Il y a beaucoup de choses que l’Arabie Saoudite, l’allié le plus proche des États-Unis dans le monde arabe, pourrait tenter contre le Hezbollah et ses alliés. Son escalade pourrait prendre une variété de formes qui auraient des conséquences négatives – en particulier dans les domaines économique et financier – pour le Liban dans son ensemble. Et l’on ne peut exclure la possibilité d’une confrontation militaire.
Nasrallah est conscient de cela. Dans un discours samedi, il a noté que l’Arabie Saoudite n’avait pas les moyens par elle-même de se confronter au Hezbollah, ou via des mandataires libanais locaux, et ne pouvait le faire que dans le cadre d’une alliance internationale. Le responsable du Hezbollah a depuis un certain temps lancé des avertissements car il s’attend à ce qu’Israël lance un autre assaut à grande échelle contre le Liban.
Nous ne savons pas quelles instructions ont été données à Hariri quand il a rencontré le prince héritier saoudien Muhammad bin-Salman. Mais il ne serait pas surprenant d’apprendre qu’on lui a ordonné de se retirer du gouvernement ou de limoger ses ministres du Hezbollah afin de créer une nouvelle crise gouvernementale au Liban. Hariri n’aurait pas d’autre choix que d’obéir. Cela signifierait l’effondrement de l’arrangement politique durement gagné qui lui a permis de revenir au pouvoir et au général Michel Aoun d’être élu président.
Sabhan ne parlait pas sur un coup de tête, mais sur instructions venues d’en haut. Ces autorités supérieures sont étroitement liées à la Maison-Blanche et aux agences militaires et de sécurité américaines. Elles n’agissent pas et ne se positionnent pas sur des questions importantes dans la région sans se coordonner et recevoir les directives de ces agences, dans le contexte de l’alliance liant les deux pays.
Ce qui nous ramène au point où nous avons commencé. Le Liban est remis est remis sur le feu, et la chaleur va bientôt commencer à monter.