• #saison_8
    #Benalla à la #Contrescarpe : récit d’une journée de folie | Le Média
    https://www.lemediatv.fr/articles/2021/benalla-a-la-contrescarpe-recit-dune-journee-de-folie-vlc0CthaR_e7UvIkY17S

    Les CRS présents sur les lieux sont « unanimes pour dire que l’intervention d’Alexandre Benalla et Vincent #Crase n’était pas nécessaire et que la situation était sous leur contrôle », écrit poliment le parquet. « Son arrivée [avait] certainement été plus un handicap qu’autre chose », résume un CRS interrogé par les juges, ajoutant qu’il pensait qu’il s’agissait d’un agent de la BAC, car les RG sont plus « discrets », alors que lui « bougeait partout », d’autant plus que « ce n’était pas sa technicité qui pouvait [lui] apporter quelque chose ». Un autre estime que Benalla n’avait pas su quoi faire avec l’interpellé ; un autre encore qu’« il avait du mal dans l’interpellation » et « qu’il n’était pas doué » ; un dernier qu’il utilisait sa force maladroitement - bref, un grand n’importe quoi, « un combat de rue », Benalla et Crase ayant fait à « leur sauce ». 

    Les deux amis n’en sont d’ailleurs pas à leur coup d’essai. Quelques heures plus tôt, Benalla et Crase sont venus prêter main forte - non requise - pour réprimer un groupe de manifestants dans le Jardin des Plantes, à côté de la place de la Contrescarpe. Les gaz lacrymogènes pleuvent pendant que les CRS évacuent l’endroit.

    En sortant du Jardin, des jeunes tombent sur un contrôle de police, que l’un d’eux décide de filmer. Parmi les agents se trouve le duo Crase-Benalla : le premier plaque la manifestante contre un arbre pour lui prendre le téléphone et effacer la vidéo, le second lui montre sa « carte tricolore qui ne ressemblait pas à une carte professionnelle de police ». Et le juge de noter, en bas de page : « Alexandre Benalla était en possession d’une carte tricolore de chargé de mission ». La manifestante lui demande son matricule. « 007 », répond Benalla. Peu après, ils poursuivent un autre manifestant, le frappent (4 jours d’ITT) et le livrent aux policiers : ce sont les vidéos qu’on peut voir sur Mediapart, Libération ou France Info.

    Pendant tout ce temps ou presque, ils sont accompagnés par Philippe Mizerski, membre de l’état-major de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) à la préfecture de police de Paris, longtemps qualifié de « troisième homme » par la presse. 

    Mizerski était chargé d’encadrer sur le terrain l’homme de l’Elysée - tâche ardue, au vu des témoignages. Le parquet, en effet, montre un duo Benalla-Crase en roue libre, qui n’hésite pas à prendre les devants, procéder à des interpellations, confisquer des téléphones, frapper des gens… En toute impunité. Car ce qui étonne - ou pas - à la lecture du réquisitoire, c’est la totale indifférence des policiers sur place, qui travaillent avec eux comme s’il s’agissait de collègues en civil - ils en sont peut-être convaincus - ou d’émissaires présidentiels, dans leur bon droit d’interpeller et de frapper les manifestants. Tant pis pour les droits des interpellé.e.s, tant pis pour les procédures, tant pis pour les dérapages. 

    Une attitude dangereuse, qui produit ses premiers effets dès le lendemain. Car dès le matin du 2 mai, c’est la panique à la préfecture de police de Paris et à la DOPC.