• Historique de la lutte victorieuse contre le projet de carrière à St Nazaire en Royans
    https://ricochets.cc/Historique-de-la-lutte-victorieuse-contre-le-projet-de-carriere-a-St-Nazai

    Voici un résumé de la lutte victorieuse contre un projet de carrière qui a été écrit par des personnes en lutte à St Nazaire en Royans. Avec plein d’infos intéressantes et de quoi se motiver pour d’autres combats, en dépassant les peurs (peur de l’autre, de l’institution, des pouvoirs politique et économique) et les individualités hétérogènes, en sortant de la position d’observateur qui déplore les désastres. Ce résumé avait été affiché lors du très sympathique (et très bien organisé) Festival Sous les (...) #Les_Articles

    / #Saint-Nazaire-en-Royans, #Ecologie

    https://plmvrv.fr/le-festival-sous-les-cailloux-la-plage
    https://pulp-films.fr/project/des-cailloux-dans-la-chaussure
    https://www.facebook.com/DesCaillouxDansLaChaussure
    https://ricochets.cc/IMG/distant/html/560917815-3737c1-a021fb8.html

  • Les sans culottes à la conquête de Paris - Jacques Pauwels

    Jacques Pauwels, historien, politologue et essayiste belgo-canadien expliquera comment la Révolution française se résuma à maints égards à une conquête de Paris par le petit peuple de la capitale, qui habitait majoritairement dans le faubourg Saint-Antoine. Éliminant un obstacle symbolique mais également physique, la Bastille, les « sans-culottes » faubouriens ont envahi la capitale et s’en sont rendus maîtres. Ils ont « déroyalisé » « décléricalisé » et, enfin de compte, « révolutionné » et « républicanisé » ce qui avait été une « ville royale », évoquant l’Ancien Régime avec ses palais fleurdelisés, sa surabondance d’édifices religieux et ses orgueilleux hôtels aristocratiques. Mais c’est la (haute) bourgeoisie qui, grâce surtout à Bonaparte, a pu cueillir les fruits des efforts révolutionnaires des sans-culottes. Par conséquent, Paris transformé non pas en une ville appartenant au petit peuple mais en une Babylone de la bourgeoisie, une métropole saupoudrée de monuments glorifiant le bienfaiteur primordial de cette classe.

    https://www.youtube.com/watch?v=fJMxYdtxgOQ


    #Histoire #Paris

  • Quand la "valeur travail" ne fait plus consensus, on invente la "liberté d’entreprendre".

    Bonnes feuilles : « La précarité durable. Vivre en emploi discontinu »
    https://theconversation.com/bonnes-feuilles-la-precarite-durable-vivre-en-emploi-discontinu-191

    Le précariat : un fait social

    Ce que l’on appelle parfois le « précariat », qui se caractérise par l’alternance de périodes d’emploi et de périodes de chômage, est ainsi devenu un fait social dont les contraintes s’exercent sur les précaires en premier lieu, mais aussi sur les stables. La banalisation des licenciements en est un indicateur parmi d’autres. Celle-ci est accrue dans l’économie globalisée d’aujourd’hui, où les possibilités de résistance aux licenciements sont réduites par la délocalisation des entreprises « mères ». Les politiques de flexibilité jouent également sur les rémunérations (à la productivité, aux rendements, au mérite…) comme le montre Sophie Bernard dans son ouvrage Le nouvel esprit du salariat (PUF, 2020). L’incertitude sur le marché de l’emploi vaut donc aussi pour une bonne partie des stables, sachant que bien souvent une « armée de réserve » est prête à occuper leur poste s’ils ne sont pas satisfaits.

    La précarité et les souffrances que renferme le salariat sont d’ailleurs un argument supplémentaire pour les promoteurs de « l’esprit d’entreprendre », devenu un leitmotiv de la vie économique et de l’action publique. De l’autoentrepreneuriat à la start-up, le travail indépendant ou semi-indépendant est valorisé par opposition à un salariat qui serait sclérosant, dans une société « liquide » qui demanderait au contraire de savoir innover, créer et s’adapter au changement.

    Ce phénomène se déploie d’autant plus avec les plates-formes numériques. « En attendant mieux », des livreurs à vélo se disent satisfaits d’un travail qui ne les cantonne pas à un collectif et à un emploi salarié classique.

    Un ensemble de facteurs converge ainsi pour que le précariat continue de prospérer par cette voie ambivalente sinon ambiguë : offrir la perspective ou l’illusion d’une plus grande « liberté » sans sécuriser l’avenir.

    #précariat #travail

    • les régularités statistiques et sociales de ces deux populations d’enquête – invitent à considérer avec la plus grande prudence les récits sur la « pénurie de main-d’œuvre » ou « la grande démission » ; des récits qui ont beaucoup concerné « la jeunesse », catégorie englobante et manipulable à souhait.

      La focalisation sur le présent tend effectivement à faire oublier que le thème du refus du travail est une histoire « vieille comme le capitalisme », pour reprendre le titre d’un article d’Alain Cottereau (« Les jeunes contre le boulot, une histoire vieille comme le capitalisme industriel », Autrement, 21) en 1979. Rappelons que le salariat est toujours largement dominant dans la population active (environ 90 %) et que le CDI reste la forme d’emploi majoritaire (85,3 % en termes de « stocks » selon l’Insee) et considérée comme normale par le droit du travail.

      Et à rebours de l’idée d’un déclin auprès des nouvelles générations, les enquêtes statistiques rappellent que « les faits sont têtus » et que « partout en Europe, les jeunes accordent une importance forte au travail ». S’il y a bien un phénomène durable, aux causes structurelles et qui touche aux supports d’intégration et de cohésion sociale de nos sociétés, c’est le précariat.

      extrait de La précarité durable. Vivre en emploi discontinu, Nicolas Roux.

      chiche en bonnes feuilles, pas économes en salades

      #sociolâtrie #refus_du_travail #emploi #emploi_discontinu #saisonniers #intermittents

    • toujours bizarre de voir le terme précariat, inventé dans les mouvements de précaires des années 90 pour désigner un sujet politique conflictuel potentiel dont ces mouvements et divers comportements sociaux étaient des expressions affirmatives réinvesti par divers phraseurs des carrières intellectuelles pour désigner un état de fait. c’était scandaleux (comment ?! ces pauvres précaires auraient une capacité politique alors qu’ils ne travaillent pas normalement ? on peut pas juste les plaindre et défendre/espérer le retour au plein emploi ?) et ça a été renversé par nos braves fossoyeurs en de nouvelles manières de dire la domination. encore un joli coup des professionnels de la profession.

    • Ah ! Et bien, du coup, je viens de trouver ce qui me semble résumer cette discussion :-)

      "On prendra peut-être pour un paradoxe l’affirmation qui consiste à dire que ce qui caractérise l’opportunisme, c’est qu’il ne sait pas attendre. Et c’est pourtant cela. Dans les périodes où les forces sociales alliées et adversaires, par leur antagonisme comme par leurs interactions, amènent en politique un calme plat ; quand le travail moléculaire du développement économique, renforçant encore les contradictions, au lieu de rompre l’équilibre politique, semble plutôt s’affermir provisoirement et lui assurer une sorte de pérennité l’opportunisme, dévoré d’impatience, cherche autour de lui de « nouvelles » voies, de « nouveaux » moyens d’action. Il s’épuise en plaintes sur l’insuffisance et l’incertitude de ses propres forces et il recherche des « alliés ». Il se jette avidement sur le fumier du libéralisme." (Leon Trotsky - 1909)

      (Source : https://twitter.com/MarinArtelt/status/1574459087273721857)

  • On vous dit tout sur l’avenir de #Blast
    https://www.blast-info.fr/emissions/2022/on-vous-dit-tout-sur-lavenir-de-blast-5PMECY6sSbyvMmOeT9ZCIg

    Même si Blast a repris activement depuis le 1er septembre, nous tenions à faire une émission pour marquer notre rentrée, vous présenter nos programmes, projets et nouvelles collaborations pour l’année à venir, et vous faire part de notre situation. En…

    #Saison_2
    https://static.blast-info.fr/stories/2022/thumb_story_list-on-vous-dit-tout-sur-lavenir-de-blast-5PMECY6sSby

  • Pourquoi se lever le matin !
    Mettre en mots des histoires de travail
    https://pourquoiseleverlematin.org/la-compagnie

    Un bâtiment hospitalier ne soigne pas par lui-même. Une salle de classe n’enseigne pas. Les salades ne poussent pas toutes seules. Un train n’avance pas tout seul. De même, un produit ne se fabrique ni ne se vend, un colis ne se livre… qu’avec du travail humain, vivant. Nous avons créé La compagnie : Pourquoi se lever le matin ! Une association à but non lucratif, pour apporter le point de vue du travail, exprimé par ceux qui le font, dans les débats qui agitent notre société : santé, alimentation, enseignement, transport, énergie … et bien d’autres encore.

    #Travail #histoire_orale #paroles_de_travail

  • À Lille, des projets contre nature, Saint-Sauveur et Bois-Blancs Angle d’ATTAC !
    C’était ce 17 septembre sur Radio Campus Lille. 



    Avec leur asso PARC Saint Sauveur et Deûl’air, elles ne vont pas laisser faire la MEL et la mairie.

    La parole était à Bénédicte Vidaillet, Yolande Winders 


    Le lien afin d’écouter, de télécharger l’émission => https://www-radio-campus.univ-lille1.fr/ArchivesN/LibrePensee/attac220917.mp3



    PARC (Protection aménagement réappropriation collective de Saint-Sauveur), et ASPI (Association pour la Suppression des Pollutions Industrielles) https://www.helloasso.com/associations/parc-saint-sauveur

    Et aussi Pas d’aqua-poney à Moulins => https://labrique.net/index.php/thematiques/droit-a-la-ville/1027-pas-d-aqua-poney-a-moulins


    
Angle d’ATTAC tous les 3ème samedi du mois, à midi sur Radio Campus Lille.
    Christian Ladesou  : 06 68 90 61 33, lille@attac.org


    #Lille #martine_aubry #Bénédicte_Vidaillet #Attac #Saint_Sauveur #balado_diffusion #Podcast #Nord

    • Expo "Villes vivantes" : maquette de rêve pour cauchemar en béton
      https://chez.renart.info/?Expo-Villes-vivantes-maquette-de-reve-pour-cauchemar-en-beton

      Les opposants au projet Saint-Sauveur nous font le compte-rendu de leur passage au vernissage de l’expo "Villes vivantes"

      https://elnorpadcado.org/Les-Villes-vivantes-des-betonneurs-au-Bazaar-Saint-So
      , au Bazaar Saint So. Ils laissèrent une grue-cagette en cadeau aux organisateurs. Et nous offrent de profondes réflexions de San Antonio sur ce qu’il faut penser des "réceptions". Quelle générosité.

      Nous voici donc une dizaine, portant notre grue en cagette vers le vernissage-cocktail de « #Villes_vivantes », au Bazaar Saint-So, juste derrière notre friche. A côté des archis, des urbas et des promoteurs qui comptent à Lille, les gueux sont vite repérés. Et d’abord par le directeur du Bazaar, Benoît Garet, qui nous attendait un peu énervé.


      « Regardez d’abord l’expo avant de critiquer.

      


      On s’en fout de l’expo, ce qui nous intéresse c’est le contexte. Et pis t’as vu tes finançeurs ? C’est les mêmes qui détruisent le vivant juste à côté. »
#Bouygues, #Vinci, #Eiffage, #Ramery, #Vilogia, #Nacarat, réunis pour célébrer la « réconciliation entre #ville et #nature ». La situation ne manque pas de sel.

      On sent comme une nervosité au moment d’introduire notre grue dans l’expo. Restons calme. De toute façon elle ne passe pas la porte. Un débat de 45 minutes s’engage alors avec Benoît dont on vous épargne les finasseries. Nous on pense que son expo est typique du greenwashing de Lille3000, lui insiste que l’expo va dans notre sens.

      D’ailleurs, c’est drôle, mais ce soir tout le monde trouve que « c’est très important ce que vous faites ». Même les représentants du cabinet #Béal-Blanckaert, les urbanistes associés pour la ZAC #Saint-Sauveur, à qui on distribue notre tract https://parcsaintsauveur.wordpress.com/2022/08/19/piscine-de-saint-sauveur , trouvent que notre rôle est « important pour la démocratie ». C’est trop d’honneurs.

      Ah, voilà #Xavier_Galand, le directeur de la Maison régionale de l’environnement et des solidarités, contributeur de l’expo. Il arrive souriant et vague à son aise entre les promoteurs, stylés en assureurs de province, costard et « cheveux de riche », et les « créatifs », archis tendance jean-baskets-tatouages. Parmi eux, le délégué à Saint-Sauveur pour la SPL #Euralille, David Wauthy, qui nous avait suggéré le suicide collectif il y a quelques années, est un peu sur la retenue quand on lui tend notre tract. La soirée est exquise, elle le restera.

      Il n’y a guère qu’Antoine Béal, l’urbaniste associé de Saint-Sauveur, à qui est cédé le micro pour mignoter les « partenaires », qui râle un peu. C’est qu’on ne l’entend pas jacter, tellement résonne l’environnement brutaliste verre et béton du Bazaar, dans la cacophonie de l’auditoire qui s’en fout – de ce qu’il raconte, comme de l’expo. Erreur classique de protocole : le bar est ouvert pendant les discours, et le Dj s’impatiente derrière ses platines. Alors chacun déroule ses vacances, devise sur les projets en cours, entre bétonneurs de la « ville morte ». L’important c’est d’être là, de voir et d’être vu, pourquoi pas au dessus des briques en terre-paille exposées comme preuves du renouvellement écologique de la corporation. Ça n’engage à rien. Va construire une fosse de plongée en terre-paille, toi ! Ou une cité administrative !

      Au bout d’un temps, tout le monde a eu notre tract, et l’ambiance nous pèse un peu. Alors on va y aller. Mais avant de partir, on laisse notre grue à l’entrée. C’est cadeau. Un souvenir de la vie vivante qu’on trouve sur la friche. Dessus il est inscrit : « Vends maquette de rêve pour #cauchemar en #béton. » C’est simple et ça résume. Et puis les conclusions de Frédéric Dard, alias San Antonio, sur les « gnagnateries d’usage » dans ce genre de #vernissage, c’était trop long. Mais comme on est généreux, on vous les livre quand même. C’est comme la grue, c’est cadeau :

      « Rien de plus con qu’une réception, si ce n’est une autre réception plus importante. T’as une douzaine de mots à dispose qu’il faut absolument placer dans le laps de temps qui t’est imparti. Le premier d’entre eux est « merveilleux » : soirée merveilleuse, toilette merveilleuse, ambiance merveilleuse, buffet merveilleux ; et comme quoi c’est merveilleux l’à quel point tout est merveilleusement merveilleux ! Bande de cons ! Écrémés du bulbe ! Fornicateurs de trous d’évier ! Mais tu sais qu’il faudrait me haïr tout ça, mon pote ? Me l’empiler dans des fosses d’aisance en laissant une couche de merde au-dessus, pas qu’ils prennent l’air ! Ils sont dépravants, ces faisandés. Ils puent la venaison attardée ! Le chrysanthème flétri, le slip trop longtemps porté ! Heureusement que le temps les tue ! Mais ils repoussent ! C’est ça, l’horreur : ils repoussent, y compris du goulot ! »

  • Ravachol au théâtre
    http://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html#ravachol

    La Compagnie Elektro Chok a adapté les Mémoires de François Koenigstein dit Ravachol (1859-1892, biographie) et retrace l’itinéraire de cet ouvrier teinturier de Saint-Chamond (Loire) que la misère et les injustices sociales ont poussé à la révolte. Criminel puis anarchiste poseur de bombes pour tenter de rendre coup pour coup, il sera guillotiné le 11 juillet 1892 à Montbrison. Trois représentations sont prévues : vendredi 9 et samedi 10 à 20 h 45 et dimanche 11 septembre à 18 h 15 à l’Amicale des temps nouveaux, 13, rue Robinson, Saint-Etienne (représentations en plein air). Tarifs : 6, 8 ou 12 euros (réservations ici ou au 04.77.38.23.38). Infos.

    #Ravachol #anarchisme #théâtre #Saint-Etienne

  • Ces écoles qui permettaient de sortir du placard

    Dans la seconde moitié du siècle dernier, de nombreux #enfants de #travailleurs_saisonniers n’ont pu être scolarisés que grâce au courage et à la passion de quelques personnes qui ont créé de véritables écoles clandestines – en toute illégalité.

    C’est à l’évidence un chapitre peu reluisant de l’histoire contemporaine de la Suisse qui est exposé au Musée d’histoireLien externe de La Chaux-de-Fonds, dans le canton de Neuchâtel.

    Intitulée « Enfants du placard ; à l’école de la clandestinité », l’exposition « veut donner une voix à ceux à qui la parole a été largement refusée », souligne le directeur du musée Francesco Garufo. C’est-à-dire à tous ces garçons et ces filles qui ont dû vivre clandestinement en Suisse (en se cachant dans le placard) parce que leurs parents avaient un permis de travail saisonnier.

    Le fameux permis A, aboli en 2002 avec l’entrée en vigueur de la libre circulation des personnes entre la Confédération et l’UE, ne permettait pas le regroupement familial. De nombreux parents qui venaient « faire la saison » en Suisse ont donc été contraints de laisser leurs enfants à la maison, où ils étaient pris en charge par d’autres membres de la famille. Mais souvent, la séparation était trop douloureuse et les travailleurs saisonniers, principalement originaires d’Italie, d’Espagne et du Portugal, emmenaient leurs enfants avec eux – en infraction avec la loi.
    Ne fais pas de bruit !

    Il n’existe pas de chiffres précis, justement en raison de la nature illégale du phénomène. On estime qu’il y avait au début des années 1970 jusqu’à 15’000 garçons et filles clandestins en Suisse. Ce n’est qu’une estimation, mais elle donne une idée du nombre d’enfants qui ont dû vivre dans l’ombre pendant cette période qui a duré, comme on l’a dit, jusqu’en 2002.

    Dans l’ombre justement, ou plutôt dans le placard, des injonctions que nous avons toutes et tous entendues étant enfant, comme « Fais attention ! », « Ne parle à personne ! », « Ne fais pas de bruit ! » prenait alors un sens tout particulier. Un grand panneau de l’exposition vient le rappeler. Car pour ces enfants-là, se faire prendre pouvait signifier l’expulsion.

    « Nous avions fait du bruit et quelqu’un nous avait dénoncés », se souvient Rafael, l’un des six « enfants du placard » qui ont accepté de témoigner pour l’exposition. Par chance, le policier chargé de l’inspection a montré beaucoup d’humanité. Lorsqu’il est entré dans l’appartement, il a posé bien fort la question aux parents de Rafael, qui s’était caché dans une pièce avec ses frères et sœurs : « Nous sommes bien d’accord pour dire qu’il n’y a pas d’enfants ici ?... »
    La difficulté de témoigner

    « Il n’est pas facile de trouver des personnes prêtes à témoigner », observe Sarah Kiani, qui mène à l’Université de Neuchâtel un projet de rechercheLien externe sur ces « enfants du placard », sous la direction de la professeure Kristina Schulz, et dont les premiers résultats ont trouvé place dans cette même exposition. « Nous avons eu beaucoup de refus, il y a un sentiment de honte qui persiste, même des années plus tard », poursuit-elle.

    Mais ce qui ressort des témoignages recueillis, ce ne sont pas seulement des tranches de vie triste ou difficile. « Il y a eu différentes manières de gérer cette situation de clandestinité et ce ne sont pas toujours des histoires sombres », note Sarah Kiani. « Cette exposition veut aussi vraiment transcrire la diversité des expériences », ajoute Francesco Garufo.
    L’importance de l’école

    S’il est un dénominateur commun à toutes ces expériences, c’est l’importance de l’école pour permettre à ces enfants de sortir du placard. Ce n’est pas un hasard si l’exposition consacre une large place à ce thème.

    Aujourd’hui, le droit au regroupement familial ou le droit de pouvoir accéder à l’éducation sont inscrits en toutes lettres dans la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant. Cependant, ce traité est relativement récent (1989) et la Suisse ne l’a ratifié qu’en 1997, en émettant des réserves sur la question du regroupement familial, entre autres.

    En d’autres termes, pendant plusieurs décennies, l’école publique est restée un mirage pour les personnes vivant en Suisse sans autorisation.
    Des caisses en guise de pupitres

    Cependant, tout le monde n’est pas resté les bras croisés. La première « classe spéciale » pour enfants clandestins a vu le jour en 1971, à Renens, dans le canton de Vaud, à l’initiative des associations de migrants.

    L’année suivante, à Neuchâtel, deux amis créent une école clandestine qui sera active pendant deux ans. On utilise alors des caisses de l’usine de cigarettes Brunette pour en faire des pupitres, peut-on lire sur une affiche de l’exposition.

    Quelques années plus tard, au début des années 1980, à La Chaux-de-Fonds, l’enseignante Denyse Reymond crée une autre école, qui deviendra l’école Mosaïque et qui existe encore aujourd’hui.

    Dans une aile de l’exposition, le Musée d’histoire de La Chaux-de-Fonds a reconstitué une salle de classe de l’école Mosaïque, avec les cahiers des élèves qui la fréquentaient, leurs dessins…

    Les cours dispensés par Denyse Reymond sont alors ouverts à tous les enfants qui se trouvent en situation irrégulière. Et ils sont gratuits, ce qui n’est pas rien pour ces familles qui ne roulent certainement pas sur l’or. L’école est financée par des dons.

    >> « Ces enfants ne savaient pas où aller et quand j’ai fondé cette école avec ma fille, nous allions les chercher là où ils se cachaient », raconte Denyse Reymond dans cette archive de la RTS

    Clandestins… mais pas trop

    « En plus de leur tâche principale, qui est d’éduquer les enfants, ces écoles remplissaient également une autre fonction primordiale », souligne Sarah Kiani : « Elles étaient pour ces garçons et ces filles, ainsi que pour leurs familles, une porte d’accès à tout ce dont un enfant a besoin, c’est-à-dire des soins médicaux, des soins dentaires, des activités culturelles et sportives... ».

    Bien que l’existence de ces écoles ait été plus ou moins connue, les autorités municipales et cantonales - du moins à Neuchâtel et à Genève - ont tranquillement fermé les yeux. Une lettre de 1983 d’un enseignant de La Chaux-de-Fonds actif dans ces domaines montre que les autorités cantonales auraient même participé à son financement.

    Cette zone grise a perduré jusqu’en 1990, lorsque les deux cantons ont fait œuvre de pionniers en Suisse, en décidant que le droit à la scolarisation primait sur les règles régissant l’immigration en Suisse. Les écoles publiques ont donc officiellement ouvert leurs portes à des garçons et des filles qui n’étaient pas en situation régulière.
    Instruction pour tous

    Dans les années qui ont suivi, d’autres cantons ont fait de même, notamment parce que la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant - ratifiée comme on l’a dit par la Suisse en 1997 - prévoit explicitement le droit à un enseignement primaire gratuit pour tous. Aujourd’hui, tout le monde peut fréquenter les écoles publiques.

    L’abrogation du statut de saisonnier en 2002 ne marque pas pour autant la fin de la clandestinité. Selon une estimation du Secrétariat d’État aux migrations, il y avait en 2015 entre 50’000 et 99’000 personnes vivant en Suisse sans statut de séjour légal. Parmi eux, on trouvait aussi beaucoup d’enfants.

    Si l’accès à l’éducation est désormais garanti, les incertitudes qui pèsent sur les enfants sans papiers et leurs familles persistent. Il y a tout juste quatre ans, une motion parlementaire déposée par la droite (et retirée depuis) demandait, entre autres, l’échange d’informations entre les organes de l’État sur les personnes sans statut de résidence valide, par exemple dans le domaine de l’éducation. Une mesure qui, selon certains, aurait pu inciter les parents sans papiers à ne pas envoyer leurs enfants à l’école.

    « Cette thématique a beaucoup évolué depuis les années 1970 et 1980, mais elle est toujours d’actualité », observe Francesco Garufo. « L’histoire des enfants du placard nous permet de réfléchir à l’importance de l’intégration et de l’éducation des jeunes migrants de nos jours ».

    https://www.swissinfo.ch/fre/ces-%C3%A9coles-qui-permettaient-de-sortir-du-placard/47744052
    #enfants_du_placard #enfant_du_placard #Suisse #saisonniers #migrations #scolarisation #histoire #musée #sans-papiers #permis_de_travail #permis_A #regroupement_familial #Italie #Espagne #Portugal #vivre_dans_l'ombre #bruit #classe_spéciale #école_clandestine #écoles_clandestines #résistance #Denyse_Reymond #école_mosaïque #droit_à_la_scolarisation #scolarisation #statut_de_saisonnier

    • ENFANTS DU PLACARD. À L’école de la #clandestinité

      Durant la seconde moitié du 20e siècle, des milliers d’enfants de travailleuses et de travailleurs saisonniers, pour lesquels le regroupement familial n’était pas autorisé, ont vécu clandestinement en Suisse. Le Musée d’histoire de La Chaux-de-Fonds vous invite à entendre leur voix et à découvrir leurs parcours, ainsi que les mobilisations en faveur de leurs droits. "Enfants du placard", une expression qui marque l’histoire suisse comme le revers de la médaille d’une success story, celle de l’immigration des "Trente Glorieuses". Un passé proche et difficile, qui ressurgit à travers les demandes de reconnaissance de ces enfants aujourd’hui devenus adultes.

      Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une extraordinaire phase de prospérité prend son essor. Pour répondre aux besoins de l’économie, la Suisse développe une politique largement basée sur le recrutement de « travailleurs invités », qui ne sont pas destinés à s’installer durablement.
      C’est ainsi que va se développer un statut qui deviendra emblématique de l’immigration en Suisse : celui des saisonnières et des saisonniers, une condition qui exclut le regroupement familial et qui conduit dans certains cas les enfants des migrant.e.s à la clandestinité. Des milliers d’entre eux se trouvent par conséquent obligés de vivre cachés dans des logements souvent exigus, parfois pendant des années, privés d’une socialisation normale.
      C’est avant tout la voix de ces enfants aujourd’hui devenus adultes que l’exposition vous invite à entendre ; des témoignages qui permettent de donner la parole à celles et ceux qui en ont été privés, mais aussi de découvrir une histoire qui, par sa nature, n’a laissé que peu de traces, si ce n’est à travers les archives des « écoles clandestines ».
      Aujourd’hui, les « enfants du placard » sont devenus un sujet de recherche pour les historiennes et les historiens. Mais, pour les acteurs eux-mêmes, il s’agit avant tout d’un enjeu de mémoire, qui donne lieu à des échanges, parfois vifs, au sujet de la reconnaissance de ce phénomène et des situations tragiques qu’il a engendrées, voire des réparations qui pourraient être demandées. Le musée comme lieu d’échanges, de recherche et de conservation rend donc visible une histoire encore méconnue et cherche à susciter le débat autour de l’une des conséquences majeures de la politique migratoire suisse du 20e siècle. Il participe à un processus en cours, dans lequel l’exposition n’est pas une fin en soi mais plutôt une étape.

      https://www.chaux-de-fonds.ch/musees/mh/evenements/expositions/mh-temporaire/enfants-du-placard

    • Une socio-histoire des gens qui migrent Les « enfants du placard » (1946-2002)
      Description du projet

      La croissance économique des décennies de l’après-guerre en Suisse va de pair avec une demande importante de main-d’œuvre que les employeurs cherchent à satisfaire en embauchant des femmes et des hommes en provenance majoritairement du sud de l’Europe. Le statut de saisonnier – qui exclut le regroupement familial – est au cœur du régime migratoire suisse. L’exclusion explicite de ce droit donne lieu à des situations particulièrement précaires pour les familles et les enfants qui, se retrouvant illégalement en Suisse, ont parfois été « cachés » pendant des mois, voire des années, dans les logements. Ces situations sont au centre de ce projet de recherche. Malgré diverses estimations qui indiquent qu’un nombre important d’enfants ont été concernés, les connaissances restent très limitées sur les conditions de séjour, l’impact de la situation sur les trajectoires biographiques, les réactions des employeurs et des autorités, et encore davantage sur ce que ces anciens « enfants cachés » ont gardé en mémoire.

      La situation des « enfants du placard » éclaire sous un angle inédit l’histoire économique et sociale de la Suisse de la deuxième moitié du XXe siècle. En effet, observer la multiplicité des trajectoires et des situations de ces enfants nous permet de remettre en question une idée largement admise concernant les trente ans qui suivent la fin de la seconde guerre mondiale, qui considère cette période comme un moment de prospérité pour toutes et tous, offrant des possibilités de participation sociale et économique à des couches de plus en plus larges de la population.

      Le projet analyse des données tant qualitatives que quantitatives, en s’intéressant au point de vue des autorités suisses, à celui des associations et mouvements sociaux en faveur de la scolarisation des enfants et la sortie de la clandestinité, et à celui, encore très peu connu, des enfants eux-mêmes.

      Croisant une approche d’histoire des migrations avec une approche d’histoire sociale et économique et en prenant en compte des recherches récentes sur le placement d’enfants en Suisse, la recherche se base à la fois sur un travail d’archives étatiques (fédérales, cantonales, communales), l’analyse des récits et enquêtes psychologiques et sociologiques effectuées depuis les années 1970, l’exploitation d’archives des associations et activistes humanitaires mobilisés, ainsi que sur la méthodologie de l’histoire orale.

      https://www.unine.ch/histoire/home/recherche-1/une-socio-histoire-des-gens-qui.html

      –-

      voir aussi :


      https://www.unine.ch/shm/home.html

  • En Bretagne, des travailleurs logés en urgence dans des internats pour sauver la saison
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/07/31/en-bretagne-des-travailleurs-loges-en-urgence-dans-des-internats-pour-sauver

    Cet été, 50 000 saisonniers manquent à l’appel en Bretagne. En cause notamment, la difficulté pour des jeunes souvent venus d’ailleurs de se loger dans les stations balnéaires. Pour faciliter des recrutements de dernière minute, la région leur ouvre certains de ses établissements scolaires. Une expérimentation précaire mais salutaire.

    #logement #paywall

    • En Bretagne, des travailleurs logés en urgence dans des internats pour sauver la saison

      Il est arrivé ici la veille. Entre deux services au bar d’un hôtel-restaurant cossu de Saint-Briac-sur-mer (Ille-et-Vilaine), où il travaille, Jason Lerigoleur termine son emménagement, en ce mercredi matin de la mi-juillet. Dans cette chambre, dont les sanitaires collectifs sont situés sur le palier, le saisonnier de 21 ans a commencé par brancher sa console de jeux vidéo et son écran plat. Pas de connexion Wi-Fi disponible pour jouer en ligne. Déçu, le jeune homme a alors rangé sa manette pour trier ses affaires dans l’armoire qui trône face à trois sommiers relevés contre un mur de la pièce.

      Faute de logement disponible sur la côte bretonne, Jason Lerigoleur a réservé une chambre dans l’#internat du lycée hôtelier de Dinard. « Ce n’est pas le grand luxe, mais ça défie toute concurrence » , relativise le barman. Loyer mensuel : 300 euros. Il poursuit : « Ici, les saisonniers galèrent à se loger. On nous propose des studios à des prix exorbitants. Jusqu’à 900 euros la semaine. Nous ne sommes pas des touristes, mais des professionnels contribuant à l’activité économique locale. » Vingt autres travailleurs estivaux sont attendus dans cet internat appartenant à la région Bretagne. La collectivité a décidé d’ouvrir en urgence cet établissement ainsi que trois autres ailleurs dans la péninsule afin de loger des dizaines de travailleurs. Une expérimentation « de secours » imaginée alors que Pôle emploi annonce un manque de 50 000 saisonniers dans la région.

      Les syndicats hôteliers misent sur ce dispositif pour pallier le manque de personnel qui contraint certains restaurateurs à fermer un ou deux jours par semaine

      L’une des causes justifiant cette pénurie récurrente de main-d’œuvre est le manque de logements. « Certains travailleurs dorment dans leur voiture, alors que nous avons des locaux vides. Le bon sens veut qu’on les ouvre, insiste Loïg Chesnais-Girard, le président (divers gauche) de la région. Une telle opération permet aussi à la collectivité d’optimiser l’usage de ses bâtiments. » Nombre des 12 000 lits des internats gérés par la région pourraient, à l’avenir, densifier cette offre d’accueil.

      Sa mise en fonctionnement a démarré courant juillet à cause de « freins administratifs et juridiques » complexifiant le transfert de la gestion de ces bâtiments à d’autres collectivités, selon les édiles. A Dinard, la municipalité gère l’accueil des locataires, avec le soutien des représentants locaux de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH). Ces derniers misent sur ce dispositif pour pallier le manque de personnel qui contraint certains restaurateurs à fermer un ou deux jours par semaine, à réduire la durée des services ou à limiter le nombre de couverts.

      Assis sur son lit une place, Jason Lerigoleur confirme une évolution du marché de l’emploi désormais favorable aux saisonniers. Après une dernière expérience à Malte, le barman a décidé de revenir en Bretagne. Une fois sur place, il a choisi son employeur, et non l’inverse. Pour convaincre Jason, son patron s’est engagé à lui trouver un logement et à prendre en charge son loyer. « Désormais, les employeurs sont vigilants sur les conditions de travail, proposent des salaires intéressants, décomptent les heures supplémentaires… Ils savent qu’un saisonnier peut quitter son boulot le matin et en retrouver un autre dans la soirée , affirme le jeune homme. Depuis le Covid, beaucoup de professionnels de la restauration ont arrêté, dégoûtés par les horaires peu compatibles avec une vie de famille et par un rythme éreintant. »

      Des biens loués de préférence aux touristes

      Au deuxième étage de l’internat, Aminata Thimbo raconte une histoire semblable. Cette serveuse de 18 ans a été embauchée sans mal dans un restaurant à la carte soignée de la station balnéaire. Après trois années de formation à l’école hôtelière, elle voulait décrocher un « vrai » premier contrat pour « muscler » son CV. « Sans cette chambre, j’aurais dû refuser ce travail et rentrer passer l’été chez ma mère, à côté de Rennes. J’aurais sans doute accepté un emploi dans une brasserie » , explique la jeune femme. Première à avoir réservé une chambre de l’internat, elle a bénéficié de l’une des plus spacieuses, avec vue sur mer. En se contorsionnant à la fenêtre, on aperçoit effectivement la Manche user la digue plus bas.

      Aminata Thimbo montre un immeuble un peu plus loin : « J’ai été prise en alternance en sommellerie dans le restaurant où je travaille. J’emménagerai donc bientôt dans un studio de ce bâtiment-là. » Bientôt, cela signifie en septembre. Cet été, les propriétaires ont préféré louer leurs biens à des touristes. La côte bretonne souffre d’une explosion du phénomène Airbnb, qui tarit le marché immobilier.

      En 2019, Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), ville située face à Dinard, est devenue « la championne française de la location de courte durée », selon ses élus, qui citaient alors des relevés opérés sur les trois principales plates-formes, annonçant 639 nuitées réservées pour 100 habitants dans la cité corsaire, loin devant Bordeaux (239) ou Aix-en-Provence (199). La municipalité (LR) a depuis imposé des réglementations parmi les plus restrictives du pays pour contenir le phénomène. Des mesures qui inspirent les édiles bretons.

      L’accroissement du nombre de résidences secondaires anesthésie un peu plus le marché immobilier du littoral breton. Les maisons de vacances sont devenues majoritaires dans nombre de stations balnéaires comme Arzon (Morbihan, 77,2 %), Carnac (Morbihan, 71,2 %), Saint-Briac-sur-Mer (60 %)… La pénurie de logements pour les travailleurs estivaux est aussi amplifiée par la montée en gamme des campings du bord de mer, dans lesquels mobil-homes et chalets sont devenus la norme au détriment des traditionnels et économiques terrains nus, jadis prisés des saisonniers.

      Confrontées à une inexorable envolée du prix de l’immobilier, les côtes bretonnes logent de plus en plus de retraités et de moins en moins d’actifs

      « Le vieillissement de notre population explique aussi la problématique observée autour de l’emploi saisonnier », affirme Arnaud Salmon, le maire (divers droite) de Dinard. Le quadragénaire évoque sa jeunesse dinardaise. A l’époque, les saisonniers habitaient la commune et ses alentours. Ils étaient lycéens ou étudiants et logeaient chez leurs parents le temps d’un contrat aux beaux jours. Confrontées à une inexorable envolée du prix de l’immobilier, les côtes bretonnes logent de plus en plus de retraités et de moins en moins d’actifs. Les patrons recrutent alors un personnel extérieur dépourvu de solution de logement.

      Sollicité par les restaurateurs de son territoire, Arnaud Salmon a été l’un des premiers édiles bretons à encourager l’ouverture des internats du conseil régional. La ville de Dinard a même accepté d’assumer les 30 000 euros de reste à charge non couverts par les versements des loyers pour financer les consommations en eau et en électricité, mais aussi le gardiennage du site. Loïg Chesnais-Girard, le président de la région, précise : « Cette année, le dispositif a un coût pour nos collectivités, mais nous devons le pérenniser afin d’accueillir plus de saisonniers et ainsi équilibrer l’opération. Nous devons aussi mieux associer les entreprises. »

      Voilà une manière polie d’appeler à une contribution plus forte des patrons. Pas franchement du goût du président de l’UMIH de la Côte d’Emeraude, Oscar Legendre, qui plaide pour l’application aux stations balnéaires de la loi Montagne imposant à la force publique de gérer le mal-logement des saisonniers dans les communes touristiques. Le restaurateur ajoute : « Nous ne pouvons pas financer le logement de nos salariés, mais nous devons aider au développement de microsolutions. Il faut, par exemple, mieux travailler avec les campings ou inciter les propriétaires de logements Airbnb à louer leurs biens à nos salariés. »

      Répondre à l’explosion de la demande

      A Lamballe (Côtes-d’Armor), l’entreprise agroalimentaire Cooperl s’est engagée à financer tout surcoût de fonctionnement afin de permettre la mise à disposition de l’internat du lycée de la ville. Ce spécialiste de la transformation de porc employant 7 500 personnes fait face régulièrement à des problèmes de recrutement. C’est particulièrement le cas en juillet et août, lorsque les usines lancent l’embauche de personnel pour compenser les départs en vacances et répondre à l’explosion de la demande en viandes à griller.

      Une trentaine de saisonniers sont espérés dans le récent internat lamballais de 80 places. Parmi eux : Youssouf Saraliev. Ce jeune homme de 19 ans se charge du tour du propriétaire. Ici, la cuisine avec un frigo, une double plaque de cuisson électrique et un micro-ondes ; là, le foyer équipé d’un rétroprojecteur, d’un baby-foot, d’une table de ping-pong. Au milieu de ce couloir, sa chambre d’une vingtaine de mètres carrés. Youssouf Saraliev s’assoit sur le rebord de son lit et conclut la visite en rappelant les principaux points du règlement intérieur : interdiction d’inviter des amis, de fumer dans l’internat et de boire de l’alcool.

      « Je ne peux pas être exigeant, alors que j’ai enfin l’occasion de devenir autonome. Sans ce logement, j’aurais dû me débrouiller en sollicitant l’hospitalité de personnes issues de ma communauté » , explique-t-il. Installé en France depuis son adolescence, ce Tchétchène narre l’histoire de sa famille qui a traversé l’Europe jusqu’en Bretagne. Ici, il a obtenu deux CAP. Son rêve ? Intégrer l’armée française. En attendant que sa demande de naturalisation aboutisse, il est décidé à travailler. Peu importe s’il doit intégrer les abattoirs de la Cooperl, où les conditions de travail sont réputées éprouvantes. Il hausse les épaules. Là-bas, il a la « chance » de pratiquer quelques-unes des six langues qu’il maîtrise au contact des nombreux travailleurs étrangers œuvrant dans les usines.

      Chaque matin, Youssouf Saraliev et d’autres saisonniers de son équipe embauchent à 5 heures. Peu ont le permis de conduire. Alors, ils pédalent pour traverser la ville. Marouane Baudron, un des locataires de l’internat, a accepté ce travail pour financer son code et ses leçons d’auto-école. « Ce contrat m’offre un nouveau départ » , souffle le jeune homme de 21 ans, originaire de la campagne rennaise. Fumant une cigarette à l’ombre du bâtiment, il raconte son CAP de boulanger arrêté brutalement, ses « conneries » , ces semaines à dormir dans une voiture avant d’intégrer l’Etablissement pour l’insertion dans l’emploi (Epide).

      L’une des responsables de ce dispositif à la rigueur toute militaire l’a encouragé à accepter cet emploi. « La vie n’est pas simple. Pour avoir un logement, il faut un boulot. Pour avoir un boulot, il faut le permis de conduire. Et pour le permis, de l’argent. Aujourd’hui, je reprends les choses dans l’ordre » , se satisfait-il. Amusé, il observe son voisin de chambre s’approcher en claquettes et en short. Il y a quelques jours encore, il ne connaissait pas Ewen Coulibaly, ce gaillard de 19 ans qui espère réussir le concours de gardien de la paix. Celui-ci reprend le fil de la discussion sur l’esprit « colo » qui règne à l’internat : « Quand j’aurai 30 ans, les conditions de travail et de logement de ce job saisonnier ne me satisferont sans doute plus. A mon âge, ça me convient. L’usine et l’internat ne sont que des transitions pour la plupart d’entre nous. »

      https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/07/31/en-bretagne-des-travailleurs-loges-en-urgence-dans-des-internats-pour-sauver
      #saisonniers #travail_saisonnier #tourisme #Bretagne

  • 200 000 postes à pourvoir. Saisonniers : les raisons d’une grande vacance Marie Toulgoat
    https://www.humanite.fr/social-eco/saisonniers/200-000-postes-pourvoir-saisonniers-les-raisons-d-une-grande-vacance-757735

    Alors que l’été a commencé, 200 000 postes resteraient à pourvoir dans les hôtels, restaurants et activités touristiques. La faute à des salaires trop bas, des conditions de travail trop difficiles et à la réforme de l’assurance-chômage, qui poussent les travailleurs vers des emplois sédentaires.

    Dans son restaurant de Samoëns (Haute-Savoie), Laurent (1) désespère. La saison estivale est sur le point de débuter, les premiers vacanciers devraient arriver d’ici quelques jours, et le personnel manque toujours à l’appel.

    Avec un bar en plus de sa brasserie, il embauche habituellement 23 personnes, dont 17 saisonniers. Cette année, il démarre l’été presque bredouille : il lui manque toujours une poignée de salariés pour accueillir les touristes sereinement. « La clientèle est là, mais nous réfléchissons à fermer une journée par semaine car nous n’arrivons pas à embaucher. C’est un problème », souffle le restaurateur.


    Augmentation, suppression des heures de coupures, logements : les employeurs devront composer s’ils veulent recruter. © Fred Tanneau/AFP

    Victimes collatérales de la pandémie de Covid
    Après une saison 2020 inexistante et une année 2021 marquée par l’incertitude sanitaire, l’été 2022 promet de ne ressembler à aucun autre pour les professionnels du tourisme, de l’hébergement et de la restauration. D’ores et déjà, de nombreux employeurs ont ouvert leur établissement avec un contingent de salariés limité.

    Car, depuis l’arrivée du Covid, nombreux sont ceux à avoir enterré leur carrière de saisonnier et à s’être orientés vers un emploi sédentaire. « Ici, beaucoup de personnes ont changé de carrière. Les gens ont du mal à joindre les deux bouts, alors ils sont partis » , explique Léo Genebrier, du comité CGT chômeurs et précaires d’Ardèche.

    Selon lui, la réforme de l’assurance-chômage est l’une des grandes responsables de cette grande démission des saisonniers, en réclamant aux demandeurs d’emploi l’équivalent de six mois de labeur au lieu de quatre. Conséquence : de nombreux habitués ont laissé tomber les saisons, persuadés de ne pas pouvoir travailler assez pour recharger des droits sans travail sédentaire.

    Ces nouvelles règles, Céline Absil en a fait les frais. Guide touristique avant la pandémie et contrainte à l’inactivité pendant les confinements, elle n’a pas pu régénérer ses droits à l’assurance-chômage et a été radiée l’hiver dernier.

    Cet été, dans le sud de l’Ardèche, où elle réside à l’année, trouver un contrat de travail de six mois n’a pas été une tâche aisée. « Après avoir passé l’hiver sans revenus, je voulais vraiment trouver au moins six mois de travail pour recharger mes droits, mais la très grande majorité des contrats sont de trois mois environ. J’ai finalement trouvé un boulot de commis et de plonge pour six mois dans un bistrot, mais j’ai d’abord dû envoyer une quarantaine de CV » , regrette-t-elle.

    Elle aussi membre du collectif CGT chômeurs et précaires, elle se rend compte des effets néfastes de la réforme. À l’en croire, ceux qui n’ont pas décidé d’emprunter un nouveau chemin de carrière disparaissent tout bonnement des radars. « Comme ils savent qu’une saison ce n’est pas assez pour recharger des droits et qu’ils ne pourront plus toucher les allocations, ils ne prennent plus la peine de s’inscrire à Pôle emploi » , explique-t-elle.

    Mais le véritable nerf de la guerre, ce sont les salaires. L’inflation galopante aidant, les saisonniers ne semblent plus vouloir accepter des emplois si précaires, au traitement frisant le Smic et aux heures supplémentaires non payées, comme cela a été très largement la norme durant des années.

    Face à cette demande générale d’une rémunération plus digne, certains employeurs ont sorti le chéquier. « À la sortie du Covid, je rémunérais un plongeur 1 500 euros net, aujourd’hui je propose 1 700 euros net, logement compris. Je ne peux pas faire plus, sinon il faudra répercuter sur les consommations », assure Laurent, restaurateur haut-savoyard.

    Ras-le-bol généralisé
    Pourtant, ces petits coups de pouce restent des initiatives personnelles de la part des employeurs. Au niveau de la branche hôtellerie et restauration, l’histoire est tout autre. En janvier, le patronat a concédé à l’issue de négociations des revalorisations de salaires de 16 % en moyenne. À y regarder de plus près, pourtant, la majorité des saisonniers ne sont pas gagnants. Les premiers niveaux de la grille n’ont eu le droit qu’à une augmentation d’environ 60 euros par mois, déjà aujourd’hui complètement absorbée par la hausse des prix.


    Les saisonniers qui ne travaillent pas dans la restauration, eux, officient pour la plupart sans la moindre revalorisation de leurs revenus. L’année dernière, Vincent en a fait l’expérience. Alors âgé de 20 ans et sans diplôme, il a trouvé un emploi dans une colonie de vacances en Ardèche. Un coup de cœur pour celui qui s’est découvert une passion pour l’animation, mais d’importants sacrifices en termes de rémunération et de conditions de travail. Pendant deux semaines, le jeune homme a travaillé de 7 heures du matin – avant le lever des petits vacanciers – jusqu’à tard dans la nuit, le temps que les longues réunions entre animateurs se terminent, une fois les enfants couchés.

    Des journées pouvant atteindre parfois 20 heures pour un salaire de misère : 900 euros net pour les deux semaines. « Comme j’ai signé un contrat jeune et que je n’avais pas de diplôme, il n’y a aucune heure sur mon bulletin de salaire, alors que j’ai travaillé plus de 150 heures. Tout ça ne comptera donc ni pour le chômage, ni pour la retraite, ni pour la formation que j’essaye d’intégrer et qui demande qu’on puisse justifier de 200 heures de travail en animation », se désole Vincent. Cet été, loin des galères de la colonie, le jeune homme a trouvé un emploi dans un centre de loisirs. Le salaire est loin d’être mirobolant, mais la journée de travail se termine lorsque les parents viennent chercher leur progéniture le soir, pointe-t-il.

    Cet été, plus que jamais, les employeurs devront donc composer avec le ras-le-bol des salariés pour leur conditions de travail au rabais et proposer un accueil satisfaisant s’ils veulent réussir à embaucher. Céline Absil, elle, est tombée sur un patron prêt à faire l’effort.

    Dans son bistrot ardéchois, il a constitué deux équipes, l’une pour le service du midi et l’autre pour le service du soir, supprimant ainsi les heures de coupure du milieu de la journée. « Mon employeur s’est rendu compte que c’était un gros frein et que ça épuisait les équipes. J’ai donc été embauchée pour des journées de 10 à 16 heures » , explique-t-elle.

    Dans le Var, Pascal Marchand, saisonnier depuis vingt-cinq ans, a fait du logement fourni la condition sine qua non de son recrutement. « Je ne signe pas sinon. Je viens du nord de la France, je ne peux pas venir travailler dans le Sud si je n’ai nulle part où me loger » , explique le second de cuisine.

    Un secteur entier au pied du mur
    Pour l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), organisation patronale, c’est bien sur les logements qu’il faut insister pour renouer avec l’emploi saisonnier. Car si dans les campings et hôtels, les salariés peuvent être logés sur place gratuitement, ce n’est pas le cas dans la restauration, et beaucoup refusent de signer un contrat sans la garantie d’un habitat confortable. « On commence à voir de bonnes pratiques se mettre en place. À Carnac, un camping a été racheté par la mairie pour y loger les salariés, c’est une bonne chose. À Dunkerque, une chambre de commerce a été réhabilitée. Mais il faudrait une réforme globale du logement pour que cet aspect ne soit plus un frein à l’emploi » , suggère Thierry Grégoire, président de l’Umih saisonniers.

    Avec environ 200 000 postes de saisonniers qui pourraient ne pas être pourvus cet été, l’organisation patronale a d’ailleurs décidé de se tourner vers des candidats outre-Méditerranée. L’Umih envisage en effet de recruter de jeunes salariés tunisiens. Il n’est toutefois pas question de dumping social, assure Thierry Grégoire. « Ce sont des jeunes qualifiés qui souhaitent venir en France pour parfaire leur expérience, avec un contrat de travail de cinq mois au maximum. Ils ont vocation à retourner dans leur pays par la suite » , explique-t-il.

    Dans tous les cas, le secteur entier semble être au pied du mur. Pour mener à bien les saisons touristiques tout en se passant des rustines de dernière minute, les employeurs devront se retrousser les manches et enfin renouer avec l’attractivité de leurs métiers.
    (1) Le prénom a été modifié.

    Droit du travail. Un maximum de revendications
    Si les emplois saisonniers ont leurs spécificités, le Code du travail ne leur réserve pas de dérogations. Ces postes ne concernent donc que les travaux appelés à se répéter chaque année à des dates à peu près fixes, du fait du rythme saisonnier ou de modes de vie. Exit les surcroîts d’activité et les secteurs non indexés au Code du travail. Les contrats saisonniers relèvent des CDD classiques.

    Mais le droit du travail ne règle pas toutes les difficultés. Voilà pourquoi la CGT, la CFDT et FO revendiquent le versement de la prime de précarité à chaque fin de CDD, afin d’éviter la précarité des travailleurs, ainsi que l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage qui impose de travailler au moins six mois pour ouvrir des droits. L’accès au logement, à la formation, la lutte contre le travail non déclaré et le droit à reconduction des contrats d’une année sur l’autre font aussi partie des demandes des organisations syndicales.

    #travailleuses #travailleurs #saisonniers #salariés #droit_du_travail #hôtels #restaurants #tourisme #assurance-chômage #CDD #CDI #précarité

  • Victoire contre BHL, été, rentrée : des nouvelles de #Blast
    https://www.blast-info.fr/emissions/2022/victoire-contre-bhl-ete-rentree-des-nouvelles-de-blast-5OR761MOSHShwGfKYS

    L’année a été torride, mouvementée, flippante, incertaine, angoissante, et ce n’est pas fini. Denis Robert dresse un bilan de la saison presque écoulée et donne un aperçu des nouveautés de la rentrée.

    #Saison_1 #Vacances
    https://static.blast-info.fr/stories/2022/thumb_story_list-victoire-contre-bhl-ete-rentree-des-nouvelles-de-

  • Christophe Cassou : « Nous allons probablement approcher la canicule de 2003, voire peut-être la dépasser » – Libération

    https://www.liberation.fr/environnement/meteo-france-selon-christophe-cassou-nous-allons-probablement-approcher-l

    Rebelote. Seulement un mois après la dernière vague de chaleur, la France tout entière va subir dès mardi 12 juillet des températures extrêmes, atteignant ou dépassant par endroits les 40 °C, avec un pic attendu ce week-end de 15 °C supérieurs aux normales de saison. Une conséquence établie du réchauffement climatique qui accentue la précocité, la fréquence, l’intensité et la durée de ces phénomènes qui devraient doubler d’ici à 2050. « Sans politique climatique, il y a trois chances sur quatre pour que le nombre annuel de jours de vagues de chaleur augmente de cinq à vingt-cinq jours en fin de siècle selon les régions par rapport à la période 1976-2005 », souligne Météo France. De quoi susciter l’inquiétude

    #climat #canicule #paywall (Si quelqu’un·e a le texte d’origine) #christophe_cassou et #ecoanxiete

    Et donc aujourd’hui twittait https://twitter.com/cassouman40/status/1546755199540383744

    « Nous allons probablement approcher la canicule de 2003, voire peut-être la dépasser ».
    Merci @libe pour cette interview hier...
    Aujourd’hui, alors que les prévisions s’affinent, j’enlèverais le "peut-être" et je rajouterais "très" devant probablement 🥵

    Dans la continuité de https://seenthis.net/messages/966346

    Tout va bien se passer… Tout.

    • Ici dans l’Hérault, c’est déjà en train de battre les records de juillet 2003.

      Météo dans l’Hérault : Des records de chaleur ont été battus dans des villages du département
      https://www.20minutes.fr/planete/3324395-20220712-meteo-herault-records-chaleur-battus-villages-departement

      Selon Météo France, dimanche, il a fait jusqu’à 38,2 degrés à Soumont, près de Lodève, dans le nord du département. C’est un record, pour cette période. Le dernier datait du 26 juillet 2018. Le thermomètre avait grimpé jusqu’à 38 degrés.

      Autre record de chaleur, à Marsillargues, dimanche. Il a fait jusqu’à 37 degrés, dans ce village. C’est 0,1 degré de plus que le 23 juillet 2003, année marquée par la canicule.

    • #Christophe_Cassou : « Nous allons probablement approcher la canicule de 2003, voire peut-être la dépasser »

      La nouvelle #vague_de_chaleur qui s’installe sur l’Hexagone à partir de mardi 12 juillet pourrait être d’une intensité historique et durer plusieurs jours, analyse le climatologue et auteur principal du sixième rapport du Giec, qui insiste sur l’urgence d’agir rapidement afin de stabiliser le niveau de réchauffement.

      Rebelote. Seulement un mois après la dernière vague de chaleur, la France tout entière va subir dès mardi 12 juillet des températures extrêmes, atteignant ou dépassant par endroits les 40 °C, avec un pic attendu ce week-end de 15 °C supérieurs aux normales de saison. Une conséquence établie du réchauffement climatique qui accentue la précocité, la fréquence, l’intensité et la durée de ces phénomènes qui devraient doubler d’ici à 2050. « Sans politique climatique, il y a trois chances sur quatre pour que le nombre annuel de jours de vagues de chaleur augmente de cinq à vingt-cinq jours en fin de siècle selon les régions par rapport à la période 1976-2005 », souligne Météo France. De quoi susciter l’inquiétude, notamment dans les départements les plus arides tels que le Gard, en proie à de violents incendies. Cet épisode de chaleur, lié à une masse d’air qui va chauffer sur place et être potentiellement amplifiée par une seconde provenant du Maroc et d’Espagne, devrait évoluer vers une situation caniculaire. Ce scénario apparaît comme un avant-goût du climat futur, détaille Christophe Cassou, climatologue et auteur principal du sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).

      Un pic de chaleur en juillet, est-ce si inquiétant ?

      On est dans la saison des vagues de chaleur et des canicules : les pics de températures ont généralement lieu au mois de juillet et août. Ce qui est inquiétant, c’est l’intensité, la récurrence et le changement de saisonnalité de ces pics. Si on regarde le nombre de vagues de chaleur observées en France entre 1947 et 1999, soit en cinquante-trois ans, on en a comptabilisées 17. Celle-ci sera la 25e depuis 2000, en seulement vingt-trois ans… Aujourd’hui, on enregistre donc en France environ trois à quatre fois plus de canicules, ce qui est assez représentatif de ce qui se passe à l’échelle mondiale, où elles sont aussi trois fois plus nombreuses. Il y a toujours eu des événements extrêmes. Le changement climatique ne crée pas de vagues de chaleur, il les amplifie. Voilà pourquoi on bat des records d’année en année. Les canicules se développent sur un environnement plus chaud de base et des conditions atmosphériques favorables pour générer de la chaleur plus efficaces. Actuellement, la température globale de la planète est de 1,1 °C de plus que durant la période préindustrielle (1850-1900), ce qui suffit à avoir des événements extrêmes inédits et très forts, le dernier en date étant le dôme de chaleur au Canada en 2021.

      En quoi cette vague de chaleur est différente de celle de juin ?

      Elle est différente dans sa dynamique. Elle est plus complexe. La canicule de juin était associée à une petite dépression au large de la péninsule ibérique que l’on appelle aussi goutte froide ; les vents tournaient autour de cette dépression entraînant de l’air chaud et sec vers l’Espagne puis la France. C’est ce que j’appelais une plume de chaleur en lien avec la dépression qui agit comme un engrenage. Cette fois, une plume de chaleur va se développer dans un environnement initialement beaucoup plus chaud qu’en juin. Un dôme de chaleur est en train de se constituer et son effet va être considérablement accentué au fil des jours sous l’effet de la petite goutte froide et de sa plume. Mais on ne sait pas encore quelle sera l’ampleur de la combinaison de l’ensemble de ces processus. L’incertitude est forte, notamment pour la fin de semaine. Tout va dépendre de la position et de l’intensité de cette goutte froide qui sera le faiseur de rois.

      Cet épisode pourrait-il être historique ?

      Il peut être historique par son intensité. A ce jour, selon des critères de sévérité, l’année 2003 correspond à la vague de chaleur la plus sévère. C’est un événement de type cygne noir : extrême, rare, inédit, avec des conséquences très importantes. La canicule de 2003 semblait intouchable tant sa sévérité fut forte ! Dans les prochains jours, nous allons probablement l’approcher, voire peut-être la dépasser. Même s’il est encore trop tôt pour le dire, la vague de chaleur actuelle pourrait être plus intense et plus longue encore. Elle pourrait durer très longtemps, en particulier dans le Sud de la France. On parle déjà de dix jours au-dessus de 35-40 °C, ce qui risque d’être très compliqué pour les écosystèmes, mais aussi très impactant pour nous, sociétés humaines, avec des tensions très fortes sur les rendements agricoles, sur l’énergie… Par ailleurs, cela augmentera considérablement les risques sanitaires. Deux jours à 45 °C, on peut tenir, mais dix jours dans de telles conditions, ça peut poser problème. On a tiré les leçons de 2003 en mettant en place des systèmes d’alerte précoces et des plans d’anticipation. Il est clair que l’on aurait moins de morts qu’en 2003. Cependant, le nombre de morts ne dépend pas seulement de la sévérité de la canicule mais aussi de la capacité du système hospitalier à absorber le flux de patients. Est-ce possible sachant son état de délabrement avancé et la gestion du pic de Covid en cours ?

      Pouvez-vous nous en dire plus sur la théorie des cygnes noirs ?

      Elle a été introduite par un statisticien pour quantifier certains événements imprévisibles ayant une très faible probabilité d’arriver. Les événements inédits et extrêmes que j’appelle ovnis climatiques frappent partout sur la planète. Quand ils se produisent, ils ont des conséquences en cascade considérables et exceptionnelles. Un exemple : le dôme de chaleur du Canada a donné lieu à des mégas incendies. Aujourd’hui, il est impossible de calculer la probabilité exacte de ces extrêmes inédits. On sait qu’ils peuvent arriver, que leur probabilité augmente avec le réchauffement actuel et avec chaque dixième de degré additionnel, mais on n’arrive pas à estimer précisément un chiffre précis. Tout cela fait partie de ce qu’on nomme l’incertitude profonde. Personne n’est à l’abri de ces phénomènes de cygnes noirs.

      Que dit précisément le Giec au sujet de ces épisodes de chaleur extrêmes ?

      Le Giec attribue les changements des statistiques des extrêmes aux activités humaines et donc aux émissions de gaz à effet de serre. Le lien est clair, il n’y a plus à se poser la question. Le scénario qu’on vit actuellement est un avant-goût du climat futur. La probabilité des températures extrêmes augmente de manière non linéaire : les températures extrêmement chaudes se réchauffent plus vite que les températures moyennes. Je l’avoue, je suis dans une forme de colère, car ce qu’on vit était anticipable. L’ensemble correspond à ce que les faits scientifiques disaient depuis longtemps. Comment être encore aujourd’hui dans ce déni de gravité ? Comment tenir encore aujourd’hui des discours « rassuristes » ? Ça n’a pas de sens !

      Que préconisez-vous ? La sobriété comme maître-mot ?

      Nous faisons face à deux injonctions complémentaires : s’adapter au changement climatique et atténuer le changement climatique en diminuant les émissions de gaz à effet de serre de manière considérable et rapide. Il faut également stopper la déforestation et l’artificialisation des sols, les arbres et la terre étant des stocks de carbone. C’est le seul moyen d’arriver à la neutralité carbone qui est une contrainte géophysique, et non pas politique, pour stabiliser le niveau de réchauffement. Avant 2040, on va dépasser le seuil de 1,5 °C ; il y a encore une possibilité de ne pas atteindre le seuil de 2 °C supplémentaires mais elle est faible. Il faut avoir en tête que chaque dixième de degré compte pour le vivant. Aujourd’hui, certains discours actent l’échec de la lutte contre le changement climatique, affirment qu’il faut se préparer à des réchauffements de 3 °C. Pour moi, ce discours est irresponsable car il ne prend pas en compte les limites de l’adaptation : au-delà d’un certain seuil, il n’y a plus d’adaptation possible, comme le quantifie le Giec. Là, on approche très dangereusement de certaines limites dures, à la fois pour les écosystèmes et pour nous, humains dans certaines zones. Il faut agir maintenant. La sobriété est un levier indispensable. Cela ne passe pas par des petits gestes qui font porter la réduction des gaz à effet de serre à l’échelle de l’individu mais par la transformation de nos infrastructures collectives et le changement de nos modes de vie, en diminuant par exemple notre consommation en énergie et en eau. La dimension collective de la sobriété est essentielle.

      Vous pensez à une mesure en particulier ?

      Il y a des mesures de sobriété intéressantes, rapides, justes et équitables. Par exemple, le passage de 130 à 110 km/h sur l’autoroute. Cela permet de réduire de 16 à 20% les émissions de gaz à effet de serre en France pour le parc automobile ! C’est une mesure de sobriété parfaite. Les leviers pour lutter contre le changement climatique sont souvent qualifiés de punitifs ; c’est un argument fallacieux pour favoriser l’inaction. Qu’y a-t-il de punitif dans cette mesure ? Tout le monde peut continuer à se déplacer.

      https://www.liberation.fr/environnement/meteo-france-selon-christophe-cassou-nous-allons-probablement-approcher-l

      #canicule #France #températures #chaleur #dôme_de_chaleur #intensité #récurrence #saisonnalité #pics #événements_extrêmes #plume_de_chaleur #santé #système_hospitalier #hôpitaux #cygnes_noirs #théorie_des_cygnes_noirs #ovnis_climatiques #incertitude_profonde #colère #déni #déforestation #artificialisation_des_sols #neutralité_carbone #adaptation #sobriété

    • Donc a priori au moins 45°C en espagne…

      – 46,3°C, nouveau record au portugal aujourd’hui

      Ontem, a temperatura atingiu 46,3ºC na localidade portuguesa de Lousã, maior marca de toda a série histórica da estação. Em Santarem, a máxima da quarta-feira foi de 46,2ºC, apenas 0,1ºC abaixo de recorde absoluto de máxima.

      Tout va bien. C’est l’été qu’ils disent…

      Sinon, je peux vous dire que 36°C ça commence à être bien chaud… Vivement lundi !

    • Run 0z GFS de ce vendredi 15 juillet : prêts pour un bon coup de chalumeau pour la journée de lundi ?


      Et (amha), ça ne se calmera pas tant que la « goutte froide » continuera d’errer entre les îles britanniques, le golfe de Gascogne, et les Açores. En fait tant qu’elle ne sera pas reprise dans la circulation atmosphérique générale.

      https://forums.infoclimat.fr/f/topic/57527-du-18-juillet-au-24-juillet-2022-pr%C3%A9visions-semaine-29/?page=3#comment-3566582

    • La task force est dans la place. Gégé & Babeth vont expulser la « goutte froide »
      https://twitter.com/Elisabeth_Borne/status/1547664066067329024

      Depuis le centre opérationnel de crise, avec Gégé, nous faisons le point avec les services de l’Etat sur les moyens engagés pour lutter contre les feux. Plein soutien aux sapeurs-pompiers qui mènent une lutte acharnée contre les flammes et protègent nos concitoyens !

    • Ah oui, et aussi, j’ai fait un petit tour en bord de Charente hier pour me rafraichir… il faisait correct sous les arbres au bord d’eau… mais 36°C dès que tu en sortais… et… des maïsiculteurs arrosaient du maïs, à 15h30, sous 36°C, en période de sécheresse… mais comment est-ce encore possible bordel !? J’attends avec impatience les dépités de la filière ostréicole en aval qui vont crier au manque d’eau douce, par ailleurs déjà trop chaude…

    • Un peu plus doux par chez moi aujourd’hui, mais de nombreux records absolus de chaleurs (>40°C) ont été battus en France, notamment Nîmes, Béziers…
      Il reste toujours le plus dur (lundi - mardi) à passer…

      Un joli 47°C au Portugal…

    • Bon, alors mon petit record extérieur chez moi fut 40.7°C donc ce fameux lundi il y a quelques jours.

      La question qui va peut être se poser est : est-ce qu’on va le battre dans les prochains jours d’août ?

      https://twitter.com/cassouman40/status/1551838212229849088

      Christophe Cassou dit :

      Lassitude-effroi : il va falloir encore écrire des🧵pr expliquer la nvelle poussée de chaleur qui se profile pr début Aout.
      Bof...prenez les🧵précédents ! Dyn. en #DomeDeChaleur/déferlement d’onde & lien robuste #canicule #changementclimatique déjà expliqués. Tout quasi déjà dit😢

      En réponse à Gaétan Heymes :

      Prévision ECMWF pour la première semaine d’août : renforcement des conditions anticycloniques en altitude, induisant le retour d’une forte chaleur généralisée et une persistance de la sécheresse.

  • Les #VasesCommunicants : Le chemin de nos regards, vidéo de Anh Mat (texte et voix de Pierre Ménard) et Dans la ville de l’autre, vidéo de Pierre Ménard (texte et voix de Anh Mat)

    https://youtu.be/BLEqaqB1pXI

    https://www.youtube.com/watch?v=m-CZQDpZOWU

    http://liminaire.fr/vases-communicants/article/le-chemin-de-nos-regards-dans-la-ville-de-l-autre

    Tous les mois, faire échange de vidéo. S’emparer des images et de la bande son, entrer en dialogue avec, sans nécessairement modifier le montage de la vidéo mais en ajoutant selon ses préférences (voix off, texte lu, improvisé, écrit sur l’image, ajout de sons, de musique), puis envoyer sa propre vidéo à son correspondant pour qu’il s’en empare à son tour.
    Le premier vendredi du mois, chacun diffuse le mixage/montage qu’il a réalisé sur la vidéo de l’autre et découvre à son tour son montage mixé sur la chaîne YouTube de son invité. (...) #Journal / #Vidéo, #Architecture, #Écriture, #Sons, #Paris, #Saigon, #Paysage, #Ville, #Visages, #Regard, #Dérive, #Ciel, #Voyage, #Vidéo, #Littératube, #vidéoécriture (...)

  • Mindestlohnverstöße bei Landwirten: Kontrollen finden kaum statt
    https://taz.de/Mindestlohnverstoesse-bei-Landwirten/!5858361

    Das Mindestlohngesetz erweist sich dank der Untätigkeit seiner Kontrollbehörde FKS (Finanzkontrolle Schwarzarbeit) als zahnloser Tiger. Sind unter FDP-Finanzminister Lindner Kontrollen im Personennahverkehr selten und ergebnisarm, so ist ihre Bedeutung für die Agrarbranche gleich null. Die Bundesrepublik erweist sich als Staat seiner herrschenden Klasse. Die Interessen von Kapitaleignern und von zu „Arbeitgebern“ geadelten Ausbeutern werden mit Macht vertreten, während die abhängig Beschäftigten um die Verwirklichung ihrer gesetzlichen Rechte verlustreiche Kämpfe führen müssen.

    18.6.2022 von Hans-Peter Schönherr - Bevor bei niedersächsischen Bauern der Zoll kontrolliert, können Jahrzehnte vergehen. Sai­son­ar­bei­te­r:in­nen sind den Betrieben ausgeliefert.

    OSNABRÜCK taz | Wer in Niedersachsen einen Hof betreibt, hat gute Chancen, niemals eine staatliche Kontrolle zu erleben. Auch die Kinder nicht. Auch die Enkel nicht. Auch die Urenkel nicht. Das gilt besonders für Kontrollen zu Mindestlohnverstößen durch die Finanzkontrolle Schwarzarbeit der Hauptzollämter: Von den rund 35.000 landwirtschaftlichen Betrieben Niedersachsens wurden von Januar bis Mai 2022 nur 28 kontrolliert.

    Angestoßen durch Berichte über prekäre Beschäftigungsverhältnisse im Spargelanbau hatte der Linke-Bundestagsabgeordnete Victor Perli beim Bundesfinanzministerium nachgefragt, auch nach Straf- und Ordnungswidrigkeitsverfahren, die infolge von Prüfungen durch den Zoll eingeleitet wurden. Die Antwort ernüchtert ihn: „Statistisch gesehen wird ein landwirtschaftlicher Betrieb in Niedersachsen nur alle 350 Jahre auf die Einhaltung des Mindestlohns kontrolliert. Selbst die geringen Kontrollen aus dem Vorjahr werden nochmal unterboten.“ Von Januar bis Mai 2021 waren es immerhin doppelt so viele, 56, ­gewesen.

    Was Perli besonders empört: Nach den insgesamt 104 Kon­trollen im Jahr 2021 war es zu 91 Straf- oder Ordnungswidrigkeitsverfahren gekommen. Fast jede Kontrolle war also ein Treffer. Die 28 Kontrollen bis Mai 2022 haben zu 23 Straf- oder Ordnungswidrigkeitsverfahren geführt. Das sei „erschütternd“, sagt Perli. „Mindestlohnbetrug ist kein Bagatelldelikt, sondern knallharte Wirtschaftskriminalität, die besser geahndet werden muss. Das würde auch dem Schutz der vielen ehrlichen Betriebe dienen, die anständige Löhne zahlen.“ Die „Kontrollblindheit“ sei „komplett inakzeptabel“ und lade zum Betrug ein, sagte Perli der taz.

    Perli, Initiator des Meldeportals „Mindestlohnbetrug“, ist überzeugt davon, dass Ernte-Saisonarbeiter auch in Niedersachsen „oft Ausbeutung der schlimmsten Form“ erleben. Viele kommen aus dem Ausland, vor allem aus Osteuropa. Um sie kümmern sich unter anderem fünf Beratungsstellen für mobile Beschäftigte, angesiedelt bei der hannoverschen Bildungsvereinigung Arbeit und Leben. Eines der Haupt-Beratungsthemen dort ist die Einhaltung des Mindestlohns. In einem Drittel aller Beratungen kam das Thema 2021 zur Sprache, weit vor Themen wie Arbeitsvertrag, Kündigung, Sozialleistungen und Krankenversicherung.

    „Die Zahl der Kontrollen ist viel zu gering“, bestätigt Eva Viehoff der taz, arbeitsmarktpolitische Sprecherin der Grünen im niedersächsischen Landtag. „Und das ist nicht nur bei den Kontrollen des Zolls so, der dringend personell aufgestockt werden muss, moderner aufgestellt, digitaler. Das gilt auch für die Gewerbe­aufsicht, zuständig für Arbeitsschutz.“ Hier liege die Besichtigungsquote derzeit bei unter einem Prozent aller Betriebe pro Jahr. Bis 2026 soll sie auf fünf Prozent steigen, nach EU-Vorgaben. „Dann würde jeder Betrieb ungefähr alle zehn Jahre kontrolliert.“

    Schnell beheben lässt sich dieser Missstand nicht. Es dauert Jahre, neues Personal auszubilden. Und damit ist es nicht getan, sagt Lars Niggemeyer, Abteilungsleiter Arbeitsmarktpolitik des Deutschen Gewerkschaftsbundes für Niedersachsen, Bremen und Sachsen-Anhalt: „Bei gravierenden Verstößen muss es weit höhere Strafen geben. Die bisherigen Bußgelder sind so gering, dass es sich wirtschaftlich lohnen kann, das Risiko einzugehen, erwischt zu werden.“ Dass es von Januar bis Mai nur 28 Zollkontrollen gab, findet er „unfassbar“.

    Und selbst wenn ein Verstoß dokumentiert ist: Für ausländische Saisonbeschäftigte ist es extrem schwer, Ansprüche an den Arbeitgeber durchzusetzen. „Die müssen das dann ja individuell hier in Deutschland vor Gericht durchfechten“, sagt Niggemeyer. Wer wenig Geld hat, weit weg in Osteuropa wohnt, überlegt sich das natürlich. Und der Arbeitgeber ist fein raus.

    Das ist er auch schon dank der spärlichen Kontrollen. „Jede fünfte Stelle beim Zoll ist unbesetzt“, sagt Perli, der zuweilen undercover Beschäftigte bei der Arbeit begleitet, die um den Mindestlohn betrogen werden. „Da sind im Prinzip nur Stichproben möglich.“ Perli geht davon aus, dass die meisten Landwirte sich korrekt verhalten. Dass die Trefferquote bei den Kontrollen so „erschreckend krass“ ist, erklärt er sich auch damit, „dass der Zoll nicht blind kontrolliert, sondern oft schon eine Vorahnung hat“. Besonders jetzt, zur Erntezeit, müsse kontrolliert werden. „Im Oktober oder November lohnt sich das nicht mehr.“

    #Deutschland #Mindestlohn #Arbeit #Ausbeutung #Landwirtschaft #Saisonarbeit #Finanzminister

  • Sur le manque de saisonniers pour la saison touristique, j’ai vu passer une fois une mention sur Twitter, mais j’ignore si c’est pertinent dans l’analyse (mais ça me semble intéressant) : avant la réforme de l’assurance chômage, on rechargeait ses droits au bout d’un mois. Après la réforme c’est six mois. Et en ce moment c’est quatre mois parce que la situation est mauvaise.

    Six questions sur la réforme de l’assurance chômage
    https://www.vie-publique.fr/questions-reponses/271537-six-questions-sur-la-reforme-de-lassurance-chomage

    Pour recharger ses droits, entre le 1er novembre 2019 et le 31 juillet 2020, il fallait avoir travaillé au moins six mois, au lieu d’un mois avant la réforme. Comme pour l’ouverture des droits au chômage, le seuil de rechargement des droits a été fixé temporairement à quatre mois. Ce seuil est maintenu tant que la situation économique reste dégradée.

    Et donc ce que j’ai lu (et que j’aimerais confirmer ou infirmer), c’est que depuis la réforme, ces emplois saisonniers ne permettent pas de recharger ses droits. Du coup, la réforme Borne de l’assurance-chômage serait un facteur extrêmement aggravant du manque de saisonniers cet été.

    • (Je dois dire que l’idée est séduisante : l’idée qu’une réforme néolibérale, à peine mise en place, détruit illico une des principales activités économiques du pays – le tourisme –, ce serait pas mal. Mais justement, il faut toujours se méfier des analyses séduisantes des interwebz.)

    • merci, même si je ne suis pas sûr de tout comprendre, mais effectivement, on ne peut pas ignorer l’impact de la réforme sur les saisonniers

      • l’étude d’impact de l’Unédic d’avril 2021 mentionnait les conséquences lourdes pour les saisonniers, nombreux…

      Assurance chômage et saisonniers : le « système était devenu hypocrite », juge Emmanuel Macron - La Voix du Nord
      https://www.lavoixdunord.fr/1110894/article/2021-12-08/assurance-chomage-et-saisonniers-le-systeme-etait-devenu-hypocrite-juge

      Selon l’étude d’impact de l’Unédic réalisée en avril, ce passage à 6 mois conduira au cours de la première année d’application à retarder l’ouverture de droits à 475 000 personnes, notamment des jeunes ou des saisonniers qui multiplient les contrats courts.

      (à noter, dans le même article de la VdN du 8/12/2021, le présipotent se réjouissait ouvertement

      « Nous nous sommes habitués à un système qui n’était plus juste, où il suffisait d’aller travailler quatre mois dans les stations de sport d’hiver pour avoir le chômage tout le reste de l’année », a expliqué le chef de l’Etat, invité de France Bleu Pays d’Auvergne à l’occasion de son déplacement dans la région.
      […]
      Avec la nouvelle mouture de l’assurance chômage, « on retrouve des choses qui sont de bon sens », a assuré le chef de l’Etat à l’occasion d’un déplacement entamé mardi dans le Cher et dans l’Allier.

      du coup, en reformulant, l’ancien régime de l’assurance chômage fonctionnait comme une subvention aux employeurs de saisonniers en permettant à ceux ci d’être indemnisés, aux frais de la collectivité, entre les saisons et donc de garantir l’existence d’une force de travail précaire disponible en saison. Sur un modèle finalement similaire au régime dit de l’annexe 10, fondateur du statut d’intermittent du spectacle et qui permettait d’externaliser, sur la collectivité, la charge de l’entretien d’une masse de travailleurs précaires.

      Dans les deux cas, la chasse idéologique à "l’assistanat" fait disparaître les ressources complémentaires mutualisées dont bénéficiaient les salariés "à éclipse" (saisonniers, intermittents) enchaînant contrats et indemnisations et donc, indirectement, leurs employeurs qui étaient dispensés d’assurer le maintien de cette force de travail lorsqu’ils ne l’employaient pas directement.

      Le marasme évident du secteur du spectacle vivant ne serait donc pas seulement conjoncturel, contrecoup de l’impact du covid, mais aussi structurel du fait de l’impact, différé et masqué par la crise sanitaire, de la réforme du régime des intermittents.

      En somme, les secteurs du spectacle vivant d’abord, du tourisme maintenant se voient privés du soutien que constituait la prise en charge collective des périodes non travaillées et se retrouvent confrontés à la prise en charge directe de l’ensemble des coûts de maintien d’une force de travail disponible.

    • Autre cause  : le manque de logements. Les saisonniers ne vont pas claquer tout leur salaire dans le logement pour bosser. Donc, ils ne viennent plus.
      Dans les zones touristiques, la spéculation immobilière des résidences secondaires est un fléau  : elle éloigne de + en + les «  jeunes du coin  » qui logent donc de + en + loin et sont d’autant moins disponibles que les transports ne sont jamais pensés pour les locaux laborieux qui ont — par ailleurs — de + en + de mal à assurer l’entretien des tape-cul qui leurs servent de bagnole, sans compter les zones d’exclusion, l’explosion des tarifs de stationnement depuis leur municipalisation et le prix délirant du carburant.
      Grosso merdo, l’entre-soi des mieux lotis commencent à bien porter ses fruits pourris.

      Sans compter que la généralisation des lits froids coulent les communes qui ne peuvent ne fonctionner que 2 mois par an.

    • c’est exactement ça : parmi le demi million de personnes, chiffre estimé par l’Unédic, qui voient disparaître un revenu de complément, une (très ?) grande partie sont contraints de trouver un « vrai boulot » (!?) dont un pourcentage certainement non négligeable se trouve ailleurs que dans les secteurs liés au tourisme

    • sauf erreur de ma part,les intermittents du spectacle (annexe 8 et 10) -si ils effectuent 507h d’emploi avant la date anniversaire - ne sont pas impactés car leur alloc est fondée sur un #salaire de référence et non pas sur un "salaire journalier de référence" (#SJR) que la réforme a judicieusement décidé de réduire à rien chez bon nombre de chômeurs en activité à temps réduit en divisant les salaires effectivement perçus par une durée abstraite, le nombre de jours ouvrables de la période de référence pour l’ouverture de droits, plutôt que le nombre de jours sous contrat.
      https://www.unedic.org/sites/default/files/2022-04/Dossier%20de%20synthèse%20Intermittents%20du%20spectacle.pdf

      les femmes en première ligne
      https://seenthis.net/messages/936307
      « Une réforme inefficace, injuste et punitive »
      https://seenthis.net/messages/931532

      #chômage #assurance_chômage #Unedic #chomeurs #chômeuses #saisonniers #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit #revenu #droit_au_chômage

    • A ajouter aux intermittents et saisonniers, les auteurs et autrices dont le statut d’exception a sauté pour être modifié, les rapprochant d’un statut de salariés mais non salariés (ni chômage, ni congés) de sorte que les auteurs/autrices payent désormais leurs cotisations sociales équivalentes à une part patronale, notamment pour la retraite (cf IRCEC qui se gave). Et le plus lourd tribu est … pour les femmes :/
      http://caap.asso.fr/spip.php?article985

      Et merci @simplicissimus pour tes recherches et ton texte.

      #précaires #en_marche_arrière

    • l’étude d’impact de l’Unédic est là :
      https://www.unedic.org/sites/default/files/2021-04/Impact%20evolution%20regles%20assurance%20chomage%201er%20juillet%202021_3.p

      le chiffre de 475000 pour le retard de l’ouverture des droits se trouve (en fait, se reconstitue) page 8 :
      • retard de l’ouverture des droits d’un an ou plus : 190 000
      • de moins d’un an : 285 000

      le montant total d’allocations économisé (p. 7) 2,3 Mds € en régime de croisière

      l’impact sur l’allocation journalière (p. 12)
      (nb de personnes en fonction de la réduction de l’AJ
      ne tenir compte que du vert foncé, le rose pâle étant la distribution avant intervention du mécanisme de plancher)

      Les demandeurs d’emploi concernés sont principalement des personnes s’inscrivant à la suite de CDD ou d’interim

      (p. 13)

      impact sur le montant ET la durée de l’AJ (p. 15)
      (graphique pas facile à lire…
      bleu-vert : rythme de travail à 100% ( c-à-d 100% de la période de référence travaillée) ; le dégradé de marron correspond à des pourcentages décroissant dudit rythme de travail, entre 80% et 100%, marron foncé, entre 57% et 80%, marron moyen, moins de 57% (mais plus de 10%) jaune-marron
      durée d’indemnisation en abscisses, montant (mensuel) de l’AJ en ordonnées,
      les montants et les durées dans les encadrés aux couleurs correspondantes
      ne pas tenir compte du point le plus bas (sans plancher et donc fictif)
      ouf…)

  • A l’aube de l’été, la grande désertion des saisonniers du tourisme en Europe
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/06/09/a-l-aube-de-l-ete-la-grande-desertion-des-saisonniers-du-tourisme-en-europe_

    A l’aube de l’été, la grande désertion des saisonniers du tourisme en Europe
    Italie, Grèce, France, Espagne : toutes les destinations touristiques sont confrontées à la même disparition des serveurs, cuisiniers ou employés de ménage, rebutés par les bas salaires et un mode de vie déséquilibré. Les employeurs cherchent la parade.Cet été, vous allez attendre. Attendre votre crêpe. Attendre à l’aéroport. Attendre à l’hôtel. Car les bras ne seront pas assez nombreux pour vous servir, peu importe l’endroit où vous comptez partir : de Colmar à Héraklion, des Pouilles à Perros-Guirec, de Saint-Tropez à Séville et jusqu’en Amérique du Nord, le monde touristique occidental est concerné par la pénurie d’employés du tourisme, en particulier pour les contrats précaires de saisonniers et leurs tâches éreintantes. Ce qui fut absorbable lors des deux derniers étés, en raison de la baisse du nombre de touristes étrangers, devrait l’être plus difficilement cette année : tout indique que les Européens du Nord vont reprendre leur grande migration vers le soleil.Que trouveront-ils sur les plages du bord de l’Adriatique, où, en Emilie-Romagne, 83 % des professionnels ne trouvent pas de personnel ? Et sur les côtes espagnoles, où manquent 50 000 employés saisonniers ? Aux mêmes causes – connues de longue date –, les mêmes effets, quels que soient l’état du marché du travail ou son mode de régulation : les professionnels de l’hôtellerie-restauration font le constat du déficit d’attractivité de leur secteur, du manque de personnel qualifié et de la difficulté à les loger.Les trous dans les plannings se traduiront par des fermetures ponctuelles, une demande de polyvalence accrue pour les salariés ou une désorganisation pouvant nuire à la qualité de service, comme c’est déjà le cas dans les aéroports de Paris, de Londres ou d’Amsterdam. Ce dernier cas est symptomatique d’un secteur qui a préféré se séparer d’une partie de sa main-d’œuvre durant la pandémie de Covid-19, malgré les aides mises en place par les gouvernements. Peu d’employeurs s’attendaient à un rebond aussi rapide de l’activité et certains ont, faute de visibilité, préféré faire avec les moyens du bord à l’été 2020, sans réembaucher leurs saisonniers habituels. Le secteur des loisirs a été le dernier à recruter après la crise, dans un contexte général de manque de main-d’œuvre.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#economie#tourisme#maindoeuvre#saisonnier

  • A l’aube de l’été, la grande désertion des saisonniers du tourisme en Europe
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/06/09/a-l-aube-de-l-ete-la-grande-desertion-des-saisonniers-du-tourisme-en-europe_

    A l’aube de l’été, la grande désertion des saisonniers du tourisme en Europe
    Italie, Grèce, France, Espagne : toutes les destinations touristiques sont confrontées à la même disparition des serveurs, cuisiniers ou employés de ménage, rebutés par les bas salaires et un mode de vie déséquilibré. Les employeurs cherchent la parade.Cet été, vous allez attendre. Attendre votre crêpe. Attendre à l’aéroport. Attendre à l’hôtel. Car les bras ne seront pas assez nombreux pour vous servir, peu importe l’endroit où vous comptez partir : de Colmar à Héraklion, des Pouilles à Perros-Guirec, de Saint-Tropez à Séville et jusqu’en Amérique du Nord, le monde touristique occidental est concerné par la pénurie d’employés du tourisme, en particulier pour les contrats précaires de saisonniers et leurs tâches éreintantes. Ce qui fut absorbable lors des deux derniers étés, en raison de la baisse du nombre de touristes étrangers, devrait l’être plus difficilement cette année : tout indique que les Européens du Nord vont reprendre leur grande migration vers le soleil.Que trouveront-ils sur les plages du bord de l’Adriatique, où, en Emilie-Romagne, 83 % des professionnels ne trouvent pas de personnel ? Et sur les côtes espagnoles, où manquent 50 000 employés saisonniers ? Aux mêmes causes – connues de longue date –, les mêmes effets, quels que soient l’état du marché du travail ou son mode de régulation : les professionnels de l’hôtellerie-restauration font le constat du déficit d’attractivité de leur secteur, du manque de personnel qualifié et de la difficulté à les loger.Les trous dans les plannings se traduiront par des fermetures ponctuelles, une demande de polyvalence accrue pour les salariés ou une désorganisation pouvant nuire à la qualité de service, comme c’est déjà le cas dans les aéroports de Paris, de Londres ou d’Amsterdam. Ce dernier cas est symptomatique d’un secteur qui a préféré se séparer d’une partie de sa main-d’œuvre durant la pandémie de Covid-19, malgré les aides mises en place par les gouvernements. Peu d’employeurs s’attendaient à un rebond aussi rapide de l’activité et certains ont, faute de visibilité, préféré faire avec les moyens du bord à l’été 2020, sans réembaucher leurs saisonniers habituels. Le secteur des loisirs a été le dernier à recruter après la crise, dans un contexte général de manque de main-d’œuvre.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#economie#tourisme#maindoeuvre#saisonnier

  • Les opposants à l’échangeur autoroutier Vinci en Drôme Provençale interpellent les candidats aux législatives
    https://ricochets.cc/Les-opposants-a-l-echangeur-autoroutier-Vinci-de-la-Drome-Provencale-inter

    Communiqué de presse Les opposants à l’échangeur de la #Drôme Provençale interpellent les candidats aux législatives Avec plus de 1000 signataires de la pétition et 300 manifestants rassemblés le 7 mai sur le bitume, le projet d’échangeur autoroutier de la Drôme Provençale suscite une opposition grandissante parmi les citoyens des 2e et 3e circonscriptions de la Drôme. Il soulève également un grand nombre d’interrogations parmi les indécis. Envisagé sur la commune de Saint Paul Trois Châteaux, ainsi (...) #Les_Articles

    / Drôme, #Saint-Paul-Trois-Châteaux, #Ecologie, #transport

    https://reporterre.net/Terres-agricoles-l-equivalent-de-la-region-Paca-a-disparu-en-cinquante-a

  • GitHub - mebjas/html5-qrcode : A cross platform HTML5 QR code reader. See end to end implementation at : https://scanapp.org
    https://github.com/mebjas/html5-qrcode

    La lib de référence pour lire des QR Code en HTML 5.
    Supporte également une grande variété de codes barres (EAN_13, AZTEC, CODE_128...)

    A cross-platform HTML5 QR code & barcode reader.
    Use this lightweight library to easily / quickly integrate QR code, bar code, and other common code scanning capabilities to your web application.
    Supports easy scanning using an integrated webcam or camera in smartphones (Android / IOS).
    Supports scanning codes from files or default cameras on smartphones.
    Recently Added Supports bar code scanning in various formats.
    Supports two kinds of APIs :
    – Html5QrcodeScanner — End-to-end scanner with UI, integrate with less than ten lines of code.
    – Html5Qrcode — Powerful set of APIs you can use to build your UI without worrying about camera setup, handling permissions, reading codes, etc.
    Support for scanning local files on the device is a new addition and helpful for the web browser which does not support inline web-camera access in smartphones. Note: This doesn’t upload files to any server — everything is done locally.

    #QR_code #lib #lecteur_QR_code #saisie #SPIP

  • Ligue des champions : des scènes de chaos aux abords du Stade de France avant le coup d’envoi
    https://www.lemonde.fr/sport/article/2022/05/28/ligue-des-champions-des-scenes-de-chaos-aux-abords-du-stade-de-france-avant-

    « La situation a été proche de la catastrophe lorsqu’un goulot d’étranglement s’est formé, à la suite d’un mauvais aiguillage des supporters à leur sortie du RER D puis aux problèmes d’ouverture et de fermeture des portes d’entrée au stade, explique un spectateur présent sur les lieux. Les gens attendaient sagement depuis des heures quand les mouvements de foules se sont accentués. Certains – même des enfants et des personnes âgées – ont été gazés ou écrasés contre des barrières. »

    Carrie sur Twitter : https://twitter.com/MissCarrieW/status/1530648658512945154

    Good grief. Steve Douglas from AP providing his account to BBC of how the French police took his accreditation off him until he deleted all his videos of what was going on outside the stadium. He deleted video evidence because it was his job to cover the game.

    #France #Police

    • Finale de Ligue des champions : Gérald Darmanin et l’UEFA blâment les supporters de Liverpool munis de faux billets - Le Parisien
      https://www.leparisien.fr/sports/football/finale-de-ligue-des-champions-gerald-darmanin-et-luefa-blament-les-suppor

      Sur Twitter, le ministre de l’Intérieur a publié un message. « […] Merci aux très nombreuses forces de l’ordre mobilisées ce soir (NDLR : samedi soir) dans ce contexte difficile. »

    • Johannes Herrmann (Phylloscopus) :
      https://twitter.com/Taigasangare/status/1530804925256683522

      Il ne faut pas laisser Lallement et Darmanin nous prendre pour des imbéciles en jouant sur la détestation universelle du footeux/du hooligan/de l’Anglais.

      Ce qui s’est passé hier est du jamais vu aux époques récentes, de l’avis unanime de la presse étrangère.

      Des Britanniques qui viennent deux fois plus nombreux qu’ils n’ont de billets ? Mais ils font toujours ça. Rien de plus prévisible. Et partout ailleurs, tout le monde a réussi à l’anticiper et à s’adapter. Tout le monde.

      Perso, je suis allé environ 300 fois au stade, j’ai vu un match de Coupe d’Europe à Bordeaux avec 10 000 Ecossais pour 4000 billets. On avait même véhiculé 2 Ecossais (avec billets) trop bourrés pour marcher.

      Tous ceux qui le devaient étaient entrés à l’heure et sans heurt.

      Et d’autres cas encore, avec des clubs turcs et tous les Turcs de la ville dans les rues pour soutenir l’équipe concernée, etc. Un match de LDC à Lyon en plein « dawa » de 2005.

      Jamais un merdier pareil. Jamais.

      Est-ce qu’on réalise que ç’a été la merde juste par incapacité à gérer correctement le flux des personnes ayant un billet ? Qu’il n’y a même pas eu d’affrontement entre supporters adverses (quels qu’ils soient) ?

      Imaginez par exemple que des black blocs aient décidé de venir se faire les Ultrassur, par-dessus le marché, ç’aurait donné quoi ? Ou si des hools du PSG avaient eu envie d’en découdre avec les uns ou les autres, façon PFC-OL ?

      Paris a échoué à gérer une situation de supporters CALMES voulant simplement entrer dans le stade. Il n’y a pas eu une charge massive de 40 000 personnes sans billet voulant entrer de force. C’est juste le tri et l’accès des personnes à billet qui a raté. La base de la base. 7/
      Des familles, des personnes âgées, avec billets, ont attendu des heures, raté la moitié du match, parce qu’on n’a pas été capable d’assurer cette gestion du flux. Et pour couronner le tout, on les a gazés, pour se donner l’illusion de contrôler et que c’était leur faute.

      Cerise sur le gâteau, des journalistes ont été malmenés et intimidés dans une tentative pathétique de cacher ce raté monumental qui faisait le tour du monde. Ça, c’est la honte au cube.

      C’est exactement ça. Lallement a considéré qu’il était en présence non pas de personnes qu’il fallait acheminer vers le stade mais d’une foule hostile qu’il fallait bloquer, intimider et disperser.
      https://twitter.com/mariemini/status/1530807285907439617

      Et comme certains l’ont fait remarquer, sur un site sensible visé par un attentat en 2015. On frémit à l’idée que quelque chose aurait pu se produire de ce côté-là dans de telles conditions.

      Et aujourd’hui Lallement et Darmanin se pavanent, très fiers d’avoir, justement, su matraquer fermement l’ennemi.

      Bordel c’étaient des clients d’un spectacle qu’il fallait canaliser vers le lieu de celui-ci. Ils ont été traités comme des émeutiers.

    • Dans l’article du Monde :

      Le couac d’organisation au stade dyonisien interroge sur la capacité de la France à gérer les déplacements de foule et à assurer la sécurité lors de grands événements sportifs. La finale 2022 de la Ligue des champions devait initialement avoir lieu à Saint-Pétersbourg, avant que son organisation soit retirée à la ville à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elle a été rapatriée à Paris, qui a dû gérer l’afflux, notamment, de 60 000 supporteurs de Liverpool alors que 20 000 billets ont été dévolus aux supporteurs des Reds comme à ceux du Real.

      Le dispositif de sécurité – 6 800 policiers, gendarmes et pompiers – mis en place samedi devait servir de test pour la Coupe du monde de rugby, organisée par la France à la fin de 2023 et pour les Jeux olympiques de Paris, qui se tiendront en 2024.

    • Mon cerveau comprend plus vite que moi … il suffit que je lise

      Sur Twitter, le ministre de l’Intérieur a publié un message

      pour que mes neurones m’envoient

      Sur Twitter, le ministre de l’Intérieur a publié un mensonge

      nan, parce qu’en fait, je décroche et n’étais pas au courant de cette affaire, mais apparemment j’ai une ligne branchée sur le grand SDF …

    • En relayant la parole du préfet de police de la ville de Paris, la Brigade des Forces du Mal (#BFM) en profite pour détourner l’attention sur « les perturbations occasionnées par la grève de la RATP » et sur les « 300 ou 400 jeunes issus des quartiers sensibles de la Seine-Saint-Denis ».

      Fiasco au Stade de France : le préfet Didier Lallement se défend

      https://video.twimg.com/amplify_video/1531018866872266753/vid/1280x720/tuaqA0QwWmKM6z2o.mp4?tag=14

      https://twitter.com/BFMTV/status/1531018970182172673

    • info de terrain : je viens de boucler une vision avec une salariée d’un client qui était au match avec son mari, côté Real Madrid, le sujet s’est imposé de lui-même, car elle avait encore les yeux gonflés…

      Ils étaient venus en voiture, pour éviter la foule des transports en commun ; aucun problème pour arriver. Bien sûr, au moment prévu du coup d’envoi, le demi-stade d’en face était totalement vide ; il s’est rempli en 10 minutes, ce qui a permis le début du match.

      À la sortie, au moment où le conducteur tapait le code pour sortir du parking, ils ont vu débouler une masse de supporteurs qui fuyaient la police au milieu d’un énorme nuage de lacrymogène. Totalement aveuglé, le conducteur n’a pu terminer le code, ils ont rapidement dû sortir du véhicule puis se mettre à courir pour échapper à la police. Ils sont revenus ultérieurement récupérer la voiture…

    • #BFMTV le mensonge totalement décomplexé de la préfecture de police sur les faux billets qui seraient prétendument le « fait générateur » des troubles au stade de France (mensonge relayé tout la journée d’hier par BFM) démonté par un avocat.
      #LalleMENT :

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1531196549384048641/pu/vid/554x304/_ELoZA2HhPPRzHD9.mp4?tag=12

      Ah ! Et :

      « Elle commence très fort, la nouvelle ministre alors que la police même de #Liverpool était sur place 😂Ah, ces aigles 🦅 ! Au passage, la maire de Liverpool demande des explications à l’ UEFA et à #Macron himself »

      franceinfo :

      Ligue des champions : la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, accuse Liverpool d’avoir « laissé ses supporters dans la nature »

    • Incidents au Stade de France : le déni des pouvoirs publics malgré une organisation défaillante

      (...) dès 17 h 30, plusieurs milliers d’entre eux s’engouffraient dans un lugubre passage couvert qui relie la gare du RER D au parvis du Stade de France. Quelques dizaines de mètres plus loin, un premier filtrage était censé permettre une opération de contrôle sommaire des billets avant l’arrivée aux portes Y et Z. Avec quatre couloirs et une vingtaine de stadiers en chasuble bleu et jaune, le dispositif est apparu bien sommaire face à une véritable marée humaine qu’un fléchage défaillant et des stewards débordés n’ont pas su rediriger vers une autre entrée, située à cinq minutes à pied sur l’avenue du Stade-de-France, où les opérations de filtrage étaient beaucoup plus fluides. « La sécu de l’UEFA n’était clairement pas assez dimensionnée, avec peu de stewards et pratiquement pas de barrières disposées en serpentins, qui permettent de canaliser la foule », assure un gradé de la police qui supervisait, samedi soir, une partie du dispositif de sécurité.

      Dans un rapport adressé au ministre de l’intérieur, dimanche soir, Didier Lallement, préfet de police de Paris, a indiqué avoir finalement pris la décision de lever ce barrage filtrant, « pour éviter un drame ». Une décision bienvenue mais soudaine, et si peu coordonnée sur le terrain qu’elle marque le début de la deuxième phase d’une soirée de chaos, lorsque de « 300 à 400 jeunes issus des quartiers sensibles de Seine-Saint-Denis », selon les estimations de la #Préfecture_de_police (PP), profitent de cette absence de contrôle en amont pour forcer le passage et gagner le parvis du stade.

      La ruée est diffusée en direct sur les réseaux sociaux et provoque un véritable appel d’air, tandis que les services de police tentent de repousser les intrus en utilisant leurs sprays de gaz lacrymogène « de manière encadrée, pour faire cesser les tentatives d’intrusion et de mouvements de foule », selon la commissaire Loubna Atta, porte-parole de la PP. Sans grand discernement, au regard d’images largement diffusées. Des familles, des enfants, se retrouvent « les yeux qui piquent, [avec] la sensation d’étouffer », s’indigne Joe Blott, responsable de Spirit of Shankly, la fédération des associations de #supporteurs du club de Liverpool, qui assure avoir « vécu tout ça au côté de très jeunes fans présents sur les lieux, et même d’handicapés ».

      Directeur exécutif de Football Supporters Europe, une association accréditée comme observatrice des rencontres auprès de l’UEFA, à laquelle elle fait remonter ses observations, Ronan Evain, lui-même « gazé cinq fois en l’espace d’une heure et demie », se désole « d’un manque de flexibilité du dispositif de sécurité, avec un long flottement au barrage filtrant, aucun ordre précis, rien pour rediriger la foule », et il regrette « une approche française en matière de gestion des supporteurs toujours axée sur la démonstration de force, très en retard sur le reste de l’Europe ».

      « Un écran de fumée »

      Les accusations d’arrivée tardive de milliers de supporteurs anglais munis de faux billets, une tradition solidement établie chez les fans britanniques ? « Un écran de fumée utilisé par les autorités françaises pour camoufler leur piteuse organisation », avance Joe Blott, qui dit avoir déjà collecté « des centaines de témoignages qui prouvent le contraire », y compris ceux émanant de la #police de Merseyside-Liverpool, dont plusieurs éléments avaient été dépêchés sur place : sur son compte Twitter officiel, elle a dénoncé sa « pire expérience » de rencontre européenne.

      A l’issue du match, auquel des centaines de spectateurs munis de billets valables n’ont pu assister qu’à compter de la seconde période et d’autres pas du tout, un troisième acte est venu clôturer cette calamiteuse soirée : des supporteurs anglais et espagnols ont rapporté avoir été agressés et, pour certains, détroussés, alors qu’ils se dirigeaient vers l’entrée de la ligne 13 du métro parisien, par des petits groupes de dix à quinze délinquants du cru, parfois les mêmes qui avaient tenté de s’introduire dans le stade de France deux heures plus tôt.

      https://justpaste.it/4icw6

      #93 #Saint-Denis #maintien_de_l'ordre #Paris

  • « Une tour pour les Jeux » : alliances et rapports de force entre élus et investisseurs en Seine-Saint-Denis
    https://metropolitiques.eu/Une-tour-pour-les-Jeux-alliances-et-rapports-de-force-entre-elus-et.

    Martin Decker analyse la lente dégradation de la tour Pleyel à #Saint-Denis, construite en 1973, et sa transformation en hôtel et centre de conférences pour les #Jeux_olympiques de 2024. Élus et investisseurs redéfinissent ainsi le développement tertiaire de la Plaine Saint-Denis en faisant un pari incertain sur l’avenir. La #financiarisation du capitalisme urbain est souvent présentée comme une contrainte pour les collectivités, renforçant leur dépendance aux acteurs financiers dans le développement des #Terrains

    / #rénovation_urbaine, #Grand_Paris, Saint-Denis, financiarisation, Jeux olympiques, Grand Paris (...)

    #Grand_Paris_Express
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_decker.pdf

  • Utopie et soin psychiatrique
    https://laviedesidees.fr/Tosquelles-Soigner-les-institutions.html

    Au sujet de : François Tosquelles, Soigner les institutions, textes choisis et réunis par Joana Maso, L’Arachnéen. François Tosquelles est une figure mythique de la #psychiatrie. Il n’a cessé d’expérimenter de nouvelles manières de prodiguer des soins et de nouvelles façons de concevoir l’hôpital. Cette anthologie rassemble des textes majeurs d’un auteur original, convaincu que la médecine devait chercher dans la poésie ses ressources.

    #Philosophie #guerre #folie #hôpital
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220428_tosquelles.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220428_tosquelles.pdf

    • « J’ai eu une autre chance extraordinaire, la chance de monsieur Hitler, ce con de fasciste je ne peux pas m’en plaindre parce qu’une chose extraordinaire est arrivée, qui est qu’à partir de 1931 ont commencé à venir à Barcelone des juifs réfugiés, surtout d’Autriche. » Dans un entretien informel traduit du catalan (p. 76) datant de 1983 dont est extrait cette citation, Tosquelles ouvre une fenêtre sur le contexte qui a vu naître ! son projet de « foutre la psychanalyse dans les asiles psychiatriques » (p. 76). Né en Catalogne en 1912, Tosquelles était familier de la médecine et des questionnements du monde ouvrier. Avec un père trésorier de la coopérative santé des ouvriers et un oncle médecin qui écrivait sur Freud, deux de ses passions étaient déjà là. Durant ses études de médecine à Barcelone (1928-1934), il s’engage auprès du bloc ouvrier et paysan, commence une psychanalyse et lit Lacan qui vient de soutenir sa thèse en 1932. Le jeune catalan est polymathe. Il écrit sur l’anarchisme, le syndicalisme, le féminisme, la psychanalyse, la poésie et collabore déjà à diverses institutions médico-psychologiques.

      Les guerres sont pour lui (et pour le champ psy) une chance, comme il l’affirme à plusieurs reprises dans les textes glanés par Joana Maso. Une petite Vienne s’est constituée à Barcelone sous l’impulsion des Autrichiens fuyant le nazisme qui influence les conceptions thérapeutiques de Tosquelles. La guerre d’Espagne consolide son engagement anti autoritaire et son compagnonnage trotskiste, mais lui donne aussi ses premières positions institutionnelles : mobilisé en Aragon, il devient chef des services de santé des armées de l’Estrémadure. Mais les communistes ne veulent pas de psychiatrie dans l’armée (un soldat ce n’est pas fou !). La guerre encore. La République espagnole vaincue, Tosquelles se cache et passe les Pyrénées en septembre 1939. Au camp de réfugiés de Septfonds il organise une unité psychiatrique originale. La guerre toujours. En Janvier 1940 à la demande de Paul Balvet, alors à la recherche de praticiens, il rejoint l’hôpital de Saint-Alban qui va devenir dans les années suivantes la matrice d’un projet de réforme de la psychiatrie. Le rapport du commissaire de police de Mende sur « TOSQUELLAS » (1943) est un petit bijou d’archive qui montre l’embarras des autorités face à ce « professionnel qui donne toute satisfaction », mais soulève les interrogations de Vichy sur « un espagnol non rallié au régime » qui « se livre discrètement à une propagande adroite et dangereuse pour le pays » (p. 173).

      Durant cette décennie de guerre permanente, la crise de la psychiatrie devient patente. Les effectifs hospitalisés qui s’étaient réduits à la fin de la Grande Guerre (grippe et rationnements obligent) sont redevenus ingérables dans les années 1930. La chronicisation des vieux patients dans des asiles structurés sur des concepts du XIXe siècle n’avait pas de limites. Certes les premières thérapies de choc commençaient à produire leurs effets, mais l’espoir des réformateurs était ailleurs. Le Front populaire esquissait une réforme possible du dispositif de soin psychiatrique sous la houlette de Marc Rucart. En Afrique du Nord, des psychiatres profitaient de la situation coloniale pour proposer des dispositifs innovants. Les services libres et les dispensaires psychiatriques se multipliaient hors des enceintes asilaires. Tosquelles contemporain de cette crise, de ce nouvel espoir de réforme, saisit les opportunités du conflit pour expérimenter lui aussi une nouvelle forme de soin psychiatrique.

      Expériences, pragmatisme et glanages

      La pratique de Tosquelles se construit en parallèle d’une réforme politique, celle de la république catalane qui, dans les années 1930, promeut une grande réforme de la santé mentale. Fondée sur une approche géographique (comme la réforme du secteur dans la France des années 1970), elle articule le soin sur des formes dispersées d’assistance (dispensaires, colonies sanitaires, assistance familiale) dans la communauté au sein d’un territoire de 80 000 habitants et conjugue une approche humaniste (refus de la contention) aux techniques thérapeutiques modernes (recours à l’électricité). Tosquelles reprend notamment du psychiatre allemand Hermann Simon l’idée d’une thérapie active en psychiatrie. Non pas le travail productif comme il était d’usage dans la culture asilaire, mais une ergothérapie pensée comme un exercice physique et mental. En 1961 Tosquelles évoque dans le Bulletin technique du personnel soignant l’histoire d’une patiente : « Je pense à telle malade complètement délirante, délire qui cachait des troubles de la mémoire d’origine toxique et qui, grâce au travail à la cantine de l’hôpital, a pu faire des exercices de mémoire ; elle n’a plus eu besoin de délirer. […] A la place de dire à son médecin que la Sainte Vierge avait des cornes et qu’elle était apparue un Vendredi saint au sommet de la tour Eiffel, elle lui dit ‘Monsieur j’ai des troubles de la mémoire, vous ne pourriez pas m’indiquer quelque chose qui puisse encore m’améliorer ? ’ On voit par cet exemple caricatural que l’ergothérapie n’a rien à voir avec la production. » (p. 63). Le jeune psychiatre catalan s’engage auprès des enfants à une époque où peu de services leur sont consacrés, réalise des visites à domicile auprès des familles et travaille dans de nombreuses institutions qui permettent de penser un nouveau rapport entre l’espace, le travail et le soin.

      L’arrivée à l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban lui offre un nouveau terrain d’expérimentations. Il s’agit d’abord de travailler à partir des contingences matérielles : le froid, la famine, l’isolement lozérien, les évasions (dont certaines sont organisées par les gardiens qui touchent une prime au retour des patients à l’asile). Tosquelles est au mieux dans cet établissement ouvert à tous les vents, dans lesquels les paysans commercent avec les internés, et qui a vu se développer dans les années précédentes de premières pratiques réformistes sous l’impulsion d’une femme psychiatre Agnès Masson (directrice de Saint Alban entre 1933 et 1936, elle crée une monnaie, une bibliothèque).

      #asile #François_Tosquelles #livre #Saint-Alban #psychothérapie_institutionnelle