• Kofi Annan’s Unaccountable Legacy | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/news/daily-comment/kofi-annans-unaccountable-legacy

    But, in reality, one of the four cables Annan listed consisted of an alarmingly specific report of preparations for the genocide, sent by his force commander in Kigali, the Canadian General Romeo Dallaire, in January of 1994. Dallaire had heard from a trusted informant on the payroll of Rwanda’s ruling party, who described plans to “provoke a civil war,” and to kill Belgian peacekeepers in order to scuttle the U.N. mission. The informant himself said he was involved in drawing up lists of Tutsis in Kigali, and Dallaire wrote, “He suspects it is for their extermination. Example he gave was that in twenty minutes his personnel could kill up to a thousand Tutsis.” Dallaire asked for permission to act on this information by raiding and seizing illegal arms caches. Annan’s office replied at once, in a cable under his name, and signed by his deputy, telling Dallaire not to act but, rather, to follow diplomatic protocol and share his information with Rwanda’s President—the head of the party that Dallaire wanted to act against. Three months later, in April of 1994, everything that Dallaire described in his warning took place, and in the course of a hundred days around a million Tutsis were massacred.

    Avec une réaction publique d’Alex Robin sur FB que je réprcute ici :

    Gourevitch est connu pour être un intime de Albright ( étant de la famille de Rubin) et de Kagame, ce qui fait qu’il répercute la version de ce dernier. Mais la validité du fax de Dallaire dont il fait état dans cet article a été mise en doute au TPIR parce qu’il s’est avéré que l’informateur travaillait pour le FPR. Et ce que ne dit pas Gourevitch est que le FPR trafiquait aussi beaucoup d’armes de son côté, du coup une intervention de désarmement ne pouvait pas se faire seulement contre un camp, et c’est probablement ce qui faisait hésiter Annan car la MNIUAR était déjà accusée d’être pro-FPR sur place, notamment du fait qu’elle avait fermé les yeux en arrivant, sur un massacre d’élus hutu perpétré par le FPR en novembre 93, ce que Dallaire reconnaîtra plus tard au TPIR ( comme cela est précisé dans l’ouvrage d’André Guichaoua : "Rwanda de la guerre au génocide"). Le fax dont fait état Gourevitch n’a pas été retenu comme un élément de preuve de préparation du génocide, car venant d’un homme pas fiable, et surtout parce que dans la réalité l’assassinat de l’ex président Habyarimana a été déterminant dans la situation qui favorisera le déclenchement du génocide ( même si ce n’est pas le seul élément). Et cet attentat il apparaît de plus en plus clairement qu’il a été commandité par ...Kagamé...Pour recouper ce qui s’est dit au TPIR sur le fax de Dallaire dont parle Gourevitch, on peut lire ce qu’en dit le chef des enquêteurs de la MINUAR sous les ordres de Dallaire à l’époque : Amadou Dème, in "Rwanda 1994 et l’échec des Nationes Unies" ( Le nègre éditeur) : "En janvier 94 un certain “Jean Pierre” de fait Abukar Turatsinze, qui était en relation avec Twagiramungu (opposant hutu à Habyarimana), nous contacta, comme quoi il faisait de la formation militaire de haut niveau pour Ngirumpatse le secrétaire général du MRND et qu’il avait des infos importantes à nous confier, en échange d’une aide pour lui et sa famille pour une installation à l’étranger. Pris en charge par Luc Marchal, Frank Clays et moi même, à la demande de Dallaire qui prenait ça très au sérieux, nous l’avons auditionné. Il disait que le parti MRND était prêt à fournir les milices pour tuer des milliers de Tutsis chaque 20’, qu’une de leur cible était les Belges etc. Et pour prouver sa bonne fois, qu’il pouvait nous révéler les caches d’armes du parti...Dallaire était chaud pour intervenir contre ces caches, mais le DOMP (Direction des Opérations de Maintien de la Paix) à l’ONU lui ont demander de ne pas faire un scandale et d’en référer avec le RSSG (Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU : Mr Booh Booh, le « chef » politique Dallaire étant le chef militaire) aux autorités, à savoir le président, interlocuteur des accords...
    pendant ce temps avec Frank et JP nous allâmes vérifier une des caches dont il nous parlait. C’était au siège du MRND, où nous pûmes entrer sans difficulté. Dans une petite pièce on a vu trois caisses d’AK 47, sans les munitions, et une caisse de grenades...j’étais déçu. En plus on apprit que JP n’était pas un membre de la GP, mais un chauffeur du MRND, licencié, et qu’il faisait des petits trafics...Il nous montrera ensuite des lieux qui étaient sensés être des planques, mais en nous disant qu’on ne pouvait y aller...Puis Frank me fit remarquer que Karake du FPR et lui se connaissaient très bien...
    On a attiré mon attention ensuite sur le fait que tout cela avait été organisé avec Charles Ntazinda, le voisin de Jean Pierre, conseiller du ministère des Affaires étrangères ( qui était proche du FPR...) " p. 105. Par ailleurs Dallaire lui-même n’excluait pas que les infos de "Jean Pierre" puisse relever de la manip, comme il le rappelle dans son livre, ( "J’ai serré la main du diable") : "J’avais besoin que New York prenne conscience d’une chose : bien que désirant faire diligence, je n’étais aveuglé au point de ne pas entrevoir la possibilité d’un piège bien orchestré qui ferait passer les forces de la MINUAR à l’offensive et compromettrait notre rôle de gardien d’une paix bien fragile ;" ( p. 199.)

    #rwanda #génocide #massacre #onu #kofi_annan

  • Journalism as Genocide
    http://www.thepolisproject.com/journalism-as-genocide
    https://i1.wp.com/www.thepolisproject.com/wp-content/uploads/2018/07/This-certificate-is-proudly-presented-to-2.png?resize=1000%2C563

    Rwandan cultural anthropologist Charles Mironko analyzed confessions of a hundred genocide perpetrators. His work confirms the thesis that hate messages in the media had a direct effect on the dehumanization of the population that was subject to persistent slander. Several months of this behavior, in the absence of credible reporting, conditioned the population to hate, and kill.

    Similarly, the tribunal held that the media – both newspaper and radio – “relentlessly, targeted the Tutsi population for destruction” and portrayed them as a “political threat”. The hate media essentially became the background score to the state’s dispensation of arbitrary authority, and the journalist became both the petty sovereign of the state and useful idiots. In this, it used a line of reasoning similar to the Streicher case at Nuremberg, where Der Stürmer, a weekly tabloid-format Nazi newspaper, was found to have “injected into the minds of thousands of Germans a poison that caused them to support the National Socialist policy of Jewish persecution and extermination”.

    Der Stürmer, like Kangura, its Rwandan equivalent, was filled with stories of slander, libel, smear campaigns, and fabricated stories. By journalistic standards, both publications were nothing more than substandard tabloids. Yet, they enjoyed enormous influence and support from leading public figures in various fields, political elites and other popular journalists. Both cultivated powerful patrons and molded their audience into a controllable, incitable mob of puppets.

  • La carte des relations diplomatiques entre Israël et les pays africains
    Michael Pauron, Jeune Afrique, le 5 juillet 2016
    http://www.jeuneafrique.com/mag/338585/politique/carte-relations-diplomatiques-entre-israel-pays-africains

    Du 4 au 7 juillet 2016, Benyamin Netanyahou est en tournée en Afrique de l’Est. Le point sur les relations de Tel-Aviv avec les États du continent.

    Et un an plus tard :

    Israël est de retour en Afrique
    Didier Niewiadowski, Jeune Afrique, le 15 juin 2017
    http://www.jeuneafrique.com/448048/politique/israel-de-retour-afrique

    Cette offensive diplomatique a pris son véritable élan en juillet 2016, lorsque Benyamin Netanyaou s’est rendu au #Kenya, en #Ouganda, en #Éthiopie et au #Rwanda. Le slogan « Israël revient en Afrique, l’Afrique revient en Israël », lancé en février 2016, a été repris abondamment lors de ce premier périple africain d’un Premier ministre israélien, depuis la Guerre des six jours en 1967.

    En Afrique subsaharienne, le #Mali, le #Burkina_Faso, le #Niger, le #Nigeria, le #Cameroun et le #Tchad, frappés par le terrorisme islamiste, sont demandeurs d’une aide multiforme, à laquelle Israël peut répondre. Israël peut aussi compter sur le président #guinéen, Alpha Condé, président en exercice de l’#Union_africaine, et sur le président #togolais, Faure Gnassingbé, élu président de la #Cedeao, ce qui est un atout pour l’organisation du sommet Afrique-Israël, prévu à Lomé, en octobre 2017.

    Compile #Israfrique :
    https://seenthis.net/messages/685758

  • Howard Buffett au Congo

    Le problème de la philanthropie capitaliste

    Par Zahra Moloo

    http://jefklak.org/howard-buffet-au-congo

    La colonisation n’en finit pas de sévir, et si l’occupation militaire des territoires n’est plus en vogue pour les pays occidentaux, d’autres moyens leur sont offerts pour asseoir leur position sur nombre de pays. La philanthropie, que l’on pourrait croire armée des meilleures intentions, fait partie des nouvelles formes de ce libéralisme postcolonial : en inondant les États et les structures locales de dollars, les grands investisseurs capitalistes noient dans l’œuf toutes les initiatives pour l’autonomie et la résistance des peuples autochtones. Pour exemple, voici le cas du businessman Howard Buffett, fils de Warren Buffett (troisième fortune mondiale), qui joue un rôle non négligeable dans le « développement » de la République démocratique du Congo et vient influencer les récits des journalistes ou des ONG là où aboutit son financement.

  • Au Rwanda, des hommes enseignent la « masculinité positive »

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/05/15/au-rwanda-des-hommes-enseignent-la-masculinite-positive_5299312_3212.html

    Pour combattre les violences basées sur le genre, une ONG intervient dans les villages de ce pays qui, sur le papier, figure parmi les plus égalitaires du monde.

    Dans le Rapport mondial sur la parité entre hommes et femmes, ce pays d’Afrique de l’Est de 12 millions d’habitants figure en quatrième position des plus égalitaires, juste derrière l’Islande, la Norvège et la Finlande. Ce classement, dressé tous les ans par le World Economic Forum, examine quatre indicateurs : santé, accès à l’éducation et à la politique, espérance de vie et opportunités économiques. En matière de représentation, le Rwanda arrive loin devant la Suisse (21e), la France (11e) et les Etats-Unis (49e).

    Au lendemain de la guerre, la reconstruction du pays repose sur elles. Elles se rassemblent en coopératives, forment des groupes d’entraide pour les veuves et s’emparent peu à peu de métiers jusqu’ici réservés à leurs époux. « Les femmes sont devenues les hommes de la maison. Elles n’avaient pas le choix : elles ont dû se débarrasser des tabous et du poids de la culture traditionnelle, selon laquelle la femme se tient en retrait. Quant au gouvernement, il n’avait pas le luxe de reconstruire un pays sans la majorité de sa population », souligne Cédric Nsengiyumva, dont la voix grave s’élève sans peine au-dessus du brouhaha du café Canaberra, à Kigali. Ce Rwandais de la diaspora, revenu dans son pays il y a trois ans après avoir vécu au Canada, nourrit une passion pour la presse, à côté de son travail dans une agence publicitaire. Il a lancé le magazine Ingoby, qui relate des success stories féminines.

  • #Accaparement_de_terres : le groupe #Bolloré accepte de négocier avec les communautés locales
    –-> un article qui date de 2014, et qui peut intéresser notamment @odilon, mais aussi d’actualité vue la plainte de Balloré contre le journal pour diffamation. Et c’est le journal qui a gagné en Cour de cassation : https://www.bastamag.net/Bollore-perd-definitivement-son-premier-proces-en-diffamation-intente-a

    Des paysans et villageois du Sierra-Leone, de #Côte_d’Ivoire, du #Cameroun et du #Cambodge sont venus spécialement jusqu’à Paris. Pour la première fois, le groupe Bolloré et sa filiale luxembourgeoise #Socfin, qui gère des #plantations industrielles de #palmiers_à_huile et d’#hévéas (pour le #caoutchouc) en Afrique et en Asie, ont accepté de participer à des négociations avec les communautés locales fédérées en « alliance des riverains des plantations Bolloré-Socfin ». Sous la houlette d’une association grenobloise, Réseaux pour l’action collective transnationale (ReAct), une réunion s’est déroulée le 24 octobre, à Paris, avec des représentants du groupe Bolloré et des communautés touchées par ces plantations.

    Ces derniers dénoncent les conséquences de l’acquisition controversée des terres agricoles, en Afrique et en Asie. Ils pointent notamment du doigt des acquisitions foncières de la #Socfin qu’ils considèrent comme « un accaparement aveugle des terres ne laissant aux riverains aucun espace vital », en particulier pour leurs cultures vivrières. Ils dénoncent également la faiblesse des compensations accordées aux communautés et le mauvais traitement qui serait réservé aux populations. Les représentants africains et cambodgiens sont venus demander au groupe Bolloré et à la Socfin de garantir leur #espace_vital en rétrocédant les terres dans le voisinage immédiat des villages, et de stopper les expansions foncières qui auraient été lancées sans l’accord des communautés.

    https://www.bastamag.net/Accaparement-de-terres-le-groupe-Bollore-accepte-de-negocier-avec-les
    #terres #Sierra_Leone #huile_de_palme

    • Bolloré, #Crédit_agricole, #Louis_Dreyfus : ces groupes français, champions de l’accaparement de terres
      –-> encore un article de 2012

      Alors que 868 millions de personnes souffrent de sous-alimentation, selon l’Onu, l’accaparement de terres agricoles par des multinationales de l’#agrobusiness ou des fonds spéculatifs se poursuit. L’équivalent de trois fois l’Allemagne a ainsi été extorqué aux paysans africains, sud-américains ou asiatiques. Les plantations destinées à l’industrie remplacent l’agriculture locale. Plusieurs grandes entreprises françaises participent à cet accaparement, avec la bénédiction des institutions financières. Enquête.

      Au Brésil, le groupe français Louis Dreyfus, spécialisé dans le négoce des matières premières, a pris possession de près de 400 000 hectares de terres : l’équivalent de la moitié de l’Alsace, la région qui a vu naître l’empire Dreyfus, avec le commerce du blé au 19ème siècle. Ces terres sont destinées aux cultures de canne à sucre et de soja. Outre le Brésil, le discret empire commercial s’est accaparé, via ses filiales Calyx Agro ou LDC Bioenergia [1], des terres en Uruguay, en Argentine ou au Paraguay. Si Robert Louis Dreyfus, décédé en 2009, n’avait gagné quasiment aucun titre avec l’Olympique de Marseille, club dont il était propriétaire, il a fait de son groupe le champion français toute catégorie dans l’accaparement des terres.

      Le Groupe Louis-Dreyfus – 56 milliards d’euros de chiffre d’affaires [2] – achète, achemine et revend tout ce que la terre peut produire : blé, soja, café, sucre, huiles, jus d’orange, riz ou coton, dont il est le « leader » mondial via sa branche de négoce, Louis-Dreyfus Commodities. Son jus d’orange provient d’une propriété de 30 000 ha au Brésil. L’équivalent de 550 exploitations agricoles françaises de taille moyenne ! Il a ouvert en 2007 la plus grande usine au monde de biodiesel à base de soja, à Claypool, au Etats-Unis (Indiana). Il possède des forêts utilisées « pour la production d’énergie issue de la biomasse, l’énergie solaire, la géothermie et l’éolien ». Sans oublier le commerce des métaux, le gaz naturel, les produits pétroliers, le charbon et la finance.

      Course effrénée à l’accaparement de terres

      En ces périodes de tensions alimentaires et de dérèglements climatiques, c’est bien l’agriculture qui semble être l’investissement le plus prometteur. « En 5 ans, nous sommes passés de 800 millions à 6,3 milliards de dollars d’actifs industriels liés à l’agriculture », se réjouissait le directeur du conglomérat, Serge Schoen [3]. Le groupe Louis Dreyfus illustre la course effrénée à l’accaparement de terres agricoles dans laquelle se sont lancées de puissantes multinationales. Sa holding figure parmi les cinq premiers gros traders de matières premières alimentaires, avec Archer Daniels Midland (États-Unis), Bunge (basé aux Bermudes), Cargill (États-Unis) et le suisse Glencore. Ces cinq multinationales, à l’acronyme ABCD, font la pluie et le beau temps sur les cours mondiaux des céréales [4].

      L’exemple de Louis Dreyfus n’est pas isolé. États, entreprises publiques ou privées, fonds souverains ou d’investissements privés multiplient les acquisitions – ou les locations – de terres dans les pays du Sud ou en Europe de l’Est. Objectif : se lancer dans le commerce des agrocarburants, exploiter les ressources du sous-sol, assurer les approvisionnements alimentaires pour les États, voire bénéficier des mécanismes de financements mis en œuvre avec les marchés carbone. Ou simplement spéculer sur l’augmentation du prix du foncier. Souvent les agricultures paysannes locales sont remplacées par des cultures industrielles intensives. Avec, à la clé, expropriation des paysans, destruction de la biodiversité, pollution par les produits chimiques agricoles, développement des cultures OGM... Sans que les créations d’emplois ne soient au rendez-vous.

      Trois fois la surface agricole de la France

      Le phénomène d’accaparement est difficile à quantifier. De nombreuses transactions se déroulent dans le plus grand secret. Difficile également de connaître l’origine des capitaux. Une équipe de la Banque mondiale a tenté de mesurer le phénomène. En vain ! « Devant les difficultés opposées au recueil des informations nécessaires (par les États comme les acteurs privés), et malgré plus d’un an de travail, ces chercheurs ont dû pour l’évaluer globalement s’en remettre aux articles de presse », explique Mathieu Perdriault de l’association Agter.

      Selon la base de données Matrice foncière, l’accaparement de terres représenterait 83 millions d’hectares dans les pays en développement. L’équivalent de près de trois fois la surface agricole française (1,7% de la surface agricole mondiale) ! Selon l’ONG Oxfam, qui vient de publier un rapport à ce sujet, « une superficie équivalant à celle de Paris est vendue à des investisseurs étrangers toutes les 10 heures », dans les pays pauvres [5].

      L’Afrique, cible d’un néocolonialisme agricole ?

      L’Afrique, en particulier l’Afrique de l’Est et la République démocratique du Congo, est la région la plus convoitée, avec 56,2 millions d’hectares. Viennent ensuite l’Asie (17,7 millions d’ha), puis l’Amérique latine (7 millions d’ha). Pourquoi certains pays se laissent-il ainsi « accaparer » ? Sous prétexte d’attirer investissements et entreprises, les réglementations fiscales, sociales et environnementales des pays les plus pauvres sont souvent plus propices. Les investisseurs se tournent également vers des pays qui leur assurent la sécurité de leurs placements. Souvent imposées par les institutions financières internationales, des clauses garantissent à l’investisseur une compensation de la part de l’État « hôte » en cas d’expropriation. Des clauses qui peuvent s’appliquer même en cas de grèves ou de manifestations.

      Les acteurs de l’accaparement des terres, privés comme publics, sont persuadés – ou feignent de l’être – que seul l’agrobusiness pourra nourrir le monde en 2050. Leurs investissements visent donc à « valoriser » des zones qui ne seraient pas encore exploitées. Mais la réalité est tout autre, comme le montre une étude de la Matrice Foncière : 45% des terres faisant l’objet d’une transaction sont des terres déjà cultivées. Et un tiers des acquisitions sont des zones boisées, très rentables lorsqu’on y organise des coupes de bois à grande échelle. Des terres sont déclarées inexploitées ou abandonnées sur la foi d’imageries satellites qui ne prennent pas en compte les usages locaux des terres.

      40% des forêts du Liberia sont ainsi gérés par des permis à usage privés [6] (lire aussi notre reportage au Liberia). Ces permis, qui permettent de contourner les lois du pays, concernent désormais 20 000 km2. Un quart de la surface du pays ! Selon Oxfam, 60% des transactions ont eu lieu dans des régions « gravement touchées par le problème de la faim » et « plus des deux tiers étaient destinées à des cultures pouvant servir à la production d’agrocarburants comme le soja, la canne à sucre, l’huile de palme ou le jatropha ». Toujours ça que les populations locales n’auront pas...

      Quand AXA et la Société générale se font propriétaires terriens

      « La participation, largement médiatisée, des États au mouvement d’acquisition massive de terre ne doit pas masquer le fait que ce sont surtout les opérateurs privés, à la poursuite d’objectifs purement économiques et financiers, qui forment le gros bataillon des investisseurs », souligne Laurent Delcourt, chercheur au Cetri. Les entreprises publiques, liées à un État, auraient acheté 11,5 millions d’hectares. Presque trois fois moins que les investisseurs étrangers privés, propriétaires de 30,3 millions d’hectares. Soit la surface de l’Italie ! Si les entreprises états-uniennes sont en pointe, les Européens figurent également en bonne place.

      Banques et assurances françaises se sont jointes à cette course à la propriété terrienne mondiale. L’assureur AXA a investi 1,2 milliard de dollars dans la société minière britannique Vedanta Resources PLC, dont les filiales ont été accusées d’accaparement des terres [7]. AXA a également investi au moins 44,6 millions de dollars dans le fond d’investissement Landkom (enregistré dans l’île de Man, un paradis fiscal), qui loue des terres agricoles en Ukraine. Quant au Crédit Agricole, il a créé – avec la Société générale – le fonds « Amundi Funds Global Agriculture ». Ses 122 millions de dollars d’actifs sont investis dans des sociétés telles que Archer Daniels Midland ou Bunge, impliquées comme le groupe Louis Dreyfus dans l’acquisition de terres à grande échelle. Les deux banques ont également lancé le « Baring Global Agriculture Fund » (133,3 millions d’euros d’actifs) qui cible les sociétés agro-industrielles. Les deux établissement incitent activement à l’acquisition de terres, comme opportunité d’investissement. Une démarche socialement responsable ?

      Vincent Bolloré, gentleman farmer

      Après le groupe Louis Dreyfus, le deuxième plus gros investisseur français dans les terres agricoles se nomme Vincent Bolloré. Son groupe, via l’entreprise Socfin et ses filiales Socfinaf et Socfinasia, est présent dans 92 pays dont 43 en Afrique. Il y contrôle des plantations, ainsi que des secteurs stratégiques : logistique, infrastructures de transport, et pas moins de 13 ports, dont celui d’Abidjan. L’empire Bolloré s’est développée de façon spectaculaire au cours des deux dernières décennies « en achetant des anciennes entreprises coloniales, et [en] profitant de la vague de privatisations issue des "ajustements structurels" imposés par le Fonds monétaire international », constate le Think tank états-unien Oakland Institute.

      Selon le site du groupe, 150 000 hectares plantations d’huile de palme et d’hévéas, pour le caoutchouc, ont été acquis en Afrique et en Asie. L’équivalent de 2700 exploitations agricoles françaises ! Selon l’association Survie, ces chiffres seraient en deçà de la réalité. Le groupe assure ainsi posséder 9 000 ha de palmiers à huile et d’hévéas au Cameroun, là où l’association Survie en comptabilise 33 500.

      Expropriations et intimidations des populations

      Quelles sont les conséquences pour les populations locales ? Au Sierra Leone,
      Bolloré a obtenu un bail de 50 ans sur 20 000 hectares de palmier à huile et 10 000 hectares d’hévéas. « Bien que directement affectés, les habitants de la zone concernée semblent n’avoir été ni informés ni consultés correctement avant le lancement du projet : l’étude d’impact social et environnemental n’a été rendue publique que deux mois après la signature du contrat », raconte Yanis Thomas de l’association Survie. En 2011, les villageois tentent de bloquer les travaux sur la plantation. Quinze personnes « ont été inculpées de tapage, conspiration, menaces et libérées sous caution après une âpre bataille judiciaire. » Bolloré menace de poursuivre en justice pour diffamation The Oakland Institute, qui a publié un rapport en 2012 sur le sujet pour alerter l’opinion publique internationale.

      Au Libéria, le groupe Bolloré possède la plus grande plantation d’hévéas du pays, via une filiale, la Liberia Agricultural Company (LAC). En mai 2006, la mission des Nations Unies au Libéria (Minul) publiait un rapport décrivant les conditions catastrophiques des droits humains sur la plantation : travail d’enfants de moins de 14 ans, utilisation de produits cancérigènes, interdiction des syndicats, licenciements arbitraires, maintien de l’ordre par des milices privées, expulsion de 75 villages…. La LAC a qualifié les conclusions de la Minul « de fabrications pures et simples » et « d’exagérations excessives ». Ambiance... Plusieurs années après le rapport des Nations Unies, aucune mesure n’a été prise par l’entreprise ou le gouvernement pour répondre aux accusations.

      Une coopératives agricole qui méprise ses salariés

      Autre continent, mêmes critiques. Au Cambodge, la Socfinasia, société de droit luxembourgeois détenue notamment par le groupe Bolloré a conclu en 2007 un joint-venture qui gère deux concessions de plus de 7 000 hectares dans la région de Mondulkiri. La Fédération internationale des Droits de l’homme (FIDH) a publié en 2010 un rapport dénonçant les pratiques de la société Socfin-KCD. « Le gouvernement a adopté un décret spécial permettant l’établissement d’une concession dans une zone anciennement protégée, accuse la FIDH. Cette situation, en plus d’autres violations documentées du droit national et des contrats d’investissement, met en cause la légalité des concessions et témoigne de l’absence de transparence entourant le processus d’approbation de celles-ci. » Suite à la publication de ce rapport, la Socfin a menacé l’ONG de poursuites pour calomnie et diffamation.

      Du côté des industries du sucre, la situation n’est pas meilleure. Depuis 2007, le géant français du sucre et d’éthanol, la coopérative agricole Tereos, contrôle une société mozambicaine [8]. Tereos exploite la sucrerie de Sena et possède un bail de 50 ans (renouvelable) sur 98 000 hectares au Mozambique. Le contrat passé avec le gouvernement prévoit une réduction de 80% de l’impôt sur le revenu et l’exemption de toute taxe sur la distribution des dividendes. Résultat : Tereos International réalise un profit net de 194 millions d’euros en 2010, dont 27,5 millions d’euros ont été rapatriés en France sous forme de dividendes. « De quoi mettre du beurre dans les épinards des 12 000 coopérateurs français de Tereos », ironise le journaliste Fabrice Nicolino. Soit un dividende de 2 600 euros par agriculteur français membre de la coopérative. Pendant ce temps, au Mozambique, grèves et manifestations se sont succédé dans la sucrerie de Sena : bas salaires (48,4 euros/mois), absence d’équipements de protection pour les saisonniers, nappe phréatique polluée aux pesticides... Ce doit être l’esprit coopératif [9].

      Fermes et fazendas, nouvelles cibles de la spéculation

      Connues ou non, on ne compte plus les entreprises et les fonds d’investissement français qui misent sur les terres agricoles. Bonduelle, leader des légumes en conserve et congelés, possède deux fermes de 3 000 hectares en Russie où il cultive haricots, maïs et pois. La célèbre marque cherche à acquérir une nouvelle exploitation de 6 000 ha dans le pays. Fondée en 2007 par Jean-Claude Sabin, ancien président de la pieuvre Sofiproteol (aujourd’hui dirigée par Xavier Beulin président de la FNSEA), Agro-énergie Développement (AgroEd) investit dans la production d’agrocarburants et d’aliments dans les pays en développement. La société appartient à 51% au groupe d’investissement LMBO, dont l’ancien ministre de la Défense, Charles Millon, fut l’un des directeurs. Les acquisitions de terres agricoles d’AgroEd en Afrique de l’Ouest sont principalement destinées à la culture du jatropha, transformé ensuite en agrocarburants ou en huiles pour produits industriels. Mais impossible d’obtenir plus de précisions. Les sites internet de LMBO et AgroED sont plus que discrets sur le sujet. Selon une note de l’OCDE, AgroEd aurait signé un accord avec le gouvernement burkinabé concernant 200 000 hectares de Jatropha, en 2007, et négocient avec les gouvernements du Bénin, de Guinée et du Mali.

      « Compte tenu de l’endettement massif des États et des politiques monétaires très accommodantes, dans une optique de protection contre l’inflation, nous recommandons à nos clients d’investir dans des actifs réels et notamment dans les terres agricoles de pays sûrs, disposant de bonnes infrastructures, comme l’Argentine », confie au Figaro Franck Noël-Vandenberghe, le fondateur de Massena Partners. Ce gestionnaire de fortune français a crée le fond luxembourgeois Terra Magna Capital, qui a investi en 2011 dans quinze fermes en Argentine, au Brésil, au Paraguay et en Uruguay. Superficie totale : 70 500 hectares, trois fois le Val-de-Marne ! [10]

      Le maïs aussi rentable que l’or

      Conséquence de ce vaste accaparement : le remplacement de l’agriculture vivrière par la culture d’agrocarburants, et la spéculation financière sur les terres agricoles. Le maïs a offert, à égalité avec l’or, le meilleur rendement des actifs financiers sur ces cinq dernières années, pointe une étude de la Deutsche Bank. En juin et juillet 2012, les prix des céréales se sont envolés : +50 % pour le blé, +45% pour le maïs, +30 % pour le soja, qui a augmenté de 60 % depuis fin 2011 ! Les prix alimentaires devraient « rester élevés et volatils sur le long terme », prévoit la Banque mondiale. Pendant ce temps, plus d’un milliard d’individus souffrent de la faim. Non pas à cause d’une pénurie d’aliments mais faute d’argent pour les acheter.

      Qu’importe ! Au nom du développement, l’accaparement des terres continuent à être encouragé – et financé ! – par les institutions internationales. Suite aux famines et aux émeutes de la faim en 2008, la Banque mondiale a créé un « Programme d’intervention en réponse à la crise alimentaire mondiale » (GFRP). Avec plus de 9 milliards de dollars en 2012, son fonds de « soutien » au secteur agricole a plus que doublé en quatre ans. Via sa Société financière internationale (SFI), l’argent est distribué aux acteurs privés dans le cadre de programme aux noms prometteurs : « Access to land » (accès à la terre) ou « Land market for investment » (marché foncier pour l’investissement).

      Des placements financiers garantis par la Banque mondiale

      Les deux organismes de la Banque mondiale, SFI et FIAS (Service Conseil pour l’Investissement Étranger) facilitent également les acquisitions en contribuant aux grandes réformes législatives permettant aux investisseurs privés de s’installer au Sierra Leone, au Rwanda, au Liberia ou au Burkina Faso… Quels que soient les continents, « la Banque mondiale garantit nos actifs par rapport au risque politique », explique ainsi l’homme d’affaire états-unien Neil Crowder à la BBC en mars 2012, qui rachète des petites fermes en Bulgarie pour constituer une grosse exploitation. « Notre assurance contre les risques politiques nous protège contre les troubles civils ou une impossibilité d’utiliser nos actifs pour une quelconque raison ou en cas d’expropriation. »

      Participation au capital des fonds qui accaparent des terres, conseils et assistances techniques aux multinationales pour améliorer le climat d’investissement des marchés étrangers, négociations d’accords bilatéraux qui créent un environnement favorable aux transactions foncières : la Banque mondiale et d’autres institutions publiques – y compris l’Agence française du développement – favorisent de fait « la concentration du pouvoir des grandes firmes au sein du système agroalimentaire, (...) la marchandisation de la terre et du travail et la suppression des interventions publiques telles que le contrôle des prix ou les subventions aux petits exploitants », analyse Elisa Da Via, sociologue du développement [11].

      Oxfam réclame de la Banque mondiale « un gel pour six mois de ses investissements dans des terres agricoles » des pays en développement, le temps d’adopter « des mesures d’encadrement plus rigoureuses pour prévenir l’accaparement des terres ». Que pense en France le ministère de l’Agriculture de ces pratiques ? Il a présenté en septembre un plan d’action face à la hausse du prix des céréales. Ses axes prioritaires : l’arrêt provisoire du développement des agrocarburants et la mobilisation du G20 pour « assurer une bonne coordination des politiques des grands acteurs des marchés agricoles » Des annonces bien vagues face à l’ampleur des enjeux : qui sont ces « grands acteurs des marchés agricoles » ? S’agit-il d’aider les populations rurales des pays pauvres à produire leurs propres moyens de subsistance ou de favoriser les investissements de l’agrobusiness et des fonds spéculatifs sous couvert de politique de développement et de lutte contre la malnutrition ? Les dirigeants français préfèrent regarder ailleurs, et stigmatiser l’immigration.

      Nadia Djabali, avec Agnès Rousseaux et Ivan du Roy

      Photos : © Eric Garault
      P.-S.

      – L’ONG Grain a publié en mars 2012 un tableau des investisseurs

      – La rapport d’Oxfam, « Notre terre, notre vie » - Halte à la ruée mondiale sur les terres, octobre 2012

      – Le rapport des Amis de la Terre Europe (en anglais), janvier 2012 : How European banks, pension funds and insurance companies are increasing global hunger and poverty by speculating on food prices and financing land grabs in poorer countries.

      – Un observatoire de l’accaparement des terres

      – A lire : Emprise et empreinte de l’agrobusiness, aux Editions Syllepse.
      Notes

      [1] « En octobre 2009, LDC Bioenergia de Louis Dreyfus Commodities a fusionné avec Santelisa Vale, un important producteur de canne à sucre brésilien, pour former LDC-SEV, dont Louis Dreyfus détient 60% », indique l’ONG Grain.

      [2] Le groupe Louis Dreyfus ne publie pas de résultats détaillés. Il aurait réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de 56 milliards d’euros, selon L’Agefi, pour un bénéfice net de 590 millions d’euros. La fortune de Margarita Louis Dreyfus, présidente de la holding, et de ses trois enfants, a été évaluée par le journal Challenges à 6,6 milliards d’euros.

      [3] Dans Le Nouvel Observateur.

      [4] L’ONG Oxfam a publié en août 2012 un rapport (en anglais) décrivant le rôle des ABCD.

      [5] Selon Oxfam, au cours des dix dernières années, une surface équivalente à huit fois la superficie du Royaume-Uni a été vendue à l’échelle mondiale. Ces terres pourraient permettre de subvenir aux besoins alimentaires d’un milliard de personnes.

      [6] D’après les ONG Global Witness, Save My Future Foundation (SAMFU) et Sustainable Development Institute (SDI).

      [7] Source : Rapport des Amis de la Terre Europe.

      [8] Sena Holdings Ltd, via sa filiale brésilienne Açúcar Guaraní.

      [9] Une autre coopérative agricole, Vivescia (Ex-Champagne Céréales), spécialisée dans les céréales, investit en Ukraine aux côtés Charles Beigbeder, fondateur de Poweo (via un fonds commun, AgroGeneration). Ils y disposent de 50 000 hectares de terres agricoles en location.

      [10] La liste des entreprises françaises dans l’accaparement des terres n’est pas exhaustive : Sucres & Denrée (Sucden) dans les régions russes de Krasnodar, Campos Orientales en Argentine et en Uruguay, Sosucam au Cameroun, la Compagnie Fruitière qui cultive bananes et ananas au Ghana…

      [11] Emprise et empreinte de l’agrobusiness, aux Editions Syllepse.


      https://www.bastamag.net/Bollore-Credit-agricole-Louis
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    • Crime environnemental : sur la piste de l’huile de palme

      L’huile de palme est massivement importée en Europe. Elle sert à la composition d’aliments comme aux agrocarburants. Avec le soutien de la région Languedoc-Roussillon, une nouvelle raffinerie devrait voir le jour à Port-la-Nouvelle, dans l’Aude. À l’autre bout de la filière, en Afrique de l’Ouest, l’accaparement de terres par des multinationales, avec l’expropriation des populations, bat son plein. Basta ! a remonté la piste du business de l’huile de palme jusqu’au #Liberia. Enquête.

      Quel est le point commun entre un résident de Port-la-Nouvelle, petite ville méditerranéenne à proximité de Narbonne (Aude), et un villageois du comté de Grand Cape Mount, au Liberia ? Réponse : une matière première très controversée, l’huile de palme, et une multinationale malaisienne, #Sime_Darby. D’un côté, des habitants de Port-la-Nouvelle voient d’un mauvais œil la création d’« une usine clés en main de fabrication d’huile de palme » par Sime Darby, en partie financée par le conseil régional du Languedoc-Roussillon. À 6 000 km de là, les paysans libériens s’inquiètent d’une immense opération d’accaparement des terres orchestrée par le conglomérat malaisien, en vue d’exploiter l’huile de palme et de l’exporter vers l’Europe, jusqu’à Port-la-Nouvelle en l’occurrence. Un accaparement de terres qui pourrait déboucher sur des déplacements forcés de population et mettre en danger leur agriculture de subsistance.

      Le petit port de l’Aude devrait donc accueillir une raffinerie d’huile de palme. Deux compagnies, la néerlandaise #Vopak et le malaisien #Unimills – filiale du groupe Sime Darby – sont sur les rangs, prêtes à investir 120 millions d’euros, venant s’ajouter aux 170 millions d’euros du conseil régional. La Région promet la création de 200 emplois, quand Sime Darby en annonce 50 pour cette usine qui prévoit d’importer 2 millions de tonnes d’huile de palme par an [1].

      Du Languedoc-Roussillon au Liberia

      Une perspective loin de réjouir plusieurs habitants réunis au sein du collectif No Palme [2]. Ces riverains d’une zone Seveso ont toujours en tête l’importante explosion de juillet 2010 dans la zone portuaire, après qu’un camion transportant du GPL se soit renversé. « La population n’a jamais été consultée ni informée de ce projet de raffinerie, relève Pascal Pavie, de la fédération Nature et Progrès. Ces installations présentent pourtant un risque industriel surajouté. » Le mélange du nitrate d’ammonium – 1 500 tonnes acheminées chaque mois à Port-la-Nouvelle – avec de l’huile végétale constituerait un explosif cocktail. Avec les allers et venues de 350 camions supplémentaires par jour. Cerise sur le gâteau, l’extension du port empièterait sur une zone côtière riche en biodiversité. « Notre collectif s’est immédiatement intéressé au versant international et européen de ce projet », explique Pascal.

      L’opérateur du projet, Sime Darby, est un immense conglomérat malaisien, se présentant comme « le plus grand producteur mondial d’huile de palme ». Présent dans 21 pays, il compte plus de 740 000 hectares de plantations, dont plus d’un tiers au Liberia. Et c’est là que remonte la piste de l’huile que l’usine devra raffiner.

      De Monrovia, la capitale, elle mène à Medina, une ville de Grand Cape Mount. D’immenses panneaux de Sime Darby promettent « un avenir durable ». Scrupuleusement gardés par des forces de sécurité privées recrutées par la compagnie, quelques bâtiments en béton émergent au milieu des pépinières d’huile de palme. C’est là que les futurs employés pourront venir vivre avec leurs familles. 57 « villages de travail » seront construits d’ici à 2025, promet la firme. Mais quid des habitants qui ne travailleront pas dans les plantations ? L’ombre d’un déplacement forcé de populations plane. « Quand Sime Darby a commencé à s’installer, ils ont dit qu’ils nous fourniraient des centres médicaux, des écoles, du logement… Mais nous n’avons rien vu, se désole Radisson, un jeune habitant de Medina qui a travaillé pour l’entreprise. Comment pourraient-ils nous déplacer alors qu’aucune infrastructure n’est prévue pour nous accueillir ? »

      Agriculture familiale menacée

      Le village de Kon Town est désormais entouré par les plantations. Seuls 150 mètres séparent les maisons des pépinières d’huile de palme. « Le gouvernement a accordé des zones de concession à la compagnie sans se rendre sur le terrain pour faire la démarcation », déplore Jonathan Yiah, des Amis de la Terre Liberia. Un accaparement qui priverait les habitants des terres cultivables nécessaires à leur subsistance. Les taux d’indemnisation pour la perte de terres et de cultures sont également sous-évalués. « Comment vais-je payer les frais scolaires de mes enfants maintenant ? », s’insurge une habitante qui ne reçoit qu’un seul sac de riz pour une terre qui, auparavant, donnait du manioc, de l’ananas et du gombo à foison.

      La compagnie Sime Darby se défend de vouloir déplacer les communautés. Pourtant, un extrait de l’étude d’impact environnemental, financée par la compagnie elle-même, mentionne clairement la possibilité de réinstallation de communautés, si ces dernières « entravent le développement de la plantation » [3]. Du côté des autorités, on dément. Cecil T.O. Brandy, de la Commission foncière du Liberia, assure que le gouvernement fait tout pour « minimiser et décourager tout déplacement. Si la compagnie peut réhabiliter ou restaurer certaines zones, ce sera préférable ». Faux, rétorque les Amis de la Terre Liberia. « En laissant une ville au milieu d’une zone de plantations, et seulement 150 mètres autour pour cultiver, plutôt que de leur dire de quitter cette terre, on sait que les habitants finiront par le faire volontairement », dénonce James Otto, de l’ONG. Pour les 10 000 hectares déjà défrichés, l’association estime que 15 000 personnes sont d’ores et déjà affectées.

      Des emplois pas vraiment durables

      L’emploi créé sera-t-il en mesure de compenser le désastre environnemental généré par l’expansion des monocultures ? C’est ce qu’espère une partie de la population du comté de Grand Cape Mount, fortement touchée par le chômage. Sime Darby déclare avoir déjà embauché plus de 2 600 travailleurs permanents, auxquels s’ajouteraient 500 travailleurs journaliers. Quand l’ensemble des plantations seront opérationnelles, « Sime Darby aura créé au moins 35 000 emplois », promet la firme. Augustine, un jeune de Kon Town, y travaille depuis deux ans. D’abord sous-traitant, il a fini par être embauché par la compagnie et a vu son salaire grimper de 3 à 5 dollars US pour huit heures de travail par jour. Tout le monde ne semble pas avoir cette « chance » : 90 % du personnel de l’entreprise disposent de contrats à durée déterminée – trois mois en général – et sous-payés ! Les chiffres varient selon les témoignages, de 50 cents à 3 dollars US par jour, en fonction de la récolte réalisée. « Dans quelle mesure ces emplois sont-ils durables ?, interroge Jonathan, des Amis de la Terre Liberia. Une fois que les arbres seront plantés et qu’ils commenceront à pousser, combien d’emplois l’entreprise pourra-t-elle maintenir ? »

      L’opacité entourant le contrat liant le gouvernement à Sime Darby renforce les tensions [4]. Malgré l’adoption d’une loi sur les droits des communautés, les communautés locales n’ont pas été informées, encore moins consultées. « Sime Darby s’est entretenu uniquement avec les chefs des communautés, raconte Jonathan Yiah. Or, la communauté est une unité diversifiée qui rassemble aussi des femmes, des jeunes, qui ont été écartés du processus de consultation. »

      Contrat totalement opaque

      Même de nombreux représentants d’agences gouvernementales ou de ministères ignorent tout du contenu du contrat, certains nous demandant même de leur procurer une copie. C’est ainsi que notre interlocuteur au ministère des Affaires intérieures a découvert qu’une partie du contrat portait sur le marché des crédits carbone. Des subventions qui iront directement dans la poche de la multinationale, comme le mentionne cet extrait en page 52 du contrat : « Le gouvernement inconditionnellement et irrévocablement (...) renonce, en faveur de l’investisseur, à tout droit ou revendication sur les droits du carbone. »

      « C’est à se demander si les investisseurs son vraiment intéressés par l’huile de palme ou par les crédits carbone », ironise Alfred Brownell, de l’ONG Green Advocates. « Nous disons aux communautés que ce n’est pas seulement leurs terres qui leur sont enlevées, ce sont aussi les bénéfices qui en sont issus », explique Jonathan Yiah.

      La forêt primaire remplacée par l’huile de palme ?

      Les convoitises de la multinationale s’étendent bien au-delà. Le militant écologiste organise depuis des mois des réunions publiques avec les habitants du comté de Gbarpolu, plus au nord. Cette région abrite une grande partie de la forêt primaire de Haute-Guinée. Sime Darby y a obtenu une concession de 159 827 hectares… Du contrat, les habitants ne savaient rien, jusqu’à ce que les Amis de la Terre Liberia viennent le leur présenter. La question de la propriété foncière revient sans cesse. « Comment le gouvernement peut-il céder nos terres à une compagnie alors même que nous détenons des titres de propriété ? », interrogent-ils. La crainte relative à la perte de leurs forêts, de leurs terres agricoles, d’un sol riche en or et en diamants s’installe.

      Lors d’une réunion, au moment où James énonce la durée du contrat, 63 ans – reconductible 30 ans ! –, c’est la colère qui prend le pas. « Que deviendront mes enfants au terme de ces 63 années de contrat avec Sime Darby ? », se désespère Kollie, qui a toujours vécu de l’agriculture, comme 70 % de la population active du pays. Parmi les personnes présentes, certaines, au contraire, voient dans la venue de Sime Darby la promesse d’investissements dans des hôpitaux, des écoles, des routes, mais aussi dans de nouveaux systèmes d’assainissement en eau potable. Et, déjà, la peur de nouveaux conflits germent. « Nous ne voulons de personne ici qui ramène du conflit parmi nous », lance Frederick. Les plaies des deux guerres civiles successives (1989-1996, puis 2001-2003) sont encore ouvertes. Près d’un million de personnes, soit un Libérien sur trois, avaient alors fui vers les pays voisins.

      Mea culpa gouvernemental

      « En signant une série de contrats à long terme accordant des centaines de milliers d’hectares à des conglomérats étrangers, le gouvernement voulait relancer l’économie et l’emploi, analyse James, des Amis de la Terre Liberia. Mais il n’a pas vu toutes les implications ». D’après un rapport de janvier 2012 réalisé par le Centre international de résolution des conflits, près de 40 % de la population libérienne vivraient à l’intérieur de concessions privées ! Aux côtés de Sime Darby, deux autres compagnies, la britannique Equatorial Palm Oil et l’indonésienne Golden Veroleum, ont acquis respectivement 169 000 et 240 000 hectares pour planter de l’huile de palme.

      Dans le comté de Grand Cape Mount, en décembre 2011, des habitants se sont saisis des clés des bulldozers de Sime Darby afin d’empêcher la poursuite de l’expansion des plantations et d’exiger des négociations. Une équipe interministérielle a depuis été mise en place, où siègent des citoyens du comté. « Oui, il y a eu des erreurs dans l’accord », reconnait-on à la Commission foncière. « Nous essayons de trouver des solutions pour que chacun en sorte gagnant », renchérit-on au ministère des Affaires intérieures. Difficile à croire pour les habitants du comté, qui n’ont rien vu, jusque-là, des grandes promesses philanthropes de Sime Darby.

      De l’huile de palme dans les agrocarburants

      Et si le changement venait des pays où l’on consomme de l’huile de palme ? Retour dans l’Aude, au pied du massif des Corbières. En décembre 2011, Sime Darby a annoncé geler pour un an son projet d’implantation de raffinerie à Port-la-Nouvelle. Les prévisions de commandes d’huile de palme sont en baisse, alors que le coût de l’usine grimpe. L’huile de palme commence à souffrir de sa mauvaise réputation, alimentaire et environnementale. De nombreuses marques l’ont retirée de la composition de leurs produits. L’huile de palme contribuerait à la malbouffe. Une fois solidifiée par injection d’hydrogène, elle regorge d’acides gras qui s’attaquent aux artères : un cauchemar pour les nutritionnistes. Dans les enseignes bios, elle commence également à être pointée du doigt comme l’une des causes de la déforestation, en Indonésie, en Afrique ou en Amérique latine. Pourtant, bien que la grande distribution réduise son besoin en huile de palme, cette dernière demeure aujourd’hui, et de loin, la première huile végétale importée en Europe. Merci les agrocarburants…

      « La consommation moyenne d’un Européen est d’environ 12 litres/an d’huile de palme, ce qui représente un accaparement d’environ 25 m2 de plantation de palmiers à huile dans un autre pays », souligne Sylvain Angerand, des Amis de la Terre France. « Relocaliser l’économie, développer les transports en commun, lutter contre l’étalement urbain seraient autant de mesures structurelles permettant de réduire notre consommation de carburant », propose l’écologiste. Réduire nos besoins ici, en Europe, pourrait diminuer partiellement l’accaparement des terres dans le Sud. À Port-la-Nouvelle, le collectif No Palme planche déjà sur des plans de développement alternatif pour le port. Avec en tête, les témoignages de leurs compères libériens.

      https://www.bastamag.net/Crime-environnemental-sur-la-piste

  • Je compile ici toutes les occurrences de Israfrique pour avoir une vue d’ensemble du racisme et de la négrophobie en israel, dans la rue comme à la tête de l’Etat, et des relations complexes entre l’entité sioniste et le continent africain...

    Israël et les diamants du sang : un secret bien gardé
    Patrick Galey, al-Akhbar, le 21 mai 2012
    https://seenthis.net/messages/347887

    Israel’s Ethiopians suffer different ’planned’ parenthood
    Efrat Yerday, Haaretz, le 11 décembre 2012
    https://seenthis.net/messages/102573

    Tel Aviv : Israelis Want Africans Out
    David Sheen, Youtube, le 22 décembre 2012
    https://www.youtube.com/watch?v=OOGSBHqRDuw

    Israël reconnaît avoir contrôlé les naissances des immigrées éthiopiennes
    Le Monde, le 29 janvier 2013
    https://seenthis.net/messages/110981

    Quand Israël impose la contraception à ses Éthiopiennes
    Armin Arefi, Le Point, le 30 janvier 2013
    https://seenthis.net/messages/337917

    Israel to probe birth control for Ethiopian immigrants
    Ma’an News, le 28 février 2013
    https://seenthis.net/messages/118273

    Afrique-Israël, Les liaisons dangereuses
    Afrique Asie N°92, Juillet-Août 2013, pages 16 à 28 :
    https://seenthis.net/messages/325947

    L’Israfrique passe aussi par la musique
    La Campagne BDS France, Le Courrier, le 14 août 2013
    https://seenthis.net/messages/325947

    Les immigrés illégaux africains en Israël seront expulsés vers l’Ouganda
    Michel Paul, RFI, le 31 août 2013
    https://seenthis.net/messages/325947

    Égypte, Sinaï, Libye, Israël : les routes sanglantes des migrations
    Séverine Evanno, Orient XXI, le 17 octobre 2013
    https://seenthis.net/messages/419810

    What Makes Nigeria Israel’s Strongest Ally in Africa ?
    Jonny Paul, Arutz 7, le 11 septembre 2014
    https://seenthis.net/messages/325947

    Les armes israéliennes du génocide des Tutsis
    Survie, le 1er février 2015
    https://seenthis.net/messages/347887

    L’histoire cachée des exportations militaires israéliennes vers le Sud-Soudan
    Itai Mack et Idan Landau, +972, 30 mai 2015
    https://seenthis.net/messages/517121

    La révolte des Israéliens noirs
    Michel Warschawski, Orient XXI, le 3 juin 2015
    https://seenthis.net/messages/419810

    Israël expulsé du Sommet de l’Union africaine à Malabo
    Fouâd Harit, Afrik, le 2 juillet 2015
    https://seenthis.net/messages/390574

    Arnaque à l’israélienne : « Allô président ? Ici Jean-Yves »
    Jeune Afrique, le 10 août 2015
    https://seenthis.net/messages/397487

    Israël “relâche” des centaines de demandeurs d’asile dans le désert
    Courrier International, le 26 août 2015
    https://seenthis.net/messages/685698

    Les armes israéliennes alimentent les atrocités en Afrique
    Rania Khalek, The Electronic Intifada, le 24 septembre 2015
    https://seenthis.net/messages/411859

    Israeli mob attacks dying Eritrean refugee after soldier is killed
    Rania Khalek, The Electronic Intifada, le 19 octobre 2015
    https://seenthis.net/messages/419810

    Cameroun : Paul Biya sous protection israélienne
    Jeune Afrique, le 19 novembre 2015
    https://seenthis.net/messages/616208

    A la recherche d’un refuge en Israël : questionnement sur les demandeurs d’asile venus d’Erythrée
    Le carnet du CRFJ, le 13 janvier 2016
    https://seenthis.net/messages/620916

    Comment Israël se débarrasse de ses réfugiés africains
    Courrier International, le 18 février 2016
    https://seenthis.net/messages/685698

    Between Fences
    Avi Mograbi, Youtube, le 16 mars 2016
    https://www.youtube.com/watch?v=ZFv0Oayk8vE

    Avi Mograbi : “Israël est un pays raciste où la question de la pureté de la race est sans cesse posée” -
    Mathilde Blottière, Télérama, le 25 mars 2016
    https://seenthis.net/messages/473494

    Israel is a racist country. Take it from me, an Ethiopian Israeli
    Revital Iyov, Haaretz, le 30 juin 2016
    https://seenthis.net/messages/505848

    Pour rendre hommage à Netanyahu, le président ougandais salue... la Palestine
    L’Express, le 4 juillet 2016
    https://seenthis.net/messages/508061

    Israël reçoit le soutien de l’Ethiopie pour un poste d’observateur à l’UA
    The Times of Israel, le 7 juillet 2016
    https://seenthis.net/messages/507675

    Hilarious speech by Ugandan President at Israel Entebbe Raid commemoration
    The Global Jewish Channel, Youtube, le 7 juillet 2016
    https://www.youtube.com/watch?v=5TaJSMoC2oI

    Israël et l’Afrique
    Hicham Mourad, Ahram, le 13 juillet 2016
    https://seenthis.net/messages/510277

    Le discours absurde du président Ougandais face à Benyamin Nétanyahou
    Laureline Savoye, Le Monde, le 18 juillet 2016
    https://seenthis.net/messages/510277

    Israël : pour le chef de la police, les Ethiopiens sont « naturellement suspects »
    Michel Paul, le 31 août 2016
    https://seenthis.net/messages/520689

    A New York, Netanyahu en profite pour rencontrer 15 dirigeants africains
    Times of Israel, le 23 septembre 2016
    https://seenthis.net/messages/527748

    Public Protector Thuli Madonsela shocks human rights activists by speaking at Israel event
    BDS South-Africa, le 26 septembre 2016
    https://seenthis.net/messages/527748

    Togo : Faure Gnassingbé s’offre la sympathie de Benyamin Netanyahou
    Rufus Polichinelle, Afrique Sur 7, le 6 octobre 2016
    https://seenthis.net/messages/527748

    The Rwanda the world doesn’t know
    Zahra Moloo, Pambazuka News, le 6 octobre 2016
    https://seenthis.net/messages/532773

    Le Togo abritera le sommet Israël-Afrique sur la « Sécurité et le Développement »
    French.xinhuanet, le 22 octobre 2016
    https://seenthis.net/messages/535691

    Israeli Rabbi Uses Ethiopians, Sudanese Infants for Circumcision Training, Report Shows
    Haaretz, le 29 novembre 2016
    https://seenthis.net/messages/546684

    Un rabbin israélien appelle les Africains de « la chair à canon » pour les étudiants en circoncision
    Middle East Eye, le 2 décembre 2016
    https://seenthis.net/messages/547692

    Israeli teens charged for brutally beating asylum seeker to death
    John Brown, +972 Magazine, le 4 décembre 2016
    https://seenthis.net/messages/548261

    Représailles diplomatiques d’Israël contre la Nouvelle-Zélande et le Sénégal
    Le Figaro, le 24 décembre 2016
    https://seenthis.net/messages/554553

    Israel urged to apologise for disappeared babies
    Jonathan Cook, Al Jazeera, le 2 janvier 2017
    https://seenthis.net/messages/556729

    Israël instamment prié de présenter ses excuses pour les bébés disparus
    Jonathan Cook, Al Jazeera, le 2 janvier 2017
    https://seenthis.net/messages/559618

    Lebanese president blames Israeli Mossad for assassinating businessman in Angola
    Jack Khoury, Haaretz, le 4 janvier 2017
    https://seenthis.net/messages/557556

    Rejetés par Israël, des Érythréens trouvent refuge en Allemagne
    Yermi Brenner, Al-Jazeera, le 3 mars 2017
    https://seenthis.net/messages/576391

    Le Conseil adopte onze résolutions dont cinq sur les droits de l’homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés
    ​Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le 24 mars 2017
    https://seenthis.net/messages/583006

    L’Afrique draguée par Israël - Mondafrique
    Raouf Farrah, Mondafrique, le 28 mars 2017
    https://seenthis.net/messages/583180

    Empire Files : Anti-Black Racism Reveals Israel’s White Supremacy
    TeleSUR English, Youtube, le 31 mars 2017
    https://www.youtube.com/watch?v=5YtaYX7Rstc

    Maroc : Mohammed VI annule sa participation au 51e sommet de la Cedeao, auquel est invité Benyamin Netanyahou
    Nadia Lamlili, Jeune Afrique, le 2 juin 2017
    https://seenthis.net/messages/603800

    $1 billion Israeli solar commitment to ECOWAS
    Africa Newsroom, le 2 juin 2017
    https://seenthis.net/messages/603800

    Report de la rencontre entre Netanyahu et le président du Togo
    Times of Israel, le 4 juin 2017
    https://seenthis.net/messages/604139

    L’ambassadeur d’Israël de retour au Sénégal s’interroge : « Je ne comprends pas pourquoi le Sénégal se montre plus radical que les Arabes »
    Ayoba Faye, Press Afrik, le 15 Juin 2017
    https://seenthis.net/messages/607496

    Inside Israel’s Secret Program to Get Rid of African Refugees
    Andrew Green, Foreign Policy, le 27 juin 2017
    https://seenthis.net/messages/613160

    En visite en Israël, Kagame salue une coopération « fleurissante »
    Afrique Expansion, le 11 juillet 2017
    https://seenthis.net/messages/614307

    Torture and Detention in Cameroon
    Forensic Architecture, juillet 2017
    https://seenthis.net/messages/616208

    Cameroonian Troops Tortured and Killed Prisoners at Base Used for U.S. Drone Surveillance
    Robert Trafford, Nick Turse, The Intercept, le 20 juillet 2017
    https://seenthis.net/messages/616208

    Haftar : Israeli secret aid to Libya’s strongman reveals a new friend in Africa
    Richard Silverstein, Middle East Eye, le 4 août 2017
    https://seenthis.net/messages/620229

    En invitant Netanyahu, les dirigeants africains célèbreront le racisme, le colonialisme et l’apartheid
    Farah Najjar, Al-Jazeera, le 15 août 2017
    https://seenthis.net/messages/623616

    L’Afrique du Sud va-t-elle repousser l’offensive de charme d’Israël en Afrique ?
    Ali Abunimah, Electronic Intifada, le 18 août 2017
    https://seenthis.net/messages/623616

    Sommet Afrique-Israël : une vingtaine de chefs d’Etat déjà annoncés à Lomé
    Africa Time, le 21 août 17
    https://seenthis.net/messages/623616

    En Afrique du Sud, l’ANC boycotte une délégation israélienne
    Pierre Magnan, Geopolis Afrique, le 23 août 2017
    https://seenthis.net/messages/623616

    High Court : State cannot detain migrants indefinitely
    Yonah Jeremy Bob, Jerusalem Post, le 28 août 2017
    https://seenthis.net/messages/620916

    Israeli Supreme Court strikes down key part of African migrant policy
    Times of Israel, le 30 août 2017
    https://seenthis.net/messages/620916

    « Il existe aujourd’hui un momentum dans les relations entre Israël et l’Afrique »
    Cyril Bensimon, Le Monde, le 1er septembre 2017
    https://seenthis.net/messages/629169

    Le sommet Israël-Afrique repoussé face au boycott
    Ali Abunimah, Electronic Intifada, le 11 septembre 2017
    https://seenthis.net/messages/629169

    Foreign ministry says Africa-Israel Summit postponed due to Palestinian pressure
    Ma’an News, le 11 septembre 2017
    https://seenthis.net/messages/628937

    Eritrean Asylum Seekers in Israel Increasingly Turning to Prostitution
    Vered Lee, Haaretz, le 12 septembre 2017
    https://seenthis.net/messages/620916

    Une mine de controverses (16 minutes)
    Radio Canada, Enquête, le 9 novembre 2017
    https://seenthis.net/messages/644776

    Netanyahu : It is time to deport African migrants
    Yonah Jeremy Bob, Jerusalem Post, le 19 novembre 2017
    https://seenthis.net/messages/620916

    Israël durcit sa politique migratoire et veut expulser 38 000 migrants africains
    Michel Paul, RFI, le 20 novembre 2017
    https://seenthis.net/messages/620916

    Les propositions d’Israël pour la réinstallation préoccupent le HCR
    Asile, le 21 novembre 2017
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israeli Minister tells asylum seekers to relocate or go to jail after detention centre closure
    Ecre, le 24 novembre 2017
    https://seenthis.net/messages/620916

    What’s in A Name ? Exploring the Role of Law and Bureaucracy in The Everyday Construction of Holot, an ’Open Detention Facility’ for ’Infiltrators’ in Israel
    Maayan Ravid, University of Oxford, le 28 novembre 2017
    https://seenthis.net/messages/649886

    Rwanda says no to migrant deportation
    Sheldon Gellar, Jerusalem Post, le 2 décembre 2017
    https://seenthis.net/messages/649717

    Amnesty : EU-AU plan to help refugees in Libya ’unrealistic’
    Julia Vergin, DW, le 2 décembre 2017
    https://seenthis.net/messages/649717

    What happens to Refugees sent from Israel to Rwanda ?
    Reut Michaeli, Hotline for Refugees and Migrants, le 6 décembre 2017
    https://seenthis.net/messages/646198

    Jérusalem : qui a voté quoi en Afrique ?
    Jules Crétois, Jeune Afrique, le 22 décembre 2017
    https://seenthis.net/messages/654571

    Israël lance un programme d’expulsion de dizaines de milliers de migrants
    Le Monde, le 3 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/685698

    Après l’Ouganda, le Rwanda dément vouloir accueillir des migrants en provenance d’Israël
    Jeune Afrique, le 8 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israël veut déporter en masse les réfugiés africains
    David Sheen, The Electronic Intifada, le 22 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/685698

    Israeli pilots refuse to deport Eritrean and Sudanese migrants to Africa
    Martin Plaut, Eritrea Hub, le 22 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israel : Don’t Lock Up Asylum Seekers
    HRW, le 22 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Migranti : Israele, sopravvissuti Shoah contro espulsioni
    ANSA Med, le 23 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/662638

    Israelske piloter nekter å fly deporterte asylsøkere til Afrika
    Aftenposten, le 23 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/662638

    Doctors, Pilots and Rabbis : Opposition Grows to Israel’s Plan to Deport Asylum Seekers
    Haaretz, le 24 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/662772

    Holocaust Survivors Implore Netanyahu : Don’t Send Asylum Seekers on a Journey of Pain, Suffering and Death
    Ilan Lior, Haaretz, le 25 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    La lutte contre l’expulsion des réfugiés africains est un moment charnière dans l’histoire d’Israël
    Gideon Levy, Haaretz, le 28 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Holocaust Survivors Urge Israel Not to Deport 38,000 African Refugees
    Carlos Ballesteros, Newsweek, le 28 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    African Deportations Are Creating a Religious Controversy in Israel
    Emma Green, The Atlantic, le 30 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Prison or deportation : The impossible choice for asylum seekers in Israel
    Annie Slemrod, Irin, le 31 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israel begins issuing deportation notices to thousands of African refugees
    Chris Baynes, The Independent, le 4 février 2018
    https://seenthis.net/messages/671630

    Israel Starts Issuing Deportation Notices to African Asylum Seekers
    Ilan Lior, Haaretz, le 4 février 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Why is Israel expelling thousands of African refugees ?
    Al Jazeera, le 5 février 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Primi fogli di via a 200 eritrei : due mesi per partire o sarà carcere
    Franco Maria Fontana, Twitter, le 7 février 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    La prison plutôt que l’expulsion, disent des migrants en Israël
    Times of Israel, le 7 février 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    L’État sioniste n’a jamais été un refuge
    Yara Hawari, Al Jazeera, le 16 février 2018
    https://seenthis.net/messages/671352

    Ruling gives a drop of hope for asylum seekers facing deportation in Israel
    Joshua Leifer, +972, le 19 février 2018
    https://seenthis.net/messages/670809

    African asylum seekers in Israel go on hunger strike to protest imprisonment
    JTA, le 21 février 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israël : le gouvernement Netanyahou a démarré l’emprisonnement des migrants africains
    Jeune Afrique, le 22 février 2018
    https://seenthis.net/messages/671662

    Pair of Israelis Convicted of Beating African Asylum Seeker to Death
    Josh Breiner, Haaretz, le 23 février 2018
    https://seenthis.net/messages/671895

    Documentary on Israeli racism against Africans
    Israeli Apartheid Week South Africa, le 23 février 2018
    https://seenthis.net/messages/671630

    Thousands of Africans protest Israeli deportation plan
    Daily News, le 24 février 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Condamnons l’expulsion forcée des requérants d’asile par Israël !
    Emmanuel Deonna, Dana Landau, Alon Plato, Ana Wild, Le Temps, le 27 février 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israel’s big lie revealed : Deported asylum seekers in Uganda lament broken promises and a grim future
    Uzi Dann, Haaretz, le 4 mars 2018
    https://seenthis.net/messages/673864

    Israël : la justice suspend un plan d’expulsion de milliers d’Africains
    Europe 1, le 15 mars 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israel freezes deportations of asylum seekers after court challenge
    Times of Israel, le 15 mars 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Le Grand Rabbin d’Israël traite les Afro-américains de « singes »
    Middle East Monitor, le 21 mars 2018
    https://seenthis.net/messages/678950

    Over 20,000 rally in Tel Aviv in support of asylum seekers
    Times of Israel, le 24 mars 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israël annonce l’annulation du controversé projet d’expulsions de migrants africains
    France 24, le 2 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/682146

    Israël va réinstaller une partie de ses migrants africains dans des pays occidentaux
    RT France, le 2 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/682146

    UNHCR and Israel sign agreement to find solutions for Eritreans and Sudanese
    UNHCR, le 2 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/682336

    Israel scraps plan to send African migrants to West
    BBC, le 3 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Italy ’unaware’ of migrant resettlement deal announced by Israel
    The Local, le 3 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israël : Netanyahu annule l’accord avec l’ONU sur les migrants africains
    Le Point, le 3 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/682146

    Israël : Nétanyahou annule l’accord sur les migrants africains
    Le Figaro, le 3 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/682336

    Migrants africains en Israël : Benyamin Netanyahu, machine arrière toute
    Guilhem Delteil, RFI, le 3 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/682513

    Migrants subsahariens en Israël : comprendre la volte-face de Netanyahou en quatre questions
    Arianna Poletti et Stefano Lorusso Salvatore, Jeune Afrique, le 5 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/682513

    #Palestine #recension #Israfrique #racisme #négrophobie #migrants #réfugiés #Apartheid #Profilage #Afrique #union_africaine #Ethiopie #Ouganda #Érythrée #Nigeria #Rwanda #Sud_Soudan #Afrique_du_Sud #Togo #Soudan #Darfour #Sénégal #Angola #Maroc #Kenya #Algérie #Égypte #Liberia #Cameroun #Libye #Tunisie #Mauritanie #Congo

  • #Israfrique : quelques articles oubliés :

    Israël “relâche” des centaines de demandeurs d’asile dans le désert
    Courrier International, le 26 août 2015
    https://www.courrierinternational.com/article/migrations-israel-relache-des-centaines-de-demandeurs-dasile-

    Comment Israël se débarrasse de ses réfugiés africains
    Courrier International, le 18 février 2016
    https://www.courrierinternational.com/article/enquete-comment-israel-se-debarrasse-de-ses-refugies-africain

    Israël lance un programme d’expulsion de dizaines de milliers de migrants
    Le Monde, le 3 janvier 2018
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/01/03/israel-lance-un-programme-d-expulsion-de-dizaines-de-milliers-de-migrants_52

    Israël veut déporter en masse les réfugiés africains
    David Sheen, The Electronic Intifada, le 22 janvier 2018
    http://www.chroniquepalestine.com/israel-veut-deporter-en-masse-les-refugies-africains

    #Ouganda #Rwanda #Erythrée #Soudan #Palestine #migrants #réfugiés

  • #Génocide des Tutsi du #Rwanda : Survie « ramène » au ministère des #Armées une caisse d’armes pour interpeller Emmanuel #Macron - Survie
    https://survie.org/themes/genocide-des-tutsis-au-rwanda/article/genocide-des-tutsi-du-rwanda-survie-ramene-au-ministere-des-armees-une-caiss

    Alors que les rescapés du génocide des Tutsi du Rwanda s’apprêtent à commémorer ce samedi le 24ème anniversaire du début des massacres, des militants de Survie ont interpellé ce jeudi 5 avril le président et le gouvernement français en mettant en scène le retour d’une fausse caisse d’armes et de munitions expédiées par Paris pendant le génocide. L’association demande au président que ses premières annonces à ce sujet soient à la hauteur des enjeux : il faut désormais une reconnaissance officielle du soutien que les autorités françaises ont apporté à un régime génocidaire.

  • Génocide des Tutsi du Rwanda : Survie « ramène » au ministère des Armées une caisse d’armes pour interpeller Emmanuel Macron - Survie
    https://survie.org/themes/genocide-des-tutsis-au-rwanda/article/genocide-des-tutsi-du-rwanda-survie-ramene-au-ministere-des-armees-une-caiss

    24ème anniversaire du début des massacres, des militants de Survie ont interpellé ce jeudi 5 avril le président et le gouvernement français en mettant en scène le retour d’une fausse caisse d’armes et de munitions expédiées par Paris pendant le génocide. L’association demande au président que ses premières annonces à ce sujet soient à la hauteur des enjeux : il faut désormais une reconnaissance officielle du soutien que les autorités françaises ont apporté à un régime génocidaire.

    #rwanda #armée_française

  • Rwanda : « On était venus empêcher la victoire de ceux qui combattaient les génocidaires » - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/03/15/rwanda-on-etait-venus-empecher-la-victoire-de-ceux-qui-combattaient-les-g

    Guillaume Ancel, capitaine de l’armée française en 1994, a participé à l’opération « Turquoise ». Il publie aujourd’hui un livre sur cette intervention qui, d’après son témoignage, visait à protéger le gouvernement rwandais en déroute.

    C’est un soupçon monstrueux qui ne cesse de ressurgir, depuis près de vingt-cinq ans : la France a-t-elle déclenché une opération humanitaire dans un pays d’Afrique avec comme but inavoué de sauver un gouvernement qui venait tout juste de massacrer près d’un million de personnes ? L’accusation peut paraître énorme. Elle revient pourtant régulièrement, comme un serpent de mer qui interroge, encore et encore, le rôle pour le moins ambigu de la France lors du génocide qui s’est déroulé au Rwanda en 1994.

    Cette année-là, dans ce petit pays de l’Afrique des Grands Lacs, une extermination est déclenchée contre la minorité tutsie du pays. Pour y mettre un terme, alors que la communauté internationale a vite plié bagage, il n’y aura que l’offensive d’un mouvement rebelle, le Front patriotique rwandais (FPR), formé quatre ans plus tôt par des exilés #tutsis. Contre toute attente, le #FPR fait reculer le gouvernement génocidaire. Et c’est au moment où le FPR semble proche de la victoire finale que la France décide soudain d’intervenir. Sous label « humanitaire ». Guillaume #Ancel y était. Officier intégré dans une unité de la Légion étrangère, il a participé à cette opération « #Turquoise », dont il raconte la face cachée, dans le livre qu’il publie aujourd’hui (1).

    Depuis que vous avez quitté l’armée en 2005, et même encore récemment, vous avez souvent témoigné sur l’opération Turquoise. Pourquoi publier encore un livre aujourd’hui ?
    Pour empêcher que le silence ne devienne amnésie, et sur les conseils d’un historien, Stéphane #Audoin–Rouzeau, qui m’a aidé à écrire ce livre. C’est le témoignage écrit cette fois-ci, de ce que j’ai vécu, ce que j’ai vu. En nous envoyant là-bas, personne ne nous a briefés avant le départ. On ne savait rien. C’est totalement inédit dans les pratiques de l’armée. Et ce n’est qu’en arrivant sur place qu’on a compris : en guise « d’action #humanitaire », on était d’abord venus pour stopper le FPR, donc empêcher la victoire de ceux qui combattaient les génocidaires. Qu’on a tenté de remettre au pouvoir, puis qu’on a aidé à fuir, avant de les réarmer de l’autre côté de la frontière au Zaïre [aujourd’hui république démocratique du Congo, ndlr]. C’est comme si à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le corps expéditionnaire français avait été envoyé aux côtés des nazis pour stopper, par exemple, l’avancée des troupes russes. En aidant les nazis à se réarmer, faute d’avoir pu finalement les réinstaller au pouvoir. L’opération Turquoise a été menée « au nom de la France ». Mais vingt-quatre ans plus tard, on refuse toujours d’en ouvrir les #archives. Pour quelle raison, si ce n’était qu’une simple opération humanitaire ?

    Au sein de l’armée il y a d’autres témoignages qui contredisent le vôtre…
    En réalité, il y a surtout très peu de témoignages. Beaucoup se taisent car il existe une culture du silence dans l’armée française, qu’on ne retrouve pas d’ailleurs chez les Anglo-Saxons. Il y a pourtant cet ancien officier du GIGN qui a raconté l’horreur d’avoir compris qu’il avait formé des troupes qui commettront ensuite le génocide. Parmi les anciens de Turquoise, certains, en revanche, répètent la parole officielle, par peur d’être mis en cause. Mais il y a aussi cet ancien commandant de marine qui, lui, explique clairement qu’il était là pour aider ceux qui commettent les massacres ! J’ai également des camarades qui avaient écrit au ministre de la Défense, à l’époque de l’opération, pour dénoncer le réarmement des troupes génocidaires en déroute. Ils se sont fait tacler.

    Mais pour quelle raison la France se serait-elle fourvoyée dans ce bain de sang ?
    Aucun responsable ne s’est réveillé un matin, en se disant « tiens je vais aider ceux qui commettent un #génocide ». Mais il y a eu une part d’aveuglement, dans le cercle étroit autour du président François #Mitterrand. Quand le génocide commence, la France vient de passer quatre ans aux côtés du régime rwandais. Sur place on a vu le fichage des Tutsis, on a su pour l’entraînement des miliciens, les premiers pogroms, simple répétition du « grand soir ». Et on n’a pas réagi. En revanche dès le début du génocide, des divergences apparaissent au sein même des services de renseignements : la #DGSE pointe tout de suite la responsabilité du pouvoir en place dans l’organisation de massacres et conseille de s’en dissocier. Puis, la direction du renseignement militaire va contredire cette analyse, tenter de détourner l’attention sur la responsabilité du FPR dans l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal #Habyarimana [attentat du 6 avril 1994, considéré comme l’événement déclencheur du génocide] avec une photo de missiles qui avait tout d’une manip.

    Or quand l’avion du président Habyarimana est abattu, après des mois de tensions, ce dernier venait justement d’accepter de partager le pouvoir avec le FPR. Au fait, pourquoi n’a-t-on jamais retrouvé la boîte noire ? L’un des premiers sur les lieux du crash, c’est un officier français : Grégoire de Saint Quentin. Mais quand je l’ai rencontré et que je lui ai demandé ce qu’était devenue la boîte noire, il s’est brusquement refermé comme une huître. Il n’est pas en cause, on lui a ordonné de se taire.

    Vous refusez d’accuser vos anciens compagnons d’armes, qui n’auraient fait qu’« obéir aux ordres », mais vous évoquez aussi ce prisonnier qui aurait été jeté d’un hélicoptère pendant l’opération Turquoise. Est-ce que l’armée n’est pas parfois hors contrôle dans ces opérations ?
    C’est un cas particulier. Une équipe qui, je pense, a disjoncté toute seule. Pour le #Rwanda, ce qui est inquiétant, c’est ce lourd silence qui continue à s’imposer, et la gravité des faits qui pourrait impliquer une complicité de génocide. Mais aujourd’hui, alors que les questions sécuritaires sont de plus en plus fortes, on est de moins en moins informé sur les opérations militaires, en #Afrique notamment. Sur le moment c’est parfois périlleux de dévoiler les détails d’une opération. Mais après coup ? Si l’opinion, les médias, ne se montrent pas plus exigeants sur ce qui est fait en notre nom à tous, c’est la démocratie qui est en péril.
    (1) Rwanda, la fin du silence (éditions les Belles Lettres), 21 euros
    Maria Malagardis

    En parlant de soupçon au début de l’interview c’est comme si Libération découvrait ce que de nombreux livres, chercheurs et témoignages n’ont cessé de répéter depuis plus de 20 ans. Ce ne sont pas des soupçons, ce sont des faits avérés mais niés par les responsables politiques français contre toute évidence. Les mots sont importants.
    #françafrique #armée

    • déjà en 2014…

      Guillaume Ancel. Hanté par Turquoise - Libération
      http://www.liberation.fr/planete/2014/07/02/guillaume-ancel-hante-par-turquoise_1055863

      Il atterrit au bord du lac Kivu, à la frontière du Rwanda et de ce qui était alors le Zaïre (devenu république démocratique du Congo). Finalement, il n’y aura pas de raid sur la capitale. « Mais nous étions bien venus pour nous battre et trouver le moyen de sauver le pouvoir en place alors en pleine débandade », souligne-t-il. Quelques jours plus tard, un deuxième ordre pour stopper la progression des rebelles sera aussi annulé in extremis. « Ce n’est qu’après cette deuxième annulation que l’opération Turquoise devient vraiment humanitaire et qu’on va être encouragés à aller sauver des rescapés », explique-t-il. Il en garde le souvenir de s’être enfin rendu utile : « Chaque vie sauvée était une victoire. »Mais au niveau politique, un certain flou demeure. « On a renoncé à sauver ouvertement le régime génocidaire mais on lui a permis de traverser la frontière. Et on lui a fourni des armes », accuse l’ex-officier qui fut le témoin direct d’une livraison d’armes, « cinq à dix camions qui ont franchi la frontière dans la seconde partie de juillet. Moi, ce jour-là, j’étais chargé de "divertir" les journalistes présents sur place. »

  • The Problem With Capitalist Philanthropy
    T. Rivers, Jacobin, le 6 février 2018
    https://www.jacobinmag.com/2018/02/charity-philanthropy-howard-buffett-congo

    The IWMF stresses that it does not influence its grant recipients’ stories, and in an interview said that they find it “unacceptable for a funder to influence the editorial content of the stories [they] facilitate.” However, their preferred areas of focus, particularly food security and conservation, are chosen in partnership with the Howard G. Buffett Foundation.

    Ironically, Buffett’s investment in the IWMF exists alongside his support for a dictatorship that has decimated its local press. As Anjan Sundaram documents in Bad News, Rwandan president Paul Kagame has killed, tortured, exiled, and imprisoned journalists across the country. The Committee to Protect Journalists has documented that seventeen journalists have been killed in Rwanda since 1992. Yet Buffett has called Rwanda “the most progressive country on the continent,” and, like many Western donors, enjoys a cozy relationship with its leader.

    #Congo #Rwanda #Afrique #Philantropie #corruption #capitalisme #Howard_Buffett #Paul_Kagame #ONG #journalistes #IWMF

  • Après l’#Ouganda, le Rwanda dément vouloir accueillir des migrants en provenance d’Israël

    Israël a lancé un programme destiné à imposer à 38 000 migrants africains en situation irrégulière de choisir entre l’expulsion ou l’incarcération, affirmant avoir des accords avec des pays tiers pour assurer l’accueil des volontaires au départ. Après l’Ouganda, c’est au tour du Rwanda de démentir l’existence d’un tel accord.

    http://www.jeuneafrique.com/508029/politique/apres-louganda-le-rwanda-dement-vouloir-accueillir-des-migrants-en-pro

  • Letter to the Editors: What happens to #refugees sent from #Israel to #Rwanda?

    “They told us that in Rwanda there is a place for refugees, that’s what they tell us in Holot (detention centre)…But it didn’t happen like that, we didn’t find there anything,” said 27 year old Simon from Dresden, Germany. Simon lived in Israel for 8 years before he was called to Holot, a place that broke his spirit and caused him to leave under the government’s ‘voluntary departure’ program.

    http://rightsinexile.tumblr.com/post/169203854532/letter-to-the-editors-what-happens-to-refugees

  • Attentat contre le président rwandais en avril 1994 : l’enquête française est close – JeuneAfrique.com
    http://www.jeuneafrique.com/504459/societe/attentat-contre-le-president-rwandais-en-1994-lenquete-francaise-est-c

    L’enquête ouverte en France par les juges antiterroristes sur les circonstances de l’attentat du 6 avril 1994, au #Rwanda, a été clôturée. L’instruction ouverte en mars 1998, au centre d’un bras de fer politico-judiciaire entre #Paris et #Kigali, est désormais entre les mains du Parquet de Paris qui devra requérir un procès ou un non-lieu pour les sept Rwandais mis en examen.

    #génocide

  • #Shopping_malls : l’avènement de la modernité ?

    Laure Assaf et Sylvaine Camelin
    Introduction [Texte intégral]
    Ibrahim Gharbi et Alan Knight
    L’émergence et l’implantation du centre commercial régional dans la ville nord-américaine [Texte intégral]
    The emergence and implantation of the regional shopping center in the North American city
    Sophie Chevalier
    Participer à la nouvelle #Afrique_du_Sud ? [Texte intégral]
    La dimension politique des shopping malls
    Contributing to the new South Africa ? The political dimension of shopping malls
    Benjamin Michelon
    « Shopping mall » et « modernisation » des villes africaines : les cas de #Douala (#Cameroun) et #Kigali (#Rwanda) [Texte intégral]
    “Shopping malls” and the “modernization” of African cities : the cases of Douala (Cameroon) and Kigali (Rwanda)
    Tarik Harroud
    L’avènement du shopping mall à #Rabat : les formes d’appropriation sociale d’un espace marchand et sélectif [Texte intégral]
    The advent of the shopping mall in Rabat : forms of social appropriation of a selective commercial space
    Thibaut Besozzi
    La construction sociale de la réalité dans un centre commercial : ordres de réalité concurrents et négociation de l’ordre social [Texte intégral]
    The social construction of reality in a shopping mall : concurrent orders of reality and negotiation of the social order
    Anaïs Daniau
    Le shopping mall : un modèle pour la construction de la ville ? [Texte intégral]
    The shopping mall : a model for the construction of the city ?
    Alexandre Coulondre
    Construire la valeur marchande d’un lieu [Texte intégral]
    Les promoteurs et la création des centres commerciaux
    Constructing the market value of a site : property developers and the creation of shopping malls
    Laure Assaf
    Le shopping mall comme moment urbain [Texte intégral]
    Pratiques citadines et transformations des espaces marchands aux #Émirats_arabes_unis
    The shopping mall as an urban moment : urban practices and the transformation of commercial spaces in the United Arab Emirates

    http://journals.openedition.org/ateliers/10362
    #revue #shopping #centres_commerciaux #villes #urban_matter #USA #Etats-Unis #Maroc #Emirats_arabes_unis

    • Je ne connais pas le travail de François Lagarde ici interrogé mais j’ai lu pas mal de choses sur l’histoire du Rwanda. Et je trouve cette interview très complaisante pour le colonisateur. Déjà il aurait été bien de rappeler vite fait que les groupes hutus/tutsis/twa étaient des groupes d’appartenance sociale que le pouvoir colonial a contribué à transformer en groupe racial.

      Le grand échec politique est le sacrifice de 150 000 Tutsi, quasi tous innocents, sur l’autel de la République, la Belgique n’a pu l’empêcher

      J’ai vraiment du mal ne pas m’étrangler en lisant ça,étant donné que c’est la Belgique qui a mis en place une organisation sociale nouvelle, une propagande raciale qui passait aussi par l’Église catholique surpuissante au Rwanda et un pouvoir politique qui jouait sur les conflits raciaux pour diviser la population. Donc c’est clairement la Belgique qui a posé les fondements de tous les génocides des tutsis qui ont suivi.

    • Mais il ne dit pas que ces groupes soi disant ethniques n’existaient pas en tant que tels et que ce sont les colons belges qui leur ont donné une origine raciale.
      Et surtout, dire « la Belgique n’a pu l’empêcher » ça sous entend qu’elle a essayé de le faire alors que c’est elle qui a créé tout le contexte qui mènera aux génocides des Tutsis.

  • Jean d’Ormesson : sa face obscure et négationniste. | Le Club de Mediapart

    https://blogs.mediapart.fr/albert-herszkowicz/blog/051217/jean-dormesson-sa-face-obscure-et-negationniste

    e confesse que je n’ai pas lu les livres du « héros national » Jean d’Ormesson. A chaque fois que j’ai feuilleté un, il m’est tombé des mains. De plus ses minauderies télévisuelles et sa roublardise m’ont dissuadé de persister. Il sera donc ici question de ses positions dans des domaines aussi tragiques que les génocides : celui des Tutsi au Rwanda en 1994 et celui des Arméniens.

    #négationisme #nationalisme #racisme

  • L’#Union_Africaine s’active pour un plan de rapatriement des migrants en #Libye

    L’ONU, l’Union Européenne et l’Union Africaine se sont données rendez-vous ce 04 novembre à Addis Abeba au siège de l’organisation panafricaine pour la mise en œuvre d’un plan de #rapatriement de migrants bloqués en Libye en partenariat avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (l’#OIM).

    Il s’agira d’abord pour les organisations régionales et internationales de mettre en place « une #cellule_opérationnelle » qui coordonnera le rapatriement de 15.000. Ensuite, mobiliser le fonds pour la réussite de cette opération.

    A cet effet, le #Maroc a fait une promesse, celle de contribuer au transport des migrants et le #Rwanda d’accueillir 3000 qui ne veulent pas retourner dans leur pays d’origine.

    http://rjdh.org/ethiopie-lunion-africaine-sactive-pour-un-plan-de-rapatriement-des-migrants-en
    #UE #EU #ONU #OIM #IOM (tous complices !) #sommet #rencontre #plan #expulsions #Libye #asile #migrations #renvois #réfugiés #Sommet_UA-UE

    Et l’article parle de l’étonnement face à la vidéo de la CNN qui a montré les tortures perpétrées aux migrants en Libye :

    Le reportage de CNN sur la traite des migrants subsahariens et leur soumission à l’esclavage avaient indigné l’opinion africaine internationale. Après une mission de l’UA dans « l’enfer libyen » et le Sommet UA-UE, les responsables de l’organisation onusienne, européenne et africaine se réunissent pour mobiliser les moyens et réfléchir sur un plan de rapatriement des migrants en Libye.

    #hypocrisie, on le sait depuis des années !

    cc @reka @isskein

    • Et voilà le type de marchandage auquel il faudra s’attendre... Ici, un article publié dans le Jerusalem Post... et parle évidemment de renvois depuis #Israël vers le Rwanda... à prendre avec les pincettes... mais débat intéressant

      Rwanda says no to migrant deportation

      Rwanda recently declared that it is willing to host as many as 30,000 African migrants currently trapped in Libya and being sold openly in modern-day slave markets. A tiny, densely populated African country recovering from the trauma of genocide, Rwanda was the first country to offer asylum to these unfortunate victims of human traffickers.

      Contrary to reports in Israel that Israel had already signed a formal agreement with Rwanda, Rwandan Foreign Minister Louise Mushikiwaboo in an interview this week with Rwanda’s New Times noted that Rwanda and Israel are still negotiating the conditions for accepting Israel’s African asylum seekers.

      Mushikiwaboo made it clear that Rwanda would not accept forced migration from Israel. “We have had discussions with Israel on receiving some of the immigrants and asylum seekers from this part of Africa who are willing to come to Rwanda,” he noted. “If they are comfortable to come here, we would be willing to accommodate them.” Rwanda offered to host 10,000 African asylum seekers from Israel.

      http://www.jpost.com/Opinion/Rwanda-says-no-to-migrant-deportation-515819

    • « Je ne voulais pas mourir » : ces migrants qui ont choisi de rentrer chez eux

      Ils sont trois. Trois parmi tant d’autres, plus de 300 au total. Issa, Mamadou et Abdou* viennent de Conakry, en Guinée, ont tenté leur chance pour passer en Europe via le Mali puis l’Algérie ou la Libye, avant de finalement renoncer et de rentrer chez eux, pour « ne pas mourir ». Depuis quelques jours, ils sont de retour à Agadez, le corps et l’esprit meurtri. Reportage.

      http://www.jeuneafrique.com/503012/societe/je-ne-voulais-pas-mourir-ces-migrants-qui-ont-choisi-de-rentrer-chez-e

    • One year of EU partnership with IOM: migrants protection and reintegration in Africa

      The objective was clear: to respond to the urgent protection needs and unacceptable loss of life of migrants along the Central Mediterranean migration route while addressing the challenges faced by returning migrants and their communities in countries of origin.

      Fourteen countries have been involved: Burkina Faso, Cameroon, Chad, Gambia, Ghana, Guinea-Bissau, Guinea, Mali, Mauritania, Niger, Nigeria, Senegal, Côte d’Ivoire and Libya. And so far, nearly 20 000 vulnerable migrants have been assisted through this initiative.

      “Libya… not easy to come and not easy to leave”, a group of fellow stranded Nigerians warned Debbie, probably too late.

      Debbie is one of the 15000 migrants that have been voluntarily returned to their countries thanks to the joint European Union and UN Migration agency’s effort launched a year ago to save lives and improve conditions for migrants along the migration routes and for those stranded in Libya.

      She dreamt of becoming a fashion designer and a lady from her church told her she could earn more money as a tailor in Libya than in Nigeria. So Debbie paid a smuggler to cross the desert. Many of her companions died along the route. When she finally got to Libya she was arrested at the hospital because she did not have travel documents. She was there to give birth to her twin babies and only one survived.

      Through the joint initiative, Debbie was offered a flight home to Nigeria, sewing machines and material to launch her fashion designer dream.

      https://eeas.europa.eu/headquarters/headquarters-homepage/37353/one-year-eu-partnership-iom-migrants-protection-and-reintegration-africa
      #retour_volontaire

    • L’évacuation des migrants en Libye fait consensus, pas la facture

      Les pays africains et européens ont adopté une déclaration conjointe spéciale sur la Libye et affirmé vouloir rapatrier les migrants bloqués dans leurs pays d’origine. Mais la question de l’addition a soigneusement été évitée.


      http://www.euractiv.fr/section/migrations/news/levacuation-des-migrants-en-libye-fait-consensus-pas-la-facture
      #Sommet_UE-Afrique #rapatriement

    • Juste pour montrer jusqu’à quel point c’est hypocrite, voici une vidéo qui date de 2015 (et plus précisément, elle a été publiée le 15 septembre 2015) :
      Detained by Militias : Libya’s Migrant Trade (Part 1)

      In a desperate bid to seek a better life in Europe, thousands of refugees and migrants leave the shores of Libya and cross the perilous Mediterranean Sea every month. Over 2,000 people have died making the journey in 2015 alone. The routes to and journey through Libya are also dangerous, however, and since the fall of Muammar Qaddafi in 2011, the country has struggled to achieve and maintain stability. Porous desert borders, rival fighters, and weak governance have left much of Libya in complete chaos. With militias controlling large swathes of land, their attentions have turned to the people that cross their territories. The fighters assert they are bringing order to the country as they detain the refugees, yet these people’s lives have become valuable commodities to the militias as they try to solidify their positions in the country. VICE News secured exclusive access to a camp outside Tripoli, run by a militia that has seized hundreds of migrants. Food is scarce, dehydration and disease is rife, and control comes in the form of whips and warning shots. The militia claims to have the migrants’ interests at heart, but what emerges is a very different story. In part one of a two-part series, VICE News examines how Libya is struggling with the Mediterranean migrant crisis, where state-run detention centers are overcrowded and violent, and how government immigration controls are outsourced to militias, where they detain migrants en masse.

      https://www.youtube.com/watch?v=h3f380cYlPM

    • Die Externalisierung der humanitären Grenze. Das Beispiel der ‚Unterstützung freiwilliger Rückkehr‘ durch die IOM in Marokko

      En prenant l’exemple du programme de l’aide au retour volontaire, cet article analyse les pratiques ambivalentes et les significations contradictoires de la gestion de la migration au-delà des frontières extérieures de l’Europe. La reconstitution de la mise en œuvre controversée de ce programme par l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM) au Maroc permet de montrer le développement de frontières humanitaires anticipées. Le régime d’aide qui en résulte ne répond pas tant aux besoins des migrant.es vulnérables qu’à ceux de l’OIM elle-même, qui cherche à se positionner comme un acteur crédible méritant d’être subventionné dans le domaine concurrentiel en expansion de la politique migratoire. Dans le même temps, cette gestion de la migration au nom de l’humanitarisme contribue à (re)stabiliser le régime frontalier européen en crise et favorise sa consolidation le long des routes migratoires. Bien que ce programme soit présenté comme une action humanitaire apolitique pour le bien de migrant.es vulnérables, sa mise en œuvre au Maroc est non seulement le résultat, mais aussi l’objet de conflits politiques actuels autour des frontières extérieures de l’Europe.

      http://journals.openedition.org/trajectoires/2372

    • Thousands of migrants return home safely from Libya as part of UN-supported programme

      Since last November, 10,171 migrants have safely returned from Libya, the United Nations migration agency announced Tuesday, crediting the achievement to a scale up of its #Voluntary_Humanitarian_Return (#VHR) programme.


      https://news.un.org/en/story/2018/03/1004782

    • Nigeria–Libyen retour: Ein Flüchtling kehrt zurück

      Für den Traum von Europa hat der Anstreicher Isaac Nigeria verlassen. Nach höllischen Monaten in Libyen gibt er auf und kehrt, von Versprechungen der EU gelockt, in seine Heimat zurück. Wie erlebt er dort seine Ankunft?


      https://nzzas.nzz.ch/gesellschaft/nigeria-libyen-retour-wie-isaac-auszog-um-zurueckzukehren-ld.1415974?reduc
      #paywall

    • Archive 2017, pour compléter le fil de la discussion.
      Reçu avec ce commentaire de @pascaline :

      Le Rwanda dit non aux expulsions, pas non au fait d’accueillir des demandeurs d’asile, c’est pas pareil

      Et c’est en effet une différence importante. Merci @pascaline.

      Rwanda Offers to Host African Migrants Stranded in Libya

      In an unusual gesture that could partly reverse a more familiar northward odyssey toward Europe, Rwanda offered on Thursday to house or help repatriate some of the thousands of African migrants being held in Libya and reportedly auctioned there as slaves.

      A statement from the country’s Foreign Ministry said Rwanda was “horrified” that “African men women and children who were on the road to exile have been held and turned into slaves.”

      “Given Rwanda’s political philosophy and our own history, we cannot remain silent when human beings are being mistreated and auctioned off like cattle,” the statement said. The evocation of Rwanda’s history apparently referred to bloodletting in 1994 when more than 800,000 people perished in an ethnically driven genocide.

      “We may not be able to welcome everyone but our door is wide open,” the Foreign Ministry said.

      The statement did not say how many people might be taken in by Rwanda, a small, landlocked country of 12 million in east-central Africa that ranks as one of the continent’s most densely populated.
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      But Moussa Faki Mahamat, the newly appointed head of the African Union, the continent’s biggest representative body, said on Twitter that Rwanda had offered to resettle as many as 30,000 migrants.

      Mr. Mahamat said he was “deeply appreciative” of the offer.

      Libya has in recent years become a leading entrepôt for migrants from Africa seeking passage to Italy in vessels operated by smugglers. The migrants have long been known to live in squalid conditions as they wait to board ramshackle and unseaworthy vessels. Thousands have drowned when the boats sank or capsized. Many others have reached Italy or been rescued on the way.

      Since CNN broadcast footage of bidding and the sale of African migrants in Libya, an international outcry has gathered in volume.

      On Monday, António Guterres, the secretary general of the United Nations, said he was horrified by the images.

      “Slavery has no place in our world, and these actions are among the most egregious abuses of human rights and may amount to crimes against humanity,” Mr. Guterres said in a statement.

      Mr. Guterres said the reported auction of slaves “also reminds us of the need to address migration flows in a comprehensive and humane manner,” including “enhanced international cooperation in cracking down on smugglers and traffickers and protecting the rights of victims.”

      Last weekend, hundreds of protesters gathered outside the Libyan Embassy in Paris chanting, “Put an end to the slavery and concentration camps in Libya.”

      Many of the African migrants in Libya began their journeys in West Africa or the Horn of Africa to escape poverty and upheaval. According to the International Organization for Migration, almost 9,000 migrants have been helped to return to their home countries this year.

      https://www.nytimes.com/2017/11/23/world/africa/rwanda-libya-migrants.html

      –-------------

      Rwanda offers refuge to enslaved Libya migrants
      Rwanda has offered to give refuge to around 30,000 African migrants stuck in Libya often in enslaved conditions.

      It comes in the wake of a video, released by CNN last week, showing men being auctioned off as farm workers.

      “Given our own history... we cannot remain silent when human beings are being mistreated and auctioned off like cattle,” the foreign ministry said.

      Hundreds of thousands of Africans travel through Libya every year as they try to make their way to Europe.

      They are often held by smugglers and forced to work for little or no money.

      During Rwanda’s 1994 genocide, some 800,000 ethnic Tutsis and moderate Hutu were massacred in 100 days while most countries did little to help.

      “Rwanda, like the rest of the world, was horrified by the images of the tragedy currently unfolding in Libya, where African men, women and children who were on the road to exile, have been held and turned into slaves,” the foreign ministry statement said.

      Foreign Minister Louise Mushikiwabo said Rwanda was a small country but it would find space.

      She told the pro-government New Times newspaper that Rwanda was in talks with African Union (AU) Commission to determine how to intervene and resettle them.

      “What I expect and know is that Rwandans will welcome these people. As Rwandans we are sensitive to people who are helpless and have no way of protecting themselves. It is something that is deep in ourselves, we take pride in human beings,” the paper quotes her as saying.

      The minister also said negotiations were also continuing with Israel about accommodating African migrants seeking asylum there.

      Last week, the AU expressed outrage after the footage emerged appearing to show slave markets in Libya.

      Youths from Niger and other sub-Saharan countries were seen being sold to buyers for about $400 (£300) at undisclosed locations in Libya.

      In April, the International Organization for Migration (IOM) said it had gathered evidence of slavery in Libya.

      Smugglers hold migrants for ransom and if their families could not pay, they were sold off at different prices depending on their qualifications, an IOM official in Libya said.

      https://www.bbc.com/news/world-africa-42095629

  • Le Rwanda s’est dit prêt à accueillir jusqu’à 30 000 migrants africains vivant dans des conditions inhumaines en Libye, où une récente vente d’esclaves noirs à suscité l’indignation dans le monde.
    http://www.jeuneafrique.com/495755/societe/marche-aux-esclaves-en-libye-le-rwanda-pret-a-accueillir-30-000-migran
    http://www.jeuneafrique.com/495532/societe/esclavage-en-libye-mais-que-fait-lunion-africaine
    #Lybie #Rwanda #esclavage

    • https://cric-grenoble.info/analyses/article/non-a-l-esclavage-des-noirs-en-lybie-299

      Pendant la guerre d’agression de l’OTAN pour assassiner Kadhafi et détruire la Libye, nous étions un petit nombre de militants panafricains, notamment la LP Umoja, à dénoncer publiquement le génocide des populations noires de Libye par les rebelles armés par la coalition occidentale. Il est évident que les populations noires seraient les plus farouches opposantes non pas à la chute de Kadhafi qui relève d’un autre problème géopolitique mais à la destruction de la Libye car ce sont elles qui avaient le plus à perdre, et ce sont elles, les populations noires vivant sur leur continent d’origine qui ont été spécifiquement ciblées par l’agression impérialiste.
      Six ans plus tard, ces mêmes ONG « humanitaires » qui traitaient les militants panafricains de tous les noms croient nous apprendre l’existence en Libye d’un marché où des Noirs sont vendus comme esclave. Ce fait est connu, mais pour beaucoup d’entre nous, cette « nouvelle » est un choc, alors que si tous ceux qui sont aujourd’hui choqués de l’apprendre avaient pu nous écouter il y a six ans, y compris sur la progression de la négrophobie en Afrique du Nord et son lien avec les politiques européennes, les choses n’en seraient peut être pas là aujourd’hui.
      Le manque d’écoute des Africains et des Noirs en général sur ce qui nous concerne en premier lieu et en premier temps est un réel problème qui nous fait ensuite gérer des réactions disproportionnées et souvent sans lendemain, alors que c’est au quotidien que les dominations se font, à l’usure. Les résistances doivent s’y adapter. Trop de diversion, trop de divertissement, pas assez d’INFORMATIONS, encore moins de FORMATION.

      Certes la manière dont l’éclatement de la Libye en trois morceaux suit l’éclatement du bloc nubien entre l’Egypte et les deux Soudan est le signe de guerres de prédation de longue durée qui nous dépassent, mais ces guerres qui sont dites « guerres justes », nous devons les comprendre et non les subir. La #colonisation a toujours été l’esclavage à domicile. Le #néocolonialisme n’est que l’esclavage à distance."

  • HCR | Les propositions d’Israël pour la réinstallation préoccupent le HCR
    https://asile.ch/2017/11/21/hcr-propositions-disrael-reinstallation-preoccupent-hcr

    Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est sérieusement préoccupé par les propositions d’Israël annoncées le 16 novembre 2017 par Aryeh Deri, le Ministre de l’Intérieur et Gilad Erdan le Ministre de la Sécurité publique. Ces propositions prévoient de contraindre des demandeurs d’asile et des réfugiés d’Érythrée et du Soudan à accepter une […]

  • Libération.fr – Rwanda : elles sont la génération d’après
    http://www.liberation.fr/apps/2017/09/rwanda

    Sur le papier, le Rwanda est l’un des champions du monde de l’égalité des genres : c’est le pays avec le plus haut taux de femmes parlementaires (64%) et il est 5e du rapport mondial sur la parité du World Economic Forum, derrière les pays nordiques (la France est 17e). Deux décennies après le génocide de 1994, des politiques volontaristes promeuvent l’accès des femmes à tous les niveaux : éducation, économie, politique. Mais alors que la première génération de jeunes femmes nées après le #génocide a voté cet été pour la première fois lors de l’élection présidentielle, elles témoignent d’une autre réalité au quotidien.

    Des supers témoignages. Par contre on a l’impression quand on lit le paragraphe de présentation du dessus que derrière les chiffres c’est la catastrophe, alors que pas du tout. Les changements mis en œuvre sont impressionnants et attaquent le fond des problèmes et avec des politiques très volontaristes. Il faut maintenant que le temps fasse aussi son œuvre. Ça donne beaucoup d’espoir et quand on voit l’absence de politique d’ampleur sérieuse en France sur le sujet, ça fait réfléchir.
    #femmes #viol #Rwanda #féminisme #empowerment

    • Les archives de François #Mitterrand concernant la politique menée par la France au #Rwanda au début des années 1990 représentent des milliers de pages conservées aux #Archives nationales. Elles sont une source d’information potentielle sur ce que l’État français savait et a fait avant et pendant le génocide. Mais elles ne seront pas ouvertes avant 50 ou 60 ans : en attendant, une personne privée (Dominique Bertinotti), mandatée par François Mitterrand avant sa mort, décide ou non d’autoriser leur consultation, de façon variable et arbitraire, sans qu’il soit possible de déposer un recours contre ces décisions.

    • Après avoir épuisé tous les recours en France, François Graner s’apprête à saisir ce jeudi 14 décembre la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour contester la réglementation française qui permet à la mandataire de l’ancien président François Mitterrand de refuser l’accès à des archives pourtant déclassifiées. A la veille de cette saisine, le chercheur et l’association Survie lui ont symboliquement apporté à l’Institut François Mitterrand une clé géante pour ce « second verrou », avant de demander à la CEDH de l’ouvrir à sa place.

      https://survie.org/themes/genocide-des-tutsis-au-rwanda/article/le-chercheur-francois-graner-et-l-association-survie-apportent-a-la-gardienn
      #Rwanda #génocide