, dont un enfant de 2 ans, sont mortes dans la nuit de vendredi 4 à samedi 5 octobre en tentant de gagner le Royaume-Uni, a appris l’Agence France-Presse auprès de la préfecture du Pas-de-Calais et du parquet de Boulogne-sur-Mer, samedi. « Plusieurs personnes migrantes ont de nouveau perdu la vie en essayant de rejoindre la Grande-Bretagne dans le cadre d’une traversée maritime de la Manche », a fait savoir la préfecture dans un communiqué.
    Deux embarcations distinctes sont impliquées. Dans la matinée, un canot « surchargé », transportant près de 90 personnes et subissant une panne de moteur a demandé assistance. Quatorze personnes qui se trouvaient à bord de ce canot ont été récupérées par le navire, parmi lesquelles un enfant de 2 ans retrouvé inanimé, a annoncé le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, samedi après-midi. Selon le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras, les premiers éléments suggèrent que l’enfant est mort « écrasé » dans le canot. Un adolescent, blessé, a été hospitalisé à Boulogne. Les autres passagers du canot ont poursuivi leur route vers le Royaume-Uni.
    Sur une deuxième embarcation, également surchargée, « plusieurs pannes de moteur ont généré des mouvements de panique », au large de Calais, et des migrants sont tombés à la mer mais ont pu être secourus, a relaté le préfet. Trois personnes, deux hommes et une femme d’environ 30 ans, ont ensuite été découvertes inanimées au fond de l’embarcation, « vraisemblablement écrasées, étouffées et noyées au moment des bousculades, dans les 40 centimètres d’eau présents au fond de l’embarcation pneumatique », selon le récit du préfet.
    « Epouvantable drame qui doit tous nous faire prendre conscience de la tragédie qui se joue. Les passeurs ont le sang de ces personnes sur les mains et notre gouvernement intensifiera la lutte contre ces mafias qui s’enrichissent en organisant ces traversées de la mort », a écrit le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, sur X.
    Depuis janvier, plus de 25 000 migrants sont arrivés sur les côtes britanniques après avoir traversé la Manche à bord d’embarcations de fortune, un chiffre en progression de 4 % selon des données du ministère de l’intérieur britannique publiées le 23 septembre.
    Une série de naufrages a fait de 2024 l’année la plus meurtrière depuis le début, en 2018, du phénomène des traversées à bord de canots pneumatiques de fortune (appelés small boats), en réponse au verrouillage de plus en plus fort des accès au tunnel sous la Manche et au port de Calais.
    Avant les événements de samedi, au moins quarante-six exilés étaient déjà morts en 2024 lors de ces tentatives par la mer, contre douze en 2023. Dans la nuit du 14 au 15 septembre, huit migrants ont trouvé la mort dans le naufrage d’une embarcation qui venait de quitter les côtes françaises, transportant environ soixante passagers. Le 3 septembre, au moins douze autres étaient morts quand leur embarcation s’était brisée au large du cap Gris-Nez dans le pire naufrage de l’année 2024 à ce jour.
    Des migrants sont également morts écrasés ou piétinés lors de tentatives de traversée cette année, comme Dina Al-Shammari, jeune femme koweïtienne de 21 ans, morte le 28 juillet écrasée dans un canot surchargé.Elu en juillet, le premier ministre britannique et chef du Parti travailliste, Keir Starmer, a promis de s’attaquer à l’immigration illégale en augmentant le nombre d’expulsions de migrants et en luttant contre les passeurs. Selon les autorités britanniques, les embarcations de fortune sont de plus en plus chargées, avec cinquante-deux passagers en moyenne contre seulement treize en 2020. Entre juin 2023 et juin 2024, 18 % des personnes arrivées par ces bateaux étaient originaires d’Afghanistan, un chiffre en forte baisse, suivi de l’Iran (13 %) et du Vietnam (10 %).

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  • Immigration : le Britannique Keir Starmer intéressé par les « solutions » de l’extrême droite italienne
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/17/immigration-le-britannique-keir-starmer-interesse-par-les-solutions-de-l-ext

    Immigration : le Britannique Keir Starmer intéressé par les « solutions » de l’extrême droite italienne
    Par Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante) et Olivier Bonnel (Rome, correspondance)
    La complicité était évidente entre le Britannique Rishi Sunak, un conservateur défendant les expulsions de demandeurs d’asile vers le Rwanda, et Giorgia Meloni, la première ministre italienne et cheffe de file du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia. Malgré sa promesse de « changement » aux Britanniques, le travailliste Keir Starmer a multiplié, comme son prédécesseur, les démonstrations d’amitié à l’égard de son homologue italienne lors de sa première visite officielle à Rome, lundi 16 septembre.
    Sous un soleil radieux, avec, en toile de fond, la superbe Villa Doria Pamphilj, M. Starmer a trouvé « fantastique d’être ici » et a loué les « remarquables progrès » de l’Italie pour limiter les arrivées de migrants et lutter contre les gangs de passeurs. Il faut dire qu’au lendemain d’un nouveau drame dans la Manche – huit personnes ont perdu la vie dans le naufrage de leur fragile bateau, dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 septembre, au large du Pas-de-Calais –, le dirigeant est pressé d’apporter des réponses à l’arrivée continue de demandeurs d’asile sur le sol britannique − 801 personnes ont réussi la traversée du bras de mer, le 14 septembre, selon le Home Office.
    Avec presque 22 000 traversées, depuis le 1er janvier 2024, la migration est un sujet de préoccupation important outre-Manche. Les émeutes racistes du début d’août ont montré que des agitateurs d’extrême droite étaient capables d’exploiter les peurs et les fantasmes suscités par les migrants pour semer la violence. Downing Street s’inquiète aussi de la percée du parti antimigrants Reform UK, qui a réussi à faire élire cinq députés à la Chambre des communes aux élections générales en juillet.
    M. Starmer a donc adopté un discours dur, pas si éloigné de celui des conservateurs, à ceci près qu’il ne promet plus, comme Rishi Sunak, de « stopper » les bateaux traversant la Manche – il s’est empressé, à son arrivée à Downing Street, de mettre fin à l’« accord Rwanda », qui prévoyait d’envoyer des demandeurs d’asile à Kigali. Cet accord, initialement proposé par Boris Johnson, était « un gadget », a-t-il répété depuis Rome. Il a coûté des centaines de millions de livres sterling sans qu’aucun demandeur d’asile ait pu être expulsé, l’accord ayant été contesté en justice.
    Pour autant, la stratégie travailliste se limite, pour l’instant, à une lutte renforcée contre les passeurs avec la nomination, lundi, d’un « commandant à la sécurité des frontières », Martin Hewitt, un ex-chef de la police. Depuis le Brexit, le Royaume-Uni ne peut plus faire valoir le règlement de Dublin pour renvoyer des demandeurs d’asile ailleurs en Europe et il ne dispose plus de mécanisme pour décourager les passages − c’était le but de l’« accord Rwanda ». D’où l’intérêt de Londres pour les solutions migratoires italiennes, alors que les autorités transalpines se félicitent des derniers chiffres du ministère de l’intérieur montrant une baisse de 62 %, sur les six premiers mois de 2024, par rapport à la même période, en 2023, du nombre d’arrivées sur les côtes du pays (33 480 personnes).
    Mme Meloni vante un « modèle » transalpin, après avoir signé, fin 2023, un accord d’externalisation des demandes d’asile avec Tirana. Deux centres de rétention ont été construits en Albanie, aux frais de l’Italie, avec une capacité d’accueil de 3 000 personnes. Y seront détenus des migrants secourus par des navires militaires italiens dans les eaux internationales.
    Cet accord ressemble au britannique, en un peu moins dur : les personnes retenues en Albanie, dont la demande d’asile est acceptée, pourraient être accueillies en Italie − ceux qui auraient été envoyés au Rwanda ne pouvaient plus prétendre à l’asile au Royaume-Uni. L’accord albanais « pourrait être reproduit dans de nombreux pays et faire partie d’une solution structurelle pour l’Union européenne », se félicitait Giorgia Meloni, en juin, lors d’une visite en Albanie.
    Les centres d’accueil albanais ne sont toujours pas opérationnels et l’accord est coûteux : 800 millions d’euros sur les cinq prochaines années, selon le ministère de l’intérieur italien. Dans la Péninsule, de nombreuses voix ont dénoncé un « gâchis d’argent public ». Et l’accord avec Tirana « viole le droit d’asile inscrit dans la Constitution », a accusé la secrétaire générale du Parti démocrate (centre gauche).
    Keir Starmer est « très intéressé » par cet accord albanais, a pourtant assuré Mme Meloni, lundi, ce que le dirigeant britannique s’est bien gardé de confirmer. Il a préféré louer l’autre volet du « plan Meloni », la coopération renforcée avec les pays d’Afrique pour tenter notamment, par l’aide au développement, de traiter les causes de la migration. Lors d’un sommet Italie-Afrique, en janvier, à Rome, Giorgia Meloni a reçu les représentants de vingt-six pays africains et les autorités de l’Union européenne. Un accord bilatéral a été signé avec la Côte d’Ivoire pour lutter contre le trafic d’êtres humains. Des négociations similaires sont en cours avec la Guinée et l’Egypte. M. Starmer ne devrait pas copier la stratégie « coûteuse et inefficace » de l’Italie, surtout l’accord avec l’Albanie, a cependant mis en garde l’International Rescue Committee (IRC), une importante ONG de protection des réfugiés, présidée par David Miliband, ex-ministre des affaires étrangères de Gordon Brown et frère du ministre à l’énergie de Keir Starmer.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#royaumeuni#politiquemigratoire#accordmigratoire#albanie#rwanda#asile#droit#sante

  • Lutte contre l’immigration irrégulière dans la Manche : Keir Starmer annonce la création d’un commandement d’élite - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59888/lutte-contre-limmigration-irreguliere-dans-la-manche--keir-starmer-ann

    Lutte contre l’immigration irrégulière dans la Manche : Keir Starmer annonce la création d’un commandement d’élite
    Par La rédaction Publié le : 16/09/2024
    Quelques heures après le terrible naufrage dans la Manche, le gouvernement britannique a annoncé dimanche la mise en place d’un commandement d’élite chargé de la sécurité des frontières du Royaume-Uni. Le but : lutter contre la criminalité organisée et les passeurs. Le gouvernement britannique a annoncé dimanche 15 septembre la mise en place d’un commandement d’élite chargé de la sécurité des frontières. Cette annonce, survenue quelques heures après un nouveau naufrage de migrants dans la Manche, était l’une des promesses de campagne du Premier ministre travailliste Keir Starmer pour lutter contre l’immigration irrégulière.
    Cette nouvelle structure « coordonnera le travail de tous nos services de police et de renseignement afin de mener des enquêtes conjointes avec leurs homologues européens pour lutter contre la criminalité organisée liée à l’immigration », a indiqué Downing Street.
    Martin Hewitt, un haut cadre de la police prendra la tête de ce commandement. Il a « plus de 30 ans d’expérience dans la lutte contre la grande criminalité et la protection de la sécurité nationale », souligne encore Downing Street. Il a « joué un rôle essentiel dans l’élaboration des réponses nationales aux principales menaces pour la sécurité, notamment le terrorisme, la criminalité organisée et l’immigration clandestine ». « Je suis honoré et ravi de diriger ce nouveau commandement. Je ne me fais aucune illusion quant aux défis qui nous attendent, mais je suis déterminé à les relever », a déclaré Martin Hewitt sur X. « Mon message aux trafiquants est le suivant : nous nous attaquerons à votre business avec tous les moyens dont nous disposons ».
    Selon la ministre de l’Intérieur britannique, Yvette Cooper, cette nomination prouve que le gouvernement travailliste prend la problématique de l’immigration à bras le corps et avec sérieux. « Nous devons prendre des mesures concrètes », a-t-elle déclaré à l’émission Breakfast de BBC One. « Nous ne parviendrons pas [à réduire l’immigration irrégulière] grâce aux gros titres. Nous y parviendrons grâce à un travail acharné [...], pas grâce à des gadgets », a-t-elle ajouté.
    Parmi les autres mesures promises par le gouvernement britannique se trouvent aussi une augmentation des contrôles autorisés à la frontière en vertu de la législation antiterroriste, ainsi que de nouveaux pouvoirs en matière d’enquête financière pour traquer les réseaux et la criminalité organisée. Dans le même temps, Keir Starmer s’est rendu lundi 16 septembre à Rome pour discuter avec son homologue italienne de lutte contre l’immigration clandestine. Le Premier ministre britannique se dit « intéressé » par la politique migratoire de Giorgia Meloni, notamment depuis la réduction drastique des arrivées en Italie cette année : 45 000 ont foulé le sol italien entre le 1er janvier et le 16 septembre 2024, contre 128 000 en 2023. Giorgia Meloni a misé sur une politique répressive pour enrayer les arrivées de migrants sur l’île italienne de Lampedusa, en criminalisant les ONG en mer et en misant sur des partenariats avec les pays d’Afrique du Nord comme la Tunisie et la Libye pour retenir les départs de canots des côtes africaines.
    Cet automne, la cheffe de gouvernement devrait également inaugurer l’ouverture d’un centre de rétention à Gadjer, en Albanie, où seront accueillis les demandeurs d’asile récupérés en mer par les navires de sauvetage italiens pendant le traitement de leur demande d’asile.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#manche#immigration#migrationirreguliere#italie#albanie#accordmigratoire#sante

  • Thibaut Fleury Graff, juriste : « Pour les personnes bloquées à Calais, la frontière n’est pas une passoire, mais, trop souvent, un mouroir »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/15/thibaut-fleury-graff-juriste-pour-les-personnes-bloquees-a-calais-la-frontie

    Thibaut Fleury Graff, juriste : « Pour les personnes bloquées à Calais, la frontière n’est pas une passoire, mais, trop souvent, un mouroir »
    Tribune Thibaut Fleury Graff
    Professeur de droit public à l’université Paris-Panthéon-Assas
    Le nouveau premier ministre, Michel Barnier, n’a pas tout à fait tort lorsqu’il déclare, le 6 septembre, que les frontières sont des « passoires » : pour beaucoup, elles le sont, en effet. C’est d’abord vrai pour les Français eux-mêmes : dotés, aux côtés des Allemands, des Italiens ou des Espagnols, de l’un des passeports les plus « puissants » au monde, ils peuvent se rendre dans plus de 190 Etats sans avoir besoin pour cela d’obtenir un visa préalable.
    « Passoire », la frontière l’est aussi pour les diplomates et hauts responsables étatiques qui, comme M. Barnier par exemple, disposent de passeports spécifiques leur permettant un accès facilité aux territoires étrangers. La liste cependant s’arrête à peu près là : pour les autres, la frontière ne se franchit qu’à différents prix – parfois, celui d’une vie.
    Ce prix est d’abord celui du visa, obligatoire, à quelques exceptions près, pour accéder au territoire français et dont la délivrance obéit à des procédures longues et coûteuses, aux résultats incertains.
    Ainsi, en 2023, selon les chiffres du ministère de l’intérieur, 500 000 ont été refusés – un chiffre similaire en 2022. S’il est vrai que près de 2,5 millions de visas ont néanmoins été accordés en 2023, la plupart l’ont été pour de courts séjours, correspondant à des visites, touristiques notamment, de moins de trois mois : seuls 12 % des visas accordés concernaient un long séjour.
    Faut-il considérer pour autant que le visa ne serait pas indispensable et que pénétrer sur le territoire français serait aisé sans en être pourvu ? Il n’en est rien : au-delà du fait que cela interdit toute arrivée par la voie aérienne, il faut rappeler que l’Union européenne a mis en place, depuis de nombreuses années maintenant, des partenariats avec des Etats tiers (Maroc ou Turquie, pour ne citer que ces deux exemples) destinés à limiter les arrivées irrégulières sur le territoire de ses Etats membres, et qu’elle s’est dotée en mai d’un nouvel ensemble législatif qui renforcera encore ces contrôles.
    La France elle-même a rétabli depuis près de dix ans les contrôles à ses frontières intérieures et peut, en vertu du règlement de Dublin, transférer vers l’Etat membre par lequel ils sont entrés les demandeurs d’asile qui tenteraient d’y être protégés. Pour celles et ceux qui tentent malgré tout l’exil, le prix sera celui du contournement de ces procédures : 5 000 euros au moins, souvent trois ou quatre fois plus, pour les trafiquants de migrants.
    C’est apparemment sans cynisme que le nouveau premier ministre a choisi de qualifier les frontières de « passoires » deux jours seulement après que douze personnes ont péri dans la Manche, victimes de ces complexités. Car les personnes bloquées à Calais et qui tentent de rejoindre le Royaume-Uni sont dans la même situation que celles qui le sont au Maroc, en Turquie ou en Libye et qui tentent de rejoindre l’Italie, la Grèce ou l’Espagne. A la différence des Français, des Italiens ou des Espagnols – et de leurs premiers ministres –, la frontière pour elles n’est pas une passoire mais, trop souvent, un mouroir.

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  • Huit migrants meurent à Ambleteuse lors d’une tentative de traversée de la Manche
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/15/plusieurs-migrants-meurent-a-ambleteuse-lors-d-une-tentative-de-traversee-de

    Huit migrants meurent à Ambleteuse lors d’une tentative de traversée de la Manche
    Le Monde avec AFP
    Huit migrants sont morts dans la nuit de samedi à dimanche à Ambleteuse (Pas-de-Calais) en tentant de traverser la Manche clandestinement vers l’Angleterre, a annoncé, dimanche 15 septembre, la police française. Les victimes de ce naufrage survenu en début de nuit sont des « hommes manifestement majeurs », a déclaré le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, lors d’un point presse sur la digue d’Ambleteuse. Six rescapés ont été hospitalisés en urgence relative, dont un nourrisson de 10 mois en hypothermie, a-t-il ajouté. L’embarcation clandestine comptait près de soixante passagers, « originaires d’Erythrée, du Soudan, de Syrie, d’Afghanistan, d’Egypte et d’Iran », et « seule une personne sur six était équipée d’un gilet de sauvetage », a souligné M. Billant.
    Parti depuis « le secteur de la Slack », fleuve côtier dont l’embouchure est située entre Wimereux et Ambleteuse, le bateau est « venu s’échouer » sur une pointe rocheuse et « s’est manifestement déchiré sur les rochers », a expliqué le préfet.
    Le parquet de Boulogne-sur-Mer a ouvert une enquête pour « aide à l’entrée et au séjour d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée, avec la circonstance aggravante de mise en danger de la vie d’autrui », a précisé à l’Agence France-Presse Patrick Leleu, procureur adjoint. Aucune interpellation n’avait eu lieu dimanche en milieu de matinée, a-t-il dit lors du point presse du préfet.
    Ce drame est survenu moins de deux semaines après le pire naufrage de l’année, qui avait fait douze morts le 3 septembre. Il porte à au moins quarante-six le nombre de décès dans de telles traversées depuis janvier, confirmant que 2024 est l’année la plus meurtrière depuis le début du phénomène des bateaux de fortune sur la Manche en 2018. « C’est horrible. C’est une nouvelle perte de vies », a réagi David Lammy, chef de la diplomatie britannique, auprès de la BBC. « Ces gens sont morts à cause de la France et de l’Angleterre qui refusent l’ouverture de voies de passage », a déploré sur X l’association d’aide aux migrants Utopia 56.
    « Les Etats français et britannique doivent repenser leur politique migratoire immédiatement », a réclamé sur le même réseau social L’Auberge des migrants, autre association d’aide aux exilés, qualifiant la Manche de « frontière meurtrière ».
    De nombreuses tentatives de traversée ont été effectuées ces derniers jours. En vingt-quatre heures, entre vendredi et samedi, « 200 naufragés ont été secourus », avait précisé samedi soir la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, en soulignant que « dix-huit tentatives de départs d’embarcations ont été suivies (…) sur l’ensemble de la journée » par le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage du cap Gris-Nez.
    A Ambleteuse, après le naufrage de la nuit, un second départ a eu lieu vers 7 h 30 dimanche, a rapporté à l’AFP Christine Leclair, bénévole dans une association locale. Les départs, « c’est tout le temps, hiver, jour, nuit, été, (…) dès que la mer est calme », a-t-elle souligné. Les drames se sont succédé depuis le début de l’été. Mi-juillet, six migrants sont morts en une semaine dans trois naufrages distincts : quatre le 12 juillet, une femme érythréenne le 17 puis un homme le 19. Depuis le début de l’année, plus de 22 000 migrants sont arrivés en Angleterre après avoir traversé la Manche en bateau, selon les autorités britanniques. Elu en juillet, le gouvernement travailliste de Keir Starmer a promis de s’attaquer à l’immigration illégale en augmentant le nombre d’expulsions de migrants et en luttant contre les passeurs.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#frontiere#manche#routemigratoire#migrationirreguliere#mortalite#sante

    • Tous les ouvriers spécialisés de nos médias ont repris ces éléments de langage, au sujet de ce nouveau drame. Comme si les autorités avaient eu besoin qu’une publicité significative lui soit faite. Parce qu’après tout, ça meurt quotidiennement, et on ne t’en parle pas autant.

      Tous les étés, une ou deux fois dans l’été, on te dit qu’il est dangereux de se baigner pendant tes vacances, parce qu’il y a des gens qui se noient. Et on te ressort le même reportage sur les vacanciers imprudents.

      En fait, on n’est pas en train de t’expliquer que c’est ennuyeux que des exilés se noient dans la Manche. On est en train de t’expliquer que si tu (toi le migrant qui lit le Monde et regarde la télé) tentes de traverser la Manche, tu vas mourir, et on ne fera rien pour que ça se passe mieux.

      Quand d’un coup, nos médias nous parlent de ce qu’ils ne veulent pas qu’on s’intéresse autrement que d’un point de vue fasciste, c’est qu’ils souhaitent finalement envoyer un message. Et le message est clair : ça va continuer, et c’est pas d’chance, on s’en contrefout.

  • Naufrages dans la Manche : « Il serait juste que les Britanniques s’engagent dans la gestion des flux migratoires »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/11/naufrages-dans-la-manche-il-serait-juste-que-les-britanniques-s-engagent-dan

    Naufrages dans la Manche : « Il serait juste que les Britanniques s’engagent dans la gestion des flux migratoires »
    Tribune Cyrille Schott,Préfet honoraire de région
    Mardi 3 septembre, douze personnes sont mortes noyées dans la Manche après le naufrage de leur embarcation de fortune, en cherchant à rallier l’Angleterre. L’émotion est forte. Les autorités accusent les passeurs. Les associations accusent les Etats. Et tout continue comme avant.Le Royaume-Uni n’a jamais appartenu à l’espace Schengen et, désormais, il ne fait plus partie de l’Union européenne (UE). La France est tenue de protéger les frontières extérieures de l’espace Schengen contre des flux migratoires venant de l’Angleterre… qui n’existent pas. Mais le gouvernement français empêche des migrants de quitter l’espace Schengen, ce qui ne fait pas partie de sa mission.
    Le Royaume-Uni a réussi à exporter sa frontière sur le territoire français, où nos 1 700 policiers et gendarmes déployés sur le littoral œuvrent comme gardes-frontières « supplétifs » de Sa Gracieuse Majesté, une qualification dont ils se passeraient d’autant plus que les médias britanniques ne cessent de vilipender leur travail.
    Une solution radicale serait de renvoyer les Britanniques à leurs responsabilités, en dénonçant les accords du Touquet (2003), et de leur laisser le soin de protéger leur frontière sur leur sol. Sans en arriver là, encore que l’idée se défende, il serait juste que les Britanniques s’engagent dans la gestion des flux migratoires autrement qu’en finançant des dispositifs consistant à ériger un « mur » sur le continent, constamment contourné. Après que les accès à leur île ont été verrouillés sur le port de Calais et aux entrées du tunnel de Sangatte, ils doivent faire face aux traversées de la Manche par les migrants.
    Partant de divers points du littoral, les 30 000 à 40 000 personnes arrivant annuellement par cette voie constituent une goutte d’eau dans la masse des 1,2 million de migrants accueillis en 2023 au Royaume-Uni. C’est l’accent mis sur ces entrées, à cause d’une frontière voulue fermée et de l’acharnement de certains médias, qui crée le problème. L’entrée du Royaume-Uni dans l’espace Schengen, à l’instar de la Suisse, réglerait la question.
    Lorsque j’étais préfet du Pas-de-Calais, j’ai eu à m’occuper du camp de Sangatte, prévu pour 200 personnes et qui avait fini par en héberger 1 700, toutes espérant réussir le passage par le port de Calais ou le tunnel de Sangatte. Ce camp, qu’une Croix-Rouge fatiguée gérait avec dévouement, tenait de la poudrière, que Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, décida de fermer en 2002. Le gouvernement britannique, sous pression constante des tabloïds et trop heureux de la décision, accueillit sans barguigner 1 400 occupants du camp, les 300 autres l’étant par la France.
    La question des flux n’était toutefois pas réglée. Nous avons alors, avec mes services et les forces de sécurité, inventé le plan « Ulysse » autour de plusieurs idées : ne plus laisser de migrants se fixer sur la côte, entre Calais et Sangatte, et les encourager à demander l’asile en France ; à défaut, les faire interpeller par les forces de sécurité avant qu’ils ne s’installent et reconduire chez eux, une minorité, ceux susceptibles de l’être compte tenu des conditions de sécurité dans leur pays d’origine ; éloigner les autres du Calaisis, en les transportant dans des autocars confortables, dotés de nourriture et de boisson, dans des centres de la Sonacotra, distants de centaines de kilomètres, avant d’examiner leur situation pour l’octroi éventuel de l’asile.
    Il fallait des effectifs suffisants, au moins trois unités de forces mobiles, pour contrôler le littoral ; des autocars et des interprètes pour l’éloignement du Calaisis ; et assez de places pour l’accueil. Tant que le ministre suivit le dossier, je reçus les moyens nécessaires. Après qu’il eut considéré l’affaire politiquement gérée, je me retrouvai seul face aux responsables à même d’octroyer ces moyens et je peinai à les obtenir. Néanmoins, et malgré les retours de personnes déplacées vers des centres d’accueil, pas plus de 100 à 150 migrants séjournaient dans le Calaisis à mon départ du département, en juillet 2004. Cela au prix d’un suivi très attentif et quotidien de la situation.
    Lorsqu’en 2016, le gouvernement a fait démonter ce qu’on a appelé « la jungle », entre 7 000 et 10 000 personnes s’y étaient établies dans des conditions indignes. Et, aujourd’hui, des milliers sont éparpillés le long de la côte.Si la France veut éviter la solution radicale et une tension majeure avec le Royaume-Uni, du moins pourrait-elle exiger de celui-ci qu’il s’implique dans l’examen de la situation des personnes désireuses de rejoindre son sol. Il faudrait alors ne pas laisser s’installer les migrants sur le littoral, et les conduire dans des centres d’accueil éloignés, en évitant de les regrouper en un seul endroit pour ne pas créer un point de fixation et d’attraction. Cela suppose des forces de sécurité en nombre suffisant et que la loi autorise ce transport d’autorité, un jugement de tribunal administratif l’empêchant actuellement, selon mes informations.
    Des équipes mixtes franco-britanniques se rendraient sur place pour analyser la situation des migrants au regard, notamment, du droit d’asile et des règles du regroupement familial. Le Royaume-Uni s’engagerait à recevoir les personnes remplissant les conditions de l’accueil. La France ferait de même. Celles à reconduire dans leur pays d’origine pourraient l’être dans le cadre d’un accord européen, d’autant que les problèmes sur le littoral concernent aussi nos voisins belges. Un tel accord n’impliquerait pas nécessairement Frontex, dont la mission est d’empêcher l’entrée illégale dans l’espace Schengen et non la sortie de celui-ci.
    Un budget franco-britannique pourrait financer cette politique commune, suivie régulièrement par une commission mixte associant délégués des gouvernements, parlementaires, élus locaux, voire associations, avec, à sa tête, deux responsables, l’un français et l’autre britannique. Un préfet missionné à cet effet pourrait veiller à la disponibilité et à la bonne direction de moyens suffisants en provenance de plusieurs ministères. Quoique imparfaite, cette solution pourrait permettre d’éviter l’ampleur des drames présents.
    Cyrille Schott, ancien conseiller au cabinet du président François Mitterrand, a occupé huit postes de préfet, de 1987 à 2009, dont celui du Pas-de-Calais, de 2001 à 2004. Il a dirigé l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (2014-2016) et appartient au bureau d’EuroDéfense-France.

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  • Deux nouveaux migrants disparus dans la Manche - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59722/deux-nouveaux-migrants-disparus-dans-la-manche

    Deux nouveaux migrants disparus dans la Manche
    Par La rédaction Publié le : 09/09/2024
    Deux migrants sont portés disparus dans la Manche après un incident en mer samedi. Ces exilés ont sauté à l’eau pour porter secours à une autre personne tombée dans la Manche, mais n’ont pas été retrouvés, contrairement à la première qui a pu être secourue par les forces françaises.
    Les drames dans la Manche se succèdent. Samedi 7 septembre, deux personnes se sont noyées dans cette zone maritime en tentant d’atteindre le Royaume-Uni. Elles ont disparu en mer alors qu’elles voulaient venir en aide à un migrant tombé dans l’eau.
    Retour sur les évènements. En début de matinée samedi, un exilé contacte le Cross (centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) Gris-Nez pour signaler « qu’une personne est tombée à l’eau précédemment », indique la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar) dans un communiqué.
    Les sauveteurs parviennent à localiser la personne, qui est « consciente », et la prennent en charge à bord de leur patrouilleur.
    « En parallèle, 57 personnes présentes à bord de l’embarcation demandent assistance » auprès des forces françaises, précise le communiqué. Une quinzaine d’exilés du même canot refuse en revanche « l’assistance proposée par les moyens français et poursuivent leur route sous une surveillance adaptée ». En clair, les autorités continuent d’observer à distance l’embarcation et se tiennent prêtes à intervenir en cas d’accident.
    En raison « des risques encourus par les migrants en cas d’actions contraignantes pour les obliger à embarquer sur les moyens de sauvetage de l’État (chute à la mer, choc thermique, trauma divers) », les sauveteurs n’interceptent jamais les migrants dans la Manche et ne les forcent pas à être secourus. L’opération se fait uniquement sur demande de personnes à bord du canot de migrants.
    Une fois l’opération de sauvetage terminée, des personnes secourues ont informé les secours « que deux personnes » étaient « tombées à mer » pour « venir en aide à la première personne tombée à l’eau ».Des recherches sont alors menées par des moyens maritimes, aéronautiques et terrestres « pour tenter de retrouver d’autres éventuelles personnes à la mer », mais « les deux autres personnes signalées comme potentiellement tombées à l’eau n’ont pas pu être relocalisées et récupérées », a résumé la Premar.
    Les opérations de recherche sont rapidement interrompues, et une enquête a été ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer.
    Quelques heures plus tard, en début d’après-midi, 65 exilés ont été secourus par les forces françaises après avoir demandé de l’aide. Ils ont ensuite été déposés au port de Dunkerque.Le même jour, d’autres départs ont été observés. Selon les données du Home office (équivalent du ministère de l’Intérieur), 357 personnes réparties dans six bateaux sont parvenues à atteindre les rives britanniques. Le lendemain aussi, deux embarcations, avec 55 personnes à bord, ont rejoint le Royaume-Uni.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#france#manche#routemigratoire#migrationirreguliere#sante#mortalite#dunkerque#boulognesurmer

  • La Manche, une frontière toujours aussi meurtrière pour les migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/06/la-manche-une-frontiere-toujours-aussi-meurtriere-pour-les-migrants_6305695_

    La Manche, une frontière toujours aussi meurtrière pour les migrants
    Par Service infographie
    Depuis le début de l’année, les naufrages et les drames se succèdent dans la Manche : cinq personnes, dont deux adolescents, mortes en janvier ; une petite fille noyée dans un canal alors que l’embarcation sur laquelle elle se trouvait remontait vers la mer, en mars ; cinq migrants morts après avoir essayé de traverser la Manche à bord d’une embarcation chargée de 112 personnes, en avril ; six personnes mortes dans trois accidents distincts, en juillet…
    Le 3 septembre, dix femmes et deux hommes, principalement érythréens, sont morts dans le naufrage de leur embarcation au large du cap Gris-Nez, portant à trente-sept le nombre de migrants ayant perdu la vie dans la traversée de la Manche depuis janvier. 2024 est ainsi devenue l’année la plus meurtrière depuis le début des traversées de ce bras de mer de 40 kilomètres à bord d’embarcations de fortune.
    Comme le montrent les statistiques collectées par l’Organisation internationale pour les migrations, dans le cadre du Projet migrants disparus, les drames de la migration ne sont pas nouveaux dans ce secteur.Depuis 2014, au moins 280 migrants sont morts ou ont disparu en tentant de rejoindre les côtes britanniques depuis l’Europe continentale, et notamment depuis Calais. Un pic des morts avait été atteint en 2019, année précédant le Brexit, les passeurs faisant croire aux migrants qu’il serait impossible d’arriver au Royaume-Uni après sa sortie de l’Union européenne (UE), prévue le 31 janvier 2020.
    Initialement, les décès étaient principalement imputables à des accidents : migrants tombés des camions dans lesquels ils cherchaient à se dissimuler ou encore percutés par des voitures sur la voie rapide menant au port des ferrys (d’où partent pour l’Angleterre au moins cinquante bateaux par jour, soit un transit quotidien de 5 000 à 6 000 camions) ou pour accéder au tunnel sous la Manche (vaste espace de 650 hectares, difficile à contrôler).
    Le verrouillage croissant mis en place par les autorités françaises et britanniques pour empêcher l’accès à ces deux sites frontaliers a eu pour effet de dissuader les tentatives d’intrusion, passées de plus de 15 000 en 2016 à 127 en 2023.
    Mais il a aussi poussé les exilés à tenter de plus en plus la traversée par voie maritime, à bord de petites embarcations : près de 136 000 personnes ont traversé la Manche sur des small boats à partir de la France, depuis que le Royaume-Uni a commencé à comptabiliser ces arrivées, en 2018.Des traversées particulièrement périlleuses qui, comme l’a rappelé le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, à la suite du naufrage du 3 septembre, se déroulent dans l’une des zones maritimes « les plus fréquentées au monde, avec plus de 600 navires de commerce » par jour, « particulièrement dangereux y compris quand la mer semble belle » et où les conditions météorologiques sont d’ailleurs « souvent difficiles ».
    La géographie des morts aux frontières a donc changé, se déplaçant en mer. Avant le naufrage du 3 septembre, l’accident le plus meurtrier s’était produit le 24 novembre 2021 : au moins vingt-sept migrants avaient péri dans le chavirement de leur embarcation, après de nombreux appels à l’aide ignorés par les secours français, qui n’étaient pas intervenus, attendant que le bateau passe dans les eaux britanniques.
    Entre Londres et Paris, la question migratoire reste sensible, particulièrement depuis la sortie du Royaume-Uni de l’UE. En déplacement à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), le 3 septembre, Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur démissionnaire, a fustigé l’attrait pour le Royaume-Uni, « où on peut travailler sans des papiers et où on a peu de chance d’être expulsé » et réclamé un traité migratoire entre Londres et l’UE pour freiner les départs clandestins. Depuis le protocole de Sangatte de 1991, qui a mis en place les prémices d’une politique d’externalisation de la frontière britannique, et les accords du Touquet de 2003 et de Sandhurst de 2018, qui ont créé des bureaux de contrôles conjoints, la coopération entre Paris et Londres se concentre sur le volet sécuritaire, avec le transfert d’argent britannique à la France pour renforcer les contrôles à Calais. Conclu en novembre 2022, le dernier accord prévoit une augmentation de 40 % des agents français patrouillant la côte de la Manche en échange de près de 72 millions d’euros. Des travaux supplémentaires sont aussi en cours, financés par Londres, pour empêcher l’accès en amont du port de Calais et du tunnel dans une zone déjà largement verrouillée. Une politique qui n’a, jusqu’à présent, pas arrêté les morts à cette frontière.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#routemigratoire#mortalite#migrationirreguliere#externalisation#frontiere#sante#manche

  • Manche : Darmanin réclame un nouveau traité migratoire avec Londres, mais pourquoi ces partenariats sont-ils inefficaces ? - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59618/manche--darmanin-reclame-un-nouveau-traite-migratoire-avec-londres-mai

    Manche : Darmanin réclame un nouveau traité migratoire avec Londres, mais pourquoi ces partenariats sont-ils inefficaces ?
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 04/09/2024
    Pour la 4e fois depuis 2021, Paris réclame un nouveau traité migratoire pour mettre fin aux traversées clandestines des « small boats ». Gérald Darmanin qui s’est rendu à Boulogne-sur-Mer après le terrible naufrage de mardi, tente depuis son arrivée au gouvernement en 2020 de trouver une solution pour contrer les passeurs et dissuader les migrants de traverser la Manche. En vain.
    Il est arrivé en urgence dans la soirée du mardi 3 septembre à Boulogne-sur-Mer. Le ministre français de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin est venu apporter son soutien aux services de secours français après le terrible naufrage le matin même qui a fait 12 morts, en majorité des personnes de nationalité érythréenne. Face au lourd bilan des victimes qui tentaient toutes de rejoindre les côtes anglaises, le chef de la place Beauvau a appelé dans la soirée à la signature d’un nouveau traité migratoire avec Londres. Avec, comme toujours la même finalité : mettre fin à ces départs clandestins.
    Ce n’est pas la première fois que la France et son voisin britannique signent des partenariats sur l’épineux sujet migratoire. En mars 2023, un accord prévoyant le versement par les Britanniques à la France de plus de 500 millions d’euros sur quatre ans a été conclu entre les deux pays. L’enveloppe doit servir à stopper les départs en mer en militarisant davantage la frontière maritime, dans la région de Calais, notamment.
    Des centaines d’agents de police supplémentaires ont ainsi été déployés sur les plages françaises et davantage de drones ont été fournis pour aider les forces terrestres. L’accord prévoit aussi l’installation et l’utilisation d’équipements de surveillance de haute technologie (jumelles, caméras thermiques...).
    Mais, en dépit de ces forces en présence sur les plages françaises, la politique franco-britannique de dissuasion fonctionne peu, a reconnu Gérald Darmanin à mots feutrés, hier soir. Non seulement l’année 2024 est la plus meurtrière en ce qui concerne les décès en mer depuis l’apparition des « small boats », mais les départs ne cessent pas : depuis le début de l’année, 21 400 migrants ont atteint les côtes britanniques, selon le Home office. Un chiffre légèrement en hausse comparé à celui de 2023, sur la même période (21 000).
    « Ce ne sont pas les dizaines de millions d’euros que nous négocions chaque année avec nos amis britanniques et qui ne payent qu’un tiers de ce que nous dépensons, nous », qui feront cesser les départs clandestins, a notamment lâché Gérald Darmanin. Le ministre démissionnaire admet même que retenir des gens contre leur gré sur le sol français est mission impossible. « Moins de 5% (des personnes qui veulent aller en Grande-Bretagne) demandent l’asile en France », a-t-il ajouté. « Ce que ces personnes veulent, c’est partir (…) Elle vont souvent rejoindre leur famille (…) et rien ne peut résister à ce désir de vivre avec sa famille ».
    Le ministre français explique surtout le succès des traversées de la Manche suite à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). « Les (migrants) tentent beaucoup d’aller en Grande-Bretagne parce qu’ils savent qu’ils sont sans doute non-expulsables du territoire britannique », a-t-il encore expliqué, hier, devant les caméras. Et c’est en partie vrai : le « Règlement Dublin » qui régit les expulsions de migrants entre les pays de l’UE ne s’applique pas outre Manche. On ne peut pas, en effet, renvoyer un migrant qui arrive au Royaume-Uni vers la France ou vers l’UE. « Il n’y a pas de politique d’immigration commune avec le reste de l’Union européenne (…) », a répété Gérald Darmanin.
    Quelle solution donc pour empêcher les gens d’entreprendre des traversées meurtrières ? Pour le gouvernement français, la réponse est évidente : elle est européenne et pas française. « Nous voulons négocier, et c’est ce qui a été demandé par le président de la République à Boris Johnson il y a plus de deux ans : un traité migratoire européen », a insisté Gérald Darmanin face aux médias présents. « Le nouveau gouvernement britannique (de Keir Starmer, travailliste) a évoqué un ’reset’ avec l’UE (...) », a ajouté le ministre français qui l’attend avec impatience. Car si rien ne change, « nous n’arrêtons pas, malgré tous les efforts que font les policiers et les gendarmes », les traversées, a-t-il conclu.
    Pour d’autres, comme l’élu local et maire de Portel Olivier Barbarin - cette petite commune collée à Boulogne où les corps des victimes ont été ramenés après le naufrage - la solution réside dans l’instauration de « voies légales » de passage dans la Manche. Martial Beyaert, le maire de Grande-Synthe, ville de départ de migrants propose lui, de « déplacer les services administratifs du Royaume-Uni » dans le nord de la France « pour qu’ils viennent traiter les demandes d’asile sur le sol français ». Côté ONG, mêmes arguments. On insiste depuis des années sur des voies de passages sûres et la création de lieux d’accueil. « La politique actuelle est complètement inefficace (....) et conduit à des incidents et à des drames (...) à répétition », s’indigne Charlotte Kwantes, de l’association d’aide aux migrants Utopia 56. Même son de cloche, outre-Manche. Le chef de l’association britannique Refugee Council, Enver Solomon, a appelé à « améliorer les accès légaux pour ceux qui cherchent à se mettre en sécurité », arrivant notamment d’Afghanistan, Syrie ou du Soudan.
    Le sujet des traversées de migrants dans la Manche a toujours été un thème de discorde au sein même du Royaume-Uni, où les conservateurs restés longtemps au pouvoir avant l’arrivée de Keir Starmer cet été, ont toujours été pressés d’agir davantage.
    Ainsi, depuis des années, des partenariats franco-britanniques ont été signés, des rencontres diplomatiques ont été organisées. Mais sans impact sur les traversées. En novembre 2022, un accord avait déjà été signé entre les deux pays. Une enveloppe de 72,2 millions d’euros avait été négocié pour couvrir les années 2022-2023. En contrepartie, Paris s’engageait à augmenter ses forces de sécurité de 100 policiers et gendarmes supplémentaires sur les plages d’où partent les migrants.
    En 2021, les ministres britannique et français de l’Intérieur, à l’époque Priti Patel et Gérald Darmanin, s’étaient entretenus pour convenir d’une nouvelle batterie de mesures destinées à lutter contre l’immigration illégale dans la Manche. À cette époque, une enveloppe de 63 millions avait été versée par Londres à Paris. Gérald Darmanin avait également sollicité l’aide de Frontex, l’agence européenne des garde-frontières de l’UE, pour qu’elle intervienne dans la Manche. Cette dernière a cependant déclaré à InfoMigrants à l’été 2021 que sa contribution dans le nord de la France serait limitée au déploiement d’avions de surveillance de septembre à fin octobre 2021.
    En novembre 2020, un accord avait permis un doublement des effectifs des patrouilles françaises « appuyées de drones et de radars permettant de repérer ceux qui tentent la traversée ». Sous le mandat de Boris Johnson, des mesures pour le moins farfelues avaient même été évoquées. Ainsi, en août 2020, Londres, visiblement prêt à tout pour stopper les arrivées, avait demandé à un ancien de la Royal Marine, Dan O’Mahoney de réfléchir à une solution qui rendrait la Manche « impraticable ». Ce dernier avait dévoilé au Sunday Telegraph une des méthodes qu’il envisageait de déployer pour mener à bien sa mission : l’utilisation de filets de pêche pour empêcher les canots de migrants de rejoindre les côtes de Douvres, en bloquant les hélices et ainsi immobiliser les embarcations. L’idée n’a pas fait d’émules.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#traversee#manche#politiquemigratoire#partenariatmigratoire#droit#sante

  • Au moins 20 644 traversées de migrants dans la Manche depuis janvier 2024
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/09/04/au-moins-20-644-traversees-de-migrants-dans-la-manche-depuis-janvier-2024_63

    Au moins 20 644 traversées de migrants dans la Manche depuis janvier 2024
    Par Pierre Breteau
    Au moins douze personnes, dont dix femmes, se sont noyées, mardi 3 septembre, et cinquante et une ont été secourues à quelques kilomètres des côtes de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), alors qu’elles tentaient de traverser la Manche. Deux personnes sont toujours portées disparues. C’est le bilan le plus lourd enregistré dans la région depuis le naufrage du 24 novembre 2021, qui avait fait 21 morts.
    Ces victimes s’ajoutent à la liste de ceux qui ont déjà perdu la vie en tentant de franchir la Manche. Selon les données du Home Office, le ministère de l’intérieur britannique, au moins 20 644 personnes ont déjà effectué la traversée en 2024 pour rejoindre le Royaume-Uni en partant de la France à bord de petits bateaux (small boats, en anglais). En 2023, ils avaient été 29 393 à faire le voyage. En 2022, année record, 45 755 personnes avaient tenté leur chance, malgré les périls encourus dans le Pas-de-Calais. Un pic avait été observé lors de la semaine du 29 août au 4 septembre, avec 3 721 migrants appréhendés. Ces pics correspondent généralement à des périodes présentant les conditions météorologiques optimales pour la saison, mais les franchissements sont désormais entrepris toute l’année, y compris durant les mois les plus froids.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#traversee#manche#mortalite#sante

  • Naufrage dans la Manche : au moins douze morts près de Boulogne-sur-Mer, Gérald Darmanin réclame un « traité migratoire » entre Londres et l’UE
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/09/03/traversees-de-la-manche-plusieurs-morts-a-la-suite-du-naufrage-d-une-embarca

    Naufrage dans la Manche : au moins douze morts près de Boulogne-sur-Mer, Gérald Darmanin réclame un « traité migratoire » entre Londres et l’UE
    Le Monde avec AFP
    Il s’agit du pire naufrage dans la Manche depuis le début de l’année 2024. Selon le dernier bilan provisoire, douze personnes sont mortes, deux sont portées disparues et plusieurs autres se sont blessées, mardi 3 septembre, dans le naufrage d’une embarcation de migrants près de Boulogne-sur-Mer, a fait savoir le ministre de l’intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin.« Tous les services de l’Etat sont mobilisés pour retrouver les disparus et prendre en charge les victimes », a-t-il écrit sur X, faisant savoir qu’il se rendrait sur place, « auprès des élus et des secours ». Depuis Boulogne-sur-Mer, Gérald Darmanin a appelé en début de soirée à « rétablir une relation migratoire classique avec notre ami et voisin » britannique, par « un traité migratoire entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne ».
    Estimant que les victimes sont « sans doute des personnes de la Corne de l’Afrique », le ministre de l’intérieur démissionnaire a déclaré que ceux qui tentent la traversée de la Manche le font pour « rejoindre une famille, pour y travailler parfois dans des conditions qui ne sont pas acceptables en France ». Ces gens « veulent partir en Grande-Bretagne, et ce ne sont pas les dizaines de millions d’euros que nous négocions chaque année avec nos amis britanniques et qui ne payent qu’un tiers de ce que nous dépensons, nous », qui feront cesser les départs clandestins, a-t-il poursuivi.
    Mardi après-midi, la préfecture maritime de la Manche a déclaré avoir pris en charge 65 naufragés, dont 12 ont été déclarés morts en mer. Plusieurs autres, dans un état grave, ont été hospitalisés. Un peu plus tôt, elle avait annoncé qu’au moins dix personnes étaient mortes lors de cette tentative de traversée de la Manche, après que leur embarcation clandestine s’est disloquée au large du cap Gris Nez, précisant qu’il s’agissait d’un bilan « provisoire ». Dix personnes récupérées par les secours au large de Wimereux (Pas-de-Calais) sont en « urgence absolue », a précisé la préfecture auprès de l’agence Reuters.
    Un navire affrété par l’Etat, le Minck, avait repéré l’embarcation en difficulté – qui comptait plus de soixante personnes à son bord –, se portant à son secours dès que celle-ci s’est disloquée, a expliqué le lieutenant de vaisseau Etienne Baggio à l’Agence France-Presse (AFP). Outre le Minck, des hélicoptères des pompiers et de la marine, deux bateaux de pêcheurs et des navires militaires sont mobilisés pour l’opération, toujours en cours. Les recherches se poursuivent, tandis que les bateaux ayant pris en charge des victimes sont en train de les ramener à Boulogne-sur-Mer.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Dans la Manche, les techniques agressives de la police pour empêcher les traversées de migrants
    La ministre de l’intérieur britannique, Yvette Cooper, a qualifié, mardi, la mort de ces migrants « d’affreuse et profondément tragique ». « Les gangs à l’origine de ce trafic effroyable et sans scrupules de vies humaines entassent de plus en plus de personnes sur des canots pneumatiques de moins en moins en état de naviguer, et les envoient dans la Manche même par très mauvais temps », a-t-elle déclaré dans un communiqué. Avant d’ajouter : « Rien ne les intéresse à part les profits qu’ils en tirent. »
    Avec le naufrage de mardi, au moins 37 personnes ont perdu la vie dans ces traversées depuis janvier 2024, ce qui en fait l’année la plus meurtrière depuis le début du phénomène des bateaux de fortune sur la Manche. En 2021, 30 migrants avaient péri dans la Manche dont 27 dans un même naufrage, au mois de novembre.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Migration : les traversées de la Manche en hausse
    Selon les autorités britanniques, les traversées illégales de la Manche vers le Royaume-Uni ont atteint un nombre sans précédent au premier semestre 2024, recensant depuis janvier 21 615 migrants arrivés sur leur sol par ce moyen. En tout, près de 136 000 personnes ont traversé la Manche au départ de la France sur ces radeaux de fortunes, depuis que le Royaume-Uni a commencé à comptabiliser ces arrivées en 2018. Le phénomène s’est développé en réponse au verrouillage croissant du tunnel sous la Manche et du port de Calais pour enrayer les intrusions de migrants.
    Les drames se sont notamment succédé depuis le début de l’été, alors que les traversées sur des bateaux de fortune ont été plus nombreuses, et les embarcations, toujours plus chargées. Entre le 12 et le 19 juillet, six migrants sont morts dans trois naufrages distincts, les embarcations étant surchargées : quatre le 12 juillet, une femme érythréenne le 17 juillet, puis un homme le 19. A la fin de juillet, une jeune femme de 21 ans est morte écrasée sous le poids d’autres passagers d’un canot surchargé, et deux autres migrants sont morts dans un naufrage le 11 août, au large de Calais.
    Charlotte Kwantes, de l’association d’aide aux migrants Utopia 56, a dénoncé auprès de l’AFP une politique de « répression policière » sur le littoral français « complètement inefficace (…), qui conduit à des incidents et à des drames (…) à répétition », ajoutant : « Cela fait deux mois et demi qu’il y a quasiment toutes les semaines des morts dans la Manche. » Le directeur général de l’association britannique Refugee Council, Enver Solomon, a appelé à « améliorer les accès légaux pour ceux qui cherchent à se mettre en sécurité », arrivant notamment d’Afghanistan, de Syrie ou du Soudan. « Le renforcement des mesures de sécurité sur le littoral français a entraîné des traversées de plus en plus périlleuses, depuis des points de départ plus dangereux, dans des embarcations toujours plus fragiles et surchargées », a-t-il déploré. Arrivé au pouvoir au début de juillet, le nouveau premier ministre britannique, Keir Starmer, a annoncé vouloir accélérer le traitement des dossiers de demandeurs d’asile tout en durcissant la lutte contre les passeurs, afin de « renforcer » les frontières.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#manche#routemigratoire#mortalite#humanitaire#politiquemigratoire#mortalite#sante

  • Manche : 12 morts et deux disparus dans un naufrage au large de Boulogne-sur-Mer - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59585/manche--12-morts-et-deux-disparus-dans-un-naufrage-au-large-de-boulogn

    Manche : 12 morts et deux disparus dans un naufrage au large de Boulogne-sur-Mer
    Par La rédaction Publié le : 03/09/2024
    Selon le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin, 12 migrants sont morts mardi dans le naufrage de leur embarcation dans la Manche. Deux autres sont portés disparus. Plusieurs autres exilés sont en état d’urgence absolue. Une vaste opération de sauvetage est encore en cours au port du Portel, près de Boulogne-sur-Mer, pour tenter de retrouver d’éventuels rescapés.
    Douze migrants sont morts mardi 3 septembre dans la Manche au large du Portel, près de Boulogne-sur-Mer, dans le nord de la France, a déclaré sur X le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, qui se rend sur place. Deux autres sont portés disparus.
    L’embarcation, composée d’une soixantaine de personnes sans gilets de sauvetage, s’est disloquée quelques heures après leur départ de la plage d’Ambleteuse, à une dizaine de kilomètres au nord de Boulogne-sur-Mer. Des mineurs font partie des victimes.
    Dès 11h30, un très large dispositif de secours a été déployé dans le secteur : des plongeurs, des camions de pompiers et du Samu, des véhicules de police. Un poste médical avancé a aussi été installé pour la prise en charge des victimes, ont constaté des journalistes de l’AFP, qui ont vu plusieurs sacs mortuaires.
    La préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord a indiqué avoir pris en charge 65 naufragés, dont 12 ont été déclarés décédés en mer, et plusieurs autres hospitalisés dans un état grave à terre.
    Un navire affrété par la France, le Minck, avait repéré l’embarcation en détresse et s’est porté à son secours dès qu’elle s’est disloquée, a indiqué le lieutenant de Vaisseau Étienne Baggio à l’AFP.
    « C’est un drame épouvantable, nous sommes tous dans la douleur et le deuil », a déclaré à InfoMigrants le maire du Portel, Olivier Barbarin. « On peut espérer que des accords soient trouvés pour permettre des voies légales de migration ».Charlotte Kwantes, de l’association d’aide aux migrants Utopia 56, a quant à elle dénoncé auprès de l’AFP une politique de répression policière sur le littoral français « complètement inefficace (....) qui conduit à des incidents et à des drames (...) à répétition ». « Ça fait deux mois et demi qu’il y a quasiment toutes les semaines des morts dans la Manche ».
    Les drames se sont succédés depuis le début de l’été, lorsque les traversées de la Manche sur des bateaux de fortune se font particulièrement nombreuses, sur des embarcations toujours plus chargées.
    Entre le 12 et le 19 juillet, six migrants sont morts dans trois naufrages distincts : quatre le 12 juillet, une femme érythréenne le 17, puis un homme le 19.Fin juillet, une jeune femme de 21 ans est morte écrasée sous le poids d’autres passagers d’un canot surchargé et deux autres migrants sont décédés dans un naufrage le 11 août, au large de Calais. L’année 2024 est la plus meurtrière dans cette zone maritime. Avec ce naufrage, au moins 37 personnes sont mortes dans la Manche en tentant de rallier l’Angleterre depuis janvier 2024, contre 12 en 2023. Le précédent record remonte à 2021 lorsque 27 migrants, d’une même embarcation, avaient péri en mer.

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  • Nord de la France : 33 migrants, en partance vers l’Angleterre, piégés par la marée - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59507/nord-de-la-france--33-migrants-en-partance-vers-langleterre-pieges-par

    Nord de la France : 33 migrants, en partance vers l’Angleterre, piégés par la marée
    Par La rédaction Publié le : 30/08/2024
    Trente-trois migrants qui tentaient de monter dans un canot pour traverser la Manche près du Touquet ont été piégés par la marée vendredi matin. Les exilés n’ont pas pu monter dans l’embarcation, déjà surchargée à son arrivée sur la plage.
    La scène aurait pu virer au drame. Vendredi 30 août vers 7h du matin, 33 migrants, originaires du Soudan, d’Irak et de Syrie, ont failli rester bloqués dans l’eau. Les exilés, qui attendaient leur « taxi boat » sur la plage de Stella, près du Touquet (dans le nord de la France), se sont retrouvés piégés par la marée au moment de monter dans l’embarcation.
    Ils n’ont pas pu prendre place dans le canot, arrivé déjà surchargé sur la plage, indique le quotidien local Les Échos du Touquet.
    Les gendarmes affectés à la lutte contre l’immigration clandestine (LIC) sont intervenus pour secourir les naufragés, avant la venue d’une quinzaine de pompiers. Ces derniers ont aussi effectué des recherches dans la zone pour s’assurer qu’aucune personne ne soit en danger au large. Le phénomène des « taxi boats » est en pleine expansion ces dernières années dans le nord de la France. Pour tromper la vigilance des policiers déployés en nombre le long du littoral, les passeurs font partir les bateaux pneumatiques plus au sud, avec quelques personnes seulement à bord. Ils mettent dans un premier temps le cap au nord, vers les plages plus proches de Calais, où se cachent les passagers ayant payé pour la traversée. Ceux-ci se jettent alors à l’eau pour embarquer. Selon le droit maritime, les policiers ne peuvent pas interpeller les embarcations déjà en mer.
    Cette méthode peut mettre en danger les exilés, qui attendent les embarcations dans l’eau, parfois jusqu’au torse. Ils risquent « la noyade, l’hypothermie ou l’enlisement dans les vasières », avait alerté l’été dernier la préfecture du Pas-de-Calais. Si les autorités françaises enregistrent davantage de tentatives de départs près du Touquet ces dernières années, les exilés restent plus nombreux à essayer de rejoindre le Royaume-Uni depuis les plages du nord. Jeudi, les forces françaises ont procédé au sauvetage de 77 migrants au large de Dunkerque, signale la préfecture de la Manche et de la mer du Nord (Premar) dans un communiqué. À son arrivée sur zone, l’équipage d’un patrouilleur de la Marine nationale « constate que l’embarcation est en train de se disloquer et que les personnes présentes à bord de l’embarcation demandent une assistance d’urgence », précise le document. « Les personnes secourues ont ensuite été déposées à quai à Calais (62) et été prises en charge par les secours terrestres et la police aux frontières ».Alors qu’aucune traversée n’a été enregistrée pendant sept jours en raison des mauvaises conditions météorologiques, les tentatives ont repris en début de semaine. Ainsi, mardi et mercredi, plus de 1 100 migrants sont parvenus à atteindre l’Angleterre via la Manche. Et au total depuis janvier, ils sont plus de 20 000 à être arrivés sur le sol britannique, soit une hausse de 18% par rapport à la même période l’an dernier

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  • Plus de 1 100 migrants traversent la Manche en deux jours - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59487/plus-de-1-100-migrants-traversent-la-manche-en-deux-jours

    Plus de 1 100 migrants traversent la Manche en deux jours
    Par La rédaction Publié le : 29/08/2024
    Mardi et mercredi, 1 139 migrants sont parvenus à atteindre les côtes britanniques en traversant la Manche, après une semaine d’accalmie. En raison de vents violents, les exilés n’ont pas tenté pendant plusieurs jours la dangereuse traversée. Au total depuis janvier, plus de 20 000 personnes ont rejoint l’Angleterre.
    Après une semaine d’accalmie, les traversées de la Manche ont repris à un rythme important ces dernières heures. En seulement deux jours, 1 139 migrants ont atteint les rives britanniques après avoir quitté les côtes françaises, selon les chiffres du Home Office (équivalent du ministère de l’Intérieur).
    Mardi 27 août, ce sont 525 exilés, sur huit canots, qui ont été pris en charge en mer par les forces anglaises et déposés à Douvres. Le lendemain, mercredi, 614 autres personnes, réparties sur 10 bateaux, ont été secourues dans la Manche par la Border Force et ramenées sur le sol britannique.
    Ce nombre élevé des départs s’explique par l’amélioration des conditions météorologiques. Pendant une semaine, aucune embarcation n’a pris la mer depuis les côtes françaises, en raison de vents violents pouvant faire dériver et tanguer les canots surchargés et souvent précaires.Les humanitaires s’attendaient d’ailleurs à une recrudescence des tentatives de traversées. « Depuis hier soir [lundi 26 août, ndlr], la météo dans la Manche s’est calmée. Plus de 1 000 personnes sont présentes sur le littoral. Faute de voies de passages sûres, elles vont risquer leur vie à bord d’embarcation gonflables surchargées, espérant rejoindre l’Angleterre », avait prédit Utopia 56 sur le réseau social X.
    D’autres migrants ont aussi essayé d’atteindre le Royaume-Uni mais en partant de plus bas. Dans la nuit de lundi à mardi, les autorités françaises ont interpellé dans la région de Dieppe (à près de 200 km au sud de Calais) 58 personnes, dont neuf mineurs.
    Depuis plusieurs mois, les départs d’embarcations se font de plus en plus loin des côtes anglaises. « Si avant, les migrants mettaient six ou huit heures pour aller de Calais à Douvres, désormais ils partent de Berck, du Touquet... [dans la Somme, ndlr] Ils doivent donc doubler voire tripler ce temps de trajet en mer », s’était inquiétée Salomé Bahri de l’association Utopia 56, auprès d’InfoMigrants.
    En 2021, pour la première fois, une embarcation avait fait naufrage et avait été secourue au large des plages de Quend. Un événement resté très rare.
    Mais désormais, la pression exercée par les forces de l’ordre pousse les exilés à chercher d’autres voies de passage, notamment dans la Somme. Le 14 août, 66 migrants ont été interpellés à Quend, à près de 100 km de Calais. Le groupe se dirigeait vers les plages pour une traversée, selon France Bleu, quand les exilés ont été interceptés par les militaires de l’opération Poséidon, des réservistes spécialisés dans la lutte contre l’immigration clandestine.
    Le 4 juin 2024, 31 migrants ont été arrêtés sur une plage de Cayeux-sur-Mer, en Baie de Somme, alors qu’ils tentaient de mettre un bateau à l’eau à destination des côtes anglaises. Un peu plus tôt, un autre groupe de 42 personnes a été découvert à l’intérieur d’un fourgon sur une route départementale, toujours en Baie de Somme.
    De cette région jusqu’au littoral de Dunkerque, des milliers de migrants continuent, malgré les effectifs policiers déployés à cet endroit, à prendre la mer pour l’Angleterre. Depuis le début de l’année, plus de 20 000 personnes ont traversé la Manche depuis les côtes françaises, soit une hausse de 18% par rapport à la même période l’an dernier. Les naufrages sont également nombreux. Au moins 25 exilés sont morts en tentant d’atteindre l’Angleterre depuis janvier, contre 12 en 2023. Pour l’instant, l’année 2021 reste la plus meurtrière avec 27 décès dans la zone.

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    Traversée de la Manche : une soixantaine de migrants interceptés vers Dieppe, à plus de 100 km des côtes anglaises
    Par La rédaction Publié le : 28/08/2024
    Cinquante-huit migrants dont neuf mineurs ont été interpellés en Seine-Maritime, dans la région de Dieppe, à plus de 130 km des côtes anglaises, dans la nuit de lundi à mardi. Les tentatives de traversées de la Manche se décalent toujours plus au sud pour éviter les contrôles de police déployés en nombre sur le littoral calaisien.
    Cinquante-huit migrants, dont neuf mineurs, ont été « repérés et pris en charge » par les forces de l’ordre en Seine-Maritime dans la nuit de lundi 26 au mardi 27 août, au cours de trois interventions, peut-on lire dans un communiqué de la préfecture.
    Un premier groupe de 29 migrants a été retrouvé dans un camion au terme d’une « opération de patrouille et de surveillance menée par les forces de l’ordre » sur le territoire de la commune de Grèges, près de Dieppe, ville balnéaire bordant la Manche. « Vers 3h du matin, on m’a réveillé et demandé si j’avais une salle » pour les loger, a expliqué à l’AFP le maire de Grèges, Bertrand Arent. L’édile a fourni de « l’eau et des biscuits » aux exilés de nationalité afghane, érythréenne et irakienne.
    « Ils ont été retrouvés dans un gros camion qui avait un frigo mais qui n’était pas un camion frigorifique », a précisé le maire, démentant des informations données par la presse locale.Au cours de la même nuit, « cinq autres migrants (dont deux mineurs) ont été identifiés à Dieppe », a encore indiqué la préfecture de Seine-Maritime. L’un d’eux a été placé en garde à vue sur décision du parquet de Dieppe, a-t-elle précisé.
    Mardi, dans la matinée, « aux alentours de 10h30 », un dernier groupe de 24 migrants (dont cinq enfants) a également été repéré par la gendarmerie nationale à Longroy, en limite du département de la Somme", a ajouté la préfecture. Des patrouilles locales « (vont) être renforcées ».
    En mai, 66 migrants, dont des femmes et des enfants, qui tentaient de traverser la Manche sur une embarcation, avaient déjà été secourus et amenés à Dieppe.
    Dieppe se trouve à plus de 130 km des côtes anglaises (contre 30 km depuis Calais) : les départs en mer des migrants se décalent donc de plus en plus au sud. Le but : contourner les patrouilles de police, déployées en nombre le long du littoral nord.Mais ces tentatives de traversée sont risquées - et jusque là plutôt rares - car la région de Dieppe est bordée de falaises, compliquant les mises à l’eau des canots. Certains exilés tentent donc de rallier l’Angleterre en se cachant dans des ferrys. « (Partir d’aussi loin), ce n’est pas le plus près, évidemment », avait reconnu Marc Véran, préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, lors d’une conférence de presse en 2023. « C’est plus difficile d’atteindre la Grande-Bretagne. Les migrants essayent donc de monter dans des ferrys », à bord de camions depuis des villes comme Dieppe ou Ouistreham.

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