• Aux Canaries, l’île d’El Hierro, nouvelle porte d’entrée des migrants vers l’Espagne
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/04/aux-canaries-l-ile-d-el-hierro-nouvelle-porte-d-entree-des-migrants-vers-l-e

    Aux Canaries, l’île d’El Hierro, nouvelle porte d’entrée des migrants vers l’Espagne
    Par Sandrine Morel (El Hierro (Canaries), envoyée spéciale)
    Plus de 13 000 migrants sont arrivés dans l’archipel espagnol durant le seul mois d’octobre, dont près de 7 300 sur le territoire le plus petit, qui tente d’échapper à « l’effet Lampedusa », du nom de l’île italienne débordée par les arrivées. Coque contre coque, douze pirogues sénégalaises aux couleurs vives et autant de barques mauritaniennes sont amarrées sur la jetée du tout petit port de pêche traditionnelle de La Restinga, aux Canaries. Sur le quai, deux ouvriers, débordés, s’affairent pour les détruire et faire de la place. Longtemps, lorsque des migrants accostaient sur l’île d’El Hierro, la plus petite et la plus occidentale de l’archipel espagnol, ce n’était que par « accident », parce qu’ils s’étaient perdus dans l’immensité de l’océan Atlantique baignant les côtes rocheuses, noires et escarpées, de cet ancien volcan situé au large du sud du Maroc. A présent, non seulement ils s’y rendent volontairement mais, depuis cet été, El Hierro, qui ne compte que trois communes et moins de 10 000 habitants sur un territoire de 268 kilomètres carrés, est devenue la principale porte d’entrée en Espagne par la mer.
    « Le Maroc a renforcé la surveillance de ses côtes, et même si des canots pneumatiques et des barques continuent d’en partir, on observe une certaine reconfiguration des routes migratoires, explique Sofia Hernandez, responsable du centre de coordination de la société publique de sauvetage en mer Salvamento maritimo, à Las Palmas de Gran Canaria. En s’éloignant du littoral, pour ne pas être interceptées par les garde-côtes, avant de mettre le cap au nord, les pirogues qui partent du Sénégal se dirigent droit sur El Hierro… » Si tout va bien, après six à huit jours en mer et près de 1 500 kilomètres parcourus, les passagers, essentiellement sénégalais, mais aussi gambiens et guinéens, arrivent dans cette réserve de la biosphère.
    Durant le seul mois d’octobre, près de 7 300 migrants y ont ainsi accosté – du jamais-vu en un si court laps de temps. « Même la “crise des pirogues” de 2006 n’est pas comparable à ce qui se passe ici », explique Javier Armas, sénateur et conseiller municipal du village El Pinar, en référence aux 31 000 migrants qui, cette année-là, avaient débarqué aux Canaries. Un nombre sur le point d’être dépassé : près de 30 000 migrants sont déjà arrivés sur l’archipel entre le 1er janvier et 31 octobre. Au moins 778 sont morts ou ont disparu durant le premier semestre lors de la traversée périlleuse, selon le collectif d’aide aux migrants Caminando Fronteras.
    Bacari Djassi y a échappé de peu. Parti en avril 2021 de Nouakchott, en Mauritanie, à bord d’un bateau de pêche où 65 migrants comme lui avaient pris place, le périple de ce jeune Sénégalais, alors âgé de 16 ans, devait durer quatre ou cinq jours. « Au sixième jour, on a compris que l’on s’était perdus. On n’avait plus rien à boire ni à manger. Un premier passager est mort après avoir bu de l’eau de mer. Les jours suivants, il a fallu jeter à l’eau 17 corps… », explique le jeune homme, originaire de Kolda, en Casamance.
    Au douzième jour, un chalutier les a finalement repérés au large d’El Hierro. « Quand les secours nous ont amenés au port, personne ne pouvait marcher, sauf le capitaine et ses deux amis, qui avaient gardé de l’eau », se souvient Bacari Djassi, assis sur un muret qui domine la mer à Valverde, la capitale de l’île. Après deux ans dans un centre d’accueil pour mineurs isolés, il y vit désormais avec sa petite amie espagnole et leur bébé de 2 mois. Volontaire à la protection civile, il aide les secouristes et fait partie du club de lutte canarienne, revitalisé grâce à la venue des jeunes migrants.
    Eviter un « effet Lampedusa » Comme lui, Siny Diop, Sénégalais de 22 ans, fait partie des « anciens » arrivés avant la vague de cet été qui se sont intégrés. Embauché dans une exploitation de bananiers avec trois autres compatriotes, il gagne près de 1 100 euros par mois, paie 250 euros de loyer et envoie 150 euros à sa famille. Il économise le reste, avec l’espoir un jour de retourner monter un négoce au Sénégal. En attendant, il joue dans la petite équipe de football Atletico El Pinar.
    Sur l’île, longtemps très pauvre, les arrivées de migrants ont d’abord suscité une vague de solidarité. « Nous avons tous des grands-parents ou des arrière-grands-parents qui ont émigré à Cuba ou au Vénézuéla pour fuir les pénuries et nous savons ce que signifie chercher ailleurs un avenir meilleur », rappelle Francis Mendoza, chef des volontaires des services de protection civile qui n’a pas hésité à écourter ses vacances pour revenir prêter main-forte à ses collègues cet été. Javier Armas souligne toutefois qu’il « faut prendre garde à ce que les services publics suivent et que les habitants ne se sentent pas délaissés. Les pêcheurs, les centres de plongée et les hôteliers sont gênés. Le port est encombré, la rade polluée, et le personnel de la Croix-Rouge, les volontaires et les capitaines de bateaux de sauvetage sont épuisés ».
    Prise de court cet été, la population a vu le médecin et l’infirmière de garde de l’unique centre médical de Valverde mobilisés pour soigner les migrants, qui souffrent souvent de brûlures et des symptômes de déshydratation. Depuis, une équipe a été envoyée en renfort, mais le petit hôpital de 20 lits reste sous tension et les hôteliers du port de La Restinga craignent que les touristes fuient l’île. Le président du parti d’extrême droite Vox, Santiago Abascal, a d’ores et déjà tenté de récupérer politiquement ces tensions lors d’une visite à La Restinga, le 19 octobre, pour dénoncer « l’invasion migratoire ».
    Malgré les défis posés par les arrivées de migrants, tout est fait pour éviter sur l’île d’El Hierro un « effet Lampedusa », du nom de l’île italienne débordée par les arrivées. Une fois identifiés par la police dans le centre d’accueil précaire aménagé sous une vaste tente, dans l’ancien pavillon des sports de San Andres, les adultes sont transférés en moins de soixante-douze heures sur l’île de Tenerife, plus grande et mieux préparée, avec un ordre d’expulsion en poche – peu effectif étant donné les difficultés posées par les pays d’origine pour accepter les rapatriements. Lorsque les capacités d’accueil des Canaries sont atteintes (6 300 places), ils sont envoyés sur la péninsule, où des ONG leur procurent un hébergement durant un mois. Le gouvernement espagnol prévoit d’ouvrir 11 000 places supplémentaires.
    Devant le centre de migrants de Las Canteras, installé dans une ancienne caserne militaire à 15 kilomètres au nord de Santa Cruz de Tenerife, les Sénégalais Oussénou Bouich, pêcheur, et Moussa N’Diaye, soudeur, tous deux âgés de 20 ans, et Daouda Gningue, conducteur d’engin agricole, arrivés il y a moins d’une semaine après avoir payé entre 400 000 et 450 000 francs CFA (environ 680 euros), attendent avec impatience de gagner le continent et de poursuivre leur route. Ils partagent le même souhait de trouver « du travail » et « une bonne vie » à Madrid, Paris, Londres ou Berlin. Plus que la crise politique qui secoue le Sénégal, ils disent fuir « la misère » et « le manque d’espoir ».Sur l’île d’El Hierro, seuls restent les mineurs isolés, placés sous la tutelle des régions. Ils sont ainsi près de 260, actuellement, répartis entre une résidence étudiante, une ancienne garderie et d’autres sites provisoires. « Les habitants sont très empathiques mais nous n’avons pas les moyens matériels d’accueillir, de scolariser et d’intégrer socialement autant d’enfants. Si nous voulons le faire bien, nos capacités ne nous permettent pas de prendre en charge plus d’une cinquantaine d’entre eux », estime le président socialiste du cabildo, le gouvernement insulaire, Alpidio Armas. Le ministre de l’intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska, qui met la recrudescence des arrivées sur le compte de l’« instabilité dans le Sahel », s’est rendu le 30 octobre à Dakar afin de renforcer les mécanismes de lutte contre les réseaux de trafic de migrants et tenter de réactiver les vols de rapatriement, très impopulaires pour les gouvernements africains. Au contingent de 33 gardes civils et de 5 policiers espagnols – dotés de quatre embarcations, d’un hélicoptère et de 13 véhicules tout-terrain – qui collaborent avec les autorités sénégalaises, s’est ajouté, le 17 octobre, un avion de la garde civile pour surveiller les côtes sénégalaises et mauritaniennes. Sur l’île d’El Hierro, ces derniers jours, seul le mauvais temps en mer a été capable de ralentir le rythme des arrivées.

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  • Aux Canaries, près de 1 500 migrants africains arrivés pendant le week-end
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/10/23/aux-canaries-pres-de-1-500-migrants-africains-arrives-pendant-le-week-end_61

    Aux Canaries, près de 1 500 migrants africains arrivés pendant le week-end
    Près de 1 500 migrants africains sont arrivés sur les côtes des îles Canaries depuis samedi 21 octobre, notamment à bord d’une embarcation qui transportait un nombre record de 321 personnes, ont annoncé dimanche les services de secours de l’archipel espagnol au large du Maroc.
    Au total, 1 427 migrants ont atteint les îles dans différentes embarcations précaires entre la nuit de vendredi à samedi et la matinée de dimanche, ont annoncé les services d’urgence sur le réseau social X (ex-Twitter). Les arrivées de migrants sont en hausse ces dernières semaines.
    Les migrants viennent d’Afrique subsaharienne, a précisé à l’AFP un porte-parole des services d’urgence. Samedi, une pirogue en bois a atteint l’île El Hierro avec 321 personnes à son bord, a précisé à l’AFP une porte-parole des services d’urgence. Le précédent record du nombre de passagers sur une seule embarcation arrivée aux Canaries était de 280 personnes, le 3 octobre.
    La chaîne de télévision publique TVE a montré des images de l’arrivée au port samedi de l’embarcation colorée, bondée de migrants souriants et saluant autour d’eux. Selon les derniers chiffres du ministère de l’intérieur espagnol, l’archipel a reçu 23 537 migrants entre le 1er janvier et le 15 octobre, soit près de 80 % de plus que sur la même période l’année dernière.
    Pendant les deux premières semaines d’octobre, 8 561 migrants sont arrivés, un chiffre record selon les médias espagnols depuis une précédente crise migratoire en 2006. Cette « recrudescence » des arrivées est liée à « la déstabilisation au Sahel », a estimé le ministre de l’intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska lors d’une visite aux Canaries cette semaine.
    La route migratoire passant par les Canaries a été très fréquentée ces dernières années en raison du durcissement des contrôles opérés dans la mer Méditerranée. Mais les naufrages sont fréquents lors de ces longues et dangereuses traversées à bord de petites embarcations depuis le Maroc ou le Sahara occidental, distant d’une centaine de kilomètres, mais aussi, plus au sud, depuis la Mauritanie, le Sénégal et même la Gambie, à environ un millier de kilomètres.

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  • Plus de 2 500 hommes, femmes et enfants sont morts ou disparus en Méditerranée en 2023, selon l’ONU
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/09/29/plus-de-2-500-migrants-morts-ou-disparus-en-mediterranee-depuis-le-debut-de-

    lus de 2 500 hommes, femmes et enfants sont morts ou disparus en Méditerranée en 2023, selon l’ONU
    Cela représente une augmentation de près de 50 % par rapport à la même période en 2022. Au total, 186 000 personnes sont arrivées dans le sud de l’Europe depuis le 1ᵉʳ janvier, soit une hausse de 83 %.
    Le Monde avec AFP
    Publié le 29 septembre 2023 à 01h05, modifié le 29 septembre 2023 à .
    Le nombre de migrants qui ont essayé de traverser la Méditerranée vers l’Europe a significativement augmenté en 2023, selon les Nations unies, entraînant mécaniquement une hausse du nombre de personnes mortes ou portées disparues lors de ces tentatives périlleuses.
    « Au 24 septembre, plus de 2 500 personnes ont été comptabilisées comme mortes ou disparues » depuis le début de l’année, soit une augmentation de près de 50 % en comparaison « aux 1 680 personnes lors de la même période » en 2022, a déclaré, jeudi 28 septembre, Ruven Menikdiwela, directrice du bureau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). « Des vies sont également perdues sur terre, loin de l’attention du public », a-t-elle insisté lors d’une réunion du Conseil de sécurité, à New York, consacrée à la crise des migrants en Méditerranée.
    « Le voyage depuis l’Afrique de l’Ouest ou depuis l’est de l’Afrique – [notamment depuis] la Corne de l’Afrique – vers la Libye, et [depuis] la côte [vers l’Europe] reste l’un des plus dangereux au monde, a souligné Mme Menikdiwela. Les réfugiés et les migrants voyageant sur les routes terrestres depuis l’Afrique subsaharienne risquent la mort et des violations graves des droits humains à chaque étape. »
    Selon les chiffres de l’ONU, entre le 1er janvier et le 24 septembre 2023, au total 186 000 migrants sont arrivés dans le sud de l’Europe (Italie, Grèce, Chypre et Malte), dont 130 000 en Italie, « soit une augmentation de 83 % par rapport à la même période en 2022 ». Quant aux pays de départ, entre janvier et août 2023, plus de 102 000 migrants ont tenté de traverser la Méditerranée depuis la Tunisie, et 45 000 depuis la Libye. Sur ce nombre, 31 000 ont été secourus en mer ou ont été interceptés et débarqués en Tunisie, et 10 600 en Libye, a ajouté Ruven Menikdiwela.
    Evoquant les récentes arrivées massives sur l’île de Lampedusa, elle a souligné que l’Italie « ne pouvait pas répondre seule aux besoins » de ces migrants. Avant de répéter l’appel du HCR à « la mise en place d’un mécanisme régional de débarquement et de redistribution » des personnes arrivées par la mer. Une question controversée parmi les Etats membres de l’Union européenne (UE).
    L’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, qui avait demandé cette réunion du Conseil de sécurité, a d’ailleurs mis en cause l’UE, dénonçant sa responsabilité dans le « piège mortel » que représente la Méditerranée. « Nous avons l’impression que l’Union européenne mène une guerre non déclarée contre les migrants, qui meurent parce qu’ils n’ont pas d’autre voie plus sûre », a-t-il lancé. « L’UE ne s’occupe de la question migratoire que lorsqu’il s’agit des Ukrainiens », a-t-il ajouté, déplorant que les autres migrants ne jouissent pas du « même niveau de solidarité ». La Russie « comme toujours est absente dès qu’il s’agit de répondre concrètement aux crises humanitaires », a répondu l’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière, évoquant les contributions russes au budget du HCR. « La présence [du groupe paramilitaire russe] Wagner au Sahel contribue à l’instabilité de la région, qui nourrit le terrorisme et conduit à des déplacements de population », a ajouté le diplomate français.

    #Covid-19#migrant#migration#france#sahel#onu#ue#crise#mediterranee#hcr#routemigratoire#conseildesecurite#mortalite

  • Le Quai d’Orsay interdit aux scènes culturelles subventionnées toute collaboration avec les artistes du Mali, du Niger et du Burkina Faso

    https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/09/14/le-ministere-des-affaires-etrangeres-interdit-aux-scenes-culturelles-subvent

    Un courrier des directions générales des affaires culturelles (DRAC) demande l’arrêt immédiat de tout projet de coopération avec les ressortissants de ces trois pays. Le ministère des affaires étrangères minimise la portée de la mesure.

  • Quelle stratégie face au djihadisme ?, par Anne-Cécile Robert (Le Monde diplomatique, septembre 2023)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2023/09/ROBERT/66043

    Dans certaines parties du #Sahel, les frontières ont tendance à s’effacer avec l’essor de toutes sortes de trafics, drogue, armes, êtres humains… On craint désormais que des zones, de plus en plus vastes, n’échappent définitivement au contrôle des États et ne soient livrées, avec leurs populations, aux trafiquants et aux djihadistes.

    #Afrique

  • L’OIM réclame un corridor humanitaire pour les migrants coincés au Niger - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/51227/loim-reclame-un-corridor-humanitaire-pour-les-migrants-coinces-au-nige

    Des tentes de fortune abritant des migrants sont vues à Assamaka, au Niger, le 29 mars 2023 (Image d’illustration). Crédit : Stanislas Poyet/AFP
    L’OIM réclame un corridor humanitaire pour les migrants coincés au Niger
    Par RFI Publié le : 21/08/2023
    C’est une conséquence des sanctions ouest-africaines contre le Niger. Avec la fermeture des frontières, les migrants, notamment maliens et guinéens, ne peuvent plus sortir de ce pays sahélien.Les centres d’accueil de l’Organisation internationale des migrations (OIM) sont débordés au Niger. Le pays sahélien aux six frontières est traditionnellement un pays de transit pour les migrations notamment professionnelles des citoyens d’Afrique de l’Ouest, mais ceux qui devaient repartir dans leur pays ont été bloqués par la fermeture brutale de ces frontières, au lendemain du coup d’État. Plus de 1 000 retours volontaires de migrants ouest-africains étaient en particulier prévus par l’OIM au cours des dix derniers jours, principalement vers la Guinée et le Mali. Ils n’ont pas pu se concrétiser.
    Désormais, l’organisation intergouvernementale s’inquiète à mesure que le nombre de personnes en transit qui ont besoin d’aide grandit sur le sol nigérien, alors que les ressources de l’OIM diminuent.Selon elle, plus de 1 800 personnes attendent aux portes de ses centres de transit. Ces centres sont au nombre de sept, dont trois à Niamey et quatre à Agadez, et ils hébergeaient déjà 5 000 migrants en attente de retour. C’est pourquoi l’OIM appelle à l’établissement rapide d’un corridor humanitaire pour qu’ils puissent rentrer chez eux.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#frontiere#crise#OIM#niamey#agadez#guinee#mali#sahel#corridorhumanitaire#transit#postcovid

  • #Niger coup: increasing instability, forced displacement & irregular migration across the #Sahel

    Niger coup: increasing instability, forced displacement & irregular migration across the Sahel, amidst billions of EU Trust Fund for Stability investments.

    On July 26, a military coup took place in Niger, when the democratically elected president was deposed and the commander of the presidential guard declared himself the leader. A nationwide curfew was announced and borders were closed. The military junta justified its actions claiming it was in response to the continuing deterioration of the security situation. On August 10, the leaders of the coup declared a new government, naming 21 ministers, including several generals, but with civilian economist Ali Mahaman Lamine Zeine as the new prime minister.

    This was the latest in a series of seven military coups in West and Central Africa since 2020, including in neighbouring Mali and Burkina Faso. In Mali, a coup within a coup took place in May 2021, when the junta leader of the 2020 coup stripped the president and prime minister of their powers and declared himself president. Burkina Faso suffered two military coups in 2022; in September 2022, the head of an artillery unit of the armed forces ousted the previous junta leader who had led a coup in January 2022, and declared himself president of Burkina Faso.

    To add to further potential instability and escalation in the region, the military governments of Burkina Faso and Mali quickly warned – in response to remarks by ECOWAS – that any military intervention against last week’s coup leaders in Niger would be considered a “declaration of war” against their nations. The coup leaders ignored an August 6 deadline by ECOWAS to relinquish power and release the detained elected president. At the August 10 ECOWAS emergency summit in Abuja, West African heads of state repeated that all options remain on the table to restore constitutional order in Niger and ordered the activation of its standby force.
    Niger, Mali, Burkina Faso: military coups in the three major recipients of the EU Trust Fund for Stability and addressing the root causes of irregular migration and displaced persons in the Sahel

    Interestingly, Niger, Mali and Burkina Faso have been prime target countries in the European Union’s efforts to increase stability in the region and address the root causes of irregular migration and displacement.

    In 2015, the European Union established the “EU Emergency Trust Fund for stability and addressing root causes of irregular migration and displaced persons in Africa”. Of a total fund of 5 billion EUR, the Sahel and Lake Chad is the biggest funding window, with 2.2 billion EUR committed between the start of the programme and the end of December 2022, across 214 projects.

    The three biggest recipient countries in the Sahel and Lake Chad region are indeed Niger (294 million), Mali (288 million) and Burkina Faso (190 million), in addition to 600 million for regional projects. Among the four various strategic objectives, overall the largest share of the budget (34%) went to security and governance activities (the other strategic priorities are economic opportunities, strengthening resilience and improved migration management). The security and governance objective has been the main priority in Mali (49% of all EUTF funding), Niger (42%) and Burkina Faso (69%) (as well as in Nigeria and Mauritania).

    However, the most recent EUTF monitoring report on the Sahel window offers a sobering read on the state of stability and security in these three countries. In summary:

    “In Burkina Faso, 2022 was marked by political instability and deepening insecurity. Burkina Faso has suffered from attacks from armed groups. The conflict has sparked an unprecedented humanitarian crisis. Burkina Faso is facing the worst food crisis in a decade”.

    In Mali, “the political process remains at risk considering the country’s worsening security situation and strained diplomatic relations. In an increasingly insecure environment, 8.8 million people were in need of humanitarian assistance in January 2023. In 2022, 1,378 events of violence were reported, causing 4,862 fatalities, a 31% and 155% increase, respectively, compared to 2021”.

    In Niger, it was estimated the country would “face an unprecedented food crisis during the 2022 lean season, resulting from conflict, drought, and high food prices. The humanitarian crisis is strongly driven by insecurity. The number of internal displacements and refugees in Niger kept rising.” These conclusions on Niger date from before the July 2023 coup.

    The report also concluded that 2022 was the “most violent and deadliest year on record for the countries of the Sahel and Lake Chad window, driven by the profound and continuing security crises in Nigeria, Mali, and Burkina Faso. Fatalities recorded in the ACLED database in Mali (4,867) and Burkina Faso (4,266) were the highest ever recorded, more than doubling (144% and 119%, respectively) compared to the average for 2020-2021.” Meanwhile, UNICEF reported 11,100 schools are closed due to conflict or threats made against teachers and students. The number of attacks on schools in West and Central Africa more than doubled between 2019 and 2020.

    In other words: despite billions of funding towards stability and addressing the root causes of irregular migration and displacement, we are seeing increasing instability, conditions in these countries actually driving more displacement and no lasting drop in irregular migration.
    Increasing forced displacement and irregular migration

    Indeed, as of July 2023, UNHCR reports a total of almost 3.2 million Internally Displaced Persons (IDPs) in the Sahel, compared to just under 50,000 when the EUTF was established in 2015. Similarly, UNHCR reports almost 1.5 million refugees and asylum seekers in the Sahel, compared to over 200,000 when the EUTF was established in 2015.

    Irregular migration across the Mediterranean between North Africa and Europe is also on the rise again. According to ISPI, the latest surge in irregular arrivals that Italy is experiencing (136,000 migrants disembarked in Italy in the twelve-month period between June 2022 and May 2023) is almost comparable, in magnitude, to the period of high arrivals in 2014-2017, when on average 155,000 migrants landed each year, which was one of the major drivers for establishing the EUTF. Between 2014 and 2017 close to 80% of all irregular arrivals along the Central Mediterranean route were citizens from sub-Saharan Africa. While figures for 2020-2022 show that the share of arrivals from sub-Saharan Africa fell – suggesting that the efforts to reduce migration may have had an impact – the trend has now reversed again. In the first five months of 2023, sub-Saharan Africans make up more than half of all arrivals again.
    Instability, displacement and irregular migration: because, despite, or regardless of billions of investments in stability and addressing root causes?

    Of course, despite all of the above, we cannot simply conclude the EUTF actually contributed to instability, more displacement and more irregular migration. We cannot even conclude that it failed to have much positive effect, as it not possible to establish causality and we do not have a counterfactual. Perhaps the situation in the Sahel would have been even worse without these massive investments. Surely, the billions of euros the EUTF spend on the Sahel have contributed to successful projects with a positive impact on people’s lives. However, we can conclude that despite these massive investments, the region is more unstable and insecure and faces much more forced displacement than when the EUTF investments started.

    As outlined in an earlier Op-Ed in 2020, the ‘root causes’ approach to migration is both dishonest and ineffective. One of the warnings referred to in that Op-Ed came from a 2019 report by the UK Foreign Affairs Committee concluding that the “EU’s migration work in the Sahel and Sub-Saharan Africa risks exacerbating existing security problems, fuelling human rights abuses, and endorsing authoritarian regimes. Preventing local populations from crossing borders may help cut the numbers arriving in Europe in the short term, but in the long term it risks damaging economies and creating instability—which in itself can trigger displacement”. This warning seems to be more valid then ever when looking at the current situation across the Sahel.

    In response to the latest coup in Niger, the EU announced immediate cessation of budget support and indefinite suspension of all cooperation actions in the domain of security. Similarly, France suspended all development aid and budget support with immediate effect. However, Niger has been a prime partner of the EU in fighting the jihadist insurgency in the Sahel and in curbing irregular migration to Europe. Niger’s new military leaders – when looking at the EU’s dealings with third countries to address irregular migration, most recently with Tunisia and Egypt, as well as earlier deals with Morocco and Turkey – are aware of the importance of migration cooperation with third countries for the EU. As such, they may use these issues as leverage in negotiations and to force acceptance of the new regime. It remains to be seen to what extent – and for how long – the EU will be able to maintain its current stance, and resist the pressure to engage with the new regime and resume cooperation, given the political importance that the EU and its member states accord to stemming irregular migration.
    Changing course, or not?

    The bigger question remains: it is becoming increasingly clear the current approach of addressing so-called root causes and trying to create stability to reduce migration and forced displacement is not really working. Now that we have seen military coups in all three major recipient countries of EUTF funding in the Sahel, will there be a significant change in the EU’s external migration policy approach in Africa and the Sahel going forward? Or will the current approach prevail, doing the same thing over and over again and expecting different results? What is ultimately needed is a more humane, rational, coherent and comprehensive approach to migration governance, which not only takes into account all aspects of migration (including visa policies, returns, labour migration, etc.), but goes beyond migration and migration-related objectives, and takes into account other policy areas, including trade, agriculture, arms and commodities exports, peace building and conflict resolution. When we are discussing the root causes of migration, we need honest debate and actions that include the real and very serious causes of migration and displacement.

    https://mixedmigration.org/articles/niger-coup-instability-displacement-migration

    #coup_d'Etat #migrations #politiques_migratoires #instabilité_politique #externalisation #EU_Emergency_Trust_Fund #Trust_Fund #Mali #Burkina_Faso #causes_profondes #root_causes #EUTF #insécurité #déplacés_internes #sécheresse

    ping @_kg_

  • « La France devient pour beaucoup l’exutoire tout trouvé » | Mediapart


    PDF > https://cutt.ly/2wd78x1A

    « La France devient pour beaucoup l’exutoire tout trouvé »
    Le coup d’État au Niger, après les putschs au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, affaiblit encore plus les positions de Paris dans la région. Et relance le débat sur les liens de la France avec ses anciennes colonies de l’Afrique de l’Ouest. Entretien avec le journaliste et écrivain sénégalais Elgas, auteur du livre « Les Bons ressentiments, essai sur le malaise post-colonial ».

    Chez Macron, comme toujours, il y a le ministère des discours et le ministère des faits. Il a eu des intentions louables, mais il a commis une série de maladresses, dans le discours, le ton, la manière de faire… Et puis surtout, il y a cette vieille idée française qui n’est pas imputable qu’à Macron, qu’on retrouve dans toute la scène politique française, c’est de considérer que la France doit avoir une « politique africaine ». Que peut-il y avoir de plus rétrograde ? Il y a une cinquantaine d’États africains, avec des perspectives historiques différentes, et nous avons un État, la France, qui prétend avoir une seule politique africaine. Déjà dans le symbole, il y a quelque chose de véritablement arriéré et qui tend à disqualifier toutes les bonnes œuvres qui peuvent être entreprises par ailleurs. De ce côté-là, il y a un problème dans la conception d’une forme d’ascendance dont l’inconscient est parfaitement colonial, et dont on a du mal à se départir.

    #Niger #Sahel #France

    • On dit la même chose en France. Macron devient pour beaucoup l’exécutoire tt trouvé, qu’il s’agisse des lois travail, retraite, police... Si ça râle, si ça rouspète, c’est une parfaite injustice, car ni la France ni Macron ne sont responsables de rien, ils font leur boulot, avec application et intelligence, dans la collaboration et le respect, et jamais, jamais, jamais, quand on est équilibré et équilibré, on ne peut faire décemment de reproches ni à l’un, ni à l’autre.

  • Thomas Sankara, une révolution mûrement réfléchie
    https://afriquexxi.info/Thomas-Sankara-une-revolution-murement-reflechie

    Il est fréquent depuis quelques temps, pour les partisans des putschistes ouest-africains, de se référer à Thomas Sankara pour justifier la prise du pouvoir par les armes. Mais n’est pas Sankara qui veut ! Biographe du révolutionnaire burkinabé, Brian J. Peterson nous rappelle que sa formation intellectuelle s’est nourrie de nombreuses expériences personnelles, d’innombrables lectures et de rencontres déterminantes, et qu’il n’est pas arrivé au pouvoir par hasard.

    #Burkina #Sankara #Sahel

  • North Africa a ’testing ground’ for EU surveillance technology

    The EU is outsourcing controversial surveillance technologies to countries in North Africa and the Sahel region with no human rights impact assessments, reports say.

    Controversial surveillance technologies are being outsourced by the European Union to countries in North Africa and the Sahel region with no transparency or regulation, according to two new reports.

    Funding, equipment and training is funnelled to third countries via aid packages, where autocratic governments use the equipment and techniques to surveil the local population.

    Beyond the borders of Europe, the movements of asylum seekers are being policed and eventually used to assess their asylum applications.

    Antonella Napolitano, author of a report for human rights group EuroMed Rights, told Middle East Eye that the implementation of these projects is opaque and lacks proper consideration for the rights of civilians and the protection of their data.

    “There aren’t enough safeguards in those countries. There aren’t data protection laws,” Napolitano said. “I think the paradox here is that border externalisation means furthering instability [in these countries].”

    The complex web of funding projects and the diversity of actors who implement them make the trails of money difficult to track.

    “This enables states to carry out operations with much less transparency, accountability or regulation than would be required of the EU or any EU government,” Napolitano told MEE.

    The deployment of experimental technologies on the border is also largely unregulated.

    While the EU has identified AI regulation as a priority, its Artificial Intelligence Act does not contain any stringent provision for the use of the technologies for border control.

    “It’s creating a two-tiered system,” Napolitano told MEE. “People on the move outside the EU don’t have the same rights by design.”
    Asylum claims

    The surveillance of migrants on the move outside of Europe is also brought to bear back inside Europe.

    A Privacy International report published in May found that five companies were operating GPS tagging of asylum seekers for Britain’s Home Office.

    “It’s been massively expanded in the past couple of years,” Lucie Audibert, legal officer at Privacy International, told MEE.

    Other, less tangible forms of surveillance are also deployed to monitor asylum seekers. “We know, for example, that the Home Office uses social media a lot… to assess the veracity of people’s claims in their immigration applications,” Audibert told MEE.

    According to the reports, surveillance equipment and training is supplied by the EU to third countries under the guise of development aid packages.

    These include the EU Emergency Trust Fund for Africa (EUTF for Africa) and now the Neighbourhood, Development and International Cooperation Instrument.

    The reports cite multiple instances of how these funding instruments served to bolster law enforcement agencies in Algeria, Egypt, Libya and Tunisia, furnishing them with equipment and training that they then used against the local population.

    The EUTF for Africa allocated 15 million euros ($16.5m USD) in funding to these countries to train up a group of “cyber specialists” in online surveillance and data extraction from smart devices.

    A Privacy International investigation into the role of CEPOL, the EU law enforcement training agency, revealed that it had supplied internet surveillance training to members of Algeria’s police force.

    The investigation highlights a potential connection between these tactics, which contravened the EU’s own policies on disinformation, and the wave of online disinformation and censorship driven by pro-regime fake accounts in the aftermath of the 2019 Hirak protests in Algeria.
    A dangerous trend

    For journalist Matthias Monroy, the major development in border surveillance came after the so-called migration crisis of 2015, which fuelled the development of the border surveillance industrial complex.

    Prior to that, Europe’s border agency, Frontex, was wholly dependent on member states to source equipment. But after 2015, the agency could acquire its own.

    “The first thing they did: they published tenders for aircraft, first manned and then unmanned. And both tenders are in the hands of private operators,” Monroy told MEE.

    Frontex’s drones are now manned by the British company Airbus. “The Airbus crew detected the Crotone boat,” Monroy told MEE, referring to a shipwreck off the coast of Crotone, Italy, in February.

    “But everybody said Frontex spotted the boat. No, it was Airbus. It’s very difficult to trace the responsibility, so if this surveillance is given to private operators, who is responsible?”

    Almost 100 people died in the wreck.

    Since 2015, with the expansion of the border surveillance industrial complex, its digitisation and control has been concentrated increasingly in the hands of private actors.

    “I would see this as a trend and I would say it is very dangerous,” Monroy said.

    https://www.middleeasteye.net/news/eu-north-africa-surveillance-technology-testing-ground

    #surveillance #technologie #test #Afrique_du_Nord #Sahel #asile #migrations #réfugiés #frontières #intelligence_artificielle #IA #EU_Emergency_Trust_Fund_for_Africa (#EUTF_for_Africa) #développement #Emergency_Trust_Fund #Algérie #Egypte #Tunisie #Libye #complexe_militaro-industriel #contrôles_frontaliers #Frontex #Airbus #drones #privatisation

    ping @_kg_

    • The (human) cost of Artificial Intelligence and Surveillance technology in migration

      The ethical cost of Artificial Intelligence tools has triggered heated debates in the last few months. From chatbots to image generation software, advocates and detractors have been debating the technological pros and societal cons of the new technology.

      In two new reports, Europe’s Techno-Borders and Artificial Intelligence: The New Frontier of the EU’s Border Externalisation Strategy, EuroMed Rights, Statewatch and independent researcher Antonella Napolitano have investigated the human and financial costs of AI in migration. The reports show how the deployment of AI to manage migration flows actively contribute to the instability of the Middle East and North African region as well as discriminatory border procedures, threatening the right to asylum, the right to leave one’s country, the principle of non-refoulement as well as the rights to privacy and liberty.

      European borders and neighbouring countries have been the stage of decades-long efforts to militarise and securitise the control of migration. Huge sums of public money have been invested to deploy security and defence tools and equipment to curb arrivals towards the EU territory, both via externalisation policies in countries in the Middle East and North Africa and at the EU’s borders themselves. In this strategy of “muscling-up” the borders, technology has played a crucial role.

      EuroMed Rights’ new reports highlight how over the decades, surveillance technology has become a central asset in the EU’s migration policies with serious impacts on fundamental rights and privacy. In Artificial Intelligence: The New Frontier of the EU’s Border Externalisation Strategy we analyse how surveillance technology has been a crucial part of the European policy of externalisation of migration control. When surveillance technologies are deployed with the purpose of anti-smuggling, trafficking or counterterrorism in countries where democracies are fragile or there are authoritarian governments, they can easily end up being used for the repression of civic space and freedom of expression. What is being sold as tools to curb migrant flows, could actually be used to reinforce the security apparatus of repressive governments and fuel instability in the region.

      At the same time, Europe’s Techno-Borders highlights how this security obsession has been applied to the EU’s borders for decades, equipping them with ever-more advanced technologies. This architecture for border surveillance has been continuously expanding in an attempt to detect, deter and repel refugees and migrants. For those who manage to enter, they are biometrically registered and screened against large-scale databases, raising serious concerns on privacy violations, data protection breaches and questions of proportionality.

      Decades of “muscling-up” the EU’s borders keep showing the same thing: military, security, defence tools or technology do not stop migration, they only make it more dangerous and lethal. Nonetheless, the security and surveillance apparatus is only expected to increase: more and more money is being invested to research and develop new tech tools to curb migration, including through Artificial Intelligence.

      In a context that is resistant to public scrutiny and accountability, and where the private military and security sector has a vested interest in expanding the surveillance architecture, it is crucial to keep monitoring and denouncing the use of these technologies, in the struggle for a humane migration policy that puts the right of people on the move at the centre!

      Read our reports here:

      - Artificial Intelligence: the new frontier of the EU’s border externalisation strategy: https://euromedrights.org/wp-content/uploads/2023/07/Euromed_AI-Migration-Report_EN-1.pdf
      - Europe’s Techno-Borders: https://euromedrights.org/wp-content/uploads/2023/07/EuroMed-Rights_Statewatch_Europe-techno-borders_EN-1.pdf

      https://euromedrights.org/publication/the-human-cost-of-artificial-intelligence-and-surveillance-technology
      #rapport #EuroMed_rights

  • Militaires français en Afrique. Le trompe-l’œil de la « réarticulation »
    https://afriquexxi.info/Militaires-francais-en-Afrique-Le-trompe-l-oeil-de-la-rearticulation

    Sur fond de contestation grandissante sur le continent, le gouvernement français assure qu’il a appris de ses erreurs au Sahel et qu’il va revoir son dispositif militaire en Afrique. Une nouvelle architecture réfléchie sans le moindre débat démocratique, et qui a tout l’air d’un simple ravalement de façade.

    #Armée_française #Sahel

  • Grâce à la #Grande_muraille_verte, une meilleure qualité de vie dans le #Sahel ?
    https://theconversation.com/grace-a-la-grande-muraille-verte-une-meilleure-qualite-de-vie-dans-

    Appelée « Grande muraille verte » (GMV), le projet a été lancé en 2007 dans le but de planter une ceinture d’arbres et d’arbustes de 15 km de large qui s’étendrait de la côte du Sénégal sur l’Atlantique à Djibouti sur la Corne de l’Afrique. Ces nouveaux écrins de #verdure devaient ainsi générer des emplois saisonniers et favoriser les #rendements et la #biodiversité.

    Des débuts poussifs
    La GMV a vu le jour il y a désormais plus de 15 ans. En 2020, une évaluation réalisée par des experts indépendants mandatés par les Nations unies indiquait que l’objectif de #restauration (de 100 millions d’hectares) n’avait été atteint qu’à hauteur de 4 %. Elle atteindrait 20 % de ces objectifs selon les estimations les plus optimistes, probablement largement fondées sur des déclarations des récipiendaires de l’aide et non sur des estimations fiables.

    Le projet a alors tenté de renouer avec l’élan de ses débuts en bénéficiant d’une couverture médiatique importante lors du One Planet Summit de janvier 2021. Pas moins de 11 milliards d’euros de financement supplémentaire ont ainsi été promis par des banques de développements et des bailleurs de fonds bilatéraux (dont la France pour 600 millions via l’AFD) afin de poursuivre l’effort de reboisement. Ces promesses des bailleurs sont souvent en décalage avec les besoins du terrain et ne cherchent pas à améliorer la qualité de la mise en œuvre pourtant plus complexe qu’elle n’y paraît, au risque de passer pour une opération de communication.

    Une évaluation complexe
    Malgré cette seconde chance, la dernière édition du Global Land Outlook de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, publiée en mai 2022, ne révèle pas davantage d’amélioration.

    L’exercice de suivi est également rendu compliqué par la multiplicité des donateurs et parties prenantes impliqués dans l’initiative. L’instauration récente de l’Accélérateur de la #GMV devrait contribuer à mieux évaluer les progrès de reboisement réalisés par rapport aux objectifs et surmonter les nombreux défis, comme le faible taux de survie des arbres plantés, ou les effets négatifs indésirables.

    La disponibilité de données sur la localisation des projets de restauration pourrait toutefois permettre une évaluation beaucoup plus fiable, vu la grande quantité de données historiques permises aujourd’hui par les technologies de télédétection (#imagerie_satellite).

  • La triple menace des crises liées à l’#eau met en danger la vie de 190 millions d’#enfants - UNICEF
    https://www.unicef.fr/article/la-triple-menace-des-crises-liees-a-leau-met-en-danger-la-vie-de-190-millions

    New York/ Paris, le 20 mars 2023 – Selon une nouvelle analyse de l’UNICEF, 190 millions d’enfants dans 10 pays africains sont les plus exposés à la conjugaison de trois menaces liées à l’eau : le manque d’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène (WASH) ; les maladies résultant de cette situation et ; les catastrophes climatiques.

    La triple menace sévit majoritairement au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, au Tchad, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali, au Niger, au Nigeria et en Somalie, faisant de l’#Afrique de l’Ouest et du Centre l’une des régions du monde les plus touchées par l’insécurité hydrique et les changements climatiques. La plupart des pays les plus touchés, en particulier au #Sahel, sont également confrontés à l’instabilité et aux conflits armés, ce qui entrave encore l’accès des enfants à l’eau potable et à l’assainissement.

  • Les déboires de l’impérialisme français dans ses anciennes colonies d’Afrique
    http://www.uatci.org/spip.php?article4244

    Après le Mali et la Centrafrique, c’est le #Burkina_Faso qui a demandé le retrait de l’armée française « dans un délai d’un mois » selon l’ultimatum lancé le 21 janvier 2023 par le chef de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré. Celui-ci est arrivé au pouvoir par un coup d’État, le 30 septembre 2022, contre le lieutenant-colonel Sandaogo Damiba, lui-même issu d’un coup d’État huit mois plus tôt.

    Les autorités françaises ont procédé au transfert des 400 militaires de leur base du Burkina Faso vers le #Niger, chez Mohamed Bazoum, un allié et serviteur des intérêts de l’impérialisme français mais honni par sa propre population. Celle-ci a manifesté plusieurs fois en 2021 et 2022, contre son régime dictatorial mais aussi contre la présence des troupes françaises au #Niger.

    Alors, demain ne va-t-on pas voir le même scénario se reproduire au Niger, au Tchad ou dans un autre pays africain abritant une #base_militaire française ? C’est une crainte qu’un certain nombre de dirigeants politiques français émet de plus en plus à haute voix. C’est probablement cette crainte qui a conduit le gouvernement français à annoncer le 20 février 2023, son intention de réduire les effectifs de sa base militaire permanente de #Port-Bouët à #Abidjan. Cette annonce a été accompagnée de tout un laïus sur les prétendues bonnes œuvres que l’armée française veut faire en faveur de l’État ivoirien. Reste à savoir si cette tromperie suffira à calmer les ardeurs de ceux qui, dans la population et probablement au sein de l’armée ivoirienne, ne veulent plus de cette présence militaire vestige du passé douloureux de l’Afrique coloniale et en même temps, instrument de la continuation de la domination après la décolonisation.

    Quand la mauvaise foi et le mensonge s’ajoutent à l’aveuglement

    Le 6 octobre dernier, au Palais du Luxembourg (siège du Sénat français), lors d’une séance de « question d’actualité au gouvernement », un sénateur s’adressait en ces termes à Catherine Colonna, ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères : « #Bamako, #Bangui, #Yaoundé, #Dakar, #N’Djamena, et, samedi dernier, Ouagadougou : partout en Afrique, le sentiment anti-français grandit et se manifeste de plus en plus violemment ». On assiste dit-il, à « une spirale exponentielle d’un sentiment et d’actes anti-français sur place. Les milliards d’euros d’aide publique au développement ne changent pas la donne, car ce jugement est irrationnel, et le malaise extrêmement profond […]. Par maladresse peut-être, par manque de communication assurément, nous ne parvenons pas à convaincre ou tout simplement à rassurer les populations locales sur nos louables intentions. Il y a vingt ans, en Afrique, les slogans anti-français étaient du style : « On en a marre ! » ; aujourd’hui, le slogan récurrent est : « France dégage ! […] Comment interrompre un tel processus de dégradation de l’image de notre pays ? ».

    Une sénatrice a aussi fait part de son inquiétude sur la « francophobie » qui selon elle, serait en train de se répandre « au Cameroun, au Mali, au Burkina Faso ou encore en #Côte_d’Ivoire ».

    À ces inquiétudes, la ministre a répondu que « la France est victime d’une scandaleuse campagne de désinformation en Afrique » et que la lutte contre cette désinformation « est désormais une priorité » pour son ministère. En d’autres termes, elle a l’intention d’alimenter massivement les médias officiels et non officiels de propagandes mensongères pour vanter les prétendues bonnes œuvres et « les louables intentions » de la France en Afrique.

    Ces parlementaires et le #gouvernement_Macron, font semblant de ne pas voir que derrière ce qu’ils dénoncent comme étant la montée d’un « sentiment anti-français » ou de la « francophobie » il y a une réelle contestation de la mainmise de l’État français sur ses anciennes colonies. Ils font d’autant plus volontairement cet amalgame tout en invoquant l’irrationnel qu’ils cherchent à masquer leurs propres responsabilités dans la montée de cette hostilité.

    Celle-ci n’a rien « d’irrationnelle » et ne date pas d’aujourd’hui. Ce ne sont pas les réseaux sociaux ni on ne sait quelle officine cachée derrière un clavier qui la créent mais les dirigeants de l’impérialisme français eux-mêmes par la politique qu’ils mènent dans leurs anciennes colonies. C’est le résultat de décennies de soutien aux dictatures sanguinaires et corrompues, de pillage économique, d’exploitation et d’oppression des populations. C’est aussi le résultat de l’arrogance, du mépris et de l’hypocrisie des dirigeants successifs de l’État français envers les populations des pays sous leur domination.

    Les gouvernements de gauche comme de droite qui se sont succédé en France ont toujours voulu dissimuler sous le tapis les massacres, les atrocités, les viols et les vols commis dans leurs anciennes colonies. Même le simple fait de reconnaître des faits qui se sont déroulés il y a 70 ans est un geste exceptionnel présenté comme un acte de courage et de générosité présidentielle. Lors de son récent voyage au #Cameroun, Macron a voulu jouer au président « ouvert et transparent » en acceptant d’ouvrir une partie des archives de l’État français sur la guerre d’indépendance du Cameroun à une commission d’historiens. C’est au cours de cette guerre qui a commencé en 1955, que le dirigeant nationaliste Ruben Um Nyobè et de nombreux militants de son parti, l’UPC, ont été traqués puis exécutés sauvagement. Il y a eu plusieurs dizaines de milliers de tués. Les massacres se sont poursuivis bien après l’indépendance du Cameroun en 1960 sous la dictature sanglante d’Ahidjo, installé au pouvoir par l’armée française. Celle-ci a aidé Ahidjo durant de nombreuses années à éliminer physiquement les militants de l’UPC. L’actuel président Biya a commencé sa carrière politique en 1962 en tant que « Chargé de mission » d’Ahidjo puis ministre et ensuite Premier ministre avant de l’évincer du pouvoir en 1982 avec l’appui de l’ancienne puissance coloniale.

    L’État français a tout fait pour que le sang qu’il a fait couler dans ce pays ne soit pas connu du public. Cela fut le cas de bien d’autres massacres du même genre dans d’autres colonies. La chape de plomb du « secret d’État » couvre jusqu’à nos jours de nombreux faits coloniaux.

    Ce sont aussi les réactions provoquées par ce « circulez, il n’y a rien à voir ! » qui reviennent comme un boomerang à la figure de l’ancienne puissance coloniale !

    La prétendue lutte contre les groupes terroristes au #Sahel

    Les troupes françaises dépêchées au Mali, Burkina Faso et Niger étaient prétendument destinées à protéger les populations contre les groupes armés djihadistes qui semaient la terreur dans cette région du Sahel. Mais les #opération_Serval, Barkhane et autres ont surtout servi à maintenir des valets locaux au pouvoir afin de permettre à la bourgeoisie française de continuer à s’enrichir au détriment des populations de ces pays.

    Ces populations prises en étau entre les bandes armées terroristes et les armées officielles (qui ne se comportent pas mieux que ceux qu’elles prétendent combattre) se sont rendu compte que les troupes françaises n’étaient pas venues pour éradiquer le terrorisme mais pour autre chose. Les groupes armés terroristes ont continué de sévir, parfois sous les yeux indifférents des troupes de Barkhane et des trois États sahéliens concernés. Des milliers de villageois ont été assassinés, d’autres ont dû abandonner leur village pour aller vivre là où ils pouvaient ; dans des camps de réfugiés quand ils en trouvaient. Entre 2013 et 2021, il y a eu plus de 2,5 millions de déplacés dans le Sahel selon le HCR, organisme des Nations Unies chargé des réfugiés. Leur nombre a continué d’augmenter depuis 2021.

    La colère des populations contre les régimes corrompus et sanguinaires qui les volaient et les opprimaient s’est retournée contre la France qui a servi de bouclier à ces régimes. Des officiers de l’armée comme Assimi Goïta au Mali ou Ibrahim Traoré au Burkina Faso ont profité de ce climat de contestation pour s’emparer du pouvoir (le 19 août 2020 au Mali et le 30 septembre 2022 au Burkina Faso). Leurs discours nationalistes et la rupture des accords militaires avec l’ancienne puissance coloniale leur a permis de redorer leur blason auprès d’une partie de la population, mais pour combien de temps ? Ce n’est pas parce qu’il y a un changement de personnes à la tête de l’État et de l’armée que brusquement ils changent de nature. Ils restent et resteront fondamentalement des instruments au service de la classe des possédants et des exploiteurs pour maintenir l’ordre capitaliste dans leur pays. Comme tous les pouvoirs qui les ont précédés, ils n’hésiteront pas à réprimer violement les populations lorsque celles-ci se mobiliseront pour réclamer plus de justice et de meilleures conditions d’existence.

    En Centrafrique et au Mali, ce sont les mercenaires de l’entreprise russe Wagner qui ont remplacé les troupes françaises, demain ce sera peut-être le tour du Burkina Faso. Il s’agit d’une entreprise privée qui fait payer ses services comme n’importe quelle entreprise capitaliste. Le paiement se fait en nature sous forme de droit d’exploitation d’une mine d’or, de diamant ou autres richesses naturelles. Ces mercenaires ne sont ni pires ni meilleurs que les légionnaires que l’État français a l’habitude d’envoyer en Afrique pour sauver un de ses valets en difficulté.

    La bourgeoisie française concurrencée dans sa chasse gardée africaine

    Face à cette nouvelle situation au Mali et au Burkina Faso, Macron le chef de file de l’impérialisme français, a dû s’adapter et accepter de retirer ses troupes de ces deux pays tout en gardant la possibilité d’y intervenir à partir du Niger ou de ses bases militaires permanentes de Côte d’Ivoire, du Sénégal ou du Tchad.

    L’État français tient d’autant plus à maintenir son rôle de gendarme de l’Afrique, que sa bourgeoisie a de plus en plus de mal à faire face à la concurrence rude des autres puissances capitalistes, y compris dans les pays considérés jusqu’à ces dernières années comme faisant partie de son « pré carré ». Mais le bouclier militaire doublé du bouclier monétaire que constitue le franc CFA (ancienne monnaie coloniale repeinte en monnaie commune des territoires devenus indépendants) ne suffit plus à préserver le quasi-monopole que la bourgeoisie française a longtemps détenu dans ses anciennes colonies.

    Selon un rapport de la COFACE (Compagnie Française d’Assurance pour le Commerce Extérieur, créée par l’État français pour couvrir, entre autres, les risques politiques encourus par les capitalistes français opérant à l’extérieur de la France) publié en juin 2018, les parts de marché à l’exportation de la France en Afrique (à l’exception du secteur de l’aéronautique) ont été divisées par deux depuis 2000, passant de 11 % à 5,5 % en 2017. Durant cette même période, la part de la Chine est passée de 3 % à près de 18 %, suivie par l’Inde, la Turquie et l’Espagne.

    Dans les domaines des équipements électriques et électroniques, de l’automobile ou de la pharmacie où la France détenait la première place, c’est la Chine et l’Inde qui sont passées devant. Même au Sénégal, pays politiquement et économiquement le plus lié à la France de par ses liens historiques, elle a perdu jusqu’à 25 % de ses parts de marché, tandis qu’en Côte d’Ivoire elle en a perdu entre 15% et 20%, toujours pour la période de 2000 à 2017.

    Le retrait, en décembre 2022 de Vincent Bolloré (un des plus grands capitalistes français ayant de grosses affaires en Afrique) de ses principales activités logistiques portuaires et ferroviaires en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays d’Afrique, au profit de l’armateur italo-suisse MSC, est la toute dernière illustration de cette tendance déclinante.

    Un continent convoité

    Les grandes puissances et leurs multinationales (les États-Unis et la Chine en tête) sont en compétition pour s’emparer des richesses naturelles et de tout ce qui peut leur rapporter des profits énormes sur le continent africain. Celui-ci possède plus de la moitié des réserves mondiales de manganèse, de chrome et de platine, 44% de vanadium, 78% de diamant, 40% de l’or … Sans oublier les gisements de terres rares recherchées entre autres par les industries de l’électronique et de la téléphonie.

    Environ 60% des surfaces arables mondiales non exploitées seraient situées sur le continent africain. Les grandes firmes de l’agrobusiness ont déjà commencé à accaparer les terres les plus fertiles pour y planter des cultures industrielles au détriment des cultures vivrières et des besoins alimentaires des populations locales. Les côtes poissonneuses du continent sont également pillées par les grandes sociétés internationales de pêche avec la complicité des États côtiers africains au détriment des petits pêcheurs locaux et des populations victimes de la raréfaction du poisson proches des côtes.

    Cette ruée des puissances capitalistes et de leurs industriels vers l’eldorado africain est en train de dessiner le contour du nouveau partage du continent africain. La crise actuelle du capitalisme, notamment l’aggravation de la crise énergétique à la suite du déclenchement de la guerre entre l’Ukraine de Zelenski épaulée par les puissances occidentales et la Russie de Poutine, a aiguisé la compétition entre les grandes puissances pour prendre possession des réserves d’hydrocarbures en Afrique. Leurs multinationales font la course pour signer des contrats de forages et d’exploitation avec les régimes en place en échange de bakchichs. L’appétit insatiable de ces prédateurs voraces est en train de transformer le continent africain en un futur terrain de batailles des puissances en compétition, à commencer par les deux plus grandes d’entre elles, les USA et la Chine mais aussi le japon, l’Allemagne, la France, l’Angleterre, la Belgique, l’Italie, l’Espagne, la Russie et quelques autres.

    Par-delà les frontières et les continents, les travailleurs ont les mêmes intérêts et un avenir commun à construire.

    Pendant que le capitalisme mondial fait main basse sur les richesses du continent, l’écrasante majorité de la population africaine, en ville comme dans les campagnes, s’enfonce dans la #misère. Le chômage pousse toujours plus de jeunes à migrer vers l’Europe ou ailleurs, quitte à risquer leur vie en chemin. Ceux qui restent au pays essaient de survivre en faisant des petits boulots précaires et mal payés ou en travaillant la terre. La cherté de la vie aggrave leurs conditions d’existence déjà catastrophiques. Chaque flambée de prix est comme un coup de poignard enfoncé dans leur chair. Pendant ce temps, une petite minorité de parasites et d’exploiteurs locaux étale avec insolence sa richesse au milieu de cet océan de pauvreté.

    Dans un monde dominé par le système capitaliste, ceux qui n’ont que leurs bras pour vivre sont les plus mal lotis. Ce sont eux qui produisent les richesses et sans leur labeur, rien ne fonctionnerait. Mais c’est la classe sociale des exploiteurs et des parasites qui profite de ces richesses et des moyens dont dispose la société.

    Que ce soit dans un pays riche ou pauvre, par delà leur niveau de vie différent d’un pays à l’autre, les travailleurs subissent cette même logique implacable d’un système basé sur l’exploitation de l’homme par l’homme, la recherche du profit individuel et la concurrence entre les individus et les nations. Dans une telle société où règne la loi du plus fort, les guerres et les rapines font partie des armes de la bourgeoisie pour protéger ses intérêts ou pour agrandir son terrain de chasse.

    Les travailleurs n’ont rien de bon à attendre d’un tel système. Ils ont au contraire tout à gagner à le combattre et à le remplacer par un autre où les frontières seront abolies, où personne n’aura le droit d’exploiter et d’opprimer son semblable et où l’humanité pourra enfin respirer et profiter librement de la vie. C’est la société que veulent construire les révolutionnaires communistes.

    #impérialise_français #impérialisme #colonies #Afrique #opération_Barkhane #inflation

  • La France partie pour rester au Sahel - Le Monde diplomatique, mars 2023
    https://www.monde-diplomatique.fr/2023/03/CARAYOL/65598

    Par Rémi Carayol. Officiellement, l’opération « Barkhane », lancée en 2014, est terminée depuis le 9 novembre 2022. Pourtant, en ce mois de mars 2023, si la France n’a plus aucun soldat au Mali, elle en compte encore près de trois mille au Niger ou encore au Tchad — soit autant qu’il y a huit ans… Refusant d’admettre une défaite. Paris reste en guerre au Sahel contre un ennemi aux contours flous, commodément qualifié de « terroriste ». Une guerre à durée indéterminée, qui se poursuit dans un cadre légal imprécis (et jamais discuté par les parlementaires), avec des méthodes opaques que la France compte même étendre aux pays côtiers du golfe de Guinée.

    #Afrique #France #Sahel #Mali #Niger #Burkina #Tchad

  • Afrique : « Il serait trop facile de ne voir que “la main de Moscou” dans ce spectaculaire congédiement de la France »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/02/04/afrique-il-serait-trop-facile-de-ne-voir-que-la-main-de-moscou-dans-ce-spect

    Afrique : « Il serait trop facile de ne voir que “la main de Moscou” dans ce spectaculaire congédiement de la France »

    Philippe Bernard, 4 février 2023

    En prétendant continuer d’exercer son influence en Afrique, la France s’est faite la complice des échecs des indépendances. Mais nous gagnerions sans doute à considérer les événements en cours comme une nouvelle phase de la décolonisation, analyse Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique.

    Les présidents français ont longtemps aimé les vivats des Africains, les petits drapeaux français agités sur la route des aéroports, les bains de foule et le dépaysement bienvenu que procure la chaleur d’un accueil à la spontanéité très organisée, la célébration des « liens particuliers » qui unissent la France à de nombreux pays d’Afrique. A Bamako, en 2013, après le déclenchement de l’opération « Serval » destinée à bloquer la percée des djihadistes vers le sud, alors que des Maliens en liesse le remerciaient, François Hollande avait affirmé qu’il vivait « la journée la plus importante de [s]a vie politique ». Emmanuel Macron semblait aux anges, à Ouagadougou, à la fin 2017, face à un amphi d’étudiants applaudissant sa promesse de rompre avec une vision postcoloniale et de parler désormais d’égal à égal avec les Africains. « Il n’y a plus de politique africaine de la France ! », avait-il même proclamé.

    Il serait trop facile, alors que les soldats français sont expulsés du Mali et du Burkina Faso, que la France y est conspuée dans la rue, que, sur les tee-shirts, Vladimir Poutine a remplacé Emmanuel Macron, de ne voir que « la main de Moscou » dans ce spectaculaire congédiement de la France. Si les mercenaires du Groupe Wagner peuvent proposer leurs services – une assurance-vie pour les militaires putschistes au pouvoir –, si des Africains « marchent » dans la grossière propagande russe, c’est parce qu’ils voient Vladimir Poutine comme un homme ayant relevé son pays, ce que leurs dirigeants n’ont jamais su faire. C’est aussi qu’au Mali, les libertés fondamentales ont été supprimées et qu’un climat de peur s’est répandu. Mais, fondamentalement, nombre de Sahéliens tournent le dos à la France parce qu’ils lui reprochent son incapacité à rétablir la sécurité.

    Or, cette impuissance résulte essentiellement d’un défaut d’analyse : les agressions djihadistes, dont ont été victimes les pays du Sahel depuis que la chute du dictateur libyen Kadhafi en 2011 y a fait déferler armes et combattant, se sont transformées en conflits endogènes. Les combattants djihadistes, à l’origine des étrangers, se recrutent désormais parmi les communautés locales brimées, rançonnés ou abandonnées par le pouvoir central, ou en butte à des conflits intercommunautaires – souvent liés à l’utilisation des sols – jamais arbitrés. Au fil des ans, les groupes djihadistes « ont recruté sur place en proposant un mode de gouvernance alternatif. La France s’est alors retrouvée mêlée à une guerre qui ne visait plus des “groupes terroristes”, mais des insurrections locales, parfois microlocales. Dans le cas du Mali, on peut même parler de guerre civile », a expliqué au Monde le 6 janvier Rémi Carayol, journaliste spécialiste de l’Afrique, auteur du Mirage sahélien. La France en guerre en Afrique. Serval, Barkhane et après (La Découverte, 2023).
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le Burkina Faso officialise sa demande de rupture de la présence militaire française dans le pays

    « Guerre civile », l’expression revient aussi dans l’analyse d’Olivier Vallée, économiste spécialiste de l’Afrique : « Il semble bien que pour faire la paix, il serait nécessaire d’accepter de considérer que se déroule, du Nigeria au Burkina, une guerre et de la qualifier. Ni locale ni globale, comme on a tenté de la présenter au nom du terrorisme, la guerre [en Afrique de l’Ouest] est une guerre civile. » De fait, au Mali comme au Burkina Faso, une large partie du pays échappe au contrôle des autorités et les massacres de populations civiles se multiplient. L’armée française, en privilégiant certaines communautés comme les Touareg en vertu de traditions coloniales, a alimenté les accusations d’ingérence.

    Résultat, la faillite des Etats, au mieux absents, au pire prédateurs, à assurer la sécurité, sans même parler de conditions de vie décentes, est désormais masquée par un nationalisme nourri de ressentiment antifrançais, arme décisive pour des putschistes en manque de légitimité. Aucun Malien, aucun Burkinabé, comme aucun des habitants de plusieurs autres pays africains francophones, n’ignore que ses dirigeants élus, responsables du total manque de perspectives de leur jeunesse, ont été appuyés par la France. En prétendant continuer d’exercer son influence, Paris s’est fait le complice des échecs des indépendances. Mais le sentiment – de plus en plus éloigné de la réalité – selon lequel Paris « fait la pluie et le beau temps » est devenu insupportable avec l’échec sécuritaire français.

    Le mot d’ordre de « souveraineté », largement brandi aujourd’hui, se nourrit aussi de l’incapacité française à se débarrasser des comportements condescendants. Devant les étudiants de Ouagadougou en 2017, Emmanuel Macron n’avait pas pu s’empêcher d’humilier par une pique le président élu, Roch Marc Christian Kaboré, alors même qu’il souhaitait faire passer son message de « nouveau partenariat décomplexé ». Aujourd’hui, comment le ministre des armées, Sébastien Lecornu, peut-il convaincre les Africains que la France entend parler d’égal à égal avec eux, lorsqu’il présente l’Afrique comme faisant « partie de notre profondeur stratégique » et justifie le maintien de bases militaires sur le continent par le souci de « protéger nos ressortissants » ?

    Nous gagnerions sans doute à considérer les événements en cours comme rien de moins qu’une nouvelle phase de la décolonisation. « Nous sommes tout simplement en train de changer d’époque, passant d’une Afrique dominée à une Afrique souveraine. Cela se déroule sous nos yeux, mais peu le comprennent », constate dans Le Monde (26 janvier) le général Bruno Clément-Bollée, ancien commandant des forces françaises en Côte d’Ivoire (où le ressentiment contre la France s’est manifesté dans les années 2000, en dehors de toute influence russe). Venant d’un général, l’avertissement vaut coup de semonce. L’Afrique n’a pas fini de réclamer sa souveraineté. Il ne s’agit pas de battre sa coulpe, mais de changer de logiciel.

    #France #Sahel #Françafrique #Mali #Centrafrique #Décolonisation #Serval #Barkhane

    • La lecture de la chronique de Philippe Bernard sera utilement complétée par celle d’un entretien avec Rémi Carayol, publié dans le Monde du 6 janvier 2023. Rémi Carayol journaliste spécialiste de l’Afrique est notamment l’auteur de F rance en guerre en Afrique. Serval, Barkhane et après ? (La Découverte, 2023).

      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/01/06/remi-carayol-chercheur-specialiste-de-l-afrique-au-sahel-les-officiers-franc

    • Présentation du livre de Rémi Carayol sur le site de son éditeur.

      Le mirage sahélien - Rémi Carayol - Éditions La Découverte
      https://www.editionsladecouverte.fr/le_mirage_sahelien-9782348075469

      L’intervention militaire engagée par la France au Sahel tourne au fiasco. Lancée en janvier 2013, l’opération Serval ressemblait au départ à une success story. Les quelques centaines de djihadistes qui avaient pris le contrôle des principales villes du Nord-Mali furent mis en déroute. Des foules en liesse, brandissant ensemble les drapeaux français et malien, firent un triomphe à François Hollande lorsqu’il se rendit à Bamako.
      Tout cela n’était pourtant qu’un mirage. En quelques mois, l’opération Barkhane, qui prend le relais de Serval en juillet 2014, s’enlise. Les djihadistes regagnent du terrain au Mali et essaiment dans tout le Sahel : des groupes locaux, liés à Al-Qaïda ou à l’État islamique, se constituent et recrutent largement, profitant des injustices et de la misère pour se poser comme une alternative aux États déliquescents. Au fil des ans, la région s’enfonce dans un chaos sécuritaire et politique : les civils meurent par milliers et les coups d’État militaires se multiplient. Impuissante, la France est de plus en plus critiquée dans son « pré carré ».
      L’armée française, imprégnée d’idéologie coloniale et engluée dans les schémas obsolètes de la « guerre contre le terrorisme », se montre incapable d’analyser correctement la situation. Prise en étau entre des décideurs français qui ne veulent pas perdre la face et des dirigeants africains qui fuient leurs responsabilités, elle multiplie les erreurs et les exactions. Des civils sont tués. Des informateurs sont abandonnés à la vengeance des djihadistes. Des manifestations « antifrançaises » sont violemment réprimées.
      Sous couvert de la lutte contre la « barbarie », la France a renié les principes qu’elle prétend défendre sur la scène internationale. Le redéploiement du dispositif militaire français au Sahel, annoncé par Emmanuel Macron, n’y change rien : la France poursuit en Afrique de l’Ouest une guerre qui ne dit pas son nom, et sur laquelle les Français n’ont jamais eu leur mot à dire.

  • L’invention du Sahel, par Jean-Loup Amselle - Histoire coloniale et postcoloniale
    https://histoirecoloniale.net/L-invention-du-Sahel-par-Jean-Loup-Amselle.html

    Le #Sahel est une catégorie, comme toutes les catégories qui s’appliquent à l’#Afrique, ethniques et géographiques entre autres, qui semble aller de soi. Evoquant les famines et les sécheresses des années 1970, les révoltes et insurrections qui se produisent dans toute cette zone depuis des décennies, le Sahel est vu avant tout comme une terre dangereuse. Peut-être en va-t-il ainsi parce qu’il s’agit d’une catégorie instable, hybride, intermédiaire entre le désert et la savane, entre le nomadisme et la sédentarité, entre des populations « blanches » (Touaregs, Maures), des populations « rouges » (Peuls) et des populations « noires », entre l’animisme et l’islam. Impossible donc de définir de façon stricte ce qu’il en est du Sahel, de ses limites, de ce qui le caractérise en propre. Il s’agit d’une notion totalement arbitraire qui ne doit son existence qu’à la consolidation que lui ont fait subir un certain nombre de savants coloniaux et dans la foulée des écrivains et des cinéastes africains dont le plus célèbre d’entre eux est Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du prix Goncourt 2021 pour son roman La plus secrète histoire des hommes. L’hypothèse de ce livre est donc que les problèmes de ce qui forme aujourd’hui le Sahel (en particulier la défaite de l’armée française) sont en grande partie le résultat d’une représentation figée de cette région géographique d’Afrique de l’ouest.

    #livre #colonisation

  • Toumaï, notre plus lointain ancêtre était bel et bien bipède | Interview d’Antoine Balzeau - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=UEyHudJQx04

    Toumaï, notre plus vieil ancêtre marchait bien sur deux pieds. C’est ce que confirme la nouvelle étude d’une équipe franco-tchadienne de paléontologues. Elle analyse un fémur et deux os du bras appartenant à Sahelanthropus tchadensis, un hominidé âgé de 7 millions d’années découvert en 2001 dans le désert tchadien. Jusque-là, seuls le crâne, baptisé Toumaï, et des fragments de dents et de mâchoire avaient été étudiés. Cette nouvelle publication était donc très attendue...
    Les commentaires du paléoanthropologue Antoine Balzeau (CNRS).
    #Toumaï #bipédie #Sahelanthropustchadensis #paléoanthropologie

  • #Sahel et #Sahara, une emprise française

    Alors que l’#opération_Barkhane menée par la France au Sahel et au Sahara touche à sa fin, l’historienne #Camille_Lefebvre revient sur l’histoire de la colonisation de ces régions par les forces militaires françaises au début du XXe siècle.

    En savoir plus

    La présence militaire française au Sahel semble remise en cause. Elle avait été décidée en 2013 par François Hollande, alors chef de l’État, afin de protéger ces régions contre les assauts terroristes des djihadistes venus du Nord, à partir du Sahara. Mais l’#opération_Serval, devenue Barkhane en 2014, et qui a déployé plus de 5 000 soldats français dans la région, serait vouée à toucher, à terme proche, à sa fin. « La France ne peut pas se substituer, a dit Emmanuel Macron, à la stabilité politique et au choix des États souverains ».

    Chez nous, l’approbation donnée par l’opinion à l’engagement de nos armées s’effrite, si l’on en croit les sondages. Ce désamour se nourrit notamment de la constatation que l’impopularité de la présence française grandit parmi les populations des pays concernés, ce qui provoque chez certains de nos compatriotes un sentiment d’ingratitude.

    Dans le même temps il se répand sur place, notamment parmi la jeunesse, le thème d’une nouvelle colonisation qui ne dirait pas son nom et qui dissimulerait sa perversité sous les oripeaux d’une fausse solidarité.

    Ce rebond d’une époque à l’autre incite à aller rechercher en arrière ce que furent la colonisation du Sahara et du Sahel, sa nature propre, ses ressorts et ses procédés. Il s’agit de débusquer et de délimiter les éventuelles ressemblances et aussi de comprendre pourquoi cette #mémoire conserve tant d’importance, sur place, aujourd’hui.

    Cette émission a été diffusée une première fois le samedi 4 décembre 2021.
    Pour en parler

    Pour éclairer cela, nous disposons depuis peu du beau livre que Camille Lefebvre, directrice de recherches au CNRS, consacre au moment spécifique où, au début du XXe siècle, une force militaire française envahit deux villes puissantes du Sahara et du Sahel, Agadez et Zinder. Les incompréhensions entre deux mondes soudain mis face à face s’y révélèrent déjà violemment. Il se peut bien qu’elles durent toujours.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/concordance-des-temps/sahel-et-sahara-une-emprise-francaise-0-7388960
    #France #colonisation #colonialisme #occupation #histoire #colonialisme_français #armée #armée_française
    #podcast #audio

    ping @cede @karine4 @_kg_

    • Des pays au crépuscule

      Camille Lefebvre nous immerge dans les premiers temps de la colonisation et redonne vie aux mondes qui s’enchevêtrent alors, pour nous aider à saisir comment s’est peu à peu construite la domination coloniale.
      Au début du xxe siècle, quatre-vingts militaires français accompagnés de six cents tirailleurs envahissent deux puissantes villes du Sahara et du Sahel. La France, comme plusieurs autres pays européens, considère alors les territoires africains comme des espaces à s’approprier. Elle se substitue par la force aux gouvernements existants, au nom d’une supériorité civilisationnelle fondée sur le racisme.
      Depuis le cœur de ces deux villes, grâce à une documentation exceptionnelle, Camille Lefebvre examine comment s’est imposée la domination coloniale. Militaires français, tirailleurs, mais aussi les sultans et leur cour, les lettrés et les savants de la région, sans oublier l’immense masse de la population, de statut servile ou libre, hommes et femmes : tous reprennent vie, dans l’épaisseur et la complexité de leurs relations. Leur histoire révèle la profondeur des mondes sociaux en présence ; elle retisse les fils épars et fragmentés des mondes enchevêtrés par la colonisation.
      Les sociétés dans lesquelles nous vivons, en France comme au Niger, sont en partie issues des rapports de domination qui se sont alors noués ; s’intéresser à la complexité de ce moment nous donne des outils pour penser notre présent.

      https://www.fayard.fr/histoire/des-pays-au-crepuscule-9782213718101

      #livre

  • L’#UE et le #Niger signent un nouvel accord pour lutter contre les trafiquants d’êtres humains

    Depuis 2015, le Niger a mis en place une politique de #dissuasion, en #coopération avec l’#Union_européenne, pour réduire l’#attractivité de son territoire devenu terre de transit pour les migrants, qui cherchent à rejoindre l’Europe via la Libye. Un nouvel #accord a été signé vendredi pour amplifier la #lutte_contre_l'immigration_clandestine, en protégeant mieux les frontières et en offrant des alternatives à ceux qui vivent de la migration dans le pays.

    D’après la #Commission_européenne, la coopération avec le Niger « passe à la vitesse supérieure » grâce à la signature d’un #partenariat_opérationnel pour combattre le trafic vendredi 15 juillet avec l’Union européenne (UE) doit permettre au Niger d’augmenter l’impact de l’équipe d’enquête conjointe qui a été établie dans le cadre de la #mission_civile_européenne (#EUCAP) #Sahel-Niger.

    Selon #Hamadou_Adamou_Souley, ministre nigérien de l’Intérieur, ce nouvel accord de coopération permettra à la fois de protéger les frontières et les migrants : « Tout ce que ces migrants demandent, c’est de vivre dignement, d’être traité comme des êtres humains. C’est ce que le Niger essaie de leur offrir comme opportunité. C’est pour cela que nous ouvrons nos frontières à ces migrants et nous essayons de les accompagner. »

    Pour Hamadou Adamou Souley, l’important est désormais de concrétiser les nouveaux projets évoqués par la Commissaire européenne aux Affaires intérieures lors de sa visite à Agadez, à savoir des projets de #développement_économique qui permettront de donner de nouvelles activités à ceux qui vivaient autrefois de la migration.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/41962/lue-et-le-niger-signent-un-nouvel-accord-pour-lutter-contre-les-trafiq
    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #frontières #contrôles_frontaliers #Niger #externalisation_des_frontières #EU #Europe #coopération_au_développement #conditionnalité_de_l'aide_au_développement

    ping @rhoumour @karine4

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    ajouté à la #métaliste autour de #migrations et #développement :
    https://seenthis.net/messages/733358

    et notamment sur la conditionnalité de l’aide au développement à la fermeture des frontières :
    https://seenthis.net/messages/733358#message768701

    • Joint press release: Strengthening cooperation in the fight against migrant smuggling: the European Union and Niger launch operational partnership to tackle migrant smuggling

      Today, the European Union and Niger are strengthening their cooperation with the launch of an operational partnership to tackle migrant smuggling. Joint efforts under this partnership will help to save lives, disrupt the business model used by criminal networks, prevent migrants from becoming victims of violence and exploitation and protect their fundamental rights.

      As highlighted in the new EU Pact on Migration and Asylum, combatting migrant smuggling is a shared challenge that requires robust cooperation and coordination with key partner countries along migration routes, in line with the EU’s overarching approach to migration. Located at the heart of the Sahel, Niger has for decades been at the crossroads of migration flows to North and West Africa and to the EU, as well as a destination country for migrants. The country has made considerable efforts to tackle migrant smuggling, helping to evacuate individuals affected from Libya and ensuring a dignified return home for irregular migrants. Niger and the European Union have worked together as trusted partners in the Sahel region and have been involved in several joint initiatives addressing wider migration and security issues, including the challenges of irregular migration, and focusing in particular on efforts to tackle criminal groups operating in the region in the pursuit of profit.

      Now, the constructive cooperation between Niger and the European Union and the strong mutual commitment to stepping up joint efforts to address migration and security risks and the consequences of irregular migration are moving up a gear, from both an operational and a political point of view. The operational partnership to tackle migrant smuggling is a response to shared needs and sets out to achieve common objectives, based on the renewed EU #Action_Plan_against_Migrant_Smuggling (2021-2025).

      Commissioner for Home Affairs, Ylva Johansson, said: ‘We are taking a crucial step in efforts to combat migrant smuggling and are making progress towards achieving the objectives set out in the New Pact on Migration and Asylum. Niger has long been a key partner in terms of addressing security challenges and managing migration and I am delighted that today we are jointly launching an operational partnership to tackle migrant smuggling in order to consolidate and ramp up our efforts. Together, we will do all we can to save migrants’ lives and prevent violations of their rights, strengthen the management and security of borders, dismantle the criminal networks that are responsible for smuggling and offer genuine economic alternatives to people seeking a better life in Niger.’

      Niger’s Minister for the Interior, Hamadou Adamou Souley, said: ‘Implementing this operational partnership to tackle migrant smuggling aligns perfectly with the actions and activities under programmes II and III of the action plan set out in our National Migration Policy. This will allow us to work together to better protect migrants, secure our borders and achieve our ultimate aim, which is to improve living conditions for migrants and their host communities.’

      Content of the operational partnership to tackle migrant smuggling

      Part of the EU’s wider efforts with Niger on migration, the Operational Partnership comprises a number of actions that could be expanded to ensure that the Partnership can adapt as the context surrounding migration and the phenomenon itself evolve.

      This will boost the success of the #Joint_Investigation_Team (#JIT) in Niger, where, with EU funding, officers from services in EU Member States and Niger are working side by side to disrupt the business model of people smugglers and criminal networks. Since 2017, over 700 criminals have been arrested and over 400 judicial proceedings have been launched. The Operational Partnership will maximise the impact of the JIT and strengthen links with other operational activities in the region to address migrant smuggling.

      New information and awareness-raising campaigns will also be launched, explaining the risks of irregular migration and migrant smuggling, as well as setting out possible alternatives. By challenging the narratives put forward by people smugglers, the campaigns set out to inform migrants and influence their decisions to migrate.

      The working arrangement between #Frontex and Niger, currently under discussion, will support the Nigerien authorities with regard to integrated border management by strengthening risk management and assessment capabilities with a view to facilitating legitimate border crossings and tackling irregular migration and cross-border crime.

      The #European_Union_Capacity_Building_Mission (EUCAP) Sahel Niger has been working with partners in Niger for nearly ten years to tackle terrorism, organised crime and criminal people-smuggling networks operating in the region. This work is part of the European Union’s commitment to security and defence efforts in the Sahel region under the responsibility of the High Representative of the EU for Foreign Affairs and Security Policy, #Josep-Borrell. The signing of a working arrangement between Frontex and the EUCAP Sahel Niger will support the joint commitment by the European Union and Niger to improve border-management structures in Niger and crack down on people traffickers and smugglers and those who seek to profit from the distress of migrant men, women and children. The working arrangement will facilitate and enhance efforts to exchange information, offer targeted training activities, share best practices and advise the Nigerien authorities.

      The #Coordination_Platform_on_Migration, which is part of the office of Niger’s Minister for the Interior, working in close cooperation with the EU Delegation to Niger, will operate as a coordination and monitoring mechanism for implementing the Operational Partnership to ensure consistency across activities and coordination of stakeholders, in line with Niger’s National Migration Policy (2020-2035), the European Union’s overarching approach to migration and its work with partner countries under the New Pact on Migration and Asylum.

      The Operational Partnership will work in tandem with the two Team Europe initiatives on the Central Mediterranean route and the Atlantic and Western Mediterranean route. Projects carried out under these two initiatives will help to implement the Operational Partnership and strengthen efforts by the European Union and the Member States to tackle irregular migration and forced displacement. At the same time, EU support under the #NDICI - Global Europe instrument in terms of human development, governance and sustainable and inclusive economic growth, including through EUR 195 million in budget support, will help Niger in its efforts to implement key reforms and address security and socio-economic challenges as well as challenges related to migration management. The Operational Partnership will be complemented by projects seeking to promote economic development and improve the availability of and access to high-quality public social services for communities in Niger, particularly in the #Agadez region.

      https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/ip_22_4536

    • Actions sur les questions migratoires : L’ICMPD annonce la signature d’un accord de coopération avec les autorités nigériennes

      Le #Centre_International_pour_le_Développement_des_Politiques_Migratoires (#ICMPD, en anglais), a organisé, hier mardi 12 juillet 2022 à Niamey, un déjeuner de travail, avec les différents acteurs intervenant sur les questions migratoires. C’était une occasion pour informer les autorités, les organisations internationales et leur présenter ledit centre mais aussi pour annoncer la signature d’un accord de coopération, sur la migration, le jeudi 14 juillet prochain, avec les autorités nigériennes.

      Selon M. Vincent Marchadier, Chef de Projet au Bureau ICMPD pour l’Afrique de l’Ouest, le Niger est un pays clé tant au niveau du Sahel, qu’au niveau de la CEDEAO, confronté aux flux migratoires, qui passe de pays de transit à un pays de destination, avec les migrants irréguliers, qui ont tendance à s’installer, de plus en plus au Niger et cela pour plusieurs raisons. « D’où l’importance de rencontrer les autorités politiques et les autres structures œuvrant dans la lutte contre la migration irrégulière, pour les appuyer dans ce combat et cela à travers plusieurs projets et actions communes », a indiqué M. Marchadier. Le Niger, a-t-il précisé a été retenu, au regard de la volonté et de la disponibilité des autorités à combattre cette migration irrégulière, qui par ailleurs cause de nombreux problèmes (violence, divers trafics, insécurité, etc.). Il a ajouté que sur toutes ces questions l’ICMPD peut apporter son expertise, pour contribuer à les résoudre, que d’autres structures n’ont pas pu apporter. « Cet accord a pour but de définir le cadre de relation entre l’ICMPD et le gouvernement du Niger, afin de travailler à résoudre les difficultés qui sont posées par le phénomène migratoire, au niveau du territoire nigérien », a-t-il déclaré. Quant au Directeur Général de l’ICMPD, M. Mickael Spindelegger, il a indiqué que : « Nous allons rencontrer le Premier ministre du Niger, pour qu’il nous décline quels sont les domaines dans lesquels il veut que nous intervenions dans le domaine de cette coopération ». Selon M. Spindelegger, cet accord de siège permettra au ICMPD d’être reconnu comme organisation internationale intervenant dans le domaine migratoire, et par la même d’être capable de développer ses activités d’aide et de coopération au niveau national. « Cet accord nous permettra de développer des projets importants et porteurs pour la lutte contre la migration irrégulière mais aussi pour le développement de ce vaste pays, qui a une réelle volonté de bien s’impliquer dans le combat contre ce type de migration, en dépit de nombreux défis auxquels il fait face », a-t-il ajouté.

      « Nous allons d’abord nous renseigner sur l’état de la situation sur toutes les questions migratoires concernant le Niger et ensuite en coopération avec les autorités nationales, définir les axes d’interventions, les projets pertinents et adaptés qu’il faut mettre en œuvre en fonction de la situation. Nous comptons travailler sur un projet, qui nous tient à cœur concernant le Niger et le Nigeria, pour que ces deux pays travaillent, le plus étroitement possible sur les questions migratoires. L’ouverture d’esprit des autorités nigériennes et leur esprit coopératif, nous permettront, sans nul doute d’atteindre des bons résultats, suite à la prochaine signature de l’accord de siège », a précisé M. Spindelegger.

      Notons que l’ICMPD est une organisation internationale dont les opérations sont réparties dans 90 pays à travers le monde. Il a été créé par l’Autriche et la Suisse en 1993 et compte 19 États membres en 2022.

      https://www.lesahel.org/actions-sur-les-questions-migratoires-licmpd-annonce-la-signature-dun-accor

  • Music from Saharan WhatsApp
    https://sahelsoundscompilations.bandcamp.com/track/tarhanine



    Cover photo Andal Sukabe

    Suite aux compilations Music from Saharan Cellphones qui ont fait connaître le label Sahel Sounds, Music from Saharan WhatsApp présente une variété de styles, dont la techno nigérienne, le wedding rock, la guitare Woodabe, la musique WZN et la musique mandingue. Répondant à un appel ouvert de notre réseau d’artistes, les musiciens ont enregistré une poignée de morceaux sur leur téléphone portable et les ont envoyés via l’application mobile populaire WhatsApp. Chaque session a été hébergée pendant un mois sur Bandcamp et vendue à un prix dégressif, tous les bénéfices étant directement versés aux musiciens. Au bout d’un mois, l’EP disparaissait, remplacé par un autre.(Traduit avec www.DeepL.com/Translator - version gratuite)

    Tinariwen (+IO:I) - Sastanàqqàm
    https://www.youtube.com/watch?v=vACZA9dGvV4

    Vu la bérézina annoncée, prendre un aller simple pour rester planqué dans le désert au moins cinq ans.
    #Sahel_Sounds_rds #musique

  • Le vieux projet d’union du Sahara, source de méfiance entre le Mali et la France
    https://afriquexxi.info/article4952.html

    Depuis que le torchon brûle entre Paris et Bamako, le pouvoir militaro-civil malien accuse la France de jouer un double jeu dans le nord du pays. Une suspicion fantasmée, mais qui se nourrit (entre autres) d’un épisode bien réel : le projet français, à la fin des années 1950, de conserver le Sahara et d’en faire un territoire d’outre-mer à part entière. Retour sur l’éphémère existence de l’Organisation commune des régions sahariennes (OCRS).

    Simon Pierre, 23 mars 2022

    La crise de confiance entre les autorités françaises et le pouvoir militaro-civil au Mali a atteint son paroxysme en ce début d’année. Depuis le coup d’État d’août 2020, des politiciens et des activistes proches de la junte diffusent des interprétations particulières au sujet d’une éventuelle collusion des militaires de l’opération Barkhane avec l’ennemi djihadiste. Cette stratégie vise à transformer les échecs patents à écraser l’insurrection djihadiste en une accusation de complicité. Elle s’appuie sur les tentatives maladroites, à Paris, de ménager la chèvre et le chou entre les indépendantistes touaregs des régions de Kidal et de Ménaka et l’État malien, qui les considère comme des terroristes au même titre que les salafistes avec qui, il est vrai, ils ont collaboré en 2012. Dès lors, par une fausse transitivité, l’ancienne puissance coloniale ne serait pas seulement faible ou inefficace, elle collaborerait ouvertement avec les djihadistes dans le but, selon les versions, de détruire le Mali ou d’y justifier son occupation afin de s’accaparer les richesses naturelles du Nord.❞ (...)

    #Algérie #Décolonisation #Empire_colonial_français #Mali #Maroc #Mauritanie #Sahel #France #Sahara

  • Crise en Ukraine. La preuve que les occidentaux s’étaient engagés à ne pas étendre l’Otan vers l’Est
    https://www.humanite.fr/monde/otan/crise-en-ukraine-la-preuve-que-les-occidentaux-setaient-engages-ne-pas-eten

    Un document émanant des archives britanniques, révélé par le magazine allemand Der Spiegel, souligne que des accords écrits ont bien été passés avec Moscou pour ne pas étendre la sphère d’influence et d’action de l’Alliance atlantique « au delà de l’Elbe  ».


    Ce texte, longtemps classé secret défense, a été remonté des profondeurs des archives nationales britanniques par le chercheur états-unien Joshua Shifrinson, professeur à l’université de Boston. Nick Cooper, CC BY-SA 2.5

    Un document émanant des archives nationales britanniques corrobore la thèse avancée par Moscou de l’existence d’un engagement de Washington et des puissances occidentales à ne pas étendre l’Alliance atlantique vers l’Est. Le magazine allemand  Der Spiegel  en révèle l’existence.

    Ce texte, longtemps classé secret défense, a été remonté des profondeurs des archives par le chercheur états-unien Joshua Shifrinson, professeur à l’université de Boston. Il y est question du procès verbal d’une réunion des directeurs politiques des ministères des affaires étrangères des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne, tenue à Bonn le 6 mars 1991. Le thème était la sécurité en Europe centrale et orientale.

    Une telle expansion serait « inacceptable »
    Le document fait part sans la moindre ambiguïté d’un engagement de Washington, Londres, Paris et Bonn à ne pas étendre l’Alliance atlantique vers l’Est. Une telle expansion serait « inacceptable », est-il dit explicitement.

    « Nous avons clairement indiqué lors des pourparlers 2 plus 4 (sur l’unification allemande, avec la participation de la RFA et de la RDA, ainsi que des États-Unis, de l’URSS, du Royaume-Uni et de la France) que nous n’étendons pas l’OTAN au-delà de l’Elbe, » explique Jürgen Hrobog, le représentant de la RFA, avançant une position bien entendu convenu avec le chancelier de l’époque, Helmut Kohl. Et d’expliciter, cité par le journal : « Par conséquent, nous ne pouvons pas proposer à la Pologne et aux autres pays d’adhérer à l’OTAN. »

    « De manière formelle ou informelle »
    Selon ces mêmes archives le représentant états-unien, Raymond Seitz, était d’accord : « Nous avons clairement fait savoir à l’Union soviétique – dans les pourparlers 2 plus 4 et aussi dans d’autres négociations – que nous n’avions pas l’intention de profiter du retrait des troupes soviétiques d’Europe de l’Est… ». Et d’avaliser même la non expansion de l’OTAN vers l’Est « que ce soit de manière formelle ou informelle. »

    II fut alors également convenu de renforcer la stabilité et la sécurité en Europe centrale et orientale par des accords bilatéraux et dans le cadre de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE).

    La responsabilité des dirigeants américains
    Ces révélations soulignent les responsabilités plus que partagés du président états-unien, Joe Biden, de son secrétaire d’Etat, Anthony Blinken et du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, dans la montée actuelle des périls. Ils n’ont cessé en effet de mentir sur ce point affirmant que l’Occident n’aurait offert à Moscou aucune garantie sur le futur périmètre de l’Alliance atlantique. Et ils ont martelé en toute occasion sur « le droit international inaliénable » de l’Ukraine à rallier le pacte militaire de son choix. Les représentants de l’impérialisme états-unien trustent ainsi une fois encore des poles positions dans la course à la guerre comme en matière de manipulation des textes qui ont fait l’histoire la plus récente.

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