• La liberté des un·es et celle des autres par temps de Covid- Paris Luttes
    https://paris-luttes.info/la-liberte-des-un-es-et-celle-des-16352

    Depuis le début de la crise sanitaire, la notion de liberté a beaucoup été mise en avant en France dans les cortèges des opposant·es aux mesures gouvernementales, signifiant la possibilité de choisir en son âme et conscience ce qui est bon pour soi, contre les contraintes imposées par l’extérieur. (...) @Mediarezo Actualité / #Mediarezo

  • Covid-19 et espérance de vie : mention honorable pour la France- ÉDITORIAL Le Monde
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/11/02/covid-19-et-esperance-de-vie-mention-honorable-pour-la-france_6148183_3232.h

    Les comparaisons internationales publiées dans la revue « Nature Human Behaviour » relativisent la virulence des critiques portées, pendant la pandémie, contre l’organisation de la santé publique.

    En dressant un bilan comparatif de deux années de Covid-19 dans vingt-sept pays européens ainsi qu’aux Etats-Unis, les démographes mettent en lumière de profondes inégalités : si les années 2020 et 2021 ont été marquées par un recul de l’espérance de vie dans une grande majorité des pays d’Europe, cette perte sur deux ans a été très limitée en France (1,2 mois) et chez ses voisins (5,7 mois en Allemagne, 7,4 mois en Espagne et en Italie), alors que dans les pays de l’ancien bloc soviétique les chutes ont été vertigineuses : 3,5 ans en Bulgarie et 2,8 ans en Pologne.

    Aux Etats-Unis, les résultats sont calamiteux. Non seulement le rythme des décès dus au Covid-19 a été plus rapide, mais les victimes étaient aussi plus jeunes que dans d’autres pays comparables. En deux ans, le pays a enregistré un excès de mortalité estimé à plus de 1 million de personnes, et l’espérance de vie a reculé de 2,7 ans, soit la plus forte baisse de cet indicateur depuis 1920. Ce chiffre, dont la moitié est liée à l’ampleur qu’y a prise la pandémie, et l’autre moitié à la surconsommation d’opiacés, s’explique notamment par des taux d’obésité record, un système de protection sociale déficient et un taux de rappel de vaccination (30 %) moitié moindre qu’en France.

    L’ensemble de ces données donne sérieusement à réfléchir, singulièrement en France, où le catastrophisme et la mise en cause des responsables politiques – qui conduit, cas unique au monde, à des poursuites judiciaires visant des ministres – ont longtemps prévalu. Et où les discours antivaccination font toujours florès sur les réseaux sociaux. En réalité, la comparaison internationale réalisée par les démographes place la France parmi les pays ayant le mieux résisté au Covid : faible perte d’espérance de vie et retour rapide au niveau de 2019. L’enquête de Nature devrait alimenter le débat politique.

    #pandémie #be_happy #santé_publique #PLFSS

  • Inquiétudes autour de la #santé périnatale | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/inquietudes-autour-de-sante-perinatale/00104898

    Augmentation de la mortalité néonatale, maintien de la mortalité maternelle, disparités territoriales… les résultats du premier rapport de #Santé_publique #France sur la #santé_périnatale sont alarmants. Les professionnels du secteur pointent une pénurie de personnel qui bouscule le système de santé.

  • Plus de 500 personnes manifestent à Maubeuge pour dénoncer les « conditions dégradées » de l’hôpital de la ville Anas Daif et Roxane Sygula - France3

    Les soignants de l’hôpital de Maubeuge dénoncent des « conditions dégradées » de travail et les imputent notamment à de nombreuses coupes dans les effectifs. Plus de 500 personnes ont tiré la sonnette d’alarme ce samedi 15 octobre en manifestant dans les rues de la ville.

    « C’est dramatique »
    « Il y a des fermetures de lit, on est de moins en moins au niveau du personnel soignant pour s’occuper des patients et on arrive à bout de souffle » , lance une soignante. 

    Impossible selon eux de soigner correctement la patientèle dans ces conditions : « on est à flux tendu, on n’arrête pas, on court, on s’épuise, on enchaîne les heures et on pleure à la fin de la journée parce qu’on est claqué dans la bagnole, explique Guillaume Rosey, représentant CGT de l’hôpital. On a fait de la merde parce qu’on a pas les moyens pour travailler, parce qu’en plus on a réduit le personnel et le nombre de lits ».

    Egalement dans le viseur, l’hôpital flambant neuf que beaucoup jugent trop petit et totalement inadapté. « Je travaille au cabinet dentaire, je n’ai même pas déménagé, on devait aller sur le nouveau site, il n’y a pas de place » , déplore une manifestante qui ajoute que « rien que dans le parking, il manque 250 places, il n’y a pas de place pour le personnel, pas de place pour les patients qui viennent en consultation, c’est dramatique. »

    Démissions en série
    Au quotidien, ils font face à une perte de sens et d’intérêt jusqu’à envisager la démission. « Il y a énormément de monde qui a arrêté et honnêtement, j’y ai songé aussi parce que ça devient vraiment difficile. On connait tous un infirmier, un aide-soignant, un ASH, même des médecins qui sont partis de l’hôpital » , ajoute une autre soignante. 

    Seule porte de sortie selon la municipalité, le soutien financier de l’Etat. « L’hôpital public, notamment celui de Maubeuge, est dans une situation catastrophique et il nous faut des moyens supplémentaires. Donc nous demandons l’extinction de la dette de l’hôpital de Maubeuge, plus 20 millions d’euros supplémentaires pour pouvoir abonder et avoir les bâtiments nécessaires supplémentaires » , détaille Arnaud Decagny, maire DVD de Maubeuge. 

    De son côté, la direction de l’hôpital promet d’agrandir la surface totale du centre hospitalier à travers le rachat prochain d’un bâtiment juste à côté du nouveau site. 

    Source : https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/video-plus-de-500-personnes-manifestent-a-maubeuge-pour

    #destruction organisée de l’#hôpital et de la #santé_publique #Santé #enMarche #Haut_de_France #France #Maubeuge

    • J’ai passé une si grande partie de mes années d’études supérieures à manifester, à organiser et à distribuer des tracts que j’aurais probablement dû obtenir un doctorat en subversion politique plutôt qu’en biologie cellulaire. »

      C’est avec ces mots que Barbara Ehrenreich, qui nous a quitté le 1er septembre dernier, évoquait en 1984 ses jeunes années de lutte. Elle n’a par la suite jamais cessé de se battre.

      Barbara Ehrenreich fut chroniqueuse, féministe, socialiste et activiste politique américaine. Elle a joué un rôle majeur dans le mouvement de santé radical et le mouvement de santé des femmes. Elle a écrit de nombreux ouvrages, et parmi les rares traduits en français il est indispensable de lire Sorcières, sages-femmes et infirmières et Fragiles ou contagieuses, co-écrit avec Deirdre English et parus aux éditions Cambourakis.

    • Donner le pouvoir au peuple, les premiers temps de Health/PAC | Barbara Ehrenreich
      https://cabrioles.substack.com/p/les-premiers-temps-de-healthpac-barbara

      J’aimerais pouvoir vous transmettre un peu de l’excitation de ces jours-là, du tourbillon de personnes et d’activités qui traversaient Health/PAC. Il y avait les Black Panthers ; il y avait les leaders des églises noires ; il y avait les Young Lords, parlant leur mélange particulièrement attachant de marxisme et d’argot de barrio. Il y avait Howard Levy, tout juste sorti de la prison fédérale. Il y avait Leslie Cagan tout juste rentrée de la première Brigade Venceremos à Cuba et qui parlait de révolution… Notre horizon n’était pas seulement un système qui donne aux gens les services, mais un système qui leur donne le pouvoir. Car s’il y a une chose que nous avons apprise, c’est que tout comme la guérison est une forme d’autonomisation, l’autonomisation est une forme de guérison.

      #santé #santé_publique #luttes

    • Dans un autre livre Smile or Die : How Positive Thinking Fooled America and the World, elle démontre que la « pensée positive » n’a d’affirmative que le nom.

      Cette philosophie serait même l’outil de manipulation idéal pour convaincre des employés de dire « oui » en souriant à tous les abus éventuels de leurs patrons. Sur le plan spirituel, c’est aussi un moyen de recrutement pour les sectes en tout genre.

      Vu sur la page Wikipedia fr de la dame ; ils citent en ref une book review du guardian de 2010 https://www.theguardian.com/books/2010/jan/10/smile-or-die-barbara-ehrenreich

  • Il parait que Biden a déclaré que la pandémie est finie… à près de 1000 morts/jours en pointe dans son bled, je trouve ça assez goutu.

    Covid-19 : Joe Biden juge que la pandémie est « terminée » aux Etats-Unis
    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/covid-19-joe-biden-juge-que-la-pand-c3-a9mie-est-c2-ab-termin-c3-a9e-c2-bb-aux-etats-unis/ar-AA11Z2fs

    ESPOIR - Le président américain note que désormais « personne ne porte de masque, et tout le monde a l’air en plutôt bonne forme »

    L’épidémiologie au doigt mouillé…

    Selon les chiffres de l’université Johns Hopkins, il y a tout de même eu aux Etats-Unis la semaine dernière un cumul de 2.989 morts du Covid-19 et 440.044 nouveaux cas.

    C’est ça la nouvelle  : l’habituation au #carnage.

  • Ottawa aurait perdu le contrôle sur le cannabis thérapeutique pour les vétérans La Presse canadienne
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1914782/anciens-combattants-canada-programme-cannabis-medicinal-perte-contr

    Un audit interne au ministère des Anciens Combattants suggère qu’Ottawa, qui débourse des dizaines de millions de dollars chaque année pour la marijuana thérapeutique, a pratiquement perdu le contrôle de ce programme.

    Publié discrètement cette semaine, le rapport d’audit révèle notamment qu’Anciens Combattants Canada offre ce programme sans trop de supervision, d’encadrement ou de données probantes sur les bénéfices pour la santé des vétérans.


    Le programme fédéral mis en place pour fournir du cannabis thérapeutique aux anciens combattants a coûté 150 millions de dollars au cours du dernier exercice financier. C’est plus que tous les autres médicaments sur ordonnance combinés. (archives) Photo : Radio-Canada / Axel Tardieu

    Les résultats de l’audit sont publiés alors que le nombre d’anciens combattants qui demandent un remboursement pour leur cannabis médicinal a explosé depuis quelques années, passant d’une centaine en 2014 à plus de 18 000 l’année dernière. Et on ne semble pas voir une tendance à la baisse à l’horizon.

    Résultat : le ministère des Anciens Combattants a dépensé plus de 150 millions de dollars en marijuana à des fins thérapeutiques l’an dernier, soit plus que pour tous les autres médicaments sur ordonnance combinés. Ce poste budgétaire devrait atteindre 200 millions cette année et 300 millions d’ici 2025-2026.

    Pourtant, même si la demande a augmenté de façon exponentielle, les auteurs de l’audit ont constaté une pénurie persistante de recherches sur les avantages thérapeutiques – et les risques – associés au cannabis pour les anciens combattants, en particulier ceux qui souffrent de traumatismes psychologiques.

    L’audit souligne par ailleurs un manque de directives et de surveillance concernant l’admissibilité des vétérans à cette marijuana thérapeutique, les critères selon lesquels ce médicament est prescrit et la façon dont les anciens combattants obtiennent une ordonnance.

    Le ministère “a pris des mesures pour opérationnaliser sa politique afin de fournir aux vétérans un accès au remboursement du traitement”, indique le rapport. “Toutefois, d’importantes lacunes demeurent sur le plan des contrôles internes relatifs à la santé des vétérans et à la gestion du programme.”

    Explosion des réclamations
    Le ministère des Anciens Combattants a commencé à rembourser quelques vétérans pour leur cannabis médicinal en 2008, date à laquelle les approbations ont été accordées sur une base extrêmement limitée et avec l’approbation d’un médecin spécialiste.

    Cette décision faisait suite à une série de jugements rendus par les tribunaux il y a plus de 20 ans, qui ont accordé pour la première fois une protection juridique contre toute poursuite criminelle pour la consommation de marijuana à des fins médicales.

    Puis, en 2014, Santé Canada a assoupli ses règles pour déterminer ceux qui pouvaient autoriser l’utilisation de la marijuana médicinale, et dans quelles conditions et circonstances. Les nouvelles règles n’ont pas imposé de limites à la quantité de marijuana qui pouvait être autorisée ni au coût.

    Ce changement a entraîné une explosion des réclamations et des coûts, malgré la décision du gouvernement libéral, en 2016, de limiter les réclamations à trois grammes par jour, à un prix fixe de 8,50 $ le gramme . Le ministère peut par ailleurs rembourser, “à titre exceptionnel”, jusqu’à 10 grammes par jour “lorsqu’un vétéran satisfait à des exigences supplémentaires”.

    Les auteurs du rapport d’audit soulignent que, selon les recherches disponibles, qui sont encore limitées, les individus devraient consommer moins de trois grammes de cannabis par jour et faire des suivis réguliers avec leur professionnel de la santé.

    Santé Canada et le Collège des médecins de famille du Canada ont également mis en garde contre les effets potentiellement néfastes de la consommation de marijuana chez les personnes souffrant de troubles de santé mentale, en particulier de trouble de stress post-traumatique.

    Pourtant, le rapport d’audit indique qu’Anciens Combattants Canada n’a fourni ni directive ni restriction sur les types de problèmes de santé admissibles au remboursement de la marijuana à des fins médicales.

    Des contre-indications
    Pratiquement toutes les conditions médicales sont admissibles au programme, dont le syndrome de stress post-traumatique. Or, “la grande majorité” des vétérans qui ont été remboursés pour leur cannabis médicinal “étaient atteints de troubles de santé mentale [en particulier l’état de stress post-traumatique]”.

    Pourtant, ces états psychologiques “sont considérés comme une contre-indication” par des organismes de santé comme le Collège des médecins de famille du Canada et Santé Canada, indiquent les auteurs du rapport.

    Pendant la même période, près de 80 % des autorisations concernaient trois grammes de cannabis ou plus par jour, alors que les lettres d’autorisation de spécialistes pour de nombreux anciens combattants “ne comportaient que très peu d’éléments à l’appui d’une étroite relation médecin-patient”.

    “Les recommandations relatives au suivi étaient vagues, les spécialistes utilisant des formulations comme : suivi dans six mois ou selon les besoins cliniques, lit-on dans le rapport. Un peu plus de la moitié des lettres examinées dans le cadre de la vérification ne comportaient aucune mention relative au suivi.”

    De plus, environ le tiers des dossiers examinés ne comportaient aucune trace indiquant quel fournisseur de soins de santé avait effectivement autorisé l’ancien combattant à recevoir du cannabis médicinal. Et de nombreux dossiers étaient incomplets.

    Des professionnels généreux
    Dans l’une des conclusions les plus troublantes du rapport d’audit, on lit que 11 professionnels de la santé ont remis des autorisations à près de 40 % des vétérans qui demandaient un remboursement pour du cannabis thérapeutique, soit plus de 6000. Un de ces professionnels de la santé a approuvé à lui seul près de 1300 de ces demandes, et trois autres ont remis entre 700 et 830 autorisations.

    “L’équipe de vérification a notamment constaté qu’un petit nombre de médecins avaient autorisé un très grand nombre de vétérans à avoir recours [au cannabis à des fins médicales], ce qui soulève des questions quant à la rigueur du suivi effectué”, lit-on dans le rapport.

    “Comme les lignes directrices sur l’autorisation [...] sont limitées, il existe un risque que certains professionnels de la santé prescrivent à outrance” ce traitement de cannabis.

    * Une poignée de fonctionnaires
    Malgré ces drapeaux rouges, ainsi que le risque pour les anciens combattants et les contribuables, les auteurs du rapport notent que la grande majorité des demandes de remboursement ont été approuvées, le ministère se concentrant sur l’accessibilité à ce programme plutôt que sur sa surveillance et son contrôle.

    On note ainsi que 45 anciens combattants dont l’état de santé était répertorié comme un trouble de toxicomanie ont reçu un remboursement. Par ailleurs, 46 vétérans ont reçu le remboursement de grandes quantités de cannabis (7 à 10 grammes par jour) “tout en ayant aussi reçu le remboursement de médicaments appartenant à chacune des quatre classes de médicaments à risque élevé : les antidépresseurs, les antipsychotiques, les benzodiazépines et les opioïdes”.

    Les auteurs du rapport rappellent que ce programme est administré “par un petit effectif de 3,5 employés [équivalents temps plein], avec le soutien du groupe des professionnels de la santé” du ministère.

    En réponse à ce rapport d’audit, les responsables d’Anciens Combattants Canada assurent qu’ils envisagent une variété de changements en matière de critères d’admissibilité au remboursement, ainsi que des limites sur le montant quotidien qui peut être autorisé et sur les types de produits.

    Le ministère envisage également un nouveau formulaire d’autorisation plus détaillé et des garanties supplémentaires exigées pour ceux qui demandent plus de trois grammes par jour. On ignore à quel moment ces changements pourraient être mis en place.

    #armée #vétérans #anciens_combattants #médecins #thc #canabis #cannabis #marijuana #cannabis_médicinal #drogue #médecins #stress #post-traumatique #santé_mentale #toxicomanie

  • #CANNABIS : Les dangers d’une concentration de #THC de plus en plus élevée | santé log
    https://www.santelog.com/actualites/cannabis-les-dangers-dune-concentration-de-thc-de-plus-en-plus-elevee

    Il est généralement admis que la consommation modérée de cannabis, une fois le développement du cerveau achevé est sans danger. Cependant, les dernières générations de cannabis accessibles sur le marché présentent des taux de THC de plus en plus élevés. Avec la légalisation croissante du cannabis, certains consommateurs ont également tendance à accroître leur consommation. Cette nouvelle étude, menée à l’Université de Bath (Angleterre) et publiée dans le Lancet Psychiatry, alerte sur la consommation de ces cannabis à forte concentration et documente un « nouveau » risque accru d’#addiction et de troubles de la #santé_mentale.

    Source :
    Association of cannabis potency with mental ill health and addiction : a systematic review - The Lancet Psychiatry
    https://www.thelancet.com/journals/lanpsy/article/PIIS2215-0366(22)00161-4/abstract

    #santé

  • Un filtrage mis en place pour accéder aux urgences du CHU d’Amiens Yann Defacque - Le journal d’Abbeville
    https://actu.fr/hauts-de-france/amiens_80021/un-filtrage-mis-en-place-pour-acceder-aux-urgences-du-chu-d-amiens_53575564.htm

    A l’instar de nombreux autres services d’urgences en France, le service des urgences polyvalentes adultes du CHU Amiens-Picardie est confronté à des difficultés de ressources humaines.

    Depuis ce lundi 5 septembre 2022, l’accès aux urgences, hors urgences vitales, sera filtré. Des professionnels de santé assureront le filtrage d’accès au service d’urgence afin que les patients qui ne nécessitent pas une prise en charge en urgence puissent, selon l’analyse de leurs besoins, bénéficier de conseils médicaux et le cas échéant être orientés vers un médecin de garde.

    Tous les patients qui nécessitent une prise en charge en urgence au CHU continueront d’être pris en charge.

    Ces mesures sont prises afin de garantir une prise en charge adaptée, en toute sécurité, au sein du service des urgences adultes du CHU.

    A noter : les urgences gynécologiques et obstétricales, ophtalmologiques et pédiatriques restent assurées dans leur fonctionnement habituel.

    Tout est mis en place au CHU Amiens-Picardie pour garantir la meilleure continuité de prise en charge du patient en parfaite sécurité, 24h sur 24.

    Le Directeur Général de l’Agence Régionale de Santé sera présent au CHU mardi 6 septembre 2022 afin d’évoquer les solutions déployables à l’échelle du territoire pour assurer la bonne continuité des prises en charge en soins non programmés et d’apporter son soutien aux professionnels mobilisés. . . . . bla . . bla . . .bla. .

    #hôpital #santé #france #santé_publique #travail #en_vedette La véritable #crise_sanitaire #médecine #soignants

  • Délégation de service public : désolé, vos loisirs sont désormais privatisés et soumis à la #loi_du_marché ...

    Crise de l’énergie : l’entreprise Vert Marine ferme une trentaine de piscines en France
    https://www.ouest-france.fr/normandie/vert-energie-ferme-une-trentaine-de-piscines-en-france-ca5730f6-2d27-11

    L’entreprise Vert Marine, qui exploite près de 90 piscines en France, annoncé devoir en fermer brutalement trente d’entre elle ce lundi 5 septembre. La facture énergétique est, selon l’entreprise, trop élevée.
    .../...
    Environ 10 % des 4 000 piscines publiques françaises sont gérées via une délégation de service public et non directement par la collectivité où elle est implantée. Souvent chauffées au gaz, les piscines sont des équipements très énergivores et subissent de plein fouet la hausse des prix.

    • ah ben comme ça on va où ? si c’est privé et qu’on veut pas se priver faut une piscine privée bien à soi cqfd

      ça va bien au delà de l’enjeu des « loisirs »... tous les discours officiels (OMS, CPAM, etc. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/activite-physique-sante) portent au pinacle l’activité physique comme condition nécessaire primordiale à la santé, aux convalescences, aux guérisons. (les mairies et) les boites qui encouragent la sédentarité portent atteinte à une nécessité biologique

      les études scientifiques à ce sujet se multiplient, ce qui donne lieu à une extension de la logique de la mobilisation, de la performance, par exemple faut fabriquer de supers bébés

      Activité physique pendant la grossesse : le bébé en profite aussi
      https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/04/12/activite-physique-pendant-la-grossesse-le-bebe-en-profite-aussi_6121869_1650

      mais pas seulement puisque nous restons pour partie des chasseurs cueilleurs y compris face à nos écrans au taff etc. alors que la posture verticale s’abime si on ne s’en sert pas
      or la nage permet de se tenir droit et de se muscler en limitant l’effet de la pesanteur et la violence exercée sur l’organisme (par ex, celle de la course)

      sinon, il semble que cette boite va avoir un souci juridique, la rupture de contrat est manifeste.

      #sédentarité #activité physique #PPP

    • C’est marrant, cette nuit je tombe sur un touit qui dénonce les fermetures de RER, et illico ça a été le déferlement d’abrutis réclamant qu’on privatise le train, le RER et tout le tralala, parce que ce serait plus efficace. Et ce matin j’apprends qu’on ferme des piscines municipales parce qu’elles ne sont plus rentables pour l’exploitant privé.

      Ça doit être ce qu’on appelle la preuve par le pudding.

    • Où les municipalités concernées parlent de « coup de force » de la part de Vert Marine, la société privée gestionnaire des piscines en délégation de service public et envisagent des recours en justice.

      Une trentaine de piscines publiques ont fermé leurs portes, lundi 5 septembre, notamment à Granville, à Versailles ou à Limoges où le vice-président de la Métropole indique à franceinfo être « prêt à aller en justice ». La société qui gère ces bassins pour le compte des collectivités locales, Vert Marine, affirme ne plus pouvoir faire face à l’augmentation des prix de l’énergie. « On va essayer de discuter avec les collectivités. Leur expliquer pourquoi il faut que cela s’arrête : le coût n’est plus acceptable et l’on ne peut plus le répercuter », a regretté lundi auprès de franceinfo Thierry Chaix, le patron de Vert Marine.Sauf que l’entreprise a normalement un devoir de continuité de service public. Cette continuité de service public est le principe de base qui s’impose à toutes les entreprises qui gèrent aussi bien une piscine, qu’une autoroute ou un aéroport pour le compte d’une collectivité ou de l’État. Cela implique que le service public en question doit fonctionner de manière continue et régulière parce qu’il en va de l’intérêt général.

      https://www.francetvinfo.fr/economie/inflation/flambee-des-prix-de-l-energie-la-societe-vert-marine-a-t-elle-le-droit-

      La palme revient sans doute à la commune de Sainte-Pazanne, en Loire-Atlantique, dont le maire, Bernard Morilleau, explique ce matin à Maire info avoir été prévenu… « par les usagers, qui sont arrivés à la piscine lundi et ont trouvé une affichette A4 sur la porte expliquant que la piscine était fermée ». Le maire a eu les responsables de Vert Marine au téléphone, qui lui ont expliqué « vouloir faire pression sur les élus et le gouvernement ». Ils ont proposé une rencontre – qui aura lieu cet après-midi – aux élus de l’intercommunalité, qui a la compétence sur l’équipement. « Moi, je préfère qu’on discute avant, tempête le maire. Ils prennent une décision aussi forte, sans nous prévenir, et après ils viennent discuter… ». La situation paraît d’autant plus incompréhensible que l’équipement en question est chauffé… au bois. « Nous avons fait de gros investissements, et 80 % des besoins énergétiques de l’équipement sont assurés par une chaudière bois, pas par le gaz. Alors ? ».

      L’intercommunalité « réfléchit » à une action juridique : « C’est quand même une prise en otage des usagers et une remise en cause du service public, alors qu’on a un contrat qui nous lie ! ».

      https://www.maire-info.com/services-publics/piscines-le-coup-de-force-de-vert-marine-qui-scandalise-les-elus-article

      Non, parce que je voudrais pas chercher la petite bête, mais les construction de ces piscines, c’est quand même les municipalités qui les ont financées, non ? Et le prestataire de ce service public, quant à lui, n’a juste qu’à jouer du tiroir caisse ? Arrêtez-moi si je me trompe ...

    • Délégation de services publics : le business « à la française ». Merci Frustration et la presse libre !

      https://www.frustrationmagazine.fr/piscines-fermees

      Le récit de la majorité des médias a été le même : une trentaine de piscines municipales à Limoges, Montauban, Nîmes, Meudon… ont été fermées “pour une durée indéterminée » par le groupe privé qui les gère, Vert Marine. Ces piscines n’ont rien de la petite piscine municipale classique. Il s’agit le plus souvent de complexes aquatiques, avec des noms mi-marketing, mi-ringards (centre aquatique Nemausa à Nîmes, Océabul à Saint-Jean-de-Monts, etc.). Ce groupe est en délégation de service public avec des communes et des intercommunalités : ces dernières confient la gestion d’un équipement public à un prestataire privé. Malgré ce dispositif contractuel, qui comporte un cahier des charges, des horaires d’ouvertures et des tarifs négociés avec les autorités locales, sa direction a fermé les portes des installations municipales, sans prévenir personne, mettant fin, de fait, à un service public.
      .../...
      Pourquoi l’ensemble des journalistes répètent-ils la version officielle d’un dirigeant ayant eu des déboires avec la justice ?
      On pourrait nous répondre que toutes les rédactions de France n’ont pas le temps de creuser, et sont bien obligées de reprendre les informations les plus évidentes dont elles disposent. Sans recul face à la crise énergétique dont on nous rebat les oreilles, aucun journaliste n’a donc aujourd’hui interrogé la véracité des propos du PDG du groupe, la situation financière réelle de son entreprise ou encore la façon dont on y gère l’argent et les salariés. A l’heure actuelle, il est impossible d’affirmer, comme le fait France Info, que le groupe Vert Marine est “contraint” de fermer ses piscines, sauf à se baser sur une seule source, son patron. Mais l’éthique journalistique n’impose-t-elle pas de croiser les sources ?

    • 1-[PISCINES FERMÉES : LE FIN MOT DE L’HISTOIRE]

      https://threadreaderapp.com/thread/1572127946382385154.html

      Vous vous souvenez de la fermeture des 30 piscines municipales en délégation de service public, gérées par le groupe privé Vert Marine ?
      2-Au moment de l’annonce de la fermeture, au début du mois, nous dénoncions à
      @Frustration_web le fait que quasi aucun média n’interroge les motifs de l’entreprise. A l’époque, tous les articles relayaient le motif de la direction de Vert Marine « l’électricité est trop chère »
      3-Au point que personne n’était allé regardé si la direction disait vrai. Grâce à ce coup de chantage, le groupe avait obtenu la prise en charge d’une partie de ses frais par certaines mairies comme celle de Rivesaltes. On vous racontait tout ici :
      Piscines municipales fermées : le chantage d’un groupe privé
      Cette semaine, des piscines municipales ont été fermées sur décision du groupe privé assurant leur gestion. Pourquoi ?
      https://www.frustrationmagazine.fr/piscines-fermees
      4-Fun fact, cet article avait tellement circulé sur les réseaux sociaux que plusieurs journalistes nous avait contacté, dont le JT de France 2... dont la journaliste a posé un lapin à @NicolasFramont après lui avait dit « je vous rappelle dans 5 minutes ».
      5-Depuis, on a appris que le groupe disait vrai : son électricité était effectivement devenu trop chère. Mais pourquoi ? Parce que ce groupe privé qui gère des piscines publiques avait jugé astucieux d’acheter son électricité sur le marché de gros
      Des élus s’insurgent contre la fermeture des piscines publiques
      La société délégataire de service public Vert Marine est critiquée pour avoir clos une trentaine d’établissements et de centres nautiques le 5 septembre. Des collectivités territoriales dénoncent la d…
      https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/09/15/pour-vert-marine-les-economies-comptent-plus-que-la-notion-de-service-public
      6-Plutôt que de souscrire à des contrats qui assurent une certaine stabilité tarifaire, Vert Marine jouait sur le marché l’argent du contribuable, en prenant de gros risques. Et forcément, dans le contexte actuel, le marché de gros est devenu la pire façon de se fournir
      7-Les prix y sont beaucoup plus affectés par l’inflation que dans le cadre d’un contrat avec un fournisseur d’énergie. Vert Marine a joué... et a perdu. Et plutôt que d’avouer sa faute de gestion, a fait chanté les municipalités pour obtenir plus d’argent public.
      8-Plutôt que de vendre le château qui lui sert de siège social ou fait payer son patron ou ses actionnaires pour réparer cette erreur monumentale, cette entreprise privée est venu chouiner, avec la complaisance des grands médias.
      9-Aujourd’hui, on apprend que les piscines vont rouvrir. Des accords ont été trouvés avec les élus locaux, notamment dans les Yvelines où la communauté d’agglomération va faire bénéficier à Vert Marine de son contrat à tarif régulé
      lesechos.fr/pme-regions/il….
      Les élus locaux obtiennent la réouverture des piscines fermées par l’entreprise Vert Marine
      Les piscines fermées par l’entreprise Vert Marine sont en train de rouvrir leurs portes. En Ile-de-France, la forte pression des élus locaux et un accord sur les coûts de l’énergie ont permis un règle…
      https://www.lesechos.fr/pme-regions/ile-de-france/les-elus-locaux-obtiennent-la-reouverture-des-piscines-fermees-par-lentrepr
      10-Le modèle de la délégation de service public, qui a montré dans cette histoire ses énormes limites, n’a pas été remis en cause...
      Sauf à Montauban, où la mairie a réagi rapidement en réquisitionnant les salariés de son prestataire pour organiser la réouverture de sa piscine. 11-Elle a décidé de dégager Vert Marine et de reprendre la gestion directe de sa piscine. Pourquoi une décision aussi basique et responsable n’a pas été prise ailleurs ?
      La piscine Ingréo de Montauban rouvre ses portes lundi, annonce la maire
      La maire de Montauban veut reprendre la main sur la gestion du complexe aquatique de la ville. Vert Marine, le gestionnaire, en a fermé les portes le 5 septembre à cause d’une forte hausse du prix de …
      https://www.francebleu.fr/infos/politique/la-piscine-ingreo-de-montauban-reouvre-ses-portes-l

  • Le syndrome de l’empilement - Icem7
    https://www.icem7.fr/pedagogie/le-syndrome-de-l-empilement

    avant

    Les graphiques en barres empilées sont notoirement peu lisibles, la presse le sait et les évite. Des alternatives plus efficaces existent. Nous les rencontrons pourtant partout dans la production institutionnelle : pas une étude statistique, pas un rapport d’activité où l’on ne subisse ces guirlandes de bâtons multicolores[1], leurs légendes extensibles et leurs inévitables aides au déchiffrage.

    Prenons deux exemples publiés la semaine dernière : à chaque fois la matière est intéressante, mais le traitement graphique la dessert.

    après…

    • attention, ces considérations sur les choix de #représentation_graphique pourrait faire oublier la #CSS, qui contrairement à la #CMU-C à laquelle elle a succédé, est devenue payante pour nombre de fauchés, une attaque réussie contre l’#accès_aux_soins. le doc de la Dress porte sur des données de 2017. on nous donne encore à voir les mythiques « classes moyennes »...

      https://www.youtube.com/watch?v=q5tZq_8UZUM

      #ACS #santé_publique #soins

    • la Cpam n’aime pas que l’on dise CSS et préfère C2S... pas trop envie de cet acronyme postmoderne bienveillant, faudrait malgré la paresse et le temps qui presse écrire #Complémentaire_solidarité_santé ? je ne sais pas

      j’ai découvert la chose alors que j’étais chômeur indemnisé : 25 euros par mois pour une complémentaire santé. puis les prélèvements ont continué alors que j’étais passé au RSA, alors même que la CSS était coupée ! (j’ai retardé des examens et soins et dû payer une part pour quelques médocs) ce que j’ai découvert... en allant en pharmacie avec une ordonnance pour laquelle je ne me suis pas fait délivrer la prescription. j’ai donc payé 4 mois alors que j’étais au RSA, puis 4 mois (100 balles) pour une CSS que je n’avais pas, puis j’ai réussi à faire rétablir la CSS et je continue à casquer.
      Après moultes démarches, le plus fun étant l’appel à la #CPAM, dont les items du site ne sont pas destinés à traiter de tels cas. Il m’aura fallut renouveler cet appels un grand nombre de fois avant d’obtenir un interlocuteur, en subissant à chaque fois de longues minutes d’attente avant de m’’entendre dire "nos services sont surchargés, merci de rappeler plus tard" , Puis un jour, on me répond sur un ton dégoulinant de bonne conscience que la situation a été "rétablie administrativement" (sic aie !). ainsi ais-je rétroactivement droit à la CCS pour les mois où je ne l’avais pas, youpi ! l’administration a fait son ménage, tout est propre, ok. et la barrière à l’accès aux soins durant 6 mois passe à la trappe. on me dit aussi que les prélèvement vont continuer puisque ils sont calculés sur l’année antérieure à l’ouverture de droits, une année ou figurent 9 mois d’un maigre chômage et 3 d’un plantureux RSA. des 526 euros de RSA, 25 sont donc mensuellement déduit. Byzance. tout ça en rencontrant bien des difficultés avec divers praticiens (dentiste, généraliste, ophtalmos) en raison de ce « statut ». les toubibs sont d’ailleurs directement incités à résister à la demande des pauvres : ils mettent parfois des mois à récupérer le fric de cette complémentaire, spécialement quand les ayant droit ne choisissent pas à ce titre la CPAM mais une mutuelle ou assurance privée, et ça engage du temps de secrétariat (au point que certains s’en abstiennent).

      #accès_aux_soins

    • être pauvre, c’est se faire carotter par les institutions sociales, suite. il fallait bien que je vérifie... on me fait payer 25€/mois de CSS alors que depuis avril je dépend du RSA, qui ouvre droit à la CSS gratuite

      Si vous percevez le revenu de solidarité active (RSA), vous avez droit, ainsi que les membres de votre foyer, à la complémentaire santé solidaire (C2S) gratuite, sans participation financière.

      https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A15651

      sorry @simplicissimus d’avoir embrayé ainsi sur les question de représentation graphique des #statistiques que tu indiquais. comme tu sais, sous les stats, il se passe des choses que celles-ci appréhendent mal ou pas du tout, sauf taff spécifique, dont se gardent bien les donneurs d’ordre dès lors que cela ne les sert pas.

  • Des lobbys au menu - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Des-lobbys-au-menu

    C’est un court ouvrage mais qui rend compte d’une recherche très ambitieuse sur l’influence des entreprises agroalimentaires sur le débat et les politiques publiques en France. Cette influence se déploie dans trois dimensions avec trois outils privilégiés. Les think tanks investissent le champ scientifique, les organisations de représentations d’intérêt les instances étatiques, les fondations d’entreprise la société civile.

    Dans le lot cette interview :
    https://www.youtube.com/watch?v=_vHa_a8Mjak

    #recension #livre #recherche #sociologie #alimentation #agroalimentaire #industrie #lobby #lobbying #Aude_Vidal

  • Malgré une immunité plus forte, des taux de vaccination plus élevés et des thérapies efficaces, nous venons de connaître la pire vague de COVID jamais enregistrée.
    https://threadreaderapp.com/thread/1561149283121913856.html


    https://twitter.com/themislv_vls/status/1561149283121913856

    [Traduction]
    "Malgré une immunité plus forte, des taux de vaccination plus élevés et des thérapies efficaces, nous venons de connaître la pire vague de COVID jamais enregistrée.

    @CrabbBrendan dit à @sunriseon7 "Le virus est en train de gagner, ... 🧵

    Unroll available on Thread Reader
    2. ...et nous ne pouvons pas compter sur l’immunité de groupe. Nous nous sommes égarés en parlant d’immunité collective par infection comme si l’infection était en quelque sorte notre amie et qu’une version "douce" du virus ...
    3. ... pouvait nous aider à développer notre immunité. L’infection comme stratégie pour éviter l’infection et les effets de l’infection échoue au test.
    4. Elle n’échoue pas seulement à toute sorte de tests scientifiques, c’est fou de se faire infecter pour se protéger des infections. Nous n’avons pas compris qu’avoir beaucoup de virus dans notre communauté est mauvais.
    5. Le virus a continué à muter littéralement pour contourner l’immunité que nous avons. Nous devons changer pour réduire la transmission.
    6. Chaque fois que vous êtes infecté, le COVID long s’accumule, et c’est extrêmement inquiétant. Cela signifie qu’il n’y a pas de mur d’immunité construit par l’infection contre les impacts de l’infection.
    7. C’est donc une raison de plus pour laquelle nous devons adopter une stratégie très anti-infection.

    Ne pensez pas que parce-que vous en avez eu une, il n’y a aucun problème à contracter une deuxième infection.
    8. Il y a toutes les raisons d’essayer d’empêcher une deuxième ou une troisième infection et de réduire les risques de COVID longue. Je m’inquiète plus de la COVID longue que des effets aigus".
    9. Notes personnelles : tout cela était connu dès le début de la crise, l’OMS ayant rejeté la stratégie d’immunité par infection dès 2020 car contraire à l’éthique, délétère et non fondée scientifiquement. Image
    10. L’OMS a par ailleurs rappelé que l’infection de masse n’a jamais été, dans l’histoire de la santé publique, une stratégie de lutte contre les pandémies.
    11. Pourtant divers narratifs sont apparus dans plusieurs pays (identiques parfois à la virgule près) au soutien de l’infection de masse et de l’abandon des mesures sanitaires.
    12. Alors que l’OMS n’a cessé de rappeler que le "tout vaccinal" était insuffisant et qu’il fallait combiner les mesures pour prévenir décès, covid longs, PIMS et mutations,
    13. ces narratifs ont promu l’idée d’une "immunité hybride" acquise grâce à la vaccination et à "mild Omicron" devenu "endémique", sur fond de fatalisme (l’infection était inévitable) et dans un contexte de "fatigue" (présumée) d’une population totalement désinformée.
    14. Des idées largement diffusées aussi par le cabinet McKinsey,
    Unroll available on Thread Reader
    15. qui ont légitimé l’abandon progressif des dernières mesures de santé publique préventives et collectives, au profit d’une responsabilité individuelle illusoire et d’une "nouvelle normalité" dans laquelle un haut niveau de morts et de souffrance serait devenu acceptable.
    16. En réalité cette régression des droits humains s’accorde avec les intérêts de certains milliardaires américains, des libertariens proches de l’alt right à l’origine de la Déclaration de Great Barrington prônant l’immunité par infection.
    Covid-19 : les dangers du « rassurisme » sanitaire
    Christian Lehmann est médecin et écrivain. Pour « Libération » il tient la chronique d’une société traversée par le Covid-19.
    https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-19-les-dangers-du-rassurisme-sanitaire-20220523_IDTV223AXBCXHASBJOY
    17. La population, elle, a été abandonnée et trompée sur les risques du Covid, son mode de transmission et les moyens de protection. Les gens, à commencer par les plus vulnérables mais pas eux seulement, en paient le prix de leur vie et de leur santé. Y compris des enfants.
    18. Et nos dirigeants devront rendre des comptes pour cela.

  • La situation alarmante de la #pédopsychiatrie en France

    Le nombre d’adolescents et d’enfants arrivant aux urgences pédopsychiatriques connaît une hausse vertigineuse depuis le début de la crise due au Covid-19. L’hôpital a accueilli 900 mineurs en 2021. Avec des réponses parfois déficientes, faute de #soignants et de structures adaptées.


    La chambre d’une patiente suivie en pédopsychiatrie, dans le service pédiatrie du CHU de Nantes, le 17 août 2022. LOUISE QUIGNON POUR « LE MONDE »

    La crise a atteint son paroxysme en mars. Tout au long du mois, Laurence Dreno, pédopsychiatre au centre hospitalier universitaire (CHU) de Nantes, et son équipe ont fait face, chaque semaine, à l’arrivée aux urgences pédiatriques, en moyenne, de dix-sept jeunes en détresse psychologique. « Vous arrivez et, chaque matin, il y a au moins trois jeunes qui ont fait une tentative de suicide, expose, d’une voix blanche, Mme Dreno. A un moment, j’ai ressenti un immense vertige. Je me suis dit : “Mais comment je vais penser dix-sept projets de soins pour les patients ?” »

    La praticienne a vécu un nouveau moment d’abattement lorsque, trois mois plus tard, elle a vu plusieurs de ces jeunes revenir aux #urgences. « Ils n’avaient même pas décroché un rendez-vous dans un CMP [centre médico-psychologique] car toutes les structures sont complètement débordées. Là, je me suis dit que j’avais travaillé dans le vide. »

    Partout, dans les hôpitaux de France, le nombre d’adolescents et d’enfants « présentant un syndrome dépressif modéré à sévère » connaît une hausse vertigineuse depuis la fin du premier confinement dû à la crise liée au Covid-19. Le secteur de la pédopsychiatrie était déjà sous tension, le voici qui prend l’eau, faute de structures adaptées et de moyens humains.

    Près de 900 mineurs de moins de 16 ans sont passés par l’accueil des urgences pédiatriques du CHU de Nantes en 2021 pour des troubles psychologiques. « Quatre cent trente ont été hospitalisés, contre 250 à 280 avant l’épidémie, énonce la professeure Christèle Gras-Le Guen, cheffe du service des urgences pédiatriques et du service pédiatrique de l’hôpital de Nantes. On aurait dû en hospitaliser davantage, mais on n’avait aucune solution. » « Avant, on faisait du soin, souffle Mme Dreno. On voyait les patients, on les prenait en charge. Et puis on les orientait vers des consultations en CMP. Désormais, on fait du tri. »

    Des mineurs exprimant des idées suicidaires sont renvoyés chez eux avec une « simple » orientation vers des consultations. Or, les centres médico-psychologiques affichent des délais de prise en charge variant de quatre à six mois. « Ces structures enregistrent quinze demandes par semaine au bas mot quand, auparavant, elles assuraient quinze consultations par mois, développe Mme Dreno. Ce qui est insupportable, c’est que nous, professionnels, on sait qu’en six mois il se passe beaucoup de choses dans une vie et que les situations peuvent s’aggraver. »

    Au mieux, les mineurs en détresse sont pris en charge en service de pédiatrie. « On fait avec les moyens du bord, souligne Mme Gras-Le Guen. Sur les 36 lits du service de pédiatrie du CHU, il y en a régulièrement la moitié occupée par des patients qui ont des problèmes de santé mentale. »

    Au pire, des jeunes, trop agités, sont désormais transférés, parfois dès l’âge de 10 ans, en psychiatrie adulte à l’hôpital Saint-Jacques de Nantes, « dans des chambres d’isolement, soit des conditions relevant du milieu carcéral, pour les protéger de patients pouvant être dangereux », ainsi que le déplore Mme Gras-Le Guen. La situation, assène la professionnelle, qui préside la Société française de pédiatrie, relève de « la maltraitance institutionnelle. Pour un enfant qui va mal, c’est la double peine : on l’enferme dans un service où il va avoir des soins qui ne correspondent pas à son état de santé ». Plus de 250 mineurs de moins de 16 ans ont été hospitalisés en psychiatrie adulte en 2021 à Nantes. Un bilan qui menace d’être plus élevé en 2022.

    La patientèle passant aux urgences pédopsychiatriques est désormais majoritairement féminine. Et elle se rajeunit dangereusement, avec l’accueil de nombreux jeunes âgés de 12 ans. Les souffrances sont multiples : conflits familiaux, défaillances parentales, harcèlement, sentiment d’insécurité face au monde. Vincent Delaunay, chef du pôle psychiatrie et santé mentale au CHU de Nantes, note aussi « une augmentation des troubles du comportement alimentaire et des pathologies dépressives, ainsi que des pathologies mentales avérées ». A ce tableau clinique se greffe « une souffrance morbide s’accentuant autour des questionnements identitaires sur la sexualité et le genre », représentant « une hausse de 25 % des demandes » depuis la sortie des confinements.

    « Si on tarde, ça explose »

    La crise secoue aussi les professionnels. Certains jettent l’éponge, épuisés et vaincus par un sentiment d’impuissance. Cinq postes sont vacants dans l’unité dirigée par Mme Dreno. Qui alerte : « Comment on va garder nos jeunes praticiens si c’est pour faire du boulot qui n’a pas de sens ? » La praticienne appelle à recruter au plus vite une quinzaine de psychologues et souligne : « Un adolescent, dès lors qu’on s’en occupe, que l’on met de l’attention et du soin, il récupère et il repart. Si on tarde, ça explose. »

    La crise est nationale, mais, selon l’Observatoire régional de la santé des Pays de la Loire, l’offre de soins spécialisés dans la santé mentale des adolescents est particulièrement faible en Loire-Atlantique pour ce qui est des lits d’hospitalisation, le département ne comptant que 6,9 lits pour 100 000 habitants, contre 16,5 lits à l’échelle nationale.

    « Cela fait des années que l’on tire la sonnette d’alarme sur ce sujet », énonce M. Delaunay, qui évoque « une situation absolument catastrophique ». Le manque d’anticipation, par les pouvoirs publics, des évolutions sociétales et de l’essor démographique relève de « l’aveuglement » selon le professionnel, qui note : « Il y a un rattrapage phénoménal à accomplir. »

    L’agence régionale de santé (ARS) partage le constat, mais nuance le diagnostic. La #psychiatrie, dans son ensemble, « accuse un déficit historique en termes de moyens dans les Pays de la Loire », reconnaît le docteur Jean-Paul Boulé, chef de projet santé mentale au sein de l’ARS, qui précise : « On a longtemps été la dernière région métropolitaine pour les dotations par rapport au nombre d’habitants. » Mais la pénurie de lits d’hospitalisation, qui date d’une vingtaine d’années, est liée « à la volonté exprimée par les professionnels de soigner les patients au plus près de leur lieu de vie ». La Loire-Atlantique, fait valoir le médecin, a ainsi fait le choix de « privilégier le développement d’hôpitaux de jour, totalisant à ce jour 207 des 426 places recensées à l’échelle régionale ».

    « Miser sur l’ambulatoire »

    De nouveaux projets sont sur orbite. Huit lits pour enfants et adolescents pourraient être créés au sein de l’établissement psychiatrique de Blain, au nord de Nantes, en 2023. L’ARS a donné son feu vert pour l’extension du service d’hospitalisation intersectoriel de pédopsychiatrie, une unité située à Bouguenais, dans la banlieue sud, comptant quatorze lits, soit la perspective de seize lits supplémentaires d’ici cinq ans, note Julien Vallée, responsable de cette structure.

    La création d’un hôpital de jour « postcrise » consacré aux adolescents, affichant une capacité d’une quinzaine de places, est également espérée en 2023 dans la banlieue nantaise. « C’est vraiment une structure de soins d’aval dont on a besoin, souligne M. Delaunay. Ce qui est fondamental, c’est d’apporter une réponse en temps voulu, éviter les tris aberrants et les renvois à domicile faute de places. » « La priorité », souligne l’ARS, reste_« de soigner un jeune patient au plus près de son lieu de vie » et donc « de miser sur l’ambulatoire ».
    Depuis 2018, les mesures de rattrapage en matière de santé mentale dans les Pays de la Loire représentent une enveloppe de 18 millions d’euros par an, qui s’ajoutent à la dotation annuelle de 450 millions d’euros.
    « Les crédits sont enfin là, mais, maintenant, le goulet d’étranglement, ce sont les ressources humaines qui obèrent la capacité à mettre en œuvre des projets », énonce le docteur Bruno Meslet, conseiller médical au sein de l’ARS. Outre la pénurie de pédopsychiatres, l’agence sanitaire souligne les difficultés de recrutement de psychologues, d’infirmiers, d’aides-soignants ou d’éducateurs…

    « Au-delà de la question de la rémunération, insuffisante, on paye très cher le fait d’avoir mis les personnels en souffrance en réduisant les effectifs », se désole M. Meslet. « La volonté de financer des projets est là, mais, ce qui manque désormais, ce sont les bras_, appuie M. Delaunay. Ce qui est désolant, c’est d’avoir attendu d’être face à la #catastrophe pour réagir enfin. »

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/08/18/jeunes-en-detresse-psychologique-l-appel-au-secours-du-chu-de-nantes_6138320

    le même journal vient de publier plusieurs articles sur la gériatrie, « en crise » elle-aussi, pour un nombre de patients croissant, elle-aussi

    #santé_publique #enfance #souffrance_psychique #folie

  • Opioïdes aux Etats-Unis : Walmart, Walgreens et CVS condamnés à verser 650 millions de dollars Le Temps
    https://www.letemps.ch/monde/opioides-aux-etatsunis-walmart-walgreens-cvs-condamnes-verser-650-millions-d

    Les pharmacies de Walmart, Walgreens et CVS ont été condamnées mercredi par un juge fédéral en Ohio, dans le nord des Etats-Unis, à verser 650,6 millions de dollars à deux comtés de cet Etat, Lake et Trumbull, a annoncé le cabinet d’avocats qui a défendu les deux comtés, The Lanier Law Firm.

    Cette somme permettra de « financer des programmes d’éducation et de prévention et de rembourser les agences et organisations pour les frais encourus pour gérer la crise », a-t-il ajouté. Walmart a annoncé dans un communiqué son intention de faire appel, dénonçant un procès « truffé d’erreurs juridiques et factuelles ».

    Les trois géants de la distribution aux Etats-Unis, qui avaient distribué massivement des antidouleurs dans ces deux comtés, avaient été jugés coupables en novembre.

    « Une épidémie de drogue soutenue par la cupidité des entreprises »
    Les avocats des deux comtés dans l’Ohio étaient parvenus à convaincre le jury que la présence massive d’opiacés constituait bien une nuisance publique et que les pharmacies y avaient participé en ignorant pendant des années des signaux d’alarme sur des prescriptions suspectes.

    Les responsables des comtés « voulaient simplement être dédommagés du fardeau d’une épidémie de drogue soutenue par la cupidité des entreprises, la négligence et le manque de responsabilité de ces chaînes pharmaceutiques », a commenté leur avocat, Mark Lanier, cité dans le communiqué.

    Les chaînes de pharmacies estiment que les pharmaciens ne font que respecter des ordonnances légales rédigées par des médecins, qui prescrivent des substances approuvées par les autorités sanitaires. Certaines parties avaient conclu des accords avec les comtés de Lake et Trumbull pour mettre fin aux poursuites en échange de versements financiers. C’est le cas des chaînes de pharmacies Rite Aid et Giant Eagle.

    Des distributeurs jugés responsables pour la première fois
    C’était la première fois que des distributeurs de médicaments, et non pas des producteurs, étaient jugés responsables dans cette crise sanitaire à l’origine de plus de 500 000 morts par overdose en 20 ans aux Etats-Unis, et qui a donné lieu à une myriade de procédures lancées par des collectivités.

    La condamnation de producteurs d’opiacés sur la base de lois sur les nuisances publiques a cependant connu des revers, en Californie et en Oklahoma. L’été dernier CVS, Walgreens, Rite Aid et Walmart avaient accepté de verser 26 millions de dollars au total à deux comtés de l’Etat de New York.

    Lire aussi : Crise des opioïdes aux Etats-Unis : l’indécent ballet des groupes pharma https://www.letemps.ch/opinions/crise-opioides-aux-etatsunis-lindecent-ballet-groupes-pharma

    #McKinsey #oxycodone #naloxone #opioides #sackler #big_pharma #santé #fentanyl #opiacés #addiction #opioïdes #drogues #drogue #pharma #usa #santé_publique #etats-unis #purdue_pharma #oxycontin #carfentanil #overdose #Walmart #Walgreens #CVS

    • Le groupe Purdue Pharma :
      Selon une enquête du New Yorker, le groupe aurait réalisé près de 35 milliards de dollars de bénéfice grâce au seul OxyContin entre 1996 et 2019.

      Un plan prévoit désormais le versement de 6 milliards de dollars à titre d’indemnisation à plus de 140 000 victimes directes qui avaient porté plainte, ainsi que des collectivités.

  • A l’#hôpital de Laval, les syndicats déposent un signalement auprès de la justice pour « mise en danger des personnels hospitaliers »

    Le personnel de l’hôpital de Laval alerte depuis des années sur la dégradation des conditions de travail. Ici, une banderole affichée devant l’hôpital le 21 août 2020. JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

    Fermées à de multiples reprises ces derniers mois, les urgences de l’hôpital de Laval se trouvaient déjà, faute de médecins, au bord de l’asphyxie en décembre.

    Ils dénoncent des conditions de travail dégradées, un manque de personnel médical et paramédical ainsi que l’augmentation de la charge de travail liée au Covid. La CGT 53 et Force ouvrière (FO) ont déposé, vendredi 12 août, un signalement auprès du procureur de la République de Mayenne, ont annoncé les syndicats dans un communiqué.

    « Aujourd’hui, nous réalisons un signalement auprès de vous, Madame, Monsieur le Procureur de la République, sur le fait que l’État français, de par ses décisions de #fermetures_de_lits depuis de nombreuses années, met en danger les personnels hospitaliers de Laval », précisent les syndicats.

    Ils ont également alerté sur la dégradation de l’offre de soins pour les patients. Une situation qui découle, selon Maxime Lebigot, infirmier et secrétaire adjoint FO au centre hospitalier de Laval, de la « souffrance psychologique et physique » des professionnels de santé.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/08/16/a-l-hopital-de-laval-les-syndicats-deposent-un-signalement-aupres-de-la-just

    #santé_public #soignants

  • La vaccination contre la variole du singe en France voisine interdite aux Suisses RTS - Anouk Pernet/jop
    https://www.rts.ch/info/suisse/13306180-la-vaccination-contre-la-variole-du-singe-en-france-voisine-interdite-a

    Alors que la Suisse tarde à autoriser des premiers vaccins contre la variole du singe, de nombreuses personnes cherchent à aller se faire vacciner à l’étranger. Mais en France, les centres de vaccination proches de Genève refusent de vacciner les Suisses, a appris la RTS.

    Non loin de Genève, à Saint-Julien-en-Genevois, Grenoble ou Annecy, les centres de vaccination contre la variole du singe sont submergés d’appels depuis la Suisse. Mais la réponse est toujours la même : ils ne vaccinent que leurs propres résidents, afin d’économiser les doses.


    Pourtant, au nord de la France, les Belges peuvent, eux, passer la frontière pour recevoir une injection à Lille. Ils représentent même parfois jusqu’à 90% des vaccinations quotidiennes. Selon le service de prévention-santé de la métropole de Lille, il s’agit simplement de solidarité envers les voisins européens.

    Solidarité européenne
    « Dans un premier temps, une recommandation a été donnée de prioriser les publics vivant sur le territoire national, sans pour autant exclure le reste des demandeurs », détaille le centre de vaccination dans une réponse à la RTS. Par la suite, le ministère français de la Santé a indiqué qu’en raison de « la solidarité avec nos voisins européens, les centres sont invités à ne pas prioriser les publics cibles par leur lieu de résidence ».

    Mais autour de Genève, aucune instruction de la sorte n’a été transmise. Au contraire, les institutions de soin ont pour directive de demander la carte vitale pour avoir une preuve de résidence. Les centres de vaccination soulignent que les doses ne suffisent déjà pas à la demande locale. Le centre de Saint-Julien, par exemple, n’en dispose que d’une quinzaine par semaine.

    Inégalité d’accès aux soins
    Pour Loïc Michaud, infirmier responsable du Checkpoint de l’association Dialogai à Genève, ces restrictions locales sont compréhensibles, mais elles créent des inégalités. « Il existe des centres de vaccination qui ne demandent, jusqu’à maintenant, pas d’identité. Mais ce sont des centres beaucoup plus éloignés, comme à Paris, ou dans d’autres pays d’Europe. Et cela crée une inégalité d’accès aux soins », déplore-t-il.

    Les associations LGBT demandent donc un partenariat transfrontalier. Interrogé, l’Etat de Genève explique qu’il est en discussion avec ses équivalents français pour trouver une solution de collaboration, comme il l’a fait pour la vaccination contre le Covid. Tout dépendra du moment où le canton obtiendra des doses.

    Genève a récemment fait part de sa volonté d’acquérir des doses au plus vite, même sans l’aval de la Confédération. Début août, Swissmedic indiquait n’avoir pas encore reçu de demande d’autorisation du produit.

    #Suisse #France #lgbt #variole #santé #épidémie #monkeypox #vaccins #vaccin #épidémies #covid #tourisme de la #vaccination #virus #maladie #variole_du_singe #santé_publique

  • De la #démocratie en #Pandémie. #Santé, #recherche, #éducation

    La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des polémiques à la confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’omerta n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant.

    https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Tracts/De-la-democratie-en-Pandemie

    –-

    Et une citation :

    « La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des #polémiques à la #confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le #savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’ _#omerta_ n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant. »

    #syndémie #désert_médical #zoonose #répression #prévention #confinement #covid-19 #coronavirus #inégalités #autonomie #état_d'urgence #état_d'urgence_sanitaire #exception #régime_d'exception #Etat_de_droit #débat_public #science #conflits #discussion_scientifique #résistance #droit #santé #grève #manifestation #déni #rationalité #peur #panique #colère #confinement #enfermement #défiance #infantilisation #indiscipline #essentiel #responsabilité #improvisation #nudge #attestation_dérogatoire_de_déplacement #libéralisme_autoritaire #autoritarisme #néolibéralisme #colloque_Lippmann (1938) #économie_comportementale #Richard_Thaler #Cass_Sunstein #neuroscience #économie #action_publique #dictature_sanitaire #consentement #acceptabilité_sociale #manufacture_du_consentement #médias #nudging #consulting #conseil_scientifique #comité_analyse_recherche_et_expertise (#CARE) #conseil_de_défense #hôpitaux #hôpital_public #système_sanitaire #éducation #destruction #continuité_pédagogique #e-santé #université #portefeuille_de_compétences #capital_formation #civisme #vie_sociale #déconfinement #austérité #distanciation_sociale #héroïsation #rhétorique_martiale #guerre #médaille_à_l'engagement #primes #management #formations_hybrides #France_Université_Numérique (#FUN) #blended_learning #hybride #Loi_de_programmation_de_la_recherche (#LPR ou #LPPR) #innovation #start-up_nation #couvre-feu #humiliation #vaccin #vaccination
    #livre #livret #Barbara_Stiegler

    • secret @jjalmad
      https://twitter.com/jjalmad/status/1557720167248908288

      Alors. Pour Stiegler je veux bien des ref si tu as ça, j’avais un peu écouté des conf en mode méfiance mais il y a un moment, sans creuser, et je me disais que je devais pousser parce qu’en effet grosse ref à gauche

      @tapyplus

      https://twitter.com/tapyplus/status/1557720905828253698

      Check son entretien avec Desbiolles chez les colibris par ex. T’as aussi ses interventions à ASI, son entretien avec Ruffin, etc. C’est une philosophe médiatique, on la voit bcp. Et elle dit bien de la merde depuis qq tps. Aussi un live de la méthode scientifique avec Delfraissy

      Je suis pas sur le PC mais je peux te lister pas mal de sources. D’autant plus pbtk parce que « réf » à gauche. Mais dans le détail elle dit de la merde en mode minimiser le virus + méconnaissance de l’antivaccinisme. Et du « moi je réfléchit » bien claqué élitiste et méprisant.

      Quelques interventions de B Stiegler (en vrac) :
      Alors la première m’avait interpellée vu qu’elle était partie en HS complet à interpeller Delfraissy sur les effets secondaires des vaccins : https://radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-methode-scientifique/et-maintenant-la-science-d-apres-8387446
      (le pauve N Martin se retrouvait sur un débat complètement HS)

      Il y a d’une part la critique politique (rapport à la démocratie en santé publique), mais pour Stiegler outre la position « le gvt en fait trop, c’est des mesures autoritaires inutiles » elle se positionne par ailleurs sur des choix

      Parler des EI des vaccins sans balancer avec les effets de la maladie. Utilisation de la santé mentale des enfants pour critiquer le port du masque à l’école, lecture de la situation où il n’y aurait que gvt vs libertay, et en omettant complètement toutes les positions développées par l’autodéfense sanitaire et les militants antivalidistes et de collectifs de patients (immunodéprimés, covid long, ...) quand ils ne vont pas dans son narratif.

      Elle met de côté toutes les lectures matérialistes de la situation et sort clairement de son champ de compétence sur certains points, tout en ne donnant que très peu de sources et de points de référence pour étayer ses propos.

      Genre elle critique la pharmacovigilance et les EI mais elle ne donne jamais aucune source ni aucune information sur les outils, méthodes et acteurs qui travaillent ces sujets. Pareil quand elle dit découvrir les critiques des vaccination. Il y a de quoi faire avec les travaux historique sur la #santé_publique et la vaccination. A t elle interrogé des spécialiste de ces sujets, notamment les spécialistes qui ne vont pas que dans le sens de son propos. Elle semble manquer cruellement de référence historique sur le sujet alors qu’elle s’en saisit et qu’elle a une aura d’#intellectuelle_de_gauche, donc plein de monde lui accorde une confiance et trouve qu’elle est très pertinente sur certains sujets. Mais sur le traitement des points techniques elle me semble plutôt à la ramasse et ce qui ne va pas dans son sens est renvoyé à la doxa gouvernementale ou technoscientiste liberale, sans apparemment regarder les contenus eux même. Et Desbiolles c’est pareil. Alla je connais moins et je l’ai entendu dire qq trucs pertinents (sur les profils des non vaccines par exemple) mais le fait qu’il cite Desbiolles devant l’opecst, alors que celle ci racontait des trucs bien limites sur les masques et les enfants, ça me met des warnings.

      Je rajouterai 2 points : 1) il y a des sujets super intéressants à traiter de trouver comment on construit une position collective sur des questions de santé publique, ni individualiste ni subissant l’autorité de l’état. Genre comment penser une réflexions sur les vaccinations (en général, pas spécifiquement covid) dans une perspective émancipatrice et libertaire, comment on fait collectif, comment on mutualise des risques, comment on se donne des contraintes individuelles pour soutenir celles et ceux qui en ont plus besoin.

      Stiegler ne fait que critiquer l’autoritarisme d’état, parle de démocratie, mais ne propose aucune piste concrète ni axe de réflexion pour développer cela. D’autres personnes le font et développent cela, et c’est des sujets non triviaux sur lesquels il est important de délibérer.

      2) Un autre point c’est son discours, comme ceux d’autres intellectuels, est surtout axé sur la partie « choix libre » de la phrase « choix libre et éclairé », et n’évoquent pas vraiment la manière dont on construit collectivement la partie « éclairé »

      Il y a des sujets super importants à traiter sur le rapport aux paroles d’expert, de la place des scientifiques dans un débat public, de la dialectique entre connaissance scientifique et choix politiques et éthiques, bref plein d’enjeux d’éducation populaire

      Ah et aussi dernier point que j’ai déjà évoqué par le passé : l’axe « liberté » sur les questions de vaccination, c’est un argument central des discours antivaccinaux, qui axent sur le fait que les individus peuvent choisir librement etc. C’est assez documenté et c’est par exemple un registre argumentaire historique de la Ligue Nationale Pour la Liberté de Vaccination (LNPLV), qui défend le rapport au choix, défendant les personnes qui ont refusé les vaccinations obligatoires. Mais sous couvert de nuance et de démocratie, ce sont des positions antivaccinales assez claires qui sont défendues. Ce truc de la nuance et de la liberté, tu la retrouves par exemple également chez les anthroposophes (j’en parlais récemment dans un thread).

      j’ai enfin compris pourquoi on dit intellectuel de gauche : c’est pour indiquer avec quel pied leur marcher dessus.

  • Chez Mediapart, ils continuent à s’enfoncer dans la fange Stiegler-Damasio.

    Faut-il apprendre à vivre avec les microbes ? | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/090822/faut-il-apprendre-vivre-avec-les-microbes

    Face aux microbes, nous avons tendance à adopter des postures radicales à visée éradicatrice. Un réflexe ancré dans notre histoire et dans le langage utilisé pour parler des virus et des épidémies, soulignent des chercheurs, qui appellent à penser une autre approche des virus.

    • D’emblée, le discours dominant fut un discours guerrier. Lequel bientôt engendra une solution tout aussi martiale : celle du « zéro Covid », de l’élimination, voire de l’éradication.

      De fait, les microbes étaient là bien avant nous et sont aujourd’hui bien plus nombreux que toutes nos cellules réunies sur terre. Ils font même partie de nous : on abrite des centaines de milliards de microbes. Ils nous aident à digérer, à convertir nos aliments en nutriments et en énergie, à nous débarrasser des bactéries dangereuses. Ils sont également essentiels aux écosystèmes naturels, ils produisent la moitié de l’oxygène que nous respirons chaque jour, captent le CO2 que nous larguons dans l’atmosphère, enrichissent les sols, décomposent les polluants. « Et ils font le fromage et le saké ! », souligne Victoria Lee, qui a vécu en France et au Japon.

      (...) François Alla, professeur de #santé_publique à l’université de Bordeaux. Beaucoup ont eu du mal à faire leur deuil de cette idée que les vaccins puissent mettre fin à la pandémie. »

      #François_Alla

    • cette politique rédactionnelle conspi-compatible est également macrono-compatible.

      @C_A_Gustave
      https://twitter.com/C_A_Gustave/status/1556660646921601024

      Chaque ↘️↘️↘️ du risque d’hospitalisation est corrélée au déploiement de la primo-vaccination en 2021, ou des 3èmes doses fin 2021, et des D4 au printemps 2022.
      Mais les « rassuristes » et antivax préfèrent vous dire que c’est le virus qui est magiquement devenu un rhume

      #macronner

    • Cinq leçons à tirer de la pandémie (5/5) Analyse
      Faut-il apprendre à vivre avec les microbes ?

      Face aux microbes, nous avons tendance à adopter des postures radicales à visée éradicatrice. Un réflexe ancré dans notre histoire et dans le langage utilisé pour parler des virus et des épidémies, soulignent des chercheurs, qui appellent à penser une autre approche des virus.

      Lise Barnéoud

      9 août 2022 à 12h14

      « Nous sommes en guerre », avait martelé le président Emmanuel Macron dans son allocution du 16 mars 2020, à la veille du premier confinement. « Nous ne luttons ni contre une armée ni contre une autre nation, mais l’ennemi est là, invisible, insaisissable, et qui progresse. » D’emblée, le discours dominant fut un discours guerrier. Lequel bientôt engendra une solution tout aussi martiale : celle du « zéro Covid », de l’élimination, voire de l’éradication.

      Si cette ambition est aujourd’hui largement abandonnée (à part en Chine), elle aura marqué la première année de la pandémie. Or, pour certains chercheurs, il est grand temps de repenser notre rapport aux microbes.

      « Notre passion éradicatrice est une passion relativement moderne », commente Guillaume Lachenal, historien de la médecine. À l’époque de Pasteur, on s’appuie au contraire sur les microbes pour la fermentation ou pour contrôler les infections. C’est d’ailleurs le principe même du vaccin : on introduit volontairement dans l’organisme des pathogènes microbiens, en contrepartie de quoi on espère obtenir une sorte de trêve, un armistice.

      « Plutôt que de recourir à une stratégie de blocus (hygiénisme, désinfection, quarantaine, surveillance), les humains choisirent, de manière révolutionnaire, de passer un contrat avec leur Némésis. […] Une sorte de diplomatie élargie, déjà formulée en termes “d’immunité” : en échange de celle-ci, les humains accordaient un droit d’asile à quelques virus ayant l’obligeance de ne pas trop abîmer leurs hôtes », écrit l’historien des sciences Jean-Baptiste Fressoz dans sa publication « Comment sommes-nous devenus modernes ? ».
      © Photo illustration Mediapart

      Le grand tournant éradicateur vient plus tard, avec le développement des premiers insecticides, poursuit Guillaume Lachenal. « Notamment du DDT, au moment de la Seconde Guerre mondiale. C’est à partir de là que le mot éradication s’installe pour de bon dans la santé publique. » Le DDT, c’est ce pesticide chimique organochloré dont on a cru qu’il pourrait nous débarrasser des moustiques, et donc des maladies qu’ils transmettent, comme la fièvre jaune ou le paludisme.

      Le demi-siècle qui suit est celui des grands programmes d’éradication : fièvre jaune, paludisme, pian. Puis dans les années 60, le programme contre la variole. Et quelques années plus tard, ceux contre la poliomyélite, la dracunculose, la rougeole (évoqué puis abandonné) ou encore la stratégie « zéro sida », pour ne citer que les programmes contre les maladies humaines.

      Résultat ? Un seul est parvenu à son terme : celui contre la variole, officiellement éradiquée de la surface de la terre en 1980. « Et encore, fait remarquer Guillaume Lachenal, avec l’épidémie de Monkeypox, cousin du virus de la variole, on se rend compte que l’idée de vivre dans un monde protégé de cette famille de virus n’était qu’un rêve… »
      Sans microbes, pas de vie

      Autrement dit, l’histoire de la santé publique nous montre que se débarrasser d’un microbe n’est pas une mince affaire. En outre, ces programmes dits verticaux (qui ne visent qu’une seule maladie) coûtent extrêmement cher et mobilisent beaucoup de monde. Au point de porter préjudice à d’autres enjeux de santé mondiale, estiment certain·es expert·es. « Le programme de lutte contre la polio a permis une chute spectaculaire de l’incidence de cette maladie. Pour autant, l’objectif d’éradication de la polio à tout prix nous semble vain (la variole était un scénario assez idéal pour plein de raisons qui ne sont pas réunies pour la polio). Sa mise en œuvre draine énormément de ressources financières et humaines et cela déséquilibre un peu les programmes et les pays pour une maladie dont l’incidence est très faible », estime Emmanuel Baron, directeur général d’Epicentre (Médecins sans Frontières).

      « On devrait utiliser l’histoire pour penser une autre approche des microbes. Malgré toutes nos technologies, nous n’avons jamais réussi à gagner contre eux, analyse Victoria Lee, historienne des sciences à l’université de l’Ohio (États-Unis). L’éradication n’est pas durable, en partie parce que nous sommes constamment en relation avec le monde non humain. Dans l’idée traditionnelle et genrée de la nature comme passive et l’homme comme dominant, nous n’avons pas conscience de cette interrelation, et je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles l’éradication reste, erronément à mon avis, un premier réflexe et un idéal. »

      Cette spécialiste des relations entre les humains et les microbes a organisé un forum « contre l’éradication » en mai 2021 dans le cadre de son année de recherche à l’Institut d’études avancées de Paris. « L’objectif était d’explorer les autres façons de penser les microbes et de montrer qu’il est temps de passer à une autre approche que celle de la guerre systématique », explique la jeune chercheuse, qui met en avant les nouvelles recherches sur le monde microbien depuis les années 2000, « une véritable révolution » démontrant notre interdépendance avec le monde microbien. « Sans microbes, il n’y a tout simplement pas de vie ! »
      Les vaccins, une prouesse scientifique

      De fait, les microbes étaient là bien avant nous et sont aujourd’hui bien plus nombreux que toutes nos cellules réunies sur terre. Ils font même partie de nous : on abrite des centaines de milliards de microbes. Ils nous aident à digérer, à convertir nos aliments en nutriments et en énergie, à nous débarrasser des bactéries dangereuses. Ils sont également essentiels aux écosystèmes naturels, ils produisent la moitié de l’oxygène que nous respirons chaque jour, captent le CO2 que nous larguons dans l’atmosphère, enrichissent les sols, décomposent les polluants. « Et ils font le fromage et le saké ! », souligne Victoria Lee, qui a vécu en France et au Japon.

      Ainsi, une approche globale et sur le temps long de l’évolution ne peut souffrir une vision simpliste de l’ennemi microbien à abattre. D’une part, c’est extrêmement difficile voire impossible de les « vaincre ». D’autre part, toutes les espèces, qu’elles soient animales ou végétales, sont en constante relation avec le monde microbien, sans lequel nous ne pourrions survivre. « Le rôle de l’infiniment petit dans la nature est infiniment grand », disait Pasteur lui-même qui, au-delà des microbes pathogènes, travaillait également sur les microbes impliqués dans les processus de fermentation.

      La plupart des chercheurs qui ont pris part aux travaux sur le Covid n’ont pas cette approche « productive » des microbes. « Ils sont essentiellement centrés sur l’approche médicale, sur les microbes pathogènes, expose Victoria Lee. Il règne également dans ce milieu une confiance très forte dans la technologie et la science, avec cette idée qu’on peut de plus en plus contrôler et maîtriser la nature, et donc les microbes. »

      De fait, la mise au point, en un temps éclair, de vaccins efficaces représente une véritable prouesse scientifique et technologique. « Nous avons tous voulu croire qu’ils seraient notre ticket de sortie, retrace François Alla, professeur de santé publique à l’université de Bordeaux. Beaucoup ont eu du mal à faire leur deuil de cette idée que les vaccins puissent mettre fin à la pandémie. »
      La fin du zéro Covid

      Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de l’université de Genève, a fait partie des défenseurs de la stratégie zéro Covid jusqu’à l’automne 2021. « Je suis admiratif de l’éradication de la variole et un tenant de celle qui vise aujourd’hui la polio, d’où peut-être ma posture initiale sur le Covid, reconnaît aujourd’hui le médecin en santé publique. Dans ce genre de choix, c’est difficile de savoir ce qui revient aux racines profondes de notre culture scientifique et ce qui relève des observations factuelles… Je continue de penser qu’avant l’avènement des vaccins, le meilleur choix était de viser le zéro Covid. Mais aujourd’hui, avec les vaccins dont nous disposons et l’émergence de nouveaux variants très transmissibles, cette posture n’est plus tenable. Pire, elle est une forme de maltraitance vis-à-vis de la population qui dispose d’alternatives lui permettant d’éviter les confinements et les couvre-feux. »

      À côté des scientifiques, les politiques aussi ont eu, pour la plupart, ce réflexe guerrier et éradicateur. « L’avantage de ce genre de discours, c’est qu’il produit une mobilisation et permet d’obtenir un consentement de la population, analyse Guillaume Lachenal. Son côté spectaculaire met aussi en scène le maintien de l’ordre, c’est une sorte de ressourcement du pouvoir. » En 2020, en France, on se souvient des drones utilisés par la police pour surveiller le respect des mesures de confinement, des hélicoptères qui survolaient les espaces naturels pour y repérer les tricheurs, des plages désinfectées au Kärcher…

      Une autre explication à ce réflexe résiderait dans le langage utilisé pour parler des virus et des épidémies, estiment plusieurs chercheurs. Ces récits sont empreints d’une tonalité militaire : la « guerre », les « chasseurs » du virus, la « traque » du patient zéro... Même notre manière de parler des infections est particulièrement genrée : on parle des virus qui « pénètrent » nos cellules pour y « injecter » leur ADN et les « exploiter ».

      Or, « si la pensée corrompt le langage, le langage peut aussi corrompre la pensée », disait déjà George Orwell dans son roman 1984. « Ces récits ont des effets importants sur notre manière de voir les choses et influencent aussi les solutions apportées, en mettant l’accent sur les frontières, le contrôle, l’éradication, analysait Charlotte Brives, anthropologue des sciences et de la santé, chargée de recherche au Centre Émile Durkheim de Bordeaux (CNRS), lors d’une rencontre intitulée « Cohabiter avec les virus », organisée par La Manufacture d’idées en août 2020. Mais ce que ces récits laissent de côté, c’est comment prévenir et prendre en charge, c’est-à-dire toute la question de la santé publique. »
      Dégenrer et décoloniser

      Pour cette chercheuse spécialiste des relations hommes/microbes, il est pourtant possible de penser autrement le problème : « Un parasite strict ne peut être pensé sans son hôte, dans la mesure où son existence est rendue possible par les relations qu’il instaure avec lui. Ce que les virus nous obligent donc à penser, c’est moins la frontière entre le vivant et l’inerte que la nature fondamentalement relationnelle des entités biologiques », écrivait-elle dans un article publié en juin 2020 dans la revue Terrestre.

      Mais comment s’y prendre pour abandonner nos prétentions au contrôle, dégenrer nos récits sur les microbes et apprendre à vivre avec, ou plutôt à survivre aux microbes ? Au XIXe siècle, nous avons appris à vivre avec le virus du choléra en lançant d’immenses chantiers de gestion de l’eau : en évacuant puis en traitant (par des bactéries !) les eaux usées, ou encore en construisant des réseaux d’alimentation en eau potable. Petit à petit, les épidémies de choléra disparaissent grâce à cette hygiène de l’eau.

      Pour vivre avec un virus tel que le Sars-CoV-2, le chantier est ailleurs : puisqu’il s’agit d’un virus à transmission aérienne, il faut s’occuper de la qualité de l’air intérieur. Nous passons plus de 80 % de notre temps dans des lieux clos. Pourtant, rares sont ceux où la qualité de l’air est surveillée. Rares sont les lieux, même publics, où le renouvellement de l’air est suffisant. Le Code de l’environnement reconnaît le droit à chacun de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé. Il est temps de passer des grands principes au concret.

      Lise Barnéoud

    • Les passages sur la posture « genrée » (viriliste, guerrière) de l’« éradication » des « microbes », c’est vraiment le pompon de l’inversion dégueulasse.

      Je suppose que Jacinda Ardern était dans l’imposition des stéréotypes masculinistes dans sa gestion de la pandémie, alors que Trump-Bolsonaro-Johnson étaient dans une posture d’inclusivité quasiment queer…

  • #Lille #Variole_du_singe : 90% des personnes vaccinées samedi à Lille étaient des Belges Marine Lambrecht - RTBF
    https://www.rtbf.be/article/variole-du-singe-la-majorite-des-personnes-vaccinees-samedi-a-lille-etaient-des

    Samedi, un peu moins de 500 injections, avec ou sans rendez-vous, du vaccin contre la variole du singe ont été administrées à Lille. « Environ 90% des personnes vaccinées ce samedi venaient de Belgique » , a indiqué à Belga lundi la Ville de Lille.

    Ces vaccinations ont eu lieu au Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) de Lille, où se tenait samedi une journée exceptionnelle d’ouverture entre 9h et 17h. Il s’agissait uniquement de primo-injections.
    #variole #santé #épidémie #monkeypox #vaccins #vaccin #épidémies #covid #tourisme de la #vaccination #virus #maladie #variole_du_singe #santé_publique

  • Individualisme pandémique | Mediapart | 07.08.22

    https://www.mediapart.fr/journal/france/070822/face-une-pandemie-faut-il-se-contenter-d-outils-imparfaits

    De nombreux chercheurs et chercheuses l’ont souligné durant cette crise : la France, qui était à l’origine même de la santé publique à la fin du XVIIIe siècle, est maintenant l’un des pays les plus focalisés sur le soin individuel curatif. « En matière de dépenses nationales de santé, chaque fois que nous dépensons 100 euros, 96 euros vont aux soins individuels et 4 euros seulement à la prévention organisée. Le déséquilibre est très fort alors que les pays à forte politique de santé publique sont plutôt sur un ratio de 90/10 », déplore William Dab.

    Pour cet ex-directeur général de la santé, « nous avons été remarquables dans le domaine des soins : nous avons été l’un des pays où il y a eu le moins de pertes de chance. En revanche, en ce qui concerne la prévention, il y beaucoup de choses à rebâtir ». À commencer par accepter d’autres approches que la médecine curative individuelle, des approches où le « plus » est souvent mieux que le « parfait », où le mieux est parfois l’ennemi du bien.

    • Cité dans l’article:
      To mask or not to mask: Modeling the potential for face mask use by the general public to curtail the COVID-19 pandemic

      Face mask use by the general public for limiting the spread of the COVID-19 pandemic is controversial, though increasingly recommended, and the potential of this intervention is not well understood. We develop a compartmental model for assessing the community-wide impact of mask use by the general, asymptomatic public, a portion of which may be asymptomatically infectious. Model simulations, using data relevant to COVID-19 dynamics in the US states of New York and Washington, suggest that broad adoption of even relatively ineffective face masks may meaningfully reduce community transmission of COVID-19 and decrease peak hospitalizations and deaths. Moreover, mask use decreases the effective transmission rate in nearly linear proportion to the product of mask effectiveness (as a fraction of potentially infectious contacts blocked) and coverage rate (as a fraction of the general population), while the impact on epidemiologic outcomes (death, hospitalizations) is highly nonlinear, indicating masks could synergize with other non-pharmaceutical measures. Notably, masks are found to be useful with respect to both preventing illness in healthy persons and preventing asymptomatic transmission. Hypothetical mask adoption scenarios, for Washington and New York state, suggest that immediate near universal (80%) adoption of moderately (50%) effective masks could prevent on the order of 17–45% of projected deaths over two months in New York, while decreasing the peak daily death rate by 34–58%, absent other changes in epidemic dynamics. Even very weak masks (20% effective) can still be useful if the underlying transmission rate is relatively low or decreasing: In Washington, where baseline transmission is much less intense, 80% adoption of such masks could reduce mortality by 24–65% (and peak deaths 15–69%), compared to 2–9% mortality reduction in New York (peak death reduction 9–18%). Our results suggest use of face masks by the general public is potentially of high value in curtailing community transmission and the burden of the pandemic. The community-wide benefits are likely to be greatest when face masks are used in conjunction with other non-pharmaceutical practices (such as social-distancing), and when adoption is nearly universal (nation-wide) and compliance is high.

      https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.06.20055624v1

    • Et aussi cité dans l’article, l’enquête de Mediapart sur la pénurie de masques (déjà plusieurs fois cité sur seenthis) :

      Masques : les preuves d’un mensonge d’Etat

      Pénurie cachée, consignes sanitaires fantaisistes, propositions d’importations négligées, stocks toujours insuffisants, entreprises privilégiées : basée sur de nombreux témoignages et documents confidentiels, une enquête de Mediapart révèle la gestion chaotique au sommet de l’État, entre janvier et aujourd’hui, sur la question cruciale des masques. Et les mensonges qui l’ont accompagnée. Les soignants, eux, sont contaminés par centaines.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/020420/masques-les-preuves-d-un-mensonge-d-etat

  • « Tant qu’on sera dans un système capitaliste, il y aura du #patriarcat » – Entretien avec #Haude_Rivoal

    Haude Rivoal est l’autrice d’une enquête sociologique publiée en 2021 aux éditions La Dispute, La fabrique des masculinités au travail. Par un travail de terrain de plusieurs années au sein d’une entreprise de distribution de produits frais de 15 000 salariés, la sociologue cherche à comprendre comment se forgent les identités masculines au travail, dans un milieu professionnel qui se précarise (vite) et se féminise (lentement). Les travailleurs, majoritairement ouvriers, sont soumis comme dans tous les secteurs à l’intensification, à la rationalisation et à la flexibilisation du travail. Leur réponse aux injonctions du capitalisme et à la précarisation de leur statut, c’est entre autres un renforcement des pratiques viriles : solidarité accrue entre hommes, exclusion subtile (ou non) des femmes, déni de la souffrance… Pour s’adapter pleinement aux exigences du capitalisme et du patriarcat, il leur faut non seulement être de bons travailleurs, productifs, engagés et disciplinés, mais aussi des “hommes virils mais pas machos”. Pour éviter la mise à l’écart, adopter de nouveaux codes de masculinité est donc nécessaire – mais laborieux. Dans cette étude passionnante, Haude Rivoal met en lumière les mécanismes de la fabrique des masculinités au travail, au croisement des facteurs de genre, de classe et de race.

    Entretien par Eugénie P.

    Ton hypothèse de départ est originale, elle va à rebours des postulats féministes habituels : au lieu d’étudier ce qui freine les femmes au travail, tu préfères analyser comment les hommes gardent leur hégémonie au travail « malgré la déstabilisation des identités masculines au et par le travail ». Pourquoi as-tu choisi ce point de départ ?

    J’étais en contrat Cifre [contrat de thèse où le ou la doctorant.e est embauché.e par une entreprise qui bénéficie également de ses recherches, ndlr] dans l’entreprise où j’ai fait cette enquête. J’avais commencé à étudier les femmes, je voulais voir comment elles s’intégraient, trouvaient des stratégies pour s’adapter dans un univers masculin à 80%. Ce que je découvrais sur le terrain était assez similaire à toutes les enquêtes que j’avais pu lire : c’était les mêmes stratégies d’adaptation ou d’autocensure. J’ai été embauchée pour travailler sur l’égalité professionnelle, mais je n’arrivais pas à faire mon métier correctement, parce que je rencontrais beaucoup de résistances de la part de l’entreprise et de la part des hommes. Et comme je ne comprenais pas pourquoi on m’avait embauchée, je me suis dit que ça serait intéressant de poser la question des résistances des hommes, sachant que ce n’est pas beaucoup étudié par la littérature sociologique. J’ai changé un peu de sujet après le début de ma thèse, et c’est au moment où est sortie la traduction française des travaux de Raewyn Connell [Masculinités. Enjeux sociaux de l’hégémonie, Paris, Éditions Amsterdam, 2014, ndlr] : cet ouvrage m’a ouvert un espace intellectuel complètement fou ! Ça m’a beaucoup intéressée et je me suis engouffrée dans la question des masculinités.

    C’est donc la difficulté à faire ton travail qui a renversé ton point de vue, en fait ?

    Oui, la difficulté à faire le travail pour lequel j’ai été embauchée, qui consistait à mettre en place des politiques d’égalité professionnelle : je me rendais compte que non seulement je n’avais pas les moyens de les mettre en place, mais qu’en plus, tout le monde s’en foutait. Et je me suis rendue compte aussi que l’homme qui m’avait embauchée pour ce projet était lui-même extrêmement sexiste, et ne voyait pas l’existence des inégalités hommes-femmes, donc je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il m’avait embauchée. J’ai compris plus tard que les raisons de mon embauche était une défense de ses propres intérêts professionnels, j’y reviendrai. Ce n’est pas qu’il était aveugle face aux inégalités – il travaillait dans le transport routier depuis 40 ans, évidemment que les choses avaient changé -, mais j’avais beau lui expliquer que les discriminations étaient plus pernicieuses, il était persuadé qu’il ne restait plus grand-chose à faire sur l’égalité hommes-femmes.

    Comment se manifeste cette “déstabilisation des identités masculines au et par le travail”, cette supposée « crise de la virilité », que tu évoques au début de ton livre ?

    Je me suis rendue compte en interviewant les anciens et les nouveaux que rien qu’en l’espace d’une génération, il y avait beaucoup moins d’attachement à l’entreprise. Les jeunes générations avaient très vite compris que pour monter dans la hiérarchie, pour être mieux payé ou pour avoir plus de responsabilités, il ne suffisait pas juste d’être loyal à l’entreprise : il fallait la quitter et changer de boulot, tout simplement. Ce n’est pas du tout l’état d’esprit des anciens, dont beaucoup étaient des autodidactes qui avaient eu des carrières ascensionnelles. Il y avait énormément de turnover, et ça créait un sentiment d’instabilité permanent. Il n’y avait plus d’esprit de solidarité ; ils n’arrêtaient pas de dire “on est une grande famille” mais au final, l’esprit de famille ne parlait pas vraiment aux jeunes. Par ailleurs, dans les années 2010, une nouvelle activité a été introduite : la logistique. Il y a eu beaucoup d’enquêtes sur le sujet ! Beaucoup de médias ont parlé de l’activité logistique avec les préparateurs de commandes par exemple, une population majoritairement intérimaire, très précaire, qui ne reste pas longtemps… et du coup, beaucoup d’ouvriers qui avaient un espoir d’ascension sociale se sont retrouvés contrariés. Ce n’est pas exactement du déclassement, mais beaucoup se sont sentis coincés dans une précarité, et d’autant plus face à moi qui suis sociologue, ça faisait un peu violence parfois. Donc c’est à la fois le fait qu’il y ait beaucoup de turnover, et le fait qu’il n’y ait plus le même sentiment de famille et de protection que pouvait apporter l’entreprise, qui font qu’il y a une instabilité permanente pour ces hommes-là. Et comme on sait que l’identité des hommes se construit en grande partie par le travail, cette identité masculine était mise à mal : si elle ne se construit pas par le travail, par quoi elle se construit ?

    Ça interroge beaucoup le lien que tu évoques entre le capitalisme et le patriarcat : la précarisation et la flexibilisation du travail entraînent donc un renforcement des résistances des hommes ?

    Oui, carrément. Il y a beaucoup d’hommes, surtout dans les métiers ouvriers, qui tirent une certaine fierté du fait de faire un “métier d’hommes ». Et donc, face à la précarisation du travail, c’est un peu tout ce qu’il leur reste. Si on introduit des femmes dans ces métiers-là, qui peuvent faire le boulot dont ils étaient si fiers parce que précisément c’est un “métier d’hommes”, forcément ça crée des résistances très fortes. Quand l’identité des hommes est déstabilisée (soit par la précarisation du travail, soit par l’entrée des femmes), ça crée des résistances très fortes.

    Tu explores justement les différentes formes de résistance, qui mènent à des identités masculines diversifiées. L’injonction principale est difficile : il faut être un homme « masculin mais pas macho ». Ceux qui sont trop machos, un peu trop à l’ancienne, sont disqualifiés, et ceux qui sont pas assez masculins, pareil. C’est un équilibre très fin à tenir ! Quelles sont les incidences concrètes de ces disqualifications dans le travail, comment se retrouvent ces personnes-là dans le collectif ?

    Effectivement, il y a plein de manières d’être homme et il ne suffit pas d’être un homme pour être dominant, encore faut-il l’être “correctement”. Et ce “correctement” est presque impossible à atteindre, c’est vraiment un idéal assez difficile. Par exemple, on peut avoir des propos sexistes, mais quand c’est trop vulgaire, que ça va trop loin, là ça va être disqualifié, ça va être qualifié de “beauf”, et pire, ça va qualifier la personne de pas très sérieuse, de quelqu’un à qui on ne pourra pas trop faire confiance. L’incidence de cette disqualification, c’est que non seulement la personne sera un peu mise à l’écart, mais en plus, ce sera potentiellement quelqu’un à qui on ne donnera pas de responsabilités. Parce qu’un responsable doit être un meneur d’hommes, il faut qu’il soit une figure exemplaire, il doit pouvoir aller sur le terrain mais aussi avoir des qualités d’encadrement et des qualités intellectuelles. Donc un homme trop vulgaire, il va avoir une carrière qui ne va pas décoller, ou des promotions qui ne vont pas se faire.

    Quant à ceux qui ne sont “pas assez masculins », je n’en ai pas beaucoup rencontrés, ce qui est déjà une réponse en soi !

    Peut-on dire qu’il y a une “mise à l’écart” des travailleurs les moins qualifiés, qui n’ont pas intégré les nouveaux codes de la masculinité, au profit des cadres ?

    Non, c’est un phénomène que j’ai retrouvé aussi chez les cadres. Mais chez les cadres, le conflit est plutôt générationnel : il y avait les vieux autodidactes et les jeunes loups, et c’est la course à qui s’adapte le mieux aux transformations du monde du travail, qui vont extrêmement vite, en particulier dans la grande distribution. C’est une des raisons pour laquelle le directeur des RH m’a embauchée : il avait peur de ne pas être dans le coup ! L’égalité professionnelle était un sujet, non seulement parce qu’il y avait des obligations légales mais aussi parce que dans la société, ça commençait à bouger un peu à ce moment-là. Donc il s’est dit que c’est un sujet porteur et que potentiellement pour sa carrière à lui, ça pouvait être très bon. Ça explique qu’il y ait des cadres qui adhèrent à des projets d’entreprise avec lesquels ils ne sont pas forcément d’accord, mais juste parce qu’il y a un intérêt final un peu égoïste en termes d’évolution de carrière.

    On dit toujours que les jeunes générations sont plus ouvertes à l’égalité que les aînés, je pense que ce n’est pas tout à fait vrai ; les aînés ont à cœur de s’adapter, ils ont tellement peur d’être dépassés que parfois ils peuvent en faire plus que les jeunes. Et par ailleurs, les jeunes sont ouverts, par exemple sur l’équilibre vie pro et vie perso, mais il y a quand même des injonctions (qui, pour le coup, sont propres au travail) de présentéisme, de présentation de soi, d’un ethos viril à performer… qui font qu’ils sont dans des positions où ils n’ont pas d’autres choix que d’adopter certains comportements virilistes. Donc certes, ils sont plus pour l’égalité hommes-femmes, mais ils ne peuvent pas complètement l’incarner.

    L’une de tes hypothèses fortes, c’est que le patriarcat ingurgite et adapte à son avantage toutes les revendications sur la fin des discriminations pour se consolider. Est-ce qu’on peut progresser sur l’égalité professionnelle, et plus globalement les questions de genre, sans que le patriarcat s’en empare à son avantage ?

    Très clairement, tant qu’on sera dans un système capitaliste, on aura toujours du patriarcat, à mon sens. C’était une hypothèse, maintenant c’est une certitude ! J’ai fait une analogie avec l’ouvrage de Luc Boltanski et Ève Chiapello, Le nouvel esprit du capitalisme, pour dire que la domination masculine est pareille que le capitalisme, elle trouve toujours des moyens de se renouveler. En particulier, elle est tellement bien imbriquée dans le système capitaliste qui fonctionne avec les mêmes valeurs virilistes (on associe encore majoritairement la virilité aux hommes), que les hommes partent avec des avantages compétitifs par rapport aux femmes. Donc quand les femmes arrivent dans des positions de pouvoir, est-ce que c’est une bonne nouvelle qu’elles deviennent “des hommes comme les autres”, c’est-à-dire avec des pratiques de pouvoir et de domination ? Je ne suis pas sûre. C’est “l’égalité élitiste” : des femmes arrivent à des positions de dirigeantes, mais ça ne change rien en dessous, ça ne change pas le système sur lequel ça fonctionne, à savoir : un système de domination, de hiérarchies et de jeux de pouvoir.

    Donc selon toi, l’imbrication entre patriarcat et capitalisme est indissociable ?

    Absolument, pour une simple et bonne raison : le capitalisme fonctionne sur une partie du travail gratuit qui est assuré par les femmes à la maison. Sans ce travail gratuit, le système capitaliste ne tiendrait pas. [à ce sujet, voir par exemple les travaux de Silvia Federici, Le capitalisme patriarcal, ndlr]

    Ça pose la question des politiques d’égalité professionnelle en entreprise : sans remise en question du système capitaliste, elles sont destinées à être seulement du vernis marketing ? On ne peut pas faire de vrais progrès ?

    Je pense que non. D’ailleurs, beaucoup de gens m’ont dit que mon livre était déprimant pour ça. Je pense que les politiques d’égalité professionnelle ne marchent pas car elles ne font pas sens sur le terrain. Les gens ne voient pas l’intérêt, parce qu’ils fonctionnent essentiellement d’un point de vue rationnel et économique (donc le but est de faire du profit, que l’entreprise tourne et qu’éventuellement des emplois se créent, etc), et ils ne voient pas l’intérêt d’investir sur ce sujet, surtout dans les milieux masculins car il n’y a pas suffisamment de femmes pour investir sur le sujet. J’ai beau leur dire que justement, s’il n’y a pas de femmes c’est que ça veut dire quelque chose, ils ont toujours des contre-arguments très “logiques” : par exemple la force physique. Ils ne vont pas permettre aux femmes de trouver une place égale sur les postes qui requièrent de la force physique. Quand les femmes sont intégrées et qu’elles trouvent une place valorisante, ce qui est le cas dans certains endroits, c’est parce qu’elles sont valorisées pour leurs qualités dites “féminines”, d’écoute, d’empathie, mais elles n’atteindront jamais l’égalité car précisément, elles sont valorisées pour leur différence. Le problème n’est pas la différence, ce sont les inégalités qui en résultent. On peut se dire que c’est super que tout le monde soit différent, mais on vit dans un monde où il y a une hiérarchie de ces différences. Ces qualités (écoute, empathie) sont moins valorisées dans le monde du travail que le leadership, l’endurance…

    Ça ne nous rassure pas sur les politiques d’égalité professionnelle…

    Si les politiques d’égalité professionnelle marchaient vraiment, on ne parlerait peut-être plus de ce sujet ! Je pense que les entreprises n’ont pas intérêt à ce qu’elles marchent, parce que ça fonctionne bien comme ça pour elles. Ca peut prendre des formes très concrètes, par exemple les RH disaient clairement en amont des recrutements : ”on prend pas de femmes parce que physiquement elles ne tiennent pas”, “les environnement d’hommes sont plus dangereux pour elles”, “la nuit c’est pas un environnement propice au travail des femmes”… Tu as beau répondre que les femmes travaillent la nuit aussi, les infirmières par exemple… Il y a un tas d’arguments qui montrent la construction sociale qui s’est faite autour de certains métiers, de certaines qualités professionnelles attendues, qu’il faudrait déconstruire – même si c’est très difficile à déconstruire. Ça montre toute une rhétorique capitaliste, mais aussi sexiste, qui explique une mise à l’écart des femmes.

    On a l’impression d’une progression linéaire des femmes dans le monde du travail, que ça avance doucement mais lentement, mais je constate que certains secteurs et certains métiers se déféminisent. On observe des retours en arrière dans certains endroits, ce qui légitime encore plus le fait de faire des enquêtes. Ce n’est pas juste un retour de bâton des vieux mormons qui veulent interdire l’avortement, il y aussi des choses plus insidieuses, des résistances diverses et variées.

    En plus, l’intensification du travail est un risque à long terme pour les femmes. Par exemple, il y a plus de femmes qui font des burnout. Ce n’est pas parce qu’elles sont plus fragiles psychologiquement, contrairement à ce qu’on dit, mais c’est parce qu’elles assurent des doubles journées, donc elles sont plus sujettes au burnout. Les transformations du monde du travail sont donc un risque avéré pour l’emploi des femmes, ne serait-ce que parce que par exemple, les agences d’intérim trient en amont les candidats en fonction de la cadence. Il faut redoubler de vigilance là-dessus.

    Tu analyses les types de masculinité qui se façonnent en fonction des facteurs de classe et de race. On voit que ce ne sont pas les mêmes types d’identités masculines, certaines sont dévalorisées. Quelles en sont les grandes différences ?

    Je ne vais pas faire de généralités car ça dépend beaucoup des milieux. Ce que Raewyn Connell appelle la “masculinité hégémonique”, au sens culturel et non quantitatif (assez peu d’hommes l’incarnent), qui prendrait les traits d’un homme blanc, d’âge moyen, hétérosexuel, de classe moyenne supérieure. Par rapport à ce modèle, il y a des masculinités “non-hégémoniques”, “subalternes”, qui forment une hiérarchie entre elles. Malgré le fait que ces masculinités soient plurielles, il y a une solidarité au sein du groupe des hommes par rapport au groupe des femmes, et à l’intérieur du groupe des hommes, il y a une hiérarchie entre eux. Les masculinités qu’on appelle subalternes sont plutôt les masculinités racisées ou homosexuelles. Elles s’expriment sous le contrôle de la masculinité hégémonique. Elles sont appréciées pour certaines qualités qu’elles peuvent avoir : j’ai pu voir que les ouvriers racisés étaient appréciés pour leur endurance, mais qu’ils étaient aussi assez craints pour leur “indiscipline” supposée. En fait, les personnes “dévalorisées” par rapport à la masculinité hégémonique sont appréciées pour leurs différences, mais on va craindre des défauts qui reposent sur des stéréotypes qu’on leur prête. Par exemple, les personnes racisées pour leur supposée indiscipline, les personnes des classes populaires pour leur supposé mode de vie tourné vers l’excès, les femmes pour leurs supposés crêpages de chignon entre elles…. C’est à double tranchant. Les qualités pour lesquelles elles sont valorisées sont précisément ce qui rend l’égalité impossible. Ces qualités qu’on valorise chez elles renforcent les stéréotypes féminins.

    Tu montres que le rapport au corps est central dans le travail des hommes : il faut s’entretenir mais aussi s’engager physiquement dans le travail, quitte à prendre des risques. Il y a une stratégie de déni de la souffrance, de sous-déclaration du stress chez les travailleurs : pour diminuer la souffrance physique et psychologique au travail, il faut changer les conditions de travail mais aussi changer le rapport des hommes à leur corps ?

    Je pensais que oui, mais je suis un peu revenue sur cette idée. Effectivement, il y plein d’études qui montrent que les hommes prennent plus de risques. C’est par exemple ce que décrit Christophe Dejours [psychiatre français spécialisé dans la santé au travail, ndlr] sur le “collectif de défense virile”, qui consiste à se jeter à corps perdu dans le travail pour anesthésier la peur ou la souffrance. Ce n’est pas forcément ce que j’ai observé dans mes enquêtes : en tout cas auprès des ouvriers (qui, pour le coup, avaient engagé leur corps assez fortement dans le travail), non seulement parce qu’ils ont bien conscience que toute une vie de travail ne pourra pas supporter les prises de risque inconsidérées, mais aussi parce qu’aujourd’hui la souffrance est beaucoup plus médiatisée. Cette médiatisation agit comme si elle donnait une autorisation d’exprimer sa souffrance, et c’est souvent un moyen d’entrée pour les syndicats pour l’amélioration des conditions de travail et de la santé au travail. Donc il y a un rapport beaucoup moins manichéen que ce qu’on prête aux hommes sur la prise de risques et le rapport au corps.

    En termes d’émotions, là c’est moins évident : on parle de plus en plus de burnout, mais à la force physique s’est substituée une injonction à la force mentale, à prendre sur soi. Et si ça ne va pas, on va faire en sorte que les individus s’adaptent au monde du travail, mais on ne va jamais faire en sorte que le monde du travail s’adapte au corps et à l’esprit des individus. On va donner des sièges ergonomiques, des ergosquelettes, on va créer des formations gestes et postures, on va embaucher des psychologues pour que les gens tiennent au travail, sans s’interroger sur ce qui initialement a causé ces souffrances.

    D’ailleurs, ce qui est paradoxal, c’est que l’entreprise va mettre en place tous ces outils, mais qu’elle va presque encourager les prises de risque, parce qu’il y a des primes de productivité ! Plus on va vite (donc plus on prend des risques), plus on gagne d’argent. C’est d’ailleurs les intérimaires qui ont le plus d’accidents du travail, déjà parce qu’ils sont moins formés, mais aussi parce qu’ils ont envie de se faire un max d’argent car ils savent très bien qu’ils ne vont pas rester longtemps.

    Donc ce sont les valeurs du capitalisme et ses incidences économiques (les primes par exemple) qui forgent ce rapport masculin au travail ?

    Oui, mais aussi parce qu’il y a une émulation collective. La masculinité est une pratique collective. Il y a une volonté de prouver qu’on est capable par rapport à son voisin, qu’on va dépasser la souffrance même si on est fatigué, et qu’on peut compter sur lui, etc. J’ai pu observer ça à la fois chez les cadres dans ce qu’on appelle les “boys clubs”, et sur le terrain dans des pratiques de renforcement viril.

    Tu n’as pas observé de solidarité entre les femmes ?

    Assez peu, et c’est particulièrement vrai dans les milieux masculins : la sororité est une solidarité entre femmes qui est très difficile à obtenir. J’en ai fait l’expérience en tant que chercheuse mais aussi en tant que femme. Je me suis dit que j’allais trouver une solidarité de genre qui m’aiderait à aller sur le terrain, mais en fait pas du tout. C’est parce que les femmes ont elles-mêmes intériorisé tout un tas de stéréotypes féminins. C’est ce que Danièle Kergoat appelle “le syllogisme des femmes”, qui dit : “toutes les femmes sont jalouses. Moi je ne suis pas jalouse. Donc je ne suis pas une femme.” Il y a alors une impossibilité de création de la solidarité féminine, parce qu’elles ne veulent pas rentrer dans ces stéréotypes dégradants de chieuses, de nunuches, de cuculs… Les femmes sont assez peu nombreuses et assez vites jugées, en particulier sur leurs tenues : les jugements de valeur sont assez sévères ! Par exemple si une femme arrive avec un haut un peu décolleté, les autres femmes vont être plutôt dures envers elle, beaucoup plus que les hommes d’ailleurs. Elles mettent tellement d’efforts à se créer une crédibilité professionnelle que tout à coup, si une femme arrive en décolleté, on ne va parler que de ça.

    Toi en tant que femme dans l’entreprise, tu dis que tu as souvent été renvoyée à ton genre. Il y a une forme de rappel à l’ordre.

    Oui, quand on est peu nombreuses dans un univers masculin, la féminité fait irruption ! Quels que soient tes attributs, que tu sois féminine ou pas tant que ça, tu vas avoir une pression, une injonction tacite à contrôler tous les paramètres de ta féminité. Ce ne sont pas les hommes qui doivent contrôler leurs désirs ou leurs remarques, mais c’est aux femmes de contrôler ce qu’elles provoquent chez les hommes, et la perturbation qu’elles vont provoquer dans cet univers masculin, parce qu’elles y font irruption.

    Toujours rappeler les femmes à l’ordre, c’est une obsession sociale. Les polémiques sur les tenues des filles à l’école, sur les tenues des femmes musulmanes en sont des exemples… Cette volonté de contrôle des corps féminins est-elle aussi forte que les avancées féministes récentes ?

    C’est difficile à mesurer mais ce n’est pas impossible. S’il y a des mouvements masculinistes aussi forts au Canada par exemple, c’est peut-être que le mouvement féministe y est hyper fort. Ce n’est pas impossible de se dire qu’à chaque fois qu’il y a eu une vague d’avancées féministes, quelques années plus tard, il y a forcément un retour de bâton. Avec ce qui s’est passé avec #metoo, on dirait que le retour de bâton a commencé avec le verdict du procès Johnny Depp – Amber Heard, puis il y a eu la la décision de la Cour Constitutionnelle contre l’avortement aux Etats-Unis… On n’est pas sorties de l’auberge, on est en train de voir se réveiller un mouvement de fond qui était peut-être un peu dormant, mais qui est bien présent. L’article sur les masculinistes qui vient de sortir dans Le Monde est flippant, c’est vraiment des jeunes. En plus, ils sont bien organisés, et ils ont une rhétorique convaincante quand tu ne t’y connais pas trop.

    Les milieux de travail très féminisés sont-ils aussi sujets à l’absence de sororité et à la solidarité masculine dont tu fais état dans ton enquête ?

    En général, les hommes qui accèdent à ces milieux ont un ”ascenseur de verre” (contrairement aux femmes qui ont le “plafond de verre”) : c’est un accès plus rapide et plus facile à des postes à responsabilité, des postes de direction. C’est le cas par exemple du milieu de l’édition : il y a énormément de femmes qui y travaillent mais les hommes sont aux manettes. Le lien avec capitalisme et virilité se retrouve partout – les hommes partent avec un avantage dans le monde du travail capitaliste, souvent du simple fait qu’ils sont des hommes et qu’on leur prête plus volontiers d’hypothétiques qualités de leader.

    Dans quelle mesure peut-on étendre tes conclusions à d’autres milieux de travail ou d’autres secteurs d’activité ? Est-ce que tes conclusions sont spécifiques à la population majoritairement ouvrière et masculine, et au travail en proie à l’intensification, étudiés dans ta thèse ?

    J’ai pensé mon travail pour que ce soit généralisable à plein d’entreprises. J’ai pensé cette enquête comme étant symptomatique, ou en tout cas assez représentative de plein de tendances du monde du travail : l’intensification, l’informatisation à outrance… Ces tendances se retrouvent dans de nombreux secteurs. Je dis dans l’intro : “depuis l’entrepôt, on comprend tout.” Comme partout, il y a de la rationalisation, de l’intensification, et de la production flexible. A partir de là, on peut réfléchir aux liens entre masculinités et capitalisme. Les problématiques de violence, de harcèlement sortent dans tous les milieux, aucun milieu social n’est épargné, précisément parce qu’elles ont des racines communes.

    Comment peut-on abolir le capitalisme, le patriarcat et le colonialisme ?

    Je vois une piste de sortie, une perspective politique majeure qui est de miser sur la sororité. La sororité fonctionne différemment des boys clubs, c’est beaucoup plus horizontal et beaucoup moins hiérarchique. Il y a cette même notion d’entraide, mais elle est beaucoup plus inclusive. Ce sont des dominées qui se rassemblent et qui refusent d’être dominées parce qu’elles refusent de dominer. Il faut prendre exemple sur les hommes qui savent très bien se donner des coups de main quand il le faut, mais faisons-le à bon escient. C’est une solution hyper puissante.

    Ne pas dominer, quand on est dominante sur d’autres plans (quand on est blanche par exemple), ça revient à enrayer les différents systèmes de domination.

    Tout à fait. Les Pinçon-Charlot, on leur a beaucoup reproché d’avoir travaillé sur les dominants, et c’est le cas aussi pour les masculinités ! Il y a plusieurs types de critique : d’abord, il y a un soupçon de complaisance avec ses sujets d’étude, alors qu’il y a suffisamment de critique à l’égard de nos travaux pour éviter ce biais. Ensuite, on est souvent accusé.e.s de s’intéresser à des vestiges ou à des pratiques dépassés, parce que les groupes (hommes, ou bourgeois) sont en transformation ; en fait, les pratiques de domination se transforment, mais pas la domination ! Enfin, on peut nous reprocher de mettre en lumière des catégories “superflues”, alors qu’on devrait s’intéresser aux dominé.e.s… mais on a besoin de comprendre le fonctionnement des dominant.e.s pour déconstruire leur moyen de domination, et donner des armes à la sororité.

    https://www.frustrationmagazine.fr/entretien-rivoal
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  • #canada : Des infirmières malades de la COVID-19 forcées de travailler Le Devoir - Nikoo Pajoom
    https://www.ledevoir.com/societe/sante/740238/coronavirus-au-boulot-meme-malades

    L’accalmie estivale attendue n’est pas arrivée dans les hôpitaux. Des infirmières ayant des symptômes sévères de la COVID-19, dont des nausées, des vomissements, des maux de tête et des douleurs musculaires, sont forcées de travailler auprès de patients vulnérables pour éviter des ruptures de service dans le réseau de la santé.

    Selon ce que Le Devoir a appris, cette obligation de rester en poste malgré un test de dépistage positif et des symptômes incommodants crée un malaise chez des travailleurs de la santé. Des infirmières ont confié leurs craintes d’infecter des patients ou de commettre des erreurs médicales en raison de la fatigue et des symptômes de la COVID-19.


    Photo : Jacques Nadeau Le Devoir Le ministère de la Santé et des Services sociaux confirme que des employés malades de la COVID-19 peuvent être appelés à travailler en cas de « compromission persistante » de l’accès aux services due au manque de personnel. _

    « C’est une situation dangereuse pour mes collègues, pour les patients et pour moi-même », raconte une infirmière qui travaille en gériatrie auprès d’une clientèle vulnérable. Elle a demandé à garder l’anonymat par crainte de représailles.

    Présentant des symptômes d’une infection à la COVID-19, cette travailleuse a effectué un test rapide de dépistage qui s’est révélé positif. Après un test PCR qui a confirmé l’infection, les gestionnaires responsables des employés avec un test positif à la COVID lui ont dit de s’isoler pendant cinq jours. Cependant, après avoir informé sa cheffe d’unité, cette infirmière a dû rester sur son quart de travail « avec l’accord de la haute direction ».

    Le lendemain, des gestionnaires lui ont ordonné de retourner au travail en raison du manque de personnel dans son unité. Mais, entre-temps, son état de santé s’était détérioré : « J’ai développé des symptômes de plus en plus intenses. Nausées, vomissements, céphalées, douleurs musculaires et douleurs abdominales. »

    Elle en a informé les personnes responsables. Pourtant, on lui a dit que tant qu’elle n’avait pas de fièvre, elle devait continuer à travailler. Cette décision a conduit l’infirmière à travailler « avec des étourdissements et des nausées ». « J’ai malheureusement vomi dans mon département. »

    Après cet épisode, on lui a intimé de rentrer chez elle immédiatement. Mais sans aucune relève, l’infirmière a été obligée de terminer son quart malgré ses symptômes.

    Le lendemain, à cause d’une forte fièvre, elle a été autorisée à s’isoler jusqu’au retour à une température sous les 38°C.

    Éviter les ruptures de service  
    Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) confirme que des employés malades de la COVID-19 peuvent être appelés à travailler en cas de « compromission persistante » de l’accès aux services due au manque de personnel.

    Quelque 6478 employés du réseau de la santé étaient absents en raison de la COVID-19 en date du 26 juillet, selon le MSSS. « Il est évident que ce taux d’absentéisme contribue à exercer davantage de pression sur les employés en poste et sur le réseau de la santé », affirme Robert Maranda, porte-parole du MSSS.

    « La réintégration précoce d’un employé infecté par la COVID se fait lorsque les autres options ont été épuisées et lorsque l’établissement risque la rupture de services en raison du manque de travailleurs », précise-t-il. L’établissement doit s’assurer que le retour se fait en zone « chaude », où sont des personnes déjà infectées par la COVID, ou auprès de clientèles moins vulnérables. Des mesures doivent être prises pour éviter que d’autres employés se contaminent, en réservant aux travailleurs infectés une salle de repas ou un vestiaire, par exemple. Ces derniers doivent aussi porter des équipements de protection adéquats, souligne le MSSS.

    Principe de précaution
    Une autre infirmière ayant 20 années d’expérience, qui souhaite aussi rester anonyme, a dû travailler malgré un test positif de COVID-19 et des symptômes d’une infection. Elle faisait de son mieux pour éviter ses collègues et elle allait dans un coin « où il n’y avait personne » quand elle avait besoin de se moucher.

    « Je ne l’ai pas dit à mes patients, parce que je ne voulais pas leur faire peur », explique l’infirmière.

    « Les gens étaient choqués de savoir qu’ils pouvaient être soignés par une infirmière non vaccinée, mais ils ne savent peut-être pas que les travailleurs de la santé sont susceptibles d’être contagieux », ajoute-t-elle.

    La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) soutient que les travailleuses de la santé infectées à la COVID-19 devraient s’isoler pendant 10 jours.

    « Nous prônons le principe de précaution au bénéfice des travailleuses, mais aussi pour les patients. On ne doit pas faire de compromis sur la santé et la sécurité des patients et des travailleuses », fait valoir Benoit Hamilton, attaché de presse de la FIQ.

    Le travail des infirmières atteintes de COVID-19 « ne semble pas une pratique généralisée pour l’instant », selon le syndicat.

    De son côté, l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec rappelle que ses membres n’ont « aucune obligation déontologique d’informer leurs patients de leur condition de santé ».

    Une infirmière qui se rend au travail en se sachant malade « doit en aviser son employeur et respecter les règles de prévention des infections », dont le port d’équipements de protection pour protéger ses patients.

    « Par contre, si elle considère qu’elle n’est pas apte à se rendre au travail au point d’affecter la qualité des soins à prodiguer, elle doit se retirer et en aviser son employeur. »

    #covid-19 #coronavirus #santé #pandémie #sars-cov-2 #Hôpital #Santé #Santé_Publique #Soignants #Soignantes #Médecine #esclavage ? #Travail #crise_sanitaire #conditions_de_travail

  • Mediapart prône le choix de l’acteur rationnel (pour sa gueule) contre la santé publique : Vaccination : jusqu’où doit aller l’altruisme ? Lise Barnéoud (multirécidiviste)
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290722/vaccination-jusqu-ou-doit-aller-l-altruisme

    En demandant aux plus jeunes de se faire vacciner contre le Covid, il s’agit moins de les protéger eux-mêmes que de protéger les plus fragiles, à commencer par les personnes âgées. Mais peut-on légitimement leur faire prendre des risques, même minimes, pour autrui ? Premier article de notre série sur les leçons de la pandémie.

    C’est l’une des questions les plus épineuses soulevées durant cette pandémie, une question éminemment éthique : faut-il vacciner les plus jeunes contre le Covid ? Ce virus n’a pas d’appétence pour les enfants. Au point qu’à l’échelle individuelle, ces injections offrent très peu de bénéfice direct pour leur santé, voire aucun.
    En revanche, « ce sont des transmetteurs, j’en suis l’exemple vivant », avait déclaré le premier ministre, Jean Castex, en décembre 2021, expliquant que sa fille de 11 ans lui avait donné le virus. « Donc oui, en concluait-il, la vaccination des enfants est une nécessité ».

    En France, les moins de 15 ans représentent 17 % de la population. Dans un pays comme le Nigéria, c’est 43 %. Des millions d’individus qui, forcément, jouent un rôle dans la dynamique épidémique. En les vaccinant massivement, on peut légitimement espérer diminuer la circulation du virus. Et ainsi réduire l’incidence des cas de Covid et les hospitalisations. Mais jusqu’où doit aller l’altruisme en matière vaccinale ? Peut-on demander aux adolescent·es et aux enfants de se faire vacciner pour protéger la collectivité ?

    Une vaccination altruiste, explique Steven Kraaijeveld, de l’université de Wageningue, aux Pays-Bas, « c’est lorsqu’on décide soi-même de se faire vacciner pour le bien des autres ». C’est le cas par exemple quand l’entourage d’un nouveau-né décide de se faire vacciner contre la coqueluche pour protéger le nourrisson avant ses premières injections.

    En revanche, dès lors que cette notion de libre choix disparaît, les éthicien·nes préfèrent parler de « vaccination paternaliste » (lorsque ce sont les parents qui décident pour leurs enfants) ou de « vaccination indirecte » (lorsque les mesures mises en place par un gouvernement nécessitent une vaccination pour poursuivre une vie normale). Dans le cas de la vaccination anti-Covid des jeunes, il s’agirait donc plutôt de vaccination indirecte ou paternaliste, selon l’âge et le contexte familial. 

    Comparées aux vaccinations classiques qui visent d’abord à protéger la personne vaccinée, ces stratégies, qu’elles soient dites altruistes, indirectes ou paternalistes, soulèvent de nombreuses questions. À commencer par celle-ci : quel risque fait-on prendre aux jeunes pour protéger la collectivité contre le Covid ? Quand bien même les risques graves d’une vaccination sont minimes, dès lors que l’on immunise des centaines de milliers de personnes, des effets indésirables sévères surviennent.

    Signaux faibles non détectés

    On pourrait croire que lorsque les bénéfices d’un traitement sont incertains, on met le paquet sur les essais cliniques pour s’assurer que les risques soient vraiment infimes. Raté : les essais cliniques chez les moins de 18 ans portent sur un nombre ridiculement faible de participant·es.
    Dans le premier essai clinique de Pfizer par exemple, seuls 3 014 enfants de moins de 17 ans participaient à l’étude. Dans un second essai spécifiquement dédié aux 12-15 ans, à peine 2 260 adolescent·es ont participé, dont 1 131 qui recevaient le vaccin.

    Impossible de détecter des signaux faibles avec de tels effectifs. Autrement dit, les premiers pays à autoriser les vaccinations des jeunes (notamment les États-Unis et Israël) l’ont fait sans savoir si les risques l’emportaient sur les avantages. À l’époque, certains chercheurs avaient d’ailleurs critiqué ces autorisations d’utilisation d’urgence pour cette raison.
    À l’automne 2021, plusieurs pays, dont la France, ont décidé de suspendre ou déconseillé l’administration de Moderna aux moins de 30 ans.

    Aujourd’hui, les données de pharmacovigilance permettent d’avoir un peu plus de recul, notamment sur les vaccins à ARN messager utilisés majoritairement chez les jeunes. Seul risque identifié (au-delà des douleurs localisées et de la fièvre) : de rares cas de myocardites (inflammation du muscle cardiaque) et de péricardites (inflammation de la membrane qui entoure le cœur), en particulier chez les garçons entre 12 et 24 ans. Ce risque apparaît plus important avec le vaccin Moderna qu’avec celui de Pfizer.

    Ces effets secondaires entraînent le plus souvent une hospitalisation de très courte durée (de 1 à 4 jours en moyenne selon les études), essentiellement en vue d’un diagnostic et d’une surveillance, mais ils ne laissent ensuite aucune séquelle d’après les retours disponibles.
    Après ces découvertes, à l’automne 2021, plusieurs pays, dont la France, ont décidé de suspendre ou déconseillé l’administration de Moderna aux moins de 30 ans (Suède, Norvège, Finlande, France) ou aux moins de 18 ans (Danemark). Les autorités recommandent à la place le vaccin Pfizer.

    En France, l’excès de cas de myocardite chez les garçons âgés de 12 à 17 ans a été estimé à 1,9 pour 100 000 doses de Pfizer et à 3,2 pour 100 000 doses de Moderna. Ce sur-risque atteint son maximum dans le groupe d’hommes âgés de 18 à 24 ans après la deuxième injection, où l’on compte 4,7 myocardites en excès pour 100 000 doses de Pfizer et 17 pour 100 000 doses de Moderna. Ce risque diminue ensuite avec l’âge.

    Un risque variable avec l’âge

    De l’autre côté de la balance, quels sont les bénéfices cliniques de cette vaccination ? Pour comparer des choses qui peuvent l’être, prenons les hospitalisations que l’on pourrait éviter grâce à ces injections.

    En France, chez les 10-19 ans, le record de taux hebdomadaire de nouvelles hospitalisations s’établit à 6,7 pour 100 000 personnes au début de l’année 2022. Depuis fin février, ce taux est redescendu sous la barre des 2,5 pour 100 000. Chez les 0-9 ans, ce taux atteignait 14 hospitalisations pour 100 000 début 2022. Il est désormais autour de 5 pour 100 000.

    Autrement dit, parmi les mineur·es, ce sont les moins de 10 ans qui bénéficieraient le plus d’une vaccination car leur taux d’hospitalisation liée au Covid est le plus élevé, notamment du fait des syndromes inflammatoires multi-systémiques pédiatriques (PIMS) qui surviennent essentiellement chez les 6-10 ans.
    Imaginons que soit vaccinés aujourd’hui la totalité des 767 000 enfants nés en 2004 (18 ans cette année). En faisant l’hypothèse que la vaccination empêche toutes les formes graves, on peut s’attendre à 17 hospitalisations pour cause de Covid évitées, mais environ 20 hospitalisations engendrées par les myocardites post-vaccinales (18 chez les hommes et 2 chez les femmes). La balance est donc légèrement négative pour les hommes de 18 ans.

    Les hospitalisations liées au Covid ne sont pas du même ordre que les hospitalisations liées aux myocardites post-vaccinales.

    Daniel Floret, professeur de pédiatrie et vice-président de la commission technique des vaccinations à la Haute Autorité de santé
    Le même scénario chez les 818 000 enfants nés en 2014 (8 ans) donne 4 hospitalisations évitées contre 2 ou 3 hospitalisations à cause des myocardites post-vaccinales (d’après les données de pharmacovigilance américaines sur cette tranche d’âge). La balance est légèrement favorable au vaccin.

    En revanche, en prenant les données d’incidence de janvier 2022, le pic de la vague chez les jeunes, on évite beaucoup plus d’hospitalisations : 50 chez les enfants de 18 ans et 114 chez ceux de 8 ans. À ce moment-là, la balance penchait du bon côté. Même si, avec plus de nuance, on s’aperçoit qu’elle reste encore très serrée pour les jeunes hommes entre 12 et 24 ans.

    « Cette comparaison est un peu trompeuse, prévient toutefois Daniel Floret, professeur de pédiatrie et vice-président de la commission technique des vaccinations à la Haute Autorité de santé. Car les hospitalisations liées au Covid ne sont pas du même ordre que les hospitalisations liées aux myocardites post-vaccinales. » 
    De fait, environ 10 % des hospitalisations pédiatriques pour cause de Covid se soldent par un passage en soin critique, beaucoup moins dans le cas des myocardites post-vaccinales. « En outre, il faudrait prendre en compte aussi les bénéfices de cette vaccination en termes de vie sociale, notamment vis-à-vis de la scolarisation », ajoute le spécialiste.

    Le joker du bénéfice « psychosocial »

    Ce bénéfice « psychosocial », impossible à chiffrer, a commencé à gonfler après le premier rapport du Comité consultatif national d’éthique sur la vaccination des enfants et des adolescents publié en juin 2021. Pour cette commission indépendante, qui étrillait au passage l’annonce gouvernementale d’ouverture de la vaccination aux adolescent·es faite avant la publication de son avis sur la question, « la première condition qui permettrait d’ouvrir la vaccination aux enfants et adolescents serait le bénéfice individuel direct ». 

    « Après avoir principalement insisté sur la dimension altruiste de la vaccination des plus jeunes, les autorités ont trouvé un nouveau joker avec ce bénéfice “psychosocial” », analyse François Alla, professeur de santé publique à l’université de Bordeaux, qui a démissionné du Haut Conseil de la santé publique en janvier 2022. « Mais jamais on ne nous a présenté les balances bénéfice-risque pour les jeunes, on nous affirme qu’elles sont positives, c’est tout. »
    Pour Rachel Gur-Arie, qui fait partie d’un groupe d’éthicien·nes sur les maladies infectieuses associé à l’université d’Oxford-Johns-Hopkins, « il y a eu une focalisation sur l’altruisme qui a fermé la porte à toutes discussions nuancées sur les balances bénéfice-risque ».

    Pour cette jeune chercheuse américaine, « en adoptant une perspective d’éthique en santé publique, nous estimons qu’il est problématique de promouvoir une vaccination systématique contre le Covid chez les mineurs en bonne santé ». Après avoir publié ce point de vue sur la plateforme de publications en libre accès Wellcome Open Research, la jeune femme et les autres coauteurs ont reçu de nombreuses critiques, les traitant d’antivax ou d’égoïstes.
    Ce qui nous interpelle, c’est l’idée que la vaccination des enfants puisse servir à compenser la faible couverture vaccinale des adultes.
    Rachel Gur-Arie, éthicienne

    Dans cet article, les chercheurs soulignent d’autres éléments en défaveur d’une vaccination généralisée des enfants. « Généralement, les arguments éthiques en faveur de la vaccination des jeunes en bonne santé pour le bénéfice d’autrui insistent sur le fait que l’immunité collective représente l’un des seuls moyens de protéger les groupes à risque », écrivent-ils.
    C’est le cas par exemple avec la rougeole, car les personnes immunodéprimées, très vulnérables à ce virus, ne peuvent pas recevoir le vaccin qui contient des germes entiers vivants. Ils dépendent donc de la vaccination de leur entourage pour éviter de croiser la route de ce virus.

    Autre exemple : le vaccin contre la grippe est peu efficace chez les personnes âgées, alors qu’elles en sont les principales victimes. D’où l’importance de la vaccination du personnel des Ehpad pour protéger leurs patient·es fragiles par exemple. Mais tel n’est pas le cas ici.
    Les vaccins à ARN messager contre le Covid restent efficaces chez les personnes âgées et peuvent être administrés aux personnes immunodéprimées, chez qui l’efficacité est certes moindre qu’en population générale mais tout de même significative (77 %, contre 90 % chez les immunocompétent·es, d’après une étude américaine).
    Autour du vaccin, « une position idéologique » 

    Autre argument en défaveur de cette « stratégie altruiste » : si certains vaccins diminuent bel et bien le risque de transmission (le vaccin contre la rougeole par exemple), les vaccins anti-Covid ne brillent pas dans ce domaine. Ils protègent efficacement contre les formes graves, mais moins bien contre l’infection elle-même. Selon les études, entre 20 % et 60 % des personnes vaccinées peuvent tout de même attraper le virus et donc le transmettre.
    Il n’empêche, même cette efficacité médiocre contre l’infection permet de diminuer la circulation du virus : selon certaines modélisations, une baisse de 10 % des taux de transmission en population générale permet de réduire de 40 % le pic d’admissions hospitalières.

    « Ce qui nous interpelle, c’est l’idée que la vaccination des enfants puisse servir à compenser la faible couverture vaccinale des adultes. De notre point de vue, ce n’est pas acceptable. Cette histoire d’altruisme est vraiment et uniquement dirigée vers et pour les adultes… », estime Rachel Gur-Arie, qui souligne par ailleurs que la plupart des enfants sont aujourd’hui naturellement immunisés contre ce virus, donc participent à l’immunité collective.
    Pour Anne-Marie Moulin, médecin spécialiste en immunologie et agrégée de philosophie, « nombre de décisions ne reposent pas sur la prise en compte des données, mais sur des a priori de principe ». Comme l’idée qu’un vaccin est nécessairement bénéfique, où que ce soit, pour qui que ce soit.

    « C’est vrai qu’il existe un réflexe un peu magique autour du vaccin en France, abonde François Alla, une position idéologique, presque religieuse, en faveur des vaccins, renforcée par une gouvernance très centralisée. C’était extrêmement difficile de remettre en question ces choix, même lorsque les données scientifiques ont commencé à montrer qu’il n’était pas possible d’atteindre une immunité collective avec ces vaccins. »

    Ce qui a vraiment manqué, disent finalement tous ces experts, c’est une politique de la nuance. Une nuance basée sur des faits et des observations.

    #vaccins #vaccination #laisser_faire