• I confini non sono il luogo in cui accadono le violenze, sono il motivo per cui accadono le violenze
    https://www.meltingpot.org/2023/10/i-confini-non-sono-il-luogo-in-cui-accadono-le-violenze-sono-il-motivo-p

    Stazione di Sospel, Francia, ore 7.40. Nel paese della Val Roya passa il treno che collega Breil sur Roya a Nizza, all’interno poca gente. Appena il treno giunge alla stazione spuntano sette soldati e una dozzina di gendarmes. I militari circondano il treno, mitragliatrici in mano, mentre i poliziotti, a due a due, entrano nel treno, scrutano i passeggeri per rilevare soggettività razzializzate. Si fermano quando vedono due ragazzini, gli chiedono i documenti. I ragazzi glieli mostrano, vanno bene, i poliziotti scendono e il treno riparte. Stazione di Menton Garavan, Francia, ore 15.00. La situazione è identica, il treno (...)

  • #Premier_de_corvée

    Malgré deux emplois dans la #restauration et la #livraison, la vie hors des radars d’un travailleur clandestin malien. Un documentaire qui raconte par l’exemple les #luttes des sans-papiers en France, estimés à près de 700 000, pour de meilleures conditions d’existence.

    Depuis son arrivée en France en 2018, Makan cumule deux boulots : plongeur dans une brasserie chic près des Champs-Élysées et livreur à vélo. Solitaire et sacrifiée, la vie de ce Malien de 35 ans est tout entière dédiée au travail, qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille restée au pays, une femme et des enfants qu’il n’a pas vus depuis bientôt quatre ans. « On n’est pas venu ici pour prendre des photos de la tour Eiffel. On est venu ici pour bosser. Ta famille est dans la merde, toi aussi t’es dans la merde », confie-t-il. Comme des centaines de milliers d’autres personnes en France, cantonnées aux #marges de la société alors qu’ils font tourner des pans entiers de l’#économie, Makan est sans-papiers. Il espère sortir de la #clandestinité et, en attendant, « reste dans [son] coin », effectuant avec courage ces métiers ingrats que seule une main-d’oeuvre précaire accepte désormais. « Si les immigrés ne se présentaient pas, je ne sais pas qui prendrait leur place », reconnaît sans ciller sa cheffe de cuisine. En attendant, Makan se demande pourquoi sa vie reste si difficile en France, « le pays des droits »...

    Existences invisibles
    Entre spleen et courage, le documentaire suit le quotidien d’un travailleur sans-papiers dans sa quête de régularisation, précieux sésame qui lui permettrait de se rendre dans son pays natal pour revoir ses proches qui subsistent grâce à son sacrifice. Aidé notamment par des militants syndicaux de la #CGT, Makan, qui tente de sortir de l’ornière administrative où il s’est enlisé, a rejoint la #lutte de ceux qui se mettent en grève pour obtenir de meilleures #conditions_de_travail. Mettant en lumière ces « premiers de corvées » condamnés à mener des existences invisibles (ils seraient près de 700 000 en France), ce film révèle sans misérabilisme le vécu intime de l’exil, de la clandestinité et de l’#abnégation.

    https://www.arte.tv/fr/videos/107817-000-A/premier-de-corvee
    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/68753_0
    #film #documentaire #film_documentaire #sans-papiers #travail #migrations #régularisation #France #logement #travailleurs_sans-papiers #sacrifice #déqualification #syndicat #grève

    ici aussi (via @kassem) :
    https://seenthis.net/messages/1006257

    • Louis Segond Bible - 1 Samuel 15
      https://saintebible.com/lsg/1_samuel/15.htm

      1Samuel dit à Saül : C’est moi que l’Eternel a envoyé pour t’oindre roi sur son peuple, sur Israël : écoute donc ce que dit l’Eternel. 2Ainsi parle l’Eternel des armées : Je me souviens de ce qu’Amalek fit à Israël, lorsqu’il lui ferma le chemin à sa sortie d’Egypte. 3Va maintenant, frappe Amalek, et dévouez par interdit tout ce qui lui appartient ; tu ne l’épargneras point, et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, boeufs et brebis, chameaux et ânes.

      4Saül convoqua le peuple, et en fit la revue à Thelaïm : il y avait deux cent mille hommes de pied, et dix mille hommes de Juda. 5Saül marcha jusqu’à la ville d’Amalek, et mit une embuscade dans la vallée. 6Il dit aux Kéniens : Allez, retirez-vous, sortez du milieu d’Amalek, afin que je ne vous fasse pas périr avec lui ; car vous avez eu de la bonté pour tous les enfants d’Israël, lorsqu’ils montèrent d’Egypte. Et les Kéniens se retirèrent du milieu d’Amalek. 7Saül battit Amalek depuis Havila jusqu’à Schur, qui est en face de l’Egypte. 8Il prit vivant Agag, roi d’Amalek, et il dévoua par interdit tout le peuple en le passant au fil de l’épée. 9

    • Évidemment, ça rappelle Bush et l’Irak : Un petit scoop sur Bush, Chirac, Dieu, Gog et Magog
      https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-chirac/20070917.RUE1698/un-petit-scoop-sur-bush-chirac-dieu-gog-et-magog.html

      Prophétie apocalyptique Bush aurait déclaré à Chirac que Gog et Magog étaient à l’œuvre au Proche-Orient, et que les prophéties bibliques étaient en train de s’accomplir. C’était quelques semaines avant l’intervention en Irak. Stupéfaction du président français, à qui les noms de Gog et Magog ne disent rien.

      Dans » Allez savoir », Thomas Römer précise : Gog et Magog sont deux créatures qui apparaissent dans la Genèse, et surtout dans deux chapitres des plus obscurs du » Livre d’Ezéchiel » de l’Ancien Testament. Prophétie apocalyptique d’une armée mondiale livrant bataille finale à Israël.

      Au passage ça relativise le post initial, selon lequel ce genre d’illuminés était précédemment condamnés dans l’opinion progressiste, puisque Bush est ensuite devenu le Président républicain préféré des « liberals » à la sauce Obama :
      https://www.parismatch.com/Actu/International/Michelle-Obama-evoque-son-amitie-avec-George-W-Bush-1664143

  • En 2022, 624 SDF sont morts en France, un « drame sociétal scandaleux »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/27/en-2022-624-sdf-sont-morts-un-drame-societal-scandaleux_6196795_3224.html

    Le nombre de sans domicile fixe en France a doublé en dix ans, avec plus de 330 000 personnes selon le dernier décompte de la Fondation Abbé Pierre en 2022. Les femmes, familles et mineurs sont de plus en plus nombreux à la rue.

    31/12/2017 les vœux du président au petit jésus

    « Je veux que nous puissions apporter un toit à toutes celles et ceux qui sont aujourd’hui sans-abri. Le gouvernement s’est beaucoup engagé dans cette direction ces derniers mois et a beaucoup amélioré les choses, mais il y a encore des situations qui ne sont pas acceptables, a déclaré Emmanuel #Macron à la télévision. Nous continuerons l’effort indispensable pour réussir (...) »

  • 🟥 Au moins 624 personnes sans-abri sont mortes en 2022, selon un décompte du collectif Les Morts de la rue...

    Au moins 624 personnes vivant dans la rue ou en structures d’hébergement provisoire sont mortes en 2022, selon un rapport publié par le collectif Les Morts de la rue, vendredi 27 octobre. Il s’agit d’un « drame sociétal scandaleux », a-t-il commenté dans un communiqué. Ce chiffre est stable par rapport à l’année précédente. D’après les données qu’il a recueillies, 87% de ces personnes étaient des hommes, plus nombreux à vivre à la rue et pour des durées plus longues. Ces personnes SDF sont décédées avec une « très grande prématurité » : à 49 ans en moyenne, soit un écart d’espérance de vie de plus de 30 ans avec la population générale (...)

    #sansabris #morts #pauvreté #inégalités

    https://www.francetvinfo.fr/societe/au-moins-624-personnes-sans-abri-sont-mortes-l-an-dernier-selon-un-deco

    • Ils sont devenus fou même la gendarmerie s’inquiète de cette nouvelle autorisation de tirer au LBD à bout portant. Ce lanceur de balles de défense crache des balles de caoutchouc à 250 km/h. Le ministère de l’Intérieur donne l’autorisation de tuer à ses supplétifs. C’était déjà le cas mais cette décision doit venir des multiples recours des précédentes victimes survivantes aux violences policières. La gueule ravagée de Hedi à Marseille ne leur a pas suffit. Ils auraient sans doute préféré qu’il soit mort. Voici la réponse de ce gouvernement de fou furieux à la condamnation des violences policières. Il change la loi. Si ça continu, la france va finir comme les states avec plus de flingues que d’habitants.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/271023/le-ministere-de-l-interieur-reduit-la-distance-de-tir-des-lbd-malgre-leur-

    • [Liberté de la police] Le ministère de l’intérieur réduit la distance de tir des LBD malgré leur dangerosité
      https://www.mediapart.fr/journal/france/271023/le-ministere-de-l-interieur-reduit-la-distance-de-tir-des-lbd-malgre-leur-

      Ces cinq dernières années, plus de 35 personnes ont été blessées et une tuée par des tirs de lanceur de balles de défense. Pourtant, dans ses instructions, le ministère de l’intérieur a abaissé la distance réglementaire. Une décision que la gendarmerie conseille de ne pas suivre.

      La liste des blessés ne cesse de s’allonger. Hedi à Marseille, Virgil à Nanterre, Nathaniel à Montreuil, Mehdi à Saint-Denis, Abdel à Angers : tous ont été grièvement touchés par un tir de lanceur de balles de défense après les révoltes suscitées par la mort de Nahel en juin dernier. Mediapart a cherché à savoir quelle était la distance minimum de sécurité que les policiers doivent respecter lorsqu’ils tirent au LBD.

      Le ministère de l’intérieur et la Direction générale de la police nationale ont mis un mois à nous répondre. Et pour cause, cette distance réglementaire a tout simplement été supprimée des récentes instructions, remplacée par une distance dite « opérationnelle » correspondant à celle du fabricant de munitions. Auparavant, pour tirer, un policier devait respecter une distance minimum de 10 mètres. Selon les informations collectées par Mediapart, elle est désormais passée à 3 mètres.

      Une décision dangereuse que la gendarmerie nationale déconseille de suivre.

      Gravement touché au cerveau par un tir de LBD dans la nuit du 1er au 2 juillet, à Marseille, Hedi, 22 ans, subit depuis de multiples interventions chirurgicales. C’est le cas encore en octobre, alors que la prochaine est prévue en novembre. À ce jour, déjà confronté à une potentielle paralysie, Hedi ne sait toujours pas s’il pourra conserver l’usage de son œil gauche.
      Il fait partie des nombreuses victimes du LBD, une arme utilisée par la police et les gendarmes depuis le début des années 2000 (en remplacement du #flashball, apparu à la fin des années 1990). Muni d’un canon de 40 millimètres, ce fusil tire des balles de caoutchouc à plus de 250 km/heure (plus de 73 m/seconde). Le ministère de l’intérieur qualifie le LBD_« d’arme de force intermédiaire », alors même qu’elle est classée « catégorie A2 », c’est-à-dire #matériel_de_guerre, aux côtés notamment des lance-roquettes. Une classification qui laisse peu de doute sur sa létalité.

      Des instructions ministérielles d’août 2017 précisent que « le tireur vise de façon privilégiée le torse ainsi que les membres inférieurs », cibler la tête étant interdit. Lorsqu’une personne est touchée, le policier doit s’assurer de son état de santé et la garder sous surveillance permanente.
      Comme le rappelle une note du ministère de l’intérieur adressée à l’ensemble des forces de l’ordre, en février 2019, les fonctionnaires habilités doivent faire usage du LBD, selon le cadre prévu par le Code pénal et celui de la sécurité intérieure,
      « dans le strict respect des principes de nécessité et de proportionnalité »_.

      Hormis en cas de légitime défense, c’est-à-dire lorsque l’agent, un de ses collègues ou une tierce personne est physiquement menacée, des sommations doivent précéder le tir, qui doit se faire à une distance réglementaire, en deçà de laquelle les risques de lésions sont irréversibles. Mais quelle est cette distance ?

      Une nouvelle munition pas moins dangereuse

      Notre enquête nous a conduits à compulser les instructions ministérielles que nous avons pu nous procurer. Il faut remonter à 2013 pour voir figurer que le LBD « ne doit pas être utilisé envers une personne se trouvant à moins de 10 mètres ».
      Depuis, dans les notes de 2017, 2018 ou 2019, nulle trace de recommandations concernant la distance minimum de sécurité. Seul le règlement de l’armement de dotation de la gendarmerie nationale, mis à jour le 1er septembre 2023, rappelle que « le tir en deçà de 10 mètres, uniquement possible en cas de légitime défense, peut générer des risques lésionnels importants ».
      Interrogée, la Direction générale de la police nationale (#DGPN) n’a pas su nous répondre sur la distance réglementaire, arguant que la doctrine d’emploi du LBD 40 faisait « actuellement l’objet d’une réécriture ». Seule précision, les unités de police utilisent une nouvelle munition, appelée la munition de défense unique (MDU), « moins impactante » que l’ancienne, nommée la Combined tactical systems (CTS).
      Certes, depuis 2019, la MDU, moins rigide et légèrement moins puissante, est majoritairement utilisée par les policiers. Pour autant, elle n’en reste pas moins dangereuse, comme l’attestent les graves blessures qu’elle a pu occasionner, notamment sur Hedi ou sur plusieurs jeunes qui ont perdu un œil lors des révoltes à la suite du décès de Nahel.

      Ce qui est dangereux, c’est que le ministère et la DGPN ont banalisé l’usage du LBD.
      Un commissaire de police

      C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) conseille de conserver, avec cette nouvelle munition, une distance minimum de 10 mètres. En effet, dans une note interne, datée du 12 septembre 2022, adressée à la Direction générale de la gendarmerie nationale (#DGGN), et que Mediapart a pu consulter, il est stipulé que « par principe de sécurité et de déontologie », il doit être rendu obligatoire pour les gendarmes de ne pas tirer au LBD à moins de 10 mètres.
      Selon un officier, « au sein de la gendarmerie, nous privilégions l’usage du LBD pour une distance de 30 mètres pour faire cesser une infraction s’il n’y a pas d’autres moyens de le faire. Lorsque le danger est plus près de nous, à quelques mètres, nous tentons de neutraliser l’individu autrement qu’en ayant recours au LBD ».
      Quand bien même la nouvelle munition représente une certaine avancée, étant « moins dure et donc susceptible de faire moins de blessures », « elle reste néanmoins puissante et dangereuse. Évidemment, d’autant plus si elle est tirée de près ».

      Un haut gradé de la gendarmerie spécialisé dans le #maintien_de_l’ordre insiste : « Cette nouvelle munition ne doit pas conduire à modifier la doctrine d’emploi du LBD, ni à un débridage dans les comportements. » Il rappelle que le LBD est « l’ultime recours avant l’usage du 9 mm. Son usage ne doit pas être la règle. Ce n’est pas une arme de dispersion dans les manifestations ».

      Information inexacte

      Nous avons donc recontacté la police nationale pour qu’elle nous transmette les dernières directives mentionnant la distance minimum qu’un policier doit respecter. Le cabinet du ministre a, lui, répondu qu’une « distance minimum de sécurité serait communiquée. Il n’y a pas de raison que ce soit différent des gendarmes ». Et pourtant...
      Après moult relances, la Direction générale de la police a déclaré qu’il fallait prendre en compte « la distance opérationnelle des munitions » et « qu’en deçà de 3 mètres, le risque lésionnel est important », assurant que « les doctrines en ce domaine sont communes pour les forces de sécurité intérieures, police nationale et gendarmerie nationale ».
      Une information inexacte puisque la gendarmerie interdit de tirer au-dessous de 10 mètres.

      « Ce qui est dangereux, explique auprès de Mediapart un commissaire de police, c’est que le ministère et la DGPN ont banalisé l’usage du LBD, qui devait initialement être utilisé en cas d’extrême danger, comme ultime recours avant l’usage de l’arme. »

      Un pas a été franchi pour légitimer des tirs de très près.
      Un commandant, spécialisé dans le maintien de l’ordre

      Depuis, après avoir été « expérimenté dans les banlieues, il a été utilisé, depuis 2016 [en fait, depuis le début des années 2000, ndc], dans les manifestations et les mobilisations contre la loi Travail [où la pratique s’est généralisée, ndc]. En enlevant toute notion de distance minimum de sécurité, le ministère gomme la dangerosité de cette arme et des blessures qu’elle cause ».
      Pour ce commissaire, « c’est un nouveau verrou qui saute. On peut toujours contester cette distance, qui était déjà peu respectée, mais elle introduisait néanmoins un garde-fou, aussi ténu soit-il ».
      Avec l’apparition des nouvelles munitions « présentées comme moins impactantes, un pas a été franchi pour légitimer des tirs de très près », nous explique un commandant spécialisé dans le maintien de l’ordre. Ainsi, dans les nouvelles instructions du ministère, « la distance minimum n’existe plus ». « Pire, poursuit ce commandant, on a vu apparaître les termes employés par le fabricant de la munition qui parle de “distance opérationnelle”. »
      En effet, dans une instruction relative à l’usage des armes de force intermédiaire, datée du 2 août 2017 et adressée à l’ensemble des fonctionnaires, sont précisées les « distances opérationnelles », allant de 10 à 50 mètres pour l’ancienne munition, et de 3 à 35 mètres pour la nouvelle. C’est sur cette instruction que s’appuie aujourd’hui la DGPN.
      Selon ce gradé, « même d’un point de vue purement opérationnel, c’est absurde. Car le point touché par le tireur est égal au point qu’il a visé à environ 25 mètres et pas en deçà. Donc il faudrait donner cette distance et non une fourchette ».
      « Avec une distance aussi courte que 3 mètres, c’est presque tirer à bout portant. Et c’est inviter, davantage qu’ils ne le faisaient déjà, les policiers à tirer de près avec des risques gravissimes de blessures. Non seulement les agents manquent de formation, mais avec ces directives, ils vont avoir tendance à sortir leur LBD comme une simple matraque et dans le plus grand flou », conclut-il, rappelant « le tir absolument injustifié de la BAC sur le jeune qui a eu le cerveau fracassé à Marseille [en référence à Hedi – ndlr] ».

      Les déclarations faites à la juge d’instruction du policier Christophe I., auteur du tir de LBD, qui a grièvement blessé Hedi à la tête, en juillet, révèlent l’ampleur des conséquences de la banalisation d’une telle arme.
      Le policier explique que le soir des faits, « il n’y avait pas de consignes particulières sur l’utilisation des armes ». Que Hedi ait pu être atteint à la tête ne le surprend pas. Une erreur aux conséquences dramatiques qui ne semble pas lui poser problème : « J’ai tiré sur un individu en mouvement, dit-il. Le fait de viser le tronc, le temps que la munition arrive, c’est ce qui a pu expliquer qu’il soit touché à la tête. » En revanche, il nie que les blessures d’Hedi aient pu être occasionnées par le LBD, allant même jusqu’à avancer qu’elles peuvent « être liées à sa chute » au sol [moment ou des bouts du projectile se sont incrustés dans sa tête avant d’être découvert par le personnel soignant, obvisously, ndc]

      Dans d’autres enquêtes mettant en cause des tirs de LBD, les déclarations des policiers auteurs des tirs affichent à la fois la dangerosité de cette arme et la banalisation de son usage. L’augmentation du nombre de #manifestants blessés, en particulier lors des mobilisations des gilets jaunes, avait d’ailleurs conduit le Défenseur des droits, Jacques Toubon, à demander, en janvier 2019, la « suspension » du recours au LBD dans les manifestations.
      La France, un des rares pays européens à autoriser le LBD
      Depuis, plusieurs organisations non gouvernementales, parmi lesquelles le Syndicat des avocats de France, la Confédération générale du travail ou le Syndicat de la magistrature, ont saisi la justice pour en demander l’interdiction. En vain. Après avoir essuyé un refus du Conseil d’État de suspendre cette arme, les organisations syndicales ont vu leur requête jugée irrecevable par la Cour européenne des droits de l’homme en avril 2020, estimant que les « faits dénoncés ne relèvent aucune apparence de violation des droits et libertés garanties par la Convention et […] que les critères de recevabilité n’ont pas été satisfaits ».

      À l’annonce du refus du Conseil d’État d’interdire le LBD, le syndicat de police majoritaire, Alliance, avait salué « une sage décision ». Son secrétaire général adjoint, qui était alors Frédéric Lagache, avait précisé auprès de l’AFP que « si le Conseil d’État avait prononcé l’interdiction, il aurait fallu à nouveau changer de doctrine et revenir à un maintien de l’ordre avec une mise à distance ».
      Un discours bien différent de celui de ses homologues allemands, qui ont refusé d’avoir recours au LBD (utilisé dans deux Länder sur seize). En effet, comme le rappelle le politiste Sebastian Roché dans son livre La police contre la Rue, en 2012, le premier syndicat de police d’Allemagne, par la voix d’un de ses représentants, Frank Richter, s’était opposé à ce que les forces de l’ordre puissent avoir recours à cette arme : « Celui qui veut tirer des balles de caoutchouc [comme celles du LBD – ndlr] accepte consciemment que cela conduise à des morts et des blessés graves. Cela n’est pas tolérable dans une démocratie. »
      En Europe, la France est, avec la Grèce et la Pologne, l’un des rares pays à y avoir recours.

      #LBD #LBD_de_proximité #armes_de_la_police #Darmanin #à_bout_portant #terroriser #mutiler #police #impunité_policière #militarisation #permis de_mutiler #permis_de_tuer

    • Ni oubli, ni pardon
      https://piaille.fr/@LDH_Fr/111308175763689939

      Le 27 octobre 2005, Zyed & Bouna 17&15 ans meurent à l’issue d’une course poursuite avec des policiers qui seront relaxés. Ils font partie d’une liste trop longue des victimes d’une violence ordinaire dont les auteurs ne sont jamais poursuivis. Cette impunité doit cesser.

    • en 2012, le premier syndicat de police d’Allemagne, par la voix d’un de ses représentants, Frank Richter, s’était opposé à ce que les forces de l’ordre puissent avoir recours à cette arme : « Celui qui veut tirer des balles de caoutchouc [comme celles du LBD – ndlr] accepte consciemment que cela conduise à des morts et des blessés graves. Cela n’est pas tolérable dans une démocratie. »

      En Europe, la France est, avec la Grèce et la Pologne, l’un des rares pays à y avoir recours.

      La fin de l’article de Mediapart, dont est extrait le passage ci dessus, a part, dans son seen à elle : https://seenthis.net/messages/1023468

    • Quelques nuances de LBD
      https://lundi.am/Quelques-nuances-de-LBD

      Dans une enquête parue ce vendredi, Médiapart révèle que les policiers devaient jusqu’à présent respecter une distance de 10 à 15 mètres pour tirer sur un individu. Cette distance minimale aurait été supprimée des récentes instructions du ministère de l’Intérieur. Elle est désormais passée à seulement trois mètres. Laurent Thines, neurochirugien et poète engagé contre les armes (sub)létales, nous a transmis ces impressions.

    • @sombre je dirais bien #oupas moi aussi : la pratique récente du LBD en fRance semble indiquer que les policiers, préfets et le ministre ont bien lu la notice en détail et estimé que la couleur rouge était un indicateur de zones à viser en priorité, pour faire respecter l’ordre.

    • @PaulRocher10
      https://twitter.com/PaulRocher10/status/1721262476933706174

      Près de 12 000 tirs policiers sur la population civile en 2022, soit 33 tirs par jour. Voilà ce que montrent les derniers chiffres sur le recours aux armes « non létales ». Hormis les années des #giletsjaunes (2018/19), c’est un nouveau record.

      Au-delà du nombre élevé de tirs sur 1 année, la tendance est frappante. En 2022, les policiers ont tiré 80 fois plus qu’en 2009. Pourtant, ni les manifestants ni la population générale ne sont devenus plus violents. La hausse des violences est celle des #violencespolicières

      Ces données du min. de l’intérieur n’affichent pas les tirs de grenades (assourdissantes, lacrymogène) et ignorent les coups de matraque. Même pour les armes comptabilisées, on assiste à une sous-déclaration. Le niveau réel des #violencespolicières est donc encore plus élevé

      Souvent on entend que les armes non létales seraient une alternative douce aux armes à feu. Pourtant, les derniers chiffres confirment la tendance à la hausse des tirs à l’arme à feu. Pas d’effet de substitution, mais un effet d’amplification de la violence

      Ces derniers temps, on entend beaucoup parler de « décivilisation ». Si elle existe, ces chiffres montrent encore une fois qu’elle ne vient pas de la population . Les données disponibles (⬇️) attestent qu’elle se tient sage, contrairement à la police
      https://www.acatfrance.fr/rapport/lordre-a-quel-prix

  • Des policiers falsifient des documents pour expulser des ados #sans-papiers

    Le ministère de l’Intérieur affirme qu’Ibrahim a 22 ans. Il en a pourtant six de moins. Pour pouvoir expulser des étrangers, des policiers font grandir des mineurs non accompagnés d’un simple coup de crayon. Une pratique illégale.

    (#paywall)

    https://www.streetpress.com/sujet/1698051854-policiers-falsifient-documents-expulser-adolescents-sans-pap
    #falsification #âge #expulsion #France #asile #migrations #réfugiés #adolescents #jeunes #majeurs #mineurs #faux_en_écriture_publique

    ping @karine4 @isskein

    signalé par @colporteur ici:
    https://seenthis.net/messages/1022663

  • « Vous faites couler l’eau, vous la faites chauffer et après vous la mettez au frigo » : le discours de Philippe Vigier qui fait grincer des dents en Guadeloupe - Guadeloupe la 1ère
    https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/vous-faites-couler-l-eau-vous-la-faite-chauffer-et-apres-vous-la

    Ce discours qui consiste à « nous dire comment boire de l’eau contaminée » est inadmissible, du point de vue du porte-parole du LKP. Élie Domota considère que le ministre délégué s’est montré « arrogant et méprisant vis-à-vis des Guadeloupéens » et « très loin de la réalité de la Guadeloupe et des Guadeloupéens ».

  • Entre la « défense des droits humains » en #Ukraine et leur violation à #Gaza les #états-unis, fidèles à eux-mêmes, n’ont pas hésité

    Not Enough Artillery Rounds For Both War Zones : U.S. Diverting Ukraine-Bound 155mm Shells to Israel
    https://militarywatchmagazine.com/article/us-ukraine-shells-israel

    The United States Military is planning to divert thousands of 155mm artillery shells originally intended to be provided to Ukraine for delivery to Israel, after the Israeli Defence Forces reportedly informed the Pentagon that the shells were needed to prepare for a possible ground invasion of the Gaza Strip. This follows not only the outbreak of full scale hostilities between the Gaza-based militia Hamas and Israeli forces, but also multiple exchanges of fire between Israeli and Hezbollah forces - the latter being a major paramilitary group and political party based in Southern Lebanon. According to the officials the shells will arrive in Israel in the coming weeks. The report comes a day after U.S. President Joe Biden visited Israel and expressed strong solidarity with the country’s military efforts, with Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu announcing that Biden had promised a “massive, unprecedented” package of military aid. Although the Biden administration and its European allies have been very strongly supportive of arming Ukraine, Israeli needs for armaments have bolstered already rising Republican opposition to further shipments to the Eastern European country.

    Par ailleurs, étonnamment (par rapport aux informations de RFI et compagnie) et soudainement…

    The diversion of supplies comes at a time when Ukrainian forces have been left reeling from months of failed offensives and recent casualties in the high tens of thousands . It was widely [sic] predicted by multiple Western [sic] sources that failure in the costly and overwhelmingly Western funded offensive would only further strengthen calls to reevaluate further aid. Arms shortages have reportedly already long been an issue for the Ukrainian Army, with Russia’s defence sector not only having increased munitions production manifold for several key classes of weapons systems, but also reportedly recently sourced significant new quantities of munitions from North Korea. As Ukraine appears increasingly poorly positioned to achieve its military objectives, the diversion of munitions to Israel may provide a face saving option for the Western Bloc to reduce its investment in the Ukrainian war effort and press Kiev back to the negotiating table.

    #criminels #sans_vergogne

  • Mayotte, vers une dérive génocidaire ? - OCL
    http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3966

    Tout s’est joué en deux mois. Juste après la déclaration d’#indépendance des #Comores, il y a eu une chasse à l’homme à Mayotte contre les Comoriens des autres îles et les #Mahorais_indépendantistes. Des exactions ont été commises par des milices soroda (mot dérivé de soldat), sous le regard des autorités françaises, qui s’opposaient aux « serrez la main », sous-entendu aux autres îles. C’est alors la proclamation unilatérale de la fondation d’un conseil général de Mayotte qui va durer jusqu’en 1977 (où des élections ont lieu). Aucun document n’est resté dans les archives coloniales sur cette période, marquée par le harcèlement, etc. des opposants. Parallèlement, il y a un coup d’état à Moroni avec le célèbre Bob Denard. S’ensuivent 25 années de mercenariat, 2 présidents assassinés...

    .... en 95 (...) c’est l’instauration du visa Balladur. Pour la 1ère fois, les ressortissants #comoriens ont besoin d’un visa d’entrée à Mayotte. La circulation ne s’arrête pas, sauf que maintenant il faut prendre des risques. Il y a eu environ 25 000 morts depuis. Les bateaux partent du sud d’Anjouan, 70 km de trajet. Ce n’est pas parce que les gens fuient des conditions intolérables. C’est que les conditions imposées par la France les obligent à prendre des risques. La notion d’immigration illégale à Mayotte est en effet une absurdité.


    Depuis les années 80, les Comoriens servent de boucs émissaires à toute l’incurie de la gestion coloniale de #Mayotte. Le problème en eau, c’est les Comoriens, les problèmes scolaires c’est les Comoriens, la saturation des infrastructures sanitaires, c’est les Comoriens, les maris qui ne veulent plus de leurs épouses mahoraises et qui trouvent mieux ailleurs, c’est les Comoriennes, etc. En 2003, un hameau de pêcheurs sans papiers en bord de mer et incendié sur ordre du maire du village, 28 cases incendiées, ce monsieur n’a jamais été inquiété en quoi que ce soit. Il y a eu des opérations de #décasage sauvages avec croix rouges tracées sur les portes des baraques et autres habitats de fortune pour faciliter le travail de la #police pour venir chercher les #sans_papiers. La police se promène depuis l’époque avec des camions bleus grillagés et charge femmes, enfants, Comoriens sans papiers, parfois sous les acclamations de la population. Et il ne s’agit pas de s’interposer en disant ça va pas ou quoi, vous êtes des gros fachos là, on se fait démonter la tête vite fait. Il y a une vraie hostilité cultivée à Mayotte vis à vis des trois autres îles.

    Les #femmes sont à l’avant-garde depuis la fin des années 50 début des années 60 du mouvement en faveur de Mayotte française. Ça s’explique pour des raisons anthropologiques. Mayotte comme tout l’archipel des Comores est une #société_matrilinéaire, c’est la lignée mères filles qui structure la généalogie familiale, cette matrilinéarité s’articule à une #matrilocalité, c’est-à-dire que traditionnellement c’est la mère qui est propriétaire de sa maison, et c’est le mari qui vient habiter dans la maison de son épouse, et s’il est polygame il tourne entre les différentes maisons de ses épouses. S’il y a un problème, une séparation, la femme dispose de sa maison, c’est lui qui retournera chez sa mère.

    Et c’est la raison pour laquelle le mouvement populaire mahorais s’est structuré à travers tous ces réseaux de #sociabilité_féminine, matrimoniale, villageoise, etc, qui ont été les fers de lance de Mayotte française. Avant l’indépendance, c’est ce qu’on appelait les chatouilleuses, dès qu’elles voyaient un notable des trois autres îles débarquer à Mayotte, à l’aéroport, elles l’agressaient, elles commençaient à le chatouiller, à lui enlever sa chemise, jusqu’à le laisser exsangue dans la poussière, sans le tuer, mais c’était une opération de harcèlement. Les femmes qui sont aujourd’hui à la pointe du mouvement pro wuambushu à Mayotte se revendiquent comme les descendantes des chatouilleuses.

    #opération_wuambushu


  • Germany’s chancellor: “We need to deport on a grand scale”. What a time we live in, where politicians distract from their lack of answers to the polycrisis this world faces by obsessively blaming and scapegoating people not ’from here’.

    https://twitter.com/MauriceStierl/status/1715416879601246364

    #Allemagne #renvois #expulsions #machine_à_expulser #Olaf_Scholz #asile #migrations #réfugiés #sans-papiers

    ping @karine4

  • International Humanitarian Law Applies to All States | Human Rights Watch
    https://www.hrw.org/news/2023/10/19/international-humanitarian-law-applies-all-states

    […] the reaction from Washington and – with a few exceptions – from European capitals to Israel’s actions in Gaza since October 7 has been muted. Where is the clear condemnation of the cruel tightening of the 16-year closure of Gaza that amounts to collective punishment, a war crime? Where is the outrage at statements by Israeli political leaders that seek to blur the all-important distinction between civilians and combatants in Gaza even as they order ever more intense bombardment of this densely populated territory, reducing city blocks and neighborhoods to rubble? Where are the clear and unequivocal calls for Israel to respect international norms in its attack on Gaza, let alone for accountability?

    #indécence #sans_vergogne #complicité #impunité

  • #Suisse : Renvois par #vols_spéciaux : #déficiences et #conflits_d’intérêt révélés par les médias suisses

    Après deux années de procédure, ESH Médias (ArcInfo, Le Nouvelliste et La Côte), La Liberté et Le Temps ont eu gain de cause devant le Tribunal administratif fédéral au nom de la Loi sur la transparence. Le Secrétariat d’État aux Migrations (SEM) a dû leur transmettre quatre rapports de surveillance, traitant de l’#accompagnement_médical des personnes renvoyées par vols spéciaux, qu’il ne souhaitait pas rendre publics. Ces rapports de JDMT Medical Services dénoncent des déficiences systématiques dans l’accompagnement médical des retours par vols spéciaux de 2019 à 2022, ainsi que les conflits d’intérêts d’Oseara, société mandatée par le SEM chargée à la fois d’évaluer l’aptitude au vol des personnes et d’assurer l’accompagnement médical lors de ces vols spéciaux.

    Nous saluons la démarche et la ténacité d’ESH Médias, La Liberté et Le Temps, et vous invitons à lire les articles de leurs journalistes Bayron Schwyn, Philippe Boeglin et Xavier Lambiel :

    > Bayron Schwyn dans ArcInfo, Renvois forcés de migrants en Suisse : dix ans d’opacité et de lacunes autour de l’accompagnement médical (17.10.23 : https://www.arcinfo.ch/suisse/renvois-forces-de-migrants-en-suisse-dix-ans-dopacite-et-de-lacunes-autour-d), Le Nouvelliste, Renvois forcés de migrants en Suisse : dix ans d’opacité et de lacunes autour de l’accompagnement médical, (17.10.23 : https://www.lenouvelliste.ch/suisse/renvois-forces-de-migrants-en-suisse-dix-ans-dopacite-et-de-lacunes-au), et La Côte, Renvois forcés de migrants en Suisse : dix ans d’#opacité et de #lacunes autour de l’accompagnement médical (17.10.23 : https://www.lacote.ch/suisse/renvois-forces-de-migrants-en-suisse-dix-ans-dopacite-et-de-lacunes-autour-de)

    > Philippe Boeglin dans Le Temps, Renvois de migrants par avion : la Suisse vertement critiquée, (17.10.23 : https://www.letemps.ch/suisse/renvois-de-migrants-par-avion-le-secretariat-d-etat-aux-migrations-et-la-soc) et Commentaire dans Le Temps, Oui aux renvois, mais pas comme cela (17.10.23 : https://www.letemps.ch/opinions/oui-aux-renvois-mais-pas-comme-cela)

    > Xavier Lambiel dans La Liberté, Vols spéciaux : les pratiques douteuses de la société chargée du suivi médical des requérants déboutés (17.10.23 : https://www.laliberte.ch/news/suisse/vols-speciaux-les-pratiques-douteuses-de-la-societe-chargee-du-suivi-medic), Le Courrier, L’autre face sombre des renvois (17.10.23 : https://lecourrier.ch/2023/10/17/lautre-face-sombre-des-renvois), et Le Quotidien Jurassien, Renvois forcés des migrants : dix ans d’opacité et de lacunes (16.10.23 : https://www.lqj.ch/articles/renvois-forces-des-migrants-dix-ans-dopacite-et-de-lacunes-62781)

    https://asile.ch/2023/10/17/renvois-par-vols-speciaux-deficiences-et-conflits-dinteret-reveles-au-grand-jo
    #vol_spécial #migrations #réfugiés #sans-papiers #renvois #expulsions #renvois_forcés

  • « Pas de papiers, pas de Jeux Olympiques » : 800 travailleurs sans papiers en grève - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/10/17/pas-de-papiers-pas-de-jeux-olympiques-800-travailleurs-sans-papiers-

    « Pas de papiers, pas de Jeux Olympiques » : 800 travailleurs sans papiers en grève
    17 octobre 2023Exilés, Luttes sociales, Sport
    Ce mardi 17 octobre, une grève massive et surprise a éclaté sur les chantiers d’Île de France. 150 travailleurs sans-papiers des chantiers des Jeux Olympiques et du Grand Paris et 650 intérimaires de plusieurs grandes entreprises se sont mis en grève dans plus d’une trentaine de lieux de la région parisienne. C’est l’une des plus grandes grèves de sans-papiers de l’histoire, à quelques mois de la plus importante compétition sportive prévue dans la capitale française.

    #sans_papier #JO

  • Le bicarbonate de soude pire que les pesticides ? Des ONG écolos protestent devant l’UE
    https://reporterre.net/Le-bicarbonate-de-soude-pire-que-les-pesticides-Des-ONG-ecolos-protesten

    Nommé HRI 1 (indicateur de risque harmonisé 1), cet indicateur est crucial : il permettra de calculer la réduction de l’utilisation des pesticides dans l’Union, qui a fixé un objectif de moins 50 % d’ici 2030. Mais pour les ONG, cet indicateur est hautement trompeur. Dans une vidéo, elles expliquent les deux défauts majeurs de cet indicateur :

    – Quand un pesticide est remplacé par un autre, son mode de calcul fait croire à une forte diminution des pesticides utilisés, alors que la quantité globale reste la même.

    – Il surévalue le risque pour les pesticides très peu dangereux (type bicarbonate de soude) et le sous-estime pour les pesticides les plus dangereux, car ces derniers nécessitent peu de matière active.

  • Israël : Ursula von der Leyen, la bourde permanente – Libération
    https://www.liberation.fr/international/europe/israel-ursula-von-der-leyen-la-bourde-permanente-20231015_24YINO2VDZAH3G4
    https://www.liberation.fr/resizer/MMUWd9MAXfdvJT6EEeCWbZCht0U=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(3450x1227:3460x1237)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/IKSQQKWC2FDSHH5IGRFMLSQ62Q.jpg

    Lors de sa visite improvisée en soutien à Israël vendredi 13 octobre, la présidente de la Commission européenne a largement dépassé ses fonctions, sans aucun mandat des Vingt-Sept.

    Si quelqu’un a la suite de l’article ?

    • l’Europe « hongroise »

      #Benyamin_Nétanyahou n’en a sans doute pas cru ses oreilles lorsqu’#Ursula_von_der_Leyen a proclamé, urbi et orbi, à l’issue de leur rencontre à Tel-Aviv, vendredi 13 octobre, qu’#Israël avait « le droit » et « même le devoir de défendre et de protéger sa population » après l’attaque terroriste des islamistes du #Hamas. C’est peu dire que les capitales européennes, mais aussi les responsables communautaires soigneusement tenus à l’écart, se sont étranglés de fureur en découvrant ces propos qui ne reflètent que « la sensibilité personnelle » de Von der Leyen, selon les mots d’un ambassadeur, et absolument pas la position de l’Union, la présidente de la Commission n’ayant aucune compétence en matière de politique étrangère. Mais le mal est fait : pour l’ensemble du monde, et notamment le monde arabe, peu au fait des subtilités de l’architecture institutionnelle communautaire, l’#UE a proclamé son alignement sans réserve sur un gouvernement israélien dirigé par un boutefeu de droite radicale engagé dans une opération de représailles sanglantes. D’autant que ce dérapage intervient après la tentative de la Commission de suspendre l’aide européenne aux #Palestiniens en début de semaine [revirement : vu les besoins actuels tout à faits... croissants, l’aide a depuis été multipliée par 5 -humanitaire only ?, l’UE ayant pour habitude de financer des pansements de la destructice politique israélienne, ndc]. Un cauchemar diplomatique.

      Pis encore, l’ancienne ministre allemande de la Défense n’a manifesté aucune compassion pour les civils palestiniens pris dans la tourmente de cette guerre éternelle [c’est Jean Quatremer..., ndc]. Elle s’est même abstenue de tout appel à la retenue dans la riposte, comme l’ont [très vaguement, ndc] fait les Etats-Unis [qui outre de nouvelles livraison d’armes à Israël, envoient un 2eme porte avions et préparent des forces d’élite en appui, officiellement pour dissuader Hezbollah et Iran, ndc] alors que le nombre de morts et de blessés ne cesse d’augmenter dans la bande de Gaza. « Je souscris pleinement à votre appel au Hamas pour qu’il libère immédiatement tous les otages et qu’il renonce totalement à prendre des civils comme boucliers, ce que le Hamas fait constamment », a-t-elle affirmé, rendant ainsi implicitement responsable des morts à venir le seul Hamas qui « constitue une menace non seulement pour Israël, mais aussi pour le peuple palestinien ».

      A #Bruxelles, #Eric_Mamer, le porte-parole de la Commission ou de Nétanyahou – on ne sait plus trop –, en a remis une couche sur les propos guerriers de sa patronne en expliquant à quel point #Tsahal respecte le #droit_humanitaire : « Les civils doivent être prévenus et alertés de l’imminence des opérations militaires, ce qui leur permet de partir. C’est ce que fait Israël. » Bien sûr, si le Hamas « empêche les gens de partir et les utilise comme bouclier humain », ça ne sera pas bien, mais que peut-on y faire ? Fermez le ban !

      Plantage

      Le problème est qu’Ursula von der Leyen a franchi une ligne rouge en interférant ainsi dans la politique étrangère de l’Union et dans celle des Etats membres . En effet, elle s’est non seulement rendue en Israël sans aucun mandat des Vingt-Sept, mais sans prévenir qui que ce soit [et pourtant, elle n’est pas hongroise, ndc] : Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’Union, et Charles Michel, le président du Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement, les deux seules personnes ayant des compétences dans le domaine de la politique étrangère, ont appris son déplacement par des rumeurs puis par la presse. Selon nos informations, Von der Leyen, apprenant que la Maltaise Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen, allait se rendre en Israël à l’invitation de la Knesset, s’est imposée dans son avion…

      Le téléphone a manifestement chauffé au rouge entre les capitales et Bruxelles. Samedi en fin d’après-midi, elle a donc annoncé que l’UE allait augmenter son aide humanitaire de 50 millions d’euros, et a enfin fait un peu de diplomatie : « La Commission soutient le droit d’Israël de se défendre contre les terroristes du Hamas, [mais] dans le plein respect du droit humanitaire international. Nous mettons tout en œuvre pour que les civils innocents de Gaza reçoivent un soutien dans ce contexte. »

      Ce plantage de Von der Leyen n’est pas le premier, mais c’est sans aucun doute le plus monumental. Car, depuis le début de son mandat, elle se prend pour la présidente de l’Union, ce qu’elle n’est pas, et a donc lancé une OPA sur les compétences de Charles Michel et de Josep Borrell, qu’elle déteste (mais on se demande qui elle ne déteste pas). Elle n’a manifestement pas compris qu’il n’y a pas de politique étrangère autonome de la Commission et que l’Union n’a une politique étrangère que dans les domaines où il y existe un consensus, comme sur l’Ukraine, mais pas sur le Proche-Orient.

      Il faut cependant reconnaître que l’Espagne, qui n’a toujours pas de gouvernement, est largement responsable de ce cafouillage : dès le lendemain des massacres du 7 octobre, Madrid, qui exerce la présidence tournante du Conseil des ministres, aurait dû convoquer les 27 ambassadeurs de l’Union pour arrêter les grandes lignes de la réponse européenne. Ou un Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement comme la présidence française l’a fait deux jours après le début de la guerre en Ukraine. Ce que l’#Espagne n’a pas fait, en dépit des demandes de plusieurs Etats membres, laissant ainsi la Commission libre de se livrer à des improvisations catastrophiques. Reste à savoir si les Etats s’en souviendront en juin, lorsqu’il faudra renouveler le mandat de Von der Leyen.

      #Europe (la phénicienne a mal tourné)

    • Le déplacement de von der Leyen en Israël provoque une nouvelle tempête au sein de l’UE
      https://www.lefigaro.fr/international/le-deplacement-de-von-der-leyen-en-israel-cree-une-nouvelle-tempete-au-sein

      « Je convoque un Conseil européen extraordinaire pour définir une position commune et une ligne d’action claire et unifiée ». Charles Michel a annoncé samedi soir une réunion en urgence des Vingt-Sept. Elle aura lieu mardi, en fin d’après-midi, par visio.

      C’est une réponse directe au récent déplacement d’Ursula von der Leyen en Israël. Sur place vendredi, lors de ses entretiens avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou ni lors de ses prises de parole publique, la présidente de la Commission européenne n’avait pas évoqué la question brûlante de l’évacuation risquée de Gaza ordonnée par Israël et plus largement le devoir d’Israël de respecter le droit international, n’insistant que sur le droit de ce pays à répliquer aux « atrocités commises par le Hamas ».

    • @kassem l’article cité est de Ration. Outre celui du Figaro également cité, Les échos semble rester allusif (mais #paywall)
      Israël-Hamas : les Vingt-Sept cherchent à unifier leurs positions
      https://www.lesechos.fr/monde/europe/israel-hamas-les-vingt-sept-cherchent-a-unifier-leurs-positions-1987194

      https://media.lesechos.com/api/v1/images/view/652be35debce0a406947f8d7/1024x576-webp/0902817241173-web-tete.webp
      (c’est du webp... sur fond de mur ocre criblé d’impacts elle est entourée, l’air pincé, de gradés de Tsahal équipé et en gilets pare balle)

      Le 13 octobre, Les présidentes du Parlement européen et de la Commission européenne, Roberta Metsola et Ursula von der Leyen, se sont rendues en Israël pour une visite qui a créé la polémique. (Union Européenne/Hans Lucas/AFP)

      Le Président du Conseil européen convoque une réunion extraordinaire des leaders de l’UE pour mardi 17 octobre. Il s’agit d’envoyer un message commun qui resserre les rangs après une semaine de cacophonie.

      @arno la dame semble plutôt en campagne pour un deuxième mandat : Union européenne : la discrète entrée en campagne d’Ursula von der Leyen
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/04/22/union-europeenne-la-discrete-entree-en-campagne-d-ursula-von-der-leyen_61705

  • [Émissions spéciales] Escapade chez les escapés - film d’atelier
    https://www.radiopanik.org/emissions/emissions-speciales/escapade-chez-les-escapes-film-datelier

    Ateliers urbains se racontent. Avec Charles, Jonathan, Martin, Daniel, Ghizlane, Liévin, reçus par Arthur en Studio.

    Quelques I.M.M.E.N.S.E.S (Individu dans une Merde Matérielle Énorme mais Non Sans Exigences) visitent les beaux quartiers de #bruxelles. Au nombre des concernés par l’implacable crise du #logement, ils offrent leur regard. Leur vécu perce la fragilité des couches sociales, transcende notre peur de dégringoler.

    Comme dans un safari pistant l’insaisissable “riche”, planqué derrière les hautes haies des quartiers nantis à l’orée de la Forêt de Soignes, ces sans-chez-soi débusquent ce qu’en fait tous·tes savent : la ville est pauvre mais bordée au sud et à l’est d’Îlots de privilégiés ; héritage historique certes, égoïsme urbanistique surtout.

    Dans un récit poétique, poignant, semé de situations (...)

    #watermael-boitsfort #uccle #cinéma_documentaire #syndicat_des_immenses #ateliers_urbains #woluwé #sans-chezsoirisme #auderghem #logement,bruxelles,watermael-boitsfort,uccle,cinéma_documentaire,syndicat_des_immenses,ateliers_urbains,woluwé,sans-chezsoirisme,auderghem
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/emissions-speciales/escapade-chez-les-escapes-film-datelier_16600__1.mp3

  • Joe Biden corrigé par la Maison Blanche [concernant les hallucinations de l’halluciné Joe Biden qui a assuré avoir vu les photos de bébés décapités]
    https://www.huffingtonpost.fr/international/article/joe-biden-corrige-par-la-maison-blanche-sur-le-kibboutz-de-kfar-aza-v

    La phrase de Joe Biden a été prononcée lors d’un discours après une rencontre avec des représentants de la communauté juive aux États-Unis, comme vous pouvez le voir ci-dessous. « Je n’ai jamais vu ça dans ma carrière », déplorait-il.

    Or plus tard, un porte-parole de la Maison Blanche a corrigé auprès du Washington Post.

    En fait, le président américain n’a pas vu de photos ni n’a eu la confirmation de ces exactions. Joe Biden aurait simplement relayé les propos d’un porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et les informations circulant dans les médias.

    #sans_vergogne #sick_president
    #sick_MSM

  • World’s human migration patterns in 2000–2019 unveiled by high-resolution data

    Despite being a topical issue in public debate and on the political agenda for many countries, a global-scale, high-resolution quantification of migration and its major drivers for the recent decades remained missing. We created a global dataset of annual net migration between 2000 and 2019 (~10 km grid, covering the areas of 216 countries or sovereign states), based on reported and downscaled subnational birth (2,555 administrative units) and death (2,067 administrative units) rates. We show that, globally, around 50% of the world’s urban population lived in areas where migration accelerated urban population growth, while a third of the global population lived in provinces where rural areas experienced positive net migration. Finally, we show that, globally, socioeconomic factors are more strongly associated with migration patterns than climatic factors. While our method is dependent on census data, incurring notable uncertainties in regions where census data coverage or quality is low, we were able to capture migration patterns not only between but also within countries, as well as by socioeconomic and geophysical zonings. Our results highlight the importance of subnational analysis of migration—a necessity for policy design, international cooperation and shared responsibility for managing internal and international migration.

    https://www.nature.com/articles/s41562-023-01689-4

    La #carte_interactive développée:
    Net migration explorer


    https://vm0803.kaj.pouta.csc.fi/migrationShiny/R

    #données #migrations #cartographie #statistiques #visualisation #facteurs #migration_patterns #push-factors #facteurs_push #facteurs-push #urbanisation #climat #facteurs_climatiques #facteurs_socio-économiques #monde #sans_flèches

    ping @fil @reka

    • Una mappa senza precedenti dei flussi migratori negli ultimi 20 anni

      I fattori socioeconomici sono ancora la ragione principale che spinge le persone a lasciare la propria casa in cerca di condizioni di vita migliori. Questo è quanto emerge dalla mappa più dettagliata mai realizzata finora per ricostruire le migrazioni umane negli ultimi due decenni a livello globale.

      Basandosi su dati provenienti dalle rilevazioni statistiche internazionali e dai censimenti condotti dai singoli paesi, un team internazionale di demografi, geomorfologi, ingegneri ambientali e informatici hanno ricostruito con la più alta risoluzione mai ottenuta finora i flussi migratori a livello sia internazionale che subnazionale per il periodo compreso tra il 2000 e il 2019.

      Il processo di ricostruzione di queste complesse dinamiche demografiche è descritto in una recente pubblicazione su Nature Human Behaviour; gli autori hanno anche sviluppato una mappa interattiva, consultabile liberamente, che permette di distinguere i luoghi che hanno subito una migrazione netta positiva (in cui i tassi di immigrazione superano quelli di emigrazione), e quelli in cui, al contrario, la migrazione netta è negativa (e quindi i tassi di emigrazione superano quelli di immigrazione). Proprio l’alta risoluzione della mappa consente di rilevare differenze significative a livello internazionale, subnazionale e regionale. In Italia, ad esempio, la mappa mostra chiaramente una migrazione netta positiva nelle regioni del Nord e una negativa in quelle meridionali. Lo stesso vale anche per la Francia e il Portogallo (dove le regioni settentrionali sono caratterizzate da una migrazione netta positiva, al contrario di quelle meridionali).

      https://twitter.com/NatureHumBehav/status/1700112207973863647

      “A livello globale, il modello di migrazione più comune si sviluppa dalle aree rurali verso quelle urbane, come indicato dalla migrazione netta urbana positiva e dalla migrazione netta rurale negativa”, spiega Raya Muttarak, professoressa di demografia all’università di Bologna, che ha partecipato allo studio. “L’immigrazione netta positiva può contribuire alla crescita della popolazione urbana invertendo i naturali trend demografici in calo, com’è accaduto in alcuni paesi, tra cui Germania, Austria e Spagna”.

      I ricercatori hanno infatti confermato l’esistenza di una dinamica chiamata “urban pull-rural push” (letteralmente: “attrazione urbana-spinta rurale”) rilevata anche da alcuni studi precedenti sull’argomento, che descrive, sostanzialmente, il fenomeno per cui la migrazione netta nelle aree urbane è tendenzialmente positiva, mentre quella nelle aree rurali è negativa. In altre parole, il numero di persone che lasciano la campagna per trasferirsi in città è maggiore rispetto alla quantità di individui che fanno la scelta opposta. “La situazione “urban pull-rural push” rappresenta il modello migratorio più comune all’interno di quei paesi in cui le città offrono condizioni di vita desiderabili, che attraggono l’immigrazione, al contrario delle zone rurali, le cui caratteristiche spingono i residenti a trasferirsi altrove, in cerca di una vita migliore”, precisa Muttarak.

      Per individuare le ragioni che spiegano i flussi di popolazione a livello sia subnazionale che internazionale, i ricercatori hanno incrociato i dati demografici dei luoghi considerati con i relativi tassi di sviluppo socioeconomico e l’indice di aridità. I risultati di tale confronto mostrano come la migrazione netta positiva sia significativamente più alta nei luoghi caratterizzati da un alto tasso di sviluppo economico, più che da quelli con scarsi livelli di aridità. Sembra, in altre parole, che i migranti ambientali –coloro che lasciano il luogo in cui vivevano a causa dei danni dovuti a eventi climatici estremi (come le ondate di calore, le inondazioni o la siccità) – siano in minoranza rispetto alle persone che emigrano in cerca di migliori prospettive di carriera e stabilità finanziaria.

      Un altro aspetto di cui i ricercatori tengono conto è la valutazione dell’impatto del fenomeno migratorio sulle società di origine e di destinazione. “La mappa consente di analizzare le tendenze e i modelli migratori che a loro volta influenzano le dinamiche demografiche delle aree di partenza e di arrivo dei flussi migratori”, prosegue Muttarak. “È quindi possibile stimare l’impatto socioeconomico e ambientale legato al cambiamento demografico. Abbiamo scoperto che l’immigrazione netta positiva ha contribuito alla crescita della popolazione in particolare nelle aree ad alto tasso di sviluppo umano, suggerendo che le persone tendano maggiormente a trasferirsi verso questi luoghi”. Come scrivono gli autori nello studio, quando si verifica un afflusso consistente di popolazione in aree già densamente popolate, le infrastrutture, le risorse naturali e quelle umane possono essere messe a dura prova. Dall’altro lato, però, come accade in Europa, si abbassa l’età media della forza lavoro.

      In conclusione, in un’epoca come la nostra, in cui le migrazioni umane rappresentano un tema centrale nel dibattito pubblico internazionale, disporre di una mappa globale e ad alta risoluzione dei flussi migratori in tutto il mondo può rivelarsi particolarmente utile per scienziati e decisori politici. “Grazie al livello di granularità geografica dei nuovi dati e alla loro frequenza temporale – ovvero la disponibilità su base annuale – diventa possibile studiare le tendenze migratorie e i fattori che le determinano”, osserva Muttarak. “Ciò consente, ad esempio, di analizzare dettagliatamente come i fattori ambientali e climatici influiscano sulla migrazione a livello geografico. Sulla base delle tendenze migratorie nette diventa possibile anche identificare i punti caldi in cui si concentrano i flussi di popolazione e le aree in fase di declino demografico. Tali intuizioni possono aiutare i politici a elaborare strategie per la pianificazione urbana e lo sviluppo rurale”.

      https://ilbolive.unipd.it/it/news/mappa-senza-precedenti-flussi-migratori-ultimi-20

  • Face à l’augmentation du nombre de sans-abri, nos villes ne peuvent plus pallier les insuffisances de l’Etat

    Dans une tribune à « Libération », les maires de #Paris, #Strasbourg, #Rennes, #Lyon, #Bordeaux et #Grenoble annoncent qu’ils attaquent l’Etat en justice pour le sous-dimensionnement de son action en faveur des personnes qui dorment dans la rue.

    Dès demain, 10 octobre, Journée internationale de la lutte contre le sans-abrisme, Strasbourg, Rennes, Bordeaux, Paris, Grenoble et Lyon, seront les premières villes à déposer des recours pour que l’Etat assume enfin ses obligations en matière de prise en charge des personnes contraintes de dormir à la rue.

    Le droit à un toit est inconditionnel et légalement protégé : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence (1). »

    Il y a un an, nous alertions le gouvernement sur la situation dans nos villes due à un système d’hébergement d’urgence à bout de souffle, sur la difficulté des collectivités et des acteurs de terrain à pallier le sous-dimensionnement des dispositifs étatiques (115, nuitées hôtelières, hébergement, etc.) et la présence croissante d’enfants à la rue. Après avoir saisi toutes les voies possibles de dialogue, par des échanges avec nos représentants locaux de l’Etat, des interpellations, des courriers, des tribunes et des questions parlementaires, nous avons décidé d’en appeler au droit.

    Un an s’est écoulé, et le constat est toujours plus dramatique : partout dans nos villes, la situation continue de s’aggraver. Le nombre de personnes sans solution d’hébergement explose. Des personnes – femmes, hommes et enfants – sont contraintes de vivre à la rue, sous une tente, dans des squats, des voitures, des campements de fortune ou parfois accueillies pour quelques nuits sur le canapé d’une connaissance.

    Condamnées à vivre dans des conditions indignes et dangereuses, à se déplacer sans cesse, leur santé tant physique que psychique se détériore inéluctablement. Nos services sociaux sont dans l’impossibilité de mettre en place un accompagnement continu indispensable. Et tous les jours, pour obtenir une simple nuitée hôtelière sans perspective, ces questions visant à hiérarchiser la misère : combien d’enfants de moins de 3 ans avez-vous ? de combien de mois êtes-vous enceinte ? Quel est le degré de gravité de votre maladie ? Quel est votre statut administratif ?
    Notre volonté de trouver des solutions opérationnelles

    Au quotidien, nous ouvrons des gymnases, parfois des écoles, mettons en place des centres d’accueil et d’information, déployons des solutions d’habitat intercalaire. Nous nous battons chaque jour pour la dignité de toutes celles et ceux qui vivent sur nos territoires. Mais nos actions ne peuvent se substituer ni pallier un système national défaillant, irrespectueux des droits humains fondamentaux. Les habitants et habitantes de nos villes nous interpellent autant que les associations crient au secours. Nous ne pouvons pas nous résoudre à ce constat d’impuissance, à cet état de fait.

    Nous avons conscience que l’Etat a considérablement augmenté l’enveloppe consacrée à l’hébergement au cours des dix dernières années. Preuve s’il en est que le cœur du problème n’est pas seulement financier : il est systémique. L’investissement n’a jamais été aussi élevé et malgré tout, les appels au 115 restés sans réponse battent des records.

    En intentant ces recours, nous affirmons avant tout notre volonté de trouver des solutions opérationnelles, efficaces, pérennes. Nous appelons l’Etat à refonder le système d’hébergement d’urgence, avec les collectivités et les associations.

    Un système renouvelé avec une gouvernance partagée, un système cohérent où chacun assume ses compétences, avec des moyens suffisants. Un système fondé sur la considération des personnes concernées, qui prend en compte les trajectoires individuelles et familiales, et qui vise l’émancipation de chacun. Un système réaliste qui tient compte non seulement des risques liés au froid mais désormais aussi de ceux liés aux canicules et aux effets des dérèglements climatiques.

    Nous voulons un système qui n’exclut pas une partie de la population mais facilite concrètement l’accès aux droits. Un système qui ne nous fasse plus honte mais qui soit, au contraire, à la hauteur de notre pays, celui des droits humains, et à la hauteur des grands défis de notre siècle.

    (1) Article L. 345-2-2 du code de l’Action sociale et des familles.

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/face-a-lexplosion-du-nombre-de-sans-abri-nos-villes-ne-peuvent-plus-palli
    #villes #résistance #recours #Etat #justice #hébergement #SDF #sans-abri #sans-abrisme

  • Les distributions alimentaires interdites dans le nord de Paris
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/10/les-distributions-alimentaires-interdites-dans-le-nord-de-paris_6193556_3224

    La préfecture de police justifie l’interdiction de distributions pendant un mois en leur reprochant de « stimuler la formation de campements ».

    La #Préfecture de police de #Paris (PP) a pris un arrêté interdisant, à compter de mardi 10 octobre et pour un mois, les #distributions_alimentaires dans un quartier du nord de Paris où se concentrent les campements de #migrants et des #sans-abri, provoquant l’ire des associations. L’arrêté signé lundi par le préfet, Laurent Nuñez, prévoit une « interdiction des distributions alimentaires » entre le 10 octobre et le 10 novembre sur un secteur « délimité » des 10e et 19e arrondissements, qui concerne neuf artères dans le quartier populaire autour des stations de métro #Stalingrad et #Jaurès.
    C’est là, selon la #PP, « que ces distributions alimentaires engendrent, par leur caractère récurrent, une augmentation de la population bénéficiaire de ces opérations et qu’elles contribuent, en corollaire, à stimuler la formation de campements dans le secteur du boulevard de la Villette, où se retrouvent des migrants, des personnes droguées et des sans-domicile fixe ».
    Le quartier, argumente la PP, est devenu « un point de fixation pour de tels campements ». Les « attroupements », les « débordements sur la voirie », certaines échauffourées ainsi que la présence de « toxicomanes » constituent des « troubles à l’ordre public » qui ont conduit « pour la première fois » le préfet de police à prendre un tel arrêté sur ce secteur parisien, précise la préfecture à l’Agence France-Presse.

    Arrêtés similaires pris à Calais

    Pourtant, il n’y a « jamais eu d’incidents sur nos sites de distribution », conteste Philippe Caro, un responsable du collectif Solidarité Migrants Wilson, l’une des organisations dont l’action est visée. « On complique la vie des associations et des gens, sans jamais résoudre leurs problèmes. On va juste déplacer le problème, mais avec les Jeux olympiques qui arrivent, on sent que la pression monte et là les toxicomanes vont servir de prétexte pour virer tout le monde » du nord de Paris, estime-t-il.
    « C’est une fois de plus ces personnes qui vont trinquer », a également réagi Samuel Coppens, de l’Armée du salut, qui effectue des distributions sur d’autres secteurs. Les interdictions vont priver entre « 200 et 500 personnes » chaque jour de nourriture, déplore à son tour Océane Marache, coordinatrice parisienne à Utopia 56, qui intervient auprès des exilés à la rue.

    Pour l’association, l’Etat applique à Paris « le même schéma qu’à Calais » , où des arrêtés similaires sont pris régulièrement depuis 2020. Le fait que cette interdiction parisienne soit décidée mardi 10 octobre, journée internationale de lutte contre le sans-abrisme, est « révélateur de la politique anti-SDF que mène l’Etat », estime-t-elle.

    #campement #Calais #réfugiés #exilés #JO

  • #Frontex : deportations at record high in first half of 2023

    The European Union’s border agency, Frontex, facilitated the deportation of nearly 18,000 individuals from EU territory during the first half of 2023, marking an unprecedented peak. This surge in removals, executed through both scheduled flights and “voluntary” return procedures, demonstrates a 60% upswing in deportations compared to the corresponding period in 2022.

    113% increase in “voluntary” returns

    The numbers come from a Frontex report obtained by Statewatch (https://www.statewatch.org/media/4059/eu-council-frontex-operational-activities-report-first-half-2023-12561-2) that summarises the agency’s operational activities in the first six months of 2023, with the agency attributing the notable spike in return operations to the increased number of “voluntary” returns.

    This category constituted more than half of all removals for the reporting period, a marked increase from the 39% recorded across 2022, leading to a 113% rise in the number of third-country nationals deported “voluntarily”. The majority of these returns were conducted via ordinary, scheduled flights, as opposed to charter flights.

    This record number of deportations aligns with the establishment of the #standing_corps (SC), the uniformed, armed wing of Frontex that is supposed to be include 10,000 officers by 2027. SC personnel are deployed in #joint_operations (#JO) “to support the host authorities in border control, including prevention, detection of and combatting cross-border crime“.

    According to the report, the introduction of the SC constitutes a fundamental shift in how Frontex manages and executes operational response activities, especially within joint operations, rapid border interventions, and return operations.

    Analysis by Statewatch illustrates Frontex’s expanding role in deportation operations over the last 15 years, and the upswing in deportations mirrors the augmented budget allocated in 2023. As per the 2023 Procurement Plan, Frontex earmarked €40 million exclusively for the acquisition of chartered aircraft to facilitate forced returns from 2023 to 2027. In 2022, the Agency’s annual expenditure on deportations of €79 million was nearly four times higher than in 2020.

    Fundamental rights issues and concerns

    With the European Commission urging EU member states to increase deportations and endorse migrant return agreements, these figures seem like to increase in the coming years.

    Frontex’s Fundamental Rights Officer (FRO) has previously raised concerns regarding fundamental rights during return operations, including a lack of interpreters, privacy infringements, insufficient medical assessments and provision of food and drinks, as well as dangerous conditions, among other issues. Furthermore, the application of force and coercive measures has been reported as disproportionate and without clear justification.

    The escalating volume of deportations from the EU has garnered criticism from rights groups such as the Platform for International Cooperation on Undocumented Migrants (PICUM), which has welcomed alternative approaches offered by some cities and municipalities.

    “Some local authorities are actually trying to implement programs which offer accommodation for undocumented people, which support them and help them to explore whether and how they can regularize their position. This is happening in the Netherlands and Belgium. Municipalities are realizing that we need to go in a different direction,” Marta Gionco told InfoMigrants in May this year.

    Frontex’s operational activities

    In its report on operational activities, Frontex mentions the implementation of 21 joint operations in 296 locations, with over 2,800 staff deployed by the agency. These operations “are based on the risk analysis and along the main migratory routes”.

    The operations include: JO Coordination Points Air, Land, Sea; JO Focal Point Air; the maritime operations JO Themis 2023, JO Poseidon 2023, JO Indalo 2023, JO Seaports 2023, JO Opal Coast, JO Albania Sea and JO Montenegro Sea; as well as the land border operations JO North Macedonia 2023, JO Montenegro Land 2023, JO Albania Land 2023, JO Serbia Land 2023, JO Moldova 2023 and the largest operation JO Terra 2023.

    The agency does not list the names or locations of most of these operations publicly on its website, instead mainly offering generic information on the countries in which it has officials and equipment deployed.

    The prioritization of these operational activities is determined by various criteria, including risk analysis, vulnerability assessments, attributed impact levels on external border sections, and strategic and political significance, as well as Frontex’s existing capabilities. Additionally, these priorities are contingent on requests, availability, and hosting capacities of member states.

    The report states that the planned prioritization was presented to the Management Board in the preceding month, although it does not appear that any decision has yet been taken on the topic.

    https://www.statewatch.org/news/2023/october/frontex-deportations-at-record-high-in-first-half-of-2023

    #renvois #expulsions #asile #migrations #sans-papiers #chiffres #statistiques #2023 #retours_volontaires #déportations

    ping @_kg_

  • Le Hamas lance une attaque à grande échelle contre Israël
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/07/le-hamas-lance-une-attaque-a-grande-echelle-contre-israel_6192984_3210.html


    On peut s’interroger sur le pari du Hamas et les gains qu’il espère. Nul doute que la population de Gaza paiera le prix fort. Certes, les semaines précédentes ont montré l’ampleur du mouvement d’annexion et de la répression dans les territoires occupés, avec des réactions occidentales et internationales très timorées. Mais le bilan accablant de ces actions va disparaître dans les profits et pertes et le gouvernement Netanyahou va capitaliser sur sa réaction ultra-violente.
    @loutre serait il possible stp de nous rappeler le nombre de morts palestiniens depuis le début de l’année ? Merci d’avance. Évidemment l’article du Monde ne donne absolument ces éléments de contexte...

    Le Hamas lance une attaque à grande échelle contre Israël
    La tension montait depuis cet été. Elle a explosé d’un coup quand la branche armée du parti islamiste, les Brigades Al-Qassam, a lancé des roquettes et mené une incursion sans précédent en territoire israélien. Le ministre de la défense parle d’état de guerre.

    Par Samuel Forey(Jérusalem, correspondance)
    Publié aujourd’hui à 10h04, modifié à 11h48

    A Jérusalem règne le calme lumineux d’une matinée de shabbat, concluant la semaine de célébration de la fête juive de Soukkot. Rares sont les voitures qui roulent. Soudain, les sirènes retentissent, d’autant plus fort que toute la ville se tait. Des roquettes sont en route depuis la bande de Gaza. Et le choc attendu résonne : la défense antiaérienne tonne. Il est 8 heures. Ceux qui sont réveillés savent déjà qu’il ne s’agit pas de l’une de ces confrontations soigneusement calibrées entre Israël et le Hamas pour éviter une escalade meurtrière. Le parti islamiste se lance dans une guerre à grande échelle.

    Deux heures plus tôt, il a envoyé une première salve de centaines de projectiles depuis l’enclave. Mais la véritable attaque n’est pas dans le ciel. Elle se déroule à terre, quand des membres des Brigades Al-Qassam franchissent en pick-up la bordure de séparation pour mener une incursion sans précédent en territoire israélien. Richard Hecht, le porte-parole de l’armée israélienne, reconnaît une invasion par voies de terre, mer et… air, via des parapentes motorisés. Hormis un attentat mené par le Front populaire de libération de la Palestine par deltaplane, en 1986, depuis la Syrie, ce serait la première véritable opération aéroportée de l’histoire militaire palestinienne.

    Les militants foncent sur les routes bordant l’enclave, tirent sur une voiture de police israélienne qui fuit à toute vitesse. L’armée confirme des assauts sur les localités de Nahal Oz, Magen, Be’eri, Kfar Aza et surtout Sdérot – « un gros coup », pour Richard Hecht. Le commissariat de cette ville moyenne, tout contre la bordure, a été attaqué. Ainsi que les bases militaires de Raim, Zikim, et même le poste-frontière d’Erez. Les militants s’emparent de plusieurs véhicules, dont un blindé de l’armée israélienne, qui file bientôt dans Gaza, des militants à son bord. Les premières rumeurs de kidnappings circulent. Un cadavre ensanglanté, qui semble être celui d’un soldat israélien, est sorti d’une voiture, quelque part dans Gaza, pour être aussitôt tabassé par la petite foule qui s’est aventurée dehors. Selon des sources locales, quatre militaires ont été capturés vivants. L’armée israélienne n’a pas confirmé encore. Mais les vidéos se multiplient sur les réseaux sociaux.

    « Plus de 5 000 missiles »
    Mohammed Deif, le commandant des Brigades Al-Qassam, annonce le début de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa », en référence à l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, troisième lieu saint de l’islam, dont le Hamas se présente comme le protecteur. « La première frappe, qui a visé les positions, les aéroports et les fortifications militaires de l’ennemi, a dépassé les 5 000 missiles », affirme-t-il. Il appelle les Palestiniens d’Israël et de Cisjordanie à « mettre le feu sous les pieds des occupants ». Mais aussi le Liban, l’Irak, la Syrie à se joindre à l’assaut. Des roquettes ayant été tirées sur Israël depuis le territoire libanais en avril dernier, cette menace est à prendre au sérieux. A Gaza, les militants du Jihad islamique annoncent se joindre à l’opération lancée par le Hamas.

    « L’occupation israélienne n’a jamais répondu aux demandes du Hamas d’épargner Al-Aqsa et de prendre soin des prisonniers palestiniens. Les Brigades Al-Qassam ont déclenché une attaque totale, à une échelle jamais vue. Je crois qu’il s’agit de déclencher une guerre régionale », estime Akram Al-Sattari, un analyste politique palestinien proche du Hamas.

    A Jérusalem, les sirènes continuent de résonner. L’attaque dépasse déjà en intensité l’escalade de onze jours de mai 2021, où seule une salve avait été tirée contre la ville sainte. L’armée israélienne déclare alors un « état d’alerte pour la guerre ». Et une heure après, presque cinquante ans jour pour jour après la guerre du Kippour d’octobre 1973, le ministre de la défense, Yoav Galant, tranche : « Nous sommes en état de guerre. »

    « Epées d’acier »
    L’armée affirme que le parti islamiste paiera « un prix élevé pour ses actions ». Pour Jonathan Conricus, consultant pour Israeli Defence and Security Forum, un groupe de réflexion israélien, « c’est une attaque multidimensionnelle sans précédent contre Israël, visant à tuer et à enlever des civils et des soldats. Cela fait partie du réseau terroriste iranien. Alors que l’ampleur des pertes israéliennes est en cours d’être confirmée, je m’attends à une réponse israélienne jamais vue auparavant ».

    Une femme a été tuée et une centaine de personnes blessées dans la première phase de l’attaque. Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a réuni le cabinet de sécurité, tandis que l’un des chefs de l’opposition, Yaïr Lapid, lui a offert son soutien politique. « Israël est en état d’urgence. Nous soutiendrons le gouvernement dans toute réponse militaire décisive », a-t-il déclaré. L’offensive surprise du Hamas survient alors que l’Etat juif est enlisé dans un conflit politique sans précédent depuis le début de l’année, à cause de la réforme judiciaire lancée par l’exécutif. Nombre de réservistes, notamment parmi les forces aériennes, ont refusé de suivre les entraînements indispensables pour maintenir leur niveau. A tel point que des officiers s’alarmaient récemment de l’état des forces armées israéliennes. Mais selon l’armée israélienne, ils répondent tous à l’appel « par milliers », y compris à la frontière libanaise et en Cisjordanie occupée – « Nous avons écouté attentivement le message de Mohammed Deif », dit Richard Hecht. Au « Déluge d’Al-Aqsa », l’armée répond par l’opération désormais baptisée « Epées d’acier ».

    Sur le plan international, le premier soutien à Israël est venu des États-Unis. « Je condamne les tirs aveugles de roquettes des terroristes du Hamas contre des civils israéliens. Je suis en contact avec des responsables israéliens et je soutiens pleinement le droit d’Israël à se défendre contre de tels actes terroristes », a écrit sur X (anciennement Twitter), Stephanie Hallett, chargée d’affaires à l’ambassade américaine à Jérusalem.

    Les médias israéliens confirment des incursions de combattants palestiniens dans les villes de Netivot et Ofakim, non loin de la bande de Gaza, ainsi que des enlèvements.

    Un civil capturé, deux soldats tués
    Des vidéos circulent sur les réseaux sociaux : un civil capturé, deux soldats tués, leurs corps eux aussi ramenés sur la plate-forme arrière d’un pick-up. Un tank brûle derrière la bordure de séparation.

    Vers 10 heures, alors que les salves de roquettes continuent sur tout le territoire israélien, l’incursion terrestre du Hamas est toujours en cours, selon Richard Hecht. Son leader, Ismaïl Haniyeh, se félicite de l’opération, rappelant qu’elle visait à protéger Al-Aqsa ainsi que les prisonniers palestiniens. Le parti islamiste était resté l’arme au pied ces deux dernières années, y compris lorsque Israël attaquait l’un de ses alliés à Gaza, le Jihad islamique, et tentait plutôt d’attiser la résistance en Cisjordanie.

    Mais en choisissant de mener des incursions hors de l’enclave, portant ainsi l’un des coups les plus durs à Israël depuis que le siège de la bande a commencé en 2007, le Hamas choisit l’option de la guerre totale. Et prend le risque d’une riposte de la même ampleur.

    Samuel Forey(Jérusalem, correspondance)