#sablage

  • BALLAST | Andalousie : la mer de plastique et le fantôme de Juan Goytisolo
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    Les #migrants sont d’abord venus du #Maroc et d’#Algérie. À par­tir de la fin des années 1990, ils ont été rejoints par des per­sonnes venues d’#Afrique sub-saha­rienne, de l’#Équateur et d’#Europe de l’Est. L’économie de la région bat­tait son plein : les fils des #Alpujarras, le flanc méri­dio­nal de la #Sierra_Nevada, des­cen­daient de la mon­tagne pour ache­ter un lopin, rare­ment plus de deux ou trois hec­tares, y ins­tal­laient une #serre, ache­taient des semences de #tomate ou de salade au dis­tri­bu­teur local, puis employaient, léga­le­ment ou non, des #tra­vailleurs_immi­grés pour de courtes durées (payés par­fois à l’heure ou à la jour­née) afin de faire le tra­vail qu’ils ne vou­laient plus faire. Les marges à la revente, variables entre les dif­fé­rents pro­duits selon les cours, étaient bonnes, en rai­son du faible coût de main d’œuvre — au maxi­mum 5 000 pese­tas (190 francs, soit envi­ron 29 euros) par jour à la fin des années 1990. Mais l’intérêt éco­no­mique était ailleurs : le cli­mat, les serres et la tech­nique du #sablage 4 per­met­taient de pro­duire toute l’année, et donc d’approvisionner les super­mar­chés euro­péens pen­dant l’hiver. Alors, très vite, les villes ont gros­si à la péri­phé­rie d’#Almería. El Ejido, qui n’était qu’un petit bourg agri­cole en 1950, est deve­nue une ville de plus de 50 000 âmes. Les fer­mettes (#cor­ti­jos) tenaient encore debout, quoique déla­brées et par­fois sans eau ni élec­tri­ci­té ; elles ser­vaient au loge­ment des migrants #sans-papiers, quand ceux-ci n’habitaient pas un abri de for­tune, fabri­qué avec des chutes de plas­tique.

    #exploitation #esclavage #racisme #violence #agriculture