• Croatian media report new ‘Balkan route’

    Croatian media have reported the emergence of a new ’Balkan route’ used by migrants to reach western Europe without passing through Macedonia and Serbia.

    Middle Eastern migrants have opened up a new ’Balkan route’ in their attempt to find a better life in western Europe after the traditional route through Macedonia and Serbia was closed. This is according to a report by Zagreb newspaper Jutarnji list.

    From Greece, the new route takes them through Albania, Montenegro, Bosnia Herzegovina, Croatia and Slovenia.

    http://www.infomigrants.net/en/post/7522/croatian-media-report-new-balkan-route?ref=tw
    #parcours_migratoires #route_migratoire #Balkans #ex-Yougoslavie #route_des_balkans #Albanie #Monténégro #Bosnie #Croatie #Slovénie #migrations #asile #réfugiés

    • Bosnia and the new Balkan Route: increased arrivals strain the country’s resources

      Over the past few months, the number of refugees and asylum seekers arriving to Bosnia has steadily increased. Border closures – both political and physical – in other Balkan states have pushed greater numbers of people to travel through Bosnia, in their attempt to reach the European Union.

      In 2017, authorities registered 755 people; this year, in January and February alone, 520 people arrived. The trend has continued into March; and in the coming weeks another 1000 people are expected to arrive from Serbia and Montenegro. Resources are already strained, as the small country struggles to meet the needs of the new arrivals.

      https://helprefugees.org/bosnia-new-balkan-route

    • Le Monténégro, nouveau pays de transit sur la route des migrants et des réfugiés

      Ils arrivent d’#Albanie et veulent passer en #Bosnie-Herzégovine, étape suivante sur la longue route menant vers l’Europe occidentale, mais des milliers de réfugiés sont ballotés, rejetés d’une frontière à l’autre. Parmi eux, de nombreuses familles, des femmes et des enfants. Au Monténégro, la solidarité des citoyens supplée les carences de l’État. Reportage.

      Au mois de février, Sabina Talović a vu un groupe de jeunes hommes arriver à la gare routière de Pljevlja, dans le nord du Monténégro. En s’approchant, elle a vite compris qu’il s’agissait de réfugiés syriens qui, après avoir traversé la Turquie, la Grèce et l’Albanie, se dirigeaient vers la Bosnie-Herzégovine en espérant rejoindre l’Europe occidentale. Elle les a conduits au local de son organisation féministe, Bona Fide, pour leur donner à manger, des vêtements, des chaussures, un endroit pour se reposer, des soins médicaux. Depuis la fin du mois d’avril, 389 personnes ont trouvé un refuge temporaire auprès de Bona Fide. L’organisation travaille d’une manière indépendante, mais qu’après quatre mois de bénévolat, Sabina veut faire appel aux dons pour pouvoir nourrir ces migrants. Elle ajoute que le nombre de migrants au Monténégro est en augmentation constante et qu’il faut s’attendre à un été difficile.

      Au cours des trois premiers mois de l’année 2018, 458 demandes d’asiles ont été enregistrées au Monténégro, plus que la totalité des demandes pour l’année 2016 et plus de la moitié des 849 demandes enregistrées pour toute l’année 2017. Il est peu vraisemblable que ceux qui demandent l’asile au Monténégro veuillent y rester, parce le pays offre rarement une telle protection. En 2017, sur 800 demandes, seules sept personnes ont reçu un statut de protection et une seule a obtenu le statut de réfugié. Cette année, personne n’a encore reçu de réponse positive. Il suffit néanmoins de déposer une demande pour avoir le droit de séjourner à titre provisoire dans le pays. C’est un rude défi pour le Monténégro de loger tous ces gens arrivés depuis le mois d’août 2017, explique Milanka Baković, cadre du ministère de l’Intérieur. Les capacités d’accueil du pays sont largement dépassées. Selon les sources du ministère, un camp d’accueil devrait bientôt ouvrir à la frontière avec l’Albanie.

      “Nous prenons un taxi pour passer les frontières. Ensuite, nous marchons. Quand nous arrivons dans un nouveau pays, nous demandons de l’aide à la Croix Rouge.”

      Ali a quitté la Syrie il y a trois mois avec sa femme et ses enfants mineurs. Ils vivent maintenant à Spuž, dans un centre pour demandeurs d’asile établi en 2015. Avant d’arriver au Monténégro, la famille a traversé quatre pays et elle est bien décidée à poursuivre sa route jusqu’en Allemagne, pour rejoindre d’autres membres de leur famille. « Nous prenons un taxi pour passer les frontières. Ensuite, nous marchons. Quand nous arrivons dans un nouveau pays, nous demandons de l’aide à la Croix Rouge ou à qui peut pour trouver un endroit où nous pouvons rester quelques jours… Nous avons peur de ce qui peut nous arriver sur la route mais nous sommes optimistes et, si Dieu le veut, nous atteindrons notre but. »

      Comme tant d’autres avant eux, Ali et sa famille ont traversé la Grèce. Certains ont franchi la frontière entre l’Albanie et le Monténégro en camionnette en payant 250 euros des passeurs. Les autres ont emprunté une route de montagnes sinueuse et des chemins de traverse difficiles avant de traverser la frontière et de redescendre jusqu’à la route de Tuzi, sur les bords du lac de Skadar. Là, il y a une mosquée où les voyageurs peuvent passer la nuit. Certains poursuivent leur route et tentent de traverser les frontières de la Bosnie-Herzégovine, en évitant de se faire enregistrer.

      S’ils sont appréhendés par la police, les migrants et réfugiés peuvent demander l’asile et le Monténégro, comme n’importe quel autre pays, est obligé d’accueillir dans des conditions correctes et en sécurité tous les demandeurs jusqu’à ce qu’une décision finale soit prise sur leur requête. Dejan Andrić, chef du service des migrations illégales auprès de la police des frontières, pense que la police monténégrine a réussi à enregistrer toutes les personnes entrées sur le territoire. « Ils restent ici quelques jours, font une demande d’asile et peuvent circuler librement dans le pays », précise-t-il. Toutefois des experts contestent que tous les migrants traversant le pays puissent être enregistrés, ce qui veut dire qu’il est difficile d’établir le nombre exact de personnes traversant le Monténégro. La mission locale du Haut commissariat des Nations Unies aux réfugiés (UNHCR) se méfie également des chiffres officiels, et souligne « qu’on peut s’attendre à ce qu’un certain nombre de personnes traversent le Monténégro sans aucun enregistrement ».

      Repoussés d’un pays à l’autre

      Z. vient du Moyen-Orient, et il a entamé son voyage voici cinq ans. Il a passé beaucoup de temps en Grèce, mais il a décidé de poursuivre sa route vers l’Europe du nord. Pour le moment, il vit au centre d’hébergement de Spuž, qui peut recevoir 80 personnes, ce qui est bien insuffisant pour accueillir tous les demandeurs d’asile. Z. a essayé de passer du Monténégro en Bosnie-Herzégovine et en Croatie mais, comme beaucoup, il a été repoussé par la police. Selon la Déclaration universelle des droits humains, chaque individu a pourtant le droit de demander l’asile dans un autre pays. Chaque pays doit mettre en place des instruments pour garantir ce droit d’asile, les procédures étant laissées à la discrétion de chaque Etat. Cependant, les accords de réadmission signés entre Etats voisins donnent la possibilité de renvoyer les gens d’un pays à l’autre.

      Dejan Andrić affirme néanmoins que beaucoup de migrants arrivent au Monténégro sans document prouvant qu’ils proviennent d’Albanie. « Dans quelques cas, nous avons des preuves mais la plupart du temps, nous ne pouvons pas les renvoyer en Albanie, et même quand nous avons des preuves de leur passage en Albanie, les autorités de ce pays ne répondent pas de manière positive à nos demandes. » Ceux qui sont repoussés en tentant de traverser la frontière de Bosnie-Herzégovine finissent par échouer à Spuž, mais plus souvent dans la prison de la ville qu’au centre d’accueil. « Si les réfugiés sont pris à traverser la frontière, ils sont ramenés au Monténégro selon l’accord de réadmission. Nous notifions alors au Bureau pour l’asile que cette personne a illégalement essayé de quitter le territoire du Monténégro », explique Dejan Andrić.

      Selon la loi, en tel cas, les autorités monténégrines sont dans l’obligation de verbaliser les personnes pour franchissement illégal de la frontière. Cela se termine devant le Tribunal, qui inflige une amende d’au moins 200 euros. Comme les gens n’ont pas d’argent pour payer l’amende, ils sont expédiés pour trois ou quatre jours dans la prison de Spuž, où les conditions sont très mauvaises. Des Algériens qui se sont retrouvés en prison affirment qu’on ne leur a donné ni lit, ni draps. En dépit de ces accusations portées par plusieurs demandeurs d’asile, le bureau monténégrin du HCR réfute toutes les accusations de mauvais traitements. « Le HCR rend visite à ces gens et les invite à déposer une demande d’asile pour obtenir de l’aide, jamais nous n’avons eu de plainte concernant la façon dont ils étaient traités. »

      Néanmoins, un grand nombre de personnes qui veulent poursuivre leur route parviennent à gagner la Bosnie-Herzégovine. La route la plus fréquentée passe entre les villes de Nikšić et Trebinje. Du 1er janvier au 31 mars, la police a intercepté 92 personnes qui avaient pénétré dans la zone frontalière orientale en provenant du Monténégro, alors que 595 personnes ont été empêchées d’entrer en Bosnie par la frontière sud du pays. Des Monténégrins affirment avoir vu des gens qui marchaient vers la frontière durant les mois d’hiver, cherchant à se protéger du froid dans des maisons abandonnées. La police des frontières de Bosnie-Herzégovine explique que depuis le début de l’année 2018, les familles, les femmes et les enfants sont de plus en plus nombreux à pénétrer dans le pays, alors qu’auparavant, il s’agissait principalement de jeunes hommes célibataires.

      Violences sur les frontières croates

      Farbut Farmani vient d’Iran, il que son ami a tenté à cinq ou six reprises de franchir la frontière de la Bosnie-Herzégovine, et lui-même deux fois. « Une fois en Bosnie, j’ai contacté le bureau du HCR. Ils m’ont dit qu’ils allaient m’aider. J’étais épuisé parce que j’avais marché 55 kms dans les bois et la neige, c’était très dur. Le HCR de Sarajevo a promis qu’il allait s’occuper de nous et nous emmener à Sarajevo. Au lieu de cela, la police est venue et nous a renvoyé au Monténégro ». Parmi les personnes interpelées, beaucoup viennent du Moyen Orient et de zones touchées par la guerre, mais aussi d’Albanie, du Kosovo ou encore de Turquie.

      La police des frontières de Croatie affirme qu’elle fait son devoir conformément à l’accord avec l’accord passé entre les gouvernements de Croatie et du Monténégro. Pourtant, depuis l’été dernier, les frontières monténégrino-croates ont été le théâtre de scènes de violences. Des volontaires ont rapporté, documents à l’appui, des scènes similaires à celles que l’on observe aux frontières serbo-croates ou serbo-hongroises, alors que personne n’a encore fait état de violences à la frontière serbo-monténégrine.

      La frontière croate n’est d’ailleurs pas la seule à se fermer. En février, l’Albanie a signé un accord avec Frontex, l’agence européenne pour la protection des frontières, qui doit entrer en vigueur au mois de juin. L’accord prévoit l’arrivée de policiers européens, des formation et de l’équipement supplémentaire pour la police locale, afin de mieux protéger les frontières. Pour sa part, le gouvernement hongrois a annoncé qu’il allait offrir au Monténégro des fils de fer barbelés afin de protéger 25 kilomètres de frontière – on ne sait pas encore quel segment de la frontière sera ainsi renforcé. Selon le contrat, le fil de fer sera considéré comme un don, exempté de frais de douanes et de taxes, et la Hongrie enverra des experts pour l’installer.

      Pratiquement aucun migrant n’imagine son avenir dans les Balkans, mais si les frontières se ferment, ils risquent d’être bloqués, et pourraient connaître le même sort que les réfugiés du Kosovo qui sont venus au Monténégro pendant les bombardements de l’OTAN en 1999. D’ailleurs, beaucoup de Roms, d’Egyptiens ou d’Ashkali du Kosovo vivent toujours à Podgorica, souvent dans des conditions abominables comme à Vrela Ribnička, près de la décharge de la ville. L’été risque de voir beaucoup de réfugiés affluer dans les Balkans. Il est donc urgent de créer des moyens d’accueil dignes de ce nom.

      https://www.courrierdesbalkans.fr/Migrants-le-trou-noir-des-Balkans

    • Cittadini di Bosnia Erzegovina: solidali coi migranti

      La nuova ondata di migranti che passano dalla Bosnia Erzegovina per poter raggiungere l’UE ha trovato riluttanti e impreparate le autorità ma non la gente. I bosniaco-erzegovesi, memori del loro calvario, si sono subito prodigati in gesti di aiuto


      https://www.balcanicaucaso.org/aree/Bosnia-Erzegovina/Cittadini-di-Bosnia-Erzegovina-solidali-coi-migranti-188155
      #solidarité

    • La Bosnie-Herzégovine s’indigne des réfugiés iraniens qui arrivent de Serbie

      Les autorités de Sarajevo ne cachent pas leur colère. Depuis que Belgrade autorise l’entrée des Iraniens sur son sol sans visas, ceux-ci sont de plus en plus nombreux à passer illégalement par la Bosnie-Herzégovine pour tenter de rejoindre l’Union européenne.

      Par la rédaction

      (Avec Radio Slobodna Evropa) - Selon le Commissaire serbe aux migrations, Vladimir Cucić, à peine quelques centaines de réfugiés en provenance d’Iran auraient « abusé » du régime sans visa introduit en août 2017 pour quitter la Serbie et tenter de rejoindre l’Europe occidentale. « Environ 9000 Iraniens sont entrés légalement en Serbie depuis le début de l’année 2018. Il n’agit donc que d’un petit pourcentage », explique-t-il à Radio Slobodna Evropa.

      Pourtant, selon le ministre bosnien de la Sécurité, le nombre d’Iraniens arrivant en Bosnie-Herzégovine a considérablement grimpé après l’abolition par Belgrade du régime des visas avec Téhéran. Le 31 mai, Dragan Mektić a mis en garde contre un nombre croissant d’arrivées clandestines d’Iraniens en Bosnie-Herzégovine via la frontière serbe, dans la région de Zvornik et de Višegrad.

      Depuis le mois de mars 2018, quatre vol hebdomadaires directs relient Téhéran et Belgrade. Pour Vladimir Cucić, la plupart des visiteurs iraniens sont des touristes à la découverte de la Serbie. « Les Iraniens figurent à la septième place des nationalités représentées dans les centres d’accueils serbes », ajoute-t-il, où sont hébergées 3270 personnes. « Nous comptons actuellement un peu moins de 400 réfugiés iraniens dans les camps d’accueil. Rien de dramatique ».

      https://www.courrierdesbalkans.fr/Bosnie-Herzegovine-de-plus-en-plus-de-refugies-iraniens-en-proven
      #Iran #réfugiés_iraniens

    • Bosnie : à Sarajevo, des migrants épuisés face à des bénévoles impuissants (1/4)

      Depuis plusieurs mois, des dizaines de migrants affluent chaque jour en Bosnie, petit État pauvre des Balkans. En traversant le pays, les exilés entendent gagner la Croatie tout proche, et ainsi rejoindre l’Union européenne. L’État bosnien se dit dépassé et peu armé pour répondre à ce défi migratoire. Les ONG et la société civile craignent une imminente « crise humanitaire ». InfoMigrants a rencontré de jeunes bénévoles à Sarajevo, devant la gare centrale, unique lieu de distribution de repas pour les migrants de passage dans la capitale bosnienne.


      http://www.infomigrants.net/fr/post/10148/bosnie-a-sarajevo-des-migrants-epuises-face-a-des-benevoles-impuissant

    • Réfugiés : bientôt des centres d’accueil en Bosnie-Herzégovine ?

      Au moins 5000 réfugiés sont présents en Bosnie-Herzégovine, principalement à Bihać et Velika Kladuša, dans l’ouest du pays, et leur nombre ne cesse d’augmenter. Débordés, les autorités se renvoient la patate chaude, tandis que l’Union européenne songe à financer des camps d’accueil dans le pays.

      La Fédération de Bosnie-Herzégovine possède à ce jour trois centres d’accueils, à Sarajevo, Delijaš, près de Trnovo, et Salakovac, près de Mostar, mais leur capacité d’accueil est bien insuffisante pour répondre aux besoins. Pour sa part, la Republika Sprska a catégoriquement affirmé qu’elle s’opposait à l’ouverture du moindre centre sur son territoire.

      Les réfugiés se concentrent principalement dans le canton d’Una-Sava, près des frontières (fermées) de la Croatie, où rien n’est prévu pour les accueillir. Jeudi, le ministre de la Sécurité de l’État, le Serbe Dragan Mektić (SDS), a rencontré à Bihać le Premier ministre du canton, Husein Rošić, ainsi que les maires de Bihać et de Cazin, tandis que celui de Velika Kladuša a boycotté le rencontre. Aucun accord n’a pu être trouvé.

      La mairie de Velika Kladuša, où 2000 réfugiés au moins séjournent dans des conditions extrêmement précaires, s’oppose en effet à l’édification d’un centre d’accueil sur son territoire. Pour leur part, les autorités centrales envisageaient d’utiliser à cette fin les anciens bâtiments industriels du groupe Agrokomerc, mais l’Union européenne refuse également de financer un tel projet, car ce centre d’accueil se trouverait à moins de cinq kilomètres des frontières de l’Union.

      « Nous allons quand même ouvrir ce centre », a déclaré aux journalistes le ministre Mektić. « Et ce sera à l’Union européenne de décider si elle veut laisser mourir de faim les gens qui s’y trouveront ». Pour Dragan Mektić, l’objectif est que la Bosnie-Herzégovine demeure un pays de transit. « Nous ne voulons pas que la Bosnie devienne un hot spot, et les routes des migrants sont telles qu’il faut que les centres d’accueil soient près des frontières, car c’est là que les migrants se dirigent », explique-t-il.

      “Nous ne voulons pas que la Bosnie devienne un hot spot, et les routes des migrants sont telles qu’il faut que les centres d’accueil soient près des frontières.”

      Une autre option serait de loger les familles avec enfants dans l’hôtel Sedra de Cazin, mais les autorités locales s’y opposent, estimant que cela nuirait au tourisme dans la commune. Une manifestation hostile à ce projet, prévue vendredi, n’a toutefois rassemblé qu’une poignée de personnes. Les autorités municipales et cantonales de Bihać demandent l’évacuation du pensionnat où quelques 700 personnes ont trouvé un refuge provisoire, dans des conditions totalement insalubres, mais avec un repas chaud quotidien servi par la Croix-Rouge du canton. Elles réclament également la fermeture des frontières de la Bosnie-Herzégovine, qui serait, selon elles, la seule manière de dissuader les réfugiés de se diriger vers le canton dans l’espoir de passer en Croatie.

      Le président du Conseil des ministres de Bosnie-Herzégovine, Denis Zvizdić (SDA), a lui aussi mis en garde contre tout projet « de l’Union européenne, notamment de la Croatie », de faire de la Bosnie-Herzégovine « une impasse pour les migrants ». Les réfugiés continuent néanmoins à affluer vers ce pays depuis la Serbie, et surtout depuis le Monténégro. Pour sa part, le gouvernement autrichien a annoncé l’envoi de 56 tentes en Bosnie-Herzégovine.

      https://www.courrierdesbalkans.fr/Crise-des-migrants-bientot-des-centres-d-accueil-en-Bosnie-Herzeg

    • Migrants : la Bosnie refuse de devenir la sentinelle de l’Europe

      La Bosnie refuse de devenir la sentinelle de l’Union européenne, qui ferme ses frontières aux milliers de migrants bloqués sur son territoire.

      Le ministre de la Sécurité de ce pays pauvre et fragile Dragan Mektic, a du mal à cacher son agacement face à Bruxelles.

      « Nous ne pouvons pas transformer la Bosnie en +hotspot+. Nous pouvons être uniquement un territoire de transit », a-t-il averti lors d’une visite la semaine dernière à Bihac (ouest).

      La majorité des migrants bloqués en Bosnie se regroupent dans cette commune de 65.000 habitants, proche de la Croatie, pays membre de l’UE.

      Le ministre a récemment regretté le refus de Bruxelles de financer un centre d’accueil dans une autre commune de l’ouest bosnien, Velika Kladusa. Selon lui, l’UE le juge trop proche de sa frontière et souhaite des centres plus éloignés, comme celui prévu près de Sarajevo.

      Le Premier ministre Denis Zvizdic a lui mis en garde contre tout projet « de l’Union européenne, notamment de la Croatie », de faire de la Bosnie « une impasse pour les migrants ».

      Ceux-ci « pourront entrer en Bosnie proportionnellement au nombre de sorties dans la direction de l’Europe », a-t-il encore prévenu.

      – ’Finir le voyage’ -

      Malgré des conditions de vie « très mauvaises » dans le campement de fortune où il s’est installé à Velika Kladusa, Malik, Irakien de 19 ans qui a quitté Bagdad il y a huit mois avec sa famille, n’ira pas dans un camp l’éloignant de la frontière : « Les gens ne veulent pas rester ici, ils veulent finir leur voyage. »

      Dans ce camp, chaque jour des tentes sont ajoutées sur l’ancien marché aux bestiaux où plus de 300 personnes survivent au bord d’une route poussiéreuse, à trois kilomètres d’une frontière que Malik et sa famille ont déjà tenté deux fois de franchir.

      La municipalité a installé l’eau courante, quelques robinets, mis en place un éclairage nocturne et posé quelques toilettes mobiles.

      Pour le reste, les gens se débrouillent, explique Zehida Bihorac, directrice d’une école primaire qui, avec plusieurs enseignants bénévoles, organise des ateliers pour les enfants, aide les femmes à préparer à manger.

      « C’est une situation vraiment désespérée. Personne ne mérite de vivre dans de telles conditions. Il y a maintenant beaucoup de familles avec des enfants, entre 50 et 60 enfants, dont des bébés qui ont besoin de lait, de nourriture appropriée », dit-elle.

      « Ces gens sont nourris par les habitants, mais les habitants ne pourront pas tenir encore longtemps parce qu’ils sont de plus en plus nombreux », met-elle en garde, déplorant l’absence de l’État.

      Selon le ministère de la Sécurité, plus de 7.700 migrants ont été enregistrés en Bosnie depuis le début de l’année. Plus de 3.000 seraient toujours dans le pays, la majorité à Bihac, où l’un d’eux s’est noyé dans l’Una la semaine dernière.

      Dans cette ville, 800 à 900 déjeuners sont désormais servis chaque jour dans la cité universitaire désaffectée investie par les migrants depuis plusieurs mois, selon le responsable local de la Croix Rouge Selam Midzic.

      Le bâtiment étant désormais trop petit, des tentes sont plantées dans un bosquet proche. D’autres squats sont apparus. « Le nombre de migrants augmente chaque jour », dit Selam Midzic.

      – Motif supplémentaire de zizanie -

      Le maire, Suhret Fazlic, accuse le gouvernement de l’abandonner. « Nous ne voulons pas être xénophobes, nous souhaitons aider les gens, et c’est ce qu’on fait au quotidien. Mais cette situation dépasse nos capacités », dit-il.

      La question s’est invitée dans la campagne des élections générales d’octobre, dans un pays divisé aux institutions fragiles. Le chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, a plusieurs fois prévenu que son entité n’accueillerait pas de migrants.

      Il a même accusé des dirigeants Bosniaques (musulmans) de vouloir modifier l’équilibre démographique du pays en y faisant venir 150.000 migrants pour la plupart musulmans.

      La Bosnie est peuplée pour moitié de Bosniaques musulmans, pour un tiers de Serbes orthodoxes et pour environ 15% de Croates catholiques.

      http://www.liberation.fr/planete/2018/07/09/migrants-la-bosnie-refuse-de-devenir-la-sentinelle-de-l-europe_1665144

    • Migrants : en Bosnie, la peur de « devenir Calais »

      De plus en plus de #réfugiés_pakistanais, afghans et syriens tentent de rejoindre l’Europe en passant par la frontière bosno-croate. Alors que les structures d’accueil manquent, cet afflux ravive des tensions dans un pays divisé en deux sur des bases ethniques.

      Le soir tombé, ils sont des dizaines à arriver par bus ou taxi. Samir Alicic, le tenancier du café Cazablanka à Izacic, un petit village situé à la frontière entre la Bosnie et la Croatie, les observe depuis trois mois faire et refaire des tentatives pour passer côté croate dans l’espoir de rejoindre l’Europe de l’Ouest. En 2017, ces voyageurs clandestins en provenance du Pakistan, de la Syrie et de l’Afghanistan étaient seulement 755 en Bosnie-Herzégovine, selon les chiffres officiels. Ils sont plus de 8 000 à la mi-juillet 2018 et leur nombre va sans doute exploser : d’après les autorités, ils pourraient être plus de 50 000 à tenter de transiter par le pays dans les prochains mois.

      Depuis le début de l’année, un nouvel itinéraire les a menés en Bosnie, un pays pauvre au relief accidenté qu’ils évitaient jusqu’ici et qui ne dispose que de deux centres d’accueil officiels, saturés, près de Sarajevo et de Mostar. Désormais, ils arrivent - chose inédite - par l’Albanie et le Monténégro. La route des Balkans par laquelle plus d’un million de migrants sont passés en 2015 et 2016 est fermée depuis mars 2016. Et les frontières entre la Serbie et la Hongrie et la Serbie et la Croatie sont devenues infranchissables.

      Catastrophe humanitaire

      Le nouvel itinéraire est ardu. D’abord, il faudrait franchir la frontière bosno-croate. Elle s’étale sur plus de 1 000 kilomètres, mais on y est facilement repérable. Plusieurs centaines de migrants auraient été renvoyés de Croatie vers la Bosnie sans même avoir pu déposer une demande d’asile. « On les voit revenir le visage tuméfié. Ils nous racontent qu’ils ont été tabassés et volés par les flics croates », raconte Alija Halilagic, un paysan dont la maison se trouve à quelques encablures de la frontière. Ici, ils essaient de passer par les champs, la forêt, la rivière ou même par une ancienne douane éloignée seulement d’une cinquantaine de mètres de l’actuelle. Pour qu’ils ne tombent pas sur les champs de mines, encore nombreux en Bosnie, la Croix-Rouge leur distribue un plan.

      Entre la Croatie et la Slovénie, la frontière est une bande étroite : la franchir sans être repéré est quasi impossible. Ce qui fait le jeu des passeurs qui demandent jusqu’à 5 000 euros pour faire l’itinéraire depuis la Bosnie, selon des sources rencontrées à Sarajevo. Parmi ces migrants bloqués en Bosnie, seuls 684 ont demandé l’asile politique depuis le début de l’année. Les Etats balkaniques restent perçus comme des pays de transit.

      La majorité s’est massée dans le nord-ouest du pays. Surtout à Bihac, une ville de 60 000 habitants à une dizaine de kilomètres d’Izacic, où sont concentrés 4 000 migrants. Ils sont rejoints par une cinquantaine de nouveaux arrivants chaque jour.

      Sur les hauteurs de la ville, ce jour-là à 13 heures passées, des centaines de personnes patientent sous un soleil de plomb. La distribution du repas durera deux heures et demie. Ils sont plus d’un millier à être hébergés dans cet ancien internat sans toit ni fenêtre. Le sol boueux, jonché de détritus, est inondé par endroits par l’eau de pluie. Le bâtiment désaffecté sent l’urine. Entre 15 et 40 personnes dorment dans chaque pièce, sur des matelas, des couvertures, quelques lits superposés. De grandes tentes sont installées dans un champ boisé, à côté du bâtiment. « Cet endroit n’est pas safe la nuit, raconte un migrant kurde. Il y a des bagarres, des couteaux qui circulent. La police refuse d’intervenir. » Une centaine d’enfants et une cinquantaine de femmes sont hébergés ici. Le lendemain, huit familles seront relogées dans un hôtel de la région.

      « Nous manquons de tout : de vêtements, de chaussures, de couvertures, de sacs de couchage, de tentes, de lits de camp. Chaque jour, nous courons pour aller chercher et rendre aux pompiers de la ville le camion qu’ils nous prêtent pour qu’on puisse livrer les repas », raconte le responsable de la Croix-Rouge locale, Selam Midzic. Les ONG craignent que le prochain hiver ne tourne à la catastrophe humanitaire. Pour tenter de l’éviter, le bâtiment devrait être rénové à l’automne. Les migrants pourraient être déplacés vers un centre d’accueil qui serait monté dans la région. Mais aucune ville des alentours n’en veut pour l’instant.

      L’afflux de migrants, souvent en provenance de pays musulmans, ravive des tensions. Depuis la fin de la guerre, la Bosnie est divisée sur des bases ethniques en deux entités : la République serbe de Bosnie (la Republika Srpska, RS) et la Fédération croato-musulmane. Elle est composée de trois peuples constituants : les Bosniaques musulmans (50 % de la population), les Serbes orthodoxes (30 %) et les Croates catholiques (15 %). Des migrants, le président de l’entité serbe, qui parle d’« invasion », n’en veut pas. « En Republika Srpska, nous n’avons pas d’espace pour créer des centres pour les migrants. Mais nous sommes obligés de subir leur transit. Nos organes de sécurité font leur travail de surveillance », a déclaré Milorad Dodik dans une interview au journal de référence serbe, Politika.

      Vols par effraction

      « La police de la République serbe expulse vers la Fédération tous ces gens dès qu’ils arrivent. Il y a des villes de la RS qui sont aussi frontalières avec la Croatie. Et pourtant, tout le monde vient à Bihac », s’indigne le maire de la ville, Suhret Fazlic. L’élu local estime que les institutions centrales sont trop faibles pour faire face à l’afflux de migrants. En outre, le gouvernement, via son ministère de la Sécurité, « se défausse sur les autorités locales. Et les laisse tous venir à Bihac en espérant qu’ils vont réussir à passer en Croatie. Nous avons peur de devenir Calais, d’être submergés ».

      A Izacic, les esprits sont échauffés. On reproche à des migrants de s’être introduits par effraction dans plusieurs maisons, appartenant souvent à des émigrés bosniens installés en Allemagne ou en Autriche. Ils y auraient pris des douches et volé des vêtements. Quelques dizaines d’hommes se sont organisés pour patrouiller la nuit. Des migrants auraient également menacé les chauffeurs de taxi qui les conduisaient jusqu’au village et tabassé un groupe qui descendait du bus, la semaine dernière. « Moi, ils ne m’embêtent pas. Mais ce qui me dérange, c’est qu’ils détruisent nos champs de maïs, de pommes de terre, de haricots quand ils les traversent à trente ou à cinquante. On en a besoin pour vivre. Ma mère âgée de 76 ans, elle les a plantés, ces légumes », se désole Alija Halilagic, attablé au Cazablanka. Certains habitants, comme Samir Alicic, aimeraient voir leurs voisins relativiser. « Les années précédentes, les récoltes étaient détruites par la sécheresse et la grêle. A qui pourrait-on le faire payer ? » fait mine de s’interroger le patron du bar.

      http://www.liberation.fr/planete/2018/07/29/migrants-en-bosnie-la-peur-de-devenir-calais_1669607
      #réfugiés_afghans #réfugiés_syriens

    • A contre-courant, #Sarajevo affiche sa solidarité

      Quelque 600 migrants parmi les 8 000 entrés dans le pays depuis le début de l’année sont actuellement en transit dans la capitale.

      La scène est devenue familière. Sur le parking de la gare de Sarajevo, ils sont environ 300 à former une longue file en cette soirée chaude de juillet. S’y garera bientôt une camionnette blanche d’où jailliront des portions des incontournables cevapcici bosniens, quelques rouleaux de viande grillée servis dans du pain rond, accompagnés d’un yaourt. Une poignée de femmes et quelques enfants se mêlent à ces jeunes hommes, venus de Syrie, d’Irak, du Pakistan ou d’Afghanistan et de passage en Bosnie sur la route vers l’Europe de l’Ouest. Environ 600 des 8 000 migrants entrés dans le pays depuis le début de l’année sont actuellement en transit dans la capitale. La majorité est bloquée dans le nord-ouest, en tentant de passer en Croatie.

      « Ici, l’accueil est différent de tous les pays par lesquels nous sommes passés. Les gens nous aident. Ils essaient de nous trouver un endroit où prendre une douche, dormir. Les flics sont corrects aussi. Ils ne nous tabassent pas », raconte un Syrien sur les routes depuis un an. Plus qu’ailleurs, dans la capitale bosnienne, les habitants tentent de redonner à ces voyageurs clandestins un peu de dignité humaine, de chaleur. « Les Sarajéviens n’ont pas oublié que certains ont été eux-mêmes des réfugiés pendant la guerre en Bosnie[1992-1995, ndlr]. Les pouvoirs publics ont mis du temps à réagir face à l’arrivée des migrants, contrairement aux habitants de Sarajevo qui ont d’emblée affiché une solidarité fantastique. Grâce à eux, une crise humanitaire a été évitée au printemps », affirme Neven Crvenkovic, porte-parole pour l’Europe du Sud-Est du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

      En avril, 250 migrants avaient mis en place un campement de fortune, quelques dizaines de tentes, dans un parc du centre touristique de Sarajevo. L’Etat qui paraissait démuni face à cette situation inédite ne leur fournissait rien. « Dès que nous avons vu venir des familles, nous nous sommes organisés. Des gens ont proposé des chambres chez eux, ont payé des locations », raconte une bénévole de Pomozi.ba, la plus importante association humanitaire de Sarajevo. L’organisation, qui ne vit que des dons des particuliers en argent ou en nature, sert actuellement un millier de repas par jour dans la capitale bosnienne et distribue vêtements et couvertures. Lors du ramadan en mai, 700 dîners avaient été servis. Des nappes blanches avaient été disposées sur le bitume du parking de la gare de Sarajevo.

      Non loin de la gare, un petit restaurant de grillades, « le Broadway », est tenu par Mirsad Suceska. Bientôt la soixantaine, cet homme discret apporte souvent des repas aux migrants. Ses clients leur en offrent aussi. Il y a quelques semaines, ils étaient quelques-uns à camper devant son établissement. Un groupe d’habitués, des cadres qui travaillent dans le quartier, en sont restés sidérés. L’un d’eux a demandé à Mirsad de donner aux migrants toute la nourriture qui restait dans sa cuisine. « Quand je les vois, je pense aux nôtres qui sont passés par là et je prends soin de ne pas les heurter, les blesser en lançant une remarque maladroite ou un mauvais regard », explique Mirsad. Dans le reste du pays, la population réserve un accueil plus mitigé à ces voyageurs.

      http://www.liberation.fr/planete/2018/07/29/a-contre-courant-sarajevo-affiche-sa-solidarite_1669608

    • La région de #Bihać attend une réponse des autorités de Bosnie-Herzégovine

      10 août - 17h30 : Le Premier ministre du canton d’#Una-Sava et les représentants de communes de Bihać et #Velika_Kladuša ont fixé à ce jour un ultimatum au Conseil des ministres de Bosnie-Herzégovine, pour qu’il trouve une solution pour le logement des réfugiés qui s’entassent dans l’ouest de la Bosnie. « Nous ne pouvons plus tolérer que la situation se poursuive au-delà de vendredi. Nous avions décidé que les réfugiés qui squattent le Pensionnat devaient être relogés dans un camp de tentes à Donja Vidovska, mais rien n’a été fait », dénonce le Premier ministre cantonal Husein Rošić.

      A ce jour, 5500 migrants et réfugiés se trouveraient dans l’ouest de la Bosnie-Herzégovine, dont 4000 dans la seule commune de Bihać, et leur nombre ne cesse de croître.


      https://www.courrierdesbalkans.fr/Bosnie-police-renforts-frontieres
      #Bihac ##Velika_Kladusa

    • EASO assesses potential support to Bosnia Herzegovina on registration, access to procedure, identification of persons with special needs and reception

      Due to an increased number of mixed migration flows in Bosnia and Herzegovina, the European Commission has been in contact with #EASO and the project partners 1 of the IPA funded Regional Programme “Regional Support to Protection-Sensitive Migration Management in the Western Balkans and Turkey” on how to best support the Bosnian ‘Action Plan to Combat Illegal Migration’ 2 within the scope of the project and possibly beyond.

      Within that framework, an assessment mission with six EASO staff from the Department for Asylum Support and Operations took place from 30 July to 3 August in Bosnia and Herzegovina. The objective of the mission was to further assess the situation in the country and discuss the scope and modalities of EASO’s support, in cooperation with #Frontex, #IOM, #UNHCR and EU Delegation.
      #OIM

      After a meeting with the Bosnian authorities, UNHCR and IOM in Sarajevo, the EASO reception team travelled throughout Bosnia to visit current and future reception facilities in #Delijas and #Usivak (Sarajevo Canton), #Salakovac (Herzegovina-Neretva Canton), #Bihac and #Velika_Kladusa (Una-Sana Canton, at the country`s western border with Croatia). The aim of the visit was to assess the conditions on the ground, the feasibility of an increase of reception capacity in Bosnia and Herzegovina and the potential for dedicated support to the Bosnian authorities by EASO on the topic of reception conditions. EASO experts met with Bosnian officials, mobile teams from IOM, field coordinators from UNHCR and various NGO partners active in reception centres.

      The reception mission visited #Hotel_Sedra near Bihac, which since the end of July has started to host families with children relocated from informal settlements (an abandoned dormitory in Bihac and an open field in Velika Kladusa) within the Una-Sana Canton. It will soon reach a capacity of 400, while the overall capacity in the country is expected to reach 3500 before winter. A former military camp in Usivak (near Sarajevo) will also start to host families with children from September onward after the necessary work and rehabilitation is completed by IOM.

      The EASO reception team is currently assessing the modalities of its intervention, which will focus on expert support based on EASO standards and indicators for reception for the capacity building and operational running of the reception facilities in Bihac (Hotel Sedra) and Ušivak.

      In parallel, the EASO experts participating in the mission focusing on registration, access to asylum procedure and identification or persons with special needs visited reception facilities in Delijas and Salakovac as well as two terrain centres of the Service for Foreigners’ Affairs, namely in Sarajevo and Pale. Meetings with the Ministry of Security’s asylum sector allowed for discussions on possible upcoming actions and capacity building support. The aim would be to increase registration and build staff capacity and expertise in these areas.

      Currently, the support provided by EASO within the current IPA project is limited to participation to regional activities on asylum and the roll-out of national training module sessions on Inclusion and Interview Techniques. This assessment mission would allow EASO to deliver more operational and tailor made capacity building and technical support to Bosnia and Herzegovina in managing migration flows. These potential additional actions would have an impact on the capacity of the country for registration, reception and referral of third-country nationals crossing the border and will complement the special measure adopted by the European Commission in August 2018. The scope and modalities of the actions are now under discussions with the relevant stakeholders and will be implemented swiftly, once agreed by the Bosnian authorities and the EU Delegation.

      https://www.easo.europa.eu/easo-assessment-potential-support-bosnia-herzegovina

      Avec cette image postée sur le compte twitter de EASO:


      https://twitter.com/EASO/status/1038804225642438656

    • No man’s land. Un reportage sulla nuova rotta balcanica

      Nel 2018 sono state circa 100.000 le persone che hanno attraversato i Balcani nel tentativo di raggiungere lo spazio Schengen. Esaurite le rotte migratorie che nel 2015 erano raccontate da tutti mass media i profughi hanno aperto nuove vie, sempre più pericolose e precarie. Il cuore nevralgico della rotta è ora la Bosnia Erzegovina. No man’s land il reportage di William Bonapace e Maria Perino lo racconta.

      Dopo la chiusura di frontiere e l’innalzamento di muri e recinti il flusso migratorio da unico e compatto si è disciolto in una serie di vie parallele e trasversali che, partendo dalla Grecia puntano in parte ancora verso la Serbia (nel tentativo questa volta di passare attraverso la Croazia), in parte verso la Bulgaria e, in altri casi, direttamente dalla Turchia imbarcandosi sul mar Nero per raggiungere la Romania. Ma oggi la via più rilevante passa attraverso l’Albania e il Montenegro per giungere in Bosnia Erzegovina e, quindi, puntare verso nord-ovest, nel cantone bosniaco di Una Sana, dove il tratto croato da dover superare, oltre il confine bosniaco, per raggiungere la Slovenia è più breve.

      In Bosnia Erzegovina nel corso del 2018 secondo l’UNHCR sono transitati circa 22.400 migranti, 20 volte in più rispetto a quelli che transitarono nel 2017 (circa 1.166). Questi numeri, nonostante non facciano la stessa impressione di quelli del 2015, vanno rapportati alla situazione che vive il piccolo paese balcanico che “si è trovato coinvolto in una vicenda di proporzioni internazionali senza reali capacità di reagire a una tale emergenza, a causa della sua disastrata situazione economica e di una politica lacerata da contrapposizioni etnico-nazionali gestite in modo spregiudicato da parte di gruppi di potere che stanno spingendo il paese in un vortice di povertà e di disperazione, sempre più ai margini dell’Europa stessa.”

      La risposta europea è stata quella di inviare soldi (in aiuti umanitari), in una misura talmente ridotta che le tensioni interne stanno aumentando e molti profughi hanno deciso di rientrare nei campi serbi per passare l’inverno viste le precarie e drammatiche condizioni delle strutture di fortuna allestite in Bosnia Erzegovina.

      http://viedifuga.org/no-mans-land-un-reportage-sulla-nuova-rotta-balcanica

      –-> Per approfondire e leggere integralmente il reportage No man’s land si può consultare il sito (http://www.dossierimmigrazione.it/comunicati.php?tipo=schede&qc=179) di Dossier Statistico Immigrazione (IDOS).

    • People on the Move in Bosnia and Herzegovina in 2018: Stuck in the corridors to the EU

      Bosnia and Herzegovina (BiH) has been part of the “Balkan route” for smuggling people, arms and drugs for decades, but also a migrant route for people who have been trying to reach Western Europe and the countries of the EU in order to save their lives and secure a future for themselves. While in 2015, when millions of people arrived in Europe over a short period of time, BiH was bypassed by mass movements, the situation started changing after the closure of the EU borders in 2016, and later on, in 2017, with the increase of violence and push backs in Croatia, and other countries at the EU borders. This report offers insight into the situation on the field: is there a system responsible for protection, security, and upholding fundamental human rights? What has the state response been like? What is the role of the international community?


      https://ba.boell.org/en/2019/02/21/people-move-bosnia-and-herzegovina-2018-stuck-corridors-eu
      #rapport #limbe #attente

  • Les portes de la #nation
    http://www.laviedesidees.fr/Les-portes-de-la-nation.html

    Comment la République considère-t-elle ses « autres » ? À partir d’une étude ethnographique des dispositifs de lutte contre les discriminations raciales et de la procédure de naturalisation, Sarah Mazouz s’interroge sur les « politiques françaises de l’altérité ».

    Livres & études

    / #discrimination, nation, #racisme, égalité

    #Livres_&_études #_égalité_

  • Families save each other from genocide — 50 years apart

    A Muslim family comes to aid of a Jewish family during World War II. Fifty years later, during the Bosnian War, the favour is returned.


    https://www.thestar.com/news/world/2013/11/25/families_save_each_other_from_genocide_50_years_apart.html
    #solidarité #WWII #Deuxième_guerre_mondiale #ex-Yougoslavie #seconde_guerre_mondiale #histoire #génocide #Juifs #musulmans #Sarajevo #ville_en_guerre
    cc @ville_en

    Et cette #photographie historique :


    –-> commentaire d’une amie d’origine bosniaque sur FB

    Photograph: Sarajevo, 1941 - A Muslim woman, Zejneba Hardaga, uses her veil to cover the yellow star of her Jewish neighbor, Rivka Kavillo.
    In Sarajevo, year 1941, one family saved another from genocide.
    In Sarajevo, year 1994, life returned back the favor.

  • Jasminko, Adnan, Pero, Amir. Quattro persone, quattro storie nelle quali tenacia e determinazione contribuiscono a superare il tragico passato della Bosnia Erzegovina

    A fine gennaio di quest’anno è stato aperto a #Sarajevo il “#Muzej_ratnog_djetinjstva ” (il Museo dell’infanzia di guerra). È un miracolo in un paese come la Bosnia dove, per sette anni, sono state chiuse, per mancanza di soldi, le più importanti istituzioni culturali, compreso il Museo Nazionale.

    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Bosnia-Erzegovina/Bosnia-la-volonta-di-uno-178501
    #musée #mémoire #enfance #enfants #Bosnie-Herzégovine #guerre #paix

    Page web du musée:


    http://djetinjstvouratu.com/muzej

    cc @albertocampiphoto

  • « Peut-être qu’au printemps, on retrouvera des corps sous la neige » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/12/17/peut-etre-qu-au-printemps-on-retrouvera-des-corps-sous-la-neige_1617327
    http://md1.libe.com/photo/1081296-migration-en-brianconnais.jpg?modified_at=1513541927&picto=fb&

    De 1 500 à 2 000 migrants arrivés d’Italie ont tenté une dangereuse traversée des Alpes depuis trois mois. Traqués par les autorités, ils voient les villageois s’organiser pour leur venir en aide.

    Col de Montgenèvre, à 1 850 mètres d’altitude sur la frontière franco-italienne, samedi soir. Le thermomètre affiche -8 degrés sous abri, il y a près de 80 centimètres de neige fraîche. Joël (1), accompagnateur en montagne, court aux quatre coins de la station de ski située sur le côté français du col. Il croise deux migrants, des jeunes Africains égarés dans une rue, les met au chaud dans son minibus, puis repart. Dans la nuit, un hélicoptère tourne sans discontinuer au-dessus du col : la police de l’air et des frontières ? Depuis des mois, les forces de l’ordre sont à cran sur les cols des Hautes-Alpes. Elles tentent d’intercepter les migrants afin de les reconduire à la frontière où, majeurs ou non, ils sont déposés sur le bord de la route quelles que soient les conditions climatiques.

    Joël trouve trois autres migrants planqués dans la neige, apeurés, grelottant, baskets légères et jeans trempés raidis par le gel, puis sept autres encore, dont plusieurs frigorifiés. La « maraude » du montagnard lui aura permis ce soir de récupérer onze jeunes Africains. Peu loquaces, hébétés, ils disent avoir marché plusieurs heures depuis l’Italie pour contourner le poste frontière de Montgenèvre. Ils arrivent du Sénégal, du Cameroun ou du Mali, tous sont passés par la Libye et ont traversé la Méditerranée.

    Miraculé.
    Joël les descend dans la vallée, à Briançon, sous-préfecture située à 10 kilomètres de là. Ils sont pris en charge par les bénévoles du centre d’hébergement d’urgence géré par l’association Collectif refuge solidarité : bains d’eau chaude pour les pieds, vêtements secs, soupe fumante… Autour de ce refuge, où se succèdent jour après jour des dizaines de migrants, gravitent une centaine de bénévoles, citoyens de la vallée, qui se relaient auprès de ces jeunes hommes, africains dans leur immense majorité. Ces trois derniers mois, ils sont sans doute de 1 500 à 2 000 à avoir transité par Briançon, tous arrivés par la montagne, estime Marie Dorléans, du collectif local Tous migrants.

    Si ce samedi soir tout s’est passé sans drame au col de Montgenèvre (qui reste ouvert tout l’hiver), ce n’est pas le cas dimanche matin du côté du col frontalier de l’Echelle, à quelques kilomètres de là (fermé tout l’hiver en raison de la neige). D’autres maraudeurs, membres comme Joël, du même réseau informel d’une quarantaine de montagnards professionnels et amateurs, découvrent sous le col un jeune Africain originaire de Guinée-Conakry, Moussa. Il est à bout de forces, affalé dans la neige à près de 1 700 mètres d’altitude. Il a perdu ses chaussures : ses pieds sont insensibles, gelés. Il a quitté l’Italie avant l’aube. C’est un miraculé. Les maraudeurs appellent le secours en montagne qui l’héliporte très vite vers l’hôpital de Briançon. Anne Moutte, l’une des accompagnatrices du réseau, multiplie les maraudes depuis un an : « Les soirs où nous ne sortons pas, nous ne dormons pas bien. Peut-être qu’au printemps, on retrouvera des corps sous la neige. Ces jeunes n’ont aucune idée des risques de la montagne, des effets du froid. Ils ne font pas demi-tour. »

    Cache-cache.
    A Névache, le premier village au pied du col de l’Echelle, il y a des mois que l’on vit au rythme de l’arrivée des migrants. Lucie (1) fait partie d’un groupe d’une trentaine de villageois qui se sont organisés spontanément pour les accueillir, en toute discrétion et avec une efficacité remarquable. D’une voix décidée, elle explique : « Ils arrivent en pleine nuit au village, affamés, frigorifiés, épuisés, blessés parfois. On ne va pas les laisser repartir dans la nuit et le froid à travers la montagne ! On les nourrit, on les réchauffe, on leur donne un lit. C’est du simple bon sens, ça coule de source. Notre seul but, c’est qu’il n’y ait pas de morts ni de gelés près de chez nous. »

    Les migrants redoutent les gendarmes qui les reconduisent en Italie. Alors, Lucie et le réseau névachais les gardent le temps qu’ils se retapent et les aident ensuite à gagner la vallée. A pied, en voiture, un cache-cache stressant avec les gendarmes, avec lesquels les rapports sont très tendus. A Névache comme à Briançon, les fouilles de véhicules sont devenues ces derniers mois la règle et les bénévoles surpris avec des migrants à bord de leur voiture sont convoqués pour des auditions, sous la charge « d’aide à la circulation de personnes en situation irrégulière ». Anne Moutte, l’accompagnatrice maraudeuse, s’emporte : « C’est l’Etat, le préfet et les forces de l’ordre qui se rendent coupables de non-assistance à personne en danger ! »

    « Cimetière ».
    Ce week-end, le collectif Tous migrants organisait à #Briançon des « états généraux des migrants ». Des débats, des échanges avec le journaliste Edwy Plenel, l’agriculteur activiste de la Roya Cédric Herrou, des chercheurs, des élus, des militants. Marie Dorléans, présidente de Tous migrants, résume : « Nous voulons nourrir le débat sur notre devoir d’hospitalité, sur une autre politique migratoire, mais nous avons aussi un devoir face à une urgence humanitaire. Nous avons tous peur d’un drame sur nos cols. La militarisation massive de la frontière conduit les migrants à des prises de risques inconsidérées. » Ce sont les professionnels de la montagne, accompagnateurs, guides, pisteurs, moniteurs qui ont porté ce dernier message.

    Constitués en un collectif « SOS Alpes solidaires », ils ont regroupé 300 personnes symboliquement encordées sur les pentes du col de l’Echelle dimanche pour lancer un appel solennel : « La Méditerranée ne stoppe pas des personnes qui fuient leur pays. La montagne ne les stoppera pas non plus, surtout qu’ils en ignorent les dangers. Nous refusons que les Alpes deviennent leur cimetière. » Stéphanie Besson, l’un des piliers de l’appel, enfonce le clou : « Nous demandons à l’Etat de nous laisser faire notre devoir de citoyens. Qu’il cesse de nous empêcher de venir au secours de personnes en danger. Que nos cols soient démilitarisés si l’on ne veut pas y laisser mourir ou geler les migrants. » Quelques minutes plus tard, l’hélicoptère du secours en montagne survole la manifestation avec à son bord le jeune Moussa miraculé du jour. Sauvé par des montagnards solidaires et déterminés.
    François Carrel

    #migrants #Alpes #traque #contrôle #racisme

    • @reka Ah oui je l’avais oublié le hippie neo-fasciste lol
      Mais c’est aussi parce que je trouve assez fascinant que le gars (ou la meuf) ne se rende absolument pas compte du ridicule de sa situation. Il·elle est là en train de vociférer des menaces au milieu d’un groupe qui ne le calcule même pas et qui ne parle pas la même langue. C’est comme si je débarquais au congrès des jeunesses identitaires en récitant des poèmes de Khalil Gibran.
      Et en même temps les gars comme ça c’est des grands peureux, parce que derrière leur clavier c’est la guerre mais quand il y a de l’opposition physique c’est autre chose. Parce que le migrant sans chaussure, @francoiscarmignola1 tu lui marcheras peut-être sur la gueule pour qu’il crève plus vite mais mon voisin dans la cité qui passe son temps à la salle de sport, tu vas t’empresser de lui faire un sourire et de t’aplatir pour lui tenir la porte, même en 1 contre 1. Vos opérations baston c’est toujours à 10 contre 1 ou contre des gens diminués physiquement, on sait jamais vous pourriez vous péter un ongle lol Mais continue à te donner l’illusion du surhomme aryen, si t’as que ça dans la vie je comprends que tu y tiennes, même si paradoxalement tu n’as pas peur du ridicule en restant ici à te prendre pour le nouveau penseur de Valeurs actuelles.

    • Migrants : « On ne peut pas accepter qu’il y ait des gens qui meurent dans nos montagnes »

      Parce qu’ils ne veulent pas laisser des personnes mourir de froid en traversant la frontière franco-italienne, collectifs et associations, dont « Tous Migrants », ont organisé ce week-end une cordée solidaire. Lors de cette cordée symbolique, ils ont secouru un jeune homme transi de froid, bloqué dans un couloir d’avalanche. #Etienne_Trautmann, qui a appelé les secours et filmé l’hélitreuillage raconte à « l’Obs » comment il a réussi porter secours à Moussa, 22 ans. Tout en insistant : « Je ne me sens pas le héros de ce secours, pour moi le vrai héros c’est Moussa, qui a bravé tous les dangers pour trouver une terre d’accueil plus hospitalière ». Voici son témoignage.

      http://tempsreel.nouvelobs.com/videos/vlz5k3.DGT/migrants-on-ne-peut-pas-accepter-qu-il-y-ait-des-gens-qui-meure

      Transcription d’une partie de l’interview de Etienne Trautmann :

      Etienne Trautmann (dans la vidéo son affiliation est la suivante "Collectif citoyens solidaires professionnels de la montagne) :
      « Nous on ne peut pas accepter qu’il y ait des gens qui meurent dans nos montagnes. Actuellement l’Etat, et je pèse mes mots, essaie de faire en sorte que la solidarité soit un délit. Nous, professionnels de la montagne on dit qu’on ne peut pas accepter cela. On essaie de nous mettre hors-la-loi en arrêtant des gens qui vont faire preuve de solidarité en prenant par exemple en stop des jeunes qui sont frigorifiés, qui ont besoin d’aide, et ça, nous, on ne peut pas l’accepter. Il y a des gendarmes qui interviennent, notamment dans la Vallée de la Clarée, et qui sont clairement là pour attraper les migrants. Il y a 2-3 semaines quand je suis passé, ils étaient dans une petite piste à la sortie d’un pont, et ils essaient d’attraper les jeunes à ce moment-là. Les informations tournent vite. D’une part ils passent par des cols extrêmement dangereux et par exemple ils traversent les rivières, non pas par les ponts, ils traversent avec leurs chaussures… Les pieds mouillés comme cela, je leur donne un quart d’heure avant que les gelures apparaissent et qu’on arrive après à l’amputation. C’est pas possible. »
      Sur le secours de Moussa : "J’ai essayé de lui dire qu’il était en sécurité là où il était, qu’il était pris en charge, qu’il allait pouvoir manger, qu’on allait pouvoir s’occuper de lui. Quand je vous en parle, c’est pas évident, parce qu’en disant cela je sais que je mentais, parce que clairement, car aujourd’hui pour un réfugié, et notamment de 22 ans, majeur, pour lui le parcours de l’enfer, il continue. Il vient de Guinée-Conakry, j’imagine qu’il a dû être confronté à toutes les horreurs qu’on peut trouver en Libye, certainement emprisonné, travailleur de force, la traversée de la Méditerranée certainement dans de mauvaises conditions… Et son parcours de l’enfer il continue ici en France, aujourd’hui. Et il va continuer. On est confronté à une valeur d’humanité, de fraternité, c’est des valeurs qu’en allant à l’école… c’est ces valeurs républicaines qu’on m’a transmises. Et aujourd’hui on me dit « non », mais mes enfants sont à l’école et devant le fronton de la mairie juste à côté c’est ces valeurs qui sont marquées : liberté, égalité, fraternité."

    • Posté par Valerio Cataldi sur FB :

      Bubbaka ha 17 anni e corre come un fulmine.
      Corre nella neve che gli arriva alla vita e gli strappa le scarpe da ginnastica dai piedi. Quando cade chiede aiuto a sua madre, poi si rialza e riparte.
      Bubbaka viene dal Mali. Vuole andare in Francia e nessuno lo potrà fermare. Non lo hanno fermato il deserto, i miliziani libici, il mediterraneo. Neanche la Gendarmerie che lo riporta indietro a Bardonecchia, in Italia.
      Non lo ferma neanche la neve.

      https://www.facebook.com/valerio.cataldi.35/posts/10214953897031357?comment_id=10214954554047782&notif_id=1514213178803818&n

      Lien vers le reportage sur le site de la télé italienne :
      http://www.tg2.rai.it/dl/RaiTV/programmi/media/ContentItem-d37b0006-8998-4c51-8222-bf1e31179170-tg2.html

    • Il 7 gennaio camminata da Claviere a Montgenèvre

      Il gruppo Briser les Frontières ha organizzato per domenica 7 gennaio una camminata da Claviere a Montgenèvre dal titolo Marcher pour Briser les Frontières

      Camminata contro le frontiere, per muoversi liberamente!
      Da Claviere a Montgenèvre.

      Domenica 7 gennaio alle ore 11.00
      Appuntamento al parcheggio di via Nazionale a Claviere.
      Con abbigliamento adeguato per una camminata sulla neve.

      Le frontiere non esistono in natura,
      sono un sistema di controllo.
      Non proteggono le persone, le mettono una contro l’altra.
      Non favoriscono l’incontro, ma generano rancore.
      Le frontiere non dividono un mondo da un altro,
      c’è un solo mondo e le frontiere lo stanno lacerando!

      L’indifferenza è complicità!

      Per Info: +39 3485542295

      (In caso di maltempo l’iniziativa si farà la domenica successiva)


      https://rbe.it/2017/12/28/camminata-7-gennaio

    • ON Y VA’ - alcune storie dalla Val di Susa di confine

      Alcune interviste fatte tra le montagne della Valle di Susa. Dove da mesi moltissime persone che vogliono oltrepassare il confine verso la Francia sono costrette a farlo rischiando la vita.

      https://www.facebook.com/briserlesfeontieres/videos/1537002486391870
      #vidéo #témoignages #parcours_migratoires #itinéraire_migratoire
      Une personne dit avoir essayé déjà une fois d’aller en France (il a remonté l’Italie depuis #Crotone), mais avoir été renvoyée. Renvoyée à #Taranto, puis à #Roccasecca
      #migrerrance

    • Bilan des états généraux pour les migrants : entre inquiétudes et espoirs

      Entre tables ronde et chaîne humaine au col de l’Échelle, le week-end consacré aux migrants et aux migrations a rassemblé beaucoup de monde, près de 1000 personnes au total dont plus de 300 dans la neige et le froid du col de l’Échelle. Une conférence de presse, ouverte au public, a conclu ces deux journées. Le bilan par #Marie_Dorléans, du mouvement citoyen Tous Migrants.

      https://vimeo.com/247766714?ref=tw-share

    • Bardonecchia. Cattolici e protestanti insieme per i profughi a piedi sulle Alpi

      Parrocchie cattoliche, comunità protestanti, associazioni, volontari del soccorso alpino italiano e francese, da settimane cercano di portare al riparo i migranti che si avventurano verso la Francia

      https://www.avvenire.it/attualita/pagine/lecumenismo-solidale-lungo-la-rotta-bianca

    • Nella neve e nel ghiaccio la marcia dei migranti attraverso le Alpi

      A decine ci provano ogni settimana, quando la temperatura scende a meno venti. Dall’Italia alla Francia. Senza equipaggiamento e nel bianco abbagliante. Senza nemmeno un paio di stivali. Ma l’anno scorso, come in questo nuovo anno, si mettono in cammino verso una nuova vita. Al gelo, affondando i piedi nel ghiaccio che copre quasi tutto, a quasi duemila metri d’altezza, lungo il passo alpino che separa il suolo francese da quello italiano: i migranti sono in marcia.

      https://left.it/2018/01/02/nella-neve-e-nel-ghiaccio-la-marcia-dei-migranti-attraverso-le-alpi

    • Bardonecchia, migrante in fuga verso la Francia sommerso da un metro e mezzo di neve: salvato in extremis

      Tragedia sfiorata. Recuperato dal soccorso alpino francese avvisato dalla moglie che con i due figli lo attendeva a Briancon. Attivisti francesi aiuteranno i migranti costreuendo un igloo di protezione

      http://torino.repubblica.it/cronaca/2017/12/31/news/bardonecchia_migrante_in_fuga_verso_la_francia_sommerso_da_un_metro_e_mezzo_di_neve_salvato_in_extremis-185572545/?refresh_ce

    • Nella neve e nel ghiaccio la marcia dei migranti attraverso le Alpi

      A decine ci provano ogni settimana, quando la temperatura scende a meno venti. Dall’Italia alla Francia. Senza equipaggiamento e nel bianco abbagliante. Senza nemmeno un paio di stivali. Ma l’anno scorso, come in questo nuovo anno, si mettono in cammino verso una nuova vita. Al gelo, affondando i piedi nel ghiaccio che copre quasi tutto, a quasi duemila metri d’altezza, lungo il passo alpino che separa il suolo francese da quello italiano: i migranti sono in marcia.

      https://left.it/2018/01/02/nella-neve-e-nel-ghiaccio-la-marcia-dei-migranti-attraverso-le-alpi

    • Briançon : le Collectif Citoyen de Névache adresse une lettre ouverte au chef de l’État

      Au lendemain des États généraux de la migration qui se sont tenus à Briançon les 16 et 17 décembre, le Collectif Citoyen de Névache adresse une lettre à Monsieur Emmanuel Macron, président de la République :

      "À Névache, dans les Hautes-Alpes, la neige tombe depuis plusieurs jours, la Lombarde est parfois brutale ! Les températures nocturnes passent maintenant entre 10 et 15 degrés sous zéro, mais les migrants venant d’Italie continuent d’arriver... Jeunes, souvent mineurs, ils tentent le passage du Col de l’Échelle (1 700 m) pour rejoindre ensuite Briançon ; 20 km à pieds si aucun automobiliste ne veut ou ne peut les prendre en charge. À moins qu’un fourgon de gendarmerie ne les intercepte pour les reconduire à la frontière, de jour comme de nuit, sans tenir compte de la réglementation concernant les mineurs isolés ou les demandeurs d’asile. Ils ont des ordres, disent-ils ! Des ordres pour ne pas respecter la réglementation ? Ces migrants, d’Afrique subsaharienne et le plus souvent francophones, sont pourtant prêts à tout pour rejoindre notre pays et y rester pour reconstruire dignement leur vie en travaillant. Nous devrions en être fiers. Dans les conditions actuelles, nous les accueillons comme des terroristes en leur appliquant une législation antiterroriste qui n’a pas été faite pour eux ! La lecture du code Schengen des frontières est, à cet égard, très claire. Vous avez, nous dit-on, découvert récemment, à la suite d’un reportage de CNN, l’horreur des marchés aux esclaves de Tripoli. Quelques contacts directs avec les Névachais ou les Briançonnais vous en auraient appris bien davantage, depuis deux ans au moins. Ancien officier formé à Saint ?Cyr, je m’interroge sur ce que pouvaient bien faire nos services de renseignement !? Pourtant, mais vous n’avez pas abordé cette question en nous parlant des marchés de Tripoli, l’Union Européenne (dont l’Italie et la France) paît les gardes ?côtes libyens pour récupérer en mer un maximum de migrants et les renvoyer en Libye ; où ils les revendent peut ?être, une deuxième fois ?

      L’Union Européenne et notre pays (qui revendiquent leurs racines chrétiennes quand cela les arrange) contribuent ainsi au bon fonctionnement d’un commerce que l’on croyait à jamais disparu. Bilan de ce long voyage : lorsqu’il parvient sur notre territoire, un migrant a souvent perdu le tiers de ses compagnons de route entre le Sahara, la Libye, la Mer Méditerranée et la France. Aujourd’hui, l’hôpital de Briançon en ampute certains qui ont « pris froid » dans la montagne au péril de leur vie. Devons nous attendre des morts pour que nos institutions réagissent humainement ?
      On comprend que, pensant arriver dans la commune de Névache au terme d’un voyage qui aura souvent duré deux ans, rien ne les empêchera de s’engager dans la traversée du col de l’Échelle, quelles que soient les conditions. Pour nous, Névachais, l’impératif humanitaire s’impose même si les forces de l’ordre s’efforcent de nous en dissuader. Il faut les retrouver si possible, les recevoir, les remettre en forme, les soigner puis les conduire à Briançon où ils pourront commencer à traiter leurs problèmes administratifs avec les associations en charge de ces questions.

      Au cours du mois de décembre, nous avons dû, à six reprises au moins, faire appel au « Secours en Montagne » pour leur éviter la mort, non sans éviter gelures et traumatisme divers. Pas encore de morts reconnus, mais cela viendra, Monsieur le Président. Et tout cela avec des bénévoles non seulement sans aide de l’État mais au contraire sous la menace des forces de maintien de l’ordre. À vouloir faire oeuvre humanitaire, nous Névachais et Briançonnais, sommes traités comme des délinquants ! On nous interdit de prendre un Africain en stop, quelles que soit la température et l’heure !
      Briançon : le Collectif Citoyen de Névache adresse une lettre ouverte au chef de l’État - 2

      Depuis quand l’automobiliste devrait-il refuser un passager au seul vu de sa couleur ? Dans la Clarée, Monsieur le Président, nous refusons l’apartheid ! Quelles que soient les menaces, nous ne pouvons refuser l’action humanitaire, à commencer par le secours à personnes en danger, lorsque les pouvoirs publics abandonnent cette mission. Les ordres reçus ne sont pas de pratiquer une action dignement humaine mais de renvoyer en Italie un maximum de migrants au mépris de leurs droits. Où est la solidarité européenne, Monsieur le Président ?

      Monsieur le Président, je sais que nous ne sommes pas les seuls français dans cette situation. Vous vous trouvez dans une position qui durera aussi longtemps que l’on ne prendra pas le mal à ses sources, réchauffement climatique, sous développement de nos anciennes « colonies » et autres. Vous savez vendre des avions, pour tuer ! Pouvez-vous prendre en considération la misère de ces migrants, comme le Pape François y invite nos contemporains ?

      Les Névachais et les Briançonnais, respectueux de la loi, sont prêts à travailler avec les services de l’État pour trouver des solutions, à condition que l’État accepte de les entendre, ce qui n’a pas encore été le cas, et de les entendre sans vouloir en faire des auxiliaires de police ! Nous pourrons alors retrouver la fierté de nos cimes et redonner à notre pays l’honneur qu’il est en train de perdre et que nous perdons tous avec lui.

      Souvenons-nous de ces milliers d’Africains morts pour la France au cours des deux dernières guerres mondiales. Ce sont leurs petits-enfants que nous devrions laisser mourir dans la neige ? Pour l’ancien Saint-Cyrien que je suis, dont la promotion porte le nom d’un colonel Géorgien mort au combat, de telles perspectives sont insupportables, Monsieur le Président. Nous comptons encore sur vous mais le temps presse."

      Bernard Ligier - citoyen de Névache

      http://www.laprovence.com/article/societe/4774520/briancon-le-collectif-citoyen-de-nevache-adresse-une-lettre-ouverte-au-c

    • Histoires de frontières #1, sur Radio Canut

      Mardi 9 janvier à 20h, Radio Canut (102.2FM à Lyon ou en streaming n’importe où ailleurs) diffuse deux documentaires sur les parcours des migrantEs dans les Alpes, la militarisation des frontières, mais aussi sur les luttes et solidarités en cours.

      Deux reportages de 30min chacun sont au programme :

      Un entretien réalisé fin décembre au squat Chez Marcel à Briançon qui permet de revenir sur l’aventure de ce lieu d’accueil, la situation à la frontière italienne dans les Hautes-Alpes mais aussi sur les enjeux et les perspectives des luttes actuelles.

      Un montage de différentes interventions lors de la soirée de soutien et d’information qui a eu lieu à Lyon le 14 décembre dernier. Prise de paroles de migrants et témoignages sur la situation à Ventimiglia (Italie), Briançon et Lyon.

      En direct, mardi 9 janvier à 20h sur Radio Canut (102.2FM en région lyonnaise ou en streaming via ce lien de n’importe où ailleurs).

      Les deux reportages seront ensuite disponibles en podcast sur les sites suivants :
      https://blogs.radiocanut.org/sav
      http://www.internationale-utopiste.org

      https://rebellyon.info/HISTOIRES-DE-FRONTIERES-1-sur-Radio-Canut-18562

    • Da Bardonecchia a Briançon, in viaggio con i migranti sulle Alpi

      Un fischio, poi il rumore dei freni: da uno degli ultimi treni in arrivo da Oulx scende Mohammed Traoré, 17 anni, guineano. Si guarda intorno, non c’è molta gente sulla banchina, i lampioni spargono un velo di luce nell’aria densa di umidità, il freddo entra nella giacca grigia che il ragazzo ha dimenticato di abbottonare.

      https://www.internazionale.it/reportage/annalisa-camilli/2018/01/09/bardonecchia-briancon-alpi-migranti

    • Une cordée solidaire au lieu d’une frontière

      La frontière n’a pas de pouvoir. La frontière ne tue pas. La frontière, en soi, n’existe pas. Toute frontière est le fruit de l’esprit d’hommes et de femmes qui ont le pouvoir de décider si elle est une ligne de contact, d’échange, de partage, ou un lieu de crispation, de frottement, de crise.

      https://www.lacite.info/hublot/cordee-solidaire-vs-frontiere

    • Col de l’Echelle : une quarantaine de bénévoles convoqués pour « délit de solidarité »

      Quand ce ne sont pas les journalistes qui sont visés, les bénévoles locaux, engagés notamment dans les maraudes de soutien, sont les autres victimes de ces contrôles : une quarantaine de personnes aurait ainsi déjà été convoquée au titre de l’article L. 622-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, qui sanctionne l’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irréguliers d’un étranger en France – ce que l’on appelle plus communément le « délit de solidarité ». « Les bénévoles qui aident ne sont pas des délinquants, ce sont des héros » défend Eric Piolle. Une situation qui ne fait que confirmer le tour de vis anti-migratoire des politiques françaises en la matière, condamnées ce week-end pour « complicité de crime contre l’humanité » par le Tribunal permanent des peuples.

      https://www.bastamag.net/Col-de-l-Echelle-une-quarantaine-de-benevoles-convoques-pour-delit-de
      #délit_de_solidarité

    • Val Susa, No border in marcia sulla neve: “Migranti rischiano la vita qui sulle montagne, ospitalità è nostro dovere”

      Attivisti no borders italiani e francesi insieme, circa mille persone domenica 14 gennaio hanno marciato sulla neve, attraversando il confine italo-francese di Claviere. Un corteo che ha percorso la stessa strada dei migranti, organizzato per protestare contro la militarizzazione delle frontiere. Quella alpina, nonostante il gelo e il rischio di morire assiderati, è una rotta sempre più battuta da coloro che cercano di arrivare in Francia, soprattutto dopo la chiusura dei confini a Ventimiglia. “I migranti continuano ad arrivare rischiando la loro vita sulle montagne – raccontano gli attivisti della rete solidale Briser la frontier – e questo è il risultato delle politiche di chiusura delle frontiere a Ventimiglia e negli altri confini”

      https://www.ilfattoquotidiano.it/2018/01/14/val-susa-no-border-in-marcia-sulla-neve-migranti-rischiano-la-vita-qui-sulle-montagne-ospitalita-e-nostro-dovere/4092370

    • #Migrants risk death crossing #Alps to reach #France

      It took Abdullhai (below) almost three years to get from his home in Guinea to a rocky, snow-covered Alpine mountain pass in the dead of winter, for what he hopes will be the final stage of his journey into France.

      The terrain is steep and dangerous and he and a group of five other migrants face risks ranging from losing their footing on steep drops, being struck by falling rocks or succumbing to the -9C (15°F) temperatures in clothing ill-suited to the terrain.


      https://widerimage.reuters.com/story/migrants-risk-death-crossing-alps-to-reach-france

    • Italy: March supporting migrants who make deadly Alps crossing

      Italian pro-migration activist group #Briser_les_frontières marched on the French-Italian mountain border near Claviere and Moginevro on Sunday to protest migration laws at borders preventing the sanctuary of refugees. The activists carried pro-migration banners as they travelled between the two mountains in a similar route which asylum seekers have been known to cross to get between countries often at great risk. Italian and French mountain police blocked their paths however for most of the protest, but activists eventually reached their destination by staying close to the ski slopes. Briser Les frontieres solidarity network member Daniele Brait explained: “In recent months there have been many attempts to cross the border into the Alps that seem to have become the new Mediterranean. People who have managed to survive the sea today risk their lives in these mountains.” Migrants are known to regularly attempt to traverse the Colle della Scala (Cole de l’Echelle in French) in freezing temperatures some 1800 metres above sea level between Italy and France, resulting in the death of many. SOT, Nicoletta Dosio, No-Tav movement spokesperson (Italian): “The motivations that bring us here today is to express solidarity and to reiterate that the World with the borders is a world that does not serve and we don’t want.” SOT, Nicoletta Dosio, No-Tav movement spokesperson (Italian): “This Europe, which is the Europe of Maastricht, is a fortress that exploits the countries of the South of the world with the war and does not allow the poor of the Earth, who have become poor because of this exploitation, to cross its borders.” SOT, Daniele Brait, Briser Les frontieres solidarity network member (Italian): “In recent months there have been many attempts to cross the border into the Alps that seem to have become the new Mediterranean. People who have managed to survive the sea today risk their lives in these mountains.” SOT, Daniele Brait, Briser Les frontieres solidarity network member (Italian): "One of the rules of the mountain, as well as one of the rules of the sea, is that people who need help, a warm place, a blanket, a jacket, even just something like a hot dish, are not abandoned.” SOT, Briser les frontieres Activist (Italian): “Italy has always done business with Libya where there are detention centers that are lager.” SOT, Briser les frontieres Activist (Italian): “It finances them with the excuse of fighting terrorism and managing migration flows. In these camps people are tortured and women raped.”

      https://www.youtube.com/watch?v=zxELo_bJG4c&feature=share

    • Quando non esisteranno più frontiere, nessuno morirà per attraversarle. Aggiornamenti dalla route des Alpes

      Domenica 14 gennaio la rete di solidarietà Briser les frontières (abbattere le frontiere) ha indetto una camminata lungo la frontiera con la Francia contro i confini e per la libera circolazione delle persone.

      Alla chiamata hanno risposto circa un migliaio di persone provenienti dalla Val Susa - le immancabili bandiere No Tav, stavolta insieme a quelle No Border, sventolavano tra la folla -, da Torino e dalla Francia. Una valle in cui la rete Briser les frontières non può fare a meno di sottolineare l’ipocrisia di politiche che mentre distruggono l’ambiente per far muovere liberamente merci e turisti lungo le linee ad Alta Velocità “chiudono tutti gli spazi a coloro che non gli rendono il giusto profitto, preparando il terreno di quello che rischiano di far diventare l’ennesimo cimitero a cielo aperto”, scrivono su un volantino.


      http://www.meltingpot.org/Quando-non-esisteranno-piu-frontiere-nessuno-morira-per.html

    • Autres montagnes, toujours froid et neige qui mettent les réfugiés en danger... mais là, c’est au #Liban :

      Des réfugiés, piégés par la neige, meurent de froid

      Une dizaine de réfugiés syriens — dont des femmes et des enfants — ont péri dans les montagnes libanaises enneigées.

      https://www.lematin.ch/monde/refugies-pieges-neige-meurent-froid/story/21301145

      Un ami syrien a posté sur FB cette photographie, apparemment de la famille dont parle l’article ci-dessus.

      Son commentaire :

      Cette famille syrienne est morte congelée aux frontière syro-libanaises, par l’interdiction des milices de Hozballah, ceux qu’ils échappent les bombardements les frontières les congèlent

      Le commentaire en arabe d’une autre personne, à l’origine du post sur FB :
      ماتوا بردا وألما في جبال لبنان الشرقية بالقرب من بلدة الصويري

      ...
      يارب إرحم السوريين فقد ضاقت بهم الدنيا وتسكرت أمامهم السبل .
      أردوا الدخول عبر الجبال تهريبا هربا من الموت
      فكان الموت إنتظارهم.

      La dernière partie de la citation en arabe devrait dire, si google translate fait bien son boulot :

      Ils voulaient entrer dans les montagnes pour échapper à la mort et la mort les attendait.

      Selon une brève recherche google pour essayer de trouver l’origine de l’image, voici ce qui semblerait être la première fois que cette image a été mise sur internet :
      http://www.mansheet.net/Akhbar-Aalmyh/1478462/%D9%85%D8%AC%D8%B2%D8%B1%D8%A9-%D9%84%D9%84%D8%A7%D8%AC%D8%A6%D9%8A%D9%86-

      Syria conflict : 15 refugees found frozen to death

      Fifteen Syrian refugees - some of them children - have been found frozen to death while trying to cross the mountainous border into Lebanon.

      http://www.bbc.com/news/world-middle-east-42758532

      Suite au commentaire de @ninachani, j’ai enlevé les images, que j’ai décidé tout de même de laisser sur seenthis, mais sur en faisant un billet à part :
      http://seen.li/eb37

    • Pierre, accompagnateur en montagne : « Nous ne sommes pas des passeurs »

      A la différence des guides de haute montagne, qui encadrent l’alpinisme, l’escalade ou le ski, l’activité des accompagnateurs en montagne se concentre sur la randonnée pédestre en été et en raquette l’hiver. Ils transmettent des connaissances sur le milieu montagnard, la faune, la flore, le patrimoine et l’histoire des territoires parcourus. Pierre, qui a préféré conserver l’anonymat, est accompagnateur en montagne depuis une dizaine d’années dans le Sud-Est de la France et habite dans le Briançonnais, dans le département des Hautes-Alpes. Il explique comment s’organise l’aide aux migrants qui traversent, au péril de leur vie, les cols de l’Echelle ou de Montgenèvre pour rallier la France.


      https://www.alternatives-economiques.fr/pierre-accompagnateur-montagne-ne-sommes-passeurs/00082620

    • Puntata 87 | #Briser_les_frontiers

      Domenica 14 gennaio Briser les frontiers, una marcia popolare sulla neve, si è portata al confine Italia Francia per accendere i riflettori su una frontiera (mobile per le merci ma sempre più ostica per gli umani) che racconta le nuove rotte migranti e l’inutilità del concetto stesso di confine.


      http://amonte.info/picchi-di-frequenza/puntata-87-briser-les-frontiers

    • Montagnes, migrants en péril

      Entretien depuis le Bus Cartouche à Genève avec Cristina Del Biaggio, maîtresse de conférence à l’Université de Grenoble et géographe spécialiste des questions de migration et des frontières.

      Le col de l’Échelle dans les Haute-Alpes, théâtre tragique du passage de personnes migrantes. Le froid implacable et le manque d’équipement à l’origine d’un drame humain dont on ne mesure pas encore l’étendue...

      http://audioblog.arteradio.com/post/3082548/montagnes__migrants_en_peril

    • Bardonecchia, le nouveau mur où échouent les espoirs des migrants

      « On n’a rien à perdre. Sans travail et sans argent, nous sommes prêts à prendre tous les risques pour parvenir à franchir cette frontière », assure un jeune Guinéen qui préfère ne pas donner son nom.


      https://www.courrierinternational.com/depeche/bardonecchia-le-nouveau-mur-ou-echouent-les-espoirs-des-migra

    • Dodging Death Along the Alpine Migrant Passage

      Along the dangerous Alpine route from Italy to France, Annalisa Camilli of Internazionale meets young migrants desperate to reach northern Europe, and the local volunteers trying to make sure their villages are not another deadly stop on the migration trail.


      https://www.newsdeeply.com/refugees/articles/2018/01/25/dodging-death-along-the-alpine-migrant-passage

    • Quand il s’agit d’une alpiniste française en difficulté dans l’Himalaya, des « secours hors normes » sont mis en place pour lui venir en aide, nous dit Ledauphine.com. Fort heureusement d’ailleurs.

      Mais s’il agit des personnes à la peau noire à la recherche d’un refuge en danger sur le Col de l’Echelle, alors là, ce ne sont pas les « secours mis en place » qui sont « hors norme », mais les forces de police, qui, au lieu de les secourir, les refoulent en Italie.

      Selon la nationalité, l’humanité n’a pas droit au même traitement.

    • GRAND FORMAT. Briançonnais, ce sont eux, les premiers de cordée solidaire !

      Plus d’un millier de Briançonnais se sont mobilisés pour parer aux urgences des migrants qui arrivaient à leurs portes dans les pires conditions. Une chaîne exceptionnelle portée par la fraternité. Rencontre avec ceux qui donnent sens à la dignité.

      https://www.humanite.fr/grand-format-brianconnais-ce-sont-eux-les-premiers-de-cordee-solidaire-6498

      signalé par @vanderling sur seenthis : http://seen.li/e9tu

    • Serait-il possible d’enlever la photo de la famille syrienne morte qui est insoutenable à regarder ? Comme en plus il n’y a pas d’avertissement, on tombe dessus sans être préparé. Par respect aussi pour leur dépouille. Mettre éventuellement un lien vers la photo avec un avertissement avant ?

    • bonjour @ninachani, je me suis beaucoup interrogée sur le fait de mettre (ou pas) cette photo. Je ne l’ai pas partagée sur les réseaux sociaux (je l’ai vu la première fois sur FB), justement pour une question de respect ou de malaise ou je ne sais pas bien pourquoi. Mais j’ai décidé de la mettre sur seenthis, petit réseau social, pour une espèce de rappel : les frontières fermées, c’est cela. C’est des morts, des cadavres, des pertes de vie. Et j’ai décidé de laisser les images pour cela, pour qu’on ne l’oublie pas... mais si ça dérange trop et trop de personnes, oui, on pourrait penser à enlever, mais je préfère personnellement laisser.

    • On sait que les frontières fermées c’est cela, surtout les personnes qui ont suffisamment lu tous les commentaires pour en arriver là où tu postes la photo. Si au moins il y avait un lien à cliquer pour ne pas que la photo apparaisse comme ça directement, mais là sans avertissement c’est pas possible (même si pour moi avertir ne suffit cependant pas).
      Ça n’apporte rien et c’est un manque de respect vis à vis des morts. Déjà qu’ils sont victimes, utiliser l’image de leurs corps morts sous couvert de militantisme c’est continuer à les exploiter.
      De plus, ces gens étaient peut-être musulmans et en Islam dès qu’on est mort il faut absolument recouvrir le corps pour les soustraire à la vue des vivants. Ce n’est pas parce que les grands medias s’autorisent à leur manquer de respect en considérant leurs corps comme des moyens de faire de l’audience qu’il faut imiter leurs pratiques.

      Voici le lien vers le texte politique d’un·e militant·e noir·e sur ce sujet que je t’invite fortement à lire :
      https://www.cases-rebelles.org/une-image-mille-mots-et-des-baffes-qui-se-perdent

      Enfin, cette image se retrouve sous l’article que j’ai mis en lien, donc associée à mon compte, et cela me gêne fortement puisque je trouve cette image indécente et irrespectueuse pour ces mort·e·s.

    • Nevica ancora sulla rotta di montagna

      Nevica ancora, sul passo del Colle della Scala, sulla rotta da Bardonecchia a Briançon, e su quella nuova che si è aperta sulla pista da sci di Claviere. I giovani migranti affrontano il cammino in scarpe da ginnastica tentando di arrivare in Francia. Lorenzo Sassi ed Emanuele Amighetti hanno passato un po’ di tempo con loro - e con gli abitanti del posto che si adoperano per aiutarli in armonia con la legge della montagna.


      http://openmigration.org/analisi/nevica-ancora-sulla-rotta-di-montagna

    • Une réflexion sur la #montagne, vue dans le cadre de l’expo/atelier « Drawing on the move » :


      Ici plus d’info sur l’atelier :
      http://blog.modop.org/post/2018/02/Atelier-participatif-Drawing-experience-on-the-move

      C’est le témoignage d’un réfugié, qui a transité par la vallée de #La_Roya (et non pas Briançon).
      Les témoignages ont été récoltées par Morgane et Mathilde chez #Cédric_Herrou

      Je transcris ici le texte d’Alex :

      « J’aime cette photo car j’ai vécu tellement d’histoires dans cette montagne : par exemple j’avais faim, j’avais soif, j’étais fatigué. C’est pour cela qu’il est important pour moi de me souvenir de l’histoire de ma vie. La police m’a aussi arrêté dans cette montagne. Je ne peux donc pas oublier cette montagne ».

    • Les citoyens passeurs au secours des migrants

      De plus en plus de migrants tentent de quitter l’Italie en franchissant les Alpes. Une des voies les plus employées se trouve en France dans une station de ski proche de Briançon. Redoutant de voir ces migrants mourir de froid dans leur périple, des citoyens leur viennent en aide au risque de finir en prison.

      https://www.rts.ch/play/tv/mise-au-point/video/les-citoyens-passeurs-au-secours-des-migrants?id=9345564&startTime=7.951655&stat

      Je transcris ici les mots prononcés par la représentante du gouvernement de la préfecture de Gap :
      « Moi je considère que c’est de l’incitation. Aider un étranger en situation irrégulière à traverser une frontière c’est illégal »
      Journaliste : « Pour vous c’est des incitateurs ou des passeurs ? »
      "C’est la même chose. Il y a une différence entre les passeurs rémunérés et les passeurs qui font cela pas pour une motivation financière. Mais l’accueil crée un #appel_d'air. Moi, je ne peux pas jeter la pierre à quelqu’un qui va voir passer sous ses fenêtres un étranger en situation irrégulière alors qu’il fait froid, alors qu’il fait nuit et que la personne soit accueillie quelques heures. Je ne peux pas leur jeter la pierre, mais tout comportement de ce type-là, a fortiori si c’est un comportement réfléchi, structuré et organisé, et c’est le cas par bien de structures associatives du briançonnais, crée une incitation, bien évidemment"

    • Rescuing Migrants Fleeing Through the Frozen Alps

      Vincent Gasquet is a pizza chef who owns a tiny shop in the French Alps.

      At night, he is one of about 80 volunteers who search mountain passes for migrants trying to hike from Italy to France.

      The migrants attempt to cross each night through sub-zero temperatures. Some wear only light jackets and sneakers, and one man recently lost his feet to frostbite.

      “If the Alps become a graveyard, I’ll be ashamed of myself for the rest of my life,” Mr. Gasquet said.

      The migrants often head for #Montgenèvre, a ski town nestled against the border. France offers them more work and a chance at a better life.

      One night, Mr. Gasquet got a call from a group that had crossed into Montgenèvre. They got his number through word of mouth.

      To evade border police checkpoints, the migrants follow paths through the forest, often at night, when it is easy to get lost.

      “Ninety percent of them have never seen snow in their lives,” he said. “Some of them say, ‘We’ve seen it on TV,’ but on the TV, you don’t feel the cold.”

      He drove to find them.

      The work is risky. Helping anybody enter or travel in France without valid paperwork is technically illegal.

      When he reached Montgenèvre, four young men from eastern Africa were shivering behind a snow bank, while another stood in the street. He hurried them into his car and drove them to a shelter.

      It would have been a perilous walk after hours in the snow.

      On another night, Mr. Gasquet and other volunteers set out by car and on foot.

      They spotted a group walking through the snow and hurried them into the car and to a shelter called Le Refuge.

      Here, the new arrivals can get warm, have a hot meal and change into dry clothes.

      “It’s not my place to say whether or not I want migrants in my country. That’s a job for the politicians,” Mr. Gasquet said.

      “All I know is that I don’t want people dying in front of my door.”

      https://www.nytimes.com/interactive/2018/02/22/world/europe/alpine-rescue.html?action=click&module=Top%20Stories&pgtype=Homepage

    • Ivorian migrant mourns ‘four lost years’ on road to Europe

      Soumahoro ploughed on, moving up through Italy, sleeping seven to a tent in the middle of winter.

      Eventually he heard that west Africans like him were heading to France through the Echelle pass in the Alps — perilous, at 1,762 metres (5,780 feet), but with no border crossing.

      He entered France in January 2017, taking two days to cross the mountain.

      With the help of local volunteers, he has finally been accepted onto a training course as a carer while still waiting for his asylum claim to be processed.

      But his days are lonely and full of uncertainty.

      “I don’t have a fixed place where I can stay, I go from family to family,” he said.

      “You ask yourself what you’re doing here. You tell yourself you’re good for nothing. A man’s life shouldn’t be about staying put and doing nothing; you want to feel useful.

      “You want to feel like you’re contributing something positive to society.”


      https://www.capitalfm.co.ke/news/2018/03/ivorian-migrant-mourns-four-lost-years-road-europe

    • A la frontière franco-italienne, migrants et bénévoles piégés par des #passeurs

      Mais depuis février, l’aide des bénévoles est compliquée par un nouveau phénomène : le business de plus en plus florissant de passeurs sévissant dans la gare de Turin (Italie). Selon les témoignages de migrants, ces passeurs sont francophones et originaires d’Afrique de l’Ouest.

      Aux migrants vulnérables arrivant du sud de l’Italie, ils facturent 100 à 350 euros le trajet en train entre les villes de Turin et Oulx et le ticket de bus entre Oulx et la commune italienne de Clavière, à quelques kilomètres de la frontière. Des trajets coûtant en réalité moins de 10 euros...

      Ils leur font miroiter un passage jusqu’en France mais les abandonnent à Clavière - y compris des femmes et des bébés - et appellent des bénévoles en se faisant passer pour des migrants. Puis ils s’éclipsent en Italie, leur bénéfice en poche.


      https://www.courrierinternational.com/depeche/la-frontiere-franco-italienne-migrants-et-benevoles-pieges-pa

    • Secourir les migrants sur la route des Alpes

      Depuis que deux jeunes Maliens ont dû être amputés des pieds et des mains à la suite de la périlleuse traversée du col de l’Échelle, dans les Hautes-Alpes, les équipes de volontaires issus des villages alentour se relayent, bravant les forces de l’ordre, pour porter secours aux migrants et leur offrir un refuge.

      https://www.arte.tv/fr/videos/079473-004-A/arte-regards

      Témoignage d’un habitant, Philippe Zanetti, dans le film :

      « On prend le #risque, mais le risque est plus petit que la vie de ces gens. Une vie humaine ça n’a pas de prix, je pense. C’est ma conviction »

      Dans les Alpes, ça a toujours existé les passeurs. Pendant la guerre, et avant. L’état d’esprit c’est : porter secours.

      L’Europe se doit de les protéger, mais les pourchasse.

      Commentaire de la journaliste :

      « En montagne, l’entraide est une tradition, explique Philippe. Une conviction que semblent partager ici toutes les communes de la zone frontalière alpine »

      #entraide #maraudes

      On explique que le maire de Briançon fait partie d’un mouvement qui s’appelle La #frontière_solidaire.

      Un des refuges de montagne (ici au Col de l’Echelle) que les bénévoles approvisionnent pour les migrants :

    • Vu sur FB (publié par Laurent Grossmann)

      Chasse aux migrants à Briançon

      Messieurs Gérard Collomb et Emmanuel Macron, vous pouvez être fière de votre police des frontières. En effet, ils exécutent à merveille vos ordres à la frontière de #Montgenèvre, sur la route de Briançon. Avant-hier soir, j’ai assisté à cette incroyable #chasse_à_l'homme. Des migrants venus d’Italie se faisaient littéralement courser par des gendarmes. Je me souviens avoir joué aux gendarmes et aux voleurs quand j’étais petit mais j’étais loin d’imaginer qu’en faite c’est au gendarmes et aux migrants que notre police joue aujourd’hui. Donc j’ai vu de mes yeux, des personnes pas équipée pour la montagne, arriver en France. Et je dois dire que l’accueil est digne, digne du #Far_West. Pourquoi faites vous ça ? Quel est chez vous cette étincelle qui vous anime pour dire à des hommes de chasser d’autres hommes, alors qu’ils sont en #danger, danger de mort, danger de gelures. Car dans cette vallée des migrants ont perdu des mains et des pieds et ce printemps ont découvrira sûrement des cadavres. Mais ça, j’ai bien l’impression que ça ne vous choque pas. La petite cerise sur le gâteau c’est que votre police demande aux citoyens « avez-vous vu des migrants ? ». Ces citoyens ont demandé :" mais comment on les reconnaît". Et ils nous ont répondu logiquement :" ba en général ils sont noirs". J’ai été interloqué par cette réponse si évidente. Mais je me suis demandé pourquoi ils n’ont pas fouillé la ville et arrêté tous les noirs...ils auraient pu en arrêter encore plus.
      Bon sinon, sachez que ceux qui ont finalement réussi à passé sont bien au chaud aujourd’hui, et reprennent des forces avant de repartir sur la route de l’exil. Et ceux qui ont été redéposé en Italie, sont aussi bien arrivés, malgré le froid et l’épuisement. Donc vos efforts sont vains. Sachez aussi que grâce à des secours citoyens, plusieurs femmes et un homme handicapé ont pu éviter cette course poursuite infernale avec vos forces de l’ordre. Et que grâce à eux aussi, ils retrouvent le sourire et de l’espoir, et ça, ça n’a pas de prix !

      #couleur_de_peau #Noirs #délit_de_faciès

      https://www.facebook.com/elsassnight/posts/10215831087467814

      Ce texte était accompagné de cette image :

    • Pour les jeunes perdus de Guinée et Côte d’Ivoire, des mois d’odyssée jusqu’aux Alpes (signé AFP)

      « J’essaie de reprendre mes forces », souffle Jacques, jeune migrant guinéen, les yeux rougis et un pâle sourire creusant ses pommettes émaciées de survivant. Il a derrière lui des mois d’odyssée, avec d’autres Guinéens et Ivoiriens, dont le nombre explose dans les Alpes françaises.
      A 16 ans, il vient de frôler la mort en gravissant pendant deux jours le col de l’Echelle (Alpes) pour arracher son entrée en France dans des conditions dantesques. « Il y avait beaucoup de neige et à un certain moment, je ne savais plus si j’étais parmi les morts ou les vivants », raconte-t-il à l’AFP depuis le matelas où il se repose au « Refuge solidaire », centre d’accueil associatif à Briançon (est), à la frontière italienne.

      Parti avec d’autres à l’assaut de ce col, Jacques s’est perdu, a dormi dans une grotte... Un périple entamé en 2017 à travers le Mali, l’Algérie, la Libye, l’Italie.

      Depuis un an, la région des Hautes-Alpes connaît une augmentation exponentielle d’arrivées de jeunes de Guinée (Conakry) et de Côte d’Ivoire (pourtant première puissance économique d’Afrique de l’Ouest). Ces nationalités arrivent loin devant celles des autres migrants, très majoritairement ouest-africains.

      Selon la préfecture des Hautes-Alpes, 315 personnes en situation irrégulière ont été refoulées vers l’Italie en 2016, contre 1.900 en 2017, en majorité des Guinéens et des Ivoiriens.

      Entre juillet 2017 et février 2018, près de 3.000 migrants sont passés par le « Refuge » ; parmi eux, au moins 1.185 Guinéens (dont 793 se déclarant mineurs) et 481 Ivoiriens (dont 209 se déclarant mineurs).

      – Les raisons d’un départ -

      Parmi les raisons de départ figurent chômage et les conditions de vie très précaires de ces jeunes, des ressources captées par les élites de ces pays, les défaillances de l’enseignement public, « inadéquat » avec le marché de l’emploi, des situations familiales inextricables (enfants nés hors mariage marginalisés, compétition au sein des familles polygames), et les pressions de familles pour envoyer un enfant débrouillard « s’aventurer » (émigrer).

      « L’accès à l’emploi est extrêmement réduit en Guinée, même pour ceux qui sont diplômés (...) Pour l’essentiel, les investissements sont faits dans le secteur minier, pour la bauxite notamment », selon le sociologue guinéen Bano Barry, interrogé à Conakry.

      « Personne ne vient investir parce que le pays est instable » politiquement, note-t-il, référence aux plus de 50 ans de régimes autoritaires. Nombre de Guinéens ont émigré dans les pays de la région, mais ces derniers ont désormais du mal à employer leur propre jeunesse.

      Sia, Ivoirien de 35 ans, se repose au « Refuge » : « Regardez le nombre de jeunes Ivoiriens qui +sortent+ », lance-t-il avec colère. « Avant, quand tu voyais un Ivoirien en France, il étudiait et puis il retournait dans son pays. Aujourd’hui, ce n’est plus +bourse d’études+, c’est les zodiacs sur la mer ! ». « On nous dit qu’il y a plus de guerre, qu’il y a la richesse du cacao, que ça va, mais c’est pas vrai ! », lance-t-il.

      – Désinformation -

      Mais la désinformation règne parmi ces migrants sur les énormes difficultés qui les attendent en France : le péril des reconduites à la frontière, les parcours du combattant pour obtenir les statuts de mineurs isolés ou de demandeurs d’asile, voire la vie à la rue.

      Nés hors mariage et sans plus d’attaches familiales à Conakry, Cellou et Abou (prénoms modifiés) en ont fait l’expérience. Echoués en 2016 et 2017 à Briançon, ils se disent mineurs mais leur minorité n’a pas été reconnue. Ils attendent l’examen de leur recours, toujours hantés par leur voyage.

      Cellou raconte qu’il a failli être vendu comme esclave en Libye, puis emprisonné et frappé à Zabrata, où il a été témoin d’exactions des « Asma boys » (gangs armés libyens) contre les migrants. Il souffre d’insomnies. « Je suis venu pour étudier et faire une formation dans la cuisine, j’aime ça trop », confie-t-il.

      Depuis des mois, c’est grâce à la solidarité de Briançonnais qu’ils sont logés, nourris, formés au français. Ce soir là, pour se remettre d’un cours intense « sur les pourcentages », ils taquinent leur « Vieux » (un bénévole), pestent contre le froid et se cuisinent des spaghettis tomates-piments.

      « Cette attente est difficile mais j’ai pas le choix ; retourner en Guinée, ça veut dire retourner à la rue », confie Abou. « Quand il se passe des choses là-bas, le plus souvent, c’est les jeunes qu’on tue ».

      Une douzaine de personnes - dont plusieurs mineurs - y ont été tuées dans des violences après des élections locales en février. Le 26 février, Conakry a été transformée en « ville morte » à l’appel des enseignants, en grève depuis deux semaines.

      – ’Appel d’air’ -

      Alors à l’heure des réseaux sociaux, nombre sont attirés par les messages de « ceux qui sont partis ». Pour le sociologue Bano Barry, les arrivées de Guinéens à Briançon sont le résultat d’un « appel d’air, un mimétisme ». « Les candidats au départ à Conakry savent que d’autres sont passés par là, qu’ils pourront s’appuyer sur quelqu’un qui pourra leur servir de guide ».

      Mais le drame, « c’est que les images de leurs difficultés en France ne sont jamais véhiculées ». Et même si certains confient leur galère, les candidats au départ les accusent de ne pas vouloir partager leur « réussite »...

      M. Barry cite le cas d’un de ses anciens étudiants. « Il ne le dira jamais à ses proches, pour ne pas être humilié ; je l’ai revu dans la famille qui l’héberge à Paris : sa chambre, c’est un matelas dans un placard à manteaux ».

      Ibrahim, migrant guinéen de 22 ans, veut dire aux parents « de ne pas encourager leurs enfants à venir ici ». Le destin a été cruel : il a fait une chute de 40 mètres au col de l’Echelle en août 2017, après avoir pris peur en voyant des gendarmes. Hémiplégique, le corps et la parole martyrisés, Ibrahim arpente avec un déambulateur un centre médical de Briançon. « Ce voyage, cette montagne, c’est trop dangereux ».


      http://www.liberation.fr/planete/2018/03/07/pour-les-jeunes-perdus-de-guinee-et-cote-d-ivoire-des-mois-d-odyssee-jusq

    • Bardonecchia, le Lampedusa de la montagne

      Dans les Alpes italiennes, Bardonecchia, à quelques kilomètres de la frontière, devient un nouveau point de passage pour les migrants qui veulent entrer en France. Ils ont bravé les traversées d’un désert et de la Méditerranée, alors le franchissement d’un col ne les effraie pas. Julie Pietri rentre de Bardonecchia.

      https://www.franceinter.fr/emissions/profession-reporter/profession-reporter-25-fevrier-2018

    • Migrants : les maraudeurs sauvent une maman enceinte dans la tourmente du Montgenèvre. Le petit garçon voit le jour à l’hôpital de Briançon

      La situation déjà compliquée devient intenable pour ne pas dire insoutenable à la frontière franco-italienne des Hautes-Alpes et ce, quel que soit le point de vue que l’on puisse avoir sur le problème des migrants. C’est en tout cas ce qui apparaît selon ce témoignage que nous avons reçu sachant que les autorités auront à priori une version différente des faits.

      Ce samedi soir, les maraudeurs sont comme presque tous les soirs au pied des pistes de la station près de la douane. C’est la que chaque nuit les migrants essayent de passer la frontière. C’est alors que les bénévoles du Refuge Solidaire tombent sur une famille : le père, la mère et deux enfants de 2 et 4 ans en pleine tourmente. Ils apprennent alors que la maman est enceinte de 8 mois et demi et décident de l’évacuer tout de suite sur l’hôpital de Briançon.

      Ils tombent alors sur un contrôle des douanes à la Vachette mis en place pour arrêter les passeurs comme une trentaine l’ont été en 2017. Mais la maman va accoucher. Après discussion, ce sont les pompiers qui viennent évacuer la maman vers l’hôpital de Briançon et le reste de la famille est ramené en Italie.

      Quelques heures plus tard, la maman donne naissance à un petit garçon et, selon les bénévoles, c’est sur l’insistance du corps médical que les policiers vont rechercher la famille en Italie qui est finalement réunie en pleine nuit à Briançon. Du côté des autorités, on précise que le reste de la famille n’a pas fait l’objet d’une reconduite à la frontière.

      Un témoignage bouleversant et glaçant comme l’écrit Joël Pruvost qui l’a adressé.

      Ce dernier invite à un rassemblement ce mercredi à 9h devant la PAF de Montgenèvre pour soutenir le bénévole convoqué par la Police.

      Le témoignage :

      Pour ou contre les migrants, c’est inhumain ce qu’il arrive à la frontière.

      Témoignage glaçant, on atteint le sommet de l’abjection au col de Montgenèvre
      Une maraude ordinaire comme il s’en passe tous les jours depuis le début
      de l’hiver.
      Au pied de l’obélisque, une famille de réfugiés marche dans le froid. La
      mère est enceinte. Elle est accompagnée de son mari et de ses deux enfants
      (2 et 4 ans). Ils viennent tout juste de traverser la frontière, les
      valises dans une main, les enfants dans l’autre, à travers la tempête.
      Nous sommes 2 maraudeurs à les trouver, à les trouver là, désemparés,
      frigorifiés. La mère est complètement sous le choc, épuisée, elle ne peut
      plus mettre un pied devant l’autre. Nos thermos de thé chaud et nos
      couvertures ne suffisent en rien à faire face à la situation de détresse
      dans laquelle ils se trouvent. En discutant, on apprend que la maman est
      enceinte de 8 mois et demi. C’est l’alarme, je décide de prendre notre
      véhicule pour l’ emmener au plus vite à l’hôpital. Dans la voiture, tout
      se déclenche. Arrivés au niveau de la Vachette(à 4 km de Briançon), elle se
      tord dans tous les sens sur le siège avant. Les contractions sont bien là…
      c’est l’urgence. J’accélère à tout berzingue. C’est la panique à bord.
      Lancé à 90 km/h, j’arrive à l’entrée de Briançon...et là, barrage de
      douane.
      Il est 22h. « Bon sang, c’est pas possible, merde les flics ! ». Herse
      au milieu de la route, ils sont une dizaine à nous arrêter. Commence
      alors un long contrôle de police. "Qu’est ce que vous faites là ? Qui
      sont les gens dans la voiture ? Présentez-nous vos papiers ? Ou est-ce
      que vous avez trouvé ces migrants ? Vous savez qu’ils sont en situation
      irrégulière !? Vous êtes en infraction !!!"… Un truc devenu habituel
      dans le Briançonnais. Je les presse de me laisser l’emmener à l’hôpital
      dans l’urgence la plus totale. Refus ! Une douanière me lance tout
      d’abord « Comment vous savez qu’elle est enceinte de 8 mois et demi ? »
      puis elle me stipule que je n’ai jamais accouché, et que par conséquence
      je suis incapable de juger l’urgence ou non de la situation. Cela
      m’exaspère, je lui rétorque que je suis pisteur secouriste et que je
      suis à même d’évaluer une situation d’urgence. Rien à faire, la voiture
      ne redécollera pas. Ils finissent par appeler les pompiers. Ces derniers
      mettent plus d’une heure à arriver. On est à 500 mètres de l’hôpital. La
      maman continue de se tordre sur le siège passager, les enfants pleurent
      sur la banquette arrière. J’en peux plus. Un situation absurde de plus.
      Il est 23h passées, les pompiers sont là... ils emmènent après plus d’une
      heure de supplice la maman à l’hosto. Les enfants, le père et moi-même
      sommes conduits au poste de police de Briançon à quelques centaines de
      mètres de là. Fouille du véhicule, de mes affaires personnelles, contrôle
      de mon identité, questions diverses et variées, on me remet une
      convocation pour mercredi prochain à la PAF de Montgenèvre. C’est à ce
      moment-là qu’on m’explique que les douaniers étaient là pour arrêter des
      passeurs. Le père et les deux petits sont quant à eux expulsés vers
      l’Italie. Pendant ce temps-là , le premier bébé des maraudes vient de
      naître à Briançon. C’est un petit garçon, né par césarienne. Séparé de
      son père et de ses frères, l’hôpital somme la PAF de les faire revenir
      pour être au côté de la maman. Les flics finissent par obtempérer. Dans
      la nuit, la famille est à nouveau réunie.

      La capacité des douaniers à évaluer une situation de détresse nous
      laisse perplexe et confirme l’incapacité de l’État à comprendre le drame
      qui se trame à nos maudites frontières.
      Quandtà nous, cela nous renforce dans la légitimité et la nécessité de
      continuer à marauder... toutes les nuits.*

      Rendez-vous mercredi 14 mars à 9h à la PAF de Montgenèvre pour soutenir le
      camarade maraudeur convoqué.

      Pas un jour en tout cas ou presque sans qu’on ne frôle le drame à la frontière franco-italienne. Ce vendredi, un migrant a été sauvé par les secouristes en montagne alors qu’il tentait en plein hiver de rejoindre la France par le col de l’Echelle pourtant énormément enneigé.

      Et c’est le moment que choisit le Front National pour s’insurger et cibler Aurélie Poyau, conseillère départementale et adjointe au maire de Briançon.

      Le responsable départemental l’accuse d’avoir volontairement fait passer des migrants (le communiqué du FN ci dessous).

      Par ailleurs, une manifestation aura lieu mardi au sujet du centre d’hébergement de Veynes (communiqué ci-dessous).

      Le communiqué de Patrick Deroin du FN

      Ce jeudi, à Montgenèvre, deux militants du Front National distribuaient des tracts, dénonçant les méfaits de l’immigration massive pour les Français.

      S’apercevant de cela, une voiture s’arrête, deux personnes hystériques en sortent, abreuvant d’injures nos militants surpris par un déferlement si soudain de haine. Le conducteur, un homme, s’avance menaçant, alors que la femme exhibe une carte, qu’elle brandit comme un laissez-passer supposé la mettre au-dessus des lois. Qu’elle n’est pas la surprise d’y découvrir le nom d’Aurélie Poyau, maire adjointe de Briançon et conseillère départementale représentant La France Insoumise. Elle ajoute qu’elle a aidé 4 migrants à franchir la frontière dans la nuit du 7 au 8 mars ; par le col de Montgenèvre.

      Madame Poyau, à l’instar des élus de son parti, ne peut supporter que l’on puisse ne pas penser comme elle et voudrait interdire à ses adversaires le simple droit de s’exprimer. Les médias commencent à relever les dérives mélenchonistes nationales, on ne s’attendait pas à voir ses affidés pratiquer la même terreur intellectuelle dans notre département.

      Messieurs Jean-Marie Bernard et Gérard Fromm vont être informés des agissements de leur élue.

      Le communiqué relatif au centre de Veynes

      Depuis le 9 septembre 2017, le Centre d’Hébergement d’Urgence de Mineurs exilés (CHUM) de Veynes a accueilli plus d’une centaine de jeunes arrivant de la frontière italienne, car ni le Conseil Départemental ni l’État n’ont eu la volonté de mettre en place des dispositifs d’hébergement suffisants, pourtant de leur responsabilité ! Face à ces lamentables moyens institutionnels, ce lieu occupé et autogéré veut montrer qu’un accueil digne et réactif est possible.

      Le 13 mars aura lieu à Gap, le procès d’expulsion du CHUM : ce lieu autogéré, organisé par des gens qui demandent à minima que les institutions respectent la loi, et qui proposent beaucoup mieux qu’elles. Ce procès, c’est la seule réponse officielle de l’État face à nos dénonciations, et l’on voit que pour protéger ses remparts, le rouage est huilé : huissiers, traitement des demandes d’expulsion, dans ce sens cela fonctionne bien ! Fait de bric et de broc, le CHUM est un lieu de vie, de passage, d’échange, d’entraide qui répond à l’urgence constante et à un besoin criant d’humanité.

      Au quotidien, écœuré par cette triste politique, le CHUM est rythmé de récups, de dons, de permanences médicales, d’accompagnements juridiques, de moments de partage, de visites prévues ou spontanées qui font du bien. Il continue à vivre, malgré nos grosses cernes qui nous empêchent d’oublier cette triste réalité.

      MOBILISONS NOUS POUR DÉFENDRE CE LIEU D’ACCUEIL SOLIDAIRE ET CONTINUONS À DÉNONCER LA POLITIQUE ANTI-MIGRATOIRE DE L’ÉTAT FRANÇAIS !!!!

      RDV le 13 mars 9h30 devant le tribunal de Gap pour un petit déjeuner déterminé, avant le début du procès d’expulsion prévu à 10h30
      Prises de paroles et discussions autour de la sale politique d’accueil des exilé-e-s par l’État français. Focus particulier sur les très difficiles prises en charge des soins et de la scolarisation des mineurs exilés dans les Hautes-Alpes
      Et à midi : cantine collective devant le parvis du Conseil Départemental pour lui rappeler ses obligations d’accueil digne des mineurs exilés

      Les élections législatives en Italie dimanche dernier et la montée du populisme ont relancé le débat sur les migrants dont le passage en Italie serait à l’origine

      de la montée des populismes. Dans notre région, l’afflux de migrants s’est un peu ralenti à la faveur de l’hiver et de la fermeture du col de l’Echelle.

      Pour autant, quasiment chaque nuit, certains essayent toujours de rejoindre la France via le col puis les pistes de Montgenèvre. Ce sont des passeurs mal intentionnés qui leur proposent cette solution en gare de Turin non sans les délester de leur argent. Comble de tout, ils donnent, pour contact en France, le numéro des bénévoles de Briançon qui ne sont là que pour éviter des drames. Résultat, Elie, l’un d’entre eux, a décidé comme beaucoup d’autres de ne plus répondre au téléphone pour ne pas faire le jeu des passeurs. ils continuent cependant bien sûr à porter secours et à accueillir ceux qui sont passés au refuge solidaire à Briançon.

      Regardez ce reportage édifiant de Paul Gypteau de l’AFP.

      Retour en arrière :

      On a de nouveau frôlé le drame cet hier dans la vallée de la Clarée. Un migrant a failli perdre la vie alors qu’il essayait de franchir la frontière franco-italienne malgré l’épaisse couche de neige et au moment même ou plus de 300 personnes réalisaient une cordée symbolique pour démontrer leur solidarité avec les migrants et mettre en valeur l’engagement de dizaines de bénévoles qui vont secourir ou qui accueillent chez eux ces migrants qui prennent des risques énormes en tentant de passer la frontière en plein hiver. Preuve, s’il le fallait, de l’utilité de ces maraudes et de cette assistance des montagnards auprès des migrants : au moment même où se déroulait cette "cordée" , l’un des accompagnateurs est intervenu en urgence ce dimanche sur le versant nord du col de l’Echelle. Il a littéralement sauvé la vie à Moussa, Guinéen de 22 ans, un migrant qui était en détresse, gelé et à bout de forces alors qu’il essayait de passer le col en pleine neige et dans des températures glaciales comme on les connaît en ce moment. Ce sont les secouristes du PGHM qui sont ensuite intervenus pour héliporter Moussa sur l’hôpital de Briançon.

      Une vie de plus sauvée par les montagnards et les secouristes mais qui fait suite à des accidents devenus presque quotidiens : pieds ou mains gelés, hypothermie ou plus grave comme on l’a vu les pieds amputés comme ceux de Mamadou ou des accidents graves comme ce migrant toujours paralysé après avoir sauté dans le vide au col de l’Échelle par peur des gendarmes au mois d’août dernier.

      Au moment même de ce sauvetage, plus de 300 personnes s’étaient retrouvées comme prévu à Névache, sur le chemin du col de l’Échelle, pour former des cordées solidaires avec les migrants, et s’étaient engagées dans la neige sur le chemin du col, encadrées par des professionnels de la montagne. Au-delà de l’esprit de solidarité des montagnards, il s’agissait plus largement de célébrer la journée internationale des migrants.

      Les images de l’intervention :

      En savoir plus sur https://www.dici.fr/actu/2018/03/11/migrants-maraudeurs-sauvent-une-maman-enceinte-tourmente-montgenevre-petit-garc

      https://www.dici.fr/sites/dici.fr/files/styles/homepage_une_big/public/2018/03/11/1116445-capturedecran2017-12-18a082756.png?itok=FD2UCW_B

      https://www.dici.fr/actu/2018/03/11/migrants-maraudeurs-sauvent-une-maman-enceinte-tourmente-montgenevre-petit-garc

      Avec ce commentaire de Olivier Clochard via la newsletter de Migreurop :

      À Briançon (France), à la frontière franco-italienne, des bénévoles du Refuge Solidaire sauvent une famille dont la maman est sur le point d’accoucher. Mais quelques instants plus tard, la douane et la PAF séparent la famille avant que l’hôpital somme la PAF de les réunir.
      Ainsi des agents des autorités françaises se plaisent à faire subir de véritables supplices à des personnes étrangères, il faut que ces personnes répondent de leurs actes ainsi que celles et ceux qui les ordonnent.

    • Sauvetage d’une migrante enceinte dans les Alpes : « Si on n’avait pas été là, la maman et son bébé seraient morts »

      #Benoît_Ducos est pisteur-secouriste en montagne et bénévole au Refuge solidaire. Depuis décembre, il participe à des maraudes pour sauver les migrants qui franchissent la frontière franco-italienne dans les massifs des Alpes malgré la neige et le froid. Il a raconté à InfoMigrants le sauvetage d’une jeune femme enceinte de 8 mois et demi et de sa famille.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/8027/sauvetage-d-une-migrante-enceinte-dans-les-alpes-si-on-n-avait-pas-ete

    • Tiré de l’article ci-dessus :

      Pendant que la dame était à l’hôpital, le père et les enfants ont été renvoyés en Italie. Sommée par l’hôpital de les faire revenir pour être auprès de la jeune mère, la PAF a obtempéré. Ils ont alors été placés par le 115 à Gap, à plus de 100 kilomètres de Briançon. Ça non plus, ce n’est pas très humain."

      Ben voyons ! À 100 km de sa femme qui est toute seule à la maternité. Comme si tout le reste ne suffisait pas.

    • Conférence : Migrations dans les Hautes-Alpes

      Une conférence de #Sarah_Mekdjian qui répond à la question, comment on en est arrivé là ?


      –-> Sarah : « la frontière est bien plus complexe et bien plus épaisse que la ligne ! Pour ce camarade afghan la frontière a commencé en Afghanistan et elle se poursuit aujourd’hui dans la ville de Grenoble. »

      http://lalongueurdelachaine.org/conference-migrations-dans-les-hautes-alpes

    • Briancon : à la frontière franco italienne, les douaniers contrôlent même les naissances

      Le Gisti reproduit ci-dessous le récit, édifiant, d’un maraudeur Briançonnais racontant comment une opération de secours à une femme sur le point d’accoucher et frigorifiée a été interrompue pendant plusieurs heures par les douanes. Ou comment, les services douaniers font primer l’obsession du contrôle des frontières sur les réflexes humanitaires les plus élémentaires.

      La situation décrite n’a rien d’inédit. Depuis des mois, les contrôles policiers à la frontière franco-italienne et particulièrement dans le Briançonnais sont menés en violation des droits fondamentaux des personnes. Lors d’une mission sur place et d’entretiens avec les citoyens solidaires des migrants, le Gisti a constaté une banalisation des pratiques illégales mettant en danger les exilé.e.s qui tentent de passer les cols au péril de leur vie.

      Le Gisti réaffirme son soutien aux exilé.e.s et aux militants engagés à leur côté à Briançon et tout au long de la frontière italienne. Il s’attachera à dénoncer les pratiques qui font primer le contrôle des frontières sur l’obligation de porter secours aux personnes en danger.
      14 mars 2018

      Une maraude ordinaire comme il s’en passe tous les jours depuis le début de l’hiver.

      Au pied de l’obélisque, une famille de réfugiés marche dans le froid. La mère est enceinte. Elle est accompagnée de son mari et de ses deux enfants (2 et 4 ans). Ils viennent tout juste de traverser la frontière, les valises dans une main, les enfants dans l’autre, à travers la tempête.

      Nous sommes 2 maraudeurs à les trouver, à les trouver là, désemparés, frigorifiés. La mère est complètement sous le choc, épuisée, elle ne peut plus mettre un pied devant l’autre. Nos thermos de thé chaud et nos couvertures ne suffisent en rien à faire face à la situation de détresse dans laquelle ils se trouvent. En discutant, on apprend que la maman est enceinte de 8 mois et demi. C’est l’alarme, je décide de prendre notre véhicule pour l’ emmener au plus vite à l’hôpital. Dans la voiture, tout se déclenche. Arrivés au niveau de la Vachette (à 4km de Briançon), elle se tord dans tous les sens sur le siège avant. Les contractions sont bien là… c’est l’urgence. J’accélère à tout berzingue. C’est la panique à bord.

      Lancé à 90 km/h, j’ arrive à l’entrée de Briançon... et là, barrage de douane. Il est 22h. « Bon sang, c’est pas possible, merde les flics ! ». Herse au milieu de la route, ils sont une dizaine à nous arrêter. Commence alors un long contrôle de police. « Qu’est ce que vous faites là ? Qui sont les gens dans la voiture ? Présentez nous vos papiers ? Ou est ce que vous avez trouvé ces migrants ? Vous savez qu’ils sont en situation irrégulière !? Vous êtes en infraction !!! »… Un truc devenu habituel dans le briançonnais. Je les presse de me laisser l’emmener à l’hôpital dans l’urgence la plus totale. Refus !

      Une douanière me lance tout d’abord « comment vous savez qu’elle est enceinte de 8 mois et demi ? » puis elle me stipule que je n’ai jamais accouché, et que par conséquence je suis incapable de juger l’urgence ou non de la situation. Cela m’exaspère, je lui rétorque que je suis pisteur secouriste et que je suis à même d’évaluer une situation d’urgence. Rien à faire, la voiture ne redécollera pas. Ils finissent par appeler les pompiers. Ces derniers mettent plus d’une heure à arriver. On est à 500 mètres de l’hôpital. La maman continue de se tordre sur le siège passager, les enfants pleurent sur la banquette arrière. J’en peux plus. Une situation absurde de plus.

      Il est 23h passés, les pompiers sont là...ils emmènent après plus d’une heure de supplice la maman à l’hosto. Les enfants, le père et moi-même sommes conduits au poste de police de Briançon à quelques centaines de mètres de là. Fouille du véhicule, de mes affaires personnelles, contrôle de mon identité, questions diverses et variés, on me remet une convocation pour mercredi prochain à la PAF de Montgenèvre. C’est à ce moment-là qu’on m’explique que les douaniers étaient-là pour arrêter des passeurs. Le père et les deux petits sont quant à eux expulsés vers l’Italie. Pendant ce temps-là , le premier bébé des maraudes vient de naître à Briançon. C’est un petit garçon, naît par césarienne. Séparé de son père et de ses frères, l’hôpital somme la PAF de les faire revenir pour être au côté de la maman. Les flics finissent par obtempérer. Dans la nuit, la famille est à nouveau réunit.

      La capacité des douaniers à évaluer une situation de détresse nous laisse perplexe et confirme l’incapacité de l’État à comprendre le drame qui se trame à nos maudites frontières.

      Quand à nous, cela nous renforce dans la légitimité et la nécessité de continuer à marauder... toutes les nuits.

      http://www.gisti.org/spip.php?article5878

    • Et celui ci aussi :

      Convoqué par la police après avoir sauvé du froid une femme enceinte et deux enfants
      Basta, le 13 mars 2018
      https://seenthis.net/messages/676118

      Tout ceci rappelle ce qu’on voit dans le documentaire d’Arte que j’ai enfin eu le temps de regarder, et qui n’est vraiment pas mal. Je suppose d’ailleurs que ce sont les mêmes « acteurs » :

      Secourir les migrants sur la route des Alpes
      ARTE Regards, le 5 mars 2018
      https://www.arte.tv/fr/videos/079473-004-A/arte-regards

    • Convoqué par la police après avoir sauvé du froid une femme enceinte et deux enfants

      Le week-end dernier, lors d’une maraude dans les Alpes, à la recherche de migrants perdus dans le froid de l’hiver, un citoyen a secouru une famille transie et épuisée. Il a donné aux deux jeunes enfants de 2 et 4 ans et à leurs parents de quoi se réchauffer. Puis, comprenant que la femme est enceinte de 8 mois et demi, il décide de l’emmener à l’hôpital. Arrêté en chemin par les douaniers, il se voit reprocher de transporter des personnes en situation irrégulières et il est sommé de se présenter à la Police aux frontières le mercredi 14 mars à 9h. Un rassemblement de soutien aura lieu ce même jour. Témoignage.

      https://www.bastamag.net/Convoque-par-la-Police-apres-avoir-sauve-du-froid-une-femme-enceinte-et-de

    • Respinta confine incinta, muore migrante

      Incinta di poche settimane e con un grave linfoma, è stata respinta alla frontiera di Bardonecchia dalle autorità francesi e, dopo il parto cesareo, è morta all’ospedale Sant’Anna di Torino. B.S., nigeriana di 31 anni, era stata soccorsa dai volontari di Rainbow4Africa. «Le autorità francesi sembrano avere dimenticato l’umanità», dice all’ANSA Paolo Narcisi, presidente dell’associazione che da dicembre ha aiutato un migliaio di migranti. La nascita del bimbo, appena 700 grammi, è stata un miracolo dei medici del Sant’Anna ed è gara di solidarietà per aiutarlo.
      Secondo Narcisi, respingere alla frontiera una donna incinta e malata «è un atto grave che va contro tutte le convenzioni internazionali e al buon senso come criminalizzare chi soccorre». E’ dei giorni scorsi la notizia di una guida alpina francese che rischia una condanna fino a cinque per avere soccorso una migrante incinta.

      http://www.ansa.it/sito/notizie/topnews/2018/03/23/respinta-confine-incinta-muore-migrante_486c0338-4600-4d9c-9325-521e8094817f.ht

    • Destinity stava cercando di raggiungere la Francia perché era malata, sapeva che forse non ce l’avrebbe fatta e voleva che il suo bambino avesse qualcuno accanto dopo al nascita. Con lei, la notte del 9 febbraio quando, al settimo mese di gravidanza, ha tentato la traversata del Colle della Scala c’era il marito, nigeriano anche lui, richiedente asilo. La gendarmeria francese li ha intercettati e riportati in Italia. «Li hanno lasciati davanti alla saletta di Bardonecchia senza nemmeno bussare alla dottaressa che era di turno all’interno», racconta Paolo Narcisi, presidente dell’associazione Rainbow4 Africa che dall’inizio dell’inverno ha assistito almeno un migliaio di migranti a Bardonecchia.

      #gendarmerie #non_assistance_à_personne_en_danger #homicide_involontaire #impunité

    • Clavières (05) : Communiqué-invitation du squat de l’église de Clavières

      Les passages clandestins d’exilé·es sont de plus en plus difficiles au col de Montgenèvre, près de Briançon : les migrant·e·s venant d’Italie arrivent plus nombreu·ses que cet hiver, et ne peuvent passer rapidement la frontière française. Jeudi soir, onze d’entre elleux, dont quatre femmes et trois enfants, ont passé la nuit dans la salle paroissiale, sous l’église de Clavières, située à deux kilomètres de la frontière française.

      Illes ont été rejoint par une quarantaine d’autres vendredi, et une quinzaine samedi, ce qui aurait pu créer une situation humanitaire dramatique. Environ vingt personnes vivant des deux côtés des Alpes les soutiennent, sans appartenir aux associations d’aide aux migrant·e·s habituelles qui ont été beaucoup citées par les médias à propos de Briançon depuis décembre. Une vingtaine d’exilé·es ont décidé de passer en France à pied dans la journée, par leurs propres moyens.

      L’État italien, resté passif cet hiver, a envoyé la police antiémeute contrôler ces passages en fin d’après-midi.

      Deuxième communiqué de Chez Jésus

      Vous recevez ce communiqué en raison de la situation préoccupante sur la frontière briançonnaise.

      Depuis jeudi, nous occupons une salle à l’église de Clavières. À la frontière la situation s’est complexifiée ces dernières semaines. Le flux de personnes arrivant à la frontière est toujours plus important et les actions de solidarité mises en œuvre ces derniers mois ne sont plus suffisantes. Pour cela, nous ressentons encore plus le besoin de soulever le réel problème qu’est la frontière. Nous avons aussi occupé ces locaux de l’église car la nécessité d’avoir des temps et des espaces pour s’organiser et parler avec les personnes, arrivant chaque jour par dizaines pour traverser cette frontière, se fait de plus en plus sentir.

      Dans le même temps, cette occupation ne veut pas invoquer une intervention des pouvoirs publics qui pourraient nous donner une réponse partielle d’accueil que la plupart de ces personnes fuient.

      Nous préférons nous organiser en auto-gestion. Nous ne voulons pas « gérer » des personnes. Au contraire, nous voulons chercher la complicité avec celles et ceux qui se battent pour leur propre liberté de mouvement, à l’inverse du système d’accueil que nous connaissons qui ne fait rien d’autre que de légitimer le dispositif au frontière.

      Nous vous invitons toutes et tous à nous rejoindre pour un repas partagé. Rendez-vous demain dimanche 25 mars chez Jésus (sous l’église de Clavières) à partir de midi.

      C’est cool si vous pouvez apportez votre repas, des couvertures, des gants, des écharpes, etc.

      [Publié le 25 mars 2018 sur Indymedia Grenoble : https://grenoble.indymedia.org/2018-03-25-Communique-invitation-de-squat-de]


      https://fr.squat.net/2018/03/25/clavieres-05-communique-invitation-du-squat-de-leglise-de-clavieres

    • Emotion après la mort d’une migrante enceinte en Italie

      #Beauty, 31 ans, est morte la semaine dernière dans un hôpital de Turin. Son bébé, né par césarienne juste avant, est un grand prématuré mais se porte plutôt bien selon les médecins.

      La jeune femme et son mari vivaient près de Naples. Quand Beauty a réalisé qu’elle souffrait d’un lymphome, elle a souhaité finir sa grossesse auprès de sa sœur en France, mais les gendarmes français ont bloqué le couple à la frontière le 9 février.

      https://www.voaafrique.com/a/emotion--apres-la-mort-d-une-migrante-enceinte-en-italie/4314540.html

    • Torino, migrante incinta respinta alla frontiera di Bardonecchia muore dopo il parto. Salvo il bimbo: pesa 700 grammi

      La donna, 31 anni, era affetta anche da un grave linfoma. Ong: «Francesi hanno dimenticato l’umanità». Gara di solidarietà per salvare il bambino, ricoverato nella Terapia Neonatale del Sant’Anna

      È stata respinta alla frontiera di Bardonecchia, nonostante fosse incinta di poche settimane e affetta da un grave linfoma. I militari francesi non le hanno permesso di entrare in Francia e lei, una migrante nigeriana di 31 anni, soccorsa dai volontari di Rainbow4Africa, è morta all’ospedale Sant’Anna di Torino dopo il parto cesareo.

      “Le autorità francesi sembrano avere dimenticato l’umanità“, dice Paolo Narcisi, presidente dell’associazione che da dicembre ha aiutato un migliaio di migranti. Salvo il suo bimbo, che al momento della nascita pesava 700 grammi. Il fatto che sia in vita è considerato “un miracolo” dai medici.

      La nigeriana è stata ricoverata un mese a Torino, seguita dall’Ostetricia e Ginecologia diretta dalla professoressa Tullia Todros e dall’ematologia ospedaliera delle Molinette diretta dal dottor Umberto Vitolo. È stata tenuta in vita il più possibile, per consentirle di portare avanti la gravidanza. Il neonato è ora ricoverato nella Terapia Neonatale del Sant’Anna, diretta dalla professoressa Enrica Bertino, assistito dal padre, anche lui respinto alla frontiera.

      “I corrieri trattano meglio i loro pacchi”, continua Narcisi, secondo cui respingere alla frontiera una donna incinta e malata “è un atto grave – dice ai microfoni del Tg3 – che va contro tutte le convenzioni internazionali e al buon senso, proprio come criminalizzare chi soccorre”.

      La notizia si aggiunge a quella della guida alpina francese che rischia una condanna fino a cinque per avere soccorso un’altra migrante incinta. “Tutto questo è indice di una paura strisciante, ma non bisogna avere paura”, aggiunge il presidente di Rainbow4Africa, che ha lanciato la campagna Facebook ‘Soccorrere non è un crimine’.

      https://www.ilfattoquotidiano.it/2018/03/23/torino-migrante-incinta-respinta-alla-frontiera-di-bardonecchia-muore-dopo-il-parto-salvo-il-bimbo-pesa-700-grammi/4247449

    • Une enquête ouverte après la mort d’une migrante enceinte et malade reconduite à la frontière

      Beauty, 31 ans, a tenté en vain de gagner la France avec son mari, mais les gendarmes ont bloqué le couple à la frontière. Elle est morte dans un hôpital de Turin, après avoir accouché.
      Une migrante nigériane, enceinte et malade, qui avait tenté en vain de gagner la France avec son mari est morte la semaine dernière dans un hôpital de Turin. Son bébé, né par césarienne juste avant, est un grand prématuré mais se porte plutôt bien selon les médecins. Une information judiciaire a été ouverte à Turin samedi.
      La jeune femme, prénommée Beauty, et son mari vivaient près de Naples. Quand Beauty a réalisé qu’elle souffrait d’un lymphome, elle a souhaité finir sa grossesse auprès de sa sœur en France, mais les gendarmes français ont bloqué le couple à la frontière le 9 février. Alors que Beauty était enceinte de 6 mois et peinait à respirer à cause du lymphome, les gendarmes l’ont juste déposée en pleine nuit devant la gare de Bardonecchia, selon l’association Rainbow4Africa. « Les courriers traitent mieux leurs paquets », a dénoncé Paolo Narcisi, un responsable de cette association qui participe à l’aide aux migrants du côté italien des Alpes.

      Le mari a ensuite précisé à des médias italiens que c’est lui qui avait été bloqué à la frontière, et que Beauty, autorisée à entrer en France, avait choisi de rester avec lui. Hospitalisée à Rivoli, au pied du Val du Suze, puis dans un service spécialisé à Turin, elle n’a survécu que quelques semaines. Son bébé Israël, né le 15 mars à 29 semaines de grossesse, pesait alors 700 grammes. En une semaine, passée essentiellement sur le ventre de son père, il a atteint près de 1 kg, selon les services médicaux.

      L’histoire est largement reprise dans les médias italiens, qui rappellent les déboires en France d’un bénévole convoqué après avoir porté assistance à une famille nigériane, dont une femme enceinte. Selon ce bénévole, Benoît Ducos, les douaniers français ont tardé à appeler les pompiers pour aider la femme et ont aussi envisagé un temps de renvoyer le père et deux enfants de 2 et 5 ans en Italie.

      http://www.liberation.fr/planete/2018/03/25/une-enquete-ouverte-apres-la-mort-d-une-migrante-enceinte-et-malade-recon

    • CHEZ JESUS

      da giovedì abbiamo occupato alcuni spazi pertinenti alla chiesa di Claviere.
      Alla frontiera la situazione in queste ultime settimane si è complicata. Il flusso di persone che arriva al confine è sempre più forte e le pratiche di solidarietà diretta messe in atto in questi mesi non sono più sufficienti. Per questo sentiamo sempre di più la volontà di sollevare il vero problema, che è la frontiera, con forza maggiore.
      Abbiamo occupato i locali sottostanti la chiesa anche perché si è resa sempre più evidente la necessità di avere tempi e spazi per organizzarci e parlare con le persone che a decine ormai ogni giorno cercano di attraversare questo confine.
      Al tempo stesso questa occupazione non vuole invocare un intervento da parte delle istituzioni che potrebbero darci una risposta con la solita impalcatura dell’accoglienza dalla quale la maggior parte delle persone con cui ci stiamo confrontando fugge.
      Preferiamo organizzarci in modo autogestito. Noi non vogliamo “gestire” delle persone; al contrario del sistema di accoglienza che conosciamo, che non fa altro che legittimare il dispositivo frontiera, vogliamo cercare complicità con chi si batte in prima persona per la propria libertà di movimento.

      Invitiamo tutt* i/le solidali a raggiungerci per un pranzo condiviso.
      Appuntamento domani, domenica 25 marzo, Chez Jesus (sotto la chiesa di Claviere) da mezzogiorno.
      Graditi cibo (già pronto), coperte, scarponi, indumenti caldi (guanti e sciarpe etc).


      Vu sur FB, le 25.03.2018 :
      https://www.facebook.com/briserlesfeontieres/photos/a.1522408807851238.1073741828.1522389147853204/1635042483254536/?type=3&theater

    • Migranti, l’irruzione a Bardonecchia diventa un caso politico. «Non siamo la toilette di Macron». Farnesina chiede spiegazioni

      Il ministero degli Esteri invia una richiesta formale a governo francese e all’Ambasciata di Francia. Tutte le forze politiche chjiedono un intervento del governo con Parigi.
      Dal Pd a Fratelli d’Italia l’irruzione degli agenti francesi nel centro migranti di Bardonecchia suscita sdegno e rabbia e assume sempre di più le caratteristiche di un incidente internazionale. La Farnesina fa sapere di aver chiesto «spiegazioni al governo francese e all’Ambasciata di Francia in Italia, attendiamo risposte chiare prima di intraprendere qualsiasi eventuale azione». Intanto i volontari i
      Rainbow4Africa , dopo l’irruzione degli agenti della Dogana francese nei loro locali di Bardonecchia, dicono:. «Adesso è il momento di tornare a fare il nostro lavoro di medici, infermieri, mediatori, avvocati»


      https://www.youtube.com/watch?v=4Jv1pmMN7BI

      http://torino.repubblica.it/cronaca/2018/03/31/news/coro_di_proteste_contro_l_irruzione_dei_francesi_non_siamo_la_toil

    • Bardonecchia – L’Italia si è ristretta

      Sono tanti i punti di domanda, resta il fatto che le frontiere italiane non pare si siano ristrette.

      Appurato che la polizia francese, agenti della dogana per la precisione, è arrivata armata fino a Bardonecchia e che avrebbe potuto farlo solo previo accordo dei colleghi italiani. Appurato che le forze dell’ordine italiane sia alla frontiera francese sia a quella austriaca hanno già lamentato invasioni di campo.

      Appurato che abbiamo visto quanto siano state collaborative le autorità francesi sulla questione dei migranti a Ventimiglia e che gli europei in generale hanno lasciato la nostra penisola arrangiarsi. Tutto ciò appurato sarebbe interessante sapere chi ha dato l’ordine di spingersi sino alla stazione di Bardonecchia e se hanno avvisato il commissariato del posto. Se ciò non è stato fatto significa che l’Italia lascia entrare uomini armati nel proprio territorio come se nulla fosse?

      Se il commissariato di Bardonecchia è stato avvisato, la polizia francese poteva entrare in territorio italiano armata. Ma il blitz dei francesi che hanno fatto irruzione in una saletta della stazione di Bardonecchia, dove opera la Ong Rainbow 4 Africa, per un’operazione “antidroga” su un nigeriano intimandogli di urinare per un controllo rivelatosi negativo pare che non fosse autorizzato. Restiamo nel condizionale. Se la polizia francese ha agito senza autorizzazione per quale ragione non è stata posta in stato di fermo? Vogliamo dire che l’Italia è tenuta in così “alta” considerazione che ognuno fa quel che vuole sul nostro territorio? L’estate scorsa gli austriaci avevano messo i blindati alla frontiera del Brennero per poi tirarli indietro di 800 metri. Forse si sono accorti che eravamo ad un pelo dalla dichiarazione di guerra? L’unica a non accorgersene è stata l’Italia?

      Le forze dell’ordine straniere vanno e vengono dal nostro territorio? Le operazioni si fanno in comune e semmai nel quadro dell’antiterrorismo. Ha qualcosa di surreale questa ricerca del nigeriano drogato…

      I media francesi tacciono, ad eccezione di FranceInfo che riporta che l’Italia sostiene… Non “sostiene” nulla. I fatti sono quelli.

      In attesa di sapere, se mai si saprà, chi ha avuto la felice idea di dare l’ordine ai poliziotti francesi di fare irruzione a 20 chilometri da Modane, perché si spera che non fossero in gita oltrefrontiera, e perché le autorità italiane non li abbiano fermati, cerchiamo di non fare ulteriori figuracce e di imporre all’Europa un atteggiamento molto ma molto più rispettoso nei confronti degli Stati membri in materia di migranti e di smetterla di vederci come una sottoappendice del continente europeo. Questo atteggiamento non giova al futuro dell’Europa al quale il Presidente Macron sembra tenere tanto!

      http://www.lavalledeitempli.net/2018/03/31/bardonecchia-litalia-si-ristretta

    • Snow may hide dead migrants on Alps route

      Mountain guides in the Italian Alps are warning that when the snow melts there this spring they may find bodies of migrants who have been attempting to make the treacherous land crossing from Italy into France.
      The tightening of border controls between France and Italy in recent years has prompted some migrants — often teenagers — to abandon coastal routes, in favor of a perilous two-kilometer trek through the southern Alps, the same slopes visited by skiers enjoying winter vacations.

      https://edition.cnn.com/2018/01/18/europe/alps-migrants-border-crossing-intl/index.html

    • #Beauty, 31 ans, enceinte, morte à Turin sur la route de la France

      C’est une histoire que vous avez peut-être lue dans la presse ces derniers jours, celle de la mort tragique d’une jeune femme nigériane, Beauty. Notre journaliste Julie Pietri l’avait rencontrée à Bardonecchia, dans le cadre d’un reportage. Elle raconte ici son histoire et pourquoi il est important de ne pas l’oublier.

      https://www.franceinter.fr/societe/beauty-31-ans-enceinte-et-morte-a-turin-sur-la-route-de-la-france

    • Migranti, la rotta alpina che passa da Bardonecchia: un viaggio duro e pericoloso

      Negli ultimi mesi, sulla rotta alpina che passa da Bardonecchia, sono transitati oltre duemila migranti: un viaggio duro e pericoloso in cui si arriva a camminare anche fino a quasi duemila metri. Non tutti ce la fanno: come la giovane nigeriana morta subito dopo aver dato alla luce il proprio bambino. Angela Caponnetto

      http://www.rainews.it/dl/rainews/media/sulla-rotta-alpina-che-passa-da-Bardonecchia-sono-transitati-oltre-duemila-m

    • Bardonecchia, i doganieri francesi fanno irruzione nella sede dei medici che difendono i migranti

      Non era mai accaduto ed è verosimile che diventi un caso diplomatico l’irruzione di cinque uomini della dogana francese, questa sera (30 marzo) intorno alle 19, nella base di «Freedom Mountain» a Bardonecchia, dove medici e infermieri dell’associazione Rainbow for Africa con mediatori culturali del Comune, pagati con fondi del ministero dell’Interno, assistono i migranti che mettono a rischio la loro vita nel tentativo di passare oltreconfine.

      http://www.lastampa.it/2018/03/30/cronaca/bardonecchia-i-doganieri-francesi-fanno-irruzione-nella-sede-dei-medici-che-difendono-i-migranti-V3CrBDNZMNfxgJHchjYdvJ/pagina.html

      Commentaire de #Andrea_Segre sur FB:

      Se noi riteniamo giusto mandare i nostri soldati in Libia, Tunisia, Niger per fermare i migranti, perché ci dovremmo stupire se i francesi fanno lo stesso mandando i loro nel nostro territorio? Sono stato personalmente a Bardonecchia e ho visto con i miei occhi i poliziotti francesi portare migranti nel territorio italiano senza alcuna autorizzazione, spesso con auto bianche senza alcun simbolo e senza curarsi minimamente delle condizioni dei migranti stessi o della presenza di operatori italiani pronti ad accoglierli. Arrivano, li scaricano e non si occupano delle conseguenze. Unico scopo è tenerli fuori, farli rimanere a casa..."nostra"! Oggi hanno anche deciso di fare irruzione in uno spazio di accoglienza allestito da Comune e associazioni. Il sindaco, Francesco Avato, ha giustamente protestato con fermezza. Il Ministero degli Interni per ora tace. E forse dovrà continuare a farlo se vuole che i francesi ci aiutino ad agire nello stesso modo in Africa sul nostro confine sud. Una volta che la la spirale securitaria prende il via le linee di confine diventano sempre più strette. Preferiamo aspettare che blocchino anche la nostra libertà di movimento prima di accorgercene e reagire?

    • *France-Italie. “Macron l’envahisseur” : pourquoi la presse italienne est-elle en colère ?*

      Le 30 mars, des douaniers français ont fait irruption du côté italien de la frontière, dans un local réservé à l’accueil des migrants. La France défend la légalité de l’opération ; les journaux italiens, eux, dénoncent une “violation de la souveraineté nationale” et tirent à boulet rouge sur le cynisme français.


      https://www.courrierinternational.com/article/france-italie-macron-lenvahisseur-pourquoi-la-presse-italienn

    • La Francia agisca nel rispetto dei diritti fondamentali delle persone e delle norme internazionali, europee e nazionali

      In seguito alla richiesta di spiegazioni da parte del Governo italiano, le autorità francesi hanno affermato che i controlli effettuati dagli agenti della Dogana francese nei locali della stazione di Bardonecchia in cui operano i medici di Rainbow4Africa e i mediatori culturali del Comune si sarebbero svolti nel rispetto della normativa vigente.

      Le norme europee e gli accordi tra Italia e Francia, intervenuti nel corso degli anni per disciplinare la cooperazione transfrontaliera in materia di polizia e dogana così come le operazioni congiunte di polizia, prevedono che gli agenti francesi possano operare sul territorio italiano, nelle zone di frontiera, ma stabiliscono determinate procedure e specifici limiti e condizioni, che nella vicenda svoltasi venerdì sera sono state palesemente violate.

      https://www.asgi.it/ingresso-soggiorno/bardonecchia-francia-violazioni-parere-asgi

    • Chez Jésus à Clavière, frontière franco-italienne
      Des nouvelles de Clavières, à la frontière franco-italienne

      Message émis par un habitant du squat de migrant·e·s Chez Marcel à Briançon, présent sur le squat de #Clavière dès le premier jour.

      Bonjour !

      Depuis jeudi 22 mars, la salle paroissiale de l’église de Clavières est occupée au bénéfice des exilé·e·s qui veulent entrer en France. L’ouverture de la salle est d’abord une action directe de mise à l’abri de personnes arrivées par le bus de vingt heures, et qui ne pouvaient arriver en France la nuit même. C’est la cinquième ou sixième fois depuis cet hiver que des migrant·e·s sont ainsi mis à l’abri provisoirement, avec à chaque fois une fermeture de la salle par le curé de la paroisse. Cette fois, la salle est restée occupée et rebaptisée #Chez_Jésus : le mouvement de soutien aux exilé·e·s sort ainsi du strict humanitaire et dispose d’un lieu pour changer ses modes d’action et politiser sa lutte, mettre en accusation le système de la frontière et ceux qui contribuent et qui profitent de ce système inhumain, des passeurs aux politiques en passant par les entreprises de sécurité et les flics de tous poils, et ceux qui se taisent et s’enkystent dans l’humanitaire, collaborant par leur silence au système de la frontière.

      Après la forte présence policière du week-end du 24-25 mars (DIGOS, carabinieri, police, police anti-émeute côté italien ; gendarmerie, PAF, police nationale et PSIG côté français), le #squat s’installe de manière un peu plus pérenne. L’aménagement intérieur s’améliore et rend le lieu plus agréable et plus fonctionnel, les risques d’expulsion (de la part de l’Église, propriétaire du lieu, et de la préfecture) s’apaisent, reste la mairie qui paie la facture d’électricité et veut envoyer un contrôle d’hygiène. Restent aussi de nombreux soutiens individuels, à Briançon et au Val-de-Suse. Reste encore la division des mouvements, en France et en Italie : que ce soit Tous Migrants à Briançon ou le réseau Briser les frontières en Italie, et même le mouvement No-Tav, les organisations les plus proches et les plus concernées se désolidarisent toutes officiellement de cette occupation (on trouve même le qualificatif de « sabotage » à propos de ce lieu).

      Pourtant, c’est bien là que les exilé·e·s quittent la route pour trouver un chemin qui leur permettra de rejoindre la France. C’est bien là que les exilé·es peuvent prendre un peu de repos, des forces, des conseils, un temps de réflexion... et ainsi envisager une traversée moins dangereuse. C’est aussi là qu’illes peuvent revenir s’illes sont refoulé·e·s par la police, et s’abriter la journée avant de tenter un nouveau passage. C’est donc une nouvelle façon de fonctionner sur la frontière, pour les personnes de la maraude comme pour les exilé·e·s. Elle présente l’avantage de permettre aux personnes qui franchissent le col de se réapproprier la façon dont elles souhaitent ou peuvent entreprendre la fin de leur parcours vers la France, sans l’espèce de fonctionnement en « agence de voyage » de la maraude qui leur est parfois vendu et qui semblait chargée d’aller systématiquement et immédiatement les mettre à l’abri. Cette idée d’autonomisation nous semble un concept riche de sens, mais pas seulement à nous. Quelque chose d’inquantifiable et d’immatériel nous le confirme, ce sont, chaque matin après la traversée, les sourires et l’énergie des gens arrivés à pied, comparés à ceux transportés en voiture il y a une semaine.

      Le lieu offre aussi une opportunité de contrer le système des passeurs, et donc d’atteindre la frontière dans un de ses maillons. L’existence de ce lieu, si l’information circule bien en Italie, permet aux migrant·e·s d’esquiver le paiement de 200 à 300 € à un passeur qui ne fait de toute façon pas le travail, se reposant sur les maraudeurs dont la présence systématique assurait aux passeurs de faire entrer leurs clients en France facilement et sans risque. La frontière crée les passeurs, mais les passeurs justifient la présence policière et la répression des individus solidaires des migrants.

      Nous invitons donc tous ceux qui le souhaitent à venir prendre un café à la salle paroissiale de l’église de Clavière (à deux kilomètres de la frontière française) pour voir ce qui s’y passe et éventuellement donner un coup de main, sachant que la première façon d’aider est d’en parler autour de soi.

      Mise à jour du 01 avril 2018

      Les deux dernières nuits ont été plus agitées à la frontière, marquées par un renforcement des rondes de police : patrouilles, pick-up, voitures banalisées. Logiquement, on a vu une reprise des arrestations de cell-eux qui essaient de passer sans les bons papiers.

      Un groupe de six personnes a été bloqué vendredi soir à la sortie de Montgenèvre par la police française. Refoulés en Italie, ils ont tenté la traversée à nouveau samedi soir, de même que dix autres candidats. Ces derniers ont été surpris à Montgenèvre et refoulés, quant aux premiers, c’est aux Alberts (à mi-chemin de Briançon) qu’ils ont été interpellés. La scène dont ils témoignent est la suivante : à 3 heures du matin environ, ils ont été surpris et arrêtés sur la route. Le groupe au complet a pris la fuite soudainement, dont les deux voyageurs déjà montés à bord du véhicule de patrouille. L’un d’entre eux est tombé à travers la glace d’un petit plan d’eau et a pu être secouru ; il se repose actuellement.

      L’euphorie consécutive à la consolidation de l’occupation de Clavière après deux semaines retombe quelque peu. Preuve est faite une nouvelle fois de la mise en danger persistante par les « autorités ». Par l’action de sa police aux frontières, la France réitère ses entraves manifestes à la liberté de circulation et en particulier au droit de se rendre à la préfecture la plus proche pour y effectuer une demande d’asile.

      Un dernier point, non moins marquant, d’après le témoignage d’un candidat à la traversée, bloqué la nuit dernière : lors de l’interpellation, face à son refus premier d’obtempérer à l’ordre de monter dans la voiture, l’agent de la PAF a porté la main à son arme (sans la dégainer) et réitéré son ordre. Comment faire autrement que se soumettre au rapport de force et accepter d’être renvoyé ? Que penser d’un geste aussi suggestif dans la menace ?

      A Montgenèvre comme partout ailleurs, la police joue son rôle de cadenas contre les libertés. Encore une fois, interrogeons, exposons et refusons de subir son action.

      Solidarité avec qui souhaite circuler de part et d’autre des frontières.

      https://grenoble.indymedia.org/2018-04-02-Chez-Jesus-a-Clavieres-frontiere

    • Criminalizzazione della solidarietà, diritto di fuga, città solidali

      Lo spazio-frontiera italo-francese

      In un contesto segnato da una criminalizzazione della solidarietà senza precedenti, in Italia come altrove in Europa e nelle sue vicinanze si assiste a un’escalation inquietante degli episodi di razzismo istituzionale e di strada. Gli interventi arbitrari delle forze di polizia e delle guardie di frontiera si moltiplicano in nome della lotta congiunta al terrorismo e alle migrazioni “irregolari”. Ultima in ordine di tempo, ma sicuramente al primo posto per l’intensità della scossa diplomatica che ha prodotto, è la vicenda dell’irruzione armata da parte di cinque agenti della dogana francese all’interno dei locali della stazione ferroviaria di Bardonecchia per effettuare un test delle urine a un ragazzo nigeriano che viaggiava regolarmente da Parigi verso Napoli. In questo caso, il cittadino nigeriano è stato fermato e sottoposto a un controllo anti-droga sotto pressione di agenti francesi armati esclusivamente sulla base di un racial profiling (identificazione razziale) che di fatto regola le pratiche di controllo sui treni che attraversano i confini nazionali. Quello avvenuto a Bardonecchia è un attacco che va situato all’interno della serie di atti di intimidazione da parte delle forze dell’ordine contro chi si sta mobilitando in sostegno dei migranti bloccati o respinti alle frontiere.
      A pochi chilometri da Bardonecchia, al confine italo-francese, dal 24 marzo una stanza interna alla chiesa di Claviere è occupata da migranti e attivisti che dichiarano: “Il problema non è la neve, non sono le montagne; il problema è la frontiera”. Gli occupanti si oppongono al registro dell’emergenza, ribadendo che a causare le morti al confine franco-italiano non sono le condizioni meteo, ma è l’esistenza stessa del confine e il suo attuale funzionamento. In quest’ottica, costruire percorsi solidali significa rifiutare il vocabolario della “gestione” dei migranti e, al contrario, significa aprire spazi comuni di lotta e di permanenza – dicono gli occupanti di Claviere.
      Da Catania a Calais, così come da Melilla a Edirne, le nostre speranze sono alimentate da un variegato movimento di solidarietà ai migranti che comprende gruppi cattolici, singoli cittadini, militanti NoBorder e guide alpine Guides sans Frontieres nelle Alpi francesi. L’eterogeneità di esperienze e pratiche di solidarietà rappresenta la vera ricchezza del movimento a sostegno dei migranti. Tale movimento è animato da gruppi organizzati così come da cittadini che autonomamente decidono di mobilitarsi per reagire alla criminalizzazione della solidarietà. Tra questi ultimi, il caso che più di altri ha richiamato l’attenzione dell’opinione pubblica è stato quello di Cedric Herrou, contadino francese della Val Roia, al confine italiano-francese, accusato nel 2016 di aver aiutato a superare la frontiera italiana e aver offerto ospitalità a un gruppo di migranti. È stata poi la volta del ricercatore francese Pierre-Alain Mannoni, accusato di aver soccorso tre donne eritree.
      Secondo il “Codice di Entrata e Soggiorno degli Stranieri e del Diritto di Asilo” (CESEDA), chi viene accusato di aver “facilitato o tentato di facilitare l’ingresso, la circolazione o il soggiorno irregolare di uno straniero” è punibile dalle autorità francesi con multe che ammontano fino a 30 mila euro, nonché con la reclusione in carcere di due anni. Insieme a Mannoni e Herrou, decine di cittadini e cittadine sono stati (o sono tutt’ora) sotto processo per aver fornito cibo e ospitalità ai migranti. Tali accuse fanno leva su leggi nazionali che richiamano la Direttiva europea del 2002 sul “Favoreggiamento dell’ingresso, del transito e del soggiorno illegali”. In alcune località, come Calais, il formarsi di infrastrutture autonome di solidarietà e sostegno materiale ai migranti ha fatto venire alla luce contrasti fino ad allora rimasti sotto traccia tra i diversi livelli istituzionali: amministrazioni locali contro magistratura, governo nazionale contro procure.
      La “guerra delle docce”, vale a dire la vertenza messa in campo da gruppi spontanei e associazioni locali per la fornitura di servizi igienici ai migranti di passaggio a Calais, è divenuta una vera e propria icona del movimento di solidarietà con i migranti che tentano di attraversare il confine italo-francese. Alla politica europea di criminalizzazione della solidarietà e sospensione dei diritti negli spazi di emergenza umanitaria si risponde dunque con la moltiplicazione delle iniziative spontanee e organizzate, individuali e collettive, di solidarietà attiva.

      http://www.euronomade.info/?p=10506

    • Raid at NGO on the French-Italian border puts France and Italy at odds

      On 30 March 2018, French border guards raided the NGO Rainbow for Africa, which operates at the train station of the Italian city of Bardonecchia at the Alpine border with France. The guards, who were armed, entered the NGO facility, forced a migrant to take a urine test and intimidated doctors, cultural mediators and lawyers. The NGO provides social, health and legal support to migrants and asylum applicants at the border.

      The French authorities claimed that the border guards suspected one of the passengers, a Nigerian national resident in Italy, of carrying drugs and proceeded with “asking his consent” to provide a urine sample, using the facility at the Bardonecchia station for that purpose. The authorities put forward that the procedure respected the guidelines laid down in 1990 regarding National Joint Border Control Facilities. The French Minister for Public Accounts called the incident a “misunderstanding”.

      The Mayor of Bardonecchia, Francesco Avato, said the French had no right to enter the facility, which he said the city operates as a “neutral” space to try to persuade migrants not to make the dangerous Alpine crossing into France.

      A day after the incident, the French ambassador in Italy, Christian Masset, was summoned over what Rome termed “a serious act considered outside the scope of cooperation between states sharing a border”. The Italian Foreign Ministry added that the two countries will address the issue further at a meeting in Turin on April 16.

      On 1 April 2018, the public prosecutor’s office in Turin opened an inquiry into the incident and will assess whether there has been an abuse of power, domestic violence, trespassing, and, if there are grounds for it, also illegal search from the part of the French border guards.

      The president of ASGI, an Italian NGO that provides legal assistance at Bardonecchia station and is a member of ECRE , stated that the incident was “a very serious violation not only of that human rights system (…) but also a violation of the basic principles of human dignity, intolerable towards people who come to seek international protection”. The Mayor of Bardonecchia reiterated his support to the work carried out by NGOs and categorically stated: “The project won’t stop; our goal is to continue to work so that our town doesn’t become a new Ventimiglia”.

      As stated in the ECRE/AIDA Updated Country Report on France, to circumvent the controls set up in Menton, migratory routes have shifted towards riskier journeys through the Alps, with police checks and unlawful summary returns being frequently documented.

      https://www.ecre.org/raid-at-ngo-on-the-french-italian-border-puts-france-and-italy-at-odds

    • Vu sur twitter, le 08.04.2018 :
      https://twitter.com/LouisMRImbert/status/982529486494359552
      #Collomb #Gérard_Collomb #fake_news #Alternative_facts

      Source :

      Mais elle a accepté de le retravailler pour la séance. M. Collomb a fait une distinction entre ceux qui aident « occasionnellement » les migrants et une « catégorie extrêmement dangereuse de personnes totalement irresponsables (…) qui appellent à la suppression des frontières ».

      « On a incité des migrants à franchir un certain nombre de cols [dans les Alpes] pour venir en France : s’il n’y avait pas eu la gendarmerie de haute montagne, on aurait eu des morts », a-t-il dit.

      http://www.lemonde.fr/politique/article/2018/04/06/apres-28-heures-de-debats-et-l-etude-de-850-amendements-le-projet-de-loi-asi

    • Je suis passée il y a quelques jours, en rentrant de Grenoble depuis la Suisse italienne, à Claviere... J’y suis restée uniquement quelques minutes pour leur laisser un peu d’argent.
      Panneau à l’entrée de l’église :

      Une des choses qui m’a frappée c’est l’#invisibilité des exilés dans ce petit village.
      Le grand portail de l’église est fermée, ce n’est pas l’espace supérieur de l’église qui est occupée, mais les salles au sous-sol (ça doit avoir un nom précis en architecture, mais je ne connais pas). On y entre par une petite porte latérale.
      Un seul exilé était dehors, assis sur une pierre. La seule personne noire que j’ai vu dans Claviere.
      Claviere qui était pleine de skieurs, de randonneurs, qui s’amusaient comme si de rien n’était...

      A Claviere comme à Côme, et comme déjà vu sur des plages en Méditerranée, #migrants et #touristes entrent en collision dans des endroits presque improbables :

      À Côme, les taxis ne se battent pas pour conduire des Somaliens ou des Érythréens. Ils recherchent plutôt les « autres » étrangers : les touristes aisés. Migrants et touristes ne se croisent pratiquement jamais, mais en raison des fermetures successives des routes migratoires et des points de passage dans l’espace Schengen, les premiers voyageant du Sud vers le Nord, avec pour tout bagage des sacs en plastique, croisent les seconds qui débarquent avec leurs lourdes valises sur le chemin de l’hôtel. Les migrants, eux, ne possèdent qu’une simple couverture, au mieux une tente. La plupart dorment à la belle étoile dans le parc.


      https://visionscarto.net/touristes-et-migrants-collision-a-come

      Ou ce que @reka a appelé, dans son billet sur la Méditerranée, « croisements touristiques et migratoires »

      Commentaire de cette carte :

      –->

      Elle montre en particulier que des centaines de milliers de personnes migrantes se déplaçant dans le sens sud-nord croisent quelques centaines de milliers de touristes qui eux, se déplacent dans le sens inverse nord-sud. Sans jamais les voir. Ou presque. Il y a de temps en temps des collisions, comme celle, immortalisée par le photographe espagnol Antonio Rodriguez en 2006 sur une plage des îles Canaries. Une jeune vacancière réconforte un migrant d’origine africaine arrivé épuisé à la nage après le naufrage de son embarcation. Petit crash de deux mondes qui n’auraient jamais dû se rencontrer.


      https://visionscarto.net/la-mediterranee-plus-loin

      Et mon commentaire de la même carte dans un article publié dans @vivre (2016) :

      Dans le même temps, les touristes débarquent sans problèmes sur cette même plage pour visiter le pays et s’amuser. Un « petit clash entre deux mondes qui n’auraient jamais dû se rencontrer », commente le cartographe et géographe Philippe Rekacewicz, qui illustre ces points de frictions avec la carte « Au voisinage touristique de l’Europe, la guerre, les réfugiés et les migrants »

      https://asile.ch/2016/12/13/regard-dune-geographe-murs-frontieres-fantasme-controle-migratoire

      #visibilité

    • Info urgentes, de la part de Tous Migrants, message reçu par email le 09.04.2018 :

      En réponse à l’appel d’urgence de Refuges Solidaires, la gare est occupée par depuis dimanche soir par des bénévoles et des exilées
      Cette occupation permet de mettre à l’abri dans l’urgence une cinquantaine de personnes que le Refuge ne peut accueillir faute de place. La paroisse et des citoyens accueillent également plusieurs familles avec enfants.
      Merci d’avance pour le soutien que chacune et chacun pourra apporter, ne serait-ce que par votre présence quand vous pouvez, à toute heure du jour et de la nuit.
      N’hésitez pas à apporter de la nourriture préparée, des couvertures.
      C’est aussi le moment de renforcer ou soulager les équipes de refuges Solidaires surchargées.

      En accord avec les responsables du Refuge, nous avons réactivé notre SOS pour que les associations nationales nous aident et pèsent de tous leur poids pour que l’Etat prenne ses responsabilités dans le respect des droits fondamentaux des personnes. Dans l’immédiat, l’ouverture d’un autre lieu à taille humaine un peu en aval de Briançon permettrait de poursuivre l’engagement citoyen en impliquant d’autres collectivités locales. L’idée est que ce genre d’initiatives se multiplient pour que la France d’en-bas tout en entière renoue avec ses valeurs de fraternité, ce qui finira par obliger ceux qui nous gouvernent à changer de politique.

    • Evacuation de la gare de Briançon.
      Message de TousMigrants sur twitter (10.04.2018) :

      #Évacuation de la gare sncf #briancon occupée par une cinquantaine de #CRS ce soir. Migrants à l’abri. Sans violence mais par la force. Quand la #prefete05 s’ouvrira t elle au dialogue avec les associations ? Et maintenant, on fait quoi ?...50 personnes ce soir à #Clavière....


      https://twitter.com/MigrantsTous/status/983808511292428288

    • A la frontière, les nouveau-nés pèsent 700 grammes

      La mort d’une femme nigériane après qu’elle eut tenté de passer la frontière italo-française indigne autant dans la presse que sur les réseaux

      Des hommes, une frontière, des tragédies. Les faits remontent au mois de février. Beauty a 31 ans et vient du Nigeria. Enceinte, elle vit avec son mari, Destiny, 33 ans, près de Naples. Lorsqu’elle réalise qu’elle souffre d’un lymphome, elle décide de poursuivre sa grossesse en France où réside sa sœur. Elle s’engage donc sur la route que suivent de plus en plus de migrants, celle qui passe par Turin et traverse les Hautes-Alpes par les cols pour aboutir à Briançon.

      Cette route, Le Temps l’avait déjà évoquée au mois de novembre, lors d’un reportage au col de l’Echelle, à 1762 mètres, alors que – malgré les premières neiges de l’hiver qui venaient de se déposer – le flux migratoire ne faisait que s’accentuer. Depuis 2016, la région subit une pression migratoire croissante. Certains exilés parviennent sains et saufs en France et d’autres sont refoulés en Italie. Difficile de connaître les critères qui président à l’expulsion ou au laissez-passer.

      Le 9 février, alors qu’ils traversaient la frontière, Beauty et son mari sont arrêtés par les gendarmes. Elle est enceinte de six mois, et peine à respirer. Selon l’ONG italienne Rainbow4Africa ils auraient été déposés en pleine nuit devant la gare de Bardonecchia, du côté italien.
      Bébé prématuré

      La semaine passée, Beauty est décédée, dans un hôpital à Turin. Son bébé, Israël, né prématurément, ne pesait à sa naissance que 700 grammes. Sur le ventre de son père depuis une semaine, il en aurait déjà pris 200 autres, et les médecins se disent confiants quant à son avenir.

      Le drame ne laisse personne indifférent. Selon la presse et les associations italiennes, une information judiciaire a été ouverte à Turin ce samedi. La région transfrontalière vit ce que ses habitants décrivent comme un drame humanitaire. Et des civils s’organisent pour éviter que des accidents ne surviennent dans leurs montagnes. Mais, le nombre de passages augmentant, la pression sur ces bénévoles humanitaires s’accentue. Ils se savent surveillés par les autorités, et certaines mises en garde à vue ont été rapportées.
      Secouriste appréhendé

      La dernière en date est celle de Benoît Ducos. Le 10 mars, le militant avait porté assistance à un groupe de migrants dont faisait partie une femme enceinte soumise à des contractions. En chemin vers l’hôpital de Briançon, l’homme est arrêté par un contrôle de douane qui retarde la prise en charge de la future mère. Selon les propos du Français relayés par Le Monde, il a été question d’expulser vers l’Italie le père et les deux enfants, avant que les forces de l’ordre ne se ravisent et ne les conduisent au chevet de la mère, qui les réclamait. Une enquête est en cours afin de définir le rôle précis du secouriste.

      Déjà, cet incident avait été « celui de trop ». A la frontière, sur le col de Montgenèvre, des manifestants dénonçaient une oppression inhumaine et répétaient les slogans « Protégeons les humains, pas les frontières » ou « France, pleure ! Ton humanité a foutu le camp ». Sur les réseaux, l’indignation n’est plus contenue.
      Un Etat aveugle

      Le décès de Beauty vient s’ajouter au tableau des tragédies. Sur le Net, certains internautes ont honte. « La France est morte ! » s’exclame l’un d’eux, regrettant le manque d’humanité des autorités de l’Hexagone. « La peur de l’« invasion » étrangère aveugle l’Etat et lui fait oublier les fondements de notre République », s’indigne un autre sur Twitter.

      Les mêmes commentaires apparaissent sur les réseaux italiens. Toutefois, le témoignage du mari de Beauty, diffusé sur le site de La Repubblica, apporte de l’eau au moulin des récalcitrants aux arrivées de migrants, des deux côtés de la frontière. Le veuf précise que lui seul avait été interdit de territoire français. Son épouse, autorisée, quant à elle, à entrer en France, aurait choisi de rester avec lui en Italie.

      Sur la page Facebook de Libération, un lecteur soudain relativise : « Elle a fait cela de son plein gré. Pas la peine de culpabiliser la France. » Son message a été effacé dans l’après-midi.

      https://www.letemps.ch/opinions/frontiere-nouveaunes-pesent-700-grammes

    • [Hautes-Alpes] Occupation de l’ancienne école du Prorel (Briançon) : venez nombreux !

      Cette nuit, une salle de l’ancienne école du Prorel a été réquisitionnée pour y accueillir des personnes exilées arrivant d’Italie. Ceci en réponse à l’expulsion de la gare du 10 avril, qui fut seulement une manière de rendre invisible la situation à Briançon en déplaçant le problème ailleurs. Il n’y a pas de réelles solutions proposées, tous les espaces d’accueil sont saturés. Actuellement, une soixantaine de personnes dorment au Refuge Solidaire, et à Clavière vingt à cinquante personnes arrivent quotidiennement.

      Rappelons que les exilé-es arrivent pour la plupart de Libye, où l’esclavage et la torture sont omniprésent, avant de traverser la Méditerranée dans des embarcations « de fortune » puis de rejoindre les campos d’Italie souvent gérés par la mafia. En France, Collomb et Macron leur promettent l’invisibilité dans les PRAHDA (Programme d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile) et l’enfermement dans des CRA (Centres de Rétention Administrative).

      Il est temps de se questionner sur la « politique d’accueil digne et responsable » de l’Etat, considérant les personnes en exil comme une menace, ou au mieux des victimes. Jamais comme des êtres humains. Il est temps de refuser les logiques de tri et d’enfermement. En réaction à cette politique dissuasive par « l’horreur » quotidienne et silencieuse, la réappropriation d’espaces communs est nécessaire. Nous avons toutes et tous besoin de lieux vivants, ouverts, en interaction avec la population. Des lieux où les gens peuvent témoigner de leur réalité respective. Des lieux où nous pouvons commencer à imaginer du commun (ou du être ensemble) et faire l’expérience d’un partage concret.

      Lundi 16 Avril, sera examinée en première lecture à l’assemblée, la « monstrueuse » loi « Asile et Immigration » . Nous devons refuser la logique de criminalisation et de pénalisation qui accentue la déshumanisation. Des appels sur tout le territoire ont été lancé pour des mobilisations afin d’ exprimer et de rendre visible notre refus catégorique et notre détermination d’empêcher l’émergence d’une telle loi et des idées qu’elle véhicule.

      L’occupation d’un lieu fait partie de cette mobilisation.

      Solidarité inconditionnelle avec toutes les personnes matraquées par l’Etat !

      https://grenoble.indymedia.org/2018-04-12-Occupation-de-l-ancienne-ecole-du

    • Dans le rapport du HCR #desperate_journeys, mention est faite sur la frontière sud-alpine...
      https://data2.unhcr.org/en/documents/download/63039

      Déjà dans cette carte on voit apparaître des points jaunes le long de la frontière sud-alpine, il s’agit de personnes mortes aux frontières :


      #mourir_aux_frontières #morts #cartographie #visualisation
      Pour l’instant, pas de points jaunes vers Bardonnecchia et Briançon...

      Et puis, dans le rapport, il y a aussi quelques références à cela :

      Improved registration upon arrival and increased controls at land borders in northern Italy have contributed to the majority of sea arrivals registering their asylum applications in Italy and remaining in the country, however, some still tried to move on irregularly in 2017. At the border between France and Italy, there have been reports that many persons, including unaccompanied children, have been summarily returned from France. 10 At least 16 refugees and migrants died along the route between the Italian border town of Ventimiglia and Nice between September 2016 and the end of 2017 with most being hit by vehicles or trains or else electrocuted while trying to cross the border hiding on a train. As a result of the difficulties of crossing the border near Ventimiglia, some refugees and migrants have started to take an even more dangerous route through the Alps from near Bardonecchia.

      (pp.9-10)

    • Claviere - Il rifugio #Chez_Jesus per migranti in transito: «qua nessuna è straniero»

      Il rifugio autogestito Chez Jesus si trova a Claviere in Alta Val di Susa, a ridosso della frontiera franco-italiana del Monginevro: da sabato 24 marzo i locali sottostanti la piccola chiesa sono stati occupati dalla rete solidale che da mesi agisce per dare sostegno ai migranti che cercano di oltrepassare il confine.

      «Questo luogo - scrivono gli attivisti - ha visto passare centinaia di persone di decine di nazionalità diverse, tutte in cammino verso la Francia ed il resto d’Europa, ognuno ed ognuna con il proprio valido motivo per partire, ognuna ed ognuno con una giusta voglia di arrivare.
      Sono stati occupati i locali sottostanti la chiesa di Claviere perchè questi passaggi di montagna sono stati resi pericolosi dalla presenza arrogante della polizia di frontiera ed i passaggi di montagna pericolosi hanno bisogno almeno di un bivacco in cui riprendere fiato. Ma anche perché si è resa sempre più evidente la necessità di avere tempi e spazi per conoscersi, condividere le proprie esperienze ed organizzarsi.
      A Chez Jesus ogni giorno passano decine di persone con cui vengono fatte assemblee in tre lingue diverse, organizzate iniziative, condivisi pranzi, cene, chiacchiere e risate.
      Durante queste ore passate assieme abbiamo potuto conoscere al meglio la
      situazione dei centri di accoglienza, da cui la maggior parte delle persone di passaggio fugge. Abbiamo conosciuto le logiche di ricatto e di infantilizzazione che avvengono al loro interno ed è per questo che è nata l’esigenza di aprire uno spazio autogestito. Un luogo in cui, se pur per poche ore, non c’è bisogno di possedere dei documenti o di compilare dei dannati questionari. Un luogo in cui non si cataloga ed esclude nessuno e nessuna. Un luogo in cui ognuno ed ognuna è pienamente responsabile di se e della cura del luogo che lo circonda».

      Gli attivisti Chez Jesus ogni domenica condividono un pranzo nella piazza
      antistante la chiesa di Claviere. «Solidali, migranti e gente di passaggio; un pranzo all’aperto per rompere l’invisibilizzazione di tanta gente costretta ad attraversare di notte, a piedi e nella neve questa frontiera attraversabile senza problemi solo per i turisti e per le merci».

      Dalla pagina facebook del rifugio autogestito lanciano un appello: «questo posto vive con le energie di tutte e di tutti, dunque l’invito è a passare, fermarsi e contribuire. Servono cibo, scarponi, guanti, giacconi e soprattutto contributi pratici, idee e voglia di organizzarsi insieme».

      Per contattarli: rifugioautogestito@inventati.org


      http://www.meltingpot.org/Claviere-Il-rifugio-Chez-Jesus-per-migranti-in-transito-qua.html

    • Point de vue : La communauté alpine ne doit pas oublier les réfugiés !

      Pendant que la SUERA s’efforce de réunir les régions alpines, des migrantes et des migrants meurent aux frontières des pays alpins. Francesco Pastorelli, directeur de CIPRA Italie, s’interroge : qu’est devenue l’Europe hospitalière, solidaire et tolérante ?

      Une jeune nigériane est morte dans un hôpital de Turin après avoir mis son enfant au monde. Les policiers qui l’avaient arrêtée de nuit alors qu’elle traversait dans la neige le Col de l’Échelle entre l’Italie et la France avec d’autres migrants l’ont ramenée en Italie et laissée seule dans le froid à la gare de Bardonecchia/I.

      Un guide de montagne français encourt jusqu’à cinq ans de prison pour avoir aidé une migrante enceinte de huit mois au poste frontière de Montgenève. À Bardonecchia, des policiers ont pris d’assaut un centre d’accueil pour les réfugiés. Les incidents de ce type se multiplient aux frontières alpines.

      Pendant que les régions alpines travaillent à unifier les Alpes dans le cadre de la Stratégie de l’Union européenne pour la région alpine (SUERA), les États ferment leurs frontières. Où est resté l’esprit solidaire de l’Union européenne ? Pouvons-nous continuer à travailler sur l’environnement, le paysage, le trafic et le tourisme dans le cadre de la Convention alpine pendant que des personnes risquent leur vie dans le froid et la neige des cols alpins après avoir bravé les dangers de la traversée du désert et des mers ? Trouver des solutions aux problèmes de l’immigration n’est pas simple, et il ne s’agit pas ici de décider de la répartition des réfugiés, de leur accueil ou de leur expulsion. Mais nous ne devons pas accepter que des gens qui fuient la guerre et la famine se heurtent à des murs et à des fils barbelés dans les Alpes, dans cette Europe prospère, qu’on ne les aide pas dans leur dénuement et que ceux qui les aident soient menacés de procès et de peines de prison. En même temps, les petites communes des zones frontalières ne doivent pas être laissées seules face à ce problème.

      Des organisations humanitaires et des initiatives locales s’engagent heureusement pour les réfugiés, comme à Briançon en France ou à Bardonecchia en Italie. Les petites communes de montagne font elles aussi ce qu’elles peuvent pour aider, à l’exemple d’Ostana, qui accueille avec ses 80 habitants six réfugiés du Pakistan.

      Les organisations alpines comme la CIPRA ou le Réseau de communes « Alliance dans les Alpes » sont conscientes de l’importance d’une société bien intégrée, pluraliste et multiculturelle dans les Alpes et s’engagent dans ce sens. Nous ne devons toutefois pas nous limiter à mettre en route des projets de coopération sur les thèmes sociétaux. Il faut ouvrir les yeux des institutions internationales qui assistent avec passivité et indifférence à ces événements dramatiques aux frontières, et montrer que les manifestations d’ouverture et d’accueil sont souvent en réalité contrecarrées par la peur et le rejet de l’autre.

      L’histoire des populations alpines est marquée par les migrations. Des générations entières de montagnards ont quitté autrefois leur pays pour fuir la misère et chercher leur subsistance dans les plaines, les villes industrielles, dans d’autres pays ou sur d’autres continents. Beaucoup sont revenus après avoir fait fortune, riches en expériences, en compétences et en contacts, et ont ainsi contribué au développement de leurs pays. Nous pouvons apprendre de leur histoire pour relever les défis d’aujourd’hui.

      http://www.cipra.org/fr/nouveautes/la-communaute-alpine-ne-doit-pas-oublier-les-refugies

    • « Mesdames, Messieurs les députés : abolissez le #délit_de_solidarité ! »

      Accusé d’avoir porté secours à une nigériane enceinte – qui accouchera d’un petit Daniel cette nuit là – , #Benoît_Ducos fut convoqué par la police aux frontières le 13 mars dernier. À mi-chemin entre la beauté et le drame, récit d’une nuit invraisemblable.

      10 mars au soir, aux alentours de 21h20. Près de l’obélisque du village de #Montgenèvre, nous apercevons un groupe de réfugiés, pétrifiés de froid. Nous nous approchons d’eux pour engager la conversation. Le groupe est constitué d’une famille – avec deux enfants de un an et demi et cinq ans – accompagnée de deux autres exilés croisés en chemin. Lorsque nous les rencontrons, ils sont fatigués et apeurés. Ils ne savent ni à qui ils ont à faire, ni où ils sont. Rapidement, nous les rassurons sur nos intentions en leur expliquant qui nous sommes.

      Marcella, enceinte, se tord de douleurs

      Je constate qu’ils restent méfiants. De nos jours, le voyageur n’ose plus venir frapper à la porte de quiconque. Il se cache, se sent traqué. Se méfie de tout. De tous. La moindre personne rencontrée est une menace potentielle. La police rôde et n’est jamais loin.

      En discutant, nous apprenons que Marcella – la maman – est enceinte de 8 mois et demi et qu’elle a dû se faire porter jusqu’ici. Sous le choc, épuisée, elle ne peut plus mettre un pied devant l’autre. Nos thermos de thé chaud et nos couvertures ne suffisent pas à faire face à leur détresse.

      21h50. C’est l’alarme, Marcella ne va pas bien. Nous sommes face à une situation très délicate. Il faut agir vite. Je décide de prendre mon véhicule pour l’emmener à l’hôpital de Briançon. Chaque minute va être précieuse. Une fois dans la voiture, tout se déclenche. Quand nous arrivons au niveau de #la_Vachette – à 4 kilomètres de Briançon –, elle se tord dans tous les sens sur le siège avant. Elle souffre. Les contractions sont là, elle hurle de douleur. J’accélère. Courage #Marcella, nous sommes tout proches…

      22h10. À l’entrée de Briançon – au champ de Mars – je suis arrêté par un barrage de douane. J’enrage. Nous sommes à 500 mètres de l’hôpital, dans une situation d’urgence absolue. Ils sont une dizaine à orchestrer le contrôle de police et à dérouler la litanie des questions habituelles, parfaitement inappropriées et malvenues en la circonstance. « Qu’est-ce que vous faites là ? Qui sont les gens dans la voiture ? Présentez nous vos papiers ? Où est-ce que vous avez trouvé ces migrants ? Vous savez qu’ils sont en situation irrégulière ? Vous êtes en infraction ! ».

      Bloqués par le barrage de douane

      J’insiste pour qu’ils me laissent emmener Marcella à l’hôpital en leur expliquant qu’elle est en danger. Les douaniers m’opposent un refus catégorique. Inspirée, l’une d’entre eux me lance « mais comment savez-vous qu’elle est enceinte de 8 mois et demi ? » avant d’enchaîner « et puis, quelles compétences avez-vous pour vous permettre de juger du degré d’urgence de la situation ? », « Vous n’êtes pas une femme, vous ne savez pas ce que c’est ». J’ai beau lui rétorquer que je suis pisteur secouriste, que j’ai quelques notions de secourisme me permettant d’être à même d’évaluer une situation d’urgence, elle ne m’écoute pas. Rien à faire, la voiture ne repartira pas.

      Autour de la voiture, ça rigole franchement. Marcella continue de serrer les dents, son mari essayant de l’aider comme il peut. Pas un regard, pas un mot, pas le moindre petit geste d’attention de la part des douaniers. La maman continue de se tordre sur le siège passager, les enfants pleurent sur la banquette arrière. J’essaye de garder mon calme. Cette situation me révolte.

      Les douaniers finissent par appeler le procureur pour savoir ce qu’ils doivent faire. Longs moments de flottements. Finalement, ils prennent la décision d’appeler l’Officier de Police Judiciaire (OPJ) de permanence à la Police aux Frontières qui arrivera quelques minutes plus tard.

      23h15. Marcella se plie de douleur. Les pompiers arrivent et séparent la famille : la maman est emmenée à l’hopital tandis que les enfants et le papa restent avec moi. Ils se mettent à pleurer, car ils ne comprennent pas ce qu’il se passe.

      Le « premier bébé des maraudes » est né

      Nous sommes conduits dans la foulée au poste de police de Briançon, tels des criminels, escortés par la voiture de l’#OPJ à l’avant et un fourgon de la douane à l’arrière. Après la fouille de mon véhicule et de mes affaires personnelles, le contrôle de mon identité, et une série de questions diverses, on me remet une convocation en audition libre pour le mercredi 14 mars à 9h à la Police aux Frontières (PAF) de Montgenèvre. C’est à ce moment-là que les douaniers m’expliquent qu’ils étaient là pour arrêter des passeurs ! Vingt minutes plus tard, je quitte le poste de police. Il est près de minuit. Le lendemain matin, j’apprendrai par l’hôpital la tentative d’expulsion – vers l’Italie – du papa et des enfants pendant que Marcella était sur le point d’accoucher. L’hôpital a donc dû insister auprès de la PAF pour qu’ils reviennent dans les plus brefs délais. Celle-ci a fini par obtempérer, et dans la nuit la famille a été réunie.

      Le premier « bébé des maraudes » est donc né à Briançon le 11 mars 2018. C’est un petit garçon, né par césarienne. Il s’appelle Daniel, comme son papa.

      Le 11 mars au soir, le papa et les enfants sont placés par le 115 à Gap, à 100 kilomètres de Briançon, sans moyens de communication avec Marcella. De mon côté, il m’a été impossible d’obtenir leur adresse : au 115 on me dit que des instructions ont été données pour ne pas communiquer cette information – hautement sensible !

      Le 12 mars, une soixantaine de militants s’est rendue devant le 115 de Gap pour manifester. Au bout d’une heure et demie de bras de fer, ils ont fini par obtenir l’adresse du papa et des enfants. Des militants lui rendront visite pour être sûrs que tout va bien, puis le ramèneront à Briançon. La capacité des douaniers à évaluer une situation de détresse et celle de l’administration à faire preuve d’humanité me laissent encore perplexe.

      Comment peut-on, à ce point, perdre toute capacité de discernement ? À quel déni d’humanité peut conduire l’application bête et méchante des lois et des instructions ? Comment peut-on oser ne pas regarder avec compassion, ne pas daigner aider celui qui endure une souffrance de plus dans son difficile périple jusqu’à nous ?

      Convocation de la Police aux frontières

      14 mars. Devant les bâtiments de la PAF qui m’a convoqué ce jour-là, nous organisons une manifestation dans le but de dénoncer ce qui se passe sur cette frontière. À l’occasion, une personne a très justement rappelé, comment, pendant la dernière guerre, une résistante travaillant à la Préfecture de Paris fabriquait des faux papiers pour les juifs en danger dans l’intention de leur éviter la déportation, considérant que parfois, « désobéir, c’est se couvrir d’honneur »...

      J’ose espérer que ce témoignage aura fait réfléchir les forces de « l’ordre » présentes en nombre ce jour-là. Je ne souhaite pas que le geste accompli par devoir le 10 mars au soir soit célébré. Tous les jours des militants solidaires prennent des risques et osent se porter au devant des migrants. Dans l’ombre, ils accomplissent aussi des gestes remarquables qui ont tout autant de valeur à mes yeux. Les maraudes ne sont que la partie émergée d’un réseau de solidarité envers les exilés mobilisant un grand nombre de personnes.

      À ce jour, nous avons été une quarantaine d’individus convoqués à la PAF, inquiétés en raison du « transport de personnes en situation irrégulière » ainsi que pour avoir « facilité le maintien irrégulier sur le territoire français de personnes étrangères ». Aujourd’hui ce délit, qui avait été créé à l’origine pour lutter contre ceux qui font du business avec l’immigration clandestine, porte un nom, le délit de solidarité.

      Il sert à intimider et à décourager ceux qui ont choisi simplement de rendre service, de porter secours, mais cela ne marche pas : « On ne peut rien contre la volonté d’un homme ».

      Pour moi – comme pour beaucoup d’autres qui chaque jour prennent des risques – aller à la rencontre de ces exilés, leur donner à manger, à boire, les couvrir, leur donner des vêtements chauds, leur proposer un abri pour la nuit, leur parler, les écouter, quelle que soit leur nationalité, leur couleur de peau et leur situation, est un devoir, un geste d’humanité, un acte de fraternité. Moi qui suis un professionnel de la montagne, je fais le lien avec la formation que j’ai reçue et dans laquelle il est dit que l’initiative de secours aux personnes en danger en montagne est une obligation surpassant tous les autres textes de loi. N’importe quel montagnard aguerri vous le dira : en montagne on n’abandonne jamais quelqu’un en difficulté.

      Criminalisation de la solidarité

      Pour tous ces exilés, comme le dit Jean-Marie Gustave Le Clézio, la migration n’a rien d’une croisière en quête d’exotisme ou de sensations fortes. Ces gens sont des #fugitifs et ils ne se retrouvent pas ici – à franchir des cols au péril de leur vie – par hasard. Il faut savoir par où ils sont passés, quels sacrifices ils ont faits, les dangers auxquels ils ont fait face, les violences qu’ils ont subies pour marcher jusqu’à nous, jusqu’à ce pays qui fait briller leurs yeux et qu’ils veulent atteindre coûte que coûte.

      Quel soulagement d’ailleurs pour eux lorsqu’on leur dit « vous êtes arrivés » même si, au fond de nous, nous désespérons des obstacles qui les attendent encore ici.

      Je ne peux pas croire que ces gens vêtus de leurs habits de pays chauds franchissant nos montagnes en hiver, après avoir traversé déserts et mer, au risque de perdre leur vie, aient eu le « choix ». Je crois que leur exil est un déchirement, puisqu’ils ont dû abandonner tout ce qui leur est cher, leur famille, leur amis, tout ce qu’ils possédaient…

      L’objectif des #maraudes est d’aider ces personnes en détresse, harassées par des années de voyage, apeurées, fuyant les dangers auxquels elles sont exposées dans leur pays et dont les droits élémentaires sont bafoués. Elles méritent bien notre admiration et notre respect, elles méritent qu’on les regarde, qu’on les considère. Pour toutes ces raisons, je souhaite qu’on en finisse avec cette criminalisation des actes de solidarité et d’humanité. Si comme d’autres, je suis amené à me plonger dans la nuit pour distribuer à manger, donner des vêtements, mettre à l’abri des personnes qui veulent demander la protection de la France, c’est aussi parce que l’État faillit à des devoirs.

      La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme nous dit pourtant que tout homme a le droit de quitter librement son pays et de choisir avec la même liberté le pays dans lequel il souhaite vivre. Nous ne sommes que des « veilleurs, des passeurs, des colporteurs d’humanité ». Tous nous aurons besoin un jour ou l’autre que quelqu’un nous tende la main et nous nous rappellerons combien ce moment aura été fondateur pour nous. Les rencontres qui ont lieu dans nos montagnes contribuent aussi à nous forger, à faire de nous ce que nous sommes. Les sourires de ces exilés dans le froid de la nuit sont inestimables.

      Les accueillir parce qu’ils « frappent à notre porte » est quelque chose de finalement on ne peut plus simple, modeste et humain, quelque chose que nous ne pouvons pas ne pas faire. Je pense que cela devrait être un devoir plus qu’un choix. Il est grand temps qu’une #immunité_humanitaire soit enfin accordée aux associations et citoyens dont les actions sont guidées par la seule volonté d’aider, de porter assistance et d’offrir un accueil digne et respectueux aux exilés, de défendre et protéger leurs droits auxquels porte atteinte chaque jour l’État français. Pour mettre la République en conformité avec les valeurs qu’elle proclame, Mesdames, Messieurs les députés : abolissez le délit de solidarité !


      https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/idees/benoit-ducos-abolissez-le-delit-de-solidarite

      Je mets en exergue ici la question de la #montagne et des #montagnards :

      Pour moi – comme pour beaucoup d’autres qui chaque jour prennent des risques – aller à la rencontre de ces exilés, leur donner à manger, à boire, les couvrir, leur donner des vêtements chauds, leur proposer un abri pour la nuit, leur parler, les écouter, quelle que soit leur nationalité, leur couleur de peau et leur situation, est un devoir, un geste d’humanité, un acte de fraternité. Moi qui suis un professionnel de la montagne, je fais le lien avec la formation que j’ai reçue et dans laquelle il est dit que l’initiative de secours aux personnes en danger en montagne est une obligation surpassant tous les autres textes de loi. N’importe quel montagnard aguerri vous le dira : en montagne on n’abandonne jamais quelqu’un en difficulté.

      Et pour @sinehebdo, peut-être un nouveau #mot, #fugitifs :

      Pour tous ces exilés, comme le dit Jean-Marie Gustave Le Clézio, la migration n’a rien d’une croisière en quête d’exotisme ou de sensations fortes. Ces gens sont des #fugitifs et ils ne se retrouvent pas ici – à franchir des cols au péril de leur vie – par hasard. Il faut savoir par où ils sont passés, quels sacrifices ils ont faits, les dangers auxquels ils ont fait face, les violences qu’ils ont subies pour marcher jusqu’à nous, jusqu’à ce pays qui fait briller leurs yeux et qu’ils veulent atteindre coûte que coûte.

    • Chroniques de frontières alpines – 1 / Réprimer les solidarités : La stratégie de la peur

      Depuis 2015, dans le cadre de la « lutte anti-terroriste » menée par l’Etat français, on a assisté à une intensification de la répression policière et juridique vis-à-vis des citoyen·nes solidaires avec les étranger·es, notamment aux zones frontalières. L’inculpation, entre juillet 2015 et janvier 2017, de 9 citoyen·nes des Alpes Maritimes, a vu ressusciter les débats autour du poussiéreux « délit de solidarité », institué en 1938 (dans un climat dont chacun·e devine qu’il était particulièrement xénophobe…)

      Le dossier en ligne du Gisti sur le délit de solidarité montre comment les évolutions progressives du droit sont devenues de plus en plus floues de sorte qu’il n’ait plus vocation à réprimer les trafics et réseaux mafieux à la frontière, mais à englober dans le champ des répressions les pratiques d’aide gratuite et solidaires vis-à-vis des étrangers. Cette évolution est le fruit d’une représentation de continuité entre l’immigration clandestine et le terrorisme : ainsi, dès 1996, l’aide au séjour irrégulier est intégrée parmi les infractions à visée potentiellement terroriste. Depuis les années 2000, on assiste à une extension des immunités (notamment pour « motifs humanitaires ») mais aussi, simultanément, à une aggravation des sanctions et de la répression des citoyen·nes solidaires avec les étranger·es sans-papiers.

      Tout un arsenal législatif a ainsi vocation à limiter les activités bénévoles de citoyen·nes solidaires : l’ « aide à l’entrée et au séjour irréguliers », punis de 5 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende, mais aussi les « délits d’outrage, d’injure et de diffamation ou de violences à agent publics », utilisés selon le Gisti pour » défendre l’administration et la police contre les critiques dont leurs pratiques font l’objet ». A ces motifs s’ajoutent des pratiques plus sournoises de dissuasion, qui procèdent de la même volonté politique : « Il s’agit de priver l’étranger en situation irrégulière en France de toute forme de soutien : amical, politique ou juridique mais aussi, au-delà, de signifier à la population en général et aux militant·es en particulier qu’on ne peut s’opposer impunément à la politique gouvernementale quelles que soient la détresse humaine et les horreurs qui lui sont inhérentes. »

      Outre le choquant paradoxe de l’expression « délit de solidarité », la défense juridique lors des procès des citoyen·nes de la Roya remet en cause les pratiques de l’Etat : que fait-il du droit international qui consacre le droit pour chacun « de participer à des activités pacifiques pour lutter contre les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales » ? Que fait-il de l’injonction d’assistance à personne en danger, surtout en contexte de montagne ?

      Le positionnement politique des citoyen·nes inculpé·es, qui assument leur solidarité avec les sans-papiers, va encore plus loin : si les personnes mettent leur vie en péril en passant par des chemins dangereux, c’est parce qu’elles se cachent de la police, et ont peur d’être arrêtées. En tant que personnes vulnérables en montagne, c’est à la gendarmerie de haute montagne de leur porter secours ; en tant que demandeuses d’asile (pour la quasi-totalité d’entre elles), ou mineures (pour la moitié d’entre elles) ces personnes devraient être prises en charge par la police, puis par la préfecture, dans une logique de protection prévue par le droit français. Ce sont les pratiques illégales par la police de refoulement aux frontières qui (re)mettent en danger les personnes migrantes (souvent abandonnées en montagne dans un froid extrême après leur arrestation).

      Le délinquant, le criminel, c’est l’Etat, objectent donc les collectifs de soutien, qui ne respecte ni les traités internationaux, ni les lois, ni aucune des valeurs d’asile de fraternité de la République. Dans les Alpes-Maritimes, l’heure est donc à la mobilisation collective, juridique et politique aux côtés de ces « délinquant·es solidaires » pour les soutenir dans leur procès et montrer que la société civile n’adhère pas au discours qui fait d’elles et eux des criminel·les.

      Qu’en est-il dans les Hautes-Alpes ? La route qui s’est ouverte progressivement au cours de l’année 2017 en fait, depuis plus de six mois, un des principaux passages vers la France. Dans le Briançonnais, les mêmes événements se sont enchaînés, rapidement, qu’à Menton et dans la Roya : augmentation brutale du nombre de personnes traversant la région pour entrer en France, organisation citoyenne pour faire face à une situation humanitaire d’urgence, militarisation de la frontière grâce à des équipements et des renforts policiers, répression des personnes clandestines… Et prise en étau des bénévoles solidaires au coeur de ce dispositif de répression, lequel vise avant tout les personnes étrangères, mais également tous les gens qui leur viennent en aide.

      L’association Tous Migrants estime que depuis le printemps 2017, entre 40 et 50 personnes ont été arrêtées et convoquées à la PAF, principalement pour délit d’ »Aide à la circulation, à l’entrée ou au séjour de personnes en situation irrégulière ». On peut estimer que plus du double ont été interpelé-es par des agents de police ou de gendarmerie dans l’exercice d’un acte de solidarité. On compte également au moins 5 gardes-à-vue. Benoît Ducos, un de nos camarades dont le nom a été relayé par les médias pour être venu en aide à une femme nigérianne enceinte, est à la fois menacé d’un procès, et sollicité par de grandes ONG italiennes pour recevoir des prix pour son « héroïsme »… Cela résume aussi bien le contexte absurde et paradoxal (et ironique) dans lequel nous oeuvrons.

      Jusqu’à maintenant, dans les Hautes-Alpes, les convocations sont restées sans suite ; mais comme les événements de la Roya sont un sombre présage pour leur futur proche, les nombreux·ses citoyen·nes solidaires du Briançonnais sont plongé·es dans l’anxiété. La répression, à défaut d’être judicaire, est policière ; et elle prend parfois des formes plus détournées encore : pressions morales, psychologiques, financières… A Briançon et dans la vallée de la Clarée, tout se joue encore sur le terrain, dans l’informel, dans les interactions directes avec les officiers de police et gendarmerie, ou les agents de l’Etat. Leur caractère aléatoire, mouvant, complexe, entraîne une invisibilisation de cette répression par l’Etat des activités solidaires.

      Les témoignages recueillis ci-dessous évoquent différentes manières grâce auxquelles l’Etat développe sa stratégie d’intimidation des personnes solidaires dans le Briançonnais. Un recueil de ces témoignages et une mise en commun des expériences individuelles sont indispensables pour dénoncer ces phénomènes qui ne sont pas isolés, mais s’inscrivent au contraire dans une politique calculée de l’Etat français à travers une stratégie de la peur.

      La méthode atmosphérique : création d’un climat de tension

      Le nombre relatif d’arrestations n’évacue pas le contact au quotidien, pour les habitant·es du Briançonnais et particulièrement celles et ceux de la vallée de la Clarée, avec une présence policière lourde et un contrôle incessant, particulièrement féroce durant la période de la fin de l’été à début décembre 2017. A la gendarmerie locale, la douane, la Police de l’Air et des Frontières, le PSIG, la Police et Gendarmerie de Haute-Montagne initialement présents, se sont ajoutés les renforts venus de la région entière, dont des groupe d’interventions spécialisés comme la Brigade Anti-Criminelle, les CRS, des renforts de la vallée de la Roya, et même les sentinelles de l’armée.

      Les habitant·es et touristes témoignent des barrages quotidiens sur la route qui imposaient parfois quatre contrôles par jour aux personnes désirant descendre dans la vallée. Barrages, brigades mobiles, postes de surveillance, les renforts policiers de toute la région ne se sont pas contentés de sillonner les cols ou les routes durant cette période, mais aussi d’installer leur présence au coeur des bourgs de Névache, Val-des-Prés, de Briançon, de sorte à ce qu’aucun jour, et aucune nuit, ne se passe sans avoir le sentiment d’être surveillé·e par la police. Deux habitants de Névache décrivent la présence dans le centre du village de voitures de police avec leurs phares à 4h du matin, au pied de tous les d’immeubles. « On se fait du cinéma », conclut l’un d’entre eux, conséquence logique du fait que le petit village semble s’être transformé durant cette période en décor de cinéma.

      Au même moment, les hélicoptères sillonnent régulièrement le ciel. « Le pire c’est l’hélico, c’est vraiment un sentiment d’oppression. Quand ils font des rondes, on sait que ce n’est pas pour le sauvetage, mais pour la surveillance », dénonce une habitante de Névache.

      Plus bas à Briançon, un Refuge a ouvert cet été pour permettre aux personnes migrantes de s’abriter après leur difficile traversée de la montagne. Bien que les sans papiers puissent être arrêté·es partout dans la ville, le Refuge a bénéficié d’une sorte d’immunité humanitaire. Malgré tout, pendant l’été et l’automne 2017, les rondes régulières des véhicules de gendarmerie devant le Refuge semblent menacer sa sécurité : « Ils roulent à une vitesse d’escargot, 20km/h, on se sent observés : t’es toujours suspect… J’ai pensé à d’autres pays où les gens sont sous surveillance et je me suis dit « on connaît ça ici ». On devient nous mêmes suspects« , confie une bénévole. Ces rondes s’ajoutent aux gendarmes en civil postés sur le parking devant le Refuge, et à la présence certifiée des renseignements généraux sur la même place. Cela renforce la croyance chez les bénévoles qu’ils et elles sont tou·te·s repéré·es, fiché·es, leurs voitures enregistrées.

      Alors que je recueille le témoignage de l’une de ces bénévoles, assises au soleil sur cette place, elle coupe son récit pour dire : « Et tu peux m’expliquer pourquoi il y a une voiture de police qui est plantée à côté de nous depuis 8 minutes ? ». Au moment où je tourne la tête, la voiture de gendarmes démarre. Cette pression est discrète, mais elle développe chez tous les volontaires des réflexes anxieux, d’auto-surveillance de leurs faits et gestes. Cela fait dire à une vieille dame bénévole « Ah, c’est encore la Gestapo ».

      Cette stratégie est développée aussi lors d’événements collectifs plus militants : « A chaque fois qu’on a fait des manifs à la PAF, ils nous ont photographiés, ainsi que les bagnoles… »

      Côté italien, les montées à la frontière de la police et des gendarmes ne concernent pas les migrant-es mais bien les militant·es. Dès le premier jour de l’occupation, une montée massive de la police (polizia, carabinieri, police politiques, voitures civiles) vers le lieu a ancré cette action dans un contexte de confrontation. Des voitures postées en observation devant le lieu que nous occupons, des tentatives régulières par des hommes en civil ou en uniforme discret (la police politique) d’entrer dans le lieu, suffisent à poser le climat. Interpellations sans justification, juste parce qu’on a un véhicule français, prise d’identité. Pour les personnes qui arrivent depuis la vallée par le bus, que nous accueillons dans le lieu en tentant de les mettre en sécurité, cette surveillance menaçante fait s’écrouler tout ce que nous avons mis en place en termes d’accueil. Alors que la police a tenté de rentrer dans le lieu, et que nous n’avons pas eu le temps de barricader, j’ai dû crier à des sans-papiers que nous accueillions depuis la veille de se cacher vite, pour ne pas qu’ils les trouvent : comment prétendre essayer de créer un climat de sécurité, dans ces conditions ?

      Les touristes qui ont fréquenté la région à la fin de l’été manifestent de manière unanime un choc vis-à-vis de cette présence policière démentielle et apparemment injustifiée. « Pendant l’automne, la vallée ressemblait plus à une scène de guerre qu’à une région touristique », s’accordent de nombreux·ses habitant·es. « On a senti un moment d’occupation. Quand ils sont partis, on a enfin pu respirer. »
      La tactique du « cow-boy » : courses-poursuites et mise en scène d’arrestations

      La stratégie favorite dans le Briançonnais est ainsi celle de l’intimidation. Celle-ci possède une dimension spectaculaire, au sens propre du terme : comme si la vallée était un théâtre, où après avoir planté un décor de guerre, des acteurs jouent aux opérations militaires de grande envergure.

      Les course-poursuites ont vocation à produire cet effet impressionnant. Une femme du Refuge raconte qu’en septembre, alors que la police surveillait constamment la gare de Briançon, empêchant le départ des migrant-es vers le reste de la France, des bénévoles avaient organisé un petit convoi pour descendre une dizaine de personnes vers la gare suivante, à l’Argentière, afin qu’elles puissent prendre leur train vers Paris. « On attendait dans l’herbe à côté de la gare, tranquillement, quand la police est arrivée : il a fallu se précipiter, en rampant, dans les voitures. On s’est précipités vers la gare suivante, Saint-Crepin, à toute vitesse. Là on attend, on surveille la gare. Pendant ce temps les jeunes sont dans la voiture et attendent que le train arrive. Quand il arrive on leur dit de courir. Ils montent dans le train, et direct après, horreur, on voit arriver la police ! Ils ont tous été arrêtés à Gap. »

      Une autre femme, habitante de la Clarée, raconte : « J’allais au boulot à quatre heure du matin, et il y a un gars qui m’appelle, qui venait de descendre l’Echelle et d’arriver dans la vallée. Je l’ai pris en voiture pour l’aider à descendre et il y en avait plein d’autres qui marchaient sur le bord de la route, ils couraient au milieu des voitures, dévalaient la pente. Alors je les ai emmenés aussi.

      Les gendarmes à Val-des-Prés en avaient déjà arrêté une vingtaine. Moi je les ai vus, et j’ai eu peur : j’ai accéléré. Ils m’ont poursuivie. Au village suivant, je me suis arrêtée « Sortez, courez ! », je leur ai dit. Les gendarmes nous ont tous poursuivis, un seul gars a réussi à s’évader, se cacher dans un jardin. J’étais prise au piège dans mon propre village. J’ai eu une sacrée frayeur ! »

      Comme beaucoup d’autres, cette femme n’a pas été re-convoquée par la suite, malgré son arrestation : les interventions musclées sur le terrain, confirment les bénévoles, ne comportent pas pour l’instant de suites judiciaires, elles se suffisent à elles-mêmes pour impressionner les citoyen-nes solidaires.

      La dimension dissuasive de ces course-poursuites est plus évidente encore quand elles concernent des gens qui ne transportent pas de migrant·es, mais qui se contentent de leur parler. Moi-même, alors que je me contentais d’observer, j’ai été prise en chasse par une voiture de police… qui n’avait rien d’autre à me reprocher que de rouler les phares éteints.

      L’intimidation se joue aussi dans la mise en scène de l’arrestation. Le ton de la voix, la manière d’interpeler, font partie du jeu de scène. On me raconte, à chaque contrôle du véhicule, les phares de voiture et lampes en pleine figure pour éblouir, les arrestations à grands cris, contrôles d’identité, fouille du véhicule – même quand il n’y a rien à signaler.

      Un militant raconte son arrestation récente : les armes braquées sur lui, une ouverture à coups de pieds de la portière de la voiture, les personnes agrippées brutalement, menottées avant d’être conduites à la gendarmerie. Un autre homme arrêté au col de l’Echelle alors qu’il transportait une femme enceinte et sa famille a fait l’objet d’une arrestation brutale : ses voisins racontent que les gendarmes lui ont esquinté les bras, et qu’il a eu très mal par la suite.

      Enfin, pour certaines personnes arrêtées, la violence verbale grossière est utilisée pour forcer la peur. Une militante me raconte : « J’ai une copine qui a été arrêtée à la PAF alors qu’elle emmenait des mineurs se signaler, à la demande de la gendarmerie. Elle a été cuisinée, a raconté qu’elle avait aidé les gens à prendre leurs billets de train. La personne qui l’interrogeait lui a tenu des propos odieux, sexistes, racistes, machistes, et des gestes obscènes. Pendant un mois, elle a arrêté ses activités bénévoles. Elle ne veut pas témoigner, elle est très intimidée. »

      Enfin, le cas le plus grave recensé à la frontière a été une violence physique contre un manifestant, en mai 2017, renversé par un véhicule de police alors qu’il était venu soutenir avec une trentaine d’autres citoyen·nes solidaires des réfugié·es et une travailleuse sociales qui avaient été arrêté·es par la PAF. Voici le témoignage relayé par la presse de la victime de cette violence : « Une voiture de police part sur les chapeaux de roues (…) à son bord 2 ou 3 réfugiés, direction le poste de police en Italie. (…). Spontanément, une dizaine d’entre nous décident de se mettre au milieu de la route et de mettre nos simples corps comme barrière naturelle à l’expulsion. Le chauffard essaye de forcer le passage en faisant vrombir le moteur, et en avançant pare-choc contre tibias. L’une d’entre nous tombe devant la voiture. Le reste des flics présents mettent des coups pour nous dégager de la chaussée. La voiture de police (…) active une grande marche arrière( à contre-sens) puis repasse en marche avant et se met soudainement à accélérer. Elle fonce, 50 peut-être 60 kilomètres heure, Pas de gyrophare. Pas de sirène.

      Je suis au milieu de la chaussée, je regarde la voiture de police arriver, elle ne décélère pas. (…) La bagnole continue sa course et me percute. (…) Je me retrouve ensuite sur le bitume et la roue arrière du véhicule me passe sur la jambe, au-dessus de la cheville. La voiture continue sa course comme si de rien n’était. Une fois au sol je m’ aperçois que plein de gens hurlent. J’hurle aussi. Sur ma droite un mec en costard, un cadre la PAF, ou de la préfecture me regarde comme un déchet. Il fait demi -tour et retourne sur ses pas pour aller se planquer dans le bâtiment du ministère de l’intérieur. Il est témoin direct de l’action. (…)

      Un policier de la PAF […] me lance « fallait pas te jeter sur la voiture »…on suppose que ce sera la version officielle. Les gendarmes ne prennent aucun témoignage des faits qui viennent de se passer. Certains policiers esquisse[nt] des sourires. Je suis pris en charge par les pompiers avec une atèle au pied droit. Les gendarmes n’ont toujours pris aucun renseignement auprès des témoins présents. J’arrive à l’hôpital. » Cet événement qui aurait pu entraîner la mort du manifestant, dénoncé avec force par les associations locales et par la presse, a été vécu comme une violence extrême à l’encontre des citoyen·nes solidaires, marquant une ère de confrontation définitive entre la police et les gens locaux.
      La méthode Stasi : menaces individuelles

      La stratégie de la peur ne se limite pas aux arrestations ponctuelles : elle fonctionne aussi de manière préventive, sous la forme de la menace. En Italie, la dernière fois que la police politique a pris mon identité, ils nous ont assuré qu’ils connaissaient les visages de chacun-e d’entre nous, savaient parfaitement qui entrait et qui quittait le lieu, à toutes les heures, et que prochainement une arrestation massive tomberait sur tou-te-s les occupant-es.

      L’été dernier, un habitant de la Clarée connu pour avoir accueilli beaucoup de jeunes migrants a bénéficié d’une visite à son domicile de la gendarmerie doublée d’une perquisition : « Ils sont venus, ils ont évacué les gars, ils ont retourné les matelas… » Au printemps, deux gendarmes s’étaient déjà baladés chez tous les commerçants avec deux photos dont la sienne, en demandant : « Est-ce que vous connaissez cet homme ? ».

      Une autre militante, que nous appellerons ici Séraphine Loulipo, relate un épisode de cet été avec des amis. Après avoir accompagné au Refuge un jeune homme, ils se rendent compte qu’ils sont observés sur le parking du refuge par un homme en civil, assis sur le muret, qui leur lance : « De toutes façons j’ai toutes les images, j’ai tout filmé…. Votre voiture est fichée, nous on ne va pas vous lâcher, ça ne va pas se passer comme ça. »

      Trois jours plus tard, Mme Loulipo se heurte à un barrage de police sur la route de la Clarée. « Ah, Séraphine Loulipo », dit immédiatement le gendarme qui la contrôle, à la seule vue de son véhicule. « Ca va bien, le trafic des migrants ? ». Puis d’ajouter : « Mettez vous sur le côté, on va bien lui trouver quelque chose à cette voiture. » Alors qu’elle cherche le gilet jaune obligatoire dans tous les véhicules, il prépare d’avance sa contravention et se gausse : « Je l’apporterai directement chez vous ». Alors qu’elle retrouve le gilet, le gendarme se met alors en colère, et la menace : « Ca ne va pas se passer comme ça, vous allez finir en garde-à-vue. » Mme Loulipo est ainsi rentrée chez elle persuadée que la police connaissait ainsi, en plus de son nom et de son véhicule, l’adresse où elle vit avec ses enfants.

      Le mois dernier, un autre bénévole a bénéficié d’une de ces séances d’intimidations. « Ils sont venus me voir à mon boulot, sur mes horaires de travail. Ils étaient 3, en uniforme. Ils m’ont engueulé. « On t’a vu ! (…) Tu vas te faire choper, on peut te faire fermer ton commerce, on va saisir ton véhicule. » Puis on a discuté, j’ai réagi calmement, le gendarme s’est calmé. A la fin, il m’a même dit : « C’est bien, fais selon tes convictions. Mais si je te chope, je t’aurai. » L’homme qui me confie cette histoire ajoute en conclusion : « Mais moi je sais que je ne crains rien. Quand on fait peur aux gens, c’est qu’on ne va pas vraiment les arrêter. »
      L’effet des arrestations sur l’activité des bénévoles . Une stratégie efficace ?

      Ainsi les méthodes de contrôle policier des activités solidaires dans le Briançonnais fonctionnent-elles plus sur l’intimidation et la menace que la punition. Elles ont un caractère anticipatoire : faire en sorte que les personnes renoncent, d’elles-mêmes, à aider les sans-papiers qui arrivent par la montagne.

      Les moyens mobilisés au profit de cette stratégie ont nécessairement eu un impact. La simple présence policière a un effet dissuasif, comme me le raconte une bénévole dont la propriétaire est une dame âgée, qui aimerait bien accueillir des migrant·es qu’elle voit quotidiennement sous sa fenêtre, mais qui est terrorisée par la police ! « Ne dites pas que je vous l’ai dit », a-t-elle confié à sa locataire.

      Il y a de nombreux cas de bénévoles qui, suite à leur arrestation, ne reviennent pas au Refuge pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, ou qui limitent leurs activités à des choses pour lesquelles elles ne peuvent pas être arrêtées (ne plus aller à la gare, ne plus faire de transport ou de covoiturage…). La bénévole du Refuge qui a été poursuivie à la gare de l’Argentière, m’a raconté que : « Moi depuis, je ne fais plus rien [en transport]. J’ai eu tellement peur, le coeur qui battait. J’étais pas bien. J’ai ma fille, je peux faire une garde à vue, à la limite, quand elle n’est pas là, mais pas quand elle est là… (…) J’étais dans un film. C’est pas ma vie, ça, c’est pas ma vie. »

      Mais pour l’écrasante majorité des citoyen-nes solidaires, la conviction profonde de la légitimité de leur engagement est un moteur plus puissant que la peur d’être arrêté·e, même d’être poursuivi·e.

      Malgré tout, beaucoup ont, depuis un an, perdu totalement confiance et développé une peur vis-à-vis de la police et des institutions étatiques : cela peut se traduire par une nervosité dès que la police est dans les parages (c’est-à-dire constamment), une boule dans le ventre en permanence, une angoisse pour ses enfants et sa famille… Certain·es témoignent d’une paranoïa quotidienne avec l’impression d’être observé·es en permanence, surtout via leur téléphone. Cette question de la surveillance hante les conversations quotidiennes, renforcé par la rapidité de circulation des rumeurs : j’ai vu une voiture de police ici, là ils contrôlaient, ils sont restés plantés longtemps, ça m’a paru étrange…

      J’ai moi-même ressenti cette évolution au fil de mon temps à Briançon : les premières maraudes en montagne, alors que je ne connaissais personne qui avait été arrêté-e, me paraissaient la chose la plus naturelle du monde, un geste évident de mise à l’abri. Ce n’est qu’à force de voir se multiplier les arrestations autour de nous, de recueillir ces témoignages individuels de pression policière, que l’angoisse un peu sourde du contexte Briançonnais m’a gagnée. Un mois et demi plus tard, quand je suis seule en voiture, les sentiments qui m’envahissent sont de l’ordre du qui-vive, de la mise en garde, car je suis à moitié persuadée que ma voiture est repérée aussi. Je ne discute plus au téléphone sans douter que quelqu’un m’écoute, je ne parle plus aussi librement quand il y a un téléphone, même éteint, dans la pièce…

      « La peur d’être arrêtée ça déclenche beaucoup de tensions chez moi. J’avais tellement peur en roulant », se souvient une dame solidaire. Mais quand je lui demande si elle a déjà considéré arrêter d’aider les jeunes migrants à cause de sa peur, elle écarquille les yeux : « Non, bien sûr que non !« . On continue, donc, et on s’habitue à la peur.

      En effet, certaines personnes solidaires ont développé une sorte de nonchalance lasse, déjà habituée, vis-à-vis des arrestations : quand je demande à une amie arrêtée la semaine dernière si « Ca va ? », elle hausse les épaules : « Tu sais, moi je m’en fiche, on est habitué·es ». Je garde en tête une scène qui a eu lieu sous mes yeux au Refuge, tout à fait caractéristique de cet état d’esprit de relativisation par l’habitude : un couple âgé vient proposer de donner un coup de main de temps en temps et offre de descendre des personnes jusqu’à Gap si jamais elles en ont besoin.

      Une bénévole, immédiatement : « Vous savez ce que vous risquez, hein ?

      (haussent les épauples) Oui, bah…
      Parce que moi, j’ai été poursuivie par les flics ! Je vous assure que ça ne s’oublie pas…
      Oui, mais on peut prendre le risque. (souriant) On n’a pas d’enfants, on a 75 ans, on ne risque pas grand-chose…
      Et Martine, de la Roya ? Elle aussi, elle a 75 ans !
      Bah, vous savez, au pire, la prison, c’est un truc que je n’ai encore jamais fait dans ma vie !

      J’en profiterai pour lire des livres… »

      Comme dans d’autres zones de violence policière généralisée, une sorte d’habitude cynique s’est développée chez beaucoup de bénévoles. Lors de la journée d’étude du 15/12/2017 organisée par le groupe BABELS sur la police et les migrants, Lou Einhorn, psychologue pour Médecin du Monde à Calais, soulignait justement le danger de cette intériorisation par les bénévoles de la banalité de la violence : ils et elles peuvent avoir tendance à relativiser la violence due à la police également auprès des personnes migrantes qu’ils et elles accueillent. Or, cette violence, ou cette tension, peuvent raviver des traumatismes et certaines personnes peuvent les ressentir comme insoutenables ; si les bénévoles, habitué·es à ce que la violence ou la surveillance fasse désormais partie du quotidien, ont mis en place des mécanismes de protection en banalisant et relativisant cette violence, ils et elles peuvent ne pas être à l’écoute des personnes qui en sont affectées.

      Par ailleurs, la menace d’être arrêté·e agit comme une contrainte lourde sur l’activité solidaire : elle exige beaucoup plus d’organisation. Elle renforce la nécessité de toujours envoyer une voiture éclaireuse, qu’elle vienne du haut ou du bas de la vallée, pour vérifier que la voie est libre ; potentiellement d’y être à deux personnes pour pouvoir prévenir les autres par téléphone tout en conduisant. Elle implique de calculer les marges de temps avant chaque départ, d’observer les roulements des gardes policières pour passer au bon moment, d’impliquer potentiellement d’autres habitant·es solidaires sur le trajet pour ouvrir leur maison comme lieu de repli au cas où.

      Tout cela a deux effets majeurs : d’abord, la mobilisation nécessaire de toujours plus de bénévoles pour prendre des précautions afin d’assurer la sécurité des personnes migrantes et des bénévoles eux-mêmes. Or, quand les réseaux de solidarité sont petits, cela oblige les mêmes personnes à se mobiliser deux fois plus : en journée, alors que certains travaillent, en soirée, très souvent au milieu de la nuit, voire toute la nuit… Plus il y a besoin de monde, plus les mêmes personnes enchaînent les nuits passées en montagne, au lieu de se reposer. La fatigue physique s’ajoute donc à la tension psychologique des bénévoles, épuisant les troupes jusqu’à mettre en péril leur organisation. A long terme, la surveillance agit ainsi comme une stratégie indirecte d’auto-épuisement des bénévoles et de leurs activités.

      Le deuxième effet qui découle d’une organisation minutieuse des trajets d’aide aux personnes migrantes est la sensation pour certain-es d’organiser un trafic, bien que celui-ci soit bénévole et à vocation solidaire. Or, il est intéressant de constater que les discours de la préfète des Hautes-Alpes1 condamnent précisément tout ce qui est de l’ordre du « réseau organisé », alors qu’elle dit tolérer qu’on vienne en aide, individuellement, à la personne vulnérable qui passe sous sa fenêtre. Dans les faits, c’est précisément le contrôle policier incessant et la remise en danger, en montagne, des personnes arrêtées, qui oblige les bénévoles à mettre en place un réseau organisé de transport : la préfecture provoque ainsi elle-même l’activité dont elle accuse les habitant·es solidaires.

      Ce glissement d’une activité qui se veut simplement solidaire vers une activité dite « illégale » est vécu par les habitant·es comme quelque chose qui leur est imposé par le contrôle policier : « Nous on veut travailler avec les secours en montagne et on se présente comme secours en montagne. Sauf qu’avec les pratiques politiques, dès qu’ils sont dans la rue, ils ne sont plus en sécurité. Du coup on organise des convois : notre démarche, c’est qu’on ne veut pas en perdre un seul, et on ne veut pas que les Français aient des ennuis », dit l’un d’eux. Cela implique donc une grande organisation qui, sur le terrain, s’apparente à un « jeu de cache-cache » extrêmement anxiogène pour les personnes exilées. Leur arrivée en France se fait ainsi dans un contexte de peur qui peut raviver des traumatismes récents.
      Bavures policières ? Le plan de Macron

      Vis-à-vis de ces pratiques quotidiennes d’intimidation, il serait facile pour le gouvernement d’argumenter qu’il s’agit de glissements locaux liés à un terrain particulier, à une « zone de tension » ou « zone de crise », bref, des situations ponctuelles et exceptionnelles qui n’ont rien d’emblématique. Or, à chaque fois que les habitant·es solidaires ont eu l’occasion de discuter avec des agents de police sur le terrain, et notamment en ce qui concerne leurs pratiques illégales de refoulement de demandeur·euses d’asile et de mineurs, ceux-ci ont eu pour simple discours que tous les ordres venaient « d’en haut ».

      Par ailleurs, d’autres moyens de pression plus discrets mais encore plus efficaces prouvent que la volonté d’interrompre par tous les moyens les activités bénévoles vient aussi de la préfecture, et à travers elle, de l’Etat. Notamment, la préfecture a fait barrage aux demandes de subventions nationales et européennes de la MJC, lieu central à Briançon, qui agit à la fois comme centre social et comme moteur d’activités culturelles pour la ville. Cette MJC a été un des premiers lieu d’accueil des personnes migrantes à Briançon quand la frontière des Hautes-Alpes est devenue un lieu de passage, parce qu’elle disposait déjà de la MAPE-monde, un dispositif d’accès aux droits pour les étrangers : sans subventions, la MAPE-monde ne peut plus continuer ses activités d’aide à la demande d’asile. Le motif invoqué, de manière très claire, par la préfète, pour justifier ce blocage des demandes de subventions, est que « l’Etat ne peut pas soutenir des associations qui vont à l’encontre de sa politique. »

      Comme les périodes de resserrement des contrôles à la frontière sont entrecoupées de périodes beaucoup plus laxistes de la part des contrôles policiers, au point que la politique menée semble contradictoire, les bénévoles se posent des questions : quand trop de personnes arrivent d’un coup au Refuge solidaire, il est vrai que la situation à Briançon devient explosive pour tout le monde. Quand l’occupation de la gare SNCF a été délogée par une intervention massive de CRS, cela faisait trois jours qu’il n’y avait aucun contrôle à la frontière et que tout le monde descendait. Certain-es se demandent si un « jeu du pourrissement » à Briançon n’est pas mis en place de manière stratégique pour justifier une intervention militaire plus massive… L’avenir le dira.

      Les différents éléments de terrain décrits dans cet article sont épars, divers, inégaux ; ils témoignent d’un répertoire très large des moyens de pressions employés dans le Briançonnais pour décourager les citoyen·nes solidaires. Cette diversité joue également le jeu d’un discours qui les présenterait comme des phénomènes ponctuels et séparés. Or, il est nécessaire de les présenter ensemble, non pas comme des faits distincts mais comme un continuum du contrôle policier, un ensemble de moyens au profit de la même stratégie étatique de lutte contre l’entrée sur le territoire de personnes étrangères en situation irrégulière, et de répression des gens locaux qui les aident.

      CONCLUSION.
      Pression, contre-pression : des débats sur la résistance à mettre en oeuvre

      Localement, des résistances sont à l’oeuvre contre la répression des solidarités. Les voisins et voisines, même celles et ceux qui ne partagent pas les idées politiques des bénévoles, font preuve d’une complicité passive quand ils et elles les avertissent discrètement d’un barrage de police plus bas dans la vallée. Une sorte de résistance de fond de la population locale, ulcérée de toutes part par l’omniprésence et la démesure des contrôles, permet une solidarité discrète entre les habitant·es de la vallée, au-delà des désaccords idéologiques.

      De la part des habitant·es menacé·es par les contrôles, de nombreuses tentatives de dialogue vis-à-vis des institutions policières ont été entreprises. Une tentative d’entretien avec les secours en montagne, pour mettre en place une stratégie commune de sauvetage des personnes en danger, qui s’est soldée par un relatif échec de la discussion ; entretien avec l’officier de police judiciaire pour vérifier leur droit à dénoncer les pratiques illégales constatées par les citoyen·nes de la part des agents de police, qui n’a pas abouti non plus. La fermeture totale des institutions policières, l’opacité et le secret dans lequel elles agissent, empêchent tout dialogue avec les citoyen·nes solidaires.

      La stratégie de mobilisation mise en oeuvre par l’association Tous Migrants2 a été de répondre à la pression policière par une pression médiatique. Grâce à ce travail de médiatisation, il a été possible, lors de l’arrestation de Benoît Ducot le 10 mars dernier pour avoir voulu conduire à l’hôpital Marcella, une femme nigérianne en train d’accoucher, de mobiliser immédiatement les médias sur ce sujet et d’organiser une manifestation à la PAF lors de la convocation de Benoît. La pression médiatique maintenue par les citoyen·nes, surtout dans une région à haut revenu touristique, a très certainement un impact positif sur la diminution du contrôle policier ainsi que des condamnations des gens solidaires.

      Mais au quotidien, les stratégies à adopter pour faire face aux menaces qui pèsent sur les activités d’aide aux personnes étrangères divisent les bénévoles. Le fait de s’organiser pour être le moins visible possible, d’aider les migrant·es à partir le plus vite possible de la vallée pour ne pas que trop de gens y restent, en un mot, de jouer le jeu de cache-cache imposé par la police, ne fait pas consensus au sein des militant·es. Car faire le jeu de la police, c’est aussi assurer le secours en montagne à la place de la gendarmerie de haute-montagne, par peur qu’elle mette en péril des personnes en les refoulant à la frontière et en toute illégalité ; c’est aussi prendre en charge bénévolement et dans le secret l’accueil des demandeur·euses d’asile qui relève normalement du devoir de l’Etat ; c’est aussi financer soi-même les trajets hebdomadaires des mineurs jusqu’au conseil départemental à Gap, ce qui relève de la reponsabilité de l’Etat. C’est enfin assumer le fait d’envoyer rapidement dans les grandes villes des personnes qui n’ont pas de contacts là-bas et se retrouvent à la rue, invisibles, sans réseau de solidarité sur lequel s’appuyer.

      La stratégie de la peur pousse les bénévoles à agir toujours plus dans l’ombre, discrètement, et continuer de faire fonctionner une situation qui relève d’une imposture de la part de l’Etat. Or, tout le monde n’est pas d’accord pour continuer d’accepter cela, alors que les arrivées sont toujours plus nombreuses et que la répression ne cesse pas : mettre en pleine lumière la responsabilité de l’Etat, les pratiques illégales et inhumaines de ses agents, est ce que souhaitent la plupart des citoyen·nes solidaires… qui se contraignent pourtant au silence, par peur de la répression et surtout par peur que celle-ci s’exerce sur les personnes étrangères pour lesquelles cette solidarité est mise en oeuvre.

      Des débats politiques sur la stratégie à adopter continuent donc d’avoir lieu parmi les citoyen·nes solidaires. Au quotidien, les bénévoles acceptent toutes ces charges, parce qu’ils et elles ont la conviction qu’offrir un accueil digne aux personnes étrangères est ce qu’il y a de plus important. Mais quand les citoyen·nes solidaires manquent de relais, manquent de force, manquent de sommeil ou n’ont plus assez d’argent pour faire tourner les lieux de vie collective, la question du bras-de-fer avec l’Etat ressurgit : n’est-on pas la dupe d’une manipulation, qui nous oblige à prendre en charge dans le secret l’accueil des migrant·es dans la région, tout en nous réprimant et nous menaçant ?

      19 avril 2018 derootees

      Depuis 2015, dans le cadre de la « lutte anti-terroriste » menée par l’Etat français, on a assisté à une intensification de la répression policière et juridique vis-à-vis des citoyen·nes solidaires avec les étranger·es, notamment aux zones frontalières. L’inculpation, entre juillet 2015 et janvier 2017, de 9 citoyen·nes des Alpes Maritimes, a vu ressusciter les débats autour du poussiéreux « délit de solidarité », institué en 1938 (dans un climat dont chacun·e devine qu’il était particulièrement xénophobe…)

      Le dossier en ligne du Gisti sur le délit de solidarité montre comment les évolutions progressives du droit sont devenues de plus en plus floues de sorte qu’il n’ait plus vocation à réprimer les trafics et réseaux mafieux à la frontière, mais à englober dans le champ des répressions les pratiques d’aide gratuite et solidaires vis-à-vis des étrangers. Cette évolution est le fruit d’une représentation de continuité entre l’immigration clandestine et le terrorisme : ainsi, dès 1996, l’aide au séjour irrégulier est intégrée parmi les infractions à visée potentiellement terroriste. Depuis les années 2000, on assiste à une extension des immunités (notamment pour « motifs humanitaires ») mais aussi, simultanément, à une aggravation des sanctions et de la répression des citoyen·nes solidaires avec les étranger·es sans-papiers.

      Tout un arsenal législatif a ainsi vocation à limiter les activités bénévoles de citoyen·nes solidaires : l’ « aide à l’entrée et au séjour irréguliers », punis de 5 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende, mais aussi les « délits d’outrage, d’injure et de diffamation ou de violences à agent publics », utilisés selon le Gisti pour » défendre l’administration et la police contre les critiques dont leurs pratiques font l’objet ». A ces motifs s’ajoutent des pratiques plus sournoises de dissuasion, qui procèdent de la même volonté politique : « Il s’agit de priver l’étranger en situation irrégulière en France de toute forme de soutien : amical, politique ou juridique mais aussi, au-delà, de signifier à la population en général et aux militant·es en particulier qu’on ne peut s’opposer impunément à la politique gouvernementale quelles que soient la détresse humaine et les horreurs qui lui sont inhérentes. »

      Outre le choquant paradoxe de l’expression « délit de solidarité », la défense juridique lors des procès des citoyen·nes de la Roya remet en cause les pratiques de l’Etat : que fait-il du droit international qui consacre le droit pour chacun « de participer à des activités pacifiques pour lutter contre les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales » ? Que fait-il de l’injonction d’assistance à personne en danger, surtout en contexte de montagne ?

      Le positionnement politique des citoyen·nes inculpé·es, qui assument leur solidarité avec les sans-papiers, va encore plus loin : si les personnes mettent leur vie en péril en passant par des chemins dangereux, c’est parce qu’elles se cachent de la police, et ont peur d’être arrêtées. En tant que personnes vulnérables en montagne, c’est à la gendarmerie de haute montagne de leur porter secours ; en tant que demandeuses d’asile (pour la quasi-totalité d’entre elles), ou mineures (pour la moitié d’entre elles) ces personnes devraient être prises en charge par la police, puis par la préfecture, dans une logique de protection prévue par le droit français. Ce sont les pratiques illégales par la police de refoulement aux frontières qui (re)mettent en danger les personnes migrantes (souvent abandonnées en montagne dans un froid extrême après leur arrestation).

      Le délinquant, le criminel, c’est l’Etat, objectent donc les collectifs de soutien, qui ne respecte ni les traités internationaux, ni les lois, ni aucune des valeurs d’asile de fraternité de la République. Dans les Alpes-Maritimes, l’heure est donc à la mobilisation collective, juridique et politique aux côtés de ces « délinquant·es solidaires » pour les soutenir dans leur procès et montrer que la société civile n’adhère pas au discours qui fait d’elles et eux des criminel·les.

      Qu’en est-il dans les Hautes-Alpes ? La route qui s’est ouverte progressivement au cours de l’année 2017 en fait, depuis plus de six mois, un des principaux passages vers la France. Dans le Briançonnais, les mêmes événements se sont enchaînés, rapidement, qu’à Menton et dans la Roya : augmentation brutale du nombre de personnes traversant la région pour entrer en France, organisation citoyenne pour faire face à une situation humanitaire d’urgence, militarisation de la frontière grâce à des équipements et des renforts policiers, répression des personnes clandestines… Et prise en étau des bénévoles solidaires au coeur de ce dispositif de répression, lequel vise avant tout les personnes étrangères, mais également tous les gens qui leur viennent en aide.

      L’association Tous Migrants estime que depuis le printemps 2017, entre 40 et 50 personnes ont été arrêtées et convoquées à la PAF, principalement pour délit d’ »Aide à la circulation, à l’entrée ou au séjour de personnes en situation irrégulière ». On peut estimer que plus du double ont été interpelé-es par des agents de police ou de gendarmerie dans l’exercice d’un acte de solidarité. On compte également au moins 5 gardes-à-vue. Benoît Ducos, un de nos camarades dont le nom a été relayé par les médias pour être venu en aide à une femme nigérianne enceinte, est à la fois menacé d’un procès, et sollicité par de grandes ONG italiennes pour recevoir des prix pour son « héroïsme »… Cela résume aussi bien le contexte absurde et paradoxal (et ironique) dans lequel nous oeuvrons.

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      Rassemblement de soutien à Benoît Ducos, SB mars 2018

      Jusqu’à maintenant, dans les Hautes-Alpes, les convocations sont restées sans suite ; mais comme les événements de la Roya sont un sombre présage pour leur futur proche, les nombreux·ses citoyen·nes solidaires du Briançonnais sont plongé·es dans l’anxiété. La répression, à défaut d’être judicaire, est policière ; et elle prend parfois des formes plus détournées encore : pressions morales, psychologiques, financières… A Briançon et dans la vallée de la Clarée, tout se joue encore sur le terrain, dans l’informel, dans les interactions directes avec les officiers de police et gendarmerie, ou les agents de l’Etat. Leur caractère aléatoire, mouvant, complexe, entraîne une invisibilisation de cette répression par l’Etat des activités solidaires.

      Les témoignages recueillis ci-dessous évoquent différentes manières grâce auxquelles l’Etat développe sa stratégie d’intimidation des personnes solidaires dans le Briançonnais. Un recueil de ces témoignages et une mise en commun des expériences individuelles sont indispensables pour dénoncer ces phénomènes qui ne sont pas isolés, mais s’inscrivent au contraire dans une politique calculée de l’Etat français à travers une stratégie de la peur.

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      Manifestation devant la PAF, source : Libération
      La méthode atmosphérique : création d’un climat de tension

      Le nombre relatif d’arrestations n’évacue pas le contact au quotidien, pour les habitant·es du Briançonnais et particulièrement celles et ceux de la vallée de la Clarée, avec une présence policière lourde et un contrôle incessant, particulièrement féroce durant la période de la fin de l’été à début décembre 2017. A la gendarmerie locale, la douane, la Police de l’Air et des Frontières, le PSIG, la Police et Gendarmerie de Haute-Montagne initialement présents, se sont ajoutés les renforts venus de la région entière, dont des groupe d’interventions spécialisés comme la Brigade Anti-Criminelle, les CRS, des renforts de la vallée de la Roya, et même les sentinelles de l’armée.

      Les habitant·es et touristes témoignent des barrages quotidiens sur la route qui imposaient parfois quatre contrôles par jour aux personnes désirant descendre dans la vallée. Barrages, brigades mobiles, postes de surveillance, les renforts policiers de toute la région ne se sont pas contentés de sillonner les cols ou les routes durant cette période, mais aussi d’installer leur présence au coeur des bourgs de Névache, Val-des-Prés, de Briançon, de sorte à ce qu’aucun jour, et aucune nuit, ne se passe sans avoir le sentiment d’être surveillé·e par la police. Deux habitants de Névache décrivent la présence dans le centre du village de voitures de police avec leurs phares à 4h du matin, au pied de tous les d’immeubles. « On se fait du cinéma », conclut l’un d’entre eux, conséquence logique du fait que le petit village semble s’être transformé durant cette période en décor de cinéma.

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      Barrage quotidien à Névache, été 2017, source : La Provence

      Au même moment, les hélicoptères sillonnent régulièrement le ciel. « Le pire c’est l’hélico, c’est vraiment un sentiment d’oppression. Quand ils font des rondes, on sait que ce n’est pas pour le sauvetage, mais pour la surveillance », dénonce une habitante de Névache.

      Plus bas à Briançon, un Refuge a ouvert cet été pour permettre aux personnes migrantes de s’abriter après leur difficile traversée de la montagne. Bien que les sans papiers puissent être arrêté·es partout dans la ville, le Refuge a bénéficié d’une sorte d’immunité humanitaire. Malgré tout, pendant l’été et l’automne 2017, les rondes régulières des véhicules de gendarmerie devant le Refuge semblent menacer sa sécurité : « Ils roulent à une vitesse d’escargot, 20km/h, on se sent observés : t’es toujours suspect… J’ai pensé à d’autres pays où les gens sont sous surveillance et je me suis dit « on connaît ça ici ». On devient nous mêmes suspects« , confie une bénévole. Ces rondes s’ajoutent aux gendarmes en civil postés sur le parking devant le Refuge, et à la présence certifiée des renseignements généraux sur la même place. Cela renforce la croyance chez les bénévoles qu’ils et elles sont tou·te·s repéré·es, fiché·es, leurs voitures enregistrées.

      Alors que je recueille le témoignage de l’une de ces bénévoles, assises au soleil sur cette place, elle coupe son récit pour dire : « Et tu peux m’expliquer pourquoi il y a une voiture de police qui est plantée à côté de nous depuis 8 minutes ? ». Au moment où je tourne la tête, la voiture de gendarmes démarre. Cette pression est discrète, mais elle développe chez tous les volontaires des réflexes anxieux, d’auto-surveillance de leurs faits et gestes. Cela fait dire à une vieille dame bénévole « Ah, c’est encore la Gestapo ».

      Cette stratégie est développée aussi lors d’événements collectifs plus militants : « A chaque fois qu’on a fait des manifs à la PAF, ils nous ont photographiés, ainsi que les bagnoles… »

      Côté italien, les montées à la frontière de la police et des gendarmes ne concernent pas les migrant-es mais bien les militant·es. Dès le premier jour de l’occupation, une montée massive de la police (polizia, carabinieri, police politiques, voitures civiles) vers le lieu a ancré cette action dans un contexte de confrontation. Des voitures postées en observation devant le lieu que nous occupons, des tentatives régulières par des hommes en civil ou en uniforme discret (la police politique) d’entrer dans le lieu, suffisent à poser le climat. Interpellations sans justification, juste parce qu’on a un véhicule français, prise d’identité. Pour les personnes qui arrivent depuis la vallée par le bus, que nous accueillons dans le lieu en tentant de les mettre en sécurité, cette surveillance menaçante fait s’écrouler tout ce que nous avons mis en place en termes d’accueil. Alors que la police a tenté de rentrer dans le lieu, et que nous n’avons pas eu le temps de barricader, j’ai dû crier à des sans-papiers que nous accueillions depuis la veille de se cacher vite, pour ne pas qu’ils les trouvent : comment prétendre essayer de créer un climat de sécurité, dans ces conditions ?

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      Arrivée du bus de Clavière, cernée par les voitures de police et des renseignements généraux, SB avril 2018

      Les touristes qui ont fréquenté la région à la fin de l’été manifestent de manière unanime un choc vis-à-vis de cette présence policière démentielle et apparemment injustifiée. « Pendant l’automne, la vallée ressemblait plus à une scène de guerre qu’à une région touristique », s’accordent de nombreux·ses habitant·es. « On a senti un moment d’occupation. Quand ils sont partis, on a enfin pu respirer. »
      La tactique du « cow-boy » : courses-poursuites et mise en scène d’arrestations

      La stratégie favorite dans le Briançonnais est ainsi celle de l’intimidation. Celle-ci possède une dimension spectaculaire, au sens propre du terme : comme si la vallée était un théâtre, où après avoir planté un décor de guerre, des acteurs jouent aux opérations militaires de grande envergure.

      Les course-poursuites ont vocation à produire cet effet impressionnant. Une femme du Refuge raconte qu’en septembre, alors que la police surveillait constamment la gare de Briançon, empêchant le départ des migrant-es vers le reste de la France, des bénévoles avaient organisé un petit convoi pour descendre une dizaine de personnes vers la gare suivante, à l’Argentière, afin qu’elles puissent prendre leur train vers Paris. « On attendait dans l’herbe à côté de la gare, tranquillement, quand la police est arrivée : il a fallu se précipiter, en rampant, dans les voitures. On s’est précipités vers la gare suivante, Saint-Crepin, à toute vitesse. Là on attend, on surveille la gare. Pendant ce temps les jeunes sont dans la voiture et attendent que le train arrive. Quand il arrive on leur dit de courir. Ils montent dans le train, et direct après, horreur, on voit arriver la police ! Ils ont tous été arrêtés à Gap. »

      Une autre femme, habitante de la Clarée, raconte : « J’allais au boulot à quatre heure du matin, et il y a un gars qui m’appelle, qui venait de descendre l’Echelle et d’arriver dans la vallée. Je l’ai pris en voiture pour l’aider à descendre et il y en avait plein d’autres qui marchaient sur le bord de la route, ils couraient au milieu des voitures, dévalaient la pente. Alors je les ai emmenés aussi.

      Les gendarmes à Val-des-Prés en avaient déjà arrêté une vingtaine. Moi je les ai vus, et j’ai eu peur : j’ai accéléré. Ils m’ont poursuivie. Au village suivant, je me suis arrêtée « Sortez, courez ! », je leur ai dit. Les gendarmes nous ont tous poursuivis, un seul gars a réussi à s’évader, se cacher dans un jardin. J’étais prise au piège dans mon propre village. J’ai eu une sacrée frayeur ! »

      Comme beaucoup d’autres, cette femme n’a pas été re-convoquée par la suite, malgré son arrestation : les interventions musclées sur le terrain, confirment les bénévoles, ne comportent pas pour l’instant de suites judiciaires, elles se suffisent à elles-mêmes pour impressionner les citoyen-nes solidaires.

      La dimension dissuasive de ces course-poursuites est plus évidente encore quand elles concernent des gens qui ne transportent pas de migrant·es, mais qui se contentent de leur parler. Moi-même, alors que je me contentais d’observer, j’ai été prise en chasse par une voiture de police… qui n’avait rien d’autre à me reprocher que de rouler les phares éteints.

      L’intimidation se joue aussi dans la mise en scène de l’arrestation. Le ton de la voix, la manière d’interpeler, font partie du jeu de scène. On me raconte, à chaque contrôle du véhicule, les phares de voiture et lampes en pleine figure pour éblouir, les arrestations à grands cris, contrôles d’identité, fouille du véhicule – même quand il n’y a rien à signaler.

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      Barrage sur la route de Briançon à Montegenèvre, SB, avril 2018

      Un militant raconte son arrestation récente : les armes braquées sur lui, une ouverture à coups de pieds de la portière de la voiture, les personnes agrippées brutalement, menottées avant d’être conduites à la gendarmerie. Un autre homme arrêté au col de l’Echelle alors qu’il transportait une femme enceinte et sa famille a fait l’objet d’une arrestation brutale : ses voisins racontent que les gendarmes lui ont esquinté les bras, et qu’il a eu très mal par la suite.

      Enfin, pour certaines personnes arrêtées, la violence verbale grossière est utilisée pour forcer la peur. Une militante me raconte : « J’ai une copine qui a été arrêtée à la PAF alors qu’elle emmenait des mineurs se signaler, à la demande de la gendarmerie. Elle a été cuisinée, a raconté qu’elle avait aidé les gens à prendre leurs billets de train. La personne qui l’interrogeait lui a tenu des propos odieux, sexistes, racistes, machistes, et des gestes obscènes. Pendant un mois, elle a arrêté ses activités bénévoles. Elle ne veut pas témoigner, elle est très intimidée. »

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      Manifestation à la PAF contre l’arrestation d’une bénévole, le soir de l’attaque de la voiture de police, source : Le Dauphiné Libéré, 24 mai 2017

      Enfin, le cas le plus grave recensé à la frontière a été une violence physique contre un manifestant, en mai 2017, renversé par un véhicule de police alors qu’il était venu soutenir avec une trentaine d’autres citoyen·nes solidaires des réfugié·es et une travailleuse sociales qui avaient été arrêté·es par la PAF. Voici le témoignage relayé par la presse de la victime de cette violence : « Une voiture de police part sur les chapeaux de roues (…) à son bord 2 ou 3 réfugiés, direction le poste de police en Italie. (…). Spontanément, une dizaine d’entre nous décident de se mettre au milieu de la route et de mettre nos simples corps comme barrière naturelle à l’expulsion. Le chauffard essaye de forcer le passage en faisant vrombir le moteur, et en avançant pare-choc contre tibias. L’une d’entre nous tombe devant la voiture. Le reste des flics présents mettent des coups pour nous dégager de la chaussée. La voiture de police (…) active une grande marche arrière( à contre-sens) puis repasse en marche avant et se met soudainement à accélérer. Elle fonce, 50 peut-être 60 kilomètres heure, Pas de gyrophare. Pas de sirène.

      Je suis au milieu de la chaussée, je regarde la voiture de police arriver, elle ne décélère pas. (…) La bagnole continue sa course et me percute. (…) Je me retrouve ensuite sur le bitume et la roue arrière du véhicule me passe sur la jambe, au-dessus de la cheville. La voiture continue sa course comme si de rien n’était. Une fois au sol je m’ aperçois que plein de gens hurlent. J’hurle aussi. Sur ma droite un mec en costard, un cadre la PAF, ou de la préfecture me regarde comme un déchet. Il fait demi -tour et retourne sur ses pas pour aller se planquer dans le bâtiment du ministère de l’intérieur. Il est témoin direct de l’action. (…)

      Un policier de la PAF […] me lance « fallait pas te jeter sur la voiture »…on suppose que ce sera la version officielle. Les gendarmes ne prennent aucun témoignage des faits qui viennent de se passer. Certains policiers esquisse[nt] des sourires. Je suis pris en charge par les pompiers avec une atèle au pied droit. Les gendarmes n’ont toujours pris aucun renseignement auprès des témoins présents. J’arrive à l’hôpital. » Cet événement qui aurait pu entraîner la mort du manifestant, dénoncé avec force par les associations locales et par la presse, a été vécu comme une violence extrême à l’encontre des citoyen·nes solidaires, marquant une ère de confrontation définitive entre la police et les gens locaux.
      La méthode Stasi : menaces individuelles

      La stratégie de la peur ne se limite pas aux arrestations ponctuelles : elle fonctionne aussi de manière préventive, sous la forme de la menace. En Italie, la dernière fois que la police politique a pris mon identité, ils nous ont assuré qu’ils connaissaient les visages de chacun-e d’entre nous, savaient parfaitement qui entrait et qui quittait le lieu, à toutes les heures, et que prochainement une arrestation massive tomberait sur tou-te-s les occupant-es.

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      Surveillance des gendarmes italiens sur la place de l’église à Clavière, SB, avril 2018

      L’été dernier, un habitant de la Clarée connu pour avoir accueilli beaucoup de jeunes migrants a bénéficié d’une visite à son domicile de la gendarmerie doublée d’une perquisition : « Ils sont venus, ils ont évacué les gars, ils ont retourné les matelas… » Au printemps, deux gendarmes s’étaient déjà baladés chez tous les commerçants avec deux photos dont la sienne, en demandant : « Est-ce que vous connaissez cet homme ? ».

      Une autre militante, que nous appellerons ici Séraphine Loulipo, relate un épisode de cet été avec des amis. Après avoir accompagné au Refuge un jeune homme, ils se rendent compte qu’ils sont observés sur le parking du refuge par un homme en civil, assis sur le muret, qui leur lance : « De toutes façons j’ai toutes les images, j’ai tout filmé…. Votre voiture est fichée, nous on ne va pas vous lâcher, ça ne va pas se passer comme ça. »

      Trois jours plus tard, Mme Loulipo se heurte à un barrage de police sur la route de la Clarée. « Ah, Séraphine Loulipo », dit immédiatement le gendarme qui la contrôle, à la seule vue de son véhicule. « Ca va bien, le trafic des migrants ? ». Puis d’ajouter : « Mettez vous sur le côté, on va bien lui trouver quelque chose à cette voiture. » Alors qu’elle cherche le gilet jaune obligatoire dans tous les véhicules, il prépare d’avance sa contravention et se gausse : « Je l’apporterai directement chez vous ». Alors qu’elle retrouve le gilet, le gendarme se met alors en colère, et la menace : « Ca ne va pas se passer comme ça, vous allez finir en garde-à-vue. » Mme Loulipo est ainsi rentrée chez elle persuadée que la police connaissait ainsi, en plus de son nom et de son véhicule, l’adresse où elle vit avec ses enfants.

      Le mois dernier, un autre bénévole a bénéficié d’une de ces séances d’intimidations. « Ils sont venus me voir à mon boulot, sur mes horaires de travail. Ils étaient 3, en uniforme. Ils m’ont engueulé. « On t’a vu ! (…) Tu vas te faire choper, on peut te faire fermer ton commerce, on va saisir ton véhicule. » Puis on a discuté, j’ai réagi calmement, le gendarme s’est calmé. A la fin, il m’a même dit : « C’est bien, fais selon tes convictions. Mais si je te chope, je t’aurai. » L’homme qui me confie cette histoire ajoute en conclusion : « Mais moi je sais que je ne crains rien. Quand on fait peur aux gens, c’est qu’on ne va pas vraiment les arrêter. »
      L’effet des arrestations sur l’activité des bénévoles . Une stratégie efficace ?

      Ainsi les méthodes de contrôle policier des activités solidaires dans le Briançonnais fonctionnent-elles plus sur l’intimidation et la menace que la punition. Elles ont un caractère anticipatoire : faire en sorte que les personnes renoncent, d’elles-mêmes, à aider les sans-papiers qui arrivent par la montagne.

      Les moyens mobilisés au profit de cette stratégie ont nécessairement eu un impact. La simple présence policière a un effet dissuasif, comme me le raconte une bénévole dont la propriétaire est une dame âgée, qui aimerait bien accueillir des migrant·es qu’elle voit quotidiennement sous sa fenêtre, mais qui est terrorisée par la police ! « Ne dites pas que je vous l’ai dit », a-t-elle confié à sa locataire.

      Il y a de nombreux cas de bénévoles qui, suite à leur arrestation, ne reviennent pas au Refuge pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, ou qui limitent leurs activités à des choses pour lesquelles elles ne peuvent pas être arrêtées (ne plus aller à la gare, ne plus faire de transport ou de covoiturage…). La bénévole du Refuge qui a été poursuivie à la gare de l’Argentière, m’a raconté que : « Moi depuis, je ne fais plus rien [en transport]. J’ai eu tellement peur, le coeur qui battait. J’étais pas bien. J’ai ma fille, je peux faire une garde à vue, à la limite, quand elle n’est pas là, mais pas quand elle est là… (…) J’étais dans un film. C’est pas ma vie, ça, c’est pas ma vie. »

      Mais pour l’écrasante majorité des citoyen-nes solidaires, la conviction profonde de la légitimité de leur engagement est un moteur plus puissant que la peur d’être arrêté·e, même d’être poursuivi·e.

      Malgré tout, beaucoup ont, depuis un an, perdu totalement confiance et développé une peur vis-à-vis de la police et des institutions étatiques : cela peut se traduire par une nervosité dès que la police est dans les parages (c’est-à-dire constamment), une boule dans le ventre en permanence, une angoisse pour ses enfants et sa famille… Certain·es témoignent d’une paranoïa quotidienne avec l’impression d’être observé·es en permanence, surtout via leur téléphone. Cette question de la surveillance hante les conversations quotidiennes, renforcé par la rapidité de circulation des rumeurs : j’ai vu une voiture de police ici, là ils contrôlaient, ils sont restés plantés longtemps, ça m’a paru étrange…

      J’ai moi-même ressenti cette évolution au fil de mon temps à Briançon : les premières maraudes en montagne, alors que je ne connaissais personne qui avait été arrêté-e, me paraissaient la chose la plus naturelle du monde, un geste évident de mise à l’abri. Ce n’est qu’à force de voir se multiplier les arrestations autour de nous, de recueillir ces témoignages individuels de pression policière, que l’angoisse un peu sourde du contexte Briançonnais m’a gagnée. Un mois et demi plus tard, quand je suis seule en voiture, les sentiments qui m’envahissent sont de l’ordre du qui-vive, de la mise en garde, car je suis à moitié persuadée que ma voiture est repérée aussi. Je ne discute plus au téléphone sans douter que quelqu’un m’écoute, je ne parle plus aussi librement quand il y a un téléphone, même éteint, dans la pièce…

      « La peur d’être arrêtée ça déclenche beaucoup de tensions chez moi. J’avais tellement peur en roulant », se souvient une dame solidaire. Mais quand je lui demande si elle a déjà considéré arrêter d’aider les jeunes migrants à cause de sa peur, elle écarquille les yeux : « Non, bien sûr que non !« . On continue, donc, et on s’habitue à la peur.

      En effet, certaines personnes solidaires ont développé une sorte de nonchalance lasse, déjà habituée, vis-à-vis des arrestations : quand je demande à une amie arrêtée la semaine dernière si « Ca va ? », elle hausse les épaules : « Tu sais, moi je m’en fiche, on est habitué·es ». Je garde en tête une scène qui a eu lieu sous mes yeux au Refuge, tout à fait caractéristique de cet état d’esprit de relativisation par l’habitude : un couple âgé vient proposer de donner un coup de main de temps en temps et offre de descendre des personnes jusqu’à Gap si jamais elles en ont besoin.

      Une bénévole, immédiatement : « Vous savez ce que vous risquez, hein ?

      (haussent les épauples) Oui, bah…
      Parce que moi, j’ai été poursuivie par les flics ! Je vous assure que ça ne s’oublie pas…
      Oui, mais on peut prendre le risque. (souriant) On n’a pas d’enfants, on a 75 ans, on ne risque pas grand-chose…
      Et Martine, de la Roya ? Elle aussi, elle a 75 ans !
      Bah, vous savez, au pire, la prison, c’est un truc que je n’ai encore jamais fait dans ma vie !

      J’en profiterai pour lire des livres… »

      Comme dans d’autres zones de violence policière généralisée, une sorte d’habitude cynique s’est développée chez beaucoup de bénévoles. Lors de la journée d’étude du 15/12/2017 organisée par le groupe BABELS sur la police et les migrants, Lou Einhorn, psychologue pour Médecin du Monde à Calais, soulignait justement le danger de cette intériorisation par les bénévoles de la banalité de la violence : ils et elles peuvent avoir tendance à relativiser la violence due à la police également auprès des personnes migrantes qu’ils et elles accueillent. Or, cette violence, ou cette tension, peuvent raviver des traumatismes et certaines personnes peuvent les ressentir comme insoutenables ; si les bénévoles, habitué·es à ce que la violence ou la surveillance fasse désormais partie du quotidien, ont mis en place des mécanismes de protection en banalisant et relativisant cette violence, ils et elles peuvent ne pas être à l’écoute des personnes qui en sont affectées.

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      Bénévoles sur le parking de la MJC, SB, mars 2018

      Par ailleurs, la menace d’être arrêté·e agit comme une contrainte lourde sur l’activité solidaire : elle exige beaucoup plus d’organisation. Elle renforce la nécessité de toujours envoyer une voiture éclaireuse, qu’elle vienne du haut ou du bas de la vallée, pour vérifier que la voie est libre ; potentiellement d’y être à deux personnes pour pouvoir prévenir les autres par téléphone tout en conduisant. Elle implique de calculer les marges de temps avant chaque départ, d’observer les roulements des gardes policières pour passer au bon moment, d’impliquer potentiellement d’autres habitant·es solidaires sur le trajet pour ouvrir leur maison comme lieu de repli au cas où.

      Tout cela a deux effets majeurs : d’abord, la mobilisation nécessaire de toujours plus de bénévoles pour prendre des précautions afin d’assurer la sécurité des personnes migrantes et des bénévoles eux-mêmes. Or, quand les réseaux de solidarité sont petits, cela oblige les mêmes personnes à se mobiliser deux fois plus : en journée, alors que certains travaillent, en soirée, très souvent au milieu de la nuit, voire toute la nuit… Plus il y a besoin de monde, plus les mêmes personnes enchaînent les nuits passées en montagne, au lieu de se reposer. La fatigue physique s’ajoute donc à la tension psychologique des bénévoles, épuisant les troupes jusqu’à mettre en péril leur organisation. A long terme, la surveillance agit ainsi comme une stratégie indirecte d’auto-épuisement des bénévoles et de leurs activités.

      Le deuxième effet qui découle d’une organisation minutieuse des trajets d’aide aux personnes migrantes est la sensation pour certain-es d’organiser un trafic, bien que celui-ci soit bénévole et à vocation solidaire. Or, il est intéressant de constater que les discours de la préfète des Hautes-Alpes1 condamnent précisément tout ce qui est de l’ordre du « réseau organisé », alors qu’elle dit tolérer qu’on vienne en aide, individuellement, à la personne vulnérable qui passe sous sa fenêtre. Dans les faits, c’est précisément le contrôle policier incessant et la remise en danger, en montagne, des personnes arrêtées, qui oblige les bénévoles à mettre en place un réseau organisé de transport : la préfecture provoque ainsi elle-même l’activité dont elle accuse les habitant·es solidaires.

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      Maraude, hiver 2017, source : comunita di destinu

      Ce glissement d’une activité qui se veut simplement solidaire vers une activité dite « illégale » est vécu par les habitant·es comme quelque chose qui leur est imposé par le contrôle policier : « Nous on veut travailler avec les secours en montagne et on se présente comme secours en montagne. Sauf qu’avec les pratiques politiques, dès qu’ils sont dans la rue, ils ne sont plus en sécurité. Du coup on organise des convois : notre démarche, c’est qu’on ne veut pas en perdre un seul, et on ne veut pas que les Français aient des ennuis », dit l’un d’eux. Cela implique donc une grande organisation qui, sur le terrain, s’apparente à un « jeu de cache-cache » extrêmement anxiogène pour les personnes exilées. Leur arrivée en France se fait ainsi dans un contexte de peur qui peut raviver des traumatismes récents.
      Bavures policières ? Le plan de Macron

      Vis-à-vis de ces pratiques quotidiennes d’intimidation, il serait facile pour le gouvernement d’argumenter qu’il s’agit de glissements locaux liés à un terrain particulier, à une « zone de tension » ou « zone de crise », bref, des situations ponctuelles et exceptionnelles qui n’ont rien d’emblématique. Or, à chaque fois que les habitant·es solidaires ont eu l’occasion de discuter avec des agents de police sur le terrain, et notamment en ce qui concerne leurs pratiques illégales de refoulement de demandeur·euses d’asile et de mineurs, ceux-ci ont eu pour simple discours que tous les ordres venaient « d’en haut ».

      Par ailleurs, d’autres moyens de pression plus discrets mais encore plus efficaces prouvent que la volonté d’interrompre par tous les moyens les activités bénévoles vient aussi de la préfecture, et à travers elle, de l’Etat. Notamment, la préfecture a fait barrage aux demandes de subventions nationales et européennes de la MJC, lieu central à Briançon, qui agit à la fois comme centre social et comme moteur d’activités culturelles pour la ville. Cette MJC a été un des premiers lieu d’accueil des personnes migrantes à Briançon quand la frontière des Hautes-Alpes est devenue un lieu de passage, parce qu’elle disposait déjà de la MAPE-monde, un dispositif d’accès aux droits pour les étrangers : sans subventions, la MAPE-monde ne peut plus continuer ses activités d’aide à la demande d’asile. Le motif invoqué, de manière très claire, par la préfète, pour justifier ce blocage des demandes de subventions, est que « l’Etat ne peut pas soutenir des associations qui vont à l’encontre de sa politique. »

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      Manifestation des exilé-es dubliné-es du CAO, juin 2017, source : Alpes 1

      Comme les périodes de resserrement des contrôles à la frontière sont entrecoupées de périodes beaucoup plus laxistes de la part des contrôles policiers, au point que la politique menée semble contradictoire, les bénévoles se posent des questions : quand trop de personnes arrivent d’un coup au Refuge solidaire, il est vrai que la situation à Briançon devient explosive pour tout le monde. Quand l’occupation de la gare SNCF a été délogée par une intervention massive de CRS, cela faisait trois jours qu’il n’y avait aucun contrôle à la frontière et que tout le monde descendait. Certain-es se demandent si un « jeu du pourrissement » à Briançon n’est pas mis en place de manière stratégique pour justifier une intervention militaire plus massive… L’avenir le dira.

      Les différents éléments de terrain décrits dans cet article sont épars, divers, inégaux ; ils témoignent d’un répertoire très large des moyens de pressions employés dans le Briançonnais pour décourager les citoyen·nes solidaires. Cette diversité joue également le jeu d’un discours qui les présenterait comme des phénomènes ponctuels et séparés. Or, il est nécessaire de les présenter ensemble, non pas comme des faits distincts mais comme un continuum du contrôle policier, un ensemble de moyens au profit de la même stratégie étatique de lutte contre l’entrée sur le territoire de personnes étrangères en situation irrégulière, et de répression des gens locaux qui les aident.

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      Evacuation de la gare de Briançon par 60 CRS, SB, avril 2018
      CONCLUSION.
      Pression, contre-pression : des débats sur la résistance à mettre en oeuvre

      Localement, des résistances sont à l’oeuvre contre la répression des solidarités. Les voisins et voisines, même celles et ceux qui ne partagent pas les idées politiques des bénévoles, font preuve d’une complicité passive quand ils et elles les avertissent discrètement d’un barrage de police plus bas dans la vallée. Une sorte de résistance de fond de la population locale, ulcérée de toutes part par l’omniprésence et la démesure des contrôles, permet une solidarité discrète entre les habitant·es de la vallée, au-delà des désaccords idéologiques.

      De la part des habitant·es menacé·es par les contrôles, de nombreuses tentatives de dialogue vis-à-vis des institutions policières ont été entreprises. Une tentative d’entretien avec les secours en montagne, pour mettre en place une stratégie commune de sauvetage des personnes en danger, qui s’est soldée par un relatif échec de la discussion ; entretien avec l’officier de police judiciaire pour vérifier leur droit à dénoncer les pratiques illégales constatées par les citoyen·nes de la part des agents de police, qui n’a pas abouti non plus. La fermeture totale des institutions policières, l’opacité et le secret dans lequel elles agissent, empêchent tout dialogue avec les citoyen·nes solidaires.

      La stratégie de mobilisation mise en oeuvre par l’association Tous Migrants2 a été de répondre à la pression policière par une pression médiatique. Grâce à ce travail de médiatisation, il a été possible, lors de l’arrestation de Benoît Ducot le 10 mars dernier pour avoir voulu conduire à l’hôpital Marcella, une femme nigérianne en train d’accoucher, de mobiliser immédiatement les médias sur ce sujet et d’organiser une manifestation à la PAF lors de la convocation de Benoît. La pression médiatique maintenue par les citoyen·nes, surtout dans une région à haut revenu touristique, a très certainement un impact positif sur la diminution du contrôle policier ainsi que des condamnations des gens solidaires.

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      Manifestation de soutien à Benoît Ducos, SB, mars 2018

      Mais au quotidien, les stratégies à adopter pour faire face aux menaces qui pèsent sur les activités d’aide aux personnes étrangères divisent les bénévoles. Le fait de s’organiser pour être le moins visible possible, d’aider les migrant·es à partir le plus vite possible de la vallée pour ne pas que trop de gens y restent, en un mot, de jouer le jeu de cache-cache imposé par la police, ne fait pas consensus au sein des militant·es. Car faire le jeu de la police, c’est aussi assurer le secours en montagne à la place de la gendarmerie de haute-montagne, par peur qu’elle mette en péril des personnes en les refoulant à la frontière et en toute illégalité ; c’est aussi prendre en charge bénévolement et dans le secret l’accueil des demandeur·euses d’asile qui relève normalement du devoir de l’Etat ; c’est aussi financer soi-même les trajets hebdomadaires des mineurs jusqu’au conseil départemental à Gap, ce qui relève de la reponsabilité de l’Etat. C’est enfin assumer le fait d’envoyer rapidement dans les grandes villes des personnes qui n’ont pas de contacts là-bas et se retrouvent à la rue, invisibles, sans réseau de solidarité sur lequel s’appuyer.

      La stratégie de la peur pousse les bénévoles à agir toujours plus dans l’ombre, discrètement, et continuer de faire fonctionner une situation qui relève d’une imposture de la part de l’Etat. Or, tout le monde n’est pas d’accord pour continuer d’accepter cela, alors que les arrivées sont toujours plus nombreuses et que la répression ne cesse pas : mettre en pleine lumière la responsabilité de l’Etat, les pratiques illégales et inhumaines de ses agents, est ce que souhaitent la plupart des citoyen·nes solidaires… qui se contraignent pourtant au silence, par peur de la répression et surtout par peur que celle-ci s’exerce sur les personnes étrangères pour lesquelles cette solidarité est mise en oeuvre.

      Des débats politiques sur la stratégie à adopter continuent donc d’avoir lieu parmi les citoyen·nes solidaires. Au quotidien, les bénévoles acceptent toutes ces charges, parce qu’ils et elles ont la conviction qu’offrir un accueil digne aux personnes étrangères est ce qu’il y a de plus important. Mais quand les citoyen·nes solidaires manquent de relais, manquent de force, manquent de sommeil ou n’ont plus assez d’argent pour faire tourner les lieux de vie collective, la question du bras-de-fer avec l’Etat ressurgit : n’est-on pas la dupe d’une manipulation, qui nous oblige à prendre en charge dans le secret l’accueil des migrant·es dans la région, tout en nous réprimant et nous menaçant ?

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      Manifestation de soutien à Benoît Ducos, source : Tous Migrants

      ¤ Sarah ¤

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      (1) Source : reportage RTS, 18/02/2018

      (2) Association locale responsable du plaidoyer et de la sensibilisation sur la question des personnes migrantes à Briançon

      https://derootees.wordpress.com/2018/04/19/chroniques-de-frontieres-alpines-1-reprimer-les-solidarites-la-

  • Jeunes reporters dans les Balkans by emdegraphisme

    Cahier de voyage de l’itinérance en #Bosnie-Herzégovine 2017
    avec les étudiantes et étudiants en journalisme

    Thématiques :
    La jeunesse en Bosnie-Herzégovine
    L’indépendance de la presse en Bosnie-Herzégovine

    Une collaboration de @wereport avec l’association Sur les pas d’Albert Londres, le super carnettiste #Emdé, Aline Cateux et bien sûr des talentueux étudiantes et étudiants !!!

    https://issuu.com/emdegraphisme/docs/jeunes_reporters_v_00

    #mostar #sarajevo #tuzla #occpr #journalisme #jeunesse #libertéDeLaPresse

  • Stefano Boeri Architetti
    https://www.stefanoboeriarchitetti.net/en/about

    Stefano Boeri Architetti (SBA), based in Milan, with offices in Shanghai and Tirana, (called Boeri Studio until 2008) is dedicated since 1993 to the research and practice of architecture and urbanism. Among the most known projects there are: the Vertical Forest in Milan, the General Local Plan of Tirana 2030 in Albania, the Villa Méditerranée in Marseille and the House of the Sea of La Maddalena.

    #Stefano_Boeri Architetti has provided services for the architectural and urban design for over 20 years, especially on large scale projects and public space renewal. It develops projects and regeneration strategies in complex environments, outlining and supporting synergies between the various stakeholders, public and private entities. Counting on a staff of over 40 co-workers, in the design process SBA collaborates with a wide network of professionals, from engineering consultants and landscape architects, to social scientist specialist, to provide ad hoc solutions over a wide range of territorial and socio-economic contexts. This approach towards collaboration has allowed the studio to spread its practice and to pair with professionals such as Jeremy Rifkin, to develop a concept of urban planning for the third industrial revolution.

    #architecture #sara_pellegrini

  • Project : Return to Nature | DAAR

    http://www.decolonizing.ps/site/texts

    The first moment of access to the colonies and to the military bases is a possible moment of transgression whose consequences are unpredictable. Although in the Gaza Strip it was the Israelis who demolished most of the buildings, those buildings left intact were mostly destroyed by the Palestinians. The morning after the military left, Palestinians destroyed the space and carried out as many remnants of building materials they could use and carry. This destruction is a spontaneous architectural moment of re-appropriation and as such we believe that it should not be prevented or controlled. It is only after the indeterminate result of this moment of first encounter and within the possible rubble of its physical results that architectural construction may begin. This moment of first access questions the conception of architecture and urban planning. The acceptable precondition for planning is a situation of spatial and political certainty – a clear site demarcation, a schedule, a client and a budget. The erratic nature of Israeli control and the unpredictable military and political developments on the ground renders Palestine an environment of high uncertainty and indeterminacy. Planning in such conditions could not appeal to any tested professional methods.

    #architecture #colonisation #décolonisation #israël #palestine #occupation #visualisation #sémiologie #sara_pellegrini

  • Témoignage : Vent glacial sur Sarajevo

    Carnet de guerre d’un officier en première ligne lors du siège le plus long qu’ait connu une capitale à l’époque contemporaine, Vent glacial sur Sarajevo est un témoignage sans concession sur l’ambiguïté de la politique française durant le conflit en ex-Yougoslavie.

    Cette « capitale assiégée que nous n’avons pas su protéger », Guillaume Ancel la rejoint en janvier 1995 avec un bataillon de la Légion étrangère. Sarajevo est encerclée depuis déjà trois ans et sa population soumise aux tirs quotidiens des batteries d’artillerie serbes. L’équipe du capitaine Ancel a pour mission de guider les frappes des avions de l’OTAN contre elles. Des assauts sans cesse reportés, les soldats français recevant à la dernière minute les contre-ordres nécessaires pour que les Serbes ne soient jamais inquiétés. Sur le terrain, les casques bleus français comprennent qu’on ne leur a pas tout dit de leur mission et se retrouvent pris au piège.

    « Six mois d’humiliation » résume #Guillaume_Ancel qui dresse un constat sévère des choix faits par le gouvernement d’alors. En témoignant de l’opération à laquelle il a participé, il raconte ces hommes, ces situations, cette confusion et le désarroi qui, jour après jour, ronge ces soldats impuissants.

    Ancien officier de la #Force_d’Action_Rapide, saint-cyrien, Guillaume Ancel a participé notamment à l’intervention de l’ONU au Cambodge en 1992, à l’opération Turquoise en 1994, pendant le génocide des Tutsis au Rwanda, et aux missions en ex-Yougoslavie en 1995 et 1997. Il a quitté l’armée de terre en 2005 pour rejoindre le monde des entreprises.

    https://www.courrierdesbalkans.fr/Temoignage-Vent-glacial-sur-Sarajevo
    #France #Sarajevo #ex-yougoslavie #histoire #Bosnie #siège #livre #témoignage #guerre #conflit
    cc @ville_en

  • VIDEO. Contre « l’injonction à être sexy », l’actrice Sara Forestier refuse d’être maquillée et coiffée sur France 2
    http://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/video-contre-l-injonction-a-etre-sexy-l-actrice-sara-forestier-refuse-d

    L’actrice de 31 ans, récompensée par deux César en 2005 (L’Esquive) et 2011 (Le Nom des gens), révèle avoir « connu des choses ahurissantes » de la part d’hommes du monde du cinéma. « J’ai eu une fois un metteur en scène qui voulait coucher avec moi et qui me l’a dit très clairement, j’ai compris que si je ne couchais pas avec lui, je ne tournerais pas dans son film, raconte-t-elle. Je n’ai pas couché avec lui... et je n’ai pas tourné dans son film. »

  • Migrants et réfugiés : la #Bosnie-Herzégovine, nouveau #pays_de_transit ?

    La « #route_des_Balkans » est fermée depuis mars 2016, mais de plus en plus de réfugiés et migrants traversent la Bosnie-Herzégovine pour se rendre en Croatie avant de rejoindre les pays de l’Europe occidentale.

    https://www.courrierdesbalkans.fr/Bosnie-Herzeovine-refugies
    #Bosnie #transit #parcours_migratoires #itinéraires_migratoires #routes_migratoires #asile #migrations #réfugiés #Balkans #nouvelle_route_des_balkans

    • Migrants take new Balkan route through Bosnia

      A new Balkan route through Bosnia has opened up for migrants, four years after a crisis in which more than one million people landed on Europe’s shores.

      Hundreds of thousands of people fleeing war and poverty in the Middle East, Asia and Africa, took the so-called Balkans route northwest of Greece in 2015 and 2016.

      The route was effectively closed in March 2016 and until recently the few still making the journey avoided Bosnia and its mountains.

      Instead they opted for a route through Serbia before dodging the Croatian and Hungarian authorities in order to make it into the European Union (EU).

      But now an alternative migrants’ itinerary from Greece through Albania, Montenegro and Bosnia has emerged.

      The route, according to a western diplomatic source, matches the one taken by arms and drugs traffickers, indicating that human smuggling networks have been established.

      – Thousands paid to people smugglers -

      One migrant Ahmed Wessam, who spoke to AFP in Sarajevo, left the northeastern Syrian town of Hassake a month ago having paid people smugglers to get him to Europe.

      “A thousand dollars (800 euros) to go from Turkey to Greece, a thousand euros to go from Greece to Albania and so on,” Wessam told AFP.

      According to Bosnian authorities, since the beginning of the year 700 migrants have entered the country illegally and almost 800 were intercepted at the border.

      Most of them are Syrians, Pakistanis, Libyans or Afghans.

      The authorities fear that the end of the cold weather could spell a big hike in numbers.

      “We have no capacity to accept thousands of refugees... although they do not want to stay in Bosnia,” Prime Minister Denis Zvizdic said recently.

      Head of the medical charity Doctors Without Borders (MSF) in the Balkans Stephane Moissaing dismissed concerns of a repeat of the 2015 migrant crisis.

      However, the Bosnian authorities should “handle (the situation) in a humane way, so it does not become a real humanitarian crisis”, he said.

      The country’s current reception capacities are limited to a centre for asylum-seekers near Sarajevo, with space for just 154 people.

      The situation “gets complicated,” Bosnian Security Minister Dragan Mektic admitted recently, stating that there were currently between 45,000 and 50,000 migrants between Greece and Bosnia, many of whom might try their luck through Bosnia.

      The border with Croatia, an EU member state, is 1,000 kilometres (600 miles) long and Sarajevo has only 2,000 border police officers.

      According to Nidzara Ahmetasevic, a volunteer working with migrants in Sarajevo, the number of migrants in the country “is at least double” what the official figures show.

      “We are in contact with more than 300 people. We have found a solution (in terms of accommodation) for some 50, but we could fill two more houses of that size,” she said.

      – Baby due -

      Initially intended to be a hostel in a Sarajevo suburb, the large building where Wessam and his relatives have been staying has individual rooms equipped with toilets.

      The house was made available by a Bosnian who lives abroad.

      Samira Samadi, 35, another migrant staying there, left the central Iranian town of Ispahan in early 2017 along with her husband.

      She takes advantage of an MSF doctor’s visit to check if her pregnancy is proceeding well.

      “I want to go to Germany but... because of my wife’s pregnancy we can’t continue,” her husband Anoush Orak said.

      “We will probably wait here for the birth of our child.”

      The couple have already tried to illegally enter Croatia but the snow and forests put them off.

      Wessam, however, will depart in a “week, maybe 10 days”.

      “I do not know how to cross the border but we will try and retry. We have already crossed many times,” he said.

      http://www.digitaljournal.com/news/world/migrants-take-new-balkan-route-through-bosnia/article/518216

    • Migrants en Bosnie-Herzégovine : l’appel à l’aide de #Bihać

      Confrontés à la fermeture des frontières des Balkans, les candidats à l’exil tentent de trouver des routes alternatives. Depuis plusieurs mois, la Bosnie-Herzégovine fait ainsi face à une très forte hausse des passages illégaux. Le maire de Bihać, à la frontière croate, lance un S.O.S : la situation est hors de contrôle dans sa ville.

      Depuis le début de l’année, Bihać fait face à une hausse exponentielle d’arrivées de migrants. Située au nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine, cette ville de 50 000 habitants se trouve en effet tout près de la frontière avec la Croatie, porte d’entrée dans l’Union européenne.

      La municipalité tente d’apporter son aide, mais elle n’a pas les capacités pour accueillir ces centaines de migrants. Face à l’urgence, le maire a fini par lancer un appel à l’aide il y a quelques jours. « Nous cherchons une solution car nous ne pouvons plus gérer la situation », a expliqué Šuhret Fazlić. « Les gens s’installent dans les parcs, dans la rue et entrent dans les bâtiments désaffectés. Nous ne pouvons plus attendre, la situation menace de devenir une catastrophe humanitaire. »

      « À Bihać, nous avons connu la guerre, la faim et l’isolement. Nous ne pouvons pas détourner le regard, nous sommes face à un problème sécuritaire. Des cas de maltraitance ont été constatés », s’inquiète le maire. Les autorités au niveau national, compétentes pour les questions migratoires, continuent pourtant d’ignorer les appels à l’aide des autorités locales. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (UNHCR), plus de 500 migrants ont été enregistrés à Bihać ces derniers jours.

      Lors d’un entretien avec l’ambassadrice slovène en Bosnie-Herzégovine, le Premier ministre du canton d’#Una-Sana, auquel est rattachée Bihać, a déclaré qu’il n’y aurait dans la région « ni construction, ni mise en place de camps ou de centres d’accueil pour les réfugiés ». Selon le ministère de l’Intérieur du canton d’Una-Sana, la police croate renverrait illégalement les migrants vers la Bosnie-Herzégovine.

      https://www.courrierdesbalkans.fr/Migrants-Bihac

    • Le UNHCR appelle la Bosnie-Herzégovine à augmenter ses capacités d’accueil

      29 avril 2018 – 21h30 Le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (UNHCR) appelé les autorités de Bosnie-Herzégovine à augmenter leurs capacités d’accueil en raison du nombre croissants de migrants et de réfugiés qui traversent le pays et qui, pour certains, veulent y demander l’asile. Pour l’instant, il existe un seul centre d’accueil pour les demandeurs d’asile, à Delijaš près de Trnovo, avec une capacité de 150 lits. Un autre centre pourrait ouvrir à Salakovac, près de Mostar, avec une capacité d’accueil de 100 à 120 lits. Le UNHCR a déjà investi 500 000 marks (environ 250 000 euros) pour sa réhabilitation.

      https://www.courrierdesbalkans.fr/les-dernieres-infos-nuit-violences-lesbos

    • Che cosa sta succedendo in Bosnia?

      Da dicembre dell’anno scorso, la Bosnia è stata testimone di un flusso di persone sempre crescente in fuga dalla guerra. I volontari, quotidianamente presenti sul campo, sono molto preoccupati per il fatto che l’assenza e la mancanza di una risposta da parte delle istituzioni e delle organizzazioni non governative possa portare ad un tracollo della situazione.

      La Bosnia sta diventando la parte finale del collo della bottiglia lungo quella che potrebbe essere definita la nuova “rotta balcanica” di cui questo Paese non ha mai fatto parte. Si tratta di uno stato povero, uscito da pochi anni dalla guerra, circondato da montagne aspre e di difficile accesso, per terreni ancora pieni di mine anti-uomo. Nonostante tutto, è diventato un Paese di transito per i migranti che, nel tentativo di evitare la violenza della polizia ungherese e i respingimenti della polizia croata, più volte documentati da Are You Syrious, hanno intrapreso la via bosniaca.

      Secondo i dati dell’UNHCR, nelle prime due settimane di aprile sono stati registrati 13 casi di respingimenti dalla Bosnia verso la Serbia. I volontari che da un anno stanno documentando le violenze al confine serbo-ungherese sono pronti a spostarsi lungo il confine con la Bosnia per monitorare la situazione. Per il momento il confine tra la Bosnia e la Croazia, lungo 900 km, è a corto di personale e questo rende ancora facile l’attraversamento. Tuttavia, proprio questa settimana, l’UE ha deciso di stanziare nuovi fondi per aumentare il pattugliamento lungo le frontiere anche se non si sa bene dove verranno intensificati i controlli. Secondo quanto dichiarato da Dragan Mektić, il ministro della sicurezza in Bosnia Erzegovina, per proteggere i confini, servirebbero almeno 500 poliziotti di frontiera.

      Una pericolosa assenza da parte del governo e delle ong

      Il governo bosniaco ha dichiarato che non è in grado di farsi carico di un numero crescente di rifugiati. A febbraio Borislav Bojić, presidente della commissione parlamentare per i diritti umani, aveva avvertito che i fondi stanziati per la crisi migratoria sarebbero finiti a fine maggio. Tuttavia, recentemente, ha dichiarato di riuscire a gestire la situazione.

      Nell’unico centro per l’asilo a Delijaš vicino a Sarajevo, ci sono circa 160 posti, ovviamente costantemente occupati. Secondo quanto si legge nel rapporto pubblicato da Human Rights Watch, il governo, assieme ai partner internazionali, dovrebbe impegnarsi perché i diritti umani e la legge sui rifugiati vengano rispettati. Tuttavia nella realtà la situazione è molto preoccupante nonostante le dichiarazioni del rappresentante dell’Organizzazione Internazionale delle Migrazioni in Bosnia Erzegovina. “Stiamo fornendo supporto al governo per quanto riguarda la crisi migratoria nel Paese, nel rafforzamento delle capacità istituzionali, nel supporto alla polizia di frontiera e nell’assistenza diretta ai rifugiati”.

      L’UNHCR ha iniziato a fornire un contributo per alloggiare le persone negli ostelli e l’OIM ha iniziato a collaborare con i volontari per l’assistenza medica, fino ad ora gestita interamente con fondi e donazioni private. Molti migranti hanno denunciato il fatto che negli alloggi dell’UNHCR ricevono solo un pasto al giorno e alcuni si sono trasferiti nei posti messi a disposizione dei volontari.

      La complessità del sistema di asilo

      Il sistema di asilo in Bosnia Erzegovina impedisce alle persone di ottenere un riconoscimento del proprio status perché ci sono regole impossibili da rispettare. Quando una persona arriva in Bosnia, deve esprimere l’intenzione di chiedere asilo alla polizia di frontiera o al Ministero degli affari esteri. Successivamente ha 14 giorni per registrare la propria domanda di asilo. Questa procedura, tuttavia, può essere effettuata solo da coloro che si trovano nell’unico centro per l’asilo a Delijaš. Tutti gli altri invece vengono automaticamente esclusi, perché per fare la richiesta di asilo completa, è necessario presentare i documenti relativi alla propria residenza, attestazioni impossibili da ottenere per chi è fuori dal sistema di accoglienza ufficiale. I volontari, che gestiscono diverse case a Sarajevo, stanno cercando di capire, con l’aiuto dell’OIM, come poter registrare i migranti in modo che non vengano accusati di risiedere illegalmente nel Paese. Il governo bosniaco ha iniziato a diffondere illazioni sul fatto che le persone che arrivano sono richiedenti asilo falsi in quanto non desiderano fermarsi nel Paese. Nello stesso tempo però in Bosnia non esiste una legge che permette a queste persone di risiedervi legalmente. Potrebbe trattarsi di una mossa da parte del governo per accusare i volontari di aiutare persone non regolarmente registrate.

      Il sostegno da parte della popolazione locale

      Nonostante questa propaganda di stato, la mancanza di una risposta istituzionale e di un sistema di asilo adeguato, la popolazione locale è amichevole e si spende quotidianamente per aiutare le persone in transito. Molti di loro sono testimoni diretti degli orrori della recente guerra in Bosnia.

      In un parco di Sarajevo, c’è una costante distribuzione di cibo gestita dai locali. Nella più grande delle case gestite dai volontari, a circa 30 minuti dal centro di Sarajevo, gli abitanti consegnano ogni giorno donazioni. Inoltre i volontari organizzano distribuzioni quotidiane di cibo, di giorno e di notte, per assicurarsi che chi dorme per strada abbia almeno un sacco a pelo, coperte e qualcosa da mangiare.

      Molte persone, in tarda serata, prendono l’autobus per Bihać e Velika Kladuša, due città vicino al confine con la Croazia, con l’obiettivo di provare a valicare la frontiera. In entrambe le città i locali danno cibo e sostegno alle persone. In questi luoghi non sono disponibili aiuti medici da parte delle grandi ong, e l’intero sistema è totalmente gestito dalla gente locale.

      A Velika Kladuša, i volontari di AYS hanno anche scoperto che un ristorante locale sta cucinando pasti gratuiti per le persone. Quando la settimana scorsa i responsabili della Croce Rossa sono arrivata in questo paese, i locali hanno detto loro che era da novembre che stavano gestendo da soli la situazione e che era meglio che andassero via.

      La più grande ong umanitaria della Bosnia, Pomozi.ba, invierà cinque tonnellate di cibo raccolto dai locali a Velika Kladuša. La relazione per ora pacifica tra i rifugiati e gli abitanti del luogo è un equilibrio fragile e la mancanza di risposta istituzionale, col perpetrarsi e il deteriorarsi della situazione, potrebbe diventare un problema.

      Qual è la prospettiva futura?

      Per ora nessuno sa come si svilupperà la situazione nel Paese e quante persone attraverseranno la Bosnia il mese prossimo. Le autorità si aspettano che il numero degli arrivi aumenterà e che, con l’avvicinarsi dell’estate, ci sarà la necessità di un maggiore accesso alle strutture igieniche come le docce. L’ong Medici Senza Frontiere sta discutendo con Pomozi.ba su alcune possibili soluzioni e sullo stanziamento di nuovi fondi, in particolari nei due paesi di confine, Velika Kladuša e Bihac, ma devono ancora essere definite le tempistiche.

      Con l’arrivo di un numero sempre maggiore di famiglie, sarà necessario aumentare il numero degli alloggi e di strutture e servizi adatti per i bambini. Inoltre sta crescendo il numero di minori stranieri non accompagnati, che, secondo la legge del Paese, dovrebbero essere messi in strutture protette. Proprio per non rimanere bloccati in Bosnia, molti giovani mentono sulla propria età dichiarando di essere più vecchi di quello che effettivamente sono.

      La maggior parte delle persone che arrivano in Bosnia sono in viaggio da anni, hanno vissuto in campi profughi e hanno fresche nella memoria storie traumatiche. Lo stress psicologico in questi contesti è molto alto e, data la recente storia bosniaca, le competenze in questo campo da parte della popolazione locale sono molto alte.

      In una Bosnia dove si incontrano rifugiati di guerra e abitanti di un Paese del dopoguerra, sono tante le storie che si intrecciano. L’assenza delle organizzazioni internazionali è tale per cui ora la popolazione locale non vuole più il loro aiuto. Tuttavia, come è già avvenuto in altri contesti, la disponibilità ad aiutare diminuisce con il perdurare e il deteriorarsi della situazione.

      https://lungolarottabalcanica.wordpress.com/2018/05/03/che-cosa-sta-succedendo-in-bosnia

    • Bosnie-Herzégovine : les autorités dépassées par l’afflux de migrants et de réfugiés

      Alors que 400 migrants campent toujours dans un parc du centre de Sarajevo et que la ville de Bihać est débordée par l’afflux de réfugiés, les autorités peinent à s’organiser et à trouver des capacités d’accueil. Les autorités de #Republika_Srpska refusent de loger des demandeurs d’asile.


      https://www.courrierdesbalkans.fr/Bosnie-Herzegovine-des-migrants-Sarajevo
      #Sarajevo

    • Commission européenne - Assistance humanitaire aux réfugiés et migrants - Bosnie-Herzégovine

      La Commission européenne a annoncé aujourd’hui 1,5 million d’euros d’aide humanitaire pour répondre aux besoins croissants des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants bloqués en Bosnie-Herzégovine. Cela porte le financement humanitaire de la Commission à 30,5 millions d’euros pour répondre aux besoins dans les Balkans occidentaux depuis le début de la crise des réfugiés.

      Commissioner for Humanitarian Aid and Crisis Management Christos Stylianides said: “The number of refugees and migrants arriving in Bosnia and Herzegovina has increased and we must act swiftly. We are committed to help Bosnia and Herzegovina deal with this situation and deliver assistance to the most vulnerable refugees and migrants. Our funding will support their basic needs and provide emergency shelter, food and health assistance, as well as protection.”

      EU humanitarian aid will be provided in locations such as Sarajevo, Bihać and Velika Kladusa in Bosnia and Herzegovina. The funding aims to strengthen the provision of assistance, the protective environment and enhancing the capacity of organisations already providing first-line emergency response.

      Background

      Since the beginning of the refugee crisis in Western Balkans the European Commission has allocated more than €25 million in humanitarian aid to assist refugees and migrants in Serbia, and over €4 million to the Former Yugoslav Republic of Macedonia. EU humanitarian aid helps the most vulnerable refugees and migrants to meet basic needs and preserve their dignity.

      In addition to humanitarian assistance, the European Commission provides Western Balkans partners with significant financial and technical support for activities related to migration and refugee crisis. This is done primarily through the Instrument for Pre-accession Assistance. Since 2007 the Commission has been providing assistance to Bosnia and Herzegovina in the area of migration and border management through the Instrument of pre-accession amounting to €24.6 million. From January 2016 Bosnia and Herzegovina also benefits from the regional programme ’Support to Protection-Sensitive Migration Management’ worth €8 million.

      Around 4.900 refugees and migrants entered Bosnia and Herzegovina since early January 2018, according to government estimates. Approximately 2.500 refugees and migrants in need of assistance are currently stranded in the country. The EU will provide its assistance through humanitarian partner organisations already present in the country.

      http://www.europeanmigrationlaw.eu/fr/articles/actualites/commission-europeenne-assistance-humanitaire-aux-refugies-et-mi

    • Bosnia: respingimenti, violenze e pessime condizioni umanitarie alla nuova frontiera della rotta balcanica

      In Bosnia-Erzegovina si profila una crisi se non verrà avviata una risposta umanitaria coordinata prima che le temperature inizino a diminuire. Attualmente più di 4000 migranti e rifugiati stanno trovando rifugio in campi informali e abitazioni occupate lungo il confine della Bosnia con la Croazia.

      È una situazione nuova per la Bosnia, che prima di quest’anno non aveva visto un numero significativo di persone transitare attraverso il paese come parte della cosiddetta rotta balcanica. Anche se il flusso di persone che arrivano nel paese è in aumento da mesi, le condizioni umanitarie di base nei due punti di maggiore affluenza lungo il confine rimangono pesantemente inadeguate.

      Ai margini della città di Bihac, circa 3000 persone vivono dentro e intorno a una struttura di cemento in stato di deterioramento. Con dei fori aperti come finestre e pozze di fango e acqua piovana sul pavimento, l’ex dormitorio a cinque piani ora è pieno di gente che dorme su coperte, con tende allestite nei corridoi e lenzuola appese ai soffitti nel tentativo di creare un po’ di privacy. Un pendio boscoso dietro l’edificio è cosparso di altre tende.
      Nel frattempo, appena fuori dalla vicina città di Velika Kladuša, circa 1000 persone vivono in tende e rifugi improvvisati fatti di teloni e altri materiali di fortuna. Intorno ai ripari vengono scavate fosse per evitare gli allagamenti durante i forti temporali estivi.

      Adulti, famiglie e bambini non accompagnati si affollano in entrambe le località. Vengono da paesi come Pakistan, Afghanistan, Siria, Iraq e altri ancora. Come per tutti coloro che percorrono la rotta balcanica, il loro obiettivo è fuggire da conflitti e povertà nei loro paesi di origine.
      Una risposta lenta

      “Le pessime condizioni umanitarie negli insediamenti transitori al confine della Bosnia-Erzegovina sono rese peggiori da una risposta lenta e inadeguata alla situazione”, afferma Juan Matias Gil, capo missione di MSF per Serbia e Bosnia- Erzegovina.

      Da giugno 2018, MSF sta lavorando costantemente sul campo in entrambi i siti. In collaborazione con le autorità mediche locali, MSF gestisce una piccola clinica mobile per rispondere alle principali urgenze sanitarie di base mentre riferisce i casi più complessi all’assistenza sanitaria secondaria nel circostante Cantone di Una-Sana.

      “L’inverno si sta avvicinando e finora ci sono voluti mesi per fornire a questa popolazione in aumento servizi minimi di base” afferma Gil di MSF. “Con l’arrivo dell’inverno non c’è tempo da perdere. La mancanza di preparativi tempestivi potrebbe costare vite umane.”
      Gli inverni scorsi lungo la rotta balcanica

      Rifugiati e persone in movimento lungo la rotta balcanica hanno vissuto in condizioni disperate e disumane gli inverni passati.

      In Serbia e lungo i suoi confini, la mancanza di un piano per l’inverno coordinato a livello istituzionale ha lasciato migliaia di persone al freddo per diversi inverni consecutivi. Man a mano che le frontiere dell’UE si sono chiuse, migliaia di persone si sono ritrovate bloccate in condizioni di tempo gelido, bloccate in un paese che non è in grado di offrire ripari sufficienti.

      Durante gli scorsi inverni, nella regione MSF ha curato persone per ipotermia e congelamento e la clinica di MSF a Belgrado ha visto un aumento delle malattie respiratorie perché per scaldarsi le persone devono bruciare plastica e altri materiali di fortuna.

      Indipendentemente dalla stagione, migranti e richiedenti asilo che cercano di attraversare i confini settentrionali della Serbia hanno ripetutamente denunciato le violenze da parte delle guardie di frontiera. Nei primi sei mesi del 2017, le cliniche mobili di MSF a Belgrado hanno trattato 24 casi di traumi intenzionali che secondo quanto riferito si sono verificati lungo il confine tra Serbia e Croazia.
      Nuove rotte, continue problematiche

      Le persone che arrivano e cercano di attraversare il confine tra Bosnia e Croazia provengono principalmente da campi e insediamenti informali in Serbia, ma alcuni hanno tentato nuove rotte dalla Grecia attraverso l’Albania e il Montenegro per arrivare qui.

      Quello che è chiaro è che le persone che sono fuggite da conflitti e instabilità nei paesi d’origine continuano a cercare sicurezza in Europa. “Queste persone sono bloccate in Bosnia-Erzegovina”, dice Gil di MSF. “In assenza di canali sicuri per richiedere asilo e protezione internazionale, le persone sono continuamente costrette ad affrontare viaggi pericolosi e ad attraversare le frontiere in modo irregolare.”

      “Siamo preoccupati delle denunce di respingimenti e violenze contro i rifugiati e i migranti sul lato croato del confine“, conclude Gil. “Di fronte al protrarsi della stessa situazione anche in Bosnia-Erzegovina, ci aspettiamo che i migranti si troveranno ad affrontare lo stesso tipo di problemi che hanno avuto in altri punti della rotta balcanica: malattie della pelle e delle vie respiratorie, peggioramento delle condizioni di salute mentale e aumento della violenza.”

      https://www.medicisenzafrontiere.it/news-e-storie/news/bosnia-respingimenti-violenze-e-pessime-condizioni-umanitarie-a

    • Bihac, dove 4 mila migranti attendono di passare il confine tra la Bosnia e la Croazia

      “Le pessime condizioni umanitarie negli insediamenti transitori al confine della Bosnia- Erzegovina sono rese peggiori da una risposta lenta e inadeguata alla situazione”, afferma Juan Matias Gil, capo missione di Medici Senza Frontiere per Serbia e Bosnia-Erzegovina

      https://video.corriere.it/bihac-dove-4-mila-migranti-attendono-passare-confine-la-bosnia-croazia/b589f9d6-a54c-11e8-8d66-22179c67a670

    • AYS Daily Digest 16/4/19 : How do the EU Commission’s funds manage to bypass those in need ? — case : #Tuzla

      In Bosnia and Herzegovina, for a while now people have been arriving from the east part of the country, coming from Serbia to Tuzla. It has once again become a point of transit for many and, although it has been so for some months now, the problem is ignored by the only authorities who could make possible to assist the people who gather usually around the bus station or in front of the field office of the Service for Foreigners’ Affairs (SFA). It is responsible for the first step in the process of seeking asylum. In order to obtain the document from the office, people sleep rough on the pavement, sometime just in front of the lit and heated empty front space of the office that, of course, does not work on weekends and is open on workdays from 9am to 5pm.

      A very well organized small group of volunteers from Tuzla have been handling the situation for these people in transit who are constantly arriving. They have nowhere to go and there are no official systems of aid or accommodation. None of the big organisations are present to provide assistance, advice, nor even to research into the situation and the existing problematic in order to push for better solutions as important international stake holders on the issue in Bosnia and Herzegovina.

      Citizens who have been organizing small groups of helpers in the past months have run out of strenghts, options, finances and ways to point to the problem. They have already asked for an organised reception system, toilets to be made available 24/7, water supply, shower, food, clothes and health assistance, and if possible, an organized 24hour accommodation, as the people usually don’t stay there for logner.

      Unfortunately, along with the absence of responsibility by the county, the issue was not officially tackled by the City council, nor made part of the topics of their meetings, according to the local media, in spite of the citizens’ demands and volunteers’ desperation. To our knowledge, there wasn’t and there currently is no activity of IOM or UNHCR, as we wrote already. We intend to support their efforts to the best of our abilities, if you wish to come help (on your own expenses, staying in a hostel or so) or if you can provide financial support to them, let us know and the local team will estimate if and what sort of help is needed.

      Perhaps some explanations are due on the implementation and control of Asylum, Migration and Integration Fund and Internal Security Fund as these situations become more and more common.

      https://medium.com/are-you-syrious/ays-daily-digest-16-4-19-how-do-the-eu-commissions-funds-manage-to-bypass-th

      Reçu par email via Inicijativa Dobrodošli, avec ce commentaire :

      All the risks and threats, still are not stopping people in their determination to affirm their freedom of movement and their right to find their new homes. As reported by Are You Syrious, In Bosnia-Herzegovina people have been arriving at the eastern part of the country, coming from Serbia to Tuzla. It has once again become a point of transit for many and, although it has been so for some months now, the problem is ignored by the only authorities who could make possible to assist the people who gather usually around the bus station or in front of the field office of the Foreigners’ sector office of Bosnia and Herzegovina. In order to obtain a document from the office, continue the AYS report, people sleep rough on the pavement, sometimes just in front of the lit and heated empty front space of the office that, of course, does not work on weekends. Up until now, citizens from Tuzla are the only ones that are handling the situation, organizing small groups of helpers and volunteers in the past months.

  • #Bosnie-Herzégovine : #Sarajevo refuse d’honorer un martyr de la guerre, Internet s’enflamme

    Sur les réseaux sociaux bosniens, la colère gronde depuis bientôt une semaine. Le 26 septembre 2017, la municipalité de Novo Sarajevo a refusé de donner à sa nouvelle #salle_de_sport le nom de #Goran_Čengić, martyr antinationaliste de la guerre de 1992-1995.


    https://www.courrierdesbalkans.fr/Bosnie-Herzegovine-Pas-de-nom-heroique-pour-la-salle-de-sport-de-

    #toponymie #Goran_Gengic

  • Au coeur de l’#Amazonie équatorienne, la communication numérique assiste le processus d’#autodétermination

    Quelques 1.200 membres du peuple #kichwa [#quechua] de #Sarayaku, dans la région amazonienne de l’#Equateur, ont attiré l’attention internationale sur leur lutte pour la terre et les droits des indigènes, lutte qui a nécessité un appui mondial.


    https://www.ritimo.org/Au-coeur-de-l-Amazonie-equatorienne-la-communication-numerique-assiste-le
    #peuples_autochtones #résistance #terres

  • La #jeunesse bosnienne veut faire tomber les murs

    Vingt-deux ans après les guerres d’ex-Yougoslavie, la Bosnie-Herzégovine reste partagée en trois ethnies : les Serbes en Republika Srpska, les Bosniaques et les Croates en Fédération de Bosnie-Herzégovine. À #Mostar, #Sarajevo et #Tuzla, les jeunes ont grandi avec ces clivages mais la plupart d’entre eux n’aspirent maintenant qu’à une chose : les dépasser.


    https://www.lacite.info/reportages/jeunesse-bosnienne
    #jeunes #Bosnie-Herzégovine #graffitis #art_de_rue #street-art #ex-Yougoslavie

    D’où naît ce reportage ?

    Le projet « #A_longs_thermes » est né d’une collaboration entre le Pôle universitaire de Vichy et le collectif international de journalistes indépendants @wereport , autour de la liberté de la presse en France et dans les Balkans.
    En août 2017, huit étudiants de Vichy, issus des licences professionnelles de journalisme et TAIS (Techniques et activités de l’image et du son), sont partis en Bosnie-Herzégovine, encadrés par trois journalistes du collectif We Report, l’anthropologue Aline Cateux et l’association Sur les pas d’Albert Londres.
    Pendant quinze jours, ils ont réalisé des articles multimédia sur la liberté de la presse et la jeunesse dans les Balkans. Leurs reportages ont été croqués par le carnettiste Emdé, dont les dessins sont exposés au Rendez-vous du carnet de voyage de Clermont-Ferrand à l’automne 2017.

  • Si vous voulez savoir ce qu’une partie de l’équipe de @wereport est en train de faire en #Bosnie-Herzégovine... soit @albertocampiphoto @daphne et @marty...

    Suivez ce site web :
    http://www.sur-les-pas-d-albert-londres.fr

    Sarajevo, Jour 1

    Arrivés hier en soirée, nous avons vu la ville à travers les vitres de notre bus. Très vite, #Sarajevo nous a imposé son histoire. Sur la plupart des bâtiments d’habitation, on a pu constater des impacts de balle, pour une majorité, recouvert d’un ciment faussant la réalité.


    http://www.sur-les-pas-d-albert-londres.fr/sarajevo-jour-1

    Le carnet de l’itinérance – Chapitre 1

    Emdé nous gratifie de ses talents de croqueur sur le vif tout au long de notre séjour en Bosnie Herzégovine. Voici une première salve de dessins inspirée de l’instant présent.


    http://www.sur-les-pas-d-albert-londres.fr/le-carnet-de-litinerance-chapitre-1

    cc @fil @reka @odilon

  • #Guillaume_Ancel « retourne » à #Sarajevo
    https://www.mediapart.fr/journal/international/080717/guillaume-ancel-retourne-sarajevo

    Dans son ouvrage Vent glacial sur Sarajevo, l’ancien officier d’artillerie revient sur le siège de la ville lors de la guerre de Yougoslavie, en 1995. Il y témoigne de l’impuissance organisée et délétère de l’armée française et de l’ONU, qui a contribué à prolonger le conflit en sacrifiant des civils assiégés, mais aussi des soldats français.

    #International #Culture-Idées #armée #boîte_à_idées #Ex-Yougoslavie #livre #ONU #Otan

  • Le #Sarajevo unite dallo #sport

    Viaggio nella Bosnia Erzegovina a venticinque anni da una guerra che ha lasciato pesanti strascichi nella vita di molti (1).

    Per quanto diverse, e per quanto il passato sia ingombrante, Sarajevo e Sarajevo Est riescono a parlarsi. Nel 2019, addirittura, organizzeranno congiuntamente l’edizione invernale del Festival olimpico giovanile. Gli impianti saranno quelli delle Olimpiadi invernali del 1984, uno dei momenti più alti della storia sarajevese.

    http://www.rsi.ch/news/mondo/Le-Sarajevo-unite-dallo-sport-9299293.html

    #Bosnie-Herzégovine #Sarajevo_Est #jeux_olympiques

    cc @albertocampiphoto

  • #Die_Linke s’éloigne toujours un peu plus du #SPD
    https://www.mediapart.fr/journal/international/120617/die-linke-s-eloigne-toujours-un-peu-plus-du-spd

    Un programme électoral résolument social, mais des divisions stratégiques face au parti social-démocrate et aux écologistes, telle est l’image brouillée que renvoie le programme adopté par Die Linke lors de son congrès ce week-end près de Hanovre.

    #International #Sarah_Wagenknecht