• Petite fille : Le « mauvais corps » du patriarcat capitaliste
    par Ana Minski

    Ainsi donc les perturbateurs endocriniens, si dangereux pour l’avenir de la reproduction de tous les êtres vivants sur terre, sont ici présentés comme quasi-inoffensifs. Il est tout de même brièvement suggéré qu’il faudrait peut-être penser à congeler les testicules de Sacha au cas où – sait-on jamais – il désirait, plus tard, se reproduire. La stérilité, ce n’est en effet pas bien grave. Nous disposons aujourd’hui de banques de spermatozoïdes, d’embryons, d’ovocytes, des mères porteuses, et peut-être disposerons nous bientôt d’utérus artificiels. La technologie, le progrès, c’est magique, il suffit de demander et tous nos rêves deviennent réalité… mais surtout nos cauchemars.

    https://www.partage-le.com/2020/12/06/petite-fille-le-mauvais-corps-du-patriarcat-capitaliste-par-ana-minski

    #Petite_Fille, #technophilie, #transgenrisme ?

    A mettre en relation avec ce post :

    https://seenthis.net/messages/890162

    • je lis un peu partout la même confusion :

      Pour certains il semble donc plus judicieux de lui faire des injections d’hormones que lui apprendre à gérer ses frustrations ? Un enfant de quatre ans sait-il vraiment ce que signifie « être enceinte » ?

      Dans le film, ils commencent à parler des hormones, pour appréhender la puberté, alors que la petite fille en question, qui semble sacrément capable de « gérer ses frustrations » (c’est parfaitement ignoble de réduire ses problèmes à exister à un terme pareil), cette petit fille à 9 ans, pas 4,et son corps risque de montrer des « signes » qu’elle n’a pas envie d’avoir, une pomme d’adam, un corps plus trapu etc. Les hormones sont discutés avec l’idée de lui éviter des souffrances, ce qui en décoiffera certains visiblement.

      Par ailleurs, le ton docte, quasi maoïste (la révolution d’abord) et glacialement stupide du début de ce paplard va, comme dirait, m’empêcher de continuer à le lire. Difficile de ne pas tagger #transphobie.

    • @tintin Très beau #réflexe_pavlovien !

      On ne lis pas un texte jusqu’au bout (il en est justement question vers la fin), mais on juge souverainement des propos de l’auteure : mais ce n’est pas de la #condescendance ni du #mépris, ça ?!

      Pour « éviter des souffrances », rien de tel que la chimie, en effet. Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?

      Dans la société industrielle, le corps humain ne sert à rien, puisque les machines font tout. Il n’est plus qu’une source de sensations fortes, de plaisirs éphémères et un support publicitaire pour les marchandises. Et surtout, il ne faut pas ce ce Corps cause de désagrément à l’Esprit, qui l’habite malencontreusement, qui en est « prisonnier » comme il est dit dans ce documentaire édifiant.

      #séparation_achevée, #cerveau_dans_un_bocal

    • l’article évoque un tout petit peu la chimie, mais est clairement surtout basé sur le féminisme critique du genre, contre le patriarcat et les stéréotypes de genre (donc contre le genre). Que ce n’est pas normal qu’à un problème social (le fait qu’il y ait des choix si genrés alors que n’importe qui devrait pouvoir porter telle couleur ou tel habit) les adultes proposent une solution technique, modifiant (parfois, même souvent, pour toujours) le corps de la personne. Personne en devenir, qui n’est qu’un⋅e enfant et n’a pas encore tous les tenants et aboutissants de pourquoi illes s’est mis⋅e à penser être né⋅e dans le « mauvais corps » : cette pensée n’a rien de naturelle, elle est sociale, et vient avant tout de l’environnement, de l’éducation (pas que les parents comme bien dit), cette pensée ne vient pas des gènes, du « cerveau féminin/masculin » ("on en est vraiment encore là ?" demande Ana Minski), mais de la société patriarcale, de l’organisation de la société.

      sinon ya tristement aucun débat possible comme souvent, c’est pas « je continue de creuser mes arguments », c’est direct « ce que t’as dit c’est de la merde » (de tout côté et forcément direct de l’autre en réponse) :(

    • Ok j’ai mal entamé le débat, je m’en excuse @tranbert pas envie de boxer, juste certaines chose me choquent dans ce texte, que j’ai lu juste au sortir du film, qui m’a bien secoué. J’y reviendrais peut-être en essayant de le dire mieux.

      @rastapopoulos

      illes s’est mis⋅e à penser être né⋅e dans le « mauvais corps » : cette pensée n’a rien de naturelle, elle est sociale, et vient avant tout de l’environnement, de l’éducation

      mais ça ne viens pas des premier-première concerné.es, cette « idée » qui semble être un « ressenti » ou je ne sais comment dire ? Je ne comprends rien. Il me semble qu’on parte de là (et ça peut être problématique). C’est ce que dit cette petit fille non ? Tout ce qu’elle veut c’est qu’on la reconnaisse comme fille... Ce qui blesse, dans ce texte (contre le film), c’est qu’il me semble qu’on y refuse de reconnaître cette petite fille comme une petite fille parce que ça renforcerait ""le genre". Bon je m’y perds, et je vais prendre du recul. Peace.

    • mais ça ne viens pas des premier-première concerné.es, cette « idée » qui semble être un « ressenti » ou je ne sais comment dire ? Je ne comprends rien. Il me semble qu’on parte de là (et ça peut être problématique). C’est ce que dit cette petit fille non ? Tout ce qu’elle veut c’est qu’on la reconnaisse comme fille...

      Si je comprends bien ce que tu veux dire, il me semble, mais je me goure peut-être, que c’est bien là un des nœuds du problème, de l’incompréhension, des quiproquos je sais pas, mais peut-être bien du fossé philosophico-politique qu’il peut y avoir. C’est-à-dire du constat, de la recherche de « d’où ça vient ». S’il y a une différence forte entre différents courants de pensée sur ce « d’où ça vient », alors forcément la réponse à donner risque fort d’être différente.

      Je précise : si on pense (et quelque soit ce qu’on pense, il faut l’étayer, avoir des arguments pour ça, pas juste « ça vient de mon ressenti », dans un sens comme dans l’autre), si on pense donc, que ce que ces jeunes, parfois très jeunes, ressentent, ça vient uniquement de l’intérieur… de l’intérieur de quoi ? de leur cerveau ? de leurs gènes ? on pense donc que le fait de « se sentir <insérer ici un genre> » c’est une essence, un truc qu’on a « de base » dans son « âme » ? Alors la réponse à donner ne va sûrement pas être la même que si on pense que ce que ces jeunes ressentent (y compris depuis tout petit : on sait que le genre est inculqué avant même de sortir du ventre), c’est une manifestation de tout leur environnement càd ce qu’ont dit ou voulu leurs parents pour elleux, ce que les profs et les autres enfants en disent, ce qu’illes voient à la télé, etc, etc, bref la société entière (qui est patriarcale et ultra genrée).

      Si le constat de base n’est pas le même, et en l’occurrence parfois carrément opposé philosophiquement/sociologiquement/anthropologiquement (je ne sais pas dire précisément), et bien oui c’est quasi sûr que la réponse, càd les choix politiques de société à faire (et les choix technologiques, les choix d’éducations, tout ça ce sont des choix politiques), ne vont pas être les mêmes. Isn’t it ?

      Si par expérience de pensée, on vivait là dans une société où quelque soit ses gonades (et donc ses hormones produites par défaut), on pouvait s’habiller comme on veut, en robe rose ou en pantalon bleu (arf), avoir le métier qu’on veut (donc y compris le même que celui de sa maman, si on aime très fort sa maman et qu’on veut lui ressembler alors qu’on a un pénis), qu’aucun choix social important ne soit genré… est-ce qu’un humain mâle aurait envie « d’être une femme » (ou inversement) au point de « changer de corps », de se sentir « dans le mauvais corps » ? Celleux qui pensent que c’est surtout un problème social, pensent à priori que non, que l’on vivrait mieux et plus libres comme ça, en se battant contre le genre et que ce n’est pas un problème qui se poserait alors.

      Mais on peut tout à fait arguer (avec raison) que ça fait un bail (mais pas tant que ça quand même, la cause des femmes est ancienne, mais le fait de vraiment critiquer le genre complètement c’est pas si si ancien) que les gens (femmes surtout) se battent contre les stéréotypes de genre, et que ça n’avance pas des masses ! (c’est factuel) Et qu’il est donc plus « rapide » (efficace ?) d’utiliser des subterfuges techniques (et sociaux : habits, maquillages, manières, comportements) pour se faire reconnaitre et surtout accepter par les autres (par la société) autrement que ce qu’illes pensaient au départ. En tout cas récemment, en 20XX, avec ce qu’on sait faire maintenant avec les hormones et la chirurgie. Parce que sinon on a une vie de merde.

      Ya pas de tout blanc ou tout noir, mais il me semble clairement qu’avant même le soucis d’efficacité (= que les personnes ayant ces problèmes aient une vie mieux, là le plus vite possible, pas dans 150 ans), il y a dans pas mal de cas aussi le fait de ne pas être d’accord sur le constat de l’origine.