• Temps de travail, salaires et lutte des classes [texte intégral de l’exposé n°141 du 10 avril 2015 / Lutte Ouvrière]
    http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/temps-de-travail-salaires-et-lutte #marxisme #salaire #lutte_de_classe #temps_de_travail #capitalisme

    Avec les sociétés de classes, l’exploitation du travail humain
    - De la #préhistoire de l’humanité…
    - …aux sociétés de classes
    - Le développement de la société capitaliste et le travail aliéné
    - L’#exploitation de la force de travail sous le capitalisme
    La lutte pour la réduction du temps de travail
    - Le long combat pour les huit heures
    - L’histoire du dimanche, comme jour de repos hebdomadaire
    - Les 40h et la semaine de cinq jours
    - Les 35 heures, accordées dans un contexte bien différent
    Du 20e siècle au 21e et d’un continent à l’autre, la même exploitation
    - Du taylorisme au #fordisme
    - Le toyotisme et le « lean management », flexibiliser le travail
    - Le travail, encore et toujours aliéné
    - Les luttes de la classe ouvrière dans le monde
    La dégradation avec la #crise actuelle
    - Le #chômage de masse
    - Les salaires toujours plus tirés vers le bas
    - La dérèglementation actuelle du travail, un retour en arrière
    - Les attaques redoublées contre la durée du temps de travail et les salaires
    - En conclusion

  • Les contrats “zéro heure” ou le salarié à la demande | euronews, reporter
    http://fr.euronews.com/2015/05/01/les-contrats-zero-heure-ou-le-salarie-a-la-demande

    Il a honte. Il est en colère. Mais il a peur. Voilà pourquoi William ne nous montrera pas son visage.

    William travaille dans une usine de biscuits, à Liverpool. Intérimaire, il a signé un contrat “zéro heure” qui ne lui garantit rien : ni temps de travail hebdomadaire, ni salaire minimal.

    #travail #salaire #Royaume_Uni #zero_heure

  • DU PASSÉ, ILS FONT TABLE RASE !
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2015/04/23/du-passe-ils-font-table-rase

    Depuis l’annonce de la loi pour la croissance et l’activité, la loi #macron, une véritable opération de désinformation s’est mise en place. Toutes les professions réglementées affectées par cette loi ont confisqué le débat en l’orientant sur leurs cas particuliers. … Continue reading →

    #CAPITALISME #droit_du_travail #pensé_critique #répression #salaire #salariat

  • Aux #Etats-Unis, #mobilisation pour un salaire horaire minimum
    http://www.reporterre.net/spip.php?page=redirect&id_article=7317
    http://www.reporterre.net

    « What do we want ? 15 ! When do we want it ? Now ! ». "Que voulons-nous ? 15 dollars. Quand ? Maintenant !"

    Plusieurs centaines de citoyens se sont rassemblés dans le centre-ville de Portland (Oregon) mercredi 15 avril, scandant en cœur leur revendication : un #salaire_horaire_minimum de 15 $ (14 €).

    S’appuyant sur le récent succès de cette lutte dans la ville voisine de Seattle, les employés de la municipalité, de l’Université d’Etat de Portland et d’entreprises privées (fast foods notamment) sont descendus dans la rue pour réclamer une augmentation du salaire minimum légal. Cette manifestation s’inscrit dans le cadre de l’April 15th’s Global Day of Action for Fight for Fifteen, et des marches ont été organisées dans plus de 200 villes états-uniennes ce mercredi 15 avril.

    Alors que la ville de Portland connaît un phénomène de gentrification massif (l’un des plus fort des Etats-Unis), avec comme corollaire une inflation des loyers, les inégalités sociales se creusent. De plus en plus de travailleurs vivent dans une grande précarité économique.

  • Radio France, BnF, centre des impôts parisiens, précaires du nettoyage en grève dans les institutions publiques
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7674

    A Radio France [1], c’est par un mouvement des agents d’entretien qu’a débuté la grève en mars dernier, s’opposant à la volonté de la direction de privatiser et sous-traiter le travail de nettoyage. A la BNF [2], les personnels d’entretien, employés par une #société_sous-traitante, sont en #grève depuis une semaine, protestant notamment contre un ratio #salaire / nombre de m2 en chute libre, conséquence directe d’une politique d’#austérité qui, quand elle n’empêche pas de chômer payé (non indemnisation, activation des chômeurs, droits rechargeables), contraint à travailler plus.

    Au Ministère des Finances, les agents d’entretien sont en grève depuis fin mars, employés par une société privée, dans des conditions de travail dégradées, sous contrats précaires de parfois de 2 ou 3h par jour.

    Ces grèves peuvent tenir dans la durée et prendre de l’ampleur lorsque les salariés de l’entreprise donneuse d’ordres se solidarisent avec les grévistes, pour imposer que les revendications soient satisfaites.

    Ce qu’elles soulignent, c’est le rôle des institutions publiques dans la #précarisation : contrats courts, stages, sous-traitance, tous les moyens sont bons pour que « le public » prenne toute sa part dans la fabrication de la société de concurrence.

    #nettoyage

  • Le PDG qui a fait passer à 5 500 euros le #salaire minimal mensuel dans son entreprise | Big Browser
    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2015/04/15/le-pdg-qui-a-fait-passer-le-salaire-minimal-de-son-entrepris

    Dan Price, PDG et fondateur de l’entreprise Gravity Payments, spécialisée dans le traitement de paiement par carte à Seattle, a annoncé en début de semaine une nouvelle qui lui a valu des réactions choquées, puis étonnées et enfin incrédules de la part de ses 120 salariés : il compte faire passer le salaire minimal au sein de l’entreprise à 70 000 dollars par an (66 000 euros, soit 5 500 euros par mois) au cours des trois prochaines années. « Les salaires de 70 personnes vont être augmentés, avec pour 30 d’entre elles un doublement du salaire, rapporte un porte-parole, cité par le New York Times. Jusqu’ici, le salaire moyen au sein de l’entreprise était de 48 000 dollars (45 300 euros, soit 3 775 euros par mois).
     » J’ai beau être un capitaliste..."

    Pour financer cette décision économiquement douteuse a priori, Dan Price a baissé son salaire de 1 million de dollars à 70 000 dollars et va puiser à hauteur de 80 % dans l’enveloppe de 2,2 millions de dollars de profit anticipé en 2015. Interrogé par le NYT sur les raisons qui l’ont poussé à privilégier les revenus de ses salariés plutôt que les bénéfices, le PDG de 30 ans répond au journal « qu’il a voulu faire quelque chose à propos de l’inégalité ambiante, même si l’idée l’a ’rendu un peu nerveux’ car il ne voulait pas augmenter les prix pour ses clients ou offrir un service au rabais ».

    « Mon tarif sur le marché en tant que PDG est absurde comparé à celui d’une personne normale. J’ai beau être un capitaliste, il n’y a rien dans le marché qui m’oblige à le faire », explique-t-il à propos de sa décision de passer à un salaire minimal de 70 000 dollars. Ce qui l’a poussé à le faire, c’est l’idée selon laquelle avec des salariés moins soucieux des problèmes économiques quotidiens, donc plus épanouis, l’entreprise y trouverait son compte à long terme.

    #inégalités

    En outre, il risque d’attirer des tas de gens très compétents et désireux de bosser dans une structure bien moins verticale.

  • Le PDG qui a fait passer à 5 500 euros le salaire minimal mensuel dans son entreprise | Big Browser

    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2015/04/15/le-pdg-qui-a-fait-passer-le-salaire-minimal-de-son-entrepris

    Avec une carte : En Norvège, pas de salaire minimum mais des accords de branches, et les plus bas salaires descendent très rarement au dessous de 2 000 euros.

    Je voulais la mettre en commentaire d’un billet ou ce post est déjà signalé, mais son auteur l’ayant bloqué sans doute pour de bonnes raisons, donc pas possible. Je reposte :)

    L’idée lui serait venue après avoir lu une étude qui se penchait sur l’éternelle question : « L’argent rend-il plus heureux ? »

    Dan Price, PDG et fondateur de l’entreprise Gravity Payments, spécialisée dans le traitement de paiement par carte à Seattle, a annoncé en début de semaine une nouvelle qui lui a valu des réactions choquées, puis étonnées et enfin incrédules de la part de ses 120 salariés : il compte faire passer le salaire minimal au sein de l’entreprise à 70 000 dollars par an (66 000 euros, soit 5 500 euros par mois) au cours des trois prochaines années. "Les salaires de 70 personnes vont être augmentés, avec pour 30 d’entre elles un doublement du salaire, rapporte un porte-parole, cité par le New York Times. Jusqu’ici, le salaire moyen au sein de l’entreprise était de 48 000 dollars (45 300 euros, soit 3 775 euros par mois).

    #salaires #cartographie #visualisation #travail

  • Tarif journalier du consultant : comment fixer son prix en #portage_salarial ?
    http://www.leportagesalarial.com/tarif-journalier-consultant-fixer-prix-portage-salarial

    Bien évaluer le montant de ses #honoraires est essentiel quand on souhaite se lancer en #freelance. Dans cet article, nous vous proposons une méthode simple de calcul de votre tarif de consultant en portage salarial. En partant du #salaire brut annuel souhaité – correspondant par exemple à vos revenus lors de votre dernier poste salarié … Read more →

    #Le_Portage_salarial #Portage_en_pratique #facturation

  • Originial. En 1998 déjà, des socialistes voulaient imposer un travail obligatoire aux RMIstes sous peine de radiation... Mais lorsqu’il prône aujourd’hui l’emploi forcé des RSAste, le parvenu N.S n’en dit mot.

    Notre insertion contre la leur ! #CARGO (Collectif d’Agitation pour un Revenu Garanti Optimal)
    http://www.ac.eu.org/spip.php?article496

    Le 19 septembre dernier [en 1998, sous #Jospin] à Perpignan, une #manifestation organisée à l’initiative d’#AC ! s’est achevée par une tentative d’occupation du #Conseil_Général des Pyrénées-Orientales, peu avant d’être dispersée par la police. Le Président #socialiste du Conseil Général, Christian Bourquin, avait en effet annoncé vouloir imposer aux allocataires du #RMI du département des heures de #travail_non_rémunérées. (...) Ils nous veulent honteux et soumis nous choisissons l’arrogance et la fierté.
    Non, nous ne pleurnicherons pas pour obtenir des emplois, nous ne supplierons pas les patrons de nous exploiter, nous ne ramperons pas à genoux devant les #employeurs, histoire que les #salaires baissent encore un peu plus. Ce que fait le #travaillisme, c’est propager de la mauvaise conscience pour aiguiser la #concurrence dans l’obtention d’un poste, pour que le travail devienne une lutte de tous contre tous, et ce, pour le seul profit des exploiteurs. Le Workfare ne passera pas par nous, nous ne serons pas les « jaunes » des temps modernes dont les patrons se serviraient à volonté pour briser les grèves, détériorer les conditions de travail et faire baisser les salaires.

    #luttes_sociales #Archives #idéologie_du_travail

  • Changer l’Europe ! - Un « Jobs Act » à la française violerait le #droit du #travail sans créer d’emplois - Libération.fr
    http://leseconomistesatterres.blogs.liberation.fr/2015/04/08/un-jobs-act-la-francaise-violerait-le-droit-du-travail-sans-creer-demplois

    Il est tentant de se prévaloir d’un taux de #chômage record (près de 3,5 millions de chômeurs auxquels on peut ajouter 2,4 millions d’autres demandeurs d’emploi) pour faire passer des réformes rétrogrades pour de bonnes solutions. Le président du #Medef, Pierre Gattaz, s’empressant d’imputer le chômage à un marché du travail trop rigide, propose de flexibiliser davantage le contrat de travail.

    Les prétendants à l’#emploi devraient donc renoncer à leur droit de contester un licenciement futur, accepter une fin de contrat automatique à l’issue d’un chantier, d’une perte de marché, ou quand les carnets de commandes de l’entreprise se désemplissent. Quitte à ce que cette proposition exige que la France dénonce la convention N°158 de l’Organisation internationale du travail (#OIT) interdisant tout licenciement sans motif valable et précis.

    Sans s’émouvoir d’une telle violation du droit international du travail, une quinzaine d’économistes influents, dont Jean #Tirole, titulaire du prix de la banque de Suède, lui emboîte virilement le pas (voir les Echos du 30 mars). Drapés des oripeaux de la science, ils proposent ce qu’ils appellent un Jobs act à la française.

    • les #CDI sont loin d’être rigides puisque plus d’un tiers sont rompus avant la fin de leur première année d’existence.

      Détail méconnu qui montre à nouveau qu’une lecture Juridique (le type de contrat) de la #précarité de l’emploi ne dit pas grand chose. Comme on le sait dans les services, il y a grand nombre de CDI tout à fait précaires (Mac do et autres, grande distribution), le CDI servant d’une part à essayer de fixer la main d’oeuvre, ou tout au moins de la retenir, car #démissionner coûte 4 mois d’#allocation chômage supprimée, d’autres part à disposer d’une main d’oeuvre flexible en interne, avec des salarié-e-s toujours prêts à accepter des « heures complémentaires » pour augmenter un salaire au SMIC horaire à temps partiel.

      Autre fait méconnu qui incite en face à instaurer un « contrat unique » : les #CDD sont plus durs à casser que les CDI, l’ensemble des #salaires de la période sur laquelle porte le contrat étant dû par l’employeur dans ce cas.

  • Organiser l’omerta, fabriquer le non recours, le cas du « droit d’option » pour les chômeurs
    C’est la 1ere fois (à ma connaissance) qu’a été publiquement affichée une évaluation du taux de #non_recours (48%) à un droit avant même sa mise en oeuvre. C’est en comptant sur les #économies réalisées grâce à ce non recours que le texte a été toiletté par les fuckin’ partenaires "sociaux" et nos amis socialistes. Le fait que les #précaires n’exercent pas leur droit apparaît dès lors non pas comme un "dysfonctionnement" mais bien comme un objectif à atteindre.
    Il faudrait que le "#droit_d'option" qui vient d’être revu avec quelques concessions ne "coûte pas plus cher" que l’#indemnisation très faible programmée par les "#droits_rechargeables"...

    Nos lecteurs écrivent : à propos du « droit d’option » pour les chômeurs
    http://www.lutte-ouvriere-journal.org/2015/04/08/nos-lecteurs-ecrivent-propos-du-droit-doption-pour-les-chome

    Travaillant à #Pôle_emploi, je voudrais revenir sur l’évolution des droits rechargeables des #chômeurs, dont vous avez parlé dans un article du journal.

    Depuis le 1er octobre et la mise en place de ces « droits rechargeables », il n’a pas été facile d’annoncer aux demandeurs d’emploi qu’avant de recalculer leur allocation sur la base de leur dernier contrat, il leur faudrait épuiser la précédente, même lorsqu’elle avait été calculée sur un #temps_partiel ou un #salaire beaucoup plus bas… Selon l’Unedic, ces nouveaux droits « rechargeables » permettent de payer les demandeurs d’emplois plus longtemps mais moins cher, alors que le montant des factures quotidiennes, lui, n’est pas revu à la baisse.

    Fin mars, l’#Unedic, en traînant la patte, a finalement accepté de revoir un peu les droits rechargeables et d’étendre le « droit d’option », qui existait déjà pour ceux dont les droits avaient été calculés sur un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, à d’autres chômeurs, avec les critères serrés que vous rappelez dans votre article.

    Jusqu’à présent, quand nous avions à traiter une demande d’allocation comprenant le droit d’option, le système informatique le détectait automatiquement et générait un #courrier_explicatif proposant à l’intéressé d’exercer son droit d’option pour recalculer ses droits, fournissant même un comparatif de l’allocation journalière, suivant l’option retenue.

    Lorsque l’Unedic a annoncé à la presse que le droit d’option était élargi à certains demandeurs d’emploi, nous avons cru que les nouveaux concernés auraient droit au même traitement. Eh bien pas du tout : aucune mise à jour du système informatique n’a été faite et lorsque cette mesure nous a été annoncée, le responsable de mon agence a mis en avant le fait qu’il n’y aurait aucune rétroactivité et que ce « généreux geste » ne serait accordé qu’aux demandeurs d’emplois en faisant la #demande .

    Je rappelle qu’à Pôle emploi, nous sommes tous des « conseillers », censés donc donner informations et conseils aux demandeurs d’emplois. Dans le cas du droit d’option, il n’en est plus question, le responsable a même terminé son intervention en déclarant : « Pas de pub » … S’imagine-t-il que nous allons nous taire et ne pas expliquer leurs droits aux chômeurs ? Dans ce cas il se trompe, et pour une fois « vive la pub » !

    Une lectrice (Seine-Saint-Denis)

    Pour mémoire :
    Non-recours aux droits et inégalités sociales, Philippe Warin
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5868
    Économie du non-recours : 1 650 000 pauvres boudent le RSA
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5935

    • Sur la production du non recours
      Le #non-recours au RSA activité Etude exploratoire en Gironde
      http://www.caf.fr/sites/default/files/cnaf/Documents/Dser/dossier_etudes/Dossier%20164%20-%20Non-recours%20RSA%20activité.pdf

      échantillon :

       ????Des freins liés au caractère intrusif de la demande
      La demande de RSA peut paraître intrusive à deux niveaux. D’une part, les personnes ayant un ou plusieurs enfant(s) à charge, ne vivant pas avec l’autre parent et n’ayant pas demandé de pension alimentaire doivent justifier le fait de vouloir être dispensées de cette démarche et présenter un motif valide (notons que cela concerne également la pension alimentaire que doivent verser les parents à leur enfant). Ainsi, une femme seule vivant avec son enfant déclare ne pas avoir « envie de dévoiler sa vie privée à la Caf, car, vous comprenez, je veux rester en bon terme avec mon ex-mari, donc je n’ai pas envie et j’ai peur de faire des poursuites judiciaires à l’encontre de mon ex-mari ». D’autre part, dans le formulaire de demande de RSA, il faut également déclarer le montant de l’argent placé (plan d’#épargne logement, etc.) ou d’épargne disponible (comptes, livrets bancaires –ex. livret A). Ces précisions peuvent pour certaines personnes paraître indiscrètes et freiner le recours au droit. Ainsi, un couple avec un enfant qui pouvait bénéficier de 85 euros par mois (ils avaient d’ores et déjà procédé au test d’éligibilité sur Internet) n’ont pas souhaité faire une demande du fait du caractère intrusif du dossier sur la question de l’épargne. En effet, ce couple plaçait de l’argent pour leur enfant depuis sa naissance et mettait le montant de leur salaire mensuel sur un livret A qu’ils retiraient au fur et à mesure, ce qui n’était donc pas vraiment un placement.

  • Au royaume des travaillera pauvres, la faim malgré la reprise
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/04/07/malgre-la-reprise-economique-le-royaume-uni-touche-par-la-faim_4609782_3214.

    ... Robert Clarck n’en mène pas large. C’est la deuxième fois qu’il se rend dans la food bank de son quartier (...) pour se procurer de la nourriture. Cet ancien conducteur de bus londonien de 60 ans a arrêté de #travailler il y a quatre ans : à l’époque, il devait s’occuper de son épouse, gravement malade , qui est morte à l’été 2013. Puis il a rencontré lui-même de sérieux problèmes de #santé.

    Aujourd’hui guéri d’un cancer mais souffrant tellement du dos et du pied qu’il peine à se déplacer, l’homme vit quasiment sans le sou. Il reçoit 40 livres (environ 55 euros) d’#allocations par semaine, garde parfois des enfants après l’école pour 15 livres (environ 21 euros) hebdomadaires et se fait surtout aider par ses deux filles qui habitent non loin. « Il y a des erreurs dans le calcul de mes allocations, plaide-t-il. En attendant que les autorités les corrigent, je suis obligé de venir ici. »

    « Sans revenus du jour au lendemain »

    M. Clarck n’est pas le seul dans ce cas, loin de là. « Quand les gens tombent malades, perdent leur emploi ou subissent de quelque manière que ce soit une baisse d’activité, l’#administration met un délai ahurissant à prendre en compte le #changement de #situation »(...). Entre-temps, « beaucoup se retrouvent sans revenus du jour au lendemain et ont des difficultés pour se nourrir ».

    L’aide alimentaire d’urgence fournie par les organisations caritatives prévoit de la nourriture pour trois jours : des pâtes ou du riz, des conserves de viande et de légumes, des céréales, du lait, du thé et du sucre. En théorie, les bénéficiaires ne peuvent en profiter que trois fois en six mois, en échange d’un bon établi par un #travailleur_social ou un médecin et après un #entretien_personnalisé destiné à accompagner la personne dans la réalisation des démarches administratives qu’elle doit réaliser. En réalité, « face aux situations de détresse, on est parfois plus flexibles » (...)

    Dans le quartier de la gare de #Waterloo, à quelques kilomètres de là, une autre food bank reçoit des victimes urbaines de la faim. La plupart de ceux qui y viennent travaillent, mais ne gagnent pas assez pour vivre correctement. Ce jour-là verra passer Jenna [les prénoms ont été modifiés] qui se débat pour faire #vivre, sur son maigre #salaire, son jeune fils handicapé et elle. Patrick, lui, a bénéficié de l’aide prodiguée par la banque alimentaire il y a six mois, et revient donner des coups de main. Ce jeune homme qui travaille dans la #grande_distribution a signé un « #contrat_zéro_heure », qui impose une #flexibilité extrême au salarié : l’entreprise décide du nombre d’heures que doit travailler le salarié, et seules les heures effectuées sont rémunérées. Certains mois, Patrick n’a rien touché. Alors la banque alimentaire est devenue une nécessité.

    Au moins 2 millions de Britanniques mal nourris

    Ces exemples ne sont ni des cas isolés ni des erreurs statistiques. L’association caritative chrétienne Trussel Trust a fait les comptes : au Royaume-Uni, le nombre de personnes s’étant tournées vers son réseau pour obtenir de la nourriture d’urgence est passé de 61 648 entre 2010 et 2011 à 913 138 entre 2013 et 2014, soit un nombre multiplié par 15 en trois ans. Et encore, souligne-t-on à l’association, cette donnée, aussi élevée soit-elle, ne reflète qu’une partie de la réalité.

    Aux 420 établissements gérés par l’association, il faut en effet ajouter au moins autant de banques alimentaires indépendantes, mais aussi compter les personnes vivant dans des endroits où une telle aide n’existe pas ou encore celles qui ne se rendent pas en ces lieux par peur du regard d’autrui . En 2013, l’ONG Oxfam estimait que 2 millions de Britanniques étaient mal nourris, et qu’un #parent sur six se privait de nourriture pour mieux subvenir aux besoins de sa famille. Aucune région n’est épargnée, pas même la riche ville de Londres, qui compte à elle seule quelque 90 banques alimentaires.

    Mais pourquoi le Royaume-Uni se tord-il ainsi de faim ? Comment ce pays qui affiche une insolente #reprise économique dans une Europe n’en finissant pas d’être affectée par la crise peut-il porter en son sein des habitants qui ont de plus en plus de mal à se nourrir ?

    Fin 2013, un rapport sur la faim et l’insécurité alimentaire au Royaume-Uni, mené par des parlementaires de tous bords, a mis en lumière la forte augmentation des prix des denrées alimentaires et du fioul domestique, à un rythme plus rapide que celui de la hausse des salaires et que celui de l’inflation.

    Une politique « punitive » dirigée « contre les pauvres »

    Mais l’invraisemblable augmentation de la pauvreté outre-Manche depuis quelques mois trouve aussi ses origines dans le « #Welfare_Reform_Act 2012 », la réforme d’ampleur de la protection sociale initiée par le gouvernement conservateur de David Cameron. Le journaliste et économiste Stewart Lansley, coauteur d’un essai intitulé Breadline Britain : the Rise of Mass Poverty (« La Grande-Bretagne sous le seuil de pauvreté : la montée de la pauvreté de masse ») évoque une politique « punitive » dirigée « contre les pauvres, et non contre la pauvreté » :

    « D’abord, le #montant de certaines allocations a été considérablement réduit. Ensuite, et surtout, le gouvernement a introduit un régime de #sanctions en 2013 : dans les faits, cela signifie que des chômeurs se voient refuser le versement d’allocations si leur jobcentre [équivalent britannique de Pôle emploi] estime qu’ils ne cherchent pas suffisamment de travail. »
    L’application de cette réforme a été faite « de façon très injuste », insiste l’auteur, qui cite l’exemple de personnes temporairement radiées du système d’allocations pour ne pas s’être rendues à un rendez-vous du jobcentre pour cause… d’entretien d’embauche. Les effets de ce régime sont considérables : selon les calculs de M. Lansley, un million de personnes ont déjà été victimes d’interruptions du versement de leurs allocations – des sanctions qui durent au minimum quatre semaines et peuvent aller jusqu’à trois ans.

    Engagements des travaillistes

    A quelques semaines d’élections législatives qui pourraient déboucher, le 7 mai, sur un changement de majorité, le sujet de la pauvreté au Royaume-Uni est revenu sur le devant de la scène.

    Le 26 mars, interrogé lors d’un débat télévisé sur le nombre de banques alimentaires dans son pays, M. Cameron a eu du mal à répondre, avant d’admettre que le recours à l’aide alimentaire avait augmenté depuis son arrivée au 10, Downing Street. S’ils restent au pouvoir, les tories entendent encore économiser 12 milliards de livres (16,4 milliards d’euros) en rabotant dans le régime de protection sociale. Les travaillistes, emmenés par Ed Miliband, se sont engagés quant à eux, en cas de victoire, à enrayer l’augmentation du nombre de banques alimentaires : ils promettent d’abolir le régime de sanctions, de réduire les retards de versements d’allocations, ou encore d’augmenter le salaire minimum.

    Des propositions qui n’attaquent le problème qu’à la marge, estime M. Lansley : « Avec les #travaillistes, le montant des allocations ne va pas être augmenté, et le #salaire_minimum ne sera pas beaucoup amélioré. » Et de pronostiquer : « La pauvreté va continuer de croître ces cinq prochaines années, lentement si les travaillistes l’emportent, rapidement si ce sont les conservateurs. »

    Epiceries sociales géantes

    Face à une situation qui pourrait durer, d’autres initiatives éclosent. En décembre, une #épicerie_sociale_géante, appelée Community Shop, s’est ouverte au sud-ouest de Londres. Deuxième du genre au Royaume-Uni – un premier magasin avait ouvert en 2013 à Goldthorpe, dans le nord de l’Angleterre – elle permet à ses membres d’acheter des produits jusqu’à 70 % moins cher que dans les supermarchés, sous certaines conditions : les personnes doivent habiter à proximité, bénéficier d’aides sociales et s’engager à suivre un « programme de développement professionnel personnalisé » qui doit les amener à gagner confiance en elles pour trouver un travail.

    « Nous ne sommes ni une banque alimentaire, ni une association caritative et nous donnons bien plus que de la nourriture », défend un de ses représentants, se lançant dans une démonstration contemporaine du proverbe « si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour, si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours ». Les 750 personnes qui fréquentent le magasin londonien reçoivent ainsi des conseils pour gérer leur budget et leurs dettes, apprennent à cuisiner sainement avec peu d’argent, et sont entraînées à passer des entretiens d’embauche .

    L’initiative se veut « plus positive » et « moins stigmatisante » que les food banks. Signe que la détresse alimentaire n’est pas en voie de résorption, 20 community shops de ce genre devraient ouvrir ces prochains mois dans tout le pays.

    #Blair_éxonéré #pouvoir_pastoral #soupes_populaires_modernisées

  • Le « #salaire parental » : mauvaise question, mauvaise réponse - Une heure de peine...
    http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2015/04/le-salaire-parental-mauvaise-question.html

    Le "FN n’est pas du côté des #femmes - quelle surprise... Mais ce que l’on peut voir ici, c’est que, contrairement à ce qu’il veut croire, il n’est pas non plus du côté des travailleurs. Il n’a rien à dire sur l’amélioration des conditions de #travail, il n’a rien à promettre aux travailleurs, aux précaires et aux classes populaires comme amélioration de leur sort si ce n’est de leur dire « arrêtez de travailler ! ». Et de promettre aux PME plus de #flexibilité, afin d’importer les problèmes d’emplois des caissières de la grande distribution à l’ensemble des salariés... Contrairement au lieu commun #politique que l’on a laissé s’imposer, le FN ne pose pas les bonnes questions : il ne pose pas la question des conditions de travail, ni même celle de la protection de l’emploi. Il pose celle de la « liberté à ne pas travailler », qui n’est manifestement pas la « bonne question ». Et il y amène de surcroit une mauvaise réponse.

    #emploi

  • Documentariste du dimanche
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7668

    Il y avait longtemps que je n’étais pas venue à la Maison de la Radio. J’avais vu les alentours éventrés, les entrées bloquées, je ne connaissais pas les petits garages verts aux vitres opaques, je ne connaissais pas la luxueuse entrée – j’arrivai justement le jour où des plantes venaient d’être achetées pour monter le long d’une cordelette jusqu’à un ciel artificiel.

    Les #producteurs_tournants se réunissaient – je suis venue sans être sûre d’avoir ma place, et c’est depuis cette incertitude que j’envoie ce texte.

    Chacun, durant cette réunion, s’est étonné ou indigné du traitement qui lui est fait à #Radio_France : les producteurs tournants ne font pas « partie » de la Maison, leur travail n’est pas considéré, leurs fiches de paie ne rendent absolument pas compte des heures fournies, ils n’ont ni garantie de #salaire ni garantie de retraite décente. Ils sont les plus précaires des précaires et cependant, chacun le sait, ils sont de ceux qui font la radio.

    Plus précaires des #précaires – pas tout à fait. Quelques-uns, s’ils ont eu la ténacité, la naïveté, de s’obstiner dans un genre voué à disparaître, connaissent depuis longtemps une situation pire encore : les producteurs de #documentaires dits « de #création ».

    #grève = #prises_de_paroles

  • La civilisation libérale réalise le fondement social de tout régime totalitaire - L’Etat, Bernard Charbonneau, 1949

    C’est dans l’#économie libérale que s’est élaboré le plus efficacement le monde totalitaire. Dès le début du XIXème siècle la centralisation politique s’est renforcée d’une organisation économique qui tendait à concentrer la puissance en un seul point d’où dépendait tout le reste. Ainsi s’est formée une #humanité habituée à subir, et à subir sans comprendre, pour laquelle le mot de #liberté s’est vidé progressivement de tout contenu. Si nous considérons la tendance de la #technique actuelle à réserver la connaissance à une minorité de spécialistes comme elle réserve la puissance à quelques patrons ou directeurs, sa tendance à s’étendre méthodiquement à tout, sans autre principe que celui de l’efficacité pratique, alors nous pouvons bien affirmer qu’en dehors de toute volonté politique consciente le monde libéral tendait bien à devenir un monde totalitaire, où la #démocratie sociale devenait aussi absurde que la démocratie politique.

    La démocratie tend au partage de la vérité et de la puissance entre tous les #citoyens, la technique tend au #monopole de la vérité autant qu’à celui du pouvoir. Nous payons chaque perfectionnement d’une complication et d’une contrainte, - le tout est de savoir si ce perfectionnement vaut ce prix. Comme le rouage s’ajoute au rouage, l’explication s’ajoute à l’explication, et dans la mesure où l’organisation englobe de nouveaux domaines, elle multiplie les interférences. Ainsi, le sens commun à tous les hommes ne suffit plus, l’individu ne peut plus réaliser la condition de base de toute démocratie : une connaissance élémentaire de ses intérêts matériels, car ceux-ci dépendent d’une foule d’éléments qu’il ne peut plus atteindre directement. Pour juger sérieusement de son #salaire, il lui faut désormais connaître le mécanisme de la #monnaie, le système fiscal, l’économie française et sa situation dans l’économie européenne : une #culture politique et juridique du niveau de la licence en #droit. Dans ces conditions le citoyen ordinaire n’essaie même plus de comprendre, il se jette sur l’explication que lui prépare la #propagande ; atrophiant son aptitude à s’expliquer, la complexité du monde actuel le livre au simplisme du #slogan. Plus les techniques deviennent hermétiques et rigoureuses, plus leur vulgarisation devient vulgaire : l’image ou l’incantation qui s’adresse aux nerfs de la foule compense la formule mathématique qui s’adresse à l’intellect du technicien.

    Submergé par la multiplicité des faits où l’économie complique la #politique et la politique l’économie, l’individu se détourne d’un #pouvoir qui n’a plus de sens pour lui ; sa condition étant d’être dépassé, sa réaction est de s’abandonner. Dans la #nation, dans l’#armée, dans le parti, et dans un #syndicalisme bureaucratisé, il n’est plus qu’un rouage habitué à subir l’impulsion d’un état-major d’administrateurs. Le sens commun - et son représentant le Parlement - n’a plus d’autorité ; dans une société technicisée, ce sont les bureaux qui gouvernent. Le Parlement n’est que le mensonge [...] qui permet aux hommes d’esquiver le problème posé par la fin du bon sens.

    Partout où pénètre la technique recule la liberté, car à la différence de la pensée libérale, ses vérités sont sans appel et leur exécution automatique. La technique comme la #loi impose à tous la même discipline, et partout où elle s’établit, s’établit la loi qui peut seule rendre ses applications possibles : la discipline totalitaire dans ce qu’elle a d’apparemment légitime ne fait qu’exprimer en clair la discipline industrielle. Ainsi sous le couvert du #libéralisme, l’évolution économique réalise dans la vie quotidienne des individus la condition fondamentale du #régime_totalitaire : la démission de l’homme, qu’il s’agisse de l’#indifférence atone du plus grand nombre à des déterminations qui les dépassent ou de la participation frénétique de quelques-uns.

    [...] L’#impuissance individuelle mène au culte de la puissance collective. Quand l’#individu se tourne vers lui-même, il ne trouve qu’incertitude, vide et débilité ; mais quand il considère le monde qui le domine il voit triompher la force. Tout le dissuade de chercher l’autorité autant que le pouvoir en lui-même pour le tourner vers la puissance collective. Tandis que se dressent toujours plus haut des buildings ; dans la fissure de la rue passe l’individu, perdu dans la foule, mais suivi par les contraintes de l’argent et de la loi comme par son ombre ; et sur lui s’effondrent guerres et révolutions, qu’il ne peut que suivre. Alors écrasé, il compense ses complexes d’infériorité individuelle par ses complexes de supériorité collective : celle de sa nation, de son parti ou de sa classe. La révolte de l’individu alimente ainsi les forces qui l’anéantissent.

    #système_technicien #brown_tech

    • Le régime totalitaire vient comme un voleur ; il nous surprend à coup sûr parce-que nous l’attendons monstrueux alors qu’il n’a rien d’étonnant. Progressivement, dans le calme de ce que nous croyons être le temps normal, il s’est adapté à nous, et surtout nous nous sommes adaptés à lui. Il n’est plus loin ; au jour le jour il a déjà fait presque tout le chemin et il n’a plus qu’un pas à faire pour être là.
      [...] Le mal totalitaire n’est pas un fléau étranger qui fondra sur nous à la fin des temps, il grandit en nous dans le silence. Dans la vie quotidienne et dans l’esprit - ou plutôt dans l’absence d’esprit qui y préside : plus que dans nos fureurs, dans notre ennui ; plus que dans nos crises, dans nos petites habitudes. C’est là qu’il nous faudra le découvrir et le combattre. Tout homme doit se préparer à ce jour, et ce jour c’est aujourd’hui.

      #totalitarisme

    • Celui qui voudra résister le moment venu doit savoir qu’il ne sera pas placé d’un coup en face du choix. Le régime totalitaire consacrera l’état de fait plus qu’il ne rompra avec lui ; il nous aura lentement possédés de l’intérieur plus qu’il ne nous forcera de l’extérieur. [...] Songeons que notre régime totalitaire ne se présentera pas sous l’uniforme de l’envahisseur, mais dans l’exaltation de la puissance nationale ; non comme une subversion, mais un effort vers l’ordre universel. En apparence il sera moins un déchaînement de haine que l’irrésistible jaillissement d’un hymne de fraternité ; une unanimité dans laquelle le refus de l’individu ne sera plus affirmation légitime mais scandale.

    • Relu encore à l’instant.

      « perfectionnement » me semble ici très bon et très juste, mais « technique », « la technique » (ne parlons pas du « sens commun » et du « bon sens ») ne passent décidément pas.

      Termes décidément bien trop fourre-tout, qui recèlent autant sinon plus de problèmes cruciaux qu’ils n’apportent de clarifications - en particulier, dans ce que les premiers participent d’un dualisme « nature » vs « artifice » non dit ni assumé qui vient conditionner l’entendement beaucoup trop à mon goût.. (comme on le peut constater régulièrement dans les prises de position des militants « anti-industriels » qui se réclament de ce même Charbonneau).

      de même, l’emploi des catégories « totalitaires » et « libéralisme » me semble ici des plus casse-gueule - et aujourd’hui dépassé pour essayer de saisir les rapports sociaux que nous vivons.

    • Je suis assez d’accord sur l’opposition nature vs artifice, opposition que dépasse le concept d’#écoumène (dont les techniques humaines sont partie prenante cf http://seenthis.net/messages/166201). Cela dit quand Charbonneau parle de technique (même si c’est pas explicite) il parle de technique hétéronome, qui s’autonomise et échappe à la maîtrise commune, par opposition à l’outil convivial (concept forgé plus tard par Illich).
      Sur le glissement vers le totalitarisme en revanche l’analyse de Charbonneau me semble garder sa pertinence. Je trouve que le dernier paragraphe mentionné donne un éclairage saisissant à « l’esprit charlie » et aux derniers propos bellicistes de l’exécutif.

    • @paulo merci

      @koldobika

      Je me suis plongé il y a des mois dans tout ce que j’ai pu lire de Berque sur le web (il y a de la matière), et c’est passionnant, mais je pense que, de par sa singularité dans le paysage intellectuel, (en tout cas, dans le mien), c’est un auteur qui mérite d’être médité et digéré. Je n’ai pas fini d’y revenir.
      Son point de vue déplacé par rapport à la tradition occidentale « classique » et l’étendue de sa culture sont stimulants par l’emploi créatif qu’il en fait, et la notion d’écoumène m’a évidemment beaucoup plu.

      Mais il me semble que son travail reproduit néanmoins des biais fondamentaux, à travers une forme - c’est ce qu’il me semble y lire, je reste néanmoins prudent - d’humanisme universaliste abstrait. Par exemple, je n’ai pas lu chez lui de réflexion sur les rapports humains, les rapports sociaux de domination, (lesquels mettent pourtant en scène la notion de nature de façon récurrente) - j’ai l’impression qu’il y a là l’habituel point aveugle masculin et blanc, aisé, que l’on rencontre trop souvent. Dans ce que j’ai lu, les rapports de domination - sexe, race, exploitation économique - sont quasi-absents, sinon, pour les derniers, du point de vue de leurs conséquences écologiques. Je peux me tromper et avoir manqué cela. Mais j’aimerais les voir explicitement pris en compte : il font partie du milieu, de « l’écoumène », non ? Nous n’appréhendons pas le milieu tou-te-s depuis le même point.

      Pour se déprendre un peu plus du piège de ce dualisme nature-culture, pour être intellectuellement mieux armés face à lui, à défaut de prétendre en finir, les travaux de Colette Guillaumin, qui partent justement des rapports de domination, et en particulier d’appropriation, et qui lient la catégorie « nature » et son emploi à ces rapports sociaux, me semble ouvrir des pistes plus intéressantes dans ce qu’elle proposerait une explication matérialiste de l’existence de cette catégorie - la « nature » ne devant alors son caractère distinct, extérieur... qu’au fait de son appropriation par les humains. Mais là aussi, c’est une lecture que j’ai besoin de digérer - et aussi, en partie, de parvenir à mettre la main dessus (bouquins épuisés, hélas).

    • @martin5 c’est vrai qu’il manque tout ce pan social chez Berque, et ça donne à son propos quelque-chose de très universitaire, qui aime bien causer au calme d’un salon. Autant il a une approche très « habitée » de la question du paysage, autant pour ce qui est des rapports sociaux c’est l’angle mort, ça donne l’impression qu’il parle du rapport d’un humain isolé avec le monde, ou alors d’une culture mais en n’en retenant que la situation géographique et historique et pas les rapports sociaux ni de genre, tout juste aborde-t-il les modes de production, à gros traits.
      J’ai déjà vu passer le nom de Colette Guillaumin, à l’occasion j’en lirai un bout (j’ai déjà une trop grosse pile de bouquins à lire qui m’attend, je m’en sors pas).

    • Du coup je suis retourné plus en profondeur à un autre de ses bouquins, plus récent, que j’ai sous la main (#Le_jardin_de_Babylone), lu il y a trop longtemps.
      Il me semble que Charbonneau - outre des formulations chrétiennes fatigantes : « fils d’Adam » toi même, Bernard ! y donne à lire sans masque la rigidité et les limites d’une pensée banalement conditionnée par les concepts auxquels elle a recours. Si dans un court prologue il semble admettre l’historicité de celui de « nature », c’est ensuite pour en faire à nouveau un absolu et recourir au détour d’un chapitre ou d’un autre à celui de « nature humaine ». Il ne s’agit pas seulement de nature vs technique hétéronome, mais bien d’une incapacité à penser les animaux humains en termes de rapports sociaux, avec leur plasticité, leur historicité.
      Sitôt qu’il s’aventure un peu trop sur ce terrain là, comme p 171 de l’édition de l’EdN :

      si le progrès est illimité, la nature humaine, heureusement, reste immuable : on ne nous a pas encore proposé un superman avec un troisième oeil et des pinces greffées

      (j’italise)
      ,
      la rigidité du paradigme chrétien dans lequel il patauge semble le réduire à recourir immédiatement à une caricature grossière - celle que l’on retrouve, intacte, chez PMO, Escudero, etc, et avec laquelle se complaisent leurs soutiens. Il me semble qu’une pensée engluée dans le dualisme nature vs artifice/technique se condamne à tomber dans ce travers - se privant de la capacité à envisager les rapports sociaux, et donc les pratiques, dans toute leur profondeur en termes de production historique, pratiquant parmi elles une coupure... artificielle entre prétendus « naturels » et soi-disant "artificiels" , absolutisant nécessairement une conception particulière de l’"humain". Sur ce sujet, la confrontation avec la pensée d’une #Hannah_Arendt (#Condition_de_l'homme_moderne) me semble assez éclairante quant à l’espèce d’archaïsme dont on peut dire qu’il caractérisait déjà à l’époque la pensée de Charbonneau.
      Comme si le renoncement à un ancrage dogmatique tel que le sien était pour lui voué à menacer la capacité de juger le présent !

      Incidemment, l’évocation de la pêche et de la chasse est pour lui l’occasion de pages consacrées à une impudente apologie de la prédation et de l’appropriation conçues comme le rapport le plus intime possible avec "la nature" , qui après tout passait peut-être inaperçue il y a quelques décennies ? (Mais qui me semble remarquablement consistante avec la critique que fait Colette Guillaumin du concept de nature comme face mentale, idéologique, de pratiques d’appropriation, comme avec la critique qu’esquisse #Florence_Burgat dans #Pourquoi_l'humanité_est_elle_carnivore )

      je cite :

      La relation du chasseur et du pêcheur à la nature est totale , parce qu’elle est une relation active . L’employé parisien qu’hypnotise le jeu de son bouchon le long des quais de la Seine est plus près de la vie primitive que le touriste qui contemple les glaciers du Spitzberg

      .
      (p 179, même édition, et j’italise à nouveau)

      L’a priori complaisant quant à une conception de « la vie primitive » se donne à lire sans fard ni doute...
      La suite qui, au prétexte de condamner « l’errance moderne », méprise grossièrement le nomadisme, n’est pas meilleure.

      Le lyrisme torrentiel et la verve de l’auteur dissimulent donc à mon sens très efficacement la superficialité et les a-priori avec lesquels sa pensée entre, comme pensée (de fait, fort peu) dans la foisonnante description qu’il donne du moment historique qu’il se trouve vivre : si son regard de chrétien contribue assurément à lui conserver une vive sensibilité à la brutalité des changements imposés par l’industrialisation, si sa culture de chrétien lui fournit la palette pour la peindre d’une façon des plus saisissantes (je ne lui conteste évidemment pas cela), se référer à lui en ignorant le lieu tout de même particulier, et lui même problématique et critiqué, depuis lequel son regard se porte , se référer à lui en ignorant ses biais, ses points aveugles pose un problème qu’il me semble nécessaire de souligner , puisqu’il s’avère qu’aujourd’hui encore, beaucoup de celleux qui disent s’en inspirer ne le remarquent pas, puisqu’ellils se satisfont de les reproduire quasiment à l’identique.

      Je ne leur reproche pas de lire ni de s’inspirer d’un auteur chrétien : après tout, je ne me cache pas de m’être abondamment nourri des écrits de Léon Bloy, Georges Bernanos, Simone Weil,... Jacques Ellul et Bernard Charbonneau himself, pour n’en citer que quelques un-e-s.
      Je leur reproche de le faire en perdant de vue que ceux-ci sont critiquables, aussi précieux et féconds soient-ils ; et que pour y nourrir notre pensée, nous ne sommes en rien tenus de l’encager dans ce qui fut leur paradigme.

  • Crash de l’Airbus : ce que les médias ne disent pas | NPA
    http://npa2009.org/actualite/crash-de-lairbus-ce-que-les-medias-ne-disent-pas
    http://npa2009.org/sites/default/files/styles/thumbnail/public/low_cost_attention_danger_dr.jpg?itok=5zOvy9W3

    Germanwings est une compagnie aérienne à bas prix, filiale de la Lufthansa. La guerre des prix qui fait le succès des low cost, cache une guerre des salaires à la baisse, des contrats précaires, des conditions de travail dégradées. En 2013, Lufthansa avait transféré chez Germanwings la plupart de ses vols intérieurs, faisant gonfler sa flotte de 32 à 90 avions, mais avec des salaires inférieurs de 20 %. « Soit ils prendront un contrat Germanwings, soit ils rejoindront les hubs de Francfort et Munich, ou alors ils démissionneront de l’entreprise », résumait à l’époque le patron, Carsten Spohr... Et pour accélérer le processus, Germanwings devrait laisser la place à la nouvelle « Eurowings », avec renégociation à la baisse de nouveaux contrats, pour une baisse de 40 % des « coûts d’#exploitation ».
    Avec les salaires et le maintien du droit à la retraite à 55 ans, c’est une des raisons qui motivent les grèves à répétition des pilotes de la Lufthansa et de Germanwings. Douze en 2014, et la dernière les 18 et 19 mars dernier, très suivie, à l’appel du syndicat de pilotes Vereinigung Cockpit. Le copilote qui a crashé l’avion se plaignait de la pression. Le journal allemand Bild cite son ex-amie : « nous avons toujours beaucoup parlé du travail, et là il devenait quelqu’un d’autre, il s’énervait à propos des conditions de travail : pas assez d’argent, peur pour son contrat, trop de pression »... La Lufthansa avance le coût de la formation des jeunes pilotes... mais ils doivent la rembourser par la suite, et le montant est important : 100 000 euros. Sur un salaire de copilote à 3 000 euros, il faut donc enlever 1 500 euros pendant 15 ans. On est loin du rêve. Et si l’on perd la licence de vol, c’est la ruine ! C’est une des raisons pour laquelle ce jeune a caché son arrêt maladie.

    #low_cost #high_death

  • France 2 fait flamber les salaires - Ma vie au poste - Télérama.fr
    http://television.telerama.fr/television/france-2-fait-flamber-les-salaires,124675.php
    L’effet « Bill Gates entre dans un bistrot » permet de raconter que le pouvoir d’achat des Français est reparti à la hausse et autres billevesées vomitives sur la #compétitivité (mot moderne pour #exploitation sans vergogne qui tend vers l’#esclavage)

    Si la #rémunération d’un patron croît de 169 %, de combien d’ouvriers faut-il geler la paye pour parvenir à une progression des #salaires de 1,4 % en moyenne ? « Cette moyenne cache des #disparités énormes entre les plus bas et les plus hauts salaires, note Eric Heyer, économiste à l’OFCE, interrogé par Le Monde. Or, ce sont généralement ces derniers qui augmentent le plus vite, car ils disposent d’un pouvoir de négociation accru sur le marché du travail. » C’est le cas chez Renault où, pendant que la rémunération du patron explose, les salaires des ouvriers sont bloqués. Et où 8 000 emplois ont été supprimés… Ce qui permet encore de faire croître la moyenne des salaires.

  • Contrat de travail et subordination : en une phrase, Rebsamen efface les bases du droit du travail | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/99067/contrat-travail-subordination-rebsamen

    « Le contrat de travail n’impose pas toujours un rapport de subordination entre employeur et salarié : il est signé par deux personnes libres qui s’engagent mutuellement. Dans les situations de plein emploi, c’est même l’employeur qui recherche les salariés... »

    En cinq lignes, le ministre du Travail nie ce qui fonde le droit du travail de son pays et confond marché de l’emploi et contrat du travail.

  • La révolte des petites mains de la Silicon Valley
    http://multinationales.org/La-revolte-des-petites-mains-de-la-Silicon-Valley

    La Silicon Valley, siège des géants mondiaux du web comme #Apple, #Google ou #Facebook, est devenue le symbole de l’essor de l’économie numérique, mais aussi de la montée des inégalités et du bouleversement des protections sociales traditionnelles. Le mouvement « anti-Google » de San Francisco, dénonçant l’augmentation des prix de l’immobilier et les expulsions, a fait récemment la une des médias internationaux. Le magazine américain #The_Nation dresse le portrait d’un autre #mouvement_social en pleine expansion (...)

    Actualités

    / #États-Unis, Apple, Google, Facebook, #Libertés_syndicales, The Nation, #salaires, #impact_social, mouvement social, #sécurité_sociale, #droits_des_travailleurs, #conditions_de_travail, (...)

    #syndicats
    « http://www.thenation.com/article/200849/new-silicon-valley-movement-taking-tech-giants »

    • Un mouvement de protestation rare s’est produit mardi à Dubaï. Des #ouvriers asiatiques du bâtiment ont bloqué une rue du centre-ville afin de protester contre des conditions de travail difficiles et un non-respect de leurs droits.
      Vêtus d’une tenue et d’un casque verts, les employés réclamaient des #salaires plus élevés pour leurs travaux sur le « Fountain View » , une résidence construite par la société Emaar Properties, spécialisée dans les appartements haut de gamme. Le complexe offre une vue sur le Burj Khalifa - plus haut gratte-ciel du monde avec 828 mètres - et sur la fontaine de Dubaï.

      Manifestations et autres grèves étant interdites aux Emirats arabes unis, la police de Dubaï a vite déployé ses agents afin de maîtriser les centaines d’ouvriers rassemblés, rapporte le site Arabian Business. Il aura fallu moins d’une heure pour que le différend soit résolu, a indiqué la police de la ville sur Twitter, et, contre toute attente, aucune arrestation n’aura été effectuée.(...)

      De tels rassemblements sont rares en raison du système de #parrainage mis en place pour les #travailleurs_étrangers dans le Golfe persique. Sans la nationalité émiratie, il est impossible de rester vivre légalement sur le territoire, à moins d’avoir un travail, et donc un parrain.

      Les mobilisations des ouvriers de ce chantier reflètent pourtant une réalité qui concerne l’ensemble du territoire : l’écart abyssal de richesse entre les résidents émiratis et les ouvriers asiatiques employés massivement. Ces derniers proviennent principalement du Pakistan, du Nepal, du Bangladesh ou encore de l’Inde, et sont des millions à construire gratte-ciel, centres commerciaux et routes, à travers toute la région. Selon l’ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, ils seraient près de 5 millions de migrants en tout à Dubaï.

      Deux immigrés pour 1 national (?) et de nombreux touristes ; des luttes ouvrières depuis 2007/2008.

      #blocage

      Le stade DUBAÏ du capitalisme, Mike Davis, un article de 2007 qui a précédé (?) la rédaction du livre du même nom
      http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.fr/2011/07/le-stade-dubai-du-capitalisme.html

  • L’#économie collaborative ne partage que les restes - Influencia
    http://www.influencia.net/fr/actualites/tendance,tendances,economie-collaborative-partage-que-restes,5177.html

    Jusqu’à quel point aimeriez-vous vivre dans une économie où des robots font tout ce qui peut être programmé à l’avance et où presque tous les revenus reviennent à leurs propriétaires ? Dans le même temps, les êtres humains font eux le boulot qui n’est pas prévisible et programmable pour ne ramasser que de quoi vivre à peine convenablement. Tenez-vous prêt, voilà l’économie vers laquelle nous nous dirigeons. Bienvenue chez les conducteurs Uber, les clients Instacart, les hôtes Aibnb, les intermittents de Taskrabbit, les avocats à la demande de Upcounsel, les docteurs en ligne d’Healthtap, les travailleurs de Mechanical Turks. L’appellation « économie de #partage » est un euphémisme, « économie de partage des restes » serait plus approprié.

    #collaboratif #revenu #salaire #précarité

  • Le ciel des travailleurs
    http://www.greekcrisis.fr/2015/03/Fr0417.html

    Dans un premier temps, durant la soirée du lundi (9 mars), une nouvelle avait été diffusée par les medias, faisant état d’une altercation verbale qu’aurait eu lieu entre Yanis Varoufákis et Wolfgang Schäuble, au soir de l’Eurogroupe. Le ministre des Finances allemand et de l’Europe unifiée... à travers les victimes des génocides économiques en cours et futurs, aurait rétorqué devant son (supposé) homologue grec, que les mesures visant à lutter contre la crise humanitaire sont unilatérales car non chiffrées, et que de ce fait, elles devraient être suspendues (hebdomadaire “To Pontíki”). Source : greek crisis

    • Les exemples ne manquent pas. Eleni est à la fois une victime et une rebelle dans cette guerre, à géométrie très variable. Fait très rare, dans les rayons du supermarché AB, appartenant essentiellement à la maison belge Delhaize, des tracts étaient posés mardi matin (10 mars) sur les articles en rayon, faisant état du cas d’Eleni, une employée, humiliée et ensuite licenciée par la direction après 15 ans de #travail à mi-temps. Sa faute : elle avait réclamé l’application de la #législation sur la pause de dix minutes ; supprimée par la direction.

      D’après le tract, que les clients lisaient alors dans un silence de cimetière, “l’entreprise AB, recycle comme on dit ses salariés dans le but de réduire ses coûts, pour ce qui est des #salaires, des cotisations et des primes, imposant sur les lieux de travail de conditions de bagne, en réduisant les droits des salariés, par les cadences insupportables, par la terreur et par des humiliations. Plus précisément, les salariés plus anciens sont essentiellement visés car ils ont davantage de droits que les nouveaux venus. Les anciens salariés sont donc poussés à la démission dans le but de les remplacer. Ils sont en effet remplacés par les nouveaux, sans droits (le mémorandum est passé par là) et très mal payés, étant donné que leurs maigres salaires sont financés par les programmes dits d’aide de l’UE, tandis que l’ANPE finance alors les cotisations de l’employeur. En réalité, ces employés offrent pratiquement du TRAVAIL GRATUIT, et cela très cyniquement car au nom de la... lutte contre le #chômage. En plus, l’entreprise AB-Delhaize a le culot d’offrir une ristourne de 10% aux clients qui préfèrent désormais faire leurs courses un dimanche, au moment où les droits des salariés sont bafoués et leurs salaires sont considérablement réduits. Beau monde alors... que celui des patrons !”


      Tracts devant l’entrée du supermarché AB. Athènes, le 10 mars

      Eleni, poursuit l’entreprise AB devant la justice, tandis que les syndicats ou plutôt #collectifs, annoncent une quinzaine d’#actions durant ce mois de mars 2015. D’autres petits tracts sous les caddys, annonçaient tant la couleur du temps qui fait : “Horaires dits souples et travail non payé. Voilà le vrai terrorisme” et “Le mémorandum n’est pas une image à la télé”.

      C’est le vieux truc de la #B-scale, double échelle de salaires qui sépare les nouveaux employés des anciens, le salaire n’étant le plus souvent pas le seul élément modifié par cette politique de précarisation (horaires, durée et conditions de travail, etc).
      La double échelle des salaires fut d’abord mise en oeuvre dans l’Amérique de Reagan contre une aristocratie salariale, les contrôleurs aériens, avant de donner lieu dans divers pays du monde à de multiples conflits, en particuliers dans les transports et parmi les chauffeurs de bus dépendants de sociétés locales (#grève de #traminots). On ruine des identités collectives fondées sur une condition partagée (puis chacun est conduit à se bricoler de l’identité, en repli, pour ne pas tout à fait disparaître subjectivement).

      Peu après cette offensive de « libéralisation » des années 80, les #inégalités de salaires qui avaient été battues en brèche par les luttes des 60’ et 70’ ont explosé, la France socialiste des années 90 étant à cet égard un cas d’école tout à fait spectaculaire où se cumulent balkanisation contractuelle, salaire au #mérite, #individualisation des salaires, etc.

      #Gouverner les populations implique entre autre moyen de prendre appui sur une lutte de classes devenue interne à un salariat généralisé.

      #restructuration #décomposition

  • Comment les hôpitaux vont « devoir » économiser 3 milliards
    http://www.lemonde.fr/sante/article/2015/02/28/comment-les-hopitaux-vont-devoir-economiser-3-milliards_4585324_1651302.html

    La ministre de la santé, Marisol Touraine, a arrêté début février la répartition du plan d’économies de 3 milliards d’euros prévu pour les hôpitaux d’ici à 2017, selon un document ministériel publié vendredi 27 février par Challenges.

    La maîtrise de la masse salariale devrait rapporter à elle seule 860 millions d’euros, soit l’équivalent de 22 000 #postes et 2 % des #effectifs de la fonction publique hospitalière, selon l’hebdomadaire. Par ailleurs, « la mutualisation des achats des #hôpitaux et l’obtention de meilleurs tarifs auprès des fournisseurs » devraient dégager 1,2 milliard, et « les rapprochements entre hôpitaux voisins quelque 450 millions d’euros ». Le développement de la #chirurgie_ambulatoire, qui permet une sortie de l’hôpital le jour de l’intervention, « doit générer 400 millions » d’euros et « la réduction des durées d’hospitalisations 600 millions ».

    Un frein à la hausse des dépenses

    Le ministère de la Santé a précisé que « les économies doivent s’entendre non pas comme une réduction des dépenses mais comme une évolution maîtrisée de l’augmentation des dépenses ». Les efforts ne vont donc pas forcément se traduire par des coupes budgétaires ou des réductions de personnels, mais par un frein à la hausse des dépenses de #santé.

    #austérité #économie #insititution_culturelle #concentration-capitalistique #l'économie_est_la_politique_du_capital #Dégradation_de_la_qualité_des_soins #socialauds

  • Les luttes pour le salaire ménager : théorie et pratique
    http://www.contretemps.eu/lectures/luttes-salaire-m%C3%A9nager-th%C3%A9orie-pratique

    La possibilité de faire ainsi converger des luttes spécifiques vers une revendication commune est évidemment à mettre en lien avec l’inspiration opéraïste des militantes et théoriciennes telles que Mariarosa Dalla Costa, selon laquelle ces différents lieux de lutte constituent « l’autre usine », l’usine sociale : le travail des « ouvrières du trottoir », des « ouvrières de la maison » – jusqu’ici considéré exclusivement comme porteur d’une valeur d’usage – acquiert ainsi une reconnaissance en tant que travail productif, puisque c’est lui qui produit et reproduit la force de travail. Si ce travail n’a pas été considéré comme tel jusqu’à alors, c’est parce que, considéré comme naturel, allant de soi pour les femmes, comme un « travail d’amour », pour reprendre le titre de l’ouvrage de Giovanna Franca Dalla Costa (Un lavoro d’amore), il n’a jamais été salarié ; ou plutôt, c’est parce qu’il n’a jamais été salarié qu’il n’a pas été considéré comme travail. Il sera ici profitable, afin de mieux saisir les dynamiques de cloisonnement entre le travail à la maison, considéré comme non productif et donc non rémunéré, et le travail à l’extérieur, considéré comme productif et donc rémunéré, de lire ces théories au regard de l’ouvrage Caliban et la sorcière de Silvia Federici, qui offre une description du processus de formation de la figure de la « ménagère » dans la transition du féodalisme au capitalisme. En permettant l’intégration des « sans salaire » à la classe ouvrière, ces théories invitent donc à une meilleure compréhension du fonctionnement de l’exploitation capitaliste, notamment de la manière dont le salaire organise également l’exploitation des non-salarié-e-s.

    #féminisme #livres #édition