• Was the Oppenheimer test site unpopulated? - Los Angeles Times
    https://www.latimes.com/delos/story/2023-07-26/oppenheimer-atomic-bomb-new-mexico-cancer-aftermath

    In the film, both the test site and the Los Alamos Laboratory in Northern New Mexico are remote, unpopulated areas — a depiction that’s largely in line with most historical accounts of the Manhattan Project. The reality is starkly different. The land acquired by the U.S. government to build and test the bomb was occupied, as was the 150-mile radius surrounding the Trinity Test — areas settled predominantly by Hispanic and Native American ranchers and homesteaders.

    #mensonges #crimes #bombe #sans_vergogne

  • A Defence of Penny Dreadfuls de Gilbert Keith Chesterton, 1901

    The poor—the slaves who really stoop under the burden of life—have often been mad, scatter-brained and cruel, but never hopeless. That is a class privilege, like cigars. Their drivelling literature will always be a ‘blood and thunder’ literature, as simple as the thunder of heaven and the blood of men.

    https://en.wikisource.org/wiki/The_Defendant/A_Defence_of_Penny_Dreadfuls
    #littérature #sansculotterie

  • Racisme et #domination des Etats méditerranéens

    Le #racisme en #Tunisie, loin d’être un #fait_culturel, est la conséquence de #politiques_frontalières

    La #violence contre les personnes noires en situation irrégulière en Tunisie reflète une manie de domination et un jeu de pouvoir lâche d’un petit État en crise. Mais elle est aussi le résultat d’un récit populiste et d’une approche gouvernementale cruelle à l’égard des indésirables, typique de tous les États méditerranéens.

    En 1982, le célèbre intellectuel tunisien Albert Memmi écrivait un essai intitulé Racisme, dans lequel on trouve sa fameuse définition du phénomène qui donne son titre au livre : “l’exploitation généralisée et définitive des différences, réelles ou imaginaires, au profit de l’accusateur et au détriment de la victime, pour justifier une agression”. A l’époque de Memmi, né à Tunis d’une mère d’origine juive berbère et d’un père d’origine tunisienne italienne, la Tunisie était un protectorat français et sa population était beaucoup plus hétérogène qu’aujourd’hui, avec des Français, des Italiens, des Maltais et une présence juive bimillénaire. Dans les années 1950, le racisme des colons français à l’égard de la population majoritairement arabo-musulmane justifiait l’occupation du pays. Aujourd’hui, cent ans après la naissance de Memmi, le racisme de la majorité arabo-musulmane à l’égard des minorités et des étrangers noirs justifie la répression de ces derniers. Fondé sur un récit nationaliste très homogénéisant, le racisme en Tunisie, comme dans le reste de l’Afrique du Nord, est une réalité difficile à éradiquer parce qu’elle est omniprésente dans la politique et la culture, et parce qu’elle joue sur des problèmes réels.

    Le racisme anti-noir en Tunisie, s’il est une réalité presente depuis des années 1, a explosé ces derniers mois depuis le discours du Président Kaïs Saïed du 21 février contre les personnes subsahariennes en situation d’irrégularité. La Tunisie a été choquée par une violence raciste sans précédent. En représailles au meurtre d’un citoyen Tunisien par un homme d’origine de l’Afrique dite Subsaharienne, des hordes d’hommes armés de couteaux et de bâtons ont attaqué les maisons de familles innocentes. Cette violence a été précédée, légitimée et suivie par une répression organisée de l’État contre les personnes noires sans papiers : au cours des deux dernières semaines, des centaines d’arrestations et d’expulsions ont été dénombrées à la frontière, au milieu du désert 2. Beaucoup de Tunisiens sont consternés par le comportement de leurs concitoyens et la brutalité de leur Etat. Et beaucoup voudraient être solidaires, offrir un logement et une assistance aux expulsés et aux déportés, mais toute tentative de solidarité est empêchée, bloquée ou déjouée par une police omniprésente et capillaire.

    Et dans un état de non-droit comme la Tunisie, où la loi se négocie avec l’arbitraire des policiers, parmi les victimes les plus malheureuses se trouvent précisément ceux que les politiciens Italiens appellent les migrants, qui fuient les guerres, les persécutions et la pauvreté et que le gouvernement italien continue à renvoyer en Afrique du Nord, en finançant les garde-côtes tunisiens pour qu’ils empêchent à tout prix leur départ. Ce sont ces mêmes personnes qui, arrivées en Europe, deviennent des réfugiés : Soudanais, Erythréens, Ethiopiens, Nigérians, ou qui deviennent des clandestins enfermés dans les Centres de Rétention Administratives Italiens, renvoyés dans leur pays, relégués dans la misère. Migrants, réfugiés ou sans-papiers, la différence n’est pas grande si vous avez la peau noire en Tunisie, puisque la violence – d’Etat – est exercée sans distinction. D’ailleurs, parmi les personnes amenées dans le désert ces derniers jours, il y aurait aussi des étudiants et des personnes ayant des documents de séjour valides, ainsi que des réfugiés et des demandeurs d’asile. Et dans l’Union européenne, voulons-nous encore croire que nous pouvons créer des plateformes de débarquement 3 en Afrique du Nord pour décider qui est un vrai réfugié – qui peut venir chez nous ! – et qui est un migrant économique – qui doit rester là-bas ? Et pendant ce temps, des centaines de personnes dans les rues, battues ou abandonnées dans le désert.

    À l’origine des événements récents, il y a les politiques économiques et militaires des frontières. Fondamentalement, les gens ne quitteraient pas leur pays si leurs perspectives de vie n’étaient pas menacées par la famine, la guerre et la pauvreté. Et pour soutenir la poursuite des conflits au Mali, au Niger, en Libye ou en Ukraine, ou la pauvreté au Tchad, en Tunisie ou en Côte d’Ivoire, ce sont les armées et les politiques extractives néocoloniales françaises, italiennes, britanniques, allemandes, américaines, auxquelles s’ajoutent celles des nouvelles grandes puissances, comme la Chine et la Turquie, qui sont en cause. A leur arrivée en Tunisie, la fermeture des frontières méditerranéennes est un mur qui empêche ces “déplacés en quête de vie” de partir. Ne pouvant plus repartir, ils restent bloqués dans un pays pauvre, un petit Etat en crise économique, sans ressources massives, avec peu d’industries et un tourisme en déclin, et un passé récent perturbé par la révolution. Un pays qui doit pourtant compter avec ses voisins arrogants et puissants : Italie, France, Allemagne, Pays-Bas, Union européenne. Des voisins qui veulent à tout prix arrêter ces personnes en transit, et qui paient des millions à la Tunisie pour le faire 4. Et s’il n’y avait pas de frontières, s’il n’y avait pas la militarisation de la Méditerranée, ces personnes seraient déjà en Italie : problème résolu.

    Aujourd’hui, la Tunisie en a assez de jouer ce rôle infâme et coûteux. Dans un contexte de crise économique écrasante et déprimante, d’inflation massive et de chômage endémique, l’arrivée de milliers de personnes s’installant dans les grandes villes tunisiennes compromet encore davantage la capacité de l’État à subvenir aux besoins de sa population. D’autant plus que cet État ne s’est jamais montré disposé à le faire. La colère monte chez un peuple affamé et frustré de voir s’installer dans ses villes des “Africains“, comme on appelle paradoxalement les Noirs subsahariens. La xénophobie sévit dans toutes les couches de la société, mais surtout parmi les plus démunis et les plus touchés par la crise. Les mêmes personnes qui ont peu de perspectives d’avenir, qui se sentent emprisonnés dans un pays qui les piétine et les écrase avec sa police, un pays où tout – travailler dignement, ouvrir un commerce, étudier, recevoir des soins médicaux de qualité – est difficile, nié, empêché. Un peuple écrasé par les frontières, un peuple qui n’a qu’un seul espoir : partir. Un espoir qui lui est refusé par la difficulté d’obtenir un visa et qui est criminalisé par les politiques euro-tunisiennes de lutte contre l’immigration irrégulière. Un peuple qui se souvient bien de l’époque prérévolutionnaire, où au moins il n’y avait qu’un seul voleur. Aujourd’hui, tout le monde est voleur (interview avec un chauffeur de taxi à Sfax). L’anarchie est généralisée, la méfiance règne, la colère monte.

    “Faddina”, (nous en avont assez) depuis des années, disent les Tunisiens. Assez de la corruption du parti islamiste el Nahda, assez de vendre du sel à la France pour une somme dérisoire, selon une convention qui remonte à l’époque coloniale 5. Alors, quand Kais Saied, un honnête professeur de droit, a fait nettoyage général 6 en 2019, de larges pans de ce peuple se sont réjouis. Mais au fil des années, sans une politique économique forte pour relever le pays, le professeur perd de sa popularité. Et donc aujourd’hui, ce dictateur incompétent – on dit qu’au moins l’autre était intelligent (interview avec un étudiant à Tunis) – s’accroche de toutes ses forces au peu qu’il a pour affirmer sa souveraineté. Il a d’abord jeté en pâture à la foule des députés corrompus, puis des islamistes ; il a ensuite inventé des complots contre l’État, des journalistes-espions et des organisations financées par l’Europe pour faire tomber le pays. Aujourd’hui, sa dernière carte est aussi la plus en vogue. La méthode la plus rapide, la plus facile et la plus indolore pour revenir dans les bonnes grâces de son peuple est de mener une lutte sans merci contre les personnes noires sans papiers. Cette lutte sert aussi bien la politique extérieure que la politique intérieure : d’une part, gagner en crédibilité (et attirer l’attention et donc des fonds) auprès des partenaires européens dans la lutte contre l’immigration irrégulière, d’autre part, renforcer la légitimité du gouvernement. Et ce, en éliminant ceux qui ne correspondent pas à la définition de l’identité nationale.
    Pouvoir raciste, pouvoir populiste

    La Tunisie, qui dispose d’un État-providence très pauvre, où il n’y a pas de protection économique et sociale des citoyens, où le pouvoir est concentré dans les mains des oligarques de la classe dirigeante, est la “démocratie du mécontentement”. Tout le monde se plaint, personne ne fait confiance à l’État. Beaucoup se souviennent de l’époque de Ben Ali, où au moins il y avait lui, un homme fort qui affirmait sa position. Aujourd’hui, l’homme fort Kais Saied tente de se créer une hégémonie, au sens gramscien (voir pour ce concept Gherib Baccar, 2017), c’est-à-dire une légitimation populaire et incontestée de son pouvoir, de son autorité, basée sur la répression des indésirables, les personnes irrégulières noires.

    Premier objectif du racisme de Saied : jouer les durs avec l’Europe. Ce n’est certes pas la première fois que les corps des migrants sont utilisés comme une arme de politique internationale : voir la Turquie en 2016 dans les négociations avec l’Europe, l’Italie et la Grèce au cours de la dernière décennie dans les négociations avec d’autres États européens. Au contraire, nous pouvons identifier des approches anti-migrants communes à toutes les politiques méditerranéennes. La lutte contre les migrants irréguliers par tous les moyens – rejets aux frontières, réadmission dans le pays d’origine, détention, marginalisation – est la variable commune de la politique régionale dans et autour de la mer Méditerranée, de l’Europe du Nord à l’Afrique subsaharienne. A travers cette lutte sans merci, les Etats forgent une part de leur souveraineté, alors que le thème des migrations est aujourd’hui au cœur des débats dans de nombreux pays européens. Gouverner les mouvements humains est donc une façon d’être et de fonctionner de l’État méditerranéen, une forme de gouvernement méditerranéenbasée sur le nationalisme populiste et le racisme. Ces derniers, héritiers du passé colonial et frères de toutes les occupations autour de cette mer, des colonies israéliennes illégales sur les terres palestiniennes, à l’occupation du Sahara occidental par le gouvernement marocain.

    Le racisme et le populisme sont en effet les cartes avec lesquelles se joue ce jeu impitoyable. Par le passé, les puissances coloniales européennes ont tenté de justifier leur domination et de légitimer leur occupation par des arguments scientifiques et rationnels. Les écrivains européens – principalement français et anglais – du XVIIIe siècle, tels que Voltaire, Goethe, Chateaubriand, Renan, ont contribué à la création d’un “savoir orientaliste” (Said, 1978) qui caractérisait les Arabes musulmans comme arriérés et légitimait ainsi l’intervention occidentale. Le racisme, c’est-à-dire la valorisation des différences, réelles ou imaginaires (Memmi, 1982), est l’outil approprié pour soutenir ce type de discours. Selon la définition de Memmi, le racisme est un instrument d’agression qui utilise les différences entre les hommes : “Quelle que soit la voie empruntée, le but du racisme est la domination. […] Comme au billard, où l’on vise une boule pour en mettre une autre dans le trou, on accuse sous divers prétextes, mais toujours pour rejeter, spolier, opprimer. […] Le racisme illustre et symbolise l’oppression”. Le racisme, c’est donc le mépris et le sentiment de supériorité du colonialiste qui a justifié l’invasion de la Tunisie ou de l’Algérie ; c’est aussi l’antisémitisme qui a conduit à l’extermination des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ; c’est encore les récents événements de Sfax, où des hordes de bandits armés de machettes ont attaqué des familles d’immigrés subsahariens. Tout comme l’action odieuse des forces de sécurité tunisiennes qui ont emmené de force ces mêmes familles dans le désert, à la frontière libyenne, sans eau ni nourriture. Derrière tous ces événements se cache une volonté de domination et de pouvoir. “L’action raciste n’est jamais désintéressée, même si la nature du profit n’est pas immédiatement claire”. (Memmi, 1982).

    Les images et les vidéos des événements de Sfax, qui ont secoué la Méditerranée comme le massacre de Melilla l’avait fait en 2021, amènent à réfléchir une fois de plus sur les frontières et l’Etat-nation. En effet, ce qui unit les Etats aujourd’hui, malgré d’énormes différences dans leurs spécificités culturelles, géographiques et politiques, c’est le récit fortement identitaire et populiste avec lequel le pouvoir gouvernemental est légitimé. C’est pourquoi on les appelle des États-nations : parce que chaque État crée et entretient une identité nationale spécifique et limitée qui différencie ceux qui font partie de l’État de ceux qui n’en font pas partie. La raison de cette “nationalité” des États s’explique par la nécessité de définir le pouvoir de l’État, son monopole de la violence, comme le dit Weber. L’identité nationale sert également à définir à qui fournir des services tels que la santé, l’éducation et le travail, c’est-à-dire l’aide sociale : il est plus facile de le faire avec une division claire entre ceux qui sont inclus et ceux qui sont exclus. Enfin, elle est également utile en temps de crise, lorsqu’il faut économiser, mobiliser, faire la guerre, car il est plus facile de convaincre quelqu’un de défendre quelque chose de proche, de cher et d’intime, plutôt qu’une entité lointaine, froide et incolore. Ce caractère nationaliste de l’État est aussi son caractère raciste, comme le dirait Etienne Balibar, car les États-nations sont, par définition, des États racistes, dans lesquels l’identité nationale peut être utilisée pour justifier une agression : c’est cela le racisme d’État.

    Mais l’équation fonctionne aussi dans l’autre sens : s’il est vrai que l’identité nationale sert la violence de l’État, l’inverse est également vrai son opposé, à savoir que la violence renforce la nation. Les exemples historiques sont nombreux : l’identité nationale des puissances européennes s’est renforcée et renouvelée après les guerres mondiales ; les conflits interethniques revigorent souvent la perception des différences entre les peuples, comme ce fut le cas en Bosnie où, aujourd’hui encore, après la guerre, l’État est toujours divisé entre musulmans et catholiques. Demandons-nous donc si la Tunisie de Saïed ne cherche pas à faire la guerre, à sa manière, aux citoyens subsahariens présents sur son territoire, pour consolider la force de son gouvernement, pour renforcer l’identité nationale tunisienne. La création d’un bouc émissaire, d’un “autre” à combattre, à chasser, à tuer, n’est-elle pas une source de force pour la nation, pour l’individualité collective du citoyen qui se reconnaît dans son État et veut le protéger ?

    Et en effet, le deuxième objectif du racisme de Saïed est de calmer les foules en colère. Les criminels qui ont commis ces actes brutaux étaient eux-mêmes victimes d’un système inégalitaire, fortement touché par la crise. Cela ne justifie pas l’agressivité ou la haine raciale, mais explique comment la colère et la frustration peuvent facilement être dirigées vers les plus faibles, d’autant plus si cette violence est soutenue par l’Etat. Ce n’est pas seulement la nation qui est revigorée par le choc avec l’autre, mais aussi le narcissisme du moi collectif dans la société. Ce qui nous interroge, c’est le sens de la violence, qui est toujours dirigée vers les plus délaissés et les plus pauvres. Memmi explique que “le raciste va instinctivement contre l’opprimé : il est plus facile d’ajouter de la souffrance à ceux qui en ont déjà”. La violence ne se manifeste pas, comme il serait peut-être plus logique, à l’égard des forts, des dirigeants européens, des puissances coloniales. Le sentiment de cette violence est légitimé par le fait que “les Africains sont différents, ils ont une culture différente de la nôtre” (entretien avec un chauffeur de taxi à Sfax), oubliant par exemple les différences culturelles évidentes entre Tunisiens et Italiens. Au contraire : combien les filles et les garçons italiens sont beaux, gentils et intelligents, nos frères et nos sœurs ! Une vision influencée par les perspectives de classe et le désir d’Occident (Wael Garnaoui, 2022). Les différences, réelles ou imaginaires, sont créées et recréées dans le discours collectif et dans les perceptions individuelles. Dans une vidéo diffusée sur les médias sociaux, une femme tunisienne dit à une personne noire : “Tu dois aller dans ton pays, nous sommes un pays pauvre ici, il n’y a rien pour toi. Vous arrivez, vous vivez à 50 dans une maison, vous apportez des maladies. Il n’y a pas de place pour vous ici”. C’est le racisme des opprimés qui s’exprime, l’ignorance des personnes affamées manipulées par les “fake news” et les informations fallacieuses des médias de propagande modernes.
    Un besoin urgent d’un antiracisme d’État

    Albert Memmi affirme que “dans chacun de nous, il y a un raciste qui est ignoré. […] Le racisme est l’une des attitudes les plus partagées au monde”. Le racisme est tellement omniprésent dans la culture et la société, dans les médias et dans l’éducation, qu’il est difficile, voire impossible, de l’éliminer complètement. Comme le dit Memmi, le racisme est un fait social. Mais si le racisme à l’encontre des personnes noires est la direction “naturelle” vers laquelle se dirige la colère des personnes frustrées par la crise, les frontières et la corruption, le racisme est également un discours qui peut être utilisé, manipulé ou éliminé. Le fait que des bandes d’hommes armés aient attaqué des familles subsahariennes n’est, en soi, rien d’autre que la manifestation d’une tension sociale alimentée par la crise économique et un substrat culturel mono-identitaire, exclusif et fermé aux minorités. Ce substrat, omniprésent dans la société tunisienne, de l’éducation à la socialisation, créé par l’Etat depuis l’independence, est aujourd’hui légitimé par le discours raciste de Saïed. Il ne s’élimine pas du jour au lendemain : il faut une éducation antiraciste pour éviter que les victimes d’une crise économique et politique ne deviennent les auteurs d’un génocide. Au lieu de cela, l’État soutient et attise les sentiments racistes parce que cela l’arrange.

    Un tournant antiraciste est donc nécessaire, non seulement en Tunisie, mais aussi en Méditerranée. Tout d’abord, les lois et les tribunaux pourraient éliminer immédiatement – en condamnant les auteurs, à commencer par les chefs d’État et les ministres de l’intérieur – le racisme institutionnel des États méditerranéens, y compris la Tunisie. Pour ce motif là, l’independence du système juridique et pénal, très ménacé aujourd’hui en Tunisie, est d’importance centrale. Il faut un pouvoir independant et forte pour denoncer ce racisme vil et mesquin qui est dû à la volonté de domination dans un contexte historique et régional qui fait de la lutte contre les personnes noires en situation irrégulière le motif de l’expression de la souveraineté, intérieure et extérieure.

    Ce n’est pas seulement une question d’éthique, mais aussi d’efficacité – la propagande anti-noire de Kaïs Saïed est totalement incompétente pour résoudre – je dirais même contourner – les vrais problèmes : inflation, manque de produits de première nécessité, chômage. En déportant des innocents dans le désert, Saïed ne peut recevoir que des condamnations, internationales et internes. Memmi écrit : “Solution fallacieuse, certes, compensation vaine, mesquine et inique surtout, qui compromet les valeurs et se trompe sur elle-même, détruit la dignité de l’un pour assurer illusoirement celle de l’autre. Mais il faut admettre que c’est une sorte de solution à des problèmes réels, un tranquillisant face à des enjeux indéniables”.

    Ajoutons que l’Etat tunisien, comme d’autres Etats méditerranéens, ne persécute pas ces personnes uniquement parce qu’elles sont noires. En d’autres termes, à l’instar d’Annah Arendt (1951), les personnes persécutées par l’État sont avant tout des personnes sans droits politiques, donc des personnes déshumanisées à qui l’on refuse les droits de l’homme. Le racisme d’État est donc une répression des droits politiques que ces personnes réclament : droit à la citoyenneté, au travail, à la santé, à la scolarisation. Des droits qui ne sont accordés qu’à ceux qui possèdent la citoyenneté, tandis que ceux qui en sont exclus – sur une large base raciale – se voient non seulement refuser l’accès au système de protection sociale, mais sont classés comme “indésirables”. Si les nationalistes italiens de droite s’éloignent aujourd’hui du comportement raciste “classique” en adoptant une attitude politiquement correcte et en évitant de discriminer ouvertement sur la base de la couleur de peau, ils restent convaincus que le fait de ne pas posséder de documents de voyage ou de visa de séjour et de ne pas être éligible à la protection internationale disqualifie les personnes de la protection de l’État, c’est-à-dire de leurs droits politiques. On passe ainsi d’une droite ethno-nationaliste à une droite administrative-nationaliste, ce qui est dans l’air du temps. Mais la violence demeure : les indésirables doivent être enfermés, éloignés, éliminés, ou au mieux traités comme des victimes du jour à qui il faut offrir un minimum de charité (Agier, 2017).

    Nous concluons donc en disant que le racisme en Tunisie n’est pas un fait culturel, mais une évolution géographique, politique, historique et sociale. Aujourd’hui en Tunisie, le gouvernement méditerranéen des indésirables se double d’une expression raciste du nationalisme arabo-musulman. C’est dans une région, le Maghreb, historiquement “séparée” du reste de l’Afrique par un immense désert. L’indépendance, avec ses récits nationalistes nécessaires pour chasser l’occupant et créer une nation, a créé un terreau fertile pour une xénophobie généralisée. Aujourd’hui, les Tunisiens, attirés par l’Europe, se sentent plus de ce côté-ci de la Méditerranée que de l’autre. Les uns après les autres, les dirigeants tunisiens n’ont cessé d’alimenter ce sentiment pro-européen et anti-africain et de faire le jeu d’une Europe qui parle en faveur des pauvres, mais qui les piétine ensuite.

    Au lieu de changer l’histoire et de passer pour un illuminé, Saïed décide de suivre ses prédécesseurs. Il serait beaucoup plus honnête de dire, comme certains parlementaires et militants tunisiens l’ont fait à plusieurs reprises, que la Tunisie n’est pas un pays tiers sûr, qu’elle ne peut plus jouer le rôle de garde-frontière et qu’il n’y a pas de possibilité de loger et de travailler pour les réfugiés sur son territoire. Que l’Europe, avec tout son argent, les prenne en charge, en somme ! Mais Saïed ne le dira jamais. C’est trop tard : un accord entre l’Union européenne et la Tunisia à déjà été signé le 16 Juillet 2023.

    Il faudrait alors, à tout le moins, promouvoir une forme d’antiracisme humanitaire à l’égard des personnes bloquées dans le pays. Ce serait un discours éthique et noble que l’Europe, avec ses traités sur les droits de l’homme, serait obligée d’accepter. D’autre part, pendant la guerre d’Algérie (1967) et la guerre en Libye (2011), des milliers de familles ont accueilli, nourri et aidé des milliers de réfugiés des pays voisins. En Tunisie, beaucoup sont prêts à recommencer, car l’hospitalité et l’aide aux autres font partie intégrante de la culture du pays. Mais Saïed décide de suivre le mauvais exemple des Européens, et cela, parce que c’est plus facile, c’est moins risqué. En se fichant éperdument de l’hospitalité, il accuse les Noirs d’être responsables des problèmes du pays, en diffusant des “fake news” et en expulsons des centaines de personnes. Il semble avoir bien appris de Macron, Meloni, Minniti, Salvini et bien d’autres. Disons-le haut et fort : les choses doivent changer en Tunisie, mais pour qu’elles changent, il faut d’abord qu’elles changent chez l’Europe. Tant que l’aide sera réservée à nos voisins, nous ne résoudrons pas les crises mondiales et la violence qui secouent notre monde aujourd’hui. Ler gouvernements Européens devons permettre à ces personnes, bloquées en Afrique du Nord, de faire leur vie en Europe. Et les gouvernements du Sud devront s’efforcer de donner aux Tunisiens, aux Nigérians, aux Tchadiens, aux Soudanais… une chance et un avenir chez eux. Les deux choses doivent être faites, main dans la main. Mais pour cela, nous avons besoin de toute urgence, en Tunisie comme en Italie, d’un discours antiraciste omniprésent, fort et oppositionnel, et d’une gauche qui sache s’affirmer selon les valeurs du vrai cosmopolitisme et de l’humanisme.

    https://www.meltingpot.org/fr/2023/07/racisme-et-domination-des-etats-mediterraneens

    #populisme #racisme_anti-Noirs #nationalisme #racisme_anti-noir #Kaïs_Saïed #répression #sans-papiers #migrations #arrestations #expulsions #désert #abandon #arbitraire #transit #blocage #limbe #pays_de_transit #militarisation_des_frontières #xénophobie #hégémonie #politique_migratoire #nationalisme_populiste #Sfax #Etat-nation #identité_nationale #racisme_d'Etat #bouc_émissaire #colère #frustration #droits #citoyenneté #antiracisme_humanitaire

    ping @_kg_

  • Remaniement : « L’#extrême_droite a obtenu le départ de Pap Ndiaye du gouvernement »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/21/l-extreme-droite-a-obtenu-le-depart-de-pap-ndiaye_6182837_3232.html

    Pour celles et ceux qui en doutaient encore, l’affaire est désormais entendue : il ne fait pas bon, sous le règne d’Emmanuel Macron, déplaire à l’extrême droite. Pap Ndiaye vient d’en faire la dure expérience. Le voilà, en effet, écarté du gouvernement alors qu’il a mené, à peu de chose près, pendant quatorze mois, la politique de son prédécesseur et qu’en matière de réformes scolaires, il n’a été que l’hologramme du président de la République.

    #sans_vergogne

  • Nikki Haley sur Twitter :

    […]

    The U.S.-Israel alliance is unbreakable because Israel’s values are American values.

    https://twitter.com/NikkiHaley/status/1680990137860096000

    Kenneth Roth sur Twitter :

    So, “American values” are imposing apartheid on millions of Palestinians. “American values” are an autocrat who is attacking the independence of the judiciary to enable the illegal plans of his far-right coalition and save himself from corruption prosecution. Really, NikkiHaley

    https://twitter.com/KenRoth/status/1681004679935807489

    « #nos_valeurs »
    #sans_vergogne

  • #Orientation des migrants en région : des retours du terrain « de plus en plus inquiétants », faute de places dans l’#hébergement_d’urgence

    Des opérateurs craignent que la politique de #désengorgement de l’#Ile-de-France, qui passe par la création de « #sas », des centres d’#accueil_temporaire, n’offre pas de #solution pérenne.

    Marie (son prénom a été modifié) est déjà repartie. Cette Angolaise est arrivée à Bordeaux aux alentours de la mi-juin, avec son garçon de 6 ans. Cela faisait trois ans qu’ils étaient logés dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (#CADA) dans le 12e arrondissement de #Paris.

    Courant avril, les gestionnaires de l’établissement ont commencé, selon Marie, à expliquer à certains des occupants – ceux qui avaient été #déboutés de leur demande d’asile ou qui avaient obtenu leur statut de réfugié – qu’ils devaient quitter les lieux, laisser la place à des personnes en cours de procédure. Ils leur ont proposé d’aller en région, à Bordeaux et en banlieue rennaise, dans des #centres_d’accueil temporaires.

    Certains ont refusé. Marie, elle, a été « la dernière à [se] décider à partir », sous la « #pression ». On lui avait fait miroiter une scolarisation pour son fils – déjà en CP à Paris – et un hébergement. Elle a vite déchanté. « On a pris mes empreintes à la préfecture et donné un récépissé pour une demande de réexamen de ma demande d’asile alors que je ne souhaitais pas faire cela, explique-t-elle. Je n’ai pas d’éléments nouveaux à apporter et je risque une nouvelle OQTF [obligation de quitter le territoire français]. On m’a expliqué que sans ça, je n’aurais pas le droit à un logement et que le 115 [l’#hébergement_d’urgence] à Bordeaux, c’est pire qu’à Paris, qu’on nous trouve des hébergements pour deux jours seulement. » Marie n’a pas hésité longtemps. Revenue à Paris, elle « squatte » désormais chez une amie. La semaine, elle envoie son fils au centre de loisirs tandis qu’elle fait des ménages au noir dans un hôtel. Tous les jours, elle appelle le 115 pour obtenir un hébergement. En vain.

    Cet exemple symbolise les difficultés du gouvernement dans sa politique d’ouverture de « sas ». Ces #centres_d’accueil_temporaire, installés en province, sont censés héberger des migrants qui se trouvent à la rue, dans des #hôtels_sociaux, des #gymnases ou encore dans les centres réservés aux demandeurs d’asile qui sont en cours de procédure.

    Approche discrète

    Cette politique, commencée début avril pour désengorger l’Ile-de-France – dont les dispositifs sont exsangues et plus coûteux pour le budget de l’Etat –, se veut pourtant innovante. Dix « sas » de cinquante places chacun doivent à terme ouvrir, dans lesquels les personnes transitent trois semaines au plus, avant d’être basculées principalement vers de l’hébergement d’urgence généraliste ou, pour celles qui en relèvent, vers le #dispositif_d’accueil des demandeurs d’asile. Ces « sas » reposent sur le #volontariat et, pour susciter l’adhésion, sont censés « permettre d’accélérer le traitement des situations des personnes dont l’attente se prolonge en Ile-de-France sans perspective réelle à court et moyen termes », défend, dans un courriel adressé au Monde, le ministère du logement.

    C’est ce dernier qui pilote désormais la communication autour du dispositif. Au moment du lancement de celui-ci, c’est le ministère de l’intérieur qui en avait présenté les contours. Un changement d’affichage qui n’est pas anodin. Dans un contexte sensible, où plusieurs projets de centres d’accueil pour migrants en région ont suscité des manifestations hostiles, voire violentes de l’extrême droite, les pouvoirs publics optent pour une approche discrète.

    Dans les faits, d’après les premiers éléments remontés et portant sur plusieurs centaines de personnes orientées, « 80 % sont des réfugiés statutaires et des demandeurs d’asile », le restant étant constitué de personnes sans-papiers, rapporte Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui chapeaute quelque 870 structures de lutte contre l’exclusion, dont les opérateurs de ces « sas » régionaux. « C’est un travail auprès des #sans-abri, migrants ou pas, ce n’est pas le sujet », martèle-t-on néanmoins au cabinet d’Olivier Klein, le ministre délégué au logement.

    « On est en train de planter le dispositif »

    Une posture qui agace Pascal Brice. Il dresse un parallèle avec la situation qui a prévalu à Saint-Brevin (Loire-Atlantique), où le maire (divers droite), Yannick Morez, a démissionné en dénonçant l’absence de soutien de l’Etat. L’édile avait été victime de menaces de mort et son domicile incendié dans un contexte de déménagement d’un CADA. « Il faut se donner les moyens politiques de réussir ce dispositif, or l’Etat n’assume pas sa politique d’accueil organisé et maîtrisé. Il fait les choses en catimini », regrette M. Brice. Les remontées du terrain seraient, en outre, « de plus en plus inquiétantes », assure le président de la FAS.

    Adoma, l’opérateur d’un « sas » de cinquante places dans le 10e arrondissement de Marseille, considère que ce dernier « joue son rôle ». « Nous en sommes au troisième accueil de bus et ça fonctionne. Nous avons la garantie que les gens ne seront pas remis à la rue », rapporte Emilie Tapin, directrice d’hébergement pour #Adoma dans la cité phocéenne, où ont jusque-là été accueillis une majorité d’hommes afghans en demande d’asile. Mais ailleurs, le manque de places d’hébergement d’urgence vers lesquelles faire basculer les personnes après leur passage en « sas » se dresse comme un sérieux obstacle.

    « Notre 115 est saturé et on a déjà des #squats et des #campements », s’inquiète Floriane Varieras, adjointe à la maire écologiste de Strasbourg. Une commune voisine, Geispolsheim, accueille un « sas ». « Sans création de places nouvelles, la tension sur l’hébergement d’urgence est tellement forte qu’on craint que le schéma vertueux qui visait à éviter que les personnes ne reviennent en région parisienne ne craque », signale à son tour la directrice générale de France terre d’asile, Delphine Rouilleault, qui s’occupe d’un « sas » près d’Angers.

    Le ministère du logement assure que 3 600 places ont été « sanctuarisées dans le parc d’hébergement d’urgence pour faciliter la fluidité à la sortie des structures d’accueil temporaires ». Ce qui sous-entend que ces orientations se feront à moyens constants.

    « On est en train de planter le dispositif, alerte Pascal Brice. Des gens sont orientés vers le 115 depuis les “sas” et remis à la rue au bout de quarante-huit heures. C’est insoutenable. Je me suis rendu dans plusieurs régions et, partout, l’Etat ferme des places d’hébergement d’urgence. Si les conditions perduraient, la FAS devrait à son plus grand regret envisager un retrait de ce dispositif. »

    La province ? « Tu ne peux pas bosser là-bas »

    Outre la question de l’hébergement, le succès des « sas » devait s’appuyer sur la promesse faite aux personnes d’une étude bienveillante de leur situation administrative. Sans parler franchement de régularisation, le ministère de l’intérieur avait assuré au Monde, en mars, qu’il y aurait des réexamens au regard du #droit_au_séjour. « Il y a un travail de conviction qui n’est pas encore installé », considère à ce stade Mme Rouilleault.

    Le Monde a rencontré plusieurs familles ayant refusé une orientation en #province, à l’image de Hawa Diallo, une Malienne de 28 ans, mère de deux filles, dont une âgée de 10 ans et scolarisée dans le 15e arrondissement. « J’ai beaucoup de rendez-vous à Paris, à la préfecture, à la PMI [protection maternelle et infantile], à l’hôpital, justifie-t-elle. Et puis le papa n’a pas de papiers, mais il se débrouille à gauche, à droite avec des petits boulots. »

    La province ? « Pour ceux qui sont déboutés de l’asile, ça ne sert à rien. Quand tu n’as pas de papiers, tu ne peux pas bosser là-bas », croit à son tour Brahima Camara. A Paris, cet Ivoirien de 30 ans fait de la livraison à vélo pour la plate-forme #Deliveroo. « Je loue un compte à quelqu’un [qui a des papiers] pour 100 euros par semaine et j’en gagne 300 à 400. C’est chaud, mais c’est mieux que voler. » Sa compagne, Fatoumata Konaté, 28 ans, est enceinte de quatre mois. Les deux Ivoiriens n’ont jamais quitté la région parisienne depuis qu’ils sont arrivés en France, il y a respectivement quatre et deux ans. Ils ont, un temps, été hébergés par le 115 dans divers endroits de l’Essonne. Depuis un an, « on traîne à la rue », confie Fatoumata Konaté. « Parfois, on dort dans des squats, parfois on nous donne des tentes. »

    Chaque nuit, rien qu’à Paris, un millier de demandes auprès du 115 restent insatisfaites. Lasses, le 6 juillet, plus d’une centaine de personnes en famille originaires d’Afrique de l’Ouest ont investi deux accueils de jour de la capitale tenus par les associations Aurore et Emmaüs et y ont passé la nuit, faute de solution. « La situation devient intenable, prévient le directeur général d’Emmaüs Solidarité, Lotfi Ouanezar. On ne résoudra rien si on ne change pas de braquet. »

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/17/orientation-des-migrants-en-region-des-retours-du-terrain-de-plus-en-plus-in

    #migrations #asile #réfugiés #France #hébergement #SDF #dispersion

    via @karine4

  • La nomination d’une Américaine à un haut poste de la Commission européenne fait débat
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/07/12/la-nomination-d-une-americaine-a-un-haut-poste-de-la-commission-europeenne-f

    « Situation surréaliste »

    « Au-delà du message politique pathétique qu’on envoie en embauchant une Américaine, comme si on n’avait personne en Europe, on a recruté quelqu’un dont on devra se passer pour les cas les plus emblématiques », s’étrangle un haut fonctionnaire européen, qui voit dans cette décision le signe du tropisme transatlantique de Margrethe Vestager, la commissaire à la concurrence. A l’heure où l’#UE vient de se doter d’une nouvelle régulation du #numérique, le signal n’est pas des plus heureux. « On ne va pas laisser une #lobbyiste américaine des #Gafam réguler les plates-formes en #Europe, quel que soit son pedigree académique », s’insurge un autre. « Fiona Scott Morton a beaucoup moins de #conflits_d’intérêt » que le Belge Pierre Régibeau, à qui elle succédera le 1er septembre, répond une autre source.

    #sans_vergogne #vassalité

  • The Western Media Is Whitewashing the Azov Battalion | The Nation
    https://www.thenation.com/article/world/azov-battalion-neo-nazi

    Then came Russia’s invasion. Within months, Azov fighters were being feted in Congress and at Stanford University. MSNBC swooned over a Ukrainian soldier whose Twitter account overflowed with neo-Nazi images. Facebook made the stunning decision to allow posts praising the Azov Battalion, even though the company admitted that it was a hate group.

    This overnight normalization of white supremacy was possible because Western institutions, driven by a zeal to ignore anything negative about our Ukrainian allies, decided that a neo-Nazi military formation in a war-torn nation had suddenly and miraculously stopped being neo-Nazi.

    #sans_vergogne

  • Guerre en Ukraine : Que sont les bombes à fragmentation et pourquoi les #États-Unis les envoient-ils en Ukraine ? - BBC News Afrique
    https://www.bbc.com/afrique/monde-66142108

    Parce que les leurs sont gentilles.

    Les armes à sous-munitions russes auraient un « taux de ratés » de 40 %, ce qui signifie qu’un grand nombre d’entre elles restent dangereuses sur le terrain, alors que le taux moyen de ratés est estimé à près de 20 %.

    Le Pentagone estime que ses propres bombes à sous-munitions ont un taux de ratés inférieur à 3 %.

    #sans_vergogne

  • Opinion | The Tale of Two Invasions: What the Last Attack on Jenin Tells Us About Israel Now - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/07/10/opinion/jenin-israel-west-bank.html

    Beneath this evolving context is a singular constant: Israel’s ability to sustain its settlement of Palestinian territory without accountability, while equating Palestinian resistance to terrorism. That this framing has long been accepted among the major Western powers is particularly galling for Palestinians in the aftermath of the Russian invasion of Ukraine, where resistance to illegal occupation is hailed as heroic and supported by Western weapons and military training.

    #sans_vergogne
    « #nos_valeurs »

  • Nuclear Weapons “Sharing” Is a Dangerous Practice That Brings Us Closer to War - Truthout
    https://truthout.org/articles/nuclear-weapons-sharing-is-a-dangerous-practice-that-brings-us-closer-to-w

    Russia has begun transferring tactical, or short-range, nuclear weapons to Belarus, prompting President Joe Biden to call the move “absolutely irresponsible” earlier this month. He’s not wrong. It is irresponsible to disburse nuclear weapons to other countries, increasing the risk that those weapons could be used by accident, miscalculation, or deliberately, especially with an active war nearby. The only problem is that the United States has been doing the same thing — sharing its nuclear weapons with its European allies — for decades. If Russia is being irresponsible, surely, we are too?

    #sans_vergogne

  • Communiqué de la FNCS : L’AME n’est pas un instrument de politique migratoire

    https://syndicat-smg.fr/communique-de-la-fncs-l-ame-n-est-pas-un-instrument-de-politique-migrat

    Publié le mardi 4 juillet 2023, par Fédération nationale des centres de santé FNCS

    Le SMG s’associe complètement aux propos de la FNCS tenus dans ce communiqué de presse. L’accès aux soins doit être garanti pour chacun·e, quelle que soit sa situation personnelle, administrative ou économique.

    Fédération Nationale des Centres de Santé : L’AME n’est pas un instrument de politique migratoire

    Restreindre l’AME : un non-sens en termes de santé publique et économique

    Un projet de loi sur l’immigration est actuellement discuté. Il pourrait faire disparaitre l’AME (Aide médicale d’état) au profit uniquement d’une prise en charge des « soins urgents ». Cela permettrait, soi-disant, une économie de 350 millions d’euros.

    L’accès aux soins et à la prévention sont des droits pour toutes et tous quel que soit son statut.
    Soumis à des polémiques récurrentes, l’aide médicale d’Etat répond à cet objectif public et sanitaire comme l’indique le rapport Igas [1]. Elle assure aux étrangers en situation irrégulière le droit fondamental d’être soignés et de rester en bonne santé. Elle permet aussi de protéger toute la population contre les maladies transmissibles non repérées à temps. (…)

    #AME #soins

  • Moi, agricultrice

    Des années d’après-guerre à aujourd’hui, des #pionnières agricultrices vont mener un long combat de l’ombre pour passer de l’#invisibilité_sociale, d’un métier subi, à la reconnaissance pleine et entière de leur statut. Trop longtemps considérées « #sans_profession », sous la #tutelle juridique et économique de leurs époux, ces militantes de la première heure livrent le récit intime d’une conquête restée dans l’oubli de l’histoire de l’#émancipation_des_femmes. La nouvelle génération, héritière de cette lente marche vers l’égalité des droits, témoigne également, bien décidée à garantir les acquis gagnés de haute lutte par leurs mères et leurs grands-mères.

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/64524_0

    –—

    Anne-Maire Crolais (à partir de la min 40’09) :

    « Les places, ça se gagne. Est-ce qu’on veut, nous, les femmes, en gagner ou pas ? Il faut le savoir, c’est tout. C’est simple. Un homme ne laissera jamais sa place. (...) Si on veut le pouvoir, on y va. »

    #femmes #vocation #agriculture #reconnaissance #émancipation #injustice_sociale #luttes #cohabitation #travail #agricultrices #Jeunesse_agricole_catholique (#JAC) #profession #identité_professionnelle #existence_sociale #paysannerie #mai_68 #paysannes #paysans-travailleurs #permis_de_conduire #histoire #féminisme #indépendance_financière #statut #droits_sociaux #droits #congé_maternité #clandestinité_sociale #patriarcat #égalité_des_droits #sexisme_ordinaire
    #film #film_documentaire #documentaire

  • Drame de Nanterre : Nahel est très défavorablement connu des chaînes info
    https://www.telerama.fr/television/drame-de-nanterre-nahel-est-tres-defavorablement-connu-des-chaines-info-701

    Alexandra Gonzalez rappelle les treize tués en 2022 lors de refus d’obtempérer, Olivier Truchot remarque : « Par rapport aux refus d’obtempérer, le ratio est assez faible. » Par rapport au drame survenu à Nanterre, le ratio de #monstruosités proférées sur les chaînes #info est incommensurable.

  • Mais que fait la police ? jeudi soir : appel | Libé | 29.06.23

    https://www.liberation.fr/societe/en-direct-tensions-en-banlieue-cellule-de-crise-autour-de-macron-marche-b

    21h19

    « La faute d’un homme », pour la mère de Nahel. « J’en veux pas à la police, j’en veux à une personne, celui qui a enlevé la vie de mon fils », a déclaré Mounia, la mère de l’adolescent, au micro de C à Vous sur France 5 jeudi soir. « Ce n’est pas la faute d’un système, mais celle d’un homme », a-t-elle insisté. « Il avait d’autres manières » pour procéder au contrôle routier, a déploré Mounia. Celle-ci espère que la justice sera « vraiment ferme » à l’encontre du policier qui a tiré sur son fils. L’agent a été mis en examen et placé en détention provisoire ce jeudi.

    21h27

    Le policier mis en cause fait appel. Le policier mis en examen pour « homicide volontaire » et placé en détention provisoire, va faire appel « dès ce vendredi matin », annonce sur France info son avocat, Laurent-Franck Liénard.

    #sans_vergogne

  • WAFA: “UN chief’s ‘List of Shame’ Adds Russia, Omits Israel, Says Human Rights Watch”
    Jun 29, 2023 - IMEMC News
    https://imemc.org/article/wafa-un-chiefs-list-of-shame-adds-russia-omits-israel-says-human-rights-watch

    NEW YORK, Wednesday, June 28, 2023 (WAFA) – United Nations Secretary-General Antonio Guterres has added Russia’s military forces to his annual “list of shame” of parties to armed conflict who commit grave violations against children. Unfortunately, he again omitted Israel, which belongs on the list. This sends a mixed message about the UN’s willingness to hold powerful governments accountable, said Jo Becker, Human Rights Watch Advocacy Director, Children’s Rights Division.

    “Globally, violations against children occurred on a shocking scale in 2022. The UN verified over 24,000 instances in which armed forces or groups killed or injured children, subjected them to sexual violence, abduction, or recruitment as soldiers, or attacked schools and hospitals. Over half the violations took place in the Democratic Republic of Congo, Israel/Palestine, Somalia, Syria, and Ukraine,” she wrote. (...)

  • #Issack_Abdi_Sadik, marche ou rêve

    Réfugié somalien, le mannequin est l’un des nouveaux visages de l’agence Elite. Il défile pour Louis Vuitton mais continue parfois de dormir dans la rue.

    Un peu de rêve s’est engouffré dans la vie d’Issack Abdi Sadik en septembre dernier. Son histoire a par endroits des airs de conte de fées. Après avoir traversé l’Afrique et l’Europe depuis la Somalie, obtenu l’asile en France, voici le jeune homme de 24 ans à Paris, sans famille et sans argent. Il se réveille un matin sur un trottoir du XVIIe arrondissement. Une femme qui travaille dans le quartier lui annonce que sa beauté pourrait lui faire toucher du doigt un monde de falbalas. Quelques jours plus tard, Issack Abdi Sadik signe un contrat avec Elite, la plus grande agence de mannequins du monde. Les podiums se dessinent à l’horizon. Olivier Rousteing, directeur artistique de Balmain, lui offre son premier show. Le voilà qui marche dans la cour des grands. Mais l’autre face de la vie d’Issack Abdi Sadik est moins heureuse, ponctuée de retours à la rue, de bagarres, de violence, de solitude et d’une question, mélange d’espoir et de découragement : de quoi sera fait demain ?

    On le retrouve dans les bureaux de l’agence Elite aux premiers jours de soleil. Il a la bouche gonflée, le nez tuméfié et l’air épuisé. Il vient de passer la nuit dehors et s’est battu avant l’aube. Trois gaillards lui ont volé une partie de ses affaires dont son titre de séjour. Il les a pris la main dans le sac, alors qu’il était encore assommé par le sommeil et l’alcool bu la veille. Malgré le trouble, il ne veut pas remettre l’entretien à plus tard.

    Beauté noire, allure filiforme, regard aiguisé, il a une mélancolie perceptible à des kilomètres, mais le pas déterminé et l’élégance des grands. En janvier 2023, lors de la dernière Fashion Week parisienne, on l’a vu défiler pour Etudes et Y/Project, poser pour Fursac, entre autres. Issack Abdi Sadik fait partie de cette nouvelle génération de modèles venus d’Afrique subsaharienne, très prisés des maisons depuis trois ans. La diversité veut enfin dire quelque chose dans la mode et la couleur de peau des personnes présentes sur les podiums se fait moins pâle qu’à l’accoutumée. Chez les hommes, les garçons du moment se nomment Mamuor Majeng originaire du Soudan du Sud, Malick Bodian, Khadim Sock, Momo Ndiaye et Moustapha Sy du Sénégal, Ottawa Kwami du Ghana ou encore le Somalien Najib Abdi.

    Antoine Duhayot, agent chez Elite, a observé « une explosion de la demande de modèles noirs », et estime que « Virgil Abloh [ex-directeur artistique des collections hommes de Louis Vuitton disparu en 2021, ndlr] y est pour beaucoup ». Fasciné par la beauté d’Issack, Duhayot est persuadé qu’il peut exploser. « J’en rêve la nuit, admet-il. Il a déjà fait un grand nombre d’éditos [parutions dans la presse mode, ndlr]. J’ai rarement vu ça. Mais là où Mamuor, qui est le top du moment, a envie de dévorer le monde, Issack, lui, se fait un peu dévorer par le monde. Il est fragile. Parfois, il est solaire et magnifique. Et parfois, il a dormi dans la rue, et son histoire lui revient en pleine figure. »

    L’histoire d’Issack Abdi Sadik, désormais plus connu sous le seul prénom d’Issack, raconte le long chemin des populations d’Afrique de l’Est et du Nord contraintes de fuir leur pays. Né à Mogadiscio en Somalie, en 1997, il a grandi à Meru, dans le centre du Kenya avec ses parents et ses deux frères et sœurs. « En Somalie, il n’y avait pas de stabilité, le gouvernement allait et venait. Le Kenya était plus calme et paisible », témoigne-t-il. « Quand mon père est mort d’un cancer, je n’arrivais pas à écouter à l’école, j’ai été viré du lycée. Ma mère s’est remariée, je me sentais mal, même si j’aime beaucoup mon beau-père. Je suis intelligent, mais je n’allais plus en classe. D’où je viens, quand on n’a pas de père, on n’est pas respecté. » Dès lors, il « grandi[t] seul ». L’errance commence. « Ma mère m’a emmené de force dans un centre de redressement pour jeunes en Somalie où on voulait nous réapprendre les règles de l’islam. » Il subit de mauvais traitements. Il y reste neuf mois avant d’être libéré par les forces de l’ordre et de prendre la poudre d’escampette.

    Il n’a jamais revu sa mère. « Elle m’a emmené dans cet enfer du centre de redressement même si elle ne savait pas ce qui s’y passait, rappelle-t-il. Elle m’a dit qu’elle voulait me donner une meilleure vie. Elle ne s’est pas excusée. » Il n’a même pas 20 ans lorsqu’il prend la route. Première étape : Addis-Abeba, en Ethiopie, avec l’un de ses camarades qui repart en Suède où il a grandi. « Il m’a donné une bague et un peu d’argent. Il voulait être sûr que je le rejoigne. » Il s’interrompt et lâche : « Je n’ai pas trouvé mon chemin. Je souffre encore, car je me demande à quoi va ressembler ma vie. » Les larmes remontent à la surface. Il replonge dans ses souvenirs. Les passeurs, la longue marche, de l’Ethiopie au Soudan et à la Libye, le désert sans GPS, la crainte de la police, les camions où s’entassent des centaines de personnes, la mort qui rôde, les cadavres qu’on abandonne sur le chemin, et ses forces qui disparaissent : « On n’avait jamais assez à boire ou à manger et aucune idée de la chaleur qu’on allait trouver. Certains buvaient de l’essence mélangée à de l’eau. J’avais peur de mourir et qu’on me jette par-dessus bord. Tout le monde voulait m’abandonner. Une femme avec un petit enfant m’a sauvé. Elle m’a donné quelques gouttes de lait au sein. »

    Sa mère lui envoie de l’argent pour qu’il puisse prendre le bateau et quitter les côtes libyennes. La traversée est chaotique, des pirates attaquent l’embarcation, les passeurs les font finalement fuir. La Croix-Rouge vient au secours d’Issack et de ses compagnons d’infortune. Il débarque en Sicile « le 23 mars 2017 ». La date est gravée dans sa mémoire. Il retrouve l’une de ses sœurs en Suisse, mais voit sa demande d’asile rejetée et monte dans le premier car venu. Terminus Lyon. Puis Paris. Puis la rue, les foyers où il ne veut plus retourner car il ne s’y sent pas en sécurité, l’association des Enfants du Canal qui le soutient, la Bourgogne où il apprend le français et travaille dans un supermarché. De retour dans la capitale, il est d’abord repéré par un autre agent de mannequins mais la greffe ne prend pas. Ses débuts, il les fera avec Elite. Le voilà logé, prêt à monter sur les podiums.

    Les contrats des débutants vont et viennent sans régularité. Une agence peut toucher 5 000 euros, voire beaucoup plus, selon la popularité du modèle et la taille des maisons, autour de 1 500 euros pour les plus petits shows, et 33 % de cette somme revient au mannequin. Au bout de quelques mois, Issack doit quitter la colocation où il s’était installé. Elite lui a trouvé un job de serveur pour qu’il puisse compléter ses revenus. Cette saison, alors que la Fashion Week a débuté ce mardi 20 juin, il a déjà été choisi par Louis Vuitton pour le premier défilé de Pharrell Williams, le plus observé de la semaine. Ironie de l’histoire, il a marché sur le Pont-Neuf, recouvert du damier de la maison de luxe, sous lequel tant de trousse-chemises ont vécu. En parallèle de la mode, Issack Abdi Sadik se rêve « ingénieur, dans la construction, pour travailler avec des gens ici et dans le monde entier ». Et voir loin.

    https://www.liberation.fr/portraits/issack-abdi-sadik-marche-ou-reve-20230623_J6ZKVTLDJRDC5L5QGS7SZUVHUA
    #mode #asile #migrations #réfugiés #SDF #sans-abri #violence

  • Quand Blanquer pilote sans feu vert un projet d’école « écolo » pour Veolia – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/education/quand-blanquer-pilote-sans-feu-vert-un-projet-decole-ecolo-pour-veolia-20
    https://www.liberation.fr/resizer/3bY7DsXr5e-Pr2PicrBo6VIcJ1Y=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(3219x993:3229x1003)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/5WNWWK4N35BCPLWXHVY2AGFXGY.jpg

    L’ancien ministre de l’Education est en train de monter un réseau d’établissements « de la transformation écologique » pour le compte d’une multinationale. Sans aval de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.

    L’enseignement supérieur privé lucratif est un secteur en forme olympique. 737 000 étudiants (un quart des effectifs), au dernier décompte, notamment les déçus de Parcoursup. Les inscriptions ont encore augmenté de 10 % l’année dernière, essentiellement dans des établissements détenus par des groupes financiers, alors qu’elles restent stables dans l’enseignement public (0,3 %). Les hauts responsables de l’Etat, aussi, sautent à pieds joints. Anciens ministres, ex-directeurs de cabinet, hauts fonctionnaires en pantouflage…. Les nouvelles recrues arrivent par grappes.

    Dernier en date : Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education sous la première ère Macron. Il avait remporté la palme de longévité rue de Grenelle. Le voilà désormais à bicyclette dans les pages de Paris Match pour parler de ses nouvelles activités : « Créer une quinzaine d’écoles de la transition écologique dans des villes moyennes françaises, puis dans le monde. » Les deux premiers sites ouvriront leurs portes à Arras (Pas-de-Calais) et à Paris.

    Un cursus « en cours de construction »

    Dans l’hebdomadaire, l’ancien ministre précise que ces écoles seront chapeautées par une association toute fraîche : Terra Academia, inconnue au greffe des associations de Paris.En revanche, la marque « Terra Academia école de la transformation écologique » a bien été déposée à l’institut national de la propriété intellectuelle (Inpi), par… Veolia. La multinationale, numéro 1 dans la gestion de l’eau et des déchets, est derrière le projet. Rien de secret. Au contraire, Veolia s’en vante, ce projet coche tous les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance), très appréciés des marchés financiers. L’information est mise en avant dans un encadré couleur saumon sur le site du groupe : « Veolia crée à Paris l’école de la transformation écologique baptisée “Terra Academia” afin de préparer les étudiants aux métiers de demain et répondre à l’urgence environnementale. » Interrogé par Libération, le groupe précise : « Jean-Michel Blanquer a accepté, il y a quelques mois, de piloter ce projet. […] Nous n’avons pas de calendrier exact, c’est encore en cours de construction. »

    Vidal aussi émarge dans le secteur, tout comme Monique Canto Sperber

    #enseignement_supérieur_privé

  • En baissant le remboursement des frais dentaires, la Sécu acte le recul de l’accès aux soins – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/en-baissant-le-remboursement-des-frais-dentaires-la-secu-acte-le-recul-de
    https://www.liberation.fr/resizer/sWvh93g-CHdBViVgarRk13bc6BE=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/4ZUPRLAHA5HOXPBVDL4CISXXJE.jpg

    Christian Lehmann (...) revient sur la décision de l’Assurance maladie de baisser sa prise en charge des soins dentaires. Une décision unilatérale qui a surpris tous les acteurs du secteur.

    Après la crise du Covid pendant laquelle l’Assurance maladie a semblé pour la première fois sortir d’une logique de rationnement masqué sous un vocabulaire de dépense responsable, les habituels tours de passe-passe consistant à réduire la prise en charge des soins de santé tout en se gargarisant d’investir dans la prévention ont repris.

    A compter du 1er octobre, l’Assurance maladie diminuera sa prise en charge des soins dentaires de 70 % à 60 %. Cette décision unilatérale annoncée le 15 juin a surpris tous les acteurs du secteur : les complémentaires, qui devront assumer ce transfert de charges et annoncent d’ores et déjà vouloir le répercuter sur les cotisations ; les patients, qui en paieront finalement la note ; et les professionnels de santé.

    Jacques Bohbot, chirurgien-dentiste récemment diplômé, explique : « La profession et les syndicats ont appris la nouvelle jeudi [15 juin] par voie de presse, alors même que les négociations conventionnelles avec l’Assurance maladie ont lieu actuellement, après que le round précédent en 2017 a abouti à un refus de signature et à un règlement arbitral, comme pour les médecins cette année. S’il était prévu dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l’automne dernier que l’Assurance maladie taxe les complémentaires à hauteur de 150 millions d’euros en compensation de la prise en charge à 100 % des patients en affection longue durée, le montant est brusquement passé à 500 millions d’euros, et exclusivement sur les soin

    #santé #CPAM #sans_dents

  • Rich nations say they’re spending billions to fight climate change. Some money is going to strange places.
    https://www.reuters.com/investigates/special-report/climate-change-finance

    Reuters found large sums going to projects including a coal plant, a hotel and chocolate shops.

    […]

    Although a coal plant, a hotel, chocolate stores, a movie and an airport expansion don’t seem like efforts to combat global warming, nothing prevented the governments that funded them from reporting them as such to the United Nations and counting them toward their giving total.

    #climat #sans_vergogne

  • Des centaines de morts, mais Le Figaro a pensé qu’il fallait que tu le sachiasses : Naufrage en Grèce : un bateau d’une richissime famille mexicaine a participé au sauvetage de migrants
    https://www.lefigaro.fr/international/naufrage-en-grece-un-bateau-d-une-richissime-famille-mexicaine-a-participe-

    Estimé à 175 millions de dollars

    Ce bateau pesant très exactement 3879 tonnes était arrivé de Naples, en Italie, où il a été enregistré au port entre le 6 et le 7 juin. Il a ensuite pointé en Grèce ce mercredi, selon Vessel Finder, qui suit le trafic maritime en temps réel. Fabriqué par la société de construction navale allemande Blohm & Voss, il est estimé à près de 175 millions de dollars et incarne, d’après le site SuperYachtFan, le « luxe incarné en mer ».

    #sans_vergogne

    • C’est émouvant, cette générosité des riches. Et beaucoup plus intéressant que les bateaux des ONG systématiquement entravés par les autorités italiennes. Ça, par exemple, ça a été publié il y tout juste deux jours par SOS Méditerranée :

      #61 - Sur fond de situation chaotique en Libye et de nombreux départs, l’action des navires humanitaires est entravée.
      https://sosmediterranee.fr/regards-sur-la-mediterranee-centrale/61-sur-fond-de-situation-chaotique-en-libye-les-departs-de-personnes

      Après avoir secouru un total de 85 personnes, deux navires de sauvetage temporairement retenus par les autorités italiennes, les empêchant de poursuivre leur mission vitale. 

      Deux navires allemands ont été temporairement retenus par les autorités italiennes après avoir mené trois opérations de sauvetage entre le 28 mai et le 1er juin. Le Mare*Go et le Sea-Eye 4 auraient violé la nouvelle loi italienne sur la sécurité maritime. 

      Le Mare*Go et le Sea-Eye 4 auraient enfreint le nouveau décret-loi adopté en Italie le 24 février, prévoyant la réglementation des activités des navires dédiés à la recherche et au sauvetage en Méditerranée. Les navires de sauvetage sont par exemple tenus de demander l’attribution d’un port et de s’y rendre immédiatement après chaque sauvetage. Dans les deux cas, les deux navires ont été sanctionnés par 20 jours de détention administrative. 

      Le Sea Eye 4 a été placé en détention après avoir secouru 17 personnes lors d’une première opération de sauvetage le 28 mai dans la zone SAR libyenne, et opéré un second sauvetage de 32 personnes dans la zone maltaise le 30 mai, sans se rendre immédiatement au port assigné d’Ortona. 

      Lors de sa première mission, Le Mare*Go a secouru 36 personnes en détresse en mer le 1er juin. Le navire a débarqué les rescapé.e. à Lampedusa, alors que les autorités lui avaient assigné le port sicilien de Trapani. L’équipage du bateau a prévenu qu’il ne serait pas en mesure de parcourir la distance nécessaire pour atteindre le port assigné de Trapani, et que leur navire « n’était pas équipé pour prendre en charge les personnes secourues pendant une aussi longue durée » (au minimum trente-deux heures de navigation). Le Mare*Go a été détenu à son arrivée à Lampedusa.

  • Premier de corvée - Regarder le documentaire complet | https://www.arte.tv/fr/videos/107817-000-A/premier-de-corvee

    Premier de corvée

    Malgré deux emplois dans la restauration et la livraison, la vie hors des radars d’un travailleur clandestin malien. Un documentaire qui raconte par l’exemple les luttes des #sans-papiers en #France, estimés à près de 700 000, pour de meilleures conditions d’existence.

    Depuis son arrivée en France en 2018, Makan cumule deux boulots : plongeur dans une brasserie chic près des Champs-Élysées et livreur à vélo. Solitaire et sacrifiée, la vie de ce Malien de 35 ans est tout entière dédiée au travail, qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille restée au pays, une femme et des enfants qu’il n’a pas vus depuis bientôt quatre ans. « On n’est pas venu ici pour prendre des photos de la tour Eiffel. On est venu ici pour bosser. Ta famille est dans la merde, toi aussi t’es dans la merde », confie-t-il.

    Comme des centaines de milliers d’autres personnes en France, cantonnées aux marges de la société alors qu’ils font tourner des pans entiers de l’#économie, Makan est sans-papiers. Il espère sortir de la #clandestinité et, en attendant, « reste dans [son] coin », effectuant avec courage ces métiers ingrats que seule une main-d’oeuvre précaire accepte désormais. « Si les #immigrés ne se présentaient pas, je ne sais pas qui prendrait leur place », reconnaît sans ciller sa cheffe de cuisine.

    En attendant, Makan se demande pourquoi sa vie reste si difficile en France, « le pays des #droits »...

    Existences invisibles

    Entre spleen et courage, le documentaire suit le quotidien d’un travailleur sans-papiers dans sa quête de régularisation, précieux sésame qui lui permettrait de se rendre dans son pays natal pour revoir ses proches qui subsistent grâce à son sacrifice. Aidé notamment par des militants syndicaux de la CGT, Makan, qui tente de sortir de l’ornière administrative où il s’est enlisé, a rejoint la lutte de ceux qui se mettent en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail. Mettant en lumière ces « premiers de corvées » condamnés à mener des existences invisibles (ils seraient près de 700 000 en France), ce film révèle sans misérabilisme le vécu intime de l’exil, de la clandestinité et de l’abnégation.