Airbreizh, qualité de l’air en Bretagne
07/09/2023 : indice de qualité de l’air : MAUVAIS
en cause, les PM10
►https://www.airbreizh.asso.fr
Airbreizh, qualité de l’air en Bretagne
07/09/2023 : indice de qualité de l’air : MAUVAIS
en cause, les PM10
►https://www.airbreizh.asso.fr
Pic de pollution de l’air en Bretagne : le rôle de l’élevage oublié
▻https://www.eau-et-rivieres.org/pollution-air-elevage
#air #pollution #bretagne #agro-industrie #élevage #épandages engrais #ammoniac #PM10
Là, on a aussi le #sable_du_Sahara qui est remonté à l’Est de la #goutte_froide du Portugal… De fait, il y a une fine brume dans l’air toute la journée.
Sable du Sahara. Dégradation de l’air et pollution aux particules fines
▻https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/brest/sable-du-sahara-degradation-de-l-air-et-pollution-aux-p
▻https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/W1a1v4UhXD9BGEkibTknZ2OuRdo/930x620/regions/2023/09/06/maxnewsworldfive670074-64f8a58d0e929286357265.jpg
et aussi
CARTE. Visualisez le nuage de poussières désertiques qui traverse actuellement la France
▻https://www.francetvinfo.fr/meteo/carte-visualisez-le-nuage-de-poussieres-desertiques-qui-traverse-actuel
Depuis dimanche, des particules venant du Sahara survolent la partie ouest du pays, causant une baisse de la qualité de l’air dans plusieurs départements du Sud-Ouest. Des mesures sont notamment prises dans les Pyrénées-Atlantiques.
Un nuage de poussière du sable du Sahara traverse la Bretagne. Ce mercredi 6 septembre, la préfecture du Finistère avertit sur les gestes recommandés pour les personnes sensibles.
Les poussières en provenance du Sahara survole la Bretagne. Cette poussières désertique, la brume de sable, entraine un dépassement du seuil de recommendation en particules fines. L’ alerte est donnée par le site spécialisé Air Breizh ce mercredi 6 septembre 2023.
▻https://www.francetvinfo.fr/pictures/cL7oilXU6MNBdarhWSc5D1Kz2KM/0x70:1102x690/fit-in/720x/filters:format(webp)/2023/09/05/f5qdvdzxaaa5viw-64f73c9b27016317541964.png
Images prises par le satellite Terra de la Nasa avec le capteur optique Modis, le 4 septembre 2023.
(NASA WORLDVIEW EARTHDATA / LEA PRATI)
Ceci dit, d’après la série débutant le 4/01/2021 d’AirBreizh, l’IQA est à 4 (mauvais) un peu plus d’une fois par mois.
(j’ai pris l’indice pour mon interco, mais c’est très similaire ailleurs)
Ce coup-ci, il y a eu alerte de la préfecture ET je l’ai vu passer…
Notez qu’il n’a été bon (1) que 5 jours (sur presque 1000) la dernière fois étant le 23/06/2021…
Map showing the global distribution of aeolian sand, whether active or... | Download Scientific Diagram
▻https://www.researchgate.net/figure/Map-showing-the-global-distribution-of-aeolian-sand-whether-active-or-
Map showing the global distribution of aeolian sand, whether active or stabilized (gold pattern) and coastal carbonate aeolianite (filled red circles). Also shown are major cool and warm currents along continental margins.
#sable_éolien (façonné par le vent) #dunes #carto
Vers des #sables alternatifs issus de la déconstruction des bâtiments : le projet de recherche SAND
Le sable est la 3e ressource consommée dans le monde. Il existe de forts enjeux à développer l’#économie_circulaire de cette ressource non renouvelable : c’est l’objet du #projet_de_recherche #SAND destiné à valoriser du sable issu de la #déconstruction des bâtiments et des #boues_de_bétons dans les mortiers, et à mettre en place une filière de recyclage.
Le projet de recherche SAND, financé par l’#Ademe et coordonné par l’entreprise #PAREX / #SIKA, est mené en synergie avec #Clamens et le Cerema. Il a pour objectif de produire du sable issu du recyclage de #matériaux_du_bâtiment et des boues de bétons afin d’économiser la #matière_première.
En effet, le sable est la 3e ressource la plus consommée au monde après l’air et l’eau et son extraction a un fort impact environnemental, et est devenue un enjeu stratégique car sa raréfaction est de plus en plus critique.
Du #sable_recyclé pour du mortier à usage du bâtiment
La #dépendance mondiale du sable induit une forte tension au niveau de l’#approvisionnement et une hausse de prix. L’usage d’un #sable_de_substitution pour le bâtiment qui en est le principal consommateur et la création d’une filière de recyclage des #déchets_locaux_inertes du #BTP, dans une démarche d’économie circulaire, répondraient à ces problématiques en développant des emplois locaux.
Par ailleurs, un procédé de production de sables alternatifs sera mis au point. Ce procédé, économe en énergie, permettrait de produire un gisement homogène et ayant les propriétés requises pour être intégré dans des #mortiers colles ou des mortiers d’enduits.
Le projet, qui bénéficie d’un financement du #Programme_d’investissement_d’avenir et s’étendra sur quatre ans, sera mené en trois grandes étapes pratiques :
- Définir les propriétés des sables recyclés qui pourront être incorporés dans des mortiers colles ou des mortiers d’enduits. Différentes propriétés des sables vont être analysées afin de garantir un flux homogène malgré la diversité des sources.
- Mettre en place des formules adaptées selon le taux d’incorporation des sables recyclés. Les formules seront caractérisées selon les normes en vigueur, notamment d’un point de vue durabilité.
– Mettre en place un démonstrateur industriel qui pour produire un sable homogène avec un procédé éconologique (économiquement viable et dont l’impact environnemental serait réduit). L’objectif est de s’assurer de la viabilité technique du procédé et de sa reproductibilité pour permettre le développement d’une filière des mortiers recyclés destinés au bâtiment. Ce démonstrateur permettra à terme de traiter 100.000 tonnes de sable par an.
L’expertise du Cerema en caractérisation des matériaux mobilisée
L’équipe de recherche DIMA (Durabilité, Innovation et valorisation des Matériaux Alternatifs) du Cerema sera plus particulièrement impliqué dans deux volets qu’il pilotera : l’évaluation des scénarii logistiques et des voies de valorisation des sables, et l’évaluation des impacts environnementaux, économiques et sociétaux des mortiers fabriqués. Des essais en laboratoire seront menés par le Cerema d’Ile-de-France afin de valider les mélanges proposés par le partenaire industriel. Une attention particulière sera portée à la durabilité des mortiers mis en œuvre.
Dans une seconde phase, les mortiers à base de sables recyclés seront testés avec la pose de carrelages et d’enduits à l’aide de ce mortier sur des bâtiments existants.
L’objectif final est de permettre la diffusion et la mise en oeuvre du procédé partout où il eut être utile aux filières.
▻https://www.cerema.fr/fr/actualites/sables-alternatifs-issus-deconstruction-batiments-projet
#sable #construction #recyclage #alternative
et un nouveau mot : #éconologie
ping @albertocampiphoto
A Caribbean beach could offer a crucial test in the fight to slow climate change | MIT Technology Review
▻https://www.technologyreview.com/2020/06/22/1004218/how-green-sand-could-capture-billions-of-tons-of-carbon-dioxide
Scientists are taking a harder look at using carbon-capturing rocks to counteract climate change, but lots of uncertainties remain.
Aux Caraïbes, un plage de #sable_vert qui absorbe le #CO2
▻https://www.linfodurable.fr/environnement/aux-caraibes-un-plage-de-sable-vert-qui-absorbe-le-co2-18673
Pour procéder à leur expérience, les chercheurs ont eu recours à une méthode appelée ”altération forcée.” Un processus qui permet à l’#olivine de transformer le dioxyde de carbone en coraux ou en rochers calcaires, et qui s’explique principalement par la désagrégation de ce minerai volcanique au contact des vagues. Une solution peu coûteuse, à hauteur de 10 dollars par tonne de carbone traitée, que l’ONG ambitionne de développer à grande échelle, comme l’expliquent les fondateurs de Project Vesta sur leur site internet. ”Notre vision consiste à aider à renverser le changement climatique en transformant 1000 milliards de tonnes de CO2 en rochers.”
Extraction massive d’olivine pour lutter contre le changement climatique ? Un peu curieux comme idée.
D’ailleurs c’est marrant le texte en anglais est beaucoup plus critique et pose des questions :
How do you mine, grind, ship, and spread the vast quantities of minerals necessary without producing more emissions than the material removes
Effectivement c’est même peut-être la première question à se poser...
Et puis alors visiblement au jour d’aujourd’hui on ne sais pas trop si ça marche vraiment en fait :
Researchers don’t yet know how much waves will speed up these processes, how well we can measure and verify the carbon uptake, what sorts of environmental effects may result, or how readily the public will embrace the idea of pouring ground green minerals along seashores.
Alors que le texte en français se contente de parler de « nombreuses question [restant] à élucider ». Euhh, oui mais encore ?
à rajouter à la quatrième compilation :
►https://seenthis.net/messages/818991
#effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #anthropocène #capitalocène
Cap-Vert : les forçats du sable - ARTE Reportage | ARTE
▻https://www.arte.tv/fr/videos/087316-000-A/cap-vert-les-forcats-du-sable
Isolé, à 700 kilomètres au large des côtes sénégalaises, l’île du Cap-Vert ne dispose d’aucune ressource naturelle. Une personne sur quatre vit avec moins de deux euros par jour.
Les voleuses de sable sont souvent issues de familles monoparentales. Exploiter le sable reste le seul moyen de nourrir leurs enfants ou de leur permettre d’étudier. Elles vendent leur butin pour un salaire de misère à des constructeurs peu scrupuleux qui s’en servent pour fabriquer des parpaings.
Aujourd’hui, certaines plages sont complètement détruites. Le sable noir a disparu. Seuls restent les galets. Les conséquences environnementales sont désastreuses : érosion accélérée de la côte, appauvrissement de la ressource halieutique et pollution par le sel des nappes phréatiques et des champs avoisinants.
Cette exploitation sauvage est officiellement illégale depuis 2010. Mais, malgré la surveillance militaire et policière, les femmes continuent de courber l’échine sur les plages cap verdiennes.
Kruger’s contested borderlands. Are #eco-cocoons the solution to poaching ?
#Buffer_zones along the border of #Kruger_National_Park target wildlife poaching. Displaced communities say it’s a land grab by rich foreigners aided by corrupt politicians. Estacio Valoi investigates.
About 2,000 families have been resettled in eight villages in the Eduardo Mondlane neighbourhood of Massingir, according to Anastácio Matável, executive director of the Forum of Non-governmental Organisations of Gaza (FONGA). Five communities, comprising 13,300 families, are still living inside the park and are awaiting resettlement.
Matável described the resettlement as “a failed process. First 18 houses were built, then 50 houses. Then the local government tried to finance the project through the National Disaster Management Institute, but it failed.
“There was no more money and the buildings were rejected by the communities. They also failed to take into consideration cultural aspects such as who should live together. Numbers of women and children all live one small hut.”
L’extraction de sable dans la baie de Lannion est provisoirement stoppée
▻http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/09/13/segolene-royal-soutient-les-opposants-a-l-extraction-de-sable-dans-la-baie-d
Les opposants ont eu gain de cause, au moins provisoirement : l’exploitation de la dune de #sable_coquillier immergée dans la baie de #Lannion (Côtes-d’Armor) est stoppée. « Dans un souci d’apaisement », la Compagnie armoricaine de navigation (CAN), une filiale du groupe Roullier, a annoncé, mardi 13 septembre, qu’elle « décidait de suspendre » jusqu’en novembre ses prélèvements. Elle venait tout juste de les commencer, les 5 et 6 septembre, dans la nuit.
Ce début d’exploitation avait redoublé la #colère des habitants de la Côte de granit rose. Dimanche, à Lannion, ils étaient entre 4 000 et 5 000 à manifester bruyamment leur rejet de cette #exploitation_industrielle avec l’intention de faire entendre leur concert de casseroles « jusqu’à Rennes et Paris ».
Les marchands de #sable s’attaquent au #littoral
Face à la colère des milliers d’opposants à l’exploitation du sable coquillier en baie de Lannion (Côtes d’Armor), qui ont manifesté dimanche, la Compagnie armoricaine de navigation (CAN), a décidé, mardi 13 septembre, de suspendre jusqu’en novembre ses prélèvements, qu’elle venait tout juste de lancer. La victoire, cependant, n’est que provisoire. C’est le 4 juillet 2016, que le préfet des Côtes-d’Armor, Pierre Lambert avait annoncé que le projet d’extraction en baie de #Lannion allait vraisemblablement se concrétiser dès septembre. Et cela a effectivement été le cas, puisque l’extraction a commencé, en pleine nuit, entre mardi et mercredi 7 septembre. Un camouflet pour les deux associations et les treize communes qui, depuis plus de cinq ans, défendent âprement le fragile écosystème littoral. Cette annonce fait logiquement suite à la décision prise en septembre 2015 par le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l’Économie Emmanuel Macron d’accorder pour vingt ans à la CAN — filiale du groupe international Roullier — une concession sur cette côte du nord de la Bretagne, afin notamment de fournir aux agriculteurs de quoi amender leurs terres pour en atténuer l’acidité. De fait, les navires aspirateurs de sable — appelés « mariessalopes » du fait de leur travail jugé « sale » — ont commencé à prélever le précieux matériau d’une dune sous-marine située à moins de dix kilomètres de la côte et à une quarantaine de mètres de profondeur. Problème : cette accumulation de débris de coquilles est une zone de reproduction et de naissance des jeunes poissons et d’anguilles des sables, bien connue des pêcheurs. D’où leur inquiétude : avec la mise en route du projet d’extraction, tous les organismes vivant au sein de la dune sont condamnés à être déchiquetés. Cette frayère alimente également les colonies de fous de Bassan et de macareux moines de la réserve naturelle nationale des Sept-Iles, situées à proximité.
▻http://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/developpement-durable/20160912.OBS7880/les-marchands-de-sable-s-attaquent-au-littoral.html
Lannion (Côtes-d’Armor) : Contre l’extraction de sable, le local PS incendié
▻https://attaque.noblogs.org/post/2016/09/14/lannion-cotes-darmor-contre-lextraction-de-sable-le-local-ps-incendie/#more-10104
À #Lannion, la permanence du Parti socialiste a été la cible d’un engin incendiaire qui a sérieusement endommagé la porte d’entrée. Les faits remonteraient à la nuit de dimanche à lundi durant laquelle une inscription en breton contre l’extraction de sable en baie de Lannion a aussi été taguée sur la façade.
C’est un passant qui a alerté le maire, Paul Le Bihan (PS), ce mardi matin vers 8 h. Il venait de constater que la porte d’entrée de la permanence du Parti socialiste, rue de Kergariou, en plein centre-ville de Lannion, avait été endommagée par une explosion ou un engin incendiaire. Ce matin, on découvrait un trou au bas de la porte noircie par les flammes. Il n’y a pas de dégâts à l’intérieur mis à part des projections de verre.
Il semblerait que les faits remontent à la nuit de dimanche à lundi, où vers 3 h 30 du matin, plusieurs habitants de la ville ont entendu un bruit d’explosion. Il pourrait s’agir de l’explosion du double vitrage de la porte sous l’effet de la chaleur. Mais personne n’avait donné l’alerte avant ce mardi matin. Il est vrai que bon nombre de voisins de la permanence reconnaissaient, ce matin, n’avoir rien entendu.
C’est durant cette même nuit de dimanche à lundi qu’a été taguée une inscription en breton sur la façade de la permanence, protestant contre l’extraction de sable en baie de Lannion. Son ou ses auteurs pourraient être à l’origine des dégâts sur le bâtiment.
Les élus socialistes qui se sont rendus sur place, ce matin, ont, en tout cas fait le lien et fait part de leur indignation. « C’est vraiment scandaleux, on manifestait ensemble le matin même contre l’extraction de sable, et le soir même on nous prend pour cible. »
Le Peuple des Dunes Ile de Sein
▻http://peupledesdunesiledesein.blogspot.fr
Une trentaine de membres du Collectif « #Peuple_des_dunes- Ile de sein » s’est rendu à l’Ile de Sein pour remettre au Maire Dominique Salvert les 5000 pétitions recueillies pour refuser l’extraction de sable de Kafarnao.
Le Collectif « Peuple des dunes- #Ile_de_sein » se réjouit d’apprendre que les Sabliers de l’Odet retirent leur projet d’#extraction de #sable_coquillier au large de l’île. La qualité de l’argumentation des opposants à ce projet, dont le refus unanime des Sénans, ne sont pas étrangers à l’avis défavorable émis par le Commissaire enquêteur.
La mobilisation a payé et s’est poursuivie par le vote d’une motion contre ce projet, par la quasi-totalité des mairies du Cap-Sizun, ainsi que par la Communauté de Communes.
Total investit massivement au Canada #tarsands
L’annonce, jeudi 31 octobre, des résultats trimestriels de Total, avec un bénéfice net en recul sous l’effet de coûts d’exploration élevés et d’une activité de raffinage en difficulté en Europe, a coïncidé avec l’annonce d’un nouvel investissement majeur. Le groupe va débourser plus de 5 milliards de dollars canadiens (3,5 milliards d’euros) dans les sables bitumineux au Canada. C’est le deuxième investissement en quelques jours pour le géant français du pétrole.
Un peu plus d’une semaine après avoir remporté, le 22 octobre, l’enchère pour le plus grand gisement pétrolier offshore du Brésil, celui, présalifère, de Libra au sein d’un consortium rassemblant également Shell, Petrobras et les chinois CNPC et CNOO, le groupe français se relance au Canada. Ce pays est devenu en quelques années un nouvel acteur pétrolier de premier plan grâce à ses ressources non conventionnelles que constituent les sables bitumineux, très décriés du point de vue de l’environnement et dont l’exploitation est régulièrement dénoncée. Il permet une diversification géographique à Total, particulièrement implanté en Afrique et au Moyen-Orient, sa terre de naissance.
Au Canada, Total va s’associer avec le canadien Suncor et le minier Teck, dans une société commune, Fort Hills Energy, dont il détiendra 39,2 % du capital, pour exploiter les sables de Fort Hills, en Alberta. C’est avec Suncor que le groupe français avait déjà investi dans un projet d’usine destinée à fluidifier des schistes bitumineux. Coûteux, ce projet était rapidement apparu comme non rentable sous l’effet d’un pétrole de schiste bon marché rendant plus compétitive une technique alternative de dilution. La facture s’était élevée à 1,6 milliard de dollars canadiens.
« GAGE D’UNE CROISSANCE DE LA PRODUCTION À LONG TERME »
Avec 3 milliards de barils estimés, le projet de Fort Hills ne représente pas un potentiel comparable à Libra et ses 10 milliards de barils. Sa production qui pourrait atteindre 180 000 barils par jour à partir de 2017, sur une période de cinquante ans, est cependant cruciale pour le groupe pétrolier pour maintenir l’objectif d’une production globale de 3 millions de barils par jour, un seuil psychologique auquel Total est attaché. « C’est le gage d’une croissance de la production à long terme », estime l’analyste indépendant Aymeric de Villaret.
Le pétrole produit en Alberta doit être exporté par un oléoduc qui devrait être réalisé par la société Enbridge, retenue par le groupe Fort Hills Energy, mais qui doit encore obtenir les autorisations nécessaires. Dans le contexte du blocage aux Etats-Unis, pour des raisons politiques, du projet géant Keystone XL, destiné à relier l’Alberta au Golfe du Mexique, une société canadienne, TransCanada, a par ailleurs annoncé, en août, le lancement d’un projet d’oléoduc, d’un coût de 12 milliards de dollars canadiens, pour acheminer le pétrole de l’Alberta sur la côte atlantique.
Cette perspective suscite la colère des écologistes canadiens qui ont assuré tout mettre en oeuvre pour la faire échouer. L’acceptabilité de Fort Hills sera sans doute également un enjeu pour le consortium Fort Hills energy. Total mise sur les progrès de la technologie pour réduire les atteintes à l’environnement associées à l’exploitation des sables bitumineux, qui représentent également un coût, mais il aura fort à faire pour convaincre les scientifiques ou les prix Nobel qui se sont exprimés contre le recours à cette ressource et qui ont notamment invité l’Union européenne à interdire l’importation de pétrole issu de cette exploitation.
RÉSULTAT NET EN RECUL
Au cours des derniers mois, la suractivité de Total et la multiplication de ses investissements ont pu susciter les interrogations. S’il reste encore dans les cartons du groupe français des projets ambitieux et coûteux, comme le projet d’usine de liquéfaction de gaz en Sibérie Yamal LNG, les décisions prises au Brésil et au Canada pourraient néanmoins être le prélude à un rythme moins soutenu d’investissements.
De fait, selon les chiffres rendus publics mercredi matin, le résultat net ajusté du troisième trimestre de Total est en recul de 19 % en euros, et de 14 % en dollars alors que dans le même temps son concurrent Shell annonce une chute de 35 %. Le groupe anglo-néerlandais s’estime notamment pénalisé par des détournements de production alors que Total voit au contraire la production augmenter pour le deuxième trimestre et son ratio d’endettement baisser à 23 %.
Total dit payer au troisième trimestre le prix d’une politique d’exploration particulièrement agressive qui pèse sur ses charges. Il est enfin pénalisé, comme Shell, par le marasme du secteur du raffinage en Europe où les marges ont été divisées par cinq au cours des derniers mois. Le groupe français mise sur ses réorganisations internes, le rapprochement du raffinage et de la pétrochimie, pour limiter les dégâts. Dans ce contexte d’entre-deux, Total a enfin choisi de laisser inchangé le montant de l’acompte sur dividende au troisième trimestre.
Gilles Paris
Une extraction polluante
Ressource non conventionnelle. Le sable bitumineux est un mélange de pétrole brut, de sable, d’argile et d’eau. L’obtention de brut de synthèse requiert l’extraction du bitume par des procédés qui utilisent beaucoup d’eau, puis sa conversion chimique. Ces opérations génèrent trois fois plus de gaz à effet de serre que la production de pétrole classique.
Réserves. Les principales réserves de sables bitumineux se situent en Alberta (Canada) et dans le bassin du fleuve Orénoque, au Venezuela.
Le Canada, acteur pétrolier. Les sables bitumineux ont placé, fin 2009, le Canada au 2e rang mondial pour les réserves prouvées de pétrole, derrière l’Arabie saoudite.