Ah, ok !
Là, ça devient très précis. C’est le premier exercice pratique que je fais quand j’aborde les problèmes de représentation graphique (mais, j’utilise l’outil de mes clients, un tableur célèbre…) : représentation d’un tableau de contingence. C’est un excellent moyen d’aborder pratiquement la sémiologie graphique. Mais je ne crois pas avoir trouvé de formalisation de l’approche et je trouve que c’est plus efficace en interactif avec les participants : ce sont leurs productions.
En vrac (ou presque) :
– barres juxtaposées : de très loin le plus mauvais (et pourtant pas le moins fréquent), on ne voit quasiment rien,
– barres empilées : mieux, mais si les effectifs du total des barres sont trop différents, on ne peut pas juger des répartitions,
– barres empilées en pourcentage : justement pour faire apparaître les distributions (conditionnelles ou profils)
Du coup, toujours tester en intervertissant le rôle des lignes et des colonnes de la table (intervertir profils ligne et profils colonne, pour les 3 graphiques précédents)
Réfléchir à l’ordre des modalités quand il n’y en a pas de « naturel » (comme pour les secteurs économiques) et donc ne pas hésiter à réordonner les barres, p. ex. par valeur croissante du taux de féminisation des secteurs…
Tester les graphiques « exotiques », au moins pour en connaître l’existence :
– anneaux ("camemberts empilés", en général illisibles, mais rigolos et bizarrement sur Excel, ils intervertissent les rôles des lignes et des colonnes)
– bulles (nuage de points avec pondération du point par l’effectif), en général au prix d’un recodage, puisqu’il nécessite des abscisses et ordonnées numériques et d’un remaniement complet du tableau (col. des X, des Y et des effectifs)
– surface 3D qui suppose qu’il y ait un ordre sur les X et les Y et surtout qu’on utilise un jeu de couleurs adapté, le standard étant parfaitement catastrophique. D’expérience toujours jugée incompréhensible et pourtant, la plupart des gens savent interpréter les informations d’altitude sur une carte… et sous le nom de heatmap elles sont à la mode
– et, plus récemment, j’ajouterais le treemap (qui vient de débarquer sur la version 2016 du tableur, sous la pression de gg:spreadsheet qui l’offre depuis déjà un ou deux ans), là aussi, ça nécessite un reformatage important du tableau
Enfin, puisque il y a la variable sexe, mobiliser la culture graphique existante est toujours intéressant et rappeler la forme « pyramide des âges », parfaitement réalisable sur n’importe quel tableur en utilisant des effectifs négatifs (je te laisse choisir le sexe ;-)
Et puis, les barres (empilées) doivent-elles être jointives ? occasion de réfléchir au couple discret/continu, de se demander à quel moment commencent les aires empilées, etc.