• Paris : sans masques, sans tests, sans douches, les migrants à la rue font « comme ils peuvent » face au Covid-19 - InfoMigrants
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    Paris : sans masques, sans tests, sans douches, les migrants à la rue font « comme ils peuvent » face au Covid-19. Le camp de Saint-Denis, en banlieue parisienne, compte près de 2 000 personnes, incapables de se confiner faute d’un dispositif généralisé de mise à l’abri. Inquiets par la situation sanitaire, Médecins du monde souligne toutefois que la maladie n’y sévit pas de manière dramatique : aucun cas grave n’a pour l’heure été détecté.
    Impossible de savoir combien de malades sont actuellement atteints du Covid-19 parmi les quelque 2 000 personnes du camp informel de Saint-Denis, en banlieue parisienne."Il y a sûrement beaucoup de cas positifs, comme partout ailleurs", explique Louis Barda, coordinateur santé à Paris pour l’ONG Médecins du monde (MdM). « Je ne vois pas pourquoi le campement de Saint-Denis serait épargné ». Mais faute de tests pratiqués à grande échelle, le nombre de personnes contaminées reste une inconnue.
    Pour l’ONG médicale - la seule présente dans le camp aujourd’hui -, réaliser des dépistages sur site n’est pourtant pas une priorité. D’abord parce qu’elle n’a ni les moyens, ni les capacités matérielles de le faire. « Notre ONG a un rôle de veille sanitaire. Nous n’avons pas de partenariat avec des labos, nous n’avons pas le matériel pour pratiquer des tests PCR. C’est au gouvernement de prendre les choses en main ». Ensuite, parce que les chiffres n’auraient aucune valeur en soi. « Entre le temps du test et le temps des résultats, l’impossibilité de retrouver les cas contacts, la difficulté à isoler les gens malades, quelle serait la valeur des résultats ? Les chiffres n’auraient pas de pertinence », souligne Louis Barda. Malgré tout, les personnes souffrantes sont « évidemment » prises en charge, à condition qu’elles se fassent connaître. « Nous n’entrons pas dans le campement pour y repérer des gens qui seraient potentiellement malades du Covid. Les patients sont pris en charge quand ils se présentent d’eux-mêmes à la clinique mobile ». En cas de suspicion, d’apparition de symptômes, une mise à l’abri se déclenche. « Nous les dirigeons vers ce qu’on appelle des ’centres Covid’ », indique le coordinateur de MdM. Mais là encore, tout se complique : il y a ceux qui refusent de s’y rendre « parce qu’ils ne veulent pas s’éloigner de leurs proches » et ceux qui ne restent pas dans les centres et qui disparaissent au bout de quelques heures. « Nous faisons ce que nous pouvons. Nous leur rappelons les consignes : mettre des masques, respecter les gestes barrières, se laver fréquemment les mains. Mais comment voulez-vous qu’ils respectent ces règles quand ils n’ont rien. Ils font comme ils peuvent ».MdM rappelle que la distribution de masques dans le camp est impossible. « Pour protéger efficacement, il faudrait qu’ils changent de masque toutes les quatre heures ». Face à une population de 2 000 personnes, il faudrait constituer des stocks de plus de 7 000 masques par jour. « Irréalisable », tranche Louis Barda.

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  • Que doivent faire les migrants à la rue qui présentent des symptômes du Covid-19 ? - InfoMigrants
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    Que doivent faire les migrants à la rue qui présentent des symptômes du Covid-19 ? Fièvre, toux, difficultés respiratoires… Les symptômes du Covid peuvent conduire à des formes graves de la maladie qui nécessitent une prise en charge urgente. Pour les personnes vivants à la rue, savoir où faire un test et à qui demander de l’aide peut s’avérer compliqué. InfoMigrants fait le point.

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  • L’Europe veut lutter contre la hausse du nombre de sans-abri
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    Le public touché par ce fléau se diversifie, notent les auteurs du rapport qui déplorent un nombre croissant de femmes, d’enfants et d’étrangers, européens ou pas. « La crise migratoire de 2015 et l’afflux, vers l’Europe, de 1,3 million de demandeurs d’asile a pris les Etats de court, commente M. Spinnewijn. Mais, en 2019, leur nombre est retombé à 721 000 personnes. Des pays ont su organiser et dimensionner l’accueil des réfugiés, telle l’Allemagne. » Pour Sarah Coupechoux, chargée d’études Europe à la Fondation Abbé Pierre, « d’autres pays ont été dépassés, c’est le cas de l’Espagne ou encore de la France dont le système d’hébergement des demandeurs d’asile ne fait face qu’à la moitié des besoins ». L’autre raison de la montée du sans-abrisme en Europe est le renchérissement du coût du logement pour tout le monde, à commencer, bien sûr, par les pauvres c’est-à-dire la frange de la population dont les ressources se situent au-dessous du revenu médian de chaque pays : ils représentent désormais 17,1 % des Européens, contre 16,5 % en 2010. (...). Pour les sans-abri, la crise sanitaire et le confinement qu’elle a imposé auront, selon le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, été « une parenthèse heureuse. De nombreux pays ont déployé des moyens sans précédent pour héberger le plus grand nombre de personnes dans des hôtels, des gymnases, des bâtiments vacants, et y dépêcher des équipes médicales. La France, par exemple, a ouvert 20 000 places, créé des centres Covid… » A Barcelone, la municipalité a mobilisé des logements touristiques pour les familles à la rue. Presque partout en Europe, ont été décrétés des moratoires sur les expulsions locatives : en Hongrie, Allemagne, France – par une extension de la trêve hivernale jusqu’au 10 juillet –, Autriche, Belgique, Irlande, Italie, Croatie, Espagne, au Portugal, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et au Luxembourg. L’Europe y a contribué en assouplissant les règles d’accès à son fonds social pour couvrir les urgences sanitaires et financer le logement temporaire, et le projet de budget 2021-2027, qui vient d’être renforcé par le plan de relance décidé mercredi 21 juillet, prévoit de financer les programmes d’insertion par le logement et la lutte contre le sans-abrisme, « une très bonne nouvelle » pour Sarah Coupechoux. « Cela montre qu’avec de la volonté, même si la motivation est d’abord sanitaire, on peut venir à bout du sans-abrisme et il ne faudrait pas, maintenant, que tout revienne à l’anormal », insiste Christophe Robert. « Il y a une opportunité historique pour apporter des réponses institutionnelles et politiques pérennes, renchérit Freek Spinnewijn. L’attention exceptionnelle portée pendant la crise sanitaire aux SDF suscite une prise de conscience sur les questions de santé publique et de logement

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