#santé-anti_dépresseurs

  • Ça fait peur : une seule dose d’antidépresseur impacte le cerveau entier
    http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/medecine-ca-fait-peur-seule-dose-antidepresseur-impacte-cerveau-ent

    Dans nos sociétés, rares sont ceux qui n’ont jamais eu recours à un antidépresseur…

    Ok, on est combien, ici à n’avoir jamais pris d’antidépresseurs, même pas une dose ?
    1. Ma pomme.

    • Désolé de ne pas pouvoir ajouté ma touche personnelle à ce cocktail fruité. Je serai plutôt tenté de vous répondre par une partie charnue de mon anatomie car ça fait dix ans que j’en prends + une autre cochonnerie appelé thymorégulateur. Diagnostiqué bipolaire par une homéopathe nutritionniste (ça vous la coupe, hein ?), elle m’a orienté vers un psychiatre qui « maniait bien les drogues ». Effectivement, la combinaison des deux molécules a sensiblement amélioré mon état bien que le seul remède vraiment efficace ait été de me soustraire du milieu du travail. (congé longue durée + mise à la retraite pour invalidité).
      L’article de Marie-Céline Jacquier tendrait à prouver que les effets du « médicament » sont quasi immédiats (quelques heures de temps de réponse) alors que les médecins prétendent qu’un anti-dépresseur ne commence à agir qu’au bout de deux semaines. Peut-être faut-il ajouter « à agir de façon bénéfique » car en ce qui me concerne, les effets sont assez rapides surtout les effets indésirables. Un anti-dépresseur utilisé seul n’était pour moi qu’un cataplasme sur une jambe de bois. Il a fallu au moins vingt ans d’errance thérapeutique avant que cette homéopathe me l’explique clairement, les autres médecins spécialistes ou non de la question se contentant d’expérimenter des molécules variées aux effets vraiment « indésirables » et n’ayant pour seul bienfait que de me permettre de traîner de rechute en rechute.
      Quant à me passer de traitement, je l’envisage toujours comme un but lointain à atteindre mais le psychiatre qui me suit ne me laisse guère d’illusion. Parfois, il s’autorise à baisser l’anti-dépresseur quand je lui dis que je suis en « surchauffe », la fameuse phase « maniaque » que connait fatalement toute personne atteinte de ce trouble. On est bien peu de chose.
      #pharmaco-dépendance

    • Thérapie de groupe ? Pourquoi pas, si l’on s’efforce de penser et de parler librement, cad de ne pas ânonner ce que nous souffle l’idéologie.
      Trouver le « bon » psy est chose difficile. Il se reconnait d’abord à sa réticence devant les antidépresseurs. Parler vaut mieux que bouffer des saloperies. Du moins les réduire à minima. Hermano je suis avec toi.

    • Bande de rigolos, #excellent !
      Ce n’est pas parce qu’on ne prend pas d’antidépresseur qu’on n’est pas nihiliste, déprimé et pessimiste sur l’épaisseur du mur à traverser. Dans les périodes où c’est trop lourd à porter, je vous recommande ces petits remèdes de sorcières :
      – Arrêter de travailler
      – Écouter
      – Apprendre à se mettre en colère sociale sans se faire de mal
      – Arrêter de lire le diplo
      – Reprendre les promenades en forêt
      – Boire Millepertuis, Eau de mer et Nigari, un trio de choc !

    • – Arrêter de travailler (ça c’est fait)
      – Écouter (oui et prendre son temps pour le faire)
      – Apprendre à se mettre en colère sociale sans se faire de mal (encore très difficile)
      – Arrêter de lire le diplo (argl ! j’ai rechuté ...)
      – Reprendre les promenades en forêt (ça c’est fait)
      – Boire Millepertuis, Eau de mer et Nigari, un trio de choc ! (hmmm ... ?)
      – jardiner (ça c’est fait).
      – lire les adversaires intelligents (pas faciles à trouver)

      Concernant les psys, il y en a de toute catégorie. L’homéopathe m’en avait conseillé deux : un pour les drogues et un autre pour « soigner l’âme » (c’était bien la 1ère fois que j’entendais un médecin dire ça ...). C’est ce que j’ai fait pendant un an mais ma chère mutuelle a objecté que le second était de trop donc plus de remboursement, déjà que c’était sur la base d’une consult’ généraliste. Moralité, l’assurance maladie et ses affidés préfèrent que l’on carbure aux drogues psycho-chimiques plutôt que nous suivions une psychothérapie. Étonnant, non ?

    • En fait, pour être remboursé par la sécu, il faut trouver un psychiatre (qui à le droit d’ordonner des drogues) qui soit aussi psy +chologue ou +analyste, vu qu’il est médecin et prescrit des médicaments il est remboursable (de bourse -> couille ou la vie -> de banquier). Tiens, va falloir parler de l’argent et du patriarcat maintenant.

    • En plus, si tu bénéficies de l’ALD (affection longue durée), tu peux consulter ton dealer assermenté et te fournir en produits sans « bourse délier ». Merci qui ?
      Ceci dit, les produits que je consomme sont quasiment tombés dans le domaine public vu que les molécules de « nouvelle génération » ne marchent pas avec moi. Et hop, DTC l’industrie pharmaceutique !...

    • Rôh, j’y crois pas : vous oubliez l’essentiel dans votre liste de remèdes positivants !

      – faire l’amour, des câlins, des sourires !

      Ça a aussi des effets sur le cerveau et ça rend le monde plus chouette à vivre :)

      #MakeLoveNotWar

    • Et il n’y a pas que le cerveau qui est immédiatement modifié : le système digestif l’est aussi, de même qu’une ribambelle d’autres fonctionnements corporels décrits dans les effets indésirables.

      En revanche, comme le note @sombre, les effets positifs, eux, ne se voient qu’au bout d’une à deux semaines.

      Quant à l’efficacité des anti-dépresseurs dans le cadre de la dépression (ou des états dépressifs en général), une phase dépressive se soigne en moyenne en six à neuf mois sans médicaments ; de l’ordre de trois mois avec un anti-dépresseur. Encore faut-il trouver la bonne molécule et la bonne posologie.

      Quant aux bipolaires, qui enchaînement au cours de leur vie plusieurs dépressions (et la plupart du temps des phases dites « expansives »), ils savent mieux que n’importe qui qu’on ne peut pas se sortir d’une phase dépressive par une pensée magique.

      (@sombre, on ne guérit jamais d’un trouble bipolaire. Quand on va mieux, on parle de rémission, pas de guérison. Les anti-dépresseurs et/ou thymorégulateurs sont pris à vie. Il est exceptionnel, et sous strict contrôle médical, après des décennies de traitement sans rechute, qu’on puisse arrêter la médication sans nouvelle rechute.)

    • @aude_v Disons que les effets indésirables sont ceux qui ne correspondent pas à ceux escomptés.

      En tant que patient, je suis ravi d’avoir diverses molécules pour soigner mes bobos. Toutefois, je ne peux que regretter les innombrables effets indésirables qui vont avec.

      Pour ce qui est des anti-dépresseurs dans le cadre du traitement de la dépression, ils ciblent tout au plus quelques cm3 du cerveau. Cependant, la molécule bombarde tout le corps, soit plus de dix mille fois plus que nécessaire. C’est comme vouloir éradiquer un moustique au napalm. Forcément, ça fait des dégâts ailleurs. Et des dégâts parfois contre-productifs.

      Comme tu le notes, certains anti-dépresseurs peuvent être utilisés pour baisser la libido pour soigner l’éjaculation précoce. Or, un dépressif voit déjà une baisse de sa libido. Qui plus est, un symptôme typique de la dépression est l’anhédonie, à savoir l’incapacité à ressentir du plaisir. En baissant encore la libido, on réduit d’autant une source potentielle de plaisir. Aggravant du coup la dépression.

      Je rêve de la médecine du futur qui saura cibler précisément les cellules auxquelles on souhaite s’adresser, et aucune autre. Que ce soit par la nanotechnologie ou par les manipulations génétiques.

    • C’est misère de construire des croyances de #mieux_être sur de telles technologies. Pas que je sois absolument contre les produits de synthèse quand les crises de dépression font trop souffrir, mais parce que les paramètres qui agissent sur le mieux-être sont complexes et que sur le long terme cela constitue un cheval de troie pour imposer de sacrés saloperies à toute la population.
      Je pense au film Un monde sans fou qui montre très bien la place croissante de la rationalité scientifique dans les problèmes psychiques en traitant les effets. Un coup d’hormone et ça repart, mais vers quoi ? vers quelle normalité ?

      Je reste persuadée, peut-être à tort, que le mal-être, la folie ou la dépression sont d’abord liés à nos modes de vies et à la destruction systématiques de l’humain dans tous nos rapports, et qu’il faudrait requestionner cela avant tout.
      #pilule_du_bonheur

    • Oui, ces dernières années, la plupart des personnes que j’ai observé avaient une vie de merde insupportable et ont logiquement fini par fondre une durite. Grâce aux anti-dépresseurs, ils ont toujours une vie de merde, mais ils peuvent la supporter et, surtout, très important, ils continuent d’aller chaque matin à leur boulot de merde.

      J’ai un ami, notamment, qui bosse dans une très grosse boiboite qui siège outre-Atlantique et dont le principal produit, selon moi, est d’expérimenter de nouvelles méthodes de management folles depuis au moins 2 décennies.
      Dans les joyeusetés, comme l’évaluation à 360° (en fait, la version corporate du Maillon faible, sauf que là, tu joues ton job et gagne-pain tout les jours), il y a eu aussi la politique de la chaise vide. Quand un gars était éliminé après les évaluations, ils laissaient sa chaise vide sans explications pour l’édification des autres de l’open space. Mais c’est seulement après avoir formé les Irlandais qui, dumping social oblige, devaient remplacer l’intégralité de son service, que mon pote a craqué.

      Depuis, comme il me l’a dit lui-même, il bosse toujours dans une boite remplie de connards et d’enfoirés, mais maintenant, il s’en contrefout !

    • Dans cette conversation certains admettent que bi-polaires, dépressifs et autres subissent aussi un dérèglement de la

      chimie

      du cerveau. Les médecines proposées sont encore et toujours grossières et leurs effets indésirables incontestables. J’ai eu plusieurs parents frappés par ces troubles. Sans la chimie de la pharmacie actuelle ils auraient été dans de plus grandes souffrances. Certains se sont suicidés, je pense d’ailleurs qu’ils ont simplement usé de leur juste droit à en finir, mais j’ai bien cru voir aussi que la lucidité extrême qui les dominait était effroyable. Excessive. Ils n’eurent pas droit à l’oubli bienheureux qui chaque jour nous aide.

    • Tu as raison, @paulo, il y a aussi ceux qui sont les patients cibles de ces molécules, ça, on ne va pas le nier, des gens qui sauvent leur peau.
      Ce que l’on met en doute, c’est la généralisation de ce type de prise en charge pour permettre à des tas de gens de supporter un système social insupportable autrement et de continuer à y contribuer.

      Après, c’est l’œuf et la poule : est-ce que parmi les gens qui ont la chimie du cerveau à l’envers, il y en a qui n’étaient pas du tout prédisposés mais dont les conditions de vie ont fini par démolir l’organisme ?

      En fait, si tu préfères, je pense qu’on peut appliquer aussi étudier la dépression comme un fait social et pas seulement comme une pathologie individuelle. Exactement comme le suicide qui, tout geste intime qu’il a l’air d’être, n’en est pas moins un fait social massif qui s’amplifie selon le contexte extérieur.

      Par exemple, la prévalence deux fois plus importante de la dépression chez les femmes que chez les hommes est-elle seulement organique ou n’est-elle pas corrélée au fait que les femmes sont plus dominées et ont donc plus facilement la détresse de ne pas contrôler leur destin ?

      http://www.stresshumain.ca/chaire-de-recherche-irsc-sur-la-sante-mentale-des-hommes-et-des-femmes/chercheurs-cliniciens-et-medecins/depression-les-femmes-toujours-plus-a-risque.html

      Est-ce que certaines maladies psychiques ne sont pas plutôt des réponses adaptatives à un environnement malsain ou déréglé ?

    • Tu as raison Agnès Maillard : effectivement certains sont à ce point opprimés qu’ils peuvent « s’adapter » (et même en venir à se retourner contre eux-mêmes.) Dans notre échange de points de vues, disons qu’ici on change de « catégorie » : tentant d’analyser les effets pervers d’un environnement social
      « malsain ou déréglé » -( hormis l’utopie, où se trouverait une société saine et réglée ? )-, tentant donc d’analyser les effets nocifs de notre société, on doit alors trouver la force de se méfier et tenir la bride courte à notre idéologie qui immanquablement va se charger de tout expliquer. Difficile.

    • Je connais une famille où près de cinq personnes se sont suicidées en moins de deux ans. On a remarqué, avec ceux qui arrivent à en parler, que chacune s’était au fur et à mesure des années retrouvée isolée et avait en commun avec les autres de ne jamais dire son ressenti ou sa colère, sauf à en rendre les autres responsables.
      Une colère de désespoir non dit, se nourrissant d’elle même mais incompréhensible pour l’entourage, qui les a rongé sans que personne ne puisse rien faire.
      Cette colère qui n’a pas trouvé de point d’évacuation autrement que meurtrier, parce que le suicide est aussi un meurtre contre soi-même et l’expression violente et à la face du monde de sa croyance dans son libre arbitre solitaire. Sauf que le premier a franchir le pas a entrainé tout les autres à sa suite, preuve qu’il y a avait des liens, névrosés, mais des liens, donc des dépendances. On parle toujours d’individu, d’indépendance, de capacité à être seul, de cibler trois neurones ici, deux hormones là, et contre le monde entier, de lucidité, alors qu’il est sain que la plupart des gens souffrent dans ce monde de merde et le disent pour se reconnaitre entre eux, pour créer des interdépendances nécessaires au soutien de chacun.

    • je suis d’accord avec beaucoup de ce qui a été dit ci dessus, les anti dépresseurs servent beaucoup à « nous » faire supporter notre monde actuel.
      Cependant, en cas de dépression, ils ont pour objet d’enrayer le cycle mortifère dont le « canapé/lit » n’est que le précurseur.
      Le problème pour moi des anti dépresseurs et autres anxiolytiques est qu’ils sont prescrits, en France, comme une fin en soi alors que ce ne sont que des « dolipranes » qui permettent d’apaiser la douleur pour mieux la traiter.
      je m’explique : quand la dépression est trop ancrée, il faut dans un premier lieu apaiser cette douleur psychique afin d’éviter ce passage à l’acte qu’est le suicide.
      Mais ce n’est que le premier acte d’une pièce fort longue où le « patient/malade/personne » (choisissez le mot qui vous convient) devra être soutenu par d’autre « thérapie ». La psychanalyse en est une... mais pas la seule.
      Je ne parle pas ici des personnes souffrant de syndrome bipolaire qui nécessite une prise en charge très particulière et surtout très individualisée.

    • @touti :

      Je reste persuadée, peut-être à tort, que le mal-être, la folie ou la dépression sont d’abord liés à nos modes de vies et à la destruction systématiques de l’humain dans tous nos rapports, et qu’il faudrait requestionner cela avant tout.

      D’après ce que j’ai retenu concernant la bipolarité (dans toutes ses formes) :

      – la population générale compte 1 % de bipolaires ;
      – seuls 10 % des individus prédisposés génétiquement (antécédents familiaux) seraient bipolaires.

      Il en résulte que la bipolarité n’est pas une simple maladie génétique, mais bel et bien une maladie liée à l’environnement. Cependant, une fois déclaré, le trouble se soigne à vie, avec anti-dépresseurs et/ou thymorégulateurs. Des troubles connexes peuvent aussi accompagner le trouble bipolaire qu’il convient aussi de soigner.

      Les médicaments sont une chose, indispensable, mais ont des effets moindres lorsque non accompagnés sur le plan psychologique, recommandé, qu’il soit individuel, en groupe, ou familial. Cela montre bien la complexité de ce type de maladie, évoqué par d’autres intervenants.

      Enfin, notons qu’il faut en moyenne 8 ans et 3 médecins pour diagnostiquer un trouble bipolaire. Or, ce diagnostic devrait être envisagé dès la seconde dépression nerveuse, quel que soit l’intervalle de temps la séparant de la première (les dépressions nerveuses sont habituellement les phases les plus communes du trouble bipolaire).

      #santé-trouble_bipolaire

    • @aude_v remarque :

      Ok pour les traitement temporaires avec des effets secondaires. Mais une libido qui se traîne à cause d’un traitement à vie, c’est une raison en soi de déprimer. Et là c’est le monde médical qui n’est pas équipé pour comprendre l’objection.

      Souffrant moi-même de bipolarité (il paraît que ce n’est pas une maladie honteuse, alors j’en parle, pour vérifier si c’est vrai), je suis sous (divers) anti-dépresseurs depuis quelque douze ans, avec l’essentiel des effets secondaires décrits dans les notices de cette famille de médicaments.

      Concernant la sexualité, un effet (très) indésirable des anti-dépresseurs est l’anorgasmie. On pourrait croire qu’il s’agit avant tout d’un problème d’ego, de virilité. En fait, non. Mon principal problème a été de réagir à ça :

      Je ne te plais pas ? Tu ne m’aimes pas ?

      vécu avec mes deux amoureuses de cette période, sans aucun lien entre elles. Bref, un anti-dépresseur a un impact social, ou tout du moins amoureux. Et pas forcément positif. (Sauf, éventuellement, pour les éjaculateurs précoces, comme abordé précédemment.)

      Oui, il y a de quoi déprimer.

      #santé-anti_dépresseurs #sexualité #amour

    • @aude_v « le monde médical » auréolé de l’autorité de sa science se fait aussi le relais des laboratoires de chimie, qui ont fait interdire des tas de remèdes naturels (dont le millepertuis qui marche super bien) et se font beaucoup d’argent à caser leurs merdes. Après un accident de voiture, visite chez le médecin qui m’écrase les côtes de tout son poids pour voir quel effet ça me fait : c’est con je me mets à chialer tellement j’ai mal, et lui, logique scientifique à l’appui : « vous pleurez, vous êtes donc déprimée, voila une ordonnance de prozac ».
      Je refuse catégoriquement, réclame une radio sur laquelle on voit bien la côte fêlée…

    • – la population générale compte 1 % de bipolaires ;
      – seuls 10 % des individus prédisposés génétiquement (antécédents familiaux) seraient bipolaires.

      Il en résulte que la bipolarité n’est pas une simple maladie génétique, mais bel et bien une maladie liée à l’environnement. Cependant, une fois déclaré, le trouble se soigne à vie, avec anti-dépresseurs et/ou thymorégulateurs. Des troubles connexes peuvent aussi accompagner le trouble bipolaire qu’il convient aussi de soigner.

      Le facteur hérédité est reconnu dans l’apparition du trouble. D’autant que je me souvienne, mon père et ma grand-mère paternelle avaient des comportements typiques de ce trouble : épisodes thymiques, hyper-réactivité émotionnelle. Mais cela ne fait pas de leur descendance des bipolaires à coup sûr. Les facteurs socio-environnementaux déterminent l’apparition du trouble et son évolution la vie durant. L’apparition du trouble est favorisée par l’ambiance familiale (pour faire court). Tout ce qui concourt à augmenter le mauvais stress (car il y a aussi du stress positif), injonctions absurdes, humiliations à répétitions, surcharge mentale qu’elle soit professionnelle ou autre, contribue à faire flamber la maladie.

      Concernant les antidépresseurs, tous n’agissent pas de la même façon. C’est pourquoi une personne va mieux répondre à une molécule qu’à une autre. Le Prozac fait partie de la catégorie des inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine.
      Si on considère le cerveau comme une usine chimique, les neurones communiquent entre eux grâce à des médiateurs chimiques dont les principaux, ceux qui jouent sur le mental et l’humeur, sont la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine. une molécule déterminée va jouer sur l’un d’entre eux, parfois les deux, plus rarement les trois mais malheureusement c’est mon cas, j’ai besoin d’une molécule qui influe sur les trois médiateurs. Cette molécule est appelée tricyclique et c’est un vieux produit utilisé depuis des décennies. Son emploi n’est pas sans danger. Le principal est d’induire un virage « maniaque », une phase haute : désinhibition sociale complète, sentiment de toute puissance, agressivité ... On est « perché », oscillant du délire paranoïaque et de la colère la plus noire à un immense sentiment d’empathie envers ses congénères que l’on voudra « sauver » et dorloter même contre leurs grés, tout cela sur un fond d’agitation en pure perte car, surfant sur les idées et les concepts à la vitesse de la lumière, on s’éparpille en mille tâches et en myriades de projets fous. Physiquement, les effets de la dépression (hypersomnie, fatigue continuelle, perte d’appétit ...) sont gommés en une semaine. On a des ressorts dans les guibolles, un appétit d’ogre, et l’impression d’une force physique surmultipliée (impression de pouvoir traverser un mur ou d’arrêter un bus lancé en pleine vitesse, prise de risque inconsidérée surtout au volant ...). Un truc de ouf, une vraie cochonnerie maintenant que j’ai compris ce qui se jouait là-dedans.
      La prise d’un thymorégulateur (le plus commun étant le lithium) est censé temporisé tout ça.
      Suite à un ultime « burn out » le psy m’a prescrit d’autres antidépresseurs ainsi qu’un neuroleptique de « nouvelle génération », qui ne me convenaient pas (manque de pêche, anhédonie), j’ai fini par le convaincre de me redonner ce produit « miracle » lui faisant la « preuve par wikipédia » qu’il manquait une capacité aux molécules qu’il me prescrivait, celle de stimuler la production de dopamine, la médiateur chimique du plaisir et de la récompense. J’ai bien vu qu’il avait l’air interdit par ma connaissance de sa pharmacopée. Je lui ai dit que je m’étais documenté sur le sujet.

    • Je reste persuadée, peut-être à tort, que le mal-être, la folie ou la dépression sont d’abord liés à nos modes de vies et à la destruction systématiques de l’humain dans tous nos rapports, et qu’il faudrait requestionner cela avant tout.

      C’est en effet la thérapie par le bien-vivre et quand on souffre de ce genre de trouble, il faut s’entourer de gens bienveillants et fuir les relations toxiques. En général, les agressions de la vie relationnelle quotidienne peuvent produire des effets dévastateurs, tout dépend de la capacité de résilience de chaque personne. Cette capacité de résilience est conditionnée par le vécu de chacun.

      Oui, ces dernières années, la plupart des personnes que j’ai observé avaient une vie de merde insupportable et ont logiquement fini par fondre une durite. Grâce aux anti-dépresseurs, ils ont toujours une vie de merde, mais ils peuvent la supporter et, surtout, très important, ils continuent d’aller chaque matin à leur boulot de merde.

      .
      De façon générale (bien qu’il y eût et ait encore quelques rares exceptions), les psychiatres sont les chiens de garde de la société tout comme l’étaient les curés dans les siècles précédents.

      Par contre, quand tu dis « il est sain que la plupart des gens souffrent », là j’ai du mal à accepter. C’est une maladie, bordel, qui fait souffrir salement, les malades et leur entourage. On a pas le droit de laisser des gens souffrir comme ça. On ne parle pas de coup de blues, c’est une maladie mortelle même, quand on en arrive à la conclusion que la mort est juste la seule solution pour ne plus souffrir (et pas un meurtre contre soi même ni un moyen d’expression).

      Attention, ne disons pas que les dépressifs ont le monopole de la souffrance. Mais ils n’ont pas les moyens de sortir de cette souffrance par eux-mêmes. C’est ce que m’a révélé l’homéopathe que j’ai consulté il y a huit ans. Elle ne m’a laissé aucune illusion à ce sujet, j’avais besoin des « drogues » pour me remettre en selle. Malgré tout, il faut bien avoir à l’esprit que ces médicaments ne sont qu’une béquille pour stabiliser les variations de l’humeur et que vivre avec un trouble bipolaire est un « art » difficile mais on apprend de ses erreurs surtout si on est bien entouré.
      C’est vrai qu’il faut rappeler que le principal danger qu’encourt une personne dépressive, ce sont les idées suicidaires, violence contre soi-même mais qui peut également au préalable se déchaîner contre ses proches.

    • Ouh ben, @nicod_ tu veux qu’on fight ;-)
      merci @sombre qui a bien résumé ce que je voulais dire.
      Je maintiens que le millepertuis marche très bien et je n’ai jamais parlé d’automédication, j’ai parlé de remèdes naturels, la nuance est juste énorme, parce que cet argument sert à chaque fois à discréditer ceux qui voudraient se soigner autrement, avec des plantes par exemple, en les traitant de façon non dite d’inconséquents et d’irresponsables éminemment criminels. (Ce que je ne suis pas.) L’argument de la dangerosité a permis également de faire interdire la consoude ou la propolis libres comme la transmission de leurs usages par écrit sur les lieux de vente, comme si les gens étaient des imbéciles et que la santé était un domaine réservé, une chasse gardée.
      Je n’ai pas dit non plus qu’il ne faut pas et de fins connaisseurs, il y a de très bons phytothérapeutes pour se soigner avec des remèdes naturels dangereux sans s’empoisonner, très peu, parce que le lobbying de la pharmacie a fait fermer les herboristeries, supprimer le diplôme (en 41) et qu’il fallait aller jusqu’en en hollande étudier la phyto quand j’ai eu envie de cultiver des plantes médicinales.
      C’est un véritable débat de société à avoir sur la perte de notre autonomie et particulièrement dans le domaine de la santé.
      D’autre part, merci de ne pas tordre mon propos, il y a un misunderstanding car, j’ai écrit

      il est sain que la plupart des gens souffrent dans ce monde de merde

      parce que la souffrance qui saisit les gens qui dépriment existe par rapport à la chape de la normalité avec des standards de bonheur qui nous sont assénés tout les jours encadrés de publicité, pur déni de la réalité de la souffrance métaphysique ou morale. Ma position est de considérer les gens qui souffrent comme des personnes plus saines que tous ceux qui acceptent sans broncher parce qu’ils sont bien souvent les seuls capables de m’apprendre la perception fine du monde, ça ne veut pas dire qu’il faut les laisser dans leur souffrance, ou la solitude, ça veut dire au contraire que la société devrait y être attentive au lieu de les cachetonner pour qu’ils se taisent.

    • @aude_v, j’entends bien que conseiller à quelqu’un qui a besoin d’aide psychique ou psychiatrique de manger des graines de sésame peut-être non seulement inutile mais surtout exaspérant. J’espère ne pas être dans ce discours !

      Je ne me prononce pas sur l’aspect saisonnier, juste, je connais des personnes que le millepertuis a bien aidé à sortir de l’ornière de la dépression. Et pour info, il y a différents types de préparation du millepertuis, l’huile, déconseillée au soleil mais très bien pour calmer les brûlures, en cachet ou en solutions buvables en france tant que la vente est encadrée par un labo. Dans tous les cas, mieux vaut un bon phytothérapeute pour s’assurer de soins de qualité sous sa prescription médicale.
      Évidemment, rien n’est remboursé et c’est cher.

      Concernant le discours dénué d’empathie des médecines douces, je suppose que ce n’est pas tellement l’empathie ou la bienveillance qui caractérisent les milieux militants. Et la médecine/ la société en général manque d’empathie pour privilégier l’aspect technique, moins éprouvant émotivement.

      Mais je ne tiens pas à faire de prosélytisme, juste à ouvrir des portes, la #solution_miracle n’existe pas. Je penche plutôt vers des synergies, que tu nommes « éventail de solutions » qui sont à rechercher pour chaque personne.
      Les plantes sont encore dans des espaces non totalement décryptés scientifiquement, cela ne veut pas dire qu’on penche vers l’irrationnel mais qu’il reste des inconnus. Les études scientifiques ont de fait des limites d’expérimentations en isolant certaines molécules actives et ne peuvent considérer actuellement l’ensemble des facteurs en jeu. Par exemple pour résumer ces limites, le foie reste un parfait inconnu pour la science, on ignore encore comment il fonctionne, l’ensemble de ce qu’il filtre, sur quoi il influe etc.

    • Dis @monolecte. Il est super pourri cet article de futura sciences. Cf intervention de @nicod_ Euh oui, le scoop du siècle. Les antidépresseurs modifient le fonctionnement du cerveau. D’ailleurs, c’est ce qu’on leur demande ! #arf Et merci @sombre pour sa participation. Un peu ras-le-bol des conneries sur les bipolaires, dépressifs etc. Un peu comme si on disait soignes ta fracture ouverte avec de la camomille. Vous avez déjà côtoyé des personnes atteintes de ces maladies ? On dirait pas, parce que conseiller des tisanes à un dépressif, un vrai, pas un déprimé, burnouté etc. c’est aussi crétin que de laisser quelqu’un conduire après un binge drinking. #bah

    • Révolution de 1789, Esquirol pourtant partisan de l’ordre reste ambigu sur les effets d’une transformation radicale de l’existence collective, une intensification de la présence et du collectif, de la politisation, de la possibilité de décider au lieu de subir, sur la souffrance psychique :

      « le fanatisme politique et les maux qu’il a entraînés après lui ont fait éclater quelques folies ; mais tous les médecins ont observé que, pendant qu’ils s’appesantissaient sur notre pa- trie avec plus de fureur, il y avait moins de maux de nerfs et moins de folies »

      http://www.biusante.parisdescartes.fr/ishm/vesalius/VESx1997x03x02x067x072.pdf
      J’ai pas eu le temps de trouver d’autres références mais de vagues souvenirs d’études d’histoire me font t dire que la prévalence des troubles mentaux diminuent lors d’épisodes révolutionnaires ; idem pour l’immédiat, dans divers mouvements de luttes, des "gens à problèmes" ont trouvés à aller mieux, ais-je constaté, quoi que l’on sache par ailleurs sur le degré d’indifférence ou la dureté des rapports de forces en "milieu militant".

      Par ailleurs, un type comme #Jean_Oury à toujours pris soin de distinguer "aliénation sociale" et "aliénation mentale" à signifier que cette dernière n’est pas réductible à la première :

      ‘Depuis 1948, au moment de la condamnation de la psychanalyse par le jdanovisme, j’ai insisté sur la distinction entre “aliénation sociale” et “aliénation psychopathologique”. Prise de position fondamentale, d’autant plus qu’une vingtaine d’années plus tard les « antipsychiatres » considérèrent les maladies mentales comme simples effets des problèmes de société : thèse qui constitue l’un des facteurs de la confusion actuelle entre resocialisation et soins. Il est nécessaire de proposer quelques jalons pour lutter contre un processus de “déspécification” du fait psychiatrique. En effet, sur la base d’une idéologie médicale rudimentaire, cette attitude conduit à une hyperségrégation sous le couvert d’une technique moderniste [...]. Le mot “aliénation”, d’origine latine, apparaît dans plusieurs domaines : juridique, métaphysique, religieux, esthétique. Mais nous nous appuyons surtout sur les expressions germaniques, celles reprises par Hegel, puis Marx. L’étude des processus, des contextes sociaux qui sont en jeu dans cette sorte de “sémiose”, est d’autant plus importante que l’analyse de l’aliénation sociale est la base même de toute analyse institutionnelle’.
      http://ouvrir.le.cinema.free.fr/pages/reperes/prisnot/JO0708/JO_070919.pdf

      A la clinique de La borde, non seulement les psychotropes mais y compris des électrochocs (pas n’importe lesquels, pas n’importe comment) ont toujours été utilisé, selon les cas, dans une relation thérapeutique.

      Oury avait coutume de dire que la médecine était une branche de la psychiatrie...

      Cela pour dire que la souffrance psychique a à être prise en compte, quitte à laisser de côté certains interdits idéologiques (sur l’allopathie comme sur d’autres techniques). La dépression, ou d’autres troubles, sont eux aussi des tempêtes et des ouragans chimiques et neuronaux. Qui ne s’est pas retrouvé par exemple à appeler sos médecins pour qu’une stupide (mais nécessaire) injection de valium soit administrée, ou pour faire face, aider, dans tout autre situation atroce pourrait y penser à deux fois.

      La pharmacopée est souvent plus aidante et moins brutale que le quotidien, la famille, le travail , le chômage, etc.

      #folie #psychose #mélancolie