• « Harcèlement moral » et « homicides involontaires » : l’affaire qui embarrasse le #Gouvernement Bayrou
    https://www.lemediatv.fr/emissions/2025/harcelement-moral-et-homicides-involontaires-laffaire-qui-embarrasse-le-go

    Trois ministres dans la tourmente ! Élisabeth Borne, Catherine Vautrin et Yannick Neuder, respectivement ministres de l’éducation nationale, ministres de la santé, et ministre délégué à la santé et à l’accès aux soins.

    #Santé

  • Mauritanie : 117 personnes interpellées lors d’une opération contre des réseaux de passeurs - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64046/mauritanie--117-personnes-interpellees-lors-dune-operation-contre-des-

    Mauritanie : 117 personnes interpellées lors d’une opération contre des réseaux de passeurs
    Par La rédaction Publié le : 16/04/2025
    La gendarmerie nationale mauritanienne a annoncé samedi que plusieurs réseaux de passeurs avaient été démantelés. Au total, 117 personnes ont été interpellées, dont « des membres clés des réseaux, des passeurs et des complices qui fournissaient un abri et un soutien logistique ». C’est une opération d’envergure qui a été menée par les autorités mauritaniennes contre les réseaux de passeurs. Selon un communiqué de la gendarmerie, « plusieurs réseaux impliqués dans le trafic de migrants à travers le territoire national vers les côtes européennes » ont été démantelés.
    Les autorités se sont félicitées d’avoir interpellé 117 personnes, dont « des membres clés de ces réseaux, des passeurs et des complices qui fournissaient un abri et un soutien logistique ». Aussi, toujours selon le communiqué, le chef du « plus grand réseau de trafic de migrants » du pays ainsi que « tous les membres actifs » du groupe ont été interpellés dans le cadre d’une « vaste opération à travers le pays ». Une seconde opération a ensuite eu lieu en début de semaine. Selon la gendarmerie, 20 personnes, dont 19 migrants de nationalités étrangères et un passeur mauritanien, ont été appréhendés. « Quatorze d’entre eux ont été arrêtés à terre, tandis que six autres ont été arrêtés sur un bateau en mer », précisent les autorités.
    Depuis plusieurs semaines, la Mauritanie serre la vis contre l’immigration irrégulière. Des centaines de ressortissants maliens, guinéens, sénégalais et ivoiriens en situation irrégulière ont été arrêtés début mars. Des arrestations qui ont suscité la colère du Sénégal et du Mali, qui ont dénoncé le traitement réservé à leurs ressortissants en Mauritanie. La Mauritanie justifie sa politique d’expulsion des migrants sénégalais, Dakar se dit « indigné »
    Pour lutter contre l’immigration irrégulière, Nouakchott souhaite justement renforcer la coopération avec les autres pays régionaux d’où partent les candidats à l’exil. Ainsi, son ministre des Affaires étrangères a multiplié les déplacements ces derniers jours.
    Mohamed Salem Merzoug s’est rendu au Sénégal et au Mali, où il a rencontré le chef de la junte Assimi Goïta, avec qui il a pu échanger de la question migratoire. Il s’est aussi rendu en Guinée-Bissau où il s’est entretenu avec le Premier ministre Ré Debret Diarro sur l’immigration irrégulière, « un défi majeur pour nos deux États ».
    L’an dernier, la Mauritanie, vaste pays désertique situé sur la côte atlantique ouest-africaine, est redevenue un pays de transit pour les exilés souhaitant se rendre en Europe via les Canaries. Le pays est même devenu le principal lieu de départs des canots arrivés dans l’archipel espagnol en 2024, selon Helena Maleno de l’ONG Caminando Fronteras.
    Au total, en 2024, près de 47 000 personnes ont débarqué dans l’archipel espagnol, un record. Et le nombre de morts n’a jamais été aussi nombreux sur cette route migratoire. Près de 10 000 exilés ont péri dans l’Atlantique cette année, d’après le dernier rapport de Caminando Fronteras. Et « la majorité des victimes avaient pris la mer depuis la Mauritanie », selon Helena Maleno. Depuis le 1er janvier, le bilan est déjà lourd. « Plus de 100 corps » de migrants ont été retrouvés près des côtes mauritaniennes, selon le ministre mauritanien des Affaires étrangères. « En 2024, plus de 500 corps de jeunes Africains ont été repêchés sur nos côtes », a-t-il ajouté, évoquant une "tragédie humaine

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#mauritanie#mali#routemigratoire#mortalite#trafic#migrationirreguliere#sante#droit

  • Près de 3 500 enfants sont morts en Méditerranée centrale ces 10 dernières années, selon Unicef - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64024/pres-de-3-500-enfants-sont-morts-en-mediterranee-centrale-ces-10-derni

    Près de 3 500 enfants sont morts en Méditerranée centrale ces 10 dernières années, selon Unicef
    Par La rédaction Publié le : 16/04/2025
    Selon les dernières estimations de l’agence onusienne pour l’enfance (Unicef), environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus en Méditerranée centrale, entre 2014 et 2024, après avoir tenté de rejoindre l’Italie. Cela représente une moyenne d’un décès par jour pendant 10 ans. Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l’Afrique du Nord et l’Italie, indique un rapport publié mardi 15 avril par l’Unicef.
    L’agence onusienne se fonde sur la proportion d’enfants parmi les personnes arrivées sur le sol européen par cette voie migratoire - soit un sur six. Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), au moins 24 000 personnes sont mortes entre 2014 et 2024 sur cette route maritime, la plus dangereuse au monde. Et ce chiffre pourrait être sous-estimé car de nombreux naufrages passent inaperçus, faute de survivants pour témoigner. Par ailleurs, sept enfants sur dix voyagent seuls, sans leurs parents, selon l’agence onusienne.
    « Les gouvernements doivent protéger les droits et l’intérêt supérieur des enfants (...) Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l’enfant ne s’arrêtent pas aux frontières ou aux rivages, ils accompagnent les enfants lorsqu’ils traversent (la mer) », a déclaré Regina De Dominicis, haut responsable de l’Unicef, cité dans le rapport. L’agence onusienne rappelle également que si l’adoption du Pacte européen sur la migration et l’asile devant entrer en vigueur mi-2026 « peut permettre de mieux organiser la gestion des migrations, ce dernier doit être mis en œuvre en parfaite conformité avec les obligations légales de défense de l’intérêt supérieur de l’enfant ».
    L’Unicef appelle également à renforcer les opérations de recherche et de sauvetage en mer en tenant compte des besoins spécifiques des enfants."A son arrivée (en Italie ou dans un pays européen), chaque enfant doit immédiatement bénéficier d’une représentation juridique et de solides mesures de protection. Les mesures de restriction des déplacements ne doivent jamais permettre la détention d’un enfant dans un centre de rétention, que ce soit lors des procédures de contrôle, de passage des frontières, de demande d’asile ou de renvoi", conclut l’Unicef.

    #Covid-19#migrant#migration#UNICEF#enfance#mortalite#mediterranee#routemigratoire#migrationirreguliere#sante#asile

  • Après l’avoir quittée, ces migrants qui retournent en Espagne en espérant y obtenir l’asile - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64026/apres-lavoir-quittee-ces-migrants-qui-retournent-en-espagne-en-esperan

    Après l’avoir quittée, ces migrants qui retournent en Espagne en espérant y obtenir l’asile
    Par Romain Philips Publié le : 16/04/2025
    Alors que la politique migratoire de nombreux pays européens ne cesse de se durcir, l’Espagne a opté pour une politique plus ouverte. Un discours qui incite de plus en plus de migrants à retourner dans ce pays du sud - qu’ils avaient quitté après leur arrivée aux Canaries. Pour autant, y obtenir l’asile ou un titre de séjour reste, pour la plupart, long et difficile.
    Quand il le peut, Alpha se rend devant la mairie d’Irùn, au Pays basque espagnol, pour épauler les bénévoles de l’association Irungo Harrera Sarea qui tiennent là un stand d’informations pour les migrants en transit. L’occasion de saluer ceux qui, il y a plus d’un an, l’ont conseillé alors qu’il était sur la route vers Paris.
    Arrivé le 8 octobre 2023 aux Canaries après une traversée d’une semaine dans une pirogue, le jeune homme de 22 ans est passé par Malaga, dans le sud de l’Espagne, avant de remonter jusqu’à Irùn, direction la France. (...) C’est à Hendaye, en France, qu’il croise la route d’un bénévole qui l’accompagne jusqu’à Pausa, le centre d’accueil de la ville de Bayonne et lui parle de la politique d’intégration de l’Espagne. Ainsi, après quelques jours, le Guinéen décide de rebrousser chemin et de tenter sa chance en Espagne car il a peur de vivre à la rue, lui qui est malade de la thyroïde.
    Après avoir été hébergé ici et là par des bénévoles, il finit par rentrer dans le programme du centre espagnol pour les réfugiés (CEAR) suit une formation de cuisinier dispensée par une association espagnole avant d’obtenir son permis de résidence en mars 2025. (...)
    Comme lui, sur les milliers de migrants qui quittent l’Espagne en direction d’autres pays européens après leur arrivée aux Canaries, "de plus en plus décident de revenir", explique Oihana, bénévole basque, qui évoque un "phénomène nouveau". "On a fait part de la situation au gouvernement provincial pour que ça remonte au niveau national", ajoute-t-elle.
    Car cette situation "crée des problèmes de logement", commente Alpha. Exceptionnellement, les migrants qui demandent l’asile peuvent rester 10 jours au refuge de la Croix-Rouge, contrairement aux trois accordés aux migrants en transit. Mais pour autant, ces dernières semaines, un groupe de huit demandeurs d’asile maliens a été découvert dans la rue à quelques dizaines de mètres de la Croix-Rouge. Car malgré les messages d’ouverture des autorités et les réformes engagées, la procédure reste longue.(...)
    "Les difficultés d’accès à la procédure, c’est le tout premier problème que rencontrent les demandeurs d’asile en arrivant ici, confirmait à InfoMigrants Mauricio Valiente, directeur de la CEAR, une ONG basée à Madrid. L’administration, bureaux d’asile comme la police, est saturée. Résultats, les exilés sont ballotés de bureaux en bureaux, de régions en régions. Certains mettent parfois un an avant de déposer seulement leur dossier".
    Depuis le début de l’année 2025, le pays a déjà reçu plus de 26 400 demandes d’asile, en majorité de ressortissants vénézuéliens, colombiens et maliens. En 2024, le bureau de l’asile a enregistré au total 167 366 demandes contre 163 000 en 2023, années record.
    Et avec 12% de taux de protection internationale en 2023, l’Espagne est dernière du classement européen. En 2024, le chiffre a légèrement augmenté à 18,5% mais reste bien loin de la moyenne européenne (42%), d’après un rapport de la CEAR. Toutefois, pour les migrants originaires de certains pays comme le Mali, le Soudan ou encore la Somalie, les taux d’acceptation dépassent les 90%.
    Et les déboutés du droit d’asile peuvent saisir une dernière chance : obtenir un titre de séjour connu sous le nom d’"arraigos", réservé aux les personnes pouvant justifier d’au moins deux ans de présence dans le pays. Une manière de "renforcer l’immigration de travail", pour "faire diminuer les demandes d’asile”, selon Mauricio Valiente. Au 31 décembre 2023, 210 334 personnes disposaient d’un titre de séjour de ce type, soit 85 000 de plus qu’en 2022.
    “Cette nouvelle politique attire des migrants”, soutien Alpha, régulièrement en contact avec les nouveaux arrivants à Irùn. "Mais pour autant, ca reste dur. Même après une longue procédure d’asile, le compteur est remis à zéro et les migrants doivent donc attendre deux ans en situation irrégulière avant de prétendre à l’arraigo", explique Iniaki, un bénévole basque. Devant la mairie d’Irùn où il a accueilli Alpha lors de son retour en Espagne, il explique d’ailleurs aux migrants fraichement arrivés "qu’il ne faut pas croire que ce sera facile ici". "Même si le climat actuel est moins rude qu’en France pour les migrants actuellement, l’Espagne, c’est dur. L’Europe est dure", explique-t-il.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#politiquemigratoire#immigration#migrationirreguliere#economie#retour#sante

  • « C’est s’attaquer au droit à l’#avortement » : le #planning_familial alerte après la fermeture de centres de santé sexuelle | France Inter
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-info-de-france-inter/l-info-de-france-inter-6764682

    À l’heure où les départements sont invités à réaliser des efforts budgétaires, certaines collectivités choisissent de rogner leurs dépenses en fermant des centres de #santé #sexuelle et en diminuant leurs subventions au planning familial.

  • France : un rapport parlementaire dénonce la « prise en charge low cost » des mineurs isolés étrangers - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63912/france--un-rapport-parlementaire-denonce-la-prise-en-charge-low-cost-d

    France : un rapport parlementaire dénonce la « prise en charge low cost » des mineurs isolés étrangers
    Par Leslie Carretero Publié le : 10/04/2025
    Un nouveau « cri d’alarme » face à un système « qui craque de toutes parts ». Un rapport de la commission d’enquête parlementaire alerte, une nouvelle fois, sur les conditions d’accueil des enfants pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Il s’agit du « 13e publié sur la crise de la protection de l’enfance depuis 2022 », assure à l’AFP Didier Tronche, président de la Cnape, la principale fédération d’associations de protection de l’enfance.
    Dans le document de plus de 500 pages, une petite partie s’intéresse aux mineurs non accompagnés (MNA) accueillis en France. Et le constant des députés est sans appel : ces jeunes « subissent trop souvent une prise en charge low cost ». En 2023, 46 200 MNA et ex-MNA étaient pris en charge par l’ASE, soit environ 21% du total. Ce chiffre a doublé en seulement quelques années, passant de 20 000 à plus de 40 000 entre 2015 et 2019.
    Dès leur arrivée sur le sol français, les jeunes étrangers doivent faire face à leurs premières difficultés. L’évaluation de leur âge « repose sur un ensemble d’indices pas toujours objectifs », signalent les auteurs du rapport. Les entretiens sont « souvent extrêmement lapidaires, voire expéditifs », alors qu’ils conditionnent leur protection en France.
    En 2022, un rapport de la Défenseure des droits dénonçait déjà que les jeunes se déclarant mineurs soient « confrontés à des processus d’évaluation peu respectueux de leurs droits, à la remise en question de leur état civil, de leur identité, de leurs parcours et leur histoire, et à des réévaluations multiples de leur situation ».
    Résultat : « Certains jeunes sont déclarés majeurs à tort et se retrouvent exclus des dispositifs de protection de l’enfance, les condamnant à l’errance et à la précarité, même dans le cadre d’un appel de cette décision », rapportent les députés. Lorsque les mineurs isolés sont déboutés par les services départementaux - qui ont la charge de l’accueil des enfants - ils déposent le plus souvent un recours auprès du juge des enfants. Durant cette période d’attente, qui peut durer plus d’un an, les jeunes sont livrés à eux-mêmes dans les rues.
    C’est dans ce contexte que le collectif des jeunes du parc de Belleville a vu le jour en octobre 2023, au moment de l’évacuation de ce lieu squatté pendant plusieurs semaines par des mineurs en recours. Le collectif, soutenu par des associations, s’est installé l’an dernier à la Maison des Métallos, et plus récemment de la Gaîté Lyrique. Le théâtre parisien a été violemment évacué par les forces de l’ordre en mars, après plus de trois mois d’occupation par environ 400 personnes. Les jeunes se sont, un temps, installés sur les quais de Seine, avant d’en être délogés par la police le 1er avril.
    Pour éviter cette errance et la précarité qui va avec, la commission d’enquête de l’Assemblée nationale reprend une vieille demande des associations : opter pour la présomption de minorité « jusqu’à la décision de justice lorsqu’il saisit le juge pour contester la décision du département ». Autrement dit, les députés souhaitent que les jeunes bénéficient d’un accueil provisoire dès leur premier entretien jusqu’à la décision finale du juge des enfants.
    Une proposition de loi en ce sens a d’ailleurs été déposée le 21 janvier 2025 par le député Jean-François Coulomme de la France insoumise (LFI).
    Le rapport pointe par ailleurs un fait encore plus grave : la différence de traitement entre les MNA et les jeunes Français pris en charge par l’ASE. « Globalement, les MNA bénéficient souvent de conditions de prise en charge dégradées par rapport aux autres enfants et jeunes bénéficiaires de l’ASE », note la commission d’enquête, qui s’appuie sur leurs observations et sur les témoignages des travailleurs sociaux. La disparité se fait surtout sur le logement. « Les conditions d’hébergement des MNA sont souvent parmi les plus précaires qui existent en protection de l’enfance », insistent les députés.
    Les mineurs isolés étrangers étaient surreprésentés parmi les jeunes placés à l’hôtels, lorsque ce type d’hébergement était encore autorisé par la loi. La loi Taquet de 2022 interdit depuis le 1er février 2024 de loger des mineurs, étrangers ou français, dans des hôtels. Mais certains départements continuent d’héberger des jeunes dans ces structures, « en toute illégalité ». Selon le rapport, 5% de l’ensemble des jeunes pris en charge par l’ASE sont hébergés dans les hôtels sociaux. Et parmi eux, 95% sont des mineurs étrangers.
    Ce mode d’hébergement est pourtant totalement inadapté à cette population isolée, sans famille et sans entourage en France, et sans une connaissance de la langue française pour la plupart. « Ils se retrouvent ainsi sans repères » et « deviennent des cibles faciles pour les réseaux criminels, la prostitution ou le travail clandestin », préviennent les rapporteurs.
    La France a été condamné à plusieurs reprises « en raison de carences dans sa procédure de mise à l’abri et d’évaluation des MNA », rappelle la commission d’enquête. Dernier jugement en date : en janvier 2025, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a condamné la France pour « absence de protection » d’un mineur guinéen. Sa minorité avait été rejetée une première fois par les autorités françaises, pour finalement être reconnue un an plus tard. Durant ce laps de temps, le jeune migrant a été livré à lui-même, à la rue.

    #Covid-19#migrant#migration#france#MNA#CEDH#ASE#droit#sante#politiquemigratoire

  • Royaume-Uni : la santé mentale des demandeurs d’asile très affectée par les attaques racistes de l’été 2024, selon un rapport - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64051/royaumeuni--la-sante-mentale-des-demandeurs-dasile-tres-affectee-par-l

    Royaume-Uni : la santé mentale des demandeurs d’asile très affectée par les attaques racistes de l’été 2024, selon un rapport
    Par Clémence Cluzel Publié le : 17/04/2025
    Dans un rapport publié mardi, l’organisation caritative britannique, Fondation pour la Santé Mentale, souligne la grande détérioration de la santé mentale des demandeurs d’asile au Royaume-Uni depuis les émeutes racistes survenues à l’été 2024.
    Selon un rapport de la Fondation pour la Santé Mentale, une organisation caritative basée au Royaume-Uni, les demandeurs d’asile ont vu leur santé mentale se dégrader fortement lors des troubles violents qui ont secoué le Royaume-Uni durant l’été 2024.
    Des émeutes xénophobes avaient agité l’Angleterre durant plusieurs semaines. Elles avaient éclaté suite à une attaque au couteau survenue le 29 juillet dans la ville côtière de Southport qui avait causé la mort de trois fillettes et fait dix blessés. Des informations erronées sur l’identité et la nationalité de l’agresseur, un adolescent britannique d’origine rwandaise, avaient alors été largement diffusées par des militants d’extrême-droite, propageant des discours anti-migrants, racistes et islamophobes.
    Ce déchainement de violence a généré chez nombre de demandeurs d’asile la crainte de sortir dans la rue de peur d’être pris pour cible par des manifestants d’extrême-droite, comme le souligne le rapport publié ce 15 avril. Les hôtels les hébergeant avaient également fait l’objet d’attaques, ce qui a accentué le sentiment de détresse psychologique dont nombre de migrants vulnérables souffrent, augmentant les risques de tentatives de suicide ainsi que de développer des troubles psychiatriques.
    « Nous avons constaté que les émeutes racistes de l’été 2024 ont eu un impact terrible sur la santé mentale de nombreux demandeurs d’asile au Royaume-Uni. Certaines personnes nous ont dit qu’elles avaient peur de quitter leur logement, risquant de s’isoler davantage, et d’autres ont dit qu’elles craignaient d’être attaquées en marchant dans la rue simplement à cause de la couleur de leur peau », a déclaré Mark Rowland, directeur général de la Fondation pour la santé mentale qui soutient les demandeurs d’asile et réfugiés en matière de santé mentale au Royaume-Uni. Par peur du rejet, certains cachent leur statut de demandeur d’asile et considèrent ce vocable comme stigmatisant.
    Les réseaux sociaux ont joué « un rôle clé dans l’escalade des tensions », selon le directeur général, en relayant les rumeurs et amplifiant les appels à la haine, les propos xénophobes et racistes sur diverses plateformes, dont X. Le directeur général de la Fondation pour la santé mentale a appelé le gouvernement britannique à « prendre davantage de mesures pour endiguer l’impact de la désinformation et de la haine en ligne et hors ligne ».
    L’exclusion des demandeurs d’asile du marché de l’emploi, du fait de conditions très restrictives contribue également à détériorer leur santé mentale en aggravant leur précarité, selon le même rapport. Actuellement, seuls les demandeurs qualifiés pour des professions en tension peuvent occuper un emploi, et uniquement si leur demande d’asile n’a pas fait l’objet d’une décision au bout d’un an.
    Pourtant dans son dernier rapport, la Fondation démontre qu’en leur octroyant le droit d’occuper tout type d’emploi, leur santé mentale s’en trouvera meilleure mais aussi améliorera les recettes fiscales du Royaume-Uni. L’Institut National de recherches économiques et sociales a ainsi évalué une économie de 4.4 milliards de livres sterling (5.1 milliards d’euro) en dépenses publiques, un gain d’1 milliard de livres sterling (1.2 milliard d’euro) pour la croissance économique ou encore une augmentation de 880 millions de livres sterling (1milliard d’euro) pour les recettes fiscales. En outre, cela favoriserait une meilleure intégration des personnes étrangères, une réduction de leur dépendance aux aides et une amélioration de leur santé mentale.
    La Fondation réclame à ce que, faute de traitement de leur demande par le ministère de l’intérieur dans un délai de six mois, le demandeur d’asile puisse occuper tout type d’emploi. Cette demande est portée depuis 2020 par la campagne « Lift the ban » (lever l’interdiction), qui regroupe une coalition de plus de 300 organisations, syndicats, entreprises etc. « Donner aux demandeurs d’asile le droit de travailler est une évidence. Tout le monde - qu’il s’agisse des demandeurs d’asile, des entreprises, du gouvernement, du NHS ou de nos communautés - a intérêt à ce que les demandeurs d’asile aient la possibilité de subvenir à leurs besoins. Le système actuel, qui est à la fois nuisible et coûteux, ne peut plus être maintenu en l’état », a souligné Mark Rowland.
    Si le parti travailliste au pouvoir s’est engagé à proposer un plan intergouvernemental sur la santé mentale, le Guardian rapporte que le porte-parole du ministère de l’intérieur a assuré qu’ils n’avaient « certainement pas l’intention de créer une procédure accélérée permettant aux personnes qui viennent au Royaume-Uni en dehors des règles établies en matière de visa de travail d’ignorer ces règles ». Malgré les promesses électorales, la crise du logement pour migrants se poursuit le parti au pouvoir peinant à trouver des solutions pérennes aux hébergements dans les hôtels.

    #Covid-19#migration#migrant#royaumeuni#asile#sante#santementale#xenophobie#violence

  • Immigration : la Commission européenne dévoile une liste controversée « des pays d’origine sûrs »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/17/immigration-la-commission-europeenne-devoile-une-liste-controversee-des-pays

    Immigration : la Commission européenne dévoile une liste controversée « des pays d’origine sûrs »
    Par Philippe Jacqué (Bruxelles, bureau européen)
    Bangladesh, Colombie, Égypte, Inde, Kosovo, Maroc et Tunisie. Si les Etats membres de l’Union européenne (UE) et le Parlement européen s’accordent dans les prochains mois, les ressortissants de ces pays qui le souhaiteraient auront très peu de chances d’être considérés comme des réfugiés. C’est en tout cas ce qu’a proposé la Commission européenne, mercredi 16 avril.
    Alors qu’au premier trimestre, les entrées irrégulières dans l’UE ont poursuivi leur repli avec une chute de 31 % des entrées clandestines selon l’agence Frontex, l’exécutif communautaire a proposé aux Vingt-Sept une législation pour hâter la mise en place du Pacte asile et migration, qui sera effective à partir de juin 2026, en autorisant l’application sans délai de la nouvelle procédure accélérée – trois mois au lieu de six mois – pour les personnes « dont les demandes d’asile sont susceptibles d’être infondées ».
    Afin d’aider les Etats à identifier ces demandes « infondées », l’exécutif communautaire a dévoilé l’une des nouveautés du pacte : une liste européenne des « pays d’origine sûrs », dont les ressortissants pourront voir leurs demandes traitées de manière accélérée. Cette liste inclut outre les pays déjà cités, l’ensemble des candidats à l’entrée dans UE, comme les Etats des Balkans, la Moldavie et la Turquie.
    Si les citoyens de ces pays auront peu de chance d’obtenir un statut de réfugié, les États membres devront néanmoins « procéder à une évaluation individuelle de chaque demande d’asile, indépendamment du fait qu’une personne vienne ou non d’un pays d’origine sûr », précise l’exécutif communautaire. En effet, Bruxelles reconnaît que, dans plusieurs de ces pays, les droits de certains individus, notamment les personnalités politiques, les militants, les journalistes ou les avocats, ne sont pas toujours respectés.
    La Commission précise que « ces pays d’origine sûrs peuvent être désignés avec des exceptions, ce qui donne aux États membres une plus grande flexibilité en excluant des régions spécifiques ou des catégories de personnes clairement identifiables », une demande récurrente ces derniers mois de nombreux Etats membres, comme l’Autriche ou l’Italie, qui souhaitent durcir et restreindre le régime de demande d’asile.
    Plus des deux tiers des Etats membres, dont la France, dispose déjà de listes nationales de pays d’origine sûrs pour faciliter le traitement interne des demandes d’asile, mais les Européens n’ont jamais réussi à s’entendre sur une liste commune. Pour établir sa liste, qui devrait s’imposer aux Vingt-Sept, Bruxelles s’est non seulement appuyée sur celles existantes dans les Etats, mais également sur l’évaluation de l’Agence de l’asile de l’UE, ainsi que sur des informations du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et du Service européen pour l’action extérieure. La liste sera adaptée au fil du temps.
    Cette proposition bruxelloise a été a saluée à Rome comme « un succès du gouvernement italien ». D’ailleurs, estime une source européenne, « cela ressemble à un cadeau d’Ursula von der Leyen [la présidente de la Commission européenne] à Giorgia Meloni [la présidente du conseil italien] ». D’autres pays favorables à un durcissement des règles d’asile, comme l’Autriche ou le Danemark, se réjouissent aussi de ce texte. Les autres Etats, notamment la France, réservent pour l’instant leur jugement, même si cela n’est pas de nature à modifier fondamentalement la politique d’asile. « Notre souci sera la bonne articulation de la liste européenne avec la liste nationale », assure un diplomate européen.
    A contrario, les députés progressistes du Parlement européen ou les ONG de défense des droits humains critiquent ce projet. « La liste des pays mise sur la table révèle un aveuglement certain quant au respect des droits fondamentaux et des valeurs de l’Union européenne », juge l’eurodéputée écologiste Mélissa Camara. « La liste comprend la Tunisie, le Maroc et l’Égypte –des pays où les violations des droits sont bien documentées et où les protections sont limitées, tant pour leurs propres citoyens que pour les migrants. Les qualifier de « sûrs » est trompeur et dangereux », déplore pour sa part EuroMed Rights. De même, l’inclusion de la Turquie, où l’Etat de droit est bafoué, pose également problème, juge-t-on dans cette ONG.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#payssurs#politiquemigratoire#droit#sante

  • A travers l’affaire Mahmoud Khalil, la repression s’accélère aux Etats-Unis contre les étudiants étrangers
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/12/l-etudiant-propalestinien-mahmoud-khalil-subit-un-revers-devant-la-justice-a

    A travers l’affaire Mahmoud Khalil, la repression s’accélère aux Etats-Unis contre les étudiants étrangers
    Par Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)
    Dans les manifestations anti-Trump, son nom continue à être invoqué sur les pancartes. « Free Khalil » (« libérez Khalil »). Arrêté le 8 mars à New York et détenu, depuis, en Louisiane sans qu’aucune charge n’ait été portée contre lui, l’étudiant propalestinien de l’université Columbia Mahmoud Khalil, 30 ans, est devenu le symbole des expulsions politiques d’étudiants étrangers sur les campus américains.
    Né en Syrie dans un camp de réfugiés palestiniens, l’activiste, titulaire depuis 2024 de la carte verte de résident permanent aux Etats-Unis, espérait être remis en liberté vendredi 11 avril, lors de l’audience consacrée à son maintien en détention par la juge de l’immigration Jamee Comans. Il avait rappelé au tribunal que son épouse, Noor Abdalla, une dentiste de nationalité américaine, devait accoucher sous peu et que, tout en étant « conscient » que l’enjeu de l’affaire « dépass[ait] largement » sa situation personnelle, il espérait « être libre pour assister à la naissance » de son premier enfant.
    La juge en a décidé autrement. Lors de l’audience à Jena (Louisiane), elle a statué que l’administration Trump était en droit d’expulser l’étudiant, en vertu du pouvoir discrétionnaire dont dispose le secrétaire d’Etat d’évaluer le risque posé pour la sécurité nationale. Les avocats de Mahmoud Khalil, Marc Van Der Hout et Johnny Sinodis, ont annoncé leur intention de faire appel. Un autre juge – fédéral celui-là – est également saisi de la constitutionnalité de son expulsion, dans l’Etat du New Jersey. Les avocats du jeune homme ont dénoncé l’atteinte à la liberté d’expression de leur client. (...)
    Mahmoud Khalil, qui a fini, en décembre, un master d’administration publique à la School of International and Public Affairs de l’université Columbia, et doit officiellement obtenir son diplôme en mai, avait été le porte-parole des étudiants qui protestaient, au printemps 2024, « contre le génocide à Gaza ». Membre d’un groupe d’étudiants favorables au mouvement de désinvestissement en Israël, il avait également servi d’intermédiaire dans les négociations avec la direction pour la levée des campements installés sur le campus. A l’époque, il n’avait été ni interpellé ni poursuivi. Une semaine après son arrestation, en mars, l’organisation Jewish Voice for Peace (« la voix juive pour la paix ») avait occupé la Trump Tower, à New York, pour réclamer sa libération. Près de 100 personnes avaient été arrêtées.
    Le gouvernement l’a accusé d’être « aligné avec le Hamas ». Des fonctionnaires du département de la sécurité intérieure lui ont reproché de ne pas avoir mentionné, dans sa demande de carte verte de 2024, qu’il avait travaillé avec l’UNRWA, l’agence de l’Organisation des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. Le 9 avril, la juge a sommé le gouvernement de fournir les preuves justifiant sa décision d’expulsion. Le département d’Etat a produit une note de deux pages, non datée, signée par le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio. Le texte ne reproche aucun fait criminel à Mahmoud Khalil, dont il reconnaît les activités « d’ailleurs légales », mais l’accuse d’un « comportement antisémite ». Ne pas expulser l’étudiant compromettrait « la politique américaine de lutte contre l’antisémitisme dans le monde et aux Etats-Unis, affirme le secrétaire d’Etat, ainsi que les efforts visant à protéger les étudiants juifs contre le harcèlement et la violence sur le sol américain ».
    Marco Rubio s’appuie sur une disposition, rarement utilisée, de la loi sur l’immigration et la nationalité de 1952, qui autorise le secrétaire d’Etat à ordonner personnellement l’expulsion de personnes n’ayant pas la nationalité américaine, dont la présence sur le territoire national est susceptible d’avoir des conséquences négatives sur la politique étrangère des Etats-Unis. En 1990, après la fin de la guerre froide, le Congrès a modifié la loi et durci les conditions de l’expulsion : le ressortissant étranger doit compromettre, par sa présence, « un intérêt impérieux de politique étrangère des Etats-Unis ».
    Mahmoud Khalil avait été l’un des premiers étudiants arrêtés par la police de l’immigration. Dans la foulée, Badar Khan Suri, de nationalité indienne, chercheur à l’université de Georgetown (Washington), avait été arrêté en Virginie après révocation de son visa, au motif qu’il entretenait « des contacts étroits avec un conseiller du Hamas ». Il est toujours en détention au Texas. Il y a également Rumeysa Ozturk, l’étudiante turque en doctorat de l’université Tufts (Massachusetts), dont l’arrestation, fin mars, par six policiers en civil, saisie sur une vidéo, avait particulièrement choqué. Elle est toujours en détention, elle aussi, en Louisiane.
    Leurs cas ont valeur de test de la volonté de l’administration Trump de reprendre en main des universités jugées trop politisées. « Chaque fois que je tombe sur un de ces cinglés, je lui retire son visa », avait déclaré Marco Rubio, le 27 mars, en affirmant que les jeunes ayant la chance d’être accueillis aux Etats-Unis sont là pour obtenir un diplôme et « pas pour devenir des activistes qui mettent le chaos » sur les campus. Le ministre avait établi à quelque 300 le nombre de visas d’étudiants étrangers révoqués sur l’ensemble du territoire.
    Depuis deux semaines, les avocats voient avec inquiétude une nouvelle vague d’expulsions gagner les campus. Dans tout le pays, se multiplient les exemples d’étudiants ayant subitement appris par une lettre de leur ambassade ou par un e-mail de l’université que leur autorisation de séjour était annulée.
    Selon la National Lawyers Guild, une association de juristes progressistes, le nombre d’étudiants ciblés pourrait s’approcher du millier. Contrairement à Mahmoud Khalil, ces jeunes ne sont généralement pas des résidents permanents. En leur retirant leur visa, l’administration espère les voir quitter d’eux-mêmes le territoire. « Ces annulations sont illégales et nous sommes encore en train d’essayer d’en comprendre le modèle, a expliqué l’avocat Khaled Alrabe, du National Immigration Project de la même association de juristes, à la radio de San Francisco KQED. Mais il y a de quoi être inquiet, car cela semble extrêmement vaste et touche tous les profils d’étudiants. »
    En l’absence de centralisation officielle des données, le média en ligne Inside Higher Ed, consacré à l’enseignement supérieur, a entrepris de tenir à jour un décompte. De Harvard (cinq étudiants ciblés) à l’université du Minnesota (cinq également) ou Stanford (six), plus de 80 établissements sont concernés. Selon leurs avocats, la plupart des jeunes sont originaires d’Inde, de Chine et de pays musulmans. En Californie, où 96 étudiants se sont vus retirer leur visa sur les différents campus, deux d’entre eux ont porté plainte, le 5 avril, contre la police de l’immigration, pour avoir supprimé « abruptement » leur nom de la banque de données Sevis (Student and Exchange Visitor Information System), utilisée par le département de la sécurité intérieure pour surveiller le statut des étudiants étrangers et des visiteurs en programme d’échange.
    A l’université d’Etat de l’Arizona (ASU), une manifestation a eu lieu, fin mars, par solidarité avec huit étudiants menacés. Une semaine plus tard, le syndicat United Campus Workers a découvert qu’ils étaient une cinquantaine dans le même cas, et que l’un d’entre eux avait été placé en détention. La majorité des révocations ne mentionnent « aucun motif, explique Michael Kintscher, un étudiant de troisième cycle et président du syndicat. Ni quels sont les délais pour quitter le territoire ».
    Certains sont déjà partis. ASU, qui offre des consultations juridiques pour les étudiants expulsés, fait partie de la quarantaine d’établissements faisant l’objet d’une enquête du gouvernement fédéral pour avoir tardé, selon ce dernier, à réprimer les manifestations anti-israéliennes. Ils sont menacés de suppression des financements fédéraux. Les universités ont conseillé à leurs étudiants étrangers de porter en permanence sur eux une copie de leur passeport et de leur autorisation de séjour, de s’abstenir de publier sur leurs réseaux sociaux, scrutés par les autorités. L’étudiant de l’ASU maintenu en détention avait été condamné, il y a plusieurs années, pour conduite en état d’ivresse. Il avait presque terminé ses études. Il s’est dit à prêt à quitter le territoire au plus vite, selon son avocate, Ami Hutchinson, citée par le média Arizona Luminaria. « Pour ne plus jamais revenir. »

    #Covid-19#migration#migrant#etudiant#etatsunis#expulsion#droit#sante#politiquemigratoire#palestine

  • En Libye, l’aide aux migrants dans le viseur des autorités de Tripoli
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/16/en-libye-l-aide-aux-migrants-dans-le-viseur-des-autorites-de-tripoli_6596654

    En Libye, l’aide aux migrants dans le viseur des autorités de Tripoli
    Par Nissim Gasteli (Tunis, correspondance)
    Bureaux fermés manu militari, employés convoqués pour interrogatoires, personnel étranger prié de quitter le pays. Mercredi 2 avril, l’agence rattachée au ministère de l’intérieur du gouvernement d’union nationale (GUN) – entité politique reconnue par la communauté internationale, siégeant à Tripoli – a annoncé la suspension de dix ONG internationales, dont l’organisation française Terre des hommes, Médecins sans frontières et le Conseil norvégien pour les réfugiés.
    Les activités de soutien aux hôpitaux et au système de santé, les programmes de lutte contre des maladies infectieuses, dont profitaient de nombreux Libyens, mais aussi l’assistance vitale et médicale aux migrants sont ainsi à l’arrêt. Dans une lettre datée du 27 mars, quelques jours avant que la décision officielle soit annoncée par les autorités, dix-sept ambassadeurs, notamment ceux de France, du Royaume-Uni, d’Espagne, d’Italie et de l’Union européenne, avaient appelé le gouvernement à permettre aux ONG visées de « redémarrer leurs opérations humanitaires dès que possible ». Des discussions toujours en cours.
    Selon le porte-parole de l’Autorité de sécurité intérieure (ASI), Salem Gheith, il est reproché aux ONG de « porter atteinte à l’intégrité de l’Etat et à sa sécurité intérieure », d’encourager « des valeurs contraires à l’identité libyenne, telles que le christianisme, l’athéisme, la promotion de l’homosexualité et la décadence morale », et de mener des actions « visant à modifier la composition démographique du pays » par l’installation de migrants subsahariens en Libye.
    Pays de destination de nombreux travailleurs africains avant 2011, le pays est devenu l’une des principales plateformes de projection pour les migrants du continent à la faveur du chaos sécuritaire qui a suivi la chute de Mouammar Kadhafi. Face à ce phénomène, l’Union européenne a noué un partenariat avec les autorités locales pour endiguer les départs.
    En reprenant à son compte la théorie raciste du « grand remplacement », l’ASI désigne les migrants comme complices d’un complot international mis en place par « l’Union européenne [UE] » et « l’Italie ». Sans rappeler pour autant que les autorités tripolitaines ont reçu des centaines de millions d’euros de fonds européens pour la gestion des migrations – 700 millions d’euros de 2014 à 2020, dont une partie pour les municipalités. En échange, les gardes-côtes libyens, soutenus, entraînés et équipés par l’UE, ont nettement augmenté les interceptions en mer, empêchant des milliers de migrants de rejoindre le littoral européen chaque année.
    Ce discours fait écho à celui du président tunisien, Kaïs Saïed, qui avait dénoncé, en février 2023, les « hordes de migrants clandestins », selon lui complices d’un « plan criminel pour changer la composition du paysage démographique en Tunisie ». « La population libyenne remarque les migrants subsahariens et asiatiques dans les espaces publics pour des raisons raciales, observe Jalel Harchaoui, chercheur associé à l’institut britannique Royal United Services. Les autorités, en interdisant ces ONG, montrent à la population qu’elles luttent contre les flux migratoires. Mais, en réalité, il n’y a aucune intention réelle de diminuer les flux. Rien n’est fait face aux arrivées de migrants d’Egypte, d’Asie du Sud et d’Afrique subsaharienne. »
    Selon M. Harchaoui, la suspension des ONG est un symptôme d’une « affirmation de l’autoritarisme » dans l’ouest de la Libye. Le GUN du premier ministre Abdel Hamid Dbeibah est sous pression à cause de contraintes économiques, des menaces régulières de l’armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar, au pouvoir dans l’Est, et des efforts accrus de la mission d’appui des Nations unies en Libye pour soutenir la formation d’un gouvernement unifié qui chasserait donc M. Dbeibah du pouvoir.
    Ces dernières semaines, les milices et les forces de sécurité affiliées au GUN ont ainsi multiplié les attaques (intimidations, disparitions forcées…) contre les voix dissonantes. « Les milices profitent d’un sentiment total d’impunité et de contrôle sur la capitale, Tripoli, pour s’en prendre à n’importe quelle forme d’opposition », décrit Husam El Gomati, activiste libyen réfugié en Suède, joint par téléphone, dont le frère Mohammed, a été enlevé le 26 mars à Tadjourah (sud-est de Tripoli) par des ravisseurs inconnus mais, semble-t-il, rattachés à l’appareil sécuritaire du GUN, dans le but de faire pression sur ses activités d’opposant.
    « Les miliciens ont bien compris que les ONG peuvent être dangereuses pour eux, car elles témoignent et enquêtent sur les graves crimes commis dans le pays depuis des années », poursuit-il. En fournissant une assistance médicale aux migrants, les ONG pouvaient encore accéder aux centres tenus par des milices et y documenter le vaste système de détention, de torture et d’extorsion que subissent les migrants. Avec la cessation des activités des ONG, ces violences, qui s’apparentent, selon la mission d’appui des Nations unies en Libye, à des « crimes contre l’humanité », tomberaient un peu plus dans l’oubli.

    #Covid-19#migrant#migration#libye#humanitaire#sante#detention#violence

  • Guerre au Soudan : en deux ans, 1,3 million de réfugiés ont afflué au Tchad
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/16/guerre-au-soudan-en-deux-ans-1-3-million-de-refugies-ont-afflue-au-tchad_659

    Guerre au Soudan : en deux ans, 1,3 million de réfugiés ont afflué au Tchad
    Par Victor Mauriat (Adré, Tchad, envoyé spécial)
    Des cases de paille et de tôle alignées à perte de vue au milieu du désert. Dans le camp d’Aboutengué, à une trentaine de kilomètres au nord d’Adré, ville tchadienne frontalière du Soudan et principal point d’entrée des réfugiés dans le pays, 46 000 personnes sont installées depuis bientôt deux ans. En cette période de l’année, le soleil, lorsqu’il n’est pas caché par la brume, fait rapidement monter le mercure au-delà des 45 °C.
    « Le vent nous apporte toujours du sable, c’est beaucoup plus difficile de vivre ici qu’au Soudan », témoigne Arafa Djoumoua Adam Ibrahim, emmitouflée dans son « toub » jaune et vert, un vêtement traditionnel qui la couvre de la tête aux pieds. Elle a quitté Al-Geneina, la capitale du Darfour occidental, avec ses six enfants en juillet 2023. « Les Forces de soutien rapide [FSR, milice paramilitaire commandée par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », et opposée à l’armée du général Abdel Fattah Al-Bourhane] ont tué beaucoup d’hommes. Ils ont pris notre argent et brûlé la région. Mon mari est mort, il est parti en martyr. Maintenant je joue le rôle de la mère et du père », raconte-t-elle dans un arabe soigné.
    Le conflit soudanais, qui a éclaté en avril 2023, a provoqué le déplacement de 13 millions de personnes, dont 1,3 million au Tchad, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Comme la plupart des réfugiés du camp d’Aboutengué, Arafa Djoumoua Adam Ibrahim est masalit, une ethnie non arabe du Darfour, cible des hommes de « Hemetti ». Selon l’ONU, sur les 150 000 personnes tuées lors de ce conflit depuis deux ans, environ 15 000 Masalit sont morts à Al-Geneina, une ville située à une dizaine de kilomètres de la frontière tchadienne.
    Une plainte pour « complicité de génocide » visant les Emirats arabes unis a été déposée par le camp du général Al-Bourhane auprès de la Cour internationale de justice (CIJ). Dans sa requête, il affirme que la perpétration de « génocide, meurtres et déplacements forcés » a été rendue possible « par le soutien direct apporté par les Emirats arabes unis à la milice rebelle des FSR ». Un soutien jugé « crédible » et opéré, selon des experts de l’ONU, via des livraisons d’armes depuis l’aéroport tchadien d’Amdjarass, à 300 km au nord d’Adré. N’Djamena est ainsi régulièrement accusé par Khartoum de soutenir les FSR.
    Dans les 19 camps de réfugiés installés ces deux dernières années au Tchad, l’ONU et les ONG ont déployé de grands moyens. A Aboutengué, jusqu’en mars, le Programme alimentaire mondial (PAM) distribuait des rations alimentaires d’urgence aux réfugiés, principalement des céréales et de l’huile. Depuis avril, il donne à la place 8 000 francs CFA (environ 12 euros) par personne et par mois, « ce qui correspond au prix du panier qu’on fournissait auparavant », précise Olympe Rittimann, emergency officer au PAM : « L’objectif est de leur permettre de subvenir à leurs besoins alimentaires et, comme pour les distributions de denrées, on donne pour trois mois », ce qui représente plus de 1,1 milliard de francs CFA (environ 1,7 million d’euros) pour les 46 000 réfugiés du camp.
    Selon les ONG, le camp d’Aboutengué fonctionne plutôt bien. La situation est beaucoup plus difficile dans celui d’Adré, qui abrite environ 237 000 personnes. Si l’afflux de réfugiés s’est considérablement réduit – entre 100 et 200 personnes traversent la frontière chaque jour, contre 1 000 à 2 000 en 2023 et 2024 –, l’accueil demeure compliqué, tout comme la délocalisation des réfugiés loin de la frontière, voulue par les autorités tchadiennes. A l’approche de la saison des pluies (de juin à septembre), il est urgent d’acheminer le plus de réfugiés possible d’Adré vers d’autres camps, car les routes non goudronnées de l’est du Tchad ne permettent pas aux camions de circuler durant cette période.
    Par ailleurs, depuis la reprise de Khartoum par l’armée soudanaise, fin mars, les FSR ont accentué la pression sur El-Fasher, la capitale du Darfour du Nord. La violence des combats a déjà fait fuir des dizaines de milliers de personnes du camp de déplacés de Zamzam, au sud de la ville, faisant craindre une nouvelle arrivée massive de Soudanais au Tchad. « Au Soudan, il n’y a plus de nourriture, la vie est chère et on ne peut plus travailler », explique Mahmoud Khamis Id, 39 ans, originaire d’El-Fasher et arrivé le 11 avril au Tchad avec ses cinq enfants. Accueilli par la Croix-Rouge du Tchad, il doit désormais attendre d’être enregistré auprès du HCR pour pouvoir ensuite rejoindre un des 19 camps de la région.
    N’Djamena appelle régulièrement la communauté internationale à lui donner « plus de moyens » pour gérer la crise. Si l’Union européenne (UE) a annoncé une hausse de ses investissements humanitaires dans la zone (de 44 à 74 millions d’euros), elle est loin de compenser le gel des financements publics américains, qui représentaient près de la moitié des fonds mis à disposition des agences de l’ONU et des ONG. « On craint les prochains mois, confie la responsable d’une organisation internationale très présente sur le terrain. Pour l’instant, la décision américaine nous empêche d’anticiper les contrats des équipes, mais d’ici à la saison des pluies, elle aura des conséquences sur nos actions. Nous ne savons pas comment nous allons garder le rythme alors qu’il faudrait faire plus ! »

    #Covid-19#migrant#migration#soudan#tchad#HCR#camp#UE#crise#darfour#sante#droit#refugie

  • Immigration : la Commission européenne dresse une liste de sept « pays sûrs », limitant les possibilités d’asile pour leurs ressortissants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/16/immigration-la-commission-europeenne-dresse-une-liste-de-sept-pays-surs-limi

    Immigration : la Commission européenne dresse une liste de sept « pays sûrs », limitant les possibilités d’asile pour leurs ressortissants
    Le Monde avec AFP
    La Commission européenne a publié mercredi 16 avril une liste des pays d’immigration dits « sûrs », qui limitent les possibilités d’asile pour leurs ressortissants. Cette liste comprend le Kosovo, le Bangladesh, la Colombie, l’Egypte, l’Inde, le Maroc et la Tunisie.
    L’idée est d’accélérer le traitement des demandes d’asile des ressortissants de ces pays qui émigrent en nombre vers l’Union européenne (UE), en considérant qu’ils n’ont a priori pas le profil de réfugiés, et donc de hâter leur rapatriement. Plusieurs Etats, dont la France, ont déjà leur propre concept de « pays d’origine sûrs ». Mais il n’existe pas encore de liste commune et harmonisée à l’échelle européenne. Selon des responsables européens, cela encourage actuellement les demandeurs d’asile à viser un pays d’accueil possédant des critères plus flexibles plutôt qu’un autre.
    L’exécutif européen veut y remédier par cette liste de sept pays. Il considère également que la plupart des pays candidats à une adhésion à l’UE remplissent, en principe, « les critères pour être désignés comme pays d’origine sûrs ».
    Pour entrer en vigueur, cette proposition devra être approuvée par le Parlement européen et les Etats membres de l’UE. Mais le sujet est hautement sensible sur le plan politique et risque de provoquer des désaccords parmi les Vingt-Sept. Le dossier était notamment poussé par Rome, qui a salué mercredi « un succès du gouvernement italien ». La France est plutôt restée en retrait des tractations, préférant juger la proposition de l’exécutif européen sur pièce.
    La Commission avait déjà présenté une liste du même type en 2015. Mais ce projet avait finalement été abandonné, en raison de vifs débats sur l’idée d’inclure ou non la Turquie, avec son bilan mitigé en matière d’indépendance de la justice, de droits des minorités et de liberté de la presse.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#politiquemigratoire#asile#paysur#droit#sante#rapatriement

  • Au Maroc, Bruno Retailleau salue « l’amélioration très significative » des réadmissions de ressortissants en situation irrégulière
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/14/au-maroc-bruno-retailleau-salue-l-amelioration-tres-significative-des-readmi

    Au Maroc, Bruno Retailleau salue « l’amélioration très significative » des réadmissions de ressortissants en situation irrégulière
    Par Alexandre Aublanc (Casablanca, Maroc, correspondance)
    Bruno Retailleau a pris dimanche 13 avril le chemin de Rabat, un mois après le déplacement du ministre de la justice, Gérald Darmanin. Une visite éclair de moins de vingt-quatre heures que le locataire de la place Beauvau a consacrée à son sujet de prédilection : l’immigration illégale.
    Le candidat déclaré à la présidence du parti Les Républicains (LR), qui était accompagné de son tout nouveau directeur de l’immigration, Frédéric Joram, n’est pas venu les mains vides. Il a remis à son homologue, Abdelouafi Laftit, une liste de ressortissants « présumés marocains » sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). « C’est la procédure normale avec le Maroc, rien de comparable avec ce qui a été envoyé aux autorités algériennes en mars », s’est empressé de préciser l’entourage de Bruno Retailleau, alors que la crise culmine entre Paris et Alger.
    Le nombre des personnes concernées n’a pas été communiqué, mais il s’agit d’une version actualisée, « avec des cas supplémentaires et d’autres toujours bloqués », d’une précédente liste que le ministre avait remise en octobre 2024 lors de son premier déplacement au Maroc à l’occasion de la visite d’Etat du président Emmanuel Macron. « J’avais alors indiqué que je reviendrai dans six mois », a-t-il déclaré lundi au ministère marocain de l’intérieur.
    La relation bilatérale au beau fixe après un long passage à vide, Bruno Retailleau s’est félicité « de la relance sans précédent » entre les deux pays. Le ministre en veut pour preuve « l’amélioration très significative » de la coopération depuis six mois : le taux d’acceptation par le Maroc des demandes d’OQTF « a doublé », a-t-il précisé, tandis que le délai moyen de délivrance des laissez-passer consulaires est passé « de 26 à 18 jours ».
    Le ministre a par ailleurs salué la perspective d’un futur groupe mixte franco-marocain chargé d’instruire les cas d’étrangers sans papiers. « Le principal problème dans l’exécution des OQTF, c’est que nous butons sur leur identification », a-t-il souligné.
    Comme le fit Gérald Darmanin avant lui, Bruno Retailleau a réitéré « la menace criminelle » que représente le narcotrafic. Le chef de l’Office antistupéfiants (Ofast), Dimitri Zoulas, doit se rendre prochainement au Maroc, a-t-il ajouté, rappelant le rôle « précieux » des autorités marocaines dans l’arrestation de Félix Bingui, le présumé chef du clan Yoda interpellé à Casablanca en mars 2024, et dans celle de deux complices présumés de Mohamed Amra, retrouvés à Marrakech en février 2025.
    Son second déplacement au Maroc lui a aussi permis de nouer une relation plus personnelle avec Abdelouafi Laftit. « Tous deux ne se connaissent pas vraiment », indique son cabinet. Peu après l’arrivée du ministre à Rabat dimanche, un dîner privé les a réunis à l’hôtel Four Seasons.

    #Covid-19#migrant#migration#france#maroc#OQTF#readmission#politiquemigratoire#sante

  • Donald Trump ouvre la voie au transfert de citoyens américains « criminels » dans des prisons au Salvador
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/14/donald-trump-ouvre-la-voie-au-transfert-de-citoyens-americains-criminels-dan

    Donald Trump ouvre la voie au transfert de citoyens américains « criminels » dans des prisons au Salvador
    Par Ivanne Trippenbach (Washington, envoyée spéciale)
    L’accueil dans le bureau Ovale était des plus chaleureux. Le président du Salvador, Nayib Bukele, vêtu de noir et sans cravate, a bénéficié d’un entretien plein d’attentions avec Donald Trump, lundi 14 avril. Le président des Etats-Unis n’a cessé de complimenter le dirigeant salvadorien, qui se revendique « le dictateur le plus cool du monde ». « Il fait un travail fantastique », a répété l’Américain, avant la visite de cet homologue qui a accueilli dans une mégaprison salvadorienne les Vénézuéliens expulsés mi-mars des Etats-Unis.
    Amical et enthousiaste, l’échange était aux antipodes de la rencontre brutale avec Volodymyr Zelensky, au même endroit, le 28 février. Soulignant lui-même le contraste, Trump a critiqué le président ukrainien en son absence, en reprenant la vision du Kremlin : « Quand tu commences une guerre, tu dois être capable de la gagner. Tu ne commences pas une guerre contre quelqu’un vingt fois plus grand en espérant qu’on va te livrer des missiles. »
    A l’égard du Salvadorien, le président américain a insisté sur sa « formidable relation » : « Je le soutiens ». Au cœur des sujets abordés se trouvait l’avenir de Kilmar Garcia, Salvadorien de 29 ans, habitant du Maryland marié à une Américaine, arrêté le 12 mars et expulsé à tort des Etats-Unis. Il est depuis détenu au Salvador sans preuve d’appartenance à un clan criminel. Il faisait partie des 260 individus expulsés des Etats-Unis, la plupart pour leur appartenance présumée au gang vénézuélien Tren de Aragua, déclaré organisation « terroriste ».
    Des documents judiciaires ont révélé que l’administration Trump s’était parfois appuyée sur des indices fragiles, comme des tatouages ou des vêtements associés aux gangs, pour les qualifier de « criminels ». Environ 90 % des expulsés n’étaient accusés d’aucun crime ou délit aux Etats-Unis.
    A propos de Kilmar Garcia, l’équipe Trump a admis devant la justice « une erreur administrative », son séjour aux Etats-Unis étant régulier. Vendredi, la Cour suprême a pressé l’administration Trump de « faciliter » son retour. Dans l’Air Force One, Donald Trump avait estimé qu’il fallait se plier à la décision de la plus haute juridiction du pays. Mais lundi, autour du président, les membres de son gouvernement ont livré, dans un travail d’équipe huilé, un discours opposé : pas question de ramener Kilmar Garcia. « Aucun tribunal des Etats-Unis n’a le droit de conduire la politique étrangère, c’est simple, fin de l’histoire », a déclaré le secrétaire d’Etat, Marco Rubio, assis dans le canapé. « Cela relève du Salvador de le renvoyer ici, pas de nous », a interprété Pam Bondi, la ministre de la justice.
    Les regards se sont logiquement tournés vers Nayib Bukele qui, en quelques mots, a scellé le sort de Kilmar Garcia. « Comment puis-je faire entrer clandestinement un terroriste aux Etats-Unis ? Evidemment, je ne vais pas le faire. Je ne vais pas le libérer », a répondu le président du Salvador en souriant. A sa gauche, Trump acquiesçait de la tête, d’un air satisfait. « Les gens comme CNN veulent des terroristes étrangers qui kidnappent les femmes et les enfants », a commenté Stephen Miller, adjoint au chef de cabinet et idéologue du trumpisme sur l’immigration.
    Interrogé sur l’éventualité, qu’il a plusieurs fois évoquée, de déporter des criminels américains au Salvador, Donald Trump a répondu : « J’aimerais aller plus loin (…) J’aimerais les inclure dans le groupe de personnes à expulser du pays. » Quelques instants plus tard, il réitère : « Oui, ça les inclut. Je suis totalement pour ». Et il précise que ces Américains ne sont pas « une catégorie spéciale de personnes » protégée par le droit américain dans les cas où « ils sont criminels », même non terroristes, citant l’exemple de violeurs ou d’agresseurs.
    « Pour libérer 350 millions d’Américains, vous devez en emprisonner quelques-uns », a lancé le président du Salvador, lundi. Nayib Bukele a fait de l’emprisonnement de masse la clé de voûte de sa politique. Après une flambée de violences liée aux gangs, il a imposé un état d’urgence pour arrêter et détenir sans procès 85 000 Salvadoriens.
    Nombre d’entre eux ont disparu, sans que leur famille sache s’ils sont encore en vie. « Les Etats-Unis devraient demander des comptes au gouvernement Bukele pour ces graves violations, mais au lieu de cela, l’administration Trump copie sa stratégie autoritaire », a dénoncé Amanda Strayer, avocate de l’organisation Human Rights First.
    Trois jours plus tôt, le site Politico avait révélé un vaste projet élaboré par Erik Prince, ancien PDG de la société militaire privée Blackwater impliquée dans un massacre en Irak, que l’administration Trump étudie : il s’agit de faciliter le transfert de « 100 000 des pires délinquants » vers le Salvador, en partenariat avec les autorités salvadoriennes. Ce plan envisage de placer une partie de cette mégaprison sous souveraineté américaine, grâce à un « traité de cession » qui en ferait un morceau de territoire des Etats-Unis.
    Une manière de faciliter le transfert des détenus qui « ne constituerait ni une extradition, ni une expulsion ». Le dispositif confierait la logistique de ces transferts à l’entreprise d’Erik Prince, avec un financement très lucratif à la clé. L’administration Trump a déjà conclu un accord d’un an avec le Salvador pour l’incarcération des membres présumés de gangs, moyennant 6 millions de dollars (5,3 millions d’euros).
    Au cours du week-end, la Maison Blanche a annoncé l’expulsion de dix autres personnes au Salvador, signe de l’alliance Trump-Bukele, vantée comme « un exemple de sécurité et de prospérité dans notre hémisphère ». Avant la conférence de presse lundi, dans un moment de complicité entre les deux chefs d’Etat capté par le live de la délégation salvadorienne, Donald Trump a glissé que « les “homegrowns” (ce qui peut désigner à la fois les étrangers ayant grandi aux Etats-Unis ou les citoyens américains) seront les prochains. Vous allez devoir construire cinq nouvelles prisons. » « Oui, on a la place », lui a répondu Bukele dans un éclat de rire.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#salvaor#homegrown#prison#expulsion#securite#politiquemigratoire#droit#sante

  • Le corps d’une femme migrante retrouvé dans un campement de Loon-Plage près de Dunkerque - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63960/le-corps-dune-femme-migrante-retrouve-dans-un-campement-de-loonplage-p

    Le corps d’une femme migrante retrouvé dans un campement de Loon-Plage près de Dunkerque
    Par La rédaction Publié le : 14/04/2025
    Le corps sans vie d’une femme a été découvert vendredi 11 avril dans un campement de Loon-Plage, non loin de Dunkerque. Il s’agirait d’une « femme de nationalité soudanaise qui avait des problèmes de santé », a indiqué la procureure sans fournir d’autres précisions. Une enquête est en cours.
    Le corps sans vie d’une femme a été découvert vendredi 11 avril dans un campement de migrants à Loon-Plage, près de Dunkerque, a appris l’AFP dimanche auprès de la procureure de la République de Dunkerque, Charlotte Huet. « L’identité de la défunte n’est pas confirmée, mais les premiers éléments recueillis suggèrent qu’il pourrait s’agir, sous réserve des vérifications en cours, d’une femme de nationalité soudanaise qui avait des problèmes de santé », a indiqué la procureure sans fournir d’autres précisions concernant l’âge, la situation et le parcours de cette personne décédée.
    « Si aucun élément manifestant l’intervention d’un tiers n’a été mis au jour à cette heure, un examen de corps sera réalisé par un médecin légiste afin de le confirmer », a-t-elle continué.
    Le parquet de Dunkerque a ouvert une enquête pour recherche des causes de la mort et l’a confiée au service local de police judiciaire (SLPJ) de la ville, a encore précisé la procureure.
    Contactées par InfoMigrants, les associations locales n’ont pas d’informations complémentaires à donner. « Tout ce que je peux vous dire, c’est que vendredi matin, vers 11h, avant le commencement de la distribution de nourriture à Loon-Plage, nous avons reçu de nombreux messages sur nos groupes WhatsApp », précise Claire Millot de l’association Salam. « On nous disait de faire attention si on arrivait sur la zone de distribution, que les pompiers étaient là, qu’une femme avait fait un malaise », ajoute-t-elle - précisant qu’aucun épisode de violence n’avait été constaté ce matin-là.
    Les conditions de vie dans les campements de Loon-Plage sont désastreuses. Il serait autour d’un millier de migrants à vivre là en attendant de passer en Angleterre via la Manche. Ils vivent dans des abris de fortune, dans le froid, loin de tout, notamment des centres médicaux.
    Le 24 mars, une migrante érythréenne avait été retrouvée morte sur une plage de Marck, près de Calais (Pas-de-Calais). Il s’agissait du neuvième décès de migrant sur le littoral en 2025. La victime « portait un gilet de sauvetage », avait précisé une porte-parole de la préfecture, ce qui laisse supposer qu’elle venait de tenter une traversée clandestine de la Manche ou qu’elle s’apprêtait à le faire.
    Selon l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim), 78 migrants sont morts en 2024 en essayant de rejoindre l’Angleterre à bord de petites embarcations de fortune (les « small boats »), un record depuis le début en 2018 de ce phénomène dans la région.
    Cette année connait déjà des records d’arrivées côté britannique. Au total depuis le 1er janvier, près de 7 000 migrants sont parvenus à rejoindre le Royaume-Uni, soit une hausse de 25% par rapport à l’an dernier à la même période, selon les données du Home office.
    En 2024, 36 816 personnes sont arrivées sur les rives britanniques depuis les côtes françaises. C’est 25 % de plus qu’en 2023. Mais en deçà du record atteint en 2022, avec 45 774 arrivées.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#sante#migrationirrreguliere#mortalite#routemigratoire#trafic

  • Frontière franco-espagnole : Bruno Retailleau annonce une cellule de renseignements contre l’immigration irrégulière - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63967/frontiere-francoespagnole--bruno-retailleau-annonce-une-cellule-de-ren

    Frontière franco-espagnole : Bruno Retailleau annonce une cellule de renseignements contre l’immigration irrégulière
    Par La rédaction Publié le : 14/04/2025
    En visite au Pays basque vendredi, le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé la création d’une cellule de renseignements contre l’immigration irrégulière, qui regroupera les services de renseignements douaniers, policiers, financiers et la gendarmerie. Selon le préfet des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Marie Girier, le département a été, au début de l’année 2025, « la première porte d’entrée en France pour l’immigration irrégulière ».
    Le ministre français de l’Intérieur a annoncé, vendredi 11 avril, lors d’une visite au Pays basque, la création d’une cellule de renseignements spécialisée dans la lutte contre l’immigration irrégulière, indique la presse locale. Cette structure regroupera les services de renseignements douaniers, policiers, financiers et la gendarmerie.
    « La France n’est pas un hall de gare. Depuis la barrière de péage de Biriatou, dans les Pyrénées-Atlantiques, j’ai présenté notre nouvelle stratégie de fermeté. Elle repose sur trois axes clairs : le renforcement des contrôles aux frontières, la lutte sans relâche contre les passeurs, et une coopération avec les États frontaliers », a tweeté Bruno Retailleau vendredi. « Cette stratégie s’incarne dans une mobilisation totale des forces de sécurité intérieure, des douaniers et de nos armées : la Force Frontières. »
    La cellule sera implantée à Biriatou, ville frontalière avec l’Espagne devenue l’un des points de passage de migrants vers la France. Le péage de Biriatou et l’A63 sont régulièrement le théâtre d’arrestations de passeurs de migrants, précise le journal Sud-Ouest.
    Selon le préfet des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Marie Girier, le département a été, au début de l’année 2025, « la première porte d’entrée en France pour l’immigration irrégulière ». En 2024, 5 264 migrants ont été interceptés dans les Pyrénées-Atlantiques, 680 autres pour le seul mois de janvier. « Cinq fois plus que l’année précédente à la même date », ajoute le préfet concernant ce chiffre pourtant en baisse par rapport aux années 2022 et 2023.
    Plus de 4 000 passeurs interpellés en France en 2024
    Depuis son arrivée au gouvernement en septembre 2024, Bruno Retailleau a fait de l’immigration illégale et de la lutte contre les passeurs sa priorité. En février dernier lors d’un déplacement dans dans les bureaux de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) en région parisienne, le ministre de l’Intérieur et la ministre des Comptes publics avait annoncé la création d’une cellule de renseignements similaire qui associerait les services des ministères des Armées, de l’Intérieur, et du ministère de l’Économie.
    Parmi les mesures annoncées, il était également prévu « un plus grand recours aux technologies », comme « la lecture automatique des plaques d’immatriculation », la pose de balises sur les voitures ou « les intercepteurs de données numériques », avait détaillé Bruno Retailleau.Quelques semaines plus tard, le ministre de l’Intérieur avait rencontré son homologue britannique au Touquet, dans le Pas-de-Calais. Il avaient détaillé le renforcement du dispositif de contrôle de la frontière avec notamment des patrouilles supplémentaires d’ici l’été et de nouveaux enquêteurs sur les réseaux de trafiquants.
    D’après le patron de l’Oltim, Xavier Delrieu, interviewé par le Figaro en février, « plus de 4 000 passeurs ont été arrêtés » en France en 2024, dont 500 en Outre-mer. La majorité des personnes interpellées faisaient partie d’un réseau structuré.
    Ainsi, en 2024, l’Oltim, qui compte 157 enquêteurs spécialisés épaulés par 450 policiers sur tout le territoire, a démantelé « 269 filières » criminelles, « découpées en 66 filières d’entrée sur le territoire national, 132 filières d’aide au maintien sur le territoire, le reste se répartissant entre les filières d’aide au transit et celles de traite des êtres humains ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#espagne#migrationirreguliere#trafic#prefecture#pyrenees#sante#frontiere

  • Traversées de la Manche : 50 migrants secourus sur des « small boats » en une journée - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63973/traversees-de-la-manche--50-migrants-secourus-sur-des-small-boats-en-u

    Traversées de la Manche : 50 migrants secourus sur des « small boats » en une journée
    Par La rédaction Publié le : 14/04/2025
    Selon la préfecture de la Manche et de la mer du Nord, 50 migrants ont été secourus dans la nuit de vendredi à samedi et dans la journée de samedi au cours de plusieurs interventions. Par ailleurs, 49 personnes ont été interceptés à Cayeux-sur-mer dans la nuit de vendredi à samedi alors qu’elles s’apprêtaient à prendre la mer.
    Au cours de la nuit du vendredi 11 au samedi 12 avril et dans la journée du samedi, 50 migrants ont été secourus alors qu’ils cherchaient à rejoindre le Royaume-Uni. Dans un communiqué, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar) a détaillé les différentes opérations de sauvetages qui ont permis de ramener ces personnes à terre.
    Première opération au cours de la nuit de vendredi à samedi : « Suite à des signalements de personnes en difficulté à bord de ’small-boats’, le CROSS Gris-Nez engage le remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage (RIAS) Abeille Normandie pour localiser et surveiller l’embarcation ainsi que le canot tous temps SNS-067 Mona Rigolet de Calais de la SNSM », explique la Premar dans son communiqué. Cette opération permet de récupérer 28 personnes qui sont ensuite déposées à Calais par le canot.
    La deuxième opération a lieu le samedi matin après que le CROSS Gris-Nez a été informé qu’’une embarcation de migrants se trouve dans le secteur de Malo-les-Bains. « Le CROSS engage le navire de sauvetage affrété par l’État Ridens pour surveiller l’embarcation. Une fois à proximité de l’embarcation, certains occupants formulent une demande d’assistance. La Ridens secourt alors 19 personnes de l’embarcation, le reste des occupants poursuivent leur route », rapporte la Premar.
    « En milieu de journée, le CROSS est une nouvelle fois informé du départ d’une embarcation secteur Hardelot (59). Le CROSS engage le DFP1 Jacques Oudart Fourmentin, patrouilleur de la Douane française pour relocalisation et surveillance. Une fois sur place l’équipage récupère trois occupants de l’embarcation », selon le communiqué de la Premar. La préfecture précise que les trois personnes secourues ont été déposées à Boulogne-sur-Mer et que dans cette embarcation aussi plusieurs personnes ont refusé l’assistance des services de secours.Lorsque cette situation survient, le choix est fait de laisser les personnes naviguer car les risques « en cas d’actions contraignantes pour les obliger à embarquer sur les moyens de sauvetage de l’État » sont trop importants, estime la préfecture.
    Plus bas sur le littoral, à Cayeux-sur-mer, à une centaine de kilomètres au sud de Calais, 49 migrants ont, eux, été interceptés dans le nuit de vendredi à samedi alors qu’ils s’apprêtaient à prendre la mer.(...)
    Plus de 8 000 migrants sont arrivés de manière irrégulière au Royaume-Uni depuis le début de l’année 2025, selon les dernières données du ministère britannique de l’Intérieur compilées par InfoMigrants. Plus de 1 200 personnes sont arrivées au cours de la semaine dernière via la Manche.Et les drames n’ont pas cessé en 2025. Depuis le début de l’année, au moins 11 personnes ont perdu la vie en tentant de rejoindre le Royaume-Uni via la Manche ou en vivant dans les campements proches du littoral.
    Le corps sans vie d’une femme a été découvert vendredi 11 avril dans un campement de Loon-Plage, non loin de Dunkerque. Il s’agirait d’une « femme de nationalité soudanaise qui avait des problèmes de santé », a indiqué la procureure sans fournir d’autres précisions. Une enquête est en cours.
    Le 24 mars, le corps d’une femme érythréenne a été retrouvé sur une plage de Marck, près de Calais. Mercredi 19 mars, le corps d’un homme de 25 ans avait été repêché non loin de Boulogne-sur-Mer, après avoir fait naufrage pendant une tentative de traversée irrégulière vers le Royaume-Uni. La nuit suivante, un exilé inconscient avait été récupéré sur un canot par les autorités françaises. mais « la prise en charge médicale n’a malheureusement pas permis de réanimer la personne inconsciente qui [a été] déclarée décédée », avait précisé la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.

    #COvid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#manche#traversee#mortalite#sante#migrationirreguliere#routemigratoire

  • Le secteur privé, modernisateur ou fossoyeur du service public hospitalier en milieu rural ?
    https://metropolitiques.eu/Le-secteur-prive-modernisateur-ou-fossoyeur-du-service-public-hospit

    Retraçant les transformations d’un #hôpital_public en milieu rural depuis le milieu du XXe siècle, Fanny Vincent éclaire les risques que les partenariats avec le privé font courir au service public hospitalier. Depuis les années 2000, les « déserts médicaux » sont désignés dans les espaces politiques et médiatiques comme un problème public interrogeant l’égalité d’accès aux soins sur le territoire (Hassenteufeul et al. 2020). La présente étude de cas porte sur un hôpital public du sud-est de la France situé en #Terrains

    / hôpital public, santé, #privatisation, #espaces_ruraux, #mobilisation

    #santé
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_fvincent.pdf

  • Origine, diagnostic, prises en charge : le point sur les troubles du spectre autistique - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=f15aRSnnY3s

    Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) touchent environ 700 000 personnes en France, dont 100 000 jeunes.
    Longtemps mal compris, l’autisme est désormais vu comme un trouble du neurodéveloppement, avec des avancées majeures en génétique et neurosciences.

    Dans cette vidéo, Boris Chaumette, psychiatre et chercheur, explique ce que l’on sait aujourd’hui de l’autisme, comment le diagnostic est posé et quelles sont les nouvelles approches de prise en charge.

    📌 Au programme :
    ⏱️ 00:00 - Introduction
    ⏱️ 02:00 - L’histoire de l’autisme : Du trouble de la relation au trouble du neurodéveloppement
    ⏱️ 06:30 - Vaccins et autisme : La fausse théorie démystifiée
    ⏱️ 10:00 - Les avancées scientifiques : Comprendre l’autisme par la génétique et les neurosciences
    ⏱️ 14:00 - Neurodéveloppement : Qu’est-ce que c’est ?
    ⏱️ 17:30 - Autisme et autres troubles : Dyslexie, dyspraxie et troubles de l’attention
    ⏱️ 20:00 - Diagnostic précoce : Repérer les signes à temps
    ⏱️ 23:00 - Prise en charge des enfants autistes : Thérapies et traitements
    ⏱️ 26:00 - Scolarisation et inclusion des enfants autistes : Les défis actuels
    ⏱️ 27:30 - Conclusion : L’avenir de l’accompagnement des TSA et la neurodiversité

    #autisme #santé #recherche

  • CDC denies help for lead poisoning in Milwaukee schools due to layoffs
    https://www.cbsnews.com/news/milwaukee-schools-lead-poisoning-cdc-denies-help

    Officials in Milwaukee and Wisconsin’s state health department had formally requested the CDC’s help on March 26, after many of the city’s schools were found to have “significant lead hazards” exposing children. Federal experts were asked to help develop a strategy to test and triage Milwaukee public school students for lead poisoning, as well as help with outreach to the community. 

    [...]

    CDC’s lead poisoning team was among several branches in the agency’s National Center for Environmental Health that were eliminated by Kennedy on April 1, as part of sweeping Department of Health and Human Services layoffs. The environmental health center had also handled a variety of other issues like cruise ship outbreak investigations, which are now reeling from significant layoffs.

    Beyond lead poisoning, now-eliminated teams had also housed the federal government’s public health experts for helping local and state health departments respond to a range of other environmental emergencies, said CDC officials, who spoke on the condition of anonymity.

    All expertise related to radiological and nuclear threats is eliminated. All capacity for natural disasters response has been eliminated,” agency officials said in a memo after the layoffs.

    Health experts tasked with investigating cancer clusters, overseeing chemical weapons demolition and responding to toxic substance spills, like the 2023 East Palestine train derailment, were also cut, multiple officials said.

    #santé #plomb #école #rfkjr #cdc

  • Saint-Louis : Cinq individus arrêtés pour tentative de trafic de migrants vers les Canaries, déférés à Dakar
    https://www.dakaractu.com/Saint-Louis-Cinq-individus-arretes-pour-tentative-de-trafic-de-migrants-v

    Saint-Louis : Cinq individus arrêtés pour tentative de trafic de migrants vers les Canaries, déférés à Dakar
    La Délégation nationale à la lutte contre la traite des personnes (DNLT) a interpellé cinq individus à Saint-Louis, soupçonnés d’être impliqués dans une tentative d’émigration clandestine vers les îles Canaries en Espagne, par voie maritime. Selon un communiqué publié sur le compte X (anciennement Twitter) de la Police nationale, les suspects sont également poursuivis pour association de malfaiteurs dans le cadre de cette filière d’immigration illégale.
    Après leur arrestation, les cinq hommes ont été déférés devant le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Dakar, où ils devront répondre des accusations portées contre eux.

    #Covid-19#migration#migrant#senegal#DNLT#routemigratoire#saintlouis#migrationirreguliere#sante

  • Sahara occidental : les réfugiés sahraouis affluent dans les camps de Tindouf, en Algérie
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/10/sahara-occidental-les-refugies-sahraouis-affluent-dans-les-camps-de-tindouf-

    Sahara occidental : les réfugiés sahraouis affluent dans les camps de Tindouf, en Algérie
    Par Driss Rejichi (Tindouf, Algérie, envoyé spécial)
    Depuis trois ans, un village de tentes a poussé aux abords d’Aousserd, l’un des principaux camps de réfugiés sahraouis qui enserrent la ville de Tindouf, en Algérie. Des toiles plantées en plein désert, loin des habitations en dur aux toits de tôle, des réservoirs d’eau et des petits climatiseurs, dont sont désormais équipés certains foyers.
    « Sans revenus, on n’a pas les moyens de construire une maison », explique Béchir Mahmoud, un berger de 65 ans, qui partage une tente avec sa femme et ses enfants sans accès à l’eau courante ou à l’électricité. Comme lui, ils sont plusieurs milliers à avoir rejoint les environs de Tindouf depuis 2020, poussés par la reprise des combats entre l’armée marocaine et les indépendantistes du Front Polisario.
    Soutenue par l’Algérie, l’organisation lutte depuis 1973 pour la « libération » du Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole figurant sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU. Tête de pont de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) proclamée en 1976, le Front Polisario a combattu les armées mauritanienne et marocaine entre 1975 et 1991, date de la signature d’un cessez-le-feu avec Rabat.
    Mais les victoires diplomatiques obtenues par le royaume chérifien ces dernières années – reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara occidental – et la rupture du cessez-le-feu le 13 novembre 2020 ont mis fin au statu quo qui avait gelé le conflit pendant trente ans de part et d’autre du « mur des sables » érigé par le Maroc sur 2 700 kilomètres pour séparer la partie du territoire qu’il contrôle (80 %) des marches méridionale et orientale (20 %), où s’exerce de facto la tutelle de la RASD.
    Une guerre de faible intensité s’est rouverte, dans laquelle les drones, utilisés par le Maroc pour des missions de reconnaissance ou des frappes, tiennent désormais une place centrale. Pour les Sahraouis qui nomadisaient à travers les « terres libérées » – la partie du Sahara occidental sous contrôle du Front Polisario –, les camps des environs de Tindouf sont devenus un point d’ancrage. Selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), la région accueille plus de 173 000 personnes réparties entre six camps, dont les noms reprennent ceux des principales villes du Sahara occidental.
    Béchir Mahmoud, lui, est arrivé en 2021 après qu’« une bombe » est tombée sur le village de Bir Tiguisit, où il faisait paître son troupeau, près de la frontière avec la Mauritanie. « Tous mes moutons ont été tués, d’un coup », se souvient le vieil homme, qui a rejoint Tindouf avec sa famille, grâce à une caravane de marchands mauritaniens.
    Dans les camps, plusieurs réfugiés évoquent ces bombardements visant des troupeaux et parfois, aussi, des civils. Comme cette femme en larmes, qui raconte avoir perdu son fils, un orpailleur de 22 ans, tué alors qu’il se rendait avec six amis dans la région de Gleibat El Foula, sous contrôle marocain, pour prospecter un filon, en novembre 2021.
    « Quand j’ai appris qu’il était mort, j’ai perdu un morceau de mon cœur, articule-t-elle péniblement. On a seulement retrouvé les corps de mon fils et d’un de ses amis, mais les sept ont été tués. » Tous les Sahraouis interrogés attribuent ces tirs à des drones.
    « Environ 26 000 soldats sahraouis mobilisables »« Nous sommes informés des signalements de frappes à l’est du mur [des sables] et documentons tous les incidents auxquels nous pouvons avoir accès », assure un représentant de la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso). Dans son dernier rapport au Conseil de sécurité, la mission note que « la majorité des frappes qui ont fait l’objet d’investigations ont causé des pertes humaines et des dommages matériels ». Fin 2024, le Front Polisario recensait pour sa part 120 décès liés aux aéronefs utilisés par les forces marocaines depuis la rupture du cessez-le-feu.
    Selon l’Institut international d’études stratégiques, l’armée marocaine a acquis, entre 2019 et 2024, des drones de combat chinois Wing Loong II et turcs Bayraktar TB2, ainsi que des appareils de reconnaissance israéliens. « Ces armes électroniques ont complètement perturbé le champ de bataille », reconnaît Cheikh Mahmoud, directeur du bureau de la coordination militaire d’Aousserd. Ce vétéran, qui a pris les armes dans les années 1970, explique que « désormais les drones sont sur le front en permanence, de jour comme de nuit ». « On apprend à nos soldats à les repérer, à suivre les bons itinéraires pour éviter les frappes », ajoute-t-il.
    Dans les camps de Tindouf, les seules défenses visibles sont les ZU-23, un vieux modèle de DCA soviétique. Les Land Rover des combattants du Front Polisario qui reviennent des « territoires libérés » sont couverts de savon et de sable pour ne pas être repérés, et seuls quelques civils prennent encore le risque de s’aventurer dans cette zone en passant par la Mauritanie.« Tout l’équipement des Sahraouis est hérité de la période de la guerre, des armes venues d’Algérie, de Libye et de Cuba », rappelle le journaliste algérien Akram Kharief, spécialiste des questions de défense. Il estime les forces du Front Polisario à « environ 26 000 soldats mobilisables », contre 100 000 militaires marocains gardant le « mur des sables ».
    Mais Rabat ne domine pas seulement le terrain militaire. En 2020, quelques jours avant la fin du premier mandat du président américain Donald Trump, le royaume est parvenu – en échange de son engagement à renouer avec Israël – à faire reconnaître sa souveraineté sur le Sahara occidental par Washington. Madrid a suivi en 2022, puis Paris en 2024.Lors de la visite du président Emmanuel Macron au Maroc, en octobre 2024, d’importants investissements dans la région ont été annoncés. Depuis, les personnalités politiques françaises se pressent à Dakhla et Laâyoune, les principales villes sahraouies, comme la ministre de la culture, Rachida Dati, et le président du Sénat, Gérard Larcher, en février.Dans les camps de réfugiés, cet alignement franco-marocain laisse indifférent. « On n’est pas surpris, surtout pas par la France, qui soutient le Maroc depuis 1975 », explique Salah Zoubir, un trentenaire installé dans le camp de Rabouni et qui a grandi avec sa mère à Laâyoune, en « territoire occupé ».
    A Tindouf, dit-il, tous les réfugiés gardent en mémoire les bombardements français de 1977-1978 contre le Front Polisario : l’opération « Lamantin », lancée par Paris en soutien à l’armée mauritanienne pour obtenir la libération de six otages français capturés par des combattants sahraouis à Zouerate quelques mois plus tôt.Lorsqu’il vivait de l’autre côté du « mur des sables », Salah Zoubir explique avoir « été arrêté plus d’une fois » à cause de sa participation à des manifestations « contre l’occupation ». L’installation de familles marocaines dans le territoire est perçue comme une menace existentielle pour les indépendantistes, parce qu’elle risque de changer la donne en cas de référendum sur le statut du Sahara occidental. Une consultation prévue par le cessez-le-feu de 1991, mais qui n’a jamais pu se tenir faute de listes électorales abouties.
    « La définition des critères pour déterminer qui pourrait participer à un référendum supervisé par l’ONU a toujours été l’un des principaux points de blocage dans les négociations entre le Polisario et le Maroc », rappelle Hugh Lovatt, membre du Conseil européen pour les relations internationales, un cercle de réflexion. « Le Maroc pousse sa population à s’installer au Sahara depuis 1975, y compris en utilisant des incitations économiques », ajoute le chercheur, estimant que, « sur les 500 000 personnes vivant aujourd’hui au Sahara occidental, seulement un tiers est sahraoui ».
    Très attaché à la cause indépendantiste, Salah Zoubir reconnaît que nombre de Sahraouis restés dans les « territoires occupés » se sont accommodés de la présence marocaine, participant à la vie économique et politique de la région. A Tindouf, les réfugiés admettent que l’oubli dans lequel leur cause a sombré nourrit une inquiétude croissante. « Qui va nous aider à nous libérer ? A part l’Algérie, nous n’avons plus d’allié », déplore Béchir Mahmoud, qui redoute de devoir « terminer sa vie ici », dans les camps. Pas question, pour autant, d’accepter une intégration du Sahara sous souveraineté marocaine. S’il le faut, « on finira cette guerre seuls », lâche le vétéran.

    #Covid-19#migrant#migration#saharaoccidental#maroc#algerie#france#mauritanie#refugie#camp#sante#sahraoui

  • « Les migrations temporaires de travail » : un salariat bridé et exploité
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2025/04/10/les-migrations-temporaires-de-travail-un-salariat-bride-et-exploite_6593585_

    « Les migrations temporaires de travail » : un salariat bridé et exploité
    Par François Desnoyers
    Au cœur de l’Andalousie, les exploitations agricoles accueillent chaque année nombre de travailleurs étrangers. Dans les serres où l’on cultive des fraisiers, des femmes marocaines sont chargées de la récolte. Elles ont été préalablement sélectionnées sur un critère bien précis : ce sont des mères de famille dont les enfants sont restés au Maghreb. C’est, aux yeux des recruteurs, le moyen le plus sûr de s’assurer qu’« elles ne chercheront pas à s’installer en Espagne » une fois leur mission terminée. Une manière, pour les employeurs, de disposer des « profils les plus vulnérables », afin qu’ils ne soient « pas en situation de contester leurs conditions de séjour, d’emploi ou de travail ».
    Au fil du numéro « Les migrations temporaires de travail » de la Chronique internationale de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES), un collectif de chercheurs dévoile les mécaniques à l’œuvre, en Espagne comme dans dix autres pays (Allemagne, Italie, Canada…), pour mettre au pas un « salariat bridé » et exploité, composé de femmes et d’hommes ayant quitté leur pays pour quelques semaines ou quelques mois.Les auteurs font en préambule le constat d’une forte augmentation, ces dernières années, de ces migrations de travail. Des déplacements favorisés, notamment, par « la volonté convergente des acteurs des politiques publiques de mettre en place une immigration de “travail sans travailleurs” pour répondre aux besoins des employeurs ». Un développement rendu également possible par « l’importante opacité générée par la multiplication des statuts, le sous-dimensionnement des possibilités de contrôle et l’absence réelle d’outils de suivi et d’évaluation ».
    De pays en pays, les auteurs nous expliquent comment ces travailleurs de l’agriculture, de la construction ou de la restauration sont placés dans des situations de forte dépendance à leur employeur. En cause, en particulier, les régimes de migration temporaire de travail qui prévoient, dans la plupart des cas, « la perte du droit de séjour en cas de rupture du contrat de travail ».
    Sur le terrain, les abus sont multiples. C’est le cas par exemple en Autriche, dans le secteur de l’aide à domicile, où la présence des travailleuses étrangères se révèle indispensable pour que les prestations sociales soient assurées. Heures supplémentaires non prises en compte, temps de pause non respectés… Ces femmes sont « surexploitées » dans « des proportions dantesques », juge Kevin Guillas-Cavan. Le chercheur associé à l’IRES décrit un système « délibérément organisé par le gouvernement, qui a mis en place un statut de fausse indépendance contraire au droit du travail autrichien et communautaire ».
    Que faire face aux droits non respectés, aux conditions de travail dégradées et, parfois, à la complicité silencieuse des autorités ? La revue décrit des organisations syndicales bien souvent impuissantes. « La position exigeant l’égalité de traitement [entre tous les travailleurs] reste souvent au niveau des principes », notent Axel Magnan et Antoine Math, chercheurs à l’IRES.
    Face à ce sombre tableau, les auteurs voient toutefois un signe d’espoir dans la capacité de certains de ces travailleurs migrants temporaires à s’organiser et à revendiquer leurs droits. En Allemagne, par exemple, où de « multiples infractions aux normes sociales » sont relevées, des « actes de résistance » ont lieu au quotidien : ralentissements de production, arrêts de travail spontanés… Avec, parfois, un impact. « La menace de la démission semble être l’arme la plus efficace pour contraindre l’employeur à des arrangements et des concessions, surtout dans un contexte marqué par une relative rareté de main-d’œuvre. »
    « Les migrations temporaires de travail », « Chronique internationale de l’Institut de recherches économiques et sociales », n° 188, coordonné par Axel Magnan et Antoine Math, 268 pages, 15 euros.

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    Espagne : accord parlementaire sur l’accueil et la répartition des jeunes migrants non accompagnés
    Par RFI Publié le : 11/04/2025
    Jeudi 10 avril, les parlementaires espagnols ont voté en faveur de la modification de la loi sur la répartition de l’accueil des mineurs étrangers arrivant dans le pays. Avec ce texte, les communautés autonomes sont obligées de prendre en charge des jeunes isolés dans leur région. Une mesure qui bénéficiera surtout aux îles Canaries, principale porte d’entrée pour les migrants depuis l’Afrique de l’Ouest.
    La Chambre des députés a validé jeudi 10 avril le décret-loi modifiant l’article 35 qui régit la loi sur l’immigration par 179 voix pour (PSOE et alliés), 170 contre (PP et Vox) et une abstention (UPN). La bataille politique et juridique aura duré 18 mois, et désormais ce sont plus de 4 000 mineurs qui profiteront du nouveau système de répartition validé par les parlementaires espagnols. Des enfants et des adolescents aujourd’hui pris en charge en grande partie par le seul gouvernement des Canaries à court de moyens pour remplir son devoir de protection seront hébergés dans d’autres régions d’Espagne.
    « Les îles Canaries, ce sont 1 % du territoire espagnol, 4 % de la population espagnole, mais 50 % des mineurs isolés en Espagne. Il est donc très difficile, très compliqué et très coûteux de prendre en charge 4 000 ou 5 000 enfants dans un système comme le nôtre », explique Lucas Pérez Martin, spécialiste du droit international à l’université de Las Palmas de Gran Canarie. Dorénavant, une série de critères complexes viendra fixer le nombre de mineurs isolés placés dans chaque région. « Lorsque nous parlons d’accueil, nous ne parlons pas seulement d’accueil dans un centre de protection, mais aussi de garantir l’inclusion au niveau local, au niveau de la santé et au niveau de l’éducation », indique Rosario Pérez Santana, coordinatrice du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), aux Canaries. Les premiers mineurs non accompagnés devraient quitter les Canaries cet été afin de rejoindre la péninsule. Un agenda qui pourrait se voir cependant freiné par les recours juridiques lancés par plusieurs communautés autonomes dirigées par le PP, la droite espagnole.

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