• Délinquants et « ultra-riches » Comment ils ont fait élire Macron
    https://www.off-investigation.fr/delinquants-et-ultra-riches-comment-ils-ont-fait-elire-macron

    Adoubé par des milliardaires des médias comme Bernard Arnault ou Patrick Drahi dès 2013 en raison de sa posture « pro-business », Emmanuel Macron était devenu leur candidat favori pour 2017. Fragilisé par une relation amorcée avec Brigitte alors qu’il n’avait que 14 ans et par des rumeurs d’homosexualité, il va être protégé à compter de 2014 par Vincent Bolloré et deux fortes personnalités au passé sulfureux : Michèle Marchand et Xavier Niel. Dès 2013, Emmanuel Macron prépare minutieusement son avenir politique. Il ne l’affirme pas encore ouvertement, mais dans sa tête, il vise déjà la présidence de la République « et peut être […]Lire la suite : Délinquants et « ultra-riches » Comment ils ont fait élire (...)

    #Enquêtes #Propagande,les_puissants_contre_la_démocratie–_S3 #Séries #Vidéos #Accès_libre

  • Alexis Kohler (très) secret (6/6) Une « saga familiale digne d’Hollywood ou de Netflix » selon la presse israélienne
    https://www.off-investigation.fr/alexis-kohler-tres-secret-6-6-une-saga-familiale-digne-dhollywood-

    Enquête | « Alexis Kohler (très) secret » (6/6). Au pic des très vives tensions franco-israéliennes de l’automne dernier, alors qu’Emmanuel Macron menaçait Benjamin Netanyahou d’un embargo sur les armes, un magazine israélien publiait – et c’est une première dans la presse israélienne – une copieuse enquête sur les racines palestiniennes d’Alexis Kohler. Édité en hébreu, cet article, dont l’opportunité interpelle, présente l’histoire du secrétaire général de l’Élysée comme une « saga familiale digne d’Hollywood ou de Netflix » et exhume du passé – mi-figue, mi-raisin – un mystérieux terrain de 800 m2 à Haïfa… Jusqu’à une date toute récente, […]Lire la suite : Alexis Kohler (très) secret (6/6) Une « saga familiale digne d’Hollywood ou de Netflix » selon la presse (...)

    #Alexis_Kohler_très_secret #Séries #Accès_libre

  • Alexis Kohler (très) secret (4/6) MSC, la « Mafia shipping company » ?
    https://www.off-investigation.fr/alexis-kohler-tres-secret-4-6-msc-la-mafia-shipping-company

    Alexis Kohler (très) secret (4/6) | Au tournant des années 1970, Gianluigi Aponte et Rafaëlla Diamant fondent la très discrète Mediterranean Shipping Company (MSC). 55 ans plus tard, ce géant maritime mondial reste géré comme une épicerie de village par un clan familial italo-israélien cultivant l’opacité. Seuls, les enfants des fondateurs – et Alexis Kohler en 2016 – ont eu accès aux secrets les mieux gardés de celle qu’on surnomme désormais parfois la « Mafia shipping company ». Dans les années 1970, associés à un autre employé de Bernard Cornfeld – Dominique Denat (tiens donc !) – Gianluigi Aponte et Rafaëlla Diamant […]Lire la suite : Alexis Kohler (très) secret (4/6) MSC, la « Mafia shipping company » (...)

    #Alexis_Kohler_très_secret #Enquêtes #Séries #Accès_libre

  • Nicolas SarkozyL’homme qui voulait contrôler les médias
    https://www.off-investigation.fr/nicolas-sarkozylhomme-qui-voulait-controler-les-medias-12-42

    Dans les années 2000, alors qu’il rêvait déja secrètement d’acceder à l’Elysée, Nicolas Sarkozy se montrait particulièrement interventionniste avec les médias. Interruption d’un journal de France Inter en direct, humiliation de Laurent Joffrin à l’Elysée, toute la hargne - et le maladif besoin de plaire - de Nicolas Sarkozy était déja là... Lire la suite : Nicolas SarkozyL’homme qui voulait contrôler les médias

    #Main_basse_sur_la_presse #Séries #Accès_libre

  • Alexis Kohler (très) secret (3/6) « Do you want to be rich » avec Bernie Cornfeld ?
    https://www.off-investigation.fr/alexis-kohler-tres-secret-3-6-do-you-want-to-be-rich-avec-bernie-c

    Alexis Kohler (très) secret (3/6) | Dans les années 1960, Gianluigi Aponte et Rafaëlla Diamant, cousine de la mère de Kohler, quittent Naples pour Genève, avec l’ambition d’y faire fortune dans la finance. Ils vont alors s’y compromettre avec Bernard Cornfeld, l’organisateur d’une gigantesque pyramide de Ponzi financière qui s’écroulera dans les années 1970, lésant des centaines de milliers de petits épargnants. A la fin des années 60, tout juste mariés, Gianluigi Aponte et Rafaëlla Diamant quittent la baie de Naples pour se lancer dans la finance à Genève. « Une expérience malheureuse », glissera plus tard Aponte. De fait, Gianluigi […]Lire la suite : Alexis Kohler (très) secret (3/6) « Do you want to be rich » avec Bernie Cornfeld (...)

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  • Sarkozy en 2008L’Elysée (déja) en guerre contre France Télévision
    https://www.off-investigation.fr/lelysee-deja-en-guerre-contre-france-television-publicite-redevanc

    Début 2008, Nicolas Sarkozy cède aux pressions de son ami Martin Bouygues et annonce la suppression de la publicité sur France Télévision. Quelques mois plus tard, il décide de nommer directement lui même les patrons de l’audiovisuel public. S’ensuit un long bras de fer avec les salariés de France Télévision, écoeurés que le service public audiovisuel soit mis à genoux au profit de TF1 (Martin Bouygues), M6 (Nicolas de Tavernost) ou D8 (Vincent Bolloré). Lire la suite : Sarkozy en 2008L’Elysée (déja) en guerre contre France Télévision

    #Main_basse_sur_la_presse #Séries #Accès_libre

  • Présidentielle 2007 Quand Sarkozy préfèrait Ferrari à PPDA
    https://www.off-investigation.fr/sarkozy-prefere-ferrari-a-ppda

    Une fois Nicolas Sarkozy parvenu à l’Elysée, en 2007, les puissants propriétaires de médias qui le soutiennent vont redoubler de complaisance. Emissions censurées, présentateurs évincés, directeurs de l’information mis sur la touche, tout est fait pour ne pas froisser le nouveau locataire de l’Elysée. N’hésitant pas à interférer dans les programmes de France Télévision ou sur les présentateurs de TF1, ce dernier se comporte en roi des médias, voire, selon le bon mot de Laurent Joffrin, en « monarque Républicain ».Lire la suite : Présidentielle 2007 Quand Sarkozy préfèrait Ferrari à PPDA

    #Main_basse_sur_la_presse #Séries #Accès_libre

  • Présidentielle 2007 Quand Bouygues, Arnault, Lagardère et Bolloré promouvaient Sarko
    https://www.off-investigation.fr/presidentielle-2007-sarkozy-bernard-arnault-vincent-bollore-martin

    En 2006, Martin Bouygues, Bernard Arnault, Serge Dassault, Arnaud Lagardère et Vincent Bolloré vont tout faire pour aider Nicolas Sarkozy à remporter la présidentielle. Caviardage par la Tribune d’un sondage favorable à Ségolène Royal, annulation d’un débat Royal-Bayrou sur Canal plus, censure d’un article critiquant la police de l’air et des frontières dans Direct Matin, tout est fait pour inciter les Français à voter pour Nicolas Sarkozy. Lire la suite : Présidentielle 2007 Quand Bouygues, Arnault, Lagardère et Bolloré promouvaient Sarko

    #Main_basse_sur_la_presse #Séries #Accès_libre

    • Comment passer en douceur de la Rolex au bracelet électronique.
      https://www.lecanardenchaine.fr/politique/49450-sarkauserie-minutee

      Le 15 novembre, l’ex-président a donné un cours magistral devant un parterre de 800 élèves et professeurs d’écoles privées. Avec de drôles de conseils à la clé.

      Comment réussir sa vie, c’était l’objet du cours donné par Nicolas Sarkozy, le 15 novembre, sur la scène du Théâtre de la Porte Saint-Martin, à 800 élèves et professeurs d’écoles d’enseignement supérieur privé («  Le Point  », 16/11).

  • Fin de 90 Minutes La première « mise au pas » de l’investigation à Canal +
    https://www.off-investigation.fr/suppression-de-90-minutes-le-premier-coup-de-poignard-contre-linve

    Présentée par Paul Moreira de 1999 à 2006, l’émission 90 Minutes fera l’objet d’intenses pressions Chiraquiennes et sera supprimée par Rodolphe Belmer un an avant l’élection présidentielle de mai 2007. Lire la suite : Fin de 90 Minutes La première « mise au pas » de l’investigation à Canal +

    #Main_basse_sur_la_presse #Séries #Accès_libre

  • Incontrôlables Guignols… Quand la bande à Gaccio ulcérait Nicolas Sarkozy
    https://www.off-investigation.fr/incontrolables-guignols-quand-la-bande-a-gaccio-ulcerait-nicolas-s

    Dans sa course à l’Elysée, Nicolas Sarkozy se heurte constamment aux moqueries des Guignols de l’info. Pilier incontournable de la petite poignée d’auteurs des célèbres marionnettes de Canal + : Bruno Gaccio. Fils d’un maçon Italien, « dealer » à Saint Etienne dans sa jeunesse, le beau gosse de Canal + a très tôt pris en grippe Nicolas Sarkozy, dont il exécre la démagogie populiste. Protégé par Alain De Greef, Gaccio va devenir la bête noire du candidat UMP à la présidentielle de 2007...Lire la suite : Incontrôlables Guignols… Quand la bande à Gaccio ulcérait Nicolas Sarkozy

    #Main_basse_sur_la_presse #Séries #Accès_libre

  • Émeutes de 2005 De l’huile sur le feu des banlieues ?
    https://www.off-investigation.fr/emeutes-de-2005-de-lhuile-sur-le-feu-des-banlieues

    En 2005, depuis la place Beauvau, Nicolas Sarkozy « montre les muscles » face aux quartiers populaires : visites surprise avec les caméras de télévision, provocations, rodomontades contre les « racailles » qu’il faudrait « nettoyer au kärcher », le ministre de l’intérieur est déjà en campagne présidentielle. « Boosté » par la complaisance de certains grands médias, il monte dans les sondages. Jusqu’au mois de novembre 2005, ou une enième bavure policière survenue à Clichy sous bois débouche sur les plus graves émeutes que la France ait connues depuis mai 1968. Lire la suite : Émeutes de 2005 De l’huile sur le feu des banlieues (...)

    #Main_basse_sur_la_presse #Séries #Accès_libre

  • Opération Cécilia Intoxiquer l’opinion… avec l’aide des oligarques
    https://www.off-investigation.fr/operation-cecilia-intoxiquer-lopinion-avec-laide-des-oligarques

    Fin 2004, alors qu’elle épousait l’ambition politique de son mari depuis vingt ans, Cécilia Sarkozy tombe amoureuse de Richard Attias, patron de Publicis Events.Lire la suite : Opération Cécilia Intoxiquer l’opinion… avec l’aide des oligarques

    #Main_basse_sur_la_presse #Séries #Accès_libre

  • Sarko candidat en 2007 Bouygues, Bolloré et Lagardère aux petits soins
    https://www.off-investigation.fr/sarko-candidat-bouygues-bollore-et-lagardere-aux-petits-soins-4-42

    Une fois Nicolas Sarkozy revenu en grâce auprès de Jacques Chirac - au point d’être nommé ministre de l’intérieur en 2002 - il va se concentrer sur un nouvel objectif politique : la présidentielle de 2007. Dans sa course à la présidence, l’ancien avocat d’affaires va être constamment soutenu par d’anciens clients ou de puissants oligarques comme Martin Bouygues, propriétaire du groupe TF1, Vincent Bolloré (D8, Direct matin) ou Arnaud Lagardère (Paris Match, le JDD, Europe 1, ...)Lire la suite : Sarko candidat en 2007 Bouygues, Bolloré et Lagardère aux petits soins

    #Main_basse_sur_la_presse #Séries #Accès_libre

  • „Liebling Kreuzberg“ kehrt zurück – als Frau und als Spielfilm
    https://www.berliner-zeitung.de/kultur-vergnuegen/tv-medien/berlin-kult-serie-liebling-kreuzberg-kehrt-zurueck-als-frau-und-als

    Der Vollständigkeit halber

    24.7.2024 von Cornelia Geißler - Noch immer laufen Wiederholungen der beliebten Berliner Fernsehserie. Für den Herbst kündigt die ARD Nachschub an. Zwei Darstellerinnen von damals sind noch dabei.

    Das RBB-Fernsehen überbrückt die Sommerflaute mit Wiederholungen von „Liebling Kreuzberg“ und schreibt im Programm dazu: „Kultserie mit Manfred Krug“. Ein paar Wochen noch, dann aber läuft „Kanzlei Liebling Kreuzberg“ im Hauptprogramm der ARD, zur Primetime am 27. September. Als Spielfilm! Manfred Krug, der Schauspieler, der in fünf Staffeln und damit insgesamt 58 Folgen von 1986 bis 1998 den eigensinnigen, menschenfreundlichen Anwalt Robert Liebling spielte, ist dann schon acht Jahre tot. Wie kommt er wieder?

    Nun, Manfred Krugs Rolle wird in der Produktion von Odeon Fiction und ARD Degeto nicht von einem anderen Mann übernommen. Viel ist noch nicht über den Ende vergangenen Jahres gedrehten Fernsehfilm bekannt. Aber wir wissen, dass die Arbeitsstelle diesmal überwiegend in weiblicher Hand ist. Zeit ist vergangen, auch die juristischen Herausforderungen sind andere. Die Rechtsanwältin Dr. Talia Jahnka, gespielt von Gabriela Maria Schmeide, hat die Kanzlei auf wirtschaftlich sichere Füße gestellt.

    Anwalt der Schwachen, Anwältin der Schwachen

    Sie wird eines Tages überrascht von Lisa Liebling (Luise von Finckh), die mit dem Staatsexamen in der Tasche die Arbeit ihres Großvaters fortführen will. Ihre Existenz hat sich in der Original-Serie immerhin schon angekündigt. Im Januar 1994 schaut sich Robert Liebling seine schwangere Tochter Sarah (Roswitha Schreiner) an und sagt zu ihr: „Ich hätte nicht übel Lust, selbst noch ein Kind zu machen. Aber im Moment reicht das Geld nicht.“ Nun wird dieser Spross der Familie auch solche Klienten unterstützen, die sich anwaltlichen Beistand kaum leisten können. Die Szene fiel Manfred Krug Jahre später noch einmal auf, am 20. Juli 1998 zitiert er die Sätze in seinem Tagebuch, das unter dem Titel „Ich bin zu zart für diese Welt“ 2023 im Kanon-Verlag erschienen ist.

    Roswitha Schreiner spielte von 1986 bis 1998 in 24 Folgen die Tochter des Anwalts Robert Liebling. Im Film „Kanzlei Liebling Kreuzberg“ ist sie die Mutter der Anwältin Lisa Liebling. imago stock&people

    Die Serie war damals ein riesiger Erfolg. Jurek Becker, Drehbuchautor der ersten drei Staffeln, und Manfred Krug erhielten 1988 gemeinsam den Adolf-Grimme-Preis. 1995 ging die Auszeichnung auch noch an den Drehbuchautor der vierten Staffel, Ulrich Plenzdorf, der die Handlung aus Kreuzberg auf das wiedervereinigte Berlin ausweitete.

    Jurek Becker ist 1997 gestorben, Ulrich Plenzdorf 2007. Das Spielfilm-Drehbuch schrieb Andrej Sorin. Und der nimmt zwei Figuren von damals wieder auf. Lieblings freche Tochter Sarah, die den Zuschauern mit Taschengeld-Problemen und als Schulschwänzerin auffiel, trägt als gestandene Frau den Doppelnamen Liebling-Haage. Roswitha Schreiner darf die Rolle nun als Erwachsene spielen – diesmal nicht als Tochter, sondern als Mutter der Hauptfigur. Und Anja Franke ist als Senta Kurzweg der Kanzlei treu geblieben.

    #Berlin #Kreuzberg #TV #Recht #Justiz #Serien #Arbeit

  • Original vermisst: Die ARD hat „Liebling Kreuzberg“ politische Korrektheit verordnet
    https://www.berliner-zeitung.de/kultur-vergnuegen/tv-medien/original-vermisst-die-ard-hat-liebling-kreuzberg-politische-korrekt

    Der Pilot zu noch ’ner Anwaltsserie in der ARD. Informationsgehalt Fehlanzeige, zumindest wenn es um das in Deutschland geltende Arbeitsrecht gilt. Man kann Angestellte, zumal langjährige nicht einfach entlassen.

    Davor hat der Gesetzgeber die Pflicht für Arbeigeber gesetzt, bei vermeintlichem Fehlverhalten Beschäftigte zunächst abzumahnen. Erst wenn die Abmahnung unwidersprochen bleibt oder von einem Gericht bestätigt wurde kann eine Arbeitnehmerin bei wiederholtem Verstoß gegen ihre Pflichten gekündigt werden. Anderenfalls ist die Kündigung unwirksam oder wird für den Arbeitgeber teuer, so das Vertrauensverhältnis mit ihrer Angestellten derart zerrüttet ist, dass der Arbeitnehmerin eine weitere Beschäftigung nicht zugemutet werden kann. Dann wird eine Abfindung fällig, die bei langjährig Beschäftigten etlichen Monatsgehältern entsprechen kann.

    In der Serie entlässt die junge Anwältin mit Prädikatsexamen ihre Mitarbeiterin einfach so, wie es in den USA üblich ist, und das noch mit einer fadenscheinigen Begründung. So etwas kommt zwar auch in juristischen Berufen vor, ist aber unwahrscheinlich und vermittelt Zuschauerinnen, das sie als Berufstätige im Grunde keine Rechte haben. Sollte es der rechten AfD gelingen, ihre Juristen in höchstrichterliche Positionen zu bringen, besteht die Gefahr, dass derartige Praktiken gängige Münze werden. Noch herrscht jedoch eine auf Interessenausgleich gerichtete Entscheidungspraxis der Arbeitsgerichte vor, die zumindest dem Wortlaut der Gesetze genügt.

    Torsten Wahl - Manfred Krug als Anwalt Liebling, das war genialer Kult. Im Pilotfilm zu ganz neuen Folgen der Serie geht es jedoch allzu korrekt zu. Wenigstens Winfried Glatzeder ist dabei.

    Manfred Krug gibt auf Kassetten besondere Sprüche als Anwalt Liebling zum Besten, Anja Franke ist immer noch als Sekretärin Senta die gute Seele in der Kanzlei, Roswitha Schreiner spielt weiter die Sarah Liebling und im Kühlschrank wartet grüne Götterspeise, die Lieblingsspeise von Robert Liebling – es ist also alles bereitet für den Eintritt einer neuen Generation: Sarahs Tochter Lisa (Luise von Finckh) tritt das Erbe ihres verstorbenen Großvaters an.

    Sie kreuzt eines Tages unangemeldet auf und erklärt der verdutzten Chefin Talia Jahnka (Gabriela Maria Schmeide), sie trete vertragsgemäß als neue Partnerin in die Kanzlei ein. Und wie das Wort korrekt auszusprechen ist, erklärt sie auch gleich, nämlich mit Pause mitten im Wort: Partner:in.

    ARD und Arte feiern Leonard Cohen zum 90. Geburtstag: Ein Halleluja auf die Ewigkeit

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    Nicht nur angesichts diesen forschen Neustarts dürften viele wehmütig an das Vorbild denken: „Liebling Kreuzberg“ lief von 1986 bis 1998 sehr erfolgreich in der ARD. Anja Franke gibt im ARD-Begleit-Interview erstaunlich offen zu, wie sehr sie das Original vermisst: „Ein klassischer Chauvi mit Herz wie Robert Liebling, der ehrlich und schonungslos sagt, was er denkt – egal, wem er damit auf den Schlips tritt – so einer findet heute leider im politisch korrekten Fernsehen nicht mehr statt.“ Hauptdarsteller Manfred Krug, der selbst immer wieder schnoddrige Sprüche beisteuerte, konnte auf die Drehbücher von so renommierten und starken Autoren wie Jurek Becker und Ulrich Plenzdorf bauen.

    Alban Rehnitz und Lynn Schmitz, die Produzenten der Firma Odeon Fiction, die das Erbe der damaligen Nova Film übernommen haben, wollen nun in der Neuauflage die Themen unserer Zeit kontrovers und unterhaltsam verhandeln und nennen, in dieser Reihenfolge: Diskriminierung, Armut, Rassismus, Gleichberechtigung, Nachhaltigkeit, Diversität. Lisa Liebling erklärt bei ihrem Start, sie habe eigentlich in der Antidiskriminierungsstelle des Senats anfangen wollen – und führt sich so auf, als sei die Kanzlei Liebling eine Filiale davon. Ihr erster Mandant ist ein älterer Herr, der angibt, er wäre wegen seines Alters aus seinem Stammlokal verwiesen worden – Winfried Glatzeder spielt ihn als Vertreter des 80er-Jahre-Kreuzbergs. Doch vor Ort stellt sich heraus, dass der alte weiße Mann eine Transfrau beleidigt hatte – und zwar mit einem so schlimmen Wort, dass es der Film den Zuschauern gar nicht zumuten will.

    Winfried Glatzeder als Hans Saffermann, rechts am Bildrand zu erkennen, soll sich bei Mai Ninh Phan (Nhung Hong) entschuldigen.

    Winfried Glatzeder als Hans Saffermann, rechts am Bildrand zu erkennen, soll sich bei Mai Ninh Phan (Nhung Hong) entschuldigen.Stefan Erhard/Odeon Fiction GmbH/ARD Degeto

    Luise von Finckh als Lisa Liebling agiert auch in weiteren Fällen eher wie eine politische Aktivistin, Pardon: Aktivist:in. Doch nie sieht man sie in seriöser Robe vor Gericht. Die spannendere Figur ist ihre Gegenüber in der Kanzlei – und Gabriela Maria Schmeide eine Schauspielerin ganz anderer Klasse. Denn ihre Tania Jahnka verteidigt nicht nur das „generische Maskulinum“, sondern steckt im steten Konflikt zwischen dem sozialen Engagement und den ökonomischen Zwängen. Insgesamt aber will der Pilotfilm so eifrig Fleißbienchen politischer Korrektheit sammeln, das man am liebsten zu alten Manfred-Krug-Folgen bei ARD Plus wechseln möchte. Obwohl die ARD mit „Die Kanzlei“ und „Heiland – Wir sind Anwalt“ bereits zwei Anwaltsserien etabliert hat, soll auch „Kanzlei Liebling Kreuzberg“ fortgesetzt werden.

    Kanzlei Liebling Kreuzberg. Ab Mi, 25.9., in der ARD-Mediathek, am Fr, 27.9., um 20.15 Uhr in der ARD

    #Berlin #Kreuzberg #TV #Recht #Justiz #Serien #Arbeit

  • Nicolas Sarkozy De la défense des milliardaires au ministère de l’intérieur
    https://www.off-investigation.fr/sarkozy-de-la-defense-des-oligarques-au-ministere-de-linterieur

    En 1983, Nicolas Sarkozy se fait élire Maire de Neuilly. Puis il crée Neuilly communication, un club rassemblant les notables locaux. Devenu avocat d’affaire en parallèle de son mandat municipal, il se met au service d’oligarques des médias comme Francis Bouygues ou Arnaud Lagardère. Soutenu par TF1, Paris Match, le JDD, il abandonne Jacques Chirac en 1995 pour soutenir Edouard Balladur. Malgré cette trahison, il redevient incontournable au RPR, au point d’être nommé ministre de l’intérieur en 2002. Lire la suite : Nicolas Sarkozy De la défense des milliardaires au ministère de l’intérieur

    #Main_basse_sur_la_presse #Séries #Accès_libre

  • « Élise Lucet m’a radicalisé » France Télévisions en travers de la mondialisation (2-42)
    https://www.off-investigation.fr/elise-lucet-et-france-tele-en-travers-de-la-mondialisation

    Avec Cash investigation, Elise Lucet et France Télévision pointent depuis 2012 les travers de la mondialisation libérale. Lire la suite : « Élise Lucet m’a radicalisé » France Télévisions en travers de la mondialisation (2-42)

    #Main_basse_sur_la_presse #Séries #Accès_libre

    • Gewalt bei der Geburt – traumatisches Gebären

      «Ich fühlte mich misshandelt», sagt die zweifache Mutter Nataša Bilgin. Bei der Geburt ihres ersten Kindes sei ihr ohne ihre Einwilligung ein Opiat verabreicht worden, das den Körper lahmgelegt habe.

      Als sie um Hilfe gebeten habe, sei sie von der Hebamme ausgelacht worden. Für Nataša eine traumatisierende Erfahrung.

      Abschätzige Bemerkungen, Beleidigungen, unnötige Untersuchungen oder medizinische Eingriffe ohne Erklärung: all das wird als Gewalt unter der Geburt bezeichnet. Auch physische Gewalt ist damit gemeint. Oft berichten Betroffene von verbalen Demütigungen oder von Zwang auf der Entbindungsstation.

      «Jede Frau hat das Recht, selbst über ihren Körper, das Geburtsgeschehen und den Geburtsverlauf zu entscheiden», sagt Mélanie Levy, Co-Direktorin am Institut für Gesundheitsrecht in Neuenburg im SRF-Podcast «Das Birthkeeper System». Das Selbstbestimmungsrecht sei ein Grundpfeiler des Gesundheitsrechts.
      Jede Frau darf über den Geburtsverlauf entscheiden – eigentlich

      Heisst: Jede Frau kann in der Theorie nach vorgängiger Information über jede Vaginaluntersuchung, jeden Dammschnitt oder Kaiserschnitt entscheiden. In der Praxis sei dies häufig nicht der Fall.

      Rechte von Frauen unter der Geburt können laut Levy beschnitten werden. Es könne sein, dass in einem absoluten Notfall, bei einer Gefährdung des Lebens des Kindes oder bei vorliegender Unzurechnungsfähigkeit der Frau ein Arzt oder eine Ärztin eigenmächtig Entscheide treffen müsse.

      Das sei jedoch sehr selten der Fall, sagt auch Werner Stadlmayr, langjähriger Gynäkologe und Geburtshelfer: «Ich kann mich nicht daran erinnern, wann ich das letzte Mal zu einer sogenannten Notfall-Sectio rennen musste.»
      Jede vierte Frau erlebt Zwang

      Würden die Rechte einer Gebärenden missachtet, sei dies eine Form von Gewalt unter der Geburt, ordnet Gesundheitsrechtsexpertin Mélanie Levy ein. Das reiche von medizinischen Interventionen ohne vorgängige Information, über Vaginaluntersuchungen durch mehrere Personen, die nicht zwingend nötig wären, bis hin zu «verbalem Missbrauch», so Levy. Körperliche Gewalt sei der Extremfall.

      Wie häufig Frauen in der Schweiz Gewalt bei der Geburt erleben, wird nicht erhoben. In einer Umfrage der Berner Fachhochschule von 2020 wurden 6’000 Frauen zu ihrer Geburt befragt. Das Wort «Gewalt» kommt in der Studie nicht vor, aber es geht unter anderem um «informellen Zwang» – damit sind Handlungen gegen den Willen einer Patientin gemeint. Jede vierte befragte Frau hat angegeben, dies erlebt zu haben. Fast jede zweite fühlte sich über Interventionen während der Geburt ungenügend informiert.

      Auch Gina Tanner Gobine erlebte Gewalt unter der Geburt. Sie fühlte sich von ihrer Ärztin und Hebamme nicht ernst genommen: Es wurde der umstrittene Kristeller-Handgriff ohne Vorinformation und ohne ihre Einwilligung angewendet.

      Dabei wird mit vollem Körpergewicht auf den Oberbauch der Frau gedrückt. So soll die Geburt beschleunigt werden. Der Griff wird von der WHO und dem Schweizerischen Hebammenverband nicht empfohlen.

      «Niemand gab mir Bescheid, was vorgeht. Ich fühlte mich wie ein Produkt», erzählt Gina Tanner Gobine unter Tränen.
      Psychische Wunden nach der Geburt

      Es sei erstaunlich, wie viele Frauen nach ihrer Geburt psychisch belastet seien, sagt Gynäkologe Werner Stadlmayr. Betroffene hätten sich nicht gehört gefühlt. Die medizinische Geburtshilfe in der Schweiz sei auf einem sehr hohen Qualitätslevel, angesichts der tiefen Mütter- und Kindersterblichkeit.
      3 Fakten zu Geburten in der Schweiz

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      95% der Geburten finden im Spital statt.
      Jede dritte Geburt erfolgt per Kaiserschnitt. Die Kaiserschnittrate variiert regional stark.
      Die Müttersterblichkeitsrate in der Schweiz beträgt fünf Todesfälle pro 100’000 erfolgreichen Geburten.

      «Ein etwas anderes Bild ergibt sich, wenn wir integrieren, wie es Frauen nach der Geburt geht», so Stadlmayr. Die Gefühlswelt der Frau würde in den fixen Abläufen in Spitälern nicht immer berücksichtigt. «Ich behaupte keinesfalls, dass Ärztinnen und Hebammen in grossen Spitälern nicht einfühlsam sind. Aber sie sind manchmal einem Takt unterworfen, der ihnen es nicht ermöglicht, das zu leben.»
      Fachkräftemangel im Gebärsaal

      Die Geburtshilfe in Spitälern ist fragmentiert, sagen Fachpersonen wie Werner Stadlmayr oder Barbara Stocker, die Präsidentin des Schweizerischen Hebammenverbands. Immer wieder könne die werdende Mutter festhalten, wie sie sich ihre Geburt vorstellt. Doch ob ihre Wünsche am Tag der Geburt berücksichtigt werden, ist laut Barbara Stocker nicht gewährleistet.

      Hebammen können die Betreuung nicht so gestalten, wie sie das möchten.

      Laut Stocker stehen Hebammen durch den Fachkräftemangel unter grossem Druck: «Sie betreuen oft viele Frauen parallel und können die Betreuung nicht so gestalten, wie sie das eigentlich möchten – nämlich eins zu eins.»

      Der Hebamme fehle oft die Zeit, bei jeder Frau zu merken, was sie gerade bräuchte. «Die Betreuung im Spital ist sicher nicht flächendeckend schlecht», hält die oberste Hebamme der Schweiz fest. Aus Erfahrung weiss sie aber: Es gebe Dienste und Tage, wo die Auslastung des Personals extrem sei.
      Westschweiz ist weiter als Deutschschweiz

      Wenn eine Frau Gewalt unter der Geburt erlebt hat, empfiehlt Barbara Stocker, das Gespräch mit der Gebärabteilung zu suchen. Rückmeldungen seien wichtig, um aus Fehlern zu lernen. Das brauche jedoch Kraft, die eine Frau womöglich erst einige Zeit nach der Geburt aufbringen könne.
      Frau mit neugeborenem Kind am Körper, Babyfüsse
      Legende: Gewalt unter der Geburt In der Westschweiz werden Nachbesprechungen mit Mediation auf den Entbindungsstationen angeboten. stocksy / Melissa Milis Photography

      Auch Nataša Bilgin half es sehr, darüber zu sprechen. Sei es mit einer Psychologin, einer Freundin oder anderen Müttern. Ein ausschlaggebender Punkt, der ihr half, das Geschehene zu verarbeiten, war die Vorbereitung auf ihre zweite Geburt. Und trotzdem sei ihre erste Geburtserfahrung auch bei der zweiten Geburt präsent gewesen: «Ich hatte Angst davor, dass ich die Geburt nicht schaffe.»

      Ihr Hebammenteam und eine Doula konnten ihr die Sicherheit geben, die ihr während der ersten Geburt fehlten und Nataša konnte ihr Trauma hinter sich lassen.
      Was ist eine Doula?

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      Eine Doula (griechisch für «Dienerin») ist eine Frau, die werdenden Müttern vor, während und manchmal auch nach der Geburt zur Seite steht und sie emotional unterstützt.

      Doulas haben keine medizinische Ausbildung und ersetzen weder Hebamme, noch Arzt oder Ärztin.

      «Ausgangspunkt aller Ansätze muss das Anerkennen negativer Geburtserfahrungen sein», findet Gesundheitsrechtlerin Mélanie Levy. Interessant findet sie, dass einige Spitäler in der Westschweiz Nachbesprechungen auf den Entbindungsstationen anbieten würden – mit geführter Mediation. Frauen hätten hier die Möglichkeit, von ihren Geburtserfahrungen zu berichten.

      Beeinflusst von der Debatte in Frankreich, sei die Westschweiz grundsätzlich etwas weiter als die Deutschschweiz, wenn es um Gewalt bei der Geburt gehe – auch mit der Aufarbeitung der Zahlen.
      Frauen suchen nach alternativen Geburten

      Manche Frauen, die traumatisierende Geburtserfahrungen hinter sich haben, wenden sich ganz vom Gesundheitssystem ab und entscheiden sich zum Beispiel für eine Alleingeburt ohne medizinische Hilfe, abseits des Systems. Davon raten medizinische Fachpersonen wie Werner Stadlmayr oder Hebamme Barbara Stocker ab.

      Je selbstbestimmter eine Frau ist, desto besser ist das für die positive Wahrnehmung der Geburt.

      Gina Tanner Gobine hat heute einen Wunsch: Sie will Frauen die Unterstützung geben, die sie selbst während ihrer eigenen Geburt vermisste. Deshalb lässt sie sich zur Doula ausbilden.
      SRF-Podcastserie «Das Birthkeeper System»

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      Legende: News Plus Hintergründe: Das Birthkeeper System SRF

      In der Podcastserie von «News Plus Hintergründe» erzählen Frauen, warum sie sich von der medizinischen Geburtshilfe abwenden und eine Alleingeburt planen.

      Die Freebirthing-Bewegung vernetzt sich zunehmend und hat auch Anhängerinnen in der Schweiz. Ensteht da ein Parallelsystem?

      Aufgrund ihrer Erfahrungen weiss sie, wie wichtig der emotionale Beistand während der Geburt ist. Als Doula begleitet sie schwangere Frauen auf ihrem Weg zur Mutterschaft. Sie bespricht mit ihnen den Geburtsplan und ist bei der Geburt zusätzlich zur Hebamme anwesend: «Je mehr eine Frau weiss und je selbstbestimmter sie ist, desto besser ist das für die positive Wahrnehmung der Geburt.»

      https://www.srf.ch/sendungen/dok/gewalt-bei-der-geburt-wenn-frauen-unter-der-geburt-zwang-und-gewalt-erleben

    • Politique économique : le Nouveau Front populaire dessine un #changement_de_cap

      Le programme du Nouveau Front populaire, présenté le 14 juin, indique une direction de politique économique claire : il s’agit de reprendre le chemin d’une #politique_sociale et d’investissement (public et privé), articulée à une #politique_fiscale qui vise à (re)remplir les caisses et à instaurer davantage de #justice_fiscale. C’est une #réorientation marquée par rapport à la politique actuelle.

      Est-ce que les #mesures sont crédibles ? Oui, les pistes de #financement aussi. Est-ce que tout pourra être mis en œuvre et selon quel calendrier ? On verra bien. Dans tous les cas, la situation économique est incertaine et ce, quel que soit le gouvernement qui sera nommé.

      La bonne question n’est pas celle du « #sérieux » – la politique actuelle à maints égards n’est pas sérieuse, ni socialement, ni économiquement, ni budgétairement – mais de savoir quel cap de politique économique nous choisissons pour faire face aux incertitudes et répondre aux questions écologiques et sociales qui se posent. Car oui, il y a le choix.

      Le débat sur le #réalisme est à côté du sujet

      On pourrait résumer le programme du NFP ainsi : suspendre l’application des réformes antisociales, redonner du pouvoir d’achat aux ménages, renforcer les #services_publics, récupérer de l’argent sur le #patrimoine, et générer en retour des #effets_économiques vertueux.

      Cette politique tourne le dos à celle mise en œuvre depuis 2017 dont l’orientation principale, revendiquée par Bruno Le Maire, est la baisse des prélèvements obligatoires et l’horizon la réduction du rôle de la #protection_sociale et des services publics. Cette politique menée à un rythme rapide, comme une fuite en avant, une recherche vaine d’un retour de la #croissance, ne récolte qu’une baisse de la #productivité.

      Une large partie des critiques sur le sérieux du programme du NFP provient de commentateurs pour qui le seul débat économique valable est de savoir s’il faut d’abord définancer les retraites, l’école, les deux en même temps, ou si on n’ajouterait pas encore un peu de baisse de prélèvements sur les entreprises, pour la route.

      Et lorsque ces réformes sont évaluées scientifiquement, qu’on en démontre le #coût_social ou le peu d’#efficacité_économique, le plus souvent ces personnes haussent les épaules et passent à la suivante. Evidemment, une autre politique économique est possible.

      Des mesures sociales tout à fait à portée de main

      Si on considère les principales mesures proposées par le Nouveau Front populaire, elles apparaissent tout à fait envisageables. Elles sont sans doute d’ailleurs un peu plus modérées que celles du programme de la Nupes en 2022, pour tenir compte de la dégradation depuis des comptes publics.

      Pour ne prendre que quelques mesures sur les sujets que je connais le mieux : suspendre la réforme des #retraites de 2023 pour revenir à 62 ans immédiatement est faisable, d’autant que la réforme a à peine commencé d’être appliquée. Cela représente environ 0,8 point de PIB en 2032 pour le système de retraite et c’est en grande partie financé par la hausse prévue des cotisations de 0,6 point pour les employeurs et 0,6 point pour les salariés, selon un chiffrage réalisé d’après le simulateur du COR.

      Il est prudent de ne pas s’engager trop avant sur le droit à la retraite à 60 ans pour toutes et tous, même s’il apparaît évident que pour certaines personnes et certains métiers pénibles qui ne sont aujourd’hui quasiment pas reconnus, la baisse de l’âge de départ devrait être appliquée rapidement.

      Annuler les réformes de l’#assurance_chômage est également très facilement réalisable, la précédente n’étant même pas encore complètement montée en charge et la prochaine n’étant pas encore appliquée.

      Revaloriser le #point_d’indice de la fonction publique de 10 % est un #choix_budgétaire non négligeable dont il s’agit de mesurer l’ampleur, à hauteur de 0,8 point de PIB, selon certaines estimations. Cette priorité constitue bien une partie de la réponse aux graves difficultés de recrutement que connaissent actuellement les services publics.

      C’est particulièrement vrai pour les deux plus importants que sont la santé et l’éducation, dont les concours ne font plus, du tout, le plein. Cela sera sans doute plus utile pour l’avenir que la baisse de la fiscalité pour les ménages les plus aisés.

      L’indexation des salaires, elle, existe sous une certaine forme chez nos voisins Belges, qui ne s’en plaignent pas, et cela mériterait qu’on s’y penche pour en affiner les caractéristiques techniques.

      Aller plus loin sur les recettes

      Côté recettes, là aussi les pistes sont claires : récupérer des moyens sur les patrimoines des millionnaires et milliardaires par le retour à un impôt sur la fortune et l’instauration d’un impôt élevé sur les très hautes #successions. Il est également urgent de revenir sur certaines #niches_fiscales ayant peu d’effet positif et très coûteuses.

      C’est peut-être de ce côté-là d’ailleurs que le programme mériterait d’être approfondi. Un passage en revue systématique de la politique fiscale depuis 2017 pourrait donner des pistes de financement utiles. En effet, depuis cette date, les baisses de prélèvements obligatoires décidées par les différents gouvernements s’élèvent à près de 70 milliards d’euros par an.

      Ces 70 milliards ont eu deux contreparties : une baisse (ou un ralentissement du financement) des protections collectives (retraite, chômage, services publics), mais également un creusement du #déficit_public. Selon l’OFCE, de l’ordre de 40 milliards d’euros de baisse de recettes n’ont jamais été compensés depuis sept ans. Alors que le déficit s’est élevé à 5,5 % du PIB en 2023, ces mesures non compensées représentent environ 1,4 point de PIB, ce qui n’est budgétairement pas très « sérieux ».

      Selon la même logique, revenir sur le #CICE et le #pacte_de_responsabilité, mis en place sous François Hollande, ou sur la baisse de la #cotisation_sur_la_valeur_ajoutée des entreprises (#CVAE) plus récente, pourrait donner davantage de marge de manœuvre. Certes, ce n’est pas parce que ces mesures fiscales étaient contestables, qu’on peut les supprimer toutes, et d’un coup : les entreprises, même si elles n’en avaient pas besoin, s’y sont accoutumées. Mais il y a de la marge pour commencer tout de suite, et récupérer des montants conséquents.

      C’est pour cela qu’une revue paraît opportune afin de savoir jusqu’où et à quel rythme on peut remonter la pente dévalée au cours des dernières années. De manière intéressante, certains amendements aux dernières lois de finances de la majorité présidentielle, le rapport Bozio-Wasmer en cours de rédaction, ou encore la Cour des comptes, esquissent déjà des pistes en ce sens.

      N’esquivons pas le débat démocratique sur la politique à mener

      Ce qui serait « sérieux », et démocratique, c’est que les médias d’information utilisent le temps de cette élection pour mettre en perspective les #visions de politiques économiques alternatives des trois pôles : la baisse des prélèvements et des dépenses sociales de LREM, espérant faire revenir de la croissance, sa version amplifiée par le RN assortie d’une politique économique xénophobe motivée par des orientations racistes, et le changement de cap proposé par le Nouveau Front populaire qui fait le pari d’une réorientation écologique et sociale, appuyée par la fiscalité et dans une perspective keynésienne.

      Si le Nouveau Front populaire gagne, il aura alors à sa disposition tous les moyens de l’Etat pour calibrer, orchestrer, séquencer les mesures de son programme, et proposer des décisions à arbitrer. La feuille de route est suffisamment explicite pour que cela démarre vite, l’administration sait faire. Un programme est là pour définir un cap, le début du chemin et un horizon. En l’espèce, celui du NFP trace des perspectives sans ambiguïtés et enthousiasmantes.

      https://www.alternatives-economiques.fr/michael-zemmour/politique-economique-nouveau-front-populaire-dessine-un-changement-de-cap/00111532
      #crédibilité

  • Pourquoi on parle #romanche en #Suisse ?

    Depuis début mars, la série « L’ultim Rumantsch », disponible sur Play Suisse, remet le romanche sous les projecteurs. Elle raconte l’histoire de Ladina, une jeune femme qui devient, au décès de son grand-père, rédactrice en chef du dernier journal en romanche des Grisons. D’après une enquête de l’OFS, en 2021, 0,5 % de la population suisse indiquait le romanche comme une de ses langues principales, contre 1,1 % en 1910. Le romanche reste néanmoins particulièrement dynamique. On s’immerge dans cette langue avec Renzo Caduff, chargé de cours à l’unité de rhétoromanche de l’Université de Genève et de Fribourg.

    https://www.rts.ch/audio-podcast/2024/audio/pourquoi-on-parle-romanche-en-suisse-28442686.html
    #langues #multi-linguisme

    ping @simplicissimus

  • « Le monde réel est Harkonnen » : Dune 2, blockbuster anticolonial ?
    https://www.revolutionpermanente.fr/Le-monde-reel-est-Harkonnen-Dune-2-blockbuster-anticolonial?var

    Longtemps, Dune a été réputé inadaptable. Avec des choix judicieux, Denis Villeneuve prouve le contraire, dans une adaptation où lire entre les lignes est primordial. (Cet article contient des spoilers )

    Difficile de ne pas penser à ce que vit le peuple palestinien dans la bande de Gaza depuis maintenant 6 mois en sortant de Dune 2, la deuxième partie de l’adaptation par Denis Villeneuve du roman éponyme de Frank Herbert. Le film détonne tellement dans le paysage cinématographique hollywoodien qu’une vaste entreprise de dépolitisation de son contenu semble avoir lieu en France, où toutes les critiques du film en font un blockbuster grandiose mais apolitique.

    Les premières scènes du film mettent en scène l’intégration de Paul Atréides (Timothée Chalamet) et de sa mère Jessica (Rebecca Ferguson) au sein des Fremen, le peuple autochtone de la planète Arrakis. Des scènes particulièrement réussies, tant d’un point de vue visuel que sonore. La volonté de Denis Villeneuve de tourner les scènes de désert en lumière naturelle permet de nous immerger dans un désert rugueux, violent, mortel. Celles-ci plongent directement le spectateur au cœur du groupe qu’il avait quitté à la fin du premier film et, rapidement, le film met en avant les principaux sujets au cœur de l’œuvre original : les luttes de décolonisation, les génocides, l’économie capitaliste, le rôle de la religion comme outil de contrôle des peuples ou encore les jeux de pouvoirs des nobles et leurs effets sur les dominés.

    « Celui qui contrôle l’Épice contrôle l’univers » : un film anticolonial ?

    Ne nous y trompons pas : Dune est un roman d’émancipation anti-colonialiste. L’œuvre originale porte en son sein cette question. Au cœur de l’histoire, on retrouve Arrakis, planète des sables, d’où est extrait l’Épice ou Mélange, substance psychoactive indispensable au voyage spatial, et les Fremen, peuple autochtone luttant pour sa survie. La planète est occupée par une puissance impérialiste, la faction de la famille Harkonnen, qui en extrait l’Épice au service de l’empereur galactique. Le livre, sorti en 1965, en plein contexte de guerre de décolonisation, parle donc des luttes d’émancipation nationale, en mettant au centre de celles-ci le contrôle des richesses, le parallèle entre l’Épice et le pétrole étant évident.

    Si le roman a été écrit au moment de la guerre du Vietnam et de la guerre d’Algérie, le propos est toujours aussi actuel. En mars 2024, impossible de ne pas voir dans les Fremen le peuple palestinien ou d’autres peuples qui ont souffert des guerres impérialistes, dans la lutte pour le contrôle du pétrole depuis un siècle et demi, et lutté pour leur auto-détermination. Les paysages désertiques, les Feydakin (les soldats Fremen d’élite), une lutte de guérilla : toutes les références dirigent le spectateur vers des parallèles avec les guerres du Moyen Orient pour le contrôle de l’or noir, depuis le partage de l’empire Ottoman jusqu’à nos jours, en passant par les guerres de décolonisation. Un propos réussi, mais qui n’a pas été sans contradiction dans la production du film.

    Dans ce cadre, et notamment au Moyen Orient, le film a suscité des critiques autour de la façon dont est traité l’Islam mais aussi pour son casting très occidental. Dans son livre, Frank Herbert ne cesse de mobiliser des références de l’Islam dans son vocabulaire, les concepts fondamentaux de sa religion et son organisation sociale. Un Islam proche du soufisme, mais qui mêle de nombreuses inspirations perses, tchétchènes, arabes ou encore ottomanes. Aussi, on peut s’interroger sur certains choix fait Denis Villeneuve et la production du film pour traduire ces réalités.

    Si l’aspect anticolonial de la lutte est omniprésent, dans un sens, le film a cherché, dans un sens, à « désislamiser » l’œuvre originale. Ce choix n’est pas un choix de narration, mais bien un choix politique. Il se traduit à deux niveaux : d’un côté, de nombreux termes musulmans présents dans le livre, comme le « Jihad » traduit en « Guerre Sainte », ont été en grande partie gommés et remplacés. Dans le même temps, la religion Fremen est en grande partie ridiculisée par le film, notamment au travers du personnage de Stilgar, chef politique des Fremen, présenté comme un dévot un peu idiot. L’œuvre originale insiste sur la façon dont Paul et Jessica radicalisent par la religion les Fremen, là où le film pose le fanatisme comme un fait préétabli.

    Le second niveau se traduit dans le casting des personnages : les deux personnages Fremen principaux, Stilgar et Chani, sont représentés respectivement par Javier Bardem, d’origine espagnole et Zendaya, d’origine américaine. Un choix regretté par de nombreux critiques moyen-orientaux, pour lesquels l’histoire a subi un « whitewashing » et pour lesquels il aurait fallu un casting mettant en avant des acteurs du Moyen-Orient. Choix de Denis Villeneuve ou des studios ? Difficile de le savoir, mais les faits sont là.

    « Le système actuel est Harkonnen » : les Fremen face au capitalisme

    Pour autant, ces éléments de critique ne remettent pas en cause la dimension clairement anticoloniale du film : les parallèles avec l’oppression du Moyen Orient par les occidentaux sont claires, y compris dans les intentions du réalisateur. Dans la préface de la réédition de Dune chez Robert Laffont en 2020, Denis Villeneuve expliquait : « La tendance à objectifier la nature débordant des frontières occidentales, les politiques néolibérales et leur globalisation se transformant en véritables dogmes planétaires, la religion économique règne maintenant sur l’ensemble des sphères d’activité humaines. Tout s’achète maintenant, même les consciences. Ce système est surpuissant, impitoyable, tricheur, aux relents colonialistes, enfante même parfois des entités corporatives psychopathes, bref, ce système est Harkonnen. Et pour le renverser et survivre à ses conséquences, il nous faudra peut-être suivre les pas de Muad-Dib ».

    Aucun parallèle avec les conflits au Moyen-Orient, mais aussi avec les horreurs créées par le système capitaliste n’est donc fortuit. Non seulement le film met en avant une lutte anti-impérialiste, mais aussi une lutte anticapitaliste. La différence entre la société fremen, où la monnaie d’échange est l’eau, matière première limitée sur la planète, et les solaris de l’Imperium est ainsi frappante : face au pouvoir de l’argent, s’imagine une société où la monnaie d’échange dépend des ressources planétaires limitée, qu’il convient de recycler à tout prix. « L’eau est l’argent » explique dans le livre Jessica, la mère de Paul en arrivant dans la communauté Fremen qu’elle ne connaît pas. Dans la description économique d’un tel monde, les deux films de Denis Villeneuve réussissent de loin à surpasser le Dune de David Lynch sorti en 1984, même si cette économie reste à l’état d’esquisse, de toile de fond.

    Entrevues dans le film, les immenses bassins de rétention de l’eau font partie d’un projet de terraformation de la planète pour en rendre une partie cultivable, tout en conservant une grande partie de désert, un projet conçu pour durer plusieurs générations avant de pouvoir se réaliser. Dans un contexte où l’opulence de l’empire contraste avec les ressources planétaires extrêmement limitées dont disposent les Fremen, le film montre la difficulté immense qu’ont les Fremen à construire une société qui sorte de la pénurie systémique face au pillage orchestré par les grandes les Maisons de l’univers de Dune. Malgré ce contexte de pénurie, il présente aussi une société planifiée et peut-être plus égalitaire, où le gaspillage de la moindre ressource n’est pas toléré.

    Une opposition qui justifie les massacres orchestrés par Rabban, le neveu du baron Harkonnen. Si le projet original des Atréides que porte le père de Paul, Leto, dans le premier film, paraît plus humain, il n’en reste pas moins un projet d’économie coloniale. Si Leto veut donner la paix aux Fremen et collaborer, ce n’est que pour contrer les Harkonnen et permettre une meilleure production de l’Épice. Les Atréides et les Harkonnen sont les deux faces d’une même pièce, et le passage de l’un à l’autre ne remet en cause qu’à la marge la domination coloniale. Le parallèle avec les tentatives d’adoucir le joug colonial après la deuxième guerre mondiale est évident. Paul symbolise ces deux faces d’une même pièce, par son père Leto Atréides, et par sa mère, qui n’est autre que la fille cachée du baron Harkonnen. Mais le massacre de sa famille va amener Paul à trouver d’autres moyens pour retrouver son statut social.

    Détournement de la révolte, épreuve de la religion : les dures épreuves de l’émancipation

    Le destin d’Arrakis, comme celui de tout l’univers connu, tourne autour de Paul Atréides. Né fils de Duc, il est aussi le résultat de croisements génétiques préparés par le Bene Gesserit et d’un entraînement et une éducation intensive visant à décupler ses facultés mentales et physiques. Le projet de la secte du Bene Gesserit est de développer des dirigeants dotés de pouvoirs psychiques extraordinaires, mais aussi de contrôler les grandes Maisons de l’Empire en les conseillant et en manipulant les populations. Comme sur toutes les planètes, la religion des Fremen a été créée de toute pièce par le Bene Gesserit : « des légendes protectrices fermement implantées dans ce peuple dans l’attente du jour où une Bene Gesserit en aurait besoin » explique le livre.

    En quête de pouvoir, Paul va donc se tourner vers la religion. Denis Villeneuve a consciemment concentré son adaptation sur le sujet du rapport entre politique et religion. Dans la société Fremen, une grande majorité des individus semblent adhérer aux mythes implantés par le Bene Gesserit : de nombreux croyants attendent un prophétique messie, le « Lisan al’Gaib » venant les délivrer de l’oppression, qu’ils pensent reconnaître en Paul. Dans le film, l’incarnation de cette ferveur est incarnée par Stilgar (Javier Bardem), chef d’une des villes Fremen, dont le rôle politique est effacé pour mettre en avant ses croyances superstitieuses.

    Si Timothée Chalamet peut rendre le personnage de Paul assez sympathique au premier plan, et si le personnage lui-même cherche à résister au début au projet qu’ont son père comme sa mère pour son avenir, il finit par l’embrasser entièrement. Dans ce sens, même si Denis Villeneuve pourrait avoir tendance à grossir le trait sur le niveau de fanatisme originel des Fremen, les faits sont là : la religion n’est en dernière instance qu’un outil de domination des puissants sur les opprimés. Un outil que manient à merveille de nombreux groupes comme le Bene Gesserit, qui ne sont en rien croyantes elles-mêmes, mais qui développent sciemment et cyniquement des religions au service des puissants : « Quand la religion et la politique voyagent dans le même équipage et que cet équipage est conduit par un homme saint, rien ne peut l’arrêter » nous explique-t-on dans les annexes de l’œuvre originale.

    Dès lors, les jolis sourires de Timothée Chalamet ne doivent pas nous tromper : l’objet de Dune est bien une critique de la société de classe et de ses outils de domination. « Cette déconstruction matérialiste de la religion montre comment le colonialisme façonne et déforme les cultures des opprimés, à la fois de manière ouvertement violente et de manière subtile et manipulatrice » expliquaient après la sortie de Dune Première partie Nathaniel Flakin et Lily Cichanowicz dans les colonnes de Left Voice. De surcroît, Paul Atréides, vus par les Fremen comme le Lisan al’Gaib, la « Voix venue d’Ailleurs » selon les croyances implantées par le Bene Gesserit, montre finalement qu’à aucun moment la religion ne peut être un outil d’émancipation jusqu’au bout des Fremens face à leurs ennemis.

    Sous la direction de Paul, et grâce à la religion, ce colon venu d’ailleurs finira par détourner un processus révolutionnaire anticolonial dans un projet impérialiste au service de sa famille et de ses intérêts propres. Si les Fremen ont gagné la liberté et le contrôle de leurs ressources sur Arrakis, ils se sont enchaînés plus durement encore au contrôle du nouvel empereur Paul Muad’Dib Atréides et à son pouvoir religieux. Dans cette critique de la religion, Villeneuve a fait le choix de transformer en grande partie le personnage Chani, une jeune Fremen qui tombe amoureuse de Paul. Si celle-ci suit son amant dans tous ses choix dans l’œuvre originale, elle incarne dans le film le doute envers la radicalité religieuse des Fremen, puis finit par se rebeller, refusant les choix politico-religieux de Paul. La décision de se marier à la princesse Irulan, fille de l’empereur, qui montre à toutes et tous que le dessein de Paul n’est pas d’abord de libérer Arrakis mais de prendre le contrôle de l’univers, est l’ultime déclencheur de ce tournant. Chani apporte ainsi un contrepoint, qui souligne combien Paul est tout sauf un héros, met le doigt sur les ambiguïtés de cette libération par un « sauveur » suprême, tout en ouvrant la voie à un personnage féminin, qui subvertit le cadre relativement patriarcal de l’œuvre originale.

    Chani : l’alternative féministe au fondement patriarcal de l’œuvre originale ?

    Si l’univers de Frank Herbert est d’une profondeur politique remarquable, le rôle des femmes y est malheureusement très traditionnel. On peut même dire que le roman a été l’un des premiers à représenter ce qui deviendra un archétype de la science-fiction : la femme-cyborg. Celui-ci figure des femmes aux pouvoirs extrêmement développés, à la limite de la machine, exerçant un fort pouvoir sur les hommes. Des personnages systématiquement présentés comme négatifs, comme des repoussoirs. Ici, on pense évidemment au Bene Gesserit, et en particulier à Dame Jessica et à la révérende-mère Gaius Helen Mohiam.

    Dans l’ouvrage collectif Dune, exploration scientifique et culturelle d’un monde univers, Carrie Lynn Evans développe les principaux aspects de ces personnages : un self-control mental extraordinaire qui leur confère un pouvoir de neuro-séduction dangereux (Dame Fenring, qui rencontre Feyd-Rautha Harkonnen pour coucher avec lui et sauvegarder son patrimoine génétique), l’utilisation du sexe comme arme contre les hommes pour leurs propres fins, le pouvoir de faire plier les hommes par le pouvoir de La Voix et le contrôle total sur la procréation et la sélection génétique. « Jessica et le Bene Gesserit possèdent tous les attraits habituels des femmes machines diabolisées : elles ont une sexualité et sont obéissantes, mais sont aussi des servantes secrètes et dangereuses, exerçant des disciplines mentales et physiques dangereuses. […] Des femmes qui œuvrent à accroître leur pouvoir pour tenter et terrifier le lectorat masculin » explique Carrie Lynn Evans.

    Face à ce stéréotype qui a irrigué la science-fiction, Denis Villeneuve prend le parti de faire du personnage de Chani un personnage plus indépendant. Contrairement au livre, Chani ne suit pas aveuglément Paul mais rejette la figure messianique qu’il devient. Le personnage gagne aussi en profondeur en portant un projet d’émancipation différent de celui dont Paul devient le leader. En faisant de Chani un personnage qui prend parti pour le fait que les opprimés ne peuvent compter que sur eux pour se libérer, Denis Villeneuve esquisse les divisions politiques qui ont toujours irrigué les mouvements de résistances.

    Alors même que le cinéma d’autres univers de science-fiction tendent à uniformiser politiquement les luttes de résistances. Chani pourrait donc incarner une alternative : une femme qui n’est ni une demoiselle (ou une esclave sexuelle) en détresse à sauver, ni une figure maternelle reléguée à son rôle procréatif, ni une héroïne sur-sexualisée et encore moins une sorcière ou religieuse maléfique. Dune Troisième partie tranchera sur l’évolution du personnage, qui, on l’espère, pourrait permettre à l’adaptation de Denis Villeneuve d’apporter une autre dimension à l’univers de Dune.

    En définitive, malgré la complexité de Dune, Denis Villeneuve réussit à en dessiner les grandes lignes. Une gageure tant l’histoire des adaptations cinématographiques de l’œuvre a été tumultueuse. Le film qui a déjà cumulé –trois semaines après sa sortie– 2,9 millions d’entrées au box-office français, pourrait être l’adaptation qu’attendent depuis 60 ans les nombreux fans de Dune. Denis Villeneuve confirme par ce film qu’il est possible en 2024 de proposer de vraies œuvres de science-fiction, face à la pauvreté du Marvel Cinematic Universe qui domine les super-productions hollywoodiennes. Une science-fiction qui, en dépit de sa dimension de blockbuster, renoue avec son objectif le plus noble : celui d’interroger le présent avec ce qui pourrait advenir.

    • Quand la réalité rejoint la fiction :

      Maroc / Israël : continuité et échange du savoir-faire colonial au Sahara Occidental
      https://contre-attaque.net/2024/03/21/maroc-israel-continuite-et-echange-du-savoir-faire-colonial-au-sahar

      Le colonialisme ne tue pas qu’à Gaza. Le Sahara Occidental, tout à l’Ouest de l’Afrique, est l’une des dernières colonies du continent. Ce territoire, bordé par l’océan Atlantique, est coincé entre la province marocaine de Tarfaya, l’Algérie et la Mauritanie.

      Une histoire d’autodétermination

      En 1973, un mouvement indépendantiste ancré à gauche, qui revendique l’auto-détermination du peuple sahraoui, créait le Front Polisario (FP) pour mettre fin à l’occupation espagnole du Sahara Occidental. Dans l’organisation, les femmes jouent un rôle social et politique important : elles étudient, prennent des responsabilités et supervisent la distribution de l’aide alimentaire dont dépend la majorité de la population, ou rejoignent directement les rangs de la guérilla.

      En février 1976, le Front Polisario proclame la République arabe sahraouie démocratique. Le groupe qui pratique la lutte armée s’oppose à la Mauritanie, mais surtout au royaume du Maroc qui a annexé l’ex-colonie espagnole à partir de 1975. Quand Franco meurt en Espagne, le Sahara occidental rêve enfin d’obtenir son indépendance, l’ONU valide le projet d’un référendum. Mais le roi autoritaire du Maroc, Hassan II, attaque le territoire pour y conserver son emprise.

      Une période de conflit intense débute avec les troupes marocaines, qui commettent de nombreux crimes contre la population. La guerre dure jusqu’en 1991 où un cessez-le-feu est signé entre les différentes parties. Après 30 ans de statu quo les combats ont repris.
      Reprise des hostilités

      Depuis 2021, l’armée marocaine a tué 86 civils, dont deux enfants, par des tirs de drones, notamment israéliens, au Sahara occidental. Le Maroc occupe 80% de la zone et réprime la guérilla des sahraouis avec des arrestations de masse, des bombardements au napalm et au phosphore blanc. Les populations civiles sont contraintes de fuir et vivent dans des camps de réfugiés en territoire Algérien.

      Dans cette guerre asymétrique, la résistance sahraouie fait face à une armée de 100.000 hommes, sur-équipée avec du matériel dernier cri : radars, avions et drones de reconnaissance ou de combat.

      Depuis 2020, le Maroc et le régime colonial israélien ont scellé un accord bilatéral en matière de défense, de renseignement, de cybersurveillance. Cet accord intervient dans la politique de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes. Les militaires utilisent notamment des drones Harfang de l’entreprise publique israélienne IAI – Israël Aerospace Industries – pour effectuer leurs frappes.
      Solidarité coloniale et impérialiste

      Le Maroc a profité de l’expertise de l’État Israélien depuis plusieurs décennies dans sa guerre menée au Front Polisario. Au début des années 1980, Ehud Barak, haut gradé de l’armée israélienne, se trouvait au Sahara-Occidental pour conseiller le royaume marocain dans la construction du “mur de sable” pour prévenir les incursions du groupe indépendantiste armé en zone occupée.

      Le mur fait près de 2700 kilomètres de long, tandis que ses abords sont infestés par plus de 10 millions de mines anti-personnels et anti-chars. Ce mur a été érigé sur une idée de l’État major israélien, avec l’appui des grandes puissances impérialistes, notamment des États-Unis et de la France.

      En février dernier, Stéphane Séjourné, le ministre français des Affaires Étrangères, rencontrait son homologue marocain pour réitérer “un soutien clair et constant” à la politique coloniale du régime marocain au Sahara Occidental.

      Un continuum colonial et un échange de savoir-faire entre les États impérialistes, contre l’autodétermination des peuples opprimés du monde entier.

    • Merci @monolecte ! Elle faisait partie de ma liste de série à voir. https://www.numerama.com/pop-culture/1417986-le-probleme-a-trois-corps-tout-savoir-sur-la-serie-netflix.html

      Le synopsis est le suivant : « Dans la Chine des années 60, une jeune femme prend une décision désastreuse dont les répercussions à travers le temps et l’espace vont affecter un groupe de chercheurs brillants dans le monde d’aujourd’hui. Alors que les lois de la nature se dérèglent sous leurs yeux, cinq anciens collègues se retrouvent pour affronter le pire des dangers ayant jamais menacé l’humanité. »

      Œuvre majeure de la science-fiction, et plus particulièrement de la « hard S-F », Le Problème à trois corps a droit à son adaptation Netflix. La version pour petit écran du roman de Liu Cixin est sortie le 21 mars 2024. Très attendue, la série est aussi une source d’inquiétude, car le récit de l’écrivain chinois repose fortement sur l’état de la science contemporaine.
      Cependant, les retours sur la série sont plutôt favorables. Numerama a en tout cas particulièrement apprécié (lire notre avis sur Le Problème à trois corps : https://www.numerama.com/pop-culture/1643756-on-a-vu-le-probleme-a-3-corps-notre-avis-sur-la-serie-netflix-de-s). Qualité de la distribution, intrigue captivante, enjeux de haute volée, rythme haletant… difficile de lui trouver un défaut majeur. C’est en tout cas de la SF plus convaincante que Rebel Moon…

      Attention : des passages de cet article contiennent des spoilers issus du roman.

      C’est quoi Le Problème à trois corps ?

      Le Problème à trois corps est le nom d’un roman écrit par l’écrivain chinois Liu Cixin. Publié en 2016 en France, huit ans après sa parution en Chine, il est le premier tome d’une trilogie, également composée de La Forêt sombre et La Mort immortelle. C’est un roman extrêmement réputé, lauréat du prix Hugo du meilleur roman en 2015, une prestigieuse récompense littéraire américaine.

      Le roman entre dans la catégorie dite de « hard science-fiction », un genre dans lequel tout doit être vraisemblable. Par exemple, on ne voyage pas plus vite que la lumière dans l’espace. Tout doit reposer sur des fondations scientifiques et techniques valables. En somme, on construit de la S-F autour de ce que l’on connait aujourd’hui du fonctionnement de l’univers.

      De fait, cela oblige le récit à rester dans les clous du savoir contemporain. Pas de choses trop farfelues, donc (même si certains évènements physiques décrits dans le roman apparaissent invraisemblables). On est censé évoluer dans des choses relativement plausibles. Même sans avoir un gros bagage scientifique, tout demeure accessible.

      Attention : des passages de cet article contiennent des spoilers issus du roman.

      Pour qui a déjà lu Le Problème à 3 corps, cela saute aux yeux : la narration fait de nombreux renvois vers la science et la technologie, sans verser dans de la facilité, qui pourrait sinon relever du fantastique ou du magique. L’auteur convoque souvent des notions de mathématique, d’astronomie, de physique, d’informatique, et ainsi de suite.

      Il s’agit d’un roman qui véhicule néanmoins une histoire, des péripéties et du spectaculaire. Si la narration s’attache à être la plus scientifiquement exacte, il y aura parfois des évènements qui donneront l’impression de déborder de ce cadre. Mais Liu Cixin donne toujours des éléments plausibles pour retomber correctement sur ses pattes.

      Le Problème à trois corps fait désormais l’objet d’une adaptation télévisée qui n’est toutefois pas la première (en Chine, il y a eu une série d’animation et une série en prises de vues réelles). Cette adaptation est très attendue, à la hauteur du succès rencontré par le roman — il est considéré comme l’un des récits les plus réussis de la S-F de l’époque récente.

      Quel est le rapport avec la science ?

      Le problème à trois corps est aussi le nom donné à un problème de mécanique céleste, qui occupe une place centrale dans l’œuvre de Liu Cixin. Il s’agit de savoir si on peut déterminer à l’avance les trajectoires d’un certain nombre de corps qui s’attirent mutuellement en raison de leur interaction gravitationnelle. On parle aussi de problème à N corps.

      Le Britannique Isaac Newton, père de la mécanique classique en physique, a réussi à trouver une solution lorsque N vaut 2 (le problème à deux corps).

      À N = 3, le problème à trois corps se complexifie fortement et sa résolution n’est pas pleinement achevée. Il entraîne des comportements chaotiques, pointe le CNRS, en se référant aux travaux du mathématicien français Henri Poincaré. Des difficultés réelles qui sont bien pratiques pour servir de point de départ au roman.

      « La théorie du chaos est née quand Henri Poincaré a découvert que trois corps isolés dans l’espace (typiquement une étoile et deux planètes), soumis à leurs seules attractions mutuelles, peuvent avoir des trajectoires extrêmement complexes », développe le CNRS. « Poincaré a montré que l’on ne peut pas prévoir la position à long terme des planètes . »

      Dans le roman, le problème concerne une planète qui tourne autour de trois étoiles dont les mouvements entraînent une alternance imprévisible entre des ères chaotiques et des ères régulières. Le comportement des soleils est si aléatoire que la durée des ères n’est jamais certaine. Parfois, elles sont brèves, parfois particulièrement longues.

      « Si l’on simule l’évolution du système à partir de plusieurs positions initiales des planètes légèrement différentes les unes des autres, on découvre des mouvements radicalement différents, note le CNRS. Un infime changement dans les positions initiales modifie complètement les trajectoires à long terme. »

      Quelle est l’histoire ?

      Dans le roman, on suit les péripéties de Wang Miao, un physicien spécialiste des nanomatériaux. Il se retrouve embarqué dans une mission top secrète aux enjeux mondiaux. Les autorités chinoises et d’autres gouvernements à travers le monde ont constaté des suicides inexpliqués de scientifiques après avoir côtoyé un groupuscule mystérieux.

      Wang Miao va être missionné pour infiltrer cette étrange « société des frontières de la science », et il va découvrir un curieux jeu vidéo, appelé Trois Corps. Celui-ci le plonge dans une réalité virtuelle dans laquelle il fait face à un monde où le temps et les cycles du jour et de la nuit sont irréguliers. En cause : trois soleils autour de ce monde.

      Le but du jeu est d’aider les habitants de ce monde à bâtir un calendrier qui anticiperait efficacement le mouvement des étoiles et, donc, les cycles de jour et de nuit. Ne pas y arriver entraîne la destruction du monde, et donc la fin de la partie — il y aura ainsi plusieurs game overs. C’est là que la science et le fameux « problème à trois corps » entrent en scène.

      Qui est derrière la « société des frontières de la science » ? À qui doit profiter la résolution du jeu Trois Corps ? Pourquoi des scientifiques se suicident-ils ? Qu’est-ce qui met en émoi les gouvernements du monde entier ? Voici quelques questions qui vont trouver des réponses progressivement au fil du roman ou des épisodes. Car on va très vite découvrir que cela dépasse la Terre…

      Comme toute adaptation, la version proposée par Netflix prend certaines libertés avec le matériau initial. Des personnages du roman sont remplacés par d’autres, avec parfois des changements de sexe, de nationalité ou de fonction. Cependant, la dynamique générale et les interactions demeurent fidèles au livre de Liu Cixin.

      Le synopsis est le suivant :

      « Dans la Chine des années 60, une jeune femme prend une décision désastreuse dont les répercussions à travers le temps et l’espace vont affecter un groupe de chercheurs brillants dans le monde d’aujourd’hui. Alors que les lois de la nature se dérèglent sous leurs yeux, cinq anciens collègues se retrouvent pour affronter le pire des dangers ayant jamais menacé l’humanité. »

    • Extrait du roman "La Rédemption du temps", de Baoshu, une fan fiction tirée de l’univers du "Problème à trois corps" et publiée aux éditions Actes Sud. — Situé dans l’univers de la trilogie du “Problème à trois corps”, “La Rédemption du temps” prolonge la saga multiprimée de Liu Cixin et s’attache à en éclairer les zones d’ombre. En pleine guerre interstellaire, Baoshu met en scène les conséquences du conflit opposant l’humanité et les Trisolariens, et porte un regard nouveau sur la conception de l’univers, depuis sa création jusqu’à son anéantissement. Une fan fiction absolument réussie et approuvée par le maître Liu Cixin en personne.

      https://issuu.com/actes_sud/docs/liseuse_la-redemption-du-temps_babel

      Attention Spoilers
      Le Problème à 3 corps : à quoi ressemblent vraiment les San-Ti ?
      https://www.journaldugeek.com/2024/03/23/le-probleme-a-3-corps-a-quoi-ressemblent-vraiment-les-san-ti

  • Recension par Maël Rannou de Mélanie BOURDAA (2021), Les fans. Publics actifs et engagés
    https://journals.openedition.org/communication/17493

    Spécialiste française reconnue des études de fans (fan studies), dans un pays où elles sont encore assez peu exploitées, Mélanie Bourdaa avait déjà dirigé un passionnant dossier à ce sujet dans le numéro sept de la Revue française des sciences de l’information et de la communication (novembre 2015). Avec ce livre, qui s’appuie sur des réflexions tirées de nombreux articles, associées à de nombreux éléments nouveaux, elle publie sa première synthèse personnelle. Celle-ci s’annonce dès le sous-titre armé d’un parti pris fort : celui de fans comme acteurs particulièrement créatifs et investis, à l’opposé d’une image négative de « nerd » passif avalant un produit culturel sans aucun recul.

    2La structure de l’ouvrage est simple : deux parties, « Politique(s) du et des fans » et « Pratiques de fans », mêlent posture définitionnelle et exemples de l’engagement social des fans dans ces cadres. La première se fixe plus sur le rapport des fans au monde ou sur la façon dont s’incarne leur lien aux objets de passion à l’externe (jusqu’à l’engagement militant, central dans le deuxième chapitre, mais aussi le dans le troisième sur la question de la représentation). La seconde partie se penche plutôt sur le rapport des fans entre eux, sur la naissance de communautés et de réseaux extrêmement forts, notamment pour célébrer, archiver ou analyser ce qui a déclenché cette passion. Si cela peut donner lieu à une communication externe, le but initial diffère. Les démonstrations sont appuyées par un grand nombre d’exemples concrets, issus de tel ou tel fandom, parfois enrichies d’entretiens qualitatifs et de sondages. Fidèles à la plupart des travaux de l’autrice, les fandoms utilisés sont en général ceux des séries télévisées, plus largement de pop culture audiovisuelle.

    Parmi les aspects passionnants de la première partie, notons le troisième chapitre, consacré aux représentations et à l’identification des spectateurs. Il se concentre sur les aspects LGBTQI+, et plus particulièrement sur les processus de coming out des personnages auprès de leurs différents cercles de proximité. Sans surprise, les spectateurs des séries se reconnaissant dans cette communauté sont particulièrement investis dans ces épisodes, et des témoignages montrent que pour certains il s’agit d’une révélation de leur normalité. Ce progressisme des séries s’accompagne cependant d’un revers avec le phénomène « bury your gay / dead lesbian syndrome », qui désigne la forte mortalité des personnages LGBT dans les séries. Face à ce trope, l’autrice décrit un phénomène fascinant, conceptualisé dans les cercles de fans comme « the gay migration », soit dans le cas étudié comment des fans lesbiennes passent d’une série à une autre une fois les personnages lesbiens morts ou évincés.

    La seconde partie étudie particulièrement les créations de fans, dans leurs aspects très divers. Si la fanfiction (récits de fans prolongeant l’univers) ou le cosplay (pratique de costume en personnages de séries pouvant atteindre un niveau semi-professionnel) en sont les incarnations les plus connues, l’autrice dépasse largement ces seuls aspects. Elle propose ainsi des analyses pertinentes, appuyées sur des études fines, des entretiens, des musées virtuels, wiki et des bases de données constituées par des fandoms clairement actifs et experts, qui constituent des milliers d’heures de travail bénévoles et participent fortement aux rebonds des œuvres. De la même manière, elle dévoile des aspects parfois inattendus des réseaux sociaux.

    À travers l’exemple de Mad Men, elle rapporte l’amusante contradiction du service de juridique de la chaîne AMC qui a forcé des fans à fermer les comptes Twitter de personnages de la série, qui échangeaient donc comme s’ils étaient réels, avant que le service marketing demande leur réouverture, face à l’évident intérêt promotionnel. Un acte qui sonne autant comme une reconnaissance de l’importance du fandom et de son influence que comme une possible récupération commerciale d’un espace qui, s’il est fan, sait normalement aussi être libre et parfois critique

    L’un des derniers points intéressants de cet ouvrage est incontestablement son aspect « état de l’art ». Première somme réelle sur les études de fans en France, le texte donne à voir un grand nombre de références, d’articles et de concepts qui paraîtront complètement nouveaux pour un lecteur curieux qui n’est pas spécialiste.

    #Mélanie_Bourdaa #Fans #Séries_télévisées

  • Occupied
    https://www.arte.tv/fr/videos/RC-021466/occupied

    La #Russie occupe la #Norvège avec l’assentiment de l’UE [les E-U ont quitté l’Otan, ndc] pour s’approprier son #pétrole. Face à cette occupation “douce”, citoyens et politiques norvégiens doivent faire un choix : résister ou collaborer ? Série scandinave captivante, Occupied est un #thriller #géopolitique imaginé par le maître du polar Jo Nesbø.

    Une suggestion chronophage, avec manipulations et cliffhanger partout, toutes mes excuses. Une longue liste d’ingrédients, entre technocratie européenne et héritiers de l’okhrana et du KGB, le Kompromat comme si on y était ! avec espionnage et opérations spéciales, anti-terrorisme et campagnes en ligne, love affair et fermes à trolls, oligarques russes et coups d’état militaires, « conflits d’intérêt » (comme on dit pudiquement) et écologie sous l’angle exclusif du climat et des énergies fossiles (à la manière de Sabotage, ce film inspiré par la thèse de Malm), manifs (ridicules) et politique institutionnelle façon marigot mortel. De quoi stimuler notre passion pour des décideurs, tantôt marionnettistes, tantôt marionnettes.

    #série #énergies_fossiles #écologie #impuissance

  • En Turquie, la guerre des « Boutons rouges »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/04/en-turquie-la-guerre-des-boutons-rouges_6208922_3210.html

    ... Meryem est membre d’une importante #confrérie_religieuse islamique, une #tariqat. Mariée adolescente, voilée de noir, elle pensait avoir fait de la religion son baume.

    .... ces Boutons rouges se regardent comme une mise au point à l’intention des dirigeants et leurs vertus majuscules. Dans une #Turquie où le président Recep Tayyip Erdogan et son parti #AKP promeuvent ces dernières années une image de plus en plus monolithique du pays et de son rapport à l’#islam, la #série détonne par la lumière crue qu’elle jette sur ces communautés religieuses, mystiques et secrètes, soutiens indéfectibles du gouvernement en place, alors qu’elles sont censées se tenir à l’écart du pouvoir temporel.

    « Hostile » envers la religion musulmane

    Plusieurs séquences ont fait couler beaucoup d’encre et déversé un torrent de commentaires sur les réseaux sociaux. Il y a ce moment où la jeune fille de Meryem lâche, devant un très laïcard professeur de sciences physiques, que ni le régime militaire des années 1980-1990 et son interdiction du port du voile ni les religieux n’ont fait progresser la condition des #femmes dans le pays. Celui où l’époux empêche un employé d’autobus de donner à Meryem une bouteille d’eau sous prétexte que l’on ne touche ni même effleure une femme mariée. Et puis, surtout, il y a la scène du « börek », comme on la surnomme désormais, où la même Meryem s’oppose au patron de la boulangerie dans laquelle elle travaille. L’homme, lui-même membre de la confrérie, oblige ses ouvrières à couper la pâte avec de l’huile bon marché alors même que l’enseigne vante la qualité du beurre qu’elle utilise.

    Très vite, les critiques fusent, venues notamment des tabloïds islamistes et proches du pouvoir Yeni Vakit et Yeni Safak. Ce dernier n’hésite pas à accuser la chaîne Fox TV d’être « hostile » envers la religion musulmane. Il avance même – accusation suprême – qu’un des scénaristes de la série est proche du FETÖ, le mouvement honni du prédicateur Fethullah Gülen, que le pouvoir désigne comme le responsable présumé du putsch manqué de 2016.

    https://justpaste.it/319xf

  • [L’Oeil Carnivore] Emission #109
    https://www.radiopanik.org/emissions/l-oeil-carnivore/emission-109

    Pour cette emission, Damien, Baudouin, Corentin reçoive comme invité Fabien de l’association #press_start.

    On vous parle : De lassociation Press Start -> http://www.press-start.be Du #film « Le monde après nous » de #sam_esmail -> https://www.youtube.com/watch?v=glPta0GQkTI

    La #série « Invincible » de Robert Kirkman -> https://www.youtube.com/watch?v=gv4ASeuf13E
    Le #jeu_vidéo « Citizen Sleeper » de Gareth Damian Martin -> https://www.youtube.com/watch?v=qNKU1PevYcg
    Le film « The Marvels » de Nia DaCosta -> https://www.youtube.com/watch?v=wS_qbDztgVY
    Le festival « Winter Geek Festival » à La Louvière - > https://wintergeekfestival.be

    A l’année prochaine (...)

    #citizen_sleeper #le_monde_après_nous #winter_geek_festival #invincible #the_marvels #film,série,jeu_vidéo,citizen_sleeper,le_monde_après_nous,winter_geek_festival,invincible,the_marvels,press_start,sam_esmail
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/l-oeil-carnivore/emission-109_16992__1.mp3