#sahara_occidental

  • Le Moyen-Orient crie justice – La chronique de #Joseph_Andras

    Nous accueillons régulièrement l’écrivain Joseph Andras pour une chronique d’actualité qui affûte nos armes et donne du style à nos frustrations.

    Deux États bombardent deux peuples en cet instant. Au #Kurdistan syrien et en #Palestine. Chaque heure qui passe nous mine. Mais nos mots n’ont pas le moindre sens là-bas. S’ils en ont un, ça n’est qu’ici. Ceci oblige à parler droit, c’est-à-dire à parler juste. Tout intellectuel, disait Edward W. Saïd, a pour fonction de refuser « les formules faciles ». La rigueur est la seule chose qui reste quand le sang coule au loin.

    Deux populations colonisées

    Le Kurdistan est historiquement colonisé par les États turc, iranien, irakien et syrien. Le Kurdistan irakien, dirigé par un pouvoir corrompu et autoritaire, a gagné son autonomie et mène de nos jours une politique de collaboration zélée avec Ankara. Le Kurdistan syrien a conquis, par la voie révolutionnaire, une autonomie précaire et conduit, laborieusement, une politique inspirée par les principes post-marxistes du KCK, plateforme des forces révolutionnaires kurdes au Moyen-Orient. Le Kurdistan turc vit sous occupation et a vu ses résistants brutalement écrasés dans les années 2015 et 2016. Le Kurdistan iranien, acteur majeur du dernier soulèvement en date contre la dictature théocratique iranienne, vit lui aussi sous occupation. L’État turc, bâti sur la négation du génocide arménien, a longtemps nié l’existence même des Kurdes : leur langue était proscrite, leurs porte-paroles abattus ou incarcérés, leur culture traquée. Dans les années 1990, ce sont environ 4 000 villages et hameaux kurdes qui ont été rasés. « Nous avons opté pour la règle de la terreur et de l’anéantissement », a ainsi déclaré Hanefi Avci, un temps chef-adjoint du Bureau du renseignement de la Direction générale de la sûreté.

    La Palestine est, aux côtés, notamment, du Kurdistan et du #Sahara_occidental, l’une des dernières colonies de par le monde. Elle végète aujourd’hui, de l’aveu même de Tamir Pardo, ancien chef du Mossad, en situation d’apartheid. L’État israélien, officialisé après le génocide des Juifs d’Europe, s’est construit sur le nettoyage ethnique de la Palestine : s’il était besoin, nombre d’historiens israéliens l’ont confirmé. « Nous devons expulser les Arabes et prendre leur place… », a confié Ben Gourion dans sa correspondance, le 5 octobre 1937. Ce nettoyage ethnique reposait sur une idéologie coloniale, autrement dit raciste, arguant qu’il n’existait aucun peuple sur cette terre. Or un peuple existait et, depuis 1948, celui-ci est déplacé, spolié, massacré, assassiné, parqué, détenu en masse. La Cisjordanie et la bande de Gaza sont emmurées avec la collaboration des « démocraties » occidentales, étasunienne au premier chef. Les colonies dévorent chaque année toujours plus de terres. L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas – qui, selon Amnesty International, relève de l’« État policier » – n’a plus aucune légitimité aux yeux de la population palestinienne : elle n’est, pour reprendre les mots du militant socialiste israélien Michel Warschawski, qu’un « instrument au service de l’occupation ». L’actuel gouvernement de Netanyahu, ouvertement fasciste et raciste, a accompli l’exploit de jeter dans la rue des centaines de milliers d’opposants israéliens.
    Deux puissances coloniales alliées

    Trois jours après l’opération Déluge al-Aqsa co-orchestrée par le Hamas le 7 octobre, Erdoğan a dénoncé le siège de la bande de Gaza : « Où sont donc passés les droits de l’Homme ? » Et, de fait : l’ONU vient de rappeler que le droit international l’interdit en ce qu’il constitue une « punition collective » attentatoire aux civils. Gaza agonise sous le phosphore blanc en l’attente d’une possible invasion terrestre. Sauf que : Erdoğan est bien le dernier à pouvoir parler. La Turquie est « la plus grande prison au monde pour les journalistes » (Amnesty) et son gouvernement bombarde actuellement le Kurdistan syrien. Des infrastructures civiles sont à terre : hôpitaux, écoles, stations électriques, stations de pompage d’eau, barrages, silos à grain, fermes, stations services, installations pétrolières, usines… Deux millions de personnes sont privées d’eau et d’électricité. Les hôpitaux sont saturés ; on compte pour l’heure près de 50 morts, dont une dizaine de civils.

    Le prétendu soutien de l’État turc à la Palestine est une farce, grossière avec ça. La Turquie est le quatrième partenaire commercial d’Israël, avec un commerce bilatéral en hausse de 30 % en 2021. La ministre israélienne de l’Économie et de l’Industrie du gouvernement Bennett-Lapid a fait état, l’an dernier, de « l’engagement d’Israël à approfondir les liens économiques avec la Turquie ». L’État turc, membre clé de l’OTAN, a acheté des drones israéliens pour lutter contre le PKK, chef de file de la résistance socialiste kurde. En 2018, il a envahi le Kurdistan syrien fort d’une centaine de chars M60-A1 modernisés par l’industrie israélienne (et du concours d’anciens combattants de Daech) : le canton nord-syrien d’Afrîn, majoritairement kurde, vit depuis sous occupation militaire. Abdullah Öcalan, leader du PKK incarcéré depuis deux décennies, disait déjà en mars 1998 : « Les Turcs ont conclu un accord avec Israël pour tuer les Kurdes. »

    « Les Turcs ont conclu un accord avec Israël pour tuer les Kurdes.”
    Abdullah Öcalan, leader du PKK

    Au lendemain de l’opération ordonnée par le Hamas, Yeşil Sol Parti, le Parti de la gauche verte implanté en Turquie, a publié un communiqué titré : « La paix ne viendra pas au Moyen-Orient tant que les problèmes palestinien et kurde ne seront pas résolus ». Tout en réprouvant « le meurtre de civils » et « la torture de cadavres », l’organisation kurde a apporté son soutien à « la lutte du peuple palestinien pour la liberté » et condamné « l’occupation de la Palestine par Israël ». Quelle issue au carnage ? Une « solution démocratique et juste ». C’est que les résistances kurde et palestinienne sont liées par le sang versé depuis les années 1980 : le PKK et l’OLP ont combattu cote à cote contre l’occupation israélienne. Can Polat, cadre kurde de la révolution nord-syrienne, avait ainsi déclaré à l’écrivain palestinien Mazen Safi : « Le point important, mon frère et camarade, est que les facteurs qui nous lient sont mille fois plus importants que les facteurs qui nous divisent, en dépit des tyrans, des agents et des racistes. Victoire sur Jérusalem occupée. »
    Résister

    Résister à l’oppression est légitime. Y résister par les armes l’est aussi. Le droit international ne dit rien d’autre : la résolution 37/43 de l’Assemblée générale des Nations Unies a, le 3 décembre 1982, réaffirmé « la légitimité de la lutte des peuples pour l’indépendance, l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la libération de la domination coloniale et étrangère, de l’occupation étrangère, par tous les moyens disponibles, y compris la lutte armée ».

    Les populations kurdes et palestiniennes ont déployé un nombre incalculable de modalités de lutte, non violentes et violentes : grèves de la faim, marches, recours juridiques et institutionnels, guérilla, attentats. L’ennemi, comme l’a indiqué Nelson Mandela dans Un long chemin vers la liberté, détermine toujours le cadre du combat. « Nous avons utilisé toutes les armes non violentes de notre arsenal – discours, délégations, menaces, arrêts de travail, grèves à domicile, emprisonnement volontaire –, tout cela en vain, car quoi que nous fassions, une main de fer s’abattait sur nous. Un combattant de la liberté apprend de façon brutale que c’est l’oppresseur qui définit la nature de la lutte, et il ne reste souvent à l’opprimé d’autres recours que d’utiliser les méthodes qui reflètent celles de l’oppresseur. » Le « pacifisme » de Mandela, longtemps présenté comme « terroriste » par les puissances capitalistes, est un mythe. Les États coloniaux turc et israélien qualifient à leur tour la résistance de « terrorisme ».
    La fin et les moyens

    Résister est légitime. Mais il est des moyens de résistance qui le sont moins. Le PKK s’engage de longue date à ne frapper que les cibles militaires et policières. Quand, par malheur, un civil perd la vie au cours d’une opération, sa direction présente sans délai ses excuses aux familles. Öcalan a reconnu que des femmes et des enfants étaient tombés sous les coups de son mouvement et promis en avoir « souffert », assurant que leur mort avait eu lieu lors d’échanges de tirs : « ce n’était pas intentionnel ». Georges Habbache, fondateur socialiste du FPLP palestinien, a quant lui confié dans les années 2000 : « Nous sommes opposés à tout acte terroriste gratuit qui frappe les civils innocents. […] [L]a vie humaine a une trop grande valeur pour que j’approuve ces attentats-kamikazes [palestiniens]. »

    Le 7 octobre, des soldats et des policiers israéliens ont été pris pour cible par les combattants du Hamas, du Jihad islamique, du DFLP et du FPLP. Nul ne saurait le dénoncer, sauf à ratifier l’apartheid et la colonisation militaires. Mais le Hamas a également fait le choix de frapper des civils. On dénombre à l’heure qu’il est la mort de 1 300 Israéliens. Parmi eux, 260 festivaliers et nombre de civils : le kibboutz Be’eri comptait des enfants, celui de Kfar Aza aussi. Un massacre qui tord le cœur. Il s’agit donc de parler droit, à l’instar de Rima Hassan, fondatrice franco-palestinienne de l’Observatoire des camps de réfugiés : « Que ça soit clair, il est moralement inacceptable de se réjouir de la mort de civils ». Et de préciser : « Le faire c’est oublier les principes qui nous engagent dans la perspective d’une paix qui doit nous sauver ». Frapper les civils, c’est affaiblir la résistance. Dans ses mémoires Récits de la longue patience, Daniel Timsit, militant communiste du FLN algérien, a raconté avoir confectionné des engins explosifs pour le compte du mouvement indépendantiste. Les bombes visaient l’armée française occupante. « Mais quand ont eu lieu les premiers attentats terroristes dans la ville, ça a été atroce ! » Plus loin il ajoutait : « La fin ne justifie pas les moyens. L’utilisation consciente de moyens immoraux pourrit l’âme, et le cycle infernal se constitue. »

    « La fin ne justifie pas les moyens. L’utilisation consciente de moyens immoraux pourrit l’âme, et le cycle infernal se constitue.”
    Daniel timsit, militant communiste du fln algérien

    La morale n’est pas un à-côté de la lutte : elle a toujours été son cœur battant. « Si nous voulons changer le monde, c’est aussi, et peut-être d’abord, par souci de moralité », avançait un texte collectif initié, en 1973, par le militant anticolonialiste et trotskyste Laurent Schwartz. De fait : les révolutionnaires livrent partout bataille pour la dignité, la liberté, la justice et l’égalité. En un mot pour l’émancipation. L’amoralisme n’est que la grammaire de l’ordre en place. Aucune guerre n’est « propre » et toutes les causes justes, on le sait, on ne le sait même que trop, ont pu à l’occasion se faire injustes : des communards ont exécuté dix hommes de foi, rue d’Haxo, en dépit des protestations de Vallès ; l’IRA provisoire a tué 12 civils en frappant l’établissement La Mon House Hostel (puis s’en est excusée) ; la branche armée de l’ANC sud-africain a posé une bombe à quelques pas de Church Square, tuant et blessant des civils (puis s’en est excusée) ; etc. L’injustice occasionnelle n’invalide en rien la cause juste ; elle l’amoindrit. Car ce qu’il reste à l’occupé qu’on écrase, disait Edward W. Saïd, c’est justement « la lutte morale ». Le PKK s’y évertue et, au Kurdistan syrien, les prisonniers de Daech sont maintenus en vie. Il ne saurait être question d’idéalisme abstrait mais de morale concrète – révolutionnaire, aurait dit Hô Chi Minh. Elle engage les militants, non sans d’immenses difficultés, et, peut-être plus encore, ceux qui, sans craindre pour leur vie, prennent par internationalisme position sur ces questions. Saïd poursuivait : il est du ressort des intellectuels « de soulever des questions d’ordre moral ». C’est en toute cohérence que le penseur palestinien, pourfendeur de l’occupation israélienne et de la collaboration palestinienne, s’est continûment levé contre la mise à mort des civils. « Je me suis toujours opposé au recours de la terreur », rappelait-il en 1995. Les attentats sont « moralement ignobles » et « stratégiquement nuls ». Toucher des enfants est « une abomination qui doit être condamnée sans conditions ».
    Le Hamas

    Il se trouve que le Hamas se réclame de l’idée révolutionnaire. Or révolutionnaire il ne l’est pas. Car l’idée révolutionnaire n’est rien d’autre que l’idée démocratique enfin réalisée. Le Hamas, dont les menées antidémocratiques ne sont plus à démontrer, ne constitue pas une force d’émancipation. « On sait même que les Israéliens ont soutenu Hamas au début pour affaiblir les courants laïcs et démocratiques de la résistance palestinienne. Bref, l’islam politique a été construit par l’action systématique de l’impérialisme soutenu bien entendu par les forces réactionnaires locales obscurantistes », a rappelé en 2006 l’économiste socialiste Samir Amin, contempteur résolu de l’islamisme en ce qu’il ne « peut être un adversaire authentique de la mondialisation capitaliste-impérialiste ». Enfant des Frères musulmans né au lendemain de la première Intifada, le Hamas s’est d’abord montré favorable à la fondation d’un État islamique. En 1993, il appelait dans un mémorandum à la « Guerre sainte » contre l’occupant et se dressait, dans sa charte fondatrice (amendée depuis), contre « l’idée laïque » telle que portée par l’OLP. Son ancrage contre-révolutionnaire était ouvertement revendiqué dans la charte en question : les Juifs, lisait-on, étaient à l’œuvre derrière la Révolution française et le communisme… L’antisémitisme est une triple trahison : de la cause humaine, palestinienne et révolutionnaire. Humaine, voilà qui se passe de commentaire ; palestinienne, car la guerre en cours n’oppose pas des Arabes et des Juifs mais une population colonisée, à la fois musulmane et chrétienne, et un régime d’apartheid ; révolutionnaire, car que serait cette tradition sans l’inestimable contribution juive ? À un projet raciste – « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre » –, l’antiracisme fournit l’unique réponse.

    En toute logique, le Hamas témoigne son admiration pour Erdoğan et a encouragé, par la voix de Khaled Mechaal, l’opération de nettoyage ethnique kurde entreprise à Afrîn. Aucun partisan de l’égalité ne peut se montrer solidaire d’un ennemi de l’égalité. Il en va d’une élémentaire cohérence politique. Bien des Palestiniens ont mis en évidence le problème que pose le Hamas au sein du mouvement de libération. Lisons Edward W. Saïd, en 1995 : « Le Hamas et le Jihad islamique ne sauraient constituer une alternative : leur pensée réductrice, leur vision réactionnaire et leurs méthodes irrationnelles ne peuvent en aucun cas servir l’avènement d’un ordre social acceptable. » Lisons Mustapha Barghouti, fondateur de Palestinian National Initiative, dénonçant en 2004 « le fondamentalisme du Hamas ». Lisons Mahmoud Darwich, évoquant deux ans plus tard les succès électoraux de l’organisation islamiste : « Quand on défend une Palestine plurielle et laïque, on ne peut que craindre pour les droits des femmes, pour les jeunes et pour les libertés individuelles. » Lisons Georges Habbache, à la même époque : « Le modèle islamiste comporte beaucoup de points négatifs ; en termes de choix de société, notre vision est différente, notamment sur la question de la femme. Aujourd’hui, à Gaza, certains aspects sociaux de la vie quotidienne sont inquiétants. » Lisons enfin Leïla Khaled, figure socialiste de la lutte armée, en 2014 : « Le Hamas estime que la Palestine est un endroit sacré qui appartient aux musulmans, ce qui va à l’encontre de nos opinions ».

    “L’antisémitisme est une triple trahison : de la cause humaine, palestinienne et révolutionnaire.’‘
    joseph andras

    On ne saurait, tant s’en faut, réduire la question palestinienne à celle du Hamas. La Palestine était assujettie avant sa création ; elle continuera de l’être quand bien même celui-ci disparaîtrait. Le point central, c’est l’occupation. C’est l’apartheid. C’est, depuis 1948, la spoliation sans fin. Le Hamas n’en est pas moins une force palestinienne incontournable. Il est un acteur de la guerre et, à ce titre, quantité de ses opposants palestiniens savent qu’il faudra bien compter avec lui pour entrevoir quelque issue. Le Hamas est une maladie de l’occupation. Sa funeste résultante. Enfermez une population, privez-la de tout espoir, déchiquetez-la : les démocrates, mécaniquement, s’épuisent. « On a rendu Gaza monstrueux », vient de déclarer le cinéaste israélien Nadav Lapid. Bombarder la bande de Gaza, comme l’État israélien n’a de cesse de le faire, ajoute seulement à l’horreur. Ces bombardements pointent « officiellement » le Hamas ; ce dernier, supposément affaibli, vient pourtant de diligenter une opération militaire d’une envergure inégalée. Depuis 2008, quatre guerres ont été menées contre ce minuscule ghetto asphyxié. Une cinquième est en cours. L’opération Plomb durci a tué 1 315 Palestiniens – 65 % de civils, dont plus de 400 enfants. L’opération Pilier de défense a tué plus de 100 Palestiniens – dont 66 civils. L’opération Bordure protectrice a tué au moins 245 enfants. Au 12 octobre 2023, on compte plus de 1 400 morts, dont 447 enfants. Autant de crimes sans noms. Une vie, pourtant, ne paraît pas valoir une vie en Occident « démocratique ». Personne n’a allumé la tour Eiffel pour eux. Personne ne leur a apporté un « soutien inconditionnel ». Personne n’a organisé de minutes de silence en leur mémoire. Car, comme vient de l’admettre le « philosophe » Raphaël Enthoven : « Je pense qu’il faut marquer cette différence, que c’est même très important de la faire. Là encore, ça n’est pas commensurable. » Une franchise emblématique : l’esprit colonial au grand jour.
    Deux solutions politiques

    Un jour, comme toujours, les armes seront rangées. Ce jour n’est pas venu. Les forces d’émancipation kurdes ne se lassent pas de le scander, jusqu’en France : « Solution politique pour le Kurdistan ! » Le PKK a de longue date proposé un plan de paix et, par suite, le désarmement complet de ses unités. Tout est prêt sur le papier ; l’État turc s’y refuse et Erdoğan a mis un terme aux derniers pourparlers. Le PKK – et avec lui le parti de gauche HDP, quoique sous des modalités différentes, réformistes et légalistes – réclame l’autonomie des territoires kurdes au sein des frontières constituées. Non un État-nation indépendant, comme il le souhaitait originellement, mais le respect démocratique de la vie culturelle, linguistique et politique kurde dans les quatre portions du Kurdistan historique. « On ne peut concevoir de solution plus humaine et modeste », note Öcalan du fond de sa prison. La réélection d’Erdoğan au mois de mai repousse à nouveau l’espoir de la paix. Mais une solution, qui passera par la libération du leader du PKK, existe bel et bien sur la table – aux internationalistes de l’appuyer à leur façon.

    En Palestine, la fameuse « solution à deux États » est caduque de l’aveu de tous les analystes informés : une fable pour plateaux de télévision et discutailleries diplomatiques. Expansion coloniale oblige, un État palestinien – auquel le Hamas a finalement consenti – n’est plus à même de voir le jour. La Cisjordanie est totalement disloquée et aucune continuité territoriale n’est assurée avec Gaza. Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrits, a lui-même reconnu en juillet 2023 que « le rêve arabe d’un État en Cisjordanie n’est plus viable ». Il ne reste aux Palestiniens que deux alternatives : « renoncer à leurs aspirations nationales » (et vivre en Israël en tant qu’individus) ou « émigrer » dans un pays arabe. Pourtant, parmi les ruines, demeure une solution : un État « commun » ou « binational ». Perspective incommode, à l’évidence. Certainement pas réalisable dans l’immédiat. Mais des gens de justice s’y rallient de part et d’autre. En 2001, Michel Warschawski a publié l’ouvrage Israël-Palestine le défi binational : il invitait, sur le modèle sud-africain, à tourner la page de l’apartheid par « un État unitaire ». La décennie suivante, l’historien israélien Ilan Pappé y appelait à son tour : « décolonisation, changement de régime et solution à un État ». De leur vivant, Georges Habbache et Edward W. Saïd sont allés dans le même sens : le premier a loué « un État démocratique et laïc » comme « seule solution » ; le second indiqué que les Israéliens et les Palestiniens vivaient dans une promiscuité quotidienne telle qu’une séparation étatique n’avait aucun sens. Pour que le sang ne coule plus, reste à bâtir un espace de « citoyens égaux en paix sur une même terre ».

    “Un jour, comme toujours, les armes seront rangées“
    joseph andras

    Ici, oui, nous ne pouvons rien. Tout juste nous faire l’écho malaisé des voix démocratiques en lutte. C’est peu. Mais ce peu-là, entre les cris et l’hystérie médiatique française, vaut peut-être un petit quelque chose si l’on aspire à la libération des peuples.

    https://www.frustrationmagazine.fr/moyen-orient

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    #à_lire

  • Le Qatar a pu puiser dans la caisse noire du Maroc qui alimentait un réseau d’eurodéputés corrompus Strategic culture
    https://www.investigaction.net/fr/le-qatar-a-pu-puiser-dans-la-caisse-noire-du-maroc-qui-alimentait-un

    Dans quelle mesure le scandale de la caisse noire destinée à le blanchir affecte-t-il les revendications actuelles du Maroc sur le Sahara Occidental, à la fois à l’ONU et au niveau de l’UE ?

    Après que la poussière commence à retomber sur le plus grand scandale de corruption que l’UE ait jamais eu, il semble qu’il n’a pas été créé par le Qatar, mais par le Maroc qui avait un réseau de députés européens corrompus dans ses petits papiers depuis près de 20 ans. Mais qui d’autre a bénéficié du service de blanchiment ?


    Photo : Corruptible, par Paolo Calleri

    L’affaire a ébranlé les fondations et les plus hautes sphères de l’élite européenne à Bruxelles. Mais l’affaire de corruption d’Eva Kaili, qui a jusqu’à présent fait emprisonner trois députés européens, n’est pas tout à fait ce qu’elle semble être. Bien qu’il soit souhaitable de rejeter la faute sur les riches Qataris qui se baladent à Bruxelles avec des valises d’argent, de récentes enquêtes des autorités belges ont révélé qu’un ministre qatari est venu à Bruxelles récemment et n’a eu qu’à s’adresser à un “guichet unique” – une cabale d’eurodéputés avides d’argent qui ont été à la solde du Maroc pendant au moins 15 ans pour blanchir le dossier des droits de l’homme du royaume et obtenir le meilleur accord pour le Sahara occidental en termes d’accords commerciaux et de statut.

    Ce groupe d’eurodéputés corrompus a reçu de l’argent et des cadeaux pendant au moins 15 ans et était bien connu sur le circuit de Bruxelles pour leurs services “à la carte” au sein du Parlement européen dont la « commission des affaires étrangères » – autrefois considérée comme prestigieuse et certainement importante sur le circuit de l’UE – a maintenant été laissée en lambeaux.

    Pendant des décennies, le Maroc a bénéficié d’un traitement de faveur à Bruxelles. La question de la souveraineté de son Sahara occidental annexé n’a jamais été soulevée. Les droits des citoyens de cette région contestée n’ont jamais été mis sous les projecteurs, alors que le territoire lui-même a bénéficié d’un accord commercial de l’UE couvrant le poisson et les minéraux, pour ne citer que quelques exemples. Même le bilan du Maroc en matière de droits de l’homme, en général, dans son propre pays, a été ignoré pendant si longtemps que l’UE l’a considéré comme la coqueluche de la région MENA pour ses réformes sur les droits des femmes, par exemple.

    Le blanchiment en général est venu du Parlement européen que les autres institutions de l’UE, dans une certaine mesure, ont dû respecter (bien que les tribunaux de l’UE aient finalement refusé d’accepter que le Sahara occidental puisse ou doive être inclus avec le Maroc en termes de bénéfice d’un accord commercial avec l’UE).

    Donc maintenant, trois questions clés émergent, que la presse marocaine, championne de l’autocensure, ne posera certainement pas. Dans quelle mesure le scandale du blanchiment d’argent affecte-t-il les revendications actuelles du Maroc sur le Sahara Occidental, à la fois à l’ONU et au niveau de l’UE ? Deuxièmement, l’UE commence-t-elle maintenant à regarder le Maroc sans les lunettes roses et commence-t-elle à examiner la ribambelle d’arrestations de quiconque remet en cause les décisions prises à un haut niveau – des journalistes emprisonnés sur la base d’accusations forgées de toutes pièces aux anciens ministres qui ont osé critiquer la façon dont le gouvernement et la puissante élite des affaires gèrent le pays – et agit en conséquence ?

    Enfin, et c’est peut-être le plus important, il y a le sujet peu édifiant de savoir qui d’autre a bénéficié de ces députés européens véreux et de leurs services ? Quiconque suit les tentatives pathétiques de l’UE d’agir comme un acteur mondial avec une hégémonie en papier mâché qu’elle évoque de manière hilarante pour les pays du Sud en particulier, posera la question évidente d’Israël. La déshumanisation abyssale des droits des Palestiniens que nous voyons chaque jour sur les médias sociaux se faire voler leurs terres, déraciner leurs oliviers ou, dans de nombreux cas, détruire leurs maisons par les Israéliens, qui le font en sachant parfaitement que l’Occident et en particulier l’UE elle-même ne feront pas de vagues. Lorsque, tout récemment, un Palestinien de Cisjordanie a été abattu à bout portant par un agent de sécurité israélien qui se battait avec lui, cela n’a pas fait la une des médias et n’a certainement pas créé d’onde de choc parmi les députés européens. Comment est-ce possible, pourrait-on se demander, de la part d’une institution dont la raison d’être est de protéger les droits de l’homme tant au sein de l’UE qu’avec ceux avec lesquels elle interagit et commerce ?
     
    La dernière fois que l’UE a même feint de menacer Israël pour ses atrocités en matière de droits de l’homme, c’était en 2014, lorsqu’une Federica Mogherini quelque peu idéaliste et « arabisante » est entrée en fonction et a suggéré, juste pour quelques semaines, que l’UE applique un système d’étiquetage pour les produits fabriqués en Palestine occupée qui se retrouvent dans les supermarchés européens.

    L’idée a rapidement fait long feu, en l’espace de quelques semaines, et on n’en a plus jamais entendu parler. Compte tenu de ce que nous savons du réseau marocain de députés européens recevant des bakchichs, sans parler de la date de la proposition de Mogherini, est-il inconcevable que ces mêmes parlementaires aient pris de l’argent liquide pour faire pression sur leurs collègues dans les commissions pour qu’ils donnent un répit à Israël ? Le silence assourdissant et effrayant de l’UE sur le génocide quotidien des Palestiniens par Israël est inquiétant, mais maintenant que nous savons comment le Parlement européen fonctionne lorsqu’il s’agit d’atrocités commises par les pays de la région MENA – et comment elles sont occultées des ordres du jour – il n’est guère surprenant que la brutalité du régime israélien se soit intensifiée. La véritable histoire de la corruption au sein du Parlement européen ne concerne pas les trois députés européens qui ont touché de l’argent, mais la façon dont les 702 autres députés européens vont vouloir empêcher toute véritable enquête interne, tout cela simplement pour sauver leur emploi et préserver leur style de vie confortable.

    #géopolitique #ue #union_européenne #corruption #Quatar #Maroc #eva_kaili #Sahara_occidental #blanchiment #Sahara_Occidental #blanchiment #Palestine #israel

  • Report: Morocco uses green energy to embellish its occupation

    By 2030, half of Morocco’s wind energy production could be generated illegally in occupied Western Sahara. Yet, Morocco presents itself as best-in-class on the energy transition.

    In November 2021, the governments of the world will meet in Glasgow for the COP26 climate talks. At the same time, Morocco - the occupying power of Western Sahara - is erecting its largest energy project on occupied land to date: another step forward in its comprehensive plan to build controversial infrastructure on the land it illegally holds.

    #Western_Sahara_Resource_Watch (#WSRW) today publishes a report exposing all existing and planned renewable energy projects in occupied Western Sahara.

    The report estimates that the energy produced from wind in the territory could constitute 47.20% of Morocco’s total wind capacity by the year 2030, while its share of generated solar power may by then reach 32.64% of Morocco’s total solar capacity.

    As late as 30 September 2021, a new company, #General_Electric, announced an agreement to take part in the controversy.

    The energy produced on occupied land increases Morocco’s dependency on the territory that it occupies. As such, the projects fundamentally undermine the UN peace efforts in Western Sahara directed towards allowing the expression of the right to self-determination of the Saharawi people. The energy is used by industries that plunder the territory’s non-renewable resources, and provides job opportunities attracting more settlers from Morocco. It may also, in time, be exported abroad, including to the EU.

    Morocco brands itself internationally as best in class on renewable energy as part of its commitments under the Paris Agreement. States, however, are only meant to present efforts undertaken in their own territory, not outside of their borders. The UN body that registers and reviews state parties’ achievements, the UNFCCC, claims that it is not in a position to assess the content of the submissions. The scandal of the UNFCCC’s complacency is, of course, compounded by the fact that Morocco’s energy projects can only be carried out under the military occupation that the UN’s central bodies have declared illegal.

    None of the companies participating in the renewable energy industry inside Western Sahara, including those most heavily implicated - Italian company Enel and Spanish Siemens Gamesa - have clarified whether they have even tried to obtain the consent of the people of the territory.

    Instead, the companies refer to an alleged ‘consultation’ of local ‘stakeholders’ or ‘population’. This is the exact same flawed approach taken by the European Commission in its trade and fisheries agreements with Morocco. The European Court of Justice ruled on 29 September 2021 that the EU’s approach in Western Sahara is illegal. The Court explicitly stated that the liberation movement Polisario is the representative of the Saharawi people, that consent must be obtained from them, and that a ‘consultation’ of the ‘population’ cannot substitute the legal requirement of Saharawi consent.

    WSRW demands an immediate exit of all energy companies from the occupied territory, and asks the UNFCCC and its State Parties to challenge Morocco’s systematically erroneous climate reporting.

    https://wsrw.org/en/news/report-morocco-uses-green-energy-to-embellish-its-occupation

    #Maroc #Sahara_occidental #occupation #green_washing #rapport #énergie_éolienne #énergie #transition_énergétique #énergies_renouvelables

    ping @visionscarto

    • Il Sahara Occidentale di fronte all’estrattivismo “green”
      Report del workshop al Venice Climate Camp, di Héctor Santorum

      L’8 settembre 2022 si è tenuto al Venice Climate Camp il workshop “Sahrawi: Colonialismo, estrattivismo e repressione nel Sahara Occidentale” a cura della Sahrawi Youth Union. Proponiamo qui il report del workshop stilato da uno degli organizzatori. Ulteriori informazioni sull’operato delle multinazionali nel Sahara Occidentale sono reperibili sul sito Western Sahara Resource Watch. Traduzione di Fiorella Zenobio.

      Il Sahara Occidentale produce il 50% del PIL marocchino. Alla sommità dell’ordine sociale si trova il colonizzatore, che sia esso un militare, un funzionario o un commerciante; nella parte inferiore troviamo invece il colonizzato. Le azioni dei colonizzatori beneficiano loro stessi e la classe dirigente marocchina. È piuttosto facile individuare il funzionario e il militare. Ma chi è il commerciante? È ognuna delle aziende, statali o private, marocchine o straniere, che operano nel Sahara Occidentale, con la complicità di diversi paesi. Sono questi gli strumenti necessari per la colonizzazione.

      Nel 1884, si svolge la Conferenza di Berlino, nella quale le potenze europee si spartiscono l’Africa. Quello stesso anno avviene la colonizzazione ufficiale del Sahara Occidentale da parte della Spagna. Nel 1957, l’ONU elabora una lista di territori non autonomi, nella quale è incluso il Sahara Occidentale. Due anni dopo, la Spagna avvia le attività di estrazione di risorse e dichiara il Sahara la sua provincia numero 53, concedendo forme di rappresentanza ai sahrawi al fine di evitare la decolonizzazione.

      Nel 1960, l’Assemblea Generale delle Nazioni Unite approva la risoluzione 1514 secondo la quale “qualsiasi territorio non autonomo deve poter esercitare il proprio diritto all’autodeterminazione attraverso un referendum” e il Marocco inizia a reclamare il Sahara come proprio. Nel 1975, il Marocco chiede alla Corte Internazionale di Giustizia un parere consultivo riguardo all’appartenenza del Sahara al Marocco e/o alla Mauritania. La risposta è che il Sahara non è mai appartenuto a nessuno dei due. La Spagna comunica allora che si terrà il referendum.

      La reazione a questi avvenimenti è la cosiddetta “Marcia Verde”, una colonna composta da migliaia di persone – civili e militari marocchini – che si dirige verso il territorio sahrawi il 6 novembre 1975. Il 14 novembre si tiene a Madrid il vertice tra Spagna, Marocco e Mauritania per firmare gli “Accordi di Madrid”, a partire dai quali la Spagna abbandona il territorio del Sahara Occidentale cedendone la titolarità a Marocco e Mauritania. Questa cessione non viene riconosciuta dalle Nazioni Unite, motivo per cui la Spagna continua a essere considerata responsabile della decolonizzazione del territorio.

      Parallelamente a questo accordo, le truppe spagnole abbandonano i sahrawi, che in quel momento erano considerati una delle tante province spagnole e possedevano documenti identificativi spagnoli. Il Fronte Polisario, successore del Movimento Nazionale di Liberazione Sahrawi, dà inizio alla guerra contro il Marocco e la Mauritania.

      Nel 1979, la Mauritania si ritira dalla guerra e riconosce la Repubblica Democratica Araba dei Sahrawi. Nel 1991, le Nazioni Unite intervengono affinché venga firmato il “Plan de Arreglo” [una sorta di Piano d’Intesa] tra il Sahara e il Marocco, vale a dire: il cessate il fuoco, lo svolgimento del referendum entro sei mesi e la creazione di MINURSO, organo incaricato di portare a termine il referendum.

      Un muro minato di oltre duemila chilometri divide le famiglie sahrawi da circa quarant’anni. Durante tutto questo tempo, il popolo sahrawi ha fatto affidamento sulle Nazioni Unite per trovare una soluzione pacifica attraverso il referendum, che però non è mai stato realizzato. La guerra è riscoppiata nel novembre 2020 in seguito alla rottura del cessate il fuoco da parte del Marocco all’altezza del villaggio di Guerguerat. Un gruppo di sahrawi aveva infatti manifestato pacificamente bloccando un’autostrada illegale costruita dal Marocco nel villaggio di Guerguerat, una rotta terrestre per il commercio di prodotti provenienti anche dal Sahara occupato.

      Nei territori occupati dal Marocco si trovano quasi 600.000 persone, delle quali circa 400.000 sono sahrawi. Questi ultimi sono soggetti a violazioni dei diritti umani ed emarginazione sociale (l’80% è disoccupato). È uno spazio chiuso, il Marocco vieta l’accesso agli organi internazionali rendendolo un carcere a cielo aperto. La situazione nei campi per rifugiati di Tindouf è precaria. I loro abitanti hanno accesso limitato a elettricità e acqua, vivono in condizioni climatiche estreme e dipendono dagli aiuti umanitari, in calo a causa delle diverse crisi internazionali.

      Il Marocco non ha gas o petrolio, per cui dipende dalle importazioni. L’azienda norvegese Wisby Tankers AB consegna ogni giorno mezzo milione di litri di petrolio al porto di El Laayoune. Il 30% di questo petrolio viene impiegato da veicoli militari. Il Marocco vuole incrementare la propria capacità produttiva di energia solare ed eolica, rispettivamente del 47% e del 32% entro il 2030. Ci sono diverse aziende coinvolte, tra le quali Siemens Gamesa ed Enel Green Energy, che sostengono di avere il consenso della popolazione, affermazione che risulta essere falsa. Infatti, il consenso dev’essere ottenuto innanzitutto dal Fronte Polisario, il rappresentante riconosciuto dalle Nazioni Unite.

      Per cosa vengono usati questi progetti rinnovabili? Nel Sahara occupato si trovano grandi quantità di fosfato. Il 95% dei bisogni energetici dell’azienda statale marocchina per il fosfato viene soddisfatto dal parco eolico di Foum El Oued. L’industria dei fosfati sahrawi genera annualmente 400 milioni di euro per il Marocco. Il nuovo progetto di Dakhla mira a supportare ed espandere l’industria agricola. Annualmente vengono prodotte 160.000 tonnellate di pomodori, meloni e cetrioli, per il 95% esportate sui mercati internazionali. Tali prodotti provenienti da Dakhla vengono rietichettati ad Agadir per nasconderne la vera provenienza e commercializzarli nei mercati europei.

      Questi progetti ripuliscono la propria immagine con l’energia rinnovabile, fenomeno che chiamiamo “greenwashing”, ma in realtà aiutano a perpetuare l’estrattivismo, ottimizzandolo e consolidandolo. La presenza di queste compagnie si traduce in un supporto implicito alla colonizzazione. Esse affermano che il loro lavoro beneficerà il Sahara (Enel Green Energy), che non si occupano di politica (Enel Green Energy) e che non ci sono sanzioni internazionali (Enel Green Energy, Wisby Tankers AB). Tali argomentazioni dimostrano l’inesistenza della loro etica aziendale.

      Per quanto riguarda l’Unione Europea, la sua posizione ufficiale è la difesa delle risoluzioni delle Nazioni Unite. Tuttavia, l’Europa riserva un trattamento differenziato al Sahara occupato e alla Crimea. La Siemens è stata investigata a causa dell’installazione delle sue turbine in Crimea in violazione delle sanzioni contro la Russia. Sembra però che le aziende europee e il governo marocchino abbiano il via libera per fare nei e dei territori occupati ciò che vogliono, senza timore di ripercussioni.

      Di recente, il 29 settembre 2021, la Corte di Giustizia dell’Unione Europea ha annullato alcune decisioni del Consiglio relative all’Accordo tra l’Unione Europea e il Marocco. Questi ultimi volevano estendere l’Accordo ai prodotti agricoli provenienti dal Sahara Occidentale e modificare l’Accordo di Pesca includendovi acque territoriali sahrawi. Le acque in questione sono molto proficue per la pesca, producono circa due milioni di tonnellate annuali, rendendo il Marocco il primo esportatore ittico dell’Africa. Il 70% di queste esportazioni arriva in Europa.

      In conclusione, la situazione attuale è difficile. Al livello globale, si stanno creando zone di sacrificio, dove non hanno importanza né i diritti umani, né l’ambiente, né alcunché. Il Sahara Occidentale è una di queste zone, dove importa solo il tornaconto economico delle attività che le aziende straniere svolgono nel territorio. Non conta se sono immorali o se supportano la colonizzazione, in quanto i mezzi di comunicazione non ne parlano. Nonostante siano trascorsi quasi cinquant’anni dall’inizio dell’occupazione, il popolo sahrawi continua a lottare.
      Fonti

      - Corte di Giustizia dell’Unione Europea, comunicato stampa n° 166/21, settembre 2021 (es – en – fr)
      - Western Sahara Resource Watch (WSRW) ed Emmaus Stockholm, Report “Combustible para la ocupación”, giugno 2014.
      – Western Sahara Resource Watch (WSRW), Report “Greenwashing Occupation”, ottobre 2021.
      - Western Sahara Resource Watch (WSRW) ed Emmaus Stockholm, Report “Conflict Tomatoes”, febbraio 2012.

      https://www.meltingpot.org/2022/09/il-sahara-occidentale-di-fronte-allestrattivismo-green
      #extractivisme

  • La #marchandisation des #frontières - Comment la #militarisation de l’UE alimente les réseaux de trafic entre l’#Afrique_du_Nord et l’#Espagne

    Ces dernières années ont été marquées par de très nombreuses traversées du nord du Maroc vers le sud et vers le Sahara occidental. De manière concomitante, les personnes impliquées dans les trafics illégaux ont également étendu leurs réseaux vers le sud. Cependant, ce changement n’est pas seulement d’ordre géographique mais aussi, et de manière substantielle, de nature. Jusqu’en 2019, où la militarisation des frontières du nord a atteint un pic, les traversées était organisées de manière relativement décentralisée ou collective : un groupe d’ami·es se rassemblait pour acheter un canot pneumatique pour traverser le détroit de Gibraltar, ou bien des groupes plus importants organisaient le passage des barrières de Ceuta et Melilla. L’hyper sécurisation des frontières du nord, orchestrée par l’Union européenne, a privé les voyageur·ses de ces modes d’organisation horizontaux. Désormais, ils doivent compter sur des réseaux de trafic de plus en plus centralisés. Ainsi, cette militarisation a non seulement favorisé des organisations qui sont plus verticales, mais elle a aussi diminué le nombre d’itinéraires possibles pour les voyageur·ses. Cela débouche sur une demande accrue vers une offre réduite d’itinéraires, et, en conséquence le marché est inondé de services de maigre qualité : des voyages avec un mauvais équipement ou dans des conditions météo dangereuses. Ce qui augmente le taux de décès. Ce phénomène est illustré, entre autres, par la prévalence actuelle des canots pneumatiques sur la route de l’Atlantique. Les membres d’Alarm Phone Maroc signalent également la hausse du prix d’un voyage, qui est passée d’environ 200 à plusieurs milliers d’euros, voire jusqu’à 5000 euros. Le fait que des personnes soient prêtes à payer ces sommes est révélateur autant de leur désespoir que de l’absurdité du discours de l’Union européenne : qui choisirait de payer 2000 euros s’iel pouvait avoir un visa pour 200 euros, soit un dixième ? Ces personnes ne « choisissent » pas de payer des passeurs – iels n’ont pas d’autre solution.

    Une autre représentation erronée est celle selon laquelle le cœur du problème serait les « passeurs ». Comme le montre cette analyse sur plusieurs régions, ce type de trafic des frontières ne serait pas possible sans une corruption d’état bien enracinée. Il faut donner de l’argent à des auxiliaires de police marocains qui patrouillent le long de la côte. Pour certaines traversées (notamment, les dénommés « Voyages VIP »), des personnes de la Marine marocaine sont payées pour ne pas faire d’interception. Des fonctionnaires espagnols, également, ont la réputation de recevoir de l’argent en sous-main, en particulier aux frontières des enclaves de Ceuta et Mellila – secteur où le trafic a quasiment disparu ces deux dernières années car le Covid-19 a provoqué la fermeture des frontières terrestres. Les réseaux du trafic s’étendent de chaque côté des frontières. Ils impliquent la population locale, des entreprises et les autorités sur les deux rives de la Méditerranée. Et n’oublions pas que le principal bénéficiaire du trafic aux frontières a toujours été et sera toujours l’économie europénne. Sans la main-d’œuvre bon marché des exilé·es, qui cultiverait les champs au sud de l’Europe, qui nettoierait les toilettes, qui garnirait les rayons des entrepôts ?

    Aussi, à Alarm Phone, nous faisons une analyse plus nuancée des « passeurs » et de leur rôle. Au fil des ans, nous avons rencontré des personnes très différentes impliquées dans le trafic aux frontières : celles qui gagnent de l’argent en organisant des voyages en bateau parce qu’elles n’ont pas d’autre source de revenus stables, celles qui organisent même gratuitement des voyages par bateau pour des personnes vulnérables (par exemple des femmes et des enfants), mais aussi celles qui exploitent avec brutalité les besoins d’autrui pour s’enrichir. Voici pourquoi nous utilisons des termes plus nuancés que celui de « passeurs ». Dans les communautés des voyageur·ses, les organisateurs sont appelés « Chairman ». En effet, il s’agit souvent de personnes qui, outre leur rôle d’organisateurs, jouissent d’une forte reconnaissance au sein de leur communauté, et gèrent une sorte d’agence de voyage. Ce sont bien des trafiquants, et nous n’hésiterions pas à les nommer ainsi et à dénoncer des pratiques d’exploitation si nous les rencontrions. Mais il y a toujours eu des agents de voyage qui font de leur mieux pour offrir un service indispensable. C’est pourquoi nous utilisons dans ce rapport les trois désignations (trafiquant, agent de voyage, Chairman), selon le contexte.

    Le rapport qui suit met en évidence le fonctionnement du trafic des frontières dans différentes régions en Méditerranée occidentale et sur la route Atlantique. Nous espérons qu’il montrera comment le vrai problème du commerce des frontières ne réside pas dans les trafiquants individuels et les agents de voyage. Si le commerce des frontières est florissant, c’est lié à deux facteurs étroitement associés, a) des politiques frontalières racistes de l’Union européenne, qui ne permet pas d’itinéraire légal, militarise les frontières et pousse les migrant·es à avoir recours à des réseaux centralisés et souvent basés sur l’exploitation, b) les structures capitalistes qui permettent aux fonctionnaires d’état et aux populations locales de s’enrichir et aux économies européennes de prospérer.
    2 Nouvelles des régions
    2.1 La Route de l’Atlantique
    Le commerce des frontières entre le Sahara occidental, le Maroc et les Îles Canaries.

    Au cours des dernières années, le commerce sur la Route de l’Atlantique a explosé. C’est une conséquence directe de la fermeture des itinéraires plus au nord. Les trafiquants et les agents de voyage qui auparavant travaillaient dans le nord se sont désormais installés dans le Sahara occidental : « Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de “Chairmans” qu’en 2019. En raison des gros changements à Tanger et Nador, les Chairmans qui y travaillaient sont maintenant ici [au Sahara occidental] et des intermédiaires sont eux aussi devenus des Chairmans, explique A. d’Alarm Phone Maroc.

    Ces trafiquants et ces agents de voyage ont également déplacé leurs réseaux de recrutement. De nombreux passagers qui quittent le Sahara occidental ou le sud du Maroc n’y vivent pas, en fait : iels sont dans des camps et des quartiers habités par des migrant·es, à Tanger, Casablanca, Nador, etc. et ne se déplacent vers le sud que quelques jours avant leur départ. Le recrutement pour les passages se fait de bouche à oreille. En général, ce sont des Sub-saharien·nes fraîchement arrivé·es en avion de leur pays d’origine, des personnes vivant dans les villes mentionnées ci-dessus, ou bien des voyageur·ses marocains, surtout ceux et celles des régions les plus pauvres. Les trafiquants et les agents de voyage,quant à eux, ne vivent pas non plus près des lieux de départ, mais résident ailleurs.

    Le pic énorme de la demande, depuis 2020, a provoqué une forte hausse des bénéfices des trafiquants. Lors d’un entretien exceptionellement accordé au journal La Vanguardia, un agent de voyage marocain nous a dit qu’il gagnait € 70 000 en deux mois seulement. L’augmentation de la demande, cependant, a également pour conséquence la vente par des opérateurs douteux de services d’une qualité encore inférieure à ceux qui sont sur le marché, et qui sont déjà peu adéquats et dangereux. Comme l’explique B., militant d’Alarm Phone, « en même temps, les passagers sont plus souvent plumés par des organisations malhonnêtes, et ces voyages mal préparés provoque de nombreux décès et la disparition de bateaux ».

    Selon un agent de voyage, il faut verser environ €20 000 par voyage pour le carburant et l’équipement, alors que celui-ci doit être fourni par les agents de voyage (bateau en bois, coque en fibre ou en aluminium, dispositif de navigation, etc.). Il faut souvent y ajouter €10 000 pour la corruption de fonctionnaires. A., militant de Laayoune, explique comment les trafiquants collaborent avec des autorités de l’état susceptibles d’être corrompues :

    « Les bateaux qui partent d’ici, Laayoune ou Tarfaya, vous devez payer les garde-côtes, la police militaire. Si vous ne le faites pas, vous ne pouvez pas trouver un lieu de départ, puisqu’il y a un poste de contrôle tous les deux kilomètres. Les Marocains qui travaillent avec les trafiquants [sub-sahariens] vont s’arranger pour que les policiers soient payés et donc ne regardent pas quand des migrants embarquent ».

    Ceux et celles qui peuvent payer plus, pour ce qu’on appelle un voyage VIP (en général entre € 3000 et € 5000), peuvent embarquer pour une traversée grâce à des « cadeaux » plus importants, et éviter ainsi d’être interceptés non seulement près des côtes mais aussi plus loin en mer. Le voyageur ou la voyageuse ordinaire paye habituellement entre € 2000 et € 2500 pour une place sur un bateau. S’iel veut acheter plusieurs essais en un seul paiement (la version dite « garantie », le prix est plus élevé, € 3000 ou plus.

    En outre, le réseau de corruption entre les trafiquants bien rémunérés et des fonctionnaires est dense, et s’étend bien au-delà des départs de bateau. Quand des trafiquants sont arrêtés, ils encourent en général une peine entre 5 et 20 ans de prison. Mais la règle est différente pour les riches. Les trafiquants peuvent verser un gros “cadeau” et quitter la prison après quelques mois seulement. Cela signifie que les agents de voyage qui purgent vraiment leur peine de prison ne sont le plus souvent que du menu fretin. Il est intéressant de noter ce que l’agent de voyage de Dakhla interviewé par La Vanguardia en dit :

    « Pour la police et pour nous, les « trafiquants », la migration est intéressante. Nous gagnons de l’argent ensemble. Tous les deux ou trois mois, ils arrêtent un trafiquant pour montrer qu’ils font leur travail, mais je n’ai pas peur, j’ai de bons contacts ».

    Bien sûr, ces réseaux ne se limitent pas à la police (militaire) et aux trafiquants. Récemment un salarié de Caritas Meknès a été accusé d’avoir participé au trafic et d’avoir reçu sur son compte en banque personnel de substantielles sommes d’argent au cours des dernières années. Inutile de le préciser, la corruption flambe des deux côtés de la Méditerranée, avec des résidents locaux qui font partie des réseaux de trafic actifs dans les Îles Canaries. Ceci est bien illustré par le cas des bateaux et des moteurs abandonnés dans le port d’Arguineguin, Grandes Canaries. Une fois que les bateaux ont été remorqués au port par Salvamento Maritimo, les moteurs et le carburant sont volés et revendus pour € 300, puis ré-exportés vers la Mauritanie et le Sénégal par des petites entreprises espagnoles, par exemple des sociétés de matériel électronique, puis revendus dans les pays de départ jusqu’à €4000. Début octobre, un réseau de ce type, qui impliquait des travailleurs locaux du port d’Arguineguin ainsi que des habitants des villes voisines a été démantelé par les autorités espagnoles, lors de la découverte d’un conteneur avec 52 moteurs. Pendant longtemps, les autorités locales ne se sont pas préoccupées de ces bateaux et moteurs abandonnées, et ont laissé s’installer une espèce de cimetière de bateaux. L’automne dernier, le Ministre de l’intérieur a sous-traité avec une société la destruction de ces bateaux. Depuis, un peu plus 100 de ces bateaux ont été détruits pour la somme de € 60 000.

    Si nous abordons le commerce des frontières sur la route de l’Atlantique, nous ne pouvons pas ignorer les bateaux qui transportent de la drogue. Ils représentent une part très lucrative du modèle économique associé aux réseaux de trafic au Maroc et en Espagne. Ces navires, cependant, qui arrivent en général à Lanzarote, ne contactent jamais Alarm Phone : en conséquence, nous ne les intégrerons pas dans cette analyse.
    Traversées & Sauvetages : un mur invisible en Atlantique

    Cette nouvelle année a vu une augmentation supplémentaire des traversées et des arrivées. En tout, pour la région Ouest Méditerranée et Atlantique, 7430 personnes ont réussi à traverser en janvier et février. Pour mémoire, il y a eu 3915 arrivées sur la même période en 2021. Ce bond des arrivées est encore plus net sur la Route des Canaries, où l’arrivée de 5604 personnes, jusqu’à maintenant pour cette année, constitue une hausse de 119% par rapport aux deux premiers mois de 2021.

    Comme ces chiffres le montrent, les voyages jusqu’aux Îles Canaries représentent 3/4 de toutes les arrivées en Espagne. La route de l’Atlantique est toujours l’itinéraire le plus meurtrier vers l’Europe, avec une estimation de plus de 4404 décès et personnes disparues en 2021, selon le collectif Caminando Fronteras. Des naufrages importants continuent à se produire, pour les mêmes raisons que nous avons expliquées en détail dans nos rapports précédents. Par exemple, des bateaux se perdent en mer et disparaissent complètement (comme les 52 personnes qui ont quitté Tarfaya le 4 janvier ou les 60 personnes qui sont également parties la première semaine de janvier) ou par chance, sont secourus dans des lieux très éloignés (par exemple le bateau gambien avec 105 survivants et 17 décès, qui a été secouru à 800 km au sud des Canaries après 19 jours en mer en décembre ou les 34 personnes qui ont quitté Dakhla le 3 novembre, dont seulement 20 ont survécu aux trois semaines en mer). Une autre raison est que de nombreux bateaux rencontrent des problèmes peu après avoir quitté les côtes marocaines ou sahariennes. Ceci tient au choix des organisateurs, qui utilisent du matériel défectueux ou tout simplement ne prennent pas en compte les conditions météo. Par exemple, nous voyons de nombreux cas de canots pneumatiques percés ou de pannes de moteur.

    Ces deux problèmes sont liés à l’indifférence des autorités. Dans plusieurs cas, Alarm Phone a alerté les autorités marocaines rapidement, mais les opérations de secours ont été retardées de plusieurs heures avec pour conséquence de terribles tragédies. Nous portons le deuil des 45 personnes (43 par noyades, 2 à l’hôpital) lorsque la marine marocaine n’a pas réagi au naufrage de 53 personnes le 16 janvier et celui des quatre personnes que l’on a laissé se noyer le 6 février, parce que MRCC Madrid a délégué la responsabilité du sauvetage à Rabat, qui ne l’a pas organisé assez tôt.

    Ce cas met en évidence une orientation politique très troublante concernant l’Atlantique : la création d’un mur invisible en mer. Alarm Phone constate une tendance : de plus en plus d’opérations SAR sont déléguées aux autorités marocaines, bien que les bateaux soient dans la zone de chevauchement des deux zones SAR. En considérant que les bateaux qui relèvent à la fois de la responsabilité des autorités espagnoles et marocaines sont le problème de Rabat, l’état espagnol, en fait, applique une politique d’interception « où cela est possible ». Ceci peut être une réaction à la hausse du stock de téléphones satellites des agents de voyage. Depuis l’été dernier, de plus en plus de bateaux en ont été équipés. Avec un téléphone satellitte, les voyageur·ses en mer peuvent appeler les autorités et Alarm Phone et donner leur position GPS exacte. Cependant, dans plusieurs cas, quand la position GPS donnée est dans la zone SAR dont le Maroc revendique aussi la responsabilité dans le cadre de leur occupation du Sahara Occidental, des interceptions ont été organisées conjointement par les autorités espagnoles et marocaines.

    La création de ce mur invisible n’est pas la seule évolution inquiétante. La route de l’Atlantique est également en train de s’étendre vers le nord. Certaines communautés marocaines ont commencé à organiser des départs depuis des villes aussi lointaines qu’Al Jadida (près de Casablanca). Cela représente un voyage de 650 km vers le sud jusqu’à Lanzarote. De même, pendant cette période, certains sauvetages ont eu lieu très au nord des Canaries, comme celui de 35 personnes à 210 km au nord-est de Lanzarote, le 18 janvier.

    Les bateaux partent également toujours de plus loin au sud, mais moins souvent qu’à la fin de 2020. En 2021, 55% de tous les bateaux qui sont arrivés aux îles Canaries étaient partis du Sahara occidental, 26% du sud du Maroc, par exemple de Tan-Tan ou Guelmim. Cela correspond également à une baisse du pourcentage des voyages en provenance des pays du Sud. Maintenant, seulement un cinquième de toutes les arrivées sont des bateaux partant de la Mauritanie, de la Gambie, du Sénégal. La plupart des départs se font entre Boujdour et Tan-Tan, ce qui explique la très forte proportion d’arrivées vers la partie est des îles Canaries. Lanzarote, Fuerteventura et Gran Canaria reçoivent la quasi-totalité des arrivées. La moitié des voyageur·ses sont des ressortissant·es marocain·es, suivie par la Guinée, le Sénégal, la Côte d’Ivoire. Pour les voyageur·ses marocain·es, les expulsions ont repris après la réouverture des frontières par le Maroc début février.

    Les services d’accueil à Lanzarote sont connus pour être saturés. L’acheminement d’un plus grand nombre de bateaux secourus vers le port d’Arguineguin, à Gran Canaria, et le transfert des migrant·es vers Fuerteventura ne changent pas faire grand-chose à la situation. Jusqu’à très récemment, à leur arrivée dans le port d’Arrecife, les voyageur·ses étaient conduit·es dans un bâtiment industriel situé à quelques kilomètres de la ville et se voyaient attribuer un espace dans cet ancien entrepôt industriel. Les gens étaient retenus pour en quarantaine pendant 72 heures, et testés pour le Covid-19. Les conditions de détention étaient inhumaines : pas de lits convenables, pas d’intimité, pas de douches et pas d’espace sécurisé pour les mineur·es et les femmes. Des militant·es et des défenseur·ses des droits de l’homme ont fait campagne contre la “nave de la vergüenza“, l’”entrepôt de la honte”, et se sont plaints des conditions inhumaines auprès des autorités et d’un médiateur, qui ont à leur tour demandé la fermeture de cet espace. Au moment où nous finalisions ce rapport, le ministère de l’Intérieur a annoncé que la “nef” avait été vidée et que les nouveaux·elles arrivant·es seraient conduit·es au centre d’hébergement temporaire (CETI en espagnol) situé juste en face. Reste à savoir si cela se traduira par un changement significatif et un hébergement décent.

    2.2 Tanger, Ceuta et le détroit de Gibraltar : Une diminution des départs

    L’augmentation des traversées vers les îles Canaries s’est accompagnée d’une diminution des tentatives depuis Tanger, une route autrefois très fréquentée. Il y a environ 5 ans, tous les un ou deux mois, on entendait encore parler de Boza (arrivée) de 1 à 2 bateaux. Mais depuis le Covid-19 et, ajouté à cela, la fermeture des frontières, on n’entend plus beaucoup parler de Boza à Tanger.

    Sur la période de ce rapport, Alarm Phone n’a observé que 3 cas autour de Tanger. Le 5 novembre, sept personnes en détresse à l’Est de Tanger sont rentrées au Maroc de manière autonome. Le 9 novembre, un bateau avec 13 personnes à bord (dont 1 femme) a été intercepté par la Marine Royale, et le 12 décembre, 3 autres personnes ont été interceptées. Le seul cas du début de l’année 2022 s’est cependant avéré être un Boza. Le 10 janvier, Alarm Phone a été informé que 3 personnes étaient parties de Fnideq, près de Ceuta, dans un kayak en plastique. De l’eau pénétrait dans l’embarcation. Alarm Phone a informé les autorités mais a perdu le contact avec le bateau. Le lendemain, le syndicat CGT Salvamento Maritimo a annoncé que trois Marocains avaient été secourus et emmenés à Algeciras.

    L’une des principales raisons de la rareté des départs et de la rareté encore plus grande des réussites réside dans le fait que les autorités marocaines ont renforcé la sécurité et intensifié la militarisation de la frontière. Les personnes subsahariennes en exil vivent dans un état d’insécurité au Maroc car les attaques contre les personnes perçues comme migrant·es sont fréquentes. K., militant·e d’Alarm Phone à Tanger, rapporte :

    “La vie quotidienne est pleine de problèmes et vous êtes soumis à une répression massive. Les violations quotidiennes des droits de l’homme et les arrestations arbitraires vous laissent dans un état constant de panique ou d’anxiété. Mais la réalité est que, même face à toutes ces politiques, les gens ne désespèrent pas et cherchent toujours des moyens de voyager, mais la situation devient de plus en plus difficile pour les personnes en déplacement”.

    Cela entraîne une perte d’espoir et pousse de nombreuses personnes à se rendre à Laayoune, où les attaques et les arrestations ne sont pas aussi fréquentes et où il est encore possible d’effectuer la traversée.

    Les Marocain·es travaillant dans les associations qui organisent la continuité des voyages dans le nord du pays ne sont plus très actif·ves, en raison du renforcement de la sécurité et de la militarisation des frontières. Dans le Nord, ce ne sont plus que des petits groupes de personnes qui organisent le voyage, peut-être en raison d’un manque de demande. Parfois, ceux qui tentent de passer en Europe sont interceptés par la Force Auxiliaire (police militaire) sur terre ou par la Marine Royale en mer. Lorsque des personnes sont en détresse ou en danger en mer, la Marine Royale est contactée, mais il arrive souvent qu’elle n’arrive pas à temps.

    Des personnes en exil à Tanger nous ont dit que les prix pour les voyages depuis le Nord-Ouest sont variables, mais il est évident que la militarisation de la région a entraîné une augmentation massive des prix, et la professionnalisation du commerce frontalier. Pour les petits bateaux auto-organisés, chaque personne contribue entre 150 et 250 euros, mais le prix peut atteindre 500 à 750 euros. Les prix dépendent de la taille et de la qualité du matériel. Mais en raison de la militarisation massive de la zone frontalière de Tanger, il est désormais presque impossible d’organiser des voyages entre ami·es. Les gens continuent à faire la traversée, mais, en raison de l’augmentation de la surveillance des frontières, les voyageur·ses sont devenu·es dépendant·es de structures centralisées et paient entre 4000 et 6000 € pour le voyage. Ce prix est exorbitant, et montre que non seulement les voyageur·ses doivent rassembler eux-mêmes des sommes importantes, mais aussi qu’il permet à toutes les personnes impliquées dans ce trafic de réaliser de gros profits. Le prix représente un bon salaire pour les trafiquants, bien sûr, mais ils ne sont pas les seuls à en tirer profit. Lorsqu’il s’agit de corrompre la Marine Royale, pour les grands groupes, les chiffres sont énormes. Les chiffres qui nous ont été rapportés sont de l’ordre de 30 000 à 50 000 € pour les bateaux à moteur, mais les pots-de-vin peuvent atteindre 70 000 à 100 000 €.

    Il est clair que les gains réalisés grâce à cette augmentation absurde de l’action de l’armée et de la police se font au détriment des voyageurs : “C’est un non-sens absolu. C’est devenu un gagne-pain pour de nombreuses personnes. L’UE et le Maroc ont fait de l’exil un commerce vraiment rentable” commente K. de Tanger.
    2.3 Nord-est du Maroc : La répression continue dans la région de Nador

    Les forêts autour de Nador restent soumises à de fréquentes descentes de police, à la répression de l’État et à la violence envers les personnes Noires. Dans le cadre de cette répression, de nombreux·ses intermédiaires subsaharien·nes ont été arrêté·es ces dernières années.

    Les conditions de vie dans les camps sont loin d’être sûres. Le 24 janvier, elles ont entraîné la mort de 3 enfants. Ils sont morts étouffés après que leur abri de fortune en bâche ait pris feu dans la forêt de Gourougou (nord-ouest du Cimetière Sidi Salem, Nador). Leur mère, Happiness Johans, est décédée à l’hôpital quelques jours plus tard. En réaction, l’AMDH Nador a écrit une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur pour demander que les personnes en exil soient autorisé·es à louer des maisons à Nador.

    Nador est non seulement un point de rassemblement pour les communautés de voyageur·ses subsaharien.nes, mais aussi un point de départ pour les ressortissant·es marocain·es qui se rendent en Espagne. Ils et elles souffrent également de la répression. Les arrestations et les expulsions inhumaines de mineur·es marocain·es à Nador continuent. L’AMDH de Nador rapporte que le 1er janvier, près de 80 mineur.es et jeunes non accompagné·es ont été embarqué·es de force dans des bus et emmené.es à Casablanca. Aucun·e d’entre eux·elles n’était originaire de cette ville.

    Les ressortissant·es marocain·es continuent de se rendre en Espagne continentale par voie maritime, mais ils et elles s’organisent très différemment des voyageur·ses subsaharien·nes. La région du Rif ne fait pas exception. Plutôt que des équipes professionnelles, ce sont des ami·es qui se réunissent pour planifier et organiser la traversée. Ils et elles mettent en commun leurs ressources pour obtenir l’équipement nécessaire et, dans certains cas, pour soudoyer les officiers militaires qui surveillent les zones de départ. Les ami·es et les membres de la famille peuvent également fournir un soutien matériel pour le voyage. Comme nous ne disposons pas d’autres informations concrètes sur la manière dont les ressortissant·es marocain·es parviennent à surmonter le système frontalier, et de même pour d’autres communautés, par exemple les ressortissant·es syrien·nes et yéménites, nous pouvons seulement décrire la manière dont les voyageur·ses subsaharien·nes passent par Nador.
    Le commerce frontalier autour de Nador : Les prix ont augmenté de façon spectaculaire

    Le système établi autour du passage vers l’Europe via Nador a connu des changements fondamentaux au fil des ans. Les prix ont augmenté de façon spectaculaire pour les voyages à partir de cette région. Un membre local d’Alarm Phone, qui vit dans les forêts de Nador depuis 2001, se souvient que jusqu’en 2010, on pouvait obtenir une place dans un bateau pour seulement 300 €. Puis, entre 2010 et 2014, un nouveau système a vu le jour dans les forêts : le système “garantie” Les gens voyagent désormais avec “garantie”. Ils et elles effectuent un paiement unique plus élevé, mais sont assuré·es d’avoir autant de tentatives de traversée qu’il en faut pour atteindre l’Europe. Il s’agit peut-être d’une réponse aux taux d’interceptions élevés, tant sur terre que sur mer. Il faut désormais souvent plusieurs tentatives pour réussir la traversée. Le prix de la “garantie” est passé à 1500 euros. Vers 2018, les prix sont montés jusqu’à 3 500 € et, pour une femme avec des enfants, jusqu’à 4 500 €.

    Pour comprendre comment les prix sont déterminés dans les forêts, il faut savoir que les négociations se font par le biais d’intermédiaires au sein des communautés subsahariennes. Ces intermédiaires rencontrent régulièrement les président·es des différentes communautés subsahariennes. Ils travaillent également avec des organisateur·ices de départs marocain·es. L’agent·e marocain·e demande aux intermédiaires une somme par tête pour organiser les bateaux. Cette somme est payée par le ou la futur·e passager·e, qui doit également verser une commission à l’intermédiaire.

    L’agent·e et l’intermédiaire négocient le prix par tête. Les voyageur·ses uni·es pourraient exercer une grande influence sur les agent·es dans ces négociations, car les Marocain·es n’ont aucun autre lien avec leurs client·es potentiel·les. Mais la loi de l’offre et de la demande favorise les trafiquant·es. Les possibilités de voyage, les places dans les canots pneumatiques, se font rares depuis quelques années maintenant et certaines communautés subsahariennes ont accepté de payer des sommes plus élevées aux trafiquant·es marocain·es afin de s’assurer une place. Cela a entraîné une hausse des prix au niveau mondial. Il s’agit d’une activité très rentable pour les agents de voyage.

    Nous savons que, face aux hausses de prix exorbitantes, les communautés ont tenté d’organiser elles-mêmes leurs voyages afin d’exercer une pression pour faire baisser les prix. Néanmoins, contrairement à la situation d’un Etat où la loi aurait permis à un syndicat de maintenir les prix à un niveau abordable, la criminalisation du commerce a mis les acheteur.euses à la merci d’un marché absolument non réglementé. Dans un contexte où le client se voit menacé de ne pas partir ou d’être tabassé s’il ne règle pas le montant d’avance, c’est le vendeur qui détient tout le pouvoir. Il n’est pas surprenant que des tentatives de négociations collectives au sein de groupes de client.es disparates aient échoué. Aujourd’hui, un.e candidat.e à la traversée est susceptible de payer jusqu’à 2600 euros d’avance au passeur et 900 euros à l’intermédiaire pour une place dans un bateau, aux côtés de 59 autres voyageur.euses.

    Les chefs des communautés ainsi que les intermédiaires ont toujours eu accès à une liste de personnes vivant dans les forêts et n’ayant pas les moyens de payer pour le voyage, c’est-à-dire souvent des mères seules, mais aussi d’autres personnes n’étant pas en mesure de rassembler assez d’argent. Les chefs notent également les noms de “celles et ceux qui ne posent pas problème” dans les camps, c’est-à-dire des personnes qui suivent les codes et les règles destinées à assurer la sécurité de la communauté dans ces camps. Progressivement, au fil des années, des places gratuites ont été libérées pour ces personnes à bord des bateaux. Les prix ayant aujourd’hui atteint de tels montants, pouvant aller jusqu’à 3500 euros pour une place, cette forme de solidarité n’est plus réalisable. La situation des personnes sans moyens financiers est désormais sans espoir. L’unique moyen qu’il leur reste d’atteindre l’Espagne est de passer par-dessus les barrières de Melilla – option qui, mises à part quelques rares exceptions, n’est envisageable que pour des hommes.

    Autour de Noël et du Nouvel An, de nombreuses tentatives collectives pour franchir les barrières de Melilla ont eu lieu. Ces tentatives ont été reçues violemment par les autorités espagnoles et marocaines. D’après le Ministre des affaires étrangères espagnol, plus de 1000 personnes ayant essayé de franchir les barrières de Ceuta et de Melilla ont été interceptées dans cette courte période. Les barrières frontalières de Melilla sont de plus en plus militarisées. La présence d’unités militaires armées y est désormais permanente. Néanmoins, le 2 mars, alors que nous rédigions le présent rapport, 2500 personnes sont parvenues à organiser une tentative pour franchir ces barrières. 500 d’entre elles environ ont réussi à rejoindre Melilla. C’est un énorme Boza. En terme d’arrivées, il s’agit de l’une des tentatives les plus fructueuses aux frontières de Melilla. Bienvenue en Espagne !
    Les cas Alarm Phone de ces derniers mois : 27 personnes ont disparu sans laisser de traces

    Pendant la période que couvre ce rapport, 16 embarcations en partance du Nord-Est du Maroc ont contacté l’Alarm Phone. 7 des 8 bateaux partis en novembre et en décembre entre Temsamane/Al Hoceïma et Nador sont bien arrivés à Motríl et à Almería. Seul un bateau, transportant 15 personnes, a été intercepté par la Marine Royale. Durant la toute première semaine de janvier, Alarm Phone a été impliqué dans deux cas : un bateau parti de Tazaghine a dû retourner au Maroc, un autre, parti de Nador avec 13 personnes à son bord, a été secouru jusqu’à Almería.

    Le 8 janvier, on informe Alarm Phone qu’un bateau transportant environ 36 personnes est parti de Nador pendant la nuit. Le MRCC Rabat confirmera plus tard l’interception du bateau. Nous déplorons le fait qu’une autre embarcation, ainsi que les 27 personnes qui étaient à son bord, parties de Nador quelques heures seulement après la première, aient disparu sans laisser de traces​​​​​​​. 9 des passager.es étaient des femmes.

    En février, deux bateaux qui avaient contacté Alarm Phone après leur départ d’Al Hoceïma ont été secourus et amenés en Espagne. Un autre bateau a été intercepté par la Marine Royale. Le 12 février, on informe Alarm Phone de la disparition en mer d’Alborán d’un bateau transportant 7 personnes, après être parti de Bouyafar à l’aube. Ce n’est qu’après deux jours et une grande pression exercée par les proches des passager.es ainsi que par Alarm Phone qu’il a été possible de découvrir que les voyageur.euses avaient été secouru.es, emmené.es à Motril et immédiatement placé.es en détention. Comme nous l’avons tweeté à propos de ce cas, “nous condamnons le silence des autorités qui relève d’un racisme structurel à l’encontre des personnes en mouvement. #LibertéDeMouvement.”
    2.4. Oujda et la frontière algérienne : les traversées deviennent plus dangereuses

    La situation à Oujda et à la frontière entre l’Algérie et le Maroc reste dangereuse et a empiré ces dernières semaines. Les quatre dernières mois ont été le théâtre d’arrestations de personnes, mineur.es y compris, qui mendiaient, ainsi que de refoulements répétés à la frontière.

    Bien des personnes ayant pour volonté de traverser la frontière qui sépare le Maroc de l’Europe doivent d’abord passer par l’Algérie. Puisque cette frontière est fermée depuis longtemps – y compris pour des personnes ayant des documents officiels leur permettant de voyager entre ces deux pays – traverser cette frontière est évidemment très difficile pour des personnes ne bénéficiant pas d’une telle permission. “Difficile” signifie presque toujours que cela coûte cher. Historiquement, les hommes devaient payer entre 150 et 200 euros, parfois même 250 euros, pour pouvoir traverser cette frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc. Les femmes devaient payer entre 300 et 400 euros et les personnes malades et/ou handicapées (physiques) devaient payer 500 euros.

    Le 5 janvier dernier, le Maroc a officiellement établi une zone militaire à la frontière avec l’Algérie. Jusqu’alors, le Maroc était divisé en deux zones militaires, Nord et Sud. La création de cette troisième zone est due au conflit qui n’a cesse de s’intensifier entre le Maroc et l’Algérie. La frontière a été renforcée et équipée tant matériellement qu’en ressources humaines. En conséquence, traverser la frontière est également devenu plus coûteux et, récemment, le nombre de personnes qui la traversent a drastiquement baissé. Les prix ont doublé, voire triplé dans certains cas. Pour des hommes physiquement valides, le prix minimal est désormais de 250 euros, le double pour des femmes, et le triple pour des personnes (physiquement) handicapées ainsi que pour des femmes enceintes. On dit que les prix vont parfois jusqu’à 1000 euros. Ils dépendent des aptitudes physiques, plus particulièrement de la capacité à courir et de l’endurance. Désormais, traverser cette frontière est, en fait, surtout lié au transport de drogues et se fait en coopération avec les forces militaires marocaines qui, en échange, en profitent financièrement. On conseille aux personnes qui traversent d’avoir de l’argent et un smartphone sur elles afin de pouvoir payer leur sortie de prison si elles devaient être découvertes pendant la traversée.

    Les personnes qui souhaitent traverser sont souvent exploitées mais, n’ayant aucune autre option, elles ne peuvent pas l’éviter. Des femmes sont souvent violées dans la zone frontalière et tombent enceintes ou contractent des maladies sexuellement transmissibles. De nombreuses personnes meurent pendant la traversée. D’autres meurent après l’arrivée du fait des épreuves vécues. Cela est particulièrement courant en hiver en raison du manque de vêtements appropriés au climat ou parce qu’elles glissent sur le sol détrempé et tombent dans le fossé inondé de la frontière et s’y noient. Lorsque quelqu’un meurt en traversant la frontière, la personne qui mène le groupe ne peut appeler personne à l’aide sous peine d’être envoyée en prison. Même après la traversée, presque personne n’a le courage de recenser les morts qui ont eu lieu dans la zone frontalière : des personnes disparaissent sans que leur mort n’ait été consignée où que ce soit. Après avoir traversé la frontière, particulièrement en hiver, les personnes souffrent des conséquences physiques de ce parcours dangereux. La traversée peut durer de 2 à 3 jours, mais va parfois jusqu’à une semaine.

    Alors même que traverser la frontière devenait plus dangereux, les conditions de logement des personnes changeaient aussi. Alors qu’auparavant les personnes vivaient en plus grands groupes plus ou moins en auto-gestion, il est aujourd’hui plus courant de louer son propre petit espace dans un appartement bondé. Lorsque la police découvre qu’un grand nombre de personnes habitent dans un même appartement, elle s’y introduit de force et arrête les personnes sans papiers pour les déporter en Algérie en pleine nuit. A la fin de l’année dernière, par exemple, la police a arrêté 20 personnes à leur domicile. Nous avons été informé.es que sept personnes bénéficiant des papiers qu’il fallait ont été relâchées, que sept autres personnes ont été emmenées à la zone frontalière durant la nuit et que trois personnes ont été arrêtées pour privation de liberté et traffic d’êtres humains.

    Le début d’année a vu le nombre de rafles aux domiciles des personnes augmenter. Ces rafles se concentrent au niveau des quartiers habités par les migrant.es : Andalous et Ben Mrah, quartiers où les descentes de police sont de plus en plus fréquentes. En janvier, 16 personnes ont été arrêtées pour privation de liberté à Sidi Yahya, un autre quartier d’Oujda, et sont actuellement poursuivies en justice.

    En conséquence des mesures de contrôle liées au Covid-19, le “pass sanitaire”, l’attestation de vaccination en vigueur au Maroc, a été introduit de sorte que les personnes qui n’en bénéficient pas ne puissent pas faire leurs courses ou utiliser les transports en commun. L’accès au vaccin est variable. Il nous a été rapporté que des personnes sans titre de séjour ont pu être vaccinées au Maroc tant qu’elles étaient en mesure de montrer un passeport en règle. Néanmoins, le pass sanitaire n’est pas accessible à des personnes venant de traverser la frontière algérienne ou pour des personnes n’ayant pas les bons passeports. Cela signifie qu’elles ne peuvent pas voyager facilement. Le coût des transports est doublé, au moins, car les conducteurs cachent les personnes pour échapper aux contrôles.
    2.5. L’Algérie et les départs pour l’Espagne

    La tendance que nous avions remarquée dans les précédents rapports s’est poursuivie dans la période couverte par ce rapport. De novembre 2021 à mars 2022, le nombre de départs de jeunes hommes, de familles et de femmes parties des rives algériennes n’a cessé d’augmenter, en conséquence du retour de bâton du mouvement social de 2019, de la désillusion qui lui a succédée et des difficultés économiques dont la grande majorité de la population algérienne a fait l’épreuve et qui n’ont fait qu’empirer en contexte de pandémie.

    Sur le plan politique, les militant.es et les syndicalistes algérien.nes, ainsi que toute personne ayant été engagée dans le hirak, font toujours face à une répression impressionnante. Récemment, plusieurs organisations et de nombreux individus ont publié une déclaration dénonçant la criminalisation par les autorités algériennes des partis politiques, des syndicats et des bases d’organisations politiques. La répression ne mène pas seulement à l’exil d’un grand nombre de personnes algériennes. Elle rend également difficile l’obtention d’informations sur le terrain concernant la situation des voyageur.euses, car la menace de criminalisation force le silence de nombreux.ses citoyen.nes et militant.es.

    Dans un article publié par le site français Mediapart, un homme algérien résidant en Espagne demande : “Pourquoi on est autant à fuir l’Algérie ?,Tebboune [le président algérien] va se faire soigner en Allemagne et moi, je dois rester mourir ici ?”

    La défaillance du système de santé pousse de nombreuses personnes à quitter le pays. D’après un article du site algérien algeriepartplus, “les ressortissant.es algérien.nes sont les plus nombreux.ses à demander un visa pour avoir accès à un traitement dans les hôpitaux français”.

    Dans cette optique, il n’est pas surprenant que le nombre de départs depuis novembre soit resté très élevé et ait compté quelques pics pendant la période. Par exemple, la période entre le 30 décembre et le 4 janvier a vu le nombre de départs exploser, ce que les médias algériens ont largement documenté. Près de 40 bateaux sont partis de la côte algérienne en direction de la péninsule espagnole. D’expérience, nous savons que le nombre de départs augmente autour des périodes de fêtes nationales (par exemple autour de l’Aïd au Maroc). La Croix Rouge a recensé le passage de 312 personnes à ses bureaux d’Almeria. La moitié d’entre elles était arrivée au cours des 24h précédentes, entre le 31 décembre et le 1er janvier, d’après un article d’Infomigrants.

    Si de nombreux bateaux rejoignent avec succès les côtes espagnoles, bien d’autres ont un destin tragique. D’après l’ONG Caminando Fronteras, pas moins de 169 harragas algériens ont été portés disparus en 2021 et les corps sans vie de 22 d’entre eux ont été retrouvés par le Salvamento Maritimo. Entre le 1er et le 5 janvier, 30 Algérien.nes sont mort.es dans leur tentative pour entrer en Europe. Nos pensées vont, comme toujours, aux familles et aux proches des défunt.es.

    Notre emploi du mot “tragique” ne doit pas dissimuler où est la responsabilité de ces crimes : d’une part, le fait que les structures politiques algériennes n’offrent aucune perspective sociale et économique, d’autre part le refus délibéré des pays européens de permettre une route migratoire régulière ainsi que la militarisation des frontières que ces mêmes pays mettent en place. Combinés, ces facteurs forcent les gens à inventer et à risquer des chemins chaque fois plus dangereux vers un futur vivable.
    Le soutien porté par à Alarm Phone aux Algérien.nes qui voyagent vers l’Espagne

    Ces derniers mois, Alarm Phone a porté assistance à six bateaux partis d’Algérie en direction de l’Espagne (le 5 novembre, le 20 et le 30 décembre, le 11 et le 13 février). L’un d’entre eux transportait 9 personnes parties de Capdur (Béjaïa) le soir du 30 décembre et a finalement échoué sur l’île du Congrès (Espagne). Elles ont été finalement refoulées jusqu’à Nador, au Maroc.

    Les voyageur.euses algérien.nes ne font pas seulement face aux risques en mer. Une fois arrivé.es en Europe, le risque de déportation est désormais de plus en plus grand. A la mi-novembre, une entrevue entre les ministres de l’Intérieur algériens et espagnols a eu pour issue la décision du gouvernement algérien de débloquer l’équivalent de 6,4 millions d’euros pour financer le rapatriement des harragas algériens en 2022. Depuis lors, les déportations ont dramatiquement augmenté. Le 20 février, une trentaine d’Algérien.nes a été déportée d’Espagne vers Oran ou Ghazaouet. Le 1er février déjà avait eu lieu une déportation au cours de laquelle 40 Algérien.nes ont été expulsé.es de force dans le port d’Almeria. D’après l’un de nos contacts à Oran, le risque d’arrestations et de poursuites judiciaires pour les personnes déportées de force vers l’Algérie est très élevé. Cela fait partie intégrante de la dure criminalisation des harragas par l’Etat algérien dont il était déjà question lors d’un précédent rapport. La procédure de déportation ajoute donc un nouveau risque à la liste de ceux que les personnes en mouvement connaissent déjà et nourrit la corruption en Algérie puisque le seul moyen pour les personnes déportées de sortir de prison est de soudoyer quelqu’un.
    Un commerce frontalier florissant

    Il est clair que le déchaînement général et continu des politiques répressives à l’encontre des personnes en mouvement a créé les conditions propices au développement d’un commerce frontalier prolifique géré par des organisations clandestines en constante expansion. Dans un article intitulé “Algérie : Le trafic de migrants vers l’Espagne a généré près de 60 millions d’euros en 2021” Jeune Afrique met en avant une enquête menée en 2021 par la police espagnole montrant que “ces réseaux disposent aujourd’hui d’une flotte de « bateaux-taxis », des embarcations dotées de puissants moteurs de 200 à 300 chevaux permettant de gagner rapidement les côtes espagnoles et d’effectuer plusieurs rotations par semaine.”

    En Algérie, les organisations illicites impliquées dans le business des frontières sont devenues de plus en plus puissantes et structurées. En 2020, les observateurs.rices avaient déjà noté un changement dans le mode opératoire des voyageurs et voyageuses lié au rôle croissant des organisations criminelles dans l’organisation des traversées. Historiquement, l’exil des personnes algériennes était organisé de manière autonome. Des groupes d’une dizaine de personnes mettaient en commun leurs ressources pour financer un bateau et un moteur, puis préparaient correctement leur voyage avant de prendre la mer. Au cours des trois dernières années, la militarisation et la répression contre les voyageurs et voyageuses ont augmenté. Cela est allé de pair avec la corruption de la police des frontières. Cela a rendu possible le développement de puissantes organisations du marché noir. Celles-ci dominent désormais le marché. Nos contacts à Oran nous disent que l’organisation du passage clandestin telle qu’elle s’est développée en Algérie repose largement sur des pratiques systématiques de corruption au sein de la police des frontières. En outre, les départs autonomes sont désormais très difficiles, voire impossibles, car les trafiquants surveillent avec attention les côtes et les plages, à l’affût des départs de bateaux qui ne font pas partie de leur flotte.

    Ce phénomène est, selon Mediapart, particulièrement notable dans la région d’Oran, région à partir de laquelle la majorité des départs ont eu lieu au cours des derniers mois. Un pêcheur d’Oran raconte que “la marine n’arrive plus à faire face à la situation. Même quand elle tente de les stopper, [les passeurs] arrivent à leur échapper car leurs embarcations sont plus rapides. […] Certains jours, j’ai compté jusqu’à 11 bateaux de passeurs au mouillage”. Selon la chercheuse Nabila Mouassi, également citée dans l’article de Mediapart, “la mafia travaille sur un pied d’égalité avec l’État.”

    Quant au prix du passage, “tou.te.s les adolescent.e.s d’Oran et des villages alentours peuvent vous le dire”, affirme un contact local à Oran. Il varie de 750 à 4000 euros, selon le type de bateau, la qualité du moteur, la fourniture d’un GPS/téléphone satellite, etc.

    3 Naufrages et personnes disparues

    Au cours des quatre derniers mois, nous avons recensé plus de 200 décès et plusieurs centaines de personnes disparues dans la région de la Méditerranée occidentale. Alarm Phone a été témoin d’au moins dix naufrages et de cas de décès dus à un retard des secours ou à une absence d’assistance. Ces cas de “laissé.es pour compte” sont des évènements si courants qu’ils doivent être considérés comme faisant partie intégrante du régime mortel des frontières.

    Malgré tous les efforts déployés pour recenser les mort.e.s et les disparu.e.s, nous pouvons être sûr.e.s que le nombre réel de personnes qui sont mortes en mer en tentant de rejoindre l’UE est bien plus élevé. Nous voulons nous souvenir de chacun et chacune d’entre elles et eux et commémorer chaque victime inconnue afin de combattre le système politique qui les a tué.e.s.

    Le 8 novembre 2021, un bateau avec des ressortissant.es gambien.nes et sénégalais.es est parti de Gambie pour tenter d’atteindre les îles Canaries. C’était un groupe d’environ 165 personnes. Après deux jours, leurs proches ont perdu le contact avec elleet eux. Aucune nouvelle des voyageurs et voyageuses depuis. 35 des passager.e.s étaient originaires de Gunjur. Le village reste sous le choc et dans la confusion. (source : AP)

    Le 11 Novembre, quatre corps sans vie sont repêchés et trois personnes sont déclarées disparues. Les personnes décédées se sont noyées à proximité de la côte de Oued Cherrat, Skhirat, Maroc.

    Le 14 Novembre, un bateau est retrouvé, à environ 40 miles au sud de Gran Canaria, Espagne, avec sept corps sans vie à bord. Le bateau avait passé au moins six jours en mer. Une huitième personne est morte après le secours dans le port de Arguineguin, Gran Canaria, Espagne

    Le 15 Novembre, deux personnes meurent dans une embarcation à la dérive au Sud de Gran Canaria, Espagne. Il y a 42 personnes survivantes.

    Le 18 Novembre, un corps sans vie est rejeté sur la côte à Nabak, 16km au Nord de Dakhla, au Sahara Occidental.

    Le 18 novembre, un bateau avec deux corps sans vie et 40 survivant.es est retrouvé à la dérive à 216 km au sud de Gran Canaria, en Espagne.

    Le 19 novembre, un corps sans vie est retrouvé après le chavirement d’un bateau à moteur dans les alentours de la côte de Sarchal, Ceuta, Espagne.

    Le 20 novembre, Mutassim Karim est porté disparu alors qu’il tentait de rejoindre Melilla, en Espagne, à la nage. L’ONG AMDH pointe du doigt la Guardia Civil comme responsable du décès et demande l’ouverture d’une enquête sur cette disparition.

    Le 23 novembre, un bateau avec 34 personnes est retrouvé par un navire marchand à 500 km au sud de Gran Canaria. 14 personnes sont mortes et seules 20 personnes survivent après 3 semaines en mer.

    Le 25 novembre, une femme tombe à l’eau alors qu’un bateau de 58 personnes est intercepté par la marine marocaine au large de Laayoune, au Sahara occidental. Une autre personne était morte avant l’interception.

    Le 26 novembre, deux personnes meurent et quatre sont portées disparues après qu’un dinghy/zodiac ait chaviré au sud de Gran Canaria, en Espagne.

    Le 27 novembre, la mort de deux personnes est confirmée après qu’un bateau transportant 57 personnes ait chaviré pendant une opération de secours au sud-est de Fuerteventura, sur les îles Canaries, en Espagne. Quatre personnes sont toujours disparues.

    Le 27 novembre, deux corps sans vie sont retrouvés en mer, à Punta Leona et à El Desnarigado-Sarchal, à Ceuta, en Espagne.

    Le 30 novembre, cinq mineurs – Ahmed, Tarik, Yahya, Alae et Brahim – sont portés disparus dans le détroit de Gibraltar, au Maroc. Ils avaient quitté Ceuta deux semaines plus tôt dans un radeau sans moteur avec la péninsule pour cap. Nous sommes toujours sans nouvelle.

    Le 1er décembre, au moins 40 personnes perdent la vie après le naufrage d’un bateau au large de Tarfaya, au Maroc.

    Le 2 décembre, la dépouille d’un bébé est retrouvée à bord d’un bateau au large des côtes de Fuerteventura. Le bébé faisait partie d’un groupe de presque 300 personnes qui voyageaient dans cinq bateaux différents en direction de Fuerteventura en Espagne. L’Alarm Phone a été informé qu’un sixième bateau avait fait naufrage non loin de la plage de Tarfaya. 22 personnes ont été déclarées disparues et 13 personnes ont été retrouvées mortes.

    Le 6 décembre, un bateau avec 56 personnes à son bord arrive à Gran Canaria, en Espagne. Un bébé, deux femmes et un homme meurent avant d’avoir atteint l’île.

    Le 6 décembre, les dépouilles de trois personnes s’échouent sur le rivage, sur la plage de Beni Chiker, à Nador, au Maroc, très probablement après une tentative de traverser la frontière de Melilla.

    Le 6 décembre, un bateau transportant 20 personnes est secouru au sud de La Gomera, îles Canaries, Espagne. On y retrouve un corps mort.

    Le 8 décembre, 29 personnes meurent après qu’un bateau ait chaviré en Atlantique, au large de Laayoune, au Sahara occidental. 31 personnes survivent au naufrage.

    Le 9 décembre, un corps est retrouvé à 50km au nord de Dakhla, au Sahara occidental.

    Le 12 décembre, un corps mort échoue sur la plage de Fnideq au Maroc. Il semble s’agir du corps d’une personne ayant tenté d’atteindre Ceuta à la nage.

    Le 13 décembre, un corps est retrouvé près de la plage de Sarchal, à Ceuta, en Espagne.

    Le 14 décembre, un corps échoue sur la plage municipale de Tanger au Maroc.

    Le 14 décembre, un corps est retrouvé près de la Corniche de Nador au Maroc. La personne est probablement décédée au cours de sa tentative pour traverser la frontière de Melilla en Espagne.

    Le 17 décembre, un corps est retrouvé sur un bateau de 60 personnes au Sud-est de Gran Canaria, dans les îles Canaries, en Espagne.

    Le 18 décembre, 17 personnes meurent en mer entre la Gambie et les îles Canaries, en Espagne. Un bateau composé de 105 survivant.es est retrouvé à 800kms au sud de Tenerife. Le bateau avait quitté la Gambie 19 jours plus tôt.

    Le 18 décembre, 35 personnes meurent dans le naufrage d’un bateau transportant 52 personnes, au large de Boujdour, au Sahara occidental.

    Le 20 décembre, deux corps sont retrouvés près de la frontière algérienne à Touissite, Jerada, au Maroc.

    Le 21 décembre, un corps est retrouvé à Playa de los Muertos, à Almeria, en Espagne.

    Le 21 décembre, un bateau de 15 personnes fait naufrage au large de la côte d’Arzew en Algérie. Seules huit personnes ont survécu.

    Le 23 décembre, trois personnes meurent et trois disparaissent après qu’un bateau de 10 personnes ait chaviré à 3kms au large de Chlef, Mostaganem, en Algérie.

    Le 23 décembre, deux corps sont retrouvés à Ras Asfour, à Jerada, au Maroc (près de la frontière algérienne).

    Le 30 décembre, un corps sans vie est rejeté sur la plage de Ténès, Chlef, Algérie.

    Le 30 décembre, un corps sans vie est retrouvé près du port de Beni Haoua, Chlef, Algérie.

    Le 31 décembre, deux corps sans vie sont découverts sur la côte de Cherchell, Tipaza, Algérie.

    Le 31 décembre un corps sans vie est repêché en mer près de BouHaroun, Tipaza, Algérie.

    Le 31 décembre, six survivants et trois corps sans vie sont repêchés après un naufrage à 35 miles nautiques de la côte d’Almeria, Espagne.

    Le 03 janvier 2022, trois personnes meurent et dix personnes disparaissent dans deux naufrages au large de Cabo de Gata, Almería, Espagne.

    Le 04 janvier, deux bateaux avec 103 survivant·es et deux corps sans vie sont trouvés par des navires de la marine américaine lors de manœuvres dans l’Atlantique. Les survivant·es sont transféré·es à la Marine Royale.

    Le 04 janvier, Alarm Phone est informé de la disparition d’un bateau avec 52 personnes à bord. Le bateau était parti avec 23 hommes, 21 femmes et huit enfants de Tarfaya, au Maroc.

    Le 04 janvier, Alarm Phone est informé d’un cas de détresse avec 63 personnes à bord au large de Tarfaya, Maroc. Cinq personnes meurent en mer avant l’arrivée des secours et six personnes doivent être soignées à l’hôpital.

    Le 07 janvier, après plusieurs jours de dérive, un bateau est secouru à 26 km des côtes d’Alicante, en Espagne. Cinq personnes peuvent être secourues, au moins 12 personnes sont portées disparues.

    Le 07 janvier, Alarm Phone est informé de la disparition d’un bateau qui avait quitté Ain-El Turk, Algérie, le 03 janvier avec 12 personnes à bord. Le bateau semble avoir sombré en emportant tou.tes les passager·es.

    Le 08 janvier, Alarm Phone est témoin du naufrage d’un bateau avec 27 personnes à bord au large de Nador, au Maroc. Cinq corps en décomposition sont retrouvés près de Malaga, en Espagne, 15 jours plus tard. 22 personnes sont portées disparues.

    Le 9 janvier, Alarm Phone Maroc est informé qu’un bateau avec 12 personnes à bord a fait naufrage au large des côtes algériennes. Seules deux personnes ont survécu, dix personnes sont toujours portées disparues.

    Le 11 janvier, un corps sans vie est retrouvé dans l’eau au large de Rocher Plat, Tipaza, Algérie.

    Le 12 janvier, un corps en décomposition est rejeté sur le rivage à Plage Gounini, Tipaza, Algérie.

    Le 13 janvier, un bateau avec 60 voyageur·ses est perdu. Il était parti une semaine auparavant à destination des îles Canaries, en Espagne.

    Le 14 janvier, dix personnes meurent dans un naufrage au large des côtes algériennes. Seules trois personnes peuvent être sauvées après 12 jours de dérive.

    Le 16 janvier, Alarm Phone est informé d’un cas de détresse avec 55 personnes à bord. Lorsque les secours arrivent enfin, deux personnes sont déjà décédées et dix seulement peuvent être sauvées. 43 personnes sont toujours portées disparues. Le naufrage a eu lieu près de Tarfaya, au Maroc. Il est rapporté que deux personnes sont décédées à l’hôpital.

    Le 16 janvier, le corps d’un jeune homme est rejeté sur la côte orientale de Fuerteventura. Le jour suivant, le corps d’une jeune femme est également retrouvé.

    Le 17 janvier, une personne est retrouvée sans vie dans l’un des deux canots pneumatiques secourus au sud-est de Gran Canaria, en Espagne.

    Du 16 au 25 janvier, cinq corps sans vie sont rejetés sur le rivage sur différentes plages autour de Málaga, en Espagne :

    Le 16 janvier, un corps mort est retrouvé sur la plage de Cabo Pino, à l’est de Marbella, en Espagne.
    Le 17 janvier, deux corps morts sont retrouvés sur la plage de Las Verdas, à Benalmádena, en Espagne.
    Le 23 janvier, un corps est retrouvé flottant près de la plage de La Caleta, Malaga, Espagne.
    Le 24 janvier, un corps est retrouvé flottant à côté de la plage de Nerja, Espagne.

    Comme 17 personnes ont disparu lors de leur traversée vers Almeria entre le 16 et le 25 janvier, nous supposons que ces corps font partie des personnes qui se sont noyées dans les différents naufrages de cette période.

    Le 18 janvier, le corps sans vie d’une personne qui voyageait dans un bateau avec neuf autres hommes est repêché au large de Carboneras, Almeria, Espagne.

    Le 24 janvier, il n’y a toujours aucune trace d’un bateau avec 43 personnes qui avait quitté Nouadhibou, Mauritanie, le 5 janvier. Parmi ces personnes qui tentaient de prendre la route des îles Canaries, sept femmes et deux enfants

    Le 25 janvier, 19 personnes meurent et neuf personnes survivent à un naufrage à 77 km au sud-est de Lanzarote, en Espagne.

    Le 1er février, au moins deux personnes meurent lorsqu’un bateau pneumatique chavire à 100 km au large de Plage David, Ben Slimane, Maroc. Le nombre de personnes disparues n’est pas clair. Le bateau transportait environ 50 personnes, mais seules sept d’entre elles ont été secourues.

    Le 01 février, Alarm Phone Maroc rapporte qu’une personne est décédée pendant l’opération de sauvetage d’un bateau avec 58 personnes au large de Tarfaya, au Maroc.

    Le 02 février, au moins un homme meurt et un autre est évacué par hélicoptère vers un hôpital après qu’un bateau avec environ 50 personnes à bord, chavire à 35 km au sud de Morro Jable, Fuerteventura, îles Canaries, Espagne.

    Le 05 février, Alarm Phone Maroc découvre le naufrage d’un bateau transportant 58 personnes, survenu au large de Tarfaya, au Maroc. Huit personnes n’ont pas survécu à la tragédie selon les recherches d’Alarm Phone.

    Le 6 février, Alarm Phone est alerté du naufrage d’un bateau pneumatique transportant 52 personnes à 75 miles nautiques au sud-ouest de Boujdour, Sahara Occidental. En raison des conditions météorologiques difficiles et du mauvais état du bateau, les personnes à bord sont en grand danger. Le téléphone d’alarme informe immédiatement les autorités mais les secours sont retardés pendant des heures. Quatre personnes sont mortes avant l’arrivée du navire de sauvetage.

    Le 7 février, un bateau avec 68 personnes à bord fait naufrage à 85 km au sud de Gran Canaria, îles Canaries, Espagne. 65 personnes sont secourues mais trois personnes avaient sauté du bateau pneumatique et ont perdu la vie avant le début des opérations de sauvetage.

    Le 13 février, les restes d’une personne sont rejetés sur la plage de Targha, Chefchaouen, Maroc.

    Le 22 février, 40 personnes sont secourues après neuf jours de dérive au large de la côte de Sidi Ifni, au Maroc. Trois personnes étaient déjà décédées.

    Le 23 février, Alarm Phone est informé d’un naufrage avec 87-94 personnes au large de la côte d’Imtlan, Sahara Occidental. Trois corps sans vie sont récupérés à bord après quatre jours en mer, 47 personnes sont secourues, mais 37-44 personnes sont toujours portées disparues.
    4 Journée internationale de lutte : CommémorActions 2022 à l’occasion du 6 février

    Le travail de Alarm Phone consiste principalement à soutenir par téléphone les personnes en détresse pendant leur traversée. Mais dans la plupart des cas, le travail va bien au-delà. En plus de documenter les refoulements illégaux et l’absence d’assistance de la part des autorités, nous finissons parfois par soutenir les familles dans la recherche de leurs proches disparu.e.s. Lorsqu’un bateau disparaît, les proches restent souvent sans information pendant des mois, ne reçoivent pratiquement aucun soutien de l’État et se sentent livré.es à eux et elles -mêmes dans la tentative de retrouver leurs proches. C’est souvent le cas en Gambie, point de départ habituel des bateaux sur la route de l’Atlantique. Malheureusement, Alarm Phone n’est pas vraiment en action dans cette région mais certain.es de nos camarades activistes qui y vivent nous ont parlé d’un cas dans lequel iels se sont retrouvé.es impliqué.es fin janvier :

    Le 8 novembre 2021, un bateau avec des ressortissant.e.s gambien.ne.s et sénégalais.e.s est parti de Gambie pour rejoindre les îles Canaries. C’était un groupe d’environ 165 personnes, dont 8 femmes. Après deux jours, leurs proches ont perdu le contact avec elle et eux et n’ont plus de nouvelles depuis. Alarm Phone a rencontré plusieurs familles à Gunjur, en Gambie. Elles sont toujours désespérément à la recherche d’un groupe de 35 jeunes de leur village qui faisaient partie des passager.es du bateau. Jusqu’à aujourd’hui, elles n’ont reçu aucun soutien des gouvernements dans leur tentative de retrouver leurs proches.

    Selon le Comité International de la Croix-Rouge (ICRC), seulement “13 % des personnes qui se sont noyées en route vers l’Europe en Méditerranée et dans l’océan Atlantique entre 2014 et 2019 ont été retrouvées ou enterrées en Europe du Sud.” Étant donné que les funérailles sont une étape importante dans le processus de deuil, ne pas pouvoir enterrer les parents et ami.es perdu.es ou rester dans l’incertitude quant à leur sort empêche les gens de trouver comment surmonter leur chagrin. Malgré cela, ça peut donner d’autant plus de force pour sortir de sa supposée impuissance, passer à l’action ensemble et commémorer publiquement les personnes disparu.e.s tout en dénonçant le régime frontalier meurtrier et les responsables de ces morts.

    C’est pourquoi, chaque année depuis le massacre de Tarajal en 2014, des milliers de personnes à travers le monde descendent dans la rue le 06 février, Journée Mondiale de Lutte, en réponse à l’appel à l’action pour organiser des “commémorActions” décentralisées et locales. Ce sont des actions pour commémorer les personnes qui sont mortes, ont disparu ou ont été forcées de disparaître au cours de leurs voyages à travers les frontières. Cette année, de telles commémorations ont eu lieu au Cameroun, en Gambie, en Tunisie, au Mali, au Maroc, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal, en Turquie, au Mexique, en France, en Allemagne, en Grèce, à Malte, en Serbie, en Slovénie, en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni et ailleurs.
    Vous pouvez trouver une collection de vidéos et de photos sur les médias sociaux (#CommemorActions). En parallèle, notre projet sœur “Missing at the Borders ” recueille des images de toutes les villes où des actions commémoratives ont eu lieu. Voici quelques images des événements que les activistes d’Alarm Phone ont (co-)organisés le 6 février 2022 :

    En septembre 2022, une autre grande #commémorAction aura lieu en Tunisie. Nous espérons vous voir là bas, ou à l’une des nombreuses manifestations dans la lutte quotidienne contre l’inhumaine politique migratoire des puissants. Continuons à commémorer les personnes, pas les chiffres, et luttons ensemble pour la liberté de circulation pour toutes et tous !

    https://alarmphone.org/fr/2022/03/31/la-marchandisation-des-frontieres
    #asile #migrations #réfugiés #commémoration #morts_aux_frontières #décès #morts #route_atlantique #Atlantique #Sahara_occidental #Maroc #Canaries #mur_invisible #Tanger #Ceuta #Détroit_de_Gibraltar #Gibraltar #Nador #Oujda #Algérie #commerce_frontalier #naufrages #disparitions

  • https://www.lemonde.fr/international/article/2022/03/20/sahara-occidental-en-voulant-mettre-fin-a-la-crise-diplomatique-avec-le-maro

    Sahara occidental : en voulant mettre fin à la crise diplomatique avec le Maroc, l’Espagne fâche l’Algérie
    La décision du gouvernement de Pedro Sanchez de soutenir les plans marocains pour le territoire a provoqué le rappel de l’ambassadeur d’Algérie à Madrid.

    Par Sandrine Morel, 20 mars 2022

    En voulant clore dix mois de crise avec le Maroc, l’Espagne pourrait bien en avoir ouvert une autre, avec l’Algérie. Pris entre l’intérêt stratégique de rétablir les relations diplomatiques avec le Maroc – essentielles notamment dans la lutte contre l’immigration illégale –, et le maintien de sa neutralité sur l’avenir du territoire disputé du Sahara occidental, Madrid a pris une décision osée. Vendredi 18 mars, le président du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, a envoyé un courrier à Mohammed VI dans lequel il s’aligne sur les thèses marocaines.

    Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », écrit M. Sanchez, en saluant « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ». De quoi « envisager une feuille de route claire et ambitieuse afin d’inscrire, durablement, le partenariat bilatéral », a réagi le ministère marocain des affaires étrangères, dans un communiqué.

    Les propos de M. Sanchez constituent un revirement inattendu de la position de Madrid sur une question très sensible, qui empoisonne depuis des dizaines d’années les relations entre le Maroc, l’Algérie et l’Espagne. Favorable à une résolution du conflit « dans le cadre des Nations unies », Madrid avait jusque-là refusé de se positionner sur la question du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole classée comme « non autonome » par l’ONU, et dont la majeure partie du territoire est sous contrôle du Maroc depuis la guerre menée en 1976 contre les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger (...)

    #Algérie #Maroc #Sahara_occidental #ONU #décolonisations #Front_Polisario

  • BALLAST • #Sahara_occidental : la dernière colonie du continent africain [portfolio]
    https://www.revue-ballast.fr/sahara-occidental-la-derniere-colonie-du-continent-africain-portfolio
    #conflit #photo

    Sahara occidental : la dernière colonie du #continent_africain [portfolio]

    16 novembre 2021

    Photoreportage inédit pour le site de #Ballast
    Au milieu des années 1970, le #Front_Polisario pro­cla­mait l’in­dé­pen­dance de la République arabe sah­raouie démo­cra­tique et, par­tant, l’au­to­dé­ter­mi­na­tion du peuple sah­raoui. Le #Maroc, qui occupe la majo­ri­té du #Sahara occi­den­tal depuis le départ de l’État espa­gnol, n’a eu de cesse de com­battre la jeune répu­blique. En 1991, un ces­sez-le-feu était conclu entre les deux par­ties. Après trente ans de gel d’un conflit qui a fini par som­brer dans les limbes diplo­ma­tiques et média­tiques, les com­bats ont repris fin 2020. Le Front Polisario dénonce aujourd’­hui « le mutisme de la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale et de ses ins­tances à leur tête, l’#ONU, face aux exac­tions répé­tées de l’oc­cu­pant maro­cain ». #Rosa_Moussaoui, #grand_repor­ter à L’#Humanité, en revient : un #pho­to­re­por­tage par­mi les com­bat­tants et la #popu­la­tion civile.

  • « Nous ne pouvons pas empêcher qu’un homme ait peur de son ombre »
    Rémi Carayol > Michael Pauron > 18 octobre 2021
    https://afriquexxi.info/article4869.html

    Document sonore · En juillet 1984, à la veille du premier anniversaire de la révolution, le dirigeant de ce qui deviendra quelques jours plus tard le Burkina Faso accorde une interview au célèbre cinéaste René Vautier. Cet échange était tombé dans l’oubli. Afrique XXI le dévoile alors que le procès des assassins de Sankara et de douze de ses camarades doit se tenir dans les prochaines semaines. Cette seconde partie est consacrée à sa conception de la révolution, à ses relations avec les pays voisins et aux régimes sud-africain et israélien. (...)

    #Thomas_Sankara
    #Algérie #Burkina_Faso #Mali #Sahara_occidental #Tchad #Israël

  • Maroc-Espagne : le bras de fer sur le Sahara occidental se joue à Ceuta
    https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210521-maroc-espagne-le-bras-de-fer-sur-le-sahara-occidental-se-joue-%C3%A0-ce

    Cette crise migratoire a pour origine une brouille diplomatique entre le Maroc et l’Espagne, autour d’un tout autre territoire : le #Sahara_occidental, revendiqué par les autorités de Rabat. La position marocaine s’est durcie depuis fin 2020 sur ce dossier en souffrance depuis des décennies, faute de référendum d’autodétermination pour les Sahraouis.

    Les tensions euro-marocaines ne sont pas près de s’éteindre, avec, fin juin-début juillet, une décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) sur l’accord de pêche qui pourrait être défavorable au Maroc.

    La Royal Navy basée en face doit être sur ses gardes. le rocher de Gibraltar (#colonie_confetti de la couronne) ne s’en laisse pas compter sur la pêche. Pour les migrant.es le royaume à voté le brexit.
    https://seenthis.net/messages/914782
    Sahara occidental. Chantage marocain à l’immigration pour faire plier l’Espagne.
    https://orientxxi.info/magazine/sahara-occidental-chantage-marocain-a-l-immigration-pour-faire-plier-l-e

    Rabat voudrait que les pays européens suivent l’exemple des États-Unis, qui ont reconnu la souveraineté marocaine sur cette ancienne #colonie_espagnole qu’est le Sahara occidental. Pour cela tous les moyens sont bons, y compris laisser filer l’émigration clandestine vers les Canaries espagnoles. D’autant qu’en Espagne, l’opinion est plutôt favorable au Front Polisario.

    Entre quota de poissons ou d’humains, l’important est la qualité du filet.

    #Maroc #Espagne #Ceuta #émigration

  • Ocupación S.A.

    Documentary exposes Spain’s role in illegal occupation of Western Sahara - World Socialist Web Site

    https://www.wsws.org/en/articles/2021/04/30/ocup-a30.html

    Ocupación S.A. is a documentary film that investigates how the Spanish ruling elite helps perpetuate Morocco’s little-reported, decades-long and illegal occupation of Spain’s resource-rich but impoverished former North African colony, Western Sahara. Inevitably bound up with that is the repression of the region’s Sahrawi inhabitants.

    #maroc #sahara_occidental #frontières #différend_frontalier #territoires

  • #Evelop / #Barceló_Group : deportation planes from Spain

    The Barceló Group is a leading Spanish travel and hotel company whose airline Evelop is an eager deportation profiteer. Evelop is currently the Spanish government’s main charter deportation partner, running all the country’s mass expulsion flights through a two-year contract, while carrying out deportations from several other European countries as well.

    This profile has been written in response to requests from anti-deportation campaigners. We look at how:

    - The Barceló Group’s airline Evelop has a €9.9m, 18-month deportation contract with the Spanish government. The contract is up for renewal and Barceló is bidding again.
    - Primary beneficiaries of the contract alternate every few years between Evelop and Globalia’s Air Europa.
    – Evelop also carried out deportations from the UK last year to Jamaica, Ghana and Nigeria.
    – The Barceló Group is run and owned by the Barceló family. It is currently co-chaired by the Barceló cousins, Simón Barceló Tous and Simón Pedro Barceló Vadell. Former senator Simón Pedro Barceló Vadell, of the conservative Partido Popular (PP) party, takes the more public-facing role.
    – The company is Spain’s second biggest hotel company, although the coronavirus pandemic appears to have significantly impacted this aspect of its work.

    What’s the business?

    The Barceló Group (‘#Barceló_Corporación_Empresarial, S.A.’) is made up of the #Barceló_Hotel_Group, Spain’s second largest hotel company, and a travel agency and tour operator division known as #Ávoris. Ávoris runs two airlines: the Portuguese brand #Orbest, which anti-deportation campaigners report have also carried out charter deportations, and the Spanish company, #Evelop, founded in 2013.

    The Barceló Group is based in Palma, #Mallorca. It was founded by the Mallorca-based Barceló family in 1931 as #Autocares_Barceló, which specialised in the transportation of people and goods, and has been managed by the family for three generations. The Barceló Group has a stock of over 250 hotels in 22 countries and claims to employ over 33,000 people globally, though we don’t know if this figure has been affected by the coronavirus pandemic, which has caused massive job losses in the tourism industry.

    The Hotel division has four brands: #Royal_Hideaway_Luxury_Hotels & Resorts; #Barceló_Hotels & Resorts; #Occidental_Hotels & Resorts; and #Allegro_Hotels. The company owns, manages and rents hotels worldwide, mostly in Spain, Mexico and the US. It works in the United States through its subsidiary, Crestline Hotels & Resorts, which manages third-party hotels, including for big brands like Marriott and Hilton.

    Ávoris, the travel division, runs twelve tour brands, all platforms promoting package holidays.

    Their airlines are small, primarily focused on taking people to sun and sand-filled holidays. In total the Barceló Group airlines have a fleet of just nine aircraft, with one on order, according to the Planespotters website. However, three of these have been acquired in the past two years and a fourth is due to be delivered. Half are leased from Irish airplane lessor Avolon. Evelop serves only a few routes, mainly between the Caribbean and the Iberian peninsula, as well as the UK.

    Major changes are afoot as Ávoris is due to merge with #Halcón_Viajes_and_Travelplan, both subsidiaries of fellow Mallorcan travel giant #Globalia. The combined entity will become the largest group of travel agencies in Spain, employing around 6,000 people. The Barceló Group is due to have the majority stake in the new business.

    Barceló has also recently announced the merger of Evelop with its other airline Orbest, leading to a new airline called Iberojet (the name of a travel agency already operated by Ávoris).

    The new airline is starting to sell scheduled flights in addition to charter operations. Evelop had already announced a reduction in its charter service, at a time when its scheduled airline competitors, such as #Air_Europa, have had to be bailed out to avoid pandemic-induced bankruptcy. Its first scheduled flights will be mainly to destinations in Central and South America, notably Cuba and the Domican Republic, though they are also offering flights to Tunisia, the Maldives and Mauritius.

    Deportation dealers

    Evelop currently holds the contract to carry out the Spanish government’s mass deportation flights, through an agreement made with the Spanish Interior Ministry in December 2019. Another company, Air Nostrum, which operates the Iberia Regional franchise, transports detainees within Spain, notably to Madrid, from where they are deported by Evelop. The total value of the contract for the two airlines is €9.9m, and lasts 18 months.

    This is the latest in a long series of such contracts. Over the years, the beneficiaries have alternated between the Evelop- #Air_Nostrum partnership, and another partnership comprising Globalia’s #Air_Europa, and #Swiftair (with the former taking the equivalent role to that of Evelop). So far, the Evelop partnership has been awarded the job twice, while its Air Europa rival has won the bidding three times.

    However, the current deal will end in spring 2021, and a new tender for a contract of the same value has been launched. The two bidders are: Evelop-Air Nostrum; and Air Europa in partnership with #Aeronova, another Globalia subsidiary. A third operator, #Canary_Fly, has been excluded from the bidding for failing to produce all the required documentation. So yet again, the contract will be awarded to companies either owned by the Barceló Group or Globalia.

    On 10 November 2020, Evelop carried out the first charter deportations from Spain since the restrictions on travel brought about by the cCOVID-19 pandemic. On board were 22 migrants, mostly Senegalese, who had travelled by boat to the Canary Islands. Evelop and the Spanish government dumped them in Mauritania, under an agreement with the country to accept any migrants arriving on the shores of the Islands. According to El País newspaper, the number of actual Mauritanians deported to that country is a significant minority of all deportees. Anti-deportation campaigners state that since the easing up of travel restrictions, Evelop has also deported people to Georgia, Albania, Colombia and the Dominican Republic.

    Evelop is not only eager to cash in on deportations in Spain. Here in the UK, Evelop carried out at least two charter deportations last year: one to Ghana and Nigeria from Stansted on 30 January 2020; and one to Jamaica from Doncaster airport on 11 February in the same year. These deportations took place during a period of mobile network outages across Harmondsworth and Colnbrook detention centres, which interfered with detainees’ ability to access legal advice to challenge their expulsion, or speak to loved ones.

    According to campaigners, the company reportedly operates most of Austria and Germany’s deportations to Nigeria and Ghana, including a recent joint flight on 19 January. It also has operated deportations from Germany to Pakistan and Bangladesh.

    Evelop is not the only company profiting from Spain’s deportation machine. The Spanish government also regularly deports people on commercial flights operated by airlines such as Air Maroc, Air Senegal, and Iberia, as well as mass deportations by ferry to Morocco and Algeria through the companies #Transmediterránea, #Baleària and #Algérie_Ferries. #Ferry deportations are currently on hold due to the pandemic, but Air Maroc reportedly still carry out regular deportations on commercial flights to Moroccan-occupied Western Sahara.

    Where’s the money?

    The financial outlook for the Barceló Group as a whole at the end of 2019 seemed strong, having made a net profit of €135 million.

    Before the pandemic, the company president said that he had planned to prioritise its hotels division over its tour operator segment, which includes its airlines. Fast forward a couple of years and its hotels are struggling to attract custom, while one of its airlines has secured a multimillion-euro deportation contract.

    Unsurprisingly, the coronavirus pandemic has had a huge impact on the Barceló Group’s operations. The company had to close nearly all of its hotels in Europe, the Middle East and Africa during the first wave of the pandemic, with revenue down 99%. In the Caribbean, the hotel group saw a 95% drop in revenue in May, April and June. They fared slightly better in the US, which saw far fewer COVID-19 restrictions, yet revenue there still declined 89%. By early October, between 20-60% of their hotels in Europe, the Middle East and the Caribbean had reopened across the regions, but with occupancy at only 20-60%.

    The company has been negotiating payments with hotels and aircraft lessors in light of reduced demand. It claims that it has not however had to cut jobs, since the Spanish government’s COVID-19 temporary redundancy plans enable some workers to be furloughed and prevent employers from firing them in that time.

    Despite these difficulties, the company may be saved, like other tourism multinationals, by a big bailout from the state. Barceló’s Ávoris division is set to share a €320 million bailout from the Spanish government as part of the merger with Globalia’s subsidiaries. Is not known if the Barceló Group’s hotel lines will benefit from state funds.

    Key people

    The eight members of the executive board are unsurprisingly, male, pale and frail; as are all ten members of the Ávoris management team.

    The company is co-chaired by cousins with confusingly similar names: #Simón_Barceló_Tous and #Simón_Pedro_Barceló_Vadell. We’ll call them #Barceló_Tous and #Pedro_Barceló from here. The family are from Felanitx, Mallorca.

    Barceló Tous is the much more low-key of the two, and there is little public information about him. Largely based in the Dominican Republic, he takes care of the Central & Latin American segment of the business.

    His cousin, Pedro Barceló, runs the European and North American division. Son of Group co-founder #Gabriel_Barceló_Oliver, Pedro Barceló is a law graduate who has been described as ‘reserved’ and ‘elusive’. He is the company’s executive president. Yet despite his apparent shyness, he was once the youngest senator in Spanish history, entering the upper house at age 23 as a representative for the conservative party with links to the Francoist past, #Partido_Popular. For a period he was also a member of the board of directors of Globalia, Aena and #First_Choice_Holidays.

    The CEO of Evelop is #Antonio_Mota_Sandoval, formerly the company’s technical and maintenance director. He’s very found of #drones and is CEO and founder of a company called #Aerosolutions. The latter describes itself as ‘Engineering, Consulting and Training Services for conventional and unmanned aviation.’ Mota appears to live in Alcalá de Henares, a town just outside Madrid. He is on Twitter and Facebook.

    The Barceló Foundation

    As is so often the case with large businesses engaging in unethical practises, the family set up a charitable arm, the #Barceló_Foundation. It manages a pot of €32 million, of which it spent €2m in 2019 on a broad range of charitable activities in Africa, South America and Mallorca. Headed by Antonio Monjo Tomás, it’s run from a prestigious building in Palma known as #Casa_del_Marqués_de_Reguer-Rullán, owned by the Barceló family. The foundation also runs the #Felanitx_Art & Culture Center, reportedly based at the Barceló’s family home. The foundation partners with many Catholic missions and sponsors the #Capella_Mallorquina, a local choir. The foundation is on Twitter and Facebook.

    The Barceló Group’s vulnerabilities

    Like other tourism businesses, the group is struggling with the industry-wide downturn due to COVID-19 travel measures. In this context, government contracts provide a rare reliable source of steady income — and the Barcelós will be loathe to give up deportation work. In Spain, perhaps even more than elsewhere, the tourism industry and its leading dynasties has very close ties with government and politicians. Airlines are getting heavy bailouts from the Spanish state, and their bosses will want to keep up good relations.

    But the deportation business could become less attractive for the group if campaigners keep up the pressure — particularly outside Spain, where reputational damage may outweigh the profits from occasional flights. Having carried out a charter deportation to Jamaica from the UK earlier in the year, the company became a target of a social media campaign in December 2020 ahead of the Jamaica 50 flight, after which they reportedly said that they were not involved. A lesser-known Spanish airline, Privilege Style, did the job instead.

    https://corporatewatch.org/evelop-barcelo-group-deportation-planes-from-spain
    #Espagne #business #compagnies_aériennes #complexe_militaro-industriel #renvois #expulsions #migrations #réfugiés #asile #tourisme #charter #Maurtianie #îles_Canaries #Canaries #Géorgie #Albanie #Colombie #République_dominicaine #Ghana #Nigeria #Allemagne #Standsted #UK #Angleterre #Pakistan #Bangladesh #Air_Maroc #Air_Senegal #Iberia #Maroc #Algérie #ferrys #Sahara_occidental #covid-19 #pandémie #coronavirus #hôtels #fondation #philanthrocapitalisme

    ping @isskein @karine4

  • #Sahara_occidental, entre vieux et nouveau colonialismes
    Bilaterals, le 12 février 2021
    https://www.bilaterals.org/?sahara-occidental-entre-vieux-et&lang=fr

    Nous préparons actuellement une campagne internationale comme celle du #Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) pour la Palestine. Nous espérons que cette campagne aura assez de soutien pour avoir l’impact nécessaire. Notre cas n’est pas un cas isolé. Le monde regorge de personnes opprimées qui ont réussi à atteindre leurs objectifs, et d’autres qui continuent à se battre. Nos principaux partisans sont issus de ce milieu. Le Sahara occidental est l’un des derniers cas de vieux colonialisme, et notre lutte interagit avec de nouvelles pratiques du colonialisme, où les intérêts économiques fusionnent avec les luttes politiques pour l’indépendance. Les nouveaux visages du colonialisme mettent en avant des sociétés multinationales qui traversent les frontières, contrôlent les gouvernements, changent les politiques, nuisent à notre environnement, etc. Nous ne sommes qu’un élément dans cette confrontation. Nous ne gagnerons peut-être pas notre indépendance bientôt, mais nous continuons à nous battre.

    #Maroc

  • Sahara occidental : « Entre la diplomatie agressive de Donald Trump et celle, plus policée, de l’Union européenne, la différence n’est pas aussi grande »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/28/sahara-occidental-entre-la-diplomatie-agressive-de-donald-trump-et-celle-plu

    Reconnu par l’ONU et les juridictions internationales, le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui est bafoué par Donald Trump, mais l’Union européenne laisse faire et pratique ses propres « arrangements », déplorent, dans une tribune au « Monde », le juriste François Dubuisson et le magistrat Ghislain Poissonnier.

    #paywall

    • La récente annonce faite par le président Donald Trump de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/11/le-deal-de-donald-trump-entre-le-maroc-et-israel_6063018_3212.html a remis sur le devant de la scène un conflit oublié, celui du Sahara occidental. La reconnaissance d’Israël par les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan avait été obtenue par la promesse d’avantages économiques et militaires. Cette fois, ce sont les droits de tout un peuple qui ont été bradés par l’administration états-unienne, pour s’assurer les bonnes faveurs marocaines.

      En effet, dans une déclaration publiée le 10 décembre, les Etats-Unis « reconnaissent la souveraineté marocaine sur l’ensemble du territoire du Sahara occidental », en estimant « qu’un Etat sahraoui indépendant n’est pas une option réaliste pour résoudre le conflit ». Une fois de plus, et à l’instar de son « accord du siècle » supposé résoudre le conflit israélo-palestinien, Donal Trump prétend régler un différend au Moyen-Orient au mépris des principes du droit international et sans consulter l’une des parties, en l’occurrence le peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario.

      A cet égard, il est bon de rappeler que le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est inscrit sur la liste des territoires non autonomes établie par les Nations unies, et que son peuple bénéficie du droit à l’autodétermination, comme l’ont reconnu de nombreuses résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies (notamment la résolution 2229 du 20 décembre 1966), ainsi qu’un avis de la Cour internationale de justice rendu en 1975. https://www.icj-cij.org/public/files/case-related/61/6196.pdf

      Lire aussi « Le traitement des militants sahraouis s’inscrit dans le retour au Maroc d’une répression des voix critiques »

      En violation de ces principes, la majeure partie du territoire du Sahara occidental a été conquise par le Maroc en 1975, qu’il a ensuite annexé, la présence marocaine ayant été qualifiée d’« occupation » par l’Assemblée générale de l’ONU (résolution 34/37 du 21 novembre 1979).

      Silence

      Il en résulte que le Sahara occidental se voit reconnaître un statut séparé et distinct par rapport à celui de tout Etat, y compris celui du Maroc. Il en résulte aussi que sa population dispose d’un droit à l’autodétermination, qui doit être mis en œuvre par la tenue d’un référendum, exigée de longue date par le Conseil de sécurité de l’ONU, à laquelle le #Maroc s’oppose, s’en tenant à une offre d’autonomie sous souveraineté marocaine, solution désormais avalisée par les Etats-Unis.

      Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le Sahara occidental en proie à un regain de tension

      Dans un tel contexte, on s’attendrait à une prise de position forte de la part de l’Union européenne (UE) ou de la France, rappelant les Etats-Unis au strict respect du droit international, mettant en garde le Maroc et #Israël contre toute velléité de « normaliser » leurs #annexions et #occupations respectives.
      Mais jusqu’à présent, c’est le silence qui domine, renvoyant l’UE et la France à leurs propres ambiguïtés, leurs propres « petits arrangements » avec le respect du droit international.

      En effet, depuis de très nombreuses années, l’UE a conclu des accords économiques et commerciaux avec le Maroc qui sont, dans les faits, appliqués au Sahara occidental, contribuant ainsi à renforcer l’emprise du royaume sur ce territoire.

      La prétention des autorités européennes de ne pas voir dans cette application une reconnaissance officielle de la souveraineté marocaine est en réalité de peu de poids face à la contribution qu’elle apporte à la position du Maroc, telle qu’elle vient encore de se manifester dans le cadre de l’accord de normalisation conclu avec Israël et les Etats-Unis.

      Lire aussi « Il est urgent que les Africains se dotent d’une stratégie de lobbying à Bruxelles »

      Cette politique économique a récemment été mise au pas par deux décisions de la Cour de justice de l’Union européenne (le 21 décembre 2016 et le 27 février 2018). Celle-ci a rappelé qu’au regard du droit international, les accords conclus par l’UE avec le Maroc (sur la pêche, sur l’agriculture, sur le transport aérien, etc.) ne pouvaient s’appliquer au territoire du Sahara occidental sans méconnaître le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, dont le consentement serait nécessaire pour toute conclusion de tels accords.

      Droits humains au second plan

      Pourtant, en méconnaissance des principes rappelés par la Cour de justice, l’Union européenne a conclu de nouveaux accords économiques avec le Maroc https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/01/17/le-parlement-europeen-inclut-le-sahara-occidental-dans-son-accord-commercial qui, cette fois, s’appliquent très explicitement au territoire du Sahara occidental, sans avoir obtenu le consentement du peuple sahraoui à travers son représentant, le Front Polisario. Des recours en annulation ont à nouveau dû être intentés contre ces nouveaux accords, preuve que l’obtention du respect effectif de leurs obligations par les autorités de l’UE dans le dossier du Sahara occidental est un labeur de très longue haleine.

      Lire aussi Le « deal » de Donald Trump entre le Maroc et Israël

      Finalement, on constate qu’entre la diplomatie agressive de Donald Trump, qui entend résoudre les conflits du Moyen-Orient à coups de Tweet, de passages en force, de plans élaborés sans les parties prenantes et de mise au rebut des règles du droit international, et celle, plus policée, de l’Union européenne, qui affirme de beaux principes sans jamais s’efforcer de les mettre en œuvre, la différence n’est pas aussi grande qu’il n’y paraît.

      L’UE privilégie les partenariats, comme ceux noués avec Israël et le Maroc, sous l’angle des avantages économiques, du contrôle de l’immigration et de la lutte contre le terrorisme, en faisant passer au second plan les droits humains, comme ceux des peuples palestinien et sahraoui.

      Il est grand temps que l’Union européenne, dont le traité précise que le respect du droit international doit être au cœur de sa politique étrangère, se ressaisisse en condamnant très clairement la déclaration du président Trump concernant la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, et en mettant enfin ses accords commerciaux conclus avec le Maroc en harmonie avec le droit international, comme le lui demande la Cour de justice de l’Union européenne.

      #Sahara_occidental #Union_européenne

  • Les Etats-Unis reconnaissent la marocanité du Sahara en échange de relations diplomatiques entre Maroc et Israël
    10 décembre 2020
    https://www.yabiladi.com/articles/details/102824/etats-unis-reconnaissent-marocanite-sahara-echange.html

    Le président américain sortant Donald Trump a annoncé la signature d’un accord entre les Etats-Unis et le Maroc, reconnaissant la souveraineté du royaume sur le Sahara.

    « Aujourd’hui, j’ai signé une proclamation reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. La proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc est la SEULE base d’une solution juste et durable pour une paix et une prospérité durables », a-t-il indiqué sur son compte Twitter.

    Today, I signed a proclamation recognizing Moroccan sovereignty over the Western Sahara. Morocco’s serious, credible, and realistic autonomy proposal is the ONLY basis for a just and lasting solution for enduring peace and prosperity !
    — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 10, 2020

    Le président américain a indiqué, dans un autre tweet, que le Maroc a accepté de normaliser ses relations avec Israël, décrivant une « grande percée pour la paix au Moyen-Orient ».

    Another HISTORIC breakthrough today ! Our two GREAT friends Israel and the Kingdom of Morocco have agreed to full diplomatic relations – a massive breakthrough for peace in the Middle East !
    — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 10, 2020

    Dans un communiqué confirmant la première annonce, le cabinet royal a indiqué ce jeudi que le roi Mohammed VI s’est entretenue par téléphone avec le président des Etats-Unis d’Amérique. « Lors de cet appel, le président américain a informé Sa Majesté le Roi qu’il a publié un décret présidentiel, avec un effet immédiat, annonçant que les Etats-Unis d’Amérique reconnaissent, pour la première fois de leur histoire, la pleine souveraineté du Royaume du Maroc sur toute la région du Sahara marocain », indique le communiqué relayé par l’agence MAP.

    #IsraelMaroc

    • Exclusive: U.S. nears sale of four sophisticated drones to Morocco - sources
      By Mike Stone, Patricia Zengerle | December 10, 20207:06 PM
      https://www.reuters.com/article/us-usa-morocco-drones-exclusive-idUSKBN28K2R4

      WASHINGTON (Reuters) - The United States is negotiating the sale of at least four sophisticated large aerial drones to Morocco, according to three U.S. sources familiar with the negotiations, and is expected to discuss the deal with members of Congress in the coming days.

      The sources did not indicate whether the deal, which has been in the works for several months, was related to the agreement brokered with U.S. help for Morocco to normalize relations with Israel.

      While the State Department has authorized the sale of the unmanned aerial vehicles, the sources said, it was not known if the U.S. officials have approved exporting the drones with weapons attached, two of the people said.

      The deal must be approved by members of Congress, who may receive notification as soon as Friday, one of the people said. Congress could block a final agreement but that was not expected two of the people said.

      The four MQ-9B SeaGuardian drones made by General Atomics have a range of 6,000 nautical miles (11,100 km) and could survey huge swaths of sea and desert.

      A deal with Morocco would be among the first drone sale after President Donald Trump’s administration moved ahead with its plan to sell more drones to more countries by reinterpreting an international arms control agreement called the Missile Technology Control Regime (MTCR).

      Following the Trump administration’s reinterpretation of the MTCR, U.S. Senators introduced legislation that would block the export, transfer or trade of many advanced drones to countries that are not close U.S. allies. Sales would be allowed to NATO members, Australia, New Zealand, South Korea, Japan and Israel.

      Still, this fall drone sales moved ahead to Taiwan and the United Arab Emirates. The UAE sale drew criticism from some members of the U.S. Senate.

      The U.S. State Department and Morocco’s Washington embassy did not immediately respond to a request for comment.

    • Maroc-Etats-Unis : Contrat de 1MM$ pour 4 drones et des missiles de précision
      Article modifié le 2020/12/12 à 00h21
      https://www.yabiladi.com/articles/details/102919/maroc-etats-unis-contrat-pour-drones-missiles.html

      Comme annoncé jeudi 10 décembre, l’administration Trump a soumis à l’approbation du Congrès un nouveau projet de contrat d’armement au profit du Maroc, d’une valeur d’un milliard de dollars, indique Reuters.

      Les armed commandées par le royaume comprennent quatre drones MQ-9B SeaGuardian, fabriqués par la société privée General Atomics, et des missiles à guidage de précision Hellfire, Paveway et JDAM fabriquées par Lockheed Martin, Raytheon et Boeing, expliquent des sources à la même agence de presse.

      Ce nouveau développement intervient dans le sillage de la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël grâce à une médiation des Etats-Unis.

    • Sahara occidental : « La politique étrangère marocaine n’a jamais été dans le marchandage »
      Publié le : 12/12/2020, Par : Nina Kozlowski
      https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invit%C3%A9-afrique/20201212-sahara-occidental-la-politique-%C3%A9trang%C3%A8re-marocaine-n-a-jamais

      Ce 10 décembre, les États-Unis d’Amérique ont acté la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, tandis que le Maroc a annoncé la reprise de ses relations diplomatiques avec Israël. Deux décisions historiques concomitantes, qui laissent penser à un « deal » entre le Royaume et Donald Trump, au dépend des engagements marocains en faveur de la Palestine. Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères au Maroc, réfute cette idée, il est l’invité de Nina Kozlowski. (...)

    • Déclarations officielles de politique étrangère du 11 décembre 2020
      France-Diplomatie-Ministère des Affaires étrangères
      https://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/kiosque.php?fichier=bafr2020-12-11.html

      4 - Maroc-Israël

      Q - Avez-vous une réaction au rétablissement des relations entre le Maroc et Israël ? Ce rétablissement se produit avec l’annonce que les Etats-Unis reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Dans quelle mesure cette reconnaissance change la donne dans le conflit sur le Sahara occidental et le rôle des Etats-Unis ? Quelle est la position de la France ? Est-elle modifiée ?

      Deux points : Est-ce que l’annonce de la normalisation entre Royaume du Maroc et l’Etat d’Israël peut avoir un effet sur la politique de l’UE envers le dossier du Sahara occidental ? Et est-ce que ce rapprochement a bénéficié d’une quelconque intercession française ou de la part d’élus français franco-marocains ou franco-israéliens ?

      R - La France se félicite de l’annonce de la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, qui sont pour elle deux partenaires essentiels. Elle salue, dans ce cadre, le rappel par les autorités marocaines de leur soutien à la solution des deux Etats vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, comme de l’importance des négociations entre les parties pour parvenir à une paix durable. Avec ses partenaires, la France est déterminée à contribuer à une reprise du dialogue sur la base du droit international et des paramètres agréés.

      Le conflit au Sahara occidental n’a que trop duré et fait peser un risque permanent de tensions, comme nous l’avons vu récemment à Guerguerate. La France est attachée à la recherche d’une solution politique dans le cadre de la légalité internationale. Elle est, sur cette base, favorable à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Dans cette perspective, elle considère le plan d’autonomie marocain comme une base de discussions sérieuse et crédible./.

      #FranceDiplo

  • Morocco Extends Defensive Wall to Reinforce Guerguerat Border Crossing

    https://www.moroccoworldnews.com/2020/11/325880/morocco-extends-defensive-wall-to-reinforce-guerguerat-border-cros

    Rabat – Morocco’s Royal Armed Forces (FAR) have extended the country’s defensive wall to the Mauritanian border, Moroccan outlet Le360 reported, citing an anonymous government source. The Guerguerat crossing is now “completely secured,” according to a statement by the army’s General Staff.

    A tumultuous day that started at approximately 9 a.m. with the lifting of Polisario’s blockade on trade and civilian traffic between Morocco and Mauritania has ended with the extension of the region’s sand wall. Army officers extended the structure by 14 kilometers to protect the border crossing. Morocco’s Royal Armed Forces dispersed armed Polisario militiamen in the morning, in an operation that started with preparations at 6 a.m. and commenced in earnest at 8 a.m. After forces cleared the region of Polisario militants, the FAR’s men and women had the remainder of the day to extend the defensive wall, the statement implied.

    #sahara_occidental

  • Morocco Extends Defensive Wall to Reinforce Guerguerat Border Crossing

    The 14-kilometer structure aims to protect civilian traffic and cross-border trade.

    Morocco’s Royal Armed Forces (FAR) have extended the country’s defensive wall to the Mauritanian border, Moroccan outlet Le360 reported, citing an anonymous government source. The Guerguerat crossing is now “completely secured,” according to a statement by the army’s General Staff.

    A tumultuous day that started at approximately 9 a.m. with the lifting of Polisario’s blockade on trade and civilian traffic between Morocco and Mauritania has ended with the extension of the region’s sand wall. Army officers extended the structure by 14 kilometers to protect the border crossing. Morocco’s Royal Armed Forces dispersed armed Polisario militiamen in the morning, in an operation that started with preparations at 6 a.m. and commenced in earnest at 8 a.m. After forces cleared the region of Polisario militants, the FAR’s men and women had the remainder of the day to extend the defensive wall, the statement implied.

    On a day marred by misinformation and provocative claims by #Polisario leaders decrying war and an abandonment of the 1991 ceasefire, the wall can hopefully bring a calm to the region. The erection of a 2,700-kilometer wall across Morocco’s southern provinces brought an end to 20 years of fighting in 1991 by stopping raids from Algerian-backed militias.

    According to FAR’s statement, the security belt is located four kilometers from the border crossing and will allow civilian traffic and trade with Mauritania to continue unimpeded.

    Moroccan berm

    The new defensive structure is part of the “Moroccan berm” or Moroccan sand wall lined with landmines that separate Morocco’s southern provinces from the arid area Polisario occupies. Before the start of the construction of the wall in 1980, Algerian-backed Polisario militias made frequent raids using trucks and small arms deep into Moroccan territory.

    Morocco was able to stop these raids and bring both sides to the table for a ceasefire in 1991 after the wall blocked Polisario forces from entering Moroccan territory. Despite the controversial use of landmines and requiring a large force guarding the wall, the structure has helped support decades of peace in the region after years of fighting.

    With the extension of the wall to the Mauritanian border, any incursions on the vital border crossing would have to go through Mauritania. Mauritanian forces have mobilized in the region in recent days and the military presence of both neighboring countries hopes to restore calm after weeks of escalating tensions.

    https://www.moroccoworldnews.com/2020/11/325880/morocco-extends-defensive-wall-to-reinforce-guerguerat-border-cros

    #frontières #barrières_frontalières #Maroc #Sahara_occidental #sable #murs #mur_de_sable

  • Interior reactiva las expulsiones desde Canarias y deporta a 22 migrantes a Mauritania

    El Ministerio del Interior ha reactivado este miércoles las deportaciones de migrantes desde Canarias y ha expulsado a 22 las personas que estaban en el Centro de Internamiento de Extranjeros (CIE) de Barranco Seco hacia Mauritania. De ellas, 18 son de Senegal, dos de Gambia, uno de Guinea-Bissau y uno de Mauritania. En este momento, el CIE de Gran Canaria está vacío, y podrá albergar hasta a 42 personas a partir de hoy, ya que el juez de control, Arcadio Díaz-Tejera, en un auto estableció que este era el aforo máximo para evitar el hacinamiento y los posibles contagios en cadena, como sucedió en marzo. Entonces, el magistrado tuvo que ordenar el desalojo y el cierre, ya que trabajadores del centro contagiaron a los internos. Además, el cierre de fronteras decretado para frenar la expansión de la COVID-19 tampoco permitía las expulsiones. La reapertura se ordenó en septiembre, tras la visita del ministro Fernando Grande-Marlaska a Nouakchott.

    El ministro viajó en compañía de la comisaria europea Ylva Johansson para abordar la crisis migratoria que atraviesa el Archipiélago en la actualidad. Uno de los resultados de este encuentro fue la recuperación de las deportaciones hacia Mauritania, aprovechando el acuerdo bilateral que ambos países mantienen. Este documento recoge la expulsión a este país africano tanto de nacionales de este país como de países terceros que en su trayecto migratorio hayan partido del territorio mauritano.

    Aprovechando este epígrafe del convenio, España expulsó a finales de 2019 y comienzos de 2020 incluso a malienses. Algunos de ellos habían solicitado protección internacional ante el conflicto armado que atraviesa su país. Según Acnur, ninguna persona procedente de las regiones afectadas por esta guerra debería ser devuelta de manera forzosa, puesto que el resto del país no debe ser considerado como una alternativa adecuada al asilo hasta el momento en que la situación de seguridad, el estado de derecho y los derechos humanos hayan mejorado significativamente. Así, Acnur insta a los Estados a proporcionar acceso al territorio y a los procedimientos de asilo a las personas que huyen del conflicto en Malí.

    Grande-Marlaska y Johansson también visitaron este fin de semana Canarias, incluido el saturado muelle de Arguineguín que alberga hasta el momento a más de 2.000 personas. El viaje fue criticado por Podemos Canarias, que lo tildó de «hipócrita y decepcionante» por haberse limitado a «poco más que a hacerse una foto y unas declaraciones que son las mismas que se repiten desde hace meses».

    El ministro evidenció en su visita que su apuesta para controlar los flujos migratorios era reforzar la vigilancia y cooperar con los países de origen, poniendo el foco en la lucha contra las mafias de tráfico de personas. Marlaska aseguró que España reforzó tanto a sus Fuerzas y Cuerpos de Seguridad del Estado como a las autoridades de Mauritania. «Un avión de la Guardia Civil ha sido enviado a Nouakchott para realizar labores de prevención y facilitar los rescates en origen y así evitar más muertes»

    Como parte de la estrategia de su departamento, ha solicitado apoyo al Frontex, que ha enviado a siete agentes a Gran Canaria para identificar migrantes y «controlar la inmigración irregular». Con este fin, el ministro ha visitado Argelia, Túnez y Mauritania, y se desplazará a Marruecos el próximo 20 de noviembre. Esta estrategia ya fue empleada en 2006 con fines disuasorios hacia las personas que pretendían partir en cayucos o pateras hacia Canarias. El operativo HERA consistió en el despliegue de personal especializado en la zona, medios marítimos y aéreos que patrullaban el litoral africano, además de sistemas de satélite para controlar el Atlántico. Este equipo no lo aportó Frontex, sino los países miembros de la UE y la agencia reembolsa los costes del despliegue, tantos de los guardias de fronteras como del transporte, combustible y mantenimiento del equipo. La Agencia europea invirtió 3,2 millones de euros de los cuatro que costó la operación en el Atlántico.

    El objetivo se cumplió, ya que de las 31.678 personas que sobrevivieron a la ruta migratoria canaria ese año, se pasó a 12.478 en 2007, 9.181 en 2008, 2.246 en 2009 y a 196 en 2010.

    https://www.eldiario.es/canariasahora/migraciones/interior-reactiva-expulsiones-canarias-deporta-22-migrantes-mauritania_1_63

    –-> 22 personnes expulsées des Canaries vers la Mauritanie. Une personne mauritanienne parmi elles, les autres viennent du Sénégal, de Gambie et de Guinée Bissau. Selon l’article, la reprise des expulsions a été décidée en septembre après la visite du ministre de l’intérieur.

    –—

    A mettre en lien avec la « réactivation des routes migratoires à travers la #Méditerranée_occidentale » :
    https://seenthis.net/messages/885310

    #Canaries #îles_Canaries #Mauritanie #expulsions #asile #migrations #réfugiés #Espagne #evelop #externalisation

    ping @_kg_ @rhoumour @isskein @karine4

    • Marruecos aumenta las deportaciones de migrantes desde el Sáhara Occidental, punto de partida clave hacia Canarias

      Hablamos con varios de los migrantes deportados por Marruecos en los últimos meses tras un pausa durante el confinamiento.

      Aminata Camara, de 25 años, es una de las 86 personas migrantes guineanas expulsadas por Marruecos el pasado 28 de septiembre desde la ciudad de Dajla. El reino marroquí retomó entonces las deportaciones de migrantes desde el Sáhara Occidental, punto de partida clave de pateras hacia Canarias. «Nos llevaron al aeropuerto, no nos tomaron las huellas, no nos pidieron nada ni los datos. Nos dieron los billetes del vuelo, sin equipaje», contaba la mujer guineana a elDiario.es mientras acababa de embarcar en el avión.

      De fondo se escuchaba el revuelo, los gritos de un grupo de mujeres, mientras ella se atropellaba al denunciar nerviosa que los militares la habían metido en un avión en Dhkala junto a otros 80 compatriotas (28 mujeres), y que los expulsaban a su país. «Los militares que nos acompañaron en el viaje nos abandonaron en el avión. Un bus nos llevó a la parte nacional del aeropuerto de Conakri y nos dejaron allí sin más, a pesar del coronavirus. Tuvimos que coger taxis para llegar a nuestras casas», denunciaba ya en su país.

      Desde entonces, han salido al menos tres aviones más con personas migrantes desde Dajla a Guinea Conakry, Senegal y Mali. El último vuelo de deportación se organizó el pasado 11 de noviembre, con alrededor de un centenar de personas que la Marina Real marroquí había interceptado en la costa atlántica intentando salir hacia las Islas Canarias. Los metieron en dos autocares en la ciudad saharaui para enviarlos en avión a Dakar. Allí, fuentes del aeropuerto, corroboran a este medio que el miércoles llegó un grupo de senegaleses.

      En el momento en que se ejecutaba la expulsión de los ciudadanos malienses el pasado 2 de octubre, elDiario.es contactó telefónicamente con Traore, el presidente de la comunidad maliense en Marruecos. «Hemos sido detenidos ilegalmente, nos cogieron en las casas y nos encerraron tres semanas en un centro de detención en El Aaiún. Hoy nos llevan al aeropuerto de Dajla para deportarnos a Mali. Somos algo más de 80 personas. Y las autoridades malienses han firmado una deportación voluntaria, mientras que nos están forzado a dejar el país sin ningún papel».

      Desde Dajla, François, que se salvó de la expulsión, asegura a este medio: «A los subsaharianos nos cogen diciendo que tenemos el coronavirus para meternos en cuarentena. Los test de PCR en los trabajos son obligatorias para los subsaharianos. Y a 115 senegaleses, 95 guineanos y 80 malienses los deportaron a sus países».

      Entre los expulsados había migrantes que residían desde hace tiempo en El Aaiún y Dajla, ciudades saharauis desde donde se registran la mayoría de las salidas en embarcaciones a Canarias, la ruta migratoria más transitada actualmente en España. Hasta el 15 de noviembre, llegaron 16.760 personas en 553 embarcaciones, según los datos del Ministerio del Interior. En plena crisis migratoria en las islas, Marlaska viaja este viernes a Marruecos con el objetivo de reforzar la cooperación en materia fronteriza y evitar la salida de pateras hacia las islas.

      Por su parte, una fuente oficial de migración desde Rabat confirma a elDiario.es los cuatro aviones de expulsión, pero con 120 personas de Mali, entre los que se encontraban cinco guineanos; 28 mujeres deportadas a Guinea Conakry y 144 senegaleses rescatados en el mar. A los que hay añadir los últimos 100 enviados a Senegal la semana pasada. «Algunos son migrantes expulsados inicialmente de Tánger, Nador, Rabat, Casablanca y Alhucemas hacia la frontera de Marruecos con Argelia en Tiouli, región de Jerada, a unos 60 kilómetros de Oujda», precisa la misma fuente. Las devoluciones se hicieron con tres de los cuatro países –el otro es Costa de Marfil– con los que Marruecos estableció un acuerdo para acceder al país sin visado.
      «Había un bebé de tres meses con nosotros»

      Aminara pasó tres semanas encerrada junto al resto de personas de origen subsahariano antes de ser expulsadas desde el Sáhara Occidental. «Había un bebé de tres meses con nosotros, otro de dos meses con su madre, dos niños de 5 y 8, una niña de 9 años», recuerda ya desde una localidad cercana a Boffa, en la región de Boké (Guinea Conakry).

      «La Gendarmería vino a la casa por la noche. Estábamos dormidos. Llamaron a la puerta y nos pidieron que abriésemos, cuando lo hicimos, nos hicieron salir y montar en los vehículos, nos llevaron a prisión y nos encerraron tres semanas.
      »¿Qué hemos hecho?", preguntaron. «Nada, tenéis que salir» respondieron los militares.

      Después la encerraron tres semanas en un centro de detención improvisado. «Nos maltrataron, nos trataban como esclavos. Pegaron a una amiga allí, y le rompieron el pie. Cuando alguien caía enfermo, lo abandonaban fuera, y nadie te miraba, ni siquiera te llevaban al hospital. Solo comíamos pan y sardinas, ni agua nos daban. Enfermó mucha gente, yo misma me puse mala. Fue un calvario», enumera apresuradamente por teléfono.

      Durante el encierro les hicieron dos veces los test PCR para detectar el coronavirus. Y después de que las autoridades firmasen junto a los representantes de los consulados su expulsión, los metieron en aviones a sus países de origen. «Nos maltrataron, nos encerraron, nos pegaron, nos hicieron todo lo malo, lo prometo», dice en un susurro.
      «Han violado nuestros derechos y queremos verdaderamente justicia»

      Precisamente, la Asociación Marroquí de Derechos Humanos (AMDH) de Nador ha denunciado detenciones forzosas desde que comenzó el confinamiento en el mes de marzo. «Estas condiciones inhumanas de confinamiento son una práctica voluntaria de las autoridades marroquíes para instar a los migrantes secuestrados a que revelen sus datos personales para posteriormente identificarlos y deportarlos contra su voluntad», mantiene la AMDH.

      Finalmente, Amina está en Guinea: «No es fácil. No tengo apoyo ni nadie que me pueda ayudar. Cuando llegamos, contactamos con Naciones Unidas. Nos dijeron que nos iban ayudar, pero después no nos han llamado, también nos ha abandonado. Nadie nos ha escuchado».

      Esta joven viajó a Marruecos para mejorar el nivel de vida. En su país, creció en la calle después de perder a sus padres. Habló con un amigo magrebí y emprendió la ruta de Argelia, pasando por Mali y entrando finalmente a Marruecos. El objetivo era trabajar, «jamás osé a cruzar a España. Lo encuentro muy peligroso. Cada día muere gente en el agua. Nunca intenté eso», confiesa.

      «Los dos años en Marruecos no había nada que hacer. Tampoco fue fácil», rememora desde Guinea. Compartía una habitación con ocho personas y trabajaba en una empresa de pescado en Dkhala, pero «los militares me pegaron y perdí mi bebé. Tuve un aborto». Tras esta desgracia, se trasladó a una residencia particular en El Aaiún «donde trabajaba día y noche por 150 euros al mes, que me llegaba para pagar el alojamiento y la comida».
      AMDH denuncia las «deportaciones forzosas» que el gobierno disfraza de «voluntarias»

      El gobierno disfraza estos vuelos con datos de «retorno voluntario» porque los están gestionando al margen de los organismos internacionales. La AMDH de Nador denunció en las redes sociales: «La deportación forzosa de migrantes subsaharianos por las autoridades marroquíes continúa desde Dajla».

      «Desalojos inhumanos que no podían hacerse sin la complicidad de las embajadas en Rabat y sin el dinero de la Unión Europea (UE)», apunta la AMDH. Incide además en sus publicaciones en Facebook en que «son expulsados con la complicidad de su embajada y con el dinero de la UE y la Organización Internacional de Migraciones (OIM)».
      «Retornos a la fuerza, y no voluntarios»

      Desde el organismo confirman que se trataba de «retornos a la fuerza, y no voluntarios». Las ONG denuncian «corrupción» porque los cónsules firmaron un retorno voluntario con Marruecos basándose en acuerdos entre los países que además se han instalado recientemente en el Sáhara Occidental, como es el caso de Guinea Conakry, Senegal y Mali.

      Moussa Coulibaly (31 años) habla con elDiario.es desde Mali. Llevaba cuatros años y medio en Marruecos, pero el 2 de octubre por la tarde fue deportado, junto a otras 83 personas malienses. «Fue el consulado el que firmó que nos trajeran al país. Nuestros gobiernos son malos. Realmente sufrimos. Las autoridades han deportado a la mayoría», delata.

      Marruecos ha retomado las deportaciones tras el confinamiento. «Desde principios de julio hasta septiembre de 2020, alrededor de 157 personas han sido expulsadas de Marruecos entre las que había 9 mujeres, 11 menores y 7 personas heridas», detallaban desde Rabat a principios de octubre.

      La AMDH ya denunció en su informe de 2019, que cerca de 600 migrantes habían sido expulsados en autocares desde un centro de internamiento de Nador al aeropuerto de Casablanca en 35 operaciones de deportación durante el año. Entonces ya desveló que los seis países que cooperan con Marruecos para deportar a sus nacionales son Camerún, Costa de Marfil, Guinea, Senegal, Mali y Burkina Faso.

      Precisamente la Organización Democrática del Trabajo (ODT) acusa al gobierno magrebí de descuidar a las personas migrantes desde que apareció la Covid–19. Denuncia en un comunicado que «el sufrimiento de los migrantes africanos en Marruecos solo se ha intensificado y exacerbado durante el período de la pandemia».

      https://www.eldiario.es/desalambre/marruecos-aumenta-deportaciones-migrantes-subsaharianos-dajla-principales-p

      #Sahara_occidental #Maroc #Dajla #Dhkala #Sénégal #Mali #Guinée-Conakry #Guinée

  • La pandémie a réactivé la route des migrants vers les îles Canaries

    La semaine dernière, 27 migrants sont décédés en mer au large des îles Canaries. Cette route depuis l’Afrique est à nouveau largement utilisée par les passeurs depuis la pandémie, alors qu’en #Méditerranée de nombreux Tunisiens tentent désormais de gagner l’Italie.

    « Cette route vers les Canaries, utilisée en 2005-2006, n’avait plus été utilisée pendant de nombreuses années et a été réactivée », explique l’envoyé spécial pour la situation en Méditerranée centrale du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) vendredi dans a Matinale. « Depuis le début de l’année, on voit six fois plus de départs des côtes marocaines, du #Sahara_occidental, de la #Mauritanie, du #Sénégal et de la #Gambie vers les Canaries », précise Vincent Cochetel.

    Des frontières fermées mais poreuses

    Plus de 40 pays africains ont pourtant fermé leurs frontières pour cause de pandémie. Mais « ce n’est pas des frontières toujours très faciles à contrôler », souligne ce responsable au HCR. « Il s’agit de déserts, de lieux très peu habités, et les trafiquants multiplient les offres pour essayer d’amener un maximum de clients vers les pays d’Afrique du Nord ».

    Et avec ce déplacement géographique partiel des traversées par la mer, l’Espagne se retrouve directement touchée. « L’Espagne a toujours été un pays d’arrivées, mais principalement pour de jeunes Marocains », rappelle Vincent Cochetel. « Aujourd’hui, on voit une baisse des départs du Maroc directement vers la Péninsule ibérique. L’augmentation des départs se fait surtout vers les îles Canaries ».

    La désillusion des Tunisiens

    Et si les traversées diminuent depuis les côtes marocaines, c’est désormais la Tunisie qui est devenue le premier pays de départ - principalement vers l’Italie. « En termes de chiffres, cela reste gérable », assure l’envoyé spécial pour la situation en Méditerranée centrale. « On parle de 10’000 personnes, dont 34% ont été sauvées ou interceptées par les garde-côtes tunisiens et ramenées sur les côtes tunisiennes. Mais c’est une augmentation très forte, qui touche les populations pauvres du sud de la Tunisie principalement ».

    Cette forte progression des Tunisiens voulant rejoindre l’Europe s’explique notamment par le #désespoir et les #désillusions. « Beaucoup de gens attendaient des changements politiques en Tunisie qui ne sont pas encore intervenus », explique #Vincent_Cochetel. C’est l’effet aussi de la pandémie et des mesures restrictives imposées sur le plan de la fermeture des frontières avec la Libye. « Les gens ne voient pas d’autre #espoir que dans leur #mobilité_personnelle. Et bien entendu les passeurs jouent là-dessus et vendent leurs projets de mort facilement ».

    https://www.rts.ch/info/monde/11531202-la-pandemie-a-reactive-la-route-des-migrants-vers-les-iles-canaries.htm

    #Canaries #routes_migratoires #parcours_migratoires #asile #migrations #réfugiés #îles_Canaries #tunisiens #migrants_tunisiens #réfugiés_tunisiens

    ping @_kg_

  • #Coronavirus : au #Maroc, des dizaines de migrants sub-sahariens arrêtés et confinés de force

    Alors que le nombre de contaminations au Covid-19 continue d’augmenter au Maroc, de nombreux migrants affirment être arrêtés et mis en #quarantaine dans des conditions pénibles, le temps de subir des tests de #dépistage. ONG et défenseurs des droits des migrants dénoncent des pratiques discriminatoires.

    Une cinquantaine de migrants sub-sahariens ont été arrêtés dimanche 21 juin, chez eux, sur leur lieu de travail et parfois dans la rue par la police marocaine qui les a conduits dans une école de la ville de #Laâyoune, dans la région du #Sahara_occidental. Pendant sept jours, ils ont été entassés dans des salles de classe, sans accès à l’eau courante ou à des vêtements propres, sans possibilité de sortir ou de s’alimenter correctement. Tous ont subi des tests de dépistage au coronavirus avant d’être relâchés dans la soirée, dimanche 28 juin. Ceux testés positifs au Covid-19 ont été mis en quarantaine dans un #hôtel où ils reçoivent notamment un traitement à la #chloroquine.

    « On est libres mais sous le choc », confie à InfoMigrants Mohamed*, un jeune Ivoirien qui travaille au Maroc depuis trois ans. « J’étais chez moi le jour où la police nous a emmenés. Je suis sorti car j’entendais des cris dehors. Mes voisins refusaient de se laisser embarquer. Lorsque les policiers m’ont vu, ils m’ont aussi demandé de les suivre pour faire le test du coronavirus. Je ne portais qu’un short sur moi. J’ai voulu aller chercher des vêtements et mon téléphone, ils m’ont dit que ce n’était pas la peine, qu’il y en avait juste pour 4 heures. »

    Mohamed était loin de se douter qu’il allait passer une semaine en enfer. Cinq heures après son arrivée à l’école de Laâyoune, une équipe médicale s’est présentée pour lui faire passer un premier dépistage. « On était plus de 50. Personne ne pouvait sortir tant qu’on n’avait pas les résultats. Trois jours plus tard, on a appris que 11 personnes étaient positives. Elles ont été mises à l’écart dans un hôtel où ils leur donnent des médicaments. »

    « Les Africains sub-sahariens sont traités différemment »

    Ayant été au contact des 11 malades, le reste du groupe a subi un second test vendredi, tout en étant maintenu dans des conditions de vie déplorables et sans aucune visibilité sur leur date de sortie. « On a été traités comme des animaux. Tout était très sale, on dormait par terre sur des petits matelas. Il n’y avait pas d’eau dans les toilettes. On nous donnait deux morceaux de pain par jour, du riz et parfois une sardine ou du lait concentré », raconte à InfoMigrants Amadou*, un Guinéen de 20 ans, lui aussi retenu dans l’école de Laâyoune. La police est venue le chercher sur son lieu de travail, un salon de coiffure afro où il exerce depuis un an. « Ils ne regardent même pas ceux qu’ils arrêtent, tout ce qui compte c’est qu’on ait la peau noire », lâche le jeune Guinéen, criant à la discrimination.

    Un sentiment que partage Cynthia Magallanes-Gonzales, une sociologue américaine, docteure en migrations de l’Université du Michigan, qui travaille au Maroc depuis quatre ans. « Ces personnes ont été clairement arrêtées à cause de leur #couleur_de_peau puis placées dans des lieux qui s’apparentent à des #centres_de_rétention puisqu’il y a une #surveillance_policière permanente et interdiction d’en sortir », commente-t-elle pour InfoMigrants, ajoutant que plusieurs migrants sur place lui avaient confié souffrir de fortes angoisses.

    https://twitter.com/drchismosa/status/1276143702084407298?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E12

    « Les Marocains aussi se font dépister, mais pas dans les mêmes conditions, évidemment. D’autres personnes originaires de pays occidentaux ne seraient pas non plus retenues de la sorte. Les Africains sub-sahariens ont un traitement différent », poursuit la sociologue.

    Selon l’Association marocaine des droits humains (AMDH), cette pratique « d’arrestations et d’enfermement illégal des migrants » s’observe « partout au Maroc, y compris dans le nord à #Nador et #Tétouan » près de l’enclave espagnole de Ceuta, « mais aussi à #Tanger », au niveau du détroit de Gibraltar qui sépare le Maroc de l’Espagne de seulement quelques dizaines de kilomètres. Ces vagues d’arrestations ont débuté à la mi-mars, affirme l’association, interrogée par InfoMigrants.

    Des tests de dépistage falsifiés ?

    Mais ces dernières semaines, ce sont surtout les villes de la côte atlantique sud du Maroc, face à l’archipel espagnol des #Canaries, qui sont dans le viseur des autorités. L’AMDH a indiqué à InfoMigrants que 32 hommes, cinq femmes et leurs enfants étaient actuellement toujours enfermés dans un centre d’accueil à #Tarfaya, à une centaine de kilomètres au nord de Laâyoune, dans des conditions toutefois quelque peu « meilleures par rapport aux autres centres d’#enfermement ». Testés positifs au coronavirus, ils doivent être « libérés après avoir achevé leur traitement à la chloroquine dans trois jours ».

    Un peu plus au nord, à #Tan-Tan, la situation est plus tendue. L’AMDH a recensé un groupe de 33 migrants dont « 20 femmes et 3 bébés » placés en quarantaine dans l’#hôtel_Hagounia depuis sept jours « sans qu’ils n’aient subi un seul dépistage au Covid jusqu’à présent ».

    La côte atlantique sud du Maroc est devenue ces derniers mois une vraie plaque tournante de la migration tandis que la route dite de la « Méditerranée centrale », via la Libye, apparaît de moins en moins praticable et particulièrement dangereuse. « Beaucoup de migrants partent de Laâyoune pour rejoindre les Canaries juste en face. Sauf que récemment, les autorités espagnoles de l’archipel ont annoncé avoir secouru 30 migrants en provenance de Laâyoune, porteurs du coronavirus. Il n’y avait eu qu’une petite dizaine de cas dans la ville jusqu’à présent alors les gens et les médias locaux ont commencé à faire le raccourci entre migrants et Covid », explique Cynthia Magallanes-Gonzales. La découverte d’un foyer épidémique dans une usine de poissons qui emploie principalement des étrangers a achevé de cristalliser les inquiétudes autour des migrants sub-sahariens de Laâyoune.

    Même chose à Tarfaya où un #cluster a été identifié, le 21 juin, dans un centre d’hébergement pour migrants : le ministère de la Santé a annoncé 37 nouveaux cas en 24 heures, alors que la zone ne dénombrait jusqu’à présent que sept personnes contaminées.

    « Les autorités cherchent à rassurer la population marocaine en mettant tout sur notre dos, c’est injuste », s’insurge Mohamed, l’Ivoirien. « Ils font passer les migrants pour malades, mais c’est faux. Les résultats des tests sont falsifiés : ils barrent la mention ’négatif’ et écrivent ’positif’ à côté au stylo », accuse le jeune homme qui a transmis plusieurs photos à InfoMigrants pour étayer ses propos. Un porte-parole du ministère de la Santé basé à Laâyoune affirme, sur les réseaux sociaux, suivre la situation de très près et assure qu’il ne s’agit que d’une « erreur d’impression » qui a été corrigée à la main.

    Des arguments qui ne passent pas auprès de Mohamed, Amadou et les autres, convaincus d’être des bouc-émissaires. « On a été relâchés sans aucun papier attestant qu’on avait fait le dépistage. J’ai peur d’être de nouveau arrêté à tout moment, alors je me cache et je limite mes déplacements », conclut Mohamed, désabusé.

    *Prénom modifié par souci d’anonymat

    https://www.infomigrants.net/fr/post/25682/coronavirus-au-maroc-des-dizaines-de-migrants-sub-sahariens-arretes-et

    #migrations #asile #réfugiés #covid-19 #discriminations

    signalé ici aussi :
    https://seenthis.net/messages/863827

    • Marruecos encierra a migrantes en centros del Sáhara, a base de pan y leche, tras acusarlos de propagar el virus

      La Asociación Marroquí de Derechos Humanos (AMDH) y la entidad saharaui Equipe Media alertan del arresto de decenas de migrantes subsaharianos en El Aaiún y Tarfaya después de ser señalados por las autoridades marroquíes como los culpables del brote de coronavirus en la región.

      «Nos han encerrado a todos los black [negros]. Dicen que todos los black están infectados con corona. Yo no tengo coronavirus. No sabemos qué nos van a hacer», se escucha a una mujer subsahariana en un vídeo que graba desde una furgoneta junto a otras ocho mujeres antes de que un hombre enfundado en un traje de protección anti-covid abra la puerta para hacer subir a otra joven.

      «Ayudadme. Voy a morir aquí. Los militares nos tienen encerrados y nos obligan a tomar comprimidos contra el coronavirus. Yo no tengo el corona. Ayudadme, por favor», lamenta otra mujer en un segundo vídeo en el que aparece con su hijo pequeño sobre su regazo.

      Estos dos testimonios no son casos aislados, sino que representan la realidad de la población negra en el Sáhara Occidental ocupado por Marruecos que, desde mediados de este mes de junio, es detenida por la gendarmería en las calles o en sus propios domicilios para ser trasladados a centros de internamiento bajo la excusa de someterlos a pruebas de coronavirus, según señalan numerosas ONG.

      El foco más grave de COVID-19 en Marruecos aparece en dos empresas españolas. EFE/EPA/JALAL MORCHIDI

      La Asociación Marroquí de Derechos Humanos (AMDH) denuncia que desde hace cerca de dos semanas las fuerzas de seguridad marroquíes están deteniendo a la población subsahariana en El Aaiún y sus alrededores tras conocerse 33 casos positivos de covid-19 entre los 70 migrantes que llegaron en dos pateras a la isla canaria de Fuerteventura, así como los 37 que fueron rescatados en la playa de Tarfaya, a 90 kilómetros de la capital del Sáhara Occidental.

      Durante meses, esta región ha estado libre de covid-19, pero en las últimas semanas los casos se han disparado. Las cifras varían cada día, pero la última actualización de la organización saharaui Equipe Media señala 168 casos positivos este pasado jueves en «epicentros industriales de fábricas de envasado y conservas de sardina en el puerto de El Aaiún». En declaraciones a este diario señalan que «se trata de 24 inmigrantes subsaharianos y 144 marroquíes».

      Por su parte, las autoridades marroquíes no han detallado datos sobre los focos donde se concentran estos casos. El Ministerio marroquí de Sanidad se limitó a reconocer este jueves 37 casos positivos en la región de El Aaiún-Saguía El Hamra y no ofreció más explicaciones.

      Contagios para justificar detenciones

      Desde la AMDH señalan a Público que «la infección por coronavirus es, ante todo, una oportunidad para detener a los subsaharianos». «Les vale con que solo uno haya dado positivo para mantenerlos a todos en los centros de internamiento antes de enviarlos de regreso a las fronteras más cercanas, como Mauritania», detallan desde esta ONG, que añade: «Algunos pueden estar enfermos, pero otros estarán contaminados por haber sido encerrados con ellos».

      Por otro lado, desde esta entidad dicen desconocer qué tipo de medicación pueden estar recibiendo estas personas. El gobierno de Marruecos construyó a principios de marzo, al declararse la pandemia de coronavirus, hasta tres centros de internamiento: uno en El Aaiún, otro en Tarfaya y un tercero entre ambas, en la localidad de Tah, con el fin de confinar a los migrantes irregulares cuyo objetivo era alcanzar las islas Canarias durante la fase de confinamiento domiciliario.

      Sin embargo, AMDH afirma que tras haber superado esa fase, no solo siguen sin liberar a quienes ya estaban encerrados, sino que han comenzado a retener a todos los subsaharianos bajo sospecha de ser portadores de la enfermedad.

      La socióloga e investigadora de flujos migratorios africanos Cynthia González considera que estas detenciones son claramente racistas: «Cuando a un miembro de un grupo racializado le pasa algo, se la culpa a todo el grupo. Si un migrante negro tiene coronavirus, van a hacer redadas en todos lo barrios de migrantes negros, mientras que si un europeo blanco tiene coronavirus, no lo harán».

      Equipe Media se muestra crítico con estas circunstancias: «Los marroquíes acusan a los subsaharianos de haber llevado el virus cuando en realidad son los marroquíes los que están entrando en El Aaiún por oleadas desde abril, procedentes de lugares de Marruecos que son focos del virus».

      A ello añaden que los subsaharianos «llevan tiempo trabajando en las conserveras y en el puerto en condiciones muy duras e insalubres a cambio de poco dinero o comida».

      Condiciones deplorables y negativos convertidos en positivo

      Tarek (nombre ficticio) está encerrado en una escuela de El Aaiún que se ha convertido un centro de internamiento improvisado para más de una veintena de personas. "Estamos en colchones tirados en el suelo. Me hicieron la prueba de coronavirus el domingo, di negativo, pero sigo bloqueado porque 11 compañeros sí dieron positivo. Los que estamos sanos tememos enfermar”, cuenta en diferentes mensajes de WhatsApp este joven de Costa de Marfil que trabajaba en el puerto. «Acaban de llegar para hacernos otra prueba y aseguran que en 24 o 48 horas, tras conocer los resultados, nos dejarán marchar», quiere creer. Según denuncian varios de los entrevistados, las instalaciones carecen de duchas y no pueden lavarse.

      El relato de Amadou, quien también prefiere utilizar un nombre ficticio, coincide en gran medida con el de Tarek. «La Policía marroquí me vino a buscar a casa el domingo. Me dijeron que les siguiera, que solo me iban a hacer la prueba de coronavirus y podría regresar a casa. Me llevaron junto a otros negros a una escuela de El Aaiún y a día de hoy todavía sigo esperando que me dejen salir», relata.

      Además, Amadou alerta: «Nos dijeron que 11 personas estaban enfermas de covid-19. Miramos el informe y ponía negativo, pero lo tacharon y escribieron a mano positivo».

      La AMDH confirma este hecho y publica en sus redes sociales la imagen de uno de los informes médicos alterados cuyo resultado negativo de coronavirus pasó a ser positivo. A todas estas irregularidades, Equipe Media añade el trato vejatorio y discriminatorio que estas personas padecen en estos centros. De hecho, tanto Tarek como Amadou corroboran que los responsables del centro en el que permanecen encerrados llevan una semana sirviéndoles únicamente pan y leche.

      Prueba de ello es la concentración que tuvo lugar este pasado jueves en la puerta del centro en el que los retenidos lanzaron al pie de los gendarmes y paramilitares marroquíes barras de pan y cartones de leche que acumularon durante la semana. «No podemos vivir con esta dieta tan pobre», critica Amadou.

      https://www.publico.es/sociedad/marruecos-coronavirus-marruecos-encierra-migrantes-centros-sahara-base-pan-l

  • Sahara occidental et « accord du siècle » : le Maroc à l’heure de choix décisifs
    Abdellah El Hattach | Mercredi 4 décembre 2019 | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/opinion/sahara-occidental-et-accord-du-siecle-le-maroc-lheure-de-choix-decisi

    (...) Ce n’est ni un hasard ni une coïncidence si l’annonce du secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, de sa visite au Maroc, est intervenue quelques heures après l’entretien téléphonique entre le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et son homologue russe, Serguei Lavrov.

    Le chef de la diplomatie russe, qui a clairement indiqué que son pays cherchait à trouver une solution à la question du Sahara occidental, a invité Bourita à se rendre à Moscou durant le mois de décembre en vue d’approfondir le partenariat stratégique qui lie le Maroc et la Russie.

    Sauf que le Maroc est également lié par un partenariat du même type avec les États-Unis dont le chef de la diplomatie est arrivé pour une visite ce mercredi 4, afin de raffermir les relations solides entre le Maroc et les États-Unis. Quand Moscou et Washington sont en course ou en concurrence sur un même dossier ou un même périmètre géographique, ce n’est jamais bon signe, il faut toujours s’attendre à des dommages collatéraux.

    Si par son partenariat avec le Maroc, la Russie cherche, notamment, à étendre son influence géopolitique sur cette région stratégique de la Méditerranée occidentale, Washington en revanche dispose déjà d’un pied-à-terre dans cette région –grâce à sa VIe flotte et à l’AFRICOM (commandement des États-Unis pour l’Afrique –, et cherche plutôt à recruter de nouveaux amis en faveur de son allié israélien et commercialiser son fameux « accord du siècle ».

    Profil bas face aux agressions contre Gaza

    Mais on est là dans l’ordre du chantage pur et simple : une flexibilité des États-Unis dans le dossier du Sahara occidental contre une normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Non seulement cette approche est inadmissible pour le Maroc mais elle est contreproductive.

    Le Maroc, dont le roi est président du Comité Al-Qods, a longtemps facilité les contacts pour la paix entre Palestiniens et Israéliens mais uniquement dans le cadre de la légalité internationale et du droit immuable des Palestiniens à disposer de leur État.

    Il est vrai aussi que le Maroc a fait profil bas lors des dernières agressions israéliennes contre la bande de Gaza et aucun communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères n’a été publié dans ce sens.

    Par ailleurs, lors du dernier conseil ministériel de la Ligue arabe qui s’est tenu au Caire, le Maroc n’y était représenté « que » par un ambassadeur. (...)

    #IsraelMaroc

    • Les raisons secrètes de la visite de Mike Pompeo au Maroc
      Aziz Chahir | Mercredi 4 décembre 2019
      https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/les-raisons-secretes-de-la-visite-de-mike-pompeo-au-maroc

      (...) Le Maroc est un partenaire privilégié des États-Unis dans la promotion de la tolérance et le « vivre ensemble ». Le royaume accueille la plus importante communauté juive dans le monde arabo-musulman (près de 3 000 personnes).

      Le Maroc est un « ami d’Israël » comme se plaisait à le répéter Hassan II qui reçut le Premier ministre israélien, Shimon Perez, en 1986, et choisit de nommer deux Marocains d’origine juive pour occuper respectivement la fonction de ministre et le poste de conseiller royal.

      En 2019, Trump a chargé son gendre et haut conseiller, Jared Kushner, de se rendre au Maroc pour rencontrer le roi et convaincre les juifs d’origine marocaine de soutenir l’« accord du siècle ». Malgré des réticences officielles, le Maroc a été représenté à la conférence de Bahreïn, qui s’est tenue en juin.

      Donald Trump sait pertinemment qu’il aura besoin de la monarchie marocaine pour vendre son « projet de paix » avec les Palestiniens.

      Après le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, en 2018, le président américain se souviendra longtemps de la manœuvre de Mohammed VI, président du Comité Al-Qods, qui est parvenu, en 2019, à rallier le roi Abdallah de Jordanie, tuteur des lieux saints de Jérusalem, avant d’accueillir le pape au Maroc.

      Un leadership religieux sunnite (islamo-chrétien) pourrait influer sur la gestion du conflit israélo-palestinien. Le rapprochement de l’administration Trump avec le Maroc vient donc à point nommé alors que le processus de paix est dans l’impasse. (...)

  • Sous la pression, l’Institut du monde arabe déprogramme une chanteuse sahraouie - RFI
    http://www.rfi.fr/afrique/20190304-chanteuse-sahraouie-deprogrammee-institut-monde-arabe-aziza-brahim-maro

    Selon une source bien informée, tout est parti d’un article paru le 29 janvier dernier sur un site marocain réputé proche du palais, le 360. Il s’émouvait de la programmation à l’Institut du monde arabe (IMA) d’#Aziza_Brahim, la qualifiant d’activiste du Front Polisario.

    Dans la foulée, l’ambassade du Maroc à Paris appelle l’Institut pour demander des explications. L’IMA se justifie en expliquant que la chanteuse a toute sa place dans le cadre du festival Les Arabofolies, qui a pour thématiques les femmes et les résistances. Des explications qui ne convainquent pas les diplomates marocains en poste à Paris.

    Ces derniers font alors pression sur les mécènes marocains qui financent régulièrement les projets de l’Institut, et qui finissent par menacer l’IMA de se désengager si le concert prévu initialement le 10 mars était maintenu.

    Son président, Jack Lang, tente bien d’intervenir, en expliquant que la chanteuse n’est nullement une activiste du #Polisario mais seulement une artiste qui chante l’histoire de son peuple. Rien n’y fait : le président de l’institution cède finalement sous la pression. Résultat, le 7 février, l’Institut annonce que « pour une raison indépendante de la volonté de l’artiste », le concert est annulé.

    Aziza Brahim - Lagi
    https://www.youtube.com/watch?v=kG4OX8uQpI0

    #musique #chanson #pression #diplomatie #Maroc #Sahara_occidental

    • #notre_ami_le_roi

      https://www.humanite.fr/editorial-notre-ami-le-roi-638595

      Éditorial. Notre ami le roi
      Vendredi, 7 Juillet, 2017
      Maurice Ulrich

      Une trentaine d’années après un livre de Gilles Perrault qui fit date, Notre ami le roi, révélant les sinistres réalités du pouvoir d’Hassan II au Maroc, le roi Mohammed VI est toujours « notre ami ». La visite à sa majesté d’Emmanuel Macron, il y a trois semaines, en témoigne. Il eut l’honneur selon le mot d’un diplomate de dîner en famille dans sa résidence privée. Le président de la République s’est dit « touché par cette marque d’amitié ». On ne sait pas si l’ampleur du mouvement social qui soulève le Maroc depuis plusieurs mois fut évoquée au dessert. D’ailleurs, soulignait ironiquement (on l’espère) le Figaro au lendemain de cette visite, « Emmanuel Macron n’en aura eu qu’un écho très lointain, puisque son séjour au Maroc s’est concentré sur la rencontre avec Mohammed VI et sa famille, sans entretien avec des représentants de la société civile ». Décidément, Emmanuel Macron pourrait écrire dans ses carnets intimes ce mot de Louis XVI qu’il affectionne : « Rien. »

      Rien, depuis que le 28 octobre dernier le jeune poissonnier Mouhcine Fikri a été broyé par une benne à ordures alors qu’il tentait désespérément de récupérer le matériel qui venait de lui être arraché par les policiers. Depuis, les manifestations populaires n’ont fait que prendre de l’ampleur, dans une région du Rif où le drame a remis à vif les blessures historiques de l’oppression du pouvoir central et a été vécu comme un révélateur d’une situation sociale où 40 % de la population est au chômage, où l’industrie est redevenue, après une courte embellie, quasiment inexistante, et où la corruption financière aussi bien que politique ronge la société. Les témoignages recueillis par notre envoyée spéciale Rosa Moussaoui sont sans ambiguïté. Les seules réponses du pouvoir, face à ce soulèvement du Rif qui n’a cessé de s’amplifier et de se structurer depuis octobre, ont été la répression, l’arrestation des militants les plus en vue, la volonté de faire taire la presse. 135 Rifains sont détenus à ce jour, dont 7 journalistes. Le silence de la France officielle est assourdissant. Il est des « amitiés » qui sont une chape de plomb.
      Par Maurice Ulrich

    • Géométrie variable, l’histoire tranchera...

      L’artiste Aziza Brahim annule son concert à Jérusalem occupée
      Campagne BDS France, le 29 juillet 2015
      https://www.bdsfrance.org/lartiste-aziza-brahim-annule-son-concert-a-jerusalem-occupee

      Appel au boycott du concert d’Enrico Macias au Maroc : « Je me fous éperdument de cette menace »
      Nadir Dendoune, Le Courrier de l’Atlas, le 4 février 2019
      https://www.lecourrierdelatlas.com/maroc-appel-au-boycott-du-concert-d-enrico-macias-au-maroc-je-me

      #boycott

    • « Je suis une activiste sociale » : les chants sahraouis d’Aziza Brahim déprogrammés de l’IMA
      https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/04/26/musiques-du-monde-les-chants-sahraouis-de-resistance-d-aziza-brahim_5455127_


      La chanteuse Aziza Brahim à Barcelone, en décembre 2018.
      NINA PETRE

      A l’approche de son passage, vendredi 26 avril, au Pan Piper, à Paris, elle se dit consternée mais pas étonnée. Jointe par téléphone à Barcelone, où elle vit depuis dix ans et finalise le mixage d’un cinquième album dont la parution est prévue à l’automne, la chanteuse sahraouie Aziza Brahim revient sur l’annulation du concert qu’elle devait donner le 10 mars à l’Institut du monde arabe (IMA) : « –Ce n’est un secret pour personne. Le concert a été annulé suite à la pression de l’ambassade du Maroc et des mécènes marocains. Je ne comprends pas qu’une institution publique, en France, qui sait à quel point la liberté d’expression n’est pas respectée au Maroc, cède à ce chantage. »

      La chanteuse était programmée en clôture de la première édition du festival Les Arabofolies, sous-titrée « _Résistances ». Selon Greg Connan (Dérapage Productions), agent en France de l’artiste, un site marocain d’information, Le360, a alerté l’ambassade, qui a contacté Jack Lang, président de l’IMA. « La programmatrice m’a informé qu’ils avaient reçu un coup de fil insistant sur le fait qu’Aziza Brahim était une activiste du Front Polisario [mouvement de libération des populations sahraouies], ce qui est totalement faux, détaille M. Connan. Je leur ai raconté son parcours, ses idées. Les responsables de la programmation ont ensuite tenté de sauver ce concert, sans résultat. »

      #paywall

  • #Sahara_occidental : premier jour de discussion après six ans de silence - RFI

    http://www.rfi.fr/afrique/20181205-sahara-occidental-premier-jour-discussion-apres-six-ans-silence

    Cette première journée de discussions a été préparée minutieusement par l’équipe de l’ONU. Horst Kohler a rencontré les délégations séparément mercredi matin à Genève. Des entretiens bilatéraux, qui ont eu lieu à son hôtel, et qui avaient pour but d’entendre chaque partie en tête à tête, de faire le point avant de commencer cette table ronde, la première depuis six ans.

    D’ores et déjà, les attentes pour cette rencontre ne sont pas importantes. Il ne devrait pas y avoir de grandes avancées sur le dossier du Sahara occidental. L’enjeu de ce rendez-vous est surtout de prendre la température et de voir le rôle que chacun entend se donner dans ce nouveau processus. Un processus qui devra tout de même compter avec la dernière décision du Tribunal de l’Union européenne qui vient de donner raison au Front Polisario. Ce dernier avait saisi la justice européenne pour contester l’accord sur l’aviation civile conclu en janvier dernier entre le Maroc et l’UE estimant qu’il ne devait pas concerner le territoire du Sahara occidental. Un verdict qui a un goût de victoire pour le Front Polisario.

  • Sahara occidental : l’ONU tente de relancer le dialogue - RFI
    http://www.rfi.fr/afrique/20181205-sahara-occidental-onu-tente-relancer-le-dialogue

    Alors, on reparle du #Sahara_occidental après quelques années de silence

    Le dialogue sur le Sahara occidental doit reprendre ce mercredi 5 décembre. Les discussions se dérouleront pendant deux jours, au Palais des droits de l’homme des Nations unies de Genève. Le Sahara occidental est situé au sud du Maroc, à la frontière avec la Mauritanie et l’Algérie. Depuis le retrait en 1976 de l’Espagne, qui l’avait colonisé, ce territoire est contrôlé à 80% par le Maroc alors que le Front Polisario, mouvement politique et armé sahraoui, demande son indépendance. Les négociations, sous l’égide de l’ONU, sont au point mort depuis 2012. Jusqu’à ce que, Horst Kohler, nouvel envoyé des Nations unies sur cette question, ne décide de ressusciter le dialogue en invitant tous les acteurs à Genève.

    De notre envoyée spéciale à Genève,

    C’est la grande nouveauté de ces discussions. Pour la première fois, le Front Polisario, le Maroc, mais aussi l’Algérie et la Mauritanie, ont été invités à s’asseoir autour de la table, avec le même statut. L’idée, c’est de sortir du clivage entre le Maroc et le Front Polisario, qui dure depuis plus de quarante ans. Le point de crispation majeur c’est celui du statut du Sahara occidental.

  • #Sahara_occidental. Après des années d’impasse, une table ronde à Genève - Monde - LeTelegramme.fr
    https://www.letelegramme.fr/monde/sahara-occidental-apres-des-annees-d-impasse-une-table-ronde-a-geneve-0

    Front Polisario, Maroc, Algérie et Mauritanie se réunissent mercredi à Genève pour relancer les débats sur l’avenir du Sahara occidental.
    L’émissaire de l’Onu Horst Kohler réunit mercredi 5 et jeudi 6 décembre à Genève le Maroc, le #Front_Polisario, l’Algérie et la Mauritanie pour une « table ronde initiale », avec l’espoir de relancer les négociations sur ce territoire disputé du Sahara occidental, au point mort depuis 2012. « Il est temps d’ouvrir un nouveau chapitre dans le processus politique », souligne la lettre d’invitation adressée en octobre par Horst Kohler, décidé à trouver une solution pour le dernier territoire du continent africain en attente d’un statut post-colonial.

    #paywall

  • La #jeunesse oubliée du #Sahara_occidental
    https://orientxxi.info/magazine/la-jeunesse-oubliee-du-sahara-occidental,2729

    « Notre gouvernement écoute plus la communauté internationale que notre propre peuple. On se sent abandonnés », lance un jeune dans la rue. « Nous voulons une solution politique, pas seulement du pain et de l’eau », ajoute-t-il.

    À chaque congrès du #Front_Polisario, les jeunes réclament haut et fort la reprise des armes. « Ils refusent tout ! Même dans leur humeur ils sont agressifs », s’exclame Abda Ckej, membre du secrétariat national du Front Polisario. Le vieil homme se sent dépassé. « Les personnes qui ont fondé le Front Polisario sont maintenant une minorité. La majorité est composée de jeunes qui n’ont pas connu la guerre et qui ne connaissent pas la réalité », explique-t-il. « Ils nous mettent une grande pression. Ils nous demandent des armes, une formation militaire. On essaie de leur dire non et de les calmer, mais combien de temps tiendrons-nous encore ? Les procédés de paix ne donnent rien », ajoute Abda Ckej.

    « On accepte de mourir pour notre cause », affirme Mohamed, le jeune chargé des forces spéciales de la gendarmerie. S’il meurt en combattant pour l’indépendance du Sahara occidental, il sera honoré et considéré comme un martyr. « De toute façon, les gens comme nous, avec aucune ressource, ils sont déjà morts », ajoute-t-il.

    Rejoindre les forces de l’ordre, c’est aussi une manière de tromper l’ennui ou de répondre à des besoins économiques. Dans les camps, l’armée est l’un des seuls secteurs qui recrute.

    S’EXPATRIER POUR EXISTER
    De nombreux #Sahraouis font leurs études à l’étranger. Si leurs résultats sont satisfaisants, ils peuvent facilement obtenir des bourses pour étudier à Cuba, en Espagne ou en Algérie. Mais une fois de retour dans les camps, il leur est très difficile de trouver un emploi payé qui réponde à leurs qualifications.

    Salama, un ami de Saleh, fait partie des nombreux jeunes qui ont décidé de s’expatrier. Il passe ses vacances dans les camps de réfugiés pour rendre visite à sa mère. Pendant que la famille s’active pour honorer les règles de l’hospitalité sahraouie, le jeune homme se confie : « Je reçois des critiques parce que je pars à l’étranger. Il y a des gens qui pensent qu’il faut rester ici et faire pression », explique-t-il. Salama se sert de quelques dattes et d’un verre de lait de chamelle avant de préciser : « Mais la majorité d’entre nous pense qu’il vaut mieux partir parce que l’aide humanitaire ne suffit pas. C’est grâce aux gens qui partent en Espagne qu’on a de quoi vivre. Ils permettent à leur famille d’avoir des choses très essentielles ».