• Les territoires des émeutes
    https://laviedesidees.fr/Les-territoires-des-emeutes

    Le haut niveau de #ségrégation urbaine constitue le meilleur prédicteur des violences. La différence la plus marquante entre 2023 et 2005 est l’entrée en scène des villes petites et moyennes, où les adolescents de cités d’habitat social s’identifient aux jeunes des banlieues de grandes métropoles.

    #Société #jeunesse #banlieue #révolte #urbanisme #gilets_jaunes
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240412_emeutes.pdf

    • Conclusion

      Le retour sur les émeutes de #2005 a permis de mettre en évidence à la fois des continuités et des changements par rapport à celles de #2023. Si de façon générale, les communes les plus défavorisées ont de plus fortes probabilités de connaître des émeutes, c’est surtout la ségrégation des situations sociales les plus précaires et des immigrés dans des quartiers spécifiques (#QPV) qui apparaît comme un élément de contexte crucial. À profil social et urbain équivalent, avoir un QPV augmente de façon très significative la probabilité de connaître des émeutes. De plus, cette #ségrégation_sociale et ethnique s’accompagne d’une forte #ségrégation_scolaire dont nous avons pu mesurer également l’impact : plus elle est importante, plus les émeutes sont intenses et violentes.

      Les quartiers en question sont ceux directement concernés par la #politique_de_la_ville (QPV, #PNRU, #NPNRU) depuis plusieurs décennies. Si des changements sont indiscutables sur le plan de l’amélioration du cadre de vie des habitants et plus particulièrement des #conditions_de_logement, un grand nombre de ces quartiers continuent de concentrer une large part de la jeunesse populaire d’origine immigrée, celle la plus touchée par la #relégation, les #discriminations et les #violences_policières, et donc celle aussi la plus concernée par les émeutes. Si la #mixité_sociale et ethnique s’est sensiblement améliorée dans certains quartiers, d’autres demeurent des espaces de très forte #homogénéité_sociale et ethnique, que l’on retrouve dans les #écoles et les #collèges. Ceux où les interventions de l’#ANRU ont été moins intenses ont même vu le nombre de ménages pauvres augmenter. En Île-de-France, la quasi-totalité des communes qui avaient connu des émeutes en 2005, pourtant concernées par la politique de la ville, en ont connu également en 2023.

      Notre approche socio-territoriale met d’autant plus en évidence les limites d’une analyse au niveau national, que les émeutes de 2023 se sont diffusées dans un plus grand nombre de petites villes et villes moyennes auparavant moins touchées par ces événements. Cette plus grande diversité territoriale est frappante lorsque l’on compare les banlieues des très grandes métropoles, à commencer par les banlieues parisiennes, aux #petites_villes et #villes_moyennes. Le poids du #logement_social, de l’immigration, la suroccupation des logements, le niveau de #pauvreté, mais aussi la façon dont ces dimensions se rattachent aux #familles_monoparentales et nombreuses, renvoient à des réalités différentes. Pourtant, dans tous les cas, la ségrégation joue un rôle déterminant.

      Cette approche contextuelle ne suffit pas à expliquer l’ensemble des mécanismes sociaux à l’œuvre et ce travail devra être complété à la fois par des analyses plus fouillées et qualitatives, ciblées sur les réseaux sociaux, la police et les profils des protagonistes, mais aussi des études de cas renvoyant aux différentes configurations socio-territoriales. Des études qualitatives locales devraient permettre de mieux comprendre comment, dans les différents contextes, les dimensions sociales et ethno-raciales interagissent lors des émeutes. Cela permettrait par exemple de mieux saisir l’importance de la mémoire des émeutes dans les quartiers populaires des banlieues des grandes métropoles, sa transmission et le rôle des réseaux militants et associatifs. Dans le cas des petites villes et des villes moyennes, la comparaison avec le mouvement des Gilets jaunes apporte un éclairage particulièrement intéressant sur l’intersection et la différenciation des formes que peuvent prendre la colère sociale et le ressentiment.

      #émeutes #violence #villes #urban_matter #violences_urbaines #banlieues #ségrégation_urbaine #violences #statistiques #chiffres

  • Le R.E.R a 50 ans

    Une série documentaire de Kristel Le Pollotec, réalisée par Anne Fleury

    Le 12 décembre 1969, le dernier train à vapeur quitte la gare de la Bastille en direction de Boissy-Saint-Léger. Quelques heures plus tard, il est remplacé par le premier #RER A depuis la toute nouvelle gare de la Nation, inaugurée en grande pompe. Il y a cinquante ans, la #région_parisienne entrait dans la modernité.

    KNUT, PRUT, GOTA ou PAPY, les trains du RER parcourent quotidiennement l’Ile de France, transportant 2,7 millions de voyageurs par jour. Une épopée technologique mais aussi hautement politique qui nous rappelle que le RER est l’un des symboles des trente glorieuses. Un exploit célébré par des journalistes exaltés par la prouesse technique et croyant fermement en la promesse de ce nouveau progrès pour les banlieusards venant travailler à #Paris .

    https://www.franceculture.fr/emissions/series/le-rer-a-50-ans

    Du #train_de_banlieue au #Réseau_Express_Régional

    http://rf.proxycast.org/1644726904491614208/10177-02.12.2019-ITEMA_22214911-0.mp3

    Des stations comme des villes souterraines

    http://rf.proxycast.org/1644726902079889408/10177-02.12.2019-ITEMA_22214911-1.mp3

    RER A, des guinguettes aux #villes_nouvelles

    http://rf.proxycast.org/1644726907545067520/10177-02.12.2019-ITEMA_22214911-2.mp3

    RER B, voyage social

    http://rf.proxycast.org/1644726901362663424/10177-02.12.2019-ITEMA_22214911-3.mp3

    Salvatore Adamo et Dalida lors de l’inauguration de la station de RER « Auber » à Paris - novembre 1971• Crédits : AFP - AFP

    #RATP #SNCF #train #Grand_Paris #urbanisme #ségrégation_urbaine #documentaire #podcast #LSD #France_Culture #LSD_La_série_documentaire

  • #Rio_de_Janeiro dans le contexte des méga-événements : le rôle des pouvoirs publics dans la #ségrégation_urbaine

    À Rio de Janeiro, la lutte pour l’occupation de l’espace urbain a contribué à faire apparaître très tôt dans son histoire les contrastes entre les conditions de logement des riches et des pauvres. Cette organisation socio-spatiale hétérogène résulte d’un ensemble de facteurs : la configuration géographique particulière de la ville, la rapidité de la transition urbaine dans le pays, l’absence de politique de #logement et de réglementation foncière ont contribué à une forme extrêmement inégalitaire de l’accès au sol urbain. Dans les limites de cet article, nous nous concentrerons sur le rôle primordial des pouvoirs publics qui, historiquement, ont non seulement privilégié les investissements dans les parties nobles de la ville mais aussi mené des politiques ambigües envers les #favelas, oscillant selon les périodes entre éradication et intégration. Cette ambiguïté s’accentue aujourd’hui avec les transformations urbaines liées à l’organisation des grands évènements. Tandis qu’une politique tend à montrer une image d’intégration - « pacification », améliorations des services de base et développement économico-touristique de certaines favelas bien situées - une autre montre un caractère ségrégationniste à travers l’éradication d’autres favelas et le relogement de leur population dans de l’habitat social en périphérie de la ville.

    http://eps.revues.org/5809

    #urban_matters #inégalités #bidonville #foncier #urbanisme #coupe_du_monde #JO #jeux_olympiques

  • #revue
    #Populations et territoires du #Brésil

    La population brésilienne se trouve actuellement à un stade avancé de la transition démographique, suivant en cela, mais avec un rythme accéléré le processus qu’ont connu les pays développés. La transition démographique au Brésil a commencé dans les années 1930 avec la baisse du taux de mortalité infantile et elle s’est traduite par une multiplication par six de la population entre 1930 et 2010. La baisse de la mortalité a été suivie, au milieu de la décennie 1960, par une réduction rapide des taux de fécondité combinée elle-même à un ralentissement de la croissance du nombre de femmes en âge de procréer, ce qui a eu pour effet une diminution progressive du taux de natalité. Petit à petit, la baisse du taux de natalité a compensé celle du taux de mortalité, amenuisant ainsi le taux de croissance de la population. Avec ce processus la population brésilienne devrait cesser de croître dans les années 2040, elle compterait alors environ 220 millions de personnes. La croissance plus faible du nombre de naissances à chaque nouvelle génération a aussi entrainé des changements dans la structure par âge, d’abord en réduisant la part relative des classes d’âge les plus jeunes et en augmentant celle des adultes, puis plus récemment, en augmentant rapidement les effectifs et la part des classes d’âge avancé. L’allongement de la vie a aussi accentué ces transformations de la structure par âge, les plus de 60 ans devraient ainsi, dès 2030, devenir plus nombreux que les moins de 15 ans. Les conséquences de ces changements démographiques ne se limitent pas à des variations d’effectifs et de poids des classes d’âge. La baisse du taux de fécondité et de mortalité a aussi eu des effets sur les familles et les ménages, avec une réduction du ratio de dépendance des jeunes des ménages (rapport entre le nombre des enfants et celui des adultes), une diminution de la taille moyenne de ces ménages et une augmentation du nombre des familles multigénérationnelles.

    http://eps.revues.org/5724

    Sommaire :
    Hervé Théry
    Les populations du Brésil, disparités et dynamiques [Texte intégral]
    Populations in Brazil, Disparities and Dynamics
    Sébastien Rozeaux
    Les horizons troubles de la politique de « #colonisation » au Brésil : réflexions sur l’#identité de la #nation brésilienne à travers le prisme de la question migratoire (1850-1889) [Texte intégral]
    The cloudy horizons of the colonization policy in Brazil in the nineteenth century – Reflections on the identity of the Brazilian nation through the prism of the migration issue (1850-1889)
    Bernard Bret
    Territoires de #servitude et territoires de #liberté au Brésil [Texte intégral]
    Territories of servitude and territories of freedom in Brazil
    Dominique Vidal
    #Urbanisation, contraintes de l’espace et défi démocratique au Brésil [Texte intégral]
    Urbanization, spatial constraints and democratic challenge in Brazil
    Alan P. Marcus
    Convenient Liaisons : Brazilian Immigration/Emigration and the Spatial-relationships of Religious Networks [Texte intégral]
    Des liaisons opportunes : migrations Brésil-#USA et contacts de #réseaux_religieux
    Jonas Simões das Neves Anderson et Sergio Schneider
    Brazilian Demographic Transition and the Strategic Role of Youth [Texte intégral]
    #Transition_démographique brésilienne et le rôle stratégique de la #jeunesse
    Yannick Sencébé et Ademir A Cazella
    Le paradoxe d’un pays rural qui s’ignore : urbanisation et place de l’#agriculture_familiale au Brésil [Texte intégral]
    The paradox of a rural country which ignores : urbanization and part of the family farming in Brazil
    Stéphanie Nasuti, Isabelle Tritsch et Ludivine Eloy
    #Régularisation_foncière et #mobilités rurales-urbaines en #Amazonie brésilienne [Texte intégral]
    Quels effets sur les dynamiques résidentielles et démographiques des populations forestières ?
    Land tenure regularization and rural-urban mobility in the Brazilian Amazon. What impacts on residential and population dynamics of forest people ?
    Alexandre Magno Alves Diniz et Elisângela Gonçalves Lacerda
    The colonization of Roraima State, Brazil : an analysis of its major migration flows (1970 to 2010) [Texte intégral]
    La colonisation du #Roraima au Brésil : analyse des principaux flux migratoires (de 1970 à 2010)
    Alberto Augusto Eichman Jakob
    International migration and segregation in the Brazilian Legal Amazonia [Texte intégral]
    #Migrations internationales et #ségrégation dans l’Amazonie Légale Brésilienne
    Michaël Chetry et Jean Legroux
    Rio de Janeiro dans le contexte des méga-événements : le rôle des pouvoirs publics dans la #ségrégation_urbaine [Texte intégral]
    Rio de Janeiro in a mega-event hosting context : the role of the public authorities on urban segregation
    Paul Cary, Armelle Giglio-Jacquemot, Tadeu Giglio et Ana Melo
    Vivre avec la pénurie d’#eau à #Recife [Texte intégral]
    Déni public et alternatives privées
    Facing water shortage in Recife. Between public denial and private alternatives
    Pamela Quiroga
    Quelles #mobilités quotidiennes des populations pauvres et vieillissantes à Recife ? [Texte intégral]
    Daily mobilities of poor and aging populations in Recife
    Octavie Paris
    Les populations des cortiços [Texte intégral]
    Le cas de Recife et São Paulo
    Cortiço’s populations : the case of Recife and São Paulo.
    Rivaldo Mauro de Faria et Paula Santana
    Regional inequalities in infant mortality and Primary Health Care in the State of Minas Gerais, Brazil [Texte intégral]
    Les #inégalités régionales de la #mortalité_infantile et des Soins de #Santé Primaires dans l’État du #Minas_Gerais, au Brésil
    François-Michel Le Tourneau
    En #marge ou à la marge ? [Texte intégral]
    Les populations amérindiennes du Brésil
    Marginalized or at the margin ? Indigenous peoples in today’s Brazil
    Luna Gámez
    Les « gardiens de la #forêt » : l’#extractivisme de #ressources_naturelles et la dépendance des politiques publiques en Amazonie brésilienne [Texte intégral]
    “Rain-forest guardians” : natural resources extractivism and dependence on public policies in Brazilian Amazon
    Brunna Crespi, Pauline Laval et Catherine Sabinot
    La communauté de pêcheurs de #Taperebá (Amapá- Brésil) face à la création du Parc national du Cabo Orange [Texte intégral]
    Fishing community of Taperebá (Amapá, Brazil) facing to the creation of the National park of Cabo Orange

    #démographie #peuples_autochtones #pêche #énergie #foncier

    via @ville_en
    cc @odilon

  • « On érige entre « eux » et « nous » le mur qu’on cherche à abattre » – #Thomas_Kirszbaum

    Spécialiste de la politique de la ville, le sociologue Thomas Kirszbaum analyse les discours appelant à l’abolition de la #ségrégation_urbaine et faisant la promotion de l’#égalité républicaine. Dans le prolongement de l’ouvrage collectif « En finir avec les #banlieues ? Le désenchantement de la politique de la #ville » qu’il a récemment dirigé, ce chercheur à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Cachan souligne les impensés et paradoxes de la politique des banlieues.

    http://www.lagazettedescommunes.com/329694/on-erige-entre-eux-et-nous-le-mur-quon-cherche-a-abattre-thoma
    #urban_matters

  • #livre #ebook #parution: The Ambivalent Nature of Urban Borders: Martyrs’ Square in Beirut (The Emancipatory Space) de Camillo Boano & #Dalia_Chabarek

    Beirut is a multi-layered, dynamic and extremely contested city, which boomed in the early twentieth century to become one of the region’s complex urban environments where both memorabilia of the war and the resistance to neoliberal regeneration defy the oblivion of the past and the future. A couple of decades after the bloody civil war which broke the city in two along a harsh line, the neighborhoods of Beirut still find themselves highly segregated, usually based on residents’ socioeconomic status, and quite often dominated by religious or political ‘enthusiasts’ place-politics, securitizing the streets and signifying their presence with localities, photos of politicians, and flags and banners across buildings and street vendors.

    http://www.amazon.com/The-Ambivalent-Nature-Urban-Borders-ebook/dp/B00H4E5FJQ

    Page web de Camillo Boano:
    http://iris.ucl.ac.uk/iris/browse/profile?upi=CBOAN83

    #Camillo_Boano #Beyrouth #Liban #géographie_urbanie #guerre #mémoire #guerre_civile #ségrégation #ségrégation_urbaine #frontière_urbaine